Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1898-01-06
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 janvier 1898 06 janvier 1898
Description : 1898/01/06 (A31,N69). 1898/01/06 (A31,N69).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5227158r
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/03/2020
TranU~Uni4m« Armé*. — N* 69»
pp!,*î B Centime#,
JAIKII fi Jânvinp Ififift
L’INDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
Pareiissant tous les Jours excepté le XDlmanclae
«
[texte manquant]
AnOXNEMK.VTS i S MOIS 6 MOI# 1 AN
?au, départ, et limitrophes 8 fr. » 10 fr. 20 fr.
Autres départements 6 60 12 24
Ma iras et instituteurs des B.-Pyr. •. * 8 16
ÉTRANGER PFUXfbU DÉPARTEMENT ET PORT EN SUS
RÉDACTION et ADMINISTRATION : 11, rue de»:Cordelier», 11 — PAU
Rédacteur en f !hef « Octave Al'BKHT
Lu DIRECTION POLITMIUE APPARTIENT AU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LN SOCIETE DE « L'INDEPENDANT »
Tout ce cui concerne les Abonnements et"tes Annonces, doit ttre adressé à Pau,
à M. Georges.H AU R VT, administrateur-comptable ;'à Paris, aux diverses Agences pour les annonces.
LM Manuscrit* non lutrin ne eont pu rendu».
AKNONCB8
Annonces judiciaires 20 o. la ligne.
Annonces Ordinaires 26 —
Réclames ... 7 40 -
Chronique localé ou faits divers 60 —
A FORFAIT POUR LES ANNONCES DE DURÉE 1
BOURSE DH PARIS
(PAR DÉRKCBB)
Coars du 5 Janvier
3 DO Perpétuel 108.10
3 8/0 Amortissable 101.80
S 1/8 0 0 1894 106.95
■XTRAIT DE LA COTE OFFICIELLE
Ocilrs du 4 Janvier.
Banque de France 3.575
ÇjWh FaneiSr...; i 088
Crédit Lyonnais..... 800
Société Générale 530
Orléans 1 8H2
Nord 2.053
Midi... 1 419
QlléSi ,:;ii.llltil;i i.2(1»
PrtL.-U..... 1.826
E»t 1.080
Compagnie du Gaz 1.138
Cann! de Sue* 3.330
» 1/SM Russe 1894 102.20
S 0 0 Anglais consolidé 111.80
4 # 0 Espagnol, extérieur..t. ; i 00 08
8 50 UftlUiii; ;.. 96 00
4 0 0 Autrichien, Or 103.00
4 # 0 Amérieain,. Or.- 105.30
3 0/9 Portugais 20.90
5 • • Argentin 476.00
BARCELONE; t jârivior. — Change sur Paris,
M 40 ; change sur Londres, 33 60.
LISBONNE, 2 janvier. — Change sur Paris,
794 0# ; change sur Londres, 35 96 ; or, 47 1/2.
BiENes-Avnas, 2 janvier.—Prime or 174 3[4
RIO-DE-JANRIRO, 2 janvier. — Change sur
Londres. 7 1/10.
VALPARSIBO, 2 janvier. — Change sur Lon-
dres, 17 3/4.
TÉLÉGRAMMES
Service spécial de VINDÉPENDANT
DÉPÊCHES DE LA NUIT
Paris, 4 janvier, 1 h. m.
Le ministre de la guerre a décidé ce soir
que, par modification aux prescriptions de
la circulaire du 18 juillet 1887 et à la note
ministérielle du 11 décembre 1898, toutes
les demandes en autorisation de mariage
formées par les élèves des écoles militaires
et Instruites dans la forme ordinaire seront
soumises à son approbation.
Cette décision s’applique aux officiers-
élèves aussi bien qu’aux élèves-officiers,
En ce qui concerne l’Ecole d’application
de cavalerie, la dénomination a’officiers-
élèves comprend les différentes catégories
d’officiers qui suivent les cours de cette
école.
Vienne, 4 janvier.
Les journaux jugent sévèrement la con-
duite du général Weyler.
Le Rcichswehr dit qu’il ment quand il
prétend qu’il ne veut pas jouer un rOle poli-
tique.
Le Wiener Tageblatt dit que le gé léral
tVeylef n’a pas le courage de prendre la
•osponsabilité de ses actes quand i nie
ivoir communiqué à la presse sa protesta-
it».
La Neue Presse regrette que le gouver-
nement n’ait pas etitpeché le général Wey-
er de remettre h la reine sa protestation.
Le général Weyler cause généralement
ine fraude antipathie. Le souvenir des
ictes sanglants à Cuba y est pour beau-
;oup ; on espère que le gouvernement de
[4. Sagasta sévira énergiquement centre
lût,
Bruxelles, 4 janvier.
L’Indépendance belge, parlant des pour-
suites dirigées contre le général Weyler,
dit i
« Il est à espérer qu’on évitera dans ces
poursuites tout ce qui pourrait avoir l’air
d’une persécution, et le tact do M. Sagasta
Uotls est garant de l’habileté avec laquelle
cette affaire sera menée. Réduit à lui-même
M. Weyler est un très médiocre persoiina-
gé, ët l'on bétonne atec raison à Madrid
de voir qu'à l’étranger on âtlâclie une im-
portance quelconque à ses actes. L’ex-goU-
verneur de Cuba ne jouit ni d’une iufiuitnce
considérable ni d’une grande popultritô
dans l'armée espagnole, b
VÉtoile belgê, pftrlant de l’attitude du
général Weyler, dit que M. Sagâsla est
décidé à sévir contre le général. Pour le
gouvernement espagnol, il n’y avait pas de
meilleur parti à prendre ; il se dégage vis-
à-vis des Etats-Unis et arrache le masque
du générai Weyler, dont le double jeu com-
mence à irriter ses partisans.
Les journaux étrangers félicitent, i vec
raison, M. Sagasta des mesures qu 1 fl
prises contre la général Weyler.
Buda-Pesth, 4 Janvier.
La Chambré des députés a adopté à une
grande majorité l'ensemble dü projet de
loi concernant le provisorium.
Washington, 4 Janvier.
Le Trésor prépare de nouvelles instruc-
tions prescrivant aux receveurs des doua-
nes de frapper les sucres français de droits
additionnels contrebalançant les primes
directes ou indirectes dont ils bénéficiant.
Londres, 4 Janv er.
Cette après-midi, un incendie a éclaté
dans les docks de Millwall. Un entrepôt
qui renfermait des bois de Norvège, et
notamment trois cents tonnes de bois p our
la manufacture des allumettes, a été dé-
truit. On est parvenu à circonscrire l’in-
cendie, qui dure encore. On évalue les
dégâts à 16,0(K) livres sterling.
Pétersbourg, 4 janvier-
On signale de Tiflis une tentative d’assas-
sinat commise par un vieillard de quai re,
vingts ans contre le prince Bragration
Muchsansky, maréchal de la noblesse. Cet
homme, nommé Pliutnschewkv, a frappé
le prince d'un coup de poignard et a tiré
ensuite sur lui un coup de revolver. Voyant
tomber sa victime, l’auteur de l’attentat se
tira une balle de revolver à la télé et ttm-
ba roide mort.
Le prince Bragration a été dangereuse-
ment Blessé.
L’attentat aurait été provoqué par le re-
fus du prince de payer une somme que
l’assassin réclamait, parait-il, indûment.
Madrid, 4 janvier.
Une explosion de 200 kilos de dynamite
a eu lieu dans unis fabrique à San Menjoya,
province d’Orviéco.
La fabrique a été complètement détruite.
Il y a eu sept tués et de nombreux bles-
sés, dont plusieurs grièvement.
Paris, 4 janvier, soir.
Üü rédacteur du Soir a interviewé le
secrétaire dé M" Tézenas, défenseur du
commandant Eslerhazy, qui lui a fait les
déclarations suivantes :
« Mé Voici aux prises avec les pièces du
dossier. Il y a seulement 220 cotes. Chaque
cote comprend environ 8 pièces, c’est-à-dire
que le dossier comprend environ 1,600 piè-
ces. À mou avis, les débats ne peuvent
durer moius de quatre jours. L’exposition
de l’afl'aire, l’interrogatoire des témoins
prendront la journée ae lundi.
» L’interrogatoire du commandant ts-
terhaz.V sera très long et emplira la seconde
journée. Le mercredi viendrait -le réquisi-
toire, et la plaidoirie de M” Tézenas jeudi.
Le jugement serait rendu jeudi soir.
» Quant au huis-clos, dans les affaires de
haute trahison, il est ordinairement pro-
noncé ; mais, dans l’espèce, des efforts
seront tentés pour l’empêcher.
» M" Tézonas fera tous ses efforts pour
nue sa plaidoirie soit rendue publique, mais
il est certain |que le huis-clos sera néces-
sairement prononcé pour certaines déposi-
tion*. »
Pans, 4 janvier s.
De la Libre Parole :
„ Le général de brigade qui doit présider
le conseil de guerre dans l'affaire Ester-
hazy, est déjà désigné, c’est le général de
I uïôr
J p Le général de Luxer est un vieil Afri-
cain. C'est lui qui, comme colonel du 3e ti-
-"’ilnurS algériens, commandait le régi-
*'■"* , V • „C09 venu à Paris à l’occasion
!?0nfAi«ola îr,1A«' °n l’honneur du tsar,
des fêtes donnée:) (]erni(’.[.ei le gé-
» Nommé général laniw cinquante-
nérfll de Luxer- n est âgé que ut, “n~0
quatre ans. Pendant la guerre de loi..’
appartenait à l’armée de Paris et fut dé-
coré peu de jours après la bataille de Cham-
I pignv en récompense de sa belle conduite
au feu. »
Hong-Kong, 4 janvier, soir.
Le croiseur Edgar est arrivé ici. Les
contre-torpilleurs resteront à Singapore
jusqu’à ce que la mousson soit calmée. Le
Grafton est parti pour le Nord.
On raconte qu une escadre anglaise a été
I vue en rade de Clhusan.
Paris, 4 janvier, soir.
On nous assure, dit le Courrier du
Soir, quô le mouvement des palmes aca-
démiques ne paraîtra pas avant la fin de
janvier. Les bureaux de l’instruction publi-
que n’en auraient pas encore commencé la
préparation.
r Berlin, 4 janvier, soir.
On signale d’Aix-la-Chapelle une affaire
I assez mystérieuse.
Un sergent-major de recrutement, sa
femme et un étranger dont on n’indique
pas la nationalité, ont été arrêtés sur la
démarche de l’autorité militaire. Après un
long interrogatoire, la femme du sergent
major a été mise en liberté, mais le ser-
gent et l’étranger ont été gardés en prison.
On croit qu’il ragit d’une affaire d’espion-
nage.
Buda-Pesth, 4 janvier, soir.
A la suite de paroles injurieuses échan-
gées à la Chambre des députés, deux duels
au sabre ont eu lieu ce soir, l’un, entre le
comte Stéphane Tisza, et M. Louis Olay,
de l’Eytrême Gauche ; l’autre, entre M.
Edmond Gajary, député libéral, et M. Sté-
phane Rakowsky, du parti du peuple,
MM. Olay et Rakowsky ont été griève-
ment blessés. Leurs adversaires n’ont reçu
que des égratignures.
Toulon, 4 janvier, soir.
La préfecture maritime Aient, assure-l-on,
de recevoir l’ordre d’accélérer les travaux
d’avancement et les préparatifs de départ
du croiseur Pascal pour l'Extrême-Orient.
Aldershot, 4 janvier, soir.
On prépare les troupes pour l’Egypte.
DÉPÊCHES DU MATIN
Paris, 5 janvier, 8 h. matin.
M. Savorgnan de Brazza, commissaire général
de la République dans le Congo français, est
placé en disponibilité avec traitement, à dater du
13 janvier.
— On annonce de Marseille que le cadavre
d'une fillette, Antonia Discour, qui avait disparu
depuis la nuit de Noël, vient d'étre découvert
dans une grotte de la colline de la Loubiére. Le
parquet a ouvert une enquête.
— Le marquis Ito est chargé de former le nou-
veau Cabinet japonais.
Paris, 5 janvier, 10 h. matin.
Il se confirme que le Gouvernement offrira à la
Tsarine, à l'occasion de Tannivevsaire de sa nais-
sance, le 6 juin, une écharpe en dentelle de
Chantilly.
— Le Petit Journal assure que les débats de
l'affaire Esterhazy dureront plusieurs jours. Le
Conseil de guerre sera présidé par le général
Luxer.
MAORI " ~ Une e*Plosion s'eat Produite dan»
I J _ -mite à San Manuga, province
unu fabrique de dy.- mor(s et de nom.
d'Oviedo-Santa. Il y a eu set
breux blessés.
DÉPÊCHES DU SOIR
4 h. 28 S.
Une note de l'Agence Havas donne la composi-
tion complète du conseil de guerre qui se réunira
le 10 janvier : Président, M. le Général Luxer,
commandant do la 14• brigade d'infanterie.
Juges : MM. le Colonel de Rame/, du 28* d'in-
fanterie ; le Colonel Bougon, du 1" régiment de
cuirassiers ; le lieutenant-colonel Marcy, du 1"
génie ; le lieutenant-colonel Gaudelette, de la
garde républicaine ; le Commandant Cardin, du
28* rég. d'infanterie ; le Commandant Rivais, du
12’ d'artillerie.
Les juges suppléants sont le colonel Bailloud,
le lieutenant-colonel Paquin, le commandant
Rapine Punozet de Sainte-Marie.
— L’élection sénatoriale du Var en remplace-
ment de M. Anglés décédé est fixée au 27 février.
— Tirage des obligations de la Ville de Paris
J894. Le numéro 426,826 gagne 100,000 fr. le
numéro 437,768 gagne 20,000 fr. les numéros
118,385 et 289,849 chacun 10,000 francs.
CASTRES. — Une centaine de militaires sont
atteints de la fièvre typhoïde. Il y 4 décès depuis
le 1" janvier. Une supplique adressée au géné-
ral Billot et portant 3,000 signatures demande le
retrait de la décision des autorités militaires
consignant tous les établissements publics aux
troupes.
BERLIN. — Un sous-officier et un étranger ont
été arrêtés à Aix La Chapelle pour haute tra-
hison.
L’instruction est secrète.
PORTSAID. — L'escadre Allemande est arrivée.
Elle repartira demain.
BAVAS.
Pau, le 5 Janvier 1898.
CHEZ VITELLîUS
Je conteste que je n’avais jamais jusqu’à
ce jour, mis les pieds aux Jardies, ou vi-
vaient ses heures de repos le grand tribun
de la République où il mourut et où repose
à jamais son coeur.
Et je confesse — ceci est plus grave —
que j’avais conservé de ces lieux l’idée que
nous en faisaient les journaux de son épo*
que.
Oui — je m’attendais à monter le perron
prétentieux de quelque demeure cossue, à
promener la mélancolie du souvenir par
des allées doucement in .échies et bien ra-
tissées.
Au lieu de cela, une vilaine baraque, bas-
se, comme affaissée sous les végétations
gourmandes. On entre de [plein-pied du de-
hors dans les chambres — les meubles d’un
bric-à-brac vulgaire — un escalier de gre-
nier obscur et traitre — des portes étroites
ou devait passer avec peine son embon-
point — des fenêtres en lucarne...
Il est mort dans une chambre au plafond
si bas qu’on peut toucher le plâtre qui s’ef-
frite en dressant le bras ; pas de plancher,
$es briques usées.
Teiù> est la demeure de Vitellius.
• •
Vitellius ! . .
Ce non revient invinciblement à ma mé-
moire. C’est celui dont se servaient Roche-
fort Maret et après eux toute la meute af-
fairée de ses adversaires, pour stigmatiser
l’homme d’Etat, grisé parle pouvoir, assoif-
fé de jouissances matérielles, et pour com-
bler son goût de luxe rêvant d’on ne sait
quelle effroyable d.T-iature.
Ils dépeignaient Viteitt» 6orSé nouf
riture, promenant à travers l«s ,Bosque ^
ombreux de Ville-d’Avray, son impériale
opulence, et baignant ses rhumatisme-
dans une baignoire d’argent iuasslt.
La vérité est qu’il cachait sa vie modela
dans une petite demeure à peine habitable»,
en un creux de verdure, craignant les iu-
FauiLtaTON Da L’INDÉPENDANT 41
CHAHLRfi DBS GRANGES
LE
ROME ün Prinoouo
DEUXIÈME PARTIE
Chose* d’Eapagne
Mais il devait néanmoins s’accomplir, sui-
vant les instructions du roi avec le plus grand
mystère.
La marquise de Burgos s’empressa de »o
rendre au désir de son frère, mais elle ne pou-
vait partir sans l’agrément de ta Reine Mar-
guerite. Elfe se présenta donc chez celle que
tous les Espagnols réfugiés appelaient respec
tueusement Madame, et celle-ci lui annonça
qu’elle-ménie se préparait a se rendre à Ettella,
ou Don Carlos l’avait mandée pour visiter sos
fidèles partisans et les féliciter de leurs succès
et de leur courage.
Bèatris à cette nouvelle manifesta une joie
folle : — retourner en Espagne, revoir :es I
admirables coteaux de la Navarre, peut-itre
le beau palais de Val ladoliid dont elle gare ait
un si brillant souvenir I.., assister, peut-firc I
aussi, à de vrais combats, à des opérati JUS I
militaires, comme celles dont on avait si sou I
vent parlé devant elle... tout cela^ enchan ait I
son imagination enthousiaste... En. préparant I
ses caisses et ses sacs de voyage, elle sau\ait I
autour de Miss Mary... en chantant et on
dansant... Elle ne s’arrêta qu’un seul instant
pour lui dire à l’oreille : —Et puis, savez-veus, I
nous partons d ioi pour Olérom et de la la oi- I
ture qui nous condui t passe par Maulèon..
— Eh '. bien 1 répondit la jeune institutrice,— I
-- Eh bien ! je connais quelqu’un qui, , en I
suis sûr, se trouvera là pour nous voir payer. I
— Taisez-voua, Dona Béatrix, reprit Miss Mnry, I
ne serez-vous donc jamais raisonnable.. . vous I
finirez par vous faire punir par la Signora, J
pour vos extravagances. I
La Reine Marguerite était partie avec une
suite peu nombreuse pour ne pas attirer at-
tention, car «lie avait reçu aussi larecommaii- |
dation de voyager le plus secrètement pt sai-
l,le — Dona Juana, Doua Heiona et Béatrix
ne partirent que le lendemain pour rejoindre
« Madame » dans la petite ville de Val Carlos
sur ta frontière. — Ces dernières étaient ac-
compagnées de dix volontaires demandés par
Sanchez pour leur faire escorte, — par 1 inter-
médiaire du piéton qui faisait la plupart des
commissions de la Reine pour les ambulai ces.
ILu voiture qui contenait les voyageurs était
lourde et assez mal suspendue, comme c illes
ciu’ili faut prendre dans ces contrées monta-
gneuses ; elle ne marchait pas très vit s et
n'a-riva â Maulèon qu’à la chute du joui. —
Déjà les habitants de la petite ville avaient vu
passer la Reine et son escorte, et lorsque le
lourd véhicule s’arrêta sur la place, un grand
nombre de paysans s’arrêtèrent pour la regar-
der, s’étonnant de voir des touristes accom-
pagnés d’une escorte sans a/tnes, il est vrai,
mais aux allures militaires.
Sanchez, qui n'aimait pas les curieux, s ef-
forçait de les éloigner quand il se sentit tiré
par la manche. — Eh bien ! qui donc me tou-
che t s’écria-t-il brusquement, mats en se re-
tournant il aperçut une figure qu ii connaissait
bien *. celle de René D’Elbène. — Ah ! dit-il,
c'est vous, Signoretto, je vous croyais bien
loin d’ici : au collège.
— Mais, dit René, j’en suis revenu, comme
vous voyez... Et, Sanchez, dites-moi donc*
quelles sont les dames qui sont dans cette voi-
ture ? , . ,,
— Comment, quelles sont ces dames T Vous
I le devinez bien, puisque je les escorté, jo n’ai
pas trente-six maitres.
— Quoi, ce serait la Marquise de Burgos
I et.... et...f et Dona Helena... Et ? — Et Dona
Béatrix... , ..
A ce nom, René sentit son coeur bondir, il
I serra la main oe Sanchez — Il faut... que
| jo lui parle, dit-il au brigadier.
| — Eh bien ! santa Madonna, qui vous en
I •mpèche, signoretto ! — C’est que je n’ose pas.
— Mais... Allons, venez, venez, la mar-
I quise vous aime pour ce que vous avez fait
I autrefois pour Don Fernando.
René suivit Sanchez et.. ., tout tremblant,
| car il se sentait mal à l’aise vis-à-vis de dona
I Juana, il vint les saluer à la portière de la
I voiture.... — Ah ! Moniieür D’Elbène, dit la
^ Marquise un peu froidemsnt... vous êtes dono
revenu dans les Pyrénées »
_ Oui, Madame, en attendant que mon père
retourne à Paris. . . ...
— Eh bien ! dit la Marquise, je suis très
heureuse de vous avoir revu, mon enfant, nous
ferons vos compliments à Don Fernando que
nous allons retrouver en Espagne.
— Ah que ne puis-je...
— Eh quoi ! voudriez-vous prendre du ser-
vice pour Don Carlos f dit la Marquise en
riant d’un air railleur.
— Peut-être ! dit René tout bas.
En €■• moment Sânchez Tenait annoncer à
la Marquise que les chevaux étaient reposés
et qu’il fallait se remettre en route ; elle se
pencha à la portière pour donner quelques or-
dre» — René, profitant de ce moment, saisit
la main de Béatrix, la porta à ses lèvres.
— A bientôt, dit-il il ne ae passera pas long-
temps avant que rous me revoyiez. Dona He-
lena, qui occupait le coin vis-à-vis de Béatrix,
entendit ces paroles mai» avec son flegme an
glais. elle ferma les yeux et resta dans un
profond silence. — Béatrix, toute confuse, se
rejeta en arrière et pendant que les chevaux
descendaient rapidement la route do 1 Espagne
elle laissait sa main qui tenait un voile de ga-
ie blanche, se balancer au dehors en suivant
les cahots de la lourde voiture. — Etait ce un
adieu ou plutôt un encouragement quelle en-
voyait à René t
V
BÉATRIX BN ESPAGNE
La ville d’Estella eat certainement l'une des
plu» curieuses de la Navarre, où cependant
les vieilles et curieuses villes abondent. — AU
centre d’un vaste cirque formé par des cotenux
boisés et couverts de cultures verdoyantes,
elle se détache derrière scs épaisses murailles
toutes tapissées de lierre, comme une île plan-
tureuse et fertile au milieu d’un beau lac
azuré. . . _
Les toits, aigus et noircis par le temps, ce
ses maisons aux façades couvertes de sculptu-
res et de larges blasons plus ou moins com-
pliqués, s’avancent en surplombant les étages
inférieurs et ne laissent à U lumière qu un
étroit passage. Cette disposition des construc-
tions navarraises, à peu près générale dans
toutes les villes de la contrée, préserve les ha*
bitants des chaleurs torrides de leur climat.
— Quelques belles places cependant ont été
réservées devant l’église et aux euxirons des
principaux monuments.
C’est dans cette ville, toute dévouée à sa
cause, que don Carlos, depuis 1874, avait éta-
bli son quartier général. — L’histoire J Es-
tella est d’ailleurs tout entière dans sa fidelité
à ses rois et dans ses luttes pour les défendre.
En 1893 elle avait vu fusiller sous ses mu-
railles, par ordre d’un ancien officier carUste
(le général Moroto, passé au service de Mane-
Chnstine), les plus fcdèlea et les plus exuén-
monté* généreux, do Charle# V. Mais, en I87.J,
cet ucte d'inique cruauté lut glorieusement
vengé — et Don Alphonse, frère de Dou Car-
los, infligea à Morionas, général des troupes
républicaines, près de Mouutjurra, une défaite
présageant sûrement au gouvernement libérai
une suite d’autres revers.
(AtuivraJ.
pp!,*î B Centime#,
JAIKII fi Jânvinp Ififift
L’INDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
Pareiissant tous les Jours excepté le XDlmanclae
«
[texte manquant]
AnOXNEMK.VTS i S MOIS 6 MOI# 1 AN
?au, départ, et limitrophes 8 fr. » 10 fr. 20 fr.
Autres départements 6 60 12 24
Ma iras et instituteurs des B.-Pyr. •. * 8 16
ÉTRANGER PFUXfbU DÉPARTEMENT ET PORT EN SUS
RÉDACTION et ADMINISTRATION : 11, rue de»:Cordelier», 11 — PAU
Rédacteur en f !hef « Octave Al'BKHT
Lu DIRECTION POLITMIUE APPARTIENT AU CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LN SOCIETE DE « L'INDEPENDANT »
Tout ce cui concerne les Abonnements et"tes Annonces, doit ttre adressé à Pau,
à M. Georges.H AU R VT, administrateur-comptable ;'à Paris, aux diverses Agences pour les annonces.
LM Manuscrit* non lutrin ne eont pu rendu».
AKNONCB8
Annonces judiciaires 20 o. la ligne.
Annonces Ordinaires 26 —
Réclames ... 7 40 -
Chronique localé ou faits divers 60 —
A FORFAIT POUR LES ANNONCES DE DURÉE 1
BOURSE DH PARIS
(PAR DÉRKCBB)
Coars du 5 Janvier
3 DO Perpétuel 108.10
3 8/0 Amortissable 101.80
S 1/8 0 0 1894 106.95
■XTRAIT DE LA COTE OFFICIELLE
Ocilrs du 4 Janvier.
Banque de France 3.575
ÇjWh FaneiSr...; i 088
Crédit Lyonnais..... 800
Société Générale 530
Orléans 1 8H2
Nord 2.053
Midi... 1 419
QlléSi ,:;ii.llltil;i i.2(1»
PrtL.-U..... 1.826
E»t 1.080
Compagnie du Gaz 1.138
Cann! de Sue* 3.330
» 1/SM Russe 1894 102.20
S 0 0 Anglais consolidé 111.80
4 # 0 Espagnol, extérieur..t. ; i 00 08
8 50 UftlUiii; ;.. 96 00
4 0 0 Autrichien, Or 103.00
4 # 0 Amérieain,. Or.- 105.30
3 0/9 Portugais 20.90
5 • • Argentin 476.00
BARCELONE; t jârivior. — Change sur Paris,
M 40 ; change sur Londres, 33 60.
LISBONNE, 2 janvier. — Change sur Paris,
794 0# ; change sur Londres, 35 96 ; or, 47 1/2.
BiENes-Avnas, 2 janvier.—Prime or 174 3[4
RIO-DE-JANRIRO, 2 janvier. — Change sur
Londres. 7 1/10.
VALPARSIBO, 2 janvier. — Change sur Lon-
dres, 17 3/4.
TÉLÉGRAMMES
Service spécial de VINDÉPENDANT
DÉPÊCHES DE LA NUIT
Paris, 4 janvier, 1 h. m.
Le ministre de la guerre a décidé ce soir
que, par modification aux prescriptions de
la circulaire du 18 juillet 1887 et à la note
ministérielle du 11 décembre 1898, toutes
les demandes en autorisation de mariage
formées par les élèves des écoles militaires
et Instruites dans la forme ordinaire seront
soumises à son approbation.
Cette décision s’applique aux officiers-
élèves aussi bien qu’aux élèves-officiers,
En ce qui concerne l’Ecole d’application
de cavalerie, la dénomination a’officiers-
élèves comprend les différentes catégories
d’officiers qui suivent les cours de cette
école.
Vienne, 4 janvier.
Les journaux jugent sévèrement la con-
duite du général Weyler.
Le Rcichswehr dit qu’il ment quand il
prétend qu’il ne veut pas jouer un rOle poli-
tique.
Le Wiener Tageblatt dit que le gé léral
tVeylef n’a pas le courage de prendre la
•osponsabilité de ses actes quand i nie
ivoir communiqué à la presse sa protesta-
it».
La Neue Presse regrette que le gouver-
nement n’ait pas etitpeché le général Wey-
er de remettre h la reine sa protestation.
Le général Weyler cause généralement
ine fraude antipathie. Le souvenir des
ictes sanglants à Cuba y est pour beau-
;oup ; on espère que le gouvernement de
[4. Sagasta sévira énergiquement centre
lût,
Bruxelles, 4 janvier.
L’Indépendance belge, parlant des pour-
suites dirigées contre le général Weyler,
dit i
« Il est à espérer qu’on évitera dans ces
poursuites tout ce qui pourrait avoir l’air
d’une persécution, et le tact do M. Sagasta
Uotls est garant de l’habileté avec laquelle
cette affaire sera menée. Réduit à lui-même
M. Weyler est un très médiocre persoiina-
gé, ët l'on bétonne atec raison à Madrid
de voir qu'à l’étranger on âtlâclie une im-
portance quelconque à ses actes. L’ex-goU-
verneur de Cuba ne jouit ni d’une iufiuitnce
considérable ni d’une grande popultritô
dans l'armée espagnole, b
VÉtoile belgê, pftrlant de l’attitude du
général Weyler, dit que M. Sagâsla est
décidé à sévir contre le général. Pour le
gouvernement espagnol, il n’y avait pas de
meilleur parti à prendre ; il se dégage vis-
à-vis des Etats-Unis et arrache le masque
du générai Weyler, dont le double jeu com-
mence à irriter ses partisans.
Les journaux étrangers félicitent, i vec
raison, M. Sagasta des mesures qu 1 fl
prises contre la général Weyler.
Buda-Pesth, 4 Janvier.
La Chambré des députés a adopté à une
grande majorité l'ensemble dü projet de
loi concernant le provisorium.
Washington, 4 Janvier.
Le Trésor prépare de nouvelles instruc-
tions prescrivant aux receveurs des doua-
nes de frapper les sucres français de droits
additionnels contrebalançant les primes
directes ou indirectes dont ils bénéficiant.
Londres, 4 Janv er.
Cette après-midi, un incendie a éclaté
dans les docks de Millwall. Un entrepôt
qui renfermait des bois de Norvège, et
notamment trois cents tonnes de bois p our
la manufacture des allumettes, a été dé-
truit. On est parvenu à circonscrire l’in-
cendie, qui dure encore. On évalue les
dégâts à 16,0(K) livres sterling.
Pétersbourg, 4 janvier-
On signale de Tiflis une tentative d’assas-
sinat commise par un vieillard de quai re,
vingts ans contre le prince Bragration
Muchsansky, maréchal de la noblesse. Cet
homme, nommé Pliutnschewkv, a frappé
le prince d'un coup de poignard et a tiré
ensuite sur lui un coup de revolver. Voyant
tomber sa victime, l’auteur de l’attentat se
tira une balle de revolver à la télé et ttm-
ba roide mort.
Le prince Bragration a été dangereuse-
ment Blessé.
L’attentat aurait été provoqué par le re-
fus du prince de payer une somme que
l’assassin réclamait, parait-il, indûment.
Madrid, 4 janvier.
Une explosion de 200 kilos de dynamite
a eu lieu dans unis fabrique à San Menjoya,
province d’Orviéco.
La fabrique a été complètement détruite.
Il y a eu sept tués et de nombreux bles-
sés, dont plusieurs grièvement.
Paris, 4 janvier, soir.
Üü rédacteur du Soir a interviewé le
secrétaire dé M" Tézenas, défenseur du
commandant Eslerhazy, qui lui a fait les
déclarations suivantes :
« Mé Voici aux prises avec les pièces du
dossier. Il y a seulement 220 cotes. Chaque
cote comprend environ 8 pièces, c’est-à-dire
que le dossier comprend environ 1,600 piè-
ces. À mou avis, les débats ne peuvent
durer moius de quatre jours. L’exposition
de l’afl'aire, l’interrogatoire des témoins
prendront la journée ae lundi.
» L’interrogatoire du commandant ts-
terhaz.V sera très long et emplira la seconde
journée. Le mercredi viendrait -le réquisi-
toire, et la plaidoirie de M” Tézenas jeudi.
Le jugement serait rendu jeudi soir.
» Quant au huis-clos, dans les affaires de
haute trahison, il est ordinairement pro-
noncé ; mais, dans l’espèce, des efforts
seront tentés pour l’empêcher.
» M" Tézonas fera tous ses efforts pour
nue sa plaidoirie soit rendue publique, mais
il est certain |que le huis-clos sera néces-
sairement prononcé pour certaines déposi-
tion*. »
Pans, 4 janvier s.
De la Libre Parole :
„ Le général de brigade qui doit présider
le conseil de guerre dans l'affaire Ester-
hazy, est déjà désigné, c’est le général de
I uïôr
J p Le général de Luxer est un vieil Afri-
cain. C'est lui qui, comme colonel du 3e ti-
-"’ilnurS algériens, commandait le régi-
*'■"* , V • „C09 venu à Paris à l’occasion
!?0nfAi«ola îr,1A«' °n l’honneur du tsar,
des fêtes donnée:) (]erni(’.[.ei le gé-
» Nommé général laniw cinquante-
nérfll de Luxer- n est âgé que ut, “n~0
quatre ans. Pendant la guerre de loi..’
appartenait à l’armée de Paris et fut dé-
coré peu de jours après la bataille de Cham-
I pignv en récompense de sa belle conduite
au feu. »
Hong-Kong, 4 janvier, soir.
Le croiseur Edgar est arrivé ici. Les
contre-torpilleurs resteront à Singapore
jusqu’à ce que la mousson soit calmée. Le
Grafton est parti pour le Nord.
On raconte qu une escadre anglaise a été
I vue en rade de Clhusan.
Paris, 4 janvier, soir.
On nous assure, dit le Courrier du
Soir, quô le mouvement des palmes aca-
démiques ne paraîtra pas avant la fin de
janvier. Les bureaux de l’instruction publi-
que n’en auraient pas encore commencé la
préparation.
r Berlin, 4 janvier, soir.
On signale d’Aix-la-Chapelle une affaire
I assez mystérieuse.
Un sergent-major de recrutement, sa
femme et un étranger dont on n’indique
pas la nationalité, ont été arrêtés sur la
démarche de l’autorité militaire. Après un
long interrogatoire, la femme du sergent
major a été mise en liberté, mais le ser-
gent et l’étranger ont été gardés en prison.
On croit qu’il ragit d’une affaire d’espion-
nage.
Buda-Pesth, 4 janvier, soir.
A la suite de paroles injurieuses échan-
gées à la Chambre des députés, deux duels
au sabre ont eu lieu ce soir, l’un, entre le
comte Stéphane Tisza, et M. Louis Olay,
de l’Eytrême Gauche ; l’autre, entre M.
Edmond Gajary, député libéral, et M. Sté-
phane Rakowsky, du parti du peuple,
MM. Olay et Rakowsky ont été griève-
ment blessés. Leurs adversaires n’ont reçu
que des égratignures.
Toulon, 4 janvier, soir.
La préfecture maritime Aient, assure-l-on,
de recevoir l’ordre d’accélérer les travaux
d’avancement et les préparatifs de départ
du croiseur Pascal pour l'Extrême-Orient.
Aldershot, 4 janvier, soir.
On prépare les troupes pour l’Egypte.
DÉPÊCHES DU MATIN
Paris, 5 janvier, 8 h. matin.
M. Savorgnan de Brazza, commissaire général
de la République dans le Congo français, est
placé en disponibilité avec traitement, à dater du
13 janvier.
— On annonce de Marseille que le cadavre
d'une fillette, Antonia Discour, qui avait disparu
depuis la nuit de Noël, vient d'étre découvert
dans une grotte de la colline de la Loubiére. Le
parquet a ouvert une enquête.
— Le marquis Ito est chargé de former le nou-
veau Cabinet japonais.
Paris, 5 janvier, 10 h. matin.
Il se confirme que le Gouvernement offrira à la
Tsarine, à l'occasion de Tannivevsaire de sa nais-
sance, le 6 juin, une écharpe en dentelle de
Chantilly.
— Le Petit Journal assure que les débats de
l'affaire Esterhazy dureront plusieurs jours. Le
Conseil de guerre sera présidé par le général
Luxer.
MAORI " ~ Une e*Plosion s'eat Produite dan»
I J _ -mite à San Manuga, province
unu fabrique de dy.- mor(s et de nom.
d'Oviedo-Santa. Il y a eu set
breux blessés.
DÉPÊCHES DU SOIR
4 h. 28 S.
Une note de l'Agence Havas donne la composi-
tion complète du conseil de guerre qui se réunira
le 10 janvier : Président, M. le Général Luxer,
commandant do la 14• brigade d'infanterie.
Juges : MM. le Colonel de Rame/, du 28* d'in-
fanterie ; le Colonel Bougon, du 1" régiment de
cuirassiers ; le lieutenant-colonel Marcy, du 1"
génie ; le lieutenant-colonel Gaudelette, de la
garde républicaine ; le Commandant Cardin, du
28* rég. d'infanterie ; le Commandant Rivais, du
12’ d'artillerie.
Les juges suppléants sont le colonel Bailloud,
le lieutenant-colonel Paquin, le commandant
Rapine Punozet de Sainte-Marie.
— L’élection sénatoriale du Var en remplace-
ment de M. Anglés décédé est fixée au 27 février.
— Tirage des obligations de la Ville de Paris
J894. Le numéro 426,826 gagne 100,000 fr. le
numéro 437,768 gagne 20,000 fr. les numéros
118,385 et 289,849 chacun 10,000 francs.
CASTRES. — Une centaine de militaires sont
atteints de la fièvre typhoïde. Il y 4 décès depuis
le 1" janvier. Une supplique adressée au géné-
ral Billot et portant 3,000 signatures demande le
retrait de la décision des autorités militaires
consignant tous les établissements publics aux
troupes.
BERLIN. — Un sous-officier et un étranger ont
été arrêtés à Aix La Chapelle pour haute tra-
hison.
L’instruction est secrète.
PORTSAID. — L'escadre Allemande est arrivée.
Elle repartira demain.
BAVAS.
Pau, le 5 Janvier 1898.
CHEZ VITELLîUS
Je conteste que je n’avais jamais jusqu’à
ce jour, mis les pieds aux Jardies, ou vi-
vaient ses heures de repos le grand tribun
de la République où il mourut et où repose
à jamais son coeur.
Et je confesse — ceci est plus grave —
que j’avais conservé de ces lieux l’idée que
nous en faisaient les journaux de son épo*
que.
Oui — je m’attendais à monter le perron
prétentieux de quelque demeure cossue, à
promener la mélancolie du souvenir par
des allées doucement in .échies et bien ra-
tissées.
Au lieu de cela, une vilaine baraque, bas-
se, comme affaissée sous les végétations
gourmandes. On entre de [plein-pied du de-
hors dans les chambres — les meubles d’un
bric-à-brac vulgaire — un escalier de gre-
nier obscur et traitre — des portes étroites
ou devait passer avec peine son embon-
point — des fenêtres en lucarne...
Il est mort dans une chambre au plafond
si bas qu’on peut toucher le plâtre qui s’ef-
frite en dressant le bras ; pas de plancher,
$es briques usées.
Teiù> est la demeure de Vitellius.
• •
Vitellius ! . .
Ce non revient invinciblement à ma mé-
moire. C’est celui dont se servaient Roche-
fort Maret et après eux toute la meute af-
fairée de ses adversaires, pour stigmatiser
l’homme d’Etat, grisé parle pouvoir, assoif-
fé de jouissances matérielles, et pour com-
bler son goût de luxe rêvant d’on ne sait
quelle effroyable d.T-iature.
Ils dépeignaient Viteitt» 6orSé nouf
riture, promenant à travers l«s ,Bosque ^
ombreux de Ville-d’Avray, son impériale
opulence, et baignant ses rhumatisme-
dans une baignoire d’argent iuasslt.
La vérité est qu’il cachait sa vie modela
dans une petite demeure à peine habitable»,
en un creux de verdure, craignant les iu-
FauiLtaTON Da L’INDÉPENDANT 41
CHAHLRfi DBS GRANGES
LE
ROME ün Prinoouo
DEUXIÈME PARTIE
Chose* d’Eapagne
Mais il devait néanmoins s’accomplir, sui-
vant les instructions du roi avec le plus grand
mystère.
La marquise de Burgos s’empressa de »o
rendre au désir de son frère, mais elle ne pou-
vait partir sans l’agrément de ta Reine Mar-
guerite. Elfe se présenta donc chez celle que
tous les Espagnols réfugiés appelaient respec
tueusement Madame, et celle-ci lui annonça
qu’elle-ménie se préparait a se rendre à Ettella,
ou Don Carlos l’avait mandée pour visiter sos
fidèles partisans et les féliciter de leurs succès
et de leur courage.
Bèatris à cette nouvelle manifesta une joie
folle : — retourner en Espagne, revoir :es I
admirables coteaux de la Navarre, peut-itre
le beau palais de Val ladoliid dont elle gare ait
un si brillant souvenir I.., assister, peut-firc I
aussi, à de vrais combats, à des opérati JUS I
militaires, comme celles dont on avait si sou I
vent parlé devant elle... tout cela^ enchan ait I
son imagination enthousiaste... En. préparant I
ses caisses et ses sacs de voyage, elle sau\ait I
autour de Miss Mary... en chantant et on
dansant... Elle ne s’arrêta qu’un seul instant
pour lui dire à l’oreille : —Et puis, savez-veus, I
nous partons d ioi pour Olérom et de la la oi- I
ture qui nous condui t passe par Maulèon..
— Eh '. bien 1 répondit la jeune institutrice,— I
-- Eh bien ! je connais quelqu’un qui, , en I
suis sûr, se trouvera là pour nous voir payer. I
— Taisez-voua, Dona Béatrix, reprit Miss Mnry, I
ne serez-vous donc jamais raisonnable.. . vous I
finirez par vous faire punir par la Signora, J
pour vos extravagances. I
La Reine Marguerite était partie avec une
suite peu nombreuse pour ne pas attirer at-
tention, car «lie avait reçu aussi larecommaii- |
dation de voyager le plus secrètement pt sai-
l,le — Dona Juana, Doua Heiona et Béatrix
ne partirent que le lendemain pour rejoindre
« Madame » dans la petite ville de Val Carlos
sur ta frontière. — Ces dernières étaient ac-
compagnées de dix volontaires demandés par
Sanchez pour leur faire escorte, — par 1 inter-
médiaire du piéton qui faisait la plupart des
commissions de la Reine pour les ambulai ces.
ILu voiture qui contenait les voyageurs était
lourde et assez mal suspendue, comme c illes
ciu’ili faut prendre dans ces contrées monta-
gneuses ; elle ne marchait pas très vit s et
n'a-riva â Maulèon qu’à la chute du joui. —
Déjà les habitants de la petite ville avaient vu
passer la Reine et son escorte, et lorsque le
lourd véhicule s’arrêta sur la place, un grand
nombre de paysans s’arrêtèrent pour la regar-
der, s’étonnant de voir des touristes accom-
pagnés d’une escorte sans a/tnes, il est vrai,
mais aux allures militaires.
Sanchez, qui n'aimait pas les curieux, s ef-
forçait de les éloigner quand il se sentit tiré
par la manche. — Eh bien ! qui donc me tou-
che t s’écria-t-il brusquement, mats en se re-
tournant il aperçut une figure qu ii connaissait
bien *. celle de René D’Elbène. — Ah ! dit-il,
c'est vous, Signoretto, je vous croyais bien
loin d’ici : au collège.
— Mais, dit René, j’en suis revenu, comme
vous voyez... Et, Sanchez, dites-moi donc*
quelles sont les dames qui sont dans cette voi-
ture ? , . ,,
— Comment, quelles sont ces dames T Vous
I le devinez bien, puisque je les escorté, jo n’ai
pas trente-six maitres.
— Quoi, ce serait la Marquise de Burgos
I et.... et...f et Dona Helena... Et ? — Et Dona
Béatrix... , ..
A ce nom, René sentit son coeur bondir, il
I serra la main oe Sanchez — Il faut... que
| jo lui parle, dit-il au brigadier.
| — Eh bien ! santa Madonna, qui vous en
I •mpèche, signoretto ! — C’est que je n’ose pas.
— Mais... Allons, venez, venez, la mar-
I quise vous aime pour ce que vous avez fait
I autrefois pour Don Fernando.
René suivit Sanchez et.. ., tout tremblant,
| car il se sentait mal à l’aise vis-à-vis de dona
I Juana, il vint les saluer à la portière de la
I voiture.... — Ah ! Moniieür D’Elbène, dit la
^ Marquise un peu froidemsnt... vous êtes dono
revenu dans les Pyrénées »
_ Oui, Madame, en attendant que mon père
retourne à Paris. . . ...
— Eh bien ! dit la Marquise, je suis très
heureuse de vous avoir revu, mon enfant, nous
ferons vos compliments à Don Fernando que
nous allons retrouver en Espagne.
— Ah que ne puis-je...
— Eh quoi ! voudriez-vous prendre du ser-
vice pour Don Carlos f dit la Marquise en
riant d’un air railleur.
— Peut-être ! dit René tout bas.
En €■• moment Sânchez Tenait annoncer à
la Marquise que les chevaux étaient reposés
et qu’il fallait se remettre en route ; elle se
pencha à la portière pour donner quelques or-
dre» — René, profitant de ce moment, saisit
la main de Béatrix, la porta à ses lèvres.
— A bientôt, dit-il il ne ae passera pas long-
temps avant que rous me revoyiez. Dona He-
lena, qui occupait le coin vis-à-vis de Béatrix,
entendit ces paroles mai» avec son flegme an
glais. elle ferma les yeux et resta dans un
profond silence. — Béatrix, toute confuse, se
rejeta en arrière et pendant que les chevaux
descendaient rapidement la route do 1 Espagne
elle laissait sa main qui tenait un voile de ga-
ie blanche, se balancer au dehors en suivant
les cahots de la lourde voiture. — Etait ce un
adieu ou plutôt un encouragement quelle en-
voyait à René t
V
BÉATRIX BN ESPAGNE
La ville d’Estella eat certainement l'une des
plu» curieuses de la Navarre, où cependant
les vieilles et curieuses villes abondent. — AU
centre d’un vaste cirque formé par des cotenux
boisés et couverts de cultures verdoyantes,
elle se détache derrière scs épaisses murailles
toutes tapissées de lierre, comme une île plan-
tureuse et fertile au milieu d’un beau lac
azuré. . . _
Les toits, aigus et noircis par le temps, ce
ses maisons aux façades couvertes de sculptu-
res et de larges blasons plus ou moins com-
pliqués, s’avancent en surplombant les étages
inférieurs et ne laissent à U lumière qu un
étroit passage. Cette disposition des construc-
tions navarraises, à peu près générale dans
toutes les villes de la contrée, préserve les ha*
bitants des chaleurs torrides de leur climat.
— Quelques belles places cependant ont été
réservées devant l’église et aux euxirons des
principaux monuments.
C’est dans cette ville, toute dévouée à sa
cause, que don Carlos, depuis 1874, avait éta-
bli son quartier général. — L’histoire J Es-
tella est d’ailleurs tout entière dans sa fidelité
à ses rois et dans ses luttes pour les défendre.
En 1893 elle avait vu fusiller sous ses mu-
railles, par ordre d’un ancien officier carUste
(le général Moroto, passé au service de Mane-
Chnstine), les plus fcdèlea et les plus exuén-
monté* généreux, do Charle# V. Mais, en I87.J,
cet ucte d'inique cruauté lut glorieusement
vengé — et Don Alphonse, frère de Dou Car-
los, infligea à Morionas, général des troupes
républicaines, près de Mouutjurra, une défaite
présageant sûrement au gouvernement libérai
une suite d’autres revers.
(AtuivraJ.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
- Collections numériques similaires Bibliographie de la presse française politique et d'information générale Bibliographie de la presse française politique et d'information générale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BIPFPIG00"Bibliothèque Pireneas (Pau) Bibliothèque Pireneas (Pau) /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "PrnS001"
- Auteurs similaires Garet Émile Garet Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Garet Émile" or dc.contributor adj "Garet Émile")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5227158r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5227158r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5227158r/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5227158r/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5227158r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5227158r
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5227158r/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest