Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-04-03
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 avril 1874 03 avril 1874
Description : 1874/04/03 (Numéro 1999). 1874/04/03 (Numéro 1999).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
LE GAULOIS
doux chemins de fer reliant directement Lille à
Conûnes et TourcoiDg à Menin.
Voici comment est modifiée la composition
du comité de défense institué par décision pré-
sidentielle du 28 août 18*72
Le ministre de la guerre, président le ma-
réchal Canrobert, les généraux de division
duc d'Aumale, Douay, Ducrot, Bataille, Clin-
chant, de l'infanterie de (jhabaud-Lalour,
Frossard, du génie; Lebrun, do l'état-major;
Forgeot, Suzane et Berkheim, de l'artillerie;
Fréuault, de l'artillerie do marine, membres
Sôré de Rivière, secrétaire.
M. le comte Lefebvro de Béhaine, qui dirige
la légation de France à Munich, a été brus-
quement rappelé cette semaine à Paris par la
maladie do son fils. Celui-ci étant rétabli, M. le
comte do Béhaine va retourner à son poste.
Par suite de la démission du général Ducrot,
les électeurs do la Nièvre seront convoqués lo
17 mai dans leurs comices pour lui nommer un
successeur. M. Philippe de Bourgoing, an-
cien député, représenterait dans la lutte le parti
de l'Appel au peuple.. .;> «̃
M. Magne, ministre des finances, est en con-
valescence. Il est parti pour le château de Mon-
taigne, où il achèvera sa guérison.
Lo Soir, qui, depuis sda démériagenifent, ac-
contuo la note officieuse, reproduit la nouvelle
qu« nous avons donnée hier, d'après un propos
recueilli dans les couloirs des Bouffes, do la dé-
mission de M. do Broglie, et il ajoute ¡,
« Nous sommes autorisés de démentir de la
façon la plus catégorique. cette nouvelle, et
nous conseillons à notre confrère de recueillir
ses renseignements politiques dans un milieu
plus sérieux que les couloirs des Bouffes. »
Nous ne nous arrêterons pas au ton discour-
tois de cotte note; mais, en échange dé son
conseil, nous donnerons à noire confrère celui
d'apprendre le français.
Le conseil municipal de Paris prend quinze
jours do vacances.
su prochaine séance n'aura lieu que le jeudi
9 avril.
On parle beaucoup en ce moment, et un peu
à tort et à travers, du prochain emprunt de la
Ville. •̃̃ •;
Voici la vérité à ce sujet
D'après le rapport que prépare lo préfet do
la Seine, cet emprunt sera ait minimum de 180
millions, destinés partie au payement de det-
tes criardes, partie a la continuation des grands
travaux avenue de lOpéra, Boulevard Hauss-
mann, etc., etc.
L'émission aurait lieu par voie de souscrip-
tion publique dans les premiers jours do juin.
Tel est le projet dans son ensemble; mais il
peut être modifié par le conseil municipal, qui
prochainement sera appelé à examiner raffaire.;
Le bruit court qu'il a été fortement question
au ministère de l'intérieur de signifier au
prince Napoléon l'ordre formel d'avoir à quitter
le territoire français. Une haute intervention a
fait ajourner plutôt qu'abandonner cette décision,
Depuis le 4 Septembre^ M. Rouher s'èiait
constamment refusé à retourner en Auvergne,
malgré les sollicitations les plus pressante.
L'ancien ministre de l'Empereur, averù qu'un
grand nombre de ses concitoyens dasiraiont
plus vivement que jamais que leur aacien dé-
puté vint se retremper au milieu d'eux, a bien"
voulu s'arracher, pour cinq ou six jours tout au
plus, aux graves intérêts qui réclament sa pré-
sence à Paris. • r,
11 se confirme que, à la suite des élections
do la Gironde, le préfet de. ce département, M.
Pascal, aurait adressé sa démission à M. le duc
do Broglie.
Cependant, au cabinet du ministre do l'inté-
rieur on ne garantit ce bruit pas plus qu'on ne
le dément encore.
Avant de partir pour, la province, les députés
de la gauche ont constitué, dans chacun de
leurs groupes respectifs, un comité qui a pour
mission de surveiller les agissements des er-
leanistes et des légitimistes^ De leur côté, les
bonapartistes en ont fait autant
Sous aucun prétexte, les délégués choisis ne
doivent quitter Paris p|ust de vingt-quatre heu-
res. '>
raM?p«Hrti ïê1'ublicain lont entier, d'un bout à
finn K*A r'ays' com^ttra l'idée de la constitu.
«ou uUie seconde Chambre.
<» même parti s'est montré fort ému de l'a
dissidence qui s'est produite entre les députés
«le la gauche au sujet de l'incident Dàhïrel. A
«a sollicitation de quelques-uns des chefs extra-
îKirlementaires du parti, plusieurs conférences
ont eu heu samedi, lundi et hier, entre MM
Oambetta, Ledru-Rollin, Naquet, Ordinaire,
etc., etc. Les messieurs se sont mis, d'aceord
aur 1 attitude à prendre si de nouveaux cas sem-
Mables se présentaient; ils ont aussi décidé
quelles vacances législatives devaient être
employées par eux et leurs amis à une ac-
tive propagande dissolutionniste ».
II ne serait pas impossible quels ministre de
Suisse à Paris, M. Kern, fût prochainement
remplacé par ». Cerésole, ancien président de
FEDILLETON DD GJLUZOIS N° 14. {%)
vv -3 avril 1874, V
LA MAISOH
LA RUE ZACHÂBIE
Deuxième partie. < '̃:
p.r'i"F~t·
<;
XI
GIBORY AITAMIS
(Suite.)
Rien rien l s'empressa de répondre
Gibory, comme s'il, eût voulu détourner la
conversation.
Et, tendant son verre à Baradieu
A votre santé, monsieur le marquis!
ajouta-t-il. Sapristi 1 voyons, vous ne buvez
pas. il y a donc décidément quelquechose? 2
Contez-moi ça je vous donnerai peut-
être un bon conseil. je suis en veine. A
propos, je ne vous ai pas dit ?. Balizelle,
vous savez bien, le directeur de Déjozet
m'a écrit une lettre charmante. la lettre
de ce matin, c'était de cet excellent Bali-
zelle. Il me mande à Paris sans retard, pour
prendre avec moi les dernières dispositions
à propos de ma pièce. Saos votre aimable
invitation, je serai partis à l'instant même.
Ahl fit Baradieu.
Mais ce n'est que partie remise, et
demain matin, au plus tard.
(t) Reproduction autorisée pour îoua los jour-
»aux ayant nn traité avec la Société dos gêna
̃• isltriu.
la Confédération et actuellement chef de \a
justico do la République helvétique.
Marc Gérard.
APRÈS LA BATAILLE
On connaît aujourd'hui le résultat défini-
tif des élections de la Gironde. Il est instruc-
tif à reproduire. Le voici
Inscrits 202,015. | Votants 146,771.
Abstentious 58,244.
4 ROUDIER.. ,^». 74.424 voix
Génial BERTRAND. 47.967
AmibalLARRIEU 24.380
Pour se rendre un compte exact du che-
min qui a été fait depuis trois ans, dans la
Gironde, par les trois partis ^bonapartiste,
royaliste et républicain, il faut comparer
les deux scrutins où ils ont été carrément
en présence :̃ l'élection du 2 juillet 1871 et
celle du 29 mare 1874. :r-.
Ce calcul,' que nous empruntons au Jour-
nal de Hordeanx, donne les. résultats sui-
vants •̃: ̃ ''̃' ̃̃ ̃:>
En 1871: "r\ ̃
M. Fourcand, qui était en tète do la liste ré-
publicaine, avait eu. 78.623 voix.
M. Rouher, de la liste bona-
partiste, avait eu :̃ 28 B74
M. le général Pelle, ea tôle de C)8.574
la listo rpyalisie. 25.236
̃y. En 1874: /]'
M. Roudier, républicain, a eu 74.424 voix.'
M. le général Bertrand, bona-
partiste.. 47.967
M. rarïïiral Offrieu; royaliste, 24.380
̃ II résulte, donc de, ces chiffres officiels
que les républicains ont perdu 4,201 voix,
et les royalistes 8!3ii, tandis que les bona-
partistes ont gagné 19,393 voix.
Mais il y a autre chose que les chiffres
officiels ,,=.
M. l'amiral Larrieu a pris au parti bona-
partiste 10,000 voix qui ne lui appartien- `
nent pas. '̃•
D'un autre côté, la proposition Dahirel a
porté à M. Roudier 5 ou 6,000 voix deré-
publicains modérés, qui seraient venues au
parti bonapartiste.
Qs «ux i9r393 voix officiellement cons-
tatées" il faut ajouter 43,000 au moins
qui leur ont étéenlevées. Il y a donc 34,393
voix gagnées par le parti' bonapartiste.
Et l'on pourrait, à la rigueur, ajouter à ce
chiiïve 10,000 voix perdues pour cause
d'abstentionisme.
,r~Tl:a.t=,ala > ar~n·k:
Enfin, au sujet de la validité de l'élection
^le M. Uoudier, nous recevons la lettre sui-
vante: ̃ '•'̃̃ ̃:t' ̃
« Bordeaux, 31 mars.
« Monsieur le rédacteur en chef,
« L'élection de M. Roudier dans la Gi-
ronde ne me paraît pas aussi définitivement
acquise que paraissent le croire tous les
journaux. • ,>>
« Je n'ai pas sous les yeux le texte de la:
loi Savary mais, ou je me trompe fort,
ou bien cette loi dit que nul n'est élu au
premier tour de scrutin s'il ne réunit « la
moitié plus un des su f râpes exprimés ».
« Il ne s'agit donc pas de savoir seule-
ment si le candidat républicain a obtenu la
majorité absolue sur ses deux concurrents,
mais bien s'il a cette même majorité, malgré
l'adjonction aux voix obtenues par MM. Ber-
trand et Larrieu de tous les suffrages « lè-
< gaiement comptés dans le dépouillement
« du scrutin comme exprimés ». J
« Or, la Gironde compte 549 communes, I
et il serait bien extraordinaire, pour ne pas I
dire inouï dans les annales électoral* s, qu'il t
n'y eût pas, en moyenne, de quatre à cinq
voix par commune égarées sans doute sur
des candidats insignifiants ou ridicules,
mais néanmoins contribuant parfaitement
à déterminer le chiffre de la majorité ab-
soluo,
« Je vous laissé le soin de *^IlOn™i
« Veuillez «gréer, ^flalèuP' ic rédacteur
en chef* 1 assurance de ma haute censirté-
ration, •̃ ma hàute censidé.
Un ancien maire. »
'J'"
EN: 'E&t~l, t~r.111
v~ ~a, f
Nulle dépêche d'Espagne n'est arrivée
hier auxjninistères de l'intérieur, des finan-
ces, des f flaires étrangères et de la guerre.
Ce silence est ainsi interprété au qaai
d'Orsay; <• '<
« On se bat avec plus d'acharnement que
jamais aux environs dfc §omôrostro. De- ̃'
main ou après-demain nous aurons sans
doute de graves, de décisives nouvelles car (
évidemment, la grande bataille attendue s
Vous partei pour Paris '> interrogea Ba-
radieu.
•••– Je vous crois 1 une affaire superbe l
Alors, je suis au regret de vous avoir
dérangé,
Comment donc!
Et Dtiisque vous nous quittez, il ne me
reste qu'a vous souhaiter bon voyage.
–Mais non, mais non, se récria Gibory,
•dont la langue s'épaississait. Coatez-moi
toujours votre affaire je pourrai peut-être
tout de même Vous servir.
Baraflieu regarda le bohème. 't et
Allons, mùrmura-t-il entre haut et
bas.j'atétéfou. Il n'y a rien à attendre de
cet homme. Il faut en prendre son parti, et
ce misérable Chauveau l'emporte 1
En même temps ses doigts nerveux se
crispèrent sur la nappe de fa table.
Cependant, au.nom dé Chauveau qu'il ve-
nait de distinguer vaguement à travers les
paroles de: Baradieu, Gibory se souleva à
demi, et, posant ses deux coudes sur la ta-
ble pendant qu'il laissait tomber sa grosse
ligure entre ses deux mains, il regarda son
interlocuteur avec une expression indicible
sorte de mélange de finesse et de sympathie
sincère
Ah ça, voyons s'écria-t-il en secouant
la tête, vous avez Chauveau sur le cœur, et
c est décidément lui qui vous gêne, n'est- ce
pas?
Eh bien, oui, fit Baradieu, et je don-
nerais la moitié de ma fortune à celui qui
me débarrasserait de ce misérable.
♦Gibory remua lentement la tête. >~
Laissez-moi vous dire que ce serait
cfter, objecta-t-il d'un ton narquois.
Et comme le marquis se taisait
1 Monsieur le marquis, poursuivit-il, je
viens d'avoir la tête lourde et je me suis un
peu laissé taper par votre vin d'Espagne
Je vous en demande pardon; inanimé-
voici revenu à moi et je reprends tout à
fait possession de moi-même, flonc, ôvou-
tèz-moi il ne sera pas dit que vous, m'au-
rez comble ds prévenances, do ..dincjrs et i
4 argent, et que je ne vous, au^i pas rendu l
livre aujourd'hui ou s'est livrée hier, les
combats qui ont eu successivement lieu de-
puis le 25 mars ne devant être considérés
aque comme de simples escarmouches. »
;l '♦>
De source alphonsiste, on nous annonce
que les carlistes sont à San Pedro Abanto,
position formidable et très fortifiée.iSerrano
et ses troupes ont décidé qu'ils en feraient
le siège.
Le gouvernement de Madrid va lui en-
voyer 15,000 hommes de renfort, recrutés et
instruits depuis un mois par Serrano Be-
dt'ja.
Il n'y a plus degrands combats, mais des
r positions à prendre et ù défendre ce qui
occasionne naturellement des perles consi-
dérables de part et d'autre. ;••
Jusqu'à ce jour on compte cinq généraux
hors de combat trois carlistes Lizâft'aga
et Radiée, mortellement blessés #116, tué
par un éclat d'obus; deux républicains
Primo de Rivera, qu'on n'espère plus pou-
voir sauver, et Loma, légèrement blessé.
La guerre peut se prolonger très long-
temps. En supposant mémo qu'on puisse
chasser les carlistes dès positions qu'ils oc-
cupent, ce qui est probable, ils se replieront
saus qu'on puisse leur Couper la retraite et
iront se reformer ailleurs.'
Don Carlos, avec son quartier général,
commandé par Elio, e_si à Baracaldo, près
du théâlre de la guerre.
Les troupes républicaines, qui se battent
pour un gouvernement provisoire et n'ont
pas de drapeau, se battent sans enthou-
siasme.
f' S 'Ci;' ~t., ~e~(°i~rc`~, e,
Un des amis do l'Union lui adresse la
dépêche suivante
« Bayonno, 1er avril, 8 h. 37 malin.
1 ̃ Journal l'Umm, Paris.
« Les passagers du bateau qui arrive do
« Santander assurent que les carlistes ©nt
« conservé toutes kurs positions. Primo de
« Uiyera est mort. Seirano a demandé .un"
d'armistice detrois jours. »
Ghàtjllon. iV
•̃ -«-. ;• ̃̃̃̃ ••• =** -n ̃̃•
lïiformatiôns générales.
Alger, 1" avril. La commune d'Alger a
été déclarée en état da siège, à cause de lu vio-
lenco des articles publiés par la presse. Cette
mesure a été prise sur la demande du général
.Chanzyi ̃̃>'̃ -̃•: ̃
Blols, 31 mars. M. Carré -Kérisouét arrive
ici.
Il vient demander des explications au préfet
au nom de M. Tassin, et, afin que ce fonction-
naire ne so retranche pas derrière le ministre,
M. Carré-Kérisouët est porteur du procès-verbal
rédigé par MM. Gaullhier de Rumilly et 'fur-
quel, et qui déclaro que M. de Broglio n'est
pour rien dans les expressions dont M. le préfet
s'est servi.
Roubaix,31 mars. Un épouvantable ac-
cident est arrivé hier matin aux forges de M
Alphonse Dûment, à Ferricre-la-Grando. Un
volant de la machine à vappur s'étant brisé, a
été projeté à une trentaine de mètres et s'est
abaitu sur une chaudière qui, par suite, a fait
explosion. Une dizaine d'ouvriers ont été horri-
blement brûlés par la vapeur et grièvement
blessés par 1 explosion. L'accident est arrivé à
six heures du matin; à onze heures un des bles-
sés rendait le dernier soupir et quatre autres se
trouvaient dans un étet presque désespéré.
Saumur, 31 mars. Dimanche, un affreux
événement est venu attrister do nonv*-nw i'K-
cole de cavalerie. Vvlly?«!Vi.
Doux ie~
y,. .«-s officiers, MM. Roserot, sous-
««menant au ?" drugonS, et Desvignes de Da-
Vttyô, SôU3-lieutenunt au 13° dragons, so sont
noyés dans l'étang du Bellay, commune d'Al-
lonnesi
Ert compagnie do plusieurs de leurs camara-
des, MM de Davayé et fioserot étaient en pro-
menado du côté de l'étang, et, après le déjeu-
ner, seuls, ils organisèrent uno partie sur l'eau,
dans laquelle, ils s'engageront avec une trop
frêle embarcation i
Ttiutâ coup, des sapinières, une femme vit
la barque vide, et MM. de Davayé et lloserot
qui s'agitaient dans l'eau
En moins d'une minuto, ils avaient disparu,
Leurs camarades organisèrent, mais en vain,
les premiers secours. 1,0 temps s'écoulait trop
rapidement, et ils n'eurent bientôt plus d'es-
poir de retirer sains et saufs les deux submer-
gés.
Lés delix sOuSTlieutenants ont sombré à 100
mètres du rivage. En cet endroit, l'étang a 3
mètres 50 de profondeur; et une couche épaisse
de limon forme le Jit de cette nappe d'eau. Ils ont i
été recouverts de vase et retenus par des plantes
aquatiques. ]
Le garçon meunier qui s'est mis à l'eau avec
ça d'une façon quelconque. Chauveau vous
gêne? Eh bien, si je veux, entendez bien
ce que vous dit Népomucène Gibory, si je
veux, je peux le remlre souple comme un
gant.
Baradieu se leva frémissant. u
Mais expliquez-vous, répétait– il d'une
voix rapide. Vous savez donc sur Chauveau
quelque chose ? ï«
Je sais ce- que je sais; TépliquaGii s
bory. ̃ ̃• ̃'}̃' ••̃>.̃:̃ i; ̃ F; ̃:»;
Mais enfin. ':•)
Gibory était tout à fait dégrisé il avala
un grand verre d'eau fraîche pour chasser ̃
les dtrnières traces de sa passagère ivresse,
et se pencha vers Baradieu avec un air de,
mystère.
Monsieur le marquis, dit-îl salors à voix j ~i
basse mais ferme, le jour où nous sommes
allés rue Zacharie ensemble). quand jeme
suis introduit par la rue de la Huchette et i
que je vous ai ouvert ensuite la porte, n'avez-
vous pas remarqué que j'étais ua peu pâle ?
En effet, je me souviens, répondit Ba-r
radieu devenu atteutif. et je crois même -i
que je vous en dis quelques mots. ̃<
C'est cela.
-Ehbien? w
Ah 1 il y avaU, je vous le jure, d'ex-
cellentes raisons pour que je fusse blême.
Que s"était-il passe ? ̃ j
Hien.
Cependant?
Mais j'avais vu.
Quoi?
Gibory eut comme un frisson involontaire,
Ah I. le hasard est un grand maigre,
poursuivit-il peu après. Uizairc hatarJ I
comme disait Arnal dans je ne sais plus
quelle pièce de Duvert et Lausâane. t>i vous
saviez?.
3'attends.
llicul pasà préseîit. Ce n'efct nascom-
me cela, qu'il faut procéder. Ne précipitons
t?m le denoûmesif. G'esi Jù un moyen à ré-
server poilr le cinquième acte.
effet baiuti. 1
« Je ne voug gomprends plus,
courage et a plongé à plusieurs reprises s'ap-
pelle Grinier, domestique chez M. Boroau.
Le meunier du moulin du Bollay plongea à
̃ plusieurs reprises, mais toujours sans succès.
Hier au»soir, les cadavres n'étaient pas retrou-
vés.
L'accident est arrivé vers une heure, c'est à-
dir« trop peu de temps encore après le déjeu-
ner: la perte de ces daux infortunés officiers
serait duo à une congestion.
MM. de Davayé et Roserot, élèves do Saint-
Cyr en 1873, étaient entrés à l'Ecole do Saumur
il y a cinq mois. Très aimés de leurs camara-
des, ils paraissaient être deux officiers du plus
grand avenir.
A la dernière heure, nous avons reçu des
nouvelles d'AUones.
Les deux cadavres ont 616 retrouvés ce ma-
tin, à 8 heures, et ramenés à l'hôpital do Sau-
mur.
Une jeune bergère qui gardait les moutons
sur lo nord de l'elang a seule été témoin do
1 accident.
L'éiang du Bellay a 1 kilomètre do longueur
sur S00 mèiroî do largeur. Lo bateau que mon-
taient MM. Roscrot et do Davayé prenait eau de
tous côtés. On supposes qu'il s est rempli et que
ces jeunes gens "ont dû sauter pour so retirer
a la nage. Malheureusement; comme nous
l'avons dit, ils sortaient do table depuis peu do
temps.
Le Mans, 31 mars. Lo monument élevé
sur le plateau d'Auvonrs, en commémoration
des combats du 12 janvier 1871, sera inauguré
prochainement. Il se compose d'une pyramide
tronquée en pierres de taillo blanches, ayant dix
à douze mètres de hauteur.
Sur l'une des façades, on lit *•.̃̃̃'
Combat d'Amours, 12 janvier 1874.
Sous le socle de cette pyramide, est construit
un caveau dans lequel on réunira les restes
des soldats tombés sur le champ de bataille.
Lille, àl mars, -r L'immense quantité de
coke (100,000 hectolitres environ) amoncelés
dans la cour de l'usine ù gaz de Wazoinmcs,
près do la porto des Postes, est en proie à une
combustion lento qui certainement l'anéantira
tout entière. v
Le feu couvait depuis plusieurs jours quand
on vit la fumée sortir des profondeurs de la
masse do coke, et s'amonceler bientôt en nua-
ges épais. La direction fit appel. bux pompiers.
Leurs ellorts s'appliquèrent surtout du côié du
gazomètre, afin que le vaste récipient' ne cou-
rût point do danger d'explosion, au moment ou
il devait être chargé pour réclairagé: du soir.
Dès sept heures du soir, on était certain de
maîtriser le feu; lo coke est constamment
inondé par des pompes.
Evresx, lor avril. C'est demain' jeudi
que se plaide ici lo procès en diffamation intenté
par M. lo duc de Broglie au journal V Union
républicaine de VEure. Nous savons que l'a-
vocat de la fouille ocarlatedoit plaider l'incom-
pétence du tribunal correctionnel et ^demander
le renvoi de la cause devant lo jury, M. le duc
de Broglie étant fonctionnaire publier :̃'•̃ ••<̃
Bayoîjaei 30 mars. Voici un compte
rendu détaillé du baptême do la princesse Ma-'
nalWatrix. La cérémonie a été célébrée, à la
chapelle de la villa Ader, par lo cardinal Don-
net, venu exprès de Bordeaux.
La fille do don Carlos a été tenue sur les fonts
sacrés au nom da ses bisakuls lo duc et la du-
chesse do l'arme, par M. le marqui» de la ito-
mana et Mme la marquise do Villarias. Les
principaux membres do trouvaient à la cérémonie.
Toutes les dames étaient en grand costume
à l'espagnole, avec mantilles blanches. Nais
citerons la duchesse do la Union do Cuba la
comtesse do Campomanos, la marquise do Gil
Dolgado, la comtesse et la vicomtesse do Bar-
rante, la baronne délia,. Torre, la marquise de
Narres, etc., etc.
La princesse Caroline-Amélie de Schlcswi"
Holstcin était présente. °
Londres, i" avril. Le lord-maire a of-
fert hier un banquet à sir Gàrnot WollsClcy et
aux. principaux orilciers qui ont pris part à l*cx-
pcdition contre les Ashantees.
Ls prince do Galles, le prince Arthur, ainsi
quo le duc do Cambridge et lo prince da Teck,
Ont ûèsisté a ce banquet.
La reine va aujourd'hui à Osborne. Le duc de
la Rochefoucauld-Bisaccia.j amtassudcur do
France, est parti hier soir pour Paris.
Cologne, lei' avril. Le président. de la po-
lice, ayant r. çu hier l'ordre d'arroler l'archcn è-
que Pnnl Melchcrs, s'est par conséquent nndu
ce matin, à adpt heures, au palais do l'arcliG-
vèque et lui a fait part de l'ordre qu'il avait
reçu. 'd'
Mgr Melchers a répondu qu'il ne céderait
qu'a la force. En conséquence, l'archevêque a
été érfimené de force dans la voiture qui l'at-
tendait.
Lorsque le président de la police lui saisi! le-
bras des deux mains, il s'eena « Bco gra,tiasl
On emploie la force Finis nostrî Victoria Ec-
clesiœ! » Plusieurs ecclésiastiques ont pris (
rongé de l'archevêque, qui leur a donné sa
bénédiction, et la foule a accompagrié la voi-
ture jusqu'à la porte delà maison d'arrêt,
,_n :Î
Saint-Pétersbourg', 29 mars. II' vient 1
de mourir en Russie, ù Haskong, une femme
âgée do cent vingt-cinq ans. 1
• Elle n'avait pas d'infirmités, et jusqu'au der-
nier jour ello marchait fort bien sans aide. l
On a raison de dire que la glace. conscrvei
Ce n'est pas nécessaire. Y~
Enfin, qu'avez-vous vu?. parlez par-
lez 1 ̃> ̃> :̃̃• ••• ̃̃ r.
Gibory ne répondit pas tout de suite
mais l'évocation de ce souvenir étrange l'a-
vait rejeté brusquement dans un autre or-
dre d'idées, et il passa rapidement la main
sur son front.
Il faut que j'y retourne, dit-il d'une
svoix sourde. Je veux voir cela par moi-mê-
̃one, une fois encorei Mais soyez tranquille
foi de Gibory 1 avant trois jours, si Chau-
\em vous gêne encore, il y aura du nou-
:veau. ̃̃̃̃
Ce disant, ilse leva, et, reprenant pres-
que aussitôt sa démarche assurée
Je vous quitte, ajouta-t-il. On ne doit
jamais remettre au lendemain, dit le pro-
verbe, ce qu'on peut faire le jour même. Il
y a* quinze Jours, à la même heure, nous
sommes partis pour Paris. Laissez-moi en
faire autant. D'abord, vous savez, j'ai Bali-
zflle à a!ler,voir, et ça c'est mon avenir Et
puis, je crois voir que votre affaire presse,
tt l'amitié qui n'agit pas. n'est pas une
amitié sincère. Seulement, quand je vous
aurai débarrassé de Chauveau, vous me la
conterez, votre affaire? Il y a peut-être un
vaudeville à entirer^ Du moment où Chau-
veau y est mêlé, ça doit être drôle.
Pendant que Gibory ^parlait, Baradieu avait
donné tout bas un ordre à un domestique.
Quand ce dernier eut disparu, le marquis
tira de sa poche un portefeuille et lo tendit
à Gibory.
Celui-ci recula
Que faites-vous? dit-il cfl'ard. F
Acceptez, insista lîaradieu d'une voix
grave. Vous prenez en main la cause de
mon honneur il est juste que je vous aide
autant que je le puis dans votre œuvre.
La cause de votre honneur 1 répéta
Gibory. '̃••̃̃
Songez, ajouta Baradieu, que, s'il vous
faut un million, si vous avez; besôffi s'un
million pbur au^antir tvi i|iisérable,-je'le donnerai. Kc mafateiiiuiî:, votre main 1 Y
Gibory, trea ç'inu, prit Ja main de Baratou.
Cuba, lîj mars. Voici comment est mort
le président do la République, Manuel Gospe-
dès
Traqué et poursuivi à outrance par les volon-
taires espagnols, il avait fini par trouver un
asile, qu'il partageait avec un negre jadis éman-
cipé par lui, et qui l'avait suivi dans toutes ses
campagnes.
Ce nègre, sur la fidélité duquel il croyait de-
voir compter, lo vendit pour sauver sa tète. Lps
Espagnols, guidés par lui, surprirent le prési-
dent, qui aima mit ux vendre chèrement sa vio
que do donner à ses. ennemis la satisfaction de
le faire fusiller dans le dos, comme ils n'au-
raient pas manqué do le faire. Il tomba criblé
de bulles en criant Vive Cuba libre 1
<* '.̃̃̃
Grooingue, l01 avril. Une mer furieuse,
rompant les endiguements que l'on exé.cule
.actuellement dans les polders des Wadden, a
envahi vendredi soir les campements des cinq
cents ouvriers qni y travaillaient et submerge
treize de ces îriHllieuroux.
Los autres n'ont échappé que par une fuite
précipitée à une mort certaine.
Les cultivateurs des environs, se sont em-
pressés d'offrir un asile aux nombreuses la-
millos qui-ûat perdu tout leur avoir daiis1 'cette
catastrophe.
Bulletin politwjuf
Les journaux anglais sont ùnanimeài à
critiquer le n#uvrau projet de loi du gouver-
nement sur les élections" et sur la constitu-
tion d'une seconde Chambre. Nous recom-
mandons au cabinet tout particulièrement
la lecture du Time?. ->l:r- "••̃'•'
Le journal de la Cité considère le projet
de loi électorale comme devant aboutir à la
radiation d'un tiers des électeurs:, à «une
représentation qui ne sera en rien l'expres-
sion de ïa volonté nationale ».
Qiant un projet relatif à la Chambre hauts,
il sera « d'autant mieux accueilli qu'il.pip^
meitra la sécurité. »v
Mais cette espérance1 est élraîigô. liOrsquelè
pouplo de Lilliput attacha de mille liens Gulliver,
celui-ci était plongé dans, un profond sommeil
1b nation françaiso brisera à -son réveil, éommo
rhonune-iuoutagno, ces eiitravcjs impuissaiuçy.,
Et le Times, après avoir déc'aré qu'à la
moindre crise cette création artificielle
disparaîtra vraisemblablement, conclut ain-
si
Les annalos do la France fournissent mille
preuves que les conceptions des hommes poli-
tiques aujourd'hui à l'œuvre ne répondront
point a leur attente. Uno Constitution a besoin
do bases plus solides. Les projets qui occupent
le gouvernement français ne sont que. la néga-
tion delà souveraineté nationale. S'ils étaient
adoptés, une lutte nécessairement s'ensuivrait.
<'
Un arrêté préfectoral à suspendu le con-
seil municipal de Marseille. Nous n'aimons
pas ces actes d'autorité cependant, dans le
cas actuel, nous devons reconnaître que l'ad-
ministration de cette ess 'mêlée ultra-répu-
blicaine était détestable.
Une enquête a fait découvrir, il y a quel-
que temps, qu'un conseiller municipal em-
ployait les bons de pain destinés aux pau-
vres à payer ses propres domestiques. Ce
républicain était allé jusqu'à se procurer des
gcieaux de Noël avec ces bons.
Le conseil s'était refusé obstinément plu-
sieurs fois à voter la modique subvention de
27,000 fr. accordée annuellement aux bu-
reaux de bienfaisance.
L'état des finances était mauvais et le
conseil avait l'ait preuve d'une réelle inca-
pacité depuis son entrée en fonctions.
La commission municipale qui prend les
affaires du conseil dissous reçoit un triste
héritage,
Dans le Rhône, les comités électoraux sont
en mouvement. On s'occupe dans le quart
de monde de la radicaillene de trouver un
successeur à M. liane.
Les délégués du la Croix-Rousse, de Ca-
luire et du premier arrondissement s'étaient
prononcé» pour ks citoyens l)urond et Bxl-
lue, .connus pour la îermeté de leurs con-
victions républicaines et l'énergie de leurs
opinioua.
Durand est officier de santé. Sa haine con-
tre les docteurs en médecine n'a d'égale que
celle qu'il porte aux aristocrates.
M. Baliu-j est l'homme d'action du parti
c'était le principal souteneur de Baroiel.
Malgré les litres de Durand, de Ballue et
du relieur Favier, président du cercle de la
rue Grôlée, les comités de Perrache, de ia
Guiliotière, de Samt-Gcorgcs, ont porté leur
choix sur llaspuil, fils de Raspail père.
llagpail for ever! .i Iw ,û
̃ ̃; wiw 'i "» • .,(: "i"'
"Dans le département du Var, les conserva-
teurs viennent de remporter un succès élec-
toral qui a £on importance. Les électeurs du
canton de Lorgues ont élu conseiller d'ar-
rondissement le commandant Bertrand.
La Liberté rappelle à ce propos qu'avant
la promulgation do la loi sur les muniopa-
Ah la canaille s'écria-t-il les larmes
aux yeux. Gomment c'est lui qui vous fait
de la peine? c'est lui qui est cause que j'ai
dîné à onze heures du soir?; que je me suis
presque grisé?. Monsieur le marquis, j'en
fais mon affaire. ~i~
^Un^SetStSl!1 SSICfl «t «ES
La voiture de M. le marquis est attelée,
rd|J-il., ̃ .̃* :̃̃̃̃̃̃̃ ̃<̃.̃̃̃ :r r: ,,̃̃; .:•,
Allez,; monsieur Gibory, ajouta Bara-
idicu, et n'oubliez pas que dès ce moment
mon amitié vous est acquise.
Giboryserra encore une fois avde effusion:
la main qui lui était offorte, et fit un geste
énergique et résolu.
Monsieur le marquis, répondit-il d'un
ton qui. ne manquait pas de noblesse et
contrastait par conséquent avec l'allure or-r
dinaire du bohème monsieur le marquis,
comptez sur moi, et je serai digne de l'a-
mitié que vous me témoignez. J'ai été jus-
qu'à ce jour bien léger, et je ne me, suis
jamais trop préoccupé de savoir si je fini-
ra» par aller à droite ou à gauche. L'es-
time dont vous m'honorez me pénètre et me
rend à moi-même. et je vous jure que
vous n'aurez pas à vous repentir de la con-
fiance que vous mettez en moi.
Jusque-là Gibory s'était assez bien tenu,
et c'était une chose vraiment intéressante
d'observer le changement qui s'était opéré
subitement en lui. ̃•.••̃• _1,1»1-1
Mais il faut toujours que la nature re-
prenne ses droits et quand il eut achevé, il
se redressa avec une pose théâtrale, et, des-
sinant un gesteà la Mélingue ^j .,=
r-.Sur ce, monsieur le marquis, ajouta-
t-il avec une pointe d'emphase, je pars.
je vais à Paris, et. jusqu'à mon retour; je
prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne
garde.
Un îi.btant iipn'ù il roulait dans la di-
rection de la fciiin- r. de Nevers.
Xlt. à.
.̃ un !.• ndiiz-vol-s ̃• ̃; •>̃> '-1
r °
• Le surlcndcmaiii du jour où s'étaient pas-
ses les scènes qu- nous venont de raton
lités, le ma.ire de la ville des Arcs, répu-
blicain très accentué, était président du
conseil d'arrondissement de Draguignajr, où
il faisait état de son influence sur les popu-
lations radicales d'alentour. Le ministère
avant révoqué cet, ardent fonctionnaire et
désigné le commandant Bertrand pour son
représentant, le maire évincé donna sa dé-
mission de conseiller général, se flattant,
sinon de reprendre bientôt sa place au con-
seil, tout au moins dé donner une leçon au
pouvoir en faisant passer un candidat de son
choix. >̃;•
Le département du Var étant jusqu'ici
considéré comme l'une des places fortes du
ra iioalisme, lo calcul ne manquait pas d'ha-
bileté. Or, et c'est ici le point important,
M. Bertrand, le nouveau maire désigné par
le gouvernement, s'étanfc présenté pouriaire
échec au candidat radical, a été élu a une
forte majorité. Se sentant appuyé par l'au-
torité, le parti conservateur a marché au
scrutin, et le succès a couronné ses efforts.
Nous croyons dmç avoir quelques raisons
d'attacher uac certaine importance à cette
manifestation dû éuffragè ùnivet-sci.
,'n -'h :>V'>nm^; •if. <̃•; -̃̃̃̃ ;i! .r
Le gouvernement se préoccupe vivemeat
dfcs circonstances qui ont dû favoriser leva
siônde Hoohefort, Joii-rdu, Paschal Çf ousset
et de deux autres seigneurs de moindre iin-
porlance.1 -'î ^yt^s -̃.[̃̃'[
Cette évasion n'a pu, s'il faut en croire les
idées du ministre, s'effectuer qu'avec la
-complicité d'un certain nombre de fonction-
naires ci d'agents de la Nouvelle-Calédonie.
v'UnelcHquôlq scrieus,ç est commencée, et les
complices doivent être scvôremcnt punis.
i :i'^f "i^tuxoN:
t;i ~u~ li t ~Î i 3 ,'r » n~h"t ~Ilt:~at dt1 ·f
~`c~r 7~U'~ ~t~'U'
t
;t; iês Jégiiimist(>Si ne cuchent pas leurs
plans. Nous lisons dans le dernier numéro1
do l'Espérance du peuple, eous la Bigna-
tureide M. E'ncraiid de la ilochette, irère'
du cfépnfé
Non, i< s. légitimistes ne. voteront pas lps lois
couslituiionnoiles, parce qu'etlos n'ont d'autre
but, dans la penséo do cecx qui les ont rêvées,
que de fonder sur des bases solides le septen-
nat, lequel n'est autre chose qne la république.
Nous savons bien qu'à co moment suprorn^
il y aura ébranlement général, que la majorité
sera dispersée, et que M. le duc de Broglio
pourra bien être ibrctcde quitter le minisière.
Mais cstrce notre faute, à nous légitinnittir.,
si on nous conduit dans «et te impasse où doit
sornbrorM. le ministre,. de l'intérieur, et peut-
être l'illustre maréchal?
̃ Vous voulez fermer la porte.au roi par vos
leis constitutionnelles, te faire attendre sept
ans à la pçrU du septennat.
Et vous voulez quo les députés légitimistes
vous apportent leur concours pour cette' œuvre
antiroyatisio'l Ne l'espérez pas.
Sans doute. Jour .confiance est grande dans
la loyauté, le patriotismo duunaréchal mais ils
no sauraient oublier qu'ils sont légitimistes et
qu'ils doivent faire ceuvio de légitimistes.
Hommes du septennat, il- faut que vous en!j
preniez voir.} parti.
̃: ̃•̃ ̃̃i?
L' Union annoncé qu'elle vient d'être in-
vitée officieusement, par Je ministère de
l'intérieur, à modérer sas appréciations sur
le septennat. ?.
Le journaMégitimisteojoute
M. le duc do Broglie et M/ Baragnon ont trou-
vé quo nous avions manqué de mesure en ap
pliquant au soptrnnat le mot d«M. Woiss « La
république conservatrice est »ne bêtise. »
l)< explications qui nous oiïî èlé données il
résulterait qu'une différence essentielle existe
entre la république conservatrice ai le septen-
nat la première n'avait pas de consécration ·
légale le second, au contraire, suivant* l'opi-
nion professée au ministère de l'intérieur, au-
rait été régulièrement établi par la loi du 20 .10-
vembre.
.Nous ferons observer à M. le ministre de l'in-
térieur ot à son sous-secrétaire d'Etat que la
loi du 20 novenbro a simplement prorogé les
pouvoirs du maréclial do MacrMahou» Nous
respectons celte loi.
Mais la prorogation n'est point le seplennat
tel qu'il tient d'être défini par M. le duQ doBro-
glio: devant la commission des Trente.
Le septennat n'exisicra que le jouroiï il sera
organisé, et son organisation a précisément
pour but de fonder un pou voir "qui ne soit pli»,
îndissolttblemcnt lié à la personne du maré-
chal.
Le septennat est donc en opposition avec là
loi du 20 novembre, et ce n'est pas 'à 'nous, qui
le discutons, que lé respect dû a la. loi devrait
ctro rappelé. Aussi sommes -nous résolus a ubor
do notro droit et à no rica sacrifier do la liberté
d.o nos jugements. y ̃ '1 ti ti
•'
Paris-Journal rappelle cette curieuse
dépêche de M. Crctnieux à M. Gambotla
i'
i Bordeaux, 12 décombre, S h. l'ô, soir.
Justice à Gambtita, minisire, Bourges.
J'ai eu aujourd'hui une belle /ûte répuùli •
cai ne et j'ai vivement regretté votro absonco.
ter, Mlle de Boîs-Yron, seule, velue de noir
et voilée, quittait le petitpavillon du château
où nous l'avons vue rentrer un soir, presque,
mystérieusement, revenant de Nevcrj. Après,
avoir suivi pendant quelques minutes lo
chemin dans lequel elle s'était engagée; la ̃
jeune femme tourna brusquement1 a gauche s
et prit un sentier qui se perdait sous les ar-
''bres et 'longeait avec une déclivité rapide,
unô sorte de versant boisé du parc.]', Si t
Après une demi- heure de marche au mi-
lieu de la solitude ombreuse, Mlle de Bois-
Yron se trouva à quelques pas d'une éclair- :̃:̃
cie le sentier, suhaot une pente de plus
en plusrapide, aboutissait en effet à la limite
extrême de cette partie du parc, et, un ins-
tant après, la jeune femme arrivait dans un
étroit et profond vallon encaissé en quelque
sorte entre deux forêts. Au loin, à gauche, `
l'œil pouvait distinguer la Loire, qui, éclairée
par le soleil, semblait rayer la campagne
verdoyante d'un large ruban argenté; à;
droite, des collines bleuâtres fermaient l'ho- c
rizon. Mlle de BoiE-Yron, sans s'arrêter; con-
tinua sa route, se dirigeant vers une petite
maison à moitié perdue sous un massif d'ar-
bres et comme enfouie dans cette thébaïde,
loin de toute autre habitation. s*
Pas un être vivant ne venait troubler laï
solitude profonde, et c'était une chose"
étrange que cette maison isolée, aux murs
grisâtres, aux volets clos, qui apparaissait
au milieu de ce paysage tranquille; ajoutant
encore à la couleur du paysage par son as-
pect morne et désert.
Un instant après, Mlle de Bois- Yron at-
teignait la maison isolée une grille preed-
dait l'habitation, entpurani un jardin ebanf
donné depuis longtemps et où l'herbe crois-
sait en Jiberté. La jeune femme poussa cette
grille, se dirigea vers la maison, ouvrit la
porte et entra.
Pierre Zaccokb el Aiïour-iu! lUraî-
(La tuiét à itwain.)
:.a.jtgm^»m^tàmmtmmmimmm^iéiààM
doux chemins de fer reliant directement Lille à
Conûnes et TourcoiDg à Menin.
Voici comment est modifiée la composition
du comité de défense institué par décision pré-
sidentielle du 28 août 18*72
Le ministre de la guerre, président le ma-
réchal Canrobert, les généraux de division
duc d'Aumale, Douay, Ducrot, Bataille, Clin-
chant, de l'infanterie de (jhabaud-Lalour,
Frossard, du génie; Lebrun, do l'état-major;
Forgeot, Suzane et Berkheim, de l'artillerie;
Fréuault, de l'artillerie do marine, membres
Sôré de Rivière, secrétaire.
M. le comte Lefebvro de Béhaine, qui dirige
la légation de France à Munich, a été brus-
quement rappelé cette semaine à Paris par la
maladie do son fils. Celui-ci étant rétabli, M. le
comte do Béhaine va retourner à son poste.
Par suite de la démission du général Ducrot,
les électeurs do la Nièvre seront convoqués lo
17 mai dans leurs comices pour lui nommer un
successeur. M. Philippe de Bourgoing, an-
cien député, représenterait dans la lutte le parti
de l'Appel au peuple.. .;> «̃
M. Magne, ministre des finances, est en con-
valescence. Il est parti pour le château de Mon-
taigne, où il achèvera sa guérison.
Lo Soir, qui, depuis sda démériagenifent, ac-
contuo la note officieuse, reproduit la nouvelle
qu« nous avons donnée hier, d'après un propos
recueilli dans les couloirs des Bouffes, do la dé-
mission de M. do Broglie, et il ajoute ¡,
« Nous sommes autorisés de démentir de la
façon la plus catégorique. cette nouvelle, et
nous conseillons à notre confrère de recueillir
ses renseignements politiques dans un milieu
plus sérieux que les couloirs des Bouffes. »
Nous ne nous arrêterons pas au ton discour-
tois de cotte note; mais, en échange dé son
conseil, nous donnerons à noire confrère celui
d'apprendre le français.
Le conseil municipal de Paris prend quinze
jours do vacances.
su prochaine séance n'aura lieu que le jeudi
9 avril.
On parle beaucoup en ce moment, et un peu
à tort et à travers, du prochain emprunt de la
Ville. •̃̃ •;
Voici la vérité à ce sujet
D'après le rapport que prépare lo préfet do
la Seine, cet emprunt sera ait minimum de 180
millions, destinés partie au payement de det-
tes criardes, partie a la continuation des grands
travaux avenue de lOpéra, Boulevard Hauss-
mann, etc., etc.
L'émission aurait lieu par voie de souscrip-
tion publique dans les premiers jours do juin.
Tel est le projet dans son ensemble; mais il
peut être modifié par le conseil municipal, qui
prochainement sera appelé à examiner raffaire.;
Le bruit court qu'il a été fortement question
au ministère de l'intérieur de signifier au
prince Napoléon l'ordre formel d'avoir à quitter
le territoire français. Une haute intervention a
fait ajourner plutôt qu'abandonner cette décision,
Depuis le 4 Septembre^ M. Rouher s'èiait
constamment refusé à retourner en Auvergne,
malgré les sollicitations les plus pressante.
L'ancien ministre de l'Empereur, averù qu'un
grand nombre de ses concitoyens dasiraiont
plus vivement que jamais que leur aacien dé-
puté vint se retremper au milieu d'eux, a bien"
voulu s'arracher, pour cinq ou six jours tout au
plus, aux graves intérêts qui réclament sa pré-
sence à Paris. • r,
11 se confirme que, à la suite des élections
do la Gironde, le préfet de. ce département, M.
Pascal, aurait adressé sa démission à M. le duc
do Broglie.
Cependant, au cabinet du ministre do l'inté-
rieur on ne garantit ce bruit pas plus qu'on ne
le dément encore.
Avant de partir pour, la province, les députés
de la gauche ont constitué, dans chacun de
leurs groupes respectifs, un comité qui a pour
mission de surveiller les agissements des er-
leanistes et des légitimistes^ De leur côté, les
bonapartistes en ont fait autant
Sous aucun prétexte, les délégués choisis ne
doivent quitter Paris p|ust de vingt-quatre heu-
res. '>
raM?p«Hrti ïê1'ublicain lont entier, d'un bout à
finn K*A r'ays' com^ttra l'idée de la constitu.
«ou uUie seconde Chambre.
<» même parti s'est montré fort ému de l'a
dissidence qui s'est produite entre les députés
«le la gauche au sujet de l'incident Dàhïrel. A
«a sollicitation de quelques-uns des chefs extra-
îKirlementaires du parti, plusieurs conférences
ont eu heu samedi, lundi et hier, entre MM
Oambetta, Ledru-Rollin, Naquet, Ordinaire,
etc., etc. Les messieurs se sont mis, d'aceord
aur 1 attitude à prendre si de nouveaux cas sem-
Mables se présentaient; ils ont aussi décidé
quelles vacances législatives devaient être
employées par eux et leurs amis à une ac-
tive propagande dissolutionniste ».
II ne serait pas impossible quels ministre de
Suisse à Paris, M. Kern, fût prochainement
remplacé par ». Cerésole, ancien président de
FEDILLETON DD GJLUZOIS N° 14. {%)
vv -3 avril 1874, V
LA MAISOH
LA RUE ZACHÂBIE
Deuxième partie. < '̃:
p.r'i"F~t·
<;
XI
GIBORY AITAMIS
(Suite.)
Rien rien l s'empressa de répondre
Gibory, comme s'il, eût voulu détourner la
conversation.
Et, tendant son verre à Baradieu
A votre santé, monsieur le marquis!
ajouta-t-il. Sapristi 1 voyons, vous ne buvez
pas. il y a donc décidément quelquechose? 2
Contez-moi ça je vous donnerai peut-
être un bon conseil. je suis en veine. A
propos, je ne vous ai pas dit ?. Balizelle,
vous savez bien, le directeur de Déjozet
m'a écrit une lettre charmante. la lettre
de ce matin, c'était de cet excellent Bali-
zelle. Il me mande à Paris sans retard, pour
prendre avec moi les dernières dispositions
à propos de ma pièce. Saos votre aimable
invitation, je serai partis à l'instant même.
Ahl fit Baradieu.
Mais ce n'est que partie remise, et
demain matin, au plus tard.
(t) Reproduction autorisée pour îoua los jour-
»aux ayant nn traité avec la Société dos gêna
̃• isltriu.
la Confédération et actuellement chef de \a
justico do la République helvétique.
Marc Gérard.
APRÈS LA BATAILLE
On connaît aujourd'hui le résultat défini-
tif des élections de la Gironde. Il est instruc-
tif à reproduire. Le voici
Inscrits 202,015. | Votants 146,771.
Abstentious 58,244.
4 ROUDIER.. ,^». 74.424 voix
Génial BERTRAND. 47.967
AmibalLARRIEU 24.380
Pour se rendre un compte exact du che-
min qui a été fait depuis trois ans, dans la
Gironde, par les trois partis ^bonapartiste,
royaliste et républicain, il faut comparer
les deux scrutins où ils ont été carrément
en présence :̃ l'élection du 2 juillet 1871 et
celle du 29 mare 1874. :r-.
Ce calcul,' que nous empruntons au Jour-
nal de Hordeanx, donne les. résultats sui-
vants •̃: ̃ ''̃' ̃̃ ̃:>
En 1871: "r\ ̃
M. Fourcand, qui était en tète do la liste ré-
publicaine, avait eu. 78.623 voix.
M. Rouher, de la liste bona-
partiste, avait eu :̃ 28 B74
M. le général Pelle, ea tôle de C)8.574
la listo rpyalisie. 25.236
̃y. En 1874: /]'
M. Roudier, républicain, a eu 74.424 voix.'
M. le général Bertrand, bona-
partiste.. 47.967
M. rarïïiral Offrieu; royaliste, 24.380
̃ II résulte, donc de, ces chiffres officiels
que les républicains ont perdu 4,201 voix,
et les royalistes 8!3ii, tandis que les bona-
partistes ont gagné 19,393 voix.
Mais il y a autre chose que les chiffres
officiels ,,=.
M. l'amiral Larrieu a pris au parti bona-
partiste 10,000 voix qui ne lui appartien- `
nent pas. '̃•
D'un autre côté, la proposition Dahirel a
porté à M. Roudier 5 ou 6,000 voix deré-
publicains modérés, qui seraient venues au
parti bonapartiste.
Qs «ux i9r393 voix officiellement cons-
tatées" il faut ajouter 43,000 au moins
qui leur ont étéenlevées. Il y a donc 34,393
voix gagnées par le parti' bonapartiste.
Et l'on pourrait, à la rigueur, ajouter à ce
chiiïve 10,000 voix perdues pour cause
d'abstentionisme.
,r~Tl:a.t=,ala > ar~n·k:
Enfin, au sujet de la validité de l'élection
^le M. Uoudier, nous recevons la lettre sui-
vante: ̃ '•'̃̃ ̃:t' ̃
« Bordeaux, 31 mars.
« Monsieur le rédacteur en chef,
« L'élection de M. Roudier dans la Gi-
ronde ne me paraît pas aussi définitivement
acquise que paraissent le croire tous les
journaux. • ,>>
« Je n'ai pas sous les yeux le texte de la:
loi Savary mais, ou je me trompe fort,
ou bien cette loi dit que nul n'est élu au
premier tour de scrutin s'il ne réunit « la
moitié plus un des su f râpes exprimés ».
« Il ne s'agit donc pas de savoir seule-
ment si le candidat républicain a obtenu la
majorité absolue sur ses deux concurrents,
mais bien s'il a cette même majorité, malgré
l'adjonction aux voix obtenues par MM. Ber-
trand et Larrieu de tous les suffrages « lè-
< gaiement comptés dans le dépouillement
« du scrutin comme exprimés ». J
« Or, la Gironde compte 549 communes, I
et il serait bien extraordinaire, pour ne pas I
dire inouï dans les annales électoral* s, qu'il t
n'y eût pas, en moyenne, de quatre à cinq
voix par commune égarées sans doute sur
des candidats insignifiants ou ridicules,
mais néanmoins contribuant parfaitement
à déterminer le chiffre de la majorité ab-
soluo,
« Je vous laissé le soin de *^IlOn™i
« Veuillez «gréer, ^flalèuP' ic rédacteur
en chef* 1 assurance de ma haute censirté-
ration, •̃ ma hàute censidé.
Un ancien maire. »
'J'"
EN: 'E&t~l, t~r.111
v~ ~a, f
Nulle dépêche d'Espagne n'est arrivée
hier auxjninistères de l'intérieur, des finan-
ces, des f flaires étrangères et de la guerre.
Ce silence est ainsi interprété au qaai
d'Orsay; <• '<
« On se bat avec plus d'acharnement que
jamais aux environs dfc §omôrostro. De- ̃'
main ou après-demain nous aurons sans
doute de graves, de décisives nouvelles car (
évidemment, la grande bataille attendue s
Vous partei pour Paris '> interrogea Ba-
radieu.
•••– Je vous crois 1 une affaire superbe l
Alors, je suis au regret de vous avoir
dérangé,
Comment donc!
Et Dtiisque vous nous quittez, il ne me
reste qu'a vous souhaiter bon voyage.
–Mais non, mais non, se récria Gibory,
•dont la langue s'épaississait. Coatez-moi
toujours votre affaire je pourrai peut-être
tout de même Vous servir.
Baraflieu regarda le bohème. 't et
Allons, mùrmura-t-il entre haut et
bas.j'atétéfou. Il n'y a rien à attendre de
cet homme. Il faut en prendre son parti, et
ce misérable Chauveau l'emporte 1
En même temps ses doigts nerveux se
crispèrent sur la nappe de fa table.
Cependant, au.nom dé Chauveau qu'il ve-
nait de distinguer vaguement à travers les
paroles de: Baradieu, Gibory se souleva à
demi, et, posant ses deux coudes sur la ta-
ble pendant qu'il laissait tomber sa grosse
ligure entre ses deux mains, il regarda son
interlocuteur avec une expression indicible
sorte de mélange de finesse et de sympathie
sincère
Ah ça, voyons s'écria-t-il en secouant
la tête, vous avez Chauveau sur le cœur, et
c est décidément lui qui vous gêne, n'est- ce
pas?
Eh bien, oui, fit Baradieu, et je don-
nerais la moitié de ma fortune à celui qui
me débarrasserait de ce misérable.
♦Gibory remua lentement la tête. >~
Laissez-moi vous dire que ce serait
cfter, objecta-t-il d'un ton narquois.
Et comme le marquis se taisait
1 Monsieur le marquis, poursuivit-il, je
viens d'avoir la tête lourde et je me suis un
peu laissé taper par votre vin d'Espagne
Je vous en demande pardon; inanimé-
voici revenu à moi et je reprends tout à
fait possession de moi-même, flonc, ôvou-
tèz-moi il ne sera pas dit que vous, m'au-
rez comble ds prévenances, do ..dincjrs et i
4 argent, et que je ne vous, au^i pas rendu l
livre aujourd'hui ou s'est livrée hier, les
combats qui ont eu successivement lieu de-
puis le 25 mars ne devant être considérés
aque comme de simples escarmouches. »
;l '♦>
De source alphonsiste, on nous annonce
que les carlistes sont à San Pedro Abanto,
position formidable et très fortifiée.iSerrano
et ses troupes ont décidé qu'ils en feraient
le siège.
Le gouvernement de Madrid va lui en-
voyer 15,000 hommes de renfort, recrutés et
instruits depuis un mois par Serrano Be-
dt'ja.
Il n'y a plus degrands combats, mais des
r positions à prendre et ù défendre ce qui
occasionne naturellement des perles consi-
dérables de part et d'autre. ;••
Jusqu'à ce jour on compte cinq généraux
hors de combat trois carlistes Lizâft'aga
et Radiée, mortellement blessés #116, tué
par un éclat d'obus; deux républicains
Primo de Rivera, qu'on n'espère plus pou-
voir sauver, et Loma, légèrement blessé.
La guerre peut se prolonger très long-
temps. En supposant mémo qu'on puisse
chasser les carlistes dès positions qu'ils oc-
cupent, ce qui est probable, ils se replieront
saus qu'on puisse leur Couper la retraite et
iront se reformer ailleurs.'
Don Carlos, avec son quartier général,
commandé par Elio, e_si à Baracaldo, près
du théâlre de la guerre.
Les troupes républicaines, qui se battent
pour un gouvernement provisoire et n'ont
pas de drapeau, se battent sans enthou-
siasme.
f' S 'Ci;' ~t., ~e~(°i~rc`~, e,
Un des amis do l'Union lui adresse la
dépêche suivante
« Bayonno, 1er avril, 8 h. 37 malin.
1 ̃ Journal l'Umm, Paris.
« Les passagers du bateau qui arrive do
« Santander assurent que les carlistes ©nt
« conservé toutes kurs positions. Primo de
« Uiyera est mort. Seirano a demandé .un"
d'armistice detrois jours. »
Ghàtjllon. iV
•̃ -«-. ;• ̃̃̃̃ ••• =** -n ̃̃•
lïiformatiôns générales.
Alger, 1" avril. La commune d'Alger a
été déclarée en état da siège, à cause de lu vio-
lenco des articles publiés par la presse. Cette
mesure a été prise sur la demande du général
.Chanzyi ̃̃>'̃ -̃•: ̃
Blols, 31 mars. M. Carré -Kérisouét arrive
ici.
Il vient demander des explications au préfet
au nom de M. Tassin, et, afin que ce fonction-
naire ne so retranche pas derrière le ministre,
M. Carré-Kérisouët est porteur du procès-verbal
rédigé par MM. Gaullhier de Rumilly et 'fur-
quel, et qui déclaro que M. de Broglio n'est
pour rien dans les expressions dont M. le préfet
s'est servi.
Roubaix,31 mars. Un épouvantable ac-
cident est arrivé hier matin aux forges de M
Alphonse Dûment, à Ferricre-la-Grando. Un
volant de la machine à vappur s'étant brisé, a
été projeté à une trentaine de mètres et s'est
abaitu sur une chaudière qui, par suite, a fait
explosion. Une dizaine d'ouvriers ont été horri-
blement brûlés par la vapeur et grièvement
blessés par 1 explosion. L'accident est arrivé à
six heures du matin; à onze heures un des bles-
sés rendait le dernier soupir et quatre autres se
trouvaient dans un étet presque désespéré.
Saumur, 31 mars. Dimanche, un affreux
événement est venu attrister do nonv*-nw i'K-
cole de cavalerie. Vvlly?«!Vi.
Doux ie~
y,. .«-s officiers, MM. Roserot, sous-
««menant au ?" drugonS, et Desvignes de Da-
Vttyô, SôU3-lieutenunt au 13° dragons, so sont
noyés dans l'étang du Bellay, commune d'Al-
lonnesi
Ert compagnie do plusieurs de leurs camara-
des, MM de Davayé et fioserot étaient en pro-
menado du côté de l'étang, et, après le déjeu-
ner, seuls, ils organisèrent uno partie sur l'eau,
dans laquelle, ils s'engageront avec une trop
frêle embarcation i
Ttiutâ coup, des sapinières, une femme vit
la barque vide, et MM. de Davayé et lloserot
qui s'agitaient dans l'eau
En moins d'une minuto, ils avaient disparu,
Leurs camarades organisèrent, mais en vain,
les premiers secours. 1,0 temps s'écoulait trop
rapidement, et ils n'eurent bientôt plus d'es-
poir de retirer sains et saufs les deux submer-
gés.
Lés delix sOuSTlieutenants ont sombré à 100
mètres du rivage. En cet endroit, l'étang a 3
mètres 50 de profondeur; et une couche épaisse
de limon forme le Jit de cette nappe d'eau. Ils ont i
été recouverts de vase et retenus par des plantes
aquatiques. ]
Le garçon meunier qui s'est mis à l'eau avec
ça d'une façon quelconque. Chauveau vous
gêne? Eh bien, si je veux, entendez bien
ce que vous dit Népomucène Gibory, si je
veux, je peux le remlre souple comme un
gant.
Baradieu se leva frémissant. u
Mais expliquez-vous, répétait– il d'une
voix rapide. Vous savez donc sur Chauveau
quelque chose ? ï«
Je sais ce- que je sais; TépliquaGii s
bory. ̃ ̃• ̃'}̃' ••̃>.̃:̃ i; ̃ F; ̃:»;
Mais enfin. ':•)
Gibory était tout à fait dégrisé il avala
un grand verre d'eau fraîche pour chasser ̃
les dtrnières traces de sa passagère ivresse,
et se pencha vers Baradieu avec un air de,
mystère.
Monsieur le marquis, dit-îl salors à voix j ~i
basse mais ferme, le jour où nous sommes
allés rue Zacharie ensemble). quand jeme
suis introduit par la rue de la Huchette et i
que je vous ai ouvert ensuite la porte, n'avez-
vous pas remarqué que j'étais ua peu pâle ?
En effet, je me souviens, répondit Ba-r
radieu devenu atteutif. et je crois même -i
que je vous en dis quelques mots. ̃<
C'est cela.
-Ehbien? w
Ah 1 il y avaU, je vous le jure, d'ex-
cellentes raisons pour que je fusse blême.
Que s"était-il passe ? ̃ j
Hien.
Cependant?
Mais j'avais vu.
Quoi?
Gibory eut comme un frisson involontaire,
Ah I. le hasard est un grand maigre,
poursuivit-il peu après. Uizairc hatarJ I
comme disait Arnal dans je ne sais plus
quelle pièce de Duvert et Lausâane. t>i vous
saviez?.
3'attends.
llicul pasà préseîit. Ce n'efct nascom-
me cela, qu'il faut procéder. Ne précipitons
t?m le denoûmesif. G'esi Jù un moyen à ré-
server poilr le cinquième acte.
effet baiuti. 1
« Je ne voug gomprends plus,
courage et a plongé à plusieurs reprises s'ap-
pelle Grinier, domestique chez M. Boroau.
Le meunier du moulin du Bollay plongea à
̃ plusieurs reprises, mais toujours sans succès.
Hier au»soir, les cadavres n'étaient pas retrou-
vés.
L'accident est arrivé vers une heure, c'est à-
dir« trop peu de temps encore après le déjeu-
ner: la perte de ces daux infortunés officiers
serait duo à une congestion.
MM. de Davayé et Roserot, élèves do Saint-
Cyr en 1873, étaient entrés à l'Ecole do Saumur
il y a cinq mois. Très aimés de leurs camara-
des, ils paraissaient être deux officiers du plus
grand avenir.
A la dernière heure, nous avons reçu des
nouvelles d'AUones.
Les deux cadavres ont 616 retrouvés ce ma-
tin, à 8 heures, et ramenés à l'hôpital do Sau-
mur.
Une jeune bergère qui gardait les moutons
sur lo nord de l'elang a seule été témoin do
1 accident.
L'éiang du Bellay a 1 kilomètre do longueur
sur S00 mèiroî do largeur. Lo bateau que mon-
taient MM. Roscrot et do Davayé prenait eau de
tous côtés. On supposes qu'il s est rempli et que
ces jeunes gens "ont dû sauter pour so retirer
a la nage. Malheureusement; comme nous
l'avons dit, ils sortaient do table depuis peu do
temps.
Le Mans, 31 mars. Lo monument élevé
sur le plateau d'Auvonrs, en commémoration
des combats du 12 janvier 1871, sera inauguré
prochainement. Il se compose d'une pyramide
tronquée en pierres de taillo blanches, ayant dix
à douze mètres de hauteur.
Sur l'une des façades, on lit *•.̃̃̃'
Combat d'Amours, 12 janvier 1874.
Sous le socle de cette pyramide, est construit
un caveau dans lequel on réunira les restes
des soldats tombés sur le champ de bataille.
Lille, àl mars, -r L'immense quantité de
coke (100,000 hectolitres environ) amoncelés
dans la cour de l'usine ù gaz de Wazoinmcs,
près do la porto des Postes, est en proie à une
combustion lento qui certainement l'anéantira
tout entière. v
Le feu couvait depuis plusieurs jours quand
on vit la fumée sortir des profondeurs de la
masse do coke, et s'amonceler bientôt en nua-
ges épais. La direction fit appel. bux pompiers.
Leurs ellorts s'appliquèrent surtout du côié du
gazomètre, afin que le vaste récipient' ne cou-
rût point do danger d'explosion, au moment ou
il devait être chargé pour réclairagé: du soir.
Dès sept heures du soir, on était certain de
maîtriser le feu; lo coke est constamment
inondé par des pompes.
Evresx, lor avril. C'est demain' jeudi
que se plaide ici lo procès en diffamation intenté
par M. lo duc de Broglie au journal V Union
républicaine de VEure. Nous savons que l'a-
vocat de la fouille ocarlatedoit plaider l'incom-
pétence du tribunal correctionnel et ^demander
le renvoi de la cause devant lo jury, M. le duc
de Broglie étant fonctionnaire publier :̃'•̃ ••<̃
Bayoîjaei 30 mars. Voici un compte
rendu détaillé du baptême do la princesse Ma-'
nalWatrix. La cérémonie a été célébrée, à la
chapelle de la villa Ader, par lo cardinal Don-
net, venu exprès de Bordeaux.
La fille do don Carlos a été tenue sur les fonts
sacrés au nom da ses bisakuls lo duc et la du-
chesse do l'arme, par M. le marqui» de la ito-
mana et Mme la marquise do Villarias. Les
principaux membres do
Toutes les dames étaient en grand costume
à l'espagnole, avec mantilles blanches. Nais
citerons la duchesse do la Union do Cuba la
comtesse do Campomanos, la marquise do Gil
Dolgado, la comtesse et la vicomtesse do Bar-
rante, la baronne délia,. Torre, la marquise de
Narres, etc., etc.
La princesse Caroline-Amélie de Schlcswi"
Holstcin était présente. °
Londres, i" avril. Le lord-maire a of-
fert hier un banquet à sir Gàrnot WollsClcy et
aux. principaux orilciers qui ont pris part à l*cx-
pcdition contre les Ashantees.
Ls prince do Galles, le prince Arthur, ainsi
quo le duc do Cambridge et lo prince da Teck,
Ont ûèsisté a ce banquet.
La reine va aujourd'hui à Osborne. Le duc de
la Rochefoucauld-Bisaccia.j amtassudcur do
France, est parti hier soir pour Paris.
Cologne, lei' avril. Le président. de la po-
lice, ayant r. çu hier l'ordre d'arroler l'archcn è-
que Pnnl Melchcrs, s'est par conséquent nndu
ce matin, à adpt heures, au palais do l'arcliG-
vèque et lui a fait part de l'ordre qu'il avait
reçu. 'd'
Mgr Melchers a répondu qu'il ne céderait
qu'a la force. En conséquence, l'archevêque a
été érfimené de force dans la voiture qui l'at-
tendait.
Lorsque le président de la police lui saisi! le-
bras des deux mains, il s'eena « Bco gra,tiasl
On emploie la force Finis nostrî Victoria Ec-
clesiœ! » Plusieurs ecclésiastiques ont pris (
rongé de l'archevêque, qui leur a donné sa
bénédiction, et la foule a accompagrié la voi-
ture jusqu'à la porte delà maison d'arrêt,
,_n :Î
Saint-Pétersbourg', 29 mars. II' vient 1
de mourir en Russie, ù Haskong, une femme
âgée do cent vingt-cinq ans. 1
• Elle n'avait pas d'infirmités, et jusqu'au der-
nier jour ello marchait fort bien sans aide. l
On a raison de dire que la glace. conscrvei
Ce n'est pas nécessaire. Y~
Enfin, qu'avez-vous vu?. parlez par-
lez 1 ̃> ̃> :̃̃• ••• ̃̃ r.
Gibory ne répondit pas tout de suite
mais l'évocation de ce souvenir étrange l'a-
vait rejeté brusquement dans un autre or-
dre d'idées, et il passa rapidement la main
sur son front.
Il faut que j'y retourne, dit-il d'une
svoix sourde. Je veux voir cela par moi-mê-
̃one, une fois encorei Mais soyez tranquille
foi de Gibory 1 avant trois jours, si Chau-
\em vous gêne encore, il y aura du nou-
:veau. ̃̃̃̃
Ce disant, ilse leva, et, reprenant pres-
que aussitôt sa démarche assurée
Je vous quitte, ajouta-t-il. On ne doit
jamais remettre au lendemain, dit le pro-
verbe, ce qu'on peut faire le jour même. Il
y a* quinze Jours, à la même heure, nous
sommes partis pour Paris. Laissez-moi en
faire autant. D'abord, vous savez, j'ai Bali-
zflle à a!ler,voir, et ça c'est mon avenir Et
puis, je crois voir que votre affaire presse,
tt l'amitié qui n'agit pas. n'est pas une
amitié sincère. Seulement, quand je vous
aurai débarrassé de Chauveau, vous me la
conterez, votre affaire? Il y a peut-être un
vaudeville à entirer^ Du moment où Chau-
veau y est mêlé, ça doit être drôle.
Pendant que Gibory ^parlait, Baradieu avait
donné tout bas un ordre à un domestique.
Quand ce dernier eut disparu, le marquis
tira de sa poche un portefeuille et lo tendit
à Gibory.
Celui-ci recula
Que faites-vous? dit-il cfl'ard. F
Acceptez, insista lîaradieu d'une voix
grave. Vous prenez en main la cause de
mon honneur il est juste que je vous aide
autant que je le puis dans votre œuvre.
La cause de votre honneur 1 répéta
Gibory. '̃••̃̃
Songez, ajouta Baradieu, que, s'il vous
faut un million, si vous avez; besôffi s'un
million pbur au^antir tvi i|iisérable,-je'
Gibory, trea ç'inu, prit Ja main de Baratou.
Cuba, lîj mars. Voici comment est mort
le président do la République, Manuel Gospe-
dès
Traqué et poursuivi à outrance par les volon-
taires espagnols, il avait fini par trouver un
asile, qu'il partageait avec un negre jadis éman-
cipé par lui, et qui l'avait suivi dans toutes ses
campagnes.
Ce nègre, sur la fidélité duquel il croyait de-
voir compter, lo vendit pour sauver sa tète. Lps
Espagnols, guidés par lui, surprirent le prési-
dent, qui aima mit ux vendre chèrement sa vio
que do donner à ses. ennemis la satisfaction de
le faire fusiller dans le dos, comme ils n'au-
raient pas manqué do le faire. Il tomba criblé
de bulles en criant Vive Cuba libre 1
<* '.̃̃̃
Grooingue, l01 avril. Une mer furieuse,
rompant les endiguements que l'on exé.cule
.actuellement dans les polders des Wadden, a
envahi vendredi soir les campements des cinq
cents ouvriers qni y travaillaient et submerge
treize de ces îriHllieuroux.
Los autres n'ont échappé que par une fuite
précipitée à une mort certaine.
Les cultivateurs des environs, se sont em-
pressés d'offrir un asile aux nombreuses la-
millos qui-ûat perdu tout leur avoir daiis1 'cette
catastrophe.
Bulletin politwjuf
Les journaux anglais sont ùnanimeài à
critiquer le n#uvrau projet de loi du gouver-
nement sur les élections" et sur la constitu-
tion d'une seconde Chambre. Nous recom-
mandons au cabinet tout particulièrement
la lecture du Time?. ->l:r- "••̃'•'
Le journal de la Cité considère le projet
de loi électorale comme devant aboutir à la
radiation d'un tiers des électeurs:, à «une
représentation qui ne sera en rien l'expres-
sion de ïa volonté nationale ».
Qiant un projet relatif à la Chambre hauts,
il sera « d'autant mieux accueilli qu'il.pip^
meitra la sécurité. »v
Mais cette espérance1 est élraîigô. liOrsquelè
pouplo de Lilliput attacha de mille liens Gulliver,
celui-ci était plongé dans, un profond sommeil
1b nation françaiso brisera à -son réveil, éommo
rhonune-iuoutagno, ces eiitravcjs impuissaiuçy.,
Et le Times, après avoir déc'aré qu'à la
moindre crise cette création artificielle
disparaîtra vraisemblablement, conclut ain-
si
Les annalos do la France fournissent mille
preuves que les conceptions des hommes poli-
tiques aujourd'hui à l'œuvre ne répondront
point a leur attente. Uno Constitution a besoin
do bases plus solides. Les projets qui occupent
le gouvernement français ne sont que. la néga-
tion delà souveraineté nationale. S'ils étaient
adoptés, une lutte nécessairement s'ensuivrait.
<'
Un arrêté préfectoral à suspendu le con-
seil municipal de Marseille. Nous n'aimons
pas ces actes d'autorité cependant, dans le
cas actuel, nous devons reconnaître que l'ad-
ministration de cette ess 'mêlée ultra-répu-
blicaine était détestable.
Une enquête a fait découvrir, il y a quel-
que temps, qu'un conseiller municipal em-
ployait les bons de pain destinés aux pau-
vres à payer ses propres domestiques. Ce
républicain était allé jusqu'à se procurer des
gcieaux de Noël avec ces bons.
Le conseil s'était refusé obstinément plu-
sieurs fois à voter la modique subvention de
27,000 fr. accordée annuellement aux bu-
reaux de bienfaisance.
L'état des finances était mauvais et le
conseil avait l'ait preuve d'une réelle inca-
pacité depuis son entrée en fonctions.
La commission municipale qui prend les
affaires du conseil dissous reçoit un triste
héritage,
Dans le Rhône, les comités électoraux sont
en mouvement. On s'occupe dans le quart
de monde de la radicaillene de trouver un
successeur à M. liane.
Les délégués du la Croix-Rousse, de Ca-
luire et du premier arrondissement s'étaient
prononcé» pour ks citoyens l)urond et Bxl-
lue, .connus pour la îermeté de leurs con-
victions républicaines et l'énergie de leurs
opinioua.
Durand est officier de santé. Sa haine con-
tre les docteurs en médecine n'a d'égale que
celle qu'il porte aux aristocrates.
M. Baliu-j est l'homme d'action du parti
c'était le principal souteneur de Baroiel.
Malgré les litres de Durand, de Ballue et
du relieur Favier, président du cercle de la
rue Grôlée, les comités de Perrache, de ia
Guiliotière, de Samt-Gcorgcs, ont porté leur
choix sur llaspuil, fils de Raspail père.
llagpail for ever! .i Iw ,û
̃ ̃; wiw 'i "» • .,(: "i"'
"Dans le département du Var, les conserva-
teurs viennent de remporter un succès élec-
toral qui a £on importance. Les électeurs du
canton de Lorgues ont élu conseiller d'ar-
rondissement le commandant Bertrand.
La Liberté rappelle à ce propos qu'avant
la promulgation do la loi sur les muniopa-
Ah la canaille s'écria-t-il les larmes
aux yeux. Gomment c'est lui qui vous fait
de la peine? c'est lui qui est cause que j'ai
dîné à onze heures du soir?; que je me suis
presque grisé?. Monsieur le marquis, j'en
fais mon affaire. ~i~
^Un^SetStSl!1 SSICfl «t «ES
La voiture de M. le marquis est attelée,
rd|J-il., ̃ .̃* :̃̃̃̃̃̃̃ ̃<̃.̃̃̃ :r r: ,,̃̃; .:•,
Allez,; monsieur Gibory, ajouta Bara-
idicu, et n'oubliez pas que dès ce moment
mon amitié vous est acquise.
Giboryserra encore une fois avde effusion:
la main qui lui était offorte, et fit un geste
énergique et résolu.
Monsieur le marquis, répondit-il d'un
ton qui. ne manquait pas de noblesse et
contrastait par conséquent avec l'allure or-r
dinaire du bohème monsieur le marquis,
comptez sur moi, et je serai digne de l'a-
mitié que vous me témoignez. J'ai été jus-
qu'à ce jour bien léger, et je ne me, suis
jamais trop préoccupé de savoir si je fini-
ra» par aller à droite ou à gauche. L'es-
time dont vous m'honorez me pénètre et me
rend à moi-même. et je vous jure que
vous n'aurez pas à vous repentir de la con-
fiance que vous mettez en moi.
Jusque-là Gibory s'était assez bien tenu,
et c'était une chose vraiment intéressante
d'observer le changement qui s'était opéré
subitement en lui. ̃•.••̃• _1,1»1-1
Mais il faut toujours que la nature re-
prenne ses droits et quand il eut achevé, il
se redressa avec une pose théâtrale, et, des-
sinant un gesteà la Mélingue ^j .,=
r-.Sur ce, monsieur le marquis, ajouta-
t-il avec une pointe d'emphase, je pars.
je vais à Paris, et. jusqu'à mon retour; je
prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne
garde.
Un îi.btant iipn'ù il roulait dans la di-
rection de la fciiin- r. de Nevers.
Xlt. à.
.̃ un !.• ndiiz-vol-s ̃• ̃; •>̃> '-1
r °
• Le surlcndcmaiii du jour où s'étaient pas-
ses les scènes qu- nous venont de raton
lités, le ma.ire de la ville des Arcs, répu-
blicain très accentué, était président du
conseil d'arrondissement de Draguignajr, où
il faisait état de son influence sur les popu-
lations radicales d'alentour. Le ministère
avant révoqué cet, ardent fonctionnaire et
désigné le commandant Bertrand pour son
représentant, le maire évincé donna sa dé-
mission de conseiller général, se flattant,
sinon de reprendre bientôt sa place au con-
seil, tout au moins dé donner une leçon au
pouvoir en faisant passer un candidat de son
choix. >̃;•
Le département du Var étant jusqu'ici
considéré comme l'une des places fortes du
ra iioalisme, lo calcul ne manquait pas d'ha-
bileté. Or, et c'est ici le point important,
M. Bertrand, le nouveau maire désigné par
le gouvernement, s'étanfc présenté pouriaire
échec au candidat radical, a été élu a une
forte majorité. Se sentant appuyé par l'au-
torité, le parti conservateur a marché au
scrutin, et le succès a couronné ses efforts.
Nous croyons dmç avoir quelques raisons
d'attacher uac certaine importance à cette
manifestation dû éuffragè ùnivet-sci.
,'n -'h :>V'>nm^; •if. <̃•; -̃̃̃̃ ;i! .r
Le gouvernement se préoccupe vivemeat
dfcs circonstances qui ont dû favoriser leva
siônde Hoohefort, Joii-rdu, Paschal Çf ousset
et de deux autres seigneurs de moindre iin-
porlance.1 -'î ^yt^s -̃.[̃̃'[
Cette évasion n'a pu, s'il faut en croire les
idées du ministre, s'effectuer qu'avec la
-complicité d'un certain nombre de fonction-
naires ci d'agents de la Nouvelle-Calédonie.
v'UnelcHquôlq scrieus,ç est commencée, et les
complices doivent être scvôremcnt punis.
i :i'^f "i^tuxoN:
t;i ~u~ li t ~Î i 3 ,'r » n~h"t ~Ilt:~at dt1 ·f
~`c~r 7~U'~ ~t~'U'
t
;t; iês Jégiiimist(>Si ne cuchent pas leurs
plans. Nous lisons dans le dernier numéro1
do l'Espérance du peuple, eous la Bigna-
tureide M. E'ncraiid de la ilochette, irère'
du cfépnfé
Non, i< s. légitimistes ne. voteront pas lps lois
couslituiionnoiles, parce qu'etlos n'ont d'autre
but, dans la penséo do cecx qui les ont rêvées,
que de fonder sur des bases solides le septen-
nat, lequel n'est autre chose qne la république.
Nous savons bien qu'à co moment suprorn^
il y aura ébranlement général, que la majorité
sera dispersée, et que M. le duc de Broglio
pourra bien être ibrctcde quitter le minisière.
Mais cstrce notre faute, à nous légitinnittir.,
si on nous conduit dans «et te impasse où doit
sornbrorM. le ministre,. de l'intérieur, et peut-
être l'illustre maréchal?
̃ Vous voulez fermer la porte.au roi par vos
leis constitutionnelles, te faire attendre sept
ans à la pçrU du septennat.
Et vous voulez quo les députés légitimistes
vous apportent leur concours pour cette' œuvre
antiroyatisio'l Ne l'espérez pas.
Sans doute. Jour .confiance est grande dans
la loyauté, le patriotismo duunaréchal mais ils
no sauraient oublier qu'ils sont légitimistes et
qu'ils doivent faire ceuvio de légitimistes.
Hommes du septennat, il- faut que vous en!j
preniez voir.} parti.
̃: ̃•̃ ̃̃i?
L' Union annoncé qu'elle vient d'être in-
vitée officieusement, par Je ministère de
l'intérieur, à modérer sas appréciations sur
le septennat. ?.
Le journaMégitimisteojoute
M. le duc do Broglie et M/ Baragnon ont trou-
vé quo nous avions manqué de mesure en ap
pliquant au soptrnnat le mot d«M. Woiss « La
république conservatrice est »ne bêtise. »
l)< explications qui nous oiïî èlé données il
résulterait qu'une différence essentielle existe
entre la république conservatrice ai le septen-
nat la première n'avait pas de consécration ·
légale le second, au contraire, suivant* l'opi-
nion professée au ministère de l'intérieur, au-
rait été régulièrement établi par la loi du 20 .10-
vembre.
.Nous ferons observer à M. le ministre de l'in-
térieur ot à son sous-secrétaire d'Etat que la
loi du 20 novenbro a simplement prorogé les
pouvoirs du maréclial do MacrMahou» Nous
respectons celte loi.
Mais la prorogation n'est point le seplennat
tel qu'il tient d'être défini par M. le duQ doBro-
glio: devant la commission des Trente.
Le septennat n'exisicra que le jouroiï il sera
organisé, et son organisation a précisément
pour but de fonder un pou voir "qui ne soit pli»,
îndissolttblemcnt lié à la personne du maré-
chal.
Le septennat est donc en opposition avec là
loi du 20 novembre, et ce n'est pas 'à 'nous, qui
le discutons, que lé respect dû a la. loi devrait
ctro rappelé. Aussi sommes -nous résolus a ubor
do notro droit et à no rica sacrifier do la liberté
d.o nos jugements. y ̃ '1 ti ti
•'
Paris-Journal rappelle cette curieuse
dépêche de M. Crctnieux à M. Gambotla
i'
i Bordeaux, 12 décombre, S h. l'ô, soir.
Justice à Gambtita, minisire, Bourges.
J'ai eu aujourd'hui une belle /ûte répuùli •
cai ne et j'ai vivement regretté votro absonco.
ter, Mlle de Boîs-Yron, seule, velue de noir
et voilée, quittait le petitpavillon du château
où nous l'avons vue rentrer un soir, presque,
mystérieusement, revenant de Nevcrj. Après,
avoir suivi pendant quelques minutes lo
chemin dans lequel elle s'était engagée; la ̃
jeune femme tourna brusquement1 a gauche s
et prit un sentier qui se perdait sous les ar-
''bres et 'longeait avec une déclivité rapide,
unô sorte de versant boisé du parc.]', Si t
Après une demi- heure de marche au mi-
lieu de la solitude ombreuse, Mlle de Bois-
Yron se trouva à quelques pas d'une éclair- :̃:̃
cie le sentier, suhaot une pente de plus
en plusrapide, aboutissait en effet à la limite
extrême de cette partie du parc, et, un ins-
tant après, la jeune femme arrivait dans un
étroit et profond vallon encaissé en quelque
sorte entre deux forêts. Au loin, à gauche, `
l'œil pouvait distinguer la Loire, qui, éclairée
par le soleil, semblait rayer la campagne
verdoyante d'un large ruban argenté; à;
droite, des collines bleuâtres fermaient l'ho- c
rizon. Mlle de BoiE-Yron, sans s'arrêter; con-
tinua sa route, se dirigeant vers une petite
maison à moitié perdue sous un massif d'ar-
bres et comme enfouie dans cette thébaïde,
loin de toute autre habitation. s*
Pas un être vivant ne venait troubler laï
solitude profonde, et c'était une chose"
étrange que cette maison isolée, aux murs
grisâtres, aux volets clos, qui apparaissait
au milieu de ce paysage tranquille; ajoutant
encore à la couleur du paysage par son as-
pect morne et désert.
Un instant après, Mlle de Bois- Yron at-
teignait la maison isolée une grille preed-
dait l'habitation, entpurani un jardin ebanf
donné depuis longtemps et où l'herbe crois-
sait en Jiberté. La jeune femme poussa cette
grille, se dirigea vers la maison, ouvrit la
porte et entra.
Pierre Zaccokb el Aiïour-iu! lUraî-
(La tuiét à itwain.)
:.a.jtgm^»m^tàmmtmmmimmm^iéiààM
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