Titre : L'Indépendant des Basses-Pyrénées : paraissant les lundi, mercredi et vendredi ["puis" paraissant tous les jours excepté le dimanche "puis" journal républicain quotidien "puis" le mieux informé des journaux de la région]
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1867-10-16
Contributeur : Garet, Émile (1829-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34416250c
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 octobre 1867 16 octobre 1867
Description : 1867/10/16 (A1,N1). 1867/10/16 (A1,N1).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5222115f
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3218
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2020
f* Année. -A N° I.
15 CENTIMES LE NUMERO
Mercredi 16 octobre refcrf
Abonnements :
5 moi;'. 6 mois. Un an.
Kas-l'yr. et dé|>'* lirait’ 8f 15f 28(
Les autres départ’... 9 IG 30
Les i bonne mm ts datent du l" et du IG
dis chaque mois.
BVBE.illX <
UVK uns CORDELIERS, IMPASSE LA KOI
L’INDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
JP AM AMBRANT AEi'S Lt'IVOf, M SBM CM E O N MT T MX DM KOI
Annonce^:
La ligne MI&SSiïWÉfeix
Réclames
les abonnements et les annonces se
•paient d'avance,
-2 3
BIJREAIJli
RLE DES CORDELIERS, IMPASSE LA FOI
PAU
AU PUBLIC
Il est d’usagc, quand on s’adresse
pour la première fois à un public dont
on recherche l’estime et l’appui, de dé-
clarer qui l’on est et ce que l’on veut.
Lis longs programmes sont générale-
ment. suspects. Quelques mots suffisent
pour beaucoup dire, surtout s’ils sont
sincères.
L’Indépendant sc présente au lecteur
avec un titre intentionnel, très inten-
tionnel, mais qui a besoin d’être défini.
Il ne faut pas que la portée en soit, en
aucun sens, méconnue. Sa signification
exacte, la voici :
Ce journal n'a point d’attache gouver-
u amentale ou administrative. Après six
ans de sollicitations vaincs, il a enfin
obtenu de paraître ; mais, il faut rendre
celte justice à qui de droit : quand on
l’a autorisé, on ne lui a ni posé des
conditions ni môme demandé de pro-
gramme. Rien n’entrave donc ses allures
libres : c’est ce que nous tenons d’abord
à préciser.
D’une autre part, il n’est solidaire
d’aucun parti, d’aucune opinion, dont
il ait à subir les exigences ; il n’est in-
féodé à aucune coterie locale, à aucune
ambition individuelle, dont il ait ac-
cepté la pression. Ce sont là des incon-
vénients de situation, des embarras
permanents contre lesquels il a tenu à
se mettre en garde.
Comme influence, comme idées, com-
me argent, il ne relève donc absolu-
ment de personne. Inde pendant de tout
et île tous, voilà ce qu’il est, et telle est
surtout la pensée qui a présidé à sa
création.
Nous espérons que la valeur de ces
déclarations n’échappera à personne.
D’autres journaux en province por-
tent le même titre. L'Indépendant des
Basses-Pyrénées no s’est impressionné
ni de leur couleur, ni de leur esprit, ni
(le leurs tendances ; il a pris un nom
qui répondait exactement à sa pensée
dominante; il pourra, selon les cas,
marcher de front avec eux ; il ne prend
pas un rang à la file
Il ne fera pas ce qu’on appelle de
l'opinion systématique ; il blâmera et il
combattra, quand il faudra blâmer et
combattre, quand la vérité, qu’il re-
cherchera toujours, le lui commandera.
Et dans ces cas, on peut en être sûr, il
se prononcera sans timidité ni faiblesse.
Comme aussi, il saura approuver et louer,
quand le sentiment de justice, dont il est
pénétré, lui en fera un devoir. Et dans
ces cas, espérons-le, il saura s'expri-
mer en termes dignes.
Est-il donc si difficile, d’ailleurs, de
suivre une ligne si simple sous l’égide
delà simple honnêteté ?
lotre programme politique se résu-
meen peu de mots. Ce que nous vou-
lons, ce que nous appellerons de toute
notiu énergie, c’est le rétablissement
sincire d’un régime libéral qui n’est
plus une espérance, puisqu’il est déjà
une promesse. Dans le retour de ce ré-
giraejaous voyons ce que chacun doit y
voir, .près d’instructives épreuves, l’a-
paisenent, la sécurité et la grandeur du
pays. lu reste, quels que soient les évè-
nomens prochains, quelles que soient
les eon-.cssions ou les résistances im-
médiaUj, nous croyons que le passé ne
restera pas sans enseignement* et que
la voie tu progrès ne tardera pas à se
rouvrir toute large. Nous croyons mê-
me que l'heure approche où deux vieux
mots de notre langue politique, qui de-
puis longtemps semblent s’exclure l’un
l’autre et qui pourtant ne furent pas
toujours ennemis, s’uniront de nouveau
dans une harmonie définitive, et qu’on
pourra les employer encore dans cette
formule redevenue sérieuse et exacte :
ordre et liberté. Telle est notre foi po-
litique. Rien de plus, rien de moins.
Paut-il ajouter que Y Indépendant re-
cherchera toujours la modération du
langage, qui est le meilleur passeport
des idées consciencieuses; qu’il s’effor-
cera d associer le respect des personnes
au respect des convenances, quels que
soient les adversaires, grands ou petits,
qu’il ait à combattre? Nous n’avons
guère besoin, sans doute, d’émettre de
telles assurances.
Ce que nous tenons enfin à bien affir-
mer, c’est ce passage de la circulaire
qui a précédé l’apparition de Y Indépen-
dant :
" Les intérêts locaux trouveront en
lui un organe dévoué, impartial et fer-
me, une tribune ouverte à toute idée
utile, à toute réclamation fondée, à
toute discussion sérieuse et digne de
l’attention publique. »
Des questions locales, qu’elies se rat-
tachent au département ou à la commu-
ne, sont celles qui touchent déplus près
a 1 intérêt individuel ; ce sont celles, il
faut le dire, vers lesquelles la province
se sent de plus en plus attirée. Elles
ont déterminé, depuis un certain temps,
une évolution marquée dans les esprits.
Le cri de décentralisation, qui est sorti
de partout, a témoigné des besoins nou-
veaux de la vio municipale, et le gou-
vernement y a répondu en réalisant
d’importantes réformes administratives.
Rien qu'il reste à espérer une satisfac-
tion plus ample des aspirations légiti-
mes du i>ays, il fautsavoir, en attendant,
prendre et appliquer avec fruit ce que
nous offrent ces réformes récentes. Dans
ces vues, notre publicité est acquise aux
questions départementales et commu-
nales. Nous ferons accueil même aux
idées contraires aux nôtres, sachant
bien que ni un homme ni un groupe
d’hommes, par cela seul qu’ils ont
une presse en main, ne peuvent se
tlatter d’être en possession exclusive
de la vérité, nous réservant d’ail-
leurs de faire tous, nos efforts pour
rattacher le public à nos préférences.
En tout cas, nous avons et nous avons
oujours eu une conviction profonde :
c’est que la discussion contradictoire
par la voie de la presse, pour pieu qu’on
sache la dégager du parti-pris absolu et
de la passion irritante, pour peu qu’elle
soit dirigée par des intentions droites
et un suffisant esprit d’impartialité, ne
peut jamais avoir que des résultats fé-
conds pour la chose publique. Désireux
d’atteindre ces résultats, nous nous ef-
forcerons toujours d’imprimer aux dis-
cussions qui trouveront place dans nos
colonnes, le mouvement mesuré et les
dlurcs sages que nous venons d’indi-
quer.
Tel est Y Indépendant à l’heure où il
naît. Autant qu’il est permis à une vo-
onté humaine d’affirmer sa persistance,
'Indépendant restera co qu’il est à son
premier jour.
Le rédacteur en chef gérant,
EMILE GARET.
La situation politique
Au moment où ce journal paraît
pour la première fois, la situation po-
litique de la France se présente sous
un double aspect, empreint d’une dou-
ble gravité, au point de vue des ques-
tions extérieures et (les ques tions inté-
rieures. L’heure est solennelle, per-
sonne ne se le dissimule; les points
noirs subsistent, comme il y a deux
mois, et la sagesse des gouvernants se
trouve aux prises avec des conjonctu-
res difficiles.
A l’extérieur, à part la question ro-
maine qui tend de plus en plus à se
localiser sans so résoudre, c'est tou-
jours l’Europe centrale qui est l’objec-
! tif de toutes les inquiétudes. L’ambi-
tion de la Prusse, jusqu'à un certain
point légitime en tant qu’elle assure
une oeuvre éminemment nationale, a
réalisé jusqu’à présent, par la force,
l’absorption de l’Allemagne du nord,
et la ligne du Mein sc présente, comme
un Rubicon facile, au-devant de scs
impatiences. Mais dirigée par un
homme aussi heureux qu’habile dans
ses conceptions, la Prusse n’agit et ne
veut agir sur l’Allemagne du sud que
par la contagion de l’idée, et l’heure
approche où la Bavière, le Wurtemberg
et Bade consommeront, par des actes
spontanés, l’unité poursuivie par le
Cavour prussien.
Qui peut ou doit so préoccuper de
cette situation jusqu’à méditer une
immixtion, une ingérence, contre la-
quelle l’Allemagne tout entière pro-
teste avec une significative énergie?
Soraitrcc l'Angleterre, qui, depuis
quelques années, se déshabitue pour
ainsi dire de son rôle passé, se désin-
téresse de plus en plus de la politique
continentale, dirige de tous côtés des
vues conciliantes, ménage avec un
soin jaloux le but éternel do sa poli-
tique, c'est-à-dire son intérêt commer-
cial et industriel, et donne l’exemple
au monde des grandes réformes inté-
rieures opérées, sans secousses violen-
tes, par l’adhésion intelligente des
forces modératrices du pays?
Serait-ce l’Espagne, qui se consume
en agitations stériles et en réactions <
immodérées, et ne participe pour ainsi
dire plus à ce qu’on appelle encore,
par un singulier euphémisme, le con-
cert européen?
Serait-ce l’Italie, qui poursuit tou-
jours, avec ou sans Garibaldi, la diffi- 1
cile conquête de sa capitale définitive, (
et que le désarroi complet de ses finan- j
ces condamne à la paix vis-à-vis de i
l’étranger, sous peine de ruine finale? i
Serait-ce l’Autriche, qui, pur un pro- i
digieux retour sur elle-même, a pu i
échapper à la désagrégation. l’Autri- i
che, que l’abnégation résignt c a rote- <
nue sur le penchant de l’abîme, et qui «
en a pour longtemps à cicatriser ses 1
plaies, sans chercher à sc créer des i
revanches impossibles ? <
Serait-ce la Russie, dont la politique c
mystérieuse semble adopter les allures t
de l’anciomic Albion, et qu’on dirait i
uniquement occupée à attise r des fo- i
yers de rébellion tout autour d a malade j
de Constantinople, à poursuivre sans 1
répit un rêve que l’avenir seul cléclarera 1
chimérique ou fondé ? La^tussie, à en r
juger du moins par ses adules, est i
assurément des cinq grancR' nations 1
celle que préoccupe le moins l’unité i
germanique. Peut-être même lui four- d
nit-elle un discret appui, sauf à chan- c
ger de tactique quand aura sonné pour p
elle, au gré de son ambition l’heure i
do l’unité Slave, avec toutes ses consé- li
quonces. d
Serait-ce enfin la France? Qi toi qu'en I
disent les Allemands, qui noun jugent b
sur de faux rapports ou sur de fausses li
apparences, nous ne sommes plus les
Français d’iéna, pas plus que nous ne
voulons être les Français de Leipzig.
La France de nos jours n’est pas pré-
cisément insensible aux chatouille-
ments de la gloire, mais on a beau dire,
elle ne se passionne plus pour le granc
jeu des batailles, et, pourvu que l’hon-
neur soit sauf, elle laissera volontiers
se rouiller son épée. Sera-ce donc la
France qui voudra, bon gré malgré,
empêcher en Allemagne l’accomplis-
sement de cette oeuvre d’unification
qu’elle a approuvée en Italie? La France
peut-ella redouter beaucoup l'agglo-
mération nationale qui se forme à ses
portes du nord-est, quand elle n’a pas
redouté le moins du monde l’agglomé-
ration nationale qui sc forme à ses
portes du sud-est? Le danger sera-t-il
si formidable au nord-est, parce que
depuis Bâle jusqu'au confluent de la
Sarre et de la Moselle ce seront les fils
de Blücher qui sc camperont en maî-
tres, et parce que, en face de 40 mil-
lions de Français, ce seront les forces
de 37 millions de Prussiens-Allemands
qui menaceront ou no menaceront pas
Metz et Béfort? Ou bien enfin manque-
t-il absolument quelque chose à notre
propre agglomération française, et la
ligne du Rhin, dont la diplomatie oc-
culté paraît nous avoir frustrés, doit-
elle être conquise de haute lutte sur
un peuple enfiévré de son esprit na-
tional?
A ces questions, dont l’actualité
semble se perpétuer, le pays tout en-
tier a déjà répondu. A un gouverne-
ment qui s’est donné pour maxime ,
sinon pour règle absolue, d’écouter
la grande voix de l’opinion publique,
cette grande voix ne cesse de deman-
der la paix. Conciliera-t-il ses vues per-
sonnelles avec le voeu national? Per-
sistera-t-il avec résolution à ne point
se détourner de la paix et de ses gloires
fécondes ‘l Nous le [désirons pour lui
comme pour nous. Voilà où nous en
sommes pour la question extérieure.
A l’intérieur, le mot de la situation
réside toujours dans un fait, et ce fait
c’est ce qu’on a si justement appelé la
trêve du milliard. Il y a trois mois,
M. Berryer faisait remarquer au corps
législatif qu'on 1851, époque autre-
ment agitée, l’encaisse de la banque
n'était que de cinq à six cents millions.
Rapprochement singulièrement signi-
ficatif! Le milliard craintif, qui se
sache aujourd’hui, que veut-il dire
sinon : malaise, inquiétude, méfiance,
insécurité? Le gouvernement proteste
le ses désirs de paix et la confiance
ne renaît pas. L’opinion qui calcule
sc redit avec une obstination que rien
l’ébranle: ce n’est pas le pays qui
îst nanti du droit de paix ou de guerre,
it tel ou tel revirement imprévu de
a politique et des intentions du pou-
voir personnel peut nous ramener aux
:ollisions sanglantes. Aussi le capital
£ui jadis , recherchant la sécurité ,
rouva des garanties dans le gouver-
lement personnel, le capital dont les
dlures, quoi qu’on fasse, seront tou-
ours le meilleur des thermomètres de
'opinion publique, désire aujourd'hui
e retour sincère aux pratiques libé-
ales et constitutionnelles. Il réclame
»our le pays une part plus large dans
a direction de ses destinées. Que faut-
l donc pour remplir ce voeu si naturel
lans un pays qui s’appelle la France,
t sous un prince dont M. Rouher a
iu dire, le 15septembre dernier : « Pour
ai, dès le jour où la nation unanime
ai a confié le pouvoir souverain, l’or-
re a été le moyen, la liberté le but.
<’oeuvre glorieuse qu’il a voulu fonder,
i base sur laquelle il a voulu asseoir
i dynastie, a été l’empira démocrati-
que et libéral »
Ce qu’il faut tout simplement, c’est
que le programme libéral du 19 jan-
vier se traduise en une liberté qui ne
soit pas marchandée ; que le gouver-
nement et la partie de la chambre
qui fait pour ainsi dire corps avec lui,
se décident à rendre aux Français
de 1867 ce que tant de nos voisins,
Anglais, Belges, Allemands, Danois,
Suisses, Italiens, Portugais, possèdent
avec une entière securité. Mal ira si à
cette confiance du pouvoir le pays ne
répond point par cette autre confiance
qui tire l’argent peureux de son immo-
bilité.
Que le gouvernement et le pays s’as-
socient dans cette pensée : occupons-
nous un peu plus de nous-mêmes et
uu peu moins des autres, et la France
libérale, qui s’affirme aujourd’hui par
masses compactes, réalisera avec cal-
me , avec maturité, tous les progrès
qui nous manquent encore ; elle re-
prendra en Europe, par l’influeDce de
ses idées et de son exemple, bien
mieux que par ses engins de guerre, le
rang qui lui appartient par droit d’aî-
nesse , et qu’elle n'a que trop jierdu.
Eu résumé, nous traversons une
crise. L’opinion émue en fournit la
solution. Elle est dans ce cri à peu près
unanime:’que le gouvernement arbore
sans retard, sans hésitation, sans fai-
blesse , le seul drapeau qui rallie au-
jourd’hui tous les esprits sages, et sur
lequel le patriotisme le plus vrai inscrit
ces seuls mots : Paix et liberté.
EMILE GARET.
L'Indépendant doune aujourd’hui sa
première correspondance particulière
de Paris.
Il publiera très prochainement une
correspondance de Madrid hebdoma-
daire et spécialement rédigée pour lui.
Il publiera aussi très prochainement
une correspondance particulière de
Montevideo et Buenos-Ayres, corres-
pondance de quinzaine et spécialement
écrite pour nos contrées.
CormpotKfflnrr iiartieutière
I)E L'INDÉPENDANT.
Nous résumons comme suit notre corres-
pondance de ce jour :
Paris, 15 octobre.
Au moment où je vous écris cette pre-
mière lettre, il ne se passe aucun fait im-
portant dans le monde politique. Ni à l’in-
térieur, ni à l’extérieur, on ne trouve rien
qui fasse évènement. De sérieux, de redou-
tables problèmes préoccupent et inquiètent
l’opinion publique, mais ils se sont passés
pour la plupart à une époque qui remonte
déjà loin de nous. On les discute néanmoins,
on ne cesse pas un seul jour d’en faire le
sujet de tous les entretiens dans les salons,
dans la presse, à la bourse, et eu général
dans tous les lieux de réunion, car il semble
en ce moment que leur solution approche,
espérée par les uns, redoutée par les autres,
selon ce qu’elle sera, ou selon ce que cha-
cun prévoit qu’elle doit être. Sera-ce La paix,
sera-ce la guerre? Voilà ce que sc demande
avec une anxiété croissante , non seulement
le monde politique, mais encore et surtout
cette, immense portion du publie , qui, bien
que complètement innocente de toute politi-
que ,bonne ou mauvaise, ne semble laite que
pour en subir les conséquences. >
La guerre est la Solution la plus probable.
Non qu’elle ait plus.de partisans que la paix
parmi les publieisfes et les hommes d’état,
mais elle en a au moins autant, et ccttc
égalité est déjà trop significative. Et puis lo
gouvernement, qui parait inclinera la paix,
n’a fait jusqu’à ce jour aucune déclaration
officielle qu’on puisse juger vraiment décisive,'
et qui soit de nature à rassurer complète-
ment les amis de la paix. Quant à ce que
publient les organes officieux ou semi-officiels,
tout le monde «ait qu’il n’y a pas à en tenir
compte. Ne comprend-on pas d’aiilcurs,
que le gouvernement, dominé par les évène-
ments accomplis l'année dernière et depuis,
ne possède plus une entière liberté d’action?
La situation n’est pas, ne peut pas être in
15 CENTIMES LE NUMERO
Mercredi 16 octobre refcrf
Abonnements :
5 moi;'. 6 mois. Un an.
Kas-l'yr. et dé|>'* lirait’ 8f 15f 28(
Les autres départ’... 9 IG 30
Les i bonne mm ts datent du l" et du IG
dis chaque mois.
BVBE.illX <
UVK uns CORDELIERS, IMPASSE LA KOI
L’INDÉPENDANT
DES BASSES-PYRÉNÉES
JP AM AMBRANT AEi'S Lt'IVOf, M SBM CM E O N MT T MX DM KOI
Annonce^:
La ligne MI&SSiïWÉfeix
Réclames
les abonnements et les annonces se
•paient d'avance,
-2 3
BIJREAIJli
RLE DES CORDELIERS, IMPASSE LA FOI
PAU
AU PUBLIC
Il est d’usagc, quand on s’adresse
pour la première fois à un public dont
on recherche l’estime et l’appui, de dé-
clarer qui l’on est et ce que l’on veut.
Lis longs programmes sont générale-
ment. suspects. Quelques mots suffisent
pour beaucoup dire, surtout s’ils sont
sincères.
L’Indépendant sc présente au lecteur
avec un titre intentionnel, très inten-
tionnel, mais qui a besoin d’être défini.
Il ne faut pas que la portée en soit, en
aucun sens, méconnue. Sa signification
exacte, la voici :
Ce journal n'a point d’attache gouver-
u amentale ou administrative. Après six
ans de sollicitations vaincs, il a enfin
obtenu de paraître ; mais, il faut rendre
celte justice à qui de droit : quand on
l’a autorisé, on ne lui a ni posé des
conditions ni môme demandé de pro-
gramme. Rien n’entrave donc ses allures
libres : c’est ce que nous tenons d’abord
à préciser.
D’une autre part, il n’est solidaire
d’aucun parti, d’aucune opinion, dont
il ait à subir les exigences ; il n’est in-
féodé à aucune coterie locale, à aucune
ambition individuelle, dont il ait ac-
cepté la pression. Ce sont là des incon-
vénients de situation, des embarras
permanents contre lesquels il a tenu à
se mettre en garde.
Comme influence, comme idées, com-
me argent, il ne relève donc absolu-
ment de personne. Inde pendant de tout
et île tous, voilà ce qu’il est, et telle est
surtout la pensée qui a présidé à sa
création.
Nous espérons que la valeur de ces
déclarations n’échappera à personne.
D’autres journaux en province por-
tent le même titre. L'Indépendant des
Basses-Pyrénées no s’est impressionné
ni de leur couleur, ni de leur esprit, ni
(le leurs tendances ; il a pris un nom
qui répondait exactement à sa pensée
dominante; il pourra, selon les cas,
marcher de front avec eux ; il ne prend
pas un rang à la file
Il ne fera pas ce qu’on appelle de
l'opinion systématique ; il blâmera et il
combattra, quand il faudra blâmer et
combattre, quand la vérité, qu’il re-
cherchera toujours, le lui commandera.
Et dans ces cas, on peut en être sûr, il
se prononcera sans timidité ni faiblesse.
Comme aussi, il saura approuver et louer,
quand le sentiment de justice, dont il est
pénétré, lui en fera un devoir. Et dans
ces cas, espérons-le, il saura s'expri-
mer en termes dignes.
Est-il donc si difficile, d’ailleurs, de
suivre une ligne si simple sous l’égide
delà simple honnêteté ?
lotre programme politique se résu-
meen peu de mots. Ce que nous vou-
lons, ce que nous appellerons de toute
notiu énergie, c’est le rétablissement
sincire d’un régime libéral qui n’est
plus une espérance, puisqu’il est déjà
une promesse. Dans le retour de ce ré-
giraejaous voyons ce que chacun doit y
voir, .près d’instructives épreuves, l’a-
paisenent, la sécurité et la grandeur du
pays. lu reste, quels que soient les évè-
nomens prochains, quelles que soient
les eon-.cssions ou les résistances im-
médiaUj, nous croyons que le passé ne
restera pas sans enseignement* et que
la voie tu progrès ne tardera pas à se
rouvrir toute large. Nous croyons mê-
me que l'heure approche où deux vieux
mots de notre langue politique, qui de-
puis longtemps semblent s’exclure l’un
l’autre et qui pourtant ne furent pas
toujours ennemis, s’uniront de nouveau
dans une harmonie définitive, et qu’on
pourra les employer encore dans cette
formule redevenue sérieuse et exacte :
ordre et liberté. Telle est notre foi po-
litique. Rien de plus, rien de moins.
Paut-il ajouter que Y Indépendant re-
cherchera toujours la modération du
langage, qui est le meilleur passeport
des idées consciencieuses; qu’il s’effor-
cera d associer le respect des personnes
au respect des convenances, quels que
soient les adversaires, grands ou petits,
qu’il ait à combattre? Nous n’avons
guère besoin, sans doute, d’émettre de
telles assurances.
Ce que nous tenons enfin à bien affir-
mer, c’est ce passage de la circulaire
qui a précédé l’apparition de Y Indépen-
dant :
" Les intérêts locaux trouveront en
lui un organe dévoué, impartial et fer-
me, une tribune ouverte à toute idée
utile, à toute réclamation fondée, à
toute discussion sérieuse et digne de
l’attention publique. »
Des questions locales, qu’elies se rat-
tachent au département ou à la commu-
ne, sont celles qui touchent déplus près
a 1 intérêt individuel ; ce sont celles, il
faut le dire, vers lesquelles la province
se sent de plus en plus attirée. Elles
ont déterminé, depuis un certain temps,
une évolution marquée dans les esprits.
Le cri de décentralisation, qui est sorti
de partout, a témoigné des besoins nou-
veaux de la vio municipale, et le gou-
vernement y a répondu en réalisant
d’importantes réformes administratives.
Rien qu'il reste à espérer une satisfac-
tion plus ample des aspirations légiti-
mes du i>ays, il fautsavoir, en attendant,
prendre et appliquer avec fruit ce que
nous offrent ces réformes récentes. Dans
ces vues, notre publicité est acquise aux
questions départementales et commu-
nales. Nous ferons accueil même aux
idées contraires aux nôtres, sachant
bien que ni un homme ni un groupe
d’hommes, par cela seul qu’ils ont
une presse en main, ne peuvent se
tlatter d’être en possession exclusive
de la vérité, nous réservant d’ail-
leurs de faire tous, nos efforts pour
rattacher le public à nos préférences.
En tout cas, nous avons et nous avons
oujours eu une conviction profonde :
c’est que la discussion contradictoire
par la voie de la presse, pour pieu qu’on
sache la dégager du parti-pris absolu et
de la passion irritante, pour peu qu’elle
soit dirigée par des intentions droites
et un suffisant esprit d’impartialité, ne
peut jamais avoir que des résultats fé-
conds pour la chose publique. Désireux
d’atteindre ces résultats, nous nous ef-
forcerons toujours d’imprimer aux dis-
cussions qui trouveront place dans nos
colonnes, le mouvement mesuré et les
dlurcs sages que nous venons d’indi-
quer.
Tel est Y Indépendant à l’heure où il
naît. Autant qu’il est permis à une vo-
onté humaine d’affirmer sa persistance,
'Indépendant restera co qu’il est à son
premier jour.
Le rédacteur en chef gérant,
EMILE GARET.
La situation politique
Au moment où ce journal paraît
pour la première fois, la situation po-
litique de la France se présente sous
un double aspect, empreint d’une dou-
ble gravité, au point de vue des ques-
tions extérieures et (les ques tions inté-
rieures. L’heure est solennelle, per-
sonne ne se le dissimule; les points
noirs subsistent, comme il y a deux
mois, et la sagesse des gouvernants se
trouve aux prises avec des conjonctu-
res difficiles.
A l’extérieur, à part la question ro-
maine qui tend de plus en plus à se
localiser sans so résoudre, c'est tou-
jours l’Europe centrale qui est l’objec-
! tif de toutes les inquiétudes. L’ambi-
tion de la Prusse, jusqu'à un certain
point légitime en tant qu’elle assure
une oeuvre éminemment nationale, a
réalisé jusqu’à présent, par la force,
l’absorption de l’Allemagne du nord,
et la ligne du Mein sc présente, comme
un Rubicon facile, au-devant de scs
impatiences. Mais dirigée par un
homme aussi heureux qu’habile dans
ses conceptions, la Prusse n’agit et ne
veut agir sur l’Allemagne du sud que
par la contagion de l’idée, et l’heure
approche où la Bavière, le Wurtemberg
et Bade consommeront, par des actes
spontanés, l’unité poursuivie par le
Cavour prussien.
Qui peut ou doit so préoccuper de
cette situation jusqu’à méditer une
immixtion, une ingérence, contre la-
quelle l’Allemagne tout entière pro-
teste avec une significative énergie?
Soraitrcc l'Angleterre, qui, depuis
quelques années, se déshabitue pour
ainsi dire de son rôle passé, se désin-
téresse de plus en plus de la politique
continentale, dirige de tous côtés des
vues conciliantes, ménage avec un
soin jaloux le but éternel do sa poli-
tique, c'est-à-dire son intérêt commer-
cial et industriel, et donne l’exemple
au monde des grandes réformes inté-
rieures opérées, sans secousses violen-
tes, par l’adhésion intelligente des
forces modératrices du pays?
Serait-ce l’Espagne, qui se consume
en agitations stériles et en réactions <
immodérées, et ne participe pour ainsi
dire plus à ce qu’on appelle encore,
par un singulier euphémisme, le con-
cert européen?
Serait-ce l’Italie, qui poursuit tou-
jours, avec ou sans Garibaldi, la diffi- 1
cile conquête de sa capitale définitive, (
et que le désarroi complet de ses finan- j
ces condamne à la paix vis-à-vis de i
l’étranger, sous peine de ruine finale? i
Serait-ce l’Autriche, qui, pur un pro- i
digieux retour sur elle-même, a pu i
échapper à la désagrégation. l’Autri- i
che, que l’abnégation résignt c a rote- <
nue sur le penchant de l’abîme, et qui «
en a pour longtemps à cicatriser ses 1
plaies, sans chercher à sc créer des i
revanches impossibles ? <
Serait-ce la Russie, dont la politique c
mystérieuse semble adopter les allures t
de l’anciomic Albion, et qu’on dirait i
uniquement occupée à attise r des fo- i
yers de rébellion tout autour d a malade j
de Constantinople, à poursuivre sans 1
répit un rêve que l’avenir seul cléclarera 1
chimérique ou fondé ? La^tussie, à en r
juger du moins par ses adules, est i
assurément des cinq grancR' nations 1
celle que préoccupe le moins l’unité i
germanique. Peut-être même lui four- d
nit-elle un discret appui, sauf à chan- c
ger de tactique quand aura sonné pour p
elle, au gré de son ambition l’heure i
do l’unité Slave, avec toutes ses consé- li
quonces. d
Serait-ce enfin la France? Qi toi qu'en I
disent les Allemands, qui noun jugent b
sur de faux rapports ou sur de fausses li
apparences, nous ne sommes plus les
Français d’iéna, pas plus que nous ne
voulons être les Français de Leipzig.
La France de nos jours n’est pas pré-
cisément insensible aux chatouille-
ments de la gloire, mais on a beau dire,
elle ne se passionne plus pour le granc
jeu des batailles, et, pourvu que l’hon-
neur soit sauf, elle laissera volontiers
se rouiller son épée. Sera-ce donc la
France qui voudra, bon gré malgré,
empêcher en Allemagne l’accomplis-
sement de cette oeuvre d’unification
qu’elle a approuvée en Italie? La France
peut-ella redouter beaucoup l'agglo-
mération nationale qui se forme à ses
portes du nord-est, quand elle n’a pas
redouté le moins du monde l’agglomé-
ration nationale qui sc forme à ses
portes du sud-est? Le danger sera-t-il
si formidable au nord-est, parce que
depuis Bâle jusqu'au confluent de la
Sarre et de la Moselle ce seront les fils
de Blücher qui sc camperont en maî-
tres, et parce que, en face de 40 mil-
lions de Français, ce seront les forces
de 37 millions de Prussiens-Allemands
qui menaceront ou no menaceront pas
Metz et Béfort? Ou bien enfin manque-
t-il absolument quelque chose à notre
propre agglomération française, et la
ligne du Rhin, dont la diplomatie oc-
culté paraît nous avoir frustrés, doit-
elle être conquise de haute lutte sur
un peuple enfiévré de son esprit na-
tional?
A ces questions, dont l’actualité
semble se perpétuer, le pays tout en-
tier a déjà répondu. A un gouverne-
ment qui s’est donné pour maxime ,
sinon pour règle absolue, d’écouter
la grande voix de l’opinion publique,
cette grande voix ne cesse de deman-
der la paix. Conciliera-t-il ses vues per-
sonnelles avec le voeu national? Per-
sistera-t-il avec résolution à ne point
se détourner de la paix et de ses gloires
fécondes ‘l Nous le [désirons pour lui
comme pour nous. Voilà où nous en
sommes pour la question extérieure.
A l’intérieur, le mot de la situation
réside toujours dans un fait, et ce fait
c’est ce qu’on a si justement appelé la
trêve du milliard. Il y a trois mois,
M. Berryer faisait remarquer au corps
législatif qu'on 1851, époque autre-
ment agitée, l’encaisse de la banque
n'était que de cinq à six cents millions.
Rapprochement singulièrement signi-
ficatif! Le milliard craintif, qui se
sache aujourd’hui, que veut-il dire
sinon : malaise, inquiétude, méfiance,
insécurité? Le gouvernement proteste
le ses désirs de paix et la confiance
ne renaît pas. L’opinion qui calcule
sc redit avec une obstination que rien
l’ébranle: ce n’est pas le pays qui
îst nanti du droit de paix ou de guerre,
it tel ou tel revirement imprévu de
a politique et des intentions du pou-
voir personnel peut nous ramener aux
:ollisions sanglantes. Aussi le capital
£ui jadis , recherchant la sécurité ,
rouva des garanties dans le gouver-
lement personnel, le capital dont les
dlures, quoi qu’on fasse, seront tou-
ours le meilleur des thermomètres de
'opinion publique, désire aujourd'hui
e retour sincère aux pratiques libé-
ales et constitutionnelles. Il réclame
»our le pays une part plus large dans
a direction de ses destinées. Que faut-
l donc pour remplir ce voeu si naturel
lans un pays qui s’appelle la France,
t sous un prince dont M. Rouher a
iu dire, le 15septembre dernier : « Pour
ai, dès le jour où la nation unanime
ai a confié le pouvoir souverain, l’or-
re a été le moyen, la liberté le but.
<’oeuvre glorieuse qu’il a voulu fonder,
i base sur laquelle il a voulu asseoir
i dynastie, a été l’empira démocrati-
que et libéral »
Ce qu’il faut tout simplement, c’est
que le programme libéral du 19 jan-
vier se traduise en une liberté qui ne
soit pas marchandée ; que le gouver-
nement et la partie de la chambre
qui fait pour ainsi dire corps avec lui,
se décident à rendre aux Français
de 1867 ce que tant de nos voisins,
Anglais, Belges, Allemands, Danois,
Suisses, Italiens, Portugais, possèdent
avec une entière securité. Mal ira si à
cette confiance du pouvoir le pays ne
répond point par cette autre confiance
qui tire l’argent peureux de son immo-
bilité.
Que le gouvernement et le pays s’as-
socient dans cette pensée : occupons-
nous un peu plus de nous-mêmes et
uu peu moins des autres, et la France
libérale, qui s’affirme aujourd’hui par
masses compactes, réalisera avec cal-
me , avec maturité, tous les progrès
qui nous manquent encore ; elle re-
prendra en Europe, par l’influeDce de
ses idées et de son exemple, bien
mieux que par ses engins de guerre, le
rang qui lui appartient par droit d’aî-
nesse , et qu’elle n'a que trop jierdu.
Eu résumé, nous traversons une
crise. L’opinion émue en fournit la
solution. Elle est dans ce cri à peu près
unanime:’que le gouvernement arbore
sans retard, sans hésitation, sans fai-
blesse , le seul drapeau qui rallie au-
jourd’hui tous les esprits sages, et sur
lequel le patriotisme le plus vrai inscrit
ces seuls mots : Paix et liberté.
EMILE GARET.
L'Indépendant doune aujourd’hui sa
première correspondance particulière
de Paris.
Il publiera très prochainement une
correspondance de Madrid hebdoma-
daire et spécialement rédigée pour lui.
Il publiera aussi très prochainement
une correspondance particulière de
Montevideo et Buenos-Ayres, corres-
pondance de quinzaine et spécialement
écrite pour nos contrées.
CormpotKfflnrr iiartieutière
I)E L'INDÉPENDANT.
Nous résumons comme suit notre corres-
pondance de ce jour :
Paris, 15 octobre.
Au moment où je vous écris cette pre-
mière lettre, il ne se passe aucun fait im-
portant dans le monde politique. Ni à l’in-
térieur, ni à l’extérieur, on ne trouve rien
qui fasse évènement. De sérieux, de redou-
tables problèmes préoccupent et inquiètent
l’opinion publique, mais ils se sont passés
pour la plupart à une époque qui remonte
déjà loin de nous. On les discute néanmoins,
on ne cesse pas un seul jour d’en faire le
sujet de tous les entretiens dans les salons,
dans la presse, à la bourse, et eu général
dans tous les lieux de réunion, car il semble
en ce moment que leur solution approche,
espérée par les uns, redoutée par les autres,
selon ce qu’elle sera, ou selon ce que cha-
cun prévoit qu’elle doit être. Sera-ce La paix,
sera-ce la guerre? Voilà ce que sc demande
avec une anxiété croissante , non seulement
le monde politique, mais encore et surtout
cette, immense portion du publie , qui, bien
que complètement innocente de toute politi-
que ,bonne ou mauvaise, ne semble laite que
pour en subir les conséquences. >
La guerre est la Solution la plus probable.
Non qu’elle ait plus.de partisans que la paix
parmi les publieisfes et les hommes d’état,
mais elle en a au moins autant, et ccttc
égalité est déjà trop significative. Et puis lo
gouvernement, qui parait inclinera la paix,
n’a fait jusqu’à ce jour aucune déclaration
officielle qu’on puisse juger vraiment décisive,'
et qui soit de nature à rassurer complète-
ment les amis de la paix. Quant à ce que
publient les organes officieux ou semi-officiels,
tout le monde «ait qu’il n’y a pas à en tenir
compte. Ne comprend-on pas d’aiilcurs,
que le gouvernement, dominé par les évène-
ments accomplis l'année dernière et depuis,
ne possède plus une entière liberté d’action?
La situation n’est pas, ne peut pas être in
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.54%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.54%.
- Collections numériques similaires Moncada Moncada /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Moncada" or dc.contributor adj "Moncada")
- Auteurs similaires Moncada Moncada /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Moncada" or dc.contributor adj "Moncada")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5222115f/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5222115f/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5222115f/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5222115f/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5222115f
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5222115f
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5222115f/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest