Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-04-04
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 avril 1874 04 avril 1874
Description : 1874/04/04 (Numéro 2000). 1874/04/04 (Numéro 2000).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5212113
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE tSADLOIS
25,000 francs qui sont nécessaires pour mener à
bonna fin cette grande opération.
Dame !es frères et amis ne sont pas larges.
Et puis, les temps sont si dars
MARC GÉRARD.
Chronique pciilitaire
,r
NÔSSOUS-OFFIGtERS
( 9° ~< 0'MC~. )
J'ai reçu de nombreuses lettres au sujet
de mes articles sur les sous-officiers et ne
ttuis qu'exprimer le regret que l'espace dont
je dispose dans le journal ne me permette
pas de faire connaître au public tous les
renseignements qui m'ont été-adressés. Les
officiers possédant une iongùe expérience
des araires militaires et aussi des aS'aires
civiles approuvent unanimement mes pro-
positions pour améliorer le sort d& )eurs di-
gnes auxiliaires, mais quelques-uns émettent
des doutes sur la possibilité d'appliquer
)a taxe des exemptés et d'inniger l'amende
auxinsoumis.
Les travaux de Jonrcs, du généra! Favé
et du cotonet Berge étant théoriques, ces
doutessont naturels mais ils disparaîtront
certainement devant les faits précis que cite
le ~fïM<du 7 mars dernier.
Cette feuille a publié, dans sa partie non
officielle, un article qu'elle dit avoir reçu
d'un officier bavarois. Cet article est évi-
demment destiné à sonder t'opinion de t'ar-
mée et du public; comme il émet des pro-
positions qui jusqu'à présent avaient été as-
sez froidement accueillies en Prusse, la
feuille ministérielle fait ses réserves en an-
nonçant qu'elle ne partage pas toutes les
idées de son correspondant.
L'ofûcier bavarois, qui est peut-être par-
faitement prussien, commence par affirmer
qu'it est très douteux de voirtessous-ofn-
ciers allemands rester au service, en dépit
de l'augmentation de solde récemment vo-
tée, de l'amélioration de leur casernement,
de leur habillement, enfin des places civiles
qui leur sont assurées. Oes améliorations,
qui imposent de lourdes charges au Trésor,
sont impuissantes à lutter contre les prix
bien autrement rémunérateurs payés par te
commerce et par l'industrie. Pour avoir de
hons instructeurs et des comptables, il faut
de toute nécessite leur donner une position
équivalente à celle qu'ils auraient dans te
civil. La vie militaire est très astreignante,
et le système actuel de renouvellement con-
tmuel des recrues, d'instruction des réser-
ves et des manœuvres d'automne occa-
sionne aux cadres des fatigues parfois ex-
cessives.
Par suite des traités militaires conclus
avec la Prusse en 1866, la Bavière dut faire
subir à sa loi de recrutement des modifica-
tions analogues à celles que la loi de 1872 a
apportées à la lui de 1868, qui permettait le e
remplacement. Seulement, en Bavière, on
comprit plus vite qu'en France la nécessité
de retenir tes sous officiers, et dès 1868 tes
Chambres votèrent ta taxe des exemptés,
qui vient d'être abrogée, au grand regret
de l'armée bavaroise, sous la pression du
ministère de la guerre de Berlin.
Voici quelles étaient les bases de cette
ici:
La taxe militaire ( fF~~eM) devait être
payëepar:
1" Les théologiens exemptés du service
militaire chez les catholiques, par l'ordi-
nation ou t'entrée dans un couvent à la suite
de \œux perpétuels chez les protestants
et les Israélites, par l'admission régulière
et légale aux fonctions de pasteur ou de
irabbin;
2° Temporairement, les jeunes gens qui
ont obtenu des sursis d'appel (que l'article
57 de la loi française permGtd'accorderjus-
qu'â l'âge de vingt-quatre ans accomplis).
Cette catégorie comprend en Bavière les
étudiants en théologie des cultes reconnus
par la loi; -les maîtres d'école, les aides
et les aspirants maîtres d'ccole employé}
dans des établissements de l'Etat ou considé-
rés comme têts les jeunes gens main.
tenus dans teutS foyers comme soutiens de
famille; le plus jë~e de deux frères
jusqu'à ce que l'aîné ait accompii le temps
de service légat ceux dont l'aptitude au
service n'a pu être constatée (tés la pre-
mière année, et qui ont été ajournés à un
nouvel examen du conseil de révision (art.
:~1 de notre loi du 27 juillet 1872) les
jeunes gens exemptés pour des iniirmités
,qui ne les empêchent nullement de travail-
ler ou pour défaut de taille les hommes
de la reserve de recrutement (2' portion du
contingent) quand ils ne sont pas appelés
sous les drapeaux, et ceux qui sont ab-
sents du pays à l'époque des manœuvres de
FEUILLETON DU G~M07~–N"~5. (1)
4AVR!Lt874.
LA MAISON .r
Dit
LARUE_ZM:HAR!E
Oeuxi&tme p~rtte
xi~
UN RENDEZ-VOUS
~Mî~
L'habitation où Mlle de Bois Yt'on venait
de pénétrer était connue dans le pays sous
le nom de MAtsoNSEULE. Elle dépendait du
domaine de Bois-Yron et avait donné son
)nom à une levée ou digue de la Loire, cons-
truite à quelques kiiometres. lors d'une des
dernières inondations du neuve. MAtsoN-
8EULE avait été jadis le but favori des pro-
menades de Diane et cependant, chose
étrange tit y avait bien des années qu'elle
B~n avait franchi le seuil. De plus, par ou-
M sans doute, elle n'avait jamais songé
depuis à utiliser cette demeure en l'affec-
tant, par exemple, à la résidence d'un gar-
.de. M~soNSEULE était donc demeurée, com-
me nous t'avons dit, inhabitée et déserte.
Mlle de Eois-Yron entra et referma la
portederrièreelie.
Etie se trouvait dans une petite pièce
.carrée, meublée avec une simplicité ex-
trême et à laquelle le demi-jour qui filtrait
tdana la jointure des volets donnait un as-
pect presque sinistre.
ii! Reprodnctton autorisée pour tous les jouj-
~t)t)tttM".
la réserve les jeunes gens déclarés in-
dignes de servir pur suite de condamna-
tions.
Etaient exemptée de !a taxe:
Les jeunes gens réformés pour infirmités
contractées au service les hommes que
leurs infirmités empêchent de travailler ou
gênent daas leur travail les indigents.
La loi bavaroise partait de ce principe
d'une incontestable justesse qup, le service
militaire étant une obligation pour tout ci-
toyen, chacun devait y contribuer de sa
personne ou de sa bourse.
La taxe, très modérée, était proportionnée
au revenu comme il suit
1~ da là à 200 ft de revenu SfLtaxeanr~.
2° 20tà à 30& 6
3° 30tà 400 9
4° 401à à 60() 1S T-
5" (iOtà ?0 24
6" 801àl.200 40
7° 1.201M.600 60
8" au-dessus de l.COO f!orins 100
H est clair que les derniers termes du )a-
b)eau ci-dessus pourraient, devraient mê-
me être pousses beaucoup plus foin dans
un pays peuplé et riche comme la France.
Néanmoins, etmalgré la modicité deta ta~e,
elle a rapporte
en 1869 183,994 florins,
1870 167,267
1871 325,689 (!eftorinvaut2fr.l6).
La popù)àtion de la Bavière est de
4,800,000 habitants elle a pu payer sept
cent mille francs enviion en 1871 avec une
taxe des plus modérées. On ne saurait
donc évaluer à moins de trente mitlions l'ap-
plication d'une taxe analogue. En effet,
qu'est-ce, en France, qu'un revenu de
l,600norins ou environ 3,400 francs? Les
Chambres bavaroises ont évidemment mé-
nagé les grands propriétaires et la classe
aisée. Chez nous, on peut et l'on doit se
dispenser d'employer de pareils tempéra-
ments.
Maintenant, que fera-t-on de ces trente
millions ? Pour éviter qu'ils ne soient tôt ou
tard distraits de leur véritable destination,
il faut les faire verser dans une caisse spé-
ciale, administrée par des hommes curant
toute garantie, comme ceux qui composaient
le conseil de la Caisse de la dotation de l'ar-
mée. Des la première année, on serait Hxé
sur l'importance du revenu de la taxe; la
Caisse des dépôts et consignations, chargée
de l'encaissement des fonds, en aviserait le
conseil d'administration. Celui-ci prierait le
ministre de la guerre de faire la répartition
de l'argent disponible entre les sous-ofu-
ciers rengagés, d'après des tarifs cahutes
d'abord sur des bases ~M~z~c. Une certaine
somme serait prélevée tous les ans pour
constituer un fonds de réserve considérable
pour les pensions des sous-ofGciers, les se-
cours aux veuvts et aux enfants, la conti-
nuation des hautes payes en temps de
guerre.
J'arrête ici le développement des motifs
qui militent en faveur de la constitution
d'une caisse alimentée par une taxe préle-
vée sur les exemptés, dispensés et insou-
mis. A quoi bon m étendre plus longuement
sur une question qui ne saurait être résolue
sous un régime parfementairc?
Je réunirai en temps opportun mes arti-
cles en brochure, avec tous lesdéveoppe-
ments que comporte ce grave sujet. Le gou-
vernement pourra alors soumettre le pn'jot
de taxe aux Chambres, en leur dtsaat,
comme le roi Guillaume l'a insinué au
Rcichstag, que c'est à prendre ou a s'en
aller.
A. WACHTER.
EM E8fA
D'après les nouvelles reçues au ministère
des affaires étrangères, les carlistes, après
les trois jours de combats que nous avons
annoncés comme s'étaat livrés du2S au 28
mars, ont conservé toutes leurs positions.
Reprise le lundi 30 mars, la bataille a
continué le 31 mars, le 1" avril, et, à l'heure
où le ministère recevait sa dernière dé-
pêche (2 avril, 4 heures), se poursuivait avec
le même acharnement que la semaine pas-
sée.
Le parti carliste, dont nous annoncions, il
y a trois jours, ie départ de Somorostro
pour aiter tourner l'extrême gauche de l'ar-
mée républicaine vers Castro Urdiates, et
dont nous faisions pressentir l'anéantisse-
ment, a réussi, non sans per.es.'à parfaire
son mouvement. Il a isolé Serrano en cou-
pant ses communications télégraphiques
avec Madrid. Le service de nouvelles se
fait, entre Castro-Urdiales et Santmder, par
des courriers à cheval très fortement escor-
tés. Les francs-tireurs carlistes, battant la
campagne aux environs de Santander, cau-
Soit sous le coup de cette impression in-
volontaire, soit sous l'iniluence de quelque
souvenir, la jeune femme pâlit et ferma les
yeux. Puis, par ua effort de volonté éner-
gique, elle courut à une fenêtre qu'elle ou-
vrit et referma après en avoir poussé les
volets, qui claquèrent avec un bruit strident.
La lumière inonda la chambre.
Tout à coup il lui sembla entendre du
bruit ~e frissonna, et, écartant légère-
ment le rideau jauni par le temps, elle
plongea son regard au dehors. Mais le si-
lence continua. Etie s'était trompée, et len-
tement, la tête penchée sur sa poitrine, efie
vint s'asseoir sur une chaise de tapisserie
fanée et s'abîma de nouveau dans une mé-
ditation sombre.
Quelle résolution subite, inexplicable, l'a-
vait décidée à venir à MAtsoNSEOLE, où elle
n'avait pas mis le pied depuis dix, depuis
vingt ans peut-être?
A partir du jour eu elfe avait appris de !a
bouche de Baradieu le danger qui menaçait
les Chanteiys, et où nous l'avons vue en
preie à une agitation profonde, âpres les
confidences de Baradieu sur le comte Leone,
un changement profond s'é:ait opéré chez
Mlle de Bois-Yroa.
Nous avons raconté son mystérieux voyage
a Nevers.
Depuis, elle y était retournée plusieurs
fois, .et, revenue à Bois-Yron, elte s'était
enfermée chez elle en donnant à ses gens
cet ordre tout nouveau pour eux qu'elle
n'y était pour personne. Baradteu lui-même,
Baradieu que naguère elle recevait comme
un frère, avait du s'inchncr dcvaat cette
consigne sévère.
C'est qu'un événement grave, inattendu,
aux conséquences redoutables, était venu
tout à coup troubter l'existence jusgue-la si
calme et si résignée de Diane.
Depuis longtemps déjà la jeune femme,
immobile et le regard fixe, était absorbée
dans ses pensées, quaud uu bruit sec, mé-
thodique, retentit au dehors.
Cette fois, elle n se n'omp.lit pas.
Quelqu'un venait de fra,p r a i.t porte
de Maisonseule deux coups rupides.
~He de Bois-Yron se teva droite comme
sent à l'armée républicaine les plus grands
dommages. Cette dernière nouveiie tstett-
voyée à ia fois d'Irun, de Fontarabie et de
Bayonne.
Entre Santahder et Saint-Jean-de-Luz les
Kiations maritimes sont journalières mais
les Espa~neis qui, fuyant ieur pays, abor-
dent à la ville française, en savent moins
que les gendarmes français gardant le pont
de la Bidassoa. Les autorités de Santander
ne laissent afncher que les !M)uve)Ies qu'its
ont conttuiées.
On dit a Béhobie que Bitbao n'a pius de
vi\'rfs que pour une semaine.
Avant-hier, )e VoM~M~~ btiait la dépêche suivante
« Voici un fâcheux symptôme t'ayunta-
miento de Madrid vient de donner des or-
dres pour qu'on ë!eve des travaux de dé-
fense, en vue d'une attaque éventuelle de
Santès, qui marcherait sur la route de Ma-
drid a\ec 10.000 homme?. »
Nous avons voulu coatr~pr ce tête-
gramme. Au quai d Orsay, il nous a été dit
que te fait de la marche ueSant~s sur Ma-
drij est peut-être f-x.tct, mais qtt'on ne lui
croit pas une armée de 10,000 hommes sous
ses ordres.
Les Espagnols qui fuifnt leur pays en-
combrent tes ho eis de Saint-Jfan-dc-Luz,
de Bayoaae, de Bordeaux et de Pau.
Legouvernemrntfraï'çiisarenouvpiéhier
et avant-hier les ordres sévères qu'it a
donnes s ses sg'cnts des fronUcres pyrénéen-
nes pour désarmer fout soldat espagnol,
carliste ou républicain, qui se réfugierait
sur notre territoire.
A la dernière hfure (2 avri), 5 heures),
nous apprenons que le Monte-Abahto, atta-
qué avec fureur par les ttoupes républi-
caines et défendu avec rage par ies troupes
royales, est demeuré aux mains de ces der-
nières.
Beaucoup de tués et de blessés de part et
d'autre, mais surtout du cûté des républi-
cains, qui ont combattu plusieurs heures à
découvert.
Le ministre de la guerre a reçu, paraît-
il, de Bordeaux, plusieurs télégrammes
confirmant cette dernière nouveiie, arrivée
à Paris par l'intermédiaire de la direction
des douanes.
CHAT!LLON.
Informations générales.
Marseille, 2 avrit. –Les membres du con-
seil municipal ont rédigé une protestation con-
tre tes considérants de ('arrêt préfectoral qui
motivent t'arrêté de suspension. Les conseil-
Hers somment le préfet de nommer les auteurs
du détournement do bons de pain, menaçant,
dans le cas contraire, de lui intenter un procès
en diffamation.
Le préfet est parti hiar soir pour Paris.
Le roi des Deux-Siciles, François IJ, est
arrivé à Marseille, par le train rapide entre en
gare vers midi. II était attendu par son hère,
te comte de Caserte, qui se trouvait dans cette
Titte depuis trois jours.
Besancon, 1~ avril. M. le général Cha-
reton est arrivé avant-hier soir. L'honorable
rapporteur de ta .loi sur l'armée et de la loi sur
les fortifications de Paris vient, dit le CoM~er
/h:CM~o~, régler définitivement tes points
sur lesquels la défense de notre région sera
portée.
M. te générât Pé de-Arros, membre du co-
mité d'artillerie, accompagne te général cha-
reton.
Bethnne,2avri). –Un grand industriel,
M. Louis Beauvoir, fabricant do sucre et maire
de Lapugnoy, a succombé à un empoisonne-
ment causé par des moules.
Blois, 1~ avrii. –Voicileprocés-verba) qui
met (in a l'aHaire Tassin-Diard
< MM. te marquis do Raneougne, ta comte
d'Orléans, Gerberon-Tassin et Carrc-Kérisouf't
se sont rcunis à Btois pour examiner, en qua-
lité de témoins de MM. Pierre Tassin député,
et Paul D'ard, préfet de Loir-et-Cher, la de-
mande de rétractation d'expressions contenues
dans es considérants de l'arrêté préfectorat du
24 mars.
MM. Gerberon et Carré-Kérisou~t ont ex-
posé qu'ils étaient chargés par leur client M.
Tassin, député, de demander à M. le préfet de
Loir-et Cher une rétractation publique du mot
« cynique B, contenu d~ns t'arrêté en question.
A cette première demande, MM. de Ran-
cougne et d'Orléans ont répondu que M. le pré-
fet n'avait fait que caractériser les attaques di-
rigées coatre tes maiKs nouvettoment nommés,
que l'article a qualifiés notamment « d'agents
sans scrupules o, en conséquence qu'il ta
maintenait.
MM. Gerberon et Carré-Kérisouut, s'adres-
sant alors a M. Paul Diard, de la part de M.
Pierre Tassin, demandent à M. Paul Diard
de retirer le mot < cynique contenu dans
les considérants de t'arrêté dont il a dé-
un spectre une rougeur subite l'envahit
de nouveau; elle ferma les yeux, et appuya
sa main sur son coeur, connue pour en com-
primer les battements.
Un troisième coup se ut entendre.
La jeune femme courut à la porte, le re-
gard ardent, ies lèvres frémissantes.
Puis la porte s'ouvrit et un homme entra.
C'était le comte Leone.
H jeta un regard rapide sur la chambre et
sur Mlle de Bots-Yfon, et s'inclina profon-
dément
Madame, dit-il, tandis que Mlle- de
Bois-Yron, agitée par une émotion qui fai-
sait trembler ses mains, semblait le dévorer
du regard, veuillez excuser mon retard in-
volontaire. Je connais mal le pays, et comme
j'ai cru devoir mettre une grande réserve
dans mes questions aux paysans que j'ai
rencontrés, ce n'est qu'à grand'peine que
j'ai fini par découvrir cette retraite.
Vous n'avez pas à vous excuser, mon-
sieur, répliqua Diane d'une voix émue.C'est
moi qui vous demande de me pardonner ce
rendez-vous. qui a dû vous paraître un
peu étrange, SMs doute.
J'avoue,fit Leone d'un ton enjoué, que,
bien que connaissant de nom et de réputa-
tion Mile de Bois-Yron, j'étais loin de m'at-
tendre à l'honneur qu'eite m'a fait en m'é-
crivant, à moi inconnu et obscur une
lettre.
Mon âge vous dit assfz, monsieur, ré-
pliqua Mlle de Bois-Yron avec mélancolie,
que ce rendez-vous a pour objet un intérêt
grave.
Ua intérêt grave? ut Leone surpris. Et
lequel ? Serais-je sans le savoir assez heu-
reux pour po~vuirvous rendre service?
–Un service si grandi, monsieur, dit la
jeune femme en regardant 1 aventurier avec
une expression de prière contenue, que si
\ojs vouiez m'accorder ce que j'attends de
vous, vous aurez plus fait pour moi en un ins-
tant, vous Ulcouau hi< r, qu un a ni de vin~t
a;!ué<-s.
J at'ends, bien m't'xpiiq .cf.
–Vou; ètt-s étranger. je crois? reprit
Diane avec émotion et san~ cesser de cou-
clarë prendre la responsaMiiié dans la pre-
mière entrevue que ces messieurs ont eue avec
lui le 29 mars.
« MM. de Rancougne et d.Orléans ont refusé,
au nom de M. le préfet de Loir-et-Cher, de re-
tirer l'expression.
MM. Gerberon et Carré-Kérisouct, après
evoir tenté ainsi inutilement les moyens de
conci)ianon. demandent a M. Paul Diard, de la
part de M. Pierre Tassin, une réparation par ies
arme?.
« Mal. de Rancougno et d'Orléans répondent
que te préfet de Loir-et Cher, n'ayant agi que
comme administrateur et n'ayant visé unique-
ment que l'article du journal sans avoir en vue
la personne de M. Pierre Tassin, il ne saurait
assumer aucune responsabilité personnelle ù
raison d'un acte de son administration.
« Ont signé
c CARRÉ-KÈRt!OUET, députe, Mis f)E RANCOUCNE,
< GERREROK-TASSIN, Cte n ORLÉANS.
Toulouse, 2 avril. II circule en ville, de.
puis quelques jours, des bruits que nom ne
pouvons plus iairf a cause do la consistance
qu'ils prennect d'heure en heure. H s'agirait
d'une modification profonde dansl'admitnstra-
tion de la vitio de Toulouse.
Tout d'abord, on dit que le conseil municipal
ne se trouvefait jamais en présence de la mu-
nicipalité du 19 lévrier, et qu'une commission
composée mi-partie de bonapartistes et de lé-
gitimistes est déjà constituée.
Eaemre, M. Toussaint no conserverait pas
les fonctions do maire qu'il occupe depuis un
mois et demi à peine elles seraient confiées
par M. do Brogtie à l'une des notabilités du
parti légitimiste, M. Fernand de Hesseguier.
Le gouvernement vient d'accorder aa mu-
sée do Toulouse le tabteau la P~c~e~e B~A-
MMe, de M. Laurent, do Toulouse; un bronze
du ~~t~ do M. Mercier, aussi du Toulouse
enlin CoM~s peinture do M.
Préon.
Ohàlons, 31 mars. M. le généra) Picot
do Lapeyrouse, qui commande la subdivision
de la Marne et la brigade d'artillerie do notre
ville, ayant atteint la limite d'ùge fixée par la
loi, va entrer prochainement dans le cadre de
réserve de l'état major général.
Au moment où il est sur le point de quitter
son commandement, les officiers des 8~ et 28"
régiments d artillerie, qui se trouvent sous ses
orares depuis près de trois ans, ont voulu lui
donner une dernière marque a'affcctiou et de
sympathie.
Dimanche, un punch était offert au général
dans te grand salon de l'hôtel de ville. Durant
cette soirée, la musique du 8° d'artillerie s'est
fait entendre & plusieurs reprises.
Lille, 1~ mars. Les combats de coqs de-
viennent do plus on plus communs dans les v)t
les du Nord, et ils y sont tolérés, au mépris de
l'article de la loi protectrice des animaux.
Reubaix, Lille, Tourcoing et bien d'autres lo-
catités du département du )\ord (aK ~< <°< <:K z?<
de Ja ~o~es, qui maintient quelquefois l'ordre
dans ces arènes d'un nouveau genre), possè-
dent de nombreux ~<ï~M. A Tourcoing ttà
Roubaix, le nomore des estaminets pour ces tristes luttes s'éleva trente, peut-f'tre
quarante 1
Agan, 2 mars. M. Garacho, maire de Sau-
vagas (Lot-et-Garonne), n'est pas content du
FC~OM ~w ~M~-OKM<, laquelle a précieusement
noté et publié la piquante ritournelle qu'il
adresse regultèrement aux nouveaux époux
qu'il vient d'unir « Maintenant vous pouvez
aller coucher ensemble, je ne m'y oppose pas. a
Aussi, ce maire s'en est-il pris à un des abon-
nés dorPm~M~~M~-O~f, M. Séré, et l'a-
t U accusé désobligeamm~nt, parait-il, d'être lo
révélateur de la morale fantaisiste qui l'a déjà
tendu quasi-célébra dans toute la province oe
l'Agenais.
M. Séré a fait appel au journal indiscret pour
témoigner à M. le maire de Sauvagas qu'u est
complètement étranger a ladite révélation.
L'6~!son abonné; mais elle engage M.Garache, te mai-
re, no pas chercher, à l'avenir, de chicane à ses
administrés: « il pourrait s'en mordre les doigta,
ajoute cette feuille, car elle a sous les yeux
quelques notes le concernant, qui pourraient
le faire rire jaune si elles étaient éditées.
Vornoa, 1~' avril. Un accident peu com-
mun a eu lieu hier sur le ligne d'Orléans. Un
w:)gon chargé de bœufs et faisant partie d'un
tram de marchandises, s'est défon~ é sous lo poids
do ces anunaux, entre Vouvray et Vernon. Les
bœufs, affolés, se sont échappes dans toutes les
directions. On a fini par les réunir, mais deux
d'entre cuxoat été Surpris par le tram do vo-
yageurs venantde Tour.) et littéralement broyés.
La machine a é.é renversée sur la \oic. Heu-
reusement, il n'y a pas en d'accident. Le méca-
nicien et lo chauffeur n'ont eu aucun mat.
M n'en est résulté pour le tiain qu'un retard
d'une heure.
Roqaefa/voar, 31 mars. Une rencontre
& l'épée a eu lieu liier près du village. Parmi les
combattants se trouvait une personne de Mar-
seille, qui a blessé légèrement son adversaire a
1 épaule. De cette affaire est résultée une so-
conde rencontre entre les deux témoins de la
partie adverse. L'épée a été choisie de nouveau,
et un des combattants a été atteint au'bras et a
la poitrine. M. le procureur de la république
d'AIx, ayant été prévenu, s'est rendu sur le lieu
désigné mais tout était déj~ terminé.
vrir le jeune homme d'un regard anxieux.
–Etranger, oui, madame, répondit Leone
avec une nuance de ménanoe car il ne
comprenait pas ce qu'on voulait de lui et
commençait à croire qu'il servait de point
de mire à une curiosité de iemme désœu-
vrée.
Vous êtes riche, continua Mite de
Bois-Yron, vous êtes. j'ai te droit de vous
dire ceta, moi qui ai presque le double de
votre uge, vous êtes destiné à prétendre.
par votre éducation, u tous ics partis, u
toutes les fortun s.
Oh t madame ) I
Eh bien, je sais que votre séjour dans
ce pays a pour objet unique un mariage au-
quel s opposent des obstacles invincibtes.
Leone à ton tour regarda fixement la
jeune femme.
VeuiUtz me pardonner, madame, dit-
il je n'avais pas compris tout d'abord j'ai
l'honneur, je le vois, de me trouver en pré-
sence d'une amie de la famiite de Chan-
tetys.
Une amie, en effet, monsieur, Ht Diane
avec émotion mais une amie que~e hasard
seul a instruite et qui vient ici, d'eUe-mê-
me et spontanément, vous supplier de re-
noncer à votre projet, qui vient .vous dire
Ce que vous voulez laire est impitoyable, et
j'est-cre que vous ne téterez pas.
Leone se leva.
Oh [ monsieur s'écria Diane en joi-
gnant igs mains, écoutez-moi, écoutez-moi,
je vous en conjure.
Mon Dieu Mt Leone avec un3 cert&hiR
impertinence, jn le regrette muis il m'est
impossible de ~ous do!m' r ta satisfaction que
vous me demandez. Uati menace des plus
sérieuses, venue de quelqu'un que vous con-
naissez sans doute, a déjà essayé d'obtenir
ce moi ce que \ous tentez par la prière.
Pi'ière et menace sont vaincs, car je \eux
Ct; mariage j'aime Mlle de Chanteiys et je
tcpousHtai. `
Mais s ~cz-vt'us b!en ce que vous iji-
tes ? savez '.uus uù t't.n vous conduit ? r
Où_t un tim conduit ? 1
Oui: qui dirige u<~te intrigue dangereuse i! y
Clermont-Ferra.nd, 2 avrii Des fouit'es
récemment faites, à 4 ou 5 mètres de profon-
deur, ont mis a découvert plusieurs sarcopha-
ges en d&mite.
Pans un de ces cercuei).()eque) était par-
faitement clos et couvert de larges briques), il
a été trouvf'- un instrument tranchant des deux
côtes et recourbe & sa partie supérieure, ayant
35 centimètres do iong sur 7 centimètres de
)arge. On y reconnaît le tissu et on voit les plis
du hngo qui l'entourait. Cet objet est telle-
ment oxyde, que toita et fer ne font qu'un mê-
me corps. En plus, on a trouve trois vases en
terre, pleins de cendres et d'ossements calci-
n6s le plus grand n~esure 25 centimètres de
haut, )arge en proportion, et est d'une extrême
tfgèrete.
Dans ce cercueil, il n'y avait d'autres osse-
ments que ceux contenus dans ces trois vasas.
La forme de ces derniers est )a même que
cette décrite par M. Caumont pour les sépuitures
des onzième et deuxième siectes.
AUTOmTÈ ET UBERTÈ
i
Piusieurs df's anciens colfègues de M. La-
tour-Dumoutin l'ont, nous dit-it, engage « à
réimprimer parât élément o sous le titre
qu'on vient de lire son Commentaire
de l'organisation politique du second Em-
pire comparëc aux institutions de l'Angle-
terre et )cs discours qu'il a prononces sur
les principales questions constitutionnelles,
de'1864al870.. u
M. Latour-Dumoulin, qui ne sait pas dé-
sobliger ses amis, réimprima parallèlement.
par dessus is marché. < de:) rëllexions" sur
l'état des partis en ~85&') et « un Aperçu
de la situation morale des départements
Nous nous garderons d'insister sur ie pfu
d'opportunité de ces réimpressions, peut-être
plus agréables à l'amour-propre de l'auteur
qu'utiles aux intérêts du pays. H y a dans
l'orgueil que montre l'écrivain du ~<
et dans la haute estime qu'il professe de
lui-môme un certain air de conviction qui
commande !e silence car c'est là une con-
viction si sincère, si profonde, qu'on peut la
blesser, mais la détruire, jamais tt y a de
i'Emife OUivier dans cet ancien 116.
Mais ce qu'on ne peut laisser passer sans
protestation, c'est la préface qui précède
toutes ces publications parallèles d'oeuvres
et de discours oubliés car cette préface,
par sou air so)ennei, son allure guindée, ses
prétentions à la forme académique, est
autre chose qu'un plaidoyer fait pro ~omo
par un homme qui est fier d'être lui-mefne
.lorsqu'il se contemple; c'est un essai de
réhabilitation de aeux choses i'atatcs à la
patrie du parlementarisme et des idées
chères au ministère Emile Olivier.
L'homme, se gonflant et s'imaginant que
ses paroles et ses écrits som dt s oracles
plus sûrs que ceux de Calcha: ne mériterdit
qu'une mention moqueuse le système qu'il
préconise et dont l'étabfissem<'nt nous con-
duirait aux ab!mes réclame ua cri d'alarme.
Ea 18M, M. Latour-Dumoulin diaait
« Ce que veut avant tout notre infortuné
pays, épuisé par deux années d'angoisses,
c'est l'ordre et la stabilité. il ne s'agit ni
de république ni de monarchie, mais d'a-
voir un gouvernement fort, énergique, qui
soit à l'abri d'un coup de main, et qui per-
mette à la France de panser les blessures
que lui a faites un régime désorganisa-
teur.
Ces paroles, il les répète aujourd'hui
mais il ajoute qu'il veut un ?'~w~ ~M/)M,
~'Z~V~JE' ~M~n'~ ~c ~<9r~. Là
est son erreur. On ne peut mé'anger ces
djux choses. Il faut que l'autorité ~ait en
main la liberté et en fasse largesse au peu-
ple. Vouloir, comme les gen& ûe l'école dont
M. Latoar-Dumo~linest une des notoriétés,
établir une sorte de pondération entre ces
deux forces, ccst vouloir résoudre un pro-
blème insoluble. Lorsque la liberté cesse
d'êa'e la vassate de l'autorité, l'autorité ds-
vknt servante de la liberté, et par consé-
quent cesse d'être l'autorité.
Le parlementarisme est tellement ~&e
utopie que dans ce système de gouvernement
le même. homme parle deux langues <;t
marche vers deux buts à la fois lorsqu'il
n'e&t pas au pouvoir, il est l'amant de la li-
bsrté et penche a gauche au contraire,
lorsqu'il possède un portefeuille, il revendi-
que sans cesse les priviléges de l'autorité
et se jette à droite. M. Latour-Dumouliuest
forcé de reconnaître cette vérité incontes-
table mais la chose lui paraît naturelle et
presque louable. Je ne bfame pas, dit-il,
ceux qui nous gouvernent de contredire
leur passé et de renoncer à appliquer au
ministère ce qu ils demandaient dans l'op-
position.
On avouera qu'il faut une certaine sou-
plesse de conscience politique pour s'accom-
moder de procédés gouvernementaux con-
a derrière vous un homme. que j'ai cru
longtemps un honnête homme, et qui n'est
qu'un misérable il y a Pascal Chauveau.
Leone recuta malgré lui.
An) vous le connaissez? dit-ii avec sur-
prise.
Pour mon malheur t répliqua Mite de
Bois-Yron d'une voix sourde. Eh bien c'est
cet homme qui vous a entraîne, c'esUui qui
vous trompe, et je vous adjure, je vous aup-
ptie de renoncer à votre projet, de rompre
avec cet homme. de.
Leone interrompit du geste.
Permettez-moi, dit-il avec sang-froid,
d'être quelque peu étonné. J'ai lieu de me
demander, de vous demander quei intérêt
si grand vous guide à \otre tour en cette
affaire et de quel droit.
Mite de Bois-Y'Mn pâiit et un triste sou-
rire efaeura s~s iévres.
Eh t ue voussembte-t-it pas.rëptiqua-
t-elle, que ce soit un droit suffisant que ce-
lui d'une femme qui veut empêcher un jeu-
ne homme, abusé par un misérable, de se
faire l'instrument d'une mauvaise action.
Leone fit mine de protester.
Vous vous trompez, madame, repon-
dit-it il n'y a là aucune mauvaise action,
et ce qui le prouve surabondamment, c'est
que j'ai aujourd'hui le consentement de M.
le comte de Chanteiys iui même.
Diane fit un mouvement.
Quoi! vous avez! s'ëcria-t-cHe.
Je vous l'allirme.
C'est impossible.
–Ce)a est cependant. ,<
Ëjoutez-moi, monsieur: je vous adres-
sais uneproretoutà t'heurc, étions me
demandk-z quel était mon dron. Ëh bien t
si c'était au nom de votre m~r< cnteodcz-
vous, de votre mère qup j ai connue et qui
vous adjure de ne pas faite te malheur d'uae
iamiife, de ne pas perdre fa vie d une en-
fant innocente? 1
Lcon; à son to;]r, demeura un instant
sans r~poiidr~ et r'garda M)te de Bois-Yron
~om'ut' p~ur hr~ ;iu fond de sa pensée.
Mujaine, rt'pfit-itentiu d'une voixsom-
bfe,jcuecomptt-!id:4 pas.etvomavezëtemat
inspt'ee ea évoquant auprès de moi ie sou- t
sciant à exciter les passions publiques, à
s'en servir comme d'un marchepied, puis
à tes réprimer afin de rester en place jus-
qu'au jour ou quelqu'un, en jouant te même
jeu, acquiert assez de force pour vous dire
0:e-toi de )a, je vais m'y mettre. »
li c'est pas étonnant que de tout temps le
parlemeRtansme ait séduit les ambitieux il
mène à tout, bien qu'il ne permette de rester
naile part. C'est l'état de choses )e p!us fa-
vorabie aux individuaUtés. Mais ie but des
esprits sérieux et cherchant uniquement le
bien du pays ne doit pas êtra de substituer
à l'omnipotence de la démagogie l'omnipo-
tence de la bourgeoisie. La politique, de M.
Thiers, dont semble rafLierM. Dumouiin,
remplace les oppressions brutales, mais tem-
poraires, de la rue par ia tyrannie gantée,
froide~poiie, continue, morteiie pour le pays,
des e~MM~ ~M?t~ Nous ne vouions.
ni de ~oligarchie parlementaire ni de )a
démagogie. La France a besoin de la dé-
mocratie organisée.
Nous n'entendons pas par ~:o~e~eo?'-
~disant tel, rêvé par M. Emile Oitivier ette-
gretté par M. Latour-Dumoutin. Cet empire-
là n'était qu'une pâte contrefaçon du gou-
vernement parlementaire «dans toute sa
beauté e, du gouvernement parlementaire
qui neconwn!. ni à notre état d'instruction,
ni ù notre origine révolutionnaire, ni à no-
tre tempérament, ni aux caprices de notre
génie national. Nous vouions que ie gou-
vernement, sans y être poussé par les aga-
ceries des orateurs de l'opposition, sans y
être contraint par des changements de ca-
binet à )ui imposés, de son plein gré, déli-
bérément, posément et sans Hâte, a son
heure et saus mise eu demeure du parle-
ment, réalise tes progrès sociaux que com-
mande la nécessité de continuer )a tradi-
tion de 1789. Plus l'autorité sera forte, plus
elle sera à l'abri des assauts auxquels vou-
drait la réduire i'écuie parlementaire) pius
la liberté véritable grandira.
Non la liberté chère aux rhétears et aux
gazetiers, celle qui consiste à pouvoir tout
dire et à se faire décerner des lauriers paf
)a foule dont on prépare la ruine; mais la
liberté de travailler, de produire, d'échan-
ger, la liberté mutérieUe et product've, quF
égalise.iesciasses et antene ieur union en
écartant ta misère et en umiversaiisant it)
bien-être.
En un mot, nous sommes d'accord av~s'
M. Latour-Dumoui.n lorsqu'ii veut un gou-
vernement fort, énergique, qui permette à
la France de panser ses blessure~ mai~
nous nous séparons de lui lorsqu'il e~f
que ça gouvernement, une fois à son apo-*
gée, abdique entre les mains d'une ou d6.
deux Chambres. Les ii.tiens constitutioa-
neiles n'ont jamais eiapêehe les révolu-
tions.
Nous répudions les doctrines du ministère
du 2 janvier, qui étaient celles des libéraux.
sous Louis-Phtiippe. Nous ne voulons pas
qu'on recommence une expérience fatatt;.
Le salut n'est pas dans le mélange de l'au-
torité et de la liberté et dans leur antithèse
perpétuelle; il réside dans l'autorité indis-
cutable, indiscutée, répandant la liberté
avec sagesse car, si i'eau du Nil débordant
avec mesure devient une source de fécon-
dité et de richesse, ses inondations tumul-
tueuses ne produisant que la ruine et ià dé-
solation.
L'autorité doit avoir asa disposition ia li-
berté la liberté ne saurait êtM sans përii,,
comme la veut M. Latour-Dumoulin, ie eon-
tre-poids de l'autorité. L'Empire doit être,
autoritaire; s'il devient parlementaire itiut
est imposiote d'être libérai il se suicide.
CHATtLLOK.
REVUE DU JOUR" i
Trois arrondissements de )a Gironde, sur''
six, ont donné ia majorité au générât Ber-
trand Btaye, Lesparreet la Ré&te; un a
denBé de préférence ses voix à M Lt)M)6u
c'eat celui de Bazas ennn les deux autres,
Bordeaux et Libourne, se sont prononcés
pour le candidat républicain. Voici d'ait-
ieurs le tableau récapitulatif des eiecHons
de la Gironde
AURONDts- Inscrits Bettrand Larrieu Roudi~r
SEMXNT~
Bordeaux. 99,980 iS~28 ')2,OS7 42,487
B~aye. 18,333 9,349 ~8 3J6?.
Bazas. 16,484 3,177 3.462 4,880
Lesparre. 1380t 4,M9 1,373 3,518;
LaRÉote. 17.173 8.796 1,904 8,SOJL
Hbourne. 36,244 9.23S 4.SS2 14,112
t!'02,0t5 4'?,954 24,136 74,260,
venir de ma mère. Je n'ai pas de mère, moi i
Je suis néjene sais où, e', si toia que se re-
portent mes souvenirs, je Me me rappetia
que des sons étrangers. Ma mère, au nom
ae iaqueiie vous prétendez parier, n'a rien
à me demander, n'a te dto!t de rien exiger
de moi. Et tut-ette présente à cet entretien,
tût-eiie ta debout entre nous qu'à aapri~,
comme a !a \ûtrf, je répondrais Non 1
M)te de Bois-Yron p&tit, et, fermant iea
yeux, appuya sa main tremblante sur i'an-
gle de la cheminée comme s)eHe chance–.
ta!t.
Leone allait poursuivre, mais aa mémo
instant un bruit de pas retecUt au dehors
Mlle de Bois-Yron tressaiOit, et, comme
revenant à elle, posa un doigt sur ses iè-~
vres.
–SiieMe, monsieur t nt-e)ie à voix
basse.
Mais presque aussitôt elle recuia, en pou~
sant un cri d'aû'otement ou de terreur.
Lui t tui 1 batbmia-t-ette. j
Leoce, surpris et curieux, se dirigea yef~
la fenêtre.
Ah ) ah ) tit-i) avec uo ricanenuNt, M.
le marquis de Bàradieu ? c'est un renfort
qui vous arrive t
Mlle de Bois\Yron se tourna v~M lui ~tè~
de dëtaiHir.
–Oh) par pitié, dit't-He, pap pHié, ~)t
nom de tout ce qu'ii y a de sacré en ce
monde, au nom de tout ce que vous pouvez
aimer encore, je, vous en conjure H ne
faut pas que M. de Baradieu vous trouve ici. `
Eh [qu'importe? fit Leone impassibte,.
si je )ui iaisse la ptace libre.
–De grâce! répéta Diane d'une voix
supplante et en ouvrant une porte, entrez
ici. Il vous sera tacite de sortir d'un autre
côté. Je vous en conjure, faites cela pour
moi.
Soit, obéit Leone, touché maigre lui
de t'dccetH de désespoir de la jeune femme,
Et il passa dans ta pièce contiguë.
Au même instant, on frappa à la porte
dunnant sur le vaitou, et BiU'adieu entra.
P!ERM ZACCONS et iDOU'Bt: R~Cat~
{J~! ~~< ~
25,000 francs qui sont nécessaires pour mener à
bonna fin cette grande opération.
Dame !es frères et amis ne sont pas larges.
Et puis, les temps sont si dars
MARC GÉRARD.
Chronique pciilitaire
,r
NÔSSOUS-OFFIGtERS
( 9° ~< 0'MC~. )
J'ai reçu de nombreuses lettres au sujet
de mes articles sur les sous-officiers et ne
ttuis qu'exprimer le regret que l'espace dont
je dispose dans le journal ne me permette
pas de faire connaître au public tous les
renseignements qui m'ont été-adressés. Les
officiers possédant une iongùe expérience
des araires militaires et aussi des aS'aires
civiles approuvent unanimement mes pro-
positions pour améliorer le sort d& )eurs di-
gnes auxiliaires, mais quelques-uns émettent
des doutes sur la possibilité d'appliquer
)a taxe des exemptés et d'inniger l'amende
auxinsoumis.
Les travaux de Jonrcs, du généra! Favé
et du cotonet Berge étant théoriques, ces
doutessont naturels mais ils disparaîtront
certainement devant les faits précis que cite
le ~fïM<
Cette feuille a publié, dans sa partie non
officielle, un article qu'elle dit avoir reçu
d'un officier bavarois. Cet article est évi-
demment destiné à sonder t'opinion de t'ar-
mée et du public; comme il émet des pro-
positions qui jusqu'à présent avaient été as-
sez froidement accueillies en Prusse, la
feuille ministérielle fait ses réserves en an-
nonçant qu'elle ne partage pas toutes les
idées de son correspondant.
L'ofûcier bavarois, qui est peut-être par-
faitement prussien, commence par affirmer
qu'it est très douteux de voirtessous-ofn-
ciers allemands rester au service, en dépit
de l'augmentation de solde récemment vo-
tée, de l'amélioration de leur casernement,
de leur habillement, enfin des places civiles
qui leur sont assurées. Oes améliorations,
qui imposent de lourdes charges au Trésor,
sont impuissantes à lutter contre les prix
bien autrement rémunérateurs payés par te
commerce et par l'industrie. Pour avoir de
hons instructeurs et des comptables, il faut
de toute nécessite leur donner une position
équivalente à celle qu'ils auraient dans te
civil. La vie militaire est très astreignante,
et le système actuel de renouvellement con-
tmuel des recrues, d'instruction des réser-
ves et des manœuvres d'automne occa-
sionne aux cadres des fatigues parfois ex-
cessives.
Par suite des traités militaires conclus
avec la Prusse en 1866, la Bavière dut faire
subir à sa loi de recrutement des modifica-
tions analogues à celles que la loi de 1872 a
apportées à la lui de 1868, qui permettait le e
remplacement. Seulement, en Bavière, on
comprit plus vite qu'en France la nécessité
de retenir tes sous officiers, et dès 1868 tes
Chambres votèrent ta taxe des exemptés,
qui vient d'être abrogée, au grand regret
de l'armée bavaroise, sous la pression du
ministère de la guerre de Berlin.
Voici quelles étaient les bases de cette
ici:
La taxe militaire ( fF~~eM) devait être
payëepar:
1" Les théologiens exemptés du service
militaire chez les catholiques, par l'ordi-
nation ou t'entrée dans un couvent à la suite
de \œux perpétuels chez les protestants
et les Israélites, par l'admission régulière
et légale aux fonctions de pasteur ou de
irabbin;
2° Temporairement, les jeunes gens qui
ont obtenu des sursis d'appel (que l'article
57 de la loi française permGtd'accorderjus-
qu'â l'âge de vingt-quatre ans accomplis).
Cette catégorie comprend en Bavière les
étudiants en théologie des cultes reconnus
par la loi; -les maîtres d'école, les aides
et les aspirants maîtres d'ccole employé}
dans des établissements de l'Etat ou considé-
rés comme têts les jeunes gens main.
tenus dans teutS foyers comme soutiens de
famille; le plus jë~e de deux frères
jusqu'à ce que l'aîné ait accompii le temps
de service légat ceux dont l'aptitude au
service n'a pu être constatée (tés la pre-
mière année, et qui ont été ajournés à un
nouvel examen du conseil de révision (art.
:~1 de notre loi du 27 juillet 1872) les
jeunes gens exemptés pour des iniirmités
,qui ne les empêchent nullement de travail-
ler ou pour défaut de taille les hommes
de la reserve de recrutement (2' portion du
contingent) quand ils ne sont pas appelés
sous les drapeaux, et ceux qui sont ab-
sents du pays à l'époque des manœuvres de
FEUILLETON DU G~M07~–N"~5. (1)
4AVR!Lt874.
LA MAISON .r
Dit
LARUE_ZM:HAR!E
Oeuxi&tme p~rtte
xi~
UN RENDEZ-VOUS
~Mî~
L'habitation où Mlle de Bois Yt'on venait
de pénétrer était connue dans le pays sous
le nom de MAtsoNSEULE. Elle dépendait du
domaine de Bois-Yron et avait donné son
)nom à une levée ou digue de la Loire, cons-
truite à quelques kiiometres. lors d'une des
dernières inondations du neuve. MAtsoN-
8EULE avait été jadis le but favori des pro-
menades de Diane et cependant, chose
étrange tit y avait bien des années qu'elle
B~n avait franchi le seuil. De plus, par ou-
M sans doute, elle n'avait jamais songé
depuis à utiliser cette demeure en l'affec-
tant, par exemple, à la résidence d'un gar-
.de. M~soNSEULE était donc demeurée, com-
me nous t'avons dit, inhabitée et déserte.
Mlle de Eois-Yron entra et referma la
portederrièreelie.
Etie se trouvait dans une petite pièce
.carrée, meublée avec une simplicité ex-
trême et à laquelle le demi-jour qui filtrait
tdana la jointure des volets donnait un as-
pect presque sinistre.
ii! Reprodnctton autorisée pour tous les jouj-
la réserve les jeunes gens déclarés in-
dignes de servir pur suite de condamna-
tions.
Etaient exemptée de !a taxe:
Les jeunes gens réformés pour infirmités
contractées au service les hommes que
leurs infirmités empêchent de travailler ou
gênent daas leur travail les indigents.
La loi bavaroise partait de ce principe
d'une incontestable justesse qup, le service
militaire étant une obligation pour tout ci-
toyen, chacun devait y contribuer de sa
personne ou de sa bourse.
La taxe, très modérée, était proportionnée
au revenu comme il suit
1~ da là à 200 ft de revenu SfLtaxeanr~.
2° 20tà à 30& 6
3° 30tà 400 9
4° 401à à 60() 1S T-
5" (iOtà ?0 24
6" 801àl.200 40
7° 1.201M.600 60
8" au-dessus de l.COO f!orins 100
H est clair que les derniers termes du )a-
b)eau ci-dessus pourraient, devraient mê-
me être pousses beaucoup plus foin dans
un pays peuplé et riche comme la France.
Néanmoins, etmalgré la modicité deta ta~e,
elle a rapporte
en 1869 183,994 florins,
1870 167,267
1871 325,689 (!eftorinvaut2fr.l6).
La popù)àtion de la Bavière est de
4,800,000 habitants elle a pu payer sept
cent mille francs enviion en 1871 avec une
taxe des plus modérées. On ne saurait
donc évaluer à moins de trente mitlions l'ap-
plication d'une taxe analogue. En effet,
qu'est-ce, en France, qu'un revenu de
l,600norins ou environ 3,400 francs? Les
Chambres bavaroises ont évidemment mé-
nagé les grands propriétaires et la classe
aisée. Chez nous, on peut et l'on doit se
dispenser d'employer de pareils tempéra-
ments.
Maintenant, que fera-t-on de ces trente
millions ? Pour éviter qu'ils ne soient tôt ou
tard distraits de leur véritable destination,
il faut les faire verser dans une caisse spé-
ciale, administrée par des hommes curant
toute garantie, comme ceux qui composaient
le conseil de la Caisse de la dotation de l'ar-
mée. Des la première année, on serait Hxé
sur l'importance du revenu de la taxe; la
Caisse des dépôts et consignations, chargée
de l'encaissement des fonds, en aviserait le
conseil d'administration. Celui-ci prierait le
ministre de la guerre de faire la répartition
de l'argent disponible entre les sous-ofu-
ciers rengagés, d'après des tarifs cahutes
d'abord sur des bases ~M~z~c. Une certaine
somme serait prélevée tous les ans pour
constituer un fonds de réserve considérable
pour les pensions des sous-ofGciers, les se-
cours aux veuvts et aux enfants, la conti-
nuation des hautes payes en temps de
guerre.
J'arrête ici le développement des motifs
qui militent en faveur de la constitution
d'une caisse alimentée par une taxe préle-
vée sur les exemptés, dispensés et insou-
mis. A quoi bon m étendre plus longuement
sur une question qui ne saurait être résolue
sous un régime parfementairc?
Je réunirai en temps opportun mes arti-
cles en brochure, avec tous lesdéveoppe-
ments que comporte ce grave sujet. Le gou-
vernement pourra alors soumettre le pn'jot
de taxe aux Chambres, en leur dtsaat,
comme le roi Guillaume l'a insinué au
Rcichstag, que c'est à prendre ou a s'en
aller.
A. WACHTER.
EM E8fA
D'après les nouvelles reçues au ministère
des affaires étrangères, les carlistes, après
les trois jours de combats que nous avons
annoncés comme s'étaat livrés du2S au 28
mars, ont conservé toutes leurs positions.
Reprise le lundi 30 mars, la bataille a
continué le 31 mars, le 1" avril, et, à l'heure
où le ministère recevait sa dernière dé-
pêche (2 avril, 4 heures), se poursuivait avec
le même acharnement que la semaine pas-
sée.
Le parti carliste, dont nous annoncions, il
y a trois jours, ie départ de Somorostro
pour aiter tourner l'extrême gauche de l'ar-
mée républicaine vers Castro Urdiates, et
dont nous faisions pressentir l'anéantisse-
ment, a réussi, non sans per.es.'à parfaire
son mouvement. Il a isolé Serrano en cou-
pant ses communications télégraphiques
avec Madrid. Le service de nouvelles se
fait, entre Castro-Urdiales et Santmder, par
des courriers à cheval très fortement escor-
tés. Les francs-tireurs carlistes, battant la
campagne aux environs de Santander, cau-
Soit sous le coup de cette impression in-
volontaire, soit sous l'iniluence de quelque
souvenir, la jeune femme pâlit et ferma les
yeux. Puis, par ua effort de volonté éner-
gique, elle courut à une fenêtre qu'elle ou-
vrit et referma après en avoir poussé les
volets, qui claquèrent avec un bruit strident.
La lumière inonda la chambre.
Tout à coup il lui sembla entendre du
bruit ~e frissonna, et, écartant légère-
ment le rideau jauni par le temps, elle
plongea son regard au dehors. Mais le si-
lence continua. Etie s'était trompée, et len-
tement, la tête penchée sur sa poitrine, efie
vint s'asseoir sur une chaise de tapisserie
fanée et s'abîma de nouveau dans une mé-
ditation sombre.
Quelle résolution subite, inexplicable, l'a-
vait décidée à venir à MAtsoNSEOLE, où elle
n'avait pas mis le pied depuis dix, depuis
vingt ans peut-être?
A partir du jour eu elfe avait appris de !a
bouche de Baradieu le danger qui menaçait
les Chanteiys, et où nous l'avons vue en
preie à une agitation profonde, âpres les
confidences de Baradieu sur le comte Leone,
un changement profond s'é:ait opéré chez
Mlle de Bois-Yroa.
Nous avons raconté son mystérieux voyage
a Nevers.
Depuis, elle y était retournée plusieurs
fois, .et, revenue à Bois-Yron, elte s'était
enfermée chez elle en donnant à ses gens
cet ordre tout nouveau pour eux qu'elle
n'y était pour personne. Baradteu lui-même,
Baradieu que naguère elle recevait comme
un frère, avait du s'inchncr dcvaat cette
consigne sévère.
C'est qu'un événement grave, inattendu,
aux conséquences redoutables, était venu
tout à coup troubter l'existence jusgue-la si
calme et si résignée de Diane.
Depuis longtemps déjà la jeune femme,
immobile et le regard fixe, était absorbée
dans ses pensées, quaud uu bruit sec, mé-
thodique, retentit au dehors.
Cette fois, elle n se n'omp.lit pas.
Quelqu'un venait de fra,p r a i.t porte
de Maisonseule deux coups rupides.
~He de Bois-Yron se teva droite comme
sent à l'armée républicaine les plus grands
dommages. Cette dernière nouveiie tstett-
voyée à ia fois d'Irun, de Fontarabie et de
Bayonne.
Entre Santahder et Saint-Jean-de-Luz les
Kiations maritimes sont journalières mais
les Espa~neis qui, fuyant ieur pays, abor-
dent à la ville française, en savent moins
que les gendarmes français gardant le pont
de la Bidassoa. Les autorités de Santander
ne laissent afncher que les !M)uve)Ies qu'its
ont conttuiées.
On dit a Béhobie que Bitbao n'a pius de
vi\'rfs que pour une semaine.
Avant-hier, )e VoM~M~~
« Voici un fâcheux symptôme t'ayunta-
miento de Madrid vient de donner des or-
dres pour qu'on ë!eve des travaux de dé-
fense, en vue d'une attaque éventuelle de
Santès, qui marcherait sur la route de Ma-
drid a\ec 10.000 homme?. »
Nous avons voulu coatr~pr ce tête-
gramme. Au quai d Orsay, il nous a été dit
que te fait de la marche ueSant~s sur Ma-
drij est peut-être f-x.tct, mais qtt'on ne lui
croit pas une armée de 10,000 hommes sous
ses ordres.
Les Espagnols qui fuifnt leur pays en-
combrent tes ho eis de Saint-Jfan-dc-Luz,
de Bayoaae, de Bordeaux et de Pau.
Legouvernemrntfraï'çiisarenouvpiéhier
et avant-hier les ordres sévères qu'it a
donnes s ses sg'cnts des fronUcres pyrénéen-
nes pour désarmer fout soldat espagnol,
carliste ou républicain, qui se réfugierait
sur notre territoire.
A la dernière hfure (2 avri), 5 heures),
nous apprenons que le Monte-Abahto, atta-
qué avec fureur par les ttoupes républi-
caines et défendu avec rage par ies troupes
royales, est demeuré aux mains de ces der-
nières.
Beaucoup de tués et de blessés de part et
d'autre, mais surtout du cûté des républi-
cains, qui ont combattu plusieurs heures à
découvert.
Le ministre de la guerre a reçu, paraît-
il, de Bordeaux, plusieurs télégrammes
confirmant cette dernière nouveiie, arrivée
à Paris par l'intermédiaire de la direction
des douanes.
CHAT!LLON.
Informations générales.
Marseille, 2 avrit. –Les membres du con-
seil municipal ont rédigé une protestation con-
tre tes considérants de ('arrêt préfectoral qui
motivent t'arrêté de suspension. Les conseil-
Hers somment le préfet de nommer les auteurs
du détournement do bons de pain, menaçant,
dans le cas contraire, de lui intenter un procès
en diffamation.
Le préfet est parti hiar soir pour Paris.
Le roi des Deux-Siciles, François IJ, est
arrivé à Marseille, par le train rapide entre en
gare vers midi. II était attendu par son hère,
te comte de Caserte, qui se trouvait dans cette
Titte depuis trois jours.
Besancon, 1~ avril. M. le général Cha-
reton est arrivé avant-hier soir. L'honorable
rapporteur de ta .loi sur l'armée et de la loi sur
les fortifications de Paris vient, dit le CoM~er
/h:CM~o~, régler définitivement tes points
sur lesquels la défense de notre région sera
portée.
M. te générât Pé de-Arros, membre du co-
mité d'artillerie, accompagne te général cha-
reton.
Bethnne,2avri). –Un grand industriel,
M. Louis Beauvoir, fabricant do sucre et maire
de Lapugnoy, a succombé à un empoisonne-
ment causé par des moules.
Blois, 1~ avrii. –Voicileprocés-verba) qui
met (in a l'aHaire Tassin-Diard
< MM. te marquis do Raneougne, ta comte
d'Orléans, Gerberon-Tassin et Carrc-Kérisouf't
se sont rcunis à Btois pour examiner, en qua-
lité de témoins de MM. Pierre Tassin député,
et Paul D'ard, préfet de Loir-et-Cher, la de-
mande de rétractation d'expressions contenues
dans es considérants de l'arrêté préfectorat du
24 mars.
MM. Gerberon et Carré-Kérisou~t ont ex-
posé qu'ils étaient chargés par leur client M.
Tassin, député, de demander à M. le préfet de
Loir-et Cher une rétractation publique du mot
« cynique B, contenu d~ns t'arrêté en question.
A cette première demande, MM. de Ran-
cougne et d'Orléans ont répondu que M. le pré-
fet n'avait fait que caractériser les attaques di-
rigées coatre tes maiKs nouvettoment nommés,
que l'article a qualifiés notamment « d'agents
sans scrupules o, en conséquence qu'il ta
maintenait.
MM. Gerberon et Carré-Kérisouut, s'adres-
sant alors a M. Paul Diard, de la part de M.
Pierre Tassin, demandent à M. Paul Diard
de retirer le mot < cynique contenu dans
les considérants de t'arrêté dont il a dé-
un spectre une rougeur subite l'envahit
de nouveau; elle ferma les yeux, et appuya
sa main sur son coeur, connue pour en com-
primer les battements.
Un troisième coup se ut entendre.
La jeune femme courut à la porte, le re-
gard ardent, ies lèvres frémissantes.
Puis la porte s'ouvrit et un homme entra.
C'était le comte Leone.
H jeta un regard rapide sur la chambre et
sur Mlle de Bots-Yfon, et s'inclina profon-
dément
Madame, dit-il, tandis que Mlle- de
Bois-Yron, agitée par une émotion qui fai-
sait trembler ses mains, semblait le dévorer
du regard, veuillez excuser mon retard in-
volontaire. Je connais mal le pays, et comme
j'ai cru devoir mettre une grande réserve
dans mes questions aux paysans que j'ai
rencontrés, ce n'est qu'à grand'peine que
j'ai fini par découvrir cette retraite.
Vous n'avez pas à vous excuser, mon-
sieur, répliqua Diane d'une voix émue.C'est
moi qui vous demande de me pardonner ce
rendez-vous. qui a dû vous paraître un
peu étrange, SMs doute.
J'avoue,fit Leone d'un ton enjoué, que,
bien que connaissant de nom et de réputa-
tion Mile de Bois-Yron, j'étais loin de m'at-
tendre à l'honneur qu'eite m'a fait en m'é-
crivant, à moi inconnu et obscur une
lettre.
Mon âge vous dit assfz, monsieur, ré-
pliqua Mlle de Bois-Yron avec mélancolie,
que ce rendez-vous a pour objet un intérêt
grave.
Ua intérêt grave? ut Leone surpris. Et
lequel ? Serais-je sans le savoir assez heu-
reux pour po~vuirvous rendre service?
–Un service si grandi, monsieur, dit la
jeune femme en regardant 1 aventurier avec
une expression de prière contenue, que si
\ojs vouiez m'accorder ce que j'attends de
vous, vous aurez plus fait pour moi en un ins-
tant, vous Ulcouau hi< r, qu un a ni de vin~t
a;!ué<-s.
J at'ends,
–Vou; ètt-s étranger. je crois? reprit
Diane avec émotion et san~ cesser de cou-
clarë prendre la responsaMiiié dans la pre-
mière entrevue que ces messieurs ont eue avec
lui le 29 mars.
« MM. de Rancougne et d.Orléans ont refusé,
au nom de M. le préfet de Loir-et-Cher, de re-
tirer l'expression.
MM. Gerberon et Carré-Kérisouct, après
evoir tenté ainsi inutilement les moyens de
conci)ianon. demandent a M. Paul Diard, de la
part de M. Pierre Tassin, une réparation par ies
arme?.
« Mal. de Rancougno et d'Orléans répondent
que te préfet de Loir-et Cher, n'ayant agi que
comme administrateur et n'ayant visé unique-
ment que l'article du journal sans avoir en vue
la personne de M. Pierre Tassin, il ne saurait
assumer aucune responsabilité personnelle ù
raison d'un acte de son administration.
« Ont signé
c CARRÉ-KÈRt!OUET, députe, Mis f)E RANCOUCNE,
< GERREROK-TASSIN, Cte n ORLÉANS.
Toulouse, 2 avril. II circule en ville, de.
puis quelques jours, des bruits que nom ne
pouvons plus iairf a cause do la consistance
qu'ils prennect d'heure en heure. H s'agirait
d'une modification profonde dansl'admitnstra-
tion de la vitio de Toulouse.
Tout d'abord, on dit que le conseil municipal
ne se trouvefait jamais en présence de la mu-
nicipalité du 19 lévrier, et qu'une commission
composée mi-partie de bonapartistes et de lé-
gitimistes est déjà constituée.
Eaemre, M. Toussaint no conserverait pas
les fonctions do maire qu'il occupe depuis un
mois et demi à peine elles seraient confiées
par M. do Brogtie à l'une des notabilités du
parti légitimiste, M. Fernand de Hesseguier.
Le gouvernement vient d'accorder aa mu-
sée do Toulouse le tabteau la P~c~e~e B~A-
MMe, de M. Laurent, do Toulouse; un bronze
du ~~t~ do M. Mercier, aussi du Toulouse
enlin CoM~s peinture do M.
Préon.
Ohàlons, 31 mars. M. le généra) Picot
do Lapeyrouse, qui commande la subdivision
de la Marne et la brigade d'artillerie do notre
ville, ayant atteint la limite d'ùge fixée par la
loi, va entrer prochainement dans le cadre de
réserve de l'état major général.
Au moment où il est sur le point de quitter
son commandement, les officiers des 8~ et 28"
régiments d artillerie, qui se trouvent sous ses
orares depuis près de trois ans, ont voulu lui
donner une dernière marque a'affcctiou et de
sympathie.
Dimanche, un punch était offert au général
dans te grand salon de l'hôtel de ville. Durant
cette soirée, la musique du 8° d'artillerie s'est
fait entendre & plusieurs reprises.
Lille, 1~ mars. Les combats de coqs de-
viennent do plus on plus communs dans les v)t
les du Nord, et ils y sont tolérés, au mépris de
l'article de la loi protectrice des animaux.
Reubaix, Lille, Tourcoing et bien d'autres lo-
catités du département du )\ord (aK ~< <°< <:K z?<
de Ja ~o~es, qui maintient quelquefois l'ordre
dans ces arènes d'un nouveau genre), possè-
dent de nombreux ~<ï~M. A Tourcoing ttà
Roubaix, le nomore des estaminets
quarante 1
Agan, 2 mars. M. Garacho, maire de Sau-
vagas (Lot-et-Garonne), n'est pas content du
FC~OM ~w ~M~-OKM<, laquelle a précieusement
noté et publié la piquante ritournelle qu'il
adresse regultèrement aux nouveaux époux
qu'il vient d'unir « Maintenant vous pouvez
aller coucher ensemble, je ne m'y oppose pas. a
Aussi, ce maire s'en est-il pris à un des abon-
nés dorPm~M~~M~-O~f, M. Séré, et l'a-
t U accusé désobligeamm~nt, parait-il, d'être lo
révélateur de la morale fantaisiste qui l'a déjà
tendu quasi-célébra dans toute la province oe
l'Agenais.
M. Séré a fait appel au journal indiscret pour
témoigner à M. le maire de Sauvagas qu'u est
complètement étranger a ladite révélation.
L'6~!
re, no pas chercher, à l'avenir, de chicane à ses
administrés: « il pourrait s'en mordre les doigta,
ajoute cette feuille, car elle a sous les yeux
quelques notes le concernant, qui pourraient
le faire rire jaune si elles étaient éditées.
Vornoa, 1~' avril. Un accident peu com-
mun a eu lieu hier sur le ligne d'Orléans. Un
w:)gon chargé de bœufs et faisant partie d'un
tram de marchandises, s'est défon~ é sous lo poids
do ces anunaux, entre Vouvray et Vernon. Les
bœufs, affolés, se sont échappes dans toutes les
directions. On a fini par les réunir, mais deux
d'entre cuxoat été Surpris par le tram do vo-
yageurs venantde Tour.) et littéralement broyés.
La machine a é.é renversée sur la \oic. Heu-
reusement, il n'y a pas en d'accident. Le méca-
nicien et lo chauffeur n'ont eu aucun mat.
M n'en est résulté pour le tiain qu'un retard
d'une heure.
Roqaefa/voar, 31 mars. Une rencontre
& l'épée a eu lieu liier près du village. Parmi les
combattants se trouvait une personne de Mar-
seille, qui a blessé légèrement son adversaire a
1 épaule. De cette affaire est résultée une so-
conde rencontre entre les deux témoins de la
partie adverse. L'épée a été choisie de nouveau,
et un des combattants a été atteint au'bras et a
la poitrine. M. le procureur de la république
d'AIx, ayant été prévenu, s'est rendu sur le lieu
désigné mais tout était déj~ terminé.
vrir le jeune homme d'un regard anxieux.
–Etranger, oui, madame, répondit Leone
avec une nuance de ménanoe car il ne
comprenait pas ce qu'on voulait de lui et
commençait à croire qu'il servait de point
de mire à une curiosité de iemme désœu-
vrée.
Vous êtes riche, continua Mite de
Bois-Yron, vous êtes. j'ai te droit de vous
dire ceta, moi qui ai presque le double de
votre uge, vous êtes destiné à prétendre.
par votre éducation, u tous ics partis, u
toutes les fortun s.
Oh t madame ) I
Eh bien, je sais que votre séjour dans
ce pays a pour objet unique un mariage au-
quel s opposent des obstacles invincibtes.
Leone à ton tour regarda fixement la
jeune femme.
VeuiUtz me pardonner, madame, dit-
il je n'avais pas compris tout d'abord j'ai
l'honneur, je le vois, de me trouver en pré-
sence d'une amie de la famiite de Chan-
tetys.
Une amie, en effet, monsieur, Ht Diane
avec émotion mais une amie que~e hasard
seul a instruite et qui vient ici, d'eUe-mê-
me et spontanément, vous supplier de re-
noncer à votre projet, qui vient .vous dire
Ce que vous voulez laire est impitoyable, et
j'est-cre que vous ne téterez pas.
Leone se leva.
Oh [ monsieur s'écria Diane en joi-
gnant igs mains, écoutez-moi, écoutez-moi,
je vous en conjure.
Mon Dieu Mt Leone avec un3 cert&hiR
impertinence, jn le regrette muis il m'est
impossible de ~ous do!m' r ta satisfaction que
vous me demandez. Uati menace des plus
sérieuses, venue de quelqu'un que vous con-
naissez sans doute, a déjà essayé d'obtenir
ce moi ce que \ous tentez par la prière.
Pi'ière et menace sont vaincs, car je \eux
Ct; mariage j'aime Mlle de Chanteiys et je
tcpousHtai. `
Mais s ~cz-vt'us b!en ce que vous iji-
tes ? savez '.uus uù t't.n vous conduit ? r
Où_t un tim conduit ? 1
Oui: qui dirige u<~te intrigue dangereuse i! y
Clermont-Ferra.nd, 2 avrii Des fouit'es
récemment faites, à 4 ou 5 mètres de profon-
deur, ont mis a découvert plusieurs sarcopha-
ges en d&mite.
Pans un de ces cercuei).()eque) était par-
faitement clos et couvert de larges briques), il
a été trouvf'- un instrument tranchant des deux
côtes et recourbe & sa partie supérieure, ayant
35 centimètres do iong sur 7 centimètres de
)arge. On y reconnaît le tissu et on voit les plis
du hngo qui l'entourait. Cet objet est telle-
ment oxyde, que toita et fer ne font qu'un mê-
me corps. En plus, on a trouve trois vases en
terre, pleins de cendres et d'ossements calci-
n6s le plus grand n~esure 25 centimètres de
haut, )arge en proportion, et est d'une extrême
tfgèrete.
Dans ce cercueil, il n'y avait d'autres osse-
ments que ceux contenus dans ces trois vasas.
La forme de ces derniers est )a même que
cette décrite par M. Caumont pour les sépuitures
des onzième et deuxième siectes.
AUTOmTÈ ET UBERTÈ
i
Piusieurs df's anciens colfègues de M. La-
tour-Dumoutin l'ont, nous dit-it, engage « à
réimprimer parât élément o sous le titre
qu'on vient de lire son Commentaire
de l'organisation politique du second Em-
pire comparëc aux institutions de l'Angle-
terre et )cs discours qu'il a prononces sur
les principales questions constitutionnelles,
de'1864al870.. u
M. Latour-Dumoulin, qui ne sait pas dé-
sobliger ses amis, réimprima parallèlement.
par dessus is marché. < de:) rëllexions" sur
l'état des partis en ~85&') et « un Aperçu
de la situation morale des départements
Nous nous garderons d'insister sur ie pfu
d'opportunité de ces réimpressions, peut-être
plus agréables à l'amour-propre de l'auteur
qu'utiles aux intérêts du pays. H y a dans
l'orgueil que montre l'écrivain du ~<
et dans la haute estime qu'il professe de
lui-môme un certain air de conviction qui
commande !e silence car c'est là une con-
viction si sincère, si profonde, qu'on peut la
blesser, mais la détruire, jamais tt y a de
i'Emife OUivier dans cet ancien 116.
Mais ce qu'on ne peut laisser passer sans
protestation, c'est la préface qui précède
toutes ces publications parallèles d'oeuvres
et de discours oubliés car cette préface,
par sou air so)ennei, son allure guindée, ses
prétentions à la forme académique, est
autre chose qu'un plaidoyer fait pro ~omo
par un homme qui est fier d'être lui-mefne
.lorsqu'il se contemple; c'est un essai de
réhabilitation de aeux choses i'atatcs à la
patrie du parlementarisme et des idées
chères au ministère Emile Olivier.
L'homme, se gonflant et s'imaginant que
ses paroles et ses écrits som dt s oracles
plus sûrs que ceux de Calcha: ne mériterdit
qu'une mention moqueuse le système qu'il
préconise et dont l'étabfissem<'nt nous con-
duirait aux ab!mes réclame ua cri d'alarme.
Ea 18M, M. Latour-Dumoulin diaait
« Ce que veut avant tout notre infortuné
pays, épuisé par deux années d'angoisses,
c'est l'ordre et la stabilité. il ne s'agit ni
de république ni de monarchie, mais d'a-
voir un gouvernement fort, énergique, qui
soit à l'abri d'un coup de main, et qui per-
mette à la France de panser les blessures
que lui a faites un régime désorganisa-
teur.
Ces paroles, il les répète aujourd'hui
mais il ajoute qu'il veut un ?'~w~ ~M/)M,
~'Z~V~JE' ~M~n'~ ~c ~<9r~. Là
est son erreur. On ne peut mé'anger ces
djux choses. Il faut que l'autorité ~ait en
main la liberté et en fasse largesse au peu-
ple. Vouloir, comme les gen& ûe l'école dont
M. Latoar-Dumo~linest une des notoriétés,
établir une sorte de pondération entre ces
deux forces, ccst vouloir résoudre un pro-
blème insoluble. Lorsque la liberté cesse
d'êa'e la vassate de l'autorité, l'autorité ds-
vknt servante de la liberté, et par consé-
quent cesse d'être l'autorité.
Le parlementarisme est tellement ~&e
utopie que dans ce système de gouvernement
le même. homme parle deux langues <;t
marche vers deux buts à la fois lorsqu'il
n'e&t pas au pouvoir, il est l'amant de la li-
bsrté et penche a gauche au contraire,
lorsqu'il possède un portefeuille, il revendi-
que sans cesse les priviléges de l'autorité
et se jette à droite. M. Latour-Dumouliuest
forcé de reconnaître cette vérité incontes-
table mais la chose lui paraît naturelle et
presque louable. Je ne bfame pas, dit-il,
ceux qui nous gouvernent de contredire
leur passé et de renoncer à appliquer au
ministère ce qu ils demandaient dans l'op-
position.
On avouera qu'il faut une certaine sou-
plesse de conscience politique pour s'accom-
moder de procédés gouvernementaux con-
a derrière vous un homme. que j'ai cru
longtemps un honnête homme, et qui n'est
qu'un misérable il y a Pascal Chauveau.
Leone recuta malgré lui.
An) vous le connaissez? dit-ii avec sur-
prise.
Pour mon malheur t répliqua Mite de
Bois-Yron d'une voix sourde. Eh bien c'est
cet homme qui vous a entraîne, c'esUui qui
vous trompe, et je vous adjure, je vous aup-
ptie de renoncer à votre projet, de rompre
avec cet homme. de.
Leone interrompit du geste.
Permettez-moi, dit-il avec sang-froid,
d'être quelque peu étonné. J'ai lieu de me
demander, de vous demander quei intérêt
si grand vous guide à \otre tour en cette
affaire et de quel droit.
Mite de Bois-Y'Mn pâiit et un triste sou-
rire efaeura s~s iévres.
Eh t ue voussembte-t-it pas.rëptiqua-
t-elle, que ce soit un droit suffisant que ce-
lui d'une femme qui veut empêcher un jeu-
ne homme, abusé par un misérable, de se
faire l'instrument d'une mauvaise action.
Leone fit mine de protester.
Vous vous trompez, madame, repon-
dit-it il n'y a là aucune mauvaise action,
et ce qui le prouve surabondamment, c'est
que j'ai aujourd'hui le consentement de M.
le comte de Chanteiys iui même.
Diane fit un mouvement.
Quoi! vous avez! s'ëcria-t-cHe.
Je vous l'allirme.
C'est impossible.
–Ce)a est cependant. ,<
Ëjoutez-moi, monsieur: je vous adres-
sais uneproretoutà t'heurc, étions me
demandk-z quel était mon dron. Ëh bien t
si c'était au nom de votre m~r< cnteodcz-
vous, de votre mère qup j ai connue et qui
vous adjure de ne pas faite te malheur d'uae
iamiife, de ne pas perdre fa vie d une en-
fant innocente? 1
Lcon; à son to;]r, demeura un instant
sans r~poiidr~ et r'garda M)te de Bois-Yron
~om'ut' p~ur hr~ ;iu fond de sa pensée.
Mujaine, rt'pfit-itentiu d'une voixsom-
bfe,jcuecomptt-!id:4 pas.etvomavezëtemat
inspt'ee ea évoquant auprès de moi ie sou- t
sciant à exciter les passions publiques, à
s'en servir comme d'un marchepied, puis
à tes réprimer afin de rester en place jus-
qu'au jour ou quelqu'un, en jouant te même
jeu, acquiert assez de force pour vous dire
0:e-toi de )a, je vais m'y mettre. »
li c'est pas étonnant que de tout temps le
parlemeRtansme ait séduit les ambitieux il
mène à tout, bien qu'il ne permette de rester
naile part. C'est l'état de choses )e p!us fa-
vorabie aux individuaUtés. Mais ie but des
esprits sérieux et cherchant uniquement le
bien du pays ne doit pas êtra de substituer
à l'omnipotence de la démagogie l'omnipo-
tence de la bourgeoisie. La politique, de M.
Thiers, dont semble rafLierM. Dumouiin,
remplace les oppressions brutales, mais tem-
poraires, de la rue par ia tyrannie gantée,
froide~poiie, continue, morteiie pour le pays,
des e~MM~ ~M?t~ Nous ne vouions.
ni de ~oligarchie parlementaire ni de )a
démagogie. La France a besoin de la dé-
mocratie organisée.
Nous n'entendons pas par ~:o~e~eo?'-
~
gretté par M. Latour-Dumoutin. Cet empire-
là n'était qu'une pâte contrefaçon du gou-
vernement parlementaire «dans toute sa
beauté e, du gouvernement parlementaire
qui neconwn!. ni à notre état d'instruction,
ni ù notre origine révolutionnaire, ni à no-
tre tempérament, ni aux caprices de notre
génie national. Nous vouions que ie gou-
vernement, sans y être poussé par les aga-
ceries des orateurs de l'opposition, sans y
être contraint par des changements de ca-
binet à )ui imposés, de son plein gré, déli-
bérément, posément et sans Hâte, a son
heure et saus mise eu demeure du parle-
ment, réalise tes progrès sociaux que com-
mande la nécessité de continuer )a tradi-
tion de 1789. Plus l'autorité sera forte, plus
elle sera à l'abri des assauts auxquels vou-
drait la réduire i'écuie parlementaire) pius
la liberté véritable grandira.
Non la liberté chère aux rhétears et aux
gazetiers, celle qui consiste à pouvoir tout
dire et à se faire décerner des lauriers paf
)a foule dont on prépare la ruine; mais la
liberté de travailler, de produire, d'échan-
ger, la liberté mutérieUe et product've, quF
égalise.iesciasses et antene ieur union en
écartant ta misère et en umiversaiisant it)
bien-être.
En un mot, nous sommes d'accord av~s'
M. Latour-Dumoui.n lorsqu'ii veut un gou-
vernement fort, énergique, qui permette à
la France de panser ses blessure~ mai~
nous nous séparons de lui lorsqu'il e~f
que ça gouvernement, une fois à son apo-*
gée, abdique entre les mains d'une ou d6.
deux Chambres. Les ii.tiens constitutioa-
neiles n'ont jamais eiapêehe les révolu-
tions.
Nous répudions les doctrines du ministère
du 2 janvier, qui étaient celles des libéraux.
sous Louis-Phtiippe. Nous ne voulons pas
qu'on recommence une expérience fatatt;.
Le salut n'est pas dans le mélange de l'au-
torité et de la liberté et dans leur antithèse
perpétuelle; il réside dans l'autorité indis-
cutable, indiscutée, répandant la liberté
avec sagesse car, si i'eau du Nil débordant
avec mesure devient une source de fécon-
dité et de richesse, ses inondations tumul-
tueuses ne produisant que la ruine et ià dé-
solation.
L'autorité doit avoir asa disposition ia li-
berté la liberté ne saurait êtM sans përii,,
comme la veut M. Latour-Dumoulin, ie eon-
tre-poids de l'autorité. L'Empire doit être,
autoritaire; s'il devient parlementaire itiut
est imposiote d'être libérai il se suicide.
CHATtLLOK.
REVUE DU JOUR" i
Trois arrondissements de )a Gironde, sur''
six, ont donné ia majorité au générât Ber-
trand Btaye, Lesparreet la Ré&te; un a
denBé de préférence ses voix à M Lt)M)6u
c'eat celui de Bazas ennn les deux autres,
Bordeaux et Libourne, se sont prononcés
pour le candidat républicain. Voici d'ait-
ieurs le tableau récapitulatif des eiecHons
de la Gironde
AURONDts- Inscrits Bettrand Larrieu Roudi~r
SEMXNT~
Bordeaux. 99,980 iS~28 ')2,OS7 42,487
B~aye. 18,333 9,349 ~8 3J6?.
Bazas. 16,484 3,177 3.462 4,880
Lesparre. 1380t 4,M9 1,373 3,518;
LaRÉote. 17.173 8.796 1,904 8,SOJL
Hbourne. 36,244 9.23S 4.SS2 14,112
t!'02,0t5 4'?,954 24,136 74,260,
venir de ma mère. Je n'ai pas de mère, moi i
Je suis néjene sais où, e', si toia que se re-
portent mes souvenirs, je Me me rappetia
que des sons étrangers. Ma mère, au nom
ae iaqueiie vous prétendez parier, n'a rien
à me demander, n'a te dto!t de rien exiger
de moi. Et tut-ette présente à cet entretien,
tût-eiie ta debout entre nous qu'à aapri~,
comme a !a \ûtrf, je répondrais Non 1
M)te de Bois-Yron p&tit, et, fermant iea
yeux, appuya sa main tremblante sur i'an-
gle de la cheminée comme s)eHe chance–.
ta!t.
Leone allait poursuivre, mais aa mémo
instant un bruit de pas retecUt au dehors
Mlle de Bois-Yron tressaiOit, et, comme
revenant à elle, posa un doigt sur ses iè-~
vres.
–SiieMe, monsieur t nt-e)ie à voix
basse.
Mais presque aussitôt elle recuia, en pou~
sant un cri d'aû'otement ou de terreur.
Lui t tui 1 batbmia-t-ette. j
Leoce, surpris et curieux, se dirigea yef~
la fenêtre.
Ah ) ah ) tit-i) avec uo ricanenuNt, M.
le marquis de Bàradieu ? c'est un renfort
qui vous arrive t
Mlle de Bois\Yron se tourna v~M lui ~tè~
de dëtaiHir.
–Oh) par pitié, dit't-He, pap pHié, ~)t
nom de tout ce qu'ii y a de sacré en ce
monde, au nom de tout ce que vous pouvez
aimer encore, je, vous en conjure H ne
faut pas que M. de Baradieu vous trouve ici. `
Eh [qu'importe? fit Leone impassibte,.
si je )ui iaisse la ptace libre.
–De grâce! répéta Diane d'une voix
supplante et en ouvrant une porte, entrez
ici. Il vous sera tacite de sortir d'un autre
côté. Je vous en conjure, faites cela pour
moi.
Soit, obéit Leone, touché maigre lui
de t'dccetH de désespoir de la jeune femme,
Et il passa dans ta pièce contiguë.
Au même instant, on frappa à la porte
dunnant sur le vaitou, et BiU'adieu entra.
P!ERM ZACCONS et iDOU'Bt: R~Cat~
{J~! ~~< ~
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