Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1875-02-11
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 février 1875 11 février 1875
Description : 1875/02/11 (Numéro 2310). 1875/02/11 (Numéro 2310).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k521525w
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
il itftôii
Les obligations du Crédit foncier russe
sont très recherchées à 417 50. L'émission
annoncée, loin de déprécier le cours de ces
titres, leur a créé un marché d'une grande
activité. On sait que les obligations de la
Banque centrale du Crédit foncier de Rus-
sie sont placées directement sous le con-
trôle du ministre des finances de l'empire
russe, qui les fait viser et signer par un dé-
légué spe.ci.al.
Informations générales
A PARIS
Aujourd'hui, mercredi des Cendres, à neuf
heures, le eardinal-archevèque de Paris prési-
âera la cérémonie de la bénédiction et de \& dis-
tribu lion des cendres dans l'église métropoli-
litaine.
M. l'abbé Méritan, proposé par M. le supérieur
général des Sulpiciens pour la cure de Saint-
Sulpice, nomme par le cardinal-archevêque et
agréé par le gouvernement, sera installé samedi
prochain, 13 février, à deux heures précises. M.
l'abbé Méritan est us homme dans toute la force
de l'âge, d'environ quarante ans. Il est fortre-
gretlédana le diocèse de Lyon, dont il dirigeait
le grand séminaire depuis plusieurs années.
«4
LA BIPARTITION BE i/EMPRtNT
Nous avons dit hier que, par suite des ordres
du préfet de la Seine, M. Martin, receveur mu-
nicipal de la villa de Paris, avait commencé le
remboursement des sommes versées en excé-
dant sur les souscriptions de l'emprunt.
Malgré les sommes énormes à restituer aux
ayants droit, la répartition finale sera singuliè-
rement simplifiée, grâce au système adopté par
M. Bertrand, directeur des finances à la préfec-
ture de la Seina.
Le nombre des bulletins déposés à -tous les
guichets ouverts a été exactement celui des obli-
gations à émettre, soit de 500,000.
Une unité étant invariablement attachée à cha-
que bulletin ou certificat de versement, il ne
sera besoin, pour faire la répartition finale entre
les plus grosses souscriptions, que de compter
le nombre des bulletins non délivrés.
Ce travail préparatoire va commencer immé-
diatement et sera certainement terminé avant la
fin du mois courant.
M. le maréchal de Mac-Mahon, président de la
République, revenu de Sully pendant la nuit, est
parti hier, à onze heures et demie du matin, du
palais de l'Elysée, pour se rendre à Versailles
en chaise de poste
M. le duc de Magenta était accompagné de
trois personnes de sa maison..
M- le prince Orloff, ambassadeur de Russie, a
fait hier une visite, officielle à M. le ministre des
affaires étrangères.
Le ministre plénipotentiaire de Russie à Paris
arrivait à l'hôtel des affaires étrangères à trois
heures et demie et en ressortait à quatre heures.
Hier, ont élé célébrées, à Paris, les obsèques
de Mme l'amirale de Mackau, décédée à l'âge de
soixante-quinze ans, en son domicile, 6, rue
Roquépine.
La foule était si considérable que l'on a dû
établir, vers dix heures et demie, un barrage
dans les rues aboutissant à la rue en question.
La levée ducorps a été effectuée à onze heures
précises par le clergé de l'église de la Made-
leine. `
Le deuil était conduit par MM. le baron de
Mackau et Hennecourt, fils et gendre de la -dé-
funte
Une grande messe en musique a été dito pour
le repos de l'âme de Mme de Mackau.
Parmi "l'assistance, composée en grande partie
d'officiers de l'armée de terre et de mer,, nous
avons remarqué MM. les généraux de Cissey et
Flctury, en bourgeois, MM. Beau, Cbristophle,
Legraod, Chesnelong, Armand Bchic, marquis
de Talhouët, Poriquet, Dàgué de la Fauconne-
rie, baron de Beurgoing, Edouard André, Hardy
Lafosse, comte de Laferrière, baron de Vaufre-
landi de Franqueville, général de Berghem, de
Matharel, comte d'Andlau, Théophile Gautier,
vicomte Reille, de Montigny, Truelle, vicomte
de la Sizerane, Gaudin, marquis de Champagne,
Donon, Pellereau, comto do Charencey, etc.
Le corps a été provisoircm* nt déposé dans la
crypte de la Madeleine.
Une abondante distribution d'aumônes aux
pauvres de l'arrondissement a élé faite à l'issue
de la cérémonie funèbre.
4., '•- ·
A l'église Saie t-Plerre du Gros-Caillou, autre
enterrement, celui de M. Clairainval, chef d'es-
cadron d'état-major, professeur à l'Ecole d'ap-
plication et chevalier de la Légion d'honneur,
déeédé rue de Touryille, 10.
Les honneurs militaires ont été rendus au dé-,
funt par un détachement de quarante hommes
du 117" de ligne, sous les ordres d'un capitaine.
FEUILLETON DU GAULOIS– N° 28 (1)
11 FÉVRIER 1875.
LA •̃ •
VIE A OUTRANCE
Première partie.
XVII ̃
La nuit se passa, du reste, sans incident
digne d'être relaté.
Le train que nos deux voyageurs avaient
pris s'arrête peu en chemin, et tout au
plus Btationne-t-on quatre ou cinq fois du-
rant le trajet.
Le vicomte s'était endormi vers dix heu-
res, après avoir quitté la station d'Amiens,
et il ne se réveilla qu'aux approches de
Calais, c'est-à-dire vers une heure du matin.
Mérillon, lui, avait à peine fermé l'œil.
En se réveillant, Bruscatelle jeta oin re-
gard encore un peu troublé sur l'intérieur
du compartiment et aperçut son compa-
gnon qui, à travers la glace humide de la
portière, cherchait à distinguer le pays
qu'ils traversaient;
II regarda sa montre et constata qu'il
était une heure.
DiableJ diable! balbutia-t-il en s'éti-
rant, il pafa|t que le bruit n'empêche pas
de dormir. Nous touchons, je crois, au
terme du voyagé.
Dans quelques minutes, nous serons à
Calais. répondit Mérillon.
Est-ce que vous poussez plus loin,
monsieur?
Je vais à Londres.
Tiens! comme moi. Vous connaissez
le pays?
L'intérêt de mes affaires m'y appelle
de temps à autre.
Alors vous parlez anglais?.
Comme si je n'avais fait que cela de
ma vie. C'est essentiel d'ailleurs. et l'on
(8) Reproduction interdite. °
Parmi l'assistance, les généraux de Bâton, com-
mandant de l'Ecole détat-major, et Henrion,
commandant de l'Ecole de Saint-Cyr, et nombre
d'officiers d'étàt-major de tous grades.
Le corps de M. Glairainval a été inhumé au
eimetiére Montparnasse.
LE MARDI GRAS
La journée du mardi gras a été plus triste
si c'est possible que le dimanche du même
nom.
La foule a, comme d'ordinaire, afflué sur le
boulevard, où nous n'avons pas rencontré un
costume qui vaille la peine d'être cité.
Les flâneurs ont été assourdis par le s Sonneurs
de trompe et les gamins qui soufflaient «à pleins
poumons dans des cornets à bouquin ou des
clairons bossues. La fête du jour s'est bornée a
cette distraction écœurante.
Au moment où nous mettons sous presse, les
théâtres vomissent des flots de spectateurs dont
la plupart vont envahir les bals, qui n'auront ja-
mais fait une recette comme celle de cette nuit.
Il ne manquera qu'une chose, la fameuse des-
cente de la Courlille que le temps a tuée et que
le mercredi des cendres enterrait jadis.
Nous apprenons la mort dé M. Alfred Ferron,
comte de la Ferronnays, décédé hier, à l'âge de
41 ans, en son domicile, 36, rue de Bercy, à la
suite d'une maladie du cœur.
Qu'est-ce que ça peut être
Les gardiens de la paix qui ont fait un rap-
port à cet égard à M. Lecbartier, commissaire
de police du quartier Notre-Dame, ^n sont en-
core à l'ignorer comme nous-même.
Voici le fait:
Hier, vers onze heures et demie, on a aperçu,
descendant la Seine à la dérive, deux bachots
attachés l'an à l'autre par une corde et qu'il a
été impossible d'arrêter dans leur course vaga-
bonde.
Sur l'un de ces bachots, qui portait à l'arriéra
un drapeau rouge, se trouvaient tous les appa-
reils servant aux plongeurs.
On se demande quel est ce mystère 7 Quel-
qu'un s'est- il noyé en faisant des expériences
sur le fleuve ? Nous tâcherons de renseigner nos
lecteurs à cet égard.
X.
IË CHAPITEE DE9 SUICIDES
Les tentatives de suicide et les suicides eux-
mêmes redeviennent fréquents. Eu voici deux
pour la journée d'hier
A sept heures du matin, M. Auguste Brandt,
sujet, prussien, exerçant la profession de pâtis-
sier, et demeurant rue des Dames. 123, aux
•Batignolles, s'est brûlé la cervelle à l'aide d'us
vieux pistolet rouillé.
On attribue cette mort violente à des eha-
grins de famille-. ̃ .v
Vers 8 heures 45, un jeune homme de vingt-
trois ans, nommé Hauriot, commis aux écritures
dans une maison de commerce, et habitant la
rue de Flandre, est entré prendre un verre de
vin chez Mme Lebas, marchande de vin, 18,
rue d'Amsterdam.
A peine avait-il vidé son verre, qu'Hauriot
s'affaissait sur le parquet.
Le malheureux venait de se planter un cou-
teau dans la poitrine, au-dessous du sein gauche.
Le blessé, qui était dans le plus piteux état,
a été transporté d'urgence à l'hôpital Beaujon. `
Un commencement d'incendie s'est déclaré,
hjer matin, dans les magasins de robes de ca-
chemire de l'Inde de la rue Auber.
Grâce aux prompts secours organisés par les
employés du Grand-Hôtel, les pertes se rédui-
sent à une somme modique, entièrement cou-
verte par une assurance.
Un pauvre gamin, qui n'avait sans doute pas
reçu d étrennes, vient de se faire prendre ea fla-
grant délit de vol d'un jouet à J'étalage de M.
Compel, bimbelotier, place de la Bastille, 14.
Ce miochç, qui n'a que neuf ans, guignait de-
puis plusieurs jours une mitrailleuse en cuivre
dont le poli et le brillant l'ont si bien attiré qu'il
a emporté l'objet.
Surpris en flagrant délit, le gamin a été arrêté
et mis au poste.
On comprend que nous ne donnions pas le
nom de ce malheureux enfant.
Les accidents de_yoiture ont été nombreux
hier contentons-nous de signaler le plus grave.
A trois heures trente de l'après-midi, boule-
vard de la Chapelle, à l'angle de la rue Philippe-
de-Girard, une voiture attelée de cinq chevaux,
appartenant à M. Coste, entrepreneur de trans-
ports, 16, rue Boucry, et conduits par le char-
retier Auguste Calmet, a passé sur le corps d'un
individu, qui a été relevé et conduit à la phar-
macie Combarieu, rue de la Chapelle, 19.
Le pauvre diable y a expiré au bout de quel-
ques minutes, et M. Dufourmantelle, commis-
saire de police, qui s'était transporté sur les j
lieux en compagnie de M. le docteur Bontemps,
a dû faire transporter le cadavre à la Morgue,
faute d'avoir pu constater l'identité du défunt.
` COUPS DE REVOLVER
Grand tapage, la nuit dernière, dans le quar-
tier de l'Europe.
est perdu si l'on est obligé de recourir aux
t interprètes.
Diable! diable! répéta Bruscatelle
en devenant soucieux.
Un coup de sifflet vigoureux et prolongé
annonça en ce momtr, l'approche de la
station, et la ÇOntersation en resta là.
-BroSSâtélle se mit en devoir de rouler sa
«ouverture de voyage sous sa courroie, pen-
dant que Mérillon inspectait l'état de sa va-
I lise.
Puis le train s'arrêta ils descendirent
sur le quai, et Mérillon, ayant salué son
compagnon, se disposa à s'éloigner dans
la direction du port.
Bruscatelle l'arrêta.
Pardon, monsieur, dit- il avec un
sourire, quoique je vdus sois inconnu,
j'espère que vous ne trouverez pas indis-
cret que je réclame de vous un service.
Comment donc fit Mérillon. parlez
sans crainte, cher monsieur, et, si je puis
vous être utile. ou seulement agréable,
croyez que je m'empresserai.
Je me rends à Londres, poursuivit
"Bruscatelle. et je ne sais pas un traître
-mot delà langue que l'on parle dans ce
pays. Je vais donc m'y trouver fort em-
barrassé, pendant les premières heures, et
si vous vouliez bien.
Vous servir d'interprète?
Tout au moins me faire profiter de
votre expérience et de votre connaissance
des lieux.
Eh rien de plus simple, cher mon-
sieur ce sont là de ces bons offices que
l'on se doit rendre entre compatriotes. et
vous pouvez compter sur toute ma bonne
volonté.
L'affaire marchait à souhait. Mérillon
avait gagné la confiance du vicomte sans
l'avoir même sollicitée, et il était convaincu
désormais qu'il tenait son homme.
Une nouvelle qu'il devait recueillir à Lon-
dres dès son arrivée allait encore ajouter
à sa satisfaction.
11 apprit, en effet, dès le matin même,
que le vieux Mosé s'était rendu à Amster-
dam, où il avait à faire des achats considé-
rables, et qu'il ne reviendrait à Londres
qu'à la fin de la semaine. v
C'était quelques jours de répit, et, dans
la situation fil n'en demandait pas davan-
tage.
Le vicomte de Bruscatelle reçut cette nou-
Vers deux heures du matin, les habitants de
la rue de l'Europe Ont été réveillés en sursaut
par quatre détonations successives d'armes à feu.
C'était le concierge du n° 46 de ladite rue qui
venait de surprendre un individu en train d'es-
calader le mur du jardin faisant partie de la
maison qu'il est chargé de surveiller.
M. Morel, c'est le nom du coneiergp, voyant
ce malfaiteur sur la crête du mur, a tiré sur lui,
à bout portant, quatre coups de revolver dont
l'un a atteint l'individu dans le bas ventre.
Il est tombé sur le sol en hurlant, et les gar-
diens de la paix, accourus au bruit, l'ont ar-,
rêté et transporté à l'hôpital Beaujon.
Le blessé déclaré se nommer Léon Marct,
âgé de quarante-six ans.
C'est un dangereux repris de justice, qui était
sorti le jeudi précédent du dépôt de Saint-
Denis.
DÉPARTEMENTS
Les départements méditerranéens sont tous
émus par la surtaxe des vins demandée par le
ministre des finances et le directeur des contri-
butions indirectes pour arriver à l'équilibre du
budget.
Les chambres de commerce de Nîmes, de
Montpellier, de Cette, de Narbonne, de Mar-
seille, etc., ont adressé et adressent pétitions
sur pétitions, protestations sur protestations,
pour obtenir le retrait d'une mesure qui nuirait
dans des proportions considérables à l'agricul-
ture dans les pays viticoles, en élevant l'impôt
d'abord, puis en favorisant l'admission des vins
étrangers en France.
Nous ne savons ce que décidera te ministre
des finances mais nous pouvons assurer qu'il a
remis t l'étude la question qui a provoqué une
si unanime opposition et qu'il a vu, à ce sujet,
les députés des départements intéressés.
On écrit de Tournai au Propagateur du Nord
que l'auberge du Chat gris, qui est dans cette
ville l'hôtel de la bohème, a été samedi soir le
théâtre d'un drame affreux
Vers la fin du mois dernier, une Lorraine âgée
d'une trentaine d'années, la nommée Marie Pe-
ferken, est venue prendre gîte dans cette au-
berge. La malheureuse, qui habitait Corbeil, avait
quitté son mari, à qui elle avait laissé ses deux
garçons, et elle était accompagnée d'un individu
de Lille, nommé François Tillon, et de seï trois
filles, dont l'aînée n'a que huit ans.
Son mari, nommé Bohlay, est arrivé mardi
dernier en notre ville pour lui réclamer ses en-
fants et des objets de ménage qu'elle avait em-
portés avec elle. >,
Une querelle s'en est suivie et s'est terminée
par un coup de revolver que Bohlay tira à bout
portant sur sa femme, qui fut atteinte à la nuque
et qui expira sur le coup.
L'assassin fut immédiatement arrêté par un
agent de police qui passait en ce moment rue
Dame-Odile. Il ne fit aucune résistance, décla-
rant qu'il devait punir sa femme de son incon-
duite, et qu'il n'avait aucun repentir de lui avoir
infligé ce châtiment.
Après interrogatoire au bureau de police, on
l'a écroué à la prison cellulaire.
On lit dans l'Ordre social de Nice
« La Mascarade de Nice avec caricatures, par
M. Léo Watripon, vient de paraître, mais à peine
le dépôt était-il fait à la préfecture que l'admi-
nistration en a jnterdit la vente sur la voie pu-
blique. »
M. l'ingénieur en chef du service de. la Loire
a adressé la di pêche suivante à M. le préfet du
Loiret, eu le priaul de la transmettre à Blois,
Tours, Saumur, Angers, Anreuis et Nantes
« Orléans, 7 février, 1 h. soir.
« La Loire, à Orléans, la Creuse et la Vienne
ont remonté de nouveau.
a La Vienne à Cbâtellcrault, a atteint son
maximum, 1 mètre 64, le 5 à dix heures du
soir.
«La Creuse, au Blanc, a atteint son maxi-
mum, 1 métré 51, le 5 à quatre heures du soir.
« La Loire, à Orléans, marque 1 m. 82 aujour-
d'hui à midi. Elle paraît être à son maximum.
« Aucun avis de crue n'est venu de la haute
Loire, de l'Allier et du Cher »
On nous écrit de Marseille
« Ea augmentant en nombre, les enterrements
civils perdent de leur importance. Nous en avons
eu trois avant- hier, l'un d'un homme de qua-
rante-quatre ans, et deux d'enfant âgés l'un de
treize et l'autre de trois ans. Il n'y avait que
fort peu de manifestants derrière ces trois con-
vois. »,
Un éboulement s'est produit dans la falaise à
l'ouest de Dieppe, à environ 500 mètres des
bains de mer, dans la nuit du 26 au 27 janvier,
et a causé des dommages sérieux dans les écu-
ries du nommé Rouen, entrepreneur du lestage
des navires.
Trois chevaux lui appartenant ont été écrasés
dans cette écurie, qui était construite à même
la falaise. i
Le Courrier de Sétif (Algérie) signale un (ait j
assez Inexplicable C'est la circulation d'un as-'
sez grand nombre de pièces de monnaie prus-
velle avfec Une vive contrariété. 11 ne s'at-
tendait guère à s'amuser dans la capitale
des Trou-Royaumes, et, s'il n'avait eu la
compagnie de Mérillon, qui se multiplia
pour le distraira, peut-être eût-il pris le
parti de retourner V Paris.
Mais Mérillon était vraiment plein d'at-
tentions son égard..
Il négligeait ses affaires pour le quitter
ie moins possible. Il faisait office de cicé-
rone et d'interprète, et lui montrait succes-
sivement toutes les curiosités, toutes les
merveilles de Londres.
Ils étaient descendus, hôtel de l'Europe,
dans Leicester square ce qui est le quar-
tier français et le soir, ils n'avaient que
quelques pas à faire pour se mêler au mou-
vement, au tapage de Hay-Market ou de
Regent's street.
Bruscatelle finit par prendre un plaisir
extrême à ces tableaux, dont Paris est loin
d'offrir l'équivalent. et il attendit sans
trop d'impatience le retour du joaillier
qu'il était venu interroger.
Du reste, il se sentait plein de recon-
naissance pour son compagnon, qui se fai-
sait appeler Durandeau, et dans lequel il
était loin de chercher Mérillon.
ils demeuraient et dînaient ensemble,
quelquefois à l'hôtel, plus souvent au res-
taurant, où ils trouvaient les journaux fran-
çais. et l'on peut dire qu'ils ne se quit-
taient pas.
Cinq ou six jours s'écoulèrent de la
sorte.
Un matin, Bruscatelle reçut une lettre
du banquier. Ce dernier s'impatientait de
son long silence; il l'engageait à pousser
jusqu'à Amsterdam, si le joaillier devait
tarder à revenir, et finissait par l'informer
que, d'après certaines indiscrétions recueil-
lies la veille, il avait tout lieu de croire
que 'Silvio venait d'expédier à Londres un
somme habile et sûr, a l'effet de surveiller
les agissements.
Ce jour-là, Bruscatelle se montra sou-
cieux et préoccupé pendant le déjeuner.
Toute l'aménité déployée par Durandeau
ne parvint même pas à le dérider.
Il comprenait bien que da Sylva avait rai-
son de s'impatienter. l'affaire traînait
évidemment en longueur, et il importait
d'ea brusquer au plus tôt le dénouement.
Et puis, il lui déplaisait d'apprendre que
^ilvip se mêlait de l'affaire, et il craignait
sienne en or. Cette monnaie se trouve surtout
entre les mains des indigènes, qui les présen-
tent dans nos caisses publiques.
ÉTRANGER
Nous avons signalé, d'après une dépêche d'un
de nos correspondants d Italie, l'assassinat de
M. Sonzogno, rédacteur de la Capitale, un des
journaux les plus en vue de Rome.
Voici, à cet, égard, les renseignements que
nous recevons de nos correspondants
« Hier soir, 6 février, à 8 neures, M. Sonzo-
gno, qui se trouvait seul dans les bureaux de
la rédaction du journal la Capitale, a été assas-
sine par un inconnu.
« Il n'a poussé qu'un seul cri A l'assassin!
puis il est tombé raide mort.
« A ce cri, les employés à la typographie sont
accourus en toute hâte. Ils ont rencontré sur
î'esealier un individu qui s'enfuyait cet indivi-
du a été arrêté, grâce au concours de la garde
municipale. Nne fois arrêté, il a préten 'u qu'il
n& savait rien de ce qui s'était passé, et il per-
siste encore aujourd hui à nier. Il s'appelle Pio
Frezza, est âgé de Vingt-six ans, et exerce la
profession de menuisier. Il avait dit qu'il de-
meurait dans le Transtevère, mais il n'est pas
connu à l'endroit qu'il indiquait comme son do-
micile.
« Sonzogno a été trouvé mort par terre il
avait une petite blessure à la tête, et à la poi-
trine deux blessures plus considérables. Le poi-
gnard qui avait servi à le frapper a été trouvé à
ses pieds.
s L'instruction judiciaire a commencé immé-
diatement. La Capitale, en rendant compte de
l'événement, fait connaîlre l'existence d'une
quatrième blessure à l'épaule. La chambre où
se trouvait M. Sonzogno au moment de l'atten-
tat est tachée de sang -en plusieurs endroits. 1
Sonzogno, après avoir été frappé, aurait suivi
l'assassin jusqu'à l'escalier. La première per-
sonne qui est accourue à ses cris a vu Sonzogno
qui tenait par le pan de l'habit un individu, et 1
qui criait « Luigi ils m'ont assassiné 1 » Puis 1
il a expiré sans ajouter un seul mot. L'arme
dont s est servi l'assassin était longue de 2o
centimètres, à deux tranchants et pointue. »
Hier a été célébrée à l'église Saint-Pierre de
Leyde la troisième fête Séculaire de la fonda-
tion de l'université, en présence du roi et de la
reine, des princes Frédéric et Alexandre, du
prince et de la princesse de Wied ,'et de, nom-
breuses députations et corporations scientifi-
ques et artistiques du pays et de l'étranger.
Un grand discours a été prononcé par le pro-
fesseur Heynsino.
Après la célébration de la fête, il y a eu ré-
ception officielle par la roi dans la grande salle
de l'université.
Le Monde russe rappelle que cette année aura I
lieu l'anniversaire trois fois séculaira de l'an- 1
nexion de la Sibérie à la Russie, et l'on croit ,1
savoir que l'on se propose de célébrer digne- (
ment cette date historique. 1
Hippolytb Nazet.
LE THÉATRÎ5 ET LA VILLH
Matinée parisienne! 1
Hier, l'intérêt de la journée théâtrale l'empor- I;
tait de beaucoup sur celui de la soirée.
Aussi nous a-t-il paru curieux d'aller faire j
une tournée dans tous les théâtres qui donnaient j
des représentations de jour. ` i
C'est un voyage qui commence au boulevard
des Italiens pour finir au boulevard des Filles-
du Calvaire. 1
Lorsque pour la première fois on donna des
matinées à Paris, on ne se doutait guère du suc- i
cès- qu'elles devaient avoir. 1
L'idée en revient, je crois,' à M. de Trogoff,
le père du secrétaire général du Théâtre Gluny;
mais c'est M. Ballande qui l'a mise en pra-
tique.
Dès la première matinée littéraire qui eut lieu
à la Gaîté, ce fut un étonnement général per-
sonne n« croyait à la réussite, et M. Sarcey tout
le premier blâma cette tentative dont il devint
plus tard le fervent apôtre.
Maintenant il est peu de théâtres qui n'aient
donné de matinées; et l'Opéra-Comique lui-même,
imitant les autres, a réuni un public nombreux
dans la journée du lundi gras.
Le temps d'hier était on ne peut plus fa-
vorable, le ciel gris et menaçant, 1 air froid, in-
vitaient merveilleusement à s aller enfermer dans'
une salle bien chauffée..
Lé boulevard n'offrait pas beaucoup d'attrait,
on n'y trouvait même pas le fameux troubadour
que Villemot a immortalisé.
A peine quelques Desgrieux de quatorze ans
promenaient-ils sur leur dos des loques réunies
sans art par leurs Manons de treize ans. ̃̃
Au risque d'être banal, il faut bien le dire, le,,
carnaval est mort.
Lès théâtres ne s'en plaignent pas.
Le Gymnase, qui a exhumé le vieux et char- l'
mant répertoire de Scribe, a Tait dans la journée
maintenant d!*échouer la où il avait êspôré
une victoire si facile.
Quand vint le moment de prendre le café,
il alluma un cigare, demanda un journal
et se mit à le parcourir comme pour don-
ner le change à ses idées et êûhapper par
là à -l'irritation inquiète et sourde quil
éprouvait. Mérillon, le voyant dans ces dis-
positions, avait; de son côté» pris le finies,
sur lequel 11 promenait un œil distrait.
Mais au bout de quelques secondes un
même cri leur échappa à tous deux. et ils
échangèrent un regard vif et prompt.
Qu'avez-vous, monsieur Durandeau?
demanda le vicomte..
Et vous-même, monsieur de Brusca-
telle ? répartit Mérillon.
Ma foi, quelque chose d'affreux! un
sinistre épouvantable. comme malheureu-
sement il s'en produit trop souvent depuis
quelque temps.
un sinistre, dites-vous? répéta Méril-
lon.
Voyez vous-même.
Et le vicomte indiqua du doigt, sur son
journal, le passage qu'il l'engageait à lire^
II n'y avait que quelques lignes, mais
elles étaient significatives.
« tA ta Rei~ie-Pictortd.'
̃ Nous apprenons, au moment de met-
tre sous presse, que le magnifique paque-
bot la Reine-Victoria vient de sombrer,
dans les plus singulières circonstances,
non loin de la côte du Paganis, dans le sud-
ouest de l'embouchure de l'Aber-Vrach (Fi-
nistère). Nous ne pouvons qu'enregistrer à
la hàte cette sinistre nouvelle, nous réser-
vant de donner dans notre numéro de de-
main tous les détails qui ne peuvent man-
quer de nous parvenir d'ici la. »
Voilà, en effet, une triste nouvelle!
dit Mérillon après avoir lu.
N'est-ce pas ? fit Bruscatelle avec un
éclair dans les yeux.
Mais le récit est incomplet encore,
et il faut espérer que l'on aura pu opérer
le sauvetage des passagers.
Sans doute sans doute
Au surplus, nous serons tout à fait
renseignés demain.
Vous avez raison, et Jusque-là. il ne
faut se hâter ni de se réjouir ni de se
désespérer.
En-parlant ainsi, Brujseatelle s'était levé.
«le dimanche 3,348 francs, dans 'celle de lundi
1,800 fr., et 3,300 fr. de recette dans celle a'hier.
La pièce qui a été le plus goûtée est le Ma-
riage déraison.
Le public se compose surtout de bons vieux
bourgeois qui ont vu toutes ces pièces à la créa-
tion et viennent chercher des souvenirs, de leur
jeunesse.
Dans sa loge, nous apercevons M. Derval,
bien préoccupé.
Il a une grande belle fille, que vous avez vue
près de lui à toutes les premières du Gymnase.
Or, il paraît qu'elle a une superbe voix, et
qu'elle a chanté l'autre joui; chez Duprez le, rôle
d'Ophélie, de façon qu'à huit heures et demie
du matin M. Halanzier venait la demander pour
l'Opéra,
On lui faisait faire en même temps des propo-
sitions pour Bruxelles et pour Londres.
M. Derval est dans l'anxiété l'artiste est tout
fier du talent de sa fille; mais le père craint pour
elle les fatigues de la scène et ne veut pas se
séparer de son enfant.
Si ce que l'on dit du talent de Mlle Derval est
vrai, il faudra bien pourtant qu'il ae décide.
A la Gaîté, la salle est comble on a encaissé
4,735 francs; ce qui est colossal, vu l'abaisse-
ment du prix des places.
Beaucoup de jeunes gens et d'enfants dans la
salle tout ce petit monde se tord en entendant
le Malade imaginaire et ses curieux intermèdes.
Aux fauteuils, nous voyons un de nos compa-
triotes anglicanisés. C'est M. M.-L. Mayer, le nou-
veau directeur de Princess's theatre à Londres.
Et, à ce propos, il parait que Princess's n'en-
tra nullement dans la fameuse combinaison
Winschenk-Fischer. Ce qui avait pu le donner à
croire, c'est que le directeur du théâtre des Arts,
va effectivement y organiser des représentations
du Tour dumonde.
Mais Princess's Théâtre conserve l'indépen-
dance de sa direction.
Sur la scène, à la Gaîté, nous apercevons
Charles Bridault, le nouveau régisseur général
Bandu, l'heureux père d'un gros garçon de trois
jours, tout le monde, enfin, occupé à manger
des crevettes.
On nous donne l'explication de cette orgie.
M. Duquesnel vient de demander une audition
pour une jeune marchande de poissons, qu'il
a découverte à la Halle et qui, paraît-il, est douée
d'une fort belle voix.
On a accordé l'audition, mais on lui a volé les
crevettes qu'il avait achetées à la future étoile.
Velle, le prestidigitateur -hongrois, officie à
l'Ambigu, et bien que le prix des places ait été
considérablement diminué et la matinée fort
peu annoncée, on récolte encore 'un millier de
francs.
Les bébés sont nombreux j'ai même compté
une dizaine de nourrices plusieurs sont dégui-
sés, et dans le couloir on voit accrochés des cha-
peaux de pierrots.
Pour les tours de Velle, on a dû établir un
pont volant, qui passe au-dessus du souffleur
pour aller dans l'orchestre.
Le père Fossey est descendu de son siège
élevé pour se confondre avec les musiciens qu'il
dirige.
Son amour-propre a bien souffert évidem-
ment.
Nous terminons notre tournée par le Cirque
d'hiver. On a fait plus de 4,250 fr. de recette; il
serait inutile de chercher, pour s'y asseoir,
même une marche d'escalier tout est bondé.
Nous arrivons pour voir la très amusante pan-
tomime équestre qui s'appelle la Chasse au
cerf.
Avant-hier, elle a été signalée par un ac-
cident..
Un des écuyers a été désarçonné et traîné sus-
pendu à sa selle par. la patte.
Car c'est d'un des deux singes qu'il s'agit.
Bien qu'il criât très fort, il n'a eu d'ailleurs
aucun mal car, avec la souplesse ordinaire aux
gens de son espèce, il s'est tenu solidement ac-
croché à la crinière de son cheval.
Georges Boteb.
L'EAU ATIIÉVRALGIQUE APH. BAER (Voir annonces).
L'exercice bien compris est le meilleur moyen
d'entretenir la santé, de prévenir les désordres
de la circulation, du système nerveux, les ma-
ladies chroniques, les faiblesses et les infir-
mités prématurées. Aussi ne saurions-nous
trop recommander aux personnes qui se livrent
à des travaux de cabinet ou dont les occupa-
tions sont trop sédentaires, de suivre les excel-
lents cours du Gymnase Paz, rue des Martyrs.
Les leçons d'enfants y sont rigoureusement
conçues en vue du développement harmonique et
complet et de la rectification de toute tendance
vicieuse du corps. Dans les leçons de dames
et de jeunes filles, les précautions que comporte a
la conformation si délicate de la femme sont
observées avec le plus grand soin. Des cours
spéciaux ont lieu tous les jours pour les hom-
mes d'âge mûr (40 à 60 ans) à 8 h. Ij2 du matin
et à 5 heures du soir.
La méthode est prudente, absolument -basée
sur les lois de l'anatomie et de la physiologie. 1
On peut alterner la gymnastique avec l'es-
crime. La salle d'armes est tenue par DEPLAN-
QUES.
Des salles de gymnastique médicale, d'ortho- i
pédie et de sudation par l'air chaud, sont ré-
Vous partez? fit Mérilloiï d'un ton en
apparence indifférent.
Oui. oui, répondit le vicomte, j'ai
reçu, ce matin, une lettre à laquelle il im-
porte que je réponde. Je rentre à l'hôtel.
Mais nous nous retrouverons ce soir?
C'est Cêiâ..
A bientôt alors! i
A bientôt!
Le vicomte sortit à pas précipités.
La nouvelle qu'il venait d'apprendre sim-
plifiait beaucoup la situation.
Il ignorait encore dans quelles circons-
tances s'était accompli le sinistre delà
Reine-Victoria, mais il savait que la conâ- 1
tesse Laurianne devait se trouver à bord,
et il n'était pas probable qu'elle, ebt pu 1
échapper au sort commun.
Toutefois une sorte d'inquiétude obstinée
pesait sur son esprit. la lettre de da Sylva
avait éveillé en lui un soupçon qu'il n'était
pas encore parvenu à dissiper. et il se
demandait quel était cet homme habile et
sûr que Silvio avait envoyé à Londres.
Comme il passait devant le bureau de
l'hôtel, il s'entendit appeler et revint sur ses
pas.
Le maître de l'établissement était sur le
seuil de la porte et tenait à la main une
de ces enveloppes en papier bleuté, sous
lesquelles l'administration des télégraphes
enferme ses dépêches.
Pardon, monsieur, dit-il en saluant;
tout à l'heure le facteur m'a remis ce télé-
gramme, et, bien que l'adresse en soit par-
faitement régulière, le destinataire m'ea est
jusqu'à présent tout à fait inconnu.
C'est sans doute un voyageur que e
quelque empêchement imprévu aura retar-
dé en route, répondit Bruscatelle; sa
correspondance a devancé son arrivée.
je l'ai pensé aussi, et c'est pour cette
raison que je l'ai gardée. toutefois.
Cela vient de France?
De Paris.
A quel nom?
L'hôte tendit l'enveloppe à Bruscatelle.
Mais celui-ci n'en eut pas plus tôt lu la
suscription, qu'il fit un mouvement.
Mérillon s'écria-t-il, en tournant et
retournant l'enveloppe, comme s'il eût été
pris de l'ardente tentation d'est briser le
cachet.-
servées pour le traitement particulier et le ma*»
sage. • Trois salles d'hydrotHérapie admirable-
ment installées, l'une pour les hommes, la s«-
conde pour les damée, la troisième pour les
malades, sont ouvertes du matia au ssir et tout
à fait indépendantes du Gymnase. Les douches y
sont données avec tout le discernement désira-
ble, d'après les prescriptions médicales.
Une salle d'inhalation des Eaux minérales,
également indépendante du Gymnase, permet
de continuer la cure commencée aux stations
thermales de Cauterets, Enghien, Mont-Dore, etc.
La pulvérisation est obtenue au moyen d'une
machine à vapeur.
Rien enfin n'a été négligé pourî rendre cet
établissement le plus complet et le plus con-
fortable de l'Europe. Le corps médical sait l'ap-
précier à toute sa valeur, et, le public peut s'en
assurer en le visitant.
Vins toni-nutritifs reconstituant» de Chenne-
ières à l'« Extract OF MEAT». (V.aua annoncer)
BRUITS DE COULISSES
Aujourd'hui, à l'©péra, reprise de Ip Source,
avec la Favorite.
.̃̃ ̃••
Cette après-midi, à une heure, on répète gé-
néralement, à la Comédie-Française, la Fille de
Roland, tragédie en cinq actes et en vers de M.
de Bornier.
La première représentation de cet ouvrage
aura lieu après-demain vendredi.
w~
M. Halanzier vient de renouveler l'engagement
de Mlle Mauduit à l'Opéra. La charmante artiste
aura deux mois de congé par an pour faire des
saisons italiennes.
«w<
La première représentation du Troisième
Larron est toujours annoncée pour après-demain
vendredi, à l'Odéon.
Immédiatement après, on donnera/1 hilippe II,
drame historique en cinq actes et en vers, de
M. de Porto-Riche, pour lequel Mlle Rousseil a
été spécialement engagée.
M. Duquesnel, toujours prodigue quand il
s'agit de faciliter les débuts des jeunes gens, a
dépensé, dit-on, plus de 40,000 francs pour la
mise en scène de cet ouvrage. On ne saurait
trop féliciter le directeur de l'Odéon d'une pa-
reille initiative, qui le pousse à dépenser la plus
grande partie de sa subvention en l'honneur
d'un auteur presque inconnu.
PROFILS, FACES ET 1ACETTES.
MARQUET
Fille de Phidias, le Louvre est son domaine i
Rien ne peut l'ébrécher, nr l'amour, ni le temps*
En 18. elle avait, je crois, vingt aus à peine
Dans vingt ans, elle aura vingt ans.
PALLIER
Oh la mignonne enfant! l'espiègle et folle tête S
Elle joue avec tout, même avec Je talent.
C'est la sœur de Beaugrand,
La sœur cadette.
PIRON
Quand j'applaudis en vous ce rhythme "cadencé,
Cette, légèreté, cette grâce infinie,
Je me crois au siècle passé,
Et je songe à l'auteur de la métromanic..
Le mardi gras a été un beau jour, ou plutôt
un beau soir, pour les théâtres en général.
Le Châtelet a fait 8,300 fr., c'est dire qu'on
n'aurait pu jeter une épingle dans la salle et
qu'il y avait du monde jusque dans les cou-
loirs.
Quant aux Variétés, les Trente Millions de 67a-
diator y ont produit 6,135 fr. 50.
C'est la plus belle recette qui ait jamais été
faite à ce théâtre, même du temps de l'opérette.
Les Variétés font six mille,
Six mille beaux francs en bel or.
Tu palperas bientôt, ô Gille,
Les millions de Gladialor 1 v ̃
On pouvait supposer, dit M. Mendel, que, le
bal de l'Opéra étant tout de bienfaisance, l'ad-
ministration de l'Assistance publique ne deman-
derait pas à prélever le droit des pauvres, puisi
que le bal était donné à leur profit.
Mais la. logique propose, et l'administration
dispose; au moment où les comptes se termi-
naient, l'employé de l'Assistance publique pré-
sentait sa quittance et demandait à percevoir
18,000 fr., le huitième de la recette.
Stupéfaction générale
On cherche à expliquer au malheureux em-
ployé combien sa demande est intempestive
mais il a des ordres, et, cela se comprend, il
doit obéir.
Sur le refus énergique de M. Halanzier de sa
soumettre à cette prétention inattendue, il re-
quiert, pour constater ledit refus, le commis-
saire de police de service.
Vous connaissez le destinataire? inter-
rogea l'hôte.
Si je le connais?. C'est presqug un
ami. Et vous êtes sûr qu'il n'est pas ar-
rivé ? 9
Oh! parfaitement sûr!
Bruscatelle réfléchit un moment.
Bon! bon! dit-il; ce cher Méril-
lan je prendrai un vif plaisir à le re-
voir, mais je veux lui ménager une sur-
prise. Ne lui dites pas que je suis à Lon-
dres, ne lui laissez pas soupçonner ma pré-
sence dans cet hôtel, et ne manquez pas
surtout de me prévenir à l'instant même,
dès qu'il aura pris pied ici. Est-ce con-
venu ?
Monsieur peut compter sur moi 1
Cependant Mérillon n'avait pas quitté
le restaurant où il venait de déjeuner.
Seulement, dès que BruseateUe eut dis-
paru, il reprit le Times et se retint à le
lire d'un œil avide et passionné.
Le rime*' est, on le sait, le journal le
mieux fait et le plus sérieusement rensei-
gné. Pendant que ses confrères remet-
taient au lendemain pour raconter le si-
nistre de la Reine-Victoria, il présentait, lui,
une relation complète, où toutes les péri-
péties de ce drame étaient décrites avec un
réalisme à donner le frisson.
La relation commençait ainsi
c Nous avons fait connaître dès hier que
notre splendide steamer la Reine-Victoria
avait sombré à quelques lieues de la côte
française, au sud-suest de l'embouchure de
l'Aber-Vrach. La nouvelle avait d'abord
rencontré bien des incrédules. et l'on ne
pouvait se résigner à croire à un si grand
malheur mais les rapports qui sont par-
venus depuis aux compagnies intéressées
ne laissent plus aucune place au doute, et
ces rapports, dont il nous a été donné com-
munication, nous permettent de raconter
l'épouvantable catastrophe jusque dans ses
détails les plus précis
« Voici dans quelles circonstances parti-
culièrement dramatiques a eu lieu le nau-
frage de la Reine-Victoria
Pierre Zaccone.
(A «Mtvrc./
Les obligations du Crédit foncier russe
sont très recherchées à 417 50. L'émission
annoncée, loin de déprécier le cours de ces
titres, leur a créé un marché d'une grande
activité. On sait que les obligations de la
Banque centrale du Crédit foncier de Rus-
sie sont placées directement sous le con-
trôle du ministre des finances de l'empire
russe, qui les fait viser et signer par un dé-
légué spe.ci.al.
Informations générales
A PARIS
Aujourd'hui, mercredi des Cendres, à neuf
heures, le eardinal-archevèque de Paris prési-
âera la cérémonie de la bénédiction et de \& dis-
tribu lion des cendres dans l'église métropoli-
litaine.
M. l'abbé Méritan, proposé par M. le supérieur
général des Sulpiciens pour la cure de Saint-
Sulpice, nomme par le cardinal-archevêque et
agréé par le gouvernement, sera installé samedi
prochain, 13 février, à deux heures précises. M.
l'abbé Méritan est us homme dans toute la force
de l'âge, d'environ quarante ans. Il est fortre-
gretlédana le diocèse de Lyon, dont il dirigeait
le grand séminaire depuis plusieurs années.
«4
LA BIPARTITION BE i/EMPRtNT
Nous avons dit hier que, par suite des ordres
du préfet de la Seine, M. Martin, receveur mu-
nicipal de la villa de Paris, avait commencé le
remboursement des sommes versées en excé-
dant sur les souscriptions de l'emprunt.
Malgré les sommes énormes à restituer aux
ayants droit, la répartition finale sera singuliè-
rement simplifiée, grâce au système adopté par
M. Bertrand, directeur des finances à la préfec-
ture de la Seina.
Le nombre des bulletins déposés à -tous les
guichets ouverts a été exactement celui des obli-
gations à émettre, soit de 500,000.
Une unité étant invariablement attachée à cha-
que bulletin ou certificat de versement, il ne
sera besoin, pour faire la répartition finale entre
les plus grosses souscriptions, que de compter
le nombre des bulletins non délivrés.
Ce travail préparatoire va commencer immé-
diatement et sera certainement terminé avant la
fin du mois courant.
M. le maréchal de Mac-Mahon, président de la
République, revenu de Sully pendant la nuit, est
parti hier, à onze heures et demie du matin, du
palais de l'Elysée, pour se rendre à Versailles
en chaise de poste
M. le duc de Magenta était accompagné de
trois personnes de sa maison..
M- le prince Orloff, ambassadeur de Russie, a
fait hier une visite, officielle à M. le ministre des
affaires étrangères.
Le ministre plénipotentiaire de Russie à Paris
arrivait à l'hôtel des affaires étrangères à trois
heures et demie et en ressortait à quatre heures.
Hier, ont élé célébrées, à Paris, les obsèques
de Mme l'amirale de Mackau, décédée à l'âge de
soixante-quinze ans, en son domicile, 6, rue
Roquépine.
La foule était si considérable que l'on a dû
établir, vers dix heures et demie, un barrage
dans les rues aboutissant à la rue en question.
La levée ducorps a été effectuée à onze heures
précises par le clergé de l'église de la Made-
leine. `
Le deuil était conduit par MM. le baron de
Mackau et Hennecourt, fils et gendre de la -dé-
funte
Une grande messe en musique a été dito pour
le repos de l'âme de Mme de Mackau.
Parmi "l'assistance, composée en grande partie
d'officiers de l'armée de terre et de mer,, nous
avons remarqué MM. les généraux de Cissey et
Flctury, en bourgeois, MM. Beau, Cbristophle,
Legraod, Chesnelong, Armand Bchic, marquis
de Talhouët, Poriquet, Dàgué de la Fauconne-
rie, baron de Beurgoing, Edouard André, Hardy
Lafosse, comte de Laferrière, baron de Vaufre-
landi de Franqueville, général de Berghem, de
Matharel, comte d'Andlau, Théophile Gautier,
vicomte Reille, de Montigny, Truelle, vicomte
de la Sizerane, Gaudin, marquis de Champagne,
Donon, Pellereau, comto do Charencey, etc.
Le corps a été provisoircm* nt déposé dans la
crypte de la Madeleine.
Une abondante distribution d'aumônes aux
pauvres de l'arrondissement a élé faite à l'issue
de la cérémonie funèbre.
4., '•- ·
A l'église Saie t-Plerre du Gros-Caillou, autre
enterrement, celui de M. Clairainval, chef d'es-
cadron d'état-major, professeur à l'Ecole d'ap-
plication et chevalier de la Légion d'honneur,
déeédé rue de Touryille, 10.
Les honneurs militaires ont été rendus au dé-,
funt par un détachement de quarante hommes
du 117" de ligne, sous les ordres d'un capitaine.
FEUILLETON DU GAULOIS– N° 28 (1)
11 FÉVRIER 1875.
LA •̃ •
VIE A OUTRANCE
Première partie.
XVII ̃
La nuit se passa, du reste, sans incident
digne d'être relaté.
Le train que nos deux voyageurs avaient
pris s'arrête peu en chemin, et tout au
plus Btationne-t-on quatre ou cinq fois du-
rant le trajet.
Le vicomte s'était endormi vers dix heu-
res, après avoir quitté la station d'Amiens,
et il ne se réveilla qu'aux approches de
Calais, c'est-à-dire vers une heure du matin.
Mérillon, lui, avait à peine fermé l'œil.
En se réveillant, Bruscatelle jeta oin re-
gard encore un peu troublé sur l'intérieur
du compartiment et aperçut son compa-
gnon qui, à travers la glace humide de la
portière, cherchait à distinguer le pays
qu'ils traversaient;
II regarda sa montre et constata qu'il
était une heure.
DiableJ diable! balbutia-t-il en s'éti-
rant, il pafa|t que le bruit n'empêche pas
de dormir. Nous touchons, je crois, au
terme du voyagé.
Dans quelques minutes, nous serons à
Calais. répondit Mérillon.
Est-ce que vous poussez plus loin,
monsieur?
Je vais à Londres.
Tiens! comme moi. Vous connaissez
le pays?
L'intérêt de mes affaires m'y appelle
de temps à autre.
Alors vous parlez anglais?.
Comme si je n'avais fait que cela de
ma vie. C'est essentiel d'ailleurs. et l'on
(8) Reproduction interdite. °
Parmi l'assistance, les généraux de Bâton, com-
mandant de l'Ecole détat-major, et Henrion,
commandant de l'Ecole de Saint-Cyr, et nombre
d'officiers d'étàt-major de tous grades.
Le corps de M. Glairainval a été inhumé au
eimetiére Montparnasse.
LE MARDI GRAS
La journée du mardi gras a été plus triste
si c'est possible que le dimanche du même
nom.
La foule a, comme d'ordinaire, afflué sur le
boulevard, où nous n'avons pas rencontré un
costume qui vaille la peine d'être cité.
Les flâneurs ont été assourdis par le s Sonneurs
de trompe et les gamins qui soufflaient «à pleins
poumons dans des cornets à bouquin ou des
clairons bossues. La fête du jour s'est bornée a
cette distraction écœurante.
Au moment où nous mettons sous presse, les
théâtres vomissent des flots de spectateurs dont
la plupart vont envahir les bals, qui n'auront ja-
mais fait une recette comme celle de cette nuit.
Il ne manquera qu'une chose, la fameuse des-
cente de la Courlille que le temps a tuée et que
le mercredi des cendres enterrait jadis.
Nous apprenons la mort dé M. Alfred Ferron,
comte de la Ferronnays, décédé hier, à l'âge de
41 ans, en son domicile, 36, rue de Bercy, à la
suite d'une maladie du cœur.
Qu'est-ce que ça peut être
Les gardiens de la paix qui ont fait un rap-
port à cet égard à M. Lecbartier, commissaire
de police du quartier Notre-Dame, ^n sont en-
core à l'ignorer comme nous-même.
Voici le fait:
Hier, vers onze heures et demie, on a aperçu,
descendant la Seine à la dérive, deux bachots
attachés l'an à l'autre par une corde et qu'il a
été impossible d'arrêter dans leur course vaga-
bonde.
Sur l'un de ces bachots, qui portait à l'arriéra
un drapeau rouge, se trouvaient tous les appa-
reils servant aux plongeurs.
On se demande quel est ce mystère 7 Quel-
qu'un s'est- il noyé en faisant des expériences
sur le fleuve ? Nous tâcherons de renseigner nos
lecteurs à cet égard.
X.
IË CHAPITEE DE9 SUICIDES
Les tentatives de suicide et les suicides eux-
mêmes redeviennent fréquents. Eu voici deux
pour la journée d'hier
A sept heures du matin, M. Auguste Brandt,
sujet, prussien, exerçant la profession de pâtis-
sier, et demeurant rue des Dames. 123, aux
•Batignolles, s'est brûlé la cervelle à l'aide d'us
vieux pistolet rouillé.
On attribue cette mort violente à des eha-
grins de famille-. ̃ .v
Vers 8 heures 45, un jeune homme de vingt-
trois ans, nommé Hauriot, commis aux écritures
dans une maison de commerce, et habitant la
rue de Flandre, est entré prendre un verre de
vin chez Mme Lebas, marchande de vin, 18,
rue d'Amsterdam.
A peine avait-il vidé son verre, qu'Hauriot
s'affaissait sur le parquet.
Le malheureux venait de se planter un cou-
teau dans la poitrine, au-dessous du sein gauche.
Le blessé, qui était dans le plus piteux état,
a été transporté d'urgence à l'hôpital Beaujon. `
Un commencement d'incendie s'est déclaré,
hjer matin, dans les magasins de robes de ca-
chemire de l'Inde de la rue Auber.
Grâce aux prompts secours organisés par les
employés du Grand-Hôtel, les pertes se rédui-
sent à une somme modique, entièrement cou-
verte par une assurance.
Un pauvre gamin, qui n'avait sans doute pas
reçu d étrennes, vient de se faire prendre ea fla-
grant délit de vol d'un jouet à J'étalage de M.
Compel, bimbelotier, place de la Bastille, 14.
Ce miochç, qui n'a que neuf ans, guignait de-
puis plusieurs jours une mitrailleuse en cuivre
dont le poli et le brillant l'ont si bien attiré qu'il
a emporté l'objet.
Surpris en flagrant délit, le gamin a été arrêté
et mis au poste.
On comprend que nous ne donnions pas le
nom de ce malheureux enfant.
Les accidents de_yoiture ont été nombreux
hier contentons-nous de signaler le plus grave.
A trois heures trente de l'après-midi, boule-
vard de la Chapelle, à l'angle de la rue Philippe-
de-Girard, une voiture attelée de cinq chevaux,
appartenant à M. Coste, entrepreneur de trans-
ports, 16, rue Boucry, et conduits par le char-
retier Auguste Calmet, a passé sur le corps d'un
individu, qui a été relevé et conduit à la phar-
macie Combarieu, rue de la Chapelle, 19.
Le pauvre diable y a expiré au bout de quel-
ques minutes, et M. Dufourmantelle, commis-
saire de police, qui s'était transporté sur les j
lieux en compagnie de M. le docteur Bontemps,
a dû faire transporter le cadavre à la Morgue,
faute d'avoir pu constater l'identité du défunt.
` COUPS DE REVOLVER
Grand tapage, la nuit dernière, dans le quar-
tier de l'Europe.
est perdu si l'on est obligé de recourir aux
t interprètes.
Diable! diable! répéta Bruscatelle
en devenant soucieux.
Un coup de sifflet vigoureux et prolongé
annonça en ce momtr, l'approche de la
station, et la ÇOntersation en resta là.
-BroSSâtélle se mit en devoir de rouler sa
«ouverture de voyage sous sa courroie, pen-
dant que Mérillon inspectait l'état de sa va-
I lise.
Puis le train s'arrêta ils descendirent
sur le quai, et Mérillon, ayant salué son
compagnon, se disposa à s'éloigner dans
la direction du port.
Bruscatelle l'arrêta.
Pardon, monsieur, dit- il avec un
sourire, quoique je vdus sois inconnu,
j'espère que vous ne trouverez pas indis-
cret que je réclame de vous un service.
Comment donc fit Mérillon. parlez
sans crainte, cher monsieur, et, si je puis
vous être utile. ou seulement agréable,
croyez que je m'empresserai.
Je me rends à Londres, poursuivit
"Bruscatelle. et je ne sais pas un traître
-mot delà langue que l'on parle dans ce
pays. Je vais donc m'y trouver fort em-
barrassé, pendant les premières heures, et
si vous vouliez bien.
Vous servir d'interprète?
Tout au moins me faire profiter de
votre expérience et de votre connaissance
des lieux.
Eh rien de plus simple, cher mon-
sieur ce sont là de ces bons offices que
l'on se doit rendre entre compatriotes. et
vous pouvez compter sur toute ma bonne
volonté.
L'affaire marchait à souhait. Mérillon
avait gagné la confiance du vicomte sans
l'avoir même sollicitée, et il était convaincu
désormais qu'il tenait son homme.
Une nouvelle qu'il devait recueillir à Lon-
dres dès son arrivée allait encore ajouter
à sa satisfaction.
11 apprit, en effet, dès le matin même,
que le vieux Mosé s'était rendu à Amster-
dam, où il avait à faire des achats considé-
rables, et qu'il ne reviendrait à Londres
qu'à la fin de la semaine. v
C'était quelques jours de répit, et, dans
la situation fil n'en demandait pas davan-
tage.
Le vicomte de Bruscatelle reçut cette nou-
Vers deux heures du matin, les habitants de
la rue de l'Europe Ont été réveillés en sursaut
par quatre détonations successives d'armes à feu.
C'était le concierge du n° 46 de ladite rue qui
venait de surprendre un individu en train d'es-
calader le mur du jardin faisant partie de la
maison qu'il est chargé de surveiller.
M. Morel, c'est le nom du coneiergp, voyant
ce malfaiteur sur la crête du mur, a tiré sur lui,
à bout portant, quatre coups de revolver dont
l'un a atteint l'individu dans le bas ventre.
Il est tombé sur le sol en hurlant, et les gar-
diens de la paix, accourus au bruit, l'ont ar-,
rêté et transporté à l'hôpital Beaujon.
Le blessé déclaré se nommer Léon Marct,
âgé de quarante-six ans.
C'est un dangereux repris de justice, qui était
sorti le jeudi précédent du dépôt de Saint-
Denis.
DÉPARTEMENTS
Les départements méditerranéens sont tous
émus par la surtaxe des vins demandée par le
ministre des finances et le directeur des contri-
butions indirectes pour arriver à l'équilibre du
budget.
Les chambres de commerce de Nîmes, de
Montpellier, de Cette, de Narbonne, de Mar-
seille, etc., ont adressé et adressent pétitions
sur pétitions, protestations sur protestations,
pour obtenir le retrait d'une mesure qui nuirait
dans des proportions considérables à l'agricul-
ture dans les pays viticoles, en élevant l'impôt
d'abord, puis en favorisant l'admission des vins
étrangers en France.
Nous ne savons ce que décidera te ministre
des finances mais nous pouvons assurer qu'il a
remis t l'étude la question qui a provoqué une
si unanime opposition et qu'il a vu, à ce sujet,
les députés des départements intéressés.
On écrit de Tournai au Propagateur du Nord
que l'auberge du Chat gris, qui est dans cette
ville l'hôtel de la bohème, a été samedi soir le
théâtre d'un drame affreux
Vers la fin du mois dernier, une Lorraine âgée
d'une trentaine d'années, la nommée Marie Pe-
ferken, est venue prendre gîte dans cette au-
berge. La malheureuse, qui habitait Corbeil, avait
quitté son mari, à qui elle avait laissé ses deux
garçons, et elle était accompagnée d'un individu
de Lille, nommé François Tillon, et de seï trois
filles, dont l'aînée n'a que huit ans.
Son mari, nommé Bohlay, est arrivé mardi
dernier en notre ville pour lui réclamer ses en-
fants et des objets de ménage qu'elle avait em-
portés avec elle. >,
Une querelle s'en est suivie et s'est terminée
par un coup de revolver que Bohlay tira à bout
portant sur sa femme, qui fut atteinte à la nuque
et qui expira sur le coup.
L'assassin fut immédiatement arrêté par un
agent de police qui passait en ce moment rue
Dame-Odile. Il ne fit aucune résistance, décla-
rant qu'il devait punir sa femme de son incon-
duite, et qu'il n'avait aucun repentir de lui avoir
infligé ce châtiment.
Après interrogatoire au bureau de police, on
l'a écroué à la prison cellulaire.
On lit dans l'Ordre social de Nice
« La Mascarade de Nice avec caricatures, par
M. Léo Watripon, vient de paraître, mais à peine
le dépôt était-il fait à la préfecture que l'admi-
nistration en a jnterdit la vente sur la voie pu-
blique. »
M. l'ingénieur en chef du service de. la Loire
a adressé la di pêche suivante à M. le préfet du
Loiret, eu le priaul de la transmettre à Blois,
Tours, Saumur, Angers, Anreuis et Nantes
« Orléans, 7 février, 1 h. soir.
« La Loire, à Orléans, la Creuse et la Vienne
ont remonté de nouveau.
a La Vienne à Cbâtellcrault, a atteint son
maximum, 1 mètre 64, le 5 à dix heures du
soir.
«La Creuse, au Blanc, a atteint son maxi-
mum, 1 métré 51, le 5 à quatre heures du soir.
« La Loire, à Orléans, marque 1 m. 82 aujour-
d'hui à midi. Elle paraît être à son maximum.
« Aucun avis de crue n'est venu de la haute
Loire, de l'Allier et du Cher »
On nous écrit de Marseille
« Ea augmentant en nombre, les enterrements
civils perdent de leur importance. Nous en avons
eu trois avant- hier, l'un d'un homme de qua-
rante-quatre ans, et deux d'enfant âgés l'un de
treize et l'autre de trois ans. Il n'y avait que
fort peu de manifestants derrière ces trois con-
vois. »,
Un éboulement s'est produit dans la falaise à
l'ouest de Dieppe, à environ 500 mètres des
bains de mer, dans la nuit du 26 au 27 janvier,
et a causé des dommages sérieux dans les écu-
ries du nommé Rouen, entrepreneur du lestage
des navires.
Trois chevaux lui appartenant ont été écrasés
dans cette écurie, qui était construite à même
la falaise. i
Le Courrier de Sétif (Algérie) signale un (ait j
assez Inexplicable C'est la circulation d'un as-'
sez grand nombre de pièces de monnaie prus-
velle avfec Une vive contrariété. 11 ne s'at-
tendait guère à s'amuser dans la capitale
des Trou-Royaumes, et, s'il n'avait eu la
compagnie de Mérillon, qui se multiplia
pour le distraira, peut-être eût-il pris le
parti de retourner V Paris.
Mais Mérillon était vraiment plein d'at-
tentions son égard..
Il négligeait ses affaires pour le quitter
ie moins possible. Il faisait office de cicé-
rone et d'interprète, et lui montrait succes-
sivement toutes les curiosités, toutes les
merveilles de Londres.
Ils étaient descendus, hôtel de l'Europe,
dans Leicester square ce qui est le quar-
tier français et le soir, ils n'avaient que
quelques pas à faire pour se mêler au mou-
vement, au tapage de Hay-Market ou de
Regent's street.
Bruscatelle finit par prendre un plaisir
extrême à ces tableaux, dont Paris est loin
d'offrir l'équivalent. et il attendit sans
trop d'impatience le retour du joaillier
qu'il était venu interroger.
Du reste, il se sentait plein de recon-
naissance pour son compagnon, qui se fai-
sait appeler Durandeau, et dans lequel il
était loin de chercher Mérillon.
ils demeuraient et dînaient ensemble,
quelquefois à l'hôtel, plus souvent au res-
taurant, où ils trouvaient les journaux fran-
çais. et l'on peut dire qu'ils ne se quit-
taient pas.
Cinq ou six jours s'écoulèrent de la
sorte.
Un matin, Bruscatelle reçut une lettre
du banquier. Ce dernier s'impatientait de
son long silence; il l'engageait à pousser
jusqu'à Amsterdam, si le joaillier devait
tarder à revenir, et finissait par l'informer
que, d'après certaines indiscrétions recueil-
lies la veille, il avait tout lieu de croire
que 'Silvio venait d'expédier à Londres un
somme habile et sûr, a l'effet de surveiller
les agissements.
Ce jour-là, Bruscatelle se montra sou-
cieux et préoccupé pendant le déjeuner.
Toute l'aménité déployée par Durandeau
ne parvint même pas à le dérider.
Il comprenait bien que da Sylva avait rai-
son de s'impatienter. l'affaire traînait
évidemment en longueur, et il importait
d'ea brusquer au plus tôt le dénouement.
Et puis, il lui déplaisait d'apprendre que
^ilvip se mêlait de l'affaire, et il craignait
sienne en or. Cette monnaie se trouve surtout
entre les mains des indigènes, qui les présen-
tent dans nos caisses publiques.
ÉTRANGER
Nous avons signalé, d'après une dépêche d'un
de nos correspondants d Italie, l'assassinat de
M. Sonzogno, rédacteur de la Capitale, un des
journaux les plus en vue de Rome.
Voici, à cet, égard, les renseignements que
nous recevons de nos correspondants
« Hier soir, 6 février, à 8 neures, M. Sonzo-
gno, qui se trouvait seul dans les bureaux de
la rédaction du journal la Capitale, a été assas-
sine par un inconnu.
« Il n'a poussé qu'un seul cri A l'assassin!
puis il est tombé raide mort.
« A ce cri, les employés à la typographie sont
accourus en toute hâte. Ils ont rencontré sur
î'esealier un individu qui s'enfuyait cet indivi-
du a été arrêté, grâce au concours de la garde
municipale. Nne fois arrêté, il a préten 'u qu'il
n& savait rien de ce qui s'était passé, et il per-
siste encore aujourd hui à nier. Il s'appelle Pio
Frezza, est âgé de Vingt-six ans, et exerce la
profession de menuisier. Il avait dit qu'il de-
meurait dans le Transtevère, mais il n'est pas
connu à l'endroit qu'il indiquait comme son do-
micile.
« Sonzogno a été trouvé mort par terre il
avait une petite blessure à la tête, et à la poi-
trine deux blessures plus considérables. Le poi-
gnard qui avait servi à le frapper a été trouvé à
ses pieds.
s L'instruction judiciaire a commencé immé-
diatement. La Capitale, en rendant compte de
l'événement, fait connaîlre l'existence d'une
quatrième blessure à l'épaule. La chambre où
se trouvait M. Sonzogno au moment de l'atten-
tat est tachée de sang -en plusieurs endroits. 1
Sonzogno, après avoir été frappé, aurait suivi
l'assassin jusqu'à l'escalier. La première per-
sonne qui est accourue à ses cris a vu Sonzogno
qui tenait par le pan de l'habit un individu, et 1
qui criait « Luigi ils m'ont assassiné 1 » Puis 1
il a expiré sans ajouter un seul mot. L'arme
dont s est servi l'assassin était longue de 2o
centimètres, à deux tranchants et pointue. »
Hier a été célébrée à l'église Saint-Pierre de
Leyde la troisième fête Séculaire de la fonda-
tion de l'université, en présence du roi et de la
reine, des princes Frédéric et Alexandre, du
prince et de la princesse de Wied ,'et de, nom-
breuses députations et corporations scientifi-
ques et artistiques du pays et de l'étranger.
Un grand discours a été prononcé par le pro-
fesseur Heynsino.
Après la célébration de la fête, il y a eu ré-
ception officielle par la roi dans la grande salle
de l'université.
Le Monde russe rappelle que cette année aura I
lieu l'anniversaire trois fois séculaira de l'an- 1
nexion de la Sibérie à la Russie, et l'on croit ,1
savoir que l'on se propose de célébrer digne- (
ment cette date historique. 1
Hippolytb Nazet.
LE THÉATRÎ5 ET LA VILLH
Matinée parisienne! 1
Hier, l'intérêt de la journée théâtrale l'empor- I;
tait de beaucoup sur celui de la soirée.
Aussi nous a-t-il paru curieux d'aller faire j
une tournée dans tous les théâtres qui donnaient j
des représentations de jour. ` i
C'est un voyage qui commence au boulevard
des Italiens pour finir au boulevard des Filles-
du Calvaire. 1
Lorsque pour la première fois on donna des
matinées à Paris, on ne se doutait guère du suc- i
cès- qu'elles devaient avoir. 1
L'idée en revient, je crois,' à M. de Trogoff,
le père du secrétaire général du Théâtre Gluny;
mais c'est M. Ballande qui l'a mise en pra-
tique.
Dès la première matinée littéraire qui eut lieu
à la Gaîté, ce fut un étonnement général per-
sonne n« croyait à la réussite, et M. Sarcey tout
le premier blâma cette tentative dont il devint
plus tard le fervent apôtre.
Maintenant il est peu de théâtres qui n'aient
donné de matinées; et l'Opéra-Comique lui-même,
imitant les autres, a réuni un public nombreux
dans la journée du lundi gras.
Le temps d'hier était on ne peut plus fa-
vorable, le ciel gris et menaçant, 1 air froid, in-
vitaient merveilleusement à s aller enfermer dans'
une salle bien chauffée..
Lé boulevard n'offrait pas beaucoup d'attrait,
on n'y trouvait même pas le fameux troubadour
que Villemot a immortalisé.
A peine quelques Desgrieux de quatorze ans
promenaient-ils sur leur dos des loques réunies
sans art par leurs Manons de treize ans. ̃̃
Au risque d'être banal, il faut bien le dire, le,,
carnaval est mort.
Lès théâtres ne s'en plaignent pas.
Le Gymnase, qui a exhumé le vieux et char- l'
mant répertoire de Scribe, a Tait dans la journée
maintenant d!*échouer la où il avait êspôré
une victoire si facile.
Quand vint le moment de prendre le café,
il alluma un cigare, demanda un journal
et se mit à le parcourir comme pour don-
ner le change à ses idées et êûhapper par
là à -l'irritation inquiète et sourde quil
éprouvait. Mérillon, le voyant dans ces dis-
positions, avait; de son côté» pris le finies,
sur lequel 11 promenait un œil distrait.
Mais au bout de quelques secondes un
même cri leur échappa à tous deux. et ils
échangèrent un regard vif et prompt.
Qu'avez-vous, monsieur Durandeau?
demanda le vicomte..
Et vous-même, monsieur de Brusca-
telle ? répartit Mérillon.
Ma foi, quelque chose d'affreux! un
sinistre épouvantable. comme malheureu-
sement il s'en produit trop souvent depuis
quelque temps.
un sinistre, dites-vous? répéta Méril-
lon.
Voyez vous-même.
Et le vicomte indiqua du doigt, sur son
journal, le passage qu'il l'engageait à lire^
II n'y avait que quelques lignes, mais
elles étaient significatives.
« tA ta Rei~ie-Pictortd.'
̃ Nous apprenons, au moment de met-
tre sous presse, que le magnifique paque-
bot la Reine-Victoria vient de sombrer,
dans les plus singulières circonstances,
non loin de la côte du Paganis, dans le sud-
ouest de l'embouchure de l'Aber-Vrach (Fi-
nistère). Nous ne pouvons qu'enregistrer à
la hàte cette sinistre nouvelle, nous réser-
vant de donner dans notre numéro de de-
main tous les détails qui ne peuvent man-
quer de nous parvenir d'ici la. »
Voilà, en effet, une triste nouvelle!
dit Mérillon après avoir lu.
N'est-ce pas ? fit Bruscatelle avec un
éclair dans les yeux.
Mais le récit est incomplet encore,
et il faut espérer que l'on aura pu opérer
le sauvetage des passagers.
Sans doute sans doute
Au surplus, nous serons tout à fait
renseignés demain.
Vous avez raison, et Jusque-là. il ne
faut se hâter ni de se réjouir ni de se
désespérer.
En-parlant ainsi, Brujseatelle s'était levé.
«le dimanche 3,348 francs, dans 'celle de lundi
1,800 fr., et 3,300 fr. de recette dans celle a'hier.
La pièce qui a été le plus goûtée est le Ma-
riage déraison.
Le public se compose surtout de bons vieux
bourgeois qui ont vu toutes ces pièces à la créa-
tion et viennent chercher des souvenirs, de leur
jeunesse.
Dans sa loge, nous apercevons M. Derval,
bien préoccupé.
Il a une grande belle fille, que vous avez vue
près de lui à toutes les premières du Gymnase.
Or, il paraît qu'elle a une superbe voix, et
qu'elle a chanté l'autre joui; chez Duprez le, rôle
d'Ophélie, de façon qu'à huit heures et demie
du matin M. Halanzier venait la demander pour
l'Opéra,
On lui faisait faire en même temps des propo-
sitions pour Bruxelles et pour Londres.
M. Derval est dans l'anxiété l'artiste est tout
fier du talent de sa fille; mais le père craint pour
elle les fatigues de la scène et ne veut pas se
séparer de son enfant.
Si ce que l'on dit du talent de Mlle Derval est
vrai, il faudra bien pourtant qu'il ae décide.
A la Gaîté, la salle est comble on a encaissé
4,735 francs; ce qui est colossal, vu l'abaisse-
ment du prix des places.
Beaucoup de jeunes gens et d'enfants dans la
salle tout ce petit monde se tord en entendant
le Malade imaginaire et ses curieux intermèdes.
Aux fauteuils, nous voyons un de nos compa-
triotes anglicanisés. C'est M. M.-L. Mayer, le nou-
veau directeur de Princess's theatre à Londres.
Et, à ce propos, il parait que Princess's n'en-
tra nullement dans la fameuse combinaison
Winschenk-Fischer. Ce qui avait pu le donner à
croire, c'est que le directeur du théâtre des Arts,
va effectivement y organiser des représentations
du Tour dumonde.
Mais Princess's Théâtre conserve l'indépen-
dance de sa direction.
Sur la scène, à la Gaîté, nous apercevons
Charles Bridault, le nouveau régisseur général
Bandu, l'heureux père d'un gros garçon de trois
jours, tout le monde, enfin, occupé à manger
des crevettes.
On nous donne l'explication de cette orgie.
M. Duquesnel vient de demander une audition
pour une jeune marchande de poissons, qu'il
a découverte à la Halle et qui, paraît-il, est douée
d'une fort belle voix.
On a accordé l'audition, mais on lui a volé les
crevettes qu'il avait achetées à la future étoile.
Velle, le prestidigitateur -hongrois, officie à
l'Ambigu, et bien que le prix des places ait été
considérablement diminué et la matinée fort
peu annoncée, on récolte encore 'un millier de
francs.
Les bébés sont nombreux j'ai même compté
une dizaine de nourrices plusieurs sont dégui-
sés, et dans le couloir on voit accrochés des cha-
peaux de pierrots.
Pour les tours de Velle, on a dû établir un
pont volant, qui passe au-dessus du souffleur
pour aller dans l'orchestre.
Le père Fossey est descendu de son siège
élevé pour se confondre avec les musiciens qu'il
dirige.
Son amour-propre a bien souffert évidem-
ment.
Nous terminons notre tournée par le Cirque
d'hiver. On a fait plus de 4,250 fr. de recette; il
serait inutile de chercher, pour s'y asseoir,
même une marche d'escalier tout est bondé.
Nous arrivons pour voir la très amusante pan-
tomime équestre qui s'appelle la Chasse au
cerf.
Avant-hier, elle a été signalée par un ac-
cident..
Un des écuyers a été désarçonné et traîné sus-
pendu à sa selle par. la patte.
Car c'est d'un des deux singes qu'il s'agit.
Bien qu'il criât très fort, il n'a eu d'ailleurs
aucun mal car, avec la souplesse ordinaire aux
gens de son espèce, il s'est tenu solidement ac-
croché à la crinière de son cheval.
Georges Boteb.
L'EAU ATIIÉVRALGIQUE APH. BAER (Voir annonces).
L'exercice bien compris est le meilleur moyen
d'entretenir la santé, de prévenir les désordres
de la circulation, du système nerveux, les ma-
ladies chroniques, les faiblesses et les infir-
mités prématurées. Aussi ne saurions-nous
trop recommander aux personnes qui se livrent
à des travaux de cabinet ou dont les occupa-
tions sont trop sédentaires, de suivre les excel-
lents cours du Gymnase Paz, rue des Martyrs.
Les leçons d'enfants y sont rigoureusement
conçues en vue du développement harmonique et
complet et de la rectification de toute tendance
vicieuse du corps. Dans les leçons de dames
et de jeunes filles, les précautions que comporte a
la conformation si délicate de la femme sont
observées avec le plus grand soin. Des cours
spéciaux ont lieu tous les jours pour les hom-
mes d'âge mûr (40 à 60 ans) à 8 h. Ij2 du matin
et à 5 heures du soir.
La méthode est prudente, absolument -basée
sur les lois de l'anatomie et de la physiologie. 1
On peut alterner la gymnastique avec l'es-
crime. La salle d'armes est tenue par DEPLAN-
QUES.
Des salles de gymnastique médicale, d'ortho- i
pédie et de sudation par l'air chaud, sont ré-
Vous partez? fit Mérilloiï d'un ton en
apparence indifférent.
Oui. oui, répondit le vicomte, j'ai
reçu, ce matin, une lettre à laquelle il im-
porte que je réponde. Je rentre à l'hôtel.
Mais nous nous retrouverons ce soir?
C'est Cêiâ..
A bientôt alors! i
A bientôt!
Le vicomte sortit à pas précipités.
La nouvelle qu'il venait d'apprendre sim-
plifiait beaucoup la situation.
Il ignorait encore dans quelles circons-
tances s'était accompli le sinistre delà
Reine-Victoria, mais il savait que la conâ- 1
tesse Laurianne devait se trouver à bord,
et il n'était pas probable qu'elle, ebt pu 1
échapper au sort commun.
Toutefois une sorte d'inquiétude obstinée
pesait sur son esprit. la lettre de da Sylva
avait éveillé en lui un soupçon qu'il n'était
pas encore parvenu à dissiper. et il se
demandait quel était cet homme habile et
sûr que Silvio avait envoyé à Londres.
Comme il passait devant le bureau de
l'hôtel, il s'entendit appeler et revint sur ses
pas.
Le maître de l'établissement était sur le
seuil de la porte et tenait à la main une
de ces enveloppes en papier bleuté, sous
lesquelles l'administration des télégraphes
enferme ses dépêches.
Pardon, monsieur, dit-il en saluant;
tout à l'heure le facteur m'a remis ce télé-
gramme, et, bien que l'adresse en soit par-
faitement régulière, le destinataire m'ea est
jusqu'à présent tout à fait inconnu.
C'est sans doute un voyageur que e
quelque empêchement imprévu aura retar-
dé en route, répondit Bruscatelle; sa
correspondance a devancé son arrivée.
je l'ai pensé aussi, et c'est pour cette
raison que je l'ai gardée. toutefois.
Cela vient de France?
De Paris.
A quel nom?
L'hôte tendit l'enveloppe à Bruscatelle.
Mais celui-ci n'en eut pas plus tôt lu la
suscription, qu'il fit un mouvement.
Mérillon s'écria-t-il, en tournant et
retournant l'enveloppe, comme s'il eût été
pris de l'ardente tentation d'est briser le
cachet.-
servées pour le traitement particulier et le ma*»
sage. • Trois salles d'hydrotHérapie admirable-
ment installées, l'une pour les hommes, la s«-
conde pour les damée, la troisième pour les
malades, sont ouvertes du matia au ssir et tout
à fait indépendantes du Gymnase. Les douches y
sont données avec tout le discernement désira-
ble, d'après les prescriptions médicales.
Une salle d'inhalation des Eaux minérales,
également indépendante du Gymnase, permet
de continuer la cure commencée aux stations
thermales de Cauterets, Enghien, Mont-Dore, etc.
La pulvérisation est obtenue au moyen d'une
machine à vapeur.
Rien enfin n'a été négligé pourî rendre cet
établissement le plus complet et le plus con-
fortable de l'Europe. Le corps médical sait l'ap-
précier à toute sa valeur, et, le public peut s'en
assurer en le visitant.
Vins toni-nutritifs reconstituant» de Chenne-
ières à l'« Extract OF MEAT». (V.aua annoncer)
BRUITS DE COULISSES
Aujourd'hui, à l'©péra, reprise de Ip Source,
avec la Favorite.
.̃̃ ̃••
Cette après-midi, à une heure, on répète gé-
néralement, à la Comédie-Française, la Fille de
Roland, tragédie en cinq actes et en vers de M.
de Bornier.
La première représentation de cet ouvrage
aura lieu après-demain vendredi.
w~
M. Halanzier vient de renouveler l'engagement
de Mlle Mauduit à l'Opéra. La charmante artiste
aura deux mois de congé par an pour faire des
saisons italiennes.
«w<
La première représentation du Troisième
Larron est toujours annoncée pour après-demain
vendredi, à l'Odéon.
Immédiatement après, on donnera/1 hilippe II,
drame historique en cinq actes et en vers, de
M. de Porto-Riche, pour lequel Mlle Rousseil a
été spécialement engagée.
M. Duquesnel, toujours prodigue quand il
s'agit de faciliter les débuts des jeunes gens, a
dépensé, dit-on, plus de 40,000 francs pour la
mise en scène de cet ouvrage. On ne saurait
trop féliciter le directeur de l'Odéon d'une pa-
reille initiative, qui le pousse à dépenser la plus
grande partie de sa subvention en l'honneur
d'un auteur presque inconnu.
PROFILS, FACES ET 1ACETTES.
MARQUET
Fille de Phidias, le Louvre est son domaine i
Rien ne peut l'ébrécher, nr l'amour, ni le temps*
En 18. elle avait, je crois, vingt aus à peine
Dans vingt ans, elle aura vingt ans.
PALLIER
Oh la mignonne enfant! l'espiègle et folle tête S
Elle joue avec tout, même avec Je talent.
C'est la sœur de Beaugrand,
La sœur cadette.
PIRON
Quand j'applaudis en vous ce rhythme "cadencé,
Cette, légèreté, cette grâce infinie,
Je me crois au siècle passé,
Et je songe à l'auteur de la métromanic..
Le mardi gras a été un beau jour, ou plutôt
un beau soir, pour les théâtres en général.
Le Châtelet a fait 8,300 fr., c'est dire qu'on
n'aurait pu jeter une épingle dans la salle et
qu'il y avait du monde jusque dans les cou-
loirs.
Quant aux Variétés, les Trente Millions de 67a-
diator y ont produit 6,135 fr. 50.
C'est la plus belle recette qui ait jamais été
faite à ce théâtre, même du temps de l'opérette.
Les Variétés font six mille,
Six mille beaux francs en bel or.
Tu palperas bientôt, ô Gille,
Les millions de Gladialor 1 v ̃
On pouvait supposer, dit M. Mendel, que, le
bal de l'Opéra étant tout de bienfaisance, l'ad-
ministration de l'Assistance publique ne deman-
derait pas à prélever le droit des pauvres, puisi
que le bal était donné à leur profit.
Mais la. logique propose, et l'administration
dispose; au moment où les comptes se termi-
naient, l'employé de l'Assistance publique pré-
sentait sa quittance et demandait à percevoir
18,000 fr., le huitième de la recette.
Stupéfaction générale
On cherche à expliquer au malheureux em-
ployé combien sa demande est intempestive
mais il a des ordres, et, cela se comprend, il
doit obéir.
Sur le refus énergique de M. Halanzier de sa
soumettre à cette prétention inattendue, il re-
quiert, pour constater ledit refus, le commis-
saire de police de service.
Vous connaissez le destinataire? inter-
rogea l'hôte.
Si je le connais?. C'est presqug un
ami. Et vous êtes sûr qu'il n'est pas ar-
rivé ? 9
Oh! parfaitement sûr!
Bruscatelle réfléchit un moment.
Bon! bon! dit-il; ce cher Méril-
lan je prendrai un vif plaisir à le re-
voir, mais je veux lui ménager une sur-
prise. Ne lui dites pas que je suis à Lon-
dres, ne lui laissez pas soupçonner ma pré-
sence dans cet hôtel, et ne manquez pas
surtout de me prévenir à l'instant même,
dès qu'il aura pris pied ici. Est-ce con-
venu ?
Monsieur peut compter sur moi 1
Cependant Mérillon n'avait pas quitté
le restaurant où il venait de déjeuner.
Seulement, dès que BruseateUe eut dis-
paru, il reprit le Times et se retint à le
lire d'un œil avide et passionné.
Le rime*' est, on le sait, le journal le
mieux fait et le plus sérieusement rensei-
gné. Pendant que ses confrères remet-
taient au lendemain pour raconter le si-
nistre de la Reine-Victoria, il présentait, lui,
une relation complète, où toutes les péri-
péties de ce drame étaient décrites avec un
réalisme à donner le frisson.
La relation commençait ainsi
c Nous avons fait connaître dès hier que
notre splendide steamer la Reine-Victoria
avait sombré à quelques lieues de la côte
française, au sud-suest de l'embouchure de
l'Aber-Vrach. La nouvelle avait d'abord
rencontré bien des incrédules. et l'on ne
pouvait se résigner à croire à un si grand
malheur mais les rapports qui sont par-
venus depuis aux compagnies intéressées
ne laissent plus aucune place au doute, et
ces rapports, dont il nous a été donné com-
munication, nous permettent de raconter
l'épouvantable catastrophe jusque dans ses
détails les plus précis
« Voici dans quelles circonstances parti-
culièrement dramatiques a eu lieu le nau-
frage de la Reine-Victoria
Pierre Zaccone.
(A «Mtvrc./
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