Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-04-13
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 avril 1874 13 avril 1874
Description : 1874/04/13 (Numéro 2008). 1874/04/13 (Numéro 2008).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE GAULOIS
du pétroie. Mais l'opinion n'a plus pour ces
décisions de la justice ce respect aveugie,
ruperstitieux, répétons le mot, qui caracté-
risait l'époque où la société gémissait sous
le joug des tyrans.
< Aujourd'hui, sous le régime bienfaisant
de la République, tout individu régulière-
ment condamné par les cours ou tribunaux
est sûr d'emporter avec lui les vives sympa-
thies de toute une classe notable de ses
concitoyens. Ces sympathies lui donnent !a
force d'âme nécessaire pour qu'il refuse
d'accepter la condamnation qui le frappe,
pour qu'il proteste contre elle, en un mot,
pour qu'il conserve au fond du cœur t'es-
poir, disons mieux, la conviction de ne ja-
mais finir sa peine; et, au bout d'un temps
plus ou moins long, de reparaître dans le
monde plus brillant que jamais.
< De nombreux exemples sont là pour
prouver ce double progrès du sentiment
publie: plus d'une fois la population a mon-
tré clairement le revirement profond opéré
en elle, en délivrant elle-même, au nez et
à la barbe des sergents de ville et des gen-
darmes, des condamnés qui jadis eussent
été considérés comme les plus dangereux
malfaiteurs, et, a ces époques de supersti-
tion, eussent été en butte âl'animadversion
universt tte. La population, dans le magnifi-
que fssor du progrès sociai, a faitp!us elle
a souvent prisa tâche d'investir des fonctions
tes plus honorables précisément les hommes
les pius sévèrement atteints par la justice
têts, pourneciter quedeux exemples illustres,
tes citoyens Mégy et Eudes, devenus tous
deux des généraux distingués, uniquement
.parce qu'Us avaient fait leurs preuves en
assassinant, l'un un agent de police, l'autre
quelques infimes pompiers de ia Vi!iette. Du
Mste, il Mffit, pour se faire une idéecom-
plète du progrès accompli à cet égard, de
ac reporter aux premiers mois de 1871 les
suffrages, matheureusement impuissants
mais néanmoins caractéristiques, dont ces
victimes de la justice furent honorés a cette
époque, en disent plus que tous les com-
mentaires dent nous pourrions iesenjo-
tiv&r.
< Enfin~ aujourd'hui, une société dont t'ho-
norabitité est reconnue de tous, !a Société
des gens de lettres, vient de refuser de rayer
de la liste de ses membres les noms des ci-
loyens Razoua, Félix Pyat, etc., c'est-à-dire
de quatre personnalités remarquables frap-
pées, comme les citoyens Mégy et Eudes ci-
dessus nommés, pour des faits qualifies par
ia justice crimes de droit commun. Ea agis-
sant ainsi, la Sociéié des gens de lettres a
suffisamment montré, dans la mesure de ses
moyens, qu'elle voulait suivre le grand mou-
vement de l'opinion publique et qu'eite ne
s'inquiétait pas autrement des décisions des
tribunaux. sa~. sr
< Malheureusement ce magnifique essor
de i'opinion n'a pas empêché beaucoup
d'autres personnalités plus ou moins mar-
quantes, frappées, comme ce!tes dont nous
venons de parler, par la justice de leur
pays, d'être expédiées, iea unes dans des
prisons dénuées de toute espèce d'agré-
ment, les autres dan~ des citadelles d ou
t'on n'a pour spectacle que l'Océan, les autres
enfin dans des ites de t Océanië. Nul doute
~ue si ces victimes intéressantes de iajus-
it~e impitoyable revenaient parmi nous~ au-
joufd'hui ou demain, ettes seraient accla-
mées, portées en triomphe et investies, de
par le suffrage universel, de situations im-
portantes.
< Malheureusement, elles ne revienneat
Bas Dos gendarmes, aveugta milice à che-
val sur ce qu'elle appelle son devoir, les
gardent avec soin et s'opposent générale-
ment avec une obstination inconcevable à
comprendre ie véritable mouvement de 1 o-
pinion publique en taveuf de ces intéressants
condamnés.
« H y a là une lacune sociale. C'est Mtte
lacuNe que la ~oe~ ~< ~~M~
vient îenter de combler.
« Lanou.r objet de rendre à la société, dans le
utus~ court délai possibte, les personnalités
qui en ont été violemment expulsées par
des condamnations judiciaires. Eiie croit
donc répondre u un besoin qui se fait de
pius en plus vivement sentir. Etie est enfin
l'expression la plus comptete du progrès
accompli depuis quatre ans, grâce à la pro-
pagande de l'idée matérialiste, athée et
démagogique.' »
Suivaient tes détails de ia Société, qui est
FEOUJ~TON DU <~ !7ZO/
lunuto, 11, %,Il
13AVRt[.t874.
LA MAISON
.<
/M. "~j'TJ'
LARUEZACHAME
neo~t&me ponrM<~
XHjt'
;< '<
~OUSÀLLONSRIRE j~ t
Cette irruption de Gibory au mi Heu du
saton où menaient de ae passer tps scènes
violentes qu'on a lues avait causé les im-
pressions tes p!us diverses, suivant leptus
ou moins d'intérêt des temoina à chercher
à M pénétrer tes motits.
A i'eïctamation du bohème « A~?~~ <
~N~ M~e «? ~f~! Chauveau Mt invoton-
tairement un pas en avant et ouvrit ia bou-
che comme pour i'interpetter vivement.
Mais ce mouvement fdt vite réprimé, et
l'homme d'affaires, fermant les poings
avec une sorte de rage sourde, fixant sur
Gibory un regard dont l'efffonterie appa-
rente n'exctuatt pas l'inquiétude, attendit.
En un mot, Pascat Chauveau pressentait
un danger, ie devinait peut-être, mais
était rés6!u, ~vecj;a ténacité habitueUe, à
faire boNne pohtenance <â .tout événe-
ment.. tî
M) R~pMdKcUon Mtorisëe pour toM iM jont-
~&ux ayant tMt tr~M atec tt SocMtt des ~ent
ttt.tttfM.
déjà, parait-il, organisée sur un pieu excel-
lent. Un nombreux personnel en assure le
fonctionnement ce personnel, rompu à tous
les déguisements, grimé aujourd'hui en
portefaix, demain en pêcheurs, après de-
main en meuniers, etc., etc ne tardera pas
à faire des merveilles. Les limes et échelles
de corde, d'une solidité à toute épreuve,
sortent des premières maisons de 'Paris.
EnSn, pour ce qui concerne spécialement la
Nouvelle-Calédonie, MM. Tricoche et Caco-
let mettent la dernière main à la formation
d'une flotte qui, arborant successivement
tous les paviflons, circulera librement aux
abords et aura toutes le~ facilités désirables
pour embarquer peu à peu tout ce qui reste
de condamnas dans ces parages lointains,
et. pour les rendre à la mère patrie, qui les
attend impatiemment.
Telle est la ~odont j'ai cru de mon devoir de révéler
l'existence au lecteur. Au moment où nous
mettons sous presse, j'apprends que Victor
Hugo vient de souscrire pour la somme de
3 ff. SO. Il ne reste plus, pour parfaire le
chiure réglementaire d'une action de la
Société, que 496 fr. SO c. à trouver. Cette
somme sera incessamment couverte, nous
assure-t-on, par une cagnotte ouverte aux
bureaux du ~~J. Quant au surplus des
deux millions de capital, une forte maison
de Sydney est en ce moment en pourpar-
lers, pour le compléter, avec MM. Tricoche
et Cacolet, ces intelligents et infatigables~
travailleurs. ,YIXI00.
"oo-
-MM 3')(t'M'<
.S'XHH'Më
LETTR~DEM.ËMtLEOLUViER
La Zt~ef~ publie une remarquable lettre
deM.EmïïeOlUvier. `
Nous sommes séparés sur trop de points
avec le ministre de l'Empire !ib6rai pour ne
pas saisir avec empressement !a première
occasion qui s'onre à nous de lui donner une
approbation sans réserve et pour né pas ap-
pe)er d'une façon toute spéciale l'attention
de nos lecteurs sur ce document très sage-
ment pensé et d'une netteté de forme aaisis-
eanto.
;< Le secrétaire de ta Rédaction,
;0;~I:t. ;tS ÉM!LE Bt.AVET.t
~<9tiMM~ t.
~t~ Paasy,tei0avri!i874.
Mpncher Détroyat, ` `
Votre point de départ est celui-ci l'Assem-
ble actuelle est constituante, mais e))e ne s'est
pas dessaisie do son droit souverain en proro-
geant lea pouvoirs du maréchal deMac-Mahon.
Votre conclusion se rapproche de cette des lé-
gitimistes comme eux, vous subordonnez
t'existcnce du septennat à la volonté toujours
supérieure de la majorité.
Les textes que vous citez a l'appui de votre
conclusion me paraissent irréfutables. Si une
assemblée peut être constituante, c'est-à-dire
souveraine, je ne crois pas non plus qu'on
puisse contester'votre point de départ. Le man-
dat donn6 àt'Assembteedo Versaiitesestte plus
étendu qu'aucune assemblée ait reçu. La Cons-
tituante de 89 a détruit !e régime politique, so-
ciat et civil de l'ancienne France, avec des
titres Mon moins authentiques, puisqu'elle
commensa par déchirer les cahiers qui limi-
taient sa mission.
Soutomentjo conteste qu'une assembiée quet-
conquo puisse exorcer le pouvoir constituant.
Ce pouvoir no réside que dans te corps de ia
nation, et il n'est pas susceptible d'être dctA-
gua. A une assombtoe on peut confier !o soin
de rédiger les questions, et, quand la réponse a
été faite, do prendre les mesures d'exécution
conformes a la volonté de la majorité, quoique
pour cette œuvre, ainsi que t'ont enseigné
Rousseau, Turgot, et avant eux toute l'anti-
quité, un homme investi do la conSance,pu-
blique soit préférable une assemblés..
Voici les raisons de cette théorie
Un peuple n'est souverain que s'il accomplit
directement et sans délégation tous les actes
qu'il no lui est pas imposstbio de faire. Or, s'il
lui est impossible de préparer les lois, il lui est
facile de prononcer sur les questions consti-
tuantes, inextricables en théone, mais qui, en
tint, se résolvent par des considérations d'in-
térêt ou d'opportunité a la portée des plus sim-
pKs.
De plus, la nature de !a M est d'être mobile
et susceptible, à tout instant, de modiuc.ttian ou
d'abrogation. L« solutions constituantes veu-
lent plus do stabilité elles doivent engager ir-
révocablement ou du moins pendant longtemps,
non-seulement ceux qui les ont adopféencore leurs successeurs, si on ne veut pas
hue, semblable à une sphère qui ne reposefait
B&6 sar un pivot immebile, la société soit ex-
oosëe à sa précipiter dès qu'elle ae meut. Or
M. de Chantetys regardait avM Mrpr!-
se, san personnage crotté et étrange qu'il voyait
pour la première foi<, qui non-seule-
ment entrait dans le saloa de Baradieu
comme chez lui, mais auquel Baradieu
paraissait réserver un excellent accueil.
Seulement, la stupeur momentanée de
Chauveau devant l'arrivée de cet inconnu
n'hait pas échappé au comte, et un senti-
ment d~ vague, dont il lui ef~t été pour
SnS di~impos~ rendre~.
était tout à coup entre MnMBur .de-
puis si lonstempsdéso'é.
Quant Mme de Montdésert, les yeM
fixes et comme inconsciente, elle regardait.
En même temps que Chauvéau, Bara-
dieu avait fait un pas vers Gibory; et, sai-
sissant avec autorité le bras du bob&me
Parlez! parlez! que savez-vous ? ia-
tefrogca-t-it d'une voix haletante.
Un peu de patience, monsieur !é mar-
quis, un peu de patience répliqua Gibory
avec ftegme, tout en remettant son man-
teau trempé de pluie a un domestique.
Puis, s'étendant voluptueusement dans un
grand fauteuil capitonné et s'essayant le
visage
Quelle chienne de pluie i~C'est ça qui
va faire déborder les fleuves, si ça continue;
et la Loire qui est~t deux pas 1
Pendant que Gibory parlait, Chauveau
avait donné de nombreuses mac~ues d'im-
patience, et c'est à grana'peine qu'il par-
venait à se contenir. Enfin il n'y tint ptus
la prudence l'abandonna peut-être même
crut-il lire une raitierie dans te regard que
Gibory venait de lui envoyer, et toute ta
chair frissonna. ')
Toujours est-il qu'il quitta sa plaça, mar-
cha droit au bohème, et, les sourcils con-
tractés, le sang dans les yeux
–Que viens-tu faire ici? demanda-t-il
d'une voix aigoc, que la colère rendait si-
nistre comme un cri d'oiseau de proie. Qui
t'a permis d'entrer?. De quoi viens-tu te
mêler?
A cette interpf Dation aussi brusque
qu'inattendue, à cette audace querkt) n'au-
torisait, Baradieu laissa échapper un mou-
vement d'irritation.
Mais', si rapide qu'i) tut, Gib try !e saisit an
te propre de ce que décide une assemblée est
de pouvoir toujours être défait par elle ou par
l'assemblée qui tut succède. On a parfois écrit
le contraire sur des parchemins, mais aucune
prohibition n'a pu prévateir contre ta force dM
choses.
Enfin, par ta nomination d'une constituante~
il est impossible de connaître la véritable pen-
sée da !a nation. Le choix des députés est in-
(tuoncé par des mobiles personnels de toute
natare et qui détournent l'attention du problème
à résoudre. L'électeur tient compte des relation~
établies, des services rendus ou promis, des
antécédents de famille, des habitudes prises, de
la pression gouvernementale Subordonnât il sa
préférence uniquement aux opinions exprimées
par tes candidats, qui )ui donne l'assurance
qu'arrivé à l'Assemblée son élu sera ndc~e aux
engagements pris ? La Chambre nommée en
187i avait pour mandat de rétablir une monar-
chie, et cHe maintient ou plutôt elle fonde une
république: car on peut disserter tant qu'on
voudra sut te septennat, en réalité, par celâ~
qu'il exclut l'hérédité, il est une institution ré-
publicaine.
Les hommes du bord populaire devraient se
montrer les plus ardents à aceucitlir et à pro-
pager ces idées d'un intérêt populaire. Admirez
une fois do plus l'aveuglement cynique de l'es-
prit de parti ils sont les plus opiniâtres à les
repousser. Ce sont les républicains de 93 qui ont
emporté le plébiscite ce sont tes républicains
de 18~2 qui l'ont défendu, à propos do ta loi
de régence ce sont les républicains de t848
qui Font étendu jusqu'à en faire le gouverne-
ment direct du peuple, et ce sont les républi-
cains de 1874 qui, par terreur d'un retour do
l'Empire, s'opposent au plébiscite et le com-
battent comme une invention antidémocrati-
que!'
En cette occurrence, ainsi qu'en beaucoup
d'autres, le peuple montrera plus de sens que
ses meneurs officiels, et il tes traînera au plé-
biscite, de môme qu'il les a traînés déjà au man-
dat impératif, correctif obligé du système des
constituantes, acheminement vers le plébiscite.
L'exemple des Etats-Unis est décisif. La
constitution américaine attribue l'élection du
président do la République à des électeurs spé-
ciaux, au second degré. Ces électeurs, au
lieu de se conformer à~ ta volonté de leurs
commettants, s'en' écartaient, et parfois tra-
fiquaient de leur vote. D'un commun acMrd
on teur imposa le mandat impératif. Aujour-
d'hui, on commence à trouver cette garantie
défectueuse. En effet, si le mandat impératif
est respecté, à quoi bon déplacer des électeurs
et réunir une Convention ? Le temps, c'est de
l'argent. Ne serait-il pas plus expéditif de déM. e
rer la nomination directement aux électeurs du
premier degré ? Si te mandat impératif est vio-
lé, comment conjurer les conséquences prati-
ques de ce manque de foi? Le président élu
par félonie n'en reste pas moins te président.
Au aux Etats Unis, p0).r demander qu'à l'avenir te
plébiscite soit substitué à l'élection à deux de-
grés et au mandat impératif dans la nomination
du président de la République.
Ea France, la même évolution se produira.
Dès maintenant le peuple est arrivé au mandat
impératif, car il trouve intolérable qu'un député
nommé pour organiser ta République puisse
travaitter a la fusion. Il ne s'en tiendra pas à
cette précaution transitoire: il ne tardera pas à
se convaincre, que te .plébiscite est ta véritable
manière de faire prévaloir sa volonté, et, malgré
ses pontifes et ses docteurs, il l'imposera à
tous.
Comment s'opérera cette évolution? Com-
ment ? Si on le savait, on l'empêcherait. Le
comment se dérobe toujours aux regards, afin
qu'on ne tui barre pas le chemin.
Lorsque cette évolution sera terminée, l'ave-
nir da notre patrie sera de nouveau assuré.
Les anciens monarchistes blancs on tricolores
seront réduits à leur insignifiante minorité, et
l'émulation s'établira entre les deux formes de
la démocratie, la République ot ['Empire.
Si la République prévaut, les impérialistes
adapteront sans arrière-pensée ta décision
souveraine ils ne commettront pas l'outre-
cuidance de préconiser une république sans ré-
publicains it' reconnaîtront que le gouverne-
ment de la République doit être confié à ceux
qui ont eu foi en elle, alors que d'autres la dé-
claraient impossibte, et leur seule ambition
sera d'apporter l'aide et le conseil.
Si l'Empire obtient l'avantagea te? républi-
cains pourront adhérer sans humiliation à un
gouvernement qui ne sera pas sorti d'un coup
de force ou de surprise, et tes impérialistes
leur feront une place à côté d'eux dans la di-
rection de l'Etat. 1
Dans les deux hypothèses, pas de proscrip-
tion, t'oubU cordial du passé, une seule loi de
alut pubtie l'interdiction d'attaquer, de con'-
cstor et mùmede discuter la verdict national,
sous les peines les plus sévères, l'exil perpé"
tuel, par exemple.
Et alors nous redeviendrons la grande na-
tion. Restés au premier rang par la moralité,
par la culture, par la religion, par le génie,
nous retrouverons notre primauté militaire. Si-
non nous disparaîtrons comme nation dans des
convulsions intestines nous ne conserverons
plus comme individus que les séductions asia-
tiques des Athéniens da la décadence, et
l'historian do notre lamentable ruine répétera
ce que Tacite disait de Rome Cette nation i~
passage et il t'arrêta d'un geste majestueux )
et doux qui était tout un poème et rappë-
tait le beau temps de Fr~dérick-Lema~tre. Il'
Laissez donc, monsieur te marquis t
dh-il en même temps laissez donc on
ne m'intimide pas si facilement que ça e~,
d'aiUeurs tg truc est connu. ,,0 n' ,t que Ç,a e~
Tout' en pâriant ainsi~ il s'üyit levé, ett
Tout en pariant ainsi, il s'hait levé.et~
fouillant dans une poche de côté ii en tira
un portefeuille en assez mauvais état, prit
un billet de banque, et, le tendant nëgtigem-
mentàCbauveau,b!cmederajge:
Mon pei~t. continua-t-il d'un ton go-
guenard, proeedRos par ordre, si ça ne te
-
"~nUs Ne jamats te rendre mais au-
queje~~ yoyage a Paris, j'ai
jour~i'hur, alares Il à Paris, j'pi,
S~y&
sommer'qaittes. -0.svH~ t\
Gibory faisant une entrée à sensMioa ~t
rendant cinq cents francs c'était un. re~/ r
Ahuri, interloqué, passant de ia p&~ur des l
spectres à la rougeur des apoplectiques li
Chauveau repoussa d'une main febhtc ter
billet qu'on lui offrait.
–Mon argent ?batbutia-t-;i.
Ah an! tu fais~es manières.m:ti~
il faut y passer tout de même. et mainte'
nantquc voilà unèauairerëgtée, nousaHons
passer a autre chose! I
Et comme Gibory allait se ra&s'oir.-Bot-
) radieu fit un pas vers lui.
Mais cet homme t dit il en désignant
Chauveau. savez-vous ce que cet homme
est venu faire ici. à cette haure?
Gibory eut un roucoulement detouritrelte
amoureuse..
Ouh! 1 ouh répondit il SHf"!empd&
ionien, ~e me disais bien en entrant que
c'était un peu bizarre et inusité; mais moi,
veyez-vous, je n'ai plus besoin de savoir
j'on sais assez comme ça, et, je vous le ré-
pète, MOM ~OM~O~NM~ W
Et, sans tenir compte des regards furieux
de CMuvMu, il continua.
E\ maintenant que nous y sommes,
t dit il, ]M vous préviens que je vats commen-
cef. Y êtes-~ou!;? ~oN~M~e ~wMea~, comme o ) dit dans les vieux auteurs
Ce ?w< ~WM 0!~ /<~ F~'y a~ CM, ce ~M< ~c~o~. Que cha-
) cun tasse sileocc je f'appe les tfuts coutt~ s
etlerid''ausel6/e.
p6ri parce qu'etie fut N0~ parce qu'oUe fut insatiable de discordes
A vous, EM1LE OG6IVIER.
>1 EM!LEOLMY!E!
En Espagne
~e~Me ~cî~ <~r.'€'&oto!s~
Santander,'7avriti874. ~J
Je ne sais si temorat de l'armée républi-
caine n'est pas plus affecte qu'on ne le dit;
mais un fait certain, c'est que tous les of-
ficiers, tous les soldats revenant du camp
sont unanimes à dire que les positions des
carttstcs sont formidables. Aujourd'hui en-
core, je Ûanais sur le port avec !e consul
comme i! arrivait un convoi de matades il
y avait foute, on les interrogeait et leur ré-
ponse était invariab)e. Quetqucs-uns se ris-
quent à dire qu'on n'enlèvera pas les retran-
chements carlistes, ies autres se contentent
de le penser. Un des débarqués, interrogé
par te consut, a dit qu'il avait quitté hier
Somorostro et qu'on ne s'y battait pas; il
a ajouté ces mots, que je répète textuettc-
ment « Les cattistes viennent de tous eô~
tés.
Cela confirme le bruit que don Carlos a
fait venir son monde de partout et qu'it s'a-
charne à vouloir prendre Bitbao. Je crois
qu'il y réussira, s'it n'y a pas de vivres dans
cette place: car tout ce que j'entends, tout
ce que je vois ici me prouve que t'armée ré-
publicaine est dans des conditions stratégi-
ques tettes, qu'elle ne pourra pas débloquée
Bttbao avant assez longtemps.
Il faut d'abord qu'elle prenne Monte
Abanto, et ce n'est pas tacite puis; quand
Monte Abanto sera pris, it faudra emporter
tes autres lignes de défense des carlistes il
y en a d'autres en effet, le gouverneur civil
de Santander l'a d~t tui-même à quelqu'un
qui me ['a répété.
° La tache est donc très rude, et il faudra
du temps, peut-être beaucoup, pour t'ac-
complir. Biibao a-t- it de quoi manger ? C'est
là la question. f
Je suis du reste convaincu que la prise
de Bitbao par tes carlistes modifiera très
peu la situation a~~o~j! <~e ~Me MM~~M~:
L'armée républicaine continuera ses opé-
rations, et un beau matin tes carlistes se~
ront assiégés à leur tour dans ta vitfe d.qnt
its se seront emparés.
Le maréchat Concha sst attendu ici ce
soir. Tout le monde pense qu'il va rempla-
cer Serrano, lequel rentrera a Madrid pour
cause de crisa ministérietta. Le remplace-
ment de Serrano dans les circonstance~ jâCt
tueiiesest un événement qui peint tiispa-
gne. mais je ne veux pas insister fa-des-
sus.
Les bruits d'arrangements, de ~MWtM
avec les carlistes soat toujours très accrédi-
tés, et vous pouvez remarquer que ta presse
madrilène les prend très au sérieux. Je ne
dis pas qu'ils ne te méritent peint, car tout
est possible en ce pays; mais je me de-
mande toujours sur quelles bases on pour-
rait bien s'entendre avec les carlistes. Je
n'y comprends abMtumentrien.'
Les Espagnols prient, du reste, de tout
cela avec une désinvolture dont it e~t dif-
ficile de se faire une idée on nc~sc douter
rait jamais que cela les touche.
Je ne vois de gens soucieux et tristes au4
tour de moi que les Anglais et tes Français
chassés des mines qu'ils exploitaient dans
la province avant la guerre,
Quant aux Espagnols, ils sont gais comme
pinsons ce matin, à déjeuner, il y en avait
un qui demandait avec de grands éclats dé
rire pourquoi l'on ne proposait pas à doN
Cartes d'aller se battre avec ses troupes
contre les insurgés cubains on pourrait lui
donner ensuite la couronne de Cuba,
moyennant un tribut qu'il payerait à, l'Es-
pagne t
A franchement parler, je trouve qu'it de-
vient excessivement difficile de s'intéresser
à un peuple si. gai. Tout l'amuse, cocher
peuple, même le sang qui coule a flots. Ah t
Dieu merci nous valons encore mieux que
ceta.
Savez-vous ce que je pense au fond ? C'est
que les Espagnots aiment cette vie i qu'its continueront à ta mener demain, après-
demain, dans dix ans, dans vingt ans, toute
la vie, attendu que tout le monde y trouve
son compte, peut-être même les imbécites
qui y jouent leur peau.Oa leur fourre des
galons et de la ferblanterie dont ils sont ex-
tMtcrdtnaircment fiers.
Ajoutez à cela que te pays semble arrange
;~f-
Pour ta complote intettigence de ce qui va
suivre, qu'on nous permette de nous subat~*
Nous retrouverons ensaite te vaudevittittp
têt que nous venons de te taisser, moei!euse"
ment assis dans an fauteuil du satondeBa-
radieu et racontant devant Caauveau,c)ou6
à sa place par l'inquiétude et la terreur, te
dramatique récit de sop voyage à Parts.
Esprit naturetiemant fantaisiste, Gibory
voyait surtout les choses au point de vue
pittoresque, c'est~à-dite te. p)useapab)ede
lui fournir un thème d'une adaptation ta' ite
au théâtre.
U en résultait dans sa conversation ordi-
!t8!re HR certam 46ceusu, que }e tectear
probablement déjà remarqué. Avant donc
de reprendre (~ibory où naus te )acontons les faits évidemment étranges aux-
que!$!e bohème, dans son langage imagé,
ava~fait aHusion par tes mots j!V
la~a l
~On n'apùSQU~M ie viable mot~ 4e
son prompt départ pour Paris.
Ce mat!f, c'était !a tettfB du s!eHr 6a)~
ze!tc, pour te moment directeur, du Th~tre-
D~jazct, Icare invitant instamment ?. Ne-
tiomucèHe Gibory, auteur dramatique, à
pa~cp 8aB? son cabinet pour affaire ur-
gente.
Four au'aire urgente Mous avons aaaiste
& ia joie bruyante de G~bory au reçu 4e
ceite tettre.
Pius de douté.
~onvaudeyitie, Gt~ ~'0~ était
re~u ~éo a~am~ion'). Routant dans sa
tcte Hjt~ie projets d'avenir,~ b&~sant vague-
ment~ ptan. de ta maisQn de campagne
qu'd M;tcrait con$iruiro entre Juiavitte et
Nogent, sur les frotta d'auteur 'du Gilet
0~à Daradicu, et de là avait png rexprfss pour
P
Inutile d'ajouter que ic tcndemain matin,
dès le saut du tit, i! bondissatt dans un
fiacre pt s'cta~çait vers te Taéu re-DPjazet.
Chose bixarrc cependant, la réception de
sonvaudevi)ten'ûta)t déjà plus àccmo-
mént-ta préoccupa ion exotusi~e de Gibory.
La conversattôa qu'i) avait eue avec Udt-
radieu à propos de Chauveau t'avait pro-
fondt~ent mmué, en ro'eittant chez hiiun
KnvpMiif un instant etoufté: ce souvenir,
c'était ta. nmison de ia rue Xacharic.
Mai~bten qu'ii eût a cet égard atrôte
ou plutôt emmêié, e&chevëtrë tout exprès
pour faciliter iagaerre.a.
Ils aiment mieux lefusïlque la bêche,
ces gens-iâ et !apteuvc, c'est que; de teur
propre aveu &'eux tous sans distinction, si
une ou plusieurs puissances s'avisaient d'in-
tervenir, cariistes, atphonsistes, serranis-
tes, républicains, intransigeants, se réuni-
raient aussi et s'entendraient à merveiiïe
pour résister à l'étranger, quand bien tac*
me ils seraient certains qu'on ne veut rien
leur prendre.
Nous sommes vraiment trop bons de nous
intéressera eux. Pourquoi donc Napo
léon JH n'a-t-il pas laissé le !îoRenzo!iern
entrer daBS cette fournaise?. C'eût été
si amusant'
P. Le général dont je partais hter
s'appette Villegas (don Jhan,); ii commande
ia ptace de Santona. A. <,
tnformations générales.
Toulouse, 10 avrit.Ua arrêté préfectoral
en date d'hier a suspendu te conseil Ktunicipali
do Toulouse pour avoir (ait acte de politique
dans sa denbération du il février, où it était
dit que la loi du 20 janvier, en changeant te
mode de nomination des municipalités et en
changeant aussi teur caractère, en faisait les
représentants des électeurs. Une commission
municipatea a été nommée..
c.+5 ~i.
Nancy, 9 avril. –It est question do cons-
truire trots forts aux environs do iaviHe.Les
travaux commenceraient dés le mois do mai. Lo
pronaier fort serait Pont-Saint-Vincent, te
second 'a~ouxièrës-'aux~-Damoa. et te troisième
'àJia cote Saint-Michei, prés de Tout.
a ~qÎur~ `
SaInt-QmenttB, 11 avril. –Les feui!t8$
tocates puaient une lettre que M. Merlin, sous-
préfet de cet~arrondissoment, appeté a d'autres~
fonctions par décret du avrit, vient d'adres-
ser {t M. de Brogtte et dans taquctte it se féti-
cito d'être destitué. It attribue sa dtsgraco à ta
circonspoetion avec iaquette~it a appliqué talot
des maires dans son arrondissement.
1
Bordeaax,i0 avr)L–~e curé espagnot
Santa-Cruz, venant do Pau et se rendant en
Beigique, a passé ici hier matin par le premier
ttaiu.
,~L;~l'" ;y
Lyon, ii avrit. Le premier conseit de
guerre de la 8° division militaire a condamné
MuechioUu tieutenant au 38° de ligne, ù un an
de prison, pour tentative d'assassinat sur la
perxonne do M. Ciret, lieutenant au même régi ·
menË. -&
i~ Dénnitivemcnt ('affaire dite dn comptot~de ô
Lyou sera- jugée te 20 de ce mois devant te tri-
bunal correctionnel. Le grief principal éiev<
contre ios prévenus sera une accusation d'af-
filiation à t'intcrnationale.
L'} prfmier et te plus important des préve-
nus, Carnet, sera jugé devant un conseil da
guerre avaut de répondre devant ie tribunat
correctionRet. K s'est associé a i'lutornationato
âpres avoir déserta rarmée. tt avait aban-
donné la défense de son pays avant de prendra
p~rt aux menées de rtnternatienate.
Qaimper, 10 avril. Une trompette à va-
peur a été instaHée sor te phare du Four (Fi-
nistère) t'entrée du:pa8sa~e.de co nan~ par
08" 31' 23" de latitude et 8' 31" do longi-
tude ouest, et alte se fera entendre désormais
pendant tout* ta durée desbrumes..
A un coup dortfompette durant pendant cinq;
minutes succédera un in~M'att~Mtvingtseeondes.tttainsidesuite. 1
Dieppe, 11 avri). L'ouverture do la qua-
trième exposition dea beaux-arts aura lieu to
20 juittet prodtain, et sa ctôtttre le 31 août sui-
vant.
Cette exposition sera iastaUéo à FHôtet d~
Vitie, dans la gâterie et dans tes salons du
Muceo.
Des acquisitions seront faites par ia Société
des amis des arts do Dieppe.
Ma.coa, 11 avri). Une exposition de pein-
ture et d'objets d'art s'ouvrira ici le 16 ma~
prochain, en même temps qu'un concours ré-
gipna.t. j
ts ¡
Melboarne, 10 avri). Rochefort et tox
compagnons s'embarqueront demain sur ta
paquebot en partance pour San Francisco (Ca'-
iitornie).
C'fst te 20 mars que l'évasion s'est accom-
plie à bord d'un navire anglais, tandis que te
gouverneur de tt Nouvoiie-Cttédonie était en
tournée. Une somme importante a été payée au
capitaine du navire on question. La justice mi-
titaire oa Catédonie est saisie de t'atlairp, dims
taquetto se trouveraient compromis quelques
t une résolution dénnitive, dès qu'i! se ra-
j trouva a Paris, it avait tottt Sabord déctdë é
de régler )a réception de aa pièce avec B&~ f
tizette. ,M
i Peu à peu, ô mesure que te Sacre sp
) rapprochai de t& rue de Vendôme, il se
scDtaiteavahi par une sensatiomte ~)!c!tc
,6tde'bieE-&
I~ btide^bieia-c~~e y
Pour sûr, cet excédent Ba)!zeHem'at-
tend murmurait-it. Je vais t'apercevoir à
ta fenêtre/sondant la rue et essayant de mp
découvrir a i'horizon. D~mc ça se com-
prend !t n'y a pas à dtre ) son théâtre n'a
ptus rien ) mais ia, rien ) Et Gilet ~'G~pe~t seui capable dp re il t'aura compris)
Le nacre s'arrêta. Gibory était arrivé.
Il descendit en auectant ta dësinvotture
dégagée de t'auteura succès qui nesedér~~gc
qu'à la dernière extrémité ~pui%, d'un air r
négligent, i[ tev~ i~ t~e, mais ni Ba)i-
Mtte n~ te moindre emptoyc n'était aux cro~
sées. ;Jn p~u t'rotissé, ~ibory entra, et, s'a-
dressant au concie'
Le directeur~ dit-it d'un ton plein de
majesté dédaigneuse.,
t Le concierge regarda Gibory de ta tête aux
pjeds.
pieds. I.ç dire~tdur 1 à (r2,~to, lieqre q! pl~- il
–Lç directeur! àfRtte heure qi? (~t-
d'uh~'vo~dedqux ï'CBrQ(H)P=
r Commet t o c~ne heura-ct?ba!b~a
G)bory.
udi, a heuf heures du matin? Vous ne
savez donc pas qu'on ne trouve du monde
dans tes th~tres qu'a purUr d'une heura de
t'apres'midi~ Cependant, remettez Votre let-
tre, et, si c'est pour des ptaces, revt nez e~-
tre quatre et cinq. ? 1.
Toutentifrases rêves d'avenir etdaHS
ton empressement d recueittir tes lauriers
du 8Uoc66, Gibory avait tout oubUe.
H se frappa le front, et, dérogeant dans; sa
confusion aux manières distinguées qu'it
avai< cru devoir revêtir à son entrée:
–'Merci, ma viciUe t répondit-it au con-
cierge. C'est un lapsus 1 Je reviendrai ptus
tard. Tu diras & ïhtizette que c'est son au-
'eur qui est ~rriv~ son auteur, tu entends ? 9
U comprendras que cet'aveutdiK'.A tout
a t'heurc t
Htit sortit.
Le u~me jour, U bory revenait pimpant
tu<; de Vendûme, t s'apprêtait à gravir
d'un pied teste f'~Mtier
ÂLVAREZ.
habitants libres do Nouméa. Depuis l'évasion,
!ea mesures de surveillance ont redouble.
Berlin, 9 avril. L'état da santé du prince
do Bismarck laisse encore beaucoup à désirer.
L'insomnie continue, et les médecins hésitent à
administrer continuellement de la morphine ou
du chtorat, parce que ces moyens artinciejs
pourraient, & !a locgtfe, devenir très perni-
cieux.
Rome, retour de Gaute, H y aura réception au Vati-
can. Un 2~ ~MM solennel sera citante à la ba-
silique de Sainte-Agnès.
-Le 6 avril a ea tiou, sur le territoire suisse,
une rbnconire entre le prince Balthasar Odes-
catchi et te directeur d'un journal romain. Apres
ua écitange do deux coups do pistolet sans ré-
sultat, il fut convenu que l'on aurait recours an
sabre, conformément aux conventions, premiè-
res. Le prince Odoscatchi a reçu à la tête une
blessure assez grave son adversaire a été légè-
rement touché au bras et à i'épàate. On donna
comme cause de ce duei une série d'articles
pubtiés dans ie journal romain en question et
contenant des attaques injurieuses contre une
commission chargée de rétablissement de four-
neaux économiques, commission dont faisait
partie le prince Odescahchi. Toutes les sympa-
thies à Rome ont été pour ce derniet.
Londres, 9 avril.–M.~ Howcliff, boucher
mittionhaire do ta Cité de Londres et membre
de ta Chambre des communes, vient do mourir.
It s'était acquis une sorte do popularité ea in-
terrompant a chaque instant tord Palmerston,
lorsque celui ci prenait la parole.
Birmingham esHo centre de ta iabrica-
tiou des ptumos métalliques; elle va par se-
maine a 42,000 grossesou a ~4,112,000 plumas.
Chaque ptume passe par tas mains de plus de 12
ouvriers, et toutefois la grosse dei44 plumes SM
vend au marchand en gros-pour 20 a 26 cen-
times, prix qui comprend te coût des Matériaux,
Ja main d'œuvro, te profit jdu mauutacturiet
.c'est te chef-d'oeuvro de l'ttabiloté indusHiettc et
do t'intettigonte division du travail.
-< ~i'~d 'p 'fM
;'t. ~.
-f. :.f.w.iS ,!ti!a
BunèM~ïitM~e!
N
A Ah! c'estuncoup Moa rude,
Bienrndef'arecavoir,
Malgré l'habitude -<
Qu'on en peut avotft'Mt
't' <"M'
Out,c'€stuncouprùde,non-3eut€me))tpour
M.Cremieux, qui. écrit au gouyemeur ~ne-
rat de t'Algiërie, en un stytQ uignû des
Boutîes: <.)Én6ratt (H y a un poiat d'ex-
< ciamation !) le coup est trop rude ) (au-
tre point d'exclamation !) mai~ c'est sur-
tout un coup rude pour M. te générât Chan-
zy, réduit à renieraonpa~se, et pourle
gouvernement, réduit.à défendre une. me-
sure excessive, qu'un peu plus ae pré-
voyance aurait rendue inutile:
Voici l'exposé impartial des faits 'i,
Un décret du gouvernement de la Dét~ja-
se nationale, rendu aur i'imUative de CR
même M. Crémieux.qui aspire aujourdhui
à doubler Dupuis dans J9<ï~e-Me, a éta-
bti le jury en Algérie. M. le duc de btu-
gtie a eu pendant un moment l'idée d'a-
broger ce décret mais les difMcultétt de
l'équilibrismc quotidien auquel ii se 1ht a
t'ont détourné de ce devoir. La pressé atg~
rienne en a preiité pour attaquer avec une
extrême violence les principes et tes hom-
mes les plus respectables. Tantôt (iltë ex-
citait tes citoyens a~la haiae du gouverne-
ment, tantôt elle aigrissait une ctassfi s6-
"'ciatë contre tes autres, tantôt elle jctah sa
bave sur les particuliers. Vingt procès oui
été faits a ces feuilles, auprès desquelles~
.Ko~~est modéré et feu ie Co~M'~uu
modèle de douceur vingt fois te jury a~ro-
noucé des acquittements.
On comprend que le généra! Chanzy M'ait
pas eu la tentation d'introduire un viagt
et unième prodès.
Il ne pouvait pourtant laisser faire et lais-
ser passer.
Manquant de moyens de répression contre
ia presse démagogique et voulant cepen-
dant sauvegarder l'ordre public, il a procla-
mé l'état de siège à Alger, .tt faut avoufr
que la moyen ne manque pas ae brutalité
et qu'il y avait de qum faire bondir ie~ffè-
res etamis.
Le ouistiti du parti s'est fait ifMr intar-
prcte daus cette icttte n~onumeatale n,~
Générât!. .M
Le coup est trop rûde~
Que sont dcvemMs vos bettes parotcs* «'Ja
« veux comme vous l'aMimitution- je tfa~iUe-
«fai de cœur à Itcontpteter.sans secousMe
<( C'est vous a, me disait te génërah~uamy'
r, 'Ji'1
qu'it ~'entendit appeler avec insistance aar
teconcierge. rr~~B
Monsieur monsieur I
–Qu'ya-t-it? 't '~w~S
–Vous êtes M. NëpomaeèNe Gibory e
–Jem'emnatte. 'j.<' i
En bien, dit te oonciefge avec aata~te
voici ce que mûssieu te directeur m'a ~ne
de vous remettre. 0
Et t~n même temps te CMbèMjdu.T~atM-
Dcja&et pré~entai~ u Giborytm voimataenx
rouleau attaché avec ciet du ptus riant a&jj~t. r
Mon manu .cr~l Décria ~bory.
Au manuscrit était.MtMtja UMtt ~M~ wa«
le bohème ouvri~apiaeimeut.
Eneétaitaiasjt conçue:
<' Monsieur.
.hl~ P' 'aterêtf~te
charmant qM ~usun'avez fait t'hon~ur
de me~uMeuM. Ze ~'o~~ estua
ohef-d'œuvre d'esprit et de grâce
vous vous êtes trompé do por~. R pK
d'une paretite œwe dramaUqu~~S
demmettt sur une scène p)us éfevée. Ja
vous engage donc a )a p~icr sans reta~ à
MonUgny. qm ~~mpressera icjom-u~me
de la mettre eatépéMtioM.
~-out a vous, en ~s Mnoavp'ant m~
MmphmeR~ !(? 8tnc6re& ~uu,
premier Mdre.
f BAUZELLE."
'< F.En~changedjB ecservtce~'a-
mi, je compte sur deux ptaces pour !a pre-
mière.' »
Gibory fro!ssa la lettre avec un dépit mai
d guise, et, toujours digne, s'éloigna ea
oubitaut, à dessein, de satucr le concierge.
Une autre mission lui restait à remplir, Il
s'en souvint, ~ie soir même/se j'tant dan<
iapr. mtéfe voiture qu'il rencoatra, it M tai-
sait conduire rue Zaoaanp, où ii arriva com-
me sept heures sonM~nP'â 'Saint-Sévetia.
Cette fois Gibory était tout entier au nou-
vel ordre d'idées dans icquet tt venait d~u-
trer, et quand H mit ic p)od dans )a siaistre
maison d&Chaaveau, H était bien r~otu à
pénétrer le mystère qui t'avait frappé st. vi-
vement à sa première visite~ et a atter jus-
qu'au bout, quelque danger qU'it dût y.BBn-
contrer.t «. 't ;<
Pnnmo ZACCom et ACN~M &M!att
(JS< Mt~ ~MMW.}
du pétroie. Mais l'opinion n'a plus pour ces
décisions de la justice ce respect aveugie,
ruperstitieux, répétons le mot, qui caracté-
risait l'époque où la société gémissait sous
le joug des tyrans.
< Aujourd'hui, sous le régime bienfaisant
de la République, tout individu régulière-
ment condamné par les cours ou tribunaux
est sûr d'emporter avec lui les vives sympa-
thies de toute une classe notable de ses
concitoyens. Ces sympathies lui donnent !a
force d'âme nécessaire pour qu'il refuse
d'accepter la condamnation qui le frappe,
pour qu'il proteste contre elle, en un mot,
pour qu'il conserve au fond du cœur t'es-
poir, disons mieux, la conviction de ne ja-
mais finir sa peine; et, au bout d'un temps
plus ou moins long, de reparaître dans le
monde plus brillant que jamais.
< De nombreux exemples sont là pour
prouver ce double progrès du sentiment
publie: plus d'une fois la population a mon-
tré clairement le revirement profond opéré
en elle, en délivrant elle-même, au nez et
à la barbe des sergents de ville et des gen-
darmes, des condamnés qui jadis eussent
été considérés comme les plus dangereux
malfaiteurs, et, a ces époques de supersti-
tion, eussent été en butte âl'animadversion
universt tte. La population, dans le magnifi-
que fssor du progrès sociai, a faitp!us elle
a souvent prisa tâche d'investir des fonctions
tes plus honorables précisément les hommes
les pius sévèrement atteints par la justice
têts, pourneciter quedeux exemples illustres,
tes citoyens Mégy et Eudes, devenus tous
deux des généraux distingués, uniquement
.parce qu'Us avaient fait leurs preuves en
assassinant, l'un un agent de police, l'autre
quelques infimes pompiers de ia Vi!iette. Du
Mste, il Mffit, pour se faire une idéecom-
plète du progrès accompli à cet égard, de
ac reporter aux premiers mois de 1871 les
suffrages, matheureusement impuissants
mais néanmoins caractéristiques, dont ces
victimes de la justice furent honorés a cette
époque, en disent plus que tous les com-
mentaires dent nous pourrions iesenjo-
tiv&r.
< Enfin~ aujourd'hui, une société dont t'ho-
norabitité est reconnue de tous, !a Société
des gens de lettres, vient de refuser de rayer
de la liste de ses membres les noms des ci-
loyens Razoua, Félix Pyat, etc., c'est-à-dire
de quatre personnalités remarquables frap-
pées, comme les citoyens Mégy et Eudes ci-
dessus nommés, pour des faits qualifies par
ia justice crimes de droit commun. Ea agis-
sant ainsi, la Sociéié des gens de lettres a
suffisamment montré, dans la mesure de ses
moyens, qu'elle voulait suivre le grand mou-
vement de l'opinion publique et qu'eite ne
s'inquiétait pas autrement des décisions des
tribunaux. sa~. sr
< Malheureusement ce magnifique essor
de i'opinion n'a pas empêché beaucoup
d'autres personnalités plus ou moins mar-
quantes, frappées, comme ce!tes dont nous
venons de parler, par la justice de leur
pays, d'être expédiées, iea unes dans des
prisons dénuées de toute espèce d'agré-
ment, les autres dan~ des citadelles d ou
t'on n'a pour spectacle que l'Océan, les autres
enfin dans des ites de t Océanië. Nul doute
~ue si ces victimes intéressantes de iajus-
it~e impitoyable revenaient parmi nous~ au-
joufd'hui ou demain, ettes seraient accla-
mées, portées en triomphe et investies, de
par le suffrage universel, de situations im-
portantes.
< Malheureusement, elles ne revienneat
Bas Dos gendarmes, aveugta milice à che-
val sur ce qu'elle appelle son devoir, les
gardent avec soin et s'opposent générale-
ment avec une obstination inconcevable à
comprendre ie véritable mouvement de 1 o-
pinion publique en taveuf de ces intéressants
condamnés.
« H y a là une lacune sociale. C'est Mtte
lacuNe que la ~oe~ ~< ~~M~
vient îenter de combler.
« La
utus~ court délai possibte, les personnalités
qui en ont été violemment expulsées par
des condamnations judiciaires. Eiie croit
donc répondre u un besoin qui se fait de
pius en plus vivement sentir. Etie est enfin
l'expression la plus comptete du progrès
accompli depuis quatre ans, grâce à la pro-
pagande de l'idée matérialiste, athée et
démagogique.' »
Suivaient tes détails de ia Société, qui est
FEOUJ~TON DU <~ !7ZO/
lunuto, 11, %,Il
13AVRt[.t874.
LA MAISON
.<
/M. "~j'TJ'
LARUEZACHAME
neo~t&me ponrM<~
XHjt'
;< '<
~OUSÀLLONSRIRE j~ t
Cette irruption de Gibory au mi Heu du
saton où menaient de ae passer tps scènes
violentes qu'on a lues avait causé les im-
pressions tes p!us diverses, suivant leptus
ou moins d'intérêt des temoina à chercher
à M pénétrer tes motits.
A i'eïctamation du bohème « A~?~~ <
~N~ M~e «? ~f~! Chauveau Mt invoton-
tairement un pas en avant et ouvrit ia bou-
che comme pour i'interpetter vivement.
Mais ce mouvement fdt vite réprimé, et
l'homme d'affaires, fermant les poings
avec une sorte de rage sourde, fixant sur
Gibory un regard dont l'efffonterie appa-
rente n'exctuatt pas l'inquiétude, attendit.
En un mot, Pascat Chauveau pressentait
un danger, ie devinait peut-être, mais
était rés6!u, ~vecj;a ténacité habitueUe, à
faire boNne pohtenance <â .tout événe-
ment.. tî
M) R~pMdKcUon Mtorisëe pour toM iM jont-
~&ux ayant tMt tr~M atec tt SocMtt des ~ent
ttt.tttfM.
déjà, parait-il, organisée sur un pieu excel-
lent. Un nombreux personnel en assure le
fonctionnement ce personnel, rompu à tous
les déguisements, grimé aujourd'hui en
portefaix, demain en pêcheurs, après de-
main en meuniers, etc., etc ne tardera pas
à faire des merveilles. Les limes et échelles
de corde, d'une solidité à toute épreuve,
sortent des premières maisons de 'Paris.
EnSn, pour ce qui concerne spécialement la
Nouvelle-Calédonie, MM. Tricoche et Caco-
let mettent la dernière main à la formation
d'une flotte qui, arborant successivement
tous les paviflons, circulera librement aux
abords et aura toutes le~ facilités désirables
pour embarquer peu à peu tout ce qui reste
de condamnas dans ces parages lointains,
et. pour les rendre à la mère patrie, qui les
attend impatiemment.
Telle est la ~o
l'existence au lecteur. Au moment où nous
mettons sous presse, j'apprends que Victor
Hugo vient de souscrire pour la somme de
3 ff. SO. Il ne reste plus, pour parfaire le
chiure réglementaire d'une action de la
Société, que 496 fr. SO c. à trouver. Cette
somme sera incessamment couverte, nous
assure-t-on, par une cagnotte ouverte aux
bureaux du ~~J. Quant au surplus des
deux millions de capital, une forte maison
de Sydney est en ce moment en pourpar-
lers, pour le compléter, avec MM. Tricoche
et Cacolet, ces intelligents et infatigables~
travailleurs. ,YIXI00.
"oo-
-MM 3')(t'M'<
.S'XHH'Më
LETTR~DEM.ËMtLEOLUViER
La Zt~ef~ publie une remarquable lettre
deM.EmïïeOlUvier. `
Nous sommes séparés sur trop de points
avec le ministre de l'Empire !ib6rai pour ne
pas saisir avec empressement !a première
occasion qui s'onre à nous de lui donner une
approbation sans réserve et pour né pas ap-
pe)er d'une façon toute spéciale l'attention
de nos lecteurs sur ce document très sage-
ment pensé et d'une netteté de forme aaisis-
eanto.
;< Le secrétaire de ta Rédaction,
;0;~I:t. ;tS ÉM!LE Bt.AVET.t
~<9tiMM~ t.
~t~ Paasy,tei0avri!i874.
Mpncher Détroyat, ` `
Votre point de départ est celui-ci l'Assem-
ble actuelle est constituante, mais e))e ne s'est
pas dessaisie do son droit souverain en proro-
geant lea pouvoirs du maréchal deMac-Mahon.
Votre conclusion se rapproche de cette des lé-
gitimistes comme eux, vous subordonnez
t'existcnce du septennat à la volonté toujours
supérieure de la majorité.
Les textes que vous citez a l'appui de votre
conclusion me paraissent irréfutables. Si une
assemblée peut être constituante, c'est-à-dire
souveraine, je ne crois pas non plus qu'on
puisse contester'votre point de départ. Le man-
dat donn6 àt'Assembteedo Versaiitesestte plus
étendu qu'aucune assemblée ait reçu. La Cons-
tituante de 89 a détruit !e régime politique, so-
ciat et civil de l'ancienne France, avec des
titres Mon moins authentiques, puisqu'elle
commensa par déchirer les cahiers qui limi-
taient sa mission.
Soutomentjo conteste qu'une assembiée quet-
conquo puisse exorcer le pouvoir constituant.
Ce pouvoir no réside que dans te corps de ia
nation, et il n'est pas susceptible d'être dctA-
gua. A une assombtoe on peut confier !o soin
de rédiger les questions, et, quand la réponse a
été faite, do prendre les mesures d'exécution
conformes a la volonté de la majorité, quoique
pour cette œuvre, ainsi que t'ont enseigné
Rousseau, Turgot, et avant eux toute l'anti-
quité, un homme investi do la conSance,pu-
blique soit préférable une assemblés..
Voici les raisons de cette théorie
Un peuple n'est souverain que s'il accomplit
directement et sans délégation tous les actes
qu'il no lui est pas imposstbio de faire. Or, s'il
lui est impossible de préparer les lois, il lui est
facile de prononcer sur les questions consti-
tuantes, inextricables en théone, mais qui, en
tint, se résolvent par des considérations d'in-
térêt ou d'opportunité a la portée des plus sim-
pKs.
De plus, la nature de !a M est d'être mobile
et susceptible, à tout instant, de modiuc.ttian ou
d'abrogation. L« solutions constituantes veu-
lent plus do stabilité elles doivent engager ir-
révocablement ou du moins pendant longtemps,
non-seulement ceux qui les ont adopfé
hue, semblable à une sphère qui ne reposefait
B&6 sar un pivot immebile, la société soit ex-
oosëe à sa précipiter dès qu'elle ae meut. Or
M. de Chantetys regardait avM Mrpr!-
se, san
pour la première foi<, qui non-seule-
ment entrait dans le saloa de Baradieu
comme chez lui, mais auquel Baradieu
paraissait réserver un excellent accueil.
Seulement, la stupeur momentanée de
Chauveau devant l'arrivée de cet inconnu
n'hait pas échappé au comte, et un senti-
ment d~ vague, dont il lui ef~t été pour
SnS di~impos~ rendre~.
était tout à coup entre MnMBur .de-
puis si lonstempsdéso'é.
Quant Mme de Montdésert, les yeM
fixes et comme inconsciente, elle regardait.
En même temps que Chauvéau, Bara-
dieu avait fait un pas vers Gibory; et, sai-
sissant avec autorité le bras du bob&me
Parlez! parlez! que savez-vous ? ia-
tefrogca-t-it d'une voix haletante.
Un peu de patience, monsieur !é mar-
quis, un peu de patience répliqua Gibory
avec ftegme, tout en remettant son man-
teau trempé de pluie a un domestique.
Puis, s'étendant voluptueusement dans un
grand fauteuil capitonné et s'essayant le
visage
Quelle chienne de pluie i~C'est ça qui
va faire déborder les fleuves, si ça continue;
et la Loire qui est~t deux pas 1
Pendant que Gibory parlait, Chauveau
avait donné de nombreuses mac~ues d'im-
patience, et c'est à grana'peine qu'il par-
venait à se contenir. Enfin il n'y tint ptus
la prudence l'abandonna peut-être même
crut-il lire une raitierie dans te regard que
Gibory venait de lui envoyer, et toute ta
chair frissonna. ')
Toujours est-il qu'il quitta sa plaça, mar-
cha droit au bohème, et, les sourcils con-
tractés, le sang dans les yeux
–Que viens-tu faire ici? demanda-t-il
d'une voix aigoc, que la colère rendait si-
nistre comme un cri d'oiseau de proie. Qui
t'a permis d'entrer?. De quoi viens-tu te
mêler?
A cette interpf Dation aussi brusque
qu'inattendue, à cette audace querkt) n'au-
torisait, Baradieu laissa échapper un mou-
vement d'irritation.
Mais', si rapide qu'i) tut, Gib try !e saisit an
te propre de ce que décide une assemblée est
de pouvoir toujours être défait par elle ou par
l'assemblée qui tut succède. On a parfois écrit
le contraire sur des parchemins, mais aucune
prohibition n'a pu prévateir contre ta force dM
choses.
Enfin, par ta nomination d'une constituante~
il est impossible de connaître la véritable pen-
sée da !a nation. Le choix des députés est in-
(tuoncé par des mobiles personnels de toute
natare et qui détournent l'attention du problème
à résoudre. L'électeur tient compte des relation~
établies, des services rendus ou promis, des
antécédents de famille, des habitudes prises, de
la pression gouvernementale Subordonnât il sa
préférence uniquement aux opinions exprimées
par tes candidats, qui )ui donne l'assurance
qu'arrivé à l'Assemblée son élu sera ndc~e aux
engagements pris ? La Chambre nommée en
187i avait pour mandat de rétablir une monar-
chie, et cHe maintient ou plutôt elle fonde une
république: car on peut disserter tant qu'on
voudra sut te septennat, en réalité, par celâ~
qu'il exclut l'hérédité, il est une institution ré-
publicaine.
Les hommes du bord populaire devraient se
montrer les plus ardents à aceucitlir et à pro-
pager ces idées d'un intérêt populaire. Admirez
une fois do plus l'aveuglement cynique de l'es-
prit de parti ils sont les plus opiniâtres à les
repousser. Ce sont les républicains de 93 qui ont
emporté le plébiscite ce sont tes républicains
de 18~2 qui l'ont défendu, à propos do ta loi
de régence ce sont les républicains de t848
qui Font étendu jusqu'à en faire le gouverne-
ment direct du peuple, et ce sont les républi-
cains de 1874 qui, par terreur d'un retour do
l'Empire, s'opposent au plébiscite et le com-
battent comme une invention antidémocrati-
que!'
En cette occurrence, ainsi qu'en beaucoup
d'autres, le peuple montrera plus de sens que
ses meneurs officiels, et il tes traînera au plé-
biscite, de môme qu'il les a traînés déjà au man-
dat impératif, correctif obligé du système des
constituantes, acheminement vers le plébiscite.
L'exemple des Etats-Unis est décisif. La
constitution américaine attribue l'élection du
président do la République à des électeurs spé-
ciaux, au second degré. Ces électeurs, au
lieu de se conformer à~ ta volonté de leurs
commettants, s'en' écartaient, et parfois tra-
fiquaient de leur vote. D'un commun acMrd
on teur imposa le mandat impératif. Aujour-
d'hui, on commence à trouver cette garantie
défectueuse. En effet, si le mandat impératif
est respecté, à quoi bon déplacer des électeurs
et réunir une Convention ? Le temps, c'est de
l'argent. Ne serait-il pas plus expéditif de déM. e
rer la nomination directement aux électeurs du
premier degré ? Si te mandat impératif est vio-
lé, comment conjurer les conséquences prati-
ques de ce manque de foi? Le président élu
par félonie n'en reste pas moins te président.
Au
plébiscite soit substitué à l'élection à deux de-
grés et au mandat impératif dans la nomination
du président de la République.
Ea France, la même évolution se produira.
Dès maintenant le peuple est arrivé au mandat
impératif, car il trouve intolérable qu'un député
nommé pour organiser ta République puisse
travaitter a la fusion. Il ne s'en tiendra pas à
cette précaution transitoire: il ne tardera pas à
se convaincre, que te .plébiscite est ta véritable
manière de faire prévaloir sa volonté, et, malgré
ses pontifes et ses docteurs, il l'imposera à
tous.
Comment s'opérera cette évolution? Com-
ment ? Si on le savait, on l'empêcherait. Le
comment se dérobe toujours aux regards, afin
qu'on ne tui barre pas le chemin.
Lorsque cette évolution sera terminée, l'ave-
nir da notre patrie sera de nouveau assuré.
Les anciens monarchistes blancs on tricolores
seront réduits à leur insignifiante minorité, et
l'émulation s'établira entre les deux formes de
la démocratie, la République ot ['Empire.
Si la République prévaut, les impérialistes
adapteront sans arrière-pensée ta décision
souveraine ils ne commettront pas l'outre-
cuidance de préconiser une république sans ré-
publicains it' reconnaîtront que le gouverne-
ment de la République doit être confié à ceux
qui ont eu foi en elle, alors que d'autres la dé-
claraient impossibte, et leur seule ambition
sera d'apporter l'aide et le conseil.
Si l'Empire obtient l'avantagea te? républi-
cains pourront adhérer sans humiliation à un
gouvernement qui ne sera pas sorti d'un coup
de force ou de surprise, et tes impérialistes
leur feront une place à côté d'eux dans la di-
rection de l'Etat. 1
Dans les deux hypothèses, pas de proscrip-
tion, t'oubU cordial du passé, une seule loi de
alut pubtie l'interdiction d'attaquer, de con'-
cstor et mùmede discuter la verdict national,
sous les peines les plus sévères, l'exil perpé"
tuel, par exemple.
Et alors nous redeviendrons la grande na-
tion. Restés au premier rang par la moralité,
par la culture, par la religion, par le génie,
nous retrouverons notre primauté militaire. Si-
non nous disparaîtrons comme nation dans des
convulsions intestines nous ne conserverons
plus comme individus que les séductions asia-
tiques des Athéniens da la décadence, et
l'historian do notre lamentable ruine répétera
ce que Tacite disait de Rome Cette nation i~
passage et il t'arrêta d'un geste majestueux )
et doux qui était tout un poème et rappë-
tait le beau temps de Fr~dérick-Lema~tre. Il'
Laissez donc, monsieur te marquis t
dh-il en même temps laissez donc on
ne m'intimide pas si facilement que ça e~,
d'aiUeurs tg truc est connu. ,,0 n' ,t que Ç,a e~
Tout' en pâriant ainsi~ il s'üyit levé, ett
Tout en pariant ainsi, il s'hait levé.et~
fouillant dans une poche de côté ii en tira
un portefeuille en assez mauvais état, prit
un billet de banque, et, le tendant nëgtigem-
mentàCbauveau,b!cmederajge:
Mon pei~t. continua-t-il d'un ton go-
guenard, proeedRos par ordre, si ça ne te
-
"~nUs Ne jamats te rendre mais au-
queje~~ yoyage a Paris, j'ai
jour~i'hur, alares Il à Paris, j'pi,
S~y&
sommer'qaittes. -0.svH~ t\
Gibory faisant une entrée à sensMioa ~t
rendant cinq cents francs c'était un. re~/ r
Ahuri, interloqué, passant de ia p&~ur des l
spectres à la rougeur des apoplectiques li
Chauveau repoussa d'une main febhtc ter
billet qu'on lui offrait.
–Mon argent ?batbutia-t-;i.
Ah an! tu fais~es manières.m:ti~
il faut y passer tout de même. et mainte'
nantquc voilà unèauairerëgtée, nousaHons
passer a autre chose! I
Et comme Gibory allait se ra&s'oir.-Bot-
) radieu fit un pas vers lui.
Mais cet homme t dit il en désignant
Chauveau. savez-vous ce que cet homme
est venu faire ici. à cette haure?
Gibory eut un roucoulement detouritrelte
amoureuse..
Ouh! 1 ouh répondit il SHf"!empd&
ionien, ~e me disais bien en entrant que
c'était un peu bizarre et inusité; mais moi,
veyez-vous, je n'ai plus besoin de savoir
j'on sais assez comme ça, et, je vous le ré-
pète, MOM ~OM~O~NM~ W
Et, sans tenir compte des regards furieux
de CMuvMu, il continua.
E\ maintenant que nous y sommes,
t dit il, ]M vous préviens que je vats commen-
cef. Y êtes-~ou!;? ~oN~M~e ~w
Ce ?w< ~WM 0!~ /<~ F
) cun tasse sileocc je f'appe les tfuts coutt~ s
etlerid''ausel6/e.
p6ri parce qu'etie fut N0~
A vous, EM1LE OG6IVIER.
>1 EM!LEOLMY!E!
En Espagne
~e~Me ~cî~ <~r.'€'&oto!s~
Santander,'7avriti874. ~J
Je ne sais si temorat de l'armée républi-
caine n'est pas plus affecte qu'on ne le dit;
mais un fait certain, c'est que tous les of-
ficiers, tous les soldats revenant du camp
sont unanimes à dire que les positions des
carttstcs sont formidables. Aujourd'hui en-
core, je Ûanais sur le port avec !e consul
comme i! arrivait un convoi de matades il
y avait foute, on les interrogeait et leur ré-
ponse était invariab)e. Quetqucs-uns se ris-
quent à dire qu'on n'enlèvera pas les retran-
chements carlistes, ies autres se contentent
de le penser. Un des débarqués, interrogé
par te consut, a dit qu'il avait quitté hier
Somorostro et qu'on ne s'y battait pas; il
a ajouté ces mots, que je répète textuettc-
ment « Les cattistes viennent de tous eô~
tés.
Cela confirme le bruit que don Carlos a
fait venir son monde de partout et qu'it s'a-
charne à vouloir prendre Bitbao. Je crois
qu'il y réussira, s'it n'y a pas de vivres dans
cette place: car tout ce que j'entends, tout
ce que je vois ici me prouve que t'armée ré-
publicaine est dans des conditions stratégi-
ques tettes, qu'elle ne pourra pas débloquée
Bttbao avant assez longtemps.
Il faut d'abord qu'elle prenne Monte
Abanto, et ce n'est pas tacite puis; quand
Monte Abanto sera pris, it faudra emporter
tes autres lignes de défense des carlistes il
y en a d'autres en effet, le gouverneur civil
de Santander l'a d~t tui-même à quelqu'un
qui me ['a répété.
° La tache est donc très rude, et il faudra
du temps, peut-être beaucoup, pour t'ac-
complir. Biibao a-t- it de quoi manger ? C'est
là la question. f
Je suis du reste convaincu que la prise
de Bitbao par tes carlistes modifiera très
peu la situation a~~o~j! <~e ~Me MM~~M~:
L'armée républicaine continuera ses opé-
rations, et un beau matin tes carlistes se~
ront assiégés à leur tour dans ta vitfe d.qnt
its se seront emparés.
Le maréchat Concha sst attendu ici ce
soir. Tout le monde pense qu'il va rempla-
cer Serrano, lequel rentrera a Madrid pour
cause de crisa ministérietta. Le remplace-
ment de Serrano dans les circonstance~ jâCt
tueiiesest un événement qui peint tiispa-
gne. mais je ne veux pas insister fa-des-
sus.
Les bruits d'arrangements, de ~MWtM
avec les carlistes soat toujours très accrédi-
tés, et vous pouvez remarquer que ta presse
madrilène les prend très au sérieux. Je ne
dis pas qu'ils ne te méritent peint, car tout
est possible en ce pays; mais je me de-
mande toujours sur quelles bases on pour-
rait bien s'entendre avec les carlistes. Je
n'y comprends abMtumentrien.'
Les Espagnols prient, du reste, de tout
cela avec une désinvolture dont it e~t dif-
ficile de se faire une idée on nc~sc douter
rait jamais que cela les touche.
Je ne vois de gens soucieux et tristes au4
tour de moi que les Anglais et tes Français
chassés des mines qu'ils exploitaient dans
la province avant la guerre,
Quant aux Espagnols, ils sont gais comme
pinsons ce matin, à déjeuner, il y en avait
un qui demandait avec de grands éclats dé
rire pourquoi l'on ne proposait pas à doN
Cartes d'aller se battre avec ses troupes
contre les insurgés cubains on pourrait lui
donner ensuite la couronne de Cuba,
moyennant un tribut qu'il payerait à, l'Es-
pagne t
A franchement parler, je trouve qu'it de-
vient excessivement difficile de s'intéresser
à un peuple si. gai. Tout l'amuse, cocher
peuple, même le sang qui coule a flots. Ah t
Dieu merci nous valons encore mieux que
ceta.
Savez-vous ce que je pense au fond ? C'est
que les Espagnots aiment cette vie i
demain, dans dix ans, dans vingt ans, toute
la vie, attendu que tout le monde y trouve
son compte, peut-être même les imbécites
qui y jouent leur peau.Oa leur fourre des
galons et de la ferblanterie dont ils sont ex-
tMtcrdtnaircment fiers.
Ajoutez à cela que te pays semble arrange
;~f-
Pour ta complote intettigence de ce qui va
suivre, qu'on nous permette de nous subat~*
Nous retrouverons ensaite te vaudevittittp
têt que nous venons de te taisser, moei!euse"
ment assis dans an fauteuil du satondeBa-
radieu et racontant devant Caauveau,c)ou6
à sa place par l'inquiétude et la terreur, te
dramatique récit de sop voyage à Parts.
Esprit naturetiemant fantaisiste, Gibory
voyait surtout les choses au point de vue
pittoresque, c'est~à-dite te. p)useapab)ede
lui fournir un thème d'une adaptation ta' ite
au théâtre.
U en résultait dans sa conversation ordi-
!t8!re HR certam 46ceusu, que }e tectear
probablement déjà remarqué. Avant donc
de reprendre (~ibory où naus te )a
que!$!e bohème, dans son langage imagé,
ava~fait aHusion par tes mots j!V
la~a l
~On n'apùSQU~M ie viable mot~ 4e
son prompt départ pour Paris.
Ce mat!f, c'était !a tettfB du s!eHr 6a)~
ze!tc, pour te moment directeur, du Th~tre-
D~jazct, Icare invitant instamment ?. Ne-
tiomucèHe Gibory, auteur dramatique, à
pa~cp 8aB? son cabinet pour affaire ur-
gente.
Four au'aire urgente Mous avons aaaiste
& ia joie bruyante de G~bory au reçu 4e
ceite tettre.
Pius de douté.
~onvaudeyitie, Gt~ ~'0~ était
re~u ~éo a~am~ion'). Routant dans sa
tcte Hjt~ie projets d'avenir,~ b&~sant vague-
ment~ ptan. de ta maisQn de campagne
qu'd M;tcrait con$iruiro entre Juiavitte et
Nogent, sur les frotta d'auteur 'du Gilet
0~
P
Inutile d'ajouter que ic tcndemain matin,
dès le saut du tit, i! bondissatt dans un
fiacre pt s'cta~çait vers te Taéu re-DPjazet.
Chose bixarrc cependant, la réception de
sonvaudevi)ten'ûta)t déjà plus àccmo-
mént-ta préoccupa ion exotusi~e de Gibory.
La conversattôa qu'i) avait eue avec Udt-
radieu à propos de Chauveau t'avait pro-
fondt~ent mmué, en ro'eittant chez hiiun
KnvpMiif un instant etoufté: ce souvenir,
c'était ta. nmison de ia rue Xacharic.
Mai~bten qu'ii eût a cet égard atrôte
ou plutôt emmêié, e&chevëtrë tout exprès
pour faciliter iagaerre.a.
Ils aiment mieux lefusïlque la bêche,
ces gens-iâ et !apteuvc, c'est que; de teur
propre aveu &'eux tous sans distinction, si
une ou plusieurs puissances s'avisaient d'in-
tervenir, cariistes, atphonsistes, serranis-
tes, républicains, intransigeants, se réuni-
raient aussi et s'entendraient à merveiiïe
pour résister à l'étranger, quand bien tac*
me ils seraient certains qu'on ne veut rien
leur prendre.
Nous sommes vraiment trop bons de nous
intéressera eux. Pourquoi donc Napo
léon JH n'a-t-il pas laissé le !îoRenzo!iern
entrer daBS cette fournaise?. C'eût été
si amusant'
P. Le général dont je partais hter
s'appette Villegas (don Jhan,); ii commande
ia ptace de Santona. A. <,
tnformations générales.
Toulouse, 10 avrit.Ua arrêté préfectoral
en date d'hier a suspendu te conseil Ktunicipali
do Toulouse pour avoir (ait acte de politique
dans sa denbération du il février, où it était
dit que la loi du 20 janvier, en changeant te
mode de nomination des municipalités et en
changeant aussi teur caractère, en faisait les
représentants des électeurs. Une commission
municipatea a été nommée..
c.+5 ~i.
Nancy, 9 avril. –It est question do cons-
truire trots forts aux environs do iaviHe.Les
travaux commenceraient dés le mois do mai. Lo
pronaier fort serait Pont-Saint-Vincent, te
second 'a~ouxièrës-'aux~-Damoa. et te troisième
'àJia cote Saint-Michei, prés de Tout.
a ~qÎur~ `
SaInt-QmenttB, 11 avril. –Les feui!t8$
tocates puaient une lettre que M. Merlin, sous-
préfet de cet~arrondissoment, appeté a d'autres~
fonctions par décret du avrit, vient d'adres-
ser {t M. de Brogtte et dans taquctte it se féti-
cito d'être destitué. It attribue sa dtsgraco à ta
circonspoetion avec iaquette~it a appliqué talot
des maires dans son arrondissement.
1
Bordeaax,i0 avr)L–~e curé espagnot
Santa-Cruz, venant do Pau et se rendant en
Beigique, a passé ici hier matin par le premier
ttaiu.
,~L;~l'" ;y
Lyon, ii avrit. Le premier conseit de
guerre de la 8° division militaire a condamné
MuechioUu tieutenant au 38° de ligne, ù un an
de prison, pour tentative d'assassinat sur la
perxonne do M. Ciret, lieutenant au même régi ·
menË. -&
i~ Dénnitivemcnt ('affaire dite dn comptot~de ô
Lyou sera- jugée te 20 de ce mois devant te tri-
bunal correctionnel. Le grief principal éiev<
contre ios prévenus sera une accusation d'af-
filiation à t'intcrnationale.
L'} prfmier et te plus important des préve-
nus, Carnet, sera jugé devant un conseil da
guerre avaut de répondre devant ie tribunat
correctionRet. K s'est associé a i'lutornationato
âpres avoir déserta rarmée. tt avait aban-
donné la défense de son pays avant de prendra
p~rt aux menées de rtnternatienate.
Qaimper, 10 avril. Une trompette à va-
peur a été instaHée sor te phare du Four (Fi-
nistère) t'entrée du:pa8sa~e.de co nan~ par
08" 31' 23" de latitude et 8' 31" do longi-
tude ouest, et alte se fera entendre désormais
pendant tout* ta durée desbrumes..
A un coup dortfompette durant pendant cinq;
minutes succédera un in~M'att~Mt
Dieppe, 11 avri). L'ouverture do la qua-
trième exposition dea beaux-arts aura lieu to
20 juittet prodtain, et sa ctôtttre le 31 août sui-
vant.
Cette exposition sera iastaUéo à FHôtet d~
Vitie, dans la gâterie et dans tes salons du
Muceo.
Des acquisitions seront faites par ia Société
des amis des arts do Dieppe.
Ma.coa, 11 avri). Une exposition de pein-
ture et d'objets d'art s'ouvrira ici le 16 ma~
prochain, en même temps qu'un concours ré-
gipna.t. j
ts ¡
Melboarne, 10 avri). Rochefort et tox
compagnons s'embarqueront demain sur ta
paquebot en partance pour San Francisco (Ca'-
iitornie).
C'fst te 20 mars que l'évasion s'est accom-
plie à bord d'un navire anglais, tandis que te
gouverneur de tt Nouvoiie-Cttédonie était en
tournée. Une somme importante a été payée au
capitaine du navire on question. La justice mi-
titaire oa Catédonie est saisie de t'atlairp, dims
taquetto se trouveraient compromis quelques
t une résolution dénnitive, dès qu'i! se ra-
j trouva a Paris, it avait tottt Sabord déctdë é
de régler )a réception de aa pièce avec B&~ f
tizette. ,M
i Peu à peu, ô mesure que te Sacre sp
) rapprochai de t& rue de Vendôme, il se
scDtaiteavahi par une sensatiomte ~)!c!tc
,6tde'bieE-&
I~ btide^bieia-c~~e y
Pour sûr, cet excédent Ba)!zeHem'at-
tend murmurait-it. Je vais t'apercevoir à
ta fenêtre/sondant la rue et essayant de mp
découvrir a i'horizon. D~mc ça se com-
prend !t n'y a pas à dtre ) son théâtre n'a
ptus rien ) mais ia, rien ) Et Gilet ~'G~pe~t seui capable dp re
Le nacre s'arrêta. Gibory était arrivé.
Il descendit en auectant ta dësinvotture
dégagée de t'auteura succès qui nesedér~~gc
qu'à la dernière extrémité ~pui%, d'un air r
négligent, i[ tev~ i~ t~e, mais ni Ba)i-
Mtte n~ te moindre emptoyc n'était aux cro~
sées. ;Jn p~u t'rotissé, ~ibory entra, et, s'a-
dressant au concie'
Le directeur~ dit-it d'un ton plein de
majesté dédaigneuse.,
t Le concierge regarda Gibory de ta tête aux
pjeds.
pieds. I.ç dire~tdur 1 à (r2,~to, lieqre q! pl~- il
–Lç directeur! àfRtte heure qi? (~t-
d'uh~'vo~dedqux ï'CBrQ(H)P=
r Commet t o c~ne heura-ct?ba!b~a
G)bory.
udi, a heuf heures du matin? Vous ne
savez donc pas qu'on ne trouve du monde
dans tes th~tres qu'a purUr d'une heura de
t'apres'midi~ Cependant, remettez Votre let-
tre, et, si c'est pour des ptaces, revt nez e~-
tre quatre et cinq. ? 1.
Toutentifrases rêves d'avenir etdaHS
ton empressement d recueittir tes lauriers
du 8Uoc66, Gibory avait tout oubUe.
H se frappa le front, et, dérogeant dans; sa
confusion aux manières distinguées qu'it
avai< cru devoir revêtir à son entrée:
–'Merci, ma viciUe t répondit-it au con-
cierge. C'est un lapsus 1 Je reviendrai ptus
tard. Tu diras & ïhtizette que c'est son au-
'eur qui est ~rriv~ son auteur, tu entends ? 9
U comprendras que cet'aveutdiK'.A tout
a t'heurc t
Htit sortit.
Le u~me jour, U bory revenait pimpant
tu<; de Vendûme, t s'apprêtait à gravir
d'un pied teste f'~Mtier
ÂLVAREZ.
habitants libres do Nouméa. Depuis l'évasion,
!ea mesures de surveillance ont redouble.
Berlin, 9 avril. L'état da santé du prince
do Bismarck laisse encore beaucoup à désirer.
L'insomnie continue, et les médecins hésitent à
administrer continuellement de la morphine ou
du chtorat, parce que ces moyens artinciejs
pourraient, & !a locgtfe, devenir très perni-
cieux.
Rome, retour de Gaute, H y aura réception au Vati-
can. Un 2~ ~MM solennel sera citante à la ba-
silique de Sainte-Agnès.
-Le 6 avril a ea tiou, sur le territoire suisse,
une rbnconire entre le prince Balthasar Odes-
catchi et te directeur d'un journal romain. Apres
ua écitange do deux coups do pistolet sans ré-
sultat, il fut convenu que l'on aurait recours an
sabre, conformément aux conventions, premiè-
res. Le prince Odoscatchi a reçu à la tête une
blessure assez grave son adversaire a été légè-
rement touché au bras et à i'épàate. On donna
comme cause de ce duei une série d'articles
pubtiés dans ie journal romain en question et
contenant des attaques injurieuses contre une
commission chargée de rétablissement de four-
neaux économiques, commission dont faisait
partie le prince Odescahchi. Toutes les sympa-
thies à Rome ont été pour ce derniet.
Londres, 9 avril.–M.~ Howcliff, boucher
mittionhaire do ta Cité de Londres et membre
de ta Chambre des communes, vient do mourir.
It s'était acquis une sorte do popularité ea in-
terrompant a chaque instant tord Palmerston,
lorsque celui ci prenait la parole.
Birmingham esHo centre de ta iabrica-
tiou des ptumos métalliques; elle va par se-
maine a 42,000 grossesou a ~4,112,000 plumas.
Chaque ptume passe par tas mains de plus de 12
ouvriers, et toutefois la grosse dei44 plumes SM
vend au marchand en gros-pour 20 a 26 cen-
times, prix qui comprend te coût des Matériaux,
Ja main d'œuvro, te profit jdu mauutacturiet
.c'est te chef-d'oeuvro de l'ttabiloté indusHiettc et
do t'intettigonte division du travail.
-< ~i'~d 'p 'fM
;'t. ~.
-f. :.f.w.iS ,!ti!a
BunèM~ïitM~e!
N
A Ah! c'estuncoup Moa rude,
Bienrndef'arecavoir,
Malgré l'habitude -<
Qu'on en peut avotft'Mt
't' <"M'
Out,c'€stuncouprùde,non-3eut€me))tpour
M.Cremieux, qui. écrit au gouyemeur ~ne-
rat de t'Algiërie, en un stytQ uignû des
Boutîes: <.)Én6ratt (H y a un poiat d'ex-
< ciamation !) le coup est trop rude ) (au-
tre point d'exclamation !) mai~ c'est sur-
tout un coup rude pour M. te générât Chan-
zy, réduit à renieraonpa~se, et pourle
gouvernement, réduit.à défendre une. me-
sure excessive, qu'un peu plus ae pré-
voyance aurait rendue inutile:
Voici l'exposé impartial des faits 'i,
Un décret du gouvernement de la Dét~ja-
se nationale, rendu aur i'imUative de CR
même M. Crémieux.qui aspire aujourdhui
à doubler Dupuis dans J9<ï~e-Me, a éta-
bti le jury en Algérie. M. le duc de btu-
gtie a eu pendant un moment l'idée d'a-
broger ce décret mais les difMcultétt de
l'équilibrismc quotidien auquel ii se 1ht a
t'ont détourné de ce devoir. La pressé atg~
rienne en a preiité pour attaquer avec une
extrême violence les principes et tes hom-
mes les plus respectables. Tantôt (iltë ex-
citait tes citoyens a~la haiae du gouverne-
ment, tantôt elle aigrissait une ctassfi s6-
"'ciatë contre tes autres, tantôt elle jctah sa
bave sur les particuliers. Vingt procès oui
été faits a ces feuilles, auprès desquelles~
.Ko~~est modéré et feu ie Co~M'~uu
modèle de douceur vingt fois te jury a~ro-
noucé des acquittements.
On comprend que le généra! Chanzy M'ait
pas eu la tentation d'introduire un viagt
et unième prodès.
Il ne pouvait pourtant laisser faire et lais-
ser passer.
Manquant de moyens de répression contre
ia presse démagogique et voulant cepen-
dant sauvegarder l'ordre public, il a procla-
mé l'état de siège à Alger, .tt faut avoufr
que la moyen ne manque pas ae brutalité
et qu'il y avait de qum faire bondir ie~ffè-
res etamis.
Le ouistiti du parti s'est fait ifMr intar-
prcte daus cette icttte n~onumeatale n,~
Générât!. .M
Le coup est trop rûde~
Que sont dcvemMs vos bettes parotcs* «'Ja
« veux comme vous l'aMimitution- je tfa~iUe-
«fai de cœur à Itcontpteter.sans secousMe
<( C'est vous a, me disait te génërah~uamy'
r, 'Ji'1
qu'it ~'entendit appeler avec insistance aar
teconcierge. rr~~B
Monsieur monsieur I
–Qu'ya-t-it? 't '~w~S
–Vous êtes M. NëpomaeèNe Gibory e
–Jem'emnatte. 'j.<' i
En bien, dit te oonciefge avec aata~te
voici ce que mûssieu te directeur m'a ~ne
de vous remettre. 0
Et t~n même temps te CMbèMjdu.T~atM-
Dcja&et pré~entai~ u Giborytm voimataenx
rouleau attaché avec
Mon manu .cr~l Décria ~bory.
Au manuscrit était.MtMtja UMtt ~M~ wa«
le bohème ouvri~apiaeimeut.
Eneétaitaiasjt conçue:
<' Monsieur.
.hl~ P' 'aterêtf~te
charmant qM ~usun'avez fait t'hon~ur
de me~uMeuM. Ze ~'o~~ estua
ohef-d'œuvre d'esprit et de grâce
vous vous êtes trompé do por~. R pK
d'une paretite œwe dramaUqu~~S
demmettt sur une scène p)us éfevée. Ja
vous engage donc a )a p~icr sans reta~ à
MonUgny. qm ~~mpressera icjom-u~me
de la mettre eatépéMtioM.
~-out a vous, en ~s Mnoavp'ant m~
MmphmeR~ !(? 8tnc6re& ~uu,
premier Mdre.
f BAUZELLE."
'< F.En~changedjB ecservtce~'a-
mi, je compte sur deux ptaces pour !a pre-
mière.' »
Gibory fro!ssa la lettre avec un dépit mai
d guise, et, toujours digne, s'éloigna ea
oubitaut, à dessein, de satucr le concierge.
Une autre mission lui restait à remplir, Il
s'en souvint, ~ie soir même/se j'tant dan<
iapr. mtéfe voiture qu'il rencoatra, it M tai-
sait conduire rue Zaoaanp, où ii arriva com-
me sept heures sonM~nP'â 'Saint-Sévetia.
Cette fois Gibory était tout entier au nou-
vel ordre d'idées dans icquet tt venait d~u-
trer, et quand H mit ic p)od dans )a siaistre
maison d&Chaaveau, H était bien r~otu à
pénétrer le mystère qui t'avait frappé st. vi-
vement à sa première visite~ et a atter jus-
qu'au bout, quelque danger qU'it dût y.BBn-
contrer.t «. 't ;<
Pnnmo ZACCom et ACN~M &M!att
(JS< Mt~ ~MMW.}
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