Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1880-11-05
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1880 05 novembre 1880
Description : 1880/11/05 (Numéro 419). 1880/11/05 (Numéro 419).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k523627h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/03/2008
Vendredi 5 Novembre 18SO
Dqu~me ann~e, Deuxième S~mn~ 41~
PARIS '&~ C~num3S. –'DÉf-ARTEMENTS ET GARES S ~CENTIMES.
ARTHUR MEYER ,'V'e"e
'CteM~;
C~R~ÉLY
Seer~tatr~ da !a ~Rec~ettO/t
ABONNEMENTS
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DÉPARTEMENTS Trois mois IC.ir.
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,~ëonnemeats; leai~ ét ~fi de chague mo~
Abonnements: I~l" et J6 de chaque moi~ <
tJN
MtîïTMmiMmME
i ;RY f a`·"p »,_
Les Etats-Unis d'Amérique viennent de
s'onrir un nouveau président. Heureux
pays où on change de président, comme
de chemise, sans que la marche des arai-
res et du gouvernement soit arrêtée une
minute. Tous les Etats envoient d'abord
des déiégués & des réunions préparatoi-
t-es où l'on discute la valeur et les chan-
ces des divers candidats et puis, quel-
ques mois passés, a. grand renfort de
meetings, d'af6ches et de voitures-récla-
mes, on nomme définitivement un prési-
dent. Cette fois-ci, le Grévy d'Amérique,
c'est le général Garfield, membre du Con-
grès, orateur distingué, et l'un des hom-
mes les plus populaires au delà. des
océans. On a dit que le général Garfield
était absolument inconnu et qu'il n'a été
porté à la plus haute dignité de l'Amérique
que par une de ces fantaisies humoris-
tiques familières à ce pays fécond en ex-
centricités de toute nature. C'est une er-
reur. Garneld occupait dans le Congres,
par son caractère et son exceptionnel mé-
rite, la première place et dans le pays
jouissait d'une grande renommée. Citait
une sorte de Gambetta avant le palais
Bourbon, mais de Gambetta modeste,
austère et très admiré par la Dignité de
sa vie. .r.
Il est né dans l'Ohio, comme Hayea,
comme Grant, comme Lincoln. L'Ohio est
la pépinière des hommes-d'Etat améri-
cains, comme Mont-sous-Vaudrey celle
des bonnes grasses situations. Ses pa-
rents étaient de pauvres diables qui n'a-
vaient pas un sou vaillant, et qui ne pu-
rent donner la moindre éducation à
leur ds.L&: jeune GarAeld passa par Les
plus durs métiers. H piocha la terre; il fut
charretier; il rabota le bois comme ap-
prenti menuisier toutes sortes d'occupa-
tions qui ne le dispoSâieDt guère à deve-
nir l'orateur le plus écouté du Congrès.
Je ne sais comment, au milieu décès mé-
tiers divers, il rencontra une bonne âme
qui, frappée de son intelligence et de la
gravité précoce de son esprit, s'attacha à
lui et lui fit donner une éducation sé-
rieuse. Travailleur acharné et doué d'une
mémoire prodigieuse, le jeune Garfield
apprit en deux ans ce que les autres met-
tent dix ans à apprendre. Comme on s'in-
téressait à lui, on lui procura quelques
leçons en ville, ce qui mi permit d'étu-
dier le droit et de gagner son brevet d'a-
vocat. La politique le prit; il aimait a
parler dans les meetings, et bientôt il
conquit une vraie réputation d'orateur,
méritée d'ailleurs. Il se déclara franche-
ment pour le parti républicain, et ses
compatriotes le nommèrent au conseil
général. Vint la guerre de Sécession. Gar-
field s'enrôla dans les volontaires..11 fut
brave dans la bataille comme il avait été
éloquent dans ses discours, et il gagna
à la pointe déTépée un àuntous les
grades de l'armée. Comme général il n t
preuve de véritables et précieuses qua-
Mes militaires, et sa popularité grandit
vite. Partout où la fortune l'a jeté, il s'est
toujours montré un homme supérieur,
Et les Américains sont assurés que leur
nouveau président~fera de grandes cho-
ses, dans un pays pourtant où il ne s'agit
pour vivre que de laisser aller les hom-
mes et les événements.
La guerre unie, il déposa son uniforme
dans un coin, pendit~son sabrer un clou
de sa chambre et rentra dansJa vie poli-
tique. Il fut envoyé au Congrès en récom-
pense des services rendus et du courage
déployé. Voila la vie, toute la A'ie.du
nouveau président des Etats-Unis d'A-
mérique! E11& est simple comme la vie
d'untionnête homme, qui est en même
temps un héros. Maintenant, vous vous
Mgurez peut-être que, comme nos hom-
mes politiques. GarBeld mène joyeuse
existence, qu'il entretient des chanteuses
d'Opéra et qu'il réunit de gais viveurs
autour d'une table servis par un fin
arUsto en oueuleriesx.Poiht.'Garueld
habite dahsTOhio, une petite ~rme'qu'il
exploite luimême. Il élève des vaches et
sème du blé. Il vit, non point des pots- `
de-vin gagner dans de -bonnes anaires
duit de son lait, de ses betteraves et de
ses fromages. Cet honnête homme a ra-
vivé et moderniséja légende de Cinein-
natus. Il faut aller en Amérique pour
rencontrer de pareilles physionemies~u
dix-neuvièmesiècle.
GarSeId est grand de taille, ;mouM en
Hercule. La vie au grand air et les rud~s
travaux de sa jeunesse ont développé ses
muscles, extraoj'dmairement.. Sa physio-
nomie est belle et doucë, et ne rappelle
pas le type yankee. Une barbe noire très
fournie tranche sur le teint mat;deson
visage. Sa voix est superbe, pleine de so-
norités puissantes; sa parole imagée, en-
thousiaste, et pourtant précise comme
un chiure dans les questions d'anaires,
C'est un mâle, et c'est un homme..
Une particularité assez curieuse. Gar-
field est tr&3 pieux et très croyant. II
fait partie d'une" secte religieuse assez
pëd répandue en Amérique, qui ne
compte que cinq/mille adeptes, et qu*on
appelle la secte dés Cde son fondateur, le. pasteur Campbell.
ïl fait très hautement profession de ses
croyances, et pense que, plus un peuple
et plus un homme même s'éloignent de
Dieu, plus ils se rapprochent de îb. bruta.
En France, voilà un Jésuite qui serait
assurément expulsé. °
Garneld va être obligé de quitter sa pe-
tite ferme, et de venir s'installer, pendant
sa présidence, à Washington. .,1'
Aura-t-il un Duhamel < ALCRtOHT
'ALL RIGH
JLM ~oMp~:<~ a&o/~h~s re~cM~Hr.
~Hr ~nde, ~OK~ ce~Mr~pa~M
~0~ï~Sa~~M~~<'0~:SOMA)..TE9~E
~A~OUR, ~r (? <
~~?~
Echos de Paris
AUJOURO'HUt
Au patais da l'Industrie, tirage des obliga-
tions delà Ville de Paris i8-;5.
;OuvartuM des cours de. l~EaSMÏ~i~e droit
'de l'Institut catholique.
Paraît chez Lemerre L'/K~c f~i'~M?, par
M. Marius Fontaine.
fETtTEeAZETTËBESËTRANSEM
DedixheurMetdemie à trois heures, vistte
au tnusëe des m&dMlIes et antiques, à la BiMio-
tMque nationale, rue Richelieu.
De midi à troia heures, visite au musée dea;
Monnaies, quMConH,U.
A six heures, dïaer au Grand-H&teL
MENU 'S~"
Pot&g~ saint Germain
Hors-d'oeuvra
Saumon, sauce fmohols
Pommes de terre à l'angta.isa
Aloyau aux cèpes à la bordeia.tM.
Poulets à la tou]ousàin& `
Quartier de chevremi, sauce poivrade
'galad~
< Choux de BrnxoUes saute.s au beurra
–(M.teau coousseUne & l'ora.nge
Glace, bombe vanitle et fraise
Dessert
Lesoir:
Opéra.–AMa. Rideau à 8 h.4. `
:Comedie-Fra.neaiEe.– LVM~ram~~K, 7pAt~e e
i.A POUTtOUJE
Au conseil de cabinet tenu hier matin
chez M. Ferrv~-il a été décide de rejeter
la proposition faite par M. Andneux, et
de ne pas prévenir les. congrégations du
jour ni de l'heure où les expu!seurs se
présenteront.
Toute la journée, le ministre'de TiBte-
rieur est resté dans une perplexité singu-
lière au sujet de la décision à prendre vis-
à-vis des communautés de Paris.
Après avoir fait dire partout qu'i! avait
fixé l'exécution a samedi, il a donné l'or-
dre de l'opérer aujourd'hui puis, à sept
heures, il l'a ajournée à la semaine pro-
chaine. Il n'a pas donne moins de six
ordres contradictoires. >
Lederni~rest-il définitif?. On ne sait
plus que croire en face de cette versa-
tilité.
~t ,«'.< f! .9 tt
De/g~ AeM~S'ois heures~-dH
matin. Les ordres viennent d'être télé-
graphiés a la préfecture de police. C'est
pour ce matin.
On parle de la nomination prochaine
de M.Merlin, sénateur et maire de Douai,
à un poste important de la cour de cassa-
tion.
t6 MONDE ET t.AVtLt.5
Une question & M. Cochery, qui, jus-
qu'ici, nous avait habitués à plus d'im-
partialité
Pourquoi la TMpM&~ue~a~~M'Metla.
Pe~e 2?~)M6~Ke ont-ils été les deux
seuls journaux à publier des dépêches
de Milan hiermatin?
Est-ce parce que la mise ~ous presse
des deux organes de M. Gambetta a lieu
assez longtemps avant cell&.du. G'~OM?
:Nous apprenons que, dans eertsias
quartiers, la distribution du GsM~o~ se e
M parfois très irrégulièrement.
Nos abonnes nous rendront grand ser-
vice en nous signalant ces abus quand ils
viendront à se produire. C'est le seul
moyen de les faire cessera
? ï=
Sous ce titre < Suspension~d'uh pro-
fesseur de l'Ecole normale B, un journal
du son' annonçait hier que le ministre de
l'instruction publique venait de frapper
de la peine de suspension M. OIlé-La-
pruhe, jnaitre de conférences de philoso-
phie à l'Ecole normale supérieure.
;M. Ollé-Laprune, d'après notre confrère,
aurait pris la défense des Carmes a Nimes,
vendredi dernier, et s~ar<ï~-{7, ~M§~a o~~y~~ 7g
da~s ~ea?~ct'ee û!e ses j!b~e~to~s.
Pour~aujourd'hui, nous nous conten-
terons de déclarer que M. oné-Laprune
n'était pas à Nîmes vendredi dernier. Eh
outre. Mer, à neuf Heures du soir, M. FMs-
tel de Coulanges n'avait encore reçu de
M. Ferry communication d'aucune mesure e
concernant M. OUe-Laprune,
~Nous reviendrons demain sur cette àf-
f~irp
~S- S _S
'N.-
Viennent de' paraître où vo~t paraître'
La. Mars~a:s~'Mp, morte sous les coups de la justice,
et aussi d'anémie, son bailleur de fonds,
M. Lachâtre, refusant de continuer a four-
nir le cautionnement;
La ~asear~c, feuiUe quotidienne,
genre C/Mï~'eart; "<
Le ?Y'~oH~ quotidien, genre G~K~
et -F~'ro.
M.Delalonde, le commissaire central
démissionnaire de Rennes, vient d'être
nommé directeur de la succursale que
fonde en cette vi!Ic une société itnancière
'importante.
Le GaK/o~ est lieureux que le mouve-
ment dont il a pris l'initiative ait déjà
porte ses fruits.
0!a mode, la mode! J
La. loutre coûtera horriMement cher
cet hiver; aussi sera-t-eUe plus en faveur
que jamais auprès de nos grandes mon-
daines.
It est mêmedetrès haut ion d'à voir,
pour sa voiture, une couverture entière-
ment faite avec cette fourrure~j~&~de
prix. ;i
Bien informé sur le monde, notre con-
frère 6~-0~
II annonce que M. de Tray, après une~
retrai'e de plusieurs annëes~en Bretagne,
auprès de!'&a sœur et de son beau-frère,
épousera Mie Gaume dans la seconde
quinzaine de novembre.
Tout est vrai dans ce petit morceau,
sinon que M. de Tray s appelle de Traz;
qu'U ne vit pas dans, }a ret~ite, m&is
dans !e monde, où son esprit, et son ca-
ractère sont apprécies très haut; qu'il n'a
:pas de sœur, mais un frère, qui n'ha-
bite pas la Bretagne, mais la rue de
Rome; enfin, qu'il n'a pas attendu,
pour épouser la charmante MI!e Gaume,
la dernière semaine de novembre, ni
même l'avant-dernière, mais que son
mariage civil a été célèbre samedi der-
nier, 30 octobre, et son mariage religieux
hier, en l'église Saint-Germain-des-Pres.
Nous dédions a tous les amoureux ce
nouveau procède de correspondance ga-
lante,
Hter, un de nos amis reçoit un journal
étranger dont la bande était faite d'une
enveloppe de gros papier. Notre ami
déchire la bande, et au verso il remarque
un commencement d'adresse et un tim-
bre. Comme il collectionne les timbres
pour sa fille, il s'empresse 'de Je vouloir
détacher. II s'aperçoit alors que ledit
timbre est plus bombe que de raison, et,
en posant le doigt dessus, il sent quelque
chose de mou, comme de la ouate. Avec
mille précautions, il l'enlève, très intri-
gué, et quelle n'est pas sa surprise de
voir sous le timbre, collé aux bords seu-
lement, un petitpapierdesoie, plié en
huit et tout noir d'écriture. Le petit pa-
'pier était une lettre d'amour d~n leste
-et d'un brûlant Et ce qu'il y a de phis
curieux, c'est qu'il était signé d'un nom
connu dans la diplomatie. D'après ce bil-
let doux, il parait que la dame a laquelle
il était adressé avaitpourmariun Othello
i~ roM~a~, qui jusqu'ici avait déjoué
-toutes les supercheries de correspondan-
ces entre les deux amants.
Découvrira-t-il celte-la? En tout cas,
'comme nous sommes discrets, ce n'est
pas nous qui le lui dirons.
Un mot terrible de Victor Hugo sur
FelixPyat:
t Cet homme est insaisissable; il a des
relais dans tous les ëgoutg e
NOUVELLES A LA MAt«
Quelqu'un disait, en voyant M.Cazot
siéger au tribunal des conflits et en con-
templant sa laideur
C'est maintenant que je comprends
le fameux cliché la justice :b/n
Mme V. arrive chez une de ses
amies, avec monsieur son fils, un bambin
de six ans, qui entre en geignant.
<– Oh qu il est gentil, s'écrie la maî-
tresse du logis; comme il a l'air doux! Ça
doit être la crème des enfants.
Oui, répond le petit bonhomme en
faisant la moue. la crème /oM
Toujours logique à sa façon, ce diable
deGuyBollard.
–J ai dhie hier, disait-il a un de ses
amis, avec la comtesse de Dampierre et
le comte <~?<~e Dampierre.
Pourquoi dis-tu le comte e de de s
Dampierre ? lui demande son ami.
Dame c'est bien simple, repond
Guy Bollard: parce que le masculin est
plus TzoMe que le féminin!
Dans le prochain supplément au dic-
tionnaire de Larousse
CoNSTANs, industriel et homme politi-
que français.
Homonyme et antidote Constance
CT~o/'c, u» DOhiINa~
UN OOMtM.
~4 nto/MMM~ -PaM~ d'<* Ct]!S§«~7ïa'c
d<~C~CMf ~M PAYS.
!S*ax;~w.
Mon cher ami,
Mes lecteurs vous tiennent en haute es-
time, les vôtres né me sont assurément
pas hostiles; une polémique entre nous
ne se concevrait guère, et quelque anec-
tueuse courtoisie que nous y mettions
l'un et l'autre, irait droit à l'encontre du
but que vous vous proposez i~ntoneo~-
serpa'tec.
Les moyens que je conseille, croyez-le
bien, ne varient pas d'un article a l'au-
tre je ne suis pas "un jour pour l'ac-
tion et le lendemain ou plutôt je ne sépare pas ces deux ter-
mes, et je demeure convaincu que l'action
légale est possible et serait prontable en
tout cas, si je pensais d'autre sorte, je
ne serais pas assez naïf pour le proclamer
avant l'heure. Enfin, mon cher Cassagnac,
quelque désir que j'aie de vous compter
parmi les nôtres, vous avez une person-
nalité trop haute, je suis trop nouveau
venu dans le parti royaliste pour jouer
vis-a-vis de vous le rôle de sergent re-
cruteur.
Le jour où les événements qui boule-
versent les sociétés, et par conséquent
déplacent les situations personneiïes, nous
rejetteront dans les mêmes rangs, mes
amis et moi en éprouveront une joie pro-
fonde, et c'est 1~ surtout ce que je tiens à
vous dire, en vous serrant cordialement
lamain.
ARTHUR MEYER.
î & ïnn~pp p&Rî~îpM~p
bA JUUnhM! fAiu~i&ft
TM
Hier, dans la cmt, est mort, a ï'âge de
soixante-quatorze ans, le plus illustre archéo-
logue français de l'époque actuelle, M. do
Sàulcy.
Quel rapport peut-i! bien y avoir entre une
Journée parisienne etia numismatique ? Mais! i
plus qu'on ne pense.
Et d'abord, collection pour collection, au'
tant vaut recueillir des médailles que des cas-
seroles, comme te font certaines femmes en
vue.
Puis, si numismatique est, je vous t'accorde,
un terrible mot, cet art en lui-même est
élevé.
Pour qui s'occupe des évolutions de l'es-
prit humain, aucun recoin de la science
n'est & mépriser il est de ces terrains pau-
vres et ingrats au premier aspect, on l'on
peut faire croître, a force de travail, les
plus rares et les plus délicates fleurs de la
connaissance. Quoi de plus froid, de plus aride
qu'une série de monnaies, où le diable aurait
de la peine à débrouiller quelques hiérogly-
phes, quelques grossières images? Eh bien!
l'oeil et l'intelligence qui s'attachent à ces
minces épaves surnageant à travers les flots
des siècles y distinguent la marque des gène-
rations et, en étudiant ces débris presque in-
formes, le savant remonte pas & pas, fiévreu-
sement, la longue route en zig-zag parcourue
jusqu'à nous par la civilisation et les peuples.
Archéologie, numismatique, épigraphie, phi-
lologie, etc., tous noms baroques, toutes
sciences épineuses, mais sans lesquelles nous
ne saurions mettre à profit les vestiges du
passe. Ainsi le sauvage, la moindre trace,
reconnaît l'espèce, le sexe et l'âge du daim
poursuivi ainsi plutôt, Cuvier, sur l'inspec-
tion d'une mâchoire ou d'une omoplate, re-
constituait la charpente de ces animaux an-
tédiluviens a formes monstrueuses.
M. de Saulcy, par de nombreux ouvrages
et d'Importantes découvertes, a enrichi l'ar-
chéologie, surtout la numismatique non que
son imagination d'artiste ne l'ait parfois
pousse trop avant et égaré dans le labyrinthe
de l'histoire primitive.
Il sortait d'une école qui a fourni des ou-
vriers distingués à tout emploi de la pensée,
et, en particulier, Victor HugOt h poésie
l'Ecole polytechnique.
On envoya M. de Saulcy a Metz, comme
élevé de l'Ecole d'application il y devint
lieutenant d'artillerie, capitaine, professeur de
mécanique a l'Ecole .d'application, puis.
membre correspondant de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres. Le duc d'Or-
léans, frappé de sa science, dans un voyage &
Metz, le fit nommer conservateur du musée
d'artillerie de Paris, et, en !8~.a, lui ouvrait les
portes de l'Institut. `
C'est vers cette époque que M. de 3aulcy
commença de promener par le monde ses
investigations. Il affectionnait surtout la Pa-
lestine, en vrai croyant. Car il était catholique
et, en même temps, partisan de l'Empire,
sous lequel il fut élu sénateur.
Ces opinions contrastent avec son entrée
dans la franc-maçonn'ërie.
Lors de sa jeunesse, la France était en
pleine crise d'hystérie saint-simonienne. Que
l'enthousiasme révolutionnaire ait gagné ses
jeunes nerfs, qu'y a-t-il là d'étonnant? Mais,
depuis, il a reconnu ses erreurs et les a désa-
vouées. Il est passé de vie à trépas, du temps
dans l'éternité, soudain, dans le sommeil, par
un coup d'apoplexie; et, comme s'il eût pres-
senti cette surprise de la mort, il avait écrit
dans son testament J'interdis formellement
la présence des francs-maçons à tnes funérail-
les. Ils ne croient plus à Dieu ni a l'immor-
talité de l'âme moi, je ne crois plus en eux,
et ne veux rien avoir de commun avec eux.
Quels sont donc, en effet, les monstrueux
rêves de cette Eglise du mal, ténébreuse et
masquée, pour qu'elle ne les laisse éclore et
ne les produise que dans la nuit la plus se-
crète, quand il est permis aux incendiaires
et aux assassins d'étaler, en plein jour, la san-
glante fureur de leurs projets?
TOUT-PARtS.
NOS PROCÈS
M. le général de Charette a reçu hier
soir, à quatre heures, l'assignation d'avoir
à comparaître aujourd'hui vendredi de-
vant. le juge d'instruction.
Le général a choisi pour défenseur
M'Robinet de Ciery.
Notre gérant, M. Ducatez, a comparu
hier devant M. Euzier-Lamothe, juge
d'instruction, lequel l'a averti qu'il était
inculpé des crimes suivants d'avoir ex-
cité à la rébellion d'avoir excité à la
haine et au mépris du gouvernement;
d'avoir porté les citoyens à s'armer les
uns contre les autres.
Ainsi commence et va se poursuivre ce
procès, qui sera certainement une des
causes célèbres de ce temps, et dans le-
quel le Gat~ots aura l'honneur de com-
parai tre aux côtés du héros de Patay et
en compagnie de nos très honorés con-
frères de i'o~ et de la ~a~cue~f?.
t/MMMSAm M MMÂ
PAR TELEGRAPHE
Les dépêches de notre collaborateur Pierre
Giffa.rd, déposées a.vant-hier à Mi!an à dix
heures du matin, & trois heures vingt-cinq de
l'aprôs-midi et a. huit heures quarante-cinq
du soir, ne nous sont parvenues qu'hier dans
!a. journée.
Mitan, 3 novembre~ 10 h. m.
La presse a été reçue ici avec une par-
faite amabihté par MM. les rédacteurs du
tSeco~o, le journal organisateur en partie
de la manifestation de « Montana Sans
distinction de nuance, les correspondants
des journaux étrangers ont été invités à
venir aux bureaux du Secolo prendre les
renseignements utiles et toujours néces-
saires pour les gens qui, comme votre
serviteur, ignorent l'a b e de la langue
italienne. A Paris, on s'imagine qu'avec
son petit latin de collège on se tirera
d'aifaire. Prs du tout. Les Italiens moder-
nes ont changé tout ça. Aussi l'urbanité
de nos confrères italiens a-t-elle été pré-
cieuse aux correspondants de journaux
anglais, allemands et français qui se trou-
vaient à Milan.
Le comité organisateur a terminé sa
mission. II se sépare demain, non sans
avoir ouert à Ganbaldi un grand déjeu-
ner, auquel seront conviés Rochefort et
Blanqui, inséparables désormais du vieux
lutteur à chemise rouge.
Cepays-ciest le plus singulier du monde.
On n y entend qua récriminations contre
la tyrannie et revendications de libertés
nécessaires. Or, je ne crois pas que l'An-
gleterre ehe-meme jouisse d'une liberté
égale à celle qui fleurit chez les Italiens,
inconscients de leur bonheur.
En eRet, {ci presse tmprh-ne tout. Les
orateurs en plein vent disent tout, vous
l'avez vu,
On organise des manifestations au nez
du gouvernement, comme celle de l'an-
niversaire de Mentana, et !e gouvernement
laisse faire sans avoir l'air de s'en sou-
cier le moins du monde. Je me demande
ce que les Italiens veulent de plus. Le
suffrage universel? C'est jdste. Et Gari-~
baldi leur promet qu'ils vont l'avoir. 1
En résume, la fête de l'anniver-
saire de Mentana est une petite i'ête de
famille, où les délègues principaux des
partis extrêmes, cisalpins et transalpins,
je veux; dire Italiens et Français, ont de-
termine entre eux quels étaient les meil-
leurs procédés à employer, dans un avenir
prochain, pour embêter leurs gouverne-
ments respectifs.
Souvenez-vous de la grande parole de
Garibaldl quand il est arrivé l'hôtel de
la ville, et qu'on hua servi .le vermout,
emblème de sa juvénilité persistante
J'ai encore une rude bataille à li-
vrer.
H la livrera bientôt. A moins que le roi
Humbert ne rende a Caprera le .grand.
exilé qui lui manque. Mais non, ce serait
de la cruauté. Il vaut mieux laisser faire
le héros (?) de l'armée des Vosges. Ses ex-
centricités rompront la monotonie de
notre train-train politique.
3 II. S5 après midL.
La cérémonie vient de unir. Le monu-
ment représente une femme en marbre
donnant une couronne aux morts de
Mentana, et s'appuyant sur une épée. De
beaux bas-reliefs représentent le soir de
Mentana et l'attaque de Monterotondo~.
Des inscriptions sont gravées sur le socle;
~en voici le texte,:
BME'GAtUBALD:
SEREXEMEXTE DISPER&Tt D&~ VISCERE
COXTENT: DI MORTE FECOKDA.
fUGKAROKO CADDERO
Plus bas
SULLE TRACE DEL SANGUE
"SPIXGENDOINNANZt ( RITROSt"
!TAL!A
TROVO LA SUA ROMA !'s
Plus bas encore:
QUANTE YITTOR.IE IMMORTAL!
QUESTA DfSFATTA OSCURA
EtenSn:
LA DEMOCRAZIA. !TAL!ANA.
KEL 13 ANXIVEBSARtO
3 NOVEMBRE 1880
La place Sainte-Marthe est décorée de
tribunes et de mâts pavoises.
La foule arrive dès midi, et la cérémo-
nie n'est que pour deux heures. C'est un
peuple étrange et curieux que le peuple
milanais sou enthousiasme pour Gari-
baldi est immense. Dès une heure, tout
le monde crie, chante, les musiques
jouent toute sorte d'airs. A deux heures
apparaît le cortège qui a traversé la ville
entièrement pavoisée de tentures aux fe-
nêtres, d'où les femmes jettent des fleurs.
Cent mille curieux suivent ou précèdent
le cortège., criant toujours -E'c'ca <7a-
y!'6a;M!
Je suis placé dans l'estrade de droite.
Rochefort et Blanqui que les Milanais
appellent Bianchi, parce qu'il est tout
biahc apparaissent les premiers et sa-
luent, puis MM. Olivier Pain et LepeIIe-
tier, puis eniin les organisateurs, députés
radicaux.tous s'avançant successivement,
deux par deux. La foule acclame et con-
tinue de crier Eop:c'~ Ga~aMt
Cela ressemble assez, comme cérémo-
nial, a la cérémonie du jubilé de Molière.
Dans la foule on s'interroge: s Qui est
Blanqui?. Qui est Rocheiort?. a On
prend Rochefort pour Blanqui et récipro-
quement. En général on attache, du
reste, peu d'importance aux démocrates
français.
Cependant, les musiques jouent la M~-
§6~chefort a. dû en tressaillir de douleur. En
eSët, pas une musique de ce pays no sait
entièrement la .~6~toujours la première mesure, accompa-
gnée d'une petite fioriture; puis reprise
immédiate de la première mesure. Au
bout de quelques minutes d'une pareille
sérénade, les Français deviendraient fous.
Mais la musique se lasse elle-même de
notre hymne national, et attaque l'hymne
de Garibaldi, sur un rythme guerrier.
La foule se lève chacun monte sur sa
chaise, agite son chapeau, crie, vocifère,
lève les bras au bout desquels flottent des
mouchoirs multicolores. On s'égosille
avec une furia dont vous ne pouvez vous
faire qu'une faible~idée. Jamais je n'ai as-
sisté à un pareil délire.
Garibaldi est salué comme un dieu. Je
l'aperçois., vêtu de la traditionnelle che-
mise rouse et coiffé d'une calotte de ve-
lours brodée d'or. Il apparaît dans la tri-
bune d'honneur. Mais, ô surprise !ô
stupéfaction! ô joie de ma vie! Dans
quoi se trouve le héros, immobile et bien à
l'aise? Dans un landau à deux chevaux, sur
l'estrade. Excusez du peu On adételé
les chevaux, on s'est attelé à la voiture et,
H l'aide du plan incliné, on a hissé le vé-
hicule en pleine estrade. Des messieurs
en habit noir amènent le triomphateur
comme sur la. scène de l'Opéra. Cette en-
trée théâtrale est imposante! Un peu
exagérée cependant, il faut en convenir.
Des bravos frénétiques éctatent de toutes
parts.. 1(, "d du coiuité, fait
M. Mussi, le président du comité, fait
le premier discours. Puis M. Canzio, gen-
dre de Garibatdi, prononce au nom du
général une allocution véhémente, SQu-
vent interrompue par de formida~es
bravos. Néanmoins, aucun troublé-; la
foule est composée entièrement de radi-
caux, donc pas de lutte à soutenir. Le
passage du discours concernant le général
de Failiy et l'armée de Napoléon IH, qu'i[
appelle « les monstres du pouvoir tem-
porel est souligné par un tonnerre
d'applaudissements. Rochefort prend
alors la parole. Son discours es! long.
Vous en recevrez ce soir l'analyse ainsi
que de celui do Garibaldi.
En somme, il n'y a pas eu de bruit ni de
désordre. 1~ retotn' d~s démocrate? a été
aussi triompha! que leur arrivée. La ville';
est émue jusqu'au déiire.et par deux'
degrés defroid. S li. 4â rku
Sb.45dusoip.t l"~
Voici les principaux passages du dis-
cours de Ganbaldi < Gloire aux Italiens
B qui ont combattu le prêtre immonde, ce
s corrupteur de la jeunesse, ce séducteur,
? de Slles, dominateur du sexe faible.
s Combattons aujourd'hui pour le sut-~
s frage universel français, car les repu-
blicains sont nos frères, et, s'ils suc-
B. combèrent sous le règne du tyran con-
s tre quii ce monument protestera éter-"
s nellement, Hs ont le suffrage universel~
B qui les sauvera d'un nouveau Deux-Dé-
tcembrc. <
Une simple phrase du discours de Ro-.
cliefort a été remarquée & Si Garibaldi a
été à Paris en ~870, c'était certainement
a pour sauver la France. Lesitaliens sont
s frères et ne rendent pas responsable
i) une nation des crimes de ses gouver-
s nants. Ceci pour Mentana. b
PtERRE BtFFARD
A~ TMMML CES MFUTS
~MH<'e <~M -< yMecm&i* ~~0
PRÉSIDENCE M 5f. CAZOT,<;AROE NES'SCEAUX
II y a quatre mois, des citoyens fran-
çais, violemment expulsés de' leurs do-
miciles et jetés dans la rue~par les agents
de la force publique, s'adressaient, pour
obtenir justice, à la magistrature; civile,
gapdienae et protectrice des droit~im-
prescriptibles de propriété et de~'liberté.
En dépit des déclinatoires proposés
par les. préfets, ~se~ ~~KMan~ &e
déclarèrent compétents. A Lille, à Avi-
gnon, à Nancy, à Grenoble, ~Angers, à
Bourges, au Puy, a Douai, a Quîmper, à
Clermont, à Limoges, à Aix, à Rouen, à
Nantes, à Bordeaux, à Lyon et à Paris
enGn, le gouvernement recevaitdes aver-
tissements, bientôt suivis de démissmns
éclatantes qui semblèrent un mûment
devoir le faire reculer.
Des connits furent élevés de toutes parts.,
et le gouvernement, qui a repris depuis
peu le cours dé ses exploits.veut faire dé-
cider, par la juridiction supérieure du
tribunal des conSits, que l'autorité judi-
ciaire n'a rien à voir dans le débat.
Nous avons dit hier quelle est la corn-.
position de ce tribunal, et nous avons in-
diqué d'avance l'incident qui devait se
produire à propos de son président, M.
garde des sceaux.
Il semblait que, à défaut de toute autre
raison, une raison de haute convenance
dût interdire à cet étonnant garde des
sceaux de siéger dans une semblable cir-
constance. Lui, l'un des auteurs, l'un des
exécuteurs des décrets, il ne devait pas
attendre qu'on le récusât: il devait se rê!-f
cuser lui-même. Mais, dans le monde où,
a été élevé S. Exc. M. Cazot, on n'a point'
de ces délicatesses de sentiment, et, lors'
que se présente une bonne occasion de
juger, je veux dire de frapper un. adver-
saire sans défense, on ne la laisse point
échapper. Cela s'appelle être un profond'
politique Aussi M. Cazot a-t-il siégé et'
présidé' 1
A quelque opinion que l'on appartienne.,
on appréciera comme il convient cet in-
quahSabIe oubli de toute pudeur, et; ~si ta
décision du tribunal des conflits était
contraire aux congrégations, elle perdrai~'
par la seule participation que M~Gazot y
a prise, toute son autorité et toute sa.
valeur.
Dès huit heures et demie du matin, I~s
portes de la salle du contentieux du con-
seil d'Etat, ~u palais Royal, s'ouvraient
devant un public peu nombreux, mais
choisi. On n'entrait qu'avec des cartes.
Magistrats, avocats, journalistes, se pres-
,~l:nolidans le.petit é'pace qui leur-v~-Té--
sent dans le.petit espace qui leur~stTe-
servé. Derrière les bureaux du tribunal,
nous remarquons le premier président d~
la cour de cassation, M. Mercier, et dans
la salle beaucoup de magistrats démis-
sionnaires, M. Bunet, ancien ministre, M.
Cernuschi, etc.
La salle qui est vaste et bien décorée,
est ornée d'un beau tableau représentant
la Justice avec cette exergue, qui semble
ironique en la circonstance <:CMe. Cette inscription, placée juste an
dessus du siège de M. Cazot, nous laisse
rêveur'
Une large fresque représente ûaë vue
de l'ancien palais du conseil d'Etat, sur
le quai d'Orsay avant nncendie, bien
entendu.
N'eut-on pas mieux fait d'en peindre
les ruines. Au moins celaeutservi au~
juges de n~~e~o!
A neuf heures, un huissier annonce-
M. le garde des sceaux! s et l'i!!ustré
Cazotfa:t son entrée, suivi de MM. Barbier
Pont Âlmeras-Latour, Braun, Collet et La~
fernëre, Tardif et de Lavenav.– fous en
habit noir et cravate blanche."
M. Ronjat prend place au fauteui: du
commissure du gouvernement, assiste
de son collègue, M. Gomel, et de Jenrs
suppléants, MM. Chante-GreUet et Ri-
vicre..
On appelle les deux causes des RR '~p
Jésuiles de Lille et d'Avignon contre ics
préfets Cambon et Schnerb. >
M. le conseiller Collet donne lecture de
la demande en récusation introduite CM.
tre M. C~zot et des motifs opposés par'M*
~ozon;~l~,fensey clu,pr~faiCambdneoiltlee
Jozon, danseur du préiet Camboncôhtt'e
cette demande. 1 Préfet
M° Bosviel, avocat des RJL PP.Jés~es
prend la parole pour soutenir la récusa- 1
tion.Voici le résum<é desa très énersicma
et substantieMe plaidoirie: ~ë'q~
H commence par refdtec les objections U-
rees de la na.ture et da la. composiuon du t~.
bunal des conflits la tribunal des ccnAit:, e'-t
un véritable tribuna!, rendant des arr&ts a)j
même tttra que cour de cassatiot,. qui 'naa
plus que U! ne prononce de condamn.atu~
Quanta lobjechon tirée delà. prétendue
nccesstt~ de !a présence dusMde des sce&nx
ffee~ite ~n résnJtQr~it composiUoK
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Abonnements: I~l" et J6 de chaque moi~ <
tJN
MtîïTMmiMmME
i ;RY f a`·"p »,_
Les Etats-Unis d'Amérique viennent de
s'onrir un nouveau président. Heureux
pays où on change de président, comme
de chemise, sans que la marche des arai-
res et du gouvernement soit arrêtée une
minute. Tous les Etats envoient d'abord
des déiégués & des réunions préparatoi-
t-es où l'on discute la valeur et les chan-
ces des divers candidats et puis, quel-
ques mois passés, a. grand renfort de
meetings, d'af6ches et de voitures-récla-
mes, on nomme définitivement un prési-
dent. Cette fois-ci, le Grévy d'Amérique,
c'est le général Garfield, membre du Con-
grès, orateur distingué, et l'un des hom-
mes les plus populaires au delà. des
océans. On a dit que le général Garfield
était absolument inconnu et qu'il n'a été
porté à la plus haute dignité de l'Amérique
que par une de ces fantaisies humoris-
tiques familières à ce pays fécond en ex-
centricités de toute nature. C'est une er-
reur. Garneld occupait dans le Congres,
par son caractère et son exceptionnel mé-
rite, la première place et dans le pays
jouissait d'une grande renommée. Citait
une sorte de Gambetta avant le palais
Bourbon, mais de Gambetta modeste,
austère et très admiré par la Dignité de
sa vie. .r.
Il est né dans l'Ohio, comme Hayea,
comme Grant, comme Lincoln. L'Ohio est
la pépinière des hommes-d'Etat améri-
cains, comme Mont-sous-Vaudrey celle
des bonnes grasses situations. Ses pa-
rents étaient de pauvres diables qui n'a-
vaient pas un sou vaillant, et qui ne pu-
rent donner la moindre éducation à
leur ds.L&: jeune GarAeld passa par Les
plus durs métiers. H piocha la terre; il fut
charretier; il rabota le bois comme ap-
prenti menuisier toutes sortes d'occupa-
tions qui ne le dispoSâieDt guère à deve-
nir l'orateur le plus écouté du Congrès.
Je ne sais comment, au milieu décès mé-
tiers divers, il rencontra une bonne âme
qui, frappée de son intelligence et de la
gravité précoce de son esprit, s'attacha à
lui et lui fit donner une éducation sé-
rieuse. Travailleur acharné et doué d'une
mémoire prodigieuse, le jeune Garfield
apprit en deux ans ce que les autres met-
tent dix ans à apprendre. Comme on s'in-
téressait à lui, on lui procura quelques
leçons en ville, ce qui mi permit d'étu-
dier le droit et de gagner son brevet d'a-
vocat. La politique le prit; il aimait a
parler dans les meetings, et bientôt il
conquit une vraie réputation d'orateur,
méritée d'ailleurs. Il se déclara franche-
ment pour le parti républicain, et ses
compatriotes le nommèrent au conseil
général. Vint la guerre de Sécession. Gar-
field s'enrôla dans les volontaires..11 fut
brave dans la bataille comme il avait été
éloquent dans ses discours, et il gagna
à la pointe déTépée un àuntous les
grades de l'armée. Comme général il n t
preuve de véritables et précieuses qua-
Mes militaires, et sa popularité grandit
vite. Partout où la fortune l'a jeté, il s'est
toujours montré un homme supérieur,
Et les Américains sont assurés que leur
nouveau président~fera de grandes cho-
ses, dans un pays pourtant où il ne s'agit
pour vivre que de laisser aller les hom-
mes et les événements.
La guerre unie, il déposa son uniforme
dans un coin, pendit~son sabrer un clou
de sa chambre et rentra dansJa vie poli-
tique. Il fut envoyé au Congrès en récom-
pense des services rendus et du courage
déployé. Voila la vie, toute la A'ie.du
nouveau président des Etats-Unis d'A-
mérique! E11& est simple comme la vie
d'untionnête homme, qui est en même
temps un héros. Maintenant, vous vous
Mgurez peut-être que, comme nos hom-
mes politiques. GarBeld mène joyeuse
existence, qu'il entretient des chanteuses
d'Opéra et qu'il réunit de gais viveurs
autour d'une table servis par un fin
arUsto en oueuleriesx.Poiht.'Garueld
habite dahsTOhio, une petite ~rme'qu'il
exploite luimême. Il élève des vaches et
sème du blé. Il vit, non point des pots- `
de-vin gagner dans de -bonnes anaires
ses fromages. Cet honnête homme a ra-
vivé et moderniséja légende de Cinein-
natus. Il faut aller en Amérique pour
rencontrer de pareilles physionemies~u
dix-neuvièmesiècle.
GarSeId est grand de taille, ;mouM en
Hercule. La vie au grand air et les rud~s
travaux de sa jeunesse ont développé ses
muscles, extraoj'dmairement.. Sa physio-
nomie est belle et doucë, et ne rappelle
pas le type yankee. Une barbe noire très
fournie tranche sur le teint mat;deson
visage. Sa voix est superbe, pleine de so-
norités puissantes; sa parole imagée, en-
thousiaste, et pourtant précise comme
un chiure dans les questions d'anaires,
C'est un mâle, et c'est un homme..
Une particularité assez curieuse. Gar-
field est tr&3 pieux et très croyant. II
fait partie d'une" secte religieuse assez
pëd répandue en Amérique, qui ne
compte que cinq/mille adeptes, et qu*on
appelle la secte dés C
ïl fait très hautement profession de ses
croyances, et pense que, plus un peuple
et plus un homme même s'éloignent de
Dieu, plus ils se rapprochent de îb. bruta.
En France, voilà un Jésuite qui serait
assurément expulsé. °
Garneld va être obligé de quitter sa pe-
tite ferme, et de venir s'installer, pendant
sa présidence, à Washington. .,1'
Aura-t-il un Duhamel < ALCRtOHT
'ALL RIGH
JLM ~oMp~:<~ a&o/~h~s re~cM~Hr.
~Hr ~nde, ~OK~ ce~Mr~pa~M
~0~ï~Sa~~M~~<'0~:SOMA)..TE9~E
~A~OUR, ~r (? <
~~?~
Echos de Paris
AUJOURO'HUt
Au patais da l'Industrie, tirage des obliga-
tions delà Ville de Paris i8-;5.
;OuvartuM des cours de. l~EaSMÏ~i~e droit
'de l'Institut catholique.
Paraît chez Lemerre L'/K~c f~i'~M?, par
M. Marius Fontaine.
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DedixheurMetdemie à trois heures, vistte
au tnusëe des m&dMlIes et antiques, à la BiMio-
tMque nationale, rue Richelieu.
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Pommes de terre à l'angta.isa
Aloyau aux cèpes à la bordeia.tM.
Poulets à la tou]ousàin& `
Quartier de chevremi, sauce poivrade
'galad~
< Choux de BrnxoUes saute.s au beurra
–(M.teau coousseUne & l'ora.nge
Glace, bombe vanitle et fraise
Dessert
Lesoir:
Opéra.–AMa. Rideau à 8 h.4. `
:Comedie-Fra.neaiEe.– LVM~ram~~K, 7pAt~e e
i.A POUTtOUJE
Au conseil de cabinet tenu hier matin
chez M. Ferrv~-il a été décide de rejeter
la proposition faite par M. Andneux, et
de ne pas prévenir les. congrégations du
jour ni de l'heure où les expu!seurs se
présenteront.
Toute la journée, le ministre'de TiBte-
rieur est resté dans une perplexité singu-
lière au sujet de la décision à prendre vis-
à-vis des communautés de Paris.
Après avoir fait dire partout qu'i! avait
fixé l'exécution a samedi, il a donné l'or-
dre de l'opérer aujourd'hui puis, à sept
heures, il l'a ajournée à la semaine pro-
chaine. Il n'a pas donne moins de six
ordres contradictoires. >
Lederni~rest-il définitif?. On ne sait
plus que croire en face de cette versa-
tilité.
~t ,«'.< f! .9 tt
De/g~ AeM~S'ois heures~-dH
matin. Les ordres viennent d'être télé-
graphiés a la préfecture de police. C'est
pour ce matin.
On parle de la nomination prochaine
de M.Merlin, sénateur et maire de Douai,
à un poste important de la cour de cassa-
tion.
t6 MONDE ET t.AVtLt.5
Une question & M. Cochery, qui, jus-
qu'ici, nous avait habitués à plus d'im-
partialité
Pourquoi la TMpM&~ue~a~~M'Metla.
Pe~e 2?~)M6~Ke ont-ils été les deux
seuls journaux à publier des dépêches
de Milan hiermatin?
Est-ce parce que la mise ~ous presse
des deux organes de M. Gambetta a lieu
assez longtemps avant cell&.du. G'
:Nous apprenons que, dans eertsias
quartiers, la distribution du GsM~o~ se e
M parfois très irrégulièrement.
Nos abonnes nous rendront grand ser-
vice en nous signalant ces abus quand ils
viendront à se produire. C'est le seul
moyen de les faire cessera
? ï=
Sous ce titre < Suspension~d'uh pro-
fesseur de l'Ecole normale B, un journal
du son' annonçait hier que le ministre de
l'instruction publique venait de frapper
de la peine de suspension M. OIlé-La-
pruhe, jnaitre de conférences de philoso-
phie à l'Ecole normale supérieure.
;M. Ollé-Laprune, d'après notre confrère,
aurait pris la défense des Carmes a Nimes,
vendredi dernier, et s~ar<ï~-{7, ~M§~a o~~y~~ 7g
da~s ~ea?~ct'ee û!e ses j!b~e~to~s.
Pour~aujourd'hui, nous nous conten-
terons de déclarer que M. oné-Laprune
n'était pas à Nîmes vendredi dernier. Eh
outre. Mer, à neuf Heures du soir, M. FMs-
tel de Coulanges n'avait encore reçu de
M. Ferry communication d'aucune mesure e
concernant M. OUe-Laprune,
~Nous reviendrons demain sur cette àf-
f~irp
~S- S _S
'N.-
Viennent de' paraître où vo~t paraître'
La. Mars~a:s~'Mp, morte sous les coups de la justice,
et aussi d'anémie, son bailleur de fonds,
M. Lachâtre, refusant de continuer a four-
nir le cautionnement;
La ~asear~c, feuiUe quotidienne,
genre C/Mï~'eart; "<
Le ?Y'~oH~ quotidien, genre G~K~
et -F~'ro.
M.Delalonde, le commissaire central
démissionnaire de Rennes, vient d'être
nommé directeur de la succursale que
fonde en cette vi!Ic une société itnancière
'importante.
Le GaK/o~ est lieureux que le mouve-
ment dont il a pris l'initiative ait déjà
porte ses fruits.
0!a mode, la mode! J
La. loutre coûtera horriMement cher
cet hiver; aussi sera-t-eUe plus en faveur
que jamais auprès de nos grandes mon-
daines.
It est mêmedetrès haut ion d'à voir,
pour sa voiture, une couverture entière-
ment faite avec cette fourrure~j~&~de
prix. ;i
Bien informé sur le monde, notre con-
frère 6~-0~
II annonce que M. de Tray, après une~
retrai'e de plusieurs annëes~en Bretagne,
auprès de!'&a sœur et de son beau-frère,
épousera Mie Gaume dans la seconde
quinzaine de novembre.
Tout est vrai dans ce petit morceau,
sinon que M. de Tray s appelle de Traz;
qu'U ne vit pas dans, }a ret~ite, m&is
dans !e monde, où son esprit, et son ca-
ractère sont apprécies très haut; qu'il n'a
:pas de sœur, mais un frère, qui n'ha-
bite pas la Bretagne, mais la rue de
Rome; enfin, qu'il n'a pas attendu,
pour épouser la charmante MI!e Gaume,
la dernière semaine de novembre, ni
même l'avant-dernière, mais que son
mariage civil a été célèbre samedi der-
nier, 30 octobre, et son mariage religieux
hier, en l'église Saint-Germain-des-Pres.
Nous dédions a tous les amoureux ce
nouveau procède de correspondance ga-
lante,
Hter, un de nos amis reçoit un journal
étranger dont la bande était faite d'une
enveloppe de gros papier. Notre ami
déchire la bande, et au verso il remarque
un commencement d'adresse et un tim-
bre. Comme il collectionne les timbres
pour sa fille, il s'empresse 'de Je vouloir
détacher. II s'aperçoit alors que ledit
timbre est plus bombe que de raison, et,
en posant le doigt dessus, il sent quelque
chose de mou, comme de la ouate. Avec
mille précautions, il l'enlève, très intri-
gué, et quelle n'est pas sa surprise de
voir sous le timbre, collé aux bords seu-
lement, un petitpapierdesoie, plié en
huit et tout noir d'écriture. Le petit pa-
'pier était une lettre d'amour d~n leste
-et d'un brûlant Et ce qu'il y a de phis
curieux, c'est qu'il était signé d'un nom
connu dans la diplomatie. D'après ce bil-
let doux, il parait que la dame a laquelle
il était adressé avaitpourmariun Othello
i~ roM~a~, qui jusqu'ici avait déjoué
-toutes les supercheries de correspondan-
ces entre les deux amants.
Découvrira-t-il celte-la? En tout cas,
'comme nous sommes discrets, ce n'est
pas nous qui le lui dirons.
Un mot terrible de Victor Hugo sur
FelixPyat:
t Cet homme est insaisissable; il a des
relais dans tous les ëgoutg e
NOUVELLES A LA MAt«
Quelqu'un disait, en voyant M.Cazot
siéger au tribunal des conflits et en con-
templant sa laideur
C'est maintenant que je comprends
le fameux cliché la justice :b/n
Mme V. arrive chez une de ses
amies, avec monsieur son fils, un bambin
de six ans, qui entre en geignant.
<– Oh qu il est gentil, s'écrie la maî-
tresse du logis; comme il a l'air doux! Ça
doit être la crème des enfants.
Oui, répond le petit bonhomme en
faisant la moue. la crème /oM
Toujours logique à sa façon, ce diable
deGuyBollard.
–J ai dhie hier, disait-il a un de ses
amis, avec la comtesse de Dampierre et
le comte <~?<~e Dampierre.
Pourquoi dis-tu le comte e de de s
Dampierre ? lui demande son ami.
Dame c'est bien simple, repond
Guy Bollard: parce que le masculin est
plus TzoMe que le féminin!
Dans le prochain supplément au dic-
tionnaire de Larousse
CoNSTANs, industriel et homme politi-
que français.
Homonyme et antidote Constance
CT~o/'c, u» DOhiINa~
UN OOMtM.
~4 nto/MMM~ -PaM~ d'<* Ct]!S§«~7ïa'c
d<~C~CMf ~M PAYS.
!S*ax;~w.
Mon cher ami,
Mes lecteurs vous tiennent en haute es-
time, les vôtres né me sont assurément
pas hostiles; une polémique entre nous
ne se concevrait guère, et quelque anec-
tueuse courtoisie que nous y mettions
l'un et l'autre, irait droit à l'encontre du
but que vous vous proposez i~ntoneo~-
serpa'tec.
Les moyens que je conseille, croyez-le
bien, ne varient pas d'un article a l'au-
tre je ne suis pas "un jour pour l'ac-
tion et le lendemain
mes, et je demeure convaincu que l'action
légale est possible et serait prontable en
tout cas, si je pensais d'autre sorte, je
ne serais pas assez naïf pour le proclamer
avant l'heure. Enfin, mon cher Cassagnac,
quelque désir que j'aie de vous compter
parmi les nôtres, vous avez une person-
nalité trop haute, je suis trop nouveau
venu dans le parti royaliste pour jouer
vis-a-vis de vous le rôle de sergent re-
cruteur.
Le jour où les événements qui boule-
versent les sociétés, et par conséquent
déplacent les situations personneiïes, nous
rejetteront dans les mêmes rangs, mes
amis et moi en éprouveront une joie pro-
fonde, et c'est 1~ surtout ce que je tiens à
vous dire, en vous serrant cordialement
lamain.
ARTHUR MEYER.
î & ïnn~pp p&Rî~îpM~p
bA JUUnhM! fAiu~i&ft
TM
Hier, dans la cmt, est mort, a ï'âge de
soixante-quatorze ans, le plus illustre archéo-
logue français de l'époque actuelle, M. do
Sàulcy.
Quel rapport peut-i! bien y avoir entre une
Journée parisienne etia numismatique ? Mais! i
plus qu'on ne pense.
Et d'abord, collection pour collection, au'
tant vaut recueillir des médailles que des cas-
seroles, comme te font certaines femmes en
vue.
Puis, si numismatique est, je vous t'accorde,
un terrible mot, cet art en lui-même est
élevé.
Pour qui s'occupe des évolutions de l'es-
prit humain, aucun recoin de la science
n'est & mépriser il est de ces terrains pau-
vres et ingrats au premier aspect, on l'on
peut faire croître, a force de travail, les
plus rares et les plus délicates fleurs de la
connaissance. Quoi de plus froid, de plus aride
qu'une série de monnaies, où le diable aurait
de la peine à débrouiller quelques hiérogly-
phes, quelques grossières images? Eh bien!
l'oeil et l'intelligence qui s'attachent à ces
minces épaves surnageant à travers les flots
des siècles y distinguent la marque des gène-
rations et, en étudiant ces débris presque in-
formes, le savant remonte pas & pas, fiévreu-
sement, la longue route en zig-zag parcourue
jusqu'à nous par la civilisation et les peuples.
Archéologie, numismatique, épigraphie, phi-
lologie, etc., tous noms baroques, toutes
sciences épineuses, mais sans lesquelles nous
ne saurions mettre à profit les vestiges du
passe. Ainsi le sauvage, la moindre trace,
reconnaît l'espèce, le sexe et l'âge du daim
poursuivi ainsi plutôt, Cuvier, sur l'inspec-
tion d'une mâchoire ou d'une omoplate, re-
constituait la charpente de ces animaux an-
tédiluviens a formes monstrueuses.
M. de Saulcy, par de nombreux ouvrages
et d'Importantes découvertes, a enrichi l'ar-
chéologie, surtout la numismatique non que
son imagination d'artiste ne l'ait parfois
pousse trop avant et égaré dans le labyrinthe
de l'histoire primitive.
Il sortait d'une école qui a fourni des ou-
vriers distingués à tout emploi de la pensée,
et, en particulier, Victor HugOt h poésie
l'Ecole polytechnique.
On envoya M. de Saulcy a Metz, comme
élevé de l'Ecole d'application il y devint
lieutenant d'artillerie, capitaine, professeur de
mécanique a l'Ecole .d'application, puis.
membre correspondant de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres. Le duc d'Or-
léans, frappé de sa science, dans un voyage &
Metz, le fit nommer conservateur du musée
d'artillerie de Paris, et, en !8~.a, lui ouvrait les
portes de l'Institut. `
C'est vers cette époque que M. de 3aulcy
commença de promener par le monde ses
investigations. Il affectionnait surtout la Pa-
lestine, en vrai croyant. Car il était catholique
et, en même temps, partisan de l'Empire,
sous lequel il fut élu sénateur.
Ces opinions contrastent avec son entrée
dans la franc-maçonn'ërie.
Lors de sa jeunesse, la France était en
pleine crise d'hystérie saint-simonienne. Que
l'enthousiasme révolutionnaire ait gagné ses
jeunes nerfs, qu'y a-t-il là d'étonnant? Mais,
depuis, il a reconnu ses erreurs et les a désa-
vouées. Il est passé de vie à trépas, du temps
dans l'éternité, soudain, dans le sommeil, par
un coup d'apoplexie; et, comme s'il eût pres-
senti cette surprise de la mort, il avait écrit
dans son testament J'interdis formellement
la présence des francs-maçons à tnes funérail-
les. Ils ne croient plus à Dieu ni a l'immor-
talité de l'âme moi, je ne crois plus en eux,
et ne veux rien avoir de commun avec eux.
Quels sont donc, en effet, les monstrueux
rêves de cette Eglise du mal, ténébreuse et
masquée, pour qu'elle ne les laisse éclore et
ne les produise que dans la nuit la plus se-
crète, quand il est permis aux incendiaires
et aux assassins d'étaler, en plein jour, la san-
glante fureur de leurs projets?
TOUT-PARtS.
NOS PROCÈS
M. le général de Charette a reçu hier
soir, à quatre heures, l'assignation d'avoir
à comparaître aujourd'hui vendredi de-
vant. le juge d'instruction.
Le général a choisi pour défenseur
M'Robinet de Ciery.
Notre gérant, M. Ducatez, a comparu
hier devant M. Euzier-Lamothe, juge
d'instruction, lequel l'a averti qu'il était
inculpé des crimes suivants d'avoir ex-
cité à la rébellion d'avoir excité à la
haine et au mépris du gouvernement;
d'avoir porté les citoyens à s'armer les
uns contre les autres.
Ainsi commence et va se poursuivre ce
procès, qui sera certainement une des
causes célèbres de ce temps, et dans le-
quel le Gat~ots aura l'honneur de com-
parai tre aux côtés du héros de Patay et
en compagnie de nos très honorés con-
frères de i'o~ et de la ~a~cue~f?.
t/MMMSAm M MMÂ
PAR TELEGRAPHE
Les dépêches de notre collaborateur Pierre
Giffa.rd, déposées a.vant-hier à Mi!an à dix
heures du matin, & trois heures vingt-cinq de
l'aprôs-midi et a. huit heures quarante-cinq
du soir, ne nous sont parvenues qu'hier dans
!a. journée.
Mitan, 3 novembre~ 10 h. m.
La presse a été reçue ici avec une par-
faite amabihté par MM. les rédacteurs du
tSeco~o, le journal organisateur en partie
de la manifestation de « Montana Sans
distinction de nuance, les correspondants
des journaux étrangers ont été invités à
venir aux bureaux du Secolo prendre les
renseignements utiles et toujours néces-
saires pour les gens qui, comme votre
serviteur, ignorent l'a b e de la langue
italienne. A Paris, on s'imagine qu'avec
son petit latin de collège on se tirera
d'aifaire. Prs du tout. Les Italiens moder-
nes ont changé tout ça. Aussi l'urbanité
de nos confrères italiens a-t-elle été pré-
cieuse aux correspondants de journaux
anglais, allemands et français qui se trou-
vaient à Milan.
Le comité organisateur a terminé sa
mission. II se sépare demain, non sans
avoir ouert à Ganbaldi un grand déjeu-
ner, auquel seront conviés Rochefort et
Blanqui, inséparables désormais du vieux
lutteur à chemise rouge.
Cepays-ciest le plus singulier du monde.
On n y entend qua récriminations contre
la tyrannie et revendications de libertés
nécessaires. Or, je ne crois pas que l'An-
gleterre ehe-meme jouisse d'une liberté
égale à celle qui fleurit chez les Italiens,
inconscients de leur bonheur.
En eRet, {ci presse tmprh-ne tout. Les
orateurs en plein vent disent tout, vous
l'avez vu,
On organise des manifestations au nez
du gouvernement, comme celle de l'an-
niversaire de Mentana, et !e gouvernement
laisse faire sans avoir l'air de s'en sou-
cier le moins du monde. Je me demande
ce que les Italiens veulent de plus. Le
suffrage universel? C'est jdste. Et Gari-~
baldi leur promet qu'ils vont l'avoir. 1
En résume, la fête de l'anniver-
saire de Mentana est une petite i'ête de
famille, où les délègues principaux des
partis extrêmes, cisalpins et transalpins,
je veux; dire Italiens et Français, ont de-
termine entre eux quels étaient les meil-
leurs procédés à employer, dans un avenir
prochain, pour embêter leurs gouverne-
ments respectifs.
Souvenez-vous de la grande parole de
Garibaldl quand il est arrivé l'hôtel de
la ville, et qu'on hua servi .le vermout,
emblème de sa juvénilité persistante
J'ai encore une rude bataille à li-
vrer.
H la livrera bientôt. A moins que le roi
Humbert ne rende a Caprera le .grand.
exilé qui lui manque. Mais non, ce serait
de la cruauté. Il vaut mieux laisser faire
le héros (?) de l'armée des Vosges. Ses ex-
centricités rompront la monotonie de
notre train-train politique.
3 II. S5 après midL.
La cérémonie vient de unir. Le monu-
ment représente une femme en marbre
donnant une couronne aux morts de
Mentana, et s'appuyant sur une épée. De
beaux bas-reliefs représentent le soir de
Mentana et l'attaque de Monterotondo~.
Des inscriptions sont gravées sur le socle;
~en voici le texte,:
BME'GAtUBALD:
SEREXEMEXTE DISPER&Tt D&~ VISCERE
COXTENT: DI MORTE FECOKDA.
fUGKAROKO CADDERO
Plus bas
SULLE TRACE DEL SANGUE
"SPIXGENDOINNANZt ( RITROSt"
!TAL!A
TROVO LA SUA ROMA !'s
Plus bas encore:
QUANTE YITTOR.IE IMMORTAL!
QUESTA DfSFATTA OSCURA
EtenSn:
LA DEMOCRAZIA. !TAL!ANA.
KEL 13 ANXIVEBSARtO
3 NOVEMBRE 1880
La place Sainte-Marthe est décorée de
tribunes et de mâts pavoises.
La foule arrive dès midi, et la cérémo-
nie n'est que pour deux heures. C'est un
peuple étrange et curieux que le peuple
milanais sou enthousiasme pour Gari-
baldi est immense. Dès une heure, tout
le monde crie, chante, les musiques
jouent toute sorte d'airs. A deux heures
apparaît le cortège qui a traversé la ville
entièrement pavoisée de tentures aux fe-
nêtres, d'où les femmes jettent des fleurs.
Cent mille curieux suivent ou précèdent
le cortège., criant toujours -E'c'ca <7a-
y!'6a;M!
Je suis placé dans l'estrade de droite.
Rochefort et Blanqui que les Milanais
appellent Bianchi, parce qu'il est tout
biahc apparaissent les premiers et sa-
luent, puis MM. Olivier Pain et LepeIIe-
tier, puis eniin les organisateurs, députés
radicaux.tous s'avançant successivement,
deux par deux. La foule acclame et con-
tinue de crier Eop:c'~ Ga~aMt
Cela ressemble assez, comme cérémo-
nial, a la cérémonie du jubilé de Molière.
Dans la foule on s'interroge: s Qui est
Blanqui?. Qui est Rocheiort?. a On
prend Rochefort pour Blanqui et récipro-
quement. En général on attache, du
reste, peu d'importance aux démocrates
français.
Cependant, les musiques jouent la M~-
§6~chefort a. dû en tressaillir de douleur. En
eSët, pas une musique de ce pays no sait
entièrement la .~6~toujours la première mesure, accompa-
gnée d'une petite fioriture; puis reprise
immédiate de la première mesure. Au
bout de quelques minutes d'une pareille
sérénade, les Français deviendraient fous.
Mais la musique se lasse elle-même de
notre hymne national, et attaque l'hymne
de Garibaldi, sur un rythme guerrier.
La foule se lève chacun monte sur sa
chaise, agite son chapeau, crie, vocifère,
lève les bras au bout desquels flottent des
mouchoirs multicolores. On s'égosille
avec une furia dont vous ne pouvez vous
faire qu'une faible~idée. Jamais je n'ai as-
sisté à un pareil délire.
Garibaldi est salué comme un dieu. Je
l'aperçois., vêtu de la traditionnelle che-
mise rouse et coiffé d'une calotte de ve-
lours brodée d'or. Il apparaît dans la tri-
bune d'honneur. Mais, ô surprise !ô
stupéfaction! ô joie de ma vie! Dans
quoi se trouve le héros, immobile et bien à
l'aise? Dans un landau à deux chevaux, sur
l'estrade. Excusez du peu On adételé
les chevaux, on s'est attelé à la voiture et,
H l'aide du plan incliné, on a hissé le vé-
hicule en pleine estrade. Des messieurs
en habit noir amènent le triomphateur
comme sur la. scène de l'Opéra. Cette en-
trée théâtrale est imposante! Un peu
exagérée cependant, il faut en convenir.
Des bravos frénétiques éctatent de toutes
parts.. 1(, "d du coiuité, fait
M. Mussi, le président du comité, fait
le premier discours. Puis M. Canzio, gen-
dre de Garibatdi, prononce au nom du
général une allocution véhémente, SQu-
vent interrompue par de formida~es
bravos. Néanmoins, aucun troublé-; la
foule est composée entièrement de radi-
caux, donc pas de lutte à soutenir. Le
passage du discours concernant le général
de Failiy et l'armée de Napoléon IH, qu'i[
appelle « les monstres du pouvoir tem-
porel est souligné par un tonnerre
d'applaudissements. Rochefort prend
alors la parole. Son discours es! long.
Vous en recevrez ce soir l'analyse ainsi
que de celui do Garibaldi.
En somme, il n'y a pas eu de bruit ni de
désordre. 1~ retotn' d~s démocrate? a été
aussi triompha! que leur arrivée. La ville';
est émue jusqu'au déiire.et par deux'
degrés defroid. S li. 4â rku
Sb.45dusoip.t l"~
Voici les principaux passages du dis-
cours de Ganbaldi < Gloire aux Italiens
B qui ont combattu le prêtre immonde, ce
s corrupteur de la jeunesse, ce séducteur,
? de Slles, dominateur du sexe faible.
s Combattons aujourd'hui pour le sut-~
s frage universel français, car les repu-
blicains sont nos frères, et, s'ils suc-
B. combèrent sous le règne du tyran con-
s tre quii ce monument protestera éter-"
s nellement, Hs ont le suffrage universel~
B qui les sauvera d'un nouveau Deux-Dé-
tcembrc. <
Une simple phrase du discours de Ro-.
cliefort a été remarquée & Si Garibaldi a
été à Paris en ~870, c'était certainement
a pour sauver la France. Lesitaliens sont
s frères et ne rendent pas responsable
i) une nation des crimes de ses gouver-
s nants. Ceci pour Mentana. b
PtERRE BtFFARD
A~ TMMML CES MFUTS
~MH<'e <~M -< yMecm&i* ~~0
PRÉSIDENCE M 5f. CAZOT,<;AROE NES'SCEAUX
II y a quatre mois, des citoyens fran-
çais, violemment expulsés de' leurs do-
miciles et jetés dans la rue~par les agents
de la force publique, s'adressaient, pour
obtenir justice, à la magistrature; civile,
gapdienae et protectrice des droit~im-
prescriptibles de propriété et de~'liberté.
En dépit des déclinatoires proposés
par les. préfets, ~se~ ~~KMan~ &e
déclarèrent compétents. A Lille, à Avi-
gnon, à Nancy, à Grenoble, ~Angers, à
Bourges, au Puy, a Douai, a Quîmper, à
Clermont, à Limoges, à Aix, à Rouen, à
Nantes, à Bordeaux, à Lyon et à Paris
enGn, le gouvernement recevaitdes aver-
tissements, bientôt suivis de démissmns
éclatantes qui semblèrent un mûment
devoir le faire reculer.
Des connits furent élevés de toutes parts.,
et le gouvernement, qui a repris depuis
peu le cours dé ses exploits.veut faire dé-
cider, par la juridiction supérieure du
tribunal des conSits, que l'autorité judi-
ciaire n'a rien à voir dans le débat.
Nous avons dit hier quelle est la corn-.
position de ce tribunal, et nous avons in-
diqué d'avance l'incident qui devait se
produire à propos de son président, M.
garde des sceaux.
Il semblait que, à défaut de toute autre
raison, une raison de haute convenance
dût interdire à cet étonnant garde des
sceaux de siéger dans une semblable cir-
constance. Lui, l'un des auteurs, l'un des
exécuteurs des décrets, il ne devait pas
attendre qu'on le récusât: il devait se rê!-f
cuser lui-même. Mais, dans le monde où,
a été élevé S. Exc. M. Cazot, on n'a point'
de ces délicatesses de sentiment, et, lors'
que se présente une bonne occasion de
juger, je veux dire de frapper un. adver-
saire sans défense, on ne la laisse point
échapper. Cela s'appelle être un profond'
politique Aussi M. Cazot a-t-il siégé et'
présidé' 1
A quelque opinion que l'on appartienne.,
on appréciera comme il convient cet in-
quahSabIe oubli de toute pudeur, et; ~si ta
décision du tribunal des conflits était
contraire aux congrégations, elle perdrai~'
par la seule participation que M~Gazot y
a prise, toute son autorité et toute sa.
valeur.
Dès huit heures et demie du matin, I~s
portes de la salle du contentieux du con-
seil d'Etat, ~u palais Royal, s'ouvraient
devant un public peu nombreux, mais
choisi. On n'entrait qu'avec des cartes.
Magistrats, avocats, journalistes, se pres-
,~l:nolidans le.petit é'pace qui leur-v~-Té--
sent dans le.petit espace qui leur~stTe-
servé. Derrière les bureaux du tribunal,
nous remarquons le premier président d~
la cour de cassation, M. Mercier, et dans
la salle beaucoup de magistrats démis-
sionnaires, M. Bunet, ancien ministre, M.
Cernuschi, etc.
La salle qui est vaste et bien décorée,
est ornée d'un beau tableau représentant
la Justice avec cette exergue, qui semble
ironique en la circonstance <:
dessus du siège de M. Cazot, nous laisse
rêveur'
Une large fresque représente ûaë vue
de l'ancien palais du conseil d'Etat, sur
le quai d'Orsay avant nncendie, bien
entendu.
N'eut-on pas mieux fait d'en peindre
les ruines. Au moins celaeutservi au~
juges de n~~e~o!
A neuf heures, un huissier annonce-
M. le garde des sceaux! s et l'i!!ustré
Cazotfa:t son entrée, suivi de MM. Barbier
Pont Âlmeras-Latour, Braun, Collet et La~
fernëre, Tardif et de Lavenav.– fous en
habit noir et cravate blanche."
M. Ronjat prend place au fauteui: du
commissure du gouvernement, assiste
de son collègue, M. Gomel, et de Jenrs
suppléants, MM. Chante-GreUet et Ri-
vicre..
On appelle les deux causes des RR '~p
Jésuiles de Lille et d'Avignon contre ics
préfets Cambon et Schnerb. >
M. le conseiller Collet donne lecture de
la demande en récusation introduite CM.
tre M. C~zot et des motifs opposés par'M*
~ozon;~l~,fensey clu,pr~faiCambdneoiltlee
Jozon, danseur du préiet Camboncôhtt'e
cette demande. 1 Préfet
M° Bosviel, avocat des RJL PP.Jés~es
prend la parole pour soutenir la récusa- 1
tion.Voici le résum<é desa très énersicma
et substantieMe plaidoirie: ~ë'q~
H commence par refdtec les objections U-
rees de la na.ture et da la. composiuon du t~.
bunal des conflits la tribunal des ccnAit:, e'-t
un véritable tribuna!, rendant des arr&ts a)j
même tttra que cour de cassatiot,. qui 'naa
plus que U! ne prononce de condamn.atu~
Quanta lobjechon tirée delà. prétendue
nccesstt~ de !a présence dusMde des sce&nx
ffee~ite ~n résnJtQr~it composiUoK
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