Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-04-09
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 09 avril 1874 09 avril 1874
Description : 1874/04/09 (Numéro 2004). 1874/04/09 (Numéro 2004).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k521215m
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE GAULOIS
conjectures relativement aux motifs et aux ré-
suhats -de cette visite » °
Se reconnaisse qui voudra dans ce dëdal*
d'informations contradictoires.
̃ ̃̃̃ G. ̃̃̃ s
LE DUEL RIDOLFI
Les récentes discussions sur le duel donnent
un très haut intérêt à cette comédie judiciaire,
dont nous trouvons le compte rendu dans una
correspondance do ï Indépendance belge
̃ Milan, 31 mars.
C'est bien une affaire, c'est-à-dire un
duel, et un duel très malheureux, qui vient
d'appeler à Florence devant la cour d'as-
sises le jeune marquis Cosimo Ridolfi, ap-
partenant à l'une des grandes et illustres
familles du pays. il est le petit-fils de ce
Cosimo Ridolii qui, célèbre à tant de titres,
fut agronome, physicien, écrivain, minis-
tre et patriote, l'un des premiers Toscans
et des meilleurs Italiens de ce temps-ci.
Aussi ne vous parlerais-jo point de ce
procès, sur lequel j'«i des renseignements
particuliers, si les journaux, dès hier, ne e
l'avaient jugé de bonne prise. Au reste, il
n'y a rien, dans toute cette affaire, qui soit
indigne du petit-fils d'un grand citoyen. Il
y a, de pl«3, une kçoa dont tout le monda
pourra profiter je poursuis donc sans scru-
pule.
C'était à la Pergola, le 4 janvier dernier
vous savez que la Pergola est l'opéra de
Florence. On donnait un ballet sur lequel le
< public n'était pas d'accord c'est ce qui a
causé mort d'homme. Les uns applaudis-
saient, les autres sifflaient. Une loge du
quatrième rang paraissait très enthousiaste,
une loge du troisième rang l'était beaucoup
moins. Le jeune marquis R dolfi se trouvait
d ms cette dernière il leva la tête vers les
claqueur*. qui se crurent insultes. Lun
d'eux lui cria « Que regardes -tu, bout'-
"fjn?« Mais ce tufone, à Florence veut
dire plus ou moins que bouffon cela si-
gnifie quelque chose comme mauv&ts drôle.
« Drôle vous -même » aurait répondu le
marquis Cosimo. Sur quoi l'enthousiaste
qui se nommait Falevolti et qui, parait-il,.
était irascible et très violent, de plus maî-
tre d'armes, descendit dans la loge où 1 on
trouvait le ballet mauvais et fit beaucoup
d î bruit. Quelques gentilshommes arrivèrent
a s'interposer, et l'un crut l'incident vide
pas le moins du monde, Falevolti deman-
dait à toute force une satisfaction. Bien plus,
ayant rencontré à la sortie du théâtre un
aitre marquis (il en voulait à ce titre), il le
prit pour celui qu'il avait déjà insulté une
f jis, et lui donna deux coups de poing. Le
lendemain matin, il lui fit, il est vrai, des
excuses, en alléguant qu'il n'en voulait qu au
liip irait qu'un duel était devenu nécessaire.
la dis il paraît moi, je ne sais pas.
Donc on alla sa battre, et ce fut le mal-
heureux Falevolti qui dicta les conditions
du duel. Les témoins firent de leur mieux
pour l'adoucir: impossible I il exigea quon
se battit au sabre, avec le gant de sabra,
«ui ne permet que les coups à la poitrine et
a la tète il voulut de plus que les coups de
b-oiïile fassent permis. C'était presque de-
mu-'ider un duel à mort. pour punir un
ieuûe homme de vingt ans d avoir trouve un a
ballet mauvais. Le jeune Gosimo dut accep-
î-r toutes ces conditions: lunijuc affaira
était pour lui de ne pas paraître avoir peur.
L'adversaire était, Ecmble-til, un sabreur
émérite..
« Le duel, raconte un témoin, eut lieu à
la villa T dont le propriétaire ignorait
eompWtement à quoi l'on avait destiné sa
propriété.' On ava« fait semblant ae vouloir
lui acheter la campagne, et, pendant qu il
allait ouvrir la maison, on se Uattait à I e-
cure entre midi et midi et demi. Les
d"t)x aàva-sanes furent places assez loin
l'un de l'autre. Ridolfi tenait son arme
et sort iras étendus. Falevolli se porta sur
lui pour loi ponër un grand coup de sabre a
litote, et il s'enferra.
« ^-Le duei cessa-t-il alors? dtnnaaaale
président.
« Diable 1 répondu le témoin. Ce dia-
ble 1 provoqua une. explosion d'hiiante dans
l'auditoire. Mais quel mot lugubre, a« fond
Li blessure de Falcvolti c'ait mortelle. Le
malheureux le reconnut lui-même, et dit
en embrassant un de ses amis "« Je meurs
« paur avoir eu trop de courte » il voulsit
aire trop d'élan.
La po nie du sabre avïifc percé l'une des
veines iiépatiques supérieures, coupe copi-
plétément l'artère mammaire, incisé le dia-
phragme et le foie, et était arrivé à léser
i'eatomac de là hémorragie interne et la
mort.
Quaut au jeune marquis Gosimo, qui tai-
sait ses premières armes et se battait a son
FECÏLLETON DO GAULOIS -Ka 18. (1)
9 avril «874.
.="
LA MâlSOf
.w~~
.o- BE
fA RUE °
~~âDHY3&~i.·.I¢lL' ~8T'Clt~,
~ë`, a.~ î~x. ~ÿ
i.
xt i/
yfj ÉCLAT
Cependant lo comte Leone avait quitté
Mainsoiiseule d'un pas tranquille, le iront
haut, la démarche insolente, bravant Ba-
radieu (t lui lançant une sorte de défi.
L'aventurier était brave. Il appartenait à
cette classe d'hommes chez lesquels le seas
moral est éteint depuis longtemps, qui n'ont
plus pour objeetif unique que la satisfaction
de leurs ambitions ou de leurs passions,
passions et ambitions bien déterminées et
positives, qui rapportent tout à ce but, et
sont décidés à tout risquer pour l'at-
teindre.
Pour ces hommes-là, la vie telle qu'elle
est, aves ses lois, ses exigences sociales,
ses devoirs en un mot, Oàt impossible. In-
capables de travail et dti-persévéraace. ils
préiï-r.'ut: jouer lojfortane sur un coup de dés,
ia ji;i'iKî àiu-Llle leur êlrt' fatale. Si, au lieu
«ie ia forluue, c est la mort qui les attend,
t'i; H n (ifo-iuc don autorisée pou.ï'fea.8 Je^jour-
i>n-.î, ny&tii «p UaiS^ avec ia Socît# i^ffgeas
~d~. ~t~l~· l
corps défendant, il en fut quitte pour un
coup de plat de sabre sur la tête si le sa-
bre avait frappé de taille, il y aurait eu deux
victimes tout cela 'parce que deux jeunes
gens différaient d'opinion sur un ballet.
L'affaire fit du bruit à Florence et faillit
même provoquer une sorte de guerre so-
ciale. Les patriciens étaient pour l'offensé,
qui, paraît-il, ne s'était pas même défendu
les bourgeois étaient pour la victime. « C'est
un noble qui a tué l'un des nôtres » disaient
les roturiers mécontents. Il y eut même ua
commencement d'émeute autour de la mai-
son Ridolfi les plus vifs demandaient la
« tête de l'assassin, » quelques ul8 parlaient t
de pétrole. C'est ce qu'on m'a raconté; mais
ii doit y avoir beaucoup d'exagération dans
tous ces brui;s. En tout, cas, le duelliste,
trop heureux pour un premier coup, s'était
réfugié eu Suisse. La justice, excitée par l'o-
pinion, dut sévir le plus possible, hâter l'ins-
truction et îe procès; on alla jusqu'à de-
mander au gouvernement de Berne l'extra-
dition du coupable. Mais îe Conseil fédéral
refusa net vous pouvez tenir ceci pou-r cer-
tain, bien que les journaux n'en aient en-
core rifn dit. M. Cérésole, alors président do
la Confédération, dit à M. Melegari, ministre
d'Italie, que le duel, dans les législations
suisses, n'était pas considéré comme un as-
sassinat. M. Mckgari n'insista pas, car il
est homme d'esprit et connaît à fond les
lois suisses.
Cependant, le jeune marquis no s'était
réfugié hors d'Italie que pour éviter ia prison
préventive le jour du procès, il fut à son
poste d'accusé. Il y avait fouie aux tribunes
les femmes affluaient, armées de lorgnettes
et de toute sorte de lorgnons. Le peuple
aussi iwmultuait les deux castes étaient
en présence. Mais l'accusé eut bientôt ga-
gné tous !es cœurs. Il avait tout pour lui le
maiheur, la jeunesse, la taiile élancée, uno
tête brune de gondolier, la démarche assu ̃
rée, un peu d'émotion dans la voix. Il a été
défendu avec beaucoup de verve par M.
Puccioni, qui fait beaucoup de choses et les
réussit toutes: avosat, député, journaliste,
il a l'une des plus fines plumes et des meil-
leures langues du pays. 11 a plaidé la ques-
tion de droit, et, tout en réprouvant l'absurde
point d'honneur qui exige presque un duel
pour bien entrer dans la vie dans la vie
des autres il n'en a pas moins raillé
l'ancienne loi toscane qui condamnait à être e
pendus, non-seulement les duellistes es
leurs secoads, mais encore le pauvre méde-
cin appelé pour assister au dtici. Puis l'ha-
ine défenseur s'est débattu 'dans la question
de fait en artiste de premier ordre, et, rele-
vant à propos le mot de Falcvolti, il a dit
en terminant
« Messieurs les jurés, il y a en faveur de
Iliitolfl quelque chose de pli-s q'ie mes pa-
loles il y a le témoignage da mourant, qui,
s^r 'e seuil d« la tombe, a déclaré qu'il
s'était tué lui même par c-scèi de cou-
rage. »
Sur quoi bien des mains ont battu la
cause était gagnée. Voici les questions po
secs aux jurés, après le résumé fort peu
sommaire du président
« 1° L'accusé Coaiino Ri^o'fi eit-il cou-
pable d'homicide commis dans un due' pour
avoir artificieuseinént (dolostmeatc), dans
les premières heures de l'après-midi du
6 janvier 1874, dans une cour de la villa
S sta, sise à l'Antilla, dans les environs do
cette ville, causé la mort de l.ui;i Faicvolti,
au moyeu d'un coup de pointa porté par un
sabre dans -la partie droite de ia poitrine,
en amenant une lésion qui fat la cause uni-
que et nécessaire pour laquelle Palevult! de-
vait succomber le soir du même jour '?
« 1° E'ant supposée une réponse négative
à la première question, c'est à-dire, a-loii s lo
cas que Ridolfi ne soit pas coupable d'un
homicide commis ?,n duel, est il toutefois
coupable de duc!, à cause de quoi ledit Fa-
lcvolti, dans les circonstances de lieikct de
temps indiquées par ia première question,
se serait lui-même donné la mort, en s'élaiî-
çant violemment contre Ridolfi, et en in-
vestissant {tis) le sabre que portait celui-
ci, se tenant & garde, sans qu?, du reste,
l'accusé liidoiii, bien que sur le terrain en
face de lui, ait fait usage de rarui-?. desti-
née au combat?
« 3° Dans le cas de réponse affirmative à
la première ou à la deuxième question,
l'accusé Cosimo Ridaltia-t-i! été, h* soir du
h janvier 1874, provoqué au ib/âue de* la
Pergola, par Louis Falevolti, au îuoy.:Ji d'ex-
pressions injurieuses à lui (flidoifî)' adres-
sées et par. l'attitude que ledit Fuievoiti a
cru devoir garder ?
« 4° En cas ds réponse affiïmaUve à la
première! où à la deuxième question, et
quelle que soit ia réponse donnée y la troi-
sième, l'accusé Ridolfi, quaud il commit te
qui est respectivement énoncé d-.ms ies dîux
premières questions, so trouvait il dans un
état voisin de Celui u'un homme qui n'a pas
sa liberté d'action »
i que leur importe s us oui n«iuu m p.aiiv,
voilà tout, et ils meurent avec un blasphème.
voilà tout, et ils meurent at'eC un blaspht'C2e.
Ils préfèrent encore ce dénomment à l'o-
bligation de plier à ces lois, à ces devoirs
leur nature dérévoltés, leur avidité de jouir.
Leur grande force, ia seule qui les rende
réi llement dangeçeu^Mes assimile en quel-
que sorte à des bâtés, fauves menaçant le
repos de tous c'est leur superbe mépris de
la vie. de c'est 'ItiL- ̃ de
~,eQne posso~lait cette forc~
r«eojie possédait cette forc"èv|||.
Il avai' D0.ur sapt'opra vie limême dé-
dain cue'lêimâé«58Mtepnplice deChauveau
professait pour iàwSpis autres. Il voulait
conquérir toutes ces çffl&es san? lesquelles
on u'esc rien en ce monde nom, fortune,
considération, hdnneur! Pour y réussir, il
était résolu à#ùj«e son chemin droit ûe-
S vant lui, saus l|l|ùiéfer des ruines qu'il
pouvait faire sous ses pas, sans huiler
devant aucune infamie. Un homme, Pascal
Ctiauvrau, lui avait mis dans les ms.ins un
secret qui lui assurait cet avenir longtemps
convoité. Nous avons vu le parti qu'il avait
su en tirer. Là .oà Ciiauve&u n'tyJtyu
qu'une opération iliiâiiciore, qu'une vu gaiiee
affaire de chantage, Leone avait imaginé
un pian tout personne), qui lui donnait ton-
seulemerit la forftine, iaais f'alliaace dt:s
Chastelys.
Ce jour-là, une femme, qui avai.t aidés?!
fortune, qui comptait partager avec lui les
bénéfices dû triomphe,' une femme qui i'ai-
matt d'un amour, violent et jaloux, Revolver
eniio, s'était redressée et avait voulu se ré-
volter contre ce qu'elle considérait -çerii? sje
une trahison.' Ii n'v avait pas pris garde et il
croyait L'avoir .domptée. Qae lui ia^ortait
Blanche de Clïanteiys? que lui faissi: sa
bçaùté? Ce n'était pas à lafeiûme, c'était au
ncm, c'était à i'ailjance qu'il tenait. Le ma-
riage fait, et ii n'en doutait pius à cette
heure, lô reste n'était rien, f! entrait enfin
à pleines voiles dans ce monde qui lui ayajj.
été gi longtemps fermé', li pouvait aspiret a
toutes les ftenjeurs. Il se voyait d ;jà domi-
nasî de soa in^-i }.̃*♦§ et de so i auduue
toutes ies compéiU^ms.
C'est au Milieu dé c rô-e eonamëncé que j <
Bar^îijiïU s'était pln# sur ta rouie. Lcpa.î »
Vous me direz que ces questions que je
viens de traduire sont du français détesta-
ble. Consolez-vous, elles ne sont pas de l'i-
talien meilleur.
Le jury, à la majorité des voix, a répondu
négativement a la première question, affir-
mativement aux trois autres. Eu consé-
quence, l'accasé Ridolfi a été acquitté,
croyez vous? Pas tout à fait. La loi éoscane,
qui sévit encore, est très sévère contre le
duel. Aussi le jeune coupable est-il con-
damné, mais au minimum de la peine, c'est-
à-dire à trois mois d'exil particulier. Pen-
dant ces trois mois, il devra vivre à deux
lieues de chez lui, deux lieues pour le
moins, bien entendu, car il estjibre d'aller
passer sou exil à Milan ou à Rome.
L'opinion publique est satisfaite un gen-
tilhomme a été condamné. L'audience eet
devenue fort gaie pendant que les juges se
retiraient pour délibérer'. L'accusé était en-
touré d'amis qui le félicitaient en riant un
gendarme a pris ces rires pour des risées et
a vivement tancé les gentilshommes on les
adjurant de respecter au moins le mal-
heur. Y -̃
Informations générales.
Baivoans, 6 avril. Le curé Satila Cruz,
reconnu innocent des charges quo la justice
française) lui imputait, va ôu-e mis en liberté.
Mais on lui a tignilié aujourd'hui mémo de
quitter la terriioira français on s'est basé, pour
prendre cette mesure, sur un ancien arrôîé mu-
nicipal.
»*, Ssrrano a pour propre aide de camp un
nommé Lucien Cdmbatz, espèce d'aventurier
cosmopolite qu'on trouve partout où il a à pê-
cher en eau trouble. Cet individu a débuté par
être chef d'état-major de Garibaldi, puis îhef
des communards, ce qui lui a valu une condam-
nation à mort par contumace; l'insurrection de
Carthagène le trouve à sa tête. Fait prisonnier
et conduit à Madrid, il est gracié par Seirano,
qui en a fait son aide de camp.
Algei?, 7 avril. L'arrêté du gouverneur
général de l'Algérie va, dit-on, être déféré ,au
conseil d'Etat par le gérant du journal algérien,
ta Solidarité, supprimé par effet "rétroactif, en
vertu de l'état de siege.
Eu môme temps que la commission de per-
manEiice jugera la mesura au point do vue po-
litiquo, le conseil d'Etat l'examinera au point
de vue légal et décidera si la loi do 1849 a reçu,
dans ce cas, une légitime application.
Marseiïle, S avril. 11 existe ici et dans
le reste de la Provence quelques usages popu-
laires pratiqués le samedi saint et qui méritent
d'ô re rapportés. Généralement on chausse, la
samedi suizit, les -enfants qui sont eu âge da
quiile»' le maillot, et la mère, assistée de la mar-
raine, va présenter l'enfant au prêtre au mo
ment où Fou entonne le Glona in eacetsU, ou
fait essayer à ces petits êtres leurs premiers pas
dans l'église.
Un peu de' superstition se mêle à cet usage
ainsi, a Cadenei, à Lourniain et dans quelques
autres communes de Vauclsse, les femmes ont
Va coutume, lo jour da samedi saint, d'amener
jours calants à l'église et do lus faire tourner,
au moîueut du Gloria in eœcelsis, uosolument
comme les ciojfceï, en 'les prenant par les bra-s
et sous pré:exto que cela les garantit do toutes
chutas pendant lour vie. Au préalable, on s'ex-
pose à leur tasser les bras; miis toile est la
force du préjugé, qu'on apporte des enfants do
toutes parts et que l'église retentit des cris do
douleur de ces pauvres petites créatures.
A pareil jour, à Toulon, uu moment où les
cloches fcOanont, les femmes sj précipitent dans
les rues aves lours cru '.lias, et c'sst à qui ar-
rivera lo plus vit aux t'oalaines pour les rem-
plir. Il va sans dire qu'il y a cohue et que,- par
mégarde où avec intention, bien des cruches
sont cassées mais n'importe, bien habile qui
persuaderait aux l'einmcs de Toulon quo lYuu
qui coule, des fontaines pendant la sonnerie di s
clociies n'est j.as bénise.
Nari)Oiino, 6 avril. Isidore Hérail, mar-
chand d'allumettes, a assassiné mardi dernier,
à Giiiestas, un cubarelier nommé Espaguac,
qui avait épouté sa fille. La meurtrier s'ebl en-
suite* brûlé la cen'eitc. On ignore les motifs du
crime.
Cannes, li avril. Des précautions nou-
vc It s, dit-on, auraient été prises pour prévo-
nir toulu leniciiiyo d'évasion du maréchal Ba-
zaine de l'île Suinte-Marguerite.
Saïiit-ïSfcleaae, 7 avril. Lo Souverain
Ponrife vient d'envoyer a M. le baron de San-
dra«s, préfet du département da ia Loire, les
insigne» de commandeur de l'ordre de Saint-
Grégoiro-le-Grand.
C'est devant lo 3° conseil de guerre que
va passer Agicr, qui a trempé dans Se meurtre
de M. le préfet de l'Ëspôe et qui a été, pour ce
lait, condamné à la déportation dans une cb-
ceinte fortiiiéo.
La Rochelle, S avril. M. P de Sau-
jon (Charente Majeure), remïltat au cliemin
de fer, le 2 févriefMeruier, la chasse close,
avait pris froidement son parti: il fallaitbris r
l'obstacle, il fallait supprimer Baradieu.
Telle était sa pensée unique, tandis qu'il
regagnait d'un pas rapide la porte da parc.
Quant à l'étrange rendez- vous qu'il venait
d'avoir avec Mile de Bois-Yron, Leone s'y
arrêtait à peine il prenait les prières de
la jeune femme pour une dernière tentative
inspirée par Baradieu, et l'arrivée du mar-
quis à la fin de la scène le eoofbmait de
plus en plus dans cette idée qu'on avait
voulu faire de lui la dupe d'une comédie
d'émotion. 1
Au moment où il déboucha sur la route,
un cabriolet, la capote relevée, stationnait
le long du mur du parc, et un homme enve-
loppé d'une longue redingote était occupé
à aliumer les laulernos du véhicule car,
ainsi que nous l'avons- dit, la nuit allait
bientôt tomber.
A la vue de cet homme, Leone poussa un
hum hum vigoureux.
L'homme se retourna.
C'était Chauveau.
Ah ah te voilà? dit ce dernier en re-
fermant la lanterne qu'il venait d'allumer.
Tu y as mis le temps.
Oui, répondit Leone je te conterai
cela; bien que ce nesoilfguôre intéressant':
toujours des demandes en faveur des Chaw-
telysl 1 .*• t
̃=- Et rien ie plus? interrogea Chauveau
euïieusempnt, comme s'il voulait lue dans
les yeux de Leone,
Rien de pius.
–.̃Mis' de BsU-Yron ne t'a. rien dit.
rien?
Rien autre. Aïais j'ai du moins gagné
à cette promenade un a'vanîap,
• Lequel?-
Celui de brusquer le dénouaient: je me
bais demain avec le B_tradicu.
Oh oh 1 fit CliaU veau. Tu vas me con-
ter ça en route. Morr.o.ss en voiture tt pa'r-
iûiic.
Le cabriola s'écrasa au gnïtjd troï
Quand 'Ux'iie tut raconté eu qu ï ,ue8
mots la seèiu: qui s'&uit paeit'e entre lui et
"Mon'pcf dit Chauvcau, tu as fait
un superbe lièvre à destination dev Poitiers.
Malheureusemoiit, la caisse qui te contenait
était un vrai nid à procès. Il suffisait de l'ou-
vrir pour les voir éclore, et c'est ce qu'on fit à
là gare, à l'arrivée du colis. '̃̃
1° La caisse portait une étiquette avec cette
inscription « Fruits. » Première contraven-
tion relevée par la Compagnie d'Orléans pour
fausse déclaration. Second procès -verbal
dressé par l'octroi pour défaut do déclaration.
2° le lièvre avait entre les pattes une lettre
portant l'adresse du destinataire.– Troisième
procès fait à l'expéditeur, cette fois par la
pQSte.
Enfin le ministère public le poursuivait à son
tour pour transport et. colportage de gibier en
temps prohibé.
Il y eut transaction avec l'octroi et l'admi-
nistration des postes; mais l'action publique
suivit son cours, et, M. P. ne comparaissant
pas, le tribunal correctionnel de Poitiers l'a
condamné par défaut à 50 fr, d'amende, sur le
chef do transport et de colportage en temps
prohibé. v
En fin do compte, il n'y a eu de bénéfice que
pour l'hôpital de Poitiers, au profit duquel lo
lièvre a été confisqué.
Strasbourg, 7 avril. Un décret impé-
rial, en date du 3 avril, dissout le consail mu-
nicipal de Strasbourg.
Une ordonnance du président du district
porto que lo décret qui charge M. Back, direc-
teur de la police, des fonctions de maire, en
qualité de commissaire du gouvernement, reste
ei) vigueur.
Gonséqueniment, M. Back continue à exercer
les droits et à remplir les devoirs du conseil
municipal.
Eerlin, 6 avril. II est possible que
M. Caonpbausen soit nommé vice-chancelier
de l'empire et chef responsable du gouverne-
ment allemand pendant la maladie de M. de
Bismarck.
Yokohama,! or avril.- L'hôpital de la ma-
rine française a été complètement détruit par
un violent incendie.
Le f ;u, qui a pris naissance dans le bas de la
toiture du bâtiment, s'est propagé avec une ra-
pidité extrême malgré la promptilude et l'ef-
ficacité des secours, on n'a pu préserver que
la partie inférieure de l'hôpital, qui était cons-
truite en pierres et servait do magasins; toute
la partie supérieure, avec le matériel, la lite-
rie, etc., a été la proie des flammes."
Il n'y a tu heureusement aucun accident a
déplorer. Les malades, presque tous d ailleurs
en pleine convalescnica, ont pu être évac les
sans danger et transportés à ia caserne de l'in-
fanterie de marine, aménagés à la hâta pour
les recevoir.
La garnison et la marine militaire anglaise
sont venues se join-lre à nos sold its et à nos
marins, et leur ont prêté le concours le plu j
dévoué les ageuts japonais ont déployé le
plus grand zêta. Las pompes -particulières et
publiques étaient toutes avec leur personnel sur
lô lieu du sinistre.
M. le commandant supérieur do la marine a
tenu cependant à donner a M. Plichun, élève
consul, attaché au consulat de France à Yoko-
hama, un témoignage particulier de sa gruti •
tude.
Naplos. Le doyen des diplomatea euro-
pt'eus, le prince, Pignatelli, qui mprésontuit la
royaume de Nuples uu congres devienne, vient
de mourir ici à l'ûgo de quatre- vingt-douze
ons. -<̃ >.
LE
ROMAN DE JULES SIMON
Le XIX" Siècle a commencé il y a huit
jours environ la publication d'un grand
travail historique de M. Jules Simon sur le
-4 Septembre. Nous n'avons pas à nous'oc-
cuper encore do cettet«inemf'rit trrs intéiessonte, si l'auteur, qui
fut un de ceux dont la part « magna fuit »
dans l'escamotage du pouvoir et la violation
de tous les droits du pays, veut stulemoist
soulever un petit coin du voile' qui recouvre
le tremplin sur lequel les hommes de la Dé-
fense nationale exécutèrent leurs premiers
exercices.
Mais M. Juies Simon, prestidigitateur ha-
bile par excellence, a i'ait précéder son hiE-
toriuue d'une revu^ rétrospective ayant le
2 Décembre pour sujat.
11 paraît dans cette revue vouloir abriter
la responsabilité des aimables farceurs de
la République derrière l'ab&olutton solen-
nelle qu'obtint de la France écœurée par
la folie furieuse et la bêiise de leurs lugu-
bres devanciers de 1848 le coup d'Etat
sauveur de 1851. Il nous est dont; permis
de rectifier en passant quelques-unes de
ses assertions, ne serait-ce que pour don-
ner à nos lecteurs un ayant-goût de l'es-
orit de justice et d'impartialité qui préaidera
à son futur récit.
Et tout d'abord, en proclamant les résul-
tats du plébiscite, M. Jules Si mou affirme
que le président se déclara absous. C'est
Yè, n'en déplaise à l'esprit subtil qui nous
s donné tant de preuves de ;;a souplesse
comme tu as voulu mais tu ne t'imagines
pas, n'est-ce pas, que je vais être assez
niais pour consentir à laisser compromettre
le résultat de l'affaire pour un détail aussi
stupide qu'un duel ? R
Eh I je suis sûr de moi 1 s'écria Leone,
Personne n'est sûr. On a vu des ma-
ladroits faire des choses étonnâmes, d'a-
bord et ensuite, tu as tort do ne pas pren-
dre Baradieu au sérieux. Il pourrait parfai-
tement te tuer. Ne m'interromps pas. Or,
toi mort, ça change tout è fait la situation,
et c'est ce que je ne veux pas.
II faut bien cependant en flair avec cet
homme 1
Après, tant que tu voudras avant, ja-
mais I
Cousaient après ?
Tu es allé porter ton petit ultimatum
aux Cbantelys, n'est-ce pas ? 9
Oui. • *Y>
Tu te crois sûr du succès ?
Tout est arrêté, te dis je ce soir, au"
plus tard, j'aurai le consentement du père.
Bon 1 raison de plus pour ne pas s'ex-
poser à attraper un mauvais coup avant le
contrat. Je me charge d'arranger la chose.
Arranger lu chose et comment cela? F
Sois tranquille de la ftiçon la plus
correcte c'est moi qui recevrai les témoins
de Baradieu, s'il t'en envoie, ajouta Chau-
veau avec un singulier sourire car enfin,
j'ai une idée a moi là-degsps. Si doue ii t'en-
voie des téfnoins, je leur tiendrai ce simple
langage Mes chers messieurs, M. le comte
Leone se tiendra à la disposition de M. le
marquis de Baradieu le lendemain du ma-
riage de M.lle Branche de Çhajitelys. avec M.
je comte Leone, fit, s'ils insistent, je leur
ferai comprendre» en deux mots qua, pour
agir autrement il faudrait que le comte
Leone fût réellement aussi bête que Bara-
dieu paraît le supposer, pour jouer ainsi de
4[}i@té de vçe :r un iisa'iage superbe sur \>\i- 1
4ni*>i!'éi*K ~i ̃
~? Nous verrons, dit Leone, après avoir
réfléchi un instant.
C'i!£>t tout vu, dit Chauveau. A qidle
heure vas -tu chez les Ctiantelys? 2 1
au cours de son long ministère, une façon
d'écrire Tiiisioire qui n'emprunte paa sa
méthode aux régies de la logique.
Le texte seul de la formule plébiscitaire.
que l'écrivain cite quelques, lignes plus
haut, suffirait à lui en donner la preuve,
Voici cette formule
« Le peuple français veut le maintien de
l'autorité de Louis-Napoléon Bonaparte,. et
lui délègue les pouvoirs nécessaires pour
faire une Constitution, sur les bases pro-
posées dans sa proclamation du 2 décem
bre. »
Que signifient ces lignes peur tout es-
prit qui \eut laisser de côté les rancunes
systématiques, sinon que le prince président,
ayant accompli pour le repos du pays un
acte d'énergique autorité contre des foc-:
tieux qui conspiraient la ruine de la France,
soumettait à la nation librement réunie dans
sea comices l'examen de sa conduite et lui
demandait de prononcer s'il avait bien ou
mal agi pour l'intérêt commun.
Lo peuple français que l'on a tort de
confondre toujours pour les besoins d'une
mauvaise cause avec les quelques milliers
de turbulents, de déclassés et de coquins
que coiî'Msiit sacs peine à l'assaut du
pouvoir les ambitieux, quitte à les renier
uprès la rmissiie ou à les lâcher quand
soniii; l'heute du çais ne s'y trompa point. Il a*aU vu l'abîme
de trop près, l'abîme où vos théories creu-
ses et vos fols appels à la révolte avaient
manqué de le précipiter, et, soucieux de
son repos et de sa dignité également mena-
cés par le succès de vos machinations, il
s'était jeté résolument et le cœur tranquille
dans les bras de celui qui venait de le pré-
server de la heaie cl delà mort.
Le suffrage universsl, que vous cajolez
quand vous espérer en la faiblesse, en l'ir-
résolution d'une masse gangrenée par vos
doctrines; que vous repoussez, contre lequel
vous jetez Panatlième aussitôt qu'il fait
mine de vous repousser au second plan; le
suffrage universel déclare, je n'ai pas bssoin
de redire par quel nombre, éloquent de voix,
qu'il approuvait pleinement l'acte de justice
nécessaire qui avait arraché la France aux
serres des oiseaux de proie qui déjà s'en
disputaient les lambeaux.
Le prince Louis-Napoléon fut félicité par
ce vote de son courage contre 'a démagogie
envahissante, et ehaque bulletin fut un cer-
tificat ite civisme. Il n'eut dons pas, comme
vous le diles, à se déclarer absous. La
grande voix du pays reconnaissant lui avaii
crié merci de l'avoir sauvé de vous.
M. Jules Simon a le bon esprit de ne point
imiter les historiens fantaisistes qui basent
leur argumen'aiion contre le résu;tat du plé-
biscite sur cette plaisante accusation d«
voix extorquées, escamotées, ajoutées, de
complaisances administratives, de conni-
vence du clergé et de la magistrature enfin
de tous ces racontars plus ou moins habiles
avec lesquels ies bonnes feuilles rouges
ont composé taht d'articles fulgurants. M.
Jules Simon, qui a été longtemps ministre
de la République, comprend quel discrédit
cela jetterait sur le personnel d'une admi-
nistration républicaine, si l'on supposait qu'il
eût été possible a un simple chef du pou-
voir d'enchaîner à sa volonté ambitieuse
tout un clan de fonctionnaires dont la Répu-
blique devait paraître l'idéal, puisque sans
elle ils n'eussent jamais eu le bonheur de
franchir le seuil de leur obscurité.
Mas alora on était en pleine République
et le plébiscite était dirigé contre cette aima,
parens. Il faut être logique et ne point tant
se torturer 1 "esprit pour trouver une expli-
cation qui se présente d'elle-même.
La France avait assez de cette expérience,
dont elle avait pu apprécier tous les danger».
La France a horreur des braillards et des
brouillons. Les premiers, encouragés par les
seconds, frappez-vous la poitrine, car vous
en lûtes tous, avocats rhéteurs, socialistes
professeurs, journalistes égalitaires ̃- al-
laient tenter l'assaut de la société; et le pays
descendit en lui-même, et devant l'appel da
sauveur il jeta un long cri de joie.
En voulez-vous la preuve? C'est vous-
même qui me la fournissez.
Plusieurs des départements, dites-vous,
où la résistance avait été la plus vive se si-
gnalèrent par des votes très favorables au
coup d'Etat la Drôme donna 03,799 oui
contre 10,279 non, le Gers, 61, 449 oui con-
tre 8,588 non; i'iiôrault, 60,33U oui contre
Xk'Mlnon; la Nièvre, 74,3SG oui contre
1,098 non, le Var, 0:2,824 oui contre 4,342
non.
Que trouvez-vous d'étiange dans cet acte ?
Oui, ce sont précisément les départements
où la résistance avait été la plus vive qui
saluèrent avoc le plus (t'enthousiasme le ré-
gime réparateur. Cela devait être. Débairas-
sés par le coup hardi du président de cette
tourbe dangereuse véritab'e é :ume dos
Mais tout de suite, répondit le jeune
homme.
Tu pourrais garder la voiture, fltChau-
veau, et j'attendrais ici ton retour.
En achevant ces mots, l'homme d'affaires
arrêta le cheval."
On était arrive devant la porte de la mai-
son de Chàùveou^ c .̃
Au momont où l'homme d'affaires mettait
pied à terre, la porte s'ouvrit et la servante
parut, attirée probablement par, le bruit.
Monsieur, dit-elle. =
• Q l'y a-t-il? fit Chauveau avec iriquié-
tuJe..
̃ La servante se pencha à son oreille et lui
dil quelques mois a voix basse.
Chauveau tressaillit.
C'est bien, dit-il en congédiant la
femsie du geste.
Et revenant à Leone, qui était demeuré
dans le cabriolet
Descends, ajouta t-il. J'ai chez moi
une, visite qui se rattache sans doute ù l'af-
faire";
Uce visite? •; '^àrft!
~Ui.. "ÍiÓ.Wi,;¡.j, a
Oui..
Les deux hommes encrèrent. Chauvohu se
disposait à inviter Leone à attendre dans le
salon où nous avons vu se passer déjà plu-
sieurs scènes de ce récit. Il n'en eut pas le
temps, car la porte s'ouvrit aussitôt et Mme
de Montdésert parut sur le seuil.
Mme deMontdé?.ert, les yeux ardents, la
lèvre frémissante de colère, le sourcil
froncé frémissante de ct>lèri' le BOIU'tilj
Ah! vous voilà! s'éeria-t-elte, vous
voiià tous les deux Savea-vous ce qui ne
passe, tandis que vous perdez votre temps
à vous promener aux environs de Nevers V
Que se passe-t-il? interrogea, Chau-
veau avec cramie.
Vous n'êtes pas allé à CàcmSe^ys? "1
Non mais L,eo?ie q$e voiei doiî y re-
touqK'r taui A î'h.riirç.
`~lt i l'
0-ti, saivont co quia été convenu avec
M. ûe 'Susntely
Ei Mlle do Chantelys? est-ce aussi cc^tv
veuti avec die? ly, Mme de Mouilé^sîî ayee
une colère 60U!4
v swS
x .i".i~y,`~CY;SH~
mauvaises heures qui roule ses flots au jour
quand ses doctrines malsaines ont préparé
un lit à son torrent dévastateur, ces dépar-
tements poussèrent un hourrah de délivrance
en voyant réduits à néant les efforts des
malandrins.
Voilà toute la vérité, et je a'ajoi; tarai
qu'un mot La France fut heureuse et pros-
père dix-huit années durant. J'attends avec
impatience le bilan des bienfaits de votre
attentat de Septembre.
Chatillon.
REVUS DU JOUR
_~·
Le correspondant parisien de l'Italie ap-
précie avvcune profonde justesse les évé-
nements de ces derniers jours. Ses lettres
témoignent d'un jugement exercé, et ses
observations sur nos mœurs parlementai-
res sont frappées au coin d'un esprit versé
dans la connaissance des hommes politi-
ques de notre pays.
J'extrais de sa dernière lettre cette défi-
nition très sensée de la situation faite au
gouvernement par Ie3 ambitions monarchi-
ques a*w
J'ai trouvé, en 'rentrant à Paris, lo monda
politique en complet désarroi, L'Assemblée a
pris ses vacances au milieu est patrie en se demandant au dernier moment
s'il n'y aurait pas prudence a elle de rester, et
le gouvernement l'a vu [ ai tir en se disant que,
peut-être, vaudrait-il mioux pour lui la retenir.
Pourquoi ces hésitations ? C'est qu'il se dit tout
haulquo, durant !e3 vacances d'avril, lesaven-
tures un la fin de l'an dernier vont se renouve-
ler il y aura les Voyages do Frohsdorf, le ro-
mande si. Chesuotoiijf, les promesses de M. de
Cliambord, suivies, celte fois, d'une réalisation.
Il y aura aussi, dit-on? une tentative sérieuaa
de M. d'Aumalo au profit indirect do M. le cornu»
do Paris. Cela se répète tout haut. Ja n'avais
pas l'ait uh pas dans iih salon, que je ma
voyais entouré de nouvellisisb racontant les
réalisations d'argent que l'ait à Londres W.
d'Aumale, et les projets constitutionnels qu'éla-
bore patiemment a Frohsdorf le comité légiti-
miste. ̃̃ .̃̃'̃ ̃' •• •̃'̃
.•̃i|:j iiti i! •"£̃>'•: -i- !̃•̃; *i -̃ ,âi ̃̃ ̃'̃
*r (/ .,fx,,».;1.
En prévision d'éventualités qui pourraient
se produire à la rentrée des Chambres, par
suite de ce que le National appelle les
yeux doux du camp monaichiqae au centre
gauche récalcitrant, M. Udefonse Rousset
accorde sa lyre et décoche à l'Union, et à
la Gazette de Jfrafacp ce dithyrain^je iiea
.senti' fj.jr.j, fl;î;ff! ig-iî ̃fMi'Hiuma ti h s
Ca n'est pas au moment où la monarchie,
après s'être suicidée, pusse par ses dernières
convulsions en faisant éprouver au pays dos
agitations qu'il n'oubliera jamais ce n'est pas
tui moment, où l'astre de la République émerge
ciiliu a l'noruon, dans uu ciei calme et sans
nuages, quo iectntre guuctio songerait a sortir
d'uixs atiitudo qui a déjà tant eoimïbué et il
ne t'ignore pas a apaiser les esprits et u pré-
parer les voies de l'avenir. .••̃̃•̃̃
0 asire de la République, quiémergesen-
fin à l'horizon dans un ciel calrne et saus
images, laisse tomber un de tes chaud*
rayons sur le front rêveur de ton doux poète,
et verse dans non cœur enthousiaste le bau*
ma d'une conRolatio-a que la constance de
son culte et l'adoration imagée de su plume
ont bien méritée.
Et vous, contre gauche, en l'honneut de
qui coule à flots tout ce lyrisme, ne \soyea
poiiït ingrat pour voire défenseur m&pirc.
r,w ~f ..F~y'r~l~' ~,u,
Drôle de pays1, l'Espagne 1 Aujourd'hui l'on
s enir'égorge sans pitié uimarci doïnaiul'oû
s'embrasse le plus fraternellement du monde
et l'on boit à la même gourde uui triomphe
respectif de la cause qwe chacun1' défend.
Cela peut paraître étraugs, anormal; mais
cela est. Pour vous eu convaincre, lisez plu-
tôt cet extrait d'une correspondance de
l'Indépendance lelge, qui voua édifiera,
pleinement
Aujourd'hui, vers deux heures, la fusillade a
cessé sur lu droite et le centre ue l'ennemi et
des oiticiers carlistes sont venusdaiis nosliene»
demander une trêve à l'effet d'enterrer leuw
morts. La trêve étant accordée, je me suis rendu
aux avant-postes du côté de San Pedro de
Abante, pour voir ce qui allait se passai Les
carlistes sont dtscendus do leurs positions ti
se sont meiés aux soldats ^ui occupaient Mur-
lieta, village pris py nos trqupes dans les der-
niers engagements.
La pins franche cordialité a régné aussitôt
entre ces ermomis naguère si acharnés. L'uia
reucontrait son frère ou tout autre parent- l'au-
tre, un ami ou un pays on s'abordait avec em-
pressement, on causait de la fuimllo ou des
connaissances, on se communiquait îles nou-
velles du village quant à ceux qui n'étaient r.as'
en relation de parenté, nid'aiKnié ou de voisi-
nage, ils étaient polis lés uns envers If ». autres
Quelques officiers -carlistes, la plupart' ancien»
oillciers de l'armée qui éiaieut ps^sée d-'hsï It*
camp opposé lors <âo l'insurrection des soldats
Que veux-tu dire ? demanda Chauveau
Je veux dire, s'eeriï» la jcuue Ifemma
avec un éclat temble e'est-ù- due qu iliaut
que ce «oit moi qui vwus apprenne ce qui
se passe a Ghantelys, à vous, que je croyais
cependant intéressés p'ûs que moi à vous ca
inquiéter.
Mais expliquez-vous fit Leone sur-
pris a son tour.
M Mlle de Chantelyij a disparu, répliqua
Mme de Montdésert,
Disparu? ̃ ""ai;>
h (?Ui'- Et savez~^ô^s où elle èWâcette
heurc2-,F~n;
Parlez 1
Elle est au château de BaradipÏÏ
Saule?
Saule. avec lui, clieâi lui U s'écria
Mme de Montdésert en se meurtrissant les
mains avec ses ongles. Elle a lui, et elle est
alloa cherchai- un refuge chez votre ennemi
lu es sure de cela ? fit Chauveau aprèa
ua court silence. «**c*
poîtt îéXSr* llaqssa kp 4paiiie8
.pour tome réponse, cp~tea
Cela «c change rien, hasarda Leone.
La ^eunc femme le toisa d'uu regard hau-
taiu,
Ah! vous croyez ceia, vous? s'éerfeï-
t-cllé~
El ta preuve, reprit Leone du 'tKemo*
ton frcia c est que je vais à Ghautel'.s
mme de Montdésert lui saisit le bras •
Vous êtes rësoiu, n'est-% pas ?" dit
elle d une voix tremblante. y?jas ne Mhi^
rez pas? voua ne reculerez pas?.. S'ils
refusent, voaa les écraserej', tous ? `t
• Cojapiez sur moi, dît Leone. Et quant
a Uas'adieu.
Mme de Mondésert le fixa du regard •
VA~ ^?hll-Ja. dit-elle d'une voix aourde. je
voas détends d y toar.üer, et c'est moi que
ca:la rr ~~r~àe 1 A!!ea f.
tèrenïïeulv8- Gîiauveau et sa «de res-
tètent S8Uü4
~i~lH~ Î~Gr,HE et ~t)C3ai~ ti,~0.
[La, tmitê à dmfiw.\
conjectures relativement aux motifs et aux ré-
suhats -de cette visite » °
Se reconnaisse qui voudra dans ce dëdal*
d'informations contradictoires.
̃ ̃̃̃ G. ̃̃̃ s
LE DUEL RIDOLFI
Les récentes discussions sur le duel donnent
un très haut intérêt à cette comédie judiciaire,
dont nous trouvons le compte rendu dans una
correspondance do ï Indépendance belge
̃ Milan, 31 mars.
C'est bien une affaire, c'est-à-dire un
duel, et un duel très malheureux, qui vient
d'appeler à Florence devant la cour d'as-
sises le jeune marquis Cosimo Ridolfi, ap-
partenant à l'une des grandes et illustres
familles du pays. il est le petit-fils de ce
Cosimo Ridolii qui, célèbre à tant de titres,
fut agronome, physicien, écrivain, minis-
tre et patriote, l'un des premiers Toscans
et des meilleurs Italiens de ce temps-ci.
Aussi ne vous parlerais-jo point de ce
procès, sur lequel j'«i des renseignements
particuliers, si les journaux, dès hier, ne e
l'avaient jugé de bonne prise. Au reste, il
n'y a rien, dans toute cette affaire, qui soit
indigne du petit-fils d'un grand citoyen. Il
y a, de pl«3, une kçoa dont tout le monda
pourra profiter je poursuis donc sans scru-
pule.
C'était à la Pergola, le 4 janvier dernier
vous savez que la Pergola est l'opéra de
Florence. On donnait un ballet sur lequel le
< public n'était pas d'accord c'est ce qui a
causé mort d'homme. Les uns applaudis-
saient, les autres sifflaient. Une loge du
quatrième rang paraissait très enthousiaste,
une loge du troisième rang l'était beaucoup
moins. Le jeune marquis R dolfi se trouvait
d ms cette dernière il leva la tête vers les
claqueur*. qui se crurent insultes. Lun
d'eux lui cria « Que regardes -tu, bout'-
"fjn?« Mais ce tufone, à Florence veut
dire plus ou moins que bouffon cela si-
gnifie quelque chose comme mauv&ts drôle.
« Drôle vous -même » aurait répondu le
marquis Cosimo. Sur quoi l'enthousiaste
qui se nommait Falevolti et qui, parait-il,.
était irascible et très violent, de plus maî-
tre d'armes, descendit dans la loge où 1 on
trouvait le ballet mauvais et fit beaucoup
d î bruit. Quelques gentilshommes arrivèrent
a s'interposer, et l'un crut l'incident vide
pas le moins du monde, Falevolti deman-
dait à toute force une satisfaction. Bien plus,
ayant rencontré à la sortie du théâtre un
aitre marquis (il en voulait à ce titre), il le
prit pour celui qu'il avait déjà insulté une
f jis, et lui donna deux coups de poing. Le
lendemain matin, il lui fit, il est vrai, des
excuses, en alléguant qu'il n'en voulait qu au
lii
la dis il paraît moi, je ne sais pas.
Donc on alla sa battre, et ce fut le mal-
heureux Falevolti qui dicta les conditions
du duel. Les témoins firent de leur mieux
pour l'adoucir: impossible I il exigea quon
se battit au sabre, avec le gant de sabra,
«ui ne permet que les coups à la poitrine et
a la tète il voulut de plus que les coups de
b-oiïile fassent permis. C'était presque de-
mu-'ider un duel à mort. pour punir un
ieuûe homme de vingt ans d avoir trouve un a
ballet mauvais. Le jeune Gosimo dut accep-
î-r toutes ces conditions: lunijuc affaira
était pour lui de ne pas paraître avoir peur.
L'adversaire était, Ecmble-til, un sabreur
émérite..
« Le duel, raconte un témoin, eut lieu à
la villa T dont le propriétaire ignorait
eompWtement à quoi l'on avait destiné sa
propriété.' On ava« fait semblant ae vouloir
lui acheter la campagne, et, pendant qu il
allait ouvrir la maison, on se Uattait à I e-
cure entre midi et midi et demi. Les
d"t)x aàva-sanes furent places assez loin
l'un de l'autre. Ridolfi tenait son arme
et sort iras étendus. Falevolli se porta sur
lui pour loi ponër un grand coup de sabre a
litote, et il s'enferra.
« ^-Le duei cessa-t-il alors? dtnnaaaale
président.
« Diable 1 répondu le témoin. Ce dia-
ble 1 provoqua une. explosion d'hiiante dans
l'auditoire. Mais quel mot lugubre, a« fond
Li blessure de Falcvolti c'ait mortelle. Le
malheureux le reconnut lui-même, et dit
en embrassant un de ses amis "« Je meurs
« paur avoir eu trop de courte » il voulsit
aire trop d'élan.
La po nie du sabre avïifc percé l'une des
veines iiépatiques supérieures, coupe copi-
plétément l'artère mammaire, incisé le dia-
phragme et le foie, et était arrivé à léser
i'eatomac de là hémorragie interne et la
mort.
Quaut au jeune marquis Gosimo, qui tai-
sait ses premières armes et se battait a son
FECÏLLETON DO GAULOIS -Ka 18. (1)
9 avril «874.
.="
LA MâlSOf
.w~~
.o- BE
fA RUE °
~~âDHY3&~i.·.I¢lL' ~8T'Clt~,
~ë`, a.~ î~x. ~ÿ
i.
xt i/
yfj ÉCLAT
Cependant lo comte Leone avait quitté
Mainsoiiseule d'un pas tranquille, le iront
haut, la démarche insolente, bravant Ba-
radieu (t lui lançant une sorte de défi.
L'aventurier était brave. Il appartenait à
cette classe d'hommes chez lesquels le seas
moral est éteint depuis longtemps, qui n'ont
plus pour objeetif unique que la satisfaction
de leurs ambitions ou de leurs passions,
passions et ambitions bien déterminées et
positives, qui rapportent tout à ce but, et
sont décidés à tout risquer pour l'at-
teindre.
Pour ces hommes-là, la vie telle qu'elle
est, aves ses lois, ses exigences sociales,
ses devoirs en un mot, Oàt impossible. In-
capables de travail et dti-persévéraace. ils
préiï-r.'ut: jouer lojfortane sur un coup de dés,
ia ji;i'iKî àiu-Llle leur êlrt' fatale. Si, au lieu
«ie ia forluue, c est la mort qui les attend,
t'i; H n (ifo-iuc don autorisée pou.ï'fea.8 Je^jour-
i>n-.î, ny&tii «p UaiS^ avec ia Socît# i^ffgeas
~d~. ~t~l~· l
corps défendant, il en fut quitte pour un
coup de plat de sabre sur la tête si le sa-
bre avait frappé de taille, il y aurait eu deux
victimes tout cela 'parce que deux jeunes
gens différaient d'opinion sur un ballet.
L'affaire fit du bruit à Florence et faillit
même provoquer une sorte de guerre so-
ciale. Les patriciens étaient pour l'offensé,
qui, paraît-il, ne s'était pas même défendu
les bourgeois étaient pour la victime. « C'est
un noble qui a tué l'un des nôtres » disaient
les roturiers mécontents. Il y eut même ua
commencement d'émeute autour de la mai-
son Ridolfi les plus vifs demandaient la
« tête de l'assassin, » quelques ul8 parlaient t
de pétrole. C'est ce qu'on m'a raconté; mais
ii doit y avoir beaucoup d'exagération dans
tous ces brui;s. En tout, cas, le duelliste,
trop heureux pour un premier coup, s'était
réfugié eu Suisse. La justice, excitée par l'o-
pinion, dut sévir le plus possible, hâter l'ins-
truction et îe procès; on alla jusqu'à de-
mander au gouvernement de Berne l'extra-
dition du coupable. Mais îe Conseil fédéral
refusa net vous pouvez tenir ceci pou-r cer-
tain, bien que les journaux n'en aient en-
core rifn dit. M. Cérésole, alors président do
la Confédération, dit à M. Melegari, ministre
d'Italie, que le duel, dans les législations
suisses, n'était pas considéré comme un as-
sassinat. M. Mckgari n'insista pas, car il
est homme d'esprit et connaît à fond les
lois suisses.
Cependant, le jeune marquis no s'était
réfugié hors d'Italie que pour éviter ia prison
préventive le jour du procès, il fut à son
poste d'accusé. Il y avait fouie aux tribunes
les femmes affluaient, armées de lorgnettes
et de toute sorte de lorgnons. Le peuple
aussi iwmultuait les deux castes étaient
en présence. Mais l'accusé eut bientôt ga-
gné tous !es cœurs. Il avait tout pour lui le
maiheur, la jeunesse, la taiile élancée, uno
tête brune de gondolier, la démarche assu ̃
rée, un peu d'émotion dans la voix. Il a été
défendu avec beaucoup de verve par M.
Puccioni, qui fait beaucoup de choses et les
réussit toutes: avosat, député, journaliste,
il a l'une des plus fines plumes et des meil-
leures langues du pays. 11 a plaidé la ques-
tion de droit, et, tout en réprouvant l'absurde
point d'honneur qui exige presque un duel
pour bien entrer dans la vie dans la vie
des autres il n'en a pas moins raillé
l'ancienne loi toscane qui condamnait à être e
pendus, non-seulement les duellistes es
leurs secoads, mais encore le pauvre méde-
cin appelé pour assister au dtici. Puis l'ha-
ine défenseur s'est débattu 'dans la question
de fait en artiste de premier ordre, et, rele-
vant à propos le mot de Falcvolti, il a dit
en terminant
« Messieurs les jurés, il y a en faveur de
Iliitolfl quelque chose de pli-s q'ie mes pa-
loles il y a le témoignage da mourant, qui,
s^r 'e seuil d« la tombe, a déclaré qu'il
s'était tué lui même par c-scèi de cou-
rage. »
Sur quoi bien des mains ont battu la
cause était gagnée. Voici les questions po
secs aux jurés, après le résumé fort peu
sommaire du président
« 1° L'accusé Coaiino Ri^o'fi eit-il cou-
pable d'homicide commis dans un due' pour
avoir artificieuseinént (dolostmeatc), dans
les premières heures de l'après-midi du
6 janvier 1874, dans une cour de la villa
S sta, sise à l'Antilla, dans les environs do
cette ville, causé la mort de l.ui;i Faicvolti,
au moyeu d'un coup de pointa porté par un
sabre dans -la partie droite de ia poitrine,
en amenant une lésion qui fat la cause uni-
que et nécessaire pour laquelle Palevult! de-
vait succomber le soir du même jour '?
« 1° E'ant supposée une réponse négative
à la première question, c'est à-dire, a-loii s lo
cas que Ridolfi ne soit pas coupable d'un
homicide commis ?,n duel, est il toutefois
coupable de duc!, à cause de quoi ledit Fa-
lcvolti, dans les circonstances de lieikct de
temps indiquées par ia première question,
se serait lui-même donné la mort, en s'élaiî-
çant violemment contre Ridolfi, et en in-
vestissant {tis) le sabre que portait celui-
ci, se tenant & garde, sans qu?, du reste,
l'accusé liidoiii, bien que sur le terrain en
face de lui, ait fait usage de rarui-?. desti-
née au combat?
« 3° Dans le cas de réponse affirmative à
la première ou à la deuxième question,
l'accusé Cosimo Ridaltia-t-i! été, h* soir du
h janvier 1874, provoqué au ib/âue de* la
Pergola, par Louis Falevolti, au îuoy.:Ji d'ex-
pressions injurieuses à lui (flidoifî)' adres-
sées et par. l'attitude que ledit Fuievoiti a
cru devoir garder ?
« 4° En cas ds réponse affiïmaUve à la
première! où à la deuxième question, et
quelle que soit ia réponse donnée y la troi-
sième, l'accusé Ridolfi, quaud il commit te
qui est respectivement énoncé d-.ms ies dîux
premières questions, so trouvait il dans un
état voisin de Celui u'un homme qui n'a pas
sa liberté d'action »
i que leur importe s us oui n«iuu m p.aiiv,
voilà tout, et ils meurent avec un blasphème.
voilà tout, et ils meurent at'eC un blaspht'C2e.
Ils préfèrent encore ce dénomment à l'o-
bligation de plier à ces lois, à ces devoirs
leur nature dérévoltés, leur avidité de jouir.
Leur grande force, ia seule qui les rende
réi llement dangeçeu^Mes assimile en quel-
que sorte à des bâtés, fauves menaçant le
repos de tous c'est leur superbe mépris de
la vie. de c'est 'ItiL- ̃ de
~,eQne posso~lait cette forc~
r«eojie possédait cette forc"èv|||.
Il avai' D0.ur sapt'opra vie limême dé-
dain cue'lêimâé«58Mtepnplice deChauveau
professait pour iàwSpis autres. Il voulait
conquérir toutes ces çffl&es san? lesquelles
on u'esc rien en ce monde nom, fortune,
considération, hdnneur! Pour y réussir, il
était résolu à#ùj«e son chemin droit ûe-
S vant lui, saus l|l|ùiéfer des ruines qu'il
pouvait faire sous ses pas, sans huiler
devant aucune infamie. Un homme, Pascal
Ctiauvrau, lui avait mis dans les ms.ins un
secret qui lui assurait cet avenir longtemps
convoité. Nous avons vu le parti qu'il avait
su en tirer. Là .oà Ciiauve&u n'tyJtyu
qu'une opération iliiâiiciore, qu'une vu gaiiee
affaire de chantage, Leone avait imaginé
un pian tout personne), qui lui donnait ton-
seulemerit la forftine, iaais f'alliaace dt:s
Chastelys.
Ce jour-là, une femme, qui avai.t aidés?!
fortune, qui comptait partager avec lui les
bénéfices dû triomphe,' une femme qui i'ai-
matt d'un amour, violent et jaloux, Revolver
eniio, s'était redressée et avait voulu se ré-
volter contre ce qu'elle considérait -çerii? sje
une trahison.' Ii n'v avait pas pris garde et il
croyait L'avoir .domptée. Qae lui ia^ortait
Blanche de Clïanteiys? que lui faissi: sa
bçaùté? Ce n'était pas à lafeiûme, c'était au
ncm, c'était à i'ailjance qu'il tenait. Le ma-
riage fait, et ii n'en doutait pius à cette
heure, lô reste n'était rien, f! entrait enfin
à pleines voiles dans ce monde qui lui ayajj.
été gi longtemps fermé', li pouvait aspiret a
toutes les ftenjeurs. Il se voyait d ;jà domi-
nasî de soa in^-i }.̃*♦§ et de so i auduue
toutes ies compéiU^ms.
C'est au Milieu dé c rô-e eonamëncé que j <
Bar^îijiïU s'était pln# sur ta rouie. Lcpa.î »
Vous me direz que ces questions que je
viens de traduire sont du français détesta-
ble. Consolez-vous, elles ne sont pas de l'i-
talien meilleur.
Le jury, à la majorité des voix, a répondu
négativement a la première question, affir-
mativement aux trois autres. Eu consé-
quence, l'accasé Ridolfi a été acquitté,
croyez vous? Pas tout à fait. La loi éoscane,
qui sévit encore, est très sévère contre le
duel. Aussi le jeune coupable est-il con-
damné, mais au minimum de la peine, c'est-
à-dire à trois mois d'exil particulier. Pen-
dant ces trois mois, il devra vivre à deux
lieues de chez lui, deux lieues pour le
moins, bien entendu, car il estjibre d'aller
passer sou exil à Milan ou à Rome.
L'opinion publique est satisfaite un gen-
tilhomme a été condamné. L'audience eet
devenue fort gaie pendant que les juges se
retiraient pour délibérer'. L'accusé était en-
touré d'amis qui le félicitaient en riant un
gendarme a pris ces rires pour des risées et
a vivement tancé les gentilshommes on les
adjurant de respecter au moins le mal-
heur. Y -̃
Informations générales.
Baivoans, 6 avril. Le curé Satila Cruz,
reconnu innocent des charges quo la justice
française) lui imputait, va ôu-e mis en liberté.
Mais on lui a tignilié aujourd'hui mémo de
quitter la terriioira français on s'est basé, pour
prendre cette mesure, sur un ancien arrôîé mu-
nicipal.
»*, Ssrrano a pour propre aide de camp un
nommé Lucien Cdmbatz, espèce d'aventurier
cosmopolite qu'on trouve partout où il a à pê-
cher en eau trouble. Cet individu a débuté par
être chef d'état-major de Garibaldi, puis îhef
des communards, ce qui lui a valu une condam-
nation à mort par contumace; l'insurrection de
Carthagène le trouve à sa tête. Fait prisonnier
et conduit à Madrid, il est gracié par Seirano,
qui en a fait son aide de camp.
Algei?, 7 avril. L'arrêté du gouverneur
général de l'Algérie va, dit-on, être déféré ,au
conseil d'Etat par le gérant du journal algérien,
ta Solidarité, supprimé par effet "rétroactif, en
vertu de l'état de siege.
Eu môme temps que la commission de per-
manEiice jugera la mesura au point do vue po-
litiquo, le conseil d'Etat l'examinera au point
de vue légal et décidera si la loi do 1849 a reçu,
dans ce cas, une légitime application.
Marseiïle, S avril. 11 existe ici et dans
le reste de la Provence quelques usages popu-
laires pratiqués le samedi saint et qui méritent
d'ô re rapportés. Généralement on chausse, la
samedi suizit, les -enfants qui sont eu âge da
quiile»' le maillot, et la mère, assistée de la mar-
raine, va présenter l'enfant au prêtre au mo
ment où Fou entonne le Glona in eacetsU, ou
fait essayer à ces petits êtres leurs premiers pas
dans l'église.
Un peu de' superstition se mêle à cet usage
ainsi, a Cadenei, à Lourniain et dans quelques
autres communes de Vauclsse, les femmes ont
Va coutume, lo jour da samedi saint, d'amener
jours calants à l'église et do lus faire tourner,
au moîueut du Gloria in eœcelsis, uosolument
comme les ciojfceï, en 'les prenant par les bra-s
et sous pré:exto que cela les garantit do toutes
chutas pendant lour vie. Au préalable, on s'ex-
pose à leur tasser les bras; miis toile est la
force du préjugé, qu'on apporte des enfants do
toutes parts et que l'église retentit des cris do
douleur de ces pauvres petites créatures.
A pareil jour, à Toulon, uu moment où les
cloches fcOanont, les femmes sj précipitent dans
les rues aves lours cru '.lias, et c'sst à qui ar-
rivera lo plus vit aux t'oalaines pour les rem-
plir. Il va sans dire qu'il y a cohue et que,- par
mégarde où avec intention, bien des cruches
sont cassées mais n'importe, bien habile qui
persuaderait aux l'einmcs de Toulon quo lYuu
qui coule, des fontaines pendant la sonnerie di s
clociies n'est j.as bénise.
Nari)Oiino, 6 avril. Isidore Hérail, mar-
chand d'allumettes, a assassiné mardi dernier,
à Giiiestas, un cubarelier nommé Espaguac,
qui avait épouté sa fille. La meurtrier s'ebl en-
suite* brûlé la cen'eitc. On ignore les motifs du
crime.
Cannes, li avril. Des précautions nou-
vc It s, dit-on, auraient été prises pour prévo-
nir toulu leniciiiyo d'évasion du maréchal Ba-
zaine de l'île Suinte-Marguerite.
Saïiit-ïSfcleaae, 7 avril. Lo Souverain
Ponrife vient d'envoyer a M. le baron de San-
dra«s, préfet du département da ia Loire, les
insigne» de commandeur de l'ordre de Saint-
Grégoiro-le-Grand.
C'est devant lo 3° conseil de guerre que
va passer Agicr, qui a trempé dans Se meurtre
de M. le préfet de l'Ëspôe et qui a été, pour ce
lait, condamné à la déportation dans une cb-
ceinte fortiiiéo.
La Rochelle, S avril. M. P de Sau-
jon (Charente Majeure), remïltat au cliemin
de fer, le 2 févriefMeruier, la chasse close,
avait pris froidement son parti: il fallaitbris r
l'obstacle, il fallait supprimer Baradieu.
Telle était sa pensée unique, tandis qu'il
regagnait d'un pas rapide la porte da parc.
Quant à l'étrange rendez- vous qu'il venait
d'avoir avec Mile de Bois-Yron, Leone s'y
arrêtait à peine il prenait les prières de
la jeune femme pour une dernière tentative
inspirée par Baradieu, et l'arrivée du mar-
quis à la fin de la scène le eoofbmait de
plus en plus dans cette idée qu'on avait
voulu faire de lui la dupe d'une comédie
d'émotion. 1
Au moment où il déboucha sur la route,
un cabriolet, la capote relevée, stationnait
le long du mur du parc, et un homme enve-
loppé d'une longue redingote était occupé
à aliumer les laulernos du véhicule car,
ainsi que nous l'avons- dit, la nuit allait
bientôt tomber.
A la vue de cet homme, Leone poussa un
hum hum vigoureux.
L'homme se retourna.
C'était Chauveau.
Ah ah te voilà? dit ce dernier en re-
fermant la lanterne qu'il venait d'allumer.
Tu y as mis le temps.
Oui, répondit Leone je te conterai
cela; bien que ce nesoilfguôre intéressant':
toujours des demandes en faveur des Chaw-
telysl 1 .*• t
̃=- Et rien ie plus? interrogea Chauveau
euïieusempnt, comme s'il voulait lue dans
les yeux de Leone,
Rien de pius.
–.̃Mis' de BsU-Yron ne t'a. rien dit.
rien?
Rien autre. Aïais j'ai du moins gagné
à cette promenade un a'vanîap,
• Lequel?-
Celui de brusquer le dénouaient: je me
bais demain avec le B_tradicu.
Oh oh 1 fit CliaU veau. Tu vas me con-
ter ça en route. Morr.o.ss en voiture tt pa'r-
iûiic.
Le cabriola s'écrasa au gnïtjd troï
Quand 'Ux'iie tut raconté eu qu ï ,ue8
mots la seèiu: qui s'&uit paeit'e entre lui et
"Mon'pcf dit Chauvcau, tu as fait
un superbe lièvre à destination dev Poitiers.
Malheureusemoiit, la caisse qui te contenait
était un vrai nid à procès. Il suffisait de l'ou-
vrir pour les voir éclore, et c'est ce qu'on fit à
là gare, à l'arrivée du colis. '̃̃
1° La caisse portait une étiquette avec cette
inscription « Fruits. » Première contraven-
tion relevée par la Compagnie d'Orléans pour
fausse déclaration. Second procès -verbal
dressé par l'octroi pour défaut do déclaration.
2° le lièvre avait entre les pattes une lettre
portant l'adresse du destinataire.– Troisième
procès fait à l'expéditeur, cette fois par la
pQSte.
Enfin le ministère public le poursuivait à son
tour pour transport et. colportage de gibier en
temps prohibé.
Il y eut transaction avec l'octroi et l'admi-
nistration des postes; mais l'action publique
suivit son cours, et, M. P. ne comparaissant
pas, le tribunal correctionnel de Poitiers l'a
condamné par défaut à 50 fr, d'amende, sur le
chef do transport et de colportage en temps
prohibé. v
En fin do compte, il n'y a eu de bénéfice que
pour l'hôpital de Poitiers, au profit duquel lo
lièvre a été confisqué.
Strasbourg, 7 avril. Un décret impé-
rial, en date du 3 avril, dissout le consail mu-
nicipal de Strasbourg.
Une ordonnance du président du district
porto que lo décret qui charge M. Back, direc-
teur de la police, des fonctions de maire, en
qualité de commissaire du gouvernement, reste
ei) vigueur.
Gonséqueniment, M. Back continue à exercer
les droits et à remplir les devoirs du conseil
municipal.
Eerlin, 6 avril. II est possible que
M. Caonpbausen soit nommé vice-chancelier
de l'empire et chef responsable du gouverne-
ment allemand pendant la maladie de M. de
Bismarck.
Yokohama,! or avril.- L'hôpital de la ma-
rine française a été complètement détruit par
un violent incendie.
Le f ;u, qui a pris naissance dans le bas de la
toiture du bâtiment, s'est propagé avec une ra-
pidité extrême malgré la promptilude et l'ef-
ficacité des secours, on n'a pu préserver que
la partie inférieure de l'hôpital, qui était cons-
truite en pierres et servait do magasins; toute
la partie supérieure, avec le matériel, la lite-
rie, etc., a été la proie des flammes."
Il n'y a tu heureusement aucun accident a
déplorer. Les malades, presque tous d ailleurs
en pleine convalescnica, ont pu être évac les
sans danger et transportés à ia caserne de l'in-
fanterie de marine, aménagés à la hâta pour
les recevoir.
La garnison et la marine militaire anglaise
sont venues se join-lre à nos sold its et à nos
marins, et leur ont prêté le concours le plu j
dévoué les ageuts japonais ont déployé le
plus grand zêta. Las pompes -particulières et
publiques étaient toutes avec leur personnel sur
lô lieu du sinistre.
M. le commandant supérieur do la marine a
tenu cependant à donner a M. Plichun, élève
consul, attaché au consulat de France à Yoko-
hama, un témoignage particulier de sa gruti •
tude.
Naplos. Le doyen des diplomatea euro-
pt'eus, le prince, Pignatelli, qui mprésontuit la
royaume de Nuples uu congres devienne, vient
de mourir ici à l'ûgo de quatre- vingt-douze
ons. -<̃ >.
LE
ROMAN DE JULES SIMON
Le XIX" Siècle a commencé il y a huit
jours environ la publication d'un grand
travail historique de M. Jules Simon sur le
-4 Septembre. Nous n'avons pas à nous'oc-
cuper encore do cette
fut un de ceux dont la part « magna fuit »
dans l'escamotage du pouvoir et la violation
de tous les droits du pays, veut stulemoist
soulever un petit coin du voile' qui recouvre
le tremplin sur lequel les hommes de la Dé-
fense nationale exécutèrent leurs premiers
exercices.
Mais M. Juies Simon, prestidigitateur ha-
bile par excellence, a i'ait précéder son hiE-
toriuue d'une revu^ rétrospective ayant le
2 Décembre pour sujat.
11 paraît dans cette revue vouloir abriter
la responsabilité des aimables farceurs de
la République derrière l'ab&olutton solen-
nelle qu'obtint de la France écœurée par
la folie furieuse et la bêiise de leurs lugu-
bres devanciers de 1848 le coup d'Etat
sauveur de 1851. Il nous est dont; permis
de rectifier en passant quelques-unes de
ses assertions, ne serait-ce que pour don-
ner à nos lecteurs un ayant-goût de l'es-
orit de justice et d'impartialité qui préaidera
à son futur récit.
Et tout d'abord, en proclamant les résul-
tats du plébiscite, M. Jules Si mou affirme
que le président se déclara absous. C'est
Yè, n'en déplaise à l'esprit subtil qui nous
s donné tant de preuves de ;;a souplesse
comme tu as voulu mais tu ne t'imagines
pas, n'est-ce pas, que je vais être assez
niais pour consentir à laisser compromettre
le résultat de l'affaire pour un détail aussi
stupide qu'un duel ? R
Eh I je suis sûr de moi 1 s'écria Leone,
Personne n'est sûr. On a vu des ma-
ladroits faire des choses étonnâmes, d'a-
bord et ensuite, tu as tort do ne pas pren-
dre Baradieu au sérieux. Il pourrait parfai-
tement te tuer. Ne m'interromps pas. Or,
toi mort, ça change tout è fait la situation,
et c'est ce que je ne veux pas.
II faut bien cependant en flair avec cet
homme 1
Après, tant que tu voudras avant, ja-
mais I
Cousaient après ?
Tu es allé porter ton petit ultimatum
aux Cbantelys, n'est-ce pas ? 9
Oui. • *Y>
Tu te crois sûr du succès ?
Tout est arrêté, te dis je ce soir, au"
plus tard, j'aurai le consentement du père.
Bon 1 raison de plus pour ne pas s'ex-
poser à attraper un mauvais coup avant le
contrat. Je me charge d'arranger la chose.
Arranger lu chose et comment cela? F
Sois tranquille de la ftiçon la plus
correcte c'est moi qui recevrai les témoins
de Baradieu, s'il t'en envoie, ajouta Chau-
veau avec un singulier sourire car enfin,
j'ai une idée a moi là-degsps. Si doue ii t'en-
voie des téfnoins, je leur tiendrai ce simple
langage Mes chers messieurs, M. le comte
Leone se tiendra à la disposition de M. le
marquis de Baradieu le lendemain du ma-
riage de M.lle Branche de Çhajitelys. avec M.
je comte Leone, fit, s'ils insistent, je leur
ferai comprendre» en deux mots qua, pour
agir autrement il faudrait que le comte
Leone fût réellement aussi bête que Bara-
dieu paraît le supposer, pour jouer ainsi de
4[}i@té de vçe :r un iisa'iage superbe sur \>\i- 1
4ni*>i!'éi*K ~i ̃
~? Nous verrons, dit Leone, après avoir
réfléchi un instant.
C'i!£>t tout vu, dit Chauveau. A qidle
heure vas -tu chez les Ctiantelys? 2 1
au cours de son long ministère, une façon
d'écrire Tiiisioire qui n'emprunte paa sa
méthode aux régies de la logique.
Le texte seul de la formule plébiscitaire.
que l'écrivain cite quelques, lignes plus
haut, suffirait à lui en donner la preuve,
Voici cette formule
« Le peuple français veut le maintien de
l'autorité de Louis-Napoléon Bonaparte,. et
lui délègue les pouvoirs nécessaires pour
faire une Constitution, sur les bases pro-
posées dans sa proclamation du 2 décem
bre. »
Que signifient ces lignes peur tout es-
prit qui \eut laisser de côté les rancunes
systématiques, sinon que le prince président,
ayant accompli pour le repos du pays un
acte d'énergique autorité contre des foc-:
tieux qui conspiraient la ruine de la France,
soumettait à la nation librement réunie dans
sea comices l'examen de sa conduite et lui
demandait de prononcer s'il avait bien ou
mal agi pour l'intérêt commun.
Lo peuple français que l'on a tort de
confondre toujours pour les besoins d'une
mauvaise cause avec les quelques milliers
de turbulents, de déclassés et de coquins
que coiî'Msiit sacs peine à l'assaut du
pouvoir les ambitieux, quitte à les renier
uprès la rmissiie ou à les lâcher quand
soniii; l'heute du
de trop près, l'abîme où vos théories creu-
ses et vos fols appels à la révolte avaient
manqué de le précipiter, et, soucieux de
son repos et de sa dignité également mena-
cés par le succès de vos machinations, il
s'était jeté résolument et le cœur tranquille
dans les bras de celui qui venait de le pré-
server de la heaie cl delà mort.
Le suffrage universsl, que vous cajolez
quand vous espérer en la faiblesse, en l'ir-
résolution d'une masse gangrenée par vos
doctrines; que vous repoussez, contre lequel
vous jetez Panatlième aussitôt qu'il fait
mine de vous repousser au second plan; le
suffrage universel déclare, je n'ai pas bssoin
de redire par quel nombre, éloquent de voix,
qu'il approuvait pleinement l'acte de justice
nécessaire qui avait arraché la France aux
serres des oiseaux de proie qui déjà s'en
disputaient les lambeaux.
Le prince Louis-Napoléon fut félicité par
ce vote de son courage contre 'a démagogie
envahissante, et ehaque bulletin fut un cer-
tificat ite civisme. Il n'eut dons pas, comme
vous le diles, à se déclarer absous. La
grande voix du pays reconnaissant lui avaii
crié merci de l'avoir sauvé de vous.
M. Jules Simon a le bon esprit de ne point
imiter les historiens fantaisistes qui basent
leur argumen'aiion contre le résu;tat du plé-
biscite sur cette plaisante accusation d«
voix extorquées, escamotées, ajoutées, de
complaisances administratives, de conni-
vence du clergé et de la magistrature enfin
de tous ces racontars plus ou moins habiles
avec lesquels ies bonnes feuilles rouges
ont composé taht d'articles fulgurants. M.
Jules Simon, qui a été longtemps ministre
de la République, comprend quel discrédit
cela jetterait sur le personnel d'une admi-
nistration républicaine, si l'on supposait qu'il
eût été possible a un simple chef du pou-
voir d'enchaîner à sa volonté ambitieuse
tout un clan de fonctionnaires dont la Répu-
blique devait paraître l'idéal, puisque sans
elle ils n'eussent jamais eu le bonheur de
franchir le seuil de leur obscurité.
Mas alora on était en pleine République
et le plébiscite était dirigé contre cette aima,
parens. Il faut être logique et ne point tant
se torturer 1 "esprit pour trouver une expli-
cation qui se présente d'elle-même.
La France avait assez de cette expérience,
dont elle avait pu apprécier tous les danger».
La France a horreur des braillards et des
brouillons. Les premiers, encouragés par les
seconds, frappez-vous la poitrine, car vous
en lûtes tous, avocats rhéteurs, socialistes
professeurs, journalistes égalitaires ̃- al-
laient tenter l'assaut de la société; et le pays
descendit en lui-même, et devant l'appel da
sauveur il jeta un long cri de joie.
En voulez-vous la preuve? C'est vous-
même qui me la fournissez.
Plusieurs des départements, dites-vous,
où la résistance avait été la plus vive se si-
gnalèrent par des votes très favorables au
coup d'Etat la Drôme donna 03,799 oui
contre 10,279 non, le Gers, 61, 449 oui con-
tre 8,588 non; i'iiôrault, 60,33U oui contre
Xk'Mlnon; la Nièvre, 74,3SG oui contre
1,098 non, le Var, 0:2,824 oui contre 4,342
non.
Que trouvez-vous d'étiange dans cet acte ?
Oui, ce sont précisément les départements
où la résistance avait été la plus vive qui
saluèrent avoc le plus (t'enthousiasme le ré-
gime réparateur. Cela devait être. Débairas-
sés par le coup hardi du président de cette
tourbe dangereuse véritab'e é :ume dos
Mais tout de suite, répondit le jeune
homme.
Tu pourrais garder la voiture, fltChau-
veau, et j'attendrais ici ton retour.
En achevant ces mots, l'homme d'affaires
arrêta le cheval."
On était arrive devant la porte de la mai-
son de Chàùveou^ c .̃
Au momont où l'homme d'affaires mettait
pied à terre, la porte s'ouvrit et la servante
parut, attirée probablement par, le bruit.
Monsieur, dit-elle. =
• Q l'y a-t-il? fit Chauveau avec iriquié-
tuJe..
̃ La servante se pencha à son oreille et lui
dil quelques mois a voix basse.
Chauveau tressaillit.
C'est bien, dit-il en congédiant la
femsie du geste.
Et revenant à Leone, qui était demeuré
dans le cabriolet
Descends, ajouta t-il. J'ai chez moi
une, visite qui se rattache sans doute ù l'af-
faire";
Uce visite? •; '^àrft!
~Ui.. "ÍiÓ.Wi,;¡.j, a
Oui..
Les deux hommes encrèrent. Chauvohu se
disposait à inviter Leone à attendre dans le
salon où nous avons vu se passer déjà plu-
sieurs scènes de ce récit. Il n'en eut pas le
temps, car la porte s'ouvrit aussitôt et Mme
de Montdésert parut sur le seuil.
Mme deMontdé?.ert, les yeux ardents, la
lèvre frémissante de colère, le sourcil
froncé frémissante de ct>lèri' le BOIU'tilj
Ah! vous voilà! s'éeria-t-elte, vous
voiià tous les deux Savea-vous ce qui ne
passe, tandis que vous perdez votre temps
à vous promener aux environs de Nevers V
Que se passe-t-il? interrogea, Chau-
veau avec cramie.
Vous n'êtes pas allé à CàcmSe^ys? "1
Non mais L,eo?ie q$e voiei doiî y re-
touqK'r taui A î'h.riirç.
`~lt i l'
0-ti, saivont co quia été convenu avec
M. ûe 'Susntely
Ei Mlle do Chantelys? est-ce aussi cc^tv
veuti avec die? ly, Mme de Mouilé^sîî ayee
une colère 60U!4
v swS
x .i".i~y,`~CY;SH~
mauvaises heures qui roule ses flots au jour
quand ses doctrines malsaines ont préparé
un lit à son torrent dévastateur, ces dépar-
tements poussèrent un hourrah de délivrance
en voyant réduits à néant les efforts des
malandrins.
Voilà toute la vérité, et je a'ajoi; tarai
qu'un mot La France fut heureuse et pros-
père dix-huit années durant. J'attends avec
impatience le bilan des bienfaits de votre
attentat de Septembre.
Chatillon.
REVUS DU JOUR
_~·
Le correspondant parisien de l'Italie ap-
précie avvcune profonde justesse les évé-
nements de ces derniers jours. Ses lettres
témoignent d'un jugement exercé, et ses
observations sur nos mœurs parlementai-
res sont frappées au coin d'un esprit versé
dans la connaissance des hommes politi-
ques de notre pays.
J'extrais de sa dernière lettre cette défi-
nition très sensée de la situation faite au
gouvernement par Ie3 ambitions monarchi-
ques a*w
J'ai trouvé, en 'rentrant à Paris, lo monda
politique en complet désarroi, L'Assemblée a
pris ses vacances au milieu
s'il n'y aurait pas prudence a elle de rester, et
le gouvernement l'a vu [ ai tir en se disant que,
peut-être, vaudrait-il mioux pour lui la retenir.
Pourquoi ces hésitations ? C'est qu'il se dit tout
haulquo, durant !e3 vacances d'avril, lesaven-
tures un la fin de l'an dernier vont se renouve-
ler il y aura les Voyages do Frohsdorf, le ro-
mande si. Chesuotoiijf, les promesses de M. de
Cliambord, suivies, celte fois, d'une réalisation.
Il y aura aussi, dit-on? une tentative sérieuaa
de M. d'Aumalo au profit indirect do M. le cornu»
do Paris. Cela se répète tout haut. Ja n'avais
pas l'ait uh pas dans iih salon, que je ma
voyais entouré de nouvellisisb racontant les
réalisations d'argent que l'ait à Londres W.
d'Aumale, et les projets constitutionnels qu'éla-
bore patiemment a Frohsdorf le comité légiti-
miste. ̃̃ .̃̃'̃ ̃' •• •̃'̃
.•̃i|:j iiti i! •"£̃>'•: -i- !̃•̃; *i -̃ ,âi ̃̃ ̃'̃
*r (/ .,fx,,».;1.
En prévision d'éventualités qui pourraient
se produire à la rentrée des Chambres, par
suite de ce que le National appelle les
yeux doux du camp monaichiqae au centre
gauche récalcitrant, M. Udefonse Rousset
accorde sa lyre et décoche à l'Union, et à
la Gazette de Jfrafacp ce dithyrain^je iiea
.senti' fj.jr.j, fl;î;ff! ig-iî ̃fMi'Hiuma ti h s
Ca n'est pas au moment où la monarchie,
après s'être suicidée, pusse par ses dernières
convulsions en faisant éprouver au pays dos
agitations qu'il n'oubliera jamais ce n'est pas
tui moment, où l'astre de la République émerge
ciiliu a l'noruon, dans uu ciei calme et sans
nuages, quo iectntre guuctio songerait a sortir
d'uixs atiitudo qui a déjà tant eoimïbué et il
ne t'ignore pas a apaiser les esprits et u pré-
parer les voies de l'avenir. .••̃̃•̃̃
0 asire de la République, quiémergesen-
fin à l'horizon dans un ciel calrne et saus
images, laisse tomber un de tes chaud*
rayons sur le front rêveur de ton doux poète,
et verse dans non cœur enthousiaste le bau*
ma d'une conRolatio-a que la constance de
son culte et l'adoration imagée de su plume
ont bien méritée.
Et vous, contre gauche, en l'honneut de
qui coule à flots tout ce lyrisme, ne \soyea
poiiït ingrat pour voire défenseur m&pirc.
r,w ~f ..F~y'r~l~' ~,u,
Drôle de pays1, l'Espagne 1 Aujourd'hui l'on
s enir'égorge sans pitié uimarci doïnaiul'oû
s'embrasse le plus fraternellement du monde
et l'on boit à la même gourde uui triomphe
respectif de la cause qwe chacun1' défend.
Cela peut paraître étraugs, anormal; mais
cela est. Pour vous eu convaincre, lisez plu-
tôt cet extrait d'une correspondance de
l'Indépendance lelge, qui voua édifiera,
pleinement
Aujourd'hui, vers deux heures, la fusillade a
cessé sur lu droite et le centre ue l'ennemi et
des oiticiers carlistes sont venusdaiis nosliene»
demander une trêve à l'effet d'enterrer leuw
morts. La trêve étant accordée, je me suis rendu
aux avant-postes du côté de San Pedro de
Abante, pour voir ce qui allait se passai Les
carlistes sont dtscendus do leurs positions ti
se sont meiés aux soldats ^ui occupaient Mur-
lieta, village pris py nos trqupes dans les der-
niers engagements.
La pins franche cordialité a régné aussitôt
entre ces ermomis naguère si acharnés. L'uia
reucontrait son frère ou tout autre parent- l'au-
tre, un ami ou un pays on s'abordait avec em-
pressement, on causait de la fuimllo ou des
connaissances, on se communiquait îles nou-
velles du village quant à ceux qui n'étaient r.as'
en relation de parenté, nid'aiKnié ou de voisi-
nage, ils étaient polis lés uns envers If ». autres
Quelques officiers -carlistes, la plupart' ancien»
oillciers de l'armée qui éiaieut ps^sée d-'hsï It*
camp opposé lors <âo l'insurrection des soldats
Que veux-tu dire ? demanda Chauveau
Je veux dire, s'eeriï» la jcuue Ifemma
avec un éclat temble e'est-ù- due qu iliaut
que ce «oit moi qui vwus apprenne ce qui
se passe a Ghantelys, à vous, que je croyais
cependant intéressés p'ûs que moi à vous ca
inquiéter.
Mais expliquez-vous fit Leone sur-
pris a son tour.
M Mlle de Chantelyij a disparu, répliqua
Mme de Montdésert,
Disparu? ̃ ""ai;>
h (?Ui'- Et savez~^ô^s où elle èWâcette
heurc2-,F~n;
Parlez 1
Elle est au château de BaradipÏÏ
Saule?
Saule. avec lui, clieâi lui U s'écria
Mme de Montdésert en se meurtrissant les
mains avec ses ongles. Elle a lui, et elle est
alloa cherchai- un refuge chez votre ennemi
lu es sure de cela ? fit Chauveau aprèa
ua court silence. «**c*
poîtt îéXSr* llaqssa kp 4paiiie8
.pour tome réponse, cp~tea
Cela «c change rien, hasarda Leone.
La ^eunc femme le toisa d'uu regard hau-
taiu,
Ah! vous croyez ceia, vous? s'éerfeï-
t-cllé~
El ta preuve, reprit Leone du 'tKemo*
ton frcia c est que je vais à Ghautel'.s
mme de Montdésert lui saisit le bras •
Vous êtes rësoiu, n'est-% pas ?" dit
elle d une voix tremblante. y?jas ne Mhi^
rez pas? voua ne reculerez pas?.. S'ils
refusent, voaa les écraserej', tous ? `t
• Cojapiez sur moi, dît Leone. Et quant
a Uas'adieu.
Mme de Mondésert le fixa du regard •
VA~ ^?hll-Ja. dit-elle d'une voix aourde. je
voas détends d y toar.üer, et c'est moi que
ca:la rr ~~r~àe 1 A!!ea f.
tèrenïïeulv8- Gîiauveau et sa «de res-
tètent S8Uü4
~i~lH~ Î~Gr,HE et ~t)C3ai~ ti,~0.
[La, tmitê à dmfiw.\
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.37%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 61.37%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"The Romanic review : a quarterly journal devoted to research, the publications of texts and documents, critical discussions, notes, news and comment, in the field of the romance languages and literatures / edited by Henry Alfred Todd and Raymond Weeks /ark:/12148/bpt6k119586.highres Bibliothèque de l'École des Chartes /ark:/12148/bpt6k12501c.highresCommun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "BnPlCo00"
- Auteurs similaires Pène Henri de Pène Henri de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Pène Henri de" or dc.contributor adj "Pène Henri de")Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis" or dc.contributor adj "Tarbé des Sablons Edmond Joseph Louis") Meyer Arthur Meyer Arthur /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Meyer Arthur" or dc.contributor adj "Meyer Arthur")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k521215m/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k521215m/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k521215m/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k521215m/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k521215m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k521215m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k521215m/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest