Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-03-02
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 mars 1874 02 mars 1874
Description : 1874/03/02 (Numéro 1967). 1874/03/02 (Numéro 1967).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k521178h
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/02/2008
M MtMM
secret pow assaisonner ta salade, et, en
eSet, elle est délicieuse. Le statuaire Millet
a voulu piger, et il s'est emparé du second
saladier. Trep de vinaigre, ami, trop de vi-
naigre 1
Voici le café. On ouvre les porte-cigares,
on roule les cigarettes, on tire les pipettes
de sa poche. Eh mon Dieu, oui, les petites
pipettes; mais elles sont si gentilles t
En avant la chansonnette, comme au bon
vieux temps! 1
Le président donne l'exemple. 11 chante
la romance à !a mode en 1827
Je sait attacher un ruban;
Je eait comment naissent les rooMses 1
Chenavard et Paul de Musset, momenta-
nément enrhumés, sont excusés~
Français entonne la barcarolle véniMenne
Àrosteriadellaluna
Lapadronaafaibrtuna.
Et le refrain est chanté en chœur.
Millet a soupiré une élégie de Ronsard.
Puis est venue la chanson des paysa-
gistes
Ah que j'aime, avec de là salade,
Ua gros morceau de jamben 1
Y a pas d'danger qu'on soi< jamais malade
t Qaand en mange avec de la sala de
Un bon morceau do jambon 1
Amis, cassons les pots, les plats, les verres,
Cassons les verres, !es plats, tes pots;
Puisqu'il n'y a plus dans l'plat qu'des pommes de
[terre,
Cassons les verres, les pots, tes plats [terre,
Déjà onze heures t comme le temps passe 1
Il faut se quitter car demain, dès l'aube,
tous les convives du dîner Fleurus repren-
`' dront palettes et pinceaux, masses et ci-
seaux, pour terminer les ouvrages destinés
au prochain Salon.
Au revoir dans un mois t s'3~ '1
ALEX.PeTHEW.
~< ?"< KM a~jj'&itf~?'.
.r #o: ;s~ :'rt, 1~r:
.q'~tGK,}. ¡
NouveHes& Renseignements
Les journaux ont été informés que, comme
d'ordinaire, an bureau spécial sera installe
au ministère de l'intérieur, 7, rue Cambacéres,
~dimanche soir i~ mars, et qu'à partir de dix
'heures, tous les renseignements électoraux par-
venus au ministère seront communiqués aux
représentants de la presse.
Unart&tédeM.LéenRenault,endatodu27
février, interdit la vente sur la voie publique du
jaurnal~Z~Z' `
Cette mesure est motivée par ce fait que,
«'dans son numéro daté du samedi 28 février
1874, le journal J< Z/Z°t!tredeCMttT<<~tenant des outrages à l'adresse du président de
l'Assemblé et de là représentation nationale
que ces outrages se rencontrent principalement
dans le passage commençant par ces mets:
«UrestattàFAssemMée à donner ce dernier
spectacle au pays x, et se terminant par eeux-
et: «Vous avez été d'une partialité révol-
tante, o.
C'est, on s'en souvient, M. Batbie qui est
rapporteur de la commission des Trente. On
,nous assure que l'honorable député du Gers
aurait annoncé qu'il serait en état de déposer
sen rapport du S au 10 mars. S'il enf était
aiasi, peut-être abandonnerait-on le projet
d'une prorogation de deux mois. du 20 mars
au 20 mai, dont nous avons parlé. La session,
~danscette typothèse, ne serait suspendue que
pendatt la seconde quinzaine d'avril, pour la
cession des conseils généraux. < i
C'est officiel. M. Arnim quitte l'ambassade
d'Allemagne à Paris. H est remplacé par te prince
Clovis-CharIes-Victor de Holenlohe, prince de
Ratibor et Corvey, né le 3i mars, 1819, grand
chambellan de la couronne de Bavière, ancien
président du conseil de Bavtère, actuellement
vice-président du Reichstag, frère du cardina)
prince de Hohenlohe.
Le nouvel ambassadeur est marié à une prin-
cesse deWittgenstein, sœur du général Sayn-
Witgenstein, atMtcM mititaire à l'ambassade russe
à Paris.
M.Jenkhorvan PesM~conseilier déléga-
tion de l'ambassade des Pays-Bas à Londres,
vient d'être nommé conseiller de légation à Pa-
ris, en remplacement de M. Denis Everhynn,
nommé ministre de Hollande à Lisbonne.
M. Van Pastel d été reçu hier par M. le ba-
?on de Zaylen de Nyveit, ministre des Pays-Bas.
Il est inexact que des difficultés se soient ja-
mais élevées entre les ministres, et surtout en-
tre M. Decazes et M. de Breglie, au sujet de
l'impôt du timbre des journaux.
Nous avons annonce, au contraire, il y a plu-
sieurs semaines déjà, que les ministres étaient
jfjEOtLLNON DU M~ZO.M' N' 41
.f.y.MARSt874.
~A MAISON
x :1
t~femt&rw pM'tt*. y
k~
e
Lt S
(~~).
Veus n'avez paa eub!ié, monsieur le
cemte,- dit-eUe d'un ton ëmu, t'époque déjà à
~ea ët~'première &is. J'ëttis toute jeune, Bresque (1
uneeH&nt.~tJ~~ais&vec ma mëte,ae<
reaMurces m~dtBtes d'une pension qu< tai
faisait le gcuv<'Mtement, à titre de veuve
d'un etneier aupérieur de Farmëe.
Ma mère m'avait fait donner une éduca-
tiM hoK d< proportion avec ia position
que nou< devioM occuper. Si mon père avait
vécu, ce n'eût peut-être été que dami-màt;
unais Mand il mourut, noua Boustrouv&me«,
ma mère et moi, dans le plus cruel embar-
ras, attendu que l'une et l'autre nous avioM
vécu jMqu'ateM dans l'insouciance plus
complète, et que nous ne connaissions que
4e nom la gêne elles privations.
CefutterriMe. etmapauvre mère en
Kçatuscoupfata!.
Cepéndatït Diew me fit ia grâce de me ta
.MMerver enc~Te quelques àBnees~ et je ve-
nais d'atteindre ~a quinzième année quand
elle mourut à son Mur, me laissant aBSoiu-
ment seule au monde, sans ressources, sans
parents, sans famiUe! i
Que faire? 'f
-ït faitait travailler. et jeMie Mvatt!
pMi.
Aht si vous saviez, monsieur le comte, les
atroctS propositions que l'on osa me faire à
ce moment douloureux de ma vie t. Mais,
Dieu merci !j'ava~ reçu de mon père et de
mamère ies principes les plus sévères de
vertu et d'honneur, et je résistai à toutes
Jea tentations.
maintenons, bien entendu, après le ve«tde la
Chambre, l'exactitude parfaite de nos précédents
renseignements.
Par décret du 24 ~evrietl8'74. tenerviees
administratifs au ministôre de ta gueMW sont
rat'achés à ta direction générale du parsonael,
qai prendra & l'avenir le titre de Direction gé-
nérale du personnel et du matériel..
..J,
En dépit de tous 'tes démentis, nous conti-
nuons à tenir pour certain que les pourparlers
monarchiques, sur te tea'ain où ies avaient pla-
cés en octobre 1873 M. Ghesnelong et ses cottè-
gues, ont été repris et se poursuivent à l'heure
actuelle. La question du drapeau tricotera a été
<~ ~ tes les autres ne pèseront que peu dans la ba-
lance.
On remarque que M. te comte de Paris de-
vient de plus on plus mystérieux. On dit volon-
tiers dans son entourage qu'il a toutes les qua-
lités politiques qui distinguèrent Guillaume le
Taciturne.
« On considère la lettre de M. Thiers comme
un véritable signal de combat. »~
Telles sont les paroles qui circulent dans tous
les groupes ~républicains, delà gauche extrême
au contre gauche. Mais, tandis que le centre
gauche, moins les Rémusat, les Grévy, les Duc-
taare, qui font, à bien dire, partie de la gauche
républicaine, demeure en dehors de la ba-
taHte en perspective, l'Union républicaine se
dispose à donner de toutes ses forces.
Mais, parce que M. Gambetta est allé féliciter
M. Thiers sur sa lettre à M. Lepetit, il ne s'en-
suit pas que l'ex-président doive compter beau-
coup sur l'ex-dictateur.
Au surplus, la situation est pleine d'imprévu.
Le centre gauche, très réservé depuis que la'
candidature de M. Ledru-RoIlin a été posée,
nous ménage de réelles surprises politiques, et
nul ne peut prévoir le vote qui suivra la dis-
cussion de l'interpellation Gambetta.
x
M. Thiors attachait une telle importance au
« manifeste qu'il adressait la France par l'iRter-
médiaire de M. Lepetit )) (suivant les''expres-
sioas de ses familiers), (rU'il a voulu .corriger
lui-même les épreuves de sa lettre avant sa. pu-
blication dans son journal officiai. H
Nous donnons comme certain que < M. Thiers
est rentré, dès aujourd'hui dans ta politique
active"
Un député de la Charente-Inférieure disait
hier:
M. de Beauchamp sera é!u dans ta Vienne; y
M. Ledru-RoIlin sera élu dans Vauctuse..
Cette double élection sera, grâce & sa lettre,
MMe <{
'atARCSÉRM'O.?'.
"~l~
!.EMELMA!H.AMETMCALUAS
~.a.
Nousâvoasdonnehier, d'aprèo une dépê-
che télégraphique, !c récit sommaire de la
reacMitre dont nos lecteurs connaissent l'o-
rigine.
Des comptes rendus inexacts ayant été pu-
bliés, nous croyons devoir mettre sous tes
yeux !e dossier de l'aSaire.
VoiM d'abord !a procès-verbal de la pre-
mière entrevue entre les témoins:
A la suite d'un article publié dans !a F~a~o
du 28 février 1874, qui a motivé une réponse '0
de la part de M. Georges Maillard, rédacteur du
~a~, M. Hector de Callias a prié deux des~s
anus, MM. Paul Roux et Georges Grison, do de-
mander à M. Maillard réparation d& l'article pu-
blié dans te Fa~. )
Les témoins de M. Maillard étaient MM. Emiie
Hémery et Henri de Fenbrune.
Dans une entrevue qui a eu lieu aujourd'hui
28 février, à 4 heure* du soir, !es témoins de
M. Maillard ~< ~'les témoins de M. de Callias ayant déclaré tes
ignorer, MM. Em. Hémery et H. de Fonbruue
ont prié ces derniers d'aller s'en informer au-
près de M. de Callias.
A cinq heures, l'entrevue étant reprise, et les
témoins de M. de Callias n'ayant pas été auto-
risés par celui-ci a retrancher un seul mot de
son article, ËcaiT SANSMOTir, et d'autre part, M.
Maillard maintenant les termes de sa réponse,
les moyens de conciliation étant épuisés, les
soussignés ont déclaré
1° Une rencontre aura lieu sur la frontière
belge, le vendredi 27 février 1874, à trois heures
de l'après-midi. t;
2° L'arme choisie est l'épee de combat, jj
3° Le gant est le gant de ville.
4° Le duel ne cessera que lorsqu'un des deux
adversaires sera dans l'impossibilité de conti-
nuer le combat et sur la demande des témoins
de la partie blessée.
Fait double & Paris, le 25 février 1874.
Peur M. G.MAH.LAM e
EMtLE HÉMEM,
HÉNM BE FONBMJNB.
j Pour M. H. DECALUAS
PAUL Rotjx.' ~3.
G. GMS(~.
Je ne savais pas travailler. j'appris. 3,
J'avais des robes de seie, je les vendes
pour acheter des robes de laine. Puis, un
soir, discrètement, je quittai le petit appar-
tement que j'avais habité avec ma mère, et
j'allai me réfugier dans une petite man-
sarde.
Mme de Chàntetys s'arrêta un moment, et (
regarda le comte avec tristesse. 1 1
–Vous me pardonnerez, monsieur te 1
comte, dit-ëUe, d'entrer dans tous ces dé-
comte, dit-6111,, cl¡ans tous ces dé-
tails mais ii est indispensable que vous les
connaissiez, pour bien apprécier ce qui va
suivre.
Parlez i parlez! Christiane, repartit le
comte tout ce qui vient de cette époque do
votre existCMem'apporte comme an parfum
de jeuneMe et de pureté, et je vous remer-
cie, au contraire, de me rappeler ces sou-
venirs.
Je continue donc, dit Mme de Chan-
teiys. Pendant quelque temps, une année au
moins, rien ne vint troubler l'existence la-
borieuse mais bien monotone que je me-
nais. J'étais presque heureuse de mon sort,
ot je ne voyais à l'horizon aucun nuage qui
pût me faire redouter l'avenir,
Mais cela ne pouvait durer ainsi, paraît-
et il fallait que j'eusse déjà a ce moment ma
part de chagrin et de tourment.
Je tombai malade, pas bien gravement,
mais assez cependant pour être obligea de
cesser tout travail, et par conséquent pour
voir tarir la source de mon gain quotidien.
C'étaitfatal.
Je n'avais pas d'autre mayen d'existence,
et quand je recouvrai la santé je me trou-
vai réduite à la plus affreuse misère.
C'est alors que je vous connus, monsieur
le comte.
Je vous avais rencontré quelquefois, et, à
plusieurs reprises, j'avais arrêté mon re-
gard sur votre visage, où je lisais les plus
nobles aspirations et les sentiments les plus
généreux.
A l'âge que j'avais atteint, on ne se défend
pas facilement des premières impressions,
de cellessurtout qui vous invitent à la can-
~aaiee, à l'abandon, a l'amour.
J'étais sans déHanee, et vous réalisiez
d'ailleurs l'idéal que j'avais parfois entrevu
a l'horizon dem.esrêyAh je puis vous dire CM aujourd'hui,
monsieur le comte, oar je sais que je ne me
trompais pas et c'est Pieu, bi~a Mf~e-
Voici maiat~MBt le procès-verbal au-
thentique de I~ncontre
A ta suite d'aa article publié dans le F~du 25 février et d'une réponse parae dans la
~eu lieu, le 27 février, à deux heures de l'après-
midi, dans le bois d'Havre, prés Mens (Belgi-
que), entre MM. Hector do GaUias, du F~~o,
et Georges Maillard, du .Po~
A la seconda reprise, M. Georges Maittard a
été blessé au-dessous du sein droit; à la troi-
sième reprise, M. Georges Maillard a été touché
à la main, et M. Hector de Callias à l'avant-
bras.
La quatrième reprise n'a amené aucun ré-
sultat à la cinquième, M. Hector de Coilias fut
de nouveau touché au bras.
Le combat a duré douze minutes. Les témoins,
ayant déclaré l'honneur satisfait, ont arrêté te
combat.
Fait double à Havré, prés Mons, le 27 février
1874, à 2 heures 40. z"
.rt.titttt.
EMILE HÉMMY,
HENN DE FONBMiNE.
ï'ONrM. DECALLIÀS:
PAUL ROUX,
A. D'AuNAt.,
EXCENTRtCtTÉS DU JOUR
I' i
l, i
H se passé en ce moment-ci un tas de
choses extraordinaires.. Un pointeur de che-
min de fer du Nord vient d'être condamné à
huit ans de réclusion pour avoir voie trente-
neuf wagons de houille. Si le fait n'était pas
afNrrné avec le plus grand sérieux, ce se-
rait à ne pas y croire. Mais c'est arrivé. Que
sont devenus les trcnte-~euf wagons déro-
bés par ce pointeur inndète ? Evidemment,
s'il a été aussi sévèrement frappé par ia
justice, c'est qu'il a refusé de s'expliquer à
ce sujet. Où peut-ii les avoir mis Tous les
jours on voie une montre, une chaîne, un
objet portatif quetcenque. Mais trente-neuf
-wagons ? La pensée se pensée se perd dans
des abîmes.
Si nos renseignements sont exacts, ta
justice aurait été informée hier soir par une
lettre anonyme que !es trente-neuf wagons
se trouvaient caches dans une mansarde de
ia rue des VieiUes-Haudriettes. Malheureu-
sement cette~ asser.tion n'était qu'une ma-
nœuvre destinée a' détourner les soupçons,
car la maisen signalée comme recélant les
~trentre-neuf wagons voies parte pointeur,
n'a pas de porte cochère, ainsi qua la jus-
tice a pu facilement s'en convaincre. Ce-
pendant, commete coupable aurait pu avoir
l'idée machiavélique de dévisser les trente-
neuf wagons et de !es transporter dans !a
mansarde, morceau par morceau, aimi
que la houille qu'Us contenaient, on a fait
tout de même, nous assure-t-on, une visite
domiciliaire. Inutile d'ajouter que cette visite
n'a amenéaucun résultat.
On se perd donc de plus en plus en con-
jectures sur l'emploi qu'a pu faire ce poin-
teur des trente-neuf wagons dérobes par
lui. Au moment où nous mettons sous presse,
on nous affirme que des fouilles impor-
tantes vont être dirigées dans ies caves de
l'Athénée, cet endroit solitaire et de tout
temps inexploré pouvant parfaitement avoir
frappé l'esprit ingénieux de ce pointeur
étonnant. Nous tiendrons nos. lecteurs au
courant de cette aiï'aire.
.)'fh";k' ''ii.fti.'th" 'af'M' t~t
L'autre chose extraordinaire, c'est la ré-
vétatian inattendue delà manière dont s'en-
dort et se réveille Victor Hugo, Un écrivain
digne de foi vient de publier en effet une
étude importante dans laquelle ii nous ap-
prend que Victor Hugo « s'endort dans un
orage et se réveiHe dans un éclair a. Cette
nouvelle ne saurait manquer d'exciter la cu-
riosité bien légitime des Parisiens, ama-
teurs, comme on sait, de raretés et de phé-
nomènes. On croyait généralement que Vic-
tor Hugo, qui occupe un appartement rue
Drouot, s'endormait tous lesseirs, comme tout
le monde, dans un lit composé d'un sommier
élastique et de plus ou moins de matelas.
!i paraît qu'il n'en est rien et que le grand
poëte a remplacé le lit des vulgaires mortels
parua orage.
Cet orage, ainsi qua nos renseignements
particuliers nous permettent de i'afurmer,
sort d'une des premières maisons de Paris.
Tous les soirs, quand le dermer intime vient
de quitter le salon de la rue Drouot, et que
l'heure avancée invite au repos l'auteur de
QMO~-PMt~eMe, Victor Hugo ouvre une
ment, qui vous a envoyé sur MON chemin.
Vous cependant, vous n'aviez pas encore
exécuté le projet qui vous vint plus tard.
Vous étiez jeune. Ma jeunesse, ma beauté
avaient éveillé en vous certaines convoiti~-
ses–c'est vous-même qui me l'avez avoue
plus tard-et vous ne voyiez en moi qu'une
enfant qui~devait promptement succomber
sous les séductions dont vous l'entouriez.
J'étais perdue! I
–Christianel i a
J'étais perdue, monsieur le comte! tout
me toussait à ma perte, à la hente, au dés-
honMur! moi-même j'y courais, pour
ainsi dire, le cœur affole et tes yeux fermés.
Mais vous avez résisté pourtant 1
Un sourire amer plissa les lèvres de Mme
de Chantelys.
Une nuit, répoadit-eUe ia main éten-
due vers le comte, une nuit laissez-moi
tout vous dire t j'étais rentrée dans ma
mansarde froide et nue. C'était l'hiver je
grelottais. je n'avais qu'une pauvre robe
d'indienne. et je n'avais mangé qu'un pe-
tit pain d'un sou dans toute ma journée.
J'étais accablée.. mes tempes bourdon-
naient mon cœur battait à faire éc)a«r
ma poitrine j'étais lasse de tant d'efforts et
de tant de vertu t
De plus, je vous avais rencontré à quel-
ques pas de ma demeure, et vous m'aviez
gtissé un billet que j'avais pris! l
J'étai* sur une pente terrible.
J'ouvris la lettre, et je lus.
Et pendant que .je lisais, un frisson me
saisit par tout le corps.
Vousm'appeUeza vous. vous deviezfaire
cesser ma gène, ma misère. et vous m'ai-
miez) a
Mes yeux ne virent que ce dernier mot.
Etre aimée. se sentir protégée, soute-
nue, suivie par un homme que l'on aime 1
Iln'y a pasde ténèbres que cette pensée
n'éclaire, et ma mansarde me paraissait
plus belle alors que tous les châteaux que
j'ai habités depuis.
Un sentiment plus fort que toutes les vo-
lontés humaines s'empara de moi. Je ns
disparaître votre lettre dans ma poche, et
résolue, sans remords, pour ainsi dire avec
joie, je marchai vers la porte de la mansarde.
Je m'arrêtât au mitieu de ia chambre.
Un pas de ptus, et je serais aujourd'hui
aa$ de ce& m~ëit'aMes éhcntéps qui viyeBt
sur te b9uItMi'(i Qu meurent à i hôpita}.
rt, w. Ihgpi!aL:.
porte, entre dans sa chambre à coueher,
écarte les rideaux et tire une petite neelte.
Immédiatement on entend un fracas épou-
vantable te tonnerre grande (ua tonnerre
à tonte épreuve, garanti dix ans le~abri- s
cant ofïre 10,000 francs à qui prouva le e
contraire !) le vent sifne, la pluie tombe
(c'est le mauvais côte de l'invention, mais
il n'y a pas d'orage sans pluie); enfin c'est
un orage admirablement condition! Le
grand poète revêt son costume de ntut, en-
~mbe son orage, et quelques minutes'aptes t
~~eadort profondément. Le lendemain il'~ë
réveille dans un éclair, juste au moment où
-Son domestique lui apporte son chocolat.
Malheureusement, comme notre époque~o-
sitive ne respecte rien, au moment même où
nous apprenons ces intéressants détails, on
nous assure que le propriétaire de Victor 1
Hugo vient de lui donner cengé. Il parait
que lés voisins se sont plaints du bruit que I®
faisait tous les soirs le grand peëte en se
couchant. C'est pitoyable.) Espérons que tout
s'arrangera par une transaction Victor Hugo
capitonnera son tonnerre; decettefaçon, avec
un bon avocat, si Tan'aire vient devant les
tribunaux, l'auteur de QM~<-CM~Me
fera assimiler son orage à une machine à
coudre. II y aura encore un peu de trépida-
tion dans les murs; mais il faut bien passer
quelque chose à un homme de génie }
MM? LÉONDupR~r.'
a
in~fma.tions généras L,j
St JH j
I –)' i'"s itt&b {"
Lyon, 28 février. Aujourd'hui reparaît te
yctf~a!~ LydM.
Pararrëté du gënéral.Bourbaki, comman-
dant le 14" corps d'armée, ta .p~MT~vient d'être frappé d'une suspension de quatre
mois pour attaques et outrages contre l'Assem-
blée.
Cordeaux, 2~ février. r- Dans 4a journée
du 23 février courant, claq Jeûnas nttes, une
dame et une sœur de la congrégation de Saintr-
ïgnace, accompagnaient sur june charrette ie
corps d'une enfant de onze ans, décodée, aa
bourg de, Tectoucau, commune de Pess~c. Une
jeune personne portant une croix précédai le
convoi.
Au moment ou !e cortège funèbre arrivait sur
un point appelé ie Montait, il se trouva en pré-
sence d'un groupe de jeunes ~ens qui veoaient
de Bordeaux.
L'un d'eux se détache de ses camarades et
cherche a monter sur !â charrette, te conduc-
teur du véhicule (une femme) lerepouMC avec
sonfenet. Aters ce jeune homme porte un coup
de poing a la croix, monte de vive farce sur le
véhicule, qui était déj~ trop chargé, et, après
avoir répondu par des injures aux justes obser-
vations que tui adressait la bonne sœur sur son
étrange conduite, il frappa plusieurs fois de
son pied ta Mère qui rentermait ia~épomitt
.mortelle. :~Qt?iHU
n':>t',c.d
Foitiera, 28 février. M. Lepetit, candidat
républicain de la Vienne, competiteur de M. de
Beauchamp porté par t~s conservateurs
fait distribuer dans la ville des bulletins en tête
desquels on lit < Alphonse Lepetit, c?'tribues aux ruraux on a supprimé sagement
tes mot!: «candidat républicain)'.
s
Calais, 28 février. Les câbles de Boulo-
gne et de Dieppe sont interrompus.
Mèzw (Hérautt), 27 février. L'installation
de la hauvette municipalité de notre ville a
donné tieu hier à des scènes regrettables. A
l'heure où te nouveau maire devait se rendre à
la mairie, une foule compacte envahissait ta
place. Le maire et ses adjoints ont dû, pour ar-
river à t'édineo municipat, traverser une triple
haie de braittards, poussant des eris sans ana-
logue tucun dans la langue des peuples civi-
lisés. La note aignë était donnée dans ce con-
cert par le sexe. qu'on est convenu d'appeler
f&iNe, venu là en grande majorité.
A la sortie de nos édiles, les cris ont recom-
mencé de plus bette, et quelques pierres leur
ont été même tancées; la brigade de gendar-
merie dont ils s'étaient fait alors escorter a pu
toutefois dissiper les rassemblements avant
qu'aucun accident se fût produit.
Aucune arrestation n'a été faite~ mais te
.~MM~w ~w .M reur de ta République et te juge d'instruction
de Montpellier rendront aujourd'hui même t
Mèze afin d'ouvrir une enquête.
Lagny, 28 février. Ua viottnt ince~di* a
éclate avant-hier dans la maaufac roquinerie à Qaiquengrogne, una~mt-heure
après la sortie des ouvriers; it se propagea ave~
une telle rapidité, qu'en moins d'UM halire
tout t'édince devint la proie des nammes, mai-
gré les efforts des pompiers de Lagny, des
Mais en venait de frapper à ma porte, et
jem'étaisarrêtée.
Un homme entra. '~jHfMtttM'i
II m'amenait un enfant. ~~1
Ii me dit qu'il me connaissait. qu'il sa- t
vait que j'étais sage, honnête, et que, si je j 1
you!ais me charger d'éiever cet enfant, ma
vie serait désormais assurée par ta recoa-
naissanee inaltérable de la mère.
J'étaissauvée) l
On me nt jurer de ne jamais chercher à
connaître !a famitie à iaqaette appartenait
le pauvre être abandonné. et je promis: :l
td'observer ia plus profonde discrétion & cet
.égard,
L'homme me remit ators une somme re-
tativement importatte. et à partir de ce
jour, et tant que l'enfant resta auprès de
moi, une pension considérable me fut ser-
vie, qui assura ma vie honnête et éloigna
pour toujours [ le .danger auquel j'avais Is
faiiiisuccombart i 1
Mais comment avez-vous su le nom de ,1
ta mère? interrogea le cernte, que ce récit
avait ému.
Mme de Chantetys eut ua geste d< pro-
testation pteindeBoMesse.
A>~I Dieu m'est témoig; s'éctia-f-ella,
Ah! Dieu m'est témoin, S'écria-t-eiie,
que jamais la pensée ne me serait venue de n
chercher à pénétrer un pareii myttèrè. j l,
C'était'la honte de cette malheureuse mère j
qui m'avait sauvée moi-même du déshoaMur,
et j'aurais regardé comme un crime la
moindre tentative que j'eusse faite pour'sou- 1
ieverie~oiie derrière tequd eMesedéro- (
bait~ Mais te hasard, ia~taiitéenontdéci" j
dé autrement, et c'est à un malheur que
j~i dûid'être initiée àcs secret quejevou-
lais respecter.
–Un malheurt. ntM. de Chantelys.
–Oui, monsieur le comte. s `
–Exp!iquez-veus.
H y avait déjà quelque temps que j'a-
vais recueilli cet enfant. Je m'étais refugïée
dansuBRauvreptti~bQurE, en pleine cam-
pagne, ou je pusse ~trë~ibre et n'avoir pas
à répondre aux questions indiscrètes qui
m'eussent tmbarrassée dans ia ~ocaii~é que
j'habitais. Ï.e pauvre petit être se'déveipp-
pait plein dé vie et de santé, et j'en é~ais (
v~nue a l'ainMr presque autant que l'eût pu
faire sa mère; mais un jour, sans transi- 1
ticu, au m..)ment o~ je m'~ atténuais ie
tn~e ts vis to~~ coup pàl~@h<)~
communes voisine)! ttdM ouvriers de la fabri-
que. ss
Une femme Io~ au troisième étage fut
prise d'une teite 'épouvante en voyant les
gammes envahir sa chambre, qu'elle se préci-
:~ta de cette haut~t par la fenêtre. Son état
test presque désesM'ë.
Les bâtiments éM~nt assurés.
~f't
Men'tôlima.r, 2:6 .février. Deux secousses
de tremblement déferre ont été ressenties à
Châteauneuf du Rhône.
MarNeilIe, 27 février. Le transport à va-
peur lapitaine de frégate, parti de Saïgon le 25 jan-
vier; ayant à' son'tord quelques centaines de
j congédiés, de malades ou de convalescents,
vient d'accomplir la plus prodigieuse traversée
qui ait eu lieu jusqu'à ce jour.
Une dépêche électrique annonce que ce na-
vire, après avoir franchi le canal de Suez dans
la jouraée du 20 février, a mouitle sur rade de
Port-Sau), dans la Méditerranée, samedi dernier
2t ducoarant.
La ayant dû~ppartilter te lende-
main peur taire route direete sur Toulon, est
attendue le 1" mars au plus tard.
Venir de Saigon a Toulon en trente-trois
jours est un fait inouï, qui mérite d'être signalé.
Madrid, 27 février. Un décret ministé-
riel nomme le maréchal Serràno président' du
pouvoir exécutif de la République. Le général
Zabala remplace ie maréchal Serrane comme
président duconsei).
j Londres, 26 février. Le procès Tich-
borae, qui en est arrivé à sa .187" séance, est
sur le point de nnir.
Le tord chief justice, qui a parlé pendant une
douzaine de séances consécutives, Pa annoncé
mercredi dernier; il sa réserve encore cepan-
,dant ies séances de vendredi et de"samedi.
Le jugement sera rendu dans !a soirëe de
samedi.
Dans une réunion du CoMMea CoMMC!
tenue hier à Lsndres, Ha été décidé que le
droit de eité serait accordé à sir Bartié Frère,
en récompense doses longs services dans tes
Indes et del'expédition qu'il asi heureusement
accomplie dans TAMquo centrale, au proSt do
!a civitisation. Un parchemin lui sera remis b
cette oceasion dans un conretd'une valeur dé
100 livres.
Khiva,, 22 février. Une caravane de quav
jante chevaux, venant de Krasnovodsk, avec du
thé, du sucre, des bougies, du vin et divers
produits manufacturés, est arrivée ici.
Cette caravane a traversé sans aucun incident
les territoires iomoudes~ EUe a mis vingt-deux
.jours à faire le trajet de Krasnovodsk à Khiva;
ia question de )a Tacitité des communications
par caravanes entre la mer Caspienne et les bou-
ches de i'Amou-Daria peut donc être considé-
rée comme résolue.
BerUB,27 février.– H est d'usage en Prusse
lorsque, dans une famitle, un septième fils viwnt
naître, que le roi de Prusse devienne parrain de
l'enfant. Une circu)&ire ministérielle vieDt d'ex-
pliquer aux populations que l'empereur Guitau-
me n'entend plus accepter cette charge que si
les sept Ots sont tous vivants et lorsqu'ils sont
venus au monde l'un après l'autre, sans inter-
ruption provenant de la naissance d'une ou de
plusieurs n)Ies;de p)us, Sa Majesté né s'engage
en aucune façon a faire à ses ntleuls d'autres ca-
deaux que les trois ducats d'usage donnés un~)
fois pour toutes iors du baptême.
1
,t!)M Ïs .MûV iMMSi J~ J',
BraxeHeo,28 février.– Le roi des Beige!
Léopoid H, ayant appris que la femme d'un mé-
camoien était accouchée d'un septième (i)s, a
fait savoir a l'heureuse farniHequ'ii désirait eh
être le parrain. Les parents ont accepté avec
empressement. Le bourgmestre de Bruxelles re-
présentera le roi au baptême.
o, J
.i.t:s;'i; :fspat.)K~M.Mt':
A la C~c~ ~~ce
La B~M~ a!c Ffaurles'mots:
Nous ferons observer auque la différence MofO~ qu'il~prétend établir
entre l'acte du prince Louis-Napoiéonet oe!u!
qu'on a reproché à M. Ledru-RoUin n'est pa~
aussi capitale qu'ii veut bien le dire. s
Le prince Louis-Napoiéon, le Sa«~~ le re*-
eonnaM tui-même, a été condamné en 1840,
pour s'être rendu coupable d'un attentat dont
îe but était de détruire le gouvernement, ~'<~
c~~a ~~MM'< e~!«)te)'MeM<~<M~CCi~~MN'est-ce pas ia ce qu'on reprochait aux homï
mes de la Commune~ t 1
N'en déplaise à la C<ïM«<, noua n'avo&a
pas prétendu établir une différence MO~O!
ma4s une diffëreoce M~c. Nous disoutoht
dans un état d'atonie qui me frappa de stu-~
-.peur. -r; <
J'appelai un médecin, qui me dit que le
cas était très grave et que sa vie étai~ea
danger. rave,.e~flu',e sa" ,i,O,
danger. tré>Ti~la~ ¡
Alors je songeai à ta mère, et je tremNat
à la pensée de la responsabilité qui allait
peser sur moi si le malheur prévu arrtvaiti.
Jenevivais'plas.
Je passais mes jours et mes nuits auprès
de l'enfant, et je priait Dieu de m'éclairer
sur le parti,que je devais prendre.
Hm~ntendit!
Un soir, l'homme qui était déjà veBa et
que je ne connaissais pas frappa à ma porte;
et quand je lui eus montré le petit mori-
mond dans sa couchette, il Mss~hna a son
tout et disparut. ~ue &).1
Ceteftttpas long.
Dès le lendemain, il était de retour, mais
pas seul.
Une jeune femme l'accompagnait, vêtue de
longs habits de deuil, et le visage couvert
'd'unvoileëpais. 'r' f~<
Son premier mouvement fut de se jeter
dans mes bras et de m'embrasser avec ef-
fusion.
Ah t le ciel vous bénira, me dit-e!)e en
sanglotant, pouriessoins que vous avez
prodigues à mon nis. et que Dieu épargne
a votre vie les tourments qui ont abreuve la
mienne!
Puis elle eourut a' la chambre où agoni-
sait l'enfant, et~ s'agënbuiMa fervente à son
chevet.
–Et qu'advint~! alors?. murmura le
.comte.
-Une chose meuïe, monsieur, rëpoadit
Mme de Cbanteiys. un miracle dû à
l'amour de la mer&eu à la bonté de Dieu.
Au beut ~de dea~ jours, l'enfant tenaissait à
la vie sous les baisers de la pauvre femme.
ët~ne semaine ne s'était pas éeoulée, qu~i
courait)dans le jardin, comme ~il n'avait pas,
la veille, touché du pied le seuil de la
tombe).
–Mais la mère?ajouta,M,4eCbante!ys.
–Elle repartit, emportant les jQiea dtt
ciel dan~ son ceeur.
–Vous l'avez vue? p <
Souvent. <
–Et)e vous avait dit son nom?
-~u.
Oel. ~ait-elle co.-
une question de droit le droit est-il peur
ou contre neus? Tout est là.
Pour en finir, ouvrons le Code pénal. Nous
y lisons:
Art. 6. Les peines en matière c~He sont
affectives et infamante?, ou infamantes seule-
ment.
Art. 7. Les peines affuctives et infamantes
sont
1" La mort i
2" Les travaux forcée perpétuité
3~a déportation; `
4" Les travaux forcés & temps
B° La réotusien.
Art. 8. Les peines infamantes sont
1" Le carcan
2" Le bannissement –«-~
3" La dégradation civique. a
i Art. 9. Les peines en matière correctionneUe
sont:
1° L'emprisonnement & temps dans un iieude
correction;
2" L'interdiction à temps de certains droits ei-
i vi!s et do famiïie
1 3" L'amende.
A quelles peines ont été condamnés te
prince Louis Napoléon et M. Ledru-Rollin? y
Le prince Louis-Napoléon a été condamné
à l'emprisonnement M. Ledru-RoIlin à
mort. ~p
1 Donc, M. Ledru-RoDia a été condamné &
une peine afflictive et infamante; donc il
s'est trouvé privé de ses droits civils, civi-
queset politiques, et nous ne croyons pas
qu'il ait jamais été réhabilité.
Le prince Louis-Napoléen, au contraire,
) n'a été condamné qu'à une peine carrée-
tioanelte, et, par conséquent, n'a jamais été
privé de ces mêmes droits..
Voilà ce que nous avions à prouver, et,
que! que soit le talent des jurisconsultes de
) la ] devront s'incliner devant la rigoureuse
exactitude de notre démonstration.
La C<ïM«e comprend très bien la faiMesse
de ia position qu'efle a prise elle cherche
~a changer de terrain. Eiie voudrait noue
entraîner dans des dissertations de haute
métaphysique politique, et commence une
thèse sur !e sunfage universel ~M~a~t
< Même eiie saupoudre agréable-
ment la chose de citations latines.
Nous refusons positivement de nous élever
aux hauteurs ennuyeuses des abstractions
chères à la Gj nous, rien d~ absolu en.potitique, et l'appli-
cation des principes dans toute teufrigueur
ne peut avoir lieu qae chez ies peuples qui
le méritent. 'a, n, s" t 0 u te.leu, r-r, r
Aujourd'hui,"nMe" Instruction @t aM
mœurs, ne nous rendent peut-être pas rt
dignes du suffrage universel, Mw~e~
a~~M mais il ne s'ensuit pas que cette
formule soit fausse. Nous l'admettons et la
défendons, en nous réservant de ne I'appH<
quër qu'à l'heure voulue.
Voilà qui répond, croyons-nous, à toutce
qu'à dit la G.Z~~w~.
CHATfLLON.
i~ z
,,r.F-
REVUE DU JOUB
:Aaf s
OnIit~dansTO~e.'
Nous reeevons un grand nombre de ietti~t
nous demandant des renseignements précis sur
tes conditions d'existence pendant le séjour) t
Londres.
Nous ne pouvons que renvoyer ces )ettres aa
comité spécial, dont le but est précisément da
fournir ces indications beaucoup plus exac-
tement que nous ne poumons le faire nous-
'memes.
Nous savons bien que des agences, entrepri-
ses individuelles que nous n'avons eu rien t
patronner, offrent des conditions à forfait pouc
le voyage tout compris parcours, iogemeàt,
~nourriture, etc.; mais cette combinaison n'in-
téresse qu'une certaine catégorie de bourses, et
,ce que Mus pouvons d'aiiteurs assurer a aat
corespondants, c'est qu'à Londres, plus peut-
être que partout aitieurs, on peut vivre pour ie
prix que ion veut..
;s~û
0': ettï~
Le 1'~ janvier, M. Moura,. Mpr~sentan~tt
protectorat français au Cambodge, s'est
présenté, avec nos compatriotes en rési-
dence àPnom-Pehn– nom de la capitula
–àS.M.NorodomI", pour lui ~ire des
souhaits de bonne année. Le roi, entouré da
ses grands mandarins, de ses oMciers, por-
~tait une simple tunique noire sur laquelle
tranchait j,e grand cordon de la Legiea
d'honneur. Une musique jouait alternative-
ment laJtf~e~ du ~ot ~C~a~M~Me. Après les compliments d'u-
sage~ M. Moura a ajouté
t,~outdit dans l'expansion de sa douleur et
desajoie!
Mme de Chantelys fit un geste négatit.
Rien, monsieur te comte, répondit-
elle elle ne m'avait demandée aucun ser-
ment; mais j'ai pense a!ors, je pense en-
core aujourd'hui que je dois à cette fëmma
l'honneur, qu'elle vous a épargné & vous-
même un remords terrible, et qu'il serait
cruel de trahir la confiance qu'eue a mise
'en moi!
Ce comte garda un moment te silence, et
passa à plusieurs reprises sa main sur son.
front.
H était douloureusement agité, et ne sa"
vait à quelle résolution s'arrêter.
Enfin il parut prendre son parti.
Tout ceci est grave, en effet, ~-iL'~
je comprends l'exquise délicatesse sous l'em-
pire de laquelle vous agissez. Mais ceÏte
malheureuse mère ignore sans doute daM
quelle situation terrible noua semmes placés
et, tout en respectant !e secret qu'elle vom a
.confié, peut-être esW permis de lui fa~M
connaître. j
'Le comte ~'acheva pas. J
.On venait de frapper à la porte, et s~r
l'invitation qui !ui en était faite, un valet
était entré.
Qu'y a-t-il ? demanda M. de Chantelya!
en fronçant involontairement les sourcils
Levalets'inclina.
Que M. le comte me pardonne, r~on-
dit-tl mais il y a là une personne qui dé-
sire parler à l'instant même à Mme la corn-.
tesse.
-Et quelle est cette personne ? fit Mme de
Chantelys.
~our toute réponse, le valet tendit une
carte à sa maîtresse.
Mais Mme de Chantelys y eut à peiaejete
~ayeuxqu elle poussa uaeri de surprise et
d earot, etqu'ellese dressa droite, haletaate
etaevreuset
i '-C'est bien !al!M. dites que jevaia!
venir àl'instant. hâtez-vous! >
) Et, se tournant vers le comt~stupéfaiM-
Monsieur le comte, ajouta-t-elle, ne dé~
t sespérons pas encore. car Dieu nous envoie
t)n ds ses anges à notre aide t
t PtE
{~MM<«!
secret pow assaisonner ta salade, et, en
eSet, elle est délicieuse. Le statuaire Millet
a voulu piger, et il s'est emparé du second
saladier. Trep de vinaigre, ami, trop de vi-
naigre 1
Voici le café. On ouvre les porte-cigares,
on roule les cigarettes, on tire les pipettes
de sa poche. Eh mon Dieu, oui, les petites
pipettes; mais elles sont si gentilles t
En avant la chansonnette, comme au bon
vieux temps! 1
Le président donne l'exemple. 11 chante
la romance à !a mode en 1827
Je sait attacher un ruban;
Je eait comment naissent les rooMses 1
Chenavard et Paul de Musset, momenta-
nément enrhumés, sont excusés~
Français entonne la barcarolle véniMenne
Àrosteriadellaluna
Lapadronaafaibrtuna.
Et le refrain est chanté en chœur.
Millet a soupiré une élégie de Ronsard.
Puis est venue la chanson des paysa-
gistes
Ah que j'aime, avec de là salade,
Ua gros morceau de jamben 1
Y a pas d'danger qu'on soi< jamais malade
t Qaand en mange avec de la sala de
Un bon morceau do jambon 1
Amis, cassons les pots, les plats, les verres,
Cassons les verres, !es plats, tes pots;
Puisqu'il n'y a plus dans l'plat qu'des pommes de
[terre,
Cassons les verres, les pots, tes plats [terre,
Déjà onze heures t comme le temps passe 1
Il faut se quitter car demain, dès l'aube,
tous les convives du dîner Fleurus repren-
`' dront palettes et pinceaux, masses et ci-
seaux, pour terminer les ouvrages destinés
au prochain Salon.
Au revoir dans un mois t s'3~ '1
ALEX.PeTHEW.
~< ?"< KM a~jj'&itf~?'.
.r #o: ;s~ :'rt, 1~r:
.q'~tGK,}. ¡
NouveHes& Renseignements
Les journaux ont été informés que, comme
d'ordinaire, an bureau spécial sera installe
au ministère de l'intérieur, 7, rue Cambacéres,
~dimanche soir i~ mars, et qu'à partir de dix
'heures, tous les renseignements électoraux par-
venus au ministère seront communiqués aux
représentants de la presse.
Unart&tédeM.LéenRenault,endatodu27
février, interdit la vente sur la voie publique du
jaurnal~Z~Z' `
Cette mesure est motivée par ce fait que,
«'dans son numéro daté du samedi 28 février
1874, le journal J< Z/Z°
l'Assemblé et de là représentation nationale
que ces outrages se rencontrent principalement
dans le passage commençant par ces mets:
«UrestattàFAssemMée à donner ce dernier
spectacle au pays x, et se terminant par eeux-
et: «Vous avez été d'une partialité révol-
tante, o.
C'est, on s'en souvient, M. Batbie qui est
rapporteur de la commission des Trente. On
,nous assure que l'honorable député du Gers
aurait annoncé qu'il serait en état de déposer
sen rapport du S au 10 mars. S'il enf était
aiasi, peut-être abandonnerait-on le projet
d'une prorogation de deux mois. du 20 mars
au 20 mai, dont nous avons parlé. La session,
~danscette typothèse, ne serait suspendue que
pendatt la seconde quinzaine d'avril, pour la
cession des conseils généraux. < i
C'est officiel. M. Arnim quitte l'ambassade
d'Allemagne à Paris. H est remplacé par te prince
Clovis-CharIes-Victor de Holenlohe, prince de
Ratibor et Corvey, né le 3i mars, 1819, grand
chambellan de la couronne de Bavière, ancien
président du conseil de Bavtère, actuellement
vice-président du Reichstag, frère du cardina)
prince de Hohenlohe.
Le nouvel ambassadeur est marié à une prin-
cesse deWittgenstein, sœur du général Sayn-
Witgenstein, atMtcM mititaire à l'ambassade russe
à Paris.
M.Jenkhorvan PesM~conseilier déléga-
tion de l'ambassade des Pays-Bas à Londres,
vient d'être nommé conseiller de légation à Pa-
ris, en remplacement de M. Denis Everhynn,
nommé ministre de Hollande à Lisbonne.
M. Van Pastel d été reçu hier par M. le ba-
?on de Zaylen de Nyveit, ministre des Pays-Bas.
Il est inexact que des difficultés se soient ja-
mais élevées entre les ministres, et surtout en-
tre M. Decazes et M. de Breglie, au sujet de
l'impôt du timbre des journaux.
Nous avons annonce, au contraire, il y a plu-
sieurs semaines déjà, que les ministres étaient
jfjEOtLLNON DU M~ZO.M' N' 41
.f.y.MARSt874.
~A MAISON
x :1
t~femt&rw pM'tt*. y
k~
e
Lt S
(~~).
Veus n'avez paa eub!ié, monsieur le
cemte,- dit-eUe d'un ton ëmu, t'époque déjà à
~ea ët~'
uneeH&nt.~tJ~~ais&vec ma mëte,ae<
reaMurces m~dtBtes d'une pension qu< tai
faisait le gcuv<'Mtement, à titre de veuve
d'un etneier aupérieur de Farmëe.
Ma mère m'avait fait donner une éduca-
tiM hoK d< proportion avec ia position
que nou< devioM occuper. Si mon père avait
vécu, ce n'eût peut-être été que dami-màt;
unais Mand il mourut, noua Boustrouv&me«,
ma mère et moi, dans le plus cruel embar-
ras, attendu que l'une et l'autre nous avioM
vécu jMqu'ateM dans l'insouciance plus
complète, et que nous ne connaissions que
4e nom la gêne elles privations.
CefutterriMe. etmapauvre mère en
Kçatuscoupfata!.
Cepéndatït Diew me fit ia grâce de me ta
.MMerver enc~Te quelques àBnees~ et je ve-
nais d'atteindre ~a quinzième année quand
elle mourut à son Mur, me laissant aBSoiu-
ment seule au monde, sans ressources, sans
parents, sans famiUe! i
Que faire? 'f
-ït faitait travailler. et jeMie Mvatt!
pMi.
Aht si vous saviez, monsieur le comte, les
atroctS propositions que l'on osa me faire à
ce moment douloureux de ma vie t. Mais,
Dieu merci !j'ava~ reçu de mon père et de
mamère ies principes les plus sévères de
vertu et d'honneur, et je résistai à toutes
Jea tentations.
maintenons, bien entendu, après le ve«tde la
Chambre, l'exactitude parfaite de nos précédents
renseignements.
Par décret du 24 ~evrietl8'74. tenerviees
administratifs au ministôre de ta gueMW sont
rat'achés à ta direction générale du parsonael,
qai prendra & l'avenir le titre de Direction gé-
nérale du personnel et du matériel..
..J,
En dépit de tous 'tes démentis, nous conti-
nuons à tenir pour certain que les pourparlers
monarchiques, sur te tea'ain où ies avaient pla-
cés en octobre 1873 M. Ghesnelong et ses cottè-
gues, ont été repris et se poursuivent à l'heure
actuelle. La question du drapeau tricotera a été
<~ ~
lance.
On remarque que M. te comte de Paris de-
vient de plus on plus mystérieux. On dit volon-
tiers dans son entourage qu'il a toutes les qua-
lités politiques qui distinguèrent Guillaume le
Taciturne.
« On considère la lettre de M. Thiers comme
un véritable signal de combat. »~
Telles sont les paroles qui circulent dans tous
les groupes ~républicains, delà gauche extrême
au contre gauche. Mais, tandis que le centre
gauche, moins les Rémusat, les Grévy, les Duc-
taare, qui font, à bien dire, partie de la gauche
républicaine, demeure en dehors de la ba-
taHte en perspective, l'Union républicaine se
dispose à donner de toutes ses forces.
Mais, parce que M. Gambetta est allé féliciter
M. Thiers sur sa lettre à M. Lepetit, il ne s'en-
suit pas que l'ex-président doive compter beau-
coup sur l'ex-dictateur.
Au surplus, la situation est pleine d'imprévu.
Le centre gauche, très réservé depuis que la'
candidature de M. Ledru-RoIlin a été posée,
nous ménage de réelles surprises politiques, et
nul ne peut prévoir le vote qui suivra la dis-
cussion de l'interpellation Gambetta.
x
M. Thiors attachait une telle importance au
« manifeste qu'il adressait la France par l'iRter-
médiaire de M. Lepetit )) (suivant les''expres-
sioas de ses familiers), (rU'il a voulu .corriger
lui-même les épreuves de sa lettre avant sa. pu-
blication dans son journal officiai. H
Nous donnons comme certain que < M. Thiers
est rentré, dès aujourd'hui dans ta politique
active"
Un député de la Charente-Inférieure disait
hier:
M. de Beauchamp sera é!u dans ta Vienne; y
M. Ledru-RoIlin sera élu dans Vauctuse..
Cette double élection sera, grâce & sa lettre,
MMe <{
'atARCSÉRM'O.?'.
"~l~
!.EMELMA!H.AMETMCALUAS
~.a.
Nousâvoasdonnehier, d'aprèo une dépê-
che télégraphique, !c récit sommaire de la
reacMitre dont nos lecteurs connaissent l'o-
rigine.
Des comptes rendus inexacts ayant été pu-
bliés, nous croyons devoir mettre sous tes
yeux !e dossier de l'aSaire.
VoiM d'abord !a procès-verbal de la pre-
mière entrevue entre les témoins:
A la suite d'un article publié dans !a F~a~o
du 28 février 1874, qui a motivé une réponse '0
de la part de M. Georges Maillard, rédacteur du
~a~, M. Hector de Callias a prié deux des~s
anus, MM. Paul Roux et Georges Grison, do de-
mander à M. Maillard réparation d& l'article pu-
blié dans te Fa~. )
Les témoins de M. Maillard étaient MM. Emiie
Hémery et Henri de Fenbrune.
Dans une entrevue qui a eu lieu aujourd'hui
28 février, à 4 heure* du soir, !es témoins de
M. Maillard ~< ~'
ignorer, MM. Em. Hémery et H. de Fonbruue
ont prié ces derniers d'aller s'en informer au-
près de M. de Callias.
A cinq heures, l'entrevue étant reprise, et les
témoins de M. de Callias n'ayant pas été auto-
risés par celui-ci a retrancher un seul mot de
son article, ËcaiT SANSMOTir, et d'autre part, M.
Maillard maintenant les termes de sa réponse,
les moyens de conciliation étant épuisés, les
soussignés ont déclaré
1° Une rencontre aura lieu sur la frontière
belge, le vendredi 27 février 1874, à trois heures
de l'après-midi. t;
2° L'arme choisie est l'épee de combat, jj
3° Le gant est le gant de ville.
4° Le duel ne cessera que lorsqu'un des deux
adversaires sera dans l'impossibilité de conti-
nuer le combat et sur la demande des témoins
de la partie blessée.
Fait double & Paris, le 25 février 1874.
Peur M. G.MAH.LAM e
EMtLE HÉMEM,
HÉNM BE FONBMJNB.
j Pour M. H. DECALUAS
PAUL Rotjx.' ~3.
G. GMS(~.
Je ne savais pas travailler. j'appris. 3,
J'avais des robes de seie, je les vendes
pour acheter des robes de laine. Puis, un
soir, discrètement, je quittai le petit appar-
tement que j'avais habité avec ma mère, et
j'allai me réfugier dans une petite man-
sarde.
Mme de Chàntetys s'arrêta un moment, et (
regarda le comte avec tristesse. 1 1
–Vous me pardonnerez, monsieur te 1
comte, dit-ëUe, d'entrer dans tous ces dé-
comte, dit-6111,, cl¡ans tous ces dé-
tails mais ii est indispensable que vous les
connaissiez, pour bien apprécier ce qui va
suivre.
Parlez i parlez! Christiane, repartit le
comte tout ce qui vient de cette époque do
votre existCMem'apporte comme an parfum
de jeuneMe et de pureté, et je vous remer-
cie, au contraire, de me rappeler ces sou-
venirs.
Je continue donc, dit Mme de Chan-
teiys. Pendant quelque temps, une année au
moins, rien ne vint troubler l'existence la-
borieuse mais bien monotone que je me-
nais. J'étais presque heureuse de mon sort,
ot je ne voyais à l'horizon aucun nuage qui
pût me faire redouter l'avenir,
Mais cela ne pouvait durer ainsi, paraît-
et il fallait que j'eusse déjà a ce moment ma
part de chagrin et de tourment.
Je tombai malade, pas bien gravement,
mais assez cependant pour être obligea de
cesser tout travail, et par conséquent pour
voir tarir la source de mon gain quotidien.
C'étaitfatal.
Je n'avais pas d'autre mayen d'existence,
et quand je recouvrai la santé je me trou-
vai réduite à la plus affreuse misère.
C'est alors que je vous connus, monsieur
le comte.
Je vous avais rencontré quelquefois, et, à
plusieurs reprises, j'avais arrêté mon re-
gard sur votre visage, où je lisais les plus
nobles aspirations et les sentiments les plus
généreux.
A l'âge que j'avais atteint, on ne se défend
pas facilement des premières impressions,
de cellessurtout qui vous invitent à la can-
~aaiee, à l'abandon, a l'amour.
J'étais sans déHanee, et vous réalisiez
d'ailleurs l'idéal que j'avais parfois entrevu
a l'horizon dem.esrêy
monsieur le comte, oar je sais que je ne me
trompais pas et c'est Pieu, bi~a Mf~e-
Voici maiat~MBt le procès-verbal au-
thentique de I~ncontre
A ta suite d'aa article publié dans le F~
~
midi, dans le bois d'Havre, prés Mens (Belgi-
que), entre MM. Hector do GaUias, du F~~o,
et Georges Maillard, du .Po~
A la seconda reprise, M. Georges Maittard a
été blessé au-dessous du sein droit; à la troi-
sième reprise, M. Georges Maillard a été touché
à la main, et M. Hector de Callias à l'avant-
bras.
La quatrième reprise n'a amené aucun ré-
sultat à la cinquième, M. Hector de Coilias fut
de nouveau touché au bras.
Le combat a duré douze minutes. Les témoins,
ayant déclaré l'honneur satisfait, ont arrêté te
combat.
Fait double à Havré, prés Mons, le 27 février
1874, à 2 heures 40. z"
.rt.titttt.
EMILE HÉMMY,
HENN DE FONBMiNE.
ï'ONrM. DECALLIÀS:
PAUL ROUX,
A. D'AuNAt.,
EXCENTRtCtTÉS DU JOUR
I' i
l, i
H se passé en ce moment-ci un tas de
choses extraordinaires.. Un pointeur de che-
min de fer du Nord vient d'être condamné à
huit ans de réclusion pour avoir voie trente-
neuf wagons de houille. Si le fait n'était pas
afNrrné avec le plus grand sérieux, ce se-
rait à ne pas y croire. Mais c'est arrivé. Que
sont devenus les trcnte-~euf wagons déro-
bés par ce pointeur inndète ? Evidemment,
s'il a été aussi sévèrement frappé par ia
justice, c'est qu'il a refusé de s'expliquer à
ce sujet. Où peut-ii les avoir mis Tous les
jours on voie une montre, une chaîne, un
objet portatif quetcenque. Mais trente-neuf
-wagons ? La pensée se pensée se perd dans
des abîmes.
Si nos renseignements sont exacts, ta
justice aurait été informée hier soir par une
lettre anonyme que !es trente-neuf wagons
se trouvaient caches dans une mansarde de
ia rue des VieiUes-Haudriettes. Malheureu-
sement cette~ asser.tion n'était qu'une ma-
nœuvre destinée a' détourner les soupçons,
car la maisen signalée comme recélant les
~trentre-neuf wagons voies parte pointeur,
n'a pas de porte cochère, ainsi qua la jus-
tice a pu facilement s'en convaincre. Ce-
pendant, commete coupable aurait pu avoir
l'idée machiavélique de dévisser les trente-
neuf wagons et de !es transporter dans !a
mansarde, morceau par morceau, aimi
que la houille qu'Us contenaient, on a fait
tout de même, nous assure-t-on, une visite
domiciliaire. Inutile d'ajouter que cette visite
n'a amenéaucun résultat.
On se perd donc de plus en plus en con-
jectures sur l'emploi qu'a pu faire ce poin-
teur des trente-neuf wagons dérobes par
lui. Au moment où nous mettons sous presse,
on nous affirme que des fouilles impor-
tantes vont être dirigées dans ies caves de
l'Athénée, cet endroit solitaire et de tout
temps inexploré pouvant parfaitement avoir
frappé l'esprit ingénieux de ce pointeur
étonnant. Nous tiendrons nos. lecteurs au
courant de cette aiï'aire.
.)'fh";k' ''ii.fti.'th" 'af'M' t~t
L'autre chose extraordinaire, c'est la ré-
vétatian inattendue delà manière dont s'en-
dort et se réveille Victor Hugo, Un écrivain
digne de foi vient de publier en effet une
étude importante dans laquelle ii nous ap-
prend que Victor Hugo « s'endort dans un
orage et se réveiHe dans un éclair a. Cette
nouvelle ne saurait manquer d'exciter la cu-
riosité bien légitime des Parisiens, ama-
teurs, comme on sait, de raretés et de phé-
nomènes. On croyait généralement que Vic-
tor Hugo, qui occupe un appartement rue
Drouot, s'endormait tous lesseirs, comme tout
le monde, dans un lit composé d'un sommier
élastique et de plus ou moins de matelas.
!i paraît qu'il n'en est rien et que le grand
poëte a remplacé le lit des vulgaires mortels
parua orage.
Cet orage, ainsi qua nos renseignements
particuliers nous permettent de i'afurmer,
sort d'une des premières maisons de Paris.
Tous les soirs, quand le dermer intime vient
de quitter le salon de la rue Drouot, et que
l'heure avancée invite au repos l'auteur de
QMO~-PMt~eMe, Victor Hugo ouvre une
ment, qui vous a envoyé sur MON chemin.
Vous cependant, vous n'aviez pas encore
exécuté le projet qui vous vint plus tard.
Vous étiez jeune. Ma jeunesse, ma beauté
avaient éveillé en vous certaines convoiti~-
ses–c'est vous-même qui me l'avez avoue
plus tard-et vous ne voyiez en moi qu'une
enfant qui~devait promptement succomber
sous les séductions dont vous l'entouriez.
J'étais perdue! I
–Christianel i a
J'étais perdue, monsieur le comte! tout
me toussait à ma perte, à la hente, au dés-
honMur! moi-même j'y courais, pour
ainsi dire, le cœur affole et tes yeux fermés.
Mais vous avez résisté pourtant 1
Un sourire amer plissa les lèvres de Mme
de Chantelys.
Une nuit, répoadit-eUe ia main éten-
due vers le comte, une nuit laissez-moi
tout vous dire t j'étais rentrée dans ma
mansarde froide et nue. C'était l'hiver je
grelottais. je n'avais qu'une pauvre robe
d'indienne. et je n'avais mangé qu'un pe-
tit pain d'un sou dans toute ma journée.
J'étais accablée.. mes tempes bourdon-
naient mon cœur battait à faire éc)a«r
ma poitrine j'étais lasse de tant d'efforts et
de tant de vertu t
De plus, je vous avais rencontré à quel-
ques pas de ma demeure, et vous m'aviez
gtissé un billet que j'avais pris! l
J'étai* sur une pente terrible.
J'ouvris la lettre, et je lus.
Et pendant que .je lisais, un frisson me
saisit par tout le corps.
Vousm'appeUeza vous. vous deviezfaire
cesser ma gène, ma misère. et vous m'ai-
miez) a
Mes yeux ne virent que ce dernier mot.
Etre aimée. se sentir protégée, soute-
nue, suivie par un homme que l'on aime 1
Iln'y a pasde ténèbres que cette pensée
n'éclaire, et ma mansarde me paraissait
plus belle alors que tous les châteaux que
j'ai habités depuis.
Un sentiment plus fort que toutes les vo-
lontés humaines s'empara de moi. Je ns
disparaître votre lettre dans ma poche, et
résolue, sans remords, pour ainsi dire avec
joie, je marchai vers la porte de la mansarde.
Je m'arrêtât au mitieu de ia chambre.
Un pas de ptus, et je serais aujourd'hui
aa$ de ce& m~ëit'aMes éhcntéps qui viyeBt
sur te b9uItMi'(i Qu meurent à i hôpita}.
rt, w. Ihgpi!aL:.
porte, entre dans sa chambre à coueher,
écarte les rideaux et tire une petite neelte.
Immédiatement on entend un fracas épou-
vantable te tonnerre grande (ua tonnerre
à tonte épreuve, garanti dix ans le~abri- s
cant ofïre 10,000 francs à qui prouva le e
contraire !) le vent sifne, la pluie tombe
(c'est le mauvais côte de l'invention, mais
il n'y a pas d'orage sans pluie); enfin c'est
un orage admirablement condition! Le
grand poète revêt son costume de ntut, en-
~mbe son orage, et quelques minutes'aptes t
~~eadort profondément. Le lendemain il'~ë
réveille dans un éclair, juste au moment où
-Son domestique lui apporte son chocolat.
Malheureusement, comme notre époque~o-
sitive ne respecte rien, au moment même où
nous apprenons ces intéressants détails, on
nous assure que le propriétaire de Victor 1
Hugo vient de lui donner cengé. Il parait
que lés voisins se sont plaints du bruit que I®
faisait tous les soirs le grand peëte en se
couchant. C'est pitoyable.) Espérons que tout
s'arrangera par une transaction Victor Hugo
capitonnera son tonnerre; decettefaçon, avec
un bon avocat, si Tan'aire vient devant les
tribunaux, l'auteur de QM~<-CM~Me
fera assimiler son orage à une machine à
coudre. II y aura encore un peu de trépida-
tion dans les murs; mais il faut bien passer
quelque chose à un homme de génie }
MM? LÉONDupR~r.'
a
in~fma.tions généras L,j
St JH j
I –)' i'"s itt&b {"
Lyon, 28 février. Aujourd'hui reparaît te
yctf~a!~ LydM.
Pararrëté du gënéral.Bourbaki, comman-
dant le 14" corps d'armée, ta .p~MT~
mois pour attaques et outrages contre l'Assem-
blée.
Cordeaux, 2~ février. r- Dans 4a journée
du 23 février courant, claq Jeûnas nttes, une
dame et une sœur de la congrégation de Saintr-
ïgnace, accompagnaient sur june charrette ie
corps d'une enfant de onze ans, décodée, aa
bourg de, Tectoucau, commune de Pess~c. Une
jeune personne portant une croix précédai le
convoi.
Au moment ou !e cortège funèbre arrivait sur
un point appelé ie Montait, il se trouva en pré-
sence d'un groupe de jeunes ~ens qui veoaient
de Bordeaux.
L'un d'eux se détache de ses camarades et
cherche a monter sur !â charrette, te conduc-
teur du véhicule (une femme) lerepouMC avec
sonfenet. Aters ce jeune homme porte un coup
de poing a la croix, monte de vive farce sur le
véhicule, qui était déj~ trop chargé, et, après
avoir répondu par des injures aux justes obser-
vations que tui adressait la bonne sœur sur son
étrange conduite, il frappa plusieurs fois de
son pied ta Mère qui rentermait ia~épomitt
.mortelle. :~Qt?iHU
n':>t',c.d
Foitiera, 28 février. M. Lepetit, candidat
républicain de la Vienne, competiteur de M. de
Beauchamp porté par t~s conservateurs
fait distribuer dans la ville des bulletins en tête
desquels on lit < Alphonse Lepetit, c
tes mot!: «candidat républicain)'.
s
Calais, 28 février. Les câbles de Boulo-
gne et de Dieppe sont interrompus.
Mèzw (Hérautt), 27 février. L'installation
de la hauvette municipalité de notre ville a
donné tieu hier à des scènes regrettables. A
l'heure où te nouveau maire devait se rendre à
la mairie, une foule compacte envahissait ta
place. Le maire et ses adjoints ont dû, pour ar-
river à t'édineo municipat, traverser une triple
haie de braittards, poussant des eris sans ana-
logue tucun dans la langue des peuples civi-
lisés. La note aignë était donnée dans ce con-
cert par le sexe. qu'on est convenu d'appeler
f&iNe, venu là en grande majorité.
A la sortie de nos édiles, les cris ont recom-
mencé de plus bette, et quelques pierres leur
ont été même tancées; la brigade de gendar-
merie dont ils s'étaient fait alors escorter a pu
toutefois dissiper les rassemblements avant
qu'aucun accident se fût produit.
Aucune arrestation n'a été faite~ mais te
.~MM~w ~w .M
de Montpellier rendront aujourd'hui même t
Mèze afin d'ouvrir une enquête.
Lagny, 28 février. Ua viottnt ince~di* a
éclate avant-hier dans la maaufac
après la sortie des ouvriers; it se propagea ave~
une telle rapidité, qu'en moins d'UM halire
tout t'édince devint la proie des nammes, mai-
gré les efforts des pompiers de Lagny, des
Mais en venait de frapper à ma porte, et
jem'étaisarrêtée.
Un homme entra. '~jHfMtttM'i
II m'amenait un enfant. ~~1
Ii me dit qu'il me connaissait. qu'il sa- t
vait que j'étais sage, honnête, et que, si je j 1
you!ais me charger d'éiever cet enfant, ma
vie serait désormais assurée par ta recoa-
naissanee inaltérable de la mère.
J'étaissauvée) l
On me nt jurer de ne jamais chercher à
connaître !a famitie à iaqaette appartenait
le pauvre être abandonné. et je promis: :l
td'observer ia plus profonde discrétion & cet
.égard,
L'homme me remit ators une somme re-
tativement importatte. et à partir de ce
jour, et tant que l'enfant resta auprès de
moi, une pension considérable me fut ser-
vie, qui assura ma vie honnête et éloigna
pour toujours [ le .danger auquel j'avais Is
faiiiisuccombart i 1
Mais comment avez-vous su le nom de ,1
ta mère? interrogea le cernte, que ce récit
avait ému.
Mme de Chantetys eut ua geste d< pro-
testation pteindeBoMesse.
A>~I Dieu m'est témoig; s'éctia-f-ella,
Ah! Dieu m'est témoin, S'écria-t-eiie,
que jamais la pensée ne me serait venue de n
chercher à pénétrer un pareii myttèrè. j l,
C'était'la honte de cette malheureuse mère j
qui m'avait sauvée moi-même du déshoaMur,
et j'aurais regardé comme un crime la
moindre tentative que j'eusse faite pour'sou- 1
ieverie~oiie derrière tequd eMesedéro- (
bait~ Mais te hasard, ia~taiitéenontdéci" j
dé autrement, et c'est à un malheur que
j~i dûid'être initiée àcs secret quejevou-
lais respecter.
–Un malheurt. ntM. de Chantelys.
–Oui, monsieur le comte. s `
–Exp!iquez-veus.
H y avait déjà quelque temps que j'a-
vais recueilli cet enfant. Je m'étais refugïée
dansuBRauvreptti~bQurE, en pleine cam-
pagne, ou je pusse ~trë~ibre et n'avoir pas
à répondre aux questions indiscrètes qui
m'eussent tmbarrassée dans ia ~ocaii~é que
j'habitais. Ï.e pauvre petit être se'déveipp-
pait plein dé vie et de santé, et j'en é~ais (
v~nue a l'ainMr presque autant que l'eût pu
faire sa mère; mais un jour, sans transi- 1
ticu, au m..)ment o~ je m'~ atténuais ie
tn~e ts vis to~~ coup pàl~@h<)~
communes voisine)! ttdM ouvriers de la fabri-
que. ss
Une femme Io~ au troisième étage fut
prise d'une teite 'épouvante en voyant les
gammes envahir sa chambre, qu'elle se préci-
:~ta de cette haut~t par la fenêtre. Son état
test presque désesM'ë.
Les bâtiments éM~nt assurés.
~f't
Men'tôlima.r, 2:6 .février. Deux secousses
de tremblement déferre ont été ressenties à
Châteauneuf du Rhône.
MarNeilIe, 27 février. Le transport à va-
peur la
vier; ayant à' son'tord quelques centaines de
j congédiés, de malades ou de convalescents,
vient d'accomplir la plus prodigieuse traversée
qui ait eu lieu jusqu'à ce jour.
Une dépêche électrique annonce que ce na-
vire, après avoir franchi le canal de Suez dans
la jouraée du 20 février, a mouitle sur rade de
Port-Sau), dans la Méditerranée, samedi dernier
2t ducoarant.
La ayant dû~ppartilter te lende-
main peur taire route direete sur Toulon, est
attendue le 1" mars au plus tard.
Venir de Saigon a Toulon en trente-trois
jours est un fait inouï, qui mérite d'être signalé.
Madrid, 27 février. Un décret ministé-
riel nomme le maréchal Serràno président' du
pouvoir exécutif de la République. Le général
Zabala remplace ie maréchal Serrane comme
président duconsei).
j Londres, 26 février. Le procès Tich-
borae, qui en est arrivé à sa .187" séance, est
sur le point de nnir.
Le tord chief justice, qui a parlé pendant une
douzaine de séances consécutives, Pa annoncé
mercredi dernier; il sa réserve encore cepan-
,dant ies séances de vendredi et de"samedi.
Le jugement sera rendu dans !a soirëe de
samedi.
Dans une réunion du CoMMea CoMMC!
tenue hier à Lsndres, Ha été décidé que le
droit de eité serait accordé à sir Bartié Frère,
en récompense doses longs services dans tes
Indes et del'expédition qu'il asi heureusement
accomplie dans TAMquo centrale, au proSt do
!a civitisation. Un parchemin lui sera remis b
cette oceasion dans un conretd'une valeur dé
100 livres.
Khiva,, 22 février. Une caravane de quav
jante chevaux, venant de Krasnovodsk, avec du
thé, du sucre, des bougies, du vin et divers
produits manufacturés, est arrivée ici.
Cette caravane a traversé sans aucun incident
les territoires iomoudes~ EUe a mis vingt-deux
.jours à faire le trajet de Krasnovodsk à Khiva;
ia question de )a Tacitité des communications
par caravanes entre la mer Caspienne et les bou-
ches de i'Amou-Daria peut donc être considé-
rée comme résolue.
BerUB,27 février.– H est d'usage en Prusse
lorsque, dans une famitle, un septième fils viwnt
naître, que le roi de Prusse devienne parrain de
l'enfant. Une circu)&ire ministérielle vieDt d'ex-
pliquer aux populations que l'empereur Guitau-
me n'entend plus accepter cette charge que si
les sept Ots sont tous vivants et lorsqu'ils sont
venus au monde l'un après l'autre, sans inter-
ruption provenant de la naissance d'une ou de
plusieurs n)Ies;de p)us, Sa Majesté né s'engage
en aucune façon a faire à ses ntleuls d'autres ca-
deaux que les trois ducats d'usage donnés un~)
fois pour toutes iors du baptême.
1
,t!)M Ïs .MûV iMMSi J~ J',
BraxeHeo,28 février.– Le roi des Beige!
Léopoid H, ayant appris que la femme d'un mé-
camoien était accouchée d'un septième (i)s, a
fait savoir a l'heureuse farniHequ'ii désirait eh
être le parrain. Les parents ont accepté avec
empressement. Le bourgmestre de Bruxelles re-
présentera le roi au baptême.
o, J
.i.t:s;'i; :fspat.)K~M.Mt':
A la C~c~ ~~ce
La B~M~ a!c Ffaurles'mots:
Nous ferons observer auque la différence MofO~ qu'il~prétend établir
entre l'acte du prince Louis-Napoiéonet oe!u!
qu'on a reproché à M. Ledru-RoUin n'est pa~
aussi capitale qu'ii veut bien le dire. s
Le prince Louis-Napoiéon, le Sa«~~ le re*-
eonnaM tui-même, a été condamné en 1840,
pour s'être rendu coupable d'un attentat dont
îe but était de détruire le gouvernement, ~'<~
c~~a ~~MM'< e~!«)te)'MeM<~
mes de la Commune~ t 1
N'en déplaise à la C<ïM«<, noua n'avo&a
pas prétendu établir une différence MO~O!
ma4s une diffëreoce M~c. Nous disoutoht
dans un état d'atonie qui me frappa de stu-~
-.peur. -r; <
J'appelai un médecin, qui me dit que le
cas était très grave et que sa vie étai~ea
danger. rave,.e~flu',e sa" ,i,O,
danger. tré>Ti~la~ ¡
Alors je songeai à ta mère, et je tremNat
à la pensée de la responsabilité qui allait
peser sur moi si le malheur prévu arrtvaiti.
Jenevivais'plas.
Je passais mes jours et mes nuits auprès
de l'enfant, et je priait Dieu de m'éclairer
sur le parti,que je devais prendre.
Hm~ntendit!
Un soir, l'homme qui était déjà veBa et
que je ne connaissais pas frappa à ma porte;
et quand je lui eus montré le petit mori-
mond dans sa couchette, il Mss~hna a son
tout et disparut. ~ue &).1
Ceteftttpas long.
Dès le lendemain, il était de retour, mais
pas seul.
Une jeune femme l'accompagnait, vêtue de
longs habits de deuil, et le visage couvert
'd'unvoileëpais. 'r' f~<
Son premier mouvement fut de se jeter
dans mes bras et de m'embrasser avec ef-
fusion.
Ah t le ciel vous bénira, me dit-e!)e en
sanglotant, pouriessoins que vous avez
prodigues à mon nis. et que Dieu épargne
a votre vie les tourments qui ont abreuve la
mienne!
Puis elle eourut a' la chambre où agoni-
sait l'enfant, et~ s'agënbuiMa fervente à son
chevet.
–Et qu'advint~! alors?. murmura le
.comte.
-Une chose meuïe, monsieur, rëpoadit
Mme de Cbanteiys. un miracle dû à
l'amour de la mer&eu à la bonté de Dieu.
Au beut ~de dea~ jours, l'enfant tenaissait à
la vie sous les baisers de la pauvre femme.
ët~ne semaine ne s'était pas éeoulée, qu~i
courait)dans le jardin, comme ~il n'avait pas,
la veille, touché du pied le seuil de la
tombe).
–Mais la mère?ajouta,M,4eCbante!ys.
–Elle repartit, emportant les jQiea dtt
ciel dan~ son ceeur.
–Vous l'avez vue? p <
Souvent. <
–Et)e vous avait dit son nom?
-~u.
Oel. ~ait-elle co.-
une question de droit le droit est-il peur
ou contre neus? Tout est là.
Pour en finir, ouvrons le Code pénal. Nous
y lisons:
Art. 6. Les peines en matière c~He sont
affectives et infamante?, ou infamantes seule-
ment.
Art. 7. Les peines affuctives et infamantes
sont
1" La mort i
2" Les travaux forcée perpétuité
3~a déportation; `
4" Les travaux forcés & temps
B° La réotusien.
Art. 8. Les peines infamantes sont
1" Le carcan
2" Le bannissement –«-~
3" La dégradation civique. a
i Art. 9. Les peines en matière correctionneUe
sont:
1° L'emprisonnement & temps dans un iieude
correction;
2" L'interdiction à temps de certains droits ei-
i vi!s et do famiïie
1 3" L'amende.
A quelles peines ont été condamnés te
prince Louis Napoléon et M. Ledru-Rollin? y
Le prince Louis-Napoléon a été condamné
à l'emprisonnement M. Ledru-RoIlin à
mort. ~p
1 Donc, M. Ledru-RoDia a été condamné &
une peine afflictive et infamante; donc il
s'est trouvé privé de ses droits civils, civi-
queset politiques, et nous ne croyons pas
qu'il ait jamais été réhabilité.
Le prince Louis-Napoléen, au contraire,
) n'a été condamné qu'à une peine carrée-
tioanelte, et, par conséquent, n'a jamais été
privé de ces mêmes droits..
Voilà ce que nous avions à prouver, et,
que! que soit le talent des jurisconsultes de
) la ] devront s'incliner devant la rigoureuse
exactitude de notre démonstration.
La C<ïM«e comprend très bien la faiMesse
de ia position qu'efle a prise elle cherche
~a changer de terrain. Eiie voudrait noue
entraîner dans des dissertations de haute
métaphysique politique, et commence une
thèse sur !e sunfage universel ~M~a~t
< Même eiie saupoudre agréable-
ment la chose de citations latines.
Nous refusons positivement de nous élever
aux hauteurs ennuyeuses des abstractions
chères à la G
cation des principes dans toute teufrigueur
ne peut avoir lieu qae chez ies peuples qui
le méritent. 'a, n, s" t 0 u te.leu, r-r, r
Aujourd'hui,"nMe" Instruction @t aM
mœurs, ne nous rendent peut-être pas rt
dignes du suffrage universel, Mw~e~
a~~M mais il ne s'ensuit pas que cette
formule soit fausse. Nous l'admettons et la
défendons, en nous réservant de ne I'appH<
quër qu'à l'heure voulue.
Voilà qui répond, croyons-nous, à toutce
qu'à dit la G
CHATfLLON.
i~ z
,,r.F-
REVUE DU JOUB
:Aaf s
OnIit~dansTO~e.'
Nous reeevons un grand nombre de ietti~t
nous demandant des renseignements précis sur
tes conditions d'existence pendant le séjour) t
Londres.
Nous ne pouvons que renvoyer ces )ettres aa
comité spécial, dont le but est précisément da
fournir ces indications beaucoup plus exac-
tement que nous ne poumons le faire nous-
'memes.
Nous savons bien que des agences, entrepri-
ses individuelles que nous n'avons eu rien t
patronner, offrent des conditions à forfait pouc
le voyage tout compris parcours, iogemeàt,
~nourriture, etc.; mais cette combinaison n'in-
téresse qu'une certaine catégorie de bourses, et
,ce que Mus pouvons d'aiiteurs assurer a aat
corespondants, c'est qu'à Londres, plus peut-
être que partout aitieurs, on peut vivre pour ie
prix que ion veut..
;s~û
0': ettï~
Le 1'~ janvier, M. Moura,. Mpr~sentan~tt
protectorat français au Cambodge, s'est
présenté, avec nos compatriotes en rési-
dence àPnom-Pehn– nom de la capitula
–àS.M.NorodomI", pour lui ~ire des
souhaits de bonne année. Le roi, entouré da
ses grands mandarins, de ses oMciers, por-
~tait une simple tunique noire sur laquelle
tranchait j,e grand cordon de la Legiea
d'honneur. Une musique jouait alternative-
ment laJtf~e~ du ~ot ~C~a~M~Me. Après les compliments d'u-
sage~ M. Moura a ajouté
t,
desajoie!
Rien, monsieur te comte, répondit-
elle elle ne m'avait demandée aucun ser-
ment; mais j'ai pense a!ors, je pense en-
core aujourd'hui que je dois à cette fëmma
l'honneur, qu'elle vous a épargné & vous-
même un remords terrible, et qu'il serait
cruel de trahir la confiance qu'eue a mise
'en moi!
Ce comte garda un moment te silence, et
passa à plusieurs reprises sa main sur son.
front.
H était douloureusement agité, et ne sa"
vait à quelle résolution s'arrêter.
Enfin il parut prendre son parti.
Tout ceci est grave, en effet, ~-iL'~
je comprends l'exquise délicatesse sous l'em-
pire de laquelle vous agissez. Mais ceÏte
malheureuse mère ignore sans doute daM
quelle situation terrible noua semmes placés
et, tout en respectant !e secret qu'elle vom a
.confié, peut-être esW permis de lui fa~M
connaître. j
'Le comte ~'acheva pas. J
.On venait de frapper à la porte, et s~r
l'invitation qui !ui en était faite, un valet
était entré.
Qu'y a-t-il ? demanda M. de Chantelya!
en fronçant involontairement les sourcils
Levalets'inclina.
Que M. le comte me pardonne, r~on-
dit-tl mais il y a là une personne qui dé-
sire parler à l'instant même à Mme la corn-.
tesse.
-Et quelle est cette personne ? fit Mme de
Chantelys.
~our toute réponse, le valet tendit une
carte à sa maîtresse.
Mais Mme de Chantelys y eut à peiaejete
~ayeuxqu elle poussa uaeri de surprise et
d earot, etqu'ellese dressa droite, haletaate
etaevreuset
i '-C'est bien !al!M. dites que jevaia!
venir àl'instant. hâtez-vous! >
) Et, se tournant vers le comt~stupéfaiM-
Monsieur le comte, ajouta-t-elle, ne dé~
t sespérons pas encore. car Dieu nous envoie
t)n ds ses anges à notre aide t
t PtE
{~MM<«!
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