Titre : Le Mémorial des Pyrénées : politique, judiciaire, industriel et d'annonces
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1902-01-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328139024
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 janvier 1902 28 janvier 1902
Description : 1902/01/28 (A90,N26774). 1902/01/28 (A90,N26774).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5243129b
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 1609
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/03/2020
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Mardi 28 Janvier 1002.
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Annoiiee* judiciaires du département ••••••• f r * 0 20 I tes annonces »ont reçues
Annonces commerciales (d e page mesurée en y •••• 0 50 ' h Pau, dans nos bureaux ;
Réclames (4* page mesurée en * J ( j, Paris et en province dans toutes
Faits divers (3* page mesurée en 1) ~ «a » 1 les Agences.
Uitouniue locale (mesurée en “
Us insertions ne sont admise/ que tout réserves
TÉLÉPHOï* 3 ”
LA REPUBLIQUE
PAIT SA BESOGNE
Cetle question des Ecoles et de l’en
seignement à tous les degrés, beaucoup
de catholiques n’ont pas su ou voulu
comprendre que c’était celle sur laquelle
le parti républicain ferait porter tous
ses efforts.
S’emparer de l’esprit et de I’àme des
enfants, pour former les générations
nouvelles selon les doctrines républi
caines, c’est-à-dire athées et maçonni
ques, tel était le but poursuivi depuis
vingt ans par les républicains de toutes
nuances, opportuniste, radicale, socia
liste.
C’est pour ne pas l’avoir compris que
la Fiance chrétienne est réduite à l’état
de France conquise, vaincue, livrée
presque sans défense aux entreprises
dirigées contre ses croyances, ses liber
tés et même sa nationalité.
A chaque nouvel attentat, au lieu d’or
ganiser la résistance générale, on es
sayait de se consoler en déclarant qu’il
ne fallait pas provoquer de nouveaux sé
vices eu refusant d’obéir à la loi.
Celte loi, à la tribune, dans les réu
nions, dans les journaux, on la procla
mait inique et scélérate, mais dans la
pratique, au lieu de la traiter en scélé
rate, mais dans la pratique, au lieu de la
traiter en scélérate, on essayait de s’en
accommoder, on recourait pour la com
battre à des artifices de procédure.
Lorsque les francs-maçons belges vou
lurent imposer l'Ecole sans Dieu, ils
trouvèrent en face d’eux les catholiques
ayant à leur tète un épiscopat militant,
qui engagèrent la lutte, non pas une
la)te de discours e> de mots, mais une
lutte e. ' <• vo r»i ardente.
Ils a aie n dit : « .vous n’obéirons pas
à la loi », et t ils n y obéirent pas.
On mit des évêques en prison, on
expulsa le noue , mais tous les courages
étaient surexcités,'toutes les intelligen
ces étaient éveillées, personne pour
excuser sa lo, peur ou son abstention ne
pouvait dire : « nous n’avons ni but, ni
plan, ni chefs ».
On avait tout cela et les c&tholiq :es
belges, ayant livré la bataille, rempor
tèrent la victoire.
Pendant 'ni ils firent tous
les SaCl 1 ia niitno lao
ne comporte ia lut'e, ai" 1s au
vèie A le ,rs cm., ik s et j e t- l i>* /
pays !ude-pou; - a lu*ei, e i e
üc vogl <.n%. i.s on m no r , i ;■ u-
fil de la bataille qu’ils ont g gu e
En Aile mg e. 'a lut * fut d.; lon-
gu t 1 - (i 1 * \ 'dit
a- r „ , ... r i p * i -ir - e
F- r 0 '
il a\ u <• , i n > ult-
sées des , r t -i . K e u . d s lib--
raux. Ils ava ent contre ux, n,,.i pas
comme catholiques français, un gouver
nement discuté et discrédité, mais un
souverain et des ministres dont la puis
sance politique était rehaussée par le
prestige de triomphes éclatants et d’im
menses services.
Ils ne cédèrent pas cependant devant
les actes de persécution : amendes, pri
son, exil, ils supportèrent tout plutôt
que de céder.
Le jour vint, où le glorieux souverain
et le puissant ministre, Guillaume et
Bismarck comprirent qu’ils ne parvien
draient pas à briser cette résistance,
cessèrent de combattre et déposèrent les
armes.
Et les catholiques allemands ont re
conquis leurs libertés et sauvé leurs
croyances.
En France, hélas t on s’est borné à des
protestations oratoires et à des résistan
ces platoniques.
On ne devait pas obéir et on a obéi ;
on ne devait pas se sonmettre et on a
capitulé.
Chaque acte de faiblesse a eu pour ré
sultat d’accroître l’audace des adversai
res de l'Eglise et de provoquer un nou
vel acte de persécution.
On se berçait de mots et on se laissait
berner par les promesses.
Il suffisait à un Ferry, à un Gambetta,
a un Méline de lancer quelque phrase
vague où ils se défendaient de vouloir
attenter à la liberté des croyances et
tout aussitôt chacun se répandait en pa
roles de remerciements et de congratu
lations. °
Or, hier, un député ministériel dé
clarait aux bourgeois républicains que
11 instruction républicain© devait être
libre-penseuse, pour que la Républiaue
I haine** ^ S0Q n ^ cessaire » lesocia-
Est-ce que les catholiques vont enfin
regarder, voir, comprendre.
La République fait sa besogne; les
catholiques vont-ils comprendre leur in
térêt et accomplir leur devoir ?
L'IMPITOYABLE CREANCIER
II n’y a pas de plus Impitoyable créan
cier que l’Etat.
On a vu que pour une amende de 5 francs
à laquelle il avaitété d’ailleurs injustement
condamné, le curé de Houplines a été
tramé en prison, les menottes aux mains,
traité comme un assassin, dépouillé de sa
soutane.
On signale un contribuable de Saint-
Amand-Tallende (Puy-de-Dôme), qui n’ayant
pas acquitté 0 fr. 18 de contributions se
voit réclamer 1 fr. 03 pour frais diveis,
avec sommation de payer immédiatement,
sinon : « saisie, execution et vente de ses
meubles et récoltes. »
Pour 0 fr. 18, l’Etat commence par faire
1 fr. 63 de frais et n’hésiterait pas à dé
pouiller un malheureux contribuable de
ses pauvres meubles.
Le voilà bien l’Etat providence 1
LE REGNE SES F.LQUS
Nous n’avons pas attaché plus d’im
portance qu’il ne convenait au vote de
la Chambre des députés décidant, par
douze voix de majorité, le rachat des ré
seaux de l’Ouest et du Midi.
C’est tout simplement un vote de de
vanture, un vote d’étalage pour la vi
trine électorale.
Nos députés de la majorité ministé
rielle ne sont pas fâchés de faire croire
aux électeurs imbéciles qu’ils revien
nent devant eux les mains pleines.
Ils leur diront :
« Nous avons voté le rachat des che
mins de fer de l’Ouest et du Midi en
attendant que nous votions le rachat des
autres grandes lignes ; nous l’avons fait
pour chasser de là tous les réactionnai
res qui s’y trouvent et vous donner
leurs places.
, » Cela représente environ trois cent
mille places.
» Il y a là, largement, de quoi récom
penser les agents électoraux qui travail
leront à notre profit.
» Mettez-vous donc â la besogne et
laissez-vous guider par l’émulation.
» Nous caserons chefs de gare, hom
mes d’équipe, inspecteurs, contrôleurs,
tous ceux qui auront le plus contribué à
. nous faire nommer députés !
«AT euvre t et en avant pour les trois
centil le places I »
Car elle est la pensée qui a guid 1 ' c ■ "
jiii’nuu e! .. n
noua bips.
IL n .lit songé q ’â fai - e luir aux
u\du corp, elo uiiai une foi id ble
p ime.
ou les a do bu es et il y a cinq cent
mille fonclioiinajre ujourd’liui au lieu
d deux cent c nqua ite imbe qui suffi
rent pouna.it à une France plus éten
due.
u mis à .a rat.aira ue^> nwll.eis de
foncii nnai • quia, aie it pu sei v r en-
ore e u n de a .nées, et ce,a afin e
noiiiaiei d uouvea x titulaiies.
Le b dget des retraites et pensions
Civiles en a go.mé au point d’éclater.
Mais il y a une fin à tout, et lorsqu’on
„e voyait pius personne à mettre à la
i etraite avant l’âge et que l’on ne pou
vait pas assassiner pour les remplacer
ceux qui sont en exercice, il a fallu
chercher autre chose.
Les chemins de fer sont apparus
comme une mine à exploiter.
On avait besoin de places à distribuer.
Il y en a là trois cent mille!
Prenons-Ies.
Voilà pourquoi il s’est trouvé une ma
jorité de douze voix pour voter cette
prodigieuse stupidité.
Oui, stupidité, car le président de la
commission du budget, M. Mesureur,
que les scrupules n’étouffent pas pour
tant, a été obligé de s’y opposer en fai
sant valoir, ce que tout le monde sait,
que ce n’est peut-être pas le moment
de rien acheter quand non-seulement
on n’a pas le sou, mais que par dessus
le marché on est effroyablement endetté.
Nous avons une dette de plus de
trente milliards, nous sommes en déficit,
dé deux cent cinquante millions, et c’est
J
prunt que i on vient vous proposer uc
racheter deux réseaux de chemins de
fer!
C’est de la folie pure.
Il n’est pas de jour où les tribunaux,
sur la plainte des parents ou de tuteurs
ne donnent un conseil judiciaire à des
prodigues qui se conduisent avec moins
d’imprévoyance encore !
Oui, racheter les chemins de fer, c’est
tout bonnement une somme de TROP!
MILLIARDS.
Or, il nous paraît absolument ridicule
d’augmenter notre budget de cette pe
tite somme-là.
Le milliard qui s’est ajouté au budget
depuis 1874 nous vaut 41 OiO d’impôts
enjilus.
Trois milliards nous vaudraient trois
fois 41 0[0, c’est-à-dire 123 0[0 d’impôts
en augmentation de ce que nous payons
déjà.
répète qu’il fau être Idiot ou fou
pour proposé* â uà pays déjà terrible»
rédaction-administration
Place du Palais-db-J ustice, Pau
~~ « '
La Correspondance doit être adressée
4 M. le Rédacteur en Chef on -à M. l’Administrateur du « Mémorial «
Place du Palais-de-Justice, Pau
Les lettres non affranchies sont refusées
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus
..AB 0-N flTE hî ETî T S
jrW « mot» • -3 “wi*
Pau Ville.;.
Département et limitrophes
Autres Départements....!.
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’’ ravïâré'' u '
Département et régionf wm»l«s
gares et chez *ous les marchands de Jour*
nam;* Pariadamiasprincipaux kiosques;
h Bordeaux, au koiaque de la place de le
Comédie.
ment obéré, à un pays en proie *ux mé
ventes de toute espèce, à un pays pres
que ruiné, de s’offrir une aussi luxeuser-
fan ta isie.
J’ajouterai, au surplus, q«« le public
n’a aucun intérêt, aucun, à voir 1 Etat
s’emparer des chemins de fer.
Aulcontrairet |et Dieu nous garde an*
pareil malheur ! . .
C’est alors que nous serions bien lotis
pour |actionner la Compagnie en cas
d’accident, de retards, de colis perdus ou
volés, et en matière de tarifs !
L’Etat nous enverrait cyniquement
devant quelque tribunal administratif,
c’est-à-dire composé de fonctionnaires-
valets, selon son habitude, lorsqu’un
contribuable est en conflit avec lui, et
nous serions tondus, ainsi qu’il arrive
régulièrement, chaque fois qu’on a le
malheur d’avoir affaire à lui.
Il relèverait les tarifs tout à son aise,
comme il le fait dans d’autres pays où il
est propriétaire des chemins de fer et
où il exploite d’une façon fort onéreuse
beaucoup plus cher que les Compagnies.
Non point, et je suis trop équitable
pour le nier, que son chemin de fer
français dit de 1 Etat soit mal tenu, mal
administré.
Ce serait être injuste que de ne pas
reconnaître qu’il fonctionne bien.
Mais pourquoi ?
Parce qu’il est stimulé par la concur
rence des autres réseaux.
Le jour où l’Etat serait le maître des
chemins de fer, ils pourriraient dans la
routine et dans les abus sans que le
public put se défendre ou réclamer.
La politique, la hideuse politique, s’y
mettrait et ce serait du propre !
Il faudrait un brevet de républica
nisme bon teint à qui voudrait être
chauffeur ou mécanicien.
Voilà pourtant ce que la Chambre
vient de voter.
Il est vrai qu’elle sait fort bien qu’elle
n’a fait qu’une manifestation platonique
pour la forme.
Cette manifestation offrait même cela
de ridicule que Baudin, le ministre des
travaux publics, qui a dû combattre vi
goureusement la proposition, l’avait si
gnée dans le temps où il n’était que dé
puté.
C’est l’histoire de tous ces polissons-lâ,
l’histoire de Millerand, réclamant comme
député l’abolition de l'ambassade du Va
tican et du budget des cultes, et en votant
le maintien en qualité de ministre.
D’ailleurs, la prochaine Chambre, si
elle est digne du pays, enverra la pro
position aux oubliettes, en admettant
que le Sénat ne se cliaige pas delà
chose.
On n’aval pas ainsi trois milliards
qu n.i on ne peut déjà plus digérer le
budget ourant.
Néanmoins, il ne faudrait pas que les
fn o-iiie ri •’ e n dj fer s'endor
mit fau déjà dans
une trop grande sécurité.
Il y a la, un symptôme grave, très
grave.
Il y a là pour elles un danger réel.
Si la prochaine Chambre est encore
moins bonne que celle-ci, gare ! Je ne
réponds de rien !
D’ailleurs le gouvernement, dans cette
aventure ou il a té honteusement battu
i écoLe ce qu’il a sraué.
11 a encouragé, excité, les révolution
naires â spolier les biens des congréga-
ions; il leur a promis, par l’impôt sur le
revenu, les biens des particuliers.
Cela les a mis en appétit.
La grande expropriation suit sa mar
che progressive et s’en prend aujour
d’hui aux chemins de fer, en attendant
qu’elle s’en prenne aux usines, aux mi
nes et à toutes les propriétés.
C’est le règne ae la filouterie qui se
développe normalement.
Paul de Cassagnac.
IRONIE JUDICIAIRE
L’ironie fine et mise à la portée des seuls
gens d’esprit est, comme on sait, un plai
sir des plus délicats. Les magistrats de la
9 chambre correctionnelle ont tenu ré
cemment à prouver qu’ils en étaient ca
pables.
La Ligue contre la licence des rues et
son président, M. Bérenger, avaient dé
noncé le commerce d*un certain individu...
Bouquet, dit Jasmin — à moins que ce ne
soit Jasmin, dit Bouquet — qui avait ac
cumulé chez lui et déversé dans sa clien
tèle tout un arsenal pornographique.
C'était un vrai musée ou tout ce que
l’art en question a pu inventer de plus ré
pugnant ou de plus bizarre — et de plus
contraire a la repopulation — était, non
p\s « conservé », mais reproduit, multi
plié, offeit et finalement é. oulé.
Sur la plainte de l’honorable et coura
geux sénateur, des poursuites furent enta
mées. Un procès-verbal et un interroga
toire suffisaient. L’instruction dura huit
mois, pendant lesquels l’homme était laissé
en libeité.
On ne nous dit pas s’il a liquidé son
bazar secret a des prix réduits ou s’il l’a
céaé en bloc «ivant.i&eusemeiit. Mais enfin
son affaire arrive à l’audience. Il est re
connu coupai d’amende; —seulement, on lui odroile
bénéfice de... ia loi Héienge .
■ ue les étudiarts des ^Uit’z-A ts h .ré
sonnent le president de la Ligue ontre la
lnence des rues, iela est d.ms l’oid e et
M. Bérenger, qui a été jeune avanl eux, a
ceitainement assez desprit pont en rire
Mais que. des magistrats s'amusent a joue’
un-1 o i t et en fassent un compli «* milgié lui de
leur indulgence, cela piovoiue un geme
de gaieté qui n’est pas sans quelaue
arrièie-g t. H H
Faut-il observer que la loi de sursis a
été faite pour les gens inculpés d’un pre
mier délit, pour les vl -tiraes d'un entr iî; i
nement o casionnel, non pour ceux qui
ont longuement, habituellement p éparé
toute une machinerie destinée à pervertir
encore davantage une sene indéfinie de
polissons jeunes ou vieux? Les délais
u'appel ne sont pas expirés. 11 y a lieu
d’espérer qu’après ce t i > t payé a « 1 es
prit gaulois » il se trouve a une chambre
résolue à rendre des arrêts dans un autie
but que celui d’alimenter Courtelme.
LETTRE DE PARIS
Une prophétie curieuse. — Les événe
ments proohains. — Le résultat des
élections. — Le sort de Waldeck. —
Le scrutin d’avril. — Plus d’écoles
oonqréqanistes.
Paris, 25 janvier.
J'ai re tt récemment communi ration
d’une prophétie dont je crois devoir vous
signaler les prin îpaux passages. Cet ora
cle émane d’une « voyante », Mlle Gratien
Clavel, qui professe de vifs sentiments
religieux. Je vous soumets ces pronostics
tels qu'ils me sont transmis. La lettre est
datée du 11 janvier.
Mile üratiçn Clavel prévoit des mouve
ments populaires, et même des émeutes,
avant les élections.
« Les élections — continue la Voyante —
ne seront pas complètement générales (?).
Plusieurs citoyens qui ne sont pas en ce
moment au pouvoir y parviendront et rem
placeront ceux qui .auront été renversés.
11 y en a trois qui seront bons pour le
peuple et pour la prospérité de notre
Patrie.
» La destinée de M. Waldeck-Rousseau
estd’ètre éraité du pouvoir; il peut se
pi oduire un retard, mais le renversement
est certain.
» Tout sera transformé avec le temps. Il
y a apparence d’élections vers lî’03 (?). Ces
élections seront favorables au culte qatho-
lique.
» Le grand Crucifié a porté la couronne
d’épines... Notre Religion a eu à souffrir
ceitaines persécutions. Ceux que l’on
poursuit en ce moment et que l’on abaisse
vont être bientôt élevés.
» Le ministère de l’avenir — surtout
certains auti es — fera respecter le bud
get des cultes. On rétablira de nouvelles
< ongrégalions; on accordera des privilèges
refusés.
» Un schisme aura lieu, — mais schisme
plutôt latent et qui n’aura pas de suite. »
La Voyante piévoit que la France s en
gagera dans des guerres « vei s l’Orient
— guerres sentimentales ». Elle ne sera
pas seule ; elle aura pour alliées plusieurs
notions. Elle fera cesser certains actes
cruels — surtout en Pologne, qui, dans
quelques années, sera dé larrassée du joug
germanique. Dans cette lutte, à laquelle
participei ont plusieurs puissances, l’Au
triche prendra le parti de la Pologne, et la
France, victorieuse, recevra, comme prix
de son triomphe, une province.
L’Angleterre sera moins favorisée : elle
pen he ve s la i uine.
Mais avant que tous ces événements se
produisent, la persécution va sévir contre
le . lergé, persécution impitoyable. Encoie
_ -un mot ; ji^etpeu de temps, Mlle Gratien-
G’IavPl p ouos tj .e la aecouveite a v un
tomplot de t ahison dont des espions alle
mands seront les fauteurs. Pendant que
l’Allemagne essaiera de surprendra les
secrets de notre armée de terra, l’Angle-
te re tentera, de son côté, de connaîti e
les mysties de nos sous marins 1 Son es
pionnage s’exercera surtout vers Brest,
Che i ourg, Toulon et dans le nord de la
France. Mais ses manœuvres échoue
ront.
Machiavel écrit dans ses Décades qu’aux
temps ti oub és, les pi ophetes et les pro-
phétesses se multiplient et donnent aux
peuples des avertissements qui ne sont pas
toujours sans valeur. J’ai en ce moment,
sous les yeux un numéro du Gaulois du
19 juillet 1897, ou une sibylle annonce que
le président Félix Faure ne verra pas l’Ex
position et mourra empoisonné. On ne sau
rait donc contester a priori la lucidité de
certaines pythonisses et la clairvoyance
de cei tains prophètes. Dans un numéro du
Tour du Monde, de J 901, — ou le pein
tre Gaston Vuillier consacre au « culte des
fontaines dans le Limousin » une très cu
rieuse étude qu’il illustre de dessins ex
quis, — l’auteur nous apprend qu’il a
trouvé dans la Bibliothèque d’un voisin de
campagne un livre intitulé Mirabilis
liber, daté de 1"20.
En parcourant ce volume, l’attention de
l’artiste fut attirée sur une page ou l’au
gure annonce qu’une source miraculeuse
surgira entre Argentât et Tulle. Or, en
1857, une eau jaillit a Forgés, entre les
deux villes piécitées, et de nombreuses
guérisons uon seulement signalèrent la
nouvelle fontaine, mais en préconiseront
la vertu. „
***
C’est presque toujours avec des prophé
ties, hélas ! que les peuples opprimés es
saient de se consoler de leurs maux. Pour
oublier le piésent, ils interrogent l’avenir.
Malgré toutes les prédictions, l’avenir, en
ce moment, ne nous parait pas couleur de
rose. En admettant même que la prochaine
consultation électorale nous donne la ma
jorité, quels embarras ne nous créerait
point la valetaille maçonnique du Luxem
bourg I La nouvelle majorité elle-même
ne se diviserait-elle point en clans hostiles
les uns aux autras? Nous sentons tous
confusément que la solution de la crise ne
peut venir d’un scrutin. 11 n’en est pas
moins de notre devoir d’élire une Chambre
animée de l’esprit patriotique. Cette vic-
loii e aura, en effet, des conséquences in-
cab ul i Mes.
i n draient agir, il en est qui hésitent, conte
nus par la crainte de rencontrer devant
eux un peuple trop lâche pour les accla-
mei et les suivre. Eh bien 1 si la France,
dans trois mois, administre un soufflet à
\t .itdec.u, les inadions dont nous nous
pl lignons tous n’.iui ont plus d’excuse. 11
faudra que ceux qui sont désignés pour
p end e l’o ensive et pour diriger le fais
ceau des for es nationales sortent enfin de
leu sileme et de leur retraite et tirant
l’épée.
On aurait donc tort 8e considérer la
prochaine consultation électorale comme
la délivrance. Elle ne peut être et elle ne •
sera que le prélude et l’aurore de la Ré- (
demption nationale
La nation a trop de bon sens pour met
tre son espérance dans une Assemblée.
Aucun a te sauveur ne peut sortir d’une
i ohue de députés, même enflammés des
plus générauses ardeurs. Vit-on jamais
une i eunion d’hommes plus désintéressés
et plus Français que la majorité de l’As
semblée Nationale de 1871 ? Quelle fut
pourtant l’œuvre de cette élite ? Au lieu
d’affranchir la France,elle la livra, s ins le
vouloir, hélas ! à la tyrannie des Loges.
Que ceux qui sont investis du droit de
diriger nos destinées se tiennent donc
prêts 1 L’heure arrive ou il faudra vaincre
ou mourir. La période des délibérations
est passée, l’ère de l'action va s’ouvrir.
Je vous ai raconté lécemment que le di
recteur des coites, le conseiller d’Etat Du-
may, recevant la supérieura générale des
Sœurs de Saint-Vincent de Paul, lui avait
déclaré qu’une autorisation serait néces
saire pour chaque é oie. Le conseil d’Etat
vient de confirmer cette déclaration.
C’est le conseiller Jacquin qui a le pins
énergiquement appuyé la these de Dumay.
Jacquin est le president de la Ligue de
renseignement et l’un de nos francs-ma
çons les plus sectaires. Nous voilà don
fixés. Pas une école congréganiste ne sera
autorisée, si le scrutin de mai tourne con
tre nous.
Ménalque.
DEPECHES
la Patrie Française a Mra
R .uen, 26 janvier
MM. Godefroy Cavaignac Jules Lemaître
et Syveton, a peine i entras de Marseille
quittaient ce matin Pans pour venir pour
suivre leur campagne à Rouen.
Ils ont été reçus à la gare par MM. le
docteur Boucher, président du comité de la
Patrie Française de Rouen, et par un cer
tain nombre de délégués du commerce et
de l’industrie rouennaise, auxquels s’é
taient joints beaucoup d’ouvriers.
A il heures MM. Jules Lemaître et Ca
vaignac ont reçu le comité régional des
dames de la Patrie Française.
M. Jules Lemaître a remercié en termes
chaleureux ses visiteuses de leu» dévoue
ment, de leur infatigable activité ; il a ter
miné en disant ; « Mesdames, vous êtes
nos collaboratrices dans l’œuvre de salut
que nous avons entiepiise ; envoyez-nons
vos maris, vos pè es, vos fils, nous ne se
rons jamais trop nombreux. »
A 11 h- ii‘3, les membres du Comité ié-
gional ont offert à MM. Jules LemaArerat
Goaerroy c.ivaignac,ainsi qu - a leurs anus,
un déjeuner intime.
A deux heures, les gradins du cirque
sont couverts de spectateurs ; il y a plus
de quatre mille personnes et les ouvriers
sont en majorité.
Lorsque MM. Jules Lemaître et Cavai
gnac font leur entrée, les cris de : « Vive
la Patrie frau aise ! Vive l’armée 1 » s’élè
vent de tous les points de la salle.
M. Jules Lemaître prend le premier la
parole; il examine les grandes lignes du
programme de la Ligue, eu insistant sur
le périlleux accroissement des dépendes
budgétaires, qui semble une conséquence
naturelle et presque forcée du régime par
lementaire tel qu’il est pratiqué chez nous.
Cela conduit l’orateur à étudier le pi o-
blètne de la réforme électorale et les mo
difications essentielles qu’il convient d’ap
porter à la Constitution, notamment en ce
qui concerne l’élection du président de la
République.
Parlant au milieu d’une ville industrielle
et devant un auditoire en majorité com
posé d’ouvriers, M. Jules Lemaître ne
pouvait se dispenser d’éclairer ses audi
teurs sur les mensonges, les chimères et
les dangers du collectivisme.
U l’a fait avec autant d’esprit que de
courage et des applaudissements unani
mes ont salué ses déclarations.
11 a invité tous les patriotes à s'unir fra
ternellement pour arra -her la France à
ceux qui l’exploitent et l’oppriment depuis
si longtemps.
M. Godefroy Cavaignac prend ensuite la
parole.
Après avoir rappelé pour quelle besogne
antinationale le ministère actuel, qu’on a
justement dénommé le ministère Dreyfus
s'est constitué, l’orateur retrace en termes
vigoureux l’œunre de désorganisation
militaire qu’ont poursuivie de concert MM.
Waldeck-Rousseau et le général André.
Il rappelle que, le premier, le général
André a osé publiquement offrir à ses su
bordonnés ce qu’il appelle la prime de la
délation et que la Chambre actuelle a ap
prouvé cette attitude.
11 montre comme principaux résultats
de la gestion ministérielle, fa désorganisa
tion militaire et ia désorganisation flnan-
cie re.
Il insiste particulièrement sur le déficit
résultant à la fois du malaise social et
économique créé par la politique ministé
rielle et l’insouciance avec laquelle le
Parlement et le ministère ont laissé les
dépenses s’accroître en substituant des
piéo cupations purement politiques aux
préoccupations du contrôle financier.
L’ancien ministre de la guerre conclut
ainsi :
Notre expérience de la vie publique, et la
mienne est longue déjà, tnalbeu eusement,
nous a appris qu'il faut pardonner aux gou
vernants bien des fautes et bien des erreurs ;
mais u est une chose a laquelle nous ne pou-
\°J}* nous résigner, c'est a l’abdication natio
nale de la l*rance, c'est à ce désarmement
sournois que préparent dans une action tantôt
ouverte et déclarée, tantôt voilée et silencieuse
mais toujours persévérante et suivie, ces di
recteurs apparents de la politique actuelle et
surtout ses directeurs occultes. (Applaudisse
ments répétés.
MORT DE M. BALLAY
Paris, 23 janvier.
Une dépêche de Saint-Louis du Sénégal
annonce la mort de M. Louis Ballay, gou
verneur général de l’Afrique occidentale.
M. Ballay est décédé la nuit dernière, â
deux heures au matin ; il a succombé à.
l’affection diabétique dont il était atteint
depuis longtemps déjà.
Depuis quelques jours sa santé inspirait
des inquiétudes ; à son retour à Saint-
Louis, il avait été pris d’une bronchite ai
gu puis il avait souffert d’une série de
douloureux anthrax,
La nouvelle de la mort a produit une
grosse émotion dans là monde colonial où
M. Ballay était l’objet des plus chaudes
sympathies.
Ancien médecin de la marine, M. Ballay
s'était pris de lionne heure de passion pour
l’expansion coloniale de la France et il y
avait < onsacié sa vive intelligence et son.
indomptable \olonté.
C’est lui qui a créé la Guinée française ;
en dix ans, il a fait d’un pays inorganisé,
d’une simple expression géographique,
une colonie vigoureuse et prospéré qui a
rapidement éclipsé les concurrents an
glais de Sierra-Leone et arraché â nos ri
vaux d’Outre-Manche des marques peu
banales d’envie et d’admiratidn.
Le nom de M, Ballay restera particulié
rement attaché a la fond tson de Cona-
kiie. la c .pitale actuelle de lt Guinée, à
la conqu te pa iflque du i outa-DJallou et
a la > onsti action de la voie ferrée de Co
na crie au Mge, doul il a été l’initiateur.
M. Ballay était depuis dix huit mois
seulement gouverneur général de l’Afrique
Occidentale ; à l’heure où la fièvre jaune
décimait au Sénégal nos colons et nos
soldats, à l’heure ou M. Ghaudié, alors
gouverneur général, fuyait la fièvre et
laiss nt 1 1 colonie sans direction, M. Bal
lay s’offrit pour aller braver la mort à sa
place.
Il fit face a l’épidémie avec un tranquille
héro sme et, le dange p issé, il voulut re
tou ner dans sa cheie Guinée.
Répondant au sentiment public, le gou
vernement ne le lui permit pas et lui donna
la suc ession de M. Chaudié ; mais M.
Ballay n’était pas fait pour s’entendre avec
les hommes que le malheur des temps à
pousses au pouvoir.
1 n’ét'iit pas antimilitariste, lut qui avait
vu n s ofueiers a l’œuvre ; les fantaisies
auto ratiqueSde M. Decrais le mettaient
ho s de lui; la léo g nisation de lajustu®
aux colonies acheva de le d'courager et le
bruit coui ut aioi s de son Imminente dé
mission ; on eut grand peine à le faire
revenir sur sa détermination.
Sa mort est une gi ande perte pour la
France.
AU SOUDAN
Paris, 29 janvier.
On se souvient de l’incident qui s’est
produit, dans l’Afrique occidentale; il y a
quelques mois, trois français furent, sur
la demande d’un capitaine anglais, ex
tradés du territoire fran ais ou ils étaient
domiciliés et rauusa l'autorité anglaise
cont e toute espece de règle et de précé
dents
a ce sujet, on lit dans l 'Eclair :
- _Ii_para t que les négociations entre les cou»
verïïeîtioiiCs ifngluis <-t ran aïs a prop u o
l'a aire de Ufioungou se poursuo eut tou ours.
louieiois. au une solut on n’est enco e inter
venue : l'execution du ugeinent ernlu par le
tribunal colonial anglais qui condamna Pierre
Desattiblanr, ituret et Beu lard, a été suspen
due. mais la que tion de procédure pour la re
mise des inculpes aux autorités françaises n’a
point encore «te résolue.
un dit qu en 1 occurence des questions fort
délicates de droit internat onal seraient soule
vées.
Au reste, le colonel Peroz ne va pas tarder à
rentrer : en ee moment il doit être à Dakar ou
sur le point d’y arriver.
H est probable qu» des son arrivée cet offi
cier fournira des expli étions complementaires
qui vraisemblablement hâteront l’extradition
réclamée par Je gouvernement français.
GE RECULADE DE DELCASSË
Paris, 26 janvier.
L’Eclair annon e que des délégués turcs,
arméniens, syriens,
toutes les régions et toutes les catégories
sociales de l’empire ottoman: musulin ns,
chrétiens, israelites, ulémas, militaires,
littérateurs, et sont arrivés ces ours-ci
a Paris pour se réunir en vue des réfor
mes désiiées par tous et que les grandes
puissances signataires du traité de Berlin
de 1878 n’ont pus encore obtenues du sultan
Abdul-llamid li.
Les instigateurs de cette réunion, les
ptinces galabaddineet Lout-Foullah, petit-
fils 1 u sultan Abdui-Medjid, neveux du
sultan Manair et d’Abdul- amid 11. ls de
Danud-Mahinoud-Pachi, ont été informés
par le préfet de polit e que ce congres ne
pouvait être autorisé a Pans.
Le congres aura lieu en Angleterie.
Il est probable que, par l’intermédiaire
de M. Constans, Aodul-Tamid a sifflé Del-
cassé, qui s’est empressé d’obéir en inter
disant le congrès.
TRAITE ANGLO-ALLEMAND
t , Berlin, 26 janvier.
Les Alldeulsrhe Rfaet/ern, organe des
pangermanistes, prétendent savoir, d'une
source des plus autorisées, que le t a ité
secret conclu en 1899 ent e 1’ llem 'gne et
l'Angleterre, avec onsenteinent du Por
tugal, stipule que les possessions dans
l’Afrique Oiientale seiont paitagées entre
les deux paities contractantes; l’Allema
gne obtiendra le A.o ambique; l’Angle
terre le pays du rambêze j our arrondir
son teiritoira sud-a' Train.
L’Allemagne êder it, au besoin, sa co
lonie de l’Atiique du Hud-wuest pour ob
tenir, en échange, une partie de l’Afrique
Orientale anglaise.
AUTRICHE ET RUSSIE
Bucharest, 26 janvier,
L’offleieux Magyar Kam'-at reçoit 4e
Vienne l’information suivante :
L'archiduc François-Ferdinand, héritier pré
somptif, partira dans quelques jours pour
Mardi 28 Janvier 1002.
MC*»
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Annoiiee* judiciaires du département ••••••• f r * 0 20 I tes annonces »ont reçues
Annonces commerciales (d e page mesurée en y •••• 0 50 ' h Pau, dans nos bureaux ;
Réclames (4* page mesurée en * J ( j, Paris et en province dans toutes
Faits divers (3* page mesurée en 1) ~ «a » 1 les Agences.
Uitouniue locale (mesurée en “
Us insertions ne sont admise/ que tout réserves
TÉLÉPHOï* 3 ”
LA REPUBLIQUE
PAIT SA BESOGNE
Cetle question des Ecoles et de l’en
seignement à tous les degrés, beaucoup
de catholiques n’ont pas su ou voulu
comprendre que c’était celle sur laquelle
le parti républicain ferait porter tous
ses efforts.
S’emparer de l’esprit et de I’àme des
enfants, pour former les générations
nouvelles selon les doctrines républi
caines, c’est-à-dire athées et maçonni
ques, tel était le but poursuivi depuis
vingt ans par les républicains de toutes
nuances, opportuniste, radicale, socia
liste.
C’est pour ne pas l’avoir compris que
la Fiance chrétienne est réduite à l’état
de France conquise, vaincue, livrée
presque sans défense aux entreprises
dirigées contre ses croyances, ses liber
tés et même sa nationalité.
A chaque nouvel attentat, au lieu d’or
ganiser la résistance générale, on es
sayait de se consoler en déclarant qu’il
ne fallait pas provoquer de nouveaux sé
vices eu refusant d’obéir à la loi.
Celte loi, à la tribune, dans les réu
nions, dans les journaux, on la procla
mait inique et scélérate, mais dans la
pratique, au lieu de la traiter en scélé
rate, mais dans la pratique, au lieu de la
traiter en scélérate, on essayait de s’en
accommoder, on recourait pour la com
battre à des artifices de procédure.
Lorsque les francs-maçons belges vou
lurent imposer l'Ecole sans Dieu, ils
trouvèrent en face d’eux les catholiques
ayant à leur tète un épiscopat militant,
qui engagèrent la lutte, non pas une
la)te de discours e> de mots, mais une
lutte e. ' <• vo r»i ardente.
Ils a aie n dit : « .vous n’obéirons pas
à la loi », et t ils n y obéirent pas.
On mit des évêques en prison, on
expulsa le noue , mais tous les courages
étaient surexcités,'toutes les intelligen
ces étaient éveillées, personne pour
excuser sa lo, peur ou son abstention ne
pouvait dire : « nous n’avons ni but, ni
plan, ni chefs ».
On avait tout cela et les c&tholiq :es
belges, ayant livré la bataille, rempor
tèrent la victoire.
Pendant 'ni ils firent tous
les SaCl 1 ia niitno lao
ne comporte ia lut'e, ai" 1s au
vèie A le ,rs cm., ik s et j e t- l i>* /
pays !ude-pou; - a lu*ei, e i e
üc vogl <.n%. i.s on m no r , i ;■ u-
fil de la bataille qu’ils ont g gu e
En Aile mg e. 'a lut * fut d.; lon-
gu t 1 - (i 1 * \ 'dit
a- r „ , ... r i p * i -ir - e
F- r 0 '
il a\ u <• , i n > ult-
sées des , r t -i . K e u . d s lib--
raux. Ils ava ent contre ux, n,,.i pas
comme catholiques français, un gouver
nement discuté et discrédité, mais un
souverain et des ministres dont la puis
sance politique était rehaussée par le
prestige de triomphes éclatants et d’im
menses services.
Ils ne cédèrent pas cependant devant
les actes de persécution : amendes, pri
son, exil, ils supportèrent tout plutôt
que de céder.
Le jour vint, où le glorieux souverain
et le puissant ministre, Guillaume et
Bismarck comprirent qu’ils ne parvien
draient pas à briser cette résistance,
cessèrent de combattre et déposèrent les
armes.
Et les catholiques allemands ont re
conquis leurs libertés et sauvé leurs
croyances.
En France, hélas t on s’est borné à des
protestations oratoires et à des résistan
ces platoniques.
On ne devait pas obéir et on a obéi ;
on ne devait pas se sonmettre et on a
capitulé.
Chaque acte de faiblesse a eu pour ré
sultat d’accroître l’audace des adversai
res de l'Eglise et de provoquer un nou
vel acte de persécution.
On se berçait de mots et on se laissait
berner par les promesses.
Il suffisait à un Ferry, à un Gambetta,
a un Méline de lancer quelque phrase
vague où ils se défendaient de vouloir
attenter à la liberté des croyances et
tout aussitôt chacun se répandait en pa
roles de remerciements et de congratu
lations. °
Or, hier, un député ministériel dé
clarait aux bourgeois républicains que
11 instruction républicain© devait être
libre-penseuse, pour que la Républiaue
I haine** ^ S0Q n ^ cessaire » lesocia-
Est-ce que les catholiques vont enfin
regarder, voir, comprendre.
La République fait sa besogne; les
catholiques vont-ils comprendre leur in
térêt et accomplir leur devoir ?
L'IMPITOYABLE CREANCIER
II n’y a pas de plus Impitoyable créan
cier que l’Etat.
On a vu que pour une amende de 5 francs
à laquelle il avaitété d’ailleurs injustement
condamné, le curé de Houplines a été
tramé en prison, les menottes aux mains,
traité comme un assassin, dépouillé de sa
soutane.
On signale un contribuable de Saint-
Amand-Tallende (Puy-de-Dôme), qui n’ayant
pas acquitté 0 fr. 18 de contributions se
voit réclamer 1 fr. 03 pour frais diveis,
avec sommation de payer immédiatement,
sinon : « saisie, execution et vente de ses
meubles et récoltes. »
Pour 0 fr. 18, l’Etat commence par faire
1 fr. 63 de frais et n’hésiterait pas à dé
pouiller un malheureux contribuable de
ses pauvres meubles.
Le voilà bien l’Etat providence 1
LE REGNE SES F.LQUS
Nous n’avons pas attaché plus d’im
portance qu’il ne convenait au vote de
la Chambre des députés décidant, par
douze voix de majorité, le rachat des ré
seaux de l’Ouest et du Midi.
C’est tout simplement un vote de de
vanture, un vote d’étalage pour la vi
trine électorale.
Nos députés de la majorité ministé
rielle ne sont pas fâchés de faire croire
aux électeurs imbéciles qu’ils revien
nent devant eux les mains pleines.
Ils leur diront :
« Nous avons voté le rachat des che
mins de fer de l’Ouest et du Midi en
attendant que nous votions le rachat des
autres grandes lignes ; nous l’avons fait
pour chasser de là tous les réactionnai
res qui s’y trouvent et vous donner
leurs places.
, » Cela représente environ trois cent
mille places.
» Il y a là, largement, de quoi récom
penser les agents électoraux qui travail
leront à notre profit.
» Mettez-vous donc â la besogne et
laissez-vous guider par l’émulation.
» Nous caserons chefs de gare, hom
mes d’équipe, inspecteurs, contrôleurs,
tous ceux qui auront le plus contribué à
. nous faire nommer députés !
«AT euvre t et en avant pour les trois
centil le places I »
Car elle est la pensée qui a guid 1 ' c ■ "
jiii’nuu e! .. n
noua bips.
IL n .lit songé q ’â fai - e luir aux
u\du corp, elo uiiai une foi id ble
p ime.
ou les a do bu es et il y a cinq cent
mille fonclioiinajre ujourd’liui au lieu
d deux cent c nqua ite imbe qui suffi
rent pouna.it à une France plus éten
due.
u mis à .a rat.aira ue^> nwll.eis de
foncii nnai • quia, aie it pu sei v r en-
ore e u n de a .nées, et ce,a afin e
noiiiaiei d uouvea x titulaiies.
Le b dget des retraites et pensions
Civiles en a go.mé au point d’éclater.
Mais il y a une fin à tout, et lorsqu’on
„e voyait pius personne à mettre à la
i etraite avant l’âge et que l’on ne pou
vait pas assassiner pour les remplacer
ceux qui sont en exercice, il a fallu
chercher autre chose.
Les chemins de fer sont apparus
comme une mine à exploiter.
On avait besoin de places à distribuer.
Il y en a là trois cent mille!
Prenons-Ies.
Voilà pourquoi il s’est trouvé une ma
jorité de douze voix pour voter cette
prodigieuse stupidité.
Oui, stupidité, car le président de la
commission du budget, M. Mesureur,
que les scrupules n’étouffent pas pour
tant, a été obligé de s’y opposer en fai
sant valoir, ce que tout le monde sait,
que ce n’est peut-être pas le moment
de rien acheter quand non-seulement
on n’a pas le sou, mais que par dessus
le marché on est effroyablement endetté.
Nous avons une dette de plus de
trente milliards, nous sommes en déficit,
dé deux cent cinquante millions, et c’est
J
prunt que i on vient vous proposer uc
racheter deux réseaux de chemins de
fer!
C’est de la folie pure.
Il n’est pas de jour où les tribunaux,
sur la plainte des parents ou de tuteurs
ne donnent un conseil judiciaire à des
prodigues qui se conduisent avec moins
d’imprévoyance encore !
Oui, racheter les chemins de fer, c’est
tout bonnement une somme de TROP!
MILLIARDS.
Or, il nous paraît absolument ridicule
d’augmenter notre budget de cette pe
tite somme-là.
Le milliard qui s’est ajouté au budget
depuis 1874 nous vaut 41 OiO d’impôts
enjilus.
Trois milliards nous vaudraient trois
fois 41 0[0, c’est-à-dire 123 0[0 d’impôts
en augmentation de ce que nous payons
déjà.
répète qu’il fau être Idiot ou fou
pour proposé* â uà pays déjà terrible»
rédaction-administration
Place du Palais-db-J ustice, Pau
~~ « '
La Correspondance doit être adressée
4 M. le Rédacteur en Chef on -à M. l’Administrateur du « Mémorial «
Place du Palais-de-Justice, Pau
Les lettres non affranchies sont refusées
Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus
..AB 0-N flTE hî ETî T S
jrW « mot» • -3 “wi*
Pau Ville.;.
Département et limitrophes
Autres Départements....!.
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Envoyer 0 te. 80 pour les changements d’adresse.
20
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27
14
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50
26
i»
’’ ravïâré'' u '
Département et régionf wm»l«s
gares et chez *ous les marchands de Jour*
nam;* Pariadamiasprincipaux kiosques;
h Bordeaux, au koiaque de la place de le
Comédie.
ment obéré, à un pays en proie *ux mé
ventes de toute espèce, à un pays pres
que ruiné, de s’offrir une aussi luxeuser-
fan ta isie.
J’ajouterai, au surplus, q«« le public
n’a aucun intérêt, aucun, à voir 1 Etat
s’emparer des chemins de fer.
Aulcontrairet |et Dieu nous garde an*
pareil malheur ! . .
C’est alors que nous serions bien lotis
pour |actionner la Compagnie en cas
d’accident, de retards, de colis perdus ou
volés, et en matière de tarifs !
L’Etat nous enverrait cyniquement
devant quelque tribunal administratif,
c’est-à-dire composé de fonctionnaires-
valets, selon son habitude, lorsqu’un
contribuable est en conflit avec lui, et
nous serions tondus, ainsi qu’il arrive
régulièrement, chaque fois qu’on a le
malheur d’avoir affaire à lui.
Il relèverait les tarifs tout à son aise,
comme il le fait dans d’autres pays où il
est propriétaire des chemins de fer et
où il exploite d’une façon fort onéreuse
beaucoup plus cher que les Compagnies.
Non point, et je suis trop équitable
pour le nier, que son chemin de fer
français dit de 1 Etat soit mal tenu, mal
administré.
Ce serait être injuste que de ne pas
reconnaître qu’il fonctionne bien.
Mais pourquoi ?
Parce qu’il est stimulé par la concur
rence des autres réseaux.
Le jour où l’Etat serait le maître des
chemins de fer, ils pourriraient dans la
routine et dans les abus sans que le
public put se défendre ou réclamer.
La politique, la hideuse politique, s’y
mettrait et ce serait du propre !
Il faudrait un brevet de républica
nisme bon teint à qui voudrait être
chauffeur ou mécanicien.
Voilà pourtant ce que la Chambre
vient de voter.
Il est vrai qu’elle sait fort bien qu’elle
n’a fait qu’une manifestation platonique
pour la forme.
Cette manifestation offrait même cela
de ridicule que Baudin, le ministre des
travaux publics, qui a dû combattre vi
goureusement la proposition, l’avait si
gnée dans le temps où il n’était que dé
puté.
C’est l’histoire de tous ces polissons-lâ,
l’histoire de Millerand, réclamant comme
député l’abolition de l'ambassade du Va
tican et du budget des cultes, et en votant
le maintien en qualité de ministre.
D’ailleurs, la prochaine Chambre, si
elle est digne du pays, enverra la pro
position aux oubliettes, en admettant
que le Sénat ne se cliaige pas delà
chose.
On n’aval pas ainsi trois milliards
qu n.i on ne peut déjà plus digérer le
budget ourant.
Néanmoins, il ne faudrait pas que les
fn o-iiie ri •’ e n dj fer s'endor
mit fau déjà dans
une trop grande sécurité.
Il y a la, un symptôme grave, très
grave.
Il y a là pour elles un danger réel.
Si la prochaine Chambre est encore
moins bonne que celle-ci, gare ! Je ne
réponds de rien !
D’ailleurs le gouvernement, dans cette
aventure ou il a té honteusement battu
i écoLe ce qu’il a sraué.
11 a encouragé, excité, les révolution
naires â spolier les biens des congréga-
ions; il leur a promis, par l’impôt sur le
revenu, les biens des particuliers.
Cela les a mis en appétit.
La grande expropriation suit sa mar
che progressive et s’en prend aujour
d’hui aux chemins de fer, en attendant
qu’elle s’en prenne aux usines, aux mi
nes et à toutes les propriétés.
C’est le règne ae la filouterie qui se
développe normalement.
Paul de Cassagnac.
IRONIE JUDICIAIRE
L’ironie fine et mise à la portée des seuls
gens d’esprit est, comme on sait, un plai
sir des plus délicats. Les magistrats de la
9 chambre correctionnelle ont tenu ré
cemment à prouver qu’ils en étaient ca
pables.
La Ligue contre la licence des rues et
son président, M. Bérenger, avaient dé
noncé le commerce d*un certain individu...
Bouquet, dit Jasmin — à moins que ce ne
soit Jasmin, dit Bouquet — qui avait ac
cumulé chez lui et déversé dans sa clien
tèle tout un arsenal pornographique.
C'était un vrai musée ou tout ce que
l’art en question a pu inventer de plus ré
pugnant ou de plus bizarre — et de plus
contraire a la repopulation — était, non
p\s « conservé », mais reproduit, multi
plié, offeit et finalement é. oulé.
Sur la plainte de l’honorable et coura
geux sénateur, des poursuites furent enta
mées. Un procès-verbal et un interroga
toire suffisaient. L’instruction dura huit
mois, pendant lesquels l’homme était laissé
en libeité.
On ne nous dit pas s’il a liquidé son
bazar secret a des prix réduits ou s’il l’a
céaé en bloc «ivant.i&eusemeiit. Mais enfin
son affaire arrive à l’audience. Il est re
connu coupai
bénéfice de... ia loi Héienge .
■ ue les étudiarts des ^Uit’z-A ts h .ré
sonnent le president de la Ligue ontre la
lnence des rues, iela est d.ms l’oid e et
M. Bérenger, qui a été jeune avanl eux, a
ceitainement assez desprit pont en rire
Mais que. des magistrats s'amusent a joue’
un-1 o i t et en fassent un compli «* milgié lui de
leur indulgence, cela piovoiue un geme
de gaieté qui n’est pas sans quelaue
arrièie-g t. H H
Faut-il observer que la loi de sursis a
été faite pour les gens inculpés d’un pre
mier délit, pour les vl -tiraes d'un entr iî; i
nement o casionnel, non pour ceux qui
ont longuement, habituellement p éparé
toute une machinerie destinée à pervertir
encore davantage une sene indéfinie de
polissons jeunes ou vieux? Les délais
u'appel ne sont pas expirés. 11 y a lieu
d’espérer qu’après ce t i > t payé a « 1 es
prit gaulois » il se trouve a une chambre
résolue à rendre des arrêts dans un autie
but que celui d’alimenter Courtelme.
LETTRE DE PARIS
Une prophétie curieuse. — Les événe
ments proohains. — Le résultat des
élections. — Le sort de Waldeck. —
Le scrutin d’avril. — Plus d’écoles
oonqréqanistes.
Paris, 25 janvier.
J'ai re tt récemment communi ration
d’une prophétie dont je crois devoir vous
signaler les prin îpaux passages. Cet ora
cle émane d’une « voyante », Mlle Gratien
Clavel, qui professe de vifs sentiments
religieux. Je vous soumets ces pronostics
tels qu'ils me sont transmis. La lettre est
datée du 11 janvier.
Mile üratiçn Clavel prévoit des mouve
ments populaires, et même des émeutes,
avant les élections.
« Les élections — continue la Voyante —
ne seront pas complètement générales (?).
Plusieurs citoyens qui ne sont pas en ce
moment au pouvoir y parviendront et rem
placeront ceux qui .auront été renversés.
11 y en a trois qui seront bons pour le
peuple et pour la prospérité de notre
Patrie.
» La destinée de M. Waldeck-Rousseau
estd’ètre éraité du pouvoir; il peut se
pi oduire un retard, mais le renversement
est certain.
» Tout sera transformé avec le temps. Il
y a apparence d’élections vers lî’03 (?). Ces
élections seront favorables au culte qatho-
lique.
» Le grand Crucifié a porté la couronne
d’épines... Notre Religion a eu à souffrir
ceitaines persécutions. Ceux que l’on
poursuit en ce moment et que l’on abaisse
vont être bientôt élevés.
» Le ministère de l’avenir — surtout
certains auti es — fera respecter le bud
get des cultes. On rétablira de nouvelles
< ongrégalions; on accordera des privilèges
refusés.
» Un schisme aura lieu, — mais schisme
plutôt latent et qui n’aura pas de suite. »
La Voyante piévoit que la France s en
gagera dans des guerres « vei s l’Orient
— guerres sentimentales ». Elle ne sera
pas seule ; elle aura pour alliées plusieurs
notions. Elle fera cesser certains actes
cruels — surtout en Pologne, qui, dans
quelques années, sera dé larrassée du joug
germanique. Dans cette lutte, à laquelle
participei ont plusieurs puissances, l’Au
triche prendra le parti de la Pologne, et la
France, victorieuse, recevra, comme prix
de son triomphe, une province.
L’Angleterre sera moins favorisée : elle
pen he ve s la i uine.
Mais avant que tous ces événements se
produisent, la persécution va sévir contre
le . lergé, persécution impitoyable. Encoie
_ -un mot ; ji^etpeu de temps, Mlle Gratien-
G’IavPl p ouos tj .e la aecouveite a v un
tomplot de t ahison dont des espions alle
mands seront les fauteurs. Pendant que
l’Allemagne essaiera de surprendra les
secrets de notre armée de terra, l’Angle-
te re tentera, de son côté, de connaîti e
les mysties de nos sous marins 1 Son es
pionnage s’exercera surtout vers Brest,
Che i ourg, Toulon et dans le nord de la
France. Mais ses manœuvres échoue
ront.
Machiavel écrit dans ses Décades qu’aux
temps ti oub és, les pi ophetes et les pro-
phétesses se multiplient et donnent aux
peuples des avertissements qui ne sont pas
toujours sans valeur. J’ai en ce moment,
sous les yeux un numéro du Gaulois du
19 juillet 1897, ou une sibylle annonce que
le président Félix Faure ne verra pas l’Ex
position et mourra empoisonné. On ne sau
rait donc contester a priori la lucidité de
certaines pythonisses et la clairvoyance
de cei tains prophètes. Dans un numéro du
Tour du Monde, de J 901, — ou le pein
tre Gaston Vuillier consacre au « culte des
fontaines dans le Limousin » une très cu
rieuse étude qu’il illustre de dessins ex
quis, — l’auteur nous apprend qu’il a
trouvé dans la Bibliothèque d’un voisin de
campagne un livre intitulé Mirabilis
liber, daté de 1"20.
En parcourant ce volume, l’attention de
l’artiste fut attirée sur une page ou l’au
gure annonce qu’une source miraculeuse
surgira entre Argentât et Tulle. Or, en
1857, une eau jaillit a Forgés, entre les
deux villes piécitées, et de nombreuses
guérisons uon seulement signalèrent la
nouvelle fontaine, mais en préconiseront
la vertu. „
***
C’est presque toujours avec des prophé
ties, hélas ! que les peuples opprimés es
saient de se consoler de leurs maux. Pour
oublier le piésent, ils interrogent l’avenir.
Malgré toutes les prédictions, l’avenir, en
ce moment, ne nous parait pas couleur de
rose. En admettant même que la prochaine
consultation électorale nous donne la ma
jorité, quels embarras ne nous créerait
point la valetaille maçonnique du Luxem
bourg I La nouvelle majorité elle-même
ne se diviserait-elle point en clans hostiles
les uns aux autras? Nous sentons tous
confusément que la solution de la crise ne
peut venir d’un scrutin. 11 n’en est pas
moins de notre devoir d’élire une Chambre
animée de l’esprit patriotique. Cette vic-
loii e aura, en effet, des conséquences in-
cab ul i Mes.
i n
nus par la crainte de rencontrer devant
eux un peuple trop lâche pour les accla-
mei et les suivre. Eh bien 1 si la France,
dans trois mois, administre un soufflet à
\t .itdec.u, les inadions dont nous nous
pl lignons tous n’.iui ont plus d’excuse. 11
faudra que ceux qui sont désignés pour
p end e l’o ensive et pour diriger le fais
ceau des for es nationales sortent enfin de
leu sileme et de leur retraite et tirant
l’épée.
On aurait donc tort 8e considérer la
prochaine consultation électorale comme
la délivrance. Elle ne peut être et elle ne •
sera que le prélude et l’aurore de la Ré- (
demption nationale
La nation a trop de bon sens pour met
tre son espérance dans une Assemblée.
Aucun a te sauveur ne peut sortir d’une
i ohue de députés, même enflammés des
plus générauses ardeurs. Vit-on jamais
une i eunion d’hommes plus désintéressés
et plus Français que la majorité de l’As
semblée Nationale de 1871 ? Quelle fut
pourtant l’œuvre de cette élite ? Au lieu
d’affranchir la France,elle la livra, s ins le
vouloir, hélas ! à la tyrannie des Loges.
Que ceux qui sont investis du droit de
diriger nos destinées se tiennent donc
prêts 1 L’heure arrive ou il faudra vaincre
ou mourir. La période des délibérations
est passée, l’ère de l'action va s’ouvrir.
Je vous ai raconté lécemment que le di
recteur des coites, le conseiller d’Etat Du-
may, recevant la supérieura générale des
Sœurs de Saint-Vincent de Paul, lui avait
déclaré qu’une autorisation serait néces
saire pour chaque é oie. Le conseil d’Etat
vient de confirmer cette déclaration.
C’est le conseiller Jacquin qui a le pins
énergiquement appuyé la these de Dumay.
Jacquin est le president de la Ligue de
renseignement et l’un de nos francs-ma
çons les plus sectaires. Nous voilà don
fixés. Pas une école congréganiste ne sera
autorisée, si le scrutin de mai tourne con
tre nous.
Ménalque.
DEPECHES
la Patrie Française a Mra
R .uen, 26 janvier
MM. Godefroy Cavaignac Jules Lemaître
et Syveton, a peine i entras de Marseille
quittaient ce matin Pans pour venir pour
suivre leur campagne à Rouen.
Ils ont été reçus à la gare par MM. le
docteur Boucher, président du comité de la
Patrie Française de Rouen, et par un cer
tain nombre de délégués du commerce et
de l’industrie rouennaise, auxquels s’é
taient joints beaucoup d’ouvriers.
A il heures MM. Jules Lemaître et Ca
vaignac ont reçu le comité régional des
dames de la Patrie Française.
M. Jules Lemaître a remercié en termes
chaleureux ses visiteuses de leu» dévoue
ment, de leur infatigable activité ; il a ter
miné en disant ; « Mesdames, vous êtes
nos collaboratrices dans l’œuvre de salut
que nous avons entiepiise ; envoyez-nons
vos maris, vos pè es, vos fils, nous ne se
rons jamais trop nombreux. »
A 11 h- ii‘3, les membres du Comité ié-
gional ont offert à MM. Jules LemaArerat
Goaerroy c.ivaignac,ainsi qu - a leurs anus,
un déjeuner intime.
A deux heures, les gradins du cirque
sont couverts de spectateurs ; il y a plus
de quatre mille personnes et les ouvriers
sont en majorité.
Lorsque MM. Jules Lemaître et Cavai
gnac font leur entrée, les cris de : « Vive
la Patrie frau aise ! Vive l’armée 1 » s’élè
vent de tous les points de la salle.
M. Jules Lemaître prend le premier la
parole; il examine les grandes lignes du
programme de la Ligue, eu insistant sur
le périlleux accroissement des dépendes
budgétaires, qui semble une conséquence
naturelle et presque forcée du régime par
lementaire tel qu’il est pratiqué chez nous.
Cela conduit l’orateur à étudier le pi o-
blètne de la réforme électorale et les mo
difications essentielles qu’il convient d’ap
porter à la Constitution, notamment en ce
qui concerne l’élection du président de la
République.
Parlant au milieu d’une ville industrielle
et devant un auditoire en majorité com
posé d’ouvriers, M. Jules Lemaître ne
pouvait se dispenser d’éclairer ses audi
teurs sur les mensonges, les chimères et
les dangers du collectivisme.
U l’a fait avec autant d’esprit que de
courage et des applaudissements unani
mes ont salué ses déclarations.
11 a invité tous les patriotes à s'unir fra
ternellement pour arra -her la France à
ceux qui l’exploitent et l’oppriment depuis
si longtemps.
M. Godefroy Cavaignac prend ensuite la
parole.
Après avoir rappelé pour quelle besogne
antinationale le ministère actuel, qu’on a
justement dénommé le ministère Dreyfus
s'est constitué, l’orateur retrace en termes
vigoureux l’œunre de désorganisation
militaire qu’ont poursuivie de concert MM.
Waldeck-Rousseau et le général André.
Il rappelle que, le premier, le général
André a osé publiquement offrir à ses su
bordonnés ce qu’il appelle la prime de la
délation et que la Chambre actuelle a ap
prouvé cette attitude.
11 montre comme principaux résultats
de la gestion ministérielle, fa désorganisa
tion militaire et ia désorganisation flnan-
cie re.
Il insiste particulièrement sur le déficit
résultant à la fois du malaise social et
économique créé par la politique ministé
rielle et l’insouciance avec laquelle le
Parlement et le ministère ont laissé les
dépenses s’accroître en substituant des
piéo cupations purement politiques aux
préoccupations du contrôle financier.
L’ancien ministre de la guerre conclut
ainsi :
Notre expérience de la vie publique, et la
mienne est longue déjà, tnalbeu eusement,
nous a appris qu'il faut pardonner aux gou
vernants bien des fautes et bien des erreurs ;
mais u est une chose a laquelle nous ne pou-
\°J}* nous résigner, c'est a l’abdication natio
nale de la l*rance, c'est à ce désarmement
sournois que préparent dans une action tantôt
ouverte et déclarée, tantôt voilée et silencieuse
mais toujours persévérante et suivie, ces di
recteurs apparents de la politique actuelle et
surtout ses directeurs occultes. (Applaudisse
ments répétés.
MORT DE M. BALLAY
Paris, 23 janvier.
Une dépêche de Saint-Louis du Sénégal
annonce la mort de M. Louis Ballay, gou
verneur général de l’Afrique occidentale.
M. Ballay est décédé la nuit dernière, â
deux heures au matin ; il a succombé à.
l’affection diabétique dont il était atteint
depuis longtemps déjà.
Depuis quelques jours sa santé inspirait
des inquiétudes ; à son retour à Saint-
Louis, il avait été pris d’une bronchite ai
gu puis il avait souffert d’une série de
douloureux anthrax,
La nouvelle de la mort a produit une
grosse émotion dans là monde colonial où
M. Ballay était l’objet des plus chaudes
sympathies.
Ancien médecin de la marine, M. Ballay
s'était pris de lionne heure de passion pour
l’expansion coloniale de la France et il y
avait < onsacié sa vive intelligence et son.
indomptable \olonté.
C’est lui qui a créé la Guinée française ;
en dix ans, il a fait d’un pays inorganisé,
d’une simple expression géographique,
une colonie vigoureuse et prospéré qui a
rapidement éclipsé les concurrents an
glais de Sierra-Leone et arraché â nos ri
vaux d’Outre-Manche des marques peu
banales d’envie et d’admiratidn.
Le nom de M, Ballay restera particulié
rement attaché a la fond tson de Cona-
kiie. la c .pitale actuelle de lt Guinée, à
la conqu te pa iflque du i outa-DJallou et
a la > onsti action de la voie ferrée de Co
na crie au Mge, doul il a été l’initiateur.
M. Ballay était depuis dix huit mois
seulement gouverneur général de l’Afrique
Occidentale ; à l’heure où la fièvre jaune
décimait au Sénégal nos colons et nos
soldats, à l’heure ou M. Ghaudié, alors
gouverneur général, fuyait la fièvre et
laiss nt 1 1 colonie sans direction, M. Bal
lay s’offrit pour aller braver la mort à sa
place.
Il fit face a l’épidémie avec un tranquille
héro sme et, le dange p issé, il voulut re
tou ner dans sa cheie Guinée.
Répondant au sentiment public, le gou
vernement ne le lui permit pas et lui donna
la suc ession de M. Chaudié ; mais M.
Ballay n’était pas fait pour s’entendre avec
les hommes que le malheur des temps à
pousses au pouvoir.
1 n’ét'iit pas antimilitariste, lut qui avait
vu n s ofueiers a l’œuvre ; les fantaisies
auto ratiqueSde M. Decrais le mettaient
ho s de lui; la léo g nisation de lajustu®
aux colonies acheva de le d'courager et le
bruit coui ut aioi s de son Imminente dé
mission ; on eut grand peine à le faire
revenir sur sa détermination.
Sa mort est une gi ande perte pour la
France.
AU SOUDAN
Paris, 29 janvier.
On se souvient de l’incident qui s’est
produit, dans l’Afrique occidentale; il y a
quelques mois, trois français furent, sur
la demande d’un capitaine anglais, ex
tradés du territoire fran ais ou ils étaient
domiciliés et rauusa l'autorité anglaise
cont e toute espece de règle et de précé
dents
a ce sujet, on lit dans l 'Eclair :
- _Ii_para t que les négociations entre les cou»
verïïeîtioiiCs ifngluis <-t ran aïs a prop u o
l'a aire de Ufioungou se poursuo eut tou ours.
louieiois. au une solut on n’est enco e inter
venue : l'execution du ugeinent ernlu par le
tribunal colonial anglais qui condamna Pierre
Desattiblanr, ituret et Beu lard, a été suspen
due. mais la que tion de procédure pour la re
mise des inculpes aux autorités françaises n’a
point encore «te résolue.
un dit qu en 1 occurence des questions fort
délicates de droit internat onal seraient soule
vées.
Au reste, le colonel Peroz ne va pas tarder à
rentrer : en ee moment il doit être à Dakar ou
sur le point d’y arriver.
H est probable qu» des son arrivée cet offi
cier fournira des expli étions complementaires
qui vraisemblablement hâteront l’extradition
réclamée par Je gouvernement français.
GE RECULADE DE DELCASSË
Paris, 26 janvier.
L’Eclair annon e que des délégués turcs,
arméniens, syriens,
toutes les régions et toutes les catégories
sociales de l’empire ottoman: musulin ns,
chrétiens, israelites, ulémas, militaires,
littérateurs, et sont arrivés ces ours-ci
a Paris pour se réunir en vue des réfor
mes désiiées par tous et que les grandes
puissances signataires du traité de Berlin
de 1878 n’ont pus encore obtenues du sultan
Abdul-llamid li.
Les instigateurs de cette réunion, les
ptinces galabaddineet Lout-Foullah, petit-
fils 1 u sultan Abdui-Medjid, neveux du
sultan Manair et d’Abdul- amid 11. ls de
Danud-Mahinoud-Pachi, ont été informés
par le préfet de polit e que ce congres ne
pouvait être autorisé a Pans.
Le congres aura lieu en Angleterie.
Il est probable que, par l’intermédiaire
de M. Constans, Aodul-Tamid a sifflé Del-
cassé, qui s’est empressé d’obéir en inter
disant le congrès.
TRAITE ANGLO-ALLEMAND
t , Berlin, 26 janvier.
Les Alldeulsrhe Rfaet/ern, organe des
pangermanistes, prétendent savoir, d'une
source des plus autorisées, que le t a ité
secret conclu en 1899 ent e 1’ llem 'gne et
l'Angleterre, avec onsenteinent du Por
tugal, stipule que les possessions dans
l’Afrique Oiientale seiont paitagées entre
les deux paities contractantes; l’Allema
gne obtiendra le A.o ambique; l’Angle
terre le pays du rambêze j our arrondir
son teiritoira sud-a' Train.
L’Allemagne êder it, au besoin, sa co
lonie de l’Atiique du Hud-wuest pour ob
tenir, en échange, une partie de l’Afrique
Orientale anglaise.
AUTRICHE ET RUSSIE
Bucharest, 26 janvier,
L’offleieux Magyar Kam'-at reçoit 4e
Vienne l’information suivante :
L'archiduc François-Ferdinand, héritier pré
somptif, partira dans quelques jours pour
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