Titre : Pau-Pyrénées : hebdomadaire paraissant le jeudi
Éditeur : [s.n.] (Pau)
Date d'édition : 1921-08-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32834294b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 août 1921 13 août 1921
Description : 1921/08/13 (A1,N43). 1921/08/13 (A1,N43).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG64 Collection numérique : BIPFPIG64
Description : Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau) Collection numérique : Bibliothèque Pireneas (Pau)
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k52201508
Source : Bibliothèque patrimoniale de Pau, Ee 3161
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/02/2020
REDACTION & ADMINISTRATION :
Il Rue des Coi deliers, PAU — Téléphoné * 4-40
Rédacteur en Chef : Paul DUBIÉ
« Dans le lointain, les Pyrénées bleuâtres semblent une traînée de nuages ; ...à cette distance, les formes
s’adoucissent, les couleurs se fondent ; les Pvrenées ne sont que la bordure gracieuse d'un paysage riant et d 'un
ciel magnifique. Rien d’imposant ni de sévère ; la beauté ici est sereine, et le plaisir est pur. »
TAINE, (Voyage aux Pyrenccs — Pau. p. 119)
HEBDOMADAIRE, PARAISSANT LE SAMEDI
1 Pau et Départements limitrophe?
•\BONNEMENTS . 4 4 rv ‘
r Autres Departements et r.trançer
18 f *
20 *
Une Cause célèbre du Midi
Noire collaborateur Armand Praviel achève de
publier, dans la Revue de France (T, avenue de
l’Observatoire, Parts, VI*), un original ouvrage
qui a excité une grande curiosité : /'Assassinat de
M. Fualdès. Il veut bien nous donner sur cette
oeuvre nouvelle, qui paraîtra en Octobre à la
Maison Perrin, les précisions suivantes :
Il y a fort longtemps que je m’intéresse à
l’Affaire Fualdès, comme à toutes les gran
des affaires criminelles. Elles ont toujours été
horriblement mal présentées : sinon, quel ro
man de Conan Doyle dépasserait en intérêt
ces drames vécus, ces exemples de psycholo
gie d’autant plus saisissants qu’ils ont plus
de violence ? Mes études juridiques, mon
goût personnel pour le droit pénal, ma vie j
de journaliste, mon hérédité, mes relations, |
en voilà plus qu’il n’en faut pour expliquer I
pourquoi j’ai rouvert avec passion les vieux |
dossiers des causes célèbres. j
Parmi ceux-ci, Fualdès vient au premier
rang. Il a le mystère, les passions politiques,
les femmes et surtout l’extraordinaire Clarisse
Manzon ; la littérature y apparaît avec La-
touchc ; le drame est à la fois assez proche j
et assez loin de nous. Il avait déjà tenté pas ■
mal d’écrivains, et depuis que j’en ai com- |
mencé la publication, j’ai pu me rendre j
compte que beaucoup avaient songé à le j
traiter. Il faut être Lomé comme le sont cer- |
tains plumitifs de province, pour décréter que j
c'est là une vieille histoire sans intérêt.
Seulement, il faut l’étudier de très près.
Parmi les nombreux ouvrages qui lui ont
été consacrés, il n’en est pas un seul d atti- j
rant, de satisfaisant. Pourquoi ? Parce que |
les uns se sont contentés de reproduire et de j
développer la thèse soutenue par la magis
trature, thèse incohérente, absurde et sans
fondements sérieux ; et les autres ont fait
bien pis : ils ont ajouté du romanesque à une
histoire, qui, en elle-même, comporte déjà
les éléments romanesques les plus extraordi
naires.
Pour éclairer cette affaire qui se déroula
en 1817-1819 à Rodez et à Albi, deux pu
blications m’ont singulièrement éclairé :
d’abord, les mémoires de l’avocat toulousain
Romiguières, défenseur de Bastide, mémoi
res publiés quelque temps avant la guerre
dans le Journal de l'Aveyron, et le conscien
cieux travail donné à la même époque, d’a
bord dans le Journal des Débats, puis chez
l’éditeur Emile-Paul, par un jeune érudit
rouergat, M. Combes de Patris. J’ai recou
ru aux mêmes sources que lui. Je suis arrivé
aux mêmes conclusions. La forme que j avais
adoptée en dernier lieu m'a seulement obligé
à les affirmer avec plus de netteté.
Je n’ai pas beaucoup à insister sur cette
forme que M. Marcel Prévost a eu la bonté
d’analyser longuement et de présenter au
public avec une trop grande bienveillance.
Elle ne m’appartient pas en propre. Elle m’a
été révélée d’abord par M. G. Lenôtre, au
quel demeurera la gloire d’avoir enfin écrit
des ouvrages d'histoire qui sont exacts sans
être ennuyeux ; et j’en ai salué le plus parfait
modèle dans cette Tragédie de Ravaillac ,
où MM. Jérôme et Jean Tharaud ont trouvé
le moyen d’écrire un chef-d’œuvre sur le sujet
le plus sec et le moins attirant qui soit.
A leur exemple, j’ai pris les faits, tous les
faits. Avec la ferme décision de ne rien in
venter, de reconstituer la psychologie et la
physionomie exacte des personnages, l’aspect
véridique des milieux et des décors, je me
suis efforcé de vivifier tout cela, de conter les
faits à la manière d’un roman — car pour
quoi y aurait-il deux manières de conter ?
J’ai jalousement noté tout ce qui était pit
toresque, vivant, dramatique ; rapidement
analysé ce qui était fastidieux. J’ai toujours
cherché la vérité, en fuyant l’ennui — cet
horrible ennui dont les Allemands ont into
xiqué une bonne part de notre littérature,
une part qui justement se croit classique,
française et traditionnelle, la malheureuse !
Ah ! qu’elle relise La Fontaine, Voltaire,
Beaumarchais ! Ce qui doit caractériser, au
contraire, nos ouvrages, c’est qu’ils ne doivent
jamais assommer ou ahurir le lecteur.
Ai-je réussi dans mon dessein ? En tout
cas, je m’y suis efforcé. Je n’ai pas subtilisé,
ni philosophé.
Au lecteur de tirer des conclusions — si
le cœur lui en dit. Elles peuvent, d’ailleurs,
être nombreuses et quelque peu contradictoi
res. Mais j’admirerai éternellement ceux pour
lesquels la vie apparaît comme un problème
dépourvu de toute complexité.
Armand Praviel.
Poésies Rafraîchissantes
Impressions de Voyage
EN DESCENDANT LA RAMPE DE CAPVERN
"Les deux machines et les freins
Nom d’un chien !
\Pont un st grand tintamarre
Qu’ils font taire les cigales
Les pauvres petites cigales
"Dont t’orchestre (il faut qu’on le sache)
Joue chaque midi pour les vaches
Qui vont pour voir passer te train
Quand il descend Lanneme...z%\n.
Coquines de petites vaches.
Les peux mi-clos, vaguent et mâchent
Un petit brin de serpolet
Ou de trèfle vert et mollet
Cependant que le train serpente
En crachottant parmi les sentes
Où fleurit la sauge et ta menthe.
Ces trains, ça ne respecte rien.
Ni leurs machines ni leurs freins...
Ça siffle, ça vomit, ça roule,
J7 la longue ça rend e maboule »
Les braves gens qui vont dedans
Pour revenir de Lannezan :
Vous trouvez que c’est amusant ?
De compter dans chacune des gares
Non point que cela tes effare
Mais est-ce vraiment une occupation
Monsieur, dites-moi oui eu non,
Ve compter les acacias modestes
"Rangés, silencieux sans gestes
Qui font semblant d’abriter du soleil
Le chef de gare au teint vermeil
Ou le bourgeois en bras de chemise
Qui cherche en vain un peu de brise
Vevant le local contenant du schiste
(71 est expressément défendu de fumer).
Hommes 32, chevaux en long six,
— Dépêche-toi on va fermer
Le guichet : Védèle. prends ton billet
Ou pour deux sous un simple ticket ;
71 n’y a pas de contrôleur.
Ça nous permettra de faire notre beurre
On se paiera un bon déjeuner
En arrivant à Tournay...
Cependant les petites vaches
Coquines de petites vaches
Les petites vaches café au lait
Tout c ’ qui y a de plus ollé ollé !
S’enfuient en courant parmi tes sentes
Où fleurit ta sauge et la menthe
Et nous montrent ainsi qu’aux cigales
(Voyez-vous les petites sales ’.)
En levant la queue très en l'air
Troun de l'air
Un petit coin de leur derrière :
Vraiment ça ne vaut-il pas mieux
Que d’avoir du charbon dans les yeux ?
Fulano.
ÉCHOS
Chez nos collaborateurs.
Délicieuse étude sur les petits écrits
du chevalier de Boufflers, parue dans la
Revue Hebdomadaire du 23 Juillet 1921
et signée de notre collaborateur Jean Ra-
vennes. Elle se termine de la plaisante
façon suivante :
« M. de Boufllers ne risquait pas de
tomber dans le travers d’un romancier
contemporain qui mit en roman la vie
des ambassades. Peu après la parution
de son livre, on lui dit qu’unç ambassa
drice de France, qui l’avait reçu avec
amabilité lorsqu’il était venu se docu
menter chez elle, s’était reconnue dans
un de ses personnages ; comme il avait
piété trois amants à son héroïne, le ro
mancier fut aiiolé par cette idée : il écri
vit à l’ambassadrice qu'elle s’était trom
pée et que son intention n’avait jamais
été de la dépeindre. « Votre lettre m’a
beaucoup étonnée, répondit la duehes-
» se de X..., on vous a induit en erreur ;
>» jamais je ne me serais reconnue dans
» une ambassadrice qui sert des cock-
» tails à dix heures du matin à ses atta-
» chés d’ambassade et fait de la biev-
» dette avec eux. »
Elles et nous.
On parle toujours de la coquetterie
féminine. Et celle des hommes, donc !...
Serait-elle un mythe ? Un de nos confrè
res anglais a voulu on avoir le cœur net.
Il s’est posté, l’autre jour, dans Regent’s
strcet, devant un grand magasin orné de
belles glaces biseautées, et là il observa
le va-et-vient des promeneurs.
Le journaliste londonien s’était dit :
<\ Combien d’hommes vont-ils se mirer,
en l’espace de cinq minutes, dans ces
glaces complaisantes ? Combien de fem
mes ? »
L'idée était originale. Notre confrère
cul fieu d’en être satistait. Le carnet à
la main, comine tout bon reporter, il no
ta soigneusement l’attitude des passants.
Et voici le résultat de sa petite et sug
gestive enquête.
Sur cinquante hommes, dit-il, qui pas
sèrent durant ce laps de temps, dix-neuf
se regardèrent dans les glaces.
Sur cinquante femmes qui défilèrent
devant le magasin en huit minutes, vingt-
deux seulement s'arrêtèrent pour se mi
rer
Mais tandis que ladies et misses ne
stationnaient qu’un instant pour jeter
un coup d’œil au chapeau ou à la toilette,
les hommes, au contraire, se regardaient
longuement, d'un air satisfait, comme
s’ils eussent été des Adonis et des Nar
cisse.
Le reporter anglais en a conclu que le
sexe fort était pour le moins aussi co
quet que le sexe faible, et combien fat,
surtout !...
* 4 *-e
Sa potinière .
parisienne
Voyages, voyages... Tout le monde vo
yage , malgré les déraillements, malgré les
bandits qui acclimatent chez nous les modes
du Far-West , déjà vulgarisées par le ciné
ma... C'est la bougeotte universelle.
J'ai connu un sage qui voyageait , lui aus
si, toute l'année , mais sans bouger de son
gîte, en tournant au hasard les feuillets de
l'Indicateur Chaix dont fl avait fait son livre
de chevet. Il ignorait ainsi les incommodités
et les dangers du chemin de fer , l'inconfort
et les hauts prix des hôtels de fortune , les
coups de fusil des restaurants aux mangeail-
les standardisées. Et, l'imagination aidant, il
jouissait avec tout le loisir utile des paysages
à travers lesquels sa fantaisie le véhiculait ,
des sites naturels ou des monuments dus à
l'art et à la persévérance des hommes* qui
s'offraient à lui , suivant le caprice de ses iti
néraires.
Je vous le dis , c'était un sage. Il décou
vrait le monde , un peu à la manière de nos
aïeux qui n'en savaient — et ils en savaient
plus long que nous, car ils étaient moins pres
sés sinon moins curieux — que ce que leur
en révélaient les grands voyageurs profes
sionnels, les pionniers de ce q’ue nous appe
lons le tourisme, les hardis conquistadors de
l'espace terrestre ou maritime.
Pourquoi sommes-nous devenus si dérai
sonnables ? Pourquoi ne savons-nous plus
rassasier par de propices lectures notre éter
nel appétit de railleurs ?... Scepticisme du
siècle, voilà bien de tes coups ! On se défie
d'un récit, même autorisé ; on veut contrôler
soi-même, on demande à voir... Hélas t et
que sait-on voir, le plus souvent ? Un paysa
ge, on Va dit, cest, avant tout, un état d'âme.
Comment donc ceux qui n'ont point d'âme
— vous en connaissez, n'esi-ce pas ? —
pourraient-ils en donner une au paysage
qu'ils regardent à la façon passive d'un stu
pide ruminant ?
Ah ! que ne voyageons-nous, je ne dis
pas avec l'Indicateur, mais avec tels livres
où tous les reflets, où toute l'âme des divers
horizons sont captés et ressuscités dans leur
intégrité et leur splendeur , — avec les livres
d'un André Hallays ou d'un Louis Ber
trand !...
★
★ *
Je viens, pour ma part, de lier connais
sance avec le plus magnifique , le plus évoca
teur, le plus attachant des « paysages litté
raires » et je veux , tout de suite , vous faire
confidents de ma villégiature au pays de
Maurice Rollinai, à Fresselines — quel ad
mirable nom de pays pour le poète des fris
sons ! — aux confins du Berry et de la Mar
che, au confluent des deux Creuse, parmi les
rochers et les brandes.
Lisez, je vous en prie, lisez à votre tour
cette étude biographique et critique, qui s'in
titule simplement : Maurice Rollinat et qui
est signée Emile Vinchon (chez Jouve , 15,
rue Racine). Si vous aimez la poésie et les
poètes ; si, surtout , la poésie du poète des
Névroses a su vous envoûter ; si vous goûtez
enfin la vraie nature avec sa sauvagerie tour
à tour indulgente et terrible ; et si votre sym
pathie va aux sincères amis de la nature , vous
ne souhaiterez point d'autre pèlerinage, pour
cet été , que les lieux charmants où vécut, où
rêva, souffrit et chanta l'extraordinaire ar
tiste méconnu, un moment adulé , trop long
temps calomnié, le Rollinat somptueux et
douio,ureux à qui ses brandes natales appri
rent le secret de l'angoisse, la mystérieuse et
sainte terreur dont se sent blessé quiconque,
ici-bas, participe à la vie du cerveau et du
cœur.
★
* *
Mais à quoi bon ces conseils à une foule
qui se rue — turba ruit — vers des plaisirs
sans saveur comme sans nouveauté, vers des
plages ou des « stations » dont l'unique at
trait se résume en des habitudes retrouvées :
réunions et papotages autour d'une table à
thé , dancing , cercle, casino... Qu est-il be
soin, je vous le demande, de parcourir des
centaines de lieues pour atteindre cela que
l'on ne cesse pas d'avoir sous la main, si l'on
peut dire, à Paris ?...
Mais, c'est un fait, Paris s'est vidé, il n'y
a plus personne.
Quand je dis qu'il n'y a plus personne,
c'est , évidemment , une manière de parler.
Il y a ma concierge et il y a moi II y a le
portier de l'Elysée — qui a perdu son pro
pre locataire — et il y aurait le gardien de
l'Obélisque si une administration diligente
avait jugé bon de doter l'Obélisque d'un
gardien. Il y a les douze et quelques tribus
incrustées au quartier Latin et qui offensent ,
jour et nuit , des bruyants éclats de leur jar
gon les échos du Boul' Mich'. H y a les
inévitables caravanes d'été, les clients de
l'agence Coo^, venus des quatre coins du
monde et peut-être de plus loin et que voi-
tureni interminablement , des Invalides à
l'Opéra et du Louvre au Panthéon , d'en
combrants autos-cars. A part ces vagues hu
manités, parmi lesquelles je fais figure , voire
triste figure, il ny a plus personne.
Les députés, n'en parlons pas. Voilà beau
temps qu'ils se sont égaillés à travers les
campagnes — des campagnes qui, pour eux ,
ne sauraient être autrement qu'électorales.
Et il faut voir le Luxembourg, notre beau
Luxembourg, ce a paradis du monde », di
sait Banville qui, tout de même, devait exa
gérer ! Il y a un mois à peine, il grouillait
encore de jeunesse, de rires et de jeux. Le
voici désert. Les écoliers ont décidé leurs
parents à se mettre en vacances, les étudiants
ont rejoint leurs lointaines sous-préfectures.
Quant à Lisette, elle s'est envolée tout aus
sitôt, je ne sais où, — car sait-on jamais vers
quels deux changeants s'envolent ces oisel-
les ? Et, sur les vieux bancs du vieux jardin ,
que jonchent déjà les feuilles des marronniers
assassinées par la canicule, quelques pipe
lettes désœuvrées, ayant fui l'horrible vide
des immeubles-casernes où elles n'ont plus à
tirer leur cordon, mélancoliquement font du
tricot pour quelque fifille qui rêve sans doute
du Conservatoire.
4r
* *
Le Conservatoire... S'il ne faisait point
si chaud, j'aurais bien quelque chose à dire,
je vous dirais même beaucoup de choses sur
le Conservatoire. Rien que les récents con
cours me fourniraient ample matière à refaire,
je ne dis pas à réviser, le procès de cette
maison où l'on conserve surtout , comme pro
fesseurs, les plus détestables comédiens de
notre premier Théâtre Français.
Faut-il les nommer ? Henri Mayer , Leit-
ner, Raphaël Duflos... Vous pensez bien
que j'en passe, et des pires...
Peut-être les rencontrerez-vous , ces jours-
ci, villégiaturant dans nos montagnes ou sur
nos grèves, se produisant sur les théâtes « de
la nature » que l'on a édifiés un peu par
tout.
Applaudissez-les , si bon vous semble, mais
gardez-vous de retenir les leçons de ces dé
plorables maîtres dont l'enseignen. , par
bonheur , ne parvient pas à corromj. e tous
les disciples qui leur sont confiés.
Savez-vous comment on appelle , ici , le
Conservatoire des Duflos et autres Mayer ?
On l'appelle « le Limoges de l'art drama
tique ».
Et, sur ce mot de la fin , je confesse que
j'ai grand'soif.
- Édouard Dulac.
8-« ♦ ►-«
Notes Mondaines
— Le baron d’Uiubrias est descendu à
i'hûlel d’Angleterre, h Sl-Jean-de-Luz où il
séjournera jusqu’à la lin août.
Ladv Morton, née Hully, vient d’arri
ver à Pau avec sa tille ; elle est descendue
chez sa sœur, Mme la générale Yusikotf, qui
vient de perdre récemment sa fille et à la
quelle nous adressons nos plus sincères con
doléances.
** Nous venons «l’apprendre que Mme Ma
rie braeseo. qui a habité notre ville pendant
plusieurs années avec la famille de sa fille.
Mme André Luc, est décédée villa Romama,
à (lérardnier (Vosges). Ln cette triste cir
constance nous prions sa fille, Mlle Hélène
Braeseo, ainsi que lu famille de Mme Luc,
d’agréer l’expression de nos plus vifs re
grets et de notre affectueuse sympathie.
** M. l’archiprètre N.-W. Popoff célébre
ra sa dernière messe à l’église russe de Pau
dimanche prochain 11 août. Il partira en
suite à Biarritz avant de se rendre définiti
vement a Nice où nos meilleurs souvenirs
l’accompagnent.
Chez Madame Madeleine Monjaret — de
Paris — 6. rue Raymond Plante, une femme
elegrinte trouvera dans un cadre charmant et
digne d eile. un choix de robes, manteaux,
robes de s.ar. tailleurs tous de modèles exclu
sifs. — et. en general, tout ce qui concerne ls
Grande Couture.
Il Rue des Coi deliers, PAU — Téléphoné * 4-40
Rédacteur en Chef : Paul DUBIÉ
« Dans le lointain, les Pyrénées bleuâtres semblent une traînée de nuages ; ...à cette distance, les formes
s’adoucissent, les couleurs se fondent ; les Pvrenées ne sont que la bordure gracieuse d'un paysage riant et d 'un
ciel magnifique. Rien d’imposant ni de sévère ; la beauté ici est sereine, et le plaisir est pur. »
TAINE, (Voyage aux Pyrenccs — Pau. p. 119)
HEBDOMADAIRE, PARAISSANT LE SAMEDI
1 Pau et Départements limitrophe?
•\BONNEMENTS . 4 4 rv ‘
r Autres Departements et r.trançer
18 f *
20 *
Une Cause célèbre du Midi
Noire collaborateur Armand Praviel achève de
publier, dans la Revue de France (T, avenue de
l’Observatoire, Parts, VI*), un original ouvrage
qui a excité une grande curiosité : /'Assassinat de
M. Fualdès. Il veut bien nous donner sur cette
oeuvre nouvelle, qui paraîtra en Octobre à la
Maison Perrin, les précisions suivantes :
Il y a fort longtemps que je m’intéresse à
l’Affaire Fualdès, comme à toutes les gran
des affaires criminelles. Elles ont toujours été
horriblement mal présentées : sinon, quel ro
man de Conan Doyle dépasserait en intérêt
ces drames vécus, ces exemples de psycholo
gie d’autant plus saisissants qu’ils ont plus
de violence ? Mes études juridiques, mon
goût personnel pour le droit pénal, ma vie j
de journaliste, mon hérédité, mes relations, |
en voilà plus qu’il n’en faut pour expliquer I
pourquoi j’ai rouvert avec passion les vieux |
dossiers des causes célèbres. j
Parmi ceux-ci, Fualdès vient au premier
rang. Il a le mystère, les passions politiques,
les femmes et surtout l’extraordinaire Clarisse
Manzon ; la littérature y apparaît avec La-
touchc ; le drame est à la fois assez proche j
et assez loin de nous. Il avait déjà tenté pas ■
mal d’écrivains, et depuis que j’en ai com- |
mencé la publication, j’ai pu me rendre j
compte que beaucoup avaient songé à le j
traiter. Il faut être Lomé comme le sont cer- |
tains plumitifs de province, pour décréter que j
c'est là une vieille histoire sans intérêt.
Seulement, il faut l’étudier de très près.
Parmi les nombreux ouvrages qui lui ont
été consacrés, il n’en est pas un seul d atti- j
rant, de satisfaisant. Pourquoi ? Parce que |
les uns se sont contentés de reproduire et de j
développer la thèse soutenue par la magis
trature, thèse incohérente, absurde et sans
fondements sérieux ; et les autres ont fait
bien pis : ils ont ajouté du romanesque à une
histoire, qui, en elle-même, comporte déjà
les éléments romanesques les plus extraordi
naires.
Pour éclairer cette affaire qui se déroula
en 1817-1819 à Rodez et à Albi, deux pu
blications m’ont singulièrement éclairé :
d’abord, les mémoires de l’avocat toulousain
Romiguières, défenseur de Bastide, mémoi
res publiés quelque temps avant la guerre
dans le Journal de l'Aveyron, et le conscien
cieux travail donné à la même époque, d’a
bord dans le Journal des Débats, puis chez
l’éditeur Emile-Paul, par un jeune érudit
rouergat, M. Combes de Patris. J’ai recou
ru aux mêmes sources que lui. Je suis arrivé
aux mêmes conclusions. La forme que j avais
adoptée en dernier lieu m'a seulement obligé
à les affirmer avec plus de netteté.
Je n’ai pas beaucoup à insister sur cette
forme que M. Marcel Prévost a eu la bonté
d’analyser longuement et de présenter au
public avec une trop grande bienveillance.
Elle ne m’appartient pas en propre. Elle m’a
été révélée d’abord par M. G. Lenôtre, au
quel demeurera la gloire d’avoir enfin écrit
des ouvrages d'histoire qui sont exacts sans
être ennuyeux ; et j’en ai salué le plus parfait
modèle dans cette Tragédie de Ravaillac ,
où MM. Jérôme et Jean Tharaud ont trouvé
le moyen d’écrire un chef-d’œuvre sur le sujet
le plus sec et le moins attirant qui soit.
A leur exemple, j’ai pris les faits, tous les
faits. Avec la ferme décision de ne rien in
venter, de reconstituer la psychologie et la
physionomie exacte des personnages, l’aspect
véridique des milieux et des décors, je me
suis efforcé de vivifier tout cela, de conter les
faits à la manière d’un roman — car pour
quoi y aurait-il deux manières de conter ?
J’ai jalousement noté tout ce qui était pit
toresque, vivant, dramatique ; rapidement
analysé ce qui était fastidieux. J’ai toujours
cherché la vérité, en fuyant l’ennui — cet
horrible ennui dont les Allemands ont into
xiqué une bonne part de notre littérature,
une part qui justement se croit classique,
française et traditionnelle, la malheureuse !
Ah ! qu’elle relise La Fontaine, Voltaire,
Beaumarchais ! Ce qui doit caractériser, au
contraire, nos ouvrages, c’est qu’ils ne doivent
jamais assommer ou ahurir le lecteur.
Ai-je réussi dans mon dessein ? En tout
cas, je m’y suis efforcé. Je n’ai pas subtilisé,
ni philosophé.
Au lecteur de tirer des conclusions — si
le cœur lui en dit. Elles peuvent, d’ailleurs,
être nombreuses et quelque peu contradictoi
res. Mais j’admirerai éternellement ceux pour
lesquels la vie apparaît comme un problème
dépourvu de toute complexité.
Armand Praviel.
Poésies Rafraîchissantes
Impressions de Voyage
EN DESCENDANT LA RAMPE DE CAPVERN
"Les deux machines et les freins
Nom d’un chien !
\Pont un st grand tintamarre
Qu’ils font taire les cigales
Les pauvres petites cigales
"Dont t’orchestre (il faut qu’on le sache)
Joue chaque midi pour les vaches
Qui vont pour voir passer te train
Quand il descend Lanneme...z%\n.
Coquines de petites vaches.
Les peux mi-clos, vaguent et mâchent
Un petit brin de serpolet
Ou de trèfle vert et mollet
Cependant que le train serpente
En crachottant parmi les sentes
Où fleurit la sauge et ta menthe.
Ces trains, ça ne respecte rien.
Ni leurs machines ni leurs freins...
Ça siffle, ça vomit, ça roule,
J7 la longue ça rend e maboule »
Les braves gens qui vont dedans
Pour revenir de Lannezan :
Vous trouvez que c’est amusant ?
De compter dans chacune des gares
Non point que cela tes effare
Mais est-ce vraiment une occupation
Monsieur, dites-moi oui eu non,
Ve compter les acacias modestes
"Rangés, silencieux sans gestes
Qui font semblant d’abriter du soleil
Le chef de gare au teint vermeil
Ou le bourgeois en bras de chemise
Qui cherche en vain un peu de brise
Vevant le local contenant du schiste
(71 est expressément défendu de fumer).
Hommes 32, chevaux en long six,
— Dépêche-toi on va fermer
Le guichet : Védèle. prends ton billet
Ou pour deux sous un simple ticket ;
71 n’y a pas de contrôleur.
Ça nous permettra de faire notre beurre
On se paiera un bon déjeuner
En arrivant à Tournay...
Cependant les petites vaches
Coquines de petites vaches
Les petites vaches café au lait
Tout c ’ qui y a de plus ollé ollé !
S’enfuient en courant parmi tes sentes
Où fleurit ta sauge et la menthe
Et nous montrent ainsi qu’aux cigales
(Voyez-vous les petites sales ’.)
En levant la queue très en l'air
Troun de l'air
Un petit coin de leur derrière :
Vraiment ça ne vaut-il pas mieux
Que d’avoir du charbon dans les yeux ?
Fulano.
ÉCHOS
Chez nos collaborateurs.
Délicieuse étude sur les petits écrits
du chevalier de Boufflers, parue dans la
Revue Hebdomadaire du 23 Juillet 1921
et signée de notre collaborateur Jean Ra-
vennes. Elle se termine de la plaisante
façon suivante :
« M. de Boufllers ne risquait pas de
tomber dans le travers d’un romancier
contemporain qui mit en roman la vie
des ambassades. Peu après la parution
de son livre, on lui dit qu’unç ambassa
drice de France, qui l’avait reçu avec
amabilité lorsqu’il était venu se docu
menter chez elle, s’était reconnue dans
un de ses personnages ; comme il avait
piété trois amants à son héroïne, le ro
mancier fut aiiolé par cette idée : il écri
vit à l’ambassadrice qu'elle s’était trom
pée et que son intention n’avait jamais
été de la dépeindre. « Votre lettre m’a
beaucoup étonnée, répondit la duehes-
» se de X..., on vous a induit en erreur ;
>» jamais je ne me serais reconnue dans
» une ambassadrice qui sert des cock-
» tails à dix heures du matin à ses atta-
» chés d’ambassade et fait de la biev-
» dette avec eux. »
Elles et nous.
On parle toujours de la coquetterie
féminine. Et celle des hommes, donc !...
Serait-elle un mythe ? Un de nos confrè
res anglais a voulu on avoir le cœur net.
Il s’est posté, l’autre jour, dans Regent’s
strcet, devant un grand magasin orné de
belles glaces biseautées, et là il observa
le va-et-vient des promeneurs.
Le journaliste londonien s’était dit :
<\ Combien d’hommes vont-ils se mirer,
en l’espace de cinq minutes, dans ces
glaces complaisantes ? Combien de fem
mes ? »
L'idée était originale. Notre confrère
cul fieu d’en être satistait. Le carnet à
la main, comine tout bon reporter, il no
ta soigneusement l’attitude des passants.
Et voici le résultat de sa petite et sug
gestive enquête.
Sur cinquante hommes, dit-il, qui pas
sèrent durant ce laps de temps, dix-neuf
se regardèrent dans les glaces.
Sur cinquante femmes qui défilèrent
devant le magasin en huit minutes, vingt-
deux seulement s'arrêtèrent pour se mi
rer
Mais tandis que ladies et misses ne
stationnaient qu’un instant pour jeter
un coup d’œil au chapeau ou à la toilette,
les hommes, au contraire, se regardaient
longuement, d'un air satisfait, comme
s’ils eussent été des Adonis et des Nar
cisse.
Le reporter anglais en a conclu que le
sexe fort était pour le moins aussi co
quet que le sexe faible, et combien fat,
surtout !...
* 4 *-e
Sa potinière .
parisienne
Voyages, voyages... Tout le monde vo
yage , malgré les déraillements, malgré les
bandits qui acclimatent chez nous les modes
du Far-West , déjà vulgarisées par le ciné
ma... C'est la bougeotte universelle.
J'ai connu un sage qui voyageait , lui aus
si, toute l'année , mais sans bouger de son
gîte, en tournant au hasard les feuillets de
l'Indicateur Chaix dont fl avait fait son livre
de chevet. Il ignorait ainsi les incommodités
et les dangers du chemin de fer , l'inconfort
et les hauts prix des hôtels de fortune , les
coups de fusil des restaurants aux mangeail-
les standardisées. Et, l'imagination aidant, il
jouissait avec tout le loisir utile des paysages
à travers lesquels sa fantaisie le véhiculait ,
des sites naturels ou des monuments dus à
l'art et à la persévérance des hommes* qui
s'offraient à lui , suivant le caprice de ses iti
néraires.
Je vous le dis , c'était un sage. Il décou
vrait le monde , un peu à la manière de nos
aïeux qui n'en savaient — et ils en savaient
plus long que nous, car ils étaient moins pres
sés sinon moins curieux — que ce que leur
en révélaient les grands voyageurs profes
sionnels, les pionniers de ce q’ue nous appe
lons le tourisme, les hardis conquistadors de
l'espace terrestre ou maritime.
Pourquoi sommes-nous devenus si dérai
sonnables ? Pourquoi ne savons-nous plus
rassasier par de propices lectures notre éter
nel appétit de railleurs ?... Scepticisme du
siècle, voilà bien de tes coups ! On se défie
d'un récit, même autorisé ; on veut contrôler
soi-même, on demande à voir... Hélas t et
que sait-on voir, le plus souvent ? Un paysa
ge, on Va dit, cest, avant tout, un état d'âme.
Comment donc ceux qui n'ont point d'âme
— vous en connaissez, n'esi-ce pas ? —
pourraient-ils en donner une au paysage
qu'ils regardent à la façon passive d'un stu
pide ruminant ?
Ah ! que ne voyageons-nous, je ne dis
pas avec l'Indicateur, mais avec tels livres
où tous les reflets, où toute l'âme des divers
horizons sont captés et ressuscités dans leur
intégrité et leur splendeur , — avec les livres
d'un André Hallays ou d'un Louis Ber
trand !...
★
★ *
Je viens, pour ma part, de lier connais
sance avec le plus magnifique , le plus évoca
teur, le plus attachant des « paysages litté
raires » et je veux , tout de suite , vous faire
confidents de ma villégiature au pays de
Maurice Rollinai, à Fresselines — quel ad
mirable nom de pays pour le poète des fris
sons ! — aux confins du Berry et de la Mar
che, au confluent des deux Creuse, parmi les
rochers et les brandes.
Lisez, je vous en prie, lisez à votre tour
cette étude biographique et critique, qui s'in
titule simplement : Maurice Rollinat et qui
est signée Emile Vinchon (chez Jouve , 15,
rue Racine). Si vous aimez la poésie et les
poètes ; si, surtout , la poésie du poète des
Névroses a su vous envoûter ; si vous goûtez
enfin la vraie nature avec sa sauvagerie tour
à tour indulgente et terrible ; et si votre sym
pathie va aux sincères amis de la nature , vous
ne souhaiterez point d'autre pèlerinage, pour
cet été , que les lieux charmants où vécut, où
rêva, souffrit et chanta l'extraordinaire ar
tiste méconnu, un moment adulé , trop long
temps calomnié, le Rollinat somptueux et
douio,ureux à qui ses brandes natales appri
rent le secret de l'angoisse, la mystérieuse et
sainte terreur dont se sent blessé quiconque,
ici-bas, participe à la vie du cerveau et du
cœur.
★
* *
Mais à quoi bon ces conseils à une foule
qui se rue — turba ruit — vers des plaisirs
sans saveur comme sans nouveauté, vers des
plages ou des « stations » dont l'unique at
trait se résume en des habitudes retrouvées :
réunions et papotages autour d'une table à
thé , dancing , cercle, casino... Qu est-il be
soin, je vous le demande, de parcourir des
centaines de lieues pour atteindre cela que
l'on ne cesse pas d'avoir sous la main, si l'on
peut dire, à Paris ?...
Mais, c'est un fait, Paris s'est vidé, il n'y
a plus personne.
Quand je dis qu'il n'y a plus personne,
c'est , évidemment , une manière de parler.
Il y a ma concierge et il y a moi II y a le
portier de l'Elysée — qui a perdu son pro
pre locataire — et il y aurait le gardien de
l'Obélisque si une administration diligente
avait jugé bon de doter l'Obélisque d'un
gardien. Il y a les douze et quelques tribus
incrustées au quartier Latin et qui offensent ,
jour et nuit , des bruyants éclats de leur jar
gon les échos du Boul' Mich'. H y a les
inévitables caravanes d'été, les clients de
l'agence Coo^, venus des quatre coins du
monde et peut-être de plus loin et que voi-
tureni interminablement , des Invalides à
l'Opéra et du Louvre au Panthéon , d'en
combrants autos-cars. A part ces vagues hu
manités, parmi lesquelles je fais figure , voire
triste figure, il ny a plus personne.
Les députés, n'en parlons pas. Voilà beau
temps qu'ils se sont égaillés à travers les
campagnes — des campagnes qui, pour eux ,
ne sauraient être autrement qu'électorales.
Et il faut voir le Luxembourg, notre beau
Luxembourg, ce a paradis du monde », di
sait Banville qui, tout de même, devait exa
gérer ! Il y a un mois à peine, il grouillait
encore de jeunesse, de rires et de jeux. Le
voici désert. Les écoliers ont décidé leurs
parents à se mettre en vacances, les étudiants
ont rejoint leurs lointaines sous-préfectures.
Quant à Lisette, elle s'est envolée tout aus
sitôt, je ne sais où, — car sait-on jamais vers
quels deux changeants s'envolent ces oisel-
les ? Et, sur les vieux bancs du vieux jardin ,
que jonchent déjà les feuilles des marronniers
assassinées par la canicule, quelques pipe
lettes désœuvrées, ayant fui l'horrible vide
des immeubles-casernes où elles n'ont plus à
tirer leur cordon, mélancoliquement font du
tricot pour quelque fifille qui rêve sans doute
du Conservatoire.
4r
* *
Le Conservatoire... S'il ne faisait point
si chaud, j'aurais bien quelque chose à dire,
je vous dirais même beaucoup de choses sur
le Conservatoire. Rien que les récents con
cours me fourniraient ample matière à refaire,
je ne dis pas à réviser, le procès de cette
maison où l'on conserve surtout , comme pro
fesseurs, les plus détestables comédiens de
notre premier Théâtre Français.
Faut-il les nommer ? Henri Mayer , Leit-
ner, Raphaël Duflos... Vous pensez bien
que j'en passe, et des pires...
Peut-être les rencontrerez-vous , ces jours-
ci, villégiaturant dans nos montagnes ou sur
nos grèves, se produisant sur les théâtes « de
la nature » que l'on a édifiés un peu par
tout.
Applaudissez-les , si bon vous semble, mais
gardez-vous de retenir les leçons de ces dé
plorables maîtres dont l'enseignen. , par
bonheur , ne parvient pas à corromj. e tous
les disciples qui leur sont confiés.
Savez-vous comment on appelle , ici , le
Conservatoire des Duflos et autres Mayer ?
On l'appelle « le Limoges de l'art drama
tique ».
Et, sur ce mot de la fin , je confesse que
j'ai grand'soif.
- Édouard Dulac.
8-« ♦ ►-«
Notes Mondaines
— Le baron d’Uiubrias est descendu à
i'hûlel d’Angleterre, h Sl-Jean-de-Luz où il
séjournera jusqu’à la lin août.
Ladv Morton, née Hully, vient d’arri
ver à Pau avec sa tille ; elle est descendue
chez sa sœur, Mme la générale Yusikotf, qui
vient de perdre récemment sa fille et à la
quelle nous adressons nos plus sincères con
doléances.
** Nous venons «l’apprendre que Mme Ma
rie braeseo. qui a habité notre ville pendant
plusieurs années avec la famille de sa fille.
Mme André Luc, est décédée villa Romama,
à (lérardnier (Vosges). Ln cette triste cir
constance nous prions sa fille, Mlle Hélène
Braeseo, ainsi que lu famille de Mme Luc,
d’agréer l’expression de nos plus vifs re
grets et de notre affectueuse sympathie.
** M. l’archiprètre N.-W. Popoff célébre
ra sa dernière messe à l’église russe de Pau
dimanche prochain 11 août. Il partira en
suite à Biarritz avant de se rendre définiti
vement a Nice où nos meilleurs souvenirs
l’accompagnent.
Chez Madame Madeleine Monjaret — de
Paris — 6. rue Raymond Plante, une femme
elegrinte trouvera dans un cadre charmant et
digne d eile. un choix de robes, manteaux,
robes de s.ar. tailleurs tous de modèles exclu
sifs. — et. en general, tout ce qui concerne ls
Grande Couture.
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