Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-04-08
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 avril 1874 08 avril 1874
Description : 1874/04/08 (Numéro 2003). 1874/04/08 (Numéro 2003).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5212147
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE 6AOLMÊ
~aM toute son horreur et avec toute sa dé-
solation pêlc-mète les combattants des deux
armées sont tombés dans ce formidable
ëgorgement ce chemin de fer, que les hom-
mes ont lentement construit en temps de
paix, a été dévasté en un instant par lea
fureurs déchaînées; en une seconde, le
boulet brutal a eu raison du travail pro-
gressif de plusieurs siècles. Le ciel gris de
l'hiver, chargé de neiges, s'étend comme
un drap mortuaire sur le champ de carnage
cela serre le cœur et remplit l'âme d'un in-
surmontable dégoût de ces tueries organi-
sées qu'on appelle du nom poétique de la
guerre.
Après 2?e~M~'M ca~M~M, on pou-
vait croire que M. de Neuvilte avait dit son
dernier mot il n'en est rien son tableau
du Salon de 1874 est tout aussi émouvant,
et son succès sera pour le moins aussi con-
sidérable. Eh bien i tant mieux car ce
jeune homme si courageux mérite très cer-
tainement et à tous égards la faveur qui dé-
sormais s'attache à son nom.
ALBERT WOLFF.
Chronique militaire
L'OUVRAGE DE M. DE MOLTKE
L'ouvrage du grand état-major prussien
apporte de nouveaux et précieux éciaircis-
sements sur l'affaire si discutée de la di-
vision de ça valerie du générât de Forton, qui
a, la première, rencontre !es Prussiens sur
}e célèbre plateau de Rezonvîlls. La plupart
des militaires de t'armée de Metz expri-
maient la conviction que cette division n'a-
vait pas bien recoanut'ennemi dans la jour-
née du 18 août et s'était laissé surprendre
le 16, par les escadrons de M. deRheinbaben,
le plus renommé des généraux de cavalerie
prussiens, qui commandait Nne division de
neuf régiments.
Le bruit d'une surprise était si accrédité
dans t'armée de Metz que, le 9 septembre
4870, plus de trois semaines après la ba-
taille de RezonvUie, le générai de Forton
crut devoir adresser à son chef d'alors, le
général Desvaux, un long rapport que le
maréchal Bazaine a reproduit, à la page
;278 et suivantes de son ouvrage intitulé
Z'J.~e j~M. Je tiens d'autant plus à
éclaircir la question, qu'à la un de 187t,
après avoir passé plusieurs jours sur les
champs de bataille des environs de Metz,
consulté les principaux ouvrages français
et allemands alors parus, interrogé les ha-
bitants et aussi des officiers de la division
de Forton, j'ai publié le récit des batailles
gigantesques livrées sous Metz, récit que
l'on a pu lire dans )!e Cprocès Bazaine. En général, mes renseigne-
ments étaient si précis, qu'après deux an-
nées je n'ai eu à faire subir à mon texte
primKif que des modifications insigni-
ûap.tes.
Un des officiers d'état major de ia divi-
sion de Forton me ut au sujet de mon récit
de l'affaire de Hezqnvillc plusieurs observa-
tions dont je pris bonne note, en l'assu-
rant que j'étais tout disposé à modifier au
besoin ma première version. Comme il ne
s'agit que d'opérations militaires et queja-
mats la bravoure et la loyauté du général
de Forton n'ont été en question, je vais ci-
ter Successivement le rapport de celui-ci et
les passages de la relation officielle de M.
de MoltkQ qui se rapportent à ce sujet, sans
crainte ~e soulever des polémiques irritan-
tes.
'Voici c~t qu'on lit dans le rapport Forton
Peu do temps après (le 15 au matin), ma re-
connaissance me rejoignait et me rendait
compte qu'eue avait traverse le village de
Puxieux, où elte avait rencontré plusieurs esca-
drons de cuirassiers et de uhlans, appuyés par
de l'artiHorio que le village avait été évacué à
son aprroche, e~-qu'apres l'avoir dépassé, elle
avait trouvé les .bois, en avant, occupés par de
l'artiHerie et une infanterie assez nombreuse.
Je pus me convaincre bientôt moi-même de
~'exactitude de ces renseignements.
Or, dans mon récit, j'affirmais que la re-
connaissance s'était trompée que les têtes
de colonnes des 3° et 10° corps prussiens
n'avaient pas, le 16 au soir, dépassé No-
véant et Thiaucourt que par suite je main-
tenais que la reconnaissance avait été mal
faite et que personne n'avait aperçu le
moindre fantassin. Les relations allemandes
étaient trop positives à cet égard pour me
laisser ie moindre doute (1). L'ouvrage de
(t) Edition ediemunde en vente chez Baër, 2,
rue du Qu~trc-Septembre.
FEUILLETON DU C~MO~-N" 17. (1)
< 8 AVRIL 1874.
<Ï.A MAISON
'BB
LARUEZACHARtE
BMMJème peurMe
` t ç
xït
LE SECRET DE M~ DE BOIS-YRON
.Baradieu demeura un instant comme
foudroyé.
–Votre Mst répcta-t-i! avec une sorte
d'effroi.
Oui, mon nts murmura Mlle de Bois-
Yron d'une voix éteinte.
Mais c'est impossible! poursuivit Bara-
dieu vous ne savez pas qui est cet homme?
<~n ne vous a pas dit que c'est lui qui dirige,
de concert avec un autre misérable, cette
infâme entreprise contre i honneur et ià
fortune des Chantelys ?
Ayez pitié de moi répondit Mite de
Bois-Yran en joignant les mains.
Baradieu eut un geste violent.
Ah c'est à égarer la raison ) reprit-it
d'une voix sombre. Voyons, Diane, reve-
nez à vous. Ce n'est pas du comte Leone
qu'it s'agit, n'est-ce pas? ce n'est pas de
cet aventurier qui est aux mains de Pascal
Chauveau, lequel en a fait l'instrument dù-
(1) Reproduction autorisée pour tous ies jont-
Mut ayant un tMnM f~ec ta Société des geM
teI
l'état-major de Berlin contredit formelle-
m€nt le rapport de ta reconnaissance faite
par la brigade de dragons. Page 526 et sui-
vantes dH cinquième fascicule, il est dit
que les troupes allemandes se composaient t
d'abord de six, puis de onze escadrons
des 10' il" et 17~ régiments de hussards de
la brigade de Redern, soutenus plus tard
par le 4" cuirassiers de la brigade de Barby.
Deux escadrons du 17" de hussards, com-
mandés par le capitaine de Baerst firent
prisonniers neuf dragons français à l'est jde
RezonvIUe, et se replièrent ensuite surCham-
bley en passant par Vionville et Troaviilë.
Un fourrage fut même exécuté dans ces deux
loeatités.
Nulle part i! n'est question d'infanterie,
et la carte d'ensemb indiquant très exac-
tement la position des corps allemands, le
45 au soir, porte )a 19' division du 10° corps
à Thiaucourt, à 18 kilomètres de Mars-la-
Tour, et le corps à Pagny et à Novéant,
surtosbordsdelaMoselte.
On voit que tout ceta n'est pas bien grave,
et que, ainsi que je l'ai dit à i'otncicr d'é-
tat-major de M. de Forton, il est fort possi-
ble que l'on ait pris pour des fantassins
quelques escadrons de'hussards combattant
a pied sur la lisière d'un bois et faisant le
coup de feu avec leur carabine à aiguille.
Mais, en ce qui concerne la prétendue sur-
prise du 16 août en avant de Rezonvitle, la
contradiction entre les rapports français et
allemand est plus sérieuse. La mcUteure
manière de faire le jour sur cet épisode
étant de mettre sous les yeux du pubMo les
deux versions, je donnerai très prochaine-
ment les passages qui s'y rapportent.
<
Le dixième volume du ./oM~<~ wn~~M'e
o//?e~, édition refondue et mise à jour par
décision du ministre, v librairie Dumaine. Ce volume comprend les
années 1863 et 1864 on y trouve le fameux
règlement du 13 octobre 1863 sur le ser-
vice des places, oont certains articles ont
été appliqués avec tant de sévérité aux com-
mandants de nos places fortes.
La mcme librairie vient également de
faire parettre une septième caition de 1'
~e~a ~d'être signalé. On sait que ce petit livre
portatif est de la plus grande utilité pour
les officiers de toutes armes; du reste, j'en
reparlerai.
À. WACHTER.
Informations générales.
Moulins, !) avril. Un double crime vient
d'épouvanter notre population.
Avant-hier matin, vers tes huit heures, !o
nommé Caillot (Josoph-Hippotyte), journaticr,
âgé de quarante-trois ans, originaire de Grotio-
bto, fixé a Moulins depuis doux ans et habitant
la maison n° 23 de la rue des Pécheurs, a
frappé de deux coups do hachette sa femme,
Etisa Dunand, âgée do quarante et un ans. La
malheureuse, atteinte à la tête, est morte daos
la matinée.
Aprôs avoir frappé sa femme, io meurtrier
descendit dans la rue. Sur le seuii de la porte,
il aperçut sa belle-sœur qui achetait du lait,
remania au premier étage et attendit sur l'esca-
lier.
Quelques instants après, Caillot commettait
un second crime sa beiie-sœur, frappée de
deux coups de hache comme la première vic-
time, tomoait, le crâne ouvert, sur l'escalier qui
conduit a la mansarde.
La petite flile du meurtrier, une enfant de
huit ans, courait implorer le secours des voi-
sins, pendant que Caillot prenait la fuite.
Mme.CaiUot laisse trois enfants en bas âge..
L'état de la seconde victime ne laisse aucun
espoir.
~fw~re A<«fe. L'auteur de ce double ¡
crime a été arrête, dans l'après-midi, à Aubi-
gny, village situé à 18 kilomètres do Moulins, I
près de Viileneuvo.
La seconde victime a été transportÉo à l'hô
pital. Les trois enfants de Mme Caillot, dont un
est âge do trois mois peine, ont été charitable-
ment recueiUis.
Sa.iBt-'3rlenc, 5 avril. Un fait sans pr~- ~I
ccdent peut être vient do se produire à Les-
cout, canton de Jugon (Côtos-du-Nord). I.
Dernièrement, un tuttivatour de ce pays.t,
après une longue conversation avec un veut
désirant se remarier, paraît- a conclu un mar-
ché par lequel il cédait audit vpuf sa femme, ta
moitié do ses enfants et de son mobilier, le tout
moyennant 1,500 fr..
Le vendeur et l'acheteur contractaient très
sérieusement, nous assure t-on. Cependant des
discussions s'élevèrent sur la question dapro-
priété de la f.;mmo par le nMri.
cite de ses volontés, le complice de ses in-
famies ?.
–Richard! 1
–Répondez.
C'est mon fils je le sais. j'en suis
certaine).
Baradieu passa les deux mains sur son
front.
Ecoutez, Diane, poursuivit-il. je ne
vous parle pas du comte Leone. je vous
parle de Chauveau. Savez vous ce que
c'est que cet homme ? Non, n'est-il pas
vrai? Eh bien, je vous le dirai, moi: c'est
le crime même. c'est la honte.cet homme
est sur la route du bagne.Songez-y donc t.
et celui que vous appelez votre fils ne peut
être le compagnon d un pareil misérable.
Diane ne répondit pas. Baradieu pour-
suivit.
Malgré lui, la situation le saisissait com-
plètement, son esprit terrifié plongeai en
frémissant dans les ténèbres redoutables
dupasse.
Et puis. continua-t-ii, s'il était vrai.
s'il était possible que cet aventurier eût le
droit de vous appeler sa mère. d'ou vieat
que jusqu'à ce jour il s'est tena à l'écart,
que vous n'avez pas eu le soupçon de son
existence?– Ouétait-il?.quei'aisait-ii?.
ou plutôt. mon Dieu t. attendez donc t.
il me semble que je vais deviner.
Quoi ? achevez supplia Diane, en
proie à une émotion poignante. =
–Maisceiils? 2
–Ehbien! 1
N'est-ce pas plutôt son père. qui, dans
un intérêt facile à comprendre, est venu
vous dévoiler un secret?.
Mile de Boson regard se suspendit aHbié au regard de
Baradieu.
–Que voulez-vous dire? balbutia-t-elle
éperdue.
Je sais tout.
–Vous! 1
Et l'arrivée de Montdésert dans !c
pays explique peut être comment vous sa-
vez a cette heure ce qu'on vous avait lais-
sé ignorer jusqu'à présent.
Diane étouOa un sanglot et glissa lente-
ment sur ses genoux.
0 honte t. ô désespoir ). murmura-t-
clle.
Et la pauvre femme se cacha la tôtc dans
les mains, en poussant un gémissement.
Enfin le vendeur, presse de palper la somma
convenue, mit dehors d'abord une partie de son
mobilier. Vint le tour de la femme. r
Celle-ci se récria naturellement contre un
pareil traité. Dans son indignation, elle s'em-
pressa d'aller se plaindre à M. le maire de la
commune, qui vraiment eut quoique pethe à en
croire fes oreilles. Il fallut bien se rendre de-
vant la reatito, pourtant; l'honorable magistrat
municipal fit comprendre à cet étrange mari
tout ce qu'il y avai) d'immoral. de honteux, de
bassement cupide dans une telle transaction, et
réussit, non sans queique peine, à réconcilier
les deux époux, ta femme ayant bien voulu
pardonner. Cette aventure fait grand bruit dans
le canton de Jugon.
Strasbenrg, 6 avril. Un journal alle-
mand de notre ville, ayant publié une carica-
ture de M. Thiors, a été saisi par les autorités
prussiennes. Le gouvernement a fait poursui-
vre l'auteur du dessin et l'imprimeur du jour-
nal.
Francfort, 6 avril. La (?i!M~ <~
F~a~c/of~ annonce de Berlin que des soupçons
sérieux se sont élevés sur les causes de la mort
do M. de Batan, ministre aUomand à Bruxelles,
et quola justice allemande a ordonné hier l'exhu
mation du cadavre pour )o soumettre à l'au-
topsie.
Bruxelles, S avril. M. Jules Favre fait
en ce moment en Belgique des conférences
sur des sujets politiques ou sociaux. A Liège, il
a pris pour sujet les devoirs internationaux et
l'att l'histoire des relations internationales. A
Bruxelles, M. Jules Favro a parié du rôle de la
femme dans les démocraties modernes. Cette
dernière conférence a été reproduite par le
Nord do Bruxelles.
M. Jutes Favre n'est pas le sou) qui fasse en
ce moment des conférences à l'étranger. M. Le-
gouve s'est fait entendre, lui aussi, en Hol-
tande, à Amsterdam, à Rotterdam, à Loyde. Il
n'a pas parlé poétique:
La. Haye, S avril. L'ex-père Hyacinthe
est attendu en HoHande, où il donnera des
conférences à Leyde, Utrecht et Amsterdam.
New-York, 2 avril. Les compagnies
d'assurances sur la vie du Kansas imposent
comme devoir strict à tous ceux qui se font as-
surer do s'abstenir absolument de toute con-
versation sur la politique. Elles affirment que
toute personne qui s'aventure sur ce terrain
n'est pas sûra de sa vio cinq minutes après.
Londres, H avril. Sir Francis Petit Smith,
que les Anglais regardent comme l'inventeur
du modo do propulsion des navires au moyen de
l'hé'ice, vient de mourir à South-Kensington.
C'est en 1836 qu'il prit un brevet cour une héli-
ce, qu'il appliqua à un petit navira du port de
dix tonneaux. Deux ans après, il construisit le
bateau à hélice F~c~m~, qui obtint un vé-
ritable succès. A la nn de i8t)9. son invention
se trouvait appliquée à 570 navires do toutes
c)a; rine marchande.
En récompense de ses services, sir Francis
ava obtenu de la reine Victoria le titre do
chevalier avec pension de 5,000 francs; en 1857,
dans un banquet qui lui fut offert,)) dHt accep-
ter un service d'argenterie d'une valeur do
70 000 francs, a'quis par voie do souscription
pubtiquo. A la fin de sa vie, sir Francis Petit
et ut curateur du mus;e do Kondogton.
Notons qu'en Franco nous attribuons )a dé-
couverte des propriétés de l'hélice comme mé-
canisme de propulsion à Charles Dallcry, qui
s'en occupa des 1803, puis a Frédéric Sauvage
qui mourut pauvre et ruiné en i8S*?t v
On a commencé au château da Windsor,
tes préparatifs pour la réception do l'empereur
do Russie, dont la visite est attendue, comme
on sait, dans le commencement du moi< de
mai. Les appartements réservés & Sa Majesté
sont ceux qui forment la partie nord du châ-
teau.
Le séjour du tzar dot être d'une semaine.
Ce voyage est considéré, dans le monde di-
plomatique comme le complément do~Sntro-
vucs do Berlin, do Vienne et de Saint-Péters-
bourg. C'est à ce point de vue que l'entrevue do
l'empereur Alexandre et de la rtino Victoria de-
viendra décisive en ce qui concerne les grandes
questions qui agitent aujourd'hui l'Europe et
l'Asie.
Bulletin politique
La politique a presque chôme hier. En con-
s'~quFnce. peu de nouveiïes intéressantes. pea
de faits dignes d'attirer i'attentioo. M.ThieM
iui-mêmr, en dépit de son immense popula-
rité, qui s'étend jusqu'au dp~ des confins du
monde connu, n'a pas reçu la plus petite
adresse avec ou sans le réglementaire ca-
deau. I) n'est pas jusqu'à la guerre civile
cspagnotc qui n'ait participé à cette grande
trêve du repos pascal et n'ait fait taire pen-
Tant qu'il s'était agi de son enfant, tant
qu'il ne s'était agi que de défendre la vie de
son fUs, au prix même d'un aveu qui la
perdait, eite avait soutenu le regard de Ba-
radieu la mère n'avait pas rougi. Mais a
l'évocation du père, c'est-ù-diro de t'ayant,
la femme se sentait tout à coup envahie
par la honte, écrasée sous le poids du re-
mords.
Baradicu, le sourcil froncé, les tcvres
frémissantes, contempla un instant cette
grande douleur sans prononcer une parotc;
puis, soulevant doucement la jeune femme:
Retevez-vous, Diane, dit-ii d'un ton
plus doux: votre ptace n'est pas ià.Rete-
vez-veus.
H conduisit MUe de Bois-Yron à un fauteuil
et demeura debout devant eiie.
Pauvre femme i. ajouta-t-il en lai ser-
rant les mains.
Diane leva vers lui ses yeux baignes de
larmes.
Ainsi, dit-eUe avec une émotion pro-
fonde, vous connaissiez ma honte, vous sa-
viez tout et pendant tant d'années vous avez
gardé ce secret au fond de votre cœur, vous
n'avez cesse de m'entourer de votre affec-
tion généreuse, vous avez été pour moi l'ami
le plus respectueux, ie plus dévoué, pius
qu'un ami, un frcre
Oui, Diane, répondit Baradieu d'une
voix grave, et c'était mon devoir car vous
êtes seule au monde. car vous étiez pres-
que uneenfantencore. iorsquevotrépêre.
MUe de Bois-Yron sentit ace souvenir un
frisson g!acé courir sur sa chair.
Mon père ? répéta-t-eiie avec une'ex-
pression de terreur superstitieuse.
Je savais tout, Diane, répliqua simple-
ment Baradieu, et j'avais fait le serment de
vous entourer de protection et d'amour fra-
ternel, -jusqu'au jour où jo pourrais vous
venger.
Il y eut quelques secondes de silence.
Mlle de Bois-Yron avait peine à compri-
mer sa poitrine près d'éclater, et eite n'osait
ni parler ni lever les yeux.
Ennn elle fit un effort vicient
Vous êtes ie ptus nobi~ et ie ptus
grand cœur qui existe, dit-eOc avec un é'att
d'admiration nuï~c; mais je vous en prie,
ne parlons pas de vengeance, H'charit t..
J'ai tant besoin mot-mene de miséricorde
et de pardon! 1
dant vingt- quatre* heures les feux de son ar-
ÛMcric, &nn de permettre aux égorgeurs des
deux camps d'aller implorer du ciet de nou-
velles forces pour mener à bien cette gi-
gantesque lotte d'extermination. Mon Dieu! 1
oui, on est ainsi sous ce beau ciet atphOR-
sistes ou républicains, carlistes ou intran-
sigeants, on est avant tout catholique, et,
quitte à rattraper te lendemain le temps
perdu et à mettre deux balles dans sa cara-
bine ou dans son tromblon, on tient à eété-
brer la fôte tranquillement et à louer Dieu
en buvant frah a l'anéantissement de ses
ennemis.
Aussi les dépêches des agences diver-
ses et les télégrammes particutters sont-ils
muets sur les événements d'hier, par
cette excellente raispa que Je viens d'indi-
quer qu'il ne s'est rien, mais là absolument
rien passé.
En revanche, tes correspondances nous
racontent avec force détails, dont l'authen-
ticité n'est point article de foi, tes grandes
victoires dcSerrano ou les triomphes tou-
jours croissants de l'invincible don Carlos.
Dans ce chasse-croisé de nouvelles victo-
rieuses, je n'ai point à rechercher la vérité
et j'en suis fort aise car, à parler franc, je
crois que celui-là serait bien habile qui
pourrait connaître le mot réel de la situa-
tion.
A mes yeux elle se résume entièrement
en ceci, que la lutte qui se poursuit de l'au-
tre côté des Pyrénées est une lutte à mort
entre deux formes de gouvernements tout
aussi antipathiques à ia nation espagnole
l'une que l'autre que (et entre-Jéehirement,
en se prolongeant.un certain temps encora,
sert les intérêts d'un régime qui se tient
prademmnent à l'écart et attend son ~~M~MC~ de l'agonie des partis.
Une correspondance du 2t/b~, assez im-
partiale du reste, nous apporte un curieux
recseignement: c'est l'état détaillé des for-
ces respectives des deux belligérants.
Voici ces évaluations, auxquelles nous n'at-
tachons qu'une importance relative, car évi-
demment ces chiffres doivent avoir été sin-
gulièrement mbdinés par les derniers évé-
nements :`
L'armée carliste sous tes murs do Bilbao et
en Biscaye comprend:
12 bataittons biscayena, 8 navarrais, 6 gui-
puzcoains, 6 alavais, 6 aragonaiset6castittanf,
ptus 2 batatttona mixtes, dont 1 composé entiè-
rement do Catatans. Totat 46 bataittom, avec
la division cantabre dégénérât Navaretto, forte
do 3,500 hommes, soit environ 40,000 fantas-
sins.
Il reste do plus encore en Navarre 4 batail-
tons navarrais et trois mixtes (composés de
conscrits et de déserteurs républicains), soit
5,600 hommes; ea Guipuzcoa it reste 2,500
hommes la cavalerie, forte do 6 escadrons de
200 chevaux, ce qui fait 1,200 cavaliers com-
mandés par to cotonet Pérutt, qui se tient à Sal-
vatiorra pour observer la garnison de Vittoria.
L'a.rtiLfric carliste est forte do 30 pièces do
siège et de, 0 pièces de campagne ta garde
royato a 1,000 hommes ce qui donne un total
général, pour les trois provinces basques et la
Navarre, de U0,000 hommes, 1,400 chevaux
et 75 pièces d'artitierie.
Du côté do Sorrano, tes forces se décompo-
sent comme suit
Arm~o du Nord; en défalquant tes pertes fai-
tes entre le 25 et to 29, 33,000 hommes et 63
canons; la garnison de Vtttoria, 1,800 hom-
mes coUe de Bithao, 4,000 hommes et 60 ca-
nons San Sébastian, 600 hommes et 30 canons;
Pampeiune, 1,500; Tudela et Logreno, 1,800
hommes ce qui donne un total de 45.000 hom-
mes et 146 canons.
Si tes radicaux espagnols deaarment
pour la grMde fête cathotique, ceux de
France sont loin de suivre cet exemple. Ce}
serait laisser perdre à ta polémique un
temps précieux.Us entreprennent au coh-
)ratre une nouvelle campagne et cette fois,
il faut bien te reconnaitre, leur thème est
tout à fait inédit. Cota s'appelle la dissolu-
tion et a pour sous-titre proclamation
immédiate de la Mpub!ique. C'est te fort
ténor de t'orchestre montagnard, la Répu-
M~«e /)'e~cner le Ja. Attendons-nous demain à un joli
charivari.
L'exorde de cette grande manifestation
vaut toutes les calembredaines que nous
entendons débiter depuis ptus de trois ans
par tes pontifes jeunes ou vieux de la dé-
mocratie. C'est sotennet comme un début de
discours de t'honorabteM.Chatipmet Lacour à
t'Assemblée et sonore comme une des vides
péroraisons auxquelles te non moins hono-
rable M. Gambetta nous a habitués
Que demande la France? ta dissoiutionde
t'Assombtée, le maintien du suffrage uBivor-
set, d'établissement définitif de la JMpubiiquo.
Vous vous) protesta Baradisu, pau-
vra âme incapable de compreadre le ma).
de soupçonner les infamies de ce monde ? q
Ah n'essayez pas de m'arrêter, Diane t
D'auteurs ce n'est pas de Montdésert qu'il
s'agit ici je le retrouverai a son heure.
il s'agit de votre enfant.
–Mon Dieu 1.
Ne l'oubliez pas, Diane ) cet enfant esjt
à la veille de porter te déshonneur et ta
ruine dans une famille que je vénère, qui,
à juste titre, est l'objet du respect et do 1~
considération do tous. Demain peut-être
Blanche de Chantctys, que j'aime, sera de-
venue sa femme. et vous vouiez que je
laisse s'accomplir une pareille infamie?
Mlle de Bois-Yron se leva sur ces derniers
mots.
–Non! non! s'écrta-t-eHe. ce mal-
heur n'arrivera pas. c'est impossible. j~
l'empêcherai.
Comment ?
Jenesaisencore. mais croyez-moi.
croyez une mère quand cHe parle de son
enfant!Voyons.je l'ai à peine vu.moi.
nous avons échange quelques paroles ba-
naies, et c'a été tout i Mais il reviendra, je
ie reverrai. et alors tenez j ai un
moyen.
–Vous?
–Un moyen sûr.
–Lequel? '1
Je iui dirai que je suis sa mère 1. et
vous verrez, Richard, vous verrez ce que
j'obtiendrai de lui avec ce seul mot t
Vous croyez?
Et pourquoi douterais-je da pauvre en-
fant Richard, il ne faut pas être trop sé-
vère non ptus: ii a ët~ eievë par des misë-
rabtes. c'est vrai. l'éducation qu'il a re-
çue a été mauvaise, nétiigée. Ah t j'ai été
bien coupable en t'abandonnant à d'autres
mains j'aurais dû tout braver plutôt te
garder près de met. Mon Dieu 1 j'ai été
cruelle. et voilà pourquoi je suis punie à
c~ttc heure. Ce n'est donc pas à lui qu'il
taat en vouioir, veus comprenez t. ~ui, il
reviendra; mcme dans le cœur de l'enfant
le fflus gangrené, il y a toujours un coin où
la votx d'une mère est assurée de trouver
un écho t.
Baradieu avait écouté avec attendrisse-
ment les parûtes que venait de prononcer la
Il est vrai ce sont Man là tes voeux du pays.
Est-ce la première fois qu'il les exprime? Non:
c'est la quatorzième fois depuis trois ans. Ja-
mais volonté n'a été ptus nettement accusée,
ptus patiemment nourrie, plua obstinément af-
tirmeo à chaque occasion favorable qui s'est
présentée de le faire. Et l'on voudrait persister à
méconnaître les désirs et les arrêts de la na-
tion Cc)a est impossible, à moins de vouloir
ta désordre, ta lutte, le précipice, lo chaos.
Ce que demande par-dessus tout la nation,
et la T~MM~e /<ïMt:eMe l'ignore moins
que tout autre, c'est d'avoir à sa icte un
gouvernement assez fort pour la protéger
"contra les coups de main des factieux, en
lui assurant le repos dont trois années d'a-
gitation démagogique lui ont fait perdre
Fhabitude. Ce gouvernement, ce n'est pas
sous l'égide d'une turme républicaine qu'elle
pourra jamais le rencontrer. La France a
trop faitl'expériencede ces sauvetages. La
première République a menace un instant
de la faire sombrer dans les nota de sang
de la Terreur la seconde, par l'imbécillité,
failiit la conduire à la îotle furieuse !a
dërnicre voulait l'ensevelir sous la honte.
Le pays le sait et ne veut plus de bienfai-
teurs car derrière les républicains veHIcnt
les radicaux, et des radicaux aux purs
n'y a que la distance de M. Gambetta à
Fdix Pyat et le débordement arrive vite.
<, CHATtLLON.
REVUE DU JOUR
La .P lyonnaise d'intéressantes observations
Bien que )a succession de M. Ranc ne soit
pas encore ouverte, iea radicaux lyonnais se
préparent déjà à ia recueiiiir. Les comités élec-
toraux des diH'ërcnts quartiers ne sont jMS en-
core parvenue ii s'entendre sur ie chou d'un
candidat unique. MM. Battue. Favier et Ras-
paii Ris ont chacun leurs parti'ans, et il ne pa-
raît pas probable que i'entonto puisse so faire
ohtrocux
Cette tdsftion, qui ~'accentue chaque jour,
inquiète vivement ieschefadu parti radicat.
Plusieurs d'entre eux so sont rendus à Lyon,
où its vont essayer do rétablir l'union et la dis-
cipline, et d'obtenir le désistement dos deux
concurrents de M. Raspaii mais on nous as
sure qu'ils'ont peu do chance do réussir et que
i'étoeuon du successeur do M. Ranc pourrait
bien être, graco à cctto division persistante,
un nouveau signe de la division qui s'est in-
troduite si violemment dans les rangs du radi-
calisme.
La~Me oublie dans sa nomenclature
une dos Qgures les ptus en vue du parti ra-
dical, le citoyen otucier de santé Durand,
dit i'annemi des docteurs. Le frère Durand
a, iui aussi, bon nombre de prosélytes ce
qui promet une de ces bataillas comme seut
le camp de la démagogie est habitué à en
ourir.
Le vainqueur sera par suite la fine neur
des purs. Avis aux candidats retardata'rca.
D'après les journaux ang;)ais, les réfugies
de ia Cofnmune français ot aticmends rési-
dant à Londres se seraient déjà mis en
quête d'argent pour les échappés de Nou-
méa. Dos circulaires auraient été adressées
aux coreligionnaires de France, sans en
excepter un certain nombre de députés.
Avons-nous besoin d'ajouter que sur la col-
lecte oa prélèverait les fonds pour un ban-
quet-monatre qui serait otïtrt à Rochctbrt,
Grousset et consorts, à icur arrivée à Lon-
dres ? Q
Au dessert, on boirait à la future sociale
et à un nouveau /?<ïw~oMMCM~ de la capi-
tale.Raturciiemeat.
Nous trouvons dans i'~MMOMM~e /fsants au sujet da la tamine qui désotc~'Inde
en ce moment. Voici d'abord quelques don-
nées générales sur ia nature du soi et sur
ies cuuses du néau
Le sol du vaste delta du Gange, qui compose
en grande partie te Bengate, n'est qu'un
moiange boueux d'où s'échappent incessam-
ment de terribles émanations paludéennes, aux-
quoitos la science a donné le nom de c~o~ra
d'hui de suivre la trace depuis le Gange jusque
la Mecque, et de la Mecque jusqu'en Europe.
Matheurouaomont, te grand ftouve qui arrose
ces contrées et les fertiuso à ses heures, les dé-
vaste, changeant de lit, inondant les plaines,
renversant tes vides et l'irrégularité des ptuies
tes expose à son tour à des famines quasi-pé-
riodiques.
Apres avoir passé en revue les famines
de 1733,1744, t752,1770 et 1792, Fauteur
malheureuse m6re. Quand elle eut uni, H
secoua la tcte avec incrédutité.
Pauvfe et chère martyre t murmura-t-il,
vous vous) vous irez supplier cet homme
et vous espérez Mais comment se trouve-
t-i! ici. ce Leone?. comment a-t-ii eu l'i-
dée?.
Je lui avais écrit.
Et vous lui avez demandé de renoncer
à ses projets? H vous a répondu non, et
vous doutez encore ? 't
Je ne l'ai pas encore appelé mon u's.
Soit t mais ce secret que vous lui avez
caché, s'it était connu du misérable qui !j9
dirige..
–Chauveau? s'écria MUede.Bois-Yron
pâtissante.
Oui, de cet homme qui a fait ou veut
faire de votre fils un complice.
Ah cela n'est pas ceia n'est pas 1
Diane 1 reprit Baradieu après un si-
tencc, nous assistons à des événements ter-
ribles. Je vous ai dit tout ce que je croyais
devorrvous dire. je n'ai plus ftu'un mot à
ajouter Aujourd'hui, vous me prenez ma
vie, car vous avez tué ma dernière espé-
rance.
Comme il prononçait ce dernier mot, on
frappa à !a porte.
Mon Dieu) murmura MUe de Bois-
Yron avec épouvante, qui donc peut venir
à Maisonseuic à cette heure ?
En effet, la nuit arrivait peu à peu et
ajoutait encore à l'impression de tristesse
de cette scène.
Nous allons le savoir, dit Baradieu,
qui aUa rcjotûmcnt à ia porte et l'ouvrit
Barroin parut sur ic seuiL
C'est Barroin poursuivit Baradieu. Le
bon serviteur était sans doute inquiet de
vous, Diane, et il venait vous chercher.
Barroin était entré. il s'inclina vers
Baradieu. r`
Pardon, monsieur !e marquis t mais
c'est vous que je viens chercher, dit-H en
regardant à droite at à gauche, comme s'H
eût cherché à découvrir à travers tes ténè-
bres de la chambre quelqu'un qu'it n'y
apercevait pas.
Moi ? tit Baradiou surpris.
Oui, monsieur ie marquis. Un de vos
~cns, sachant que vous deviez être à Bois-
Yren, vient d'arriver au château à franc
c'rier atln de vous prier d& repartir peur
BMadieu en toute hâte.
de l'article en arrive à l'époque aetUeJs.
Les parties de la région dés à présent at*'
teinte renferment vingt-cinq miUions d'ha-
bitants, et i'on craint pour d'autres con-
trées qui en comptent quatorze millions.
H résulterait de cet état de choses, dit l'Feo-
MOM~qua 2/75 0/0 de la population totale tomberaient
à ta charge da l'assistance publique pendant six
mois, et que les sacrifices & taire s'élèveraient
à la somma do SOO.OOO tiv. st.~ soit 12 millions
de francs.
Mais cotte évaluation parait insufnsanta, car
le docteur Hunter no fait reposer ses eatcuts
que sar la base de 24 millions d'habitants.
De ptus, il y a évidemment ici une part et une
très large part à faire à l'imprévu, si l'on veut
éviter tes désastres de 1866 dans 1 Crissa; et, en
admettant qu'il ne faille à chaque personne que
quarante enees de riz pour soutenir strictement
son existence,'les autorités anglaises, quand
ottes rechercheront tes quantités do riz & intro-
duiro dans les provinces menacées, feront peut-
être bien do ne pas s'en tenir aux appréciations
les plus optimistes.
La cause do ces grands désastres périodiques
est toujours la même: la trop faibto quantité de
ptuie. L'administration angtaise fait te. ptus
grands efforts pour atténuer autant qu'il estea
sa puissance de si terribles uéaax.
Les républicains de Saint-Marin l'o n
échappe belle la semaine dernièM Us ont
failli se réveiller inféodes, eux si fier de !eur
indépendance, au royaume d~ roi d'Italie.
Heuseussment l'incident n'a pas eu des sui-
tes aussi graves. Voici comment tt. Erdan
en raconte les diverses phases
Lo sous-préfet do Rimini est un homme ~ont
la place n'est guère enviable. On lui a ta6 ~n
garde do sûreté il sait, à n'en pouvoir douter,
que fauteur de ce meurtre est resté sur te ter-
ritoire de la sous-préfeaturo, caché tantôt par
l'un, tantôt ) ar l'autre de c~s braves gens, qui
croient que l'esprit de liberté, que ta notion du
Mefo c~adoace indulgence pour les homicides commis
sur des employés de la potico urbaine ou ru-
rate.
Ce Bous-préfet cherchait son coupable depuis
plusieurs moi:; on l'avait vu on altait le saisir
it disparait, il s'évanouit. Où est-if? Une mai-
son do Saint-Marin est désignée au sous-préfet,
qui entoure la petite répnbhque d'un très léger
cordon do gendarmes. On prétend même que.
sans aucun insigne, dans un strict tMCo~ft~o, il
s'est transporté tait do rochers qu'on appelle le mont Titan
pour àttivcr te concours qu~i! avait demandé
aux capitaines régents.
Tct est te fond de l'histoire, oùit ne s'agit en
aucune façon d'un dessein qu'avait formé le
gouvernement italien de s'annexer San Marine.
1.
Sous ce titre ~~fa~e ~M /une étude critique d'une haute por-
tée sur deux livres ayant trait aux enfers
des anciens. Les droits de la science n'em-
pêchent pas M. IIoussaye, tout en -dëveiop-
pant avec un soin minutieux ias traditiona
des âges reçûtes, d'éviter do raoueiitir à la
Icgcre, comme bon nombre de savants font
trop souvent, toutes ces inventions d<*M ima-
ginations que le merveilleux subju~uo au
point de ne laisser aucune prise a la r&i-
toa.
H plaisante même à ce sujet très fina-
ment un de ces dt.ux livres pour ta ~oy~e
trop ~tïca: a iaqaeUe a eu recours t au-
teur dans l'étude de certains passages~
l'jF/c.
Prétondre que parce qu'une ptaihe ~st appe-
lée tes CtaMptj?{~<, c'est l'emplacement des
antiques champs Etysées, ou arguer do ce
qu'une route est déstgnée soua~t~-nomade ~ di ~o ~erMo, pour y reeocnaitre io chemin
s uvi par Enéo, c'est assurément se payer da
mots. It n'est pas une province de France qui
n'ait un sentier escarpe, une fataiso à pic, précipice béant appoté to chemin de t'Enfer ou
te Troa-du-Diabto. En poussant ce système à
t'cxtrome, on en arriverait t chercher ta chiett
tricéphate dans la rue d'Enfer (ct comme chacun sait) et à évoqacr entre i!0t)é-
tisquoet i'Arc-do-Triomphe tes ombres heu-
reuses dos champs Etyseos.
-t
Une bien jolie déHnition de la bravaute
dans le ~o~~e t~w~~y~
On parlait guerre à propos des affaires d'Es-
pagne, et t'en en vint a examiner ta questiont
(te tempérament qui fait les héros.
Puis on passa en revue quotques-unes de
nos notabilités militaires, parmi lesquelles le
général X.
Un de ses amis, qui était présent, racontait
que toujours la fusittade t'impressionnait d'una
façontorribte, mais qu'il ne s'en jetait que
plus éperdûmont dans la mêlée,
Le cas n'est pas rare, fit Mme do X. it
–QuesigniSe.?
–C'est ce qu'il vous dira lui-même. Ja
l'ai laissé à l'entrée du bois, où 1!' vous at-
tend. "t.
Mon Dieu t 6st-a en&Oïe un nouveau
matheur? murmura Diane.
Non, mademoisette, fit Barroin en se-
couant la tête. Je ne pense pas qu'it soit
question de dangers. Seulement, il parait
que le temps presse.
Mais vous, Diane ? hésita Baradieu.
Oh t je rentrerai au château a~ec Bar-
roin, répondit Mlle de Bois-Yron. Atfoz, Ri-
chard je. tremble d'inquiétude. Je vous
revcrrai. demain, n'est-ce pas?
–Oui, demain.Adieu) adieu! 1
Et te marquis s'élança au dehors. °
A l'entrée du chemin du parc, il trouva,
ainsi que Barroin l'en avait prévenu, un
domestique qui t'attendait.
Qu'y a-t-it, Francien ? interrogea Ba-
radieu d'une voix brève.
Une dame voitëe, répondit le domesti-
que, s'est présentée il y a une demi-tMure
enviroa au château et ? demandé M. le mar-
quis. Elle a déclaré qu'ctie était attendue
par monsieur, et m'a donné l'ordre d'atter
vous prévenir sans retard. J'ai cru devoir
obéir.
Tu as bien fait, répondit Baradieu.,
Et il s'élança ao galop sur ie chevat
que son va!tt avait eu la précaution d'ame-
ner avec lui.
Un instant après it courait sur route, bientôt it atteignait le ch&teau. 1
Qacite pouvait'ëtrc cette femme qui l'at-
tendait? 9
Baradieu, par un sentiment de délica-
tesse, n'avait pas vou!u' interroger le vatet,
qui, d'aitteurs peut-être, n'en savait pas
plus qu'il n'en avatt dit.
Arrivé au château, it mit pied à terre,
jeta ta bride au domestique et entra.
Mais dès qu'il eut ouvert là perte du grand
saton, un cri de stupeur s'échappa de aez
tèvres.
Ectairco par la lumière éclatante des deux
lampes Je ta vaste cheminée, Baradieu ve-
nait de reconnaître Mlle Blanche de Chan-
tetys.
t
PtBRM ZACCONB et ADOLHat RACMj!
(Z< «t~
~aM toute son horreur et avec toute sa dé-
solation pêlc-mète les combattants des deux
armées sont tombés dans ce formidable
ëgorgement ce chemin de fer, que les hom-
mes ont lentement construit en temps de
paix, a été dévasté en un instant par lea
fureurs déchaînées; en une seconde, le
boulet brutal a eu raison du travail pro-
gressif de plusieurs siècles. Le ciel gris de
l'hiver, chargé de neiges, s'étend comme
un drap mortuaire sur le champ de carnage
cela serre le cœur et remplit l'âme d'un in-
surmontable dégoût de ces tueries organi-
sées qu'on appelle du nom poétique de la
guerre.
Après 2?e~M~'M ca~M~M, on pou-
vait croire que M. de Neuvilte avait dit son
dernier mot il n'en est rien son tableau
du Salon de 1874 est tout aussi émouvant,
et son succès sera pour le moins aussi con-
sidérable. Eh bien i tant mieux car ce
jeune homme si courageux mérite très cer-
tainement et à tous égards la faveur qui dé-
sormais s'attache à son nom.
ALBERT WOLFF.
Chronique militaire
L'OUVRAGE DE M. DE MOLTKE
L'ouvrage du grand état-major prussien
apporte de nouveaux et précieux éciaircis-
sements sur l'affaire si discutée de la di-
vision de ça valerie du générât de Forton, qui
a, la première, rencontre !es Prussiens sur
}e célèbre plateau de Rezonvîlls. La plupart
des militaires de t'armée de Metz expri-
maient la conviction que cette division n'a-
vait pas bien recoanut'ennemi dans la jour-
née du 18 août et s'était laissé surprendre
le 16, par les escadrons de M. deRheinbaben,
le plus renommé des généraux de cavalerie
prussiens, qui commandait Nne division de
neuf régiments.
Le bruit d'une surprise était si accrédité
dans t'armée de Metz que, le 9 septembre
4870, plus de trois semaines après la ba-
taille de RezonvUie, le générai de Forton
crut devoir adresser à son chef d'alors, le
général Desvaux, un long rapport que le
maréchal Bazaine a reproduit, à la page
;278 et suivantes de son ouvrage intitulé
Z'J.~e j~M. Je tiens d'autant plus à
éclaircir la question, qu'à la un de 187t,
après avoir passé plusieurs jours sur les
champs de bataille des environs de Metz,
consulté les principaux ouvrages français
et allemands alors parus, interrogé les ha-
bitants et aussi des officiers de la division
de Forton, j'ai publié le récit des batailles
gigantesques livrées sous Metz, récit que
l'on a pu lire dans )!e Cprocès Bazaine. En général, mes renseigne-
ments étaient si précis, qu'après deux an-
nées je n'ai eu à faire subir à mon texte
primKif que des modifications insigni-
ûap.tes.
Un des officiers d'état major de ia divi-
sion de Forton me ut au sujet de mon récit
de l'affaire de Hezqnvillc plusieurs observa-
tions dont je pris bonne note, en l'assu-
rant que j'étais tout disposé à modifier au
besoin ma première version. Comme il ne
s'agit que d'opérations militaires et queja-
mats la bravoure et la loyauté du général
de Forton n'ont été en question, je vais ci-
ter Successivement le rapport de celui-ci et
les passages de la relation officielle de M.
de MoltkQ qui se rapportent à ce sujet, sans
crainte ~e soulever des polémiques irritan-
tes.
'Voici c~t qu'on lit dans le rapport Forton
Peu do temps après (le 15 au matin), ma re-
connaissance me rejoignait et me rendait
compte qu'eue avait traverse le village de
Puxieux, où elte avait rencontré plusieurs esca-
drons de cuirassiers et de uhlans, appuyés par
de l'artiHorio que le village avait été évacué à
son aprroche, e~-qu'apres l'avoir dépassé, elle
avait trouvé les .bois, en avant, occupés par de
l'artiHerie et une infanterie assez nombreuse.
Je pus me convaincre bientôt moi-même de
~'exactitude de ces renseignements.
Or, dans mon récit, j'affirmais que la re-
connaissance s'était trompée que les têtes
de colonnes des 3° et 10° corps prussiens
n'avaient pas, le 16 au soir, dépassé No-
véant et Thiaucourt que par suite je main-
tenais que la reconnaissance avait été mal
faite et que personne n'avait aperçu le
moindre fantassin. Les relations allemandes
étaient trop positives à cet égard pour me
laisser ie moindre doute (1). L'ouvrage de
(t) Edition ediemunde en vente chez Baër, 2,
rue du Qu~trc-Septembre.
FEUILLETON DU C~MO~-N" 17. (1)
< 8 AVRIL 1874.
<Ï.A MAISON
'BB
LARUEZACHARtE
BMMJème peurMe
` t ç
xït
LE SECRET DE M~ DE BOIS-YRON
.Baradieu demeura un instant comme
foudroyé.
–Votre Mst répcta-t-i! avec une sorte
d'effroi.
Oui, mon nts murmura Mlle de Bois-
Yron d'une voix éteinte.
Mais c'est impossible! poursuivit Bara-
dieu vous ne savez pas qui est cet homme?
<~n ne vous a pas dit que c'est lui qui dirige,
de concert avec un autre misérable, cette
infâme entreprise contre i honneur et ià
fortune des Chantelys ?
Ayez pitié de moi répondit Mite de
Bois-Yran en joignant les mains.
Baradieu eut un geste violent.
Ah c'est à égarer la raison ) reprit-it
d'une voix sombre. Voyons, Diane, reve-
nez à vous. Ce n'est pas du comte Leone
qu'it s'agit, n'est-ce pas? ce n'est pas de
cet aventurier qui est aux mains de Pascal
Chauveau, lequel en a fait l'instrument dù-
(1) Reproduction autorisée pour tous ies jont-
Mut ayant un tMnM f~ec ta Société des geM
teI
l'état-major de Berlin contredit formelle-
m€nt le rapport de ta reconnaissance faite
par la brigade de dragons. Page 526 et sui-
vantes dH cinquième fascicule, il est dit
que les troupes allemandes se composaient t
d'abord de six, puis de onze escadrons
des 10' il" et 17~ régiments de hussards de
la brigade de Redern, soutenus plus tard
par le 4" cuirassiers de la brigade de Barby.
Deux escadrons du 17" de hussards, com-
mandés par le capitaine de Baerst firent
prisonniers neuf dragons français à l'est jde
RezonvIUe, et se replièrent ensuite surCham-
bley en passant par Vionville et Troaviilë.
Un fourrage fut même exécuté dans ces deux
loeatités.
Nulle part i! n'est question d'infanterie,
et la carte d'ensemb indiquant très exac-
tement la position des corps allemands, le
45 au soir, porte )a 19' division du 10° corps
à Thiaucourt, à 18 kilomètres de Mars-la-
Tour, et le corps à Pagny et à Novéant,
surtosbordsdelaMoselte.
On voit que tout ceta n'est pas bien grave,
et que, ainsi que je l'ai dit à i'otncicr d'é-
tat-major de M. de Forton, il est fort possi-
ble que l'on ait pris pour des fantassins
quelques escadrons de'hussards combattant
a pied sur la lisière d'un bois et faisant le
coup de feu avec leur carabine à aiguille.
Mais, en ce qui concerne la prétendue sur-
prise du 16 août en avant de Rezonvitle, la
contradiction entre les rapports français et
allemand est plus sérieuse. La mcUteure
manière de faire le jour sur cet épisode
étant de mettre sous les yeux du pubMo les
deux versions, je donnerai très prochaine-
ment les passages qui s'y rapportent.
<
Le dixième volume du ./oM~<~ wn~~M'e
o//?e~, édition refondue et mise à jour par
décision du ministre, v
années 1863 et 1864 on y trouve le fameux
règlement du 13 octobre 1863 sur le ser-
vice des places, oont certains articles ont
été appliqués avec tant de sévérité aux com-
mandants de nos places fortes.
La mcme librairie vient également de
faire parettre une septième caition de 1'
~e~a ~d'être signalé. On sait que ce petit livre
portatif est de la plus grande utilité pour
les officiers de toutes armes; du reste, j'en
reparlerai.
À. WACHTER.
Informations générales.
Moulins, !) avril. Un double crime vient
d'épouvanter notre population.
Avant-hier matin, vers tes huit heures, !o
nommé Caillot (Josoph-Hippotyte), journaticr,
âgé de quarante-trois ans, originaire de Grotio-
bto, fixé a Moulins depuis doux ans et habitant
la maison n° 23 de la rue des Pécheurs, a
frappé de deux coups do hachette sa femme,
Etisa Dunand, âgée do quarante et un ans. La
malheureuse, atteinte à la tête, est morte daos
la matinée.
Aprôs avoir frappé sa femme, io meurtrier
descendit dans la rue. Sur le seuii de la porte,
il aperçut sa belle-sœur qui achetait du lait,
remania au premier étage et attendit sur l'esca-
lier.
Quelques instants après, Caillot commettait
un second crime sa beiie-sœur, frappée de
deux coups de hache comme la première vic-
time, tomoait, le crâne ouvert, sur l'escalier qui
conduit a la mansarde.
La petite flile du meurtrier, une enfant de
huit ans, courait implorer le secours des voi-
sins, pendant que Caillot prenait la fuite.
Mme.CaiUot laisse trois enfants en bas âge..
L'état de la seconde victime ne laisse aucun
espoir.
~fw~re A<«fe. L'auteur de ce double ¡
crime a été arrête, dans l'après-midi, à Aubi-
gny, village situé à 18 kilomètres do Moulins, I
près de Viileneuvo.
La seconde victime a été transportÉo à l'hô
pital. Les trois enfants de Mme Caillot, dont un
est âge do trois mois peine, ont été charitable-
ment recueiUis.
Sa.iBt-'3rlenc, 5 avril. Un fait sans pr~- ~I
ccdent peut être vient do se produire à Les-
cout, canton de Jugon (Côtos-du-Nord). I.
Dernièrement, un tuttivatour de ce pays.t,
après une longue conversation avec un veut
désirant se remarier, paraît- a conclu un mar-
ché par lequel il cédait audit vpuf sa femme, ta
moitié do ses enfants et de son mobilier, le tout
moyennant 1,500 fr..
Le vendeur et l'acheteur contractaient très
sérieusement, nous assure t-on. Cependant des
discussions s'élevèrent sur la question dapro-
priété de la f.;mmo par le nMri.
cite de ses volontés, le complice de ses in-
famies ?.
–Richard! 1
–Répondez.
C'est mon fils je le sais. j'en suis
certaine).
Baradieu passa les deux mains sur son
front.
Ecoutez, Diane, poursuivit-il. je ne
vous parle pas du comte Leone. je vous
parle de Chauveau. Savez vous ce que
c'est que cet homme ? Non, n'est-il pas
vrai? Eh bien, je vous le dirai, moi: c'est
le crime même. c'est la honte.cet homme
est sur la route du bagne.Songez-y donc t.
et celui que vous appelez votre fils ne peut
être le compagnon d un pareil misérable.
Diane ne répondit pas. Baradieu pour-
suivit.
Malgré lui, la situation le saisissait com-
plètement, son esprit terrifié plongeai en
frémissant dans les ténèbres redoutables
dupasse.
Et puis. continua-t-ii, s'il était vrai.
s'il était possible que cet aventurier eût le
droit de vous appeler sa mère. d'ou vieat
que jusqu'à ce jour il s'est tena à l'écart,
que vous n'avez pas eu le soupçon de son
existence?– Ouétait-il?.quei'aisait-ii?.
ou plutôt. mon Dieu t. attendez donc t.
il me semble que je vais deviner.
Quoi ? achevez supplia Diane, en
proie à une émotion poignante. =
–Maisceiils? 2
–Ehbien! 1
N'est-ce pas plutôt son père. qui, dans
un intérêt facile à comprendre, est venu
vous dévoiler un secret?.
Mile de Bo
Baradieu.
–Que voulez-vous dire? balbutia-t-elle
éperdue.
Je sais tout.
–Vous! 1
Et l'arrivée de Montdésert dans !c
pays explique peut être comment vous sa-
vez a cette heure ce qu'on vous avait lais-
sé ignorer jusqu'à présent.
Diane étouOa un sanglot et glissa lente-
ment sur ses genoux.
0 honte t. ô désespoir ). murmura-t-
clle.
Et la pauvre femme se cacha la tôtc dans
les mains, en poussant un gémissement.
Enfin le vendeur, presse de palper la somma
convenue, mit dehors d'abord une partie de son
mobilier. Vint le tour de la femme. r
Celle-ci se récria naturellement contre un
pareil traité. Dans son indignation, elle s'em-
pressa d'aller se plaindre à M. le maire de la
commune, qui vraiment eut quoique pethe à en
croire fes oreilles. Il fallut bien se rendre de-
vant la reatito, pourtant; l'honorable magistrat
municipal fit comprendre à cet étrange mari
tout ce qu'il y avai) d'immoral. de honteux, de
bassement cupide dans une telle transaction, et
réussit, non sans queique peine, à réconcilier
les deux époux, ta femme ayant bien voulu
pardonner. Cette aventure fait grand bruit dans
le canton de Jugon.
Strasbenrg, 6 avril. Un journal alle-
mand de notre ville, ayant publié une carica-
ture de M. Thiors, a été saisi par les autorités
prussiennes. Le gouvernement a fait poursui-
vre l'auteur du dessin et l'imprimeur du jour-
nal.
Francfort, 6 avril. La (?i!M~ <~
F~a~c/of~ annonce de Berlin que des soupçons
sérieux se sont élevés sur les causes de la mort
do M. de Batan, ministre aUomand à Bruxelles,
et quola justice allemande a ordonné hier l'exhu
mation du cadavre pour )o soumettre à l'au-
topsie.
Bruxelles, S avril. M. Jules Favre fait
en ce moment en Belgique des conférences
sur des sujets politiques ou sociaux. A Liège, il
a pris pour sujet les devoirs internationaux et
l'att l'histoire des relations internationales. A
Bruxelles, M. Jules Favro a parié du rôle de la
femme dans les démocraties modernes. Cette
dernière conférence a été reproduite par le
Nord do Bruxelles.
M. Jutes Favre n'est pas le sou) qui fasse en
ce moment des conférences à l'étranger. M. Le-
gouve s'est fait entendre, lui aussi, en Hol-
tande, à Amsterdam, à Rotterdam, à Loyde. Il
n'a pas parlé poétique:
La. Haye, S avril. L'ex-père Hyacinthe
est attendu en HoHande, où il donnera des
conférences à Leyde, Utrecht et Amsterdam.
New-York, 2 avril. Les compagnies
d'assurances sur la vie du Kansas imposent
comme devoir strict à tous ceux qui se font as-
surer do s'abstenir absolument de toute con-
versation sur la politique. Elles affirment que
toute personne qui s'aventure sur ce terrain
n'est pas sûra de sa vio cinq minutes après.
Londres, H avril. Sir Francis Petit Smith,
que les Anglais regardent comme l'inventeur
du modo do propulsion des navires au moyen de
l'hé'ice, vient de mourir à South-Kensington.
C'est en 1836 qu'il prit un brevet cour une héli-
ce, qu'il appliqua à un petit navira du port de
dix tonneaux. Deux ans après, il construisit le
bateau à hélice F~c~m~, qui obtint un vé-
ritable succès. A la nn de i8t)9. son invention
se trouvait appliquée à 570 navires do toutes
c)a;
En récompense de ses services, sir Francis
ava obtenu de la reine Victoria le titre do
chevalier avec pension de 5,000 francs; en 1857,
dans un banquet qui lui fut offert,)) dHt accep-
ter un service d'argenterie d'une valeur do
70 000 francs, a'quis par voie do souscription
pubtiquo. A la fin de sa vie, sir Francis Petit
et ut curateur du mus;e do Kondogton.
Notons qu'en Franco nous attribuons )a dé-
couverte des propriétés de l'hélice comme mé-
canisme de propulsion à Charles Dallcry, qui
s'en occupa des 1803, puis a Frédéric Sauvage
qui mourut pauvre et ruiné en i8S*?t v
On a commencé au château da Windsor,
tes préparatifs pour la réception do l'empereur
do Russie, dont la visite est attendue, comme
on sait, dans le commencement du moi< de
mai. Les appartements réservés & Sa Majesté
sont ceux qui forment la partie nord du châ-
teau.
Le séjour du tzar dot être d'une semaine.
Ce voyage est considéré, dans le monde di-
plomatique comme le complément do~Sntro-
vucs do Berlin, do Vienne et de Saint-Péters-
bourg. C'est à ce point de vue que l'entrevue do
l'empereur Alexandre et de la rtino Victoria de-
viendra décisive en ce qui concerne les grandes
questions qui agitent aujourd'hui l'Europe et
l'Asie.
Bulletin politique
La politique a presque chôme hier. En con-
s'~quFnce. peu de nouveiïes intéressantes. pea
de faits dignes d'attirer i'attentioo. M.ThieM
iui-mêmr, en dépit de son immense popula-
rité, qui s'étend jusqu'au dp~ des confins du
monde connu, n'a pas reçu la plus petite
adresse avec ou sans le réglementaire ca-
deau. I) n'est pas jusqu'à la guerre civile
cspagnotc qui n'ait participé à cette grande
trêve du repos pascal et n'ait fait taire pen-
Tant qu'il s'était agi de son enfant, tant
qu'il ne s'était agi que de défendre la vie de
son fUs, au prix même d'un aveu qui la
perdait, eite avait soutenu le regard de Ba-
radieu la mère n'avait pas rougi. Mais a
l'évocation du père, c'est-ù-diro de t'ayant,
la femme se sentait tout à coup envahie
par la honte, écrasée sous le poids du re-
mords.
Baradicu, le sourcil froncé, les tcvres
frémissantes, contempla un instant cette
grande douleur sans prononcer une parotc;
puis, soulevant doucement la jeune femme:
Retevez-vous, Diane, dit-ii d'un ton
plus doux: votre ptace n'est pas ià.Rete-
vez-veus.
H conduisit MUe de Bois-Yron à un fauteuil
et demeura debout devant eiie.
Pauvre femme i. ajouta-t-il en lai ser-
rant les mains.
Diane leva vers lui ses yeux baignes de
larmes.
Ainsi, dit-eUe avec une émotion pro-
fonde, vous connaissiez ma honte, vous sa-
viez tout et pendant tant d'années vous avez
gardé ce secret au fond de votre cœur, vous
n'avez cesse de m'entourer de votre affec-
tion généreuse, vous avez été pour moi l'ami
le plus respectueux, ie plus dévoué, pius
qu'un ami, un frcre
Oui, Diane, répondit Baradieu d'une
voix grave, et c'était mon devoir car vous
êtes seule au monde. car vous étiez pres-
que uneenfantencore. iorsquevotrépêre.
MUe de Bois-Yron sentit ace souvenir un
frisson g!acé courir sur sa chair.
Mon père ? répéta-t-eiie avec une'ex-
pression de terreur superstitieuse.
Je savais tout, Diane, répliqua simple-
ment Baradieu, et j'avais fait le serment de
vous entourer de protection et d'amour fra-
ternel, -jusqu'au jour où jo pourrais vous
venger.
Il y eut quelques secondes de silence.
Mlle de Bois-Yron avait peine à compri-
mer sa poitrine près d'éclater, et eite n'osait
ni parler ni lever les yeux.
Ennn elle fit un effort vicient
Vous êtes ie ptus nobi~ et ie ptus
grand cœur qui existe, dit-eOc avec un é'att
d'admiration nuï~c; mais je vous en prie,
ne parlons pas de vengeance, H'charit t..
J'ai tant besoin mot-mene de miséricorde
et de pardon! 1
dant vingt- quatre* heures les feux de son ar-
ÛMcric, &nn de permettre aux égorgeurs des
deux camps d'aller implorer du ciet de nou-
velles forces pour mener à bien cette gi-
gantesque lotte d'extermination. Mon Dieu! 1
oui, on est ainsi sous ce beau ciet atphOR-
sistes ou républicains, carlistes ou intran-
sigeants, on est avant tout catholique, et,
quitte à rattraper te lendemain le temps
perdu et à mettre deux balles dans sa cara-
bine ou dans son tromblon, on tient à eété-
brer la fôte tranquillement et à louer Dieu
en buvant frah a l'anéantissement de ses
ennemis.
Aussi les dépêches des agences diver-
ses et les télégrammes particutters sont-ils
muets sur les événements d'hier, par
cette excellente raispa que Je viens d'indi-
quer qu'il ne s'est rien, mais là absolument
rien passé.
En revanche, tes correspondances nous
racontent avec force détails, dont l'authen-
ticité n'est point article de foi, tes grandes
victoires dcSerrano ou les triomphes tou-
jours croissants de l'invincible don Carlos.
Dans ce chasse-croisé de nouvelles victo-
rieuses, je n'ai point à rechercher la vérité
et j'en suis fort aise car, à parler franc, je
crois que celui-là serait bien habile qui
pourrait connaître le mot réel de la situa-
tion.
A mes yeux elle se résume entièrement
en ceci, que la lutte qui se poursuit de l'au-
tre côté des Pyrénées est une lutte à mort
entre deux formes de gouvernements tout
aussi antipathiques à ia nation espagnole
l'une que l'autre que (et entre-Jéehirement,
en se prolongeant.un certain temps encora,
sert les intérêts d'un régime qui se tient
prademmnent à l'écart et attend son ~
Une correspondance du 2t/b~, assez im-
partiale du reste, nous apporte un curieux
recseignement: c'est l'état détaillé des for-
ces respectives des deux belligérants.
Voici ces évaluations, auxquelles nous n'at-
tachons qu'une importance relative, car évi-
demment ces chiffres doivent avoir été sin-
gulièrement mbdinés par les derniers évé-
nements :`
L'armée carliste sous tes murs do Bilbao et
en Biscaye comprend:
12 bataittons biscayena, 8 navarrais, 6 gui-
puzcoains, 6 alavais, 6 aragonaiset6castittanf,
ptus 2 batatttona mixtes, dont 1 composé entiè-
rement do Catatans. Totat 46 bataittom, avec
la division cantabre dégénérât Navaretto, forte
do 3,500 hommes, soit environ 40,000 fantas-
sins.
Il reste do plus encore en Navarre 4 batail-
tons navarrais et trois mixtes (composés de
conscrits et de déserteurs républicains), soit
5,600 hommes; ea Guipuzcoa it reste 2,500
hommes la cavalerie, forte do 6 escadrons de
200 chevaux, ce qui fait 1,200 cavaliers com-
mandés par to cotonet Pérutt, qui se tient à Sal-
vatiorra pour observer la garnison de Vittoria.
L'a.rtiLfric carliste est forte do 30 pièces do
siège et de, 0 pièces de campagne ta garde
royato a 1,000 hommes ce qui donne un total
général, pour les trois provinces basques et la
Navarre, de U0,000 hommes, 1,400 chevaux
et 75 pièces d'artitierie.
Du côté do Sorrano, tes forces se décompo-
sent comme suit
Arm~o du Nord; en défalquant tes pertes fai-
tes entre le 25 et to 29, 33,000 hommes et 63
canons; la garnison de Vtttoria, 1,800 hom-
mes coUe de Bithao, 4,000 hommes et 60 ca-
nons San Sébastian, 600 hommes et 30 canons;
Pampeiune, 1,500; Tudela et Logreno, 1,800
hommes ce qui donne un total de 45.000 hom-
mes et 146 canons.
Si tes radicaux espagnols deaarment
pour la grMde fête cathotique, ceux de
France sont loin de suivre cet exemple. Ce}
serait laisser perdre à ta polémique un
temps précieux.Us entreprennent au coh-
)ratre une nouvelle campagne et cette fois,
il faut bien te reconnaitre, leur thème est
tout à fait inédit. Cota s'appelle la dissolu-
tion et a pour sous-titre proclamation
immédiate de la Mpub!ique. C'est te fort
ténor de t'orchestre montagnard, la Répu-
M~«e /)'e~c
charivari.
L'exorde de cette grande manifestation
vaut toutes les calembredaines que nous
entendons débiter depuis ptus de trois ans
par tes pontifes jeunes ou vieux de la dé-
mocratie. C'est sotennet comme un début de
discours de t'honorabteM.Chatipmet Lacour à
t'Assemblée et sonore comme une des vides
péroraisons auxquelles te non moins hono-
rable M. Gambetta nous a habitués
Que demande la France? ta dissoiutionde
t'Assombtée, le maintien du suffrage uBivor-
set, d'établissement définitif de la JMpubiiquo.
Vous vous) protesta Baradisu, pau-
vra âme incapable de compreadre le ma).
de soupçonner les infamies de ce monde ? q
Ah n'essayez pas de m'arrêter, Diane t
D'auteurs ce n'est pas de Montdésert qu'il
s'agit ici je le retrouverai a son heure.
il s'agit de votre enfant.
–Mon Dieu 1.
Ne l'oubliez pas, Diane ) cet enfant esjt
à la veille de porter te déshonneur et ta
ruine dans une famille que je vénère, qui,
à juste titre, est l'objet du respect et do 1~
considération do tous. Demain peut-être
Blanche de Chantctys, que j'aime, sera de-
venue sa femme. et vous vouiez que je
laisse s'accomplir une pareille infamie?
Mlle de Bois-Yron se leva sur ces derniers
mots.
–Non! non! s'écrta-t-eHe. ce mal-
heur n'arrivera pas. c'est impossible. j~
l'empêcherai.
Comment ?
Jenesaisencore. mais croyez-moi.
croyez une mère quand cHe parle de son
enfant!Voyons.je l'ai à peine vu.moi.
nous avons échange quelques paroles ba-
naies, et c'a été tout i Mais il reviendra, je
ie reverrai. et alors tenez j ai un
moyen.
–Vous?
–Un moyen sûr.
–Lequel? '1
Je iui dirai que je suis sa mère 1. et
vous verrez, Richard, vous verrez ce que
j'obtiendrai de lui avec ce seul mot t
Vous croyez?
Et pourquoi douterais-je da pauvre en-
fant Richard, il ne faut pas être trop sé-
vère non ptus: ii a ët~ eievë par des misë-
rabtes. c'est vrai. l'éducation qu'il a re-
çue a été mauvaise, nétiigée. Ah t j'ai été
bien coupable en t'abandonnant à d'autres
mains j'aurais dû tout braver plutôt te
garder près de met. Mon Dieu 1 j'ai été
cruelle. et voilà pourquoi je suis punie à
c~ttc heure. Ce n'est donc pas à lui qu'il
taat en vouioir, veus comprenez t. ~ui, il
reviendra; mcme dans le cœur de l'enfant
le fflus gangrené, il y a toujours un coin où
la votx d'une mère est assurée de trouver
un écho t.
Baradieu avait écouté avec attendrisse-
ment les parûtes que venait de prononcer la
Il est vrai ce sont Man là tes voeux du pays.
Est-ce la première fois qu'il les exprime? Non:
c'est la quatorzième fois depuis trois ans. Ja-
mais volonté n'a été ptus nettement accusée,
ptus patiemment nourrie, plua obstinément af-
tirmeo à chaque occasion favorable qui s'est
présentée de le faire. Et l'on voudrait persister à
méconnaître les désirs et les arrêts de la na-
tion Cc)a est impossible, à moins de vouloir
ta désordre, ta lutte, le précipice, lo chaos.
Ce que demande par-dessus tout la nation,
et la T~MM~e /<ïMt:eMe l'ignore moins
que tout autre, c'est d'avoir à sa icte un
gouvernement assez fort pour la protéger
"contra les coups de main des factieux, en
lui assurant le repos dont trois années d'a-
gitation démagogique lui ont fait perdre
Fhabitude. Ce gouvernement, ce n'est pas
sous l'égide d'une turme républicaine qu'elle
pourra jamais le rencontrer. La France a
trop faitl'expériencede ces sauvetages. La
première République a menace un instant
de la faire sombrer dans les nota de sang
de la Terreur la seconde, par l'imbécillité,
failiit la conduire à la îotle furieuse !a
dërnicre voulait l'ensevelir sous la honte.
Le pays le sait et ne veut plus de bienfai-
teurs car derrière les républicains veHIcnt
les radicaux, et des radicaux aux purs
n'y a que la distance de M. Gambetta à
Fdix Pyat et le débordement arrive vite.
<, CHATtLLON.
REVUE DU JOUR
La .P
Bien que )a succession de M. Ranc ne soit
pas encore ouverte, iea radicaux lyonnais se
préparent déjà à ia recueiiiir. Les comités élec-
toraux des diH'ërcnts quartiers ne sont jMS en-
core parvenue ii s'entendre sur ie chou d'un
candidat unique. MM. Battue. Favier et Ras-
paii Ris ont chacun leurs parti'ans, et il ne pa-
raît pas probable que i'entonto puisse so faire
ohtrocux
Cette tdsftion, qui ~'accentue chaque jour,
inquiète vivement ieschefadu parti radicat.
Plusieurs d'entre eux so sont rendus à Lyon,
où its vont essayer do rétablir l'union et la dis-
cipline, et d'obtenir le désistement dos deux
concurrents de M. Raspaii mais on nous as
sure qu'ils'ont peu do chance do réussir et que
i'étoeuon du successeur do M. Ranc pourrait
bien être, graco à cctto division persistante,
un nouveau signe de la division qui s'est in-
troduite si violemment dans les rangs du radi-
calisme.
La~Me oublie dans sa nomenclature
une dos Qgures les ptus en vue du parti ra-
dical, le citoyen otucier de santé Durand,
dit i'annemi des docteurs. Le frère Durand
a, iui aussi, bon nombre de prosélytes ce
qui promet une de ces bataillas comme seut
le camp de la démagogie est habitué à en
ourir.
Le vainqueur sera par suite la fine neur
des purs. Avis aux candidats retardata'rca.
D'après les journaux ang;)ais, les réfugies
de ia Cofnmune français ot aticmends rési-
dant à Londres se seraient déjà mis en
quête d'argent pour les échappés de Nou-
méa. Dos circulaires auraient été adressées
aux coreligionnaires de France, sans en
excepter un certain nombre de députés.
Avons-nous besoin d'ajouter que sur la col-
lecte oa prélèverait les fonds pour un ban-
quet-monatre qui serait otïtrt à Rochctbrt,
Grousset et consorts, à icur arrivée à Lon-
dres ? Q
Au dessert, on boirait à la future sociale
et à un nouveau /?<ïw~oMMCM~ de la capi-
tale.Raturciiemeat.
Nous trouvons dans i'~MMOMM~e /
en ce moment. Voici d'abord quelques don-
nées générales sur ia nature du soi et sur
ies cuuses du néau
Le sol du vaste delta du Gange, qui compose
en grande partie te Bengate, n'est qu'un
moiange boueux d'où s'échappent incessam-
ment de terribles émanations paludéennes, aux-
quoitos la science a donné le nom de c~o~ra
la Mecque, et de la Mecque jusqu'en Europe.
Matheurouaomont, te grand ftouve qui arrose
ces contrées et les fertiuso à ses heures, les dé-
vaste, changeant de lit, inondant les plaines,
renversant tes vides et l'irrégularité des ptuies
tes expose à son tour à des famines quasi-pé-
riodiques.
Apres avoir passé en revue les famines
de 1733,1744, t752,1770 et 1792, Fauteur
malheureuse m6re. Quand elle eut uni, H
secoua la tcte avec incrédutité.
Pauvfe et chère martyre t murmura-t-il,
vous vous) vous irez supplier cet homme
et vous espérez Mais comment se trouve-
t-i! ici. ce Leone?. comment a-t-ii eu l'i-
dée?.
Je lui avais écrit.
Et vous lui avez demandé de renoncer
à ses projets? H vous a répondu non, et
vous doutez encore ? 't
Je ne l'ai pas encore appelé mon u's.
Soit t mais ce secret que vous lui avez
caché, s'it était connu du misérable qui !j9
dirige..
–Chauveau? s'écria MUede.Bois-Yron
pâtissante.
Oui, de cet homme qui a fait ou veut
faire de votre fils un complice.
Ah cela n'est pas ceia n'est pas 1
Diane 1 reprit Baradieu après un si-
tencc, nous assistons à des événements ter-
ribles. Je vous ai dit tout ce que je croyais
devorrvous dire. je n'ai plus ftu'un mot à
ajouter Aujourd'hui, vous me prenez ma
vie, car vous avez tué ma dernière espé-
rance.
Comme il prononçait ce dernier mot, on
frappa à !a porte.
Mon Dieu) murmura MUe de Bois-
Yron avec épouvante, qui donc peut venir
à Maisonseuic à cette heure ?
En effet, la nuit arrivait peu à peu et
ajoutait encore à l'impression de tristesse
de cette scène.
Nous allons le savoir, dit Baradieu,
qui aUa rcjotûmcnt à ia porte et l'ouvrit
Barroin parut sur ic seuiL
C'est Barroin poursuivit Baradieu. Le
bon serviteur était sans doute inquiet de
vous, Diane, et il venait vous chercher.
Barroin était entré. il s'inclina vers
Baradieu. r`
Pardon, monsieur !e marquis t mais
c'est vous que je viens chercher, dit-H en
regardant à droite at à gauche, comme s'H
eût cherché à découvrir à travers tes ténè-
bres de la chambre quelqu'un qu'it n'y
apercevait pas.
Moi ? tit Baradiou surpris.
Oui, monsieur ie marquis. Un de vos
~cns, sachant que vous deviez être à Bois-
Yren, vient d'arriver au château à franc
c'rier atln de vous prier d& repartir peur
BMadieu en toute hâte.
de l'article en arrive à l'époque aetUeJs.
Les parties de la région dés à présent at*'
teinte renferment vingt-cinq miUions d'ha-
bitants, et i'on craint pour d'autres con-
trées qui en comptent quatorze millions.
H résulterait de cet état de choses, dit l'Feo-
MOM~
à ta charge da l'assistance publique pendant six
mois, et que les sacrifices & taire s'élèveraient
à la somma do SOO.OOO tiv. st.~ soit 12 millions
de francs.
Mais cotte évaluation parait insufnsanta, car
le docteur Hunter no fait reposer ses eatcuts
que sar la base de 24 millions d'habitants.
De ptus, il y a évidemment ici une part et une
très large part à faire à l'imprévu, si l'on veut
éviter tes désastres de 1866 dans 1 Crissa; et, en
admettant qu'il ne faille à chaque personne que
quarante enees de riz pour soutenir strictement
son existence,'les autorités anglaises, quand
ottes rechercheront tes quantités do riz & intro-
duiro dans les provinces menacées, feront peut-
être bien do ne pas s'en tenir aux appréciations
les plus optimistes.
La cause do ces grands désastres périodiques
est toujours la même: la trop faibto quantité de
ptuie. L'administration angtaise fait te. ptus
grands efforts pour atténuer autant qu'il estea
sa puissance de si terribles uéaax.
Les républicains de Saint-Marin l'o n
échappe belle la semaine dernièM Us ont
failli se réveiller inféodes, eux si fier de !eur
indépendance, au royaume d~ roi d'Italie.
Heuseussment l'incident n'a pas eu des sui-
tes aussi graves. Voici comment tt. Erdan
en raconte les diverses phases
Lo sous-préfet do Rimini est un homme ~ont
la place n'est guère enviable. On lui a ta6 ~n
garde do sûreté il sait, à n'en pouvoir douter,
que fauteur de ce meurtre est resté sur te ter-
ritoire de la sous-préfeaturo, caché tantôt par
l'un, tantôt ) ar l'autre de c~s braves gens, qui
croient que l'esprit de liberté, que ta notion du
Mefo c~a
sur des employés de la potico urbaine ou ru-
rate.
Ce Bous-préfet cherchait son coupable depuis
plusieurs moi:; on l'avait vu on altait le saisir
it disparait, il s'évanouit. Où est-if? Une mai-
son do Saint-Marin est désignée au sous-préfet,
qui entoure la petite répnbhque d'un très léger
cordon do gendarmes. On prétend même que.
sans aucun insigne, dans un strict tMCo~ft~o, il
s'est transporté
pour àttivcr te concours qu~i! avait demandé
aux capitaines régents.
Tct est te fond de l'histoire, oùit ne s'agit en
aucune façon d'un dessein qu'avait formé le
gouvernement italien de s'annexer San Marine.
1.
Sous ce titre ~~fa~e ~M /
tée sur deux livres ayant trait aux enfers
des anciens. Les droits de la science n'em-
pêchent pas M. IIoussaye, tout en -dëveiop-
pant avec un soin minutieux ias traditiona
des âges reçûtes, d'éviter do raoueiitir à la
Icgcre, comme bon nombre de savants font
trop souvent, toutes ces inventions d<*M ima-
ginations que le merveilleux subju~uo au
point de ne laisser aucune prise a la r&i-
toa.
H plaisante même à ce sujet très fina-
ment un de ces dt.ux livres pour ta ~oy~e
trop ~tïca: a iaqaeUe a eu recours t au-
teur dans l'étude de certains passages~
l'jF/c.
Prétondre que parce qu'une ptaihe ~st appe-
lée tes CtaMptj?{~<, c'est l'emplacement des
antiques champs Etysées, ou arguer do ce
qu'une route est déstgnée soua~t~-nomade ~
s uvi par Enéo, c'est assurément se payer da
mots. It n'est pas une province de France qui
n'ait un sentier escarpe, une fataiso à pic,
te Troa-du-Diabto. En poussant ce système à
t'cxtrome, on en arriverait t chercher ta chiett
tricéphate dans la rue d'Enfer (ct
tisquoet i'Arc-do-Triomphe tes ombres heu-
reuses dos champs Etyseos.
-t
Une bien jolie déHnition de la bravaute
dans le ~o~~e t~w~~y~
On parlait guerre à propos des affaires d'Es-
pagne, et t'en en vint a examiner ta questiont
(te tempérament qui fait les héros.
Puis on passa en revue quotques-unes de
nos notabilités militaires, parmi lesquelles le
général X.
Un de ses amis, qui était présent, racontait
que toujours la fusittade t'impressionnait d'una
façontorribte, mais qu'il ne s'en jetait que
plus éperdûmont dans la mêlée,
Le cas n'est pas rare, fit Mme do X. it
–QuesigniSe.?
–C'est ce qu'il vous dira lui-même. Ja
l'ai laissé à l'entrée du bois, où 1!' vous at-
tend. "t.
Mon Dieu t 6st-a en&Oïe un nouveau
matheur? murmura Diane.
Non, mademoisette, fit Barroin en se-
couant la tête. Je ne pense pas qu'it soit
question de dangers. Seulement, il parait
que le temps presse.
Mais vous, Diane ? hésita Baradieu.
Oh t je rentrerai au château a~ec Bar-
roin, répondit Mlle de Bois-Yron. Atfoz, Ri-
chard je. tremble d'inquiétude. Je vous
revcrrai. demain, n'est-ce pas?
–Oui, demain.Adieu) adieu! 1
Et te marquis s'élança au dehors. °
A l'entrée du chemin du parc, il trouva,
ainsi que Barroin l'en avait prévenu, un
domestique qui t'attendait.
Qu'y a-t-it, Francien ? interrogea Ba-
radieu d'une voix brève.
Une dame voitëe, répondit le domesti-
que, s'est présentée il y a une demi-tMure
enviroa au château et ? demandé M. le mar-
quis. Elle a déclaré qu'ctie était attendue
par monsieur, et m'a donné l'ordre d'atter
vous prévenir sans retard. J'ai cru devoir
obéir.
Tu as bien fait, répondit Baradieu.,
Et il s'élança ao galop sur ie chevat
que son va!tt avait eu la précaution d'ame-
ner avec lui.
Un instant après it courait sur route,
Qacite pouvait'ëtrc cette femme qui l'at-
tendait? 9
Baradieu, par un sentiment de délica-
tesse, n'avait pas vou!u' interroger le vatet,
qui, d'aitteurs peut-être, n'en savait pas
plus qu'il n'en avatt dit.
Arrivé au château, it mit pied à terre,
jeta ta bride au domestique et entra.
Mais dès qu'il eut ouvert là perte du grand
saton, un cri de stupeur s'échappa de aez
tèvres.
Ectairco par la lumière éclatante des deux
lampes Je ta vaste cheminée, Baradieu ve-
nait de reconnaître Mlle Blanche de Chan-
tetys.
t
PtBRM ZACCONB et ADOLHat RACMj!
(Z< «t~
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