Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-03-20
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32779904b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 94503 Nombre total de vues : 94503
Description : 20 mars 1869 20 mars 1869
Description : 1869/03/20 (Numéro 259). 1869/03/20 (Numéro 259).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5193948
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/01/2008
D@umème année. Numéro 2S9
M* Mu~a~o jL S cmMWïtHN!
(MBartemen~ et
.)mM!MMntw (tM~MM~
<< «, 6t &. Bu m.M, :a&. t~ j)Mb, <$'S
ÀNNONCHa"
<~ <<'))"*t)w, CM< « < <, MMt M tA MWMH `
~mMMe~ttMMntpMK)~
Samedi 20 mars i869.
tmNUMBRoISc~NTïMM
~MttMBMNntW
M, 64ANNONCES
~t t)tt)*«~«, Ctuf w< 0, <, M~et B< iA MSMt 's
'KwiMMM~~ ~'Mtt~ .;<~7~
AdmimistMtiom, M,fne de eiramxe-Btt'eÛère;
EDMOND TÀB.BÉ, Directeur-gérant
méd
-P~e~M~M~ c
LA RiBAUDE ENSORCELEE
PREMIERE PARTIE
liJIi¡~~IJQEltl
'AVENTURES DE CAPE ET D'ËPËE
'p~ '–M'
M. Ponson du Terrait f
JPATRIE! 1
Drame en cinq actes et huit tableaux,
de M. Victorien SardouL
Dispensez-vous, mon cher Victorien, de
parcourir cet article jusqu'au bout pour
savoir ce que je -pense de votre drame, et
du résultat de la.soirée. d'hier. Je vais vous s
le dire tout de suit~ votre succès a été
grand, très grand, e~ ce qui est moins com-
mun qu'on ne croit-en pareil cas, il est
.justement mérité. Vous n'avez pas besoin
d'en appeler au peupj~ppur faire amnistier
votre coup d'état; vos juges du premier
jour ont tous été vos complices.
Maintenant le reste .ne vous regarde
plus. Passez à nu autre journal et laissez-
moi continuer ma besogne.
Au milieu d'un splendide décor repré-
sentant la halle à la viande de Bruxelles,
les aimables Espagnols, que le drame de
Claretie vous a déjà fait connaître, sont en
train de s'abandonner à toutes les scéléra-
tesses que leur inspire leur fertile imagina-
tion. Us livrent à la corde et au bûcher le
'plus de patriotes Flamands possible. Ni
l'âge, ni le sexe ne trouvent grâce devant
eux. Certain édit du ducd'Albe, afSchë sur
un des piloris de la boucherie,– on aurait
trouvé difuciiement une meilleure place,–
condamne même à mort trois miniers
d'habhautsdes Pays-Bas. Impossible d'agir
.plus grandement.
Un prisonnier va passer devant ce tribu-
nal de sang installé sur l'étal d'un bou-
cher- C'est le comte de Rysodr, rebelle en-
durci qui fait bon marche de sa vie, mais
qui regrette amèrement de laisser sa
femme derrière lui. Il l'adore, et l'idée
d'être séparé d'elle, jusqu'au jour de la ré-
surrection., amollit un instant l'âme du fier
patriote..
Voici soa~rime il s'est absente de la
ville pendant quatre jours pour ailer con-
férer du salut de la patrie avec le prince
d'Orange. H nie le fait que de vils témoius
J, viennent affirmer. On va l'envoyer à la
mort, lorsqu'un capitaine espaguoi, son
hôte, vient déposer devant Je tribunal que,
la veille, dans la nuit. il est rentré ivre à
l'hôtel du comte et que celui-ci n'était
.point absent puisqu'il s'est querelté avec
lui sur le seuil de la chambre à coucher de
.la comtesse.11 lui a entendu dire ces mots
« Rentrez chez vous, Madame, et ne crai-
gnez rien: je veille sur vous.
c Cette déposition sauve la vie du noble
Flamand; mais vous devinez quel.'es tor-
tures s'emparent du pauvre mari: pendant
son absence un infâme l'a remplacé auprès
'de la comtesse. Cette façon d'apprendre re e
secret terrible a produit le plus grand eSet.
A l'acte suivant, la coupable Dolores
s'entretient avec son amant Karloo, le meil-
leur ami du comte. Il lui annonce le retour
femUeton du 6AMMS da 29 Mars Î369. 4~
*'<
L~~ ~tA~MS i
&-JJLi~ ~-A..3.. A ~.JsL~AAJkJ
e.
UMUXIËMEPARTfE
LA CR~OM)
xxm
(SM<
Nous restâmes seuls sur le pont, Saul et
moi.
Impossible de bouger d'ici, me dit-it:
si nous essayons de gagner Fenirepont,
nous serons emportés. Attendons, nina
Rosa.: ou je me trompe beaucoup, ou la
tempête sera Snie avant deux heures. Je
ne sais trop pourquoi ce poKron de com-
ma.udant a crié Aux canots Le navira ne
fait pas eau.je~le jurerais, il es~ neuf et
doublé en cuivre; nous n'avons senti aucun
choc.
Les vagues venaient nous frapper; je
sentais mes forces s'en aller.
Ne te désespère pas; me dit Saul.
Heureusement, ils ont fermé les écoutilles.
Hop) Hopt Le bon cheval de bois! Vois
donc, vois doue avec quelle docilité U cède
à la vague Ah! je crois qu'avant peu cela
va ?e calmer. Le jour va pe lever. Vois-tu
cette bande lumineuse ? La tempête est fa-
tiguée, elle s'apaise. Frontons de l'occa-
sion..
nnprévu de son mari, se désole de l'avoir
trompée et ne prête qu'une oreille troublée
aux paroles enflammées de l'ardente Do-
lorès.
Le,coBi~-arrive à son tour, pâle, mena-
~çapt. H interroge sa femme, la force à se
-trahir et lui demande enHn la rais-onde~
sa conduite abominable.
Quand elle ne peut pas -faire autrement,
Mme de Rysoor est d'une grande franchise.
Elle lui détaille les motifs de son antipa-
thie il est Flamand, el!e est Espagnole;
e'Ie est catholique, il est protestant, et qui
p!usest,ill'enuuie. Tout puéril qu'il pa-
raisse, ce dernier grief est peut-être celui
qui a le plus d'action sur la comtesse.
Rysoor se vengera. Il a appris du capi-
taine que l'homme ..pris pour lui a dû se
faire une blessure à la main en désarmant
le soudard. Avec cet indice il retrouvera
facilement soa.Iarron d'honneur.
La comtesse effrayée se promet de pré-
venir sa vengeance en allant tout simple-
ment le dénoncer au duc d'Albe.
Nous voici chez ce dernier. Il envoie à.
la potence tout ce qui lui tombe sous la
main.Earloovatâterdela corde comme
capitaine insoumis de la garde bourgeoise.
Heureusement pour lui, dona Rafaëie, la'
Elle chérie du duc, reconnaît dans l'homme
qu'on va pendre celui qui l'a sauvée des.
mauvais traitements de la populace, et elle
obtient4acilement sa grâce. Le tigre n'a
rien à refuser à cette belle enfant qui se
meurt de la poitrine et à qui la moindre
émotion donne un redoublement de toux.
Karloo sort sain et sauf de l'antre du
monstre. C'est au tour de sa maîLiesse d'y
entrer. Elle dénonce son mari avec grâce Í
et facilité. Mais cela ne suffit pas au duc. 1
Une seule victime, c'est maigre. Aussi la
presse-)! pour en savoir davantage La
misérable Dolorès cède à ses violences et
lui livre, avec le secret du complot, les
noms des principaux conjurés. Décidé-
ment cette femme n'excite qu'un intérêt
médiocre.
Al'Hôtel-de-Ville maintenant. Les conspi-
rateursysont réunis. Rysoor, reconnaissan t
son incapacité militaire, connele comman-
dement à Karloo. Celui-ci, heureux de ra-
cheter sa faute à force d'héroïsme, jure de
vaincre ou mourir. Quand on prête'un ser-
ment, on lève généralement la main, ce
qui permet au comte de voir ]a balafre ac-
cusatrice de son sub~tif.ut. De là fureur, ¡
matédiction et prière du coupable au juge j
irrité de le punir en lui détachant un ton a
coup d'épée. J
M~gré sa juste colère, l'amour de ~a- na-
trie l'emporte sur la vengeance dans l'â:ne
du citoyen. II ordonae en fort'bcns termes t'
Karloode vivre pour rachetar sa faute par i
la victoire. Mais il e.~t trop tard. Les Espa-
gnois prévenus arrivent en force à l'Hôtel- j ¡
de-Ville et font un grand massacre des Fia- 1
mands.. j
Itneres'eplus pour achever leur vic-
toir~ue de trouver le moyen de faire en-
trer le Taciturne à Bruxelies, où la mort
l'attend, lui et les siens.
Le duc sait que le signal doit ê!re donné
par une sonnerie du bourdon flamand. Le
sonneur Jouas reçoit l'ordre, toujours sous
peine de mort, de la faire entendre. Le
pauvre homme hésite, puis se décide enfin
à obéir. Les prisonniers l'adjurent de n'en
rien faire; mais le duc ordonne, il faut I
céder.
0 surpise au Heu du tocsin qui doit:àn-
annoncer à Guillaume et à ses hommes que
le moment d'entrer est venu, c'est le glas 1
funèbre qui se fait entendre et qui dit Re- i
tirez-vous 1 i i
II s'élança vers l'écoutille du gaillard
d'arrière~ il l'ouvrit, et me porta dans la
cabine du capitaine, où une lampe était
restée allumée. Puis, il alla visiter la cale.
H n'y avait rien le navire n'avait pas fait
eau.
Nous avons des vivres pour deux ans,
dit Saül. H est vrai que nous sommes à
quinze cents lieues de toutes côtes. Lèvent
et la mer Vont nous emporter d'un cô'é ou
d'un autre, et nous trouverons toujours
quelque navire pournous recueillir. Sous
un rapport,ce.eradommage,ajouta-t-i!, car
j'ai vu embarquer sur la frégate deux bar-
riques de doubles piastres et le chargement
de guano vaut une forte somme. Si nous
pouvions nous approprier tout cela! i
Un vol ) m'écriai-je.
Et qui viendrait nous accuser? Tous
ont péri. Mais le roulis est déjà moins
violent. Je remonte sur le pont.
Resiée seule, je crus entendre une es-
pèce de rugissement contenu et je me pris
trembler. L'idée me vint, seulement alor~,
que je me trouvais :-eu!e avec c~ nègre, au
miiieu d." l'Océan. Je crua qu'il m'avait
guettée da'-s l'ombre, tandis que je me dé-
shabiiia's pour changer de vêtements. J'a-
vais déjà remarque cht.z lui des signes
d'une passion violente. Bientôt, après, il
montra sa tête à la porte de la cabine. Ses
yeux brillaient d'un éclat étrange. ¡
Préparée à-to.ut, je Hxai s;r lui un re-
gard froid et lerrible, et je sentis tout de
suKe que je le dominais.
Je vais visiter le navire, me dit.-]! 1
tuuL étourdi et d'une voix ]aal assurée,
quoique j'aie la certitude qu'il n'y a pas de i
voie d'eau. Le capitaine n'a pas su ce y
qu'il faisait en l'abandonnant. Cet homme f~
L'héroïque sonneur est immédiatement
mis à mort. Devant son corps sanglant tous
les pri-onniers se découvrent. Scène su-
blime qui a produit un enët irrésistible. Cet
acte-là esLsplendide. e
Nous voici dans l'antichambre de la salle
de torture. Rysoor, après avoir fait jurer à
Karloo de tuer le traître inconnu qui lésa a
vendus, se frappe d'un coup de poignard
pour éviter de mourir à petit feu.
Sans l'intervention de dona Rafaële, il
en serait de même de Karloo mais ladouce `
enfànt obtient une seconde fois sa grâce.
Tant de bonté ne lui réussit pas, car elle
meurt au septième tableau en voyant
marcher les condamnés au supplice. A ce
propos, j'ai regretté que l'auteur ait cru
devoir nous priver de la douleur du duc
d'Albe, àla vue du cadavre de sa S]Ie.
Dernier tableau Dolorès, débarrassée
enfin de son mari, se livre à toute la vio-
lence de son amour; mais Karloo est d'une
froideur désespérante. Il ne pense qu'à
son serment de tuer le traître; et jugez de
son horreur en reconnaissant dans Dolorès
l'infâme qui les'a livrés. Son juste co~r-
coux est encore augmenté par les insultes
de ses frères mourant sur le bûcher,qui,
le croyant coupable puisque seul il a la vie
sauve, le flétrissent du nom de Judas.
Fou, éperdu, Karloo poignarde Dolorès
et saute par la fenêtre pour aller se livrer
'au bourreau'
Cette analyse rapide doit montrer à quel~
point le drame de Sardou est dramatique
et monté de ton. C'est un des meilleurs
que j'aie vus depuis longtemps; aussi les~
plus vives acclamations ont-elles salué le
nom du victorieux.
Je ne reproche guère que le tableau re-
présentant les fo-.sés de la ville dans les-
quels le Taciturne vient comploter sous
l'œil des sentinelles et enire deux patrouil-
les. Je n'ai pas bien compris non plus com-
ment on pouvait boucher un trou fait dans
la glace avec de la neige. Il faut qu'il y ait
bien peu d'eau dans ce fossé-là. Cepen-
pendant, on y a jeté et on y jette encore
une ribambelle de cadavres mais c'e't
peut-être pour cela qu'il estptus facile à
combler. Quoi qu'il en so~t, /'< ?6~
a fait grand plaisir.
Dumaine a enlevé tous lessuiTrages. Ja-
mais U n'a été meilleur que dans le rôle de
Rysoor. Après la grande scène de l'Hôtel-
de-Ville, il a été rappelé deux fois. On au-
rait pu aller jusqu'à trois sans être taxé
d'exagération. j
Le personnage difficile de Earlod a été
-rendupaEBettonavec.sa. ~.hai~ur et son
élégance habituelles. ` "'r'
j Charly fait un beau due d'Albe. Charles
Lemaître.très enroué, a joué néanmoins
avec beaucoup de jégèreté, le rôle d'un.
gran'l seigneur français Laurent, Schev,
Montai ont mérité aussi d'être mis a. l'ordre
dujoac. u
Quâht à )L~lle >iargueil"il faut le recon-
Quanta Mlle Farguei), il faut le recon-
naître, ses moyen~ie sontpasenrapport
avec cette grande salle de la~Porte-Saint-
Martin. C'est très intelligent toujours, très
chaud, très pas&ionn~, mais la voix trahit
l'âme nombre d'enet- n'ont point dépassé
la rampe. Et l'on peut me croire en reprô-
chacicemanqae de force à l'artiste, car
Dieu. sait si j'ai horreur des hurlements
dramatiques.
Ami Sardou, le moment est venu de je-
ter quelque chose à la mer, car décidément
vous êtes ~op heureux.
LOUIS LEROY. 1
avait l'air d'un bien triste marin. Tant pis
pour-iui, s'il est allé au diable
Urentrade nouveau.
1 –li fait déjà grand jour, nina Rosa, et la
mer s'est caimëe, quelques pentes values
encore, mais plus de danger. Monte sur le
pont, et tu verras. Je vais m'occuper de la
cuisine.
J'éprouvai un grand eBroi en me voyant
seule sur ce grand navire abandonne qui
avançait lentement. En etrët.s voiles
étaient carguëes, et quant à s'en servir, il
n'y fallait.'pas song-er.
L'idée d'errer ainsi sur 1 Océan, d être
pris par le calme plat, d'arriver ennn au
bout de nos provisions avant qu'un autre
navire put nou? recueillir, cette idée m'é-
pouvantait.
Tout à coup, à l'endroit même où je te-
nais nxë mon regard, une petite voi:e ap-
parut, puis une autre, puis encore une.'
C'étaient tro s petites embarcations. Mais'
pourquoi ces esquifs au milieu de t'ocëan?'
Ma première idée fut que l'équipage et'
les passagère de notre navire avaient ré-
sisté au mauvais temps ils avaient sans
dout" aperçu le navire et ils revenaient.
Mab je me convainquis Mentôt que c'c-
taicntlà des naufragés dun autre bâti-
ment. Je distinguai, dans les embarcation:?.:
plu~urs nègres. Us nous abordèrent. Un
honnne jeune, au teint bronzé, sauta Je
premier sut- 'e pont. Saûl leur avait ~'é un
câble.
J'ai eu tort de ieurjeier le câble, mur-'
mura Saul, ce soBt des c~
–Q~est-ce que cela? demandai-je.
Nina R. f=a, tu es d'un pays où il
n'y a pas d'e?ciaves;niais la plus petite 1
ËCHOS
DU PARLEMENT
M. ~de Pire a pris la parole le député de
l'Ille-et-Vilaine, que les lauriers de M. le
marquis de Boissy empêchent de dormir, a
fait un de ces discours qui défient toute
analyse. 'u
Il faut bien, maigre tout, y relever quel-
ques mots qui ne seraient pa.~ supporta-
bles s'ils ne venaient de lui.
M. Thiers, ou un de ses collègues (peu
importe au marquis Alexandre-Elisabeth),
a transformé une plate-bande des Tuileries
en /o.~ insolentes pOM~ la MO'~0~.
Que pense donc M. de Piré du jardin ré-
servé actuel avec~son fossé et ses grilles?
M. le marquis ne Ure pas que sur les
Mena, M. Grévy lui sert de cible à son tour.'
Heureusement ses balles ne sont pas dan-
gereuses.
Pour avoir siégé successivement dans
deux assemblées, l'une issue du sunrag'e
restreint, l'autre du puQrag'e universel. le
député du Jura est baptisé par le'marqui.;
Alexandre-Elisabeth, le 7i'<7~ de J~ ~a-
~oe~ illui reproclie d'avoir deux maaié-
jes. Est-ce assez fort I
Que faut-il de plus pour prouver que M.
le marquis de Piré de Rosnivynen serait
inuniment mieux au sein de sa famille
dont il doit être l'idole.quesur les~anes
."ou Corps législatif?'
Demain on discutera le règlement dën-
nitif du budget de 1865; affaire de forme..
Puis le président mettra nos représentants,
en vacances jusqu'après Pâques.
Le projet ae loi sur le contingent ne
peut venir avant cette époque; il y a ti-
raillements entrera cbmmisHon et le Con-
seil d'Etat
Quand a été votée la loi sut'l'armée, on
s'était, plaint de ce que, par la fixation du
~MM~ de troupes nécessaires/et du
temps de service, le Corps législatif per-
dait le droit de fixer le contingent an-
nuel.
Pour revendiquer en principe ce droit
important, une fraction n@tab)e de la
Chambre a présenté un am~~ment ré-
duisant le contingent à 93,000 hommes la
commission s'y prête, le gouvernement
résiste de là le retard. 1
On annonce comme très prochaine la
nomination au Sénat de M. le duc de Ta-
rente, député du Loiret et chambellan de
rEmpereurdèsl852.
J~ &'C?'e~M'~ fM'ge~O.
j LÉON ESTOR `
_>
CE'"QU! SE PASSE
Ce matin, à neuf heures, réunion extra-
ordinaire, sous la présidence de l'Empe-
reur, de toutes lessectionsdf'consMid'Etat.
La réunion a. eu lieu dans ]a salle des Tra-
vées où est installé le bunet pendant les
fêtes.
Le prince de Ligue, prési lent, du Sénat
belge, est en ce moment à Paris.
&_
Uoe amélioration imprévue vient de se
produire <)&ns l'Etat de M. Goitz. Le roi de
Prusse ayant déclaré que, tant que M. de
Goitz vivrait, personne ne le remplacerait
à Paris, l'intérim continue donc toujours.
On continue de nous apporter des ren-
seignements nouveaux sur la catastrophe
de la Sorbonne. Une foule énorme station
.Elle de l'île de Cuba ou de la Jamaïque e
t'expliquerait ce que c'est qu'un e~o?!-
nier. Le charbon dont il~ traGqupnt et avec
lequel ils s'enrichissent en quatre jours,
malgré les croiseurs anglais, c'est le char-
bon vivant, les petits nègres de la côte
d'Afrique. Une cantille comme celui-ci
m'emporta sous ëon bras, il y a quarante
ans, de !a cabane de mes parents. Je m'eu
souviens comme si o était aujourd'hui. Par
bonheur,devenu grand,je tus acheté par
ton père qui m'emmena au Pérou.
–Eh! moricaud, dK alors derrière nous
une voix dans laquelle on reconnaissait
l'habitude du commandement, laisse-moi
seul avec ta maîtresse, j'ai à lui parler
Doucement, dit Saûl ma maîtresse
n'est pas duboisd'ëbêne.
Ta maîtresse n'a rien à craindre, ré-
pondit le marin à commencer par m i, j
nous sommes tous ses esclaves.
Sau! sortit de la dunette dont j'occupais
la meilleure cabine.
Cet homme, le capitaine négrier,
c'était l'Alcyon, ou, si vous.aimez mieux,
don Gabi'ie't de Mendoza. Il me regardait l,
d'une façon etrauge, et je commençais déjà
à sentir le terrible eiîet de son regard. S
Le temps a changé, me dit-i!, 1;). met' 9
est magnifique, j'ai mis le cap dans la dii'ecs i
tion de l'Europe. Vers quel pays voulez- i
vous que nous nous dirigions?
–'Cela vous est indiuërent ? lui deman- 1
dai je.
< Parbleu mou brick avec toute sa car- ¡
gatsoa est maintenant à quelques mi!lt-s i
d'icfa~' ~nd de l'Océan Je traître s'est
ouvert, et quoique nos garçons soient, f
fermes et vaillants, les pompes r.e sufH- )
saient plus. J'ai fait, mettre les chaloupes
naît hier sur le boulevard Saint-Michel.
Quelques nouvelles explosions se sont pro-
duites par l'inflammation de substances
chimiques mêlées aux décombres; elles
n ont, 'fort heureusement, occasionné au-
cun accident.
La demoiselle Julia Bot, fille d'une con-
cierge delà place Dauphine, et qui se trou-
vait dans l'entresol de 1~. maison Fontaine
au moment de l'explosion, est morte dans
la journée d'hier, et non à la suite de brû-
lures reçues, comme on l'a dit, mais uni-
quement par la frayeur qu'elle a éprouvée.
Cette malheureuse Elle était devenue.
presque subUement, sourde, aveugle et
muette. Les débris de toutes les victimes
ont été transportés à la Morgue où, sur
1 ordre du procureur général, les autopsies
seront faites. Un carton, contenant plusde
50,000 francs de valeurs, a été volé à une
femme qui descendait par la fenêtre, te-
nant son enfant dans les bras. <
La C'~o~M~t! publie aujourd'hui
un grand croquis, représentant la place de
la Sorbonne quelques instants après l'ex-
plosion; ce journal .paraît un jour plus tôt
que d'habitude aSnde ne pas enlever à son
dessin sa triste actualité.
-
L'émotion causée parla catastrophe est
loin d'être calmée et tout je monde.s'ac-
corde à accuser 1 administration ~i, par
une tolérance coupable, est la cause pre-
mière de ces deuils et de ces ruines.
Il y a, en ce moment, au centre de Paris.,
au milieu des quartiers les plus-populeux,
329 MAISONS vendant des produits chimi-
ques, dont. la.moitié. au moins font le com-
'merce de PRODUITS ExpLosiBLBS. Nous sou-
mettons ce chiffre inquiétant à l'apprécia-
tion du service de la sûreté publique et à
celle des.habitants des maisons ainsi ex-
posées.
1 Mme de Lavalette est sérieusement ma-
lade.
Nous avons été les premiers à annoncer
le voyage au Caire du prince et de la prin-
cesse de Gaile~. Nous apprenons aujour-
d'hui que le prince est brusquement parti
pour Constantinople, laissant la princesse
en Egypte. Ce n'est qu'à Paris, à la fin du
mois prochain, que les époux doivent se
retrouver.
La brochure de M. Dumas fils aura déci-
dément pour titre les ~a~~H~i- ~~iM.
l 'Mme la princesse de Beauvau, l'infati-
gable grande dame. de charité, s'occupe e
déjA des préparatifs de la fête dramatique
qu'eue donne annuellement au bénénee
de ses pauvres..
L'an~dernier. la. représentation donnée
au Conservatoire eut un très brillant suc-
cès, et les J?on'(°M?'.y <&' ~M~ reçurent
leurs grandes lettres de naturalisation gau-
loises, paraphées déjà. au cercle des Mirii-
'-ttms.
Cette-année, paraît-il, la musique .sera'.
exclue de la petite i'éte. La comédie acca-
parera le programme avec 'les premiers
comédiens de nos premiers théâtres.
En même temps que le concile' œcumé-
nique se réunira le 8 décembre, à Rome,
les libres penseurs du monde entier, con-
voqués par M. Ricciardi. se réuniront, à
Naples
Les adhésions à la proposition de M. Ric-
ciardi sont fort nombreuses, et l'anti-con-
cite promet d'être on ne peut plus intéres-
sant.
Un nouveau journal quotidien doit paraî-
tre jeudi prochain le ~oa~ des 7~-
~~6!MM' Directeur.gérant:M.
A Lemonnier.
La régie se décide enfin à faire très pro-
chainement une nouvelle adjudication de
cigares. Serait-ce la fin du règne des ciga-; I
à la mer, et je n'ai emporté que mes ins-
truments, l'argent et quelques vivres. J'al-
lais à Porto-Rico avec un charg'emect de
charbon animal.
Et ces malheureux ? m'écriai-je.
–Bah les voilà libres
Je crois que dès le premier moment où
je le vis, ce maudit m'ensorcella.
De mou côte, j'avais fait gur lui une
grande impression. H me Ta avoué bien
souvent depuis.
1 Pour mo:. ce n'était pas de l'amour
que j'éprouvais pour l'Alcyqn. c'était un
feu dévorant, terrible, impossible à défi-
nir il me fascinait.
1 Le trois mâts fit la traversée de Cadix eu j
moins d'un mois. ~s
` Sur le bâtiment, dans lesbarriques~ous S
avions trouvé uu million de doubles pias- I,
1res..
Le ~uano pouvait bien valoir, à ce que 1
me dit l'Alcyon, avec le reste de la cargai-
son,trente mille douros, et le navire trente
autres mine. `
L'Alcyou, se servant, des papiers qui
étaient à bord, se présenta aux bureaux du.
port, comme cap taine du vaisseau.
H débarquales espèces, vendit le navii~ë
avec sa cargaison pour un. miUion et demi
deréaux.
–J'airéauséma fortune, me dit l'Al-
cyon. à l'hûtt;l de San Antonio; je vais
congédier mon second et mes hommes en
jeuF-donnant quelque arg-eni. pour qu'ils
puissent acheter un petit bâtiment 'et les
deux cents nègres qu'on y fait entrer.
Ainsi St-it; nous restâmes complète-
ment libres, et huit jours après nous nous
embarquâmes pour Southampton.
Nous restâmes peu de temps en Angle-
res a cinquante centimes qui éiaieni~eë
puis quelque temps, l'objet de to~: 1~
soins de 1~ régie, et cela au détrime~ipndres.Ie.seal cigare vraiment élégaS.~
au grand déplaisir des fumeurs ? `t
M. Charles Yriarte (marquis de ViMemer)
est le détenteur des ~?0~. ~~of et
chargé de leur publication.
Il paraît que les coquilles trop aombreu-
~e'ait hier
l'amiral 6'~OM~ ~M~ jK-
6'~MOM! sont l'objet du plus
vif mécontentement dans les parles ini-
msténels. Nouscroyons savoir qu'il serait
sérieusetuent question de pourvoir au rem.
placement de M. Norbert-BiHiart. C'est à
M, Garcia du journal l'un d-es
tamiliers de M. Rouhër et collaborateur au
VoM~~ o//fe~, que serait connée la rë-
dactiou en chef.
M. Léon"Pfée vient de donner sa démis-
sion comme rédacteur du journal Jc~c~.
LegenéraIRoliio.ex-adiudâut gênerai
honoraire du palais des Tuileries, récem-
ment remplacé par le général Malherbe,
est au plus mal. L'archevêque de Paris~ a
passé une heure hier au-chevet du malade
Leoirecieur de la maQufacture de Sè-
vres a été, nous dit.on, portera Isabelle II
par ordre de l'Empereur, six magni6qùes
vases yrannentroyaux.
Les petits cadeaux entretieniient l'amitié.
L'affaire du peùdu de Mazas a fait beau-
coup de bruit, au Conseil d'Etat Une in-
dtscretion bien pardonnableBous apprend
contrairement à ce que certains journaux
omcieux ont annoncé, que M. Oscar âe
ValiéH est~peut-être le seul membre-dû
-Lonseil d Etat qui ait demandé qu'on paur*
smvît le commissaire de police.
M. de Féli~onde, ancien chef du cabinet
de M. Iroplong', passera maître des requê-
]es.
Les acheteurs du ~e~ Ji/o~~g!~ ne dp.
mandent plus aux marchands de journaux
q~e
tZePe~t- a ..s~
Nous avons enteadudt&cutet-hier le pro-
jet d'cM~OM. d'un membre d ut) ceicie
étegant la raison de cette megure ora")-- e
serait la découverte d'un paquet .ie cartes
préparées dans le domicile de la pfrsonnc
en question..
Veut-on hoh'e avis? -<
Qu'on laisse tomber l'aifaire dans l'eau
ce)a va'iarâ misux pour tout le monde.
_s"
Le duc de Nassau, en ça moment à Pa-
ns. est allé von- l'une d" se.s très m o"he~
parentes qm habite, avenue du Roi de-
Rome, un hôiel voisin de celui de la reine
d Espagne.
Le~annonçaitdernièrementoue
par suite d'une combinaison de pub)ic]~'
il augmentait tel jour son tirage de 'iOOM
exemplaires. Il paraît que c'est la Vi.nui
avait acheté ces 50.000 exemplaire.. aHn de
obl~'a~ compte, 1e tü~agé. de ses
obligations.
~Le petit baron de T.est arrivé furieux
hier soir, au cercle. Il venait de sur re~'
dre, aux pieds de sa maîtresse, un u~e
fort tendre et fort empressé, "e
Et qu'a-t-eile fait en' vous vovjnt ?
lui demanda un ami. ~o~~nt j'
leur' pas cha!~é- de'coù-
leur
UN Po~INo.
e sW~eve~
terre. L'argent mi..piace à.~ Lanque ..n-
giaise. Puis, nous revînmes en Espagne.
Cet hoimpe, depuis, a pesé sur ma des'ti-
Bée oes 1 instant où je rai connu, t'ai ce~
d avoir mon libre arbitre. Lui mort fe re-
couvre la conscience et mes regards se.
mènent à sonder avec efîroi l'abîme on j'ë-
tais tombée. -t~
Le'marquis l'embrassa. ,'¡'
~P~ descende dans ton coLr
dit-u; j abdique iout resseOiment T~
fils, je le recevrai, je lui onvrifa! m~ hr-x
si tu sais où il tsL fais le venir.
~t-eUe l'AIcyou i..avait
et Saut 1 a appns de lui. Je vais donc pou.
!~L;M~ mon en--
tant! Merci! 1
Ils se s'éparèrent; le jour commençai [ à
pondre; le marquis se retira chez !uiet!a
créole, restëe~ule se mit à grincer des
dents, Le désespoir lut serrait là corce- en~
répétait: .Mort! mort fie seul 1~
que j aie aime Ah ) le charme n'est point
rompu Mais je me vengerai, je me me
vengerai de io~is de toi d'abord, don Ra
mon de CasasnuevaF C'est toi qui as ren
vers~ tous mes plans; je croyais Herminie
perdue, et tu l'as sauvée; tu m'as arrache
desmams le poison qui devait me débar
rasserdu vieillard; au mompntoùmon am-
bition allait. 6tre saiisfaite, tu t'es irouTé
sur mon chemin, m'empêchai-1 d'arriver
au but que j'aUaM atteindre. Oh tu paie-
ras potn- ioug; ma vengeance te poursui-pra
sans trêve ni merci, jusqu'à cequ'e)Iesoit
assouvie!
Régissant comtne uu panthè're, la o-ëole
rentradanssa chambre et se coucha i~
voquant !e sommei), mais en vain.
~ERNANDRZ Y GONZALHZ
!~
M* Mu~a~o jL S cmMWïtHN!
(MBartemen~ et
.)mM!MMntw (tM~MM~
<< «, 6t &. Bu m.M, :a&. t~ j)Mb, <$'S
ÀNNONCHa"
<~ <<'))"*t)w, CM< « < <, MMt M tA MWMH `
~mMMe~ttMMntpMK)~
Samedi 20 mars i869.
tmNUMBRoISc~NTïMM
~MttMBMNntW
M, 64
~t t)tt)*«~«, Ctuf w< 0, <, M~et B< iA MSMt 's
'KwiMMM~~ ~'Mtt~ .;<~7~
AdmimistMtiom, M,fne de eiramxe-Btt'eÛère;
EDMOND TÀB.BÉ, Directeur-gérant
méd
-P~e~M~M~ c
LA RiBAUDE ENSORCELEE
PREMIERE PARTIE
liJIi¡~~IJQEltl
'AVENTURES DE CAPE ET D'ËPËE
'p~ '–M'
M. Ponson du Terrait f
JPATRIE! 1
Drame en cinq actes et huit tableaux,
de M. Victorien SardouL
Dispensez-vous, mon cher Victorien, de
parcourir cet article jusqu'au bout pour
savoir ce que je -pense de votre drame, et
du résultat de la.soirée. d'hier. Je vais vous s
le dire tout de suit~ votre succès a été
grand, très grand, e~ ce qui est moins com-
mun qu'on ne croit-en pareil cas, il est
.justement mérité. Vous n'avez pas besoin
d'en appeler au peupj~ppur faire amnistier
votre coup d'état; vos juges du premier
jour ont tous été vos complices.
Maintenant le reste .ne vous regarde
plus. Passez à nu autre journal et laissez-
moi continuer ma besogne.
Au milieu d'un splendide décor repré-
sentant la halle à la viande de Bruxelles,
les aimables Espagnols, que le drame de
Claretie vous a déjà fait connaître, sont en
train de s'abandonner à toutes les scéléra-
tesses que leur inspire leur fertile imagina-
tion. Us livrent à la corde et au bûcher le
'plus de patriotes Flamands possible. Ni
l'âge, ni le sexe ne trouvent grâce devant
eux. Certain édit du ducd'Albe, afSchë sur
un des piloris de la boucherie,– on aurait
trouvé difuciiement une meilleure place,–
condamne même à mort trois miniers
d'habhautsdes Pays-Bas. Impossible d'agir
.plus grandement.
Un prisonnier va passer devant ce tribu-
nal de sang installé sur l'étal d'un bou-
cher- C'est le comte de Rysodr, rebelle en-
durci qui fait bon marche de sa vie, mais
qui regrette amèrement de laisser sa
femme derrière lui. Il l'adore, et l'idée
d'être séparé d'elle, jusqu'au jour de la ré-
surrection., amollit un instant l'âme du fier
patriote..
Voici soa~rime il s'est absente de la
ville pendant quatre jours pour ailer con-
férer du salut de la patrie avec le prince
d'Orange. H nie le fait que de vils témoius
J, viennent affirmer. On va l'envoyer à la
mort, lorsqu'un capitaine espaguoi, son
hôte, vient déposer devant Je tribunal que,
la veille, dans la nuit. il est rentré ivre à
l'hôtel du comte et que celui-ci n'était
.point absent puisqu'il s'est querelté avec
lui sur le seuil de la chambre à coucher de
.la comtesse.11 lui a entendu dire ces mots
« Rentrez chez vous, Madame, et ne crai-
gnez rien: je veille sur vous.
c Cette déposition sauve la vie du noble
Flamand; mais vous devinez quel.'es tor-
tures s'emparent du pauvre mari: pendant
son absence un infâme l'a remplacé auprès
'de la comtesse. Cette façon d'apprendre re e
secret terrible a produit le plus grand eSet.
A l'acte suivant, la coupable Dolores
s'entretient avec son amant Karloo, le meil-
leur ami du comte. Il lui annonce le retour
femUeton du 6AMMS da 29 Mars Î369. 4~
*'<
L~~ ~tA~MS i
&-JJLi~ ~-A..3.. A ~.JsL~AAJkJ
e.
UMUXIËMEPARTfE
LA CR~OM)
xxm
(SM<
Nous restâmes seuls sur le pont, Saul et
moi.
Impossible de bouger d'ici, me dit-it:
si nous essayons de gagner Fenirepont,
nous serons emportés. Attendons, nina
Rosa.: ou je me trompe beaucoup, ou la
tempête sera Snie avant deux heures. Je
ne sais trop pourquoi ce poKron de com-
ma.udant a crié Aux canots Le navira ne
fait pas eau.je~le jurerais, il es~ neuf et
doublé en cuivre; nous n'avons senti aucun
choc.
Les vagues venaient nous frapper; je
sentais mes forces s'en aller.
Ne te désespère pas; me dit Saul.
Heureusement, ils ont fermé les écoutilles.
Hop) Hopt Le bon cheval de bois! Vois
donc, vois doue avec quelle docilité U cède
à la vague Ah! je crois qu'avant peu cela
va ?e calmer. Le jour va pe lever. Vois-tu
cette bande lumineuse ? La tempête est fa-
tiguée, elle s'apaise. Frontons de l'occa-
sion..
nnprévu de son mari, se désole de l'avoir
trompée et ne prête qu'une oreille troublée
aux paroles enflammées de l'ardente Do-
lorès.
Le,coBi~-arrive à son tour, pâle, mena-
~çapt. H interroge sa femme, la force à se
-trahir et lui demande enHn la rais-onde~
sa conduite abominable.
Quand elle ne peut pas -faire autrement,
Mme de Rysoor est d'une grande franchise.
Elle lui détaille les motifs de son antipa-
thie il est Flamand, el!e est Espagnole;
e'Ie est catholique, il est protestant, et qui
p!usest,ill'enuuie. Tout puéril qu'il pa-
raisse, ce dernier grief est peut-être celui
qui a le plus d'action sur la comtesse.
Rysoor se vengera. Il a appris du capi-
taine que l'homme ..pris pour lui a dû se
faire une blessure à la main en désarmant
le soudard. Avec cet indice il retrouvera
facilement soa.Iarron d'honneur.
La comtesse effrayée se promet de pré-
venir sa vengeance en allant tout simple-
ment le dénoncer au duc d'Albe.
Nous voici chez ce dernier. Il envoie à.
la potence tout ce qui lui tombe sous la
main.Earloovatâterdela corde comme
capitaine insoumis de la garde bourgeoise.
Heureusement pour lui, dona Rafaëie, la'
Elle chérie du duc, reconnaît dans l'homme
qu'on va pendre celui qui l'a sauvée des.
mauvais traitements de la populace, et elle
obtient4acilement sa grâce. Le tigre n'a
rien à refuser à cette belle enfant qui se
meurt de la poitrine et à qui la moindre
émotion donne un redoublement de toux.
Karloo sort sain et sauf de l'antre du
monstre. C'est au tour de sa maîLiesse d'y
entrer. Elle dénonce son mari avec grâce Í
et facilité. Mais cela ne suffit pas au duc. 1
Une seule victime, c'est maigre. Aussi la
presse-)! pour en savoir davantage La
misérable Dolorès cède à ses violences et
lui livre, avec le secret du complot, les
noms des principaux conjurés. Décidé-
ment cette femme n'excite qu'un intérêt
médiocre.
Al'Hôtel-de-Ville maintenant. Les conspi-
rateursysont réunis. Rysoor, reconnaissan t
son incapacité militaire, connele comman-
dement à Karloo. Celui-ci, heureux de ra-
cheter sa faute à force d'héroïsme, jure de
vaincre ou mourir. Quand on prête'un ser-
ment, on lève généralement la main, ce
qui permet au comte de voir ]a balafre ac-
cusatrice de son sub~tif.ut. De là fureur, ¡
matédiction et prière du coupable au juge j
irrité de le punir en lui détachant un ton a
coup d'épée. J
M~gré sa juste colère, l'amour de ~a- na-
trie l'emporte sur la vengeance dans l'â:ne
du citoyen. II ordonae en fort'bcns termes t'
Karloode vivre pour rachetar sa faute par i
la victoire. Mais il e.~t trop tard. Les Espa-
gnois prévenus arrivent en force à l'Hôtel- j ¡
de-Ville et font un grand massacre des Fia- 1
mands.. j
Itneres'eplus pour achever leur vic-
toir~ue de trouver le moyen de faire en-
trer le Taciturne à Bruxelies, où la mort
l'attend, lui et les siens.
Le duc sait que le signal doit ê!re donné
par une sonnerie du bourdon flamand. Le
sonneur Jouas reçoit l'ordre, toujours sous
peine de mort, de la faire entendre. Le
pauvre homme hésite, puis se décide enfin
à obéir. Les prisonniers l'adjurent de n'en
rien faire; mais le duc ordonne, il faut I
céder.
0 surpise au Heu du tocsin qui doit:àn-
annoncer à Guillaume et à ses hommes que
le moment d'entrer est venu, c'est le glas 1
funèbre qui se fait entendre et qui dit Re- i
tirez-vous 1 i i
II s'élança vers l'écoutille du gaillard
d'arrière~ il l'ouvrit, et me porta dans la
cabine du capitaine, où une lampe était
restée allumée. Puis, il alla visiter la cale.
H n'y avait rien le navire n'avait pas fait
eau.
Nous avons des vivres pour deux ans,
dit Saül. H est vrai que nous sommes à
quinze cents lieues de toutes côtes. Lèvent
et la mer Vont nous emporter d'un cô'é ou
d'un autre, et nous trouverons toujours
quelque navire pournous recueillir. Sous
un rapport,ce.eradommage,ajouta-t-i!, car
j'ai vu embarquer sur la frégate deux bar-
riques de doubles piastres et le chargement
de guano vaut une forte somme. Si nous
pouvions nous approprier tout cela! i
Un vol ) m'écriai-je.
Et qui viendrait nous accuser? Tous
ont péri. Mais le roulis est déjà moins
violent. Je remonte sur le pont.
Resiée seule, je crus entendre une es-
pèce de rugissement contenu et je me pris
trembler. L'idée me vint, seulement alor~,
que je me trouvais :-eu!e avec c~ nègre, au
miiieu d." l'Océan. Je crua qu'il m'avait
guettée da'-s l'ombre, tandis que je me dé-
shabiiia's pour changer de vêtements. J'a-
vais déjà remarque cht.z lui des signes
d'une passion violente. Bientôt, après, il
montra sa tête à la porte de la cabine. Ses
yeux brillaient d'un éclat étrange. ¡
Préparée à-to.ut, je Hxai s;r lui un re-
gard froid et lerrible, et je sentis tout de
suKe que je le dominais.
Je vais visiter le navire, me dit.-]! 1
tuuL étourdi et d'une voix ]aal assurée,
quoique j'aie la certitude qu'il n'y a pas de i
voie d'eau. Le capitaine n'a pas su ce y
qu'il faisait en l'abandonnant. Cet homme f~
L'héroïque sonneur est immédiatement
mis à mort. Devant son corps sanglant tous
les pri-onniers se découvrent. Scène su-
blime qui a produit un enët irrésistible. Cet
acte-là esLsplendide. e
Nous voici dans l'antichambre de la salle
de torture. Rysoor, après avoir fait jurer à
Karloo de tuer le traître inconnu qui lésa a
vendus, se frappe d'un coup de poignard
pour éviter de mourir à petit feu.
Sans l'intervention de dona Rafaële, il
en serait de même de Karloo mais ladouce `
enfànt obtient une seconde fois sa grâce.
Tant de bonté ne lui réussit pas, car elle
meurt au septième tableau en voyant
marcher les condamnés au supplice. A ce
propos, j'ai regretté que l'auteur ait cru
devoir nous priver de la douleur du duc
d'Albe, àla vue du cadavre de sa S]Ie.
Dernier tableau Dolorès, débarrassée
enfin de son mari, se livre à toute la vio-
lence de son amour; mais Karloo est d'une
froideur désespérante. Il ne pense qu'à
son serment de tuer le traître; et jugez de
son horreur en reconnaissant dans Dolorès
l'infâme qui les'a livrés. Son juste co~r-
coux est encore augmenté par les insultes
de ses frères mourant sur le bûcher,qui,
le croyant coupable puisque seul il a la vie
sauve, le flétrissent du nom de Judas.
Fou, éperdu, Karloo poignarde Dolorès
et saute par la fenêtre pour aller se livrer
'au bourreau'
Cette analyse rapide doit montrer à quel~
point le drame de Sardou est dramatique
et monté de ton. C'est un des meilleurs
que j'aie vus depuis longtemps; aussi les~
plus vives acclamations ont-elles salué le
nom du victorieux.
Je ne reproche guère que le tableau re-
présentant les fo-.sés de la ville dans les-
quels le Taciturne vient comploter sous
l'œil des sentinelles et enire deux patrouil-
les. Je n'ai pas bien compris non plus com-
ment on pouvait boucher un trou fait dans
la glace avec de la neige. Il faut qu'il y ait
bien peu d'eau dans ce fossé-là. Cepen-
pendant, on y a jeté et on y jette encore
une ribambelle de cadavres mais c'e't
peut-être pour cela qu'il estptus facile à
combler. Quoi qu'il en so~t, /'< ?6~
a fait grand plaisir.
Dumaine a enlevé tous lessuiTrages. Ja-
mais U n'a été meilleur que dans le rôle de
Rysoor. Après la grande scène de l'Hôtel-
de-Ville, il a été rappelé deux fois. On au-
rait pu aller jusqu'à trois sans être taxé
d'exagération. j
Le personnage difficile de Earlod a été
-rendupaEBettonavec.sa. ~.hai~ur et son
élégance habituelles. ` "'r'
j Charly fait un beau due d'Albe. Charles
Lemaître.très enroué, a joué néanmoins
avec beaucoup de jégèreté, le rôle d'un.
gran'l seigneur français Laurent, Schev,
Montai ont mérité aussi d'être mis a. l'ordre
dujoac. u
Quâht à )L~lle >iargueil"il faut le recon-
Quanta Mlle Farguei), il faut le recon-
naître, ses moyen~ie sontpasenrapport
avec cette grande salle de la~Porte-Saint-
Martin. C'est très intelligent toujours, très
chaud, très pas&ionn~, mais la voix trahit
l'âme nombre d'enet- n'ont point dépassé
la rampe. Et l'on peut me croire en reprô-
chacicemanqae de force à l'artiste, car
Dieu. sait si j'ai horreur des hurlements
dramatiques.
Ami Sardou, le moment est venu de je-
ter quelque chose à la mer, car décidément
vous êtes ~op heureux.
LOUIS LEROY. 1
avait l'air d'un bien triste marin. Tant pis
pour-iui, s'il est allé au diable
Urentrade nouveau.
1 –li fait déjà grand jour, nina Rosa, et la
mer s'est caimëe, quelques pentes values
encore, mais plus de danger. Monte sur le
pont, et tu verras. Je vais m'occuper de la
cuisine.
J'éprouvai un grand eBroi en me voyant
seule sur ce grand navire abandonne qui
avançait lentement. En etrët.s voiles
étaient carguëes, et quant à s'en servir, il
n'y fallait.'pas song-er.
L'idée d'errer ainsi sur 1 Océan, d être
pris par le calme plat, d'arriver ennn au
bout de nos provisions avant qu'un autre
navire put nou? recueillir, cette idée m'é-
pouvantait.
Tout à coup, à l'endroit même où je te-
nais nxë mon regard, une petite voi:e ap-
parut, puis une autre, puis encore une.'
C'étaient tro s petites embarcations. Mais'
pourquoi ces esquifs au milieu de t'ocëan?'
Ma première idée fut que l'équipage et'
les passagère de notre navire avaient ré-
sisté au mauvais temps ils avaient sans
dout" aperçu le navire et ils revenaient.
Mab je me convainquis Mentôt que c'c-
taicntlà des naufragés dun autre bâti-
ment. Je distinguai, dans les embarcation:?.:
plu~urs nègres. Us nous abordèrent. Un
honnne jeune, au teint bronzé, sauta Je
premier sut- 'e pont. Saûl leur avait ~'é un
câble.
J'ai eu tort de ieurjeier le câble, mur-'
mura Saul, ce soBt des c~
–Q~est-ce que cela? demandai-je.
Nina R. f=a, tu es d'un pays où il
n'y a pas d'e?ciaves;niais la plus petite 1
ËCHOS
DU PARLEMENT
M. ~de Pire a pris la parole le député de
l'Ille-et-Vilaine, que les lauriers de M. le
marquis de Boissy empêchent de dormir, a
fait un de ces discours qui défient toute
analyse. 'u
Il faut bien, maigre tout, y relever quel-
ques mots qui ne seraient pa.~ supporta-
bles s'ils ne venaient de lui.
M. Thiers, ou un de ses collègues (peu
importe au marquis Alexandre-Elisabeth),
a transformé une plate-bande des Tuileries
en /o.~ insolentes pOM~ la MO'~0~.
Que pense donc M. de Piré du jardin ré-
servé actuel avec~son fossé et ses grilles?
M. le marquis ne Ure pas que sur les
Mena, M. Grévy lui sert de cible à son tour.'
Heureusement ses balles ne sont pas dan-
gereuses.
Pour avoir siégé successivement dans
deux assemblées, l'une issue du sunrag'e
restreint, l'autre du puQrag'e universel. le
député du Jura est baptisé par le'marqui.;
Alexandre-Elisabeth, le 7i'<7~ de J~ ~a-
~oe~ illui reproclie d'avoir deux maaié-
jes. Est-ce assez fort I
Que faut-il de plus pour prouver que M.
le marquis de Piré de Rosnivynen serait
inuniment mieux au sein de sa famille
dont il doit être l'idole.quesur les~anes
."ou Corps législatif?'
Demain on discutera le règlement dën-
nitif du budget de 1865; affaire de forme..
Puis le président mettra nos représentants,
en vacances jusqu'après Pâques.
Le projet ae loi sur le contingent ne
peut venir avant cette époque; il y a ti-
raillements entrera cbmmisHon et le Con-
seil d'Etat
Quand a été votée la loi sut'l'armée, on
s'était, plaint de ce que, par la fixation du
~MM~ de troupes nécessaires/et du
temps de service, le Corps législatif per-
dait le droit de fixer le contingent an-
nuel.
Pour revendiquer en principe ce droit
important, une fraction n@tab)e de la
Chambre a présenté un am~~ment ré-
duisant le contingent à 93,000 hommes la
commission s'y prête, le gouvernement
résiste de là le retard. 1
On annonce comme très prochaine la
nomination au Sénat de M. le duc de Ta-
rente, député du Loiret et chambellan de
rEmpereurdèsl852.
J~ &'C?'e~M'~ fM'ge~O.
j LÉON ESTOR `
_>
CE'"QU! SE PASSE
Ce matin, à neuf heures, réunion extra-
ordinaire, sous la présidence de l'Empe-
reur, de toutes lessectionsdf'consMid'Etat.
La réunion a. eu lieu dans ]a salle des Tra-
vées où est installé le bunet pendant les
fêtes.
Le prince de Ligue, prési lent, du Sénat
belge, est en ce moment à Paris.
&_
Uoe amélioration imprévue vient de se
produire <)&ns l'Etat de M. Goitz. Le roi de
Prusse ayant déclaré que, tant que M. de
Goitz vivrait, personne ne le remplacerait
à Paris, l'intérim continue donc toujours.
On continue de nous apporter des ren-
seignements nouveaux sur la catastrophe
de la Sorbonne. Une foule énorme station
.Elle de l'île de Cuba ou de la Jamaïque e
t'expliquerait ce que c'est qu'un e~o?!-
nier. Le charbon dont il~ traGqupnt et avec
lequel ils s'enrichissent en quatre jours,
malgré les croiseurs anglais, c'est le char-
bon vivant, les petits nègres de la côte
d'Afrique. Une cantille comme celui-ci
m'emporta sous ëon bras, il y a quarante
ans, de !a cabane de mes parents. Je m'eu
souviens comme si o était aujourd'hui. Par
bonheur,devenu grand,je tus acheté par
ton père qui m'emmena au Pérou.
–Eh! moricaud, dK alors derrière nous
une voix dans laquelle on reconnaissait
l'habitude du commandement, laisse-moi
seul avec ta maîtresse, j'ai à lui parler
Doucement, dit Saûl ma maîtresse
n'est pas duboisd'ëbêne.
Ta maîtresse n'a rien à craindre, ré-
pondit le marin à commencer par m i, j
nous sommes tous ses esclaves.
Sau! sortit de la dunette dont j'occupais
la meilleure cabine.
Cet homme, le capitaine négrier,
c'était l'Alcyon, ou, si vous.aimez mieux,
don Gabi'ie't de Mendoza. Il me regardait l,
d'une façon etrauge, et je commençais déjà
à sentir le terrible eiîet de son regard. S
Le temps a changé, me dit-i!, 1;). met' 9
est magnifique, j'ai mis le cap dans la dii'ecs i
tion de l'Europe. Vers quel pays voulez- i
vous que nous nous dirigions?
–'Cela vous est indiuërent ? lui deman- 1
dai je.
< Parbleu mou brick avec toute sa car- ¡
gatsoa est maintenant à quelques mi!lt-s i
d'icfa~' ~nd de l'Océan Je traître s'est
ouvert, et quoique nos garçons soient, f
fermes et vaillants, les pompes r.e sufH- )
saient plus. J'ai fait, mettre les chaloupes
naît hier sur le boulevard Saint-Michel.
Quelques nouvelles explosions se sont pro-
duites par l'inflammation de substances
chimiques mêlées aux décombres; elles
n ont, 'fort heureusement, occasionné au-
cun accident.
La demoiselle Julia Bot, fille d'une con-
cierge delà place Dauphine, et qui se trou-
vait dans l'entresol de 1~. maison Fontaine
au moment de l'explosion, est morte dans
la journée d'hier, et non à la suite de brû-
lures reçues, comme on l'a dit, mais uni-
quement par la frayeur qu'elle a éprouvée.
Cette malheureuse Elle était devenue.
presque subUement, sourde, aveugle et
muette. Les débris de toutes les victimes
ont été transportés à la Morgue où, sur
1 ordre du procureur général, les autopsies
seront faites. Un carton, contenant plusde
50,000 francs de valeurs, a été volé à une
femme qui descendait par la fenêtre, te-
nant son enfant dans les bras. <
La C'~o~M~t! publie aujourd'hui
un grand croquis, représentant la place de
la Sorbonne quelques instants après l'ex-
plosion; ce journal .paraît un jour plus tôt
que d'habitude aSnde ne pas enlever à son
dessin sa triste actualité.
-
L'émotion causée parla catastrophe est
loin d'être calmée et tout je monde.s'ac-
corde à accuser 1 administration ~i, par
une tolérance coupable, est la cause pre-
mière de ces deuils et de ces ruines.
Il y a, en ce moment, au centre de Paris.,
au milieu des quartiers les plus-populeux,
329 MAISONS vendant des produits chimi-
ques, dont. la.moitié. au moins font le com-
'merce de PRODUITS ExpLosiBLBS. Nous sou-
mettons ce chiffre inquiétant à l'apprécia-
tion du service de la sûreté publique et à
celle des.habitants des maisons ainsi ex-
posées.
1 Mme de Lavalette est sérieusement ma-
lade.
Nous avons été les premiers à annoncer
le voyage au Caire du prince et de la prin-
cesse de Gaile~. Nous apprenons aujour-
d'hui que le prince est brusquement parti
pour Constantinople, laissant la princesse
en Egypte. Ce n'est qu'à Paris, à la fin du
mois prochain, que les époux doivent se
retrouver.
La brochure de M. Dumas fils aura déci-
dément pour titre les ~a~~H~i- ~~iM.
l 'Mme la princesse de Beauvau, l'infati-
gable grande dame. de charité, s'occupe e
déjA des préparatifs de la fête dramatique
qu'eue donne annuellement au bénénee
de ses pauvres..
L'an~dernier. la. représentation donnée
au Conservatoire eut un très brillant suc-
cès, et les J?on'(°M?'.y <&' ~M~ reçurent
leurs grandes lettres de naturalisation gau-
loises, paraphées déjà. au cercle des Mirii-
'-ttms.
Cette-année, paraît-il, la musique .sera'.
exclue de la petite i'éte. La comédie acca-
parera le programme avec 'les premiers
comédiens de nos premiers théâtres.
En même temps que le concile' œcumé-
nique se réunira le 8 décembre, à Rome,
les libres penseurs du monde entier, con-
voqués par M. Ricciardi. se réuniront, à
Naples
Les adhésions à la proposition de M. Ric-
ciardi sont fort nombreuses, et l'anti-con-
cite promet d'être on ne peut plus intéres-
sant.
Un nouveau journal quotidien doit paraî-
tre jeudi prochain le ~oa~ des 7~-
~~6!MM' Directeur.gérant:M.
A Lemonnier.
La régie se décide enfin à faire très pro-
chainement une nouvelle adjudication de
cigares. Serait-ce la fin du règne des ciga-; I
à la mer, et je n'ai emporté que mes ins-
truments, l'argent et quelques vivres. J'al-
lais à Porto-Rico avec un charg'emect de
charbon animal.
Et ces malheureux ? m'écriai-je.
–Bah les voilà libres
Je crois que dès le premier moment où
je le vis, ce maudit m'ensorcella.
De mou côte, j'avais fait gur lui une
grande impression. H me Ta avoué bien
souvent depuis.
1 Pour mo:. ce n'était pas de l'amour
que j'éprouvais pour l'Alcyqn. c'était un
feu dévorant, terrible, impossible à défi-
nir il me fascinait.
1 Le trois mâts fit la traversée de Cadix eu j
moins d'un mois. ~s
` Sur le bâtiment, dans lesbarriques~ous S
avions trouvé uu million de doubles pias- I,
1res..
Le ~uano pouvait bien valoir, à ce que 1
me dit l'Alcyon, avec le reste de la cargai-
son,trente mille douros, et le navire trente
autres mine. `
L'Alcyou, se servant, des papiers qui
étaient à bord, se présenta aux bureaux du.
port, comme cap taine du vaisseau.
H débarquales espèces, vendit le navii~ë
avec sa cargaison pour un. miUion et demi
deréaux.
–J'airéauséma fortune, me dit l'Al-
cyon. à l'hûtt;l de San Antonio; je vais
congédier mon second et mes hommes en
jeuF-donnant quelque arg-eni. pour qu'ils
puissent acheter un petit bâtiment 'et les
deux cents nègres qu'on y fait entrer.
Ainsi St-it; nous restâmes complète-
ment libres, et huit jours après nous nous
embarquâmes pour Southampton.
Nous restâmes peu de temps en Angle-
res a cinquante centimes qui éiaieni~eë
puis quelque temps, l'objet de to~: 1~
soins de 1~ régie, et cela au détrime~
au grand déplaisir des fumeurs ? `t
M. Charles Yriarte (marquis de ViMemer)
est le détenteur des ~?0~. ~~of et
chargé de leur publication.
Il paraît que les coquilles trop aombreu-
~e'ait hier
l'amiral 6'~OM~ ~M~ jK-
6'~MOM! sont l'objet du plus
vif mécontentement dans les parles ini-
msténels. Nouscroyons savoir qu'il serait
sérieusetuent question de pourvoir au rem.
placement de M. Norbert-BiHiart. C'est à
M, Garcia du journal l'un d-es
tamiliers de M. Rouhër et collaborateur au
VoM~~ o//fe~, que serait connée la rë-
dactiou en chef.
M. Léon"Pfée vient de donner sa démis-
sion comme rédacteur du journal Jc~c~.
LegenéraIRoliio.ex-adiudâut gênerai
honoraire du palais des Tuileries, récem-
ment remplacé par le général Malherbe,
est au plus mal. L'archevêque de Paris~ a
passé une heure hier au-chevet du malade
Leoirecieur de la maQufacture de Sè-
vres a été, nous dit.on, portera Isabelle II
par ordre de l'Empereur, six magni6qùes
vases yrannentroyaux.
Les petits cadeaux entretieniient l'amitié.
L'affaire du peùdu de Mazas a fait beau-
coup de bruit, au Conseil d'Etat Une in-
dtscretion bien pardonnableBous apprend
contrairement à ce que certains journaux
omcieux ont annoncé, que M. Oscar âe
ValiéH est~peut-être le seul membre-dû
-Lonseil d Etat qui ait demandé qu'on paur*
smvît le commissaire de police.
M. de Féli~onde, ancien chef du cabinet
de M. Iroplong', passera maître des requê-
]es.
Les acheteurs du ~e~ Ji/o~~g!~ ne dp.
mandent plus aux marchands de journaux
q~e
tZePe~t- a ..s~
Nous avons enteadudt&cutet-hier le pro-
jet d'cM~OM. d'un membre d ut) ceicie
étegant la raison de cette megure ora")-- e
serait la découverte d'un paquet .ie cartes
préparées dans le domicile de la pfrsonnc
en question..
Veut-on hoh'e avis? -<
Qu'on laisse tomber l'aifaire dans l'eau
ce)a va'iarâ misux pour tout le monde.
_s"
Le duc de Nassau, en ça moment à Pa-
ns. est allé von- l'une d" se.s très m o"he~
parentes qm habite, avenue du Roi de-
Rome, un hôiel voisin de celui de la reine
d Espagne.
Le~annonçaitdernièrementoue
par suite d'une combinaison de pub)ic]~'
il augmentait tel jour son tirage de 'iOOM
exemplaires. Il paraît que c'est la Vi.nui
avait acheté ces 50.000 exemplaire.. aHn de
obl~'a~ compte, 1e tü~agé. de ses
obligations.
~Le petit baron de T.est arrivé furieux
hier soir, au cercle. Il venait de sur re~'
dre, aux pieds de sa maîtresse, un u~e
fort tendre et fort empressé, "e
Et qu'a-t-eile fait en' vous vovjnt ?
lui demanda un ami. ~o~~nt j'
leur' pas cha!~é- de'coù-
leur
UN Po~INo.
e sW~eve~
terre. L'argent mi..piace à.~ Lanque ..n-
giaise. Puis, nous revînmes en Espagne.
Cet hoimpe, depuis, a pesé sur ma des'ti-
Bée oes 1 instant où je rai connu, t'ai ce~
d avoir mon libre arbitre. Lui mort fe re-
couvre la conscience et mes regards se.
mènent à sonder avec efîroi l'abîme on j'ë-
tais tombée. -t~
Le'marquis l'embrassa. ,'¡'
~P~ descende dans ton coLr
dit-u; j abdique iout resseOiment T~
fils, je le recevrai, je lui onvrifa! m~ hr-x
si tu sais où il tsL fais le venir.
~t-eUe l'AIcyou i..avait
et Saut 1 a appns de lui. Je vais donc pou.
!~L;M~ mon en--
tant! Merci! 1
Ils se s'éparèrent; le jour commençai [ à
pondre; le marquis se retira chez !uiet!a
créole, restëe~ule se mit à grincer des
dents, Le désespoir lut serrait là corce- en~
répétait: .Mort! mort fie seul 1~
que j aie aime Ah ) le charme n'est point
rompu Mais je me vengerai, je me me
vengerai de io~is de toi d'abord, don Ra
mon de CasasnuevaF C'est toi qui as ren
vers~ tous mes plans; je croyais Herminie
perdue, et tu l'as sauvée; tu m'as arrache
desmams le poison qui devait me débar
rasserdu vieillard; au mompntoùmon am-
bition allait. 6tre saiisfaite, tu t'es irouTé
sur mon chemin, m'empêchai-1 d'arriver
au but que j'aUaM atteindre. Oh tu paie-
ras potn- ioug; ma vengeance te poursui-pra
sans trêve ni merci, jusqu'à cequ'e)Iesoit
assouvie!
Régissant comtne uu panthè're, la o-ëole
rentradanssa chambre et se coucha i~
voquant !e sommei), mais en vain.
~ERNANDRZ Y GONZALHZ
!~
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.33%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 71.33%.
- Collections numériques similaires Balathier Bragelonne Adolphe de Balathier Bragelonne Adolphe de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Balathier Bragelonne Adolphe de" or dc.contributor adj "Balathier Bragelonne Adolphe de")
- Auteurs similaires Balathier Bragelonne Adolphe de Balathier Bragelonne Adolphe de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Balathier Bragelonne Adolphe de" or dc.contributor adj "Balathier Bragelonne Adolphe de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5193948/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5193948/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5193948/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5193948/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5193948
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5193948
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5193948/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest