Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1894-04-06
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 avril 1894 06 avril 1894
Description : 1894/04/06 (A27,N144). 1894/04/06 (A27,N144).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52238637
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/03/2020
y ingt'&BtMème Aunà*. — N* 144
- PRIX K CENTIMES -
Vendredi 6 Avril 1894.
LINDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
Feira-isseint tous les Joiurs excepté le IDirtieunoïie
es^-
ABONNEMENTS 3 Hun 6 MOIS i;»s
t département et limitrophe*.. 8 tr. 10 ir. 20 lr.
JtrM départements 6 60 12 24
IJIJII et instituteurs des B.-P 8 16
ttranger, prix du département et port tn sue.
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Consolidée Anglais 99 3|4
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4 ', Espagnol 60 40
57, llr,iien 76 80
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4 7, Hongrois 90 70
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Orléans.... 1.637 00
Midi 1.342 00
P. L. M.... 1.530 00
Ouest 1.117 50
Est 967 50
h(no«-Avrea, 3 avril — Or : 355 80 0/0.
jute i Madrid 120 80 Barcelone ISO 80
TELEGRAMMES
Stmce spécial de l’INDÉPENDANT
Dépêches de 1R nuit
irritées par Correspondance
Paris, 4 avril, soir.
Aujourd'hui, à deux heures a eu lieu, au Ti-
i-Ytiuhali, uoe assemblée générale de por-
*! de Panama, comprenant environ mille
■tcents personnes.
b présidence a été oflerte à M. Georges Thié-
qui a été élu avec deux assesseurs.
Apres une discus'ion de deux heures, au
Ws de laquelle ont. été successivement admis
spr.ncipe la création d'un Syndicat légal des
dissiaires es la créatmn d'uco Compagnie
Wtwment au capital de CO millions, la ré-
»»n a voté a l'unanimité la résolution sui-
nte
’liiMmblée plénière des porteurs de Pana-
réunie au Tjvoli-Vauxbafl, le 4 avril 1894,
Piaprunîaut 720 000 litres, coDlie à un Syn-
■I de e.aq personnes la mission de fonder
• Cimpagnie nouvelle d'achèvement du Ca-
11 alerucéanique : lui doDne à éet ellel tous
W'oirs pour s’entendre avec le liquidateur,
*• quavec les représentants des obligataires
•!:u-:ril pour une première souscription de
■talions, a répartir proportionnellement en-
*1
"léCaire. — Le khédive a reçu aujourd’hui
•ml Avelane, commandant l’escadre russe,
’t*moment a Alexandrie.
'VMIOR, SItr-Hnrne. — Cette nuit, la veu-
“dier. rentière aux Petites-Loges, a été as-
P06* par son domestique, Jules-Amédéo
eju. aeé de trente-deux ans.
roi est le mobile du crime.
^assassin a été arrêté, cette après-midi, à
“t», par la gendarmerie.
OUVERTURE DES CORTÈS
^ouverture des Cortès a eu lieu à deux heu-
^ 'îca-la a fait les déclarations déjà nnnon-
' * alliriné que le cabinet actuel suivrait le
rumine du cabinet précédent.
kqî!ï's,re de la justice a déposé un projet
^Pression epotre les anarchistes.
»imesures de police étaient prises
j-aiu e rie* anarchistes.
^r40nnes admises dans les tribunes pu-
*|J(7 étaient examinées minutieusement et
^«deQievor leurs manteaux et leurs par-
pouuant dissimuler des engins cxplosi-
ltiî ®1,s'lr,!s de rigueur prises par la ques-
etendaient à la presse.
U DYNAMITE A PARIS
buveüe Explosion — 8 Blessés
l-ES PREMIERS DÉTAILS
[ Paris, 4 avril, 11 heures, soir.
lt,0lrno“ïel attentat anarchiste a été commis
hw»U fi feafaurant Foyot, situé à l’angle des
hitH. J-aadé et de Vaugirard, en face de Ten-
,ls dù Luxembourg.
k«mi ®|lreUï dîneurs étaient attablés dans
*i3j| . , restaurant, lorsque, à ncul heure*
fe,p|J? ,or'nidable explosion retentit Uo en-
Jnin q,. y-*llr la fenêtre qui (ait exactement le
*r?,,c*'on des rues de Condé et de
tPllifj4(!da ïeQa‘t d'éclater. La devanture mê-
^H*it re8taur«nt, arrachée de ses gonds,
l%tible 8Ul *e frottoir. La panique lut indes-
L EXPLOSION
(1^ Paris, 4 avril, 11 h. l|î, soir.
* ^té, comme noms 1 avons dit, lormida
ble, et il nous a été affirmé qu’on l’avait enten-
due à uné distance de plus d’un kilomètre. Une
(ouïe énorme se précipita BUT les lieux. Tous
les habitants des maisons voisines, pris de peur
se précipitèrent hors de chez eux. Le désordre
de ces premiers instants était épouvantable.
La préfecture de police, immédiatement pré-
venue. prit aussitôt des mesures d’ordre. Des
brigades d’agents arrivèrent rapidement, bien-
tôt suivies par plusieurs détachements de gar-
des municipaux.
M. Lépina, préfet de police, accouru un des
premiers, dirigeait lui-mème le service d’or-
dre. On fit rapidement évacuer toutes les ruts
voisines du restaurant Foyot. Les curieux, re-
foulés et contenus par des gardiens de la paix,
s’entassent daus toutes les voies aboutissant au
théâtre de l'attentat. L’accès n'en est permis
qu'aux journalistes munis de leurs cartes.
LES BLESSÉS
Devant la fenêtre où a été déposé l’engin, une
table était placée à laquelle se trouvaient M.
Laurent Taiibade, l'écrivain connu, et sa fem-
me. Celle-ci n’a été atteinte que très légère-
ment. Par contre, M. Laurent Taiibade a été
blessé grièvement à la tête : une partie de ia
peau du crâne a été arrachée. Il a eu l'épaule
droite criblée de débris de verre. On l’a trans-
porté dans une pharmacie voisine où il a reçu
ies premiers soins. On croit pouvoir répondre
de sa vie.
En outre, un garçon et un maitre d'hôtel du
restaurant Foyot auraient été également blessés
légèrement tous deux : le garçon, atteint au
cou par des éclats de verre; a pu regagner seul
son domicile. On ne cite pas d'autre* blessés
pour le moment.
LES DEGATS
L'aspect du théâtre de l’attentat est épouvan-
table, la chaussée est littéralement jonchée de
débris de verre, car l'explosion a été si forte que
toutes les glaces du restaurant, celles d’un
débit de vins situé en face et les vitres des
maisons voisines, jusqu'aux étages supérieurs,
ont été réduites en poussière.
Au moment où l’explosion se produisit, dans
les salles du débit de vins dont nous venons de
parler et qui est tenu par M. Jules Voillaume,
se trouvaient un certain nombre de consomma-
teurs. Plusieurs de ceux-ci, apercevant tout à
coup une lueur jaillissant d’une fenêtre du res-
taurant Foyot, se précipitèrent sous les tables.
Au même instant, une formidable détonation
retentissait et toutes les vitres de la boutique
du marchand de vins volaient en éclits. Par un
hasard miraculeux, personne De fut blessé.
AlYolés, leo consommateurs prirent la fuite.
Nous avons pu constater par nous-mêmes les
dégâts causés par l’engin. Le rebord de la fenê-
tre sur lequel il a été placé a été arraché et une
pierre énorme a été projetée dans la vitrine du
débit de vins de M. Voillaume. A dix heures un
quart les ouviiers s’occupaient à boucher avec
des planches éette fenêtre é,ventrée.
Comme nous le disons plus haut, la devantu-
!• métallique du restaurant Foyot a été arrachée
et en partie brisée.
L’ENGIN
Des premiers indices reccueillis, il resssrl que
l'engin consistait en une boite de métal dissi-
mulée dans un pot de Heurs, lequel, recouvert
d’une soucoupe, a été déposé sur le rebord de
la fenêtre.
Un garçon de service du Sénat déclare avoir
aperçu ce pot de Heurs au moment où il quittait
le Luvembourg et descendait la rue de Condé.
Il n'avait pas parcouru deux cents mètres que
l'explosion se produisait.
Paris, 5 avril matin.
On a recueilli dans la rue les deux culots, su-
périeur et inférienr, de ia boite qui prouvent
que l'ODgin était de dimensions plus grandes
que les précédents. 11 mesurait 12 centimètres
de diamètre, la surface d’un fond de carafe frap-
pée a peu près. Il était rempli de balles entières
de révolver.
On a également retrouvé des rouages de mon-
tre ou de réveil qui dénotent que l'explosion a
été déterminée à l’aide d'un mouvement d'bor-
logerie permettant de régler le moment de la
conflagration C'était donc un engin perfection-
né. mais on ne sait pas encore à quelle heure il
a été placé sur la fenêtre.
AUX ALENTOURS DU RESTAURANT FOYOT
Nous avons décrit les abords du lieu de l'ex-
plosion. Au moment où nous arrivons, M. Lé-
pine procède, en personne à une première en-
quête et reçoit lus dépositions de quelques té-
moins.
Grâce aux mesures prises, c’est à peine si une
centaine de personnes stationnent devant le
Luxembourg. Nous apercevons aux fenêtres des
maisonB voisines les tètes de nombreuses per-
sonnes. Sur le pas des portes stationnent aussi
les groupes où l'on commente avec indignation
le nouvel exploit des anarchistes.
Les voilureg des ambulances urbaines arrivent
pour transporter les blessés à l'hôpital de la
Charité.
M. LAURENT TAILHAUE
M. Laurent Taiibade, le blessé atteint dans
les conditions que nous avons dites, n’est autre
que l'écrivain qui tout récemment, au banquet
de la Plume, prononça, à propos de l'attentat
de Vaillant, cette phrase que tous les journaux
reproduisent et qui amena à «on auteur de vi-
ves critiques et même un duel : « Qu’importe la
mort cia quelques vagues humanités, si le gesle
est beau ! »
L’AUTEUR DE L’ATTENTAT
Ou n'a encore que de vagues indications sur
l’auteur de l’attentat. lin individu, qui après
l’explosion s'enfuyait dans la rue de Condé, à
été arrêté, mais il a pu prouver son innocence,
car M. Lépine déclarait devant nous que cette
piste ne pouvait être considérée comme sé-
rieuse. D'autre paî t, M. Jules Voillaume le pro-
priétaire du débit de vins situé en face du res-
taurant Foyot, déclare avoir aperçu, à la ter-
rasse de son établissement, un jeune homme et
une femme dont 1 attitude lui a paru suspecte
et qui ont pris la fuite au moment môme de
l’explosion.
LES .MOBILES DE L'ATTKNTAT
On suppose que l'auteur de l'attentat, sachant
que le restaurant Foyot est fréquenté d’habitude
par de nombreux sénateurs, a voulu viser ceux-
ci ; mais en raison des vacances parlementaires
la clientèle sénatoriale de Foyot est réduite à
peu de chose et nous croyons même qu'il ne se
trouvait pas, ce soir, un seul sénateur dans les
salles du restaurant.
A L’HOPITAL DELA CHARITÉ
Les blessés ont été plus nombreux qu'on ne
l'avait cru tout d’abord. C'est ainsi qu'ont été
pansées â l'hôpital de la Charité, ou nous nous
sommes rendu, une demoiselle Ebating (Bertbe),
âgée de dix-neuf ans, habitant rue Monge, et
une de ses amies. Toutes deux passaient dans
la rue au moment où l’explosion s’est produite.
Elles ont été légèrement contusionnées par des
éclats de verre et, après an premier pansement,
ont regagné leur domicile.
Le garçon du restaurant, qui faisait aujour-
d’hui un service d’extra, le nommé Antoine
Thomaze, âgé de vingt ans, a été transporté à
la Charité peu après l’explosion. Il a reçu des
éclats de verre à la tète et dans le do3. Son état
nécessite son maintien d’urgence à l’hôpital.
« J’ai vu, a-t-il déclaré, déposer la bombe ;
immédiatement j'ai porté instinc.iveraent les
mains à la tète. Au même moment, j'étais cou-
vert de débris et enveloppé de poussière et de
fumée. »
A onze heures moins vingt, M. Houllier. pro-
cureur de la République, 8st venu à l’hôpital de
la Charité. Une voiture d ambulance faisait en
même temps son entrée dans la cour, apportant
Laurent Tailhade. On ouvre la porte de la voi-
ture : « J’ai froid », s’écrie d'une voix forte
Taiibade.
Le blessé est couché sur un matelas. Les bles-
sures, quoique graves, nous dit un interne,
nous paraissent au premier examen n’ètre que
superlicielles. L'oeil droit nous parait perdu.
DÉTAILS COMPLÉMENTAIRES. - LES
BLESSÉS.
M: Laurent Taiibade, qui avait d'abord été
transporté a la pharmacie Becque, au coin da la
rue Racine et de la place de l'Odéon, a été,
après les premiers soins, emmené à dix heures
et demie à 1 hôpital de la Pitié. Quant â ia damo
qui se trouvait avec lui et qui est connu â la
brasserie d’Harcourt sous le nom de Julia, elle
s’en est tirée sans une égralignurc.
Le garçon du restaurant blessé, atteint à ia
tète et aux jambes au moment où il suivait un
couloir voisin de la salle où s'est produite l'ex-
plosion, est un garçon d’extra qui se trouvait
chez. Foyot depuis deux jours seulement. Après
avoir reçu les premiers soins dans une phar-
macie de la rue de Tournon. il a été transporté
â la Charité.
Outre, M. Tailhade et la dame Julia, la salle
contenait quatre autres dîneurs qui n'ont au au-
cun mal. Ils occupaient, il est vrai, des tables
placées assez, loin de celle de M. Tailhade et de
la fenêtre. Il y a donc exactement quatre bles-
sés.
LES CONSTATATIONS
Le préfet de police a été uu des premiers sur
les lieux. Il a été bientôt rejoint par MM. Itoul-
lier. procureur de la République ; Cavard, Cail-
lau, Fédée et le commissaire do police de la
Sorbonne Belouino, bien que le lieu de l’atten-
tat dépende du commissariat de Sainl-Sulpice.
La salle est consignée tandis que ies magis-
trats enquêtent. On commente 1 absence du mi-
nistre de l’intérieur et aussi celle de M. Puyba-
raud, qui a été tout dernièrement attaché â la
prélecture de police, en vue de la surveillance
à exercer sur les anarchistes.
Le plafond de la salle a été criblé de projecti-
les. Les tables non occupées y sont restées ser-
vies et, sur la nappe de l'une d’elles, on voit
encore des tâches de sang. L’odeur d'amande
amère, qui persiste dans la salle d'une façon
très prononcée, a convaincu M. Girard que
1 engin était chargé de dynamite. Cela ressor-
tait d’ailleuis aussi des eflets de l’explosion,
ellets en profondeur, qui sont le caractéristique
de la dynamite. La pierre de la fenêtre a été, en
effet, projetée violemment de l’autre côté de la
rue.
A 11 heures, M. Girard déclare que l'enquête
ne peut se poursuivre efficacement la nuit, et
on renvoie le complément des constatations à
demain, après avoir apposé les scellés.
RÉCIT D'UN TÉMOIN OCULAIRE
M. Faduilbe, étudiant, mange habituellement
chez, un marchand qui se trouve au coin dé la
rue de Vaugirard et de la rue de Condé opposé
au restaurant Foyot. Il y prenait ce soir son
repas au moment de l’explosion, et voioi son
récit ;
« J’étais assis à la première table, tournant
le dos au restaurant Fayot, lorsque, a huit heu-
res et demie, nous fûmes littéralement éblouis
par une lueur très vive ressemblant à une im-
mense flamme de Bengale Une explosion loi
midahle suivit immédiatement. Instinctivement
nous nous précipitâmes sous les tables, tandis
qu'une pluie de verre brisé en miettes tombait
sur nous en couche épaisse.
Tout’le monde attendait une se.conde explo-
sion, et ce ne fut qu’apre» quelques secondes
qu’on se précipita au dehors. Le patron de l’é-
tablissement, qui avait à enté de lui sa fillette
au moment de l’explosion, la lança sur le coup
dans la salle voisine pour la préserver, et a ce
moment les vitres et glaces de cette salle tom-
bèrent en miettes. La tillettc n'a cependant pas
été atteinte.
A ce moment, le patron, croyant que l'explo-
sion avait eu lieu à la terrasse de son calé se
précipita à ce] endroit et saisit a la gorge un
individu qui s'y était fait servir une consomma-
tion, en s'écriant ; « Voilà un individu que je
n’ai jamais vu chez moi l »
» H n'y a ici que des habitués ; or, une mi-
nute avant l’explosion, j'ai vu placer A la ter-
rassa un jeune homme et une jeuue femme, et
on m’a rapporté qu’ils avaient commandé trois
consommations pour eux deux. Je me rappelle |
leur signalement, et je pourrai le communiquer I
a la police, si on le désire. »
AU QUARTIER LATIN
L’émotion a été très grande au quartier Latin
et, dans les cafés du boulevard Saint-Michel,
qui regorgent de consommateurs, on commente
vivement l'attentat, la foule est considérable.
Un journal, le Courrier du Soir, qui a tiré
des éditions supplémentaires, est rapidement
enlevé.
AU SÉNAT
Au palais du Luxembourg, l'émotion a été, on
le pense, également grande, et les questeurs
présets à Paris envoient de temps en temps des
huissiers demander des nouvelles aux magis-
trats. Un renfort d'agents a été introduit dans
. le Luxembourg, oii Ton va redoubler de vigi-
lance.
AUTRES TÉMOINS
Paris, minuit 40.
Naus interrogeons un M. Bandener qui se
trouvait dans la deuxième salle du marchand de
vins, M. Voillaume, séparée de la rue de Condé
par ia pièce où se trouve le comptoir Le dépla-
cement d'air, traversant cette première pièce
passant par une porte entre le comptoir et la
boiserie, est parvenu dans cette seconde salle
avec une telle violence que les glaces très épais-
ses, donnant sur la rue de Vaugirard, ont été
brisées et les éclats projetés à dix mètres.
La jeune tille du marchand de vins a éprouvé
une commotion telle qu elle a été eu proie, pen-
dant une heure, à une crises de larmes que rien
ne pouvait arrêter.
A minuit, nous abordons M. Lagaillarde, com-
missaire de police du quartier, qui nous déclare
qu'il n'y aucune arrestation, aucune piste.
Disons cependant qiAune jeune ouvrière, qui
passait, un peu après huit heures, dans la rue
de Condé, a vu un individu déposant une sorte
de pot de (leurs. Elle lo regardait lairc, lors-
qu’un autre individu, placé un peu plus loin,
ayant i’air de faire le guet, lui fit à plusieurs
reprisas : « Pstt ! pstt ! » comme l’invitant à
s’éloigner.
AU THÉÂTRE DE L’ODÉON
Le théâtre de l’Odéon est à Lente mètres en-
viron du lieu de l’explosion. Circonstance cu-
rieuse, ia détonation n’y a été que très faible-
ment perçue. Il n’y a eu aucune panique; le fait
exact n’a été connu qu’â l’entr’acte ; la repré-
sentation a continué. Seule, une dame, occupant
une loge, s’est retirée en manifestant une
grande frayeur.
Dépêches du matin
'2 II. malin, \
LE ItÉCITDE YUILLAUME
Voici le récit de l’explosion fait par M. Vutl-
taume, qui se trouvait derrière son comptoir
arec sa petite fille. De ce comptoir pur 1er
glaces, on voit parfaitement le restaurant
Foyot :
j’étais en train de verser des consomma-
tions que j'allais siTvir à des clients qui dî-
naient dans un cabinet du 'fond, quand tout
à coup j’aperçus une vice luette comme celle
d'un incendie qui s'allumait subitement.
J'eus tout de suite l’impression que je me
trouvais en présence d’une catastrophe, et,
sans plus réfléchir, l’instinct de la consécra-
tion étant plus fort que la curiosité, j'aban-
donnais et mes verres cl mes bouteilles, j’em-
pniijnai ma fillette à bras lr corps et m'enfuis
avec elle dans la cuisine en criant à mes con-
sommateurs : « Attention ! voilà une bombe I
Tout cela s’est passé naturellement en beau-
coup moins de temps qu'il ne me faut fpour le
raconter.
Nous étions arm és à peine dans lu cuisine
ijunnd une détonation formidable se fit enten-
dre. En même tennis nous ressentions une
dolente commotion suide d'un effroyable
bruit de i/lares brisées, t."était u supposer que
noire maison s'écroulait.
I.c premier moment de frayeur passé, nous
sommes revenus dans la boutique ci nous
avons vu que pas une de nos y lares n’était
restée debout.
LE ItÉCITDE Mlle SI ALItE
De son côté la ma il cesse de M. Tailhade, la
demoiselle Si allie, dame Itoac, a fait |ù un île
nos rédacteurs le récit éuivant :
Nous venions d'entrer, Tailhade et moi,
dans le restaurant par la rue de Tournon et
nous étions assis à In laide que nous occupons
habituellement.
Le garçon avait déjà servi te polaye, quand
la déionutiun retentit, et je fus aveuylec par
une fumée asphyxiante. Notre table a été ren-
versée et moi-même j’étais tombée à terre.C’est
grâce à cette chute que je n’ai pas été blessée,
je n'étais plus dans a trajectoire des halles de
l’engin
Tailhade, gui tenait encore d la main sa
srrdrtle rouge de sang, me criait : « Es-tu
blessée ! » Je lai répondis : Non. Et j’eus la
force de revenir me précipiter vers lui. Il pouvait marcher,
mais il criait : « Je suis atteint et atteint
mortellement. »
Aidée de quelques personnes, je le condui-
sais moi-meme à la pharmacie Mercier place
de l'Odéon. L'n médecin qui se trouvait déjà
là, constata que Laurant Tailhade était blessé
à l’ttil et avait reçu plusieurs halles dans U
bras-
Quelques instants aprs, M. Taillade a été
conduit à Thôpitul de la Charité.
lit dernier moment, un assure que se bles-
sures ne sont pas mortelles.
1 deux heures, les constatations étaient ter-
minées.
Aucune arrestation u n été opérée.
Quelques personnes prétendent avoir ru
deux femmes suspectes roder autour de l ogot
d partir de sept heures et demie.
Mais la rue de Condé est généralement dé-
serte pendant lu soirée et Ton en est réduit
aux conjectures.
Un individu se serait parait-il, écrié dans
la fouir : « C’est la carte de visite de Paul
Itcclus ! » et aurait disparn. Telle est la dé-
position gui a été faite au commissaire de
police, et qui ne semble pas avoir grande im-
portance.
NOUVEAU TÉMOIGNAGE
2 h. 2â matin.
M. Lagaillarde, commissaire de police, a
entendu à minuit une déposition intéressante
lie M. V..., officier au /or de ligne à Cambrai
en permission à Pans.
f sa sortie du commissariat, nous deman-
dons d cet officier de nuis donner quelques
renseignements. Il s’excuse fort aimablement
de ne pouvoir, étant ilonné sd situation, ré-
pondre à notre désir ; nous lirons pu uvioi
par ailleurs les indications suie iules :
Ce jeune pffieier avait dîné ce soir clicz
Eogut, eu compagnie de ses deux I™''-
quand, au montent de solder l'addition, il vit
entrer un individu dont 1rs allures lui paru
rentsuspectes. Attaldé depots quelques
mites sans rien commander, cet individu dit
à plusieurs reprises : « Que mes mains sont
I sales ! je ne puis vraiment pas dîner ainsi. »
! Finalement il sortait de la pièce arec l'inten-
tion apparente d’aller se lacer les mains. Ou
ne Ta plus reçu.
'2 h. 30 matin.
Un peu après minuit, les autorités se reti-
rent ; les cordons des agents sont rompus, le
public peut circuler ; les curieux passent '<
I repassent devant le heu de I explosion, com-
mentant virement ce nouvel attentat, qn Us
nréroient uétre nus le dernier.
:i h. matin.
Les blessés sont, outre M. taillade et sa
nuiitresse, Mlle Julia Niallie, le garçon I «-
IJnste, an antre garçon nommé Louis Tomaso,
lu caissière de Fagot : une demoiselle Iterthe
Eliatiny et deux étudiants, 1/17. Jobcrl et i'mi-
i-in, giii passaient dans ht rue au,moment l'explosion,
t’es dernier ont des blessures très légères.
7 h 30 malin.
C'est bien îi 8 heures 3.7, hier soir, que
la bombe a fait explosion sur une des fenê-
tres du restaurant l'oyot, au coin des rues
de Tournon et de Vaugirard. en face l’en-
trée principale du Sénat Une dizaine de
personnes étaient à diner.
i II y a huit blessés.
l adhade, journaliste socialiste qui fai-
I sait récemment l'apologie de la dynamite,
a reçu des blessures au visage et au bras.
I.e garçon Chomaso a été blessé à la nui/ue
et dans larégion lombaire Tous deux sont
soignés à l hôpital ée laChrité. Unedemoi-
setle Uebeling, qui passait dans la rue, a
été blessée aux reins ; elle est soignée chc:
elle.
Cinq autres personnes ont reçu des bles-
sures légères, notamment le patron et la
I caissière du restaurant, et un étudiant
I nommé (/ouvert.
Un espère qu aucun des blessée ne suc
combera L'intérieur de la salle est dévasté.
Les vitres des maisons voisines et du kénat
I sonf brisées
L'engin, déposé dans un pot de /leurs,
était une boite de conserves remplie de
dynamite et de clous. On a retrouvé les
débris.
— LONDRES.— L'anarchiste Meunier et
un uulre compagnon ont été arretés hier
soir à Londres, après une vive résistance,
au moment où ils parlaient pour la Del-
gique.
Dépêches da soir
2 h. ôti s.
Lu Préfecture de police ne possède encore
aucun renseignement sur les auteurs de l’ex-
plosion du restaurant Foyot.
I.e préfet de police a conféré avec plusieurs
I commissaires.
V. Girard est allé au restaurant Foyot i>our
I faire de nouvelles constant ions mais, fuir
- PRIX K CENTIMES -
Vendredi 6 Avril 1894.
LINDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
Feira-isseint tous les Joiurs excepté le IDirtieunoïie
es^-
ABONNEMENTS 3 Hun 6 MOIS i;»s
t département et limitrophe*.. 8 tr. 10 ir. 20 lr.
JtrM départements 6 60 12 24
IJIJII et instituteurs des B.-P 8 16
ttranger, prix du département et port tn sue.
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S âdactenr en chef : Octave AUBERT - La direction politique appartient an Conseil
ô’Administration de la Société Anonyme de l’INDÉPENDANT
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Annonces ordinaires 25 —
Réclames 40 —
Chronique locale ou faits divers 60 —
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if Amortissable 99.30 98.90
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Barque de France..» 3.993 00
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Crédit Lyonnais 743 00
Société Générale 405 00
Compagnie du Gaz 1.230 00
Canal de Suez 2.84'> 09
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Consolidée Anglais 99 3|4
4V, Etats-Unis. 117 00
4 ', Espagnol 60 40
57, llr,iien 76 80
47, Russe 1889 100 50
4 7, Hongrois 90 70
ümnsdo For du Nord..., 1.865 00
Orléans.... 1.637 00
Midi 1.342 00
P. L. M.... 1.530 00
Ouest 1.117 50
Est 967 50
h(no«-Avrea, 3 avril — Or : 355 80 0/0.
jute i Madrid 120 80 Barcelone ISO 80
TELEGRAMMES
Stmce spécial de l’INDÉPENDANT
Dépêches de 1R nuit
irritées par Correspondance
Paris, 4 avril, soir.
Aujourd'hui, à deux heures a eu lieu, au Ti-
i-Ytiuhali, uoe assemblée générale de por-
*! de Panama, comprenant environ mille
■tcents personnes.
b présidence a été oflerte à M. Georges Thié-
qui a été élu avec deux assesseurs.
Apres une discus'ion de deux heures, au
Ws de laquelle ont. été successivement admis
spr.ncipe la création d'un Syndicat légal des
dissiaires es la créatmn d'uco Compagnie
Wtwment au capital de CO millions, la ré-
»»n a voté a l'unanimité la résolution sui-
nte
’liiMmblée plénière des porteurs de Pana-
réunie au Tjvoli-Vauxbafl, le 4 avril 1894,
Piaprunîaut 720 000 litres, coDlie à un Syn-
■I de e.aq personnes la mission de fonder
• Cimpagnie nouvelle d'achèvement du Ca-
11 alerucéanique : lui doDne à éet ellel tous
W'oirs pour s’entendre avec le liquidateur,
*• quavec les représentants des obligataires
•!:u-:ril pour une première souscription de
■talions, a répartir proportionnellement en-
*1
"léCaire. — Le khédive a reçu aujourd’hui
•ml Avelane, commandant l’escadre russe,
’t*moment a Alexandrie.
'VMIOR, SItr-Hnrne. — Cette nuit, la veu-
“dier. rentière aux Petites-Loges, a été as-
P06* par son domestique, Jules-Amédéo
eju. aeé de trente-deux ans.
roi est le mobile du crime.
^assassin a été arrêté, cette après-midi, à
“t», par la gendarmerie.
OUVERTURE DES CORTÈS
^ouverture des Cortès a eu lieu à deux heu-
^ 'îca-la a fait les déclarations déjà nnnon-
' * alliriné que le cabinet actuel suivrait le
rumine du cabinet précédent.
kqî!ï's,re de la justice a déposé un projet
^Pression epotre les anarchistes.
»imesures de police étaient prises
j-aiu e rie* anarchistes.
^r40nnes admises dans les tribunes pu-
*|J(7 étaient examinées minutieusement et
^«deQievor leurs manteaux et leurs par-
pouuant dissimuler des engins cxplosi-
ltiî ®1,s'lr,!s de rigueur prises par la ques-
etendaient à la presse.
U DYNAMITE A PARIS
buveüe Explosion — 8 Blessés
l-ES PREMIERS DÉTAILS
[ Paris, 4 avril, 11 heures, soir.
lt,0lrno“ïel attentat anarchiste a été commis
hw»U fi feafaurant Foyot, situé à l’angle des
hitH. J-aadé et de Vaugirard, en face de Ten-
,ls dù Luxembourg.
k«mi ®|lreUï dîneurs étaient attablés dans
*i3j| . , restaurant, lorsque, à ncul heure*
fe,p|J? ,or'nidable explosion retentit Uo en-
Jnin q,. y-*llr la fenêtre qui (ait exactement le
*r?,,c*'on des rues de Condé et de
tPllifj4(!da ïeQa‘t d'éclater. La devanture mê-
^H*it re8taur«nt, arrachée de ses gonds,
l%tible 8Ul *e frottoir. La panique lut indes-
L EXPLOSION
(1^ Paris, 4 avril, 11 h. l|î, soir.
* ^té, comme noms 1 avons dit, lormida
ble, et il nous a été affirmé qu’on l’avait enten-
due à uné distance de plus d’un kilomètre. Une
(ouïe énorme se précipita BUT les lieux. Tous
les habitants des maisons voisines, pris de peur
se précipitèrent hors de chez eux. Le désordre
de ces premiers instants était épouvantable.
La préfecture de police, immédiatement pré-
venue. prit aussitôt des mesures d’ordre. Des
brigades d’agents arrivèrent rapidement, bien-
tôt suivies par plusieurs détachements de gar-
des municipaux.
M. Lépina, préfet de police, accouru un des
premiers, dirigeait lui-mème le service d’or-
dre. On fit rapidement évacuer toutes les ruts
voisines du restaurant Foyot. Les curieux, re-
foulés et contenus par des gardiens de la paix,
s’entassent daus toutes les voies aboutissant au
théâtre de l'attentat. L’accès n'en est permis
qu'aux journalistes munis de leurs cartes.
LES BLESSÉS
Devant la fenêtre où a été déposé l’engin, une
table était placée à laquelle se trouvaient M.
Laurent Taiibade, l'écrivain connu, et sa fem-
me. Celle-ci n’a été atteinte que très légère-
ment. Par contre, M. Laurent Taiibade a été
blessé grièvement à la tête : une partie de ia
peau du crâne a été arrachée. Il a eu l'épaule
droite criblée de débris de verre. On l’a trans-
porté dans une pharmacie voisine où il a reçu
ies premiers soins. On croit pouvoir répondre
de sa vie.
En outre, un garçon et un maitre d'hôtel du
restaurant Foyot auraient été également blessés
légèrement tous deux : le garçon, atteint au
cou par des éclats de verre; a pu regagner seul
son domicile. On ne cite pas d'autre* blessés
pour le moment.
LES DEGATS
L'aspect du théâtre de l’attentat est épouvan-
table, la chaussée est littéralement jonchée de
débris de verre, car l'explosion a été si forte que
toutes les glaces du restaurant, celles d’un
débit de vins situé en face et les vitres des
maisons voisines, jusqu'aux étages supérieurs,
ont été réduites en poussière.
Au moment où l’explosion se produisit, dans
les salles du débit de vins dont nous venons de
parler et qui est tenu par M. Jules Voillaume,
se trouvaient un certain nombre de consomma-
teurs. Plusieurs de ceux-ci, apercevant tout à
coup une lueur jaillissant d’une fenêtre du res-
taurant Foyot, se précipitèrent sous les tables.
Au même instant, une formidable détonation
retentissait et toutes les vitres de la boutique
du marchand de vins volaient en éclits. Par un
hasard miraculeux, personne De fut blessé.
AlYolés, leo consommateurs prirent la fuite.
Nous avons pu constater par nous-mêmes les
dégâts causés par l’engin. Le rebord de la fenê-
tre sur lequel il a été placé a été arraché et une
pierre énorme a été projetée dans la vitrine du
débit de vins de M. Voillaume. A dix heures un
quart les ouviiers s’occupaient à boucher avec
des planches éette fenêtre é,ventrée.
Comme nous le disons plus haut, la devantu-
!• métallique du restaurant Foyot a été arrachée
et en partie brisée.
L’ENGIN
Des premiers indices reccueillis, il resssrl que
l'engin consistait en une boite de métal dissi-
mulée dans un pot de Heurs, lequel, recouvert
d’une soucoupe, a été déposé sur le rebord de
la fenêtre.
Un garçon de service du Sénat déclare avoir
aperçu ce pot de Heurs au moment où il quittait
le Luvembourg et descendait la rue de Condé.
Il n'avait pas parcouru deux cents mètres que
l'explosion se produisait.
Paris, 5 avril matin.
On a recueilli dans la rue les deux culots, su-
périeur et inférienr, de ia boite qui prouvent
que l'ODgin était de dimensions plus grandes
que les précédents. 11 mesurait 12 centimètres
de diamètre, la surface d’un fond de carafe frap-
pée a peu près. Il était rempli de balles entières
de révolver.
On a également retrouvé des rouages de mon-
tre ou de réveil qui dénotent que l'explosion a
été déterminée à l’aide d'un mouvement d'bor-
logerie permettant de régler le moment de la
conflagration C'était donc un engin perfection-
né. mais on ne sait pas encore à quelle heure il
a été placé sur la fenêtre.
AUX ALENTOURS DU RESTAURANT FOYOT
Nous avons décrit les abords du lieu de l'ex-
plosion. Au moment où nous arrivons, M. Lé-
pine procède, en personne à une première en-
quête et reçoit lus dépositions de quelques té-
moins.
Grâce aux mesures prises, c’est à peine si une
centaine de personnes stationnent devant le
Luxembourg. Nous apercevons aux fenêtres des
maisonB voisines les tètes de nombreuses per-
sonnes. Sur le pas des portes stationnent aussi
les groupes où l'on commente avec indignation
le nouvel exploit des anarchistes.
Les voilureg des ambulances urbaines arrivent
pour transporter les blessés à l'hôpital de la
Charité.
M. LAURENT TAILHAUE
M. Laurent Taiibade, le blessé atteint dans
les conditions que nous avons dites, n’est autre
que l'écrivain qui tout récemment, au banquet
de la Plume, prononça, à propos de l'attentat
de Vaillant, cette phrase que tous les journaux
reproduisent et qui amena à «on auteur de vi-
ves critiques et même un duel : « Qu’importe la
mort cia quelques vagues humanités, si le gesle
est beau ! »
L’AUTEUR DE L’ATTENTAT
Ou n'a encore que de vagues indications sur
l’auteur de l’attentat. lin individu, qui après
l’explosion s'enfuyait dans la rue de Condé, à
été arrêté, mais il a pu prouver son innocence,
car M. Lépine déclarait devant nous que cette
piste ne pouvait être considérée comme sé-
rieuse. D'autre paî t, M. Jules Voillaume le pro-
priétaire du débit de vins situé en face du res-
taurant Foyot, déclare avoir aperçu, à la ter-
rasse de son établissement, un jeune homme et
une femme dont 1 attitude lui a paru suspecte
et qui ont pris la fuite au moment môme de
l’explosion.
LES .MOBILES DE L'ATTKNTAT
On suppose que l'auteur de l'attentat, sachant
que le restaurant Foyot est fréquenté d’habitude
par de nombreux sénateurs, a voulu viser ceux-
ci ; mais en raison des vacances parlementaires
la clientèle sénatoriale de Foyot est réduite à
peu de chose et nous croyons même qu'il ne se
trouvait pas, ce soir, un seul sénateur dans les
salles du restaurant.
A L’HOPITAL DELA CHARITÉ
Les blessés ont été plus nombreux qu'on ne
l'avait cru tout d’abord. C'est ainsi qu'ont été
pansées â l'hôpital de la Charité, ou nous nous
sommes rendu, une demoiselle Ebating (Bertbe),
âgée de dix-neuf ans, habitant rue Monge, et
une de ses amies. Toutes deux passaient dans
la rue au moment où l’explosion s’est produite.
Elles ont été légèrement contusionnées par des
éclats de verre et, après an premier pansement,
ont regagné leur domicile.
Le garçon du restaurant, qui faisait aujour-
d’hui un service d’extra, le nommé Antoine
Thomaze, âgé de vingt ans, a été transporté à
la Charité peu après l’explosion. Il a reçu des
éclats de verre à la tète et dans le do3. Son état
nécessite son maintien d’urgence à l’hôpital.
« J’ai vu, a-t-il déclaré, déposer la bombe ;
immédiatement j'ai porté instinc.iveraent les
mains à la tète. Au même moment, j'étais cou-
vert de débris et enveloppé de poussière et de
fumée. »
A onze heures moins vingt, M. Houllier. pro-
cureur de la République, 8st venu à l’hôpital de
la Charité. Une voiture d ambulance faisait en
même temps son entrée dans la cour, apportant
Laurent Tailhade. On ouvre la porte de la voi-
ture : « J’ai froid », s’écrie d'une voix forte
Taiibade.
Le blessé est couché sur un matelas. Les bles-
sures, quoique graves, nous dit un interne,
nous paraissent au premier examen n’ètre que
superlicielles. L'oeil droit nous parait perdu.
DÉTAILS COMPLÉMENTAIRES. - LES
BLESSÉS.
M: Laurent Taiibade, qui avait d'abord été
transporté a la pharmacie Becque, au coin da la
rue Racine et de la place de l'Odéon, a été,
après les premiers soins, emmené à dix heures
et demie à 1 hôpital de la Pitié. Quant â ia damo
qui se trouvait avec lui et qui est connu â la
brasserie d’Harcourt sous le nom de Julia, elle
s’en est tirée sans une égralignurc.
Le garçon du restaurant blessé, atteint à ia
tète et aux jambes au moment où il suivait un
couloir voisin de la salle où s'est produite l'ex-
plosion, est un garçon d’extra qui se trouvait
chez. Foyot depuis deux jours seulement. Après
avoir reçu les premiers soins dans une phar-
macie de la rue de Tournon. il a été transporté
â la Charité.
Outre, M. Tailhade et la dame Julia, la salle
contenait quatre autres dîneurs qui n'ont au au-
cun mal. Ils occupaient, il est vrai, des tables
placées assez, loin de celle de M. Tailhade et de
la fenêtre. Il y a donc exactement quatre bles-
sés.
LES CONSTATATIONS
Le préfet de police a été uu des premiers sur
les lieux. Il a été bientôt rejoint par MM. Itoul-
lier. procureur de la République ; Cavard, Cail-
lau, Fédée et le commissaire do police de la
Sorbonne Belouino, bien que le lieu de l’atten-
tat dépende du commissariat de Sainl-Sulpice.
La salle est consignée tandis que ies magis-
trats enquêtent. On commente 1 absence du mi-
nistre de l’intérieur et aussi celle de M. Puyba-
raud, qui a été tout dernièrement attaché â la
prélecture de police, en vue de la surveillance
à exercer sur les anarchistes.
Le plafond de la salle a été criblé de projecti-
les. Les tables non occupées y sont restées ser-
vies et, sur la nappe de l'une d’elles, on voit
encore des tâches de sang. L’odeur d'amande
amère, qui persiste dans la salle d'une façon
très prononcée, a convaincu M. Girard que
1 engin était chargé de dynamite. Cela ressor-
tait d’ailleuis aussi des eflets de l’explosion,
ellets en profondeur, qui sont le caractéristique
de la dynamite. La pierre de la fenêtre a été, en
effet, projetée violemment de l’autre côté de la
rue.
A 11 heures, M. Girard déclare que l'enquête
ne peut se poursuivre efficacement la nuit, et
on renvoie le complément des constatations à
demain, après avoir apposé les scellés.
RÉCIT D'UN TÉMOIN OCULAIRE
M. Faduilbe, étudiant, mange habituellement
chez, un marchand qui se trouve au coin dé la
rue de Vaugirard et de la rue de Condé opposé
au restaurant Foyot. Il y prenait ce soir son
repas au moment de l’explosion, et voioi son
récit ;
« J’étais assis à la première table, tournant
le dos au restaurant Fayot, lorsque, a huit heu-
res et demie, nous fûmes littéralement éblouis
par une lueur très vive ressemblant à une im-
mense flamme de Bengale Une explosion loi
midahle suivit immédiatement. Instinctivement
nous nous précipitâmes sous les tables, tandis
qu'une pluie de verre brisé en miettes tombait
sur nous en couche épaisse.
Tout’le monde attendait une se.conde explo-
sion, et ce ne fut qu’apre» quelques secondes
qu’on se précipita au dehors. Le patron de l’é-
tablissement, qui avait à enté de lui sa fillette
au moment de l’explosion, la lança sur le coup
dans la salle voisine pour la préserver, et a ce
moment les vitres et glaces de cette salle tom-
bèrent en miettes. La tillettc n'a cependant pas
été atteinte.
A ce moment, le patron, croyant que l'explo-
sion avait eu lieu à la terrasse de son calé se
précipita à ce] endroit et saisit a la gorge un
individu qui s'y était fait servir une consomma-
tion, en s'écriant ; « Voilà un individu que je
n’ai jamais vu chez moi l »
» H n'y a ici que des habitués ; or, une mi-
nute avant l’explosion, j'ai vu placer A la ter-
rassa un jeune homme et une jeuue femme, et
on m’a rapporté qu’ils avaient commandé trois
consommations pour eux deux. Je me rappelle |
leur signalement, et je pourrai le communiquer I
a la police, si on le désire. »
AU QUARTIER LATIN
L’émotion a été très grande au quartier Latin
et, dans les cafés du boulevard Saint-Michel,
qui regorgent de consommateurs, on commente
vivement l'attentat, la foule est considérable.
Un journal, le Courrier du Soir, qui a tiré
des éditions supplémentaires, est rapidement
enlevé.
AU SÉNAT
Au palais du Luxembourg, l'émotion a été, on
le pense, également grande, et les questeurs
présets à Paris envoient de temps en temps des
huissiers demander des nouvelles aux magis-
trats. Un renfort d'agents a été introduit dans
. le Luxembourg, oii Ton va redoubler de vigi-
lance.
AUTRES TÉMOINS
Paris, minuit 40.
Naus interrogeons un M. Bandener qui se
trouvait dans la deuxième salle du marchand de
vins, M. Voillaume, séparée de la rue de Condé
par ia pièce où se trouve le comptoir Le dépla-
cement d'air, traversant cette première pièce
passant par une porte entre le comptoir et la
boiserie, est parvenu dans cette seconde salle
avec une telle violence que les glaces très épais-
ses, donnant sur la rue de Vaugirard, ont été
brisées et les éclats projetés à dix mètres.
La jeune tille du marchand de vins a éprouvé
une commotion telle qu elle a été eu proie, pen-
dant une heure, à une crises de larmes que rien
ne pouvait arrêter.
A minuit, nous abordons M. Lagaillarde, com-
missaire de police du quartier, qui nous déclare
qu'il n'y aucune arrestation, aucune piste.
Disons cependant qiAune jeune ouvrière, qui
passait, un peu après huit heures, dans la rue
de Condé, a vu un individu déposant une sorte
de pot de (leurs. Elle lo regardait lairc, lors-
qu’un autre individu, placé un peu plus loin,
ayant i’air de faire le guet, lui fit à plusieurs
reprisas : « Pstt ! pstt ! » comme l’invitant à
s’éloigner.
AU THÉÂTRE DE L’ODÉON
Le théâtre de l’Odéon est à Lente mètres en-
viron du lieu de l’explosion. Circonstance cu-
rieuse, ia détonation n’y a été que très faible-
ment perçue. Il n’y a eu aucune panique; le fait
exact n’a été connu qu’â l’entr’acte ; la repré-
sentation a continué. Seule, une dame, occupant
une loge, s’est retirée en manifestant une
grande frayeur.
Dépêches du matin
'2 II. malin, \
LE ItÉCITDE YUILLAUME
Voici le récit de l’explosion fait par M. Vutl-
taume, qui se trouvait derrière son comptoir
arec sa petite fille. De ce comptoir pur 1er
glaces, on voit parfaitement le restaurant
Foyot :
j’étais en train de verser des consomma-
tions que j'allais siTvir à des clients qui dî-
naient dans un cabinet du 'fond, quand tout
à coup j’aperçus une vice luette comme celle
d'un incendie qui s'allumait subitement.
J'eus tout de suite l’impression que je me
trouvais en présence d’une catastrophe, et,
sans plus réfléchir, l’instinct de la consécra-
tion étant plus fort que la curiosité, j'aban-
donnais et mes verres cl mes bouteilles, j’em-
pniijnai ma fillette à bras lr corps et m'enfuis
avec elle dans la cuisine en criant à mes con-
sommateurs : « Attention ! voilà une bombe I
Tout cela s’est passé naturellement en beau-
coup moins de temps qu'il ne me faut fpour le
raconter.
Nous étions arm és à peine dans lu cuisine
ijunnd une détonation formidable se fit enten-
dre. En même tennis nous ressentions une
dolente commotion suide d'un effroyable
bruit de i/lares brisées, t."était u supposer que
noire maison s'écroulait.
I.c premier moment de frayeur passé, nous
sommes revenus dans la boutique ci nous
avons vu que pas une de nos y lares n’était
restée debout.
LE ItÉCITDE Mlle SI ALItE
De son côté la ma il cesse de M. Tailhade, la
demoiselle Si allie, dame Itoac, a fait |ù un île
nos rédacteurs le récit éuivant :
Nous venions d'entrer, Tailhade et moi,
dans le restaurant par la rue de Tournon et
nous étions assis à In laide que nous occupons
habituellement.
Le garçon avait déjà servi te polaye, quand
la déionutiun retentit, et je fus aveuylec par
une fumée asphyxiante. Notre table a été ren-
versée et moi-même j’étais tombée à terre.C’est
grâce à cette chute que je n’ai pas été blessée,
je n'étais plus dans a trajectoire des halles de
l’engin
Tailhade, gui tenait encore d la main sa
srrdrtle rouge de sang, me criait : « Es-tu
blessée ! » Je lai répondis : Non. Et j’eus la
force de revenir
mais il criait : « Je suis atteint et atteint
mortellement. »
Aidée de quelques personnes, je le condui-
sais moi-meme à la pharmacie Mercier place
de l'Odéon. L'n médecin qui se trouvait déjà
là, constata que Laurant Tailhade était blessé
à l’ttil et avait reçu plusieurs halles dans U
bras-
Quelques instants aprs, M. Taillade a été
conduit à Thôpitul de la Charité.
lit dernier moment, un assure que se bles-
sures ne sont pas mortelles.
1 deux heures, les constatations étaient ter-
minées.
Aucune arrestation u n été opérée.
Quelques personnes prétendent avoir ru
deux femmes suspectes roder autour de l ogot
d partir de sept heures et demie.
Mais la rue de Condé est généralement dé-
serte pendant lu soirée et Ton en est réduit
aux conjectures.
Un individu se serait parait-il, écrié dans
la fouir : « C’est la carte de visite de Paul
Itcclus ! » et aurait disparn. Telle est la dé-
position gui a été faite au commissaire de
police, et qui ne semble pas avoir grande im-
portance.
NOUVEAU TÉMOIGNAGE
2 h. 2â matin.
M. Lagaillarde, commissaire de police, a
entendu à minuit une déposition intéressante
lie M. V..., officier au /or de ligne à Cambrai
en permission à Pans.
f sa sortie du commissariat, nous deman-
dons d cet officier de nuis donner quelques
renseignements. Il s’excuse fort aimablement
de ne pouvoir, étant ilonné sd situation, ré-
pondre à notre désir ; nous lirons pu uvioi
par ailleurs les indications suie iules :
Ce jeune pffieier avait dîné ce soir clicz
Eogut, eu compagnie de ses deux I™''-
quand, au montent de solder l'addition, il vit
entrer un individu dont 1rs allures lui paru
rentsuspectes. Attaldé depots quelques
mites sans rien commander, cet individu dit
à plusieurs reprises : « Que mes mains sont
I sales ! je ne puis vraiment pas dîner ainsi. »
! Finalement il sortait de la pièce arec l'inten-
tion apparente d’aller se lacer les mains. Ou
ne Ta plus reçu.
'2 h. 30 matin.
Un peu après minuit, les autorités se reti-
rent ; les cordons des agents sont rompus, le
public peut circuler ; les curieux passent '<
I repassent devant le heu de I explosion, com-
mentant virement ce nouvel attentat, qn Us
nréroient uétre nus le dernier.
:i h. matin.
Les blessés sont, outre M. taillade et sa
nuiitresse, Mlle Julia Niallie, le garçon I «-
IJnste, an antre garçon nommé Louis Tomaso,
lu caissière de Fagot : une demoiselle Iterthe
Eliatiny et deux étudiants, 1/17. Jobcrl et i'mi-
i-in, giii passaient dans ht rue au,moment l'explosion,
t’es dernier ont des blessures très légères.
7 h 30 malin.
C'est bien îi 8 heures 3.7, hier soir, que
la bombe a fait explosion sur une des fenê-
tres du restaurant l'oyot, au coin des rues
de Tournon et de Vaugirard. en face l’en-
trée principale du Sénat Une dizaine de
personnes étaient à diner.
i II y a huit blessés.
l adhade, journaliste socialiste qui fai-
I sait récemment l'apologie de la dynamite,
a reçu des blessures au visage et au bras.
I.e garçon Chomaso a été blessé à la nui/ue
et dans larégion lombaire Tous deux sont
soignés à l hôpital ée laChrité. Unedemoi-
setle Uebeling, qui passait dans la rue, a
été blessée aux reins ; elle est soignée chc:
elle.
Cinq autres personnes ont reçu des bles-
sures légères, notamment le patron et la
I caissière du restaurant, et un étudiant
I nommé (/ouvert.
Un espère qu aucun des blessée ne suc
combera L'intérieur de la salle est dévasté.
Les vitres des maisons voisines et du kénat
I sonf brisées
L'engin, déposé dans un pot de /leurs,
était une boite de conserves remplie de
dynamite et de clous. On a retrouvé les
débris.
— LONDRES.— L'anarchiste Meunier et
un uulre compagnon ont été arretés hier
soir à Londres, après une vive résistance,
au moment où ils parlaient pour la Del-
gique.
Dépêches da soir
2 h. ôti s.
Lu Préfecture de police ne possède encore
aucun renseignement sur les auteurs de l’ex-
plosion du restaurant Foyot.
I.e préfet de police a conféré avec plusieurs
I commissaires.
V. Girard est allé au restaurant Foyot i>our
I faire de nouvelles constant ions mais, fuir
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