Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-06-19
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 19 juin 1882 19 juin 1882
Description : 1882/06/19 (Numéro 1010). 1882/06/19 (Numéro 1010).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5242744
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/02/2008
PARJS AS centimes. DÉPAMEMENT&ETGABE~: ~(~ CEm-mESJ
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Oohm&mo Ann~o D~ix~me Série– «uta&w 1010
Lundi 19 Jum 1882
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ABONNEMENTS
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«At'A'ADMINISTRATION'
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.~a~MjM~t'ttm
~ACQUES~LECOU~BE.
NosEcftbs.tboMt~o.
Ls CHEVAL KT LE PRÉFET. PMENus P~ppos. MfUfrteè Orc!oKyteotK.
PARiSLANutT.P.deyratcHea.
AEf AIRES t/EçYPTK.–jL.f,.
Au RA)NCY. –t.OMM I.C['M&e'*<.
A TRAVERS LA PRESSE. GM<0!M P&tta.
JOURNAL OPPICtEL.
LE SALON.–fo
LE GAULOIS PARTOUT.
ÇBttONÎQUE DES Ttt!BUttAUX. MaSFe .JC.
LES L.fVRES.
TELËORÀMMES ET CdURESPONDANOES, G. L NoUYELLES D!VERSES. Gttt~OtBe CSpoRT.rSee~.
EcHos DES TnÊATitES. Àr PASSE-TEMPS DU DIMANCHE.–JF' A!e~BM.
RENSEMMEMENTS UTILES :MAR!AOES DE LASEMAtNE
~FEUILLETON LES ENFANTS DE LA BALLE. LoMM
'D
JACOHES LËCOURBE
Le gênerai Moreau est peut-être le
seul homme de guerre à qui Napoléon
ait fait l'honneur d'être jaloux de lui.
Ces deux hommes ne pouvaient s'ai-
ïner. L'un était incapable de supporter
un égal l'autre ne voulait pas avoir de
chef.
Moreau fut impliqué dans le procès
de Pichegru et Georges Cadoudal. S'il
était acquitté, l'échec était grave pour
le nouvel Empereur. On supprima le
jury pour la circonstance; le tribunal
de la Seine dut juger comme jury et
comme tribunal à la fois. Le grand juge
avait promis, à Napoléon, une condam-
nation à mort. Le bruit en avait couru
dans le public. On disait en môme
temps que le condamné serait gracié:
double bonne fortune pour Napoléon,
qui serait débarrassé d'un ennemi et
ferait un acte de clémence.
On sut bientôt que le tribunal ne se-
rait pas aussi aisé à conduire qu'un ré-
giment. L'anxiété fut grande dans le
public, surtout après la mort de Piche-
gru, qui s'étrangla dans sa prison. La
cour n'était pas moins agitée.
La sentence fut rendue, après quatorze
jours de discussions ardentes entre le
parquet et la défense. Elle fut terrible
pour Jes royalistes: vingt d'entre eux
furent condamnés a mort. A leur tête,
Georges Cadoudal, le marquis de Ri-
vière, !e duc de. Polignac. Mais le gé-
néral Mdreau n'était condamné qu'à
deux ans de prison.
tieuxahs ,prison.
<<
La cotera de i empereur un immense.
Les débats l'avaient déjà profondément
irrité; mais il avait compté sur une con-
damnation capitale jusqu'au dernier jour.
Dans une première~ délibération, l'ac-
quittement de Moreau avait été prononcé
par sept voix contre cin'q. La minorité é
obtint le secret sur ce vote; elle en de-
manda l'annulation en jetant les hauts
cris sur le péril qu'on faisait courir à
l'Etat. Réal, le préfet de police, qui in-
tervint activement, parla ouvertement
des périls du tribunal; qui ne faisaient
pas moins d'impression sur l'esprit
des juges. On prononça ce mot ter-
rible, souvent répété dans des bc-
casionsmoins tragiques: L'acquittement
de l'accusé sera la condamnation de l'ac-
cusateur. En~n, le tribunal, intimidé,
eNaré, revint sur sa première délibéra?
tion. Il ne passa pas cependant de l'ac-
quittement à la mort. Le scandale eût
été trop aSreux. Il prononça contre
Moreau cette peine de deux ans de
prison, odieuse s'il était innocent, dé-
risoire s'ilétait coupable. Tout le monde
comprit que le tribunal avait eu peur,
qu'il n'avait pas osé ~tre juste; et ce qui
est peut-être aussi abominable que cette
pression exercée sur das juges et cette
lâche soumission du tribunal, le monde
ofnciel continua de sourire.
Uhseul, parmi les généraux, prit ou-
vertement le parti du condamné. Ce fut
le général Lecourbe, son ami, son lieu-
tenant. Cet acte de courage est, à nos
yeux, aussi glorieux qu'une victoire.
Au déblocus de Maubeuge, quand Le-
courhe, alors simple chef de bataillon,
s'était jeté le premier, unfusil à la main,
dans les lignes de Watignies, le géné-
ral Moreau avait dit < Lecourbe ira loin »
Mais Lecpurbe fut arrêté dans sa car-
rière par l'indignation généreuse qu'il
exprima à la suite de la condamnation
de son général. L'Empereur lui retira
tout commandement. Lecourbe vécut
dans la retraite àpar-tir de d804jusqu!&-
la fin de l'Empire. C'est ainsi qu'on res-
pectait, dans ces temps reculés, l'indé-
pendance du caractère et l'autorité de la
justice.
Le général Lecourbe avait un frère,
Jacques Lecourbe, qui avait fait par-
tie de deux Assemblées législatives,
at qui, juge au tribunal do la Seine,
avait été l'un des douze magistrats
chargés du procès ae Moreau et de
Cadoudal. Le juge Lecourbe avait l'âme
d'un juge, comme son frère, le général,
avait l'âme d'un citoyen et d'un ami.
Dans les délibérations du tribunal, il
opina constamment pour l'acquittement.
Ceux des juges qui s'étaient d'abord pro-
noncés pour l'innocence du général, et
qui maintenant voulaient le livrer, n'o-
saient pas dire qu'ils avaient changé
d'avis sur le fond du procès. Ils sen-
taient bien qu'ils feraient un mensonge
inutile. Ils n'invoquaient, dans la cham-
bre du conseil, que des raisons po-
litiques. Ils M parlaient que de la
colère de l'Empereur ;et-ils ajoutaient,
sur la périlleuse parole de Réa.1, qu'il
sufnsait d'une condamnation légère, que
cette condamnation même ne serait pas
exécutée, que l'Empereur ferait grâce.
c Eh 'qui nous fera grâce à nous, s'é-
jcnaLecourbe.si nous jugeons contre
notre conscience?*
Ce qui peut paraître étrange, c'est que
le juge Lecourbe se rendit à Saint-Cloud
le dimanche suivant. L'Empereur don-
nait des audiences publiques, le diman-
che Lecourbe s'y présenta avec la foule
des visiteurs, tranquillement, innocem-
ment, comme un juge docile aux volon-
tés du maître, et qui n'aurait rien eu
à se reprocher. Napoléon l'eut & peine
aperçu, que sa colère éclata Sortez
d'ici, s'écria-t-il, juge prévaricateur) D
Tous les. assistants furent glacés d'effroi.
Lecourbe ne fut pas arrêté, comme il
s'y attendait, en sortant du palais de
Saint-CIoùd. II fut seulement révoqué
deux jours après.
ESorçons-nous, citoyens, de n'avoir
pas.de juges révocables. On ne trouve
pas toujours des Lecourbes.
Nos Echos
Z< TStMpt :M JMtM MM
La température est en hausse. Ce matin, )e ther-
momètre marquait 6" à Bodo, )2 à Vatentia, Paris,
~mga; )8 à Lyon, a) à Alger et 26 à Biskra.
En France, le ciel se couvre sur tes côtes, )e
temps devient pluvieux dans nos régions de l'ouest
et du nord.
i..
AUJOURD HU<
À6heurea et demie, d!ner au Crrand-Hôtal
)MlmiMion jusqu'à 7 heures.
Pendant 1& durée du dîner, rorchewtre de
M. Deagrtmge* iouert d&na la nouveUe ttUe de
mutique.
"u.
Potage cremo d'orge
'Hora-d'œuvre
Poisson
Pommes de terre à l'a.ngla.ise "I'
Contrentet aux concombres farcis
Carré'.d'agneau A la royale
Volailles au cresson
Salade
Petits pois &.la. A'aDçaise `
Pudding de semoule a la vanille
Glace
Damo .blanche
Desserta
froBMgM,iruitttetpetits-fouM `
Letalon des dame* est ouvert aux voyageure.
Pt*)mreetàurant.– Billards au Café Divan. a
Le programme du dîner-concert. (Voir à tt.
.4'page.)
¡,
A l'Opët'a. AtdK. i
Au Théâtre-Français. ~Acacre et le Gendre
de M. fo~ter.
A l'Opéra-Comique. Les DMMCtt<< de la
CctttroM/te;
'ia: ~`!s~~ J it
OEMA)M ~j
Au The&tre-Franf.'Ms. ~BctJecfTt Betftdry.
A l'Opéra-Comiquo.– Les 2VocM de Ft~oirc.
t.A PODTtOUE
Bien que Mgr Gzacki soit encore à
Paris et nonce apostolique, on parle, à
Vienne, de Mgr RampoMa, secrétaire de
la congrégation des affaires ecclésiasti-
ques extraordinaires comme devant lui
succéder.
On parle aussi de Mgr Capri, ancien
Mdtteurdela Nonciature à Paris, an-
cien internonce à La Haye, aujourd'hui
secrétaire de la Congrégation des étu-
des de Mgr Paiïotti, substitut de la se-
crétairerie d'Etat, c'est-à-dire sous-se-
crétaire d'Etat; de Mgr Capecelatro, ar-
chevêque de Gapoue, etc., etc.
Si la succession de Mgr Czacki fait
surgir autant de candidatures qu'en a
fait naître le remplàceïnent de notre
ambassadeur a.u'Vatican; la liste ne nous
PMAttpM encore près d'être close,
La commission de revision de la lé-
gislation, dans sa dernière séance, s'est
prononcée à une assez grande majorité
en faveur du passage des troupes de la
marine au département de la guerre.
L'amiral Jauréguiberry avait engagé ô
les ofnciers généraux des troupes delà
marine à se montrer favorables à ce
projet, dans la commission. Sa réalisa.-
tioh n'est donc plus qu'une question de
tejnps.
z `i":LE MONDE ET LA VILL~E,
LE MOMDE ET LA VtLLE
Le roi et la reine d'Italie doivent quit-
ter Rome aujourd'hui pour se rendre
Mouza.
Leurs Majestés ne resteront dans cette
ville q~une semaine environ pour y re-
tourner après la clôture des travaux par-
lementaires.
ailres,~
M. de Freycinet donnera un dîner
après-demain, mercredi, au ministère
des affaires étrangères, en l'honneur de
M. le comte de Beust, ancien ambassa-
deur d'Autriche à Paris.
II n'y aura pas réception, après le dî-
ner auquel sont invités tous les mem-
bres du corps diplomatique. w
Séance desplus animées, hier matin,
jà l'Elysée où l'on a fait de l'escrime pen-
idant plus de deux heures avec une infa-
ttigabîe ardeur.
MM. Wilson, Carolus Buran, 'le capi-
taine Derué.Sarlin.Collin, le baron
Seilliére, Adolphe Tàverniër, Hervieu,
Baroil ont fait de forts intéressants as-
sauts. ' as
A citer notamment une beMe passe
d'armes entre M. Michon, professeur à
l'Ecole de guerre, et M. Gomez.,
La plupart de ces escrimeurs ont été `
retenus à déj euner à la présidence.
`
La comtesse IgnatieS, femme de
l'ex-ministre de nntériear en Russie,
dont la disgrâce a fait tant de bruit ces'
jours dermers, est arrivée à Berlin ~'où
elle doit passer quelques jours. ËHe est
ensuite; attendue à Paris où elle se ren-
dra prochainement.
Bien que le bruit ait couru que le
comte IgnàtiêS" devait se retirer dans
ses terres, il y a tout lieu de supposer
qu'il n'en fera rien, et que d'ici peu il
rejoindra sa femme à Paris.
On ne manquera pas de donner à son
séjour parmi nous, une haute impor-
tance politique.
M. le marquis de Tseng, ministre de
Chine à Paris, est parti pour Londres, où
l'on sait qu'il exerce également les fonc-
tions d'ambassadeur. ~,1
Ainsi que nous l'avions dit, les obsè-
ques du général de Cissey auront lieu
aujourd'hui, à midi, en l'église Saint-
Pierre-du Gros Caillou.
Dans son testament, le général avait
exprimé la volonté que ses obsèques
soient faites sans aucun caractère pu-
blic et avec la plus grande simplicité.
Cependant en raison des qualités de gé-
néral de division, d'ancien ministre de
la guerre et de grand-croix de la Légion
d'honneur, les honneurs militaires se-
ront rendus au défunt.
Après la cérémonie, la dépouille mor-
telle du général sera disposée dans un
des caveaux de Saint-Pierre du Gros-
Caillou, pour être transportée ultérieu-
rement dans l'Allier, où l'inhumation
aura lieu dans un caveau de famille.
Très brillant, le dîner annuel de la
Société bibliographique, qui avait lieu.
hier.
C'était le dernier de la saison, et on en
a profité pour rire et toaster tant qu'on
a pu.
La séparation s'est faite gaiement, car
on doit se réunir de nouveau dans trois
mois.
Une importante modincatidn vient
d'être apportée dans le règlement du
Salon ded883.
On éprouvait chaque année d'assez
graves difïicuttés au sujet de la médaille
d'honneur de scu! pture.
Le jury ne sera plus tiré au sort et le
nombre des membres sera porté à trente
et un, savoir vingt-cinq sculpteurs,
deux sculpteurs animaliers, deux gra-
veurs en médailles, deux. graveurs sur
pierres unes.
La médaille d'honneur, en outre, sera
votée par tous les artistes hors concours
exposants ou non.
Plusieurs de nos confrères annoncent
que l'association des artistes français est
ennn constituée.
La nouvelle est prématurée.
La commission des quatre-vingt-dix,
dont les pouvoirs expirent avec le Salon
de cette année, a, simplement préparé
les statuts de la nouvelle société.
Ces statuts seront discutés dans une
rassemblée générale qui doit avoir lieu
mardi soir, salle de la Redoute, rue Jean-
Jacques-Rousseau.
C'est seulement après cette réunion
que l'association des artistes français
seraouneserapas. ~u;
Les envois de Rome sont en place à
l'Ecole des beaux-arts.
Les membres de l'Académie des
beaux-arts seuls, ainsi que nous l'avons
déjà dit, sont admis à visiter l'expo-
sition.
L'ouverture des salons pour le pu-
blic aura lieu dimanche prochain. °
Charmante soirée samedi chez le baron
et la baronne Michel, qui inauguraient t
leur nouvel appartement de la rue de
Chateaudun. Parmi les invités, nous
avons remarqué MM. Auguste Vitu, le
colonel Charpentier, Oppert de Bicwitz,
TenaiIIe-Saligny, sénateur; CartiUier,
Besnard, Imbert de Saint-Amand, Jules
Barbier et Mlle Barbier, le docteur An-
ger, M. et Mme Henri des Houx, la com-
tesse Kessier, la comtesse de Pômblaine,
M., Mme et Mlle Letitia Ramollino, etc'
La soirée a débuté par un charmant
concert, dans lequel on a successivement
applaudi MM. Rey, Paul Reney, qui a
obtenu un franc succès en déclamant la
J~e~a~c/tg <<confrère Emile Goudeau; Mlles Gler-
mont, la Fanfan-Benoîton du temps
jadis, Galitzin, la gracieuse violoncel-
liste, de Vére, Saingelé.Appia, etc., etc.
Après le concert, le bal a commencé,
et valseurs et valseuses s'en sont donné
à cœur-joie, tout comme s'ils s'étaient
trouvés au mois de janvier ou de fé-
vrier. Un excellent b~net a pendant
toute la nuit offert à ces enragés dan-
seurs les meilleurs réconfortants.
La baronne Michel, qui est la plus
charmante des femmes et la maîtresse
de maison la plus accomplie, n'a quitté
ses invités qu au jour, en leur donnant
rendez-vous pour bientôt.
Aujourd'hui sera célébré, à l'église
Saint-Augustin, le mariage de M. Gaston
Vannësson, avocat à la cour d'appel,
avecMUet'rancine Deguingand.
Les témoins du marié sont M. Massu,
avocat à la d'appel, chevalier de la Lé-
gion d'honneur, et M. Chaigneau, an'
cienchef de bureau au ministère de l'in-
struction publique, chevalier de la lé-
gion d'honneur; ceux de la mariée M.
Hath, propriétaire, et M. d'Estourelles,
Sous-directeur de la gendarmerie et de
la justice au ministère de la guerre,che-
valier de la Légion d'honneur.
KOUVELLESA LA MAUt
En cour d'assises
Un émule du jeune Hiroux, coupable
de deux ou trois assassinats, vient d'être
condamné à mort.
Le président lui demande s'il a quel-
que chose à dire sur l'application delà
peine.
Mon président, répond-H, je de-
mande à ne pas être guillotiné uu
treize!ça. porte la. guigne).
-f.'
Retour d'enterrement:
Je ne sais pas ce que je ressens.
j'aidesétoùrdissements.je suis tout
remué
Hé!as, ce pa.uvre Jules était un si
bon garçon, un si excellent ami
–Ce n'est pas cela, mon cher, il n'y
a rien qui me tourne sur le cœur comme
de marcher si lentement 1
Fragment recueilli dans un couloir
du palais-Bourbon:
Eh bien mon cher collègue, com-
mencez-vous à comprendre les avantages
de mon système des trois Chambres?
–Comment?.trois Chambres! Les
deux que nous possédons ne vous suf-
fisent pas?.
Mais avec trois Chambres, il pourra
toujours y en avoir une en vacances!
MMOOXXtM
LE CHEVAL ET LE PREFET
e
FABLE'
.Certainpréfetdeponce,
RedoutaNe aux animaux,
Abei))es, chevaux ou chameaux
De les persécuter se faisaitundétice.
Il était dur à tous, barbare et sans merci,
Exi!antce)ui-tà, torturant celui-ci,
{ Mettant à prix pattes et têtes,
t Tant, qu'il fut la terreur des bêtes.
Et du quartier Latin aussi! 1
Entre autres arrêtés, ou féroce ou cocasse,
Ce préfet-là Faut-i) l'appeler par son nom 1
Et pourquoi non ?
Entre autres arrêtés, disais-je, Camescasse
Avait, on ne sait trop pourquoi,
Contre t'espece chevaline
Edicté cette rude loi
Que tout cheval, de fiacre ou de berline,
De coupé, de charrette, ou de quoi que ce so)t,
Qui se serait par aventure,
Une seule fois emballé,
DésormaisànuUe voiture
Ne pourrait plus être atteté! l'~
)nvraisemb)ab!ei.Hé)as'c'est pourtant de!'histoire.
Mais voila
Que, l'autre jour, Cocotte une rosssc notoire
S'embaUa.
Pas d'accident, d'aiUeurs un fait divers très terne
Quand elle eut assez ga)opé,
Cocotte s'arrêta, n'ayant à son coupé
Cassé qu'un verre de lanterne..
~Mais quoi! t'arrêté du préfet
Etait formel et la gent poticiere,
..Conduisit, en effet,
Cocotteâla fourrière:
C'enenétaitfaitdesa carrière: 1
'La prison puis la mort! Demain )ecorroyeur I
L'enverrait. ruminer dans un monde meiUeur
En cette horrible conjoncture,
Cocotte, qu'à bon droit ce penser taquinait,
S'échappe, prend son train, court à la préfecture
Et du préfet surpris s'ouvre le cabinet
< C'est moi, dit-eue, moi, Cocotte 1
)) Je me suis emballée. H est vrai. Comment ça?
? Je ne peux expliquer quel démon me poussa;
? Car c'est informez-vous–à peine si je trotte.
'Mon cocher en serait témoin.
)) Mal logée et plus mal servie,
M J'attrappe, chaque jour, plus de coups que de foin,
Et galoper, à jeun, on n'en a guère envie.
a Mais le fait est connu qu'une fois en sa vie
a Rossinante emporta son maigre cavalier.
? J'ai pris te mors aux dents, comme elle,
B Alors que le galop ne m'est pas familier;
M Et pour si peu de chose on voudrait me lier,
'Emprisonner, supplicier
< Comme une infâme criminelle,
Sans que monsieur Grévysongeà me gracier?
Non, vous agirez d'autre sorte!
s Eh par le ciel, chacun s'emporte,
a Homme, cheval, bêtes et gens;
a Et ceux-là, suprême vengeance,
)) Ne méritent pas l'indulgence
M Qui ne sont pas eux-mêmes indulgents,
a La patience aussi se lasse 1
a Qu'on soit Cocotte ou Camescasse,
? La moutarde monte aux naseaux;
a Et comme une simple cavale,
a Quelquefois un préfet s'emballe.
x Jusques à tancer La CeM~a!e
s Sur une troupe d'étourneaux
x Vous en eûtes regret; mon regret est le même.
aLepasestt'aDurequej'aime,
< Je n'irai plus qu'au pas, je vous en fais serment.
B On vous a conservé dans votre préfecture
a Conservez-moi pareillement
a Ma place, où stationne, au matm, ma voiture 1
)) Même clémence ou même châtiment,
? TeHe est ta sainte toi que l'équité consacre.
e Je demande à rester attelée à mon fiacre,
x Ainsi qu'à votre char vous restez attelé
a Car, monsieur le préfet, notre faute est égate,
Et cetui-Iâ peut seul châtier qui s'emballe,
? Qui ne s'est jamais emballé
J Mm.FM)t)ER
i v,,
MENUS PROPOS
Dans notre bienheureux pays de
France, les hommes les plus gais sont
les gendarmes, puisqu'il suffit qu'un
gendarme rie dans une gendarmerie
pour qu'aussitôt tous les autres gendar-
mes se tordent dans toutes les gendar-
meries françaises.
Il paraît qu'en Egypte, les gendarmes
sont mnniment moins drôles quand un
gendarme assomme, tous les autres gen-
darmes exterminent.
Voici, en eRet, comment oa rend
compte du rôle protecteur de ces défen-
seurs du bon ordre, lors des dernières
affaires d'Alexandrie.
Un détachement de gendarmerie
marchait en avant de la foule au mo-
ment de l'attaque des Européens.
Les gendarmes s'arrêtèrent au mi-
lieu de la place ils restèrent d'abord
simples spectateurs, puis ils prirent
part à rémeute.
Plusieurs blessés ramassés par des
soldats furent achevés au poste de po-
lice, où ils avaient été conduits.' ·
C'est charmant!
Voyez-vous d'ici ces serviteurs d'Arabi-
Pacha précédant tranquillement la foule
des assommeurs et la maintenant pater-
nellement.
Encore un peu de patience, mes
amis. Ne vousbousculezpas. il y aura
des Européens pour tout le monde!
Puis, ces braves gens, ont l'extrême
bonté de t rester simples spectateurs »-
des coups de bâton et de regorgement
des Européens, ce dont il faut encore
leur savoir gré; puisqu'ils pou.vaient
donner le signal de la petite fête.
Mais, hélas! dans toutes les gendar-
meries du monde l'exemple est conta-
gieux.
–Si nous les achevions? dit tout à
coup l'un de ces hommes d'élite auxquels
l'inaction est impossible.
Brigadier, vous avez raison re-
pondirent en chœur les autres gendar-
mes, et, avec un ensemble digne d'un
meilleur emploi, ils se ruèrent à coups
de sabre sur les malheureuses victimes ) 1
Si, après cela, les Européens trouvent
encore înefncace la protection du gou-
vernement égyptien, il faut avouer
qu'ils sont difficiles à égorger ) 1
Sans compter qu'il existe une diplo-
matie qui veille sur eux). Oh! s'il n'y
avait pas une diplomatie qui veille.
mais ify en a une!
Qu'ils se le disent à leur dernier sou-
pir! l
Les Versaillais ne sont pas sans une
certaine fierté depuis le crime du Pecq.
C'est un juge d instruction versaillais
qui instruisait l'affaire, et ce sont des
conseillers versaillais et des jurés ver-
saillais qui jugeront les intéressants
époux Fenayron.
Versailles va reconquérir un peu de
l'importance qu'il avait perdue depuis le
départ de la Chambre, et c'est presque
avec bonté et reconnaissance qu'il a dû
accueillir le joli coup)e, greiïé de l'ex-
cellent parent que vous savez.
Versailles n'a pas illuminé, c'est vrai,
en l'honneur de ses nouveaux prison-
niers je ne prétends point non plus
qu'il ait songé à les hisser sur le pié-
destal de la statue de Hoche, mais ennn
Versailles afûche un certain orgueil, et
le juge d'instruction, M.Lambinet, est
devenu un homme considérable.
Il n'y a pas trois jours, tout le monde
le saluait bas et le questionnait avide-
ment sur les nouveaux hôtes de Ver-
sailles.
M. Lambinet était incontestablement
le Versaillais le plus cajolé de Ver-
sailles.
Mais, hélas! Voici pourtant ce que du-
rent la gloire et. l'admiration de ses con-
citoyens: Un jour prochain devait arri-
ver où M. Lambinet serait maudit de
tout Versailles pour avoir compromis
gravement la situation acquise des Ver-
saillais. Cet excellent homme n'avait-il
pas eu l'extrême bonté d'inviter un
journaliste à l'interrogatoire de Fenay-
ron, comme à une petite fête de famille?
Or, l'usage n'étant pas encore admis
de donner des réunions intimes pour ser-
vir à ses amis et connaissances des pré-
venus célèbres en guise de tasse de thé
ou de sandwich, on aurait légèrement
tapé sur les doigts de l'imprudent M.
Lambinel, et Versailles aurait failli se
voir retirer les FenayroTi! 1
Heureusement pour la ville du grand
roi, il n'en est rien. Versailles perd, il
est vrai, M. Lambinet qui vient d'en-
voyer sa démission au nnnistëre, ma.il il
gardera les Fenayron) 1
Posséder en même temps, l'ombre de
Louis XIV et celle de l'allée du tapis vert,
les Fenayron et le bassin de Neptune!
Ah 1 il y a vraiment des cités bien privi-
légiées
On ne jouit pas d'une minute de tran-
quillité quand on est préfet de police H
faut sans cesse expurger Paris de quel-
qu'un ou de quelque chose de n'im-
porte qui ou de n'importe quoi, mais il
faut qu'on expurge t
Chaque matin les journaux s'écrient
Le préfet de police ne va-t-il pas bien-
tôt expurger Paris .de ceci ou de cela ?
Et chaque soir, en se couchant, le préfet
de police doit songer non seulement à
ce qu'il expurgera le lendemain, mais
aussi à ce qu'il pourrait ~ien expurger
dans l'avenir. Aujourd'hui, cest le
trottoir, demain c'est la rue qu'il faut
expurger de quelque chose; et, quand
il a tout exjpurgé, un préfet de police s'il
est né malin., doit encore découvrir
quelque chose qui s'expurge, car sans
expurgartion il n'est point de salut pour
lui!
Expurger constitue en même temps
son devoir et sa raison 'd'être, et s'il
n'expurge pas, il devient un rouage inu-
tile dans iamachine administrative, quel-
que chose comme'une troisième roue à
un vélocipède
M. Camescasse a compris la profon-
deur de ce raisonnement.
Il a d'abord cherché à expurger le fau-
bourg Montmartre des demoiselles qui
l'encombraient; mais ces jeunes, per-
sonnes sont tenaces on avait beau les
t emballer~ elles revenaient toujours
au trottoir qui les a vu naître.
M. Camescasse a donc renoncé à in-
quiéter ces pauvres enfants, et peut-être
a-t-il eu raison Le vice, c'est comme le
chiendent on a beau le couper, ça re-
pousse toujours) 1
Avec un louable zèle, le préfet s'est
alors retourné contre les amis dé ces
dames:
Si j'expurgeais au moins Paris des
souteneurs ? s'est-il dit.
Mais les souteneurs n'en continuent
pas moins à tirer leur coupe le plus tran-
quillement du monde dans les ruisseaux
des faubourgs et des boulevards.
Après les souteneurs, M. Camescasse
se demanda avec perplexité ce dont il
pourrait bien encore expurger Paris ? ^)
il chercha longtemps en vain, et l'on
pût croire un moment qu'il n'expurge-
rait plus la capitale de quoi que ce fut,
mais il se ravisa.
Les conseillers de Paris ne vou-
laient déjà pas m'inviter, se dit-il, à
manger la côtelette municipale à l'inau-
guration de l'Hôtel de Vilîe. Ils n'au-
raient qu'à me jouer un autre tour.
Non non suivons notre destinée, ex-
purgeons expurgeons encore)
Et M. Ca.mesca.sse va expurger P~s~
Dequoi?.Je vous !e donne en mill~
ca.sse-tôtës). Des chevaux qui s'emJM-
lent) < Tout cheval qui se sera. emb~i~'
une fois.'ne pourra plus êtra attple'.à'
Paris.!
.Voilà ce que va dire si ce n'e~t déjà
dit–le nouvel arrêté de M. le préfet.
Je conviens que le mieux à opposer
un cheval qui remballe c'est, en dM,
un arrêté; mais je me demande chro-
ment on fera dans la pratique pour sa-
voir si un cheval est récidiviste ? Il ?
Va-t on exiger de ces nobles''animai
un état civil et un casier i)ïdiciâife"ën
règle? `I
En tout cas, tout cela n'est guère f6~
lâtre pour les propriétaires qui devront
garder à l'écurie un magninque cheval
qui aurait enfreint l'arrêté de M.' Càj~es-,
casse..
Il est vrai qae le propriétaire conse~r
vera la ressource d'expédier le cou~
Me en province.
Là, le fougueux quadrupède pourra~
s'en donner à son aise: II lancera des'
ruades et prendra le mors aux dents &;
Lyon, à Bordeaux, à Marseille et ail*
leurs, si ça }ui fait plaisir. Il pourra ré~
duire en pâtée les Lyonnais, les Bof dé..
lais, les Marseillaiset tous les pror!iT
ciaux en général l'essentiel, c'est qu'il
n'écrase pas les Parisiens
Paris ne dira rien, mais c'est la pror `
vince qui ne sera pas contente
Qu'importe M. Camescasse a fait son
devoir de préfet II a encore expurgé'
Paris de quelque chose
MAUR!CE OHDONNEOU
PAR)SLANUtT
LMS SAMËOS ME LÉLy8EE~M(MTmABf!~ï
i'r:
.7r-f. .<{-
MaMstfJat-a'M~
PREMIER PROVINGIAL~pf;ReV)e)'ehoa ?
DEUXIÈME PROVINCIAL. Qu'est-ce'
qu'il y a ? Laisse-moi donc tranquille.-?]~
suis en train de compter les becs de-gaz.
PREMIER PROVINCIAL. Ces deuK-ne:
retroussés, ici, à notre droite, avec ses.
plumes bleues et ses cheveux dans 4c-.
dos.
UN DES NEZ RETROUSSÉS.–Bonsoir
monsieur Paintourteau. Ça va bien, mon-}.
sieur Paintourteau ? Votre étu jours sur la place de Martrois, n Orléan'
monsieur Paintourteau? ,j'
PREMIER PROVINCIAL. Ah sabre de?.
bois c'est Clapote t Clapote Comique,
mon ancienne bonne Celle qui est partie-
avec le régisseur du théâtre des Pnces
Scandinaves.
LE NEZ RETROUSSÉ. Voici mon'
adresse. Venez donc me voir. Vous serez
bien gentil. Etmoiaussi.<
PREMIER PROVINCIAL. C'est cela
nous irons vous chercher, demain, paur
dîner au Palais-Royal, ~chezj Taverniaf.
avec des suppléments, beaucoup de sup-
pléments.
DRUXIÊME ~HOVINCJAL. –Y penses
Paintourteau? Moi, un conservateur'd~J
hypothèques (.4~~ /OM..y\T:~h~.
queson amie soit avec.
'< .<)'
UNE COCOTTE, à MM ~ût:o~y. Tout"
seul ? Vous avez donc lâché Alice ?
LE COCODÊS. –Non pas eiïe'dine chez
samère,
LA COCOTTE. Comme au Gymnase.
Connu. Vous êtes jeune.
LE COCODÊS. Q.u'est-ce que vous vou-'
lez-dire ?
LA COCOTTE. Je veux dire que lmère d'Alice est maréchal-des-logië-ohef
d'artillerie, à Vincennes. Vraiment, les,
hommes ne sont pas difûcites Une utie
qui aies yeux battus comme la femme de
mon portier).
LE COCODÊS. Et moi qui devais la
mener demain au pavillon Henri IV,
Saint-Germain! Voulez-vous y venir à
sa place ?
LA COCOTTE'. Tout Je mêine sc}:!e-;
ment, je vous préviens qu'il faut que je
sois rentrée lundi avant midi.
LE COCODÊS. Est-ce que vous a.vez,
vous aussi, une mère maréchat-dcs-iogis-
chef d'artillerie à Vincennes ?
La. COCOTTE~ Non mais j'ai une tantc.~
dont je vais soigner les rhumatisnies, djStp~
le quartier de l'Ecole-Militair' < t
UNE DAN8ËUSM. Attention À mo'
le M!)~fM/ Portez. ~rmes) (~
porte J'<<' avec la /~M~.)
LA GALERIE. Bravo' Bis t. Jm
triomphe!
PREMIER YAUDEVILLISTË. Cethc~
drôlesse-là a cent cinquante représentation~
dans le jarret.
DEUXIÈME VAUDEVILLISTE. Je lui en
ai touché deux mots. Devine ce qu'elle
m'afépondu. Qu'elle avait été élevée à,
Saint-Denis et que sa famille ne consent)
rait jamais à ce qu'elle entrât au théS-
tre.
~j~'
't~'
UNE JEUNE FEMME. Bonsoir, .Jac-
ques.
JACQUES. Bonsoir, Nérine. (7~~
~<7MM<'M<) i.
NËRINE. Et les affaires ?
rACQUES.–J'aiunetOjUeauSa.lop..
NËRINE. –Ah tant mieux j'en sm<.
biencpntente. i ?,
JACQUES. Et vous ? t
NËRINE.–Ohimoj, J'ai un mobi~tft"
plaqué or et écaille, une bonne, une voi-
ture, des chevaux, et je change de-robe
six fois par jour.Mais je m'ennuie Je
passe tout mon temps à fumer, à dormir,
à jouer aux cartes avec ma bonne, et, le 1
soir, quand <7 est parti cour son cercle,
nous montons àlabarrière et nous traînoNf
chez tous les marchandsde vin. J'irais bic à la Courtille mais j'ai trop peur d'y ren-
contrer mon frère. A propos, y a-t-il s
Inngtemps que vous êtes allé à la maison ?
Papa a-t-il toujours mal à la jambe ?
JACQUES. –Je lût ai remis, .eom~sj}~
"0" rt,,
Oohm&mo Ann~o D~ix~me Série– «uta&w 1010
Lundi 19 Jum 1882
~TrT~B~S ST:M:Q~
Dtf«!«t{fPo!«t~ttt
ABONNEMENTS
~AMS Troia mois. 4~~
jMfAMB~tt.ï-Mmaoit.
~it'- r
REDACTION
.
tM ttAWOSCB'TS.'X SEKONT PAS )HmDO<
JB~TOrE~ C'N'-
4
AN~~CES
~M.Ch. t~B~tn~~ Cef<<
t. ft.ACE DB t.A BOttt~t.'t~ .S~
«At'A
bout~vtrd dea ït~li
l.*t tbenne~untw ptfteht dM t*~ M M *'u ~en
.~a~MjM~t'ttm
~ACQUES~LECOU~BE.
NosEcftbs.tboMt~o.
Ls CHEVAL KT LE PRÉFET. P
PARiSLANutT.P.deyratcHea.
AEf AIRES t/EçYPTK.–jL.f,.
Au RA)NCY. –t.OMM I.C['M&e'*<.
A TRAVERS LA PRESSE. GM<0!M P&tta.
JOURNAL OPPICtEL.
LE SALON.–fo
LE GAULOIS PARTOUT.
ÇBttONÎQUE DES Ttt!BUttAUX. MaSFe .JC.
LES L.fVRES.
TELËORÀMMES ET CdURESPONDANOES, G. L
EcHos DES TnÊATitES. Àr
RENSEMMEMENTS UTILES :MAR!AOES DE LASEMAtNE
~FEUILLETON LES ENFANTS DE LA BALLE. LoMM
'D
JACOHES LËCOURBE
Le gênerai Moreau est peut-être le
seul homme de guerre à qui Napoléon
ait fait l'honneur d'être jaloux de lui.
Ces deux hommes ne pouvaient s'ai-
ïner. L'un était incapable de supporter
un égal l'autre ne voulait pas avoir de
chef.
Moreau fut impliqué dans le procès
de Pichegru et Georges Cadoudal. S'il
était acquitté, l'échec était grave pour
le nouvel Empereur. On supprima le
jury pour la circonstance; le tribunal
de la Seine dut juger comme jury et
comme tribunal à la fois. Le grand juge
avait promis, à Napoléon, une condam-
nation à mort. Le bruit en avait couru
dans le public. On disait en môme
temps que le condamné serait gracié:
double bonne fortune pour Napoléon,
qui serait débarrassé d'un ennemi et
ferait un acte de clémence.
On sut bientôt que le tribunal ne se-
rait pas aussi aisé à conduire qu'un ré-
giment. L'anxiété fut grande dans le
public, surtout après la mort de Piche-
gru, qui s'étrangla dans sa prison. La
cour n'était pas moins agitée.
La sentence fut rendue, après quatorze
jours de discussions ardentes entre le
parquet et la défense. Elle fut terrible
pour Jes royalistes: vingt d'entre eux
furent condamnés a mort. A leur tête,
Georges Cadoudal, le marquis de Ri-
vière, !e duc de. Polignac. Mais le gé-
néral Mdreau n'était condamné qu'à
deux ans de prison.
tieuxahs ,prison.
<<
La cotera de i empereur un immense.
Les débats l'avaient déjà profondément
irrité; mais il avait compté sur une con-
damnation capitale jusqu'au dernier jour.
Dans une première~ délibération, l'ac-
quittement de Moreau avait été prononcé
par sept voix contre cin'q. La minorité é
obtint le secret sur ce vote; elle en de-
manda l'annulation en jetant les hauts
cris sur le péril qu'on faisait courir à
l'Etat. Réal, le préfet de police, qui in-
tervint activement, parla ouvertement
des périls du tribunal; qui ne faisaient
pas moins d'impression sur l'esprit
des juges. On prononça ce mot ter-
rible, souvent répété dans des bc-
casionsmoins tragiques: L'acquittement
de l'accusé sera la condamnation de l'ac-
cusateur. En~n, le tribunal, intimidé,
eNaré, revint sur sa première délibéra?
tion. Il ne passa pas cependant de l'ac-
quittement à la mort. Le scandale eût
été trop aSreux. Il prononça contre
Moreau cette peine de deux ans de
prison, odieuse s'il était innocent, dé-
risoire s'ilétait coupable. Tout le monde
comprit que le tribunal avait eu peur,
qu'il n'avait pas osé ~tre juste; et ce qui
est peut-être aussi abominable que cette
pression exercée sur das juges et cette
lâche soumission du tribunal, le monde
ofnciel continua de sourire.
Uhseul, parmi les généraux, prit ou-
vertement le parti du condamné. Ce fut
le général Lecourbe, son ami, son lieu-
tenant. Cet acte de courage est, à nos
yeux, aussi glorieux qu'une victoire.
Au déblocus de Maubeuge, quand Le-
courhe, alors simple chef de bataillon,
s'était jeté le premier, unfusil à la main,
dans les lignes de Watignies, le géné-
ral Moreau avait dit < Lecourbe ira loin »
Mais Lecpurbe fut arrêté dans sa car-
rière par l'indignation généreuse qu'il
exprima à la suite de la condamnation
de son général. L'Empereur lui retira
tout commandement. Lecourbe vécut
dans la retraite àpar-tir de d804jusqu!&-
la fin de l'Empire. C'est ainsi qu'on res-
pectait, dans ces temps reculés, l'indé-
pendance du caractère et l'autorité de la
justice.
Le général Lecourbe avait un frère,
Jacques Lecourbe, qui avait fait par-
tie de deux Assemblées législatives,
at qui, juge au tribunal do la Seine,
avait été l'un des douze magistrats
chargés du procès ae Moreau et de
Cadoudal. Le juge Lecourbe avait l'âme
d'un juge, comme son frère, le général,
avait l'âme d'un citoyen et d'un ami.
Dans les délibérations du tribunal, il
opina constamment pour l'acquittement.
Ceux des juges qui s'étaient d'abord pro-
noncés pour l'innocence du général, et
qui maintenant voulaient le livrer, n'o-
saient pas dire qu'ils avaient changé
d'avis sur le fond du procès. Ils sen-
taient bien qu'ils feraient un mensonge
inutile. Ils n'invoquaient, dans la cham-
bre du conseil, que des raisons po-
litiques. Ils M parlaient que de la
colère de l'Empereur ;et-ils ajoutaient,
sur la périlleuse parole de Réa.1, qu'il
sufnsait d'une condamnation légère, que
cette condamnation même ne serait pas
exécutée, que l'Empereur ferait grâce.
c Eh 'qui nous fera grâce à nous, s'é-
jcnaLecourbe.si nous jugeons contre
notre conscience?*
Ce qui peut paraître étrange, c'est que
le juge Lecourbe se rendit à Saint-Cloud
le dimanche suivant. L'Empereur don-
nait des audiences publiques, le diman-
che Lecourbe s'y présenta avec la foule
des visiteurs, tranquillement, innocem-
ment, comme un juge docile aux volon-
tés du maître, et qui n'aurait rien eu
à se reprocher. Napoléon l'eut & peine
aperçu, que sa colère éclata Sortez
d'ici, s'écria-t-il, juge prévaricateur) D
Tous les. assistants furent glacés d'effroi.
Lecourbe ne fut pas arrêté, comme il
s'y attendait, en sortant du palais de
Saint-CIoùd. II fut seulement révoqué
deux jours après.
ESorçons-nous, citoyens, de n'avoir
pas.de juges révocables. On ne trouve
pas toujours des Lecourbes.
Nos Echos
Z< TStMpt :M JMtM MM
La température est en hausse. Ce matin, )e ther-
momètre marquait 6" à Bodo, )2 à Vatentia, Paris,
~mga; )8 à Lyon, a) à Alger et 26 à Biskra.
En France, le ciel se couvre sur tes côtes, )e
temps devient pluvieux dans nos régions de l'ouest
et du nord.
i..
AUJOURD HU<
À6heurea et demie, d!ner au Crrand-Hôtal
)MlmiMion jusqu'à 7 heures.
Pendant 1& durée du dîner, rorchewtre de
M. Deagrtmge* iouert d&na la nouveUe ttUe de
mutique.
"u.
Potage cremo d'orge
'Hora-d'œuvre
Poisson
Pommes de terre à l'a.ngla.ise "I'
Contrentet aux concombres farcis
Carré'.d'agneau A la royale
Volailles au cresson
Salade
Petits pois &.la. A'aDçaise `
Pudding de semoule a la vanille
Glace
Damo .blanche
Desserta
froBMgM,iruitttetpetits-fouM `
Letalon des dame* est ouvert aux voyageure.
Pt
Le programme du dîner-concert. (Voir à tt.
.4'page.)
¡,
A l'Opët'a. AtdK. i
Au Théâtre-Français. ~Acacre et le Gendre
de M. fo~ter.
A l'Opéra-Comique. Les DMMCtt<< de la
CctttroM/te;
'ia: ~`!s~~ J it
OEMA)M ~j
Au The&tre-Franf.'Ms. ~Bct
A l'Opéra-Comiquo.– Les 2VocM de Ft~oirc.
t.A PODTtOUE
Bien que Mgr Gzacki soit encore à
Paris et nonce apostolique, on parle, à
Vienne, de Mgr RampoMa, secrétaire de
la congrégation des affaires ecclésiasti-
ques extraordinaires comme devant lui
succéder.
On parle aussi de Mgr Capri, ancien
Mdtteurdela Nonciature à Paris, an-
cien internonce à La Haye, aujourd'hui
secrétaire de la Congrégation des étu-
des de Mgr Paiïotti, substitut de la se-
crétairerie d'Etat, c'est-à-dire sous-se-
crétaire d'Etat; de Mgr Capecelatro, ar-
chevêque de Gapoue, etc., etc.
Si la succession de Mgr Czacki fait
surgir autant de candidatures qu'en a
fait naître le remplàceïnent de notre
ambassadeur a.u'Vatican; la liste ne nous
PMAttpM encore près d'être close,
La commission de revision de la lé-
gislation, dans sa dernière séance, s'est
prononcée à une assez grande majorité
en faveur du passage des troupes de la
marine au département de la guerre.
L'amiral Jauréguiberry avait engagé ô
les ofnciers généraux des troupes delà
marine à se montrer favorables à ce
projet, dans la commission. Sa réalisa.-
tioh n'est donc plus qu'une question de
tejnps.
z `i":LE MONDE ET LA VILL~E,
LE MOMDE ET LA VtLLE
Le roi et la reine d'Italie doivent quit-
ter Rome aujourd'hui pour se rendre
Mouza.
Leurs Majestés ne resteront dans cette
ville q~une semaine environ pour y re-
tourner après la clôture des travaux par-
lementaires.
ailres,~
M. de Freycinet donnera un dîner
après-demain, mercredi, au ministère
des affaires étrangères, en l'honneur de
M. le comte de Beust, ancien ambassa-
deur d'Autriche à Paris.
II n'y aura pas réception, après le dî-
ner auquel sont invités tous les mem-
bres du corps diplomatique. w
Séance desplus animées, hier matin,
jà l'Elysée où l'on a fait de l'escrime pen-
idant plus de deux heures avec une infa-
ttigabîe ardeur.
MM. Wilson, Carolus Buran, 'le capi-
taine Derué.Sarlin.Collin, le baron
Seilliére, Adolphe Tàverniër, Hervieu,
Baroil ont fait de forts intéressants as-
sauts. ' as
A citer notamment une beMe passe
d'armes entre M. Michon, professeur à
l'Ecole de guerre, et M. Gomez.,
La plupart de ces escrimeurs ont été `
retenus à déj euner à la présidence.
`
La comtesse IgnatieS, femme de
l'ex-ministre de nntériear en Russie,
dont la disgrâce a fait tant de bruit ces'
jours dermers, est arrivée à Berlin ~'où
elle doit passer quelques jours. ËHe est
ensuite; attendue à Paris où elle se ren-
dra prochainement.
Bien que le bruit ait couru que le
comte IgnàtiêS" devait se retirer dans
ses terres, il y a tout lieu de supposer
qu'il n'en fera rien, et que d'ici peu il
rejoindra sa femme à Paris.
On ne manquera pas de donner à son
séjour parmi nous, une haute impor-
tance politique.
M. le marquis de Tseng, ministre de
Chine à Paris, est parti pour Londres, où
l'on sait qu'il exerce également les fonc-
tions d'ambassadeur. ~,1
Ainsi que nous l'avions dit, les obsè-
ques du général de Cissey auront lieu
aujourd'hui, à midi, en l'église Saint-
Pierre-du Gros Caillou.
Dans son testament, le général avait
exprimé la volonté que ses obsèques
soient faites sans aucun caractère pu-
blic et avec la plus grande simplicité.
Cependant en raison des qualités de gé-
néral de division, d'ancien ministre de
la guerre et de grand-croix de la Légion
d'honneur, les honneurs militaires se-
ront rendus au défunt.
Après la cérémonie, la dépouille mor-
telle du général sera disposée dans un
des caveaux de Saint-Pierre du Gros-
Caillou, pour être transportée ultérieu-
rement dans l'Allier, où l'inhumation
aura lieu dans un caveau de famille.
Très brillant, le dîner annuel de la
Société bibliographique, qui avait lieu.
hier.
C'était le dernier de la saison, et on en
a profité pour rire et toaster tant qu'on
a pu.
La séparation s'est faite gaiement, car
on doit se réunir de nouveau dans trois
mois.
Une importante modincatidn vient
d'être apportée dans le règlement du
Salon ded883.
On éprouvait chaque année d'assez
graves difïicuttés au sujet de la médaille
d'honneur de scu! pture.
Le jury ne sera plus tiré au sort et le
nombre des membres sera porté à trente
et un, savoir vingt-cinq sculpteurs,
deux sculpteurs animaliers, deux gra-
veurs en médailles, deux. graveurs sur
pierres unes.
La médaille d'honneur, en outre, sera
votée par tous les artistes hors concours
exposants ou non.
Plusieurs de nos confrères annoncent
que l'association des artistes français est
ennn constituée.
La nouvelle est prématurée.
La commission des quatre-vingt-dix,
dont les pouvoirs expirent avec le Salon
de cette année, a, simplement préparé
les statuts de la nouvelle société.
Ces statuts seront discutés dans une
rassemblée générale qui doit avoir lieu
mardi soir, salle de la Redoute, rue Jean-
Jacques-Rousseau.
C'est seulement après cette réunion
que l'association des artistes français
seraouneserapas. ~u;
Les envois de Rome sont en place à
l'Ecole des beaux-arts.
Les membres de l'Académie des
beaux-arts seuls, ainsi que nous l'avons
déjà dit, sont admis à visiter l'expo-
sition.
L'ouverture des salons pour le pu-
blic aura lieu dimanche prochain. °
Charmante soirée samedi chez le baron
et la baronne Michel, qui inauguraient t
leur nouvel appartement de la rue de
Chateaudun. Parmi les invités, nous
avons remarqué MM. Auguste Vitu, le
colonel Charpentier, Oppert de Bicwitz,
TenaiIIe-Saligny, sénateur; CartiUier,
Besnard, Imbert de Saint-Amand, Jules
Barbier et Mlle Barbier, le docteur An-
ger, M. et Mme Henri des Houx, la com-
tesse Kessier, la comtesse de Pômblaine,
M., Mme et Mlle Letitia Ramollino, etc'
La soirée a débuté par un charmant
concert, dans lequel on a successivement
applaudi MM. Rey, Paul Reney, qui a
obtenu un franc succès en déclamant la
J~e~a~c/tg <<confrère Emile Goudeau; Mlles Gler-
mont, la Fanfan-Benoîton du temps
jadis, Galitzin, la gracieuse violoncel-
liste, de Vére, Saingelé.Appia, etc., etc.
Après le concert, le bal a commencé,
et valseurs et valseuses s'en sont donné
à cœur-joie, tout comme s'ils s'étaient
trouvés au mois de janvier ou de fé-
vrier. Un excellent b~net a pendant
toute la nuit offert à ces enragés dan-
seurs les meilleurs réconfortants.
La baronne Michel, qui est la plus
charmante des femmes et la maîtresse
de maison la plus accomplie, n'a quitté
ses invités qu au jour, en leur donnant
rendez-vous pour bientôt.
Aujourd'hui sera célébré, à l'église
Saint-Augustin, le mariage de M. Gaston
Vannësson, avocat à la cour d'appel,
avecMUet'rancine Deguingand.
Les témoins du marié sont M. Massu,
avocat à la d'appel, chevalier de la Lé-
gion d'honneur, et M. Chaigneau, an'
cienchef de bureau au ministère de l'in-
struction publique, chevalier de la lé-
gion d'honneur; ceux de la mariée M.
Hath, propriétaire, et M. d'Estourelles,
Sous-directeur de la gendarmerie et de
la justice au ministère de la guerre,che-
valier de la Légion d'honneur.
KOUVELLESA LA MAUt
En cour d'assises
Un émule du jeune Hiroux, coupable
de deux ou trois assassinats, vient d'être
condamné à mort.
Le président lui demande s'il a quel-
que chose à dire sur l'application delà
peine.
Mon président, répond-H, je de-
mande à ne pas être guillotiné uu
treize!ça. porte la. guigne).
-f.'
Retour d'enterrement:
Je ne sais pas ce que je ressens.
j'aidesétoùrdissements.je suis tout
remué
Hé!as, ce pa.uvre Jules était un si
bon garçon, un si excellent ami
–Ce n'est pas cela, mon cher, il n'y
a rien qui me tourne sur le cœur comme
de marcher si lentement 1
Fragment recueilli dans un couloir
du palais-Bourbon:
Eh bien mon cher collègue, com-
mencez-vous à comprendre les avantages
de mon système des trois Chambres?
–Comment?.trois Chambres! Les
deux que nous possédons ne vous suf-
fisent pas?.
Mais avec trois Chambres, il pourra
toujours y en avoir une en vacances!
MMOOXXtM
LE CHEVAL ET LE PREFET
e
FABLE'
.Certainpréfetdeponce,
RedoutaNe aux animaux,
Abei))es, chevaux ou chameaux
De les persécuter se faisaitundétice.
Il était dur à tous, barbare et sans merci,
Exi!antce)ui-tà, torturant celui-ci,
{ Mettant à prix pattes et têtes,
t Tant, qu'il fut la terreur des bêtes.
Et du quartier Latin aussi! 1
Entre autres arrêtés, ou féroce ou cocasse,
Ce préfet-là Faut-i) l'appeler par son nom 1
Et pourquoi non ?
Entre autres arrêtés, disais-je, Camescasse
Avait, on ne sait trop pourquoi,
Contre t'espece chevaline
Edicté cette rude loi
Que tout cheval, de fiacre ou de berline,
De coupé, de charrette, ou de quoi que ce so)t,
Qui se serait par aventure,
Une seule fois emballé,
DésormaisànuUe voiture
Ne pourrait plus être atteté! l'~
)nvraisemb)ab!ei.Hé)as'c'est pourtant de!'histoire.
Mais voila
Que, l'autre jour, Cocotte une rosssc notoire
S'embaUa.
Pas d'accident, d'aiUeurs un fait divers très terne
Quand elle eut assez ga)opé,
Cocotte s'arrêta, n'ayant à son coupé
Cassé qu'un verre de lanterne..
~Mais quoi! t'arrêté du préfet
Etait formel et la gent poticiere,
..Conduisit, en effet,
Cocotteâla fourrière:
C'enenétaitfaitdesa carrière: 1
'La prison puis la mort! Demain )ecorroyeur I
L'enverrait. ruminer dans un monde meiUeur
En cette horrible conjoncture,
Cocotte, qu'à bon droit ce penser taquinait,
S'échappe, prend son train, court à la préfecture
Et du préfet surpris s'ouvre le cabinet
< C'est moi, dit-eue, moi, Cocotte 1
)) Je me suis emballée. H est vrai. Comment ça?
? Je ne peux expliquer quel démon me poussa;
? Car c'est informez-vous–à peine si je trotte.
'Mon cocher en serait témoin.
)) Mal logée et plus mal servie,
M J'attrappe, chaque jour, plus de coups que de foin,
Et galoper, à jeun, on n'en a guère envie.
a Mais le fait est connu qu'une fois en sa vie
a Rossinante emporta son maigre cavalier.
? J'ai pris te mors aux dents, comme elle,
B Alors que le galop ne m'est pas familier;
M Et pour si peu de chose on voudrait me lier,
'Emprisonner, supplicier
< Comme une infâme criminelle,
Sans que monsieur Grévysongeà me gracier?
Non, vous agirez d'autre sorte!
s Eh par le ciel, chacun s'emporte,
a Homme, cheval, bêtes et gens;
a Et ceux-là, suprême vengeance,
)) Ne méritent pas l'indulgence
M Qui ne sont pas eux-mêmes indulgents,
a La patience aussi se lasse 1
a Qu'on soit Cocotte ou Camescasse,
? La moutarde monte aux naseaux;
a Et comme une simple cavale,
a Quelquefois un préfet s'emballe.
x Jusques à tancer La CeM~a!e
s Sur une troupe d'étourneaux
x Vous en eûtes regret; mon regret est le même.
aLepasestt'aDurequej'aime,
< Je n'irai plus qu'au pas, je vous en fais serment.
B On vous a conservé dans votre préfecture
a Conservez-moi pareillement
a Ma place, où stationne, au matm, ma voiture 1
)) Même clémence ou même châtiment,
? TeHe est ta sainte toi que l'équité consacre.
e Je demande à rester attelée à mon fiacre,
x Ainsi qu'à votre char vous restez attelé
a Car, monsieur le préfet, notre faute est égate,
Et cetui-Iâ peut seul châtier qui s'emballe,
? Qui ne s'est jamais emballé
J Mm.FM)t)ER
i v,,
MENUS PROPOS
Dans notre bienheureux pays de
France, les hommes les plus gais sont
les gendarmes, puisqu'il suffit qu'un
gendarme rie dans une gendarmerie
pour qu'aussitôt tous les autres gendar-
mes se tordent dans toutes les gendar-
meries françaises.
Il paraît qu'en Egypte, les gendarmes
sont mnniment moins drôles quand un
gendarme assomme, tous les autres gen-
darmes exterminent.
Voici, en eRet, comment oa rend
compte du rôle protecteur de ces défen-
seurs du bon ordre, lors des dernières
affaires d'Alexandrie.
Un détachement de gendarmerie
marchait en avant de la foule au mo-
ment de l'attaque des Européens.
Les gendarmes s'arrêtèrent au mi-
lieu de la place ils restèrent d'abord
simples spectateurs, puis ils prirent
part à rémeute.
Plusieurs blessés ramassés par des
soldats furent achevés au poste de po-
lice, où ils avaient été conduits.' ·
C'est charmant!
Voyez-vous d'ici ces serviteurs d'Arabi-
Pacha précédant tranquillement la foule
des assommeurs et la maintenant pater-
nellement.
Encore un peu de patience, mes
amis. Ne vousbousculezpas. il y aura
des Européens pour tout le monde!
Puis, ces braves gens, ont l'extrême
bonté de t rester simples spectateurs »-
des coups de bâton et de regorgement
des Européens, ce dont il faut encore
leur savoir gré; puisqu'ils pou.vaient
donner le signal de la petite fête.
Mais, hélas! dans toutes les gendar-
meries du monde l'exemple est conta-
gieux.
–Si nous les achevions? dit tout à
coup l'un de ces hommes d'élite auxquels
l'inaction est impossible.
Brigadier, vous avez raison re-
pondirent en chœur les autres gendar-
mes, et, avec un ensemble digne d'un
meilleur emploi, ils se ruèrent à coups
de sabre sur les malheureuses victimes ) 1
Si, après cela, les Européens trouvent
encore înefncace la protection du gou-
vernement égyptien, il faut avouer
qu'ils sont difficiles à égorger ) 1
Sans compter qu'il existe une diplo-
matie qui veille sur eux). Oh! s'il n'y
avait pas une diplomatie qui veille.
mais ify en a une!
Qu'ils se le disent à leur dernier sou-
pir! l
Les Versaillais ne sont pas sans une
certaine fierté depuis le crime du Pecq.
C'est un juge d instruction versaillais
qui instruisait l'affaire, et ce sont des
conseillers versaillais et des jurés ver-
saillais qui jugeront les intéressants
époux Fenayron.
Versailles va reconquérir un peu de
l'importance qu'il avait perdue depuis le
départ de la Chambre, et c'est presque
avec bonté et reconnaissance qu'il a dû
accueillir le joli coup)e, greiïé de l'ex-
cellent parent que vous savez.
Versailles n'a pas illuminé, c'est vrai,
en l'honneur de ses nouveaux prison-
niers je ne prétends point non plus
qu'il ait songé à les hisser sur le pié-
destal de la statue de Hoche, mais ennn
Versailles afûche un certain orgueil, et
le juge d'instruction, M.Lambinet, est
devenu un homme considérable.
Il n'y a pas trois jours, tout le monde
le saluait bas et le questionnait avide-
ment sur les nouveaux hôtes de Ver-
sailles.
M. Lambinet était incontestablement
le Versaillais le plus cajolé de Ver-
sailles.
Mais, hélas! Voici pourtant ce que du-
rent la gloire et. l'admiration de ses con-
citoyens: Un jour prochain devait arri-
ver où M. Lambinet serait maudit de
tout Versailles pour avoir compromis
gravement la situation acquise des Ver-
saillais. Cet excellent homme n'avait-il
pas eu l'extrême bonté d'inviter un
journaliste à l'interrogatoire de Fenay-
ron, comme à une petite fête de famille?
Or, l'usage n'étant pas encore admis
de donner des réunions intimes pour ser-
vir à ses amis et connaissances des pré-
venus célèbres en guise de tasse de thé
ou de sandwich, on aurait légèrement
tapé sur les doigts de l'imprudent M.
Lambinel, et Versailles aurait failli se
voir retirer les FenayroTi! 1
Heureusement pour la ville du grand
roi, il n'en est rien. Versailles perd, il
est vrai, M. Lambinet qui vient d'en-
voyer sa démission au nnnistëre, ma.il il
gardera les Fenayron) 1
Posséder en même temps, l'ombre de
Louis XIV et celle de l'allée du tapis vert,
les Fenayron et le bassin de Neptune!
Ah 1 il y a vraiment des cités bien privi-
légiées
On ne jouit pas d'une minute de tran-
quillité quand on est préfet de police H
faut sans cesse expurger Paris de quel-
qu'un ou de quelque chose de n'im-
porte qui ou de n'importe quoi, mais il
faut qu'on expurge t
Chaque matin les journaux s'écrient
Le préfet de police ne va-t-il pas bien-
tôt expurger Paris .de ceci ou de cela ?
Et chaque soir, en se couchant, le préfet
de police doit songer non seulement à
ce qu'il expurgera le lendemain, mais
aussi à ce qu'il pourrait ~ien expurger
dans l'avenir. Aujourd'hui, cest le
trottoir, demain c'est la rue qu'il faut
expurger de quelque chose; et, quand
il a tout exjpurgé, un préfet de police s'il
est né malin., doit encore découvrir
quelque chose qui s'expurge, car sans
expurgartion il n'est point de salut pour
lui!
Expurger constitue en même temps
son devoir et sa raison 'd'être, et s'il
n'expurge pas, il devient un rouage inu-
tile dans iamachine administrative, quel-
que chose comme'une troisième roue à
un vélocipède
M. Camescasse a compris la profon-
deur de ce raisonnement.
Il a d'abord cherché à expurger le fau-
bourg Montmartre des demoiselles qui
l'encombraient; mais ces jeunes, per-
sonnes sont tenaces on avait beau les
t emballer~ elles revenaient toujours
au trottoir qui les a vu naître.
M. Camescasse a donc renoncé à in-
quiéter ces pauvres enfants, et peut-être
a-t-il eu raison Le vice, c'est comme le
chiendent on a beau le couper, ça re-
pousse toujours) 1
Avec un louable zèle, le préfet s'est
alors retourné contre les amis dé ces
dames:
Si j'expurgeais au moins Paris des
souteneurs ? s'est-il dit.
Mais les souteneurs n'en continuent
pas moins à tirer leur coupe le plus tran-
quillement du monde dans les ruisseaux
des faubourgs et des boulevards.
Après les souteneurs, M. Camescasse
se demanda avec perplexité ce dont il
pourrait bien encore expurger Paris ? ^)
il chercha longtemps en vain, et l'on
pût croire un moment qu'il n'expurge-
rait plus la capitale de quoi que ce fut,
mais il se ravisa.
Les conseillers de Paris ne vou-
laient déjà pas m'inviter, se dit-il, à
manger la côtelette municipale à l'inau-
guration de l'Hôtel de Vilîe. Ils n'au-
raient qu'à me jouer un autre tour.
Non non suivons notre destinée, ex-
purgeons expurgeons encore)
Et M. Ca.mesca.sse va expurger P~s~
Dequoi?.Je vous !e donne en mill~
ca.sse-tôtës). Des chevaux qui s'emJM-
lent) < Tout cheval qui se sera. emb~i~'
une fois.'ne pourra plus êtra attple'.à'
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Je conviens que le mieux à opposer
un cheval qui remballe c'est, en dM,
un arrêté; mais je me demande chro-
ment on fera dans la pratique pour sa-
voir si un cheval est récidiviste ? Il ?
Va-t on exiger de ces nobles''animai
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règle? `I
En tout cas, tout cela n'est guère f6~
lâtre pour les propriétaires qui devront
garder à l'écurie un magninque cheval
qui aurait enfreint l'arrêté de M.' Càj~es-,
casse..
Il est vrai qae le propriétaire conse~r
vera la ressource d'expédier le cou~
Me en province.
Là, le fougueux quadrupède pourra~
s'en donner à son aise: II lancera des'
ruades et prendra le mors aux dents &;
Lyon, à Bordeaux, à Marseille et ail*
leurs, si ça }ui fait plaisir. Il pourra ré~
duire en pâtée les Lyonnais, les Bof dé..
lais, les Marseillaiset tous les pror!iT
ciaux en général l'essentiel, c'est qu'il
n'écrase pas les Parisiens
Paris ne dira rien, mais c'est la pror `
vince qui ne sera pas contente
Qu'importe M. Camescasse a fait son
devoir de préfet II a encore expurgé'
Paris de quelque chose
MAUR!CE OHDONNEOU
PAR)SLANUtT
LMS SAMËOS ME LÉLy8EE~M(MTmABf!~ï
i'r:
.7r-f. .<{-
MaMstfJat-a'M~
PREMIER PROVINGIAL~pf;ReV)e)'ehoa ?
DEUXIÈME PROVINCIAL. Qu'est-ce'
qu'il y a ? Laisse-moi donc tranquille.-?]~
suis en train de compter les becs de-gaz.
PREMIER PROVINCIAL. Ces deuK-ne:
retroussés, ici, à notre droite, avec ses.
plumes bleues et ses cheveux dans 4c-.
dos.
UN DES NEZ RETROUSSÉS.–Bonsoir
monsieur Paintourteau. Ça va bien, mon-}.
sieur Paintourteau ? Votre étu
monsieur Paintourteau? ,j'
PREMIER PROVINCIAL. Ah sabre de?.
bois c'est Clapote t Clapote Comique,
mon ancienne bonne Celle qui est partie-
avec le régisseur du théâtre des Pnces
Scandinaves.
LE NEZ RETROUSSÉ. Voici mon'
adresse. Venez donc me voir. Vous serez
bien gentil. Etmoiaussi.<
PREMIER PROVINCIAL. C'est cela
nous irons vous chercher, demain, paur
dîner au Palais-Royal, ~chezj Taverniaf.
avec des suppléments, beaucoup de sup-
pléments.
DRUXIÊME ~HOVINCJAL. –Y penses
Paintourteau? Moi, un conservateur'd~J
hypothèques (.4~~ /OM..y\T:~h~.
queson amie soit avec.
'< .<)'
UNE COCOTTE, à MM ~ût:o~y. Tout"
seul ? Vous avez donc lâché Alice ?
LE COCODÊS. –Non pas eiïe'dine chez
samère,
LA COCOTTE. Comme au Gymnase.
Connu. Vous êtes jeune.
LE COCODÊS. Q.u'est-ce que vous vou-'
lez-dire ?
LA COCOTTE. Je veux dire que lmère d'Alice est maréchal-des-logië-ohef
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hommes ne sont pas difûcites Une utie
qui aies yeux battus comme la femme de
mon portier).
LE COCODÊS. Et moi qui devais la
mener demain au pavillon Henri IV,
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LA COCOTTE'. Tout Je mêine sc}:!e-;
ment, je vous préviens qu'il faut que je
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LE COCODÊS. Est-ce que vous a.vez,
vous aussi, une mère maréchat-dcs-iogis-
chef d'artillerie à Vincennes ?
La. COCOTTE~ Non mais j'ai une tantc.~
dont je vais soigner les rhumatisnies, djStp~
le quartier de l'Ecole-Militair' < t
UNE DAN8ËUSM. Attention À mo'
le M!)~fM/ Portez. ~rmes) (~
porte J'<<' avec la /~M~.)
LA GALERIE. Bravo' Bis t. Jm
triomphe!
PREMIER YAUDEVILLISTË. Cethc~
drôlesse-là a cent cinquante représentation~
dans le jarret.
DEUXIÈME VAUDEVILLISTE. Je lui en
ai touché deux mots. Devine ce qu'elle
m'afépondu. Qu'elle avait été élevée à,
Saint-Denis et que sa famille ne consent)
rait jamais à ce qu'elle entrât au théS-
tre.
~j~'
't~'
UNE JEUNE FEMME. Bonsoir, .Jac-
ques.
JACQUES. Bonsoir, Nérine. (7~~
~<7MM<'M<) i.
NËRINE. Et les affaires ?
rACQUES.–J'aiunetOjUeauSa.lop..
NËRINE. –Ah tant mieux j'en sm<.
biencpntente. i ?,
JACQUES. Et vous ? t
NËRINE.–Ohimoj, J'ai un mobi~tft"
plaqué or et écaille, une bonne, une voi-
ture, des chevaux, et je change de-robe
six fois par jour.Mais je m'ennuie Je
passe tout mon temps à fumer, à dormir,
à jouer aux cartes avec ma bonne, et, le 1
soir, quand <7 est parti cour son cercle,
nous montons àlabarrière et nous traînoNf
chez tous les marchandsde vin. J'irais bic
contrer mon frère. A propos, y a-t-il s
Inngtemps que vous êtes allé à la maison ?
Papa a-t-il toujours mal à la jambe ?
JACQUES. –Je lût ai remis, .eom~sj}~
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