Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1890-03-22
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 mars 1890 22 mars 1890
Description : 1890/03/22 (Numéro 4893). 1890/03/22 (Numéro 4893).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/03/2015
OUIS^IEME ANNÉE. R*
Le numéro
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Dernière Edition
Souverains et Ministres
Tout arrive, et les faits prouvent sans
cesse le néant des prévisions humaines.
Lorsque M. de Bismark attendait anxieu-
sement que le cancer eût achevé son (pu-
vre de destruction et terminé le règne
éphémère de l'Empereur Frédéric, il ne
se doutait pas qu'un avenir prochain ver-
rait Guillaume II échapper à sa tutelle et
que l'avènement, qu'il appelait de tous
.vœux, serait à bref délai le signal de sa
retraite.
Qui sait même si le Chancelier ne se
serait pas mieux entendu qu'il ne le pré-
voyait avec un souverain en rapport d âge
avec lui, mêlé aux mêmes tragédies his-
toriques que lui, et auquel l'unissait tout
un passé d'émotions communes?
L heure où un prince monte sur le
trône modifie presque toujours ses idées.
Entre Frédéric et Bismark, il y avait eu
des luttes d'influence, des causes d'hosti-
'lité que le vieux Guillaume ¡or avait em-
portées dans le tombeau.
Tout cela pouvait s'effacer, ainsi que la
mémoire des mots aigres échangés par-
fois entre le Ministre tout puissant et
celle qu'il appelait « l'Anglaise » car il y
avait eu des torts réciproques qui pou-
vaient être pardonnés de part et d'autre.
Ainsi, par exemple, un jour que le
Chancelier revenait à Berlin après avoir
été l'objet d'ovations inusitées en traver-
sant toutes les gares de chemins de fer,
la princesse impériale Victoria remarqua
avec amertume qu'il se posait en vérita-
ble chef de l'Etat.
« On dirait, en vérité, ajouta-t-elle,
que vous êtes Président de la République
allemande. »
« Pas encore, madame, ripostaM. de
Bismark, mais cela pourrait bien arriver,
si on suivait les dangereux conseils de
votre politique qui mettrait en péril la
dynastie des Hohenzollern.
Qui sait si, devenue Impératrice Frédé-
ric, cette princesse eût pensé et parlé de
même?
Anne d'Autriche avait eu à subir des
choses plus cruelles de la part du cardi-
nal de Richelieu, maître absolu de l'es-
prit de Louis XIII.
Il l'avait offensée dans sa dignité, frap-
pée dans ses droits d'épouse, atteinte dans
ses amis les plus chers.
Elle lui avait dû toutes les tristesses et
toutes les humiliations par lui, elle avait
été soumise à une étroite surveillance et
souvent même exilée de la Cour.
Cela n'empêcha pas qu'apercevant un
jour un portrait de Richelieu, alors que,
devenue régente de son jeune fils, le roi
Louis XIV, elle possédait à son tour le
pouvoir de la couronne, elle s'arrêta et
regarda longuement les traits de son grand
ennemi
« Si cet homme vivait encore, s'é-
cria-t-elle, il serait plus puissant que ja-
mais, car je me confierais autant que feu
mon époux à son génie. »
Sur le trône, Frédéric aurait hésité
avant de se priver des services du Minis-
tre redoutable dont le nom est écrit en
lettres sanglantes en tête de toutes les
pages de l'Histoire allemande depuis
vingt-cinq ans.
Avec la présomption de la jeunesse,
Guillaume II semble, au contraire, avoir
été heureux de secouer une tutelle qui
lui paraissait pesante, qui l'était sans
doute, mais que la durée normale des
existences humaines ne pouvait prolon-
ger indéfiniment.
S'il eût attendu la mort du Chancelier,
nul n'aurait pu prononcer le mot d'ingra-
titude, et, en tous cas, l'impression pro-
N* 62. Feuilleton du Petit Pajubikh.
MORTES & VIVANTES
GRAND ROMAN INÉDIT
DEl} MÊME PARTIE
Les Filles
XX (suite)
Printemps, jeunesse de l'année!
Jeunesse, printemps de la vie! t
Pourtant, depuis qu'elle le connaissait, elle
était devenue un peu plus coquette. Elle avait
passé récemment plusieurs bouts de nuit à
un travail particulier. De sa chambre, dont
la cloison était assez mince, pendant qu'il
feuilletait ses bouquins jusqu aux environs
de minuit et quelquefois plus tard, il enten-
dait des bruits étranges, quelque chose com-
me le va-et-vient régulier d'une aiguille, un
trou-frou d'étoffes, et, par la fenêtre, ü dis-
tinguait une lueur assez terne mais qui an-
nonçait une veillée dans le local d'à côté.
Qu'est-ce qu'on y faisait donc?
Ce soir-là, au lieu de se mettre à l'étude,
Il procéda rapidement à sa toilette, endossa
une jaquette noire assez élégante, lustra la
soie de son chapeau de haut bord, consulta
sa montre dix fois et descendit son escalier
quatre à quatre, comme il l'avait monté.
L'air était très doux. Le jour allait céder la
place à la nuit. mais il ne s'y décidait pas
vite. Cependant, les becs de gaz s'allumaient
les uns après les autres et, de chaque porte
cochère, des essaims d'ouvrières et d'em-
ployées s'envolaient.
duite en Europe n'aurait pas été aussi
considérable, parce que la disparition de
M. de Bismark n'eût pas prouvé l'aban-
don des idées qu'il personnifiait il eût
fallu un certain temps pour savoir si sa
politique était enterrée avec lui, tandis
que la démission acceptée dénote un
changement de front dans le gouverne-
ment impérial à l'intérieur et permet
même de redouter des complications ex-
térieures.
Toutefois, on ne saurait nier que M. de
Bismark devait être un maire du Palais,
faisant durement sentir sa main, car il
avait pris, du vivant du vieil Empereur,
des habitudes d'omnipotence qu'il se bor-
nait à cacher sous les dehors d'une ap-
parence respectueuse.
Il se jouait, du reste, admirablement de
Guillaume le., dont il appréciait avec
exactitude le fort et le faible et qu il sa-
vait atteindre par son point sensible.
Ainsi, en 1866, lorsqu'il s'agissait de se
lancer dans la guerre qui s'est terminée
par le coup de foudre de Sadowa, le roi
de Prusse hésitait beaucoup à prendre
les armes contre l'Autriche.
Sa pensée reculait devant le sang alle-
mand qui allait couler dans une lutte
fratricide, tandis que ses idées sur le
droit divin le gênaient, en cas de vic-
toire, pour déposséder des souverains
légitimes.
Depuis de longues semaines, M. de Bis-
mark s'efforçait d'arracher un consente-
ment toujours différé, lorsque, rentrant
à Berlin, dans la voiture royale, en tête-
à-tûte avec le monarque, une inspiration
lui vint soudain.
L'équipage passait à ce moment sur la
place où se trouve la statue du grand
Frédéric.
« Après tout, s'écria le tentateur
sans scrupules, Votre Majesté a raison
peut-être, car si nous échouons, si nous
sommes vaincus, nous risquons tous deux
d'être pendus par le peuple aux grilles
de ce monument. »
Et sa main frémissante montrait l'image
de bronze
Piqué dans son orgueil, offensé dans
son courage, Guillaume se redressa.
Il avait pris son parti, décidé par la
menace d'un danger.
Pendant longtemps, M. de Bismark
affectait de prendre les ordres du souve-
rain, alors qu'il lui dictait, en réalité, ses
décisions mais, à la fin de la vie de
Guillaume le., la fiction avait à peu près
disparu, et le Chancelier ne se donnait
plus la peine de jouer une comédie rendue
mutile par l'extrême vieillesse de l'Em-
pereur.
Le jeune maître de l'Allemagne va-t-il
maintenant voler de ses propres ailes et
résoudre seul les plus grandes affaires,
comme Louis XIV entrant dans le Parle-
ment, botté, une cravache à la main?
Cela n'est pas inadmissible, quoique
peu conforme aux habitudes du césarisme
le plus absolu.
Ainsi, en Russie où le Czar est certai-
nement l'expression du pouvoir person-
nel poussé à ses dernières limites, rien
de grave ne se fait par la seule initiative
impériale; et un incident peu connu,
quoique rigoureusement vrai, montre que
les Empereurs russes veulent prendre
l'avis de leurs conseillers.
Dans l'automne de 1858, à l'époque où
Napoléon III, alors à Biarritz, ruminait la
campagne d'Italie, son cousin, le prince
Jérôme Napoléon, qui était Ministre de
l'Algérie et des Colonies, reçut à Paris
l'ordre de se rendre sans retard auprès
de l'Empereur des Français.
Comme le hasard faisait qu'il y avait,
en ce moment, un léger conflit, à propos
d'un général en lutte avec un sous-pré-
fet, entre le Ministre de la Guerre et ce-
Le quartier de la Madeleine en est peuplé.
Un grand nombre de maisons de confection
célèbres ont leurs ateliers.
Pour elles juillet est la morte saison.
Les élégantes sont aux bains de mer, aux
eaux, à la campagne, en Suisse ou aux Py-
rénées.
Le docteur en droit avait un but et son
but n'était pas éloigné de la rue Saint-Au-
gustin. Il alla droit au boulevard, flt un cro-
chet et s'embusqua au coin de la rue Cam-
Comme son idole tardait à paraître, il
s'avança sur le trottoir opposé aux salons de
Laure et constata avec plaisir par les fenê-
tres ouvertes qu'il y régnait cette efferves-
cence de ruche en mouvement qui annonce
la sortie du personnel.
En effet, un flot d'une vingtaine de jeunes
filles envahit la chaussée et se dirigea vers
les deux extrémités de la rue où il se divisa
par groupes pour se disperser de tous côtés.
Le Breton manquait d expérience dans son
métier d'amoureux novice.
Une grande femme, jeune encore, d'une
suprême élégance dans sa robe noire, une
petite capote très simple posée sur ses ma-
gnifiques cheveux sombres, le remarqua
dès ses premiers pas à la suite du troupeau
qui venait de s'enfuir.
Elle hésita un moment comme si elle
n'avait su de quel côté se diriger et, sans
affectation, elle prit le trottoir opposé à ce-
lui où François de Guern montait sa fac-
tion.
Qui attendait-il?
Quand elle passa à quelques pas de lui, il
tourna la tête et rougit.
lui de l'Algérie, le prince Jérôme-Napo-
léon se figura qu'il s'agissait de ce détail
sans importance et, dès son arrivée à
Biarritz, il se mit à plaider sa cause.
Napoléon III l'interrompit pour lui dire
qu'il n'était pas questionde cela,mais bien
de partir sans retard pon- 's Pologne, de
joindre Alexandre II à Varsovie et d'obte-
nir l'acquiescement de la Russie à une
guerre contre l'Autriche.
Le prince Jérôme-Napoléon obéit et
quelques jours après il dévoilait à l'Em-
pereur de Russie le plan conçu par le gé-
nie de Cavonr.
Alexandre II ne fit aucune objection. Il
ne lui déplaisait pas de voir frapper la
puissance autrichienne. Toutefois, il re-
fusa de rien promettre tant que son
Chancelier ne serait pas mis au courant
et n'aurait pas approuvé.
Une dépêche appela de Saint-Péters-
bourg le prince Gortschakoff, auquel on
raconta tout, et ce n'est qu'après son ap-
probation que le Czar donna sa parole.
La disparition de M. de Bismark de la
scène politique, qu'il remplissait depuis
un quart de siècle, n'est pas un argument
en faveur de la monarchie lorsqu'un
homme, au printemps de la vie, qui n'a
rendu encore aucun service à sa patrie,
peut, par droit de naissance, se substituer
à un vieillard chargé de toutes les gloires,
l'idée de la justice fait naitre dans les es-
prits l'idée dé la République, où nul ne
trouve dans son berceau un titre pour
gouverner un peuple.
JEAN FROLLO
NOS INFORMATIONS
La Séparation des Chambres
Les Chambres s'en iront en vacances le
29 mars, pour ne revenir que le 6 mai.
La Commission du Budget
M. Cornudet, député républicain de la Creuse,
a été désigné par le neuvième bureau de la
Chambre comme membre de la Commission du
Budget, en remplacement de M. Jules Roche,
nommé Ministre du Commerce et de l'Industrie.
D'autre part, la Commission du Budget avait
à remplacer M. Jules Roche comme président.
Ainsi que nous l'avions fait prévoir, M. Casi-
mir Perier, un des deux vice-présidents de la
Commission, a été désigné pour les fonctions
présidentielles par 20 voix sur 25 votants.
La Commission a ensuite, par 17 voix sur
27 votants, remplacé M. Casimir Perier à la
vice-présidence par M. Camille Pelletan.
Le Renouvellement partiel de la Chambre
M. Gustave Rivet, député de l'Isère, vient de
prendre l'initiative d'une proposition de loi d'a-
près laquelle la Chambre des députés serait élue
pour six ans et renouvelée par tiers tous les
deux ans.
Nous avons déjà signalé le dépôt d'une pro-
position de M. Emmanuel Arène d après laquelle
la Chambre, également élue pour six ans, se-
rait renouvelée par moitié tous les trois ans.
Le Pari mutuel
En réponse à la question que doit lui adresser
M. Terrail-Mermeix, député de la Seine, au su-
jet du Pari-Mutuel, le gouvernement déclarerait
qu'il est résolu à prendre un arrêté ministériel
par lequel les tiers ne pourraient se faire repré-
senter au Pari-Mutuel en dehors des champs de
courses, ce qui supprimerait toutes les Agences
qui fonctionnent dans Paris.
Poursuites contre un Député
Une demande en autorisation de poursuites
vient d'être présentée à la Chambre contre M. le
baron Hély d'Oissel, député réactionnaire de
Seine-et-Oise.
Le signataire de la demande met en cause le
député de la Droite au sujet d'une rixe qui se
serait produite au cours de la dernière période
électorale.
Les Dépenses Publiques
En vue d'assurer un contrôle permanent des
dépenses publiques, M. Antonin Proust doit pro-
poser à la Commission du Budget l'adoption
d'un système d'après lequel on centraliserait au
Ministère des Finances la comptabilité des dif-
férents Ministères.
Au Ministère de l'Intérieur
M. Cazelles, conseiller d'Etat, qui. dans le pré-
cédent Cabinet, occupait par délégation les fonc-
tions de directeur de la Sûreté générale au Mi-
nistère de l'Intérieur, reprendra ces fonctions
dans quelques jours, en remplacement de M.
Christian, qui redeviendrait préfet.
M. Gentil, ancien préfet des Vosges, que le
précédent Ministre de l'intérieur avait appelé à
la direction du personnel et que M. Emile De-
magny vient de remplacer, sera compris dans un
Les amoureux ont de ces timidités.
Elle sourit non sans quelque dédain pour
ce grand garçon auquel un regard faisait
baisser les yeux.
C'était Césarine.
Juste à cette minute, une Jeune fille ravis-
sante dans sa toilette très modeste, mais
d'une coupe admirable, la tête délicieuse-
ment ombrée sous un chapeau à la Rubens
tout noir, sortit à son tour de chez Laure et
se dirigea vers le boulevard.
Le Breton ne louvoya que quelques se-
condes et se mit à sa poursuite.
Césarine était fixée.
Celle de ses ouailles que ce flâneur atten-
dait, c'était la dernière sortie.
Elle laissa filer les deux jeunes gens en les
suivant d'un regard oblique et quand ils dis-
parurent au tournant de la rue, elle prit le
même chemin en se tenant à distance.
François de Guern ne tarda pas à rejoindre
la fugitive.
Mademoiselle Jeanne, lui murmura-t-il
à l'oreille.
Elle se retourna.
Vous savez ce que vous m'avez promis,
reprit le Breton.
C'est vrai. Je ne l'ai pas oublié. mais
peut-être c'est un tort. Si on nous voyait!
Nous ne faisons pas de mal. Une sim-
ple promenade.
Sans doute, mais les autres ne savent
pas. Et le monde est si méchant
Il ne s'occupe pas de nous, allez
Mais si. mais si. vovez comme on
nous regarde. Que va- penser 1
C'était exact. On les regardait. Les passants
s'arrêtaient involontairement comme s'ils
mouvement préfectoral qui paraitra incessam-
ment.
Quant à M. Herbette, on croit, contrairement
aux indications données par quelques journaux,
qu'il conservera ses fonctions de directeur de
1 administration pénitentiaire.
CONVOCATION? D'ÉLECTEURS
Sont convoqués pour le 13 avril prochain
Les électeurs de la 1" circonscription de
Bayonne (Basses-Pyrénées;. à l'eft'et délire un
député, en remplacement de M. Hauton, nommé
sénateur.
Les électeurs de l'arrondissement de Blaye
(Gironde*, à l'effet d'élire un député, en rempla-
cement de M. Froin, dont l'élection a été iavali-
dée.
17 ALLEMAGNE* BT LE PÀPlf
Quelqu'un qui doit, à l'heure actuelle, être
fort préoccupé, c'est M. Crispi. dont toute la
politique est basée sur l'accord avec l'Alle-
magne et qui voit partir les deux hommes
d'Etat formant avec lui le trio des Ministres
de la Triple-Alliance en Prusse, M. de Bis-
mark en Hongrie, M. Tisza.
Le Chancelier de Berlin aurait été gêné,
malgré son peu de scrupules, par ses enga-
gements personnels pour modifier brusque-
ment son attitude vis-à-vi3du gouvernement
italien.
Au moment où le vieux joueur audacieux
et heureux passe la main au jeune et pré-
somptueux Guillaume, peut-on assurer que
l'Italie n'aura pas à compteur bientôt avec les
revendications du Pape ?
La situation de l'Empereur est grave, en
effet, en présence du Parlement que vient
d'élire le peuple allemand.
A moins d'une dissolution, qui pourrait
être le prélude d'un coup d'Etat d'abord et
d'une Révolution ensuite, Guillaume M va
avoir à traiter avec le centre catholique.
Pour trouver une majorité conservatrice,
il faudra qu'il s'entende avec les catholiques,
c'est-à-dire avec un parti plus papalin que
le pape, car on n'a pas oublié la résistance
de M. Windthorst, chef de ce groupe, aux
volontés de Léon XIII, lorsqu'arrivèrent du
Vatican des instructions pour voter le sep-
tennat militaire.
Or, M. Windthorst et ses amis n'ont ja-
mais admis la perte du pouvoir temporel et
ils veulent chasser le roi Humbert de Rome
pour y rétablir le gouvernement théocra-
tique.
M. Crispi, après avoir ruiné les finances de
son pays pour obéir à M. de Bismark, et faire
des armements excessifs, doit se demander
s'il n'est pas condamné à payer les frais
des négociations et de l'entente dans le
Reichstag.
Sans doute, tout cela appartient encore au
domaine des hypothèses; mais ce qui est
certain, c'est que l'avenir est gros d'impré-
vus.
M. de Bismark pourrait bien emporter
dans sa retraite le paratonnerre placé sur
l'édifice diplomatique construit par son gé-
nie et il n'y aurait rien d'étonnant à ce que
la triple alliance mourût de sa démission.
CONSEIL DES MINISTRES
Les Ministres se sont réunis hier matin, au
Ministère de la Guerre, sous la présidence de
M. de Freycinet.
LES AGENCES DE PARI-MUTUEL
M. Constans, ministre de l'Intérieur, a fait
savoir que M. Mermeix, député de la Seine, se
proposait de lui poser une question relative-
ment aux Agences de Pari-Mutuel qui sont éta-
blies dans les diff'érents quartiers de Paris.
Il a été décidé que M. Constans demanderait
à M. Mermeix de remettre cette question à la
semaine prochaine.
Le Mimstre de l'Intérieur recherchera, d'ac-
cord avec le Ministre de la Justice, les moyens
de faire cesser la multiplicité ou même l'exis-
tence des établissements en question.
LA CONFERENCE DE BERLIN
M. Ribot, ministre des Affaires étrangères, a
entretenu le Conseil des travaux de la Confé-
rence de Berlin.
Il a fait savoir qu'il n'avait reçu aucun rensei-
gnement au sujet de la démission qu'on an-
nonce avoir été donnée par M. Delahaye, l'un
des délégués français.
Il n'a pas non plus été avisé de son refus de
prendre part aux travaux de la Conférence.
NOMINATION D'INGENIEURS EN CHEF
M. Yves Guyot,ministre des Travaux publics,
a donné communication d'un mouvement com-
portant la nomination au grade d'ingénieur en
chef d'un certain nombre d'ingénieurs; ce mou-
avaient dû entendre des choses extraordi-
naires. Ils fixaient ces deux amoureux avec
l'intention de pénétrer leurs pensées.
Prenez mon bras, dit fe Hreton on ne
fera plus attention à nous.
En somme, c'était le meilleur parti.
Seulement, c'est un parti dangereux.
Le bras de la jeune fille tremble sur celui
de son cavalier; il s'opère un échange de
fluides mystérieux les cœurs battent à l'u-
nisson, comme des troupiers se mettant au
pas, et l'amour murmure aux oreilles rap-
prochées les premiers bégaiements du désir,
tandis que le sang plus chaud coule dans les
veines et que la chair palpite sous une émo-
tion inconnue.
Que vous êtes jolie ce soir, Jeanne 1 dit
le Breton après un silence.
Vous trouvez ?
Sans doute. Vous savez bien que je suis
sincère avec vous.
C'est que j'ai voulu vous faire honneur 1
Comment?
Vous m'aviez demandé de sortir avec
Vous, par une de ces belles soirées, alors j'ai
travaillé ces jours derniers.
Ou plutôt les nuits.
Qu importe J'y suis faite Et vous
voyez.
Elle eut un naïf mouvement de coquetterie.
C'est donc cela que j'entendais Vous
vous fatiguez
Pas pour si peu
Mais.
Je suis résistante, allez J'en ai en-
duré de cruelles Maintenant si vous saviez
comme je me trouve bien Plus de ces cour-
ses éreintantes acres la Journée faite Ft
vement sera soumis demain samedi la Signa-
ture du Président de la République.
LE TRAITÉ FRANCO-TURC
Les Ministres se sont ensuite préoccupés de
la question du traité franco-turc et il a décidé
que, dans le cas où une demande d'interpeila-
tion serait déposée sur le bureau de la Chambra,
le Ministre des Affaires étrangères en demande-
rait l'ajournement a lundi prochain.
NOMINATION D'UN PREFET
Enfin, M. Constans a fait connaître que, par
suite de la nomination de M. Demagny comme
directeur du personnel au Ministère de l'Inté-
rieur, M. Gentil, ancien préfet des Vosges, qui
avait étE appelé il. ces fonctions par M. Bour-
geois, se trouvait actuellement en disponibilité;
il a été décidé que dans l'un des prochains
Conseils des Ministres, M. Constans soumettra à
la signature du Président de la République un
décret nommant M. Gentil à une Préfecture de
seconde classe.
DÉMISSION Dit DE
Berlin, 20 mars.
On suppose que le prince de Bismark ne res-
tera que de trés peu de temps Berlin; il fait
tous les préparatifs nécessaires pour quitter le
Palais de la Chancellerie de l'Empire.
Berlin, S0 mars.
On commence à avoir quelques détails sur les
raisons qui ont amené la crise.
L'Empereur voulait enlever au Chancelier la
Présidence du Conseil des Ministres prussiens
et présider lui-même les séances: M. de Bismark
refusa, et l'Empereur céda.
Mais, quelques jours plus tard, l'Empereur
ayant demande au Chancelier de venir travailler
tous les soirs au Château, M. de Bismark répon-
dit que sa santé ne lui permettait plus de sortir
le soir, et qu'il préférait prendre sa retraite.
M. de Bismark était igalement opposé à la de-
mande de nouveaux crédits militaires il trouve
impolitique de demander un surcroît de dépen-
ses au Parlement.
11 est insensé de croire que la démission de
M. de Bismark amènera un rapprochement avec
la Russie. Ce serait plutôt le contraire qui se-
rait exart. M. de Bismark avait toujours rêvé,
en effet, un rapprochement avec la Russie
c'est sur ses conseils que Guillaume II a com-
mencé son grand voyage par Saint-Pétersbourg.
Berlin, 20 mars.
Dans les cercles ministériels, on est atterre
par la démission du prince de Bismark.
On est convaincu que cet événement aura de
graves conséquences et que la Triple-Alliance
est atteinte.
Le choix du général de Caprivi est hautement
désapprouvé.
Berlin, 20 mars.
La rupture entre l'Empereur, le prince de Bis-
marck et le comte Herbert est, assure-t-on dans
les cercles les mieux informés, absolument irré-
vocable la dernière tentative faite dans le but
de conserver à l'ex-Chancelier son intluence po-
litique à titre purement consultatif a échoué
définitivement.
Saint-Pétersbourg, 20 mars.
La presse russe, tout en reconnaissant l'é-
norme importance de la retraite du prince de
Bismark, est très divisée en ce qui concerne les
sentiments que cette démission doit inspirer en
Russie.
Les Nouosti et le Sicet se réjouissont de cette
démission, parce qu'elle écarte un personnage
qu'ils considèrent toujours comme un ennemi de
la Hussie et de la paix de l'Europe.
Les autres journaux s'en inquiètent, parce
qu'elle ouvre des horizons inconnus.
Londres, 20 mars.
Le Daily Telegraph reçoit de Berlin une dép8-
che disant que le prince de Bismark partira au-
jourd'hui pour Friedrichsruhe.
La dépêche ajoute « Les personnes bien in-
formées ne croient pas que la paix de l'Europe
coure un danger du côté de l'Ouest, mais on
parle de la possibilité de complications dans
l'Est ».
D'après le correspondant du Daily Telegraph,
la démission du comte de Waldersee serait im-
minente.
Le Times insiste sur ce fait que M. de Bismark,
n'a laissé aucun homme politique digne de le
remplacer.
« Du prince de Bismark au général de Ca-
privi, quelle chute 1 » dit le Standard, qui dé-
clare qu il est impossible de ne pas envisager
l'avenir avec plus d'appréhension que de con-
fiance.
Berlin, 20 mars.
L'impression générale, ainsi que le constatent
les journaux du matin, est que l'arrivée du
général de Caprivi au pouvoir signifie maintien
de la politique extérieure des dernières années,
et exclut la crainte que la paix ne soit troublée.
On discute vivement dans les rouloirs de la
Chambre la question de savoir si le général de
Caprivi aura la présidence du Ministère prus-
sien et le portefeuille de l'Intérieur.
Le bruit court qu'un certain refroidissement
surtout plus de ces rencontres qui m'ef-
frayaient tant Et puis, ajouta-t-elle en ap-
puyant involontairement son bras sur celui
du jeune homme, j'ai eu vraiment du bon-
heur de tomber sur un voisin comme vous..
Nous causons. Je vous entends remuer vos
livres. Quelquefois votre plume court sur
le papier. Je le devine plutôt que je ne
l'entends. et je me dis Il écrit
sa mère. à ses sœurs. et il me semble que
je suis moins seule, que j'ai quelqu'un, a
deux pas, qui penseàmoi. mais où cela nous
mènera-t-il ? A un regret plus tard. au
regret de ce qu'on aura perdu
Elle haussa les épaules comme un moineau
secoue ses ailes et dit
Bah! tant pis. Ce sera toujours quelques
bons moments de passés! 1
Et vivement:
Où allons-nous?
Où vous voudrez.
Us continuèrent leur chemin vers la rue
Royale et la place de la Concorde.
Au fond, le but de cette promenade leur
était bien égal, pourvu qu'ils fussent ensem-
ble et qu'ils écoutassent leurs cœurs se-
parier.
Ce fut elle encore qui reprit
Parlons de vous, de vos ambitions, car
vous avez le droit d'en avoir, vous, un
homme, tandis quepournous. pas d avenir
Vous connaissez le mien. Trois cents francs
par mois! C'est mon quine à la loterie. Le
jour où je les aurai, si jamais il arrive, le
shah de Perse ne sera pas mon cousin 1 Vous
rêvez d'être un grand avocat.
Si je pouvais!
-Voua le oourrez certainement. avec da
Le numéro
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Pakis et Départements Trois mois, 5 fr. Six mois, fr. Un an, fr.
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Les annonces sont reçues chez M. Atjdbourq, io, Place de la Bourse.
Dernière Edition
Souverains et Ministres
Tout arrive, et les faits prouvent sans
cesse le néant des prévisions humaines.
Lorsque M. de Bismark attendait anxieu-
sement que le cancer eût achevé son (pu-
vre de destruction et terminé le règne
éphémère de l'Empereur Frédéric, il ne
se doutait pas qu'un avenir prochain ver-
rait Guillaume II échapper à sa tutelle et
que l'avènement, qu'il appelait de tous
.vœux, serait à bref délai le signal de sa
retraite.
Qui sait même si le Chancelier ne se
serait pas mieux entendu qu'il ne le pré-
voyait avec un souverain en rapport d âge
avec lui, mêlé aux mêmes tragédies his-
toriques que lui, et auquel l'unissait tout
un passé d'émotions communes?
L heure où un prince monte sur le
trône modifie presque toujours ses idées.
Entre Frédéric et Bismark, il y avait eu
des luttes d'influence, des causes d'hosti-
'lité que le vieux Guillaume ¡or avait em-
portées dans le tombeau.
Tout cela pouvait s'effacer, ainsi que la
mémoire des mots aigres échangés par-
fois entre le Ministre tout puissant et
celle qu'il appelait « l'Anglaise » car il y
avait eu des torts réciproques qui pou-
vaient être pardonnés de part et d'autre.
Ainsi, par exemple, un jour que le
Chancelier revenait à Berlin après avoir
été l'objet d'ovations inusitées en traver-
sant toutes les gares de chemins de fer,
la princesse impériale Victoria remarqua
avec amertume qu'il se posait en vérita-
ble chef de l'Etat.
« On dirait, en vérité, ajouta-t-elle,
que vous êtes Président de la République
allemande. »
« Pas encore, madame, ripostaM. de
Bismark, mais cela pourrait bien arriver,
si on suivait les dangereux conseils de
votre politique qui mettrait en péril la
dynastie des Hohenzollern.
Qui sait si, devenue Impératrice Frédé-
ric, cette princesse eût pensé et parlé de
même?
Anne d'Autriche avait eu à subir des
choses plus cruelles de la part du cardi-
nal de Richelieu, maître absolu de l'es-
prit de Louis XIII.
Il l'avait offensée dans sa dignité, frap-
pée dans ses droits d'épouse, atteinte dans
ses amis les plus chers.
Elle lui avait dû toutes les tristesses et
toutes les humiliations par lui, elle avait
été soumise à une étroite surveillance et
souvent même exilée de la Cour.
Cela n'empêcha pas qu'apercevant un
jour un portrait de Richelieu, alors que,
devenue régente de son jeune fils, le roi
Louis XIV, elle possédait à son tour le
pouvoir de la couronne, elle s'arrêta et
regarda longuement les traits de son grand
ennemi
« Si cet homme vivait encore, s'é-
cria-t-elle, il serait plus puissant que ja-
mais, car je me confierais autant que feu
mon époux à son génie. »
Sur le trône, Frédéric aurait hésité
avant de se priver des services du Minis-
tre redoutable dont le nom est écrit en
lettres sanglantes en tête de toutes les
pages de l'Histoire allemande depuis
vingt-cinq ans.
Avec la présomption de la jeunesse,
Guillaume II semble, au contraire, avoir
été heureux de secouer une tutelle qui
lui paraissait pesante, qui l'était sans
doute, mais que la durée normale des
existences humaines ne pouvait prolon-
ger indéfiniment.
S'il eût attendu la mort du Chancelier,
nul n'aurait pu prononcer le mot d'ingra-
titude, et, en tous cas, l'impression pro-
N* 62. Feuilleton du Petit Pajubikh.
MORTES & VIVANTES
GRAND ROMAN INÉDIT
DEl} MÊME PARTIE
Les Filles
XX (suite)
Printemps, jeunesse de l'année!
Jeunesse, printemps de la vie! t
Pourtant, depuis qu'elle le connaissait, elle
était devenue un peu plus coquette. Elle avait
passé récemment plusieurs bouts de nuit à
un travail particulier. De sa chambre, dont
la cloison était assez mince, pendant qu'il
feuilletait ses bouquins jusqu aux environs
de minuit et quelquefois plus tard, il enten-
dait des bruits étranges, quelque chose com-
me le va-et-vient régulier d'une aiguille, un
trou-frou d'étoffes, et, par la fenêtre, ü dis-
tinguait une lueur assez terne mais qui an-
nonçait une veillée dans le local d'à côté.
Qu'est-ce qu'on y faisait donc?
Ce soir-là, au lieu de se mettre à l'étude,
Il procéda rapidement à sa toilette, endossa
une jaquette noire assez élégante, lustra la
soie de son chapeau de haut bord, consulta
sa montre dix fois et descendit son escalier
quatre à quatre, comme il l'avait monté.
L'air était très doux. Le jour allait céder la
place à la nuit. mais il ne s'y décidait pas
vite. Cependant, les becs de gaz s'allumaient
les uns après les autres et, de chaque porte
cochère, des essaims d'ouvrières et d'em-
ployées s'envolaient.
duite en Europe n'aurait pas été aussi
considérable, parce que la disparition de
M. de Bismark n'eût pas prouvé l'aban-
don des idées qu'il personnifiait il eût
fallu un certain temps pour savoir si sa
politique était enterrée avec lui, tandis
que la démission acceptée dénote un
changement de front dans le gouverne-
ment impérial à l'intérieur et permet
même de redouter des complications ex-
térieures.
Toutefois, on ne saurait nier que M. de
Bismark devait être un maire du Palais,
faisant durement sentir sa main, car il
avait pris, du vivant du vieil Empereur,
des habitudes d'omnipotence qu'il se bor-
nait à cacher sous les dehors d'une ap-
parence respectueuse.
Il se jouait, du reste, admirablement de
Guillaume le., dont il appréciait avec
exactitude le fort et le faible et qu il sa-
vait atteindre par son point sensible.
Ainsi, en 1866, lorsqu'il s'agissait de se
lancer dans la guerre qui s'est terminée
par le coup de foudre de Sadowa, le roi
de Prusse hésitait beaucoup à prendre
les armes contre l'Autriche.
Sa pensée reculait devant le sang alle-
mand qui allait couler dans une lutte
fratricide, tandis que ses idées sur le
droit divin le gênaient, en cas de vic-
toire, pour déposséder des souverains
légitimes.
Depuis de longues semaines, M. de Bis-
mark s'efforçait d'arracher un consente-
ment toujours différé, lorsque, rentrant
à Berlin, dans la voiture royale, en tête-
à-tûte avec le monarque, une inspiration
lui vint soudain.
L'équipage passait à ce moment sur la
place où se trouve la statue du grand
Frédéric.
« Après tout, s'écria le tentateur
sans scrupules, Votre Majesté a raison
peut-être, car si nous échouons, si nous
sommes vaincus, nous risquons tous deux
d'être pendus par le peuple aux grilles
de ce monument. »
Et sa main frémissante montrait l'image
de bronze
Piqué dans son orgueil, offensé dans
son courage, Guillaume se redressa.
Il avait pris son parti, décidé par la
menace d'un danger.
Pendant longtemps, M. de Bismark
affectait de prendre les ordres du souve-
rain, alors qu'il lui dictait, en réalité, ses
décisions mais, à la fin de la vie de
Guillaume le., la fiction avait à peu près
disparu, et le Chancelier ne se donnait
plus la peine de jouer une comédie rendue
mutile par l'extrême vieillesse de l'Em-
pereur.
Le jeune maître de l'Allemagne va-t-il
maintenant voler de ses propres ailes et
résoudre seul les plus grandes affaires,
comme Louis XIV entrant dans le Parle-
ment, botté, une cravache à la main?
Cela n'est pas inadmissible, quoique
peu conforme aux habitudes du césarisme
le plus absolu.
Ainsi, en Russie où le Czar est certai-
nement l'expression du pouvoir person-
nel poussé à ses dernières limites, rien
de grave ne se fait par la seule initiative
impériale; et un incident peu connu,
quoique rigoureusement vrai, montre que
les Empereurs russes veulent prendre
l'avis de leurs conseillers.
Dans l'automne de 1858, à l'époque où
Napoléon III, alors à Biarritz, ruminait la
campagne d'Italie, son cousin, le prince
Jérôme Napoléon, qui était Ministre de
l'Algérie et des Colonies, reçut à Paris
l'ordre de se rendre sans retard auprès
de l'Empereur des Français.
Comme le hasard faisait qu'il y avait,
en ce moment, un léger conflit, à propos
d'un général en lutte avec un sous-pré-
fet, entre le Ministre de la Guerre et ce-
Le quartier de la Madeleine en est peuplé.
Un grand nombre de maisons de confection
célèbres ont leurs ateliers.
Pour elles juillet est la morte saison.
Les élégantes sont aux bains de mer, aux
eaux, à la campagne, en Suisse ou aux Py-
rénées.
Le docteur en droit avait un but et son
but n'était pas éloigné de la rue Saint-Au-
gustin. Il alla droit au boulevard, flt un cro-
chet et s'embusqua au coin de la rue Cam-
Comme son idole tardait à paraître, il
s'avança sur le trottoir opposé aux salons de
Laure et constata avec plaisir par les fenê-
tres ouvertes qu'il y régnait cette efferves-
cence de ruche en mouvement qui annonce
la sortie du personnel.
En effet, un flot d'une vingtaine de jeunes
filles envahit la chaussée et se dirigea vers
les deux extrémités de la rue où il se divisa
par groupes pour se disperser de tous côtés.
Le Breton manquait d expérience dans son
métier d'amoureux novice.
Une grande femme, jeune encore, d'une
suprême élégance dans sa robe noire, une
petite capote très simple posée sur ses ma-
gnifiques cheveux sombres, le remarqua
dès ses premiers pas à la suite du troupeau
qui venait de s'enfuir.
Elle hésita un moment comme si elle
n'avait su de quel côté se diriger et, sans
affectation, elle prit le trottoir opposé à ce-
lui où François de Guern montait sa fac-
tion.
Qui attendait-il?
Quand elle passa à quelques pas de lui, il
tourna la tête et rougit.
lui de l'Algérie, le prince Jérôme-Napo-
léon se figura qu'il s'agissait de ce détail
sans importance et, dès son arrivée à
Biarritz, il se mit à plaider sa cause.
Napoléon III l'interrompit pour lui dire
qu'il n'était pas questionde cela,mais bien
de partir sans retard pon- 's Pologne, de
joindre Alexandre II à Varsovie et d'obte-
nir l'acquiescement de la Russie à une
guerre contre l'Autriche.
Le prince Jérôme-Napoléon obéit et
quelques jours après il dévoilait à l'Em-
pereur de Russie le plan conçu par le gé-
nie de Cavonr.
Alexandre II ne fit aucune objection. Il
ne lui déplaisait pas de voir frapper la
puissance autrichienne. Toutefois, il re-
fusa de rien promettre tant que son
Chancelier ne serait pas mis au courant
et n'aurait pas approuvé.
Une dépêche appela de Saint-Péters-
bourg le prince Gortschakoff, auquel on
raconta tout, et ce n'est qu'après son ap-
probation que le Czar donna sa parole.
La disparition de M. de Bismark de la
scène politique, qu'il remplissait depuis
un quart de siècle, n'est pas un argument
en faveur de la monarchie lorsqu'un
homme, au printemps de la vie, qui n'a
rendu encore aucun service à sa patrie,
peut, par droit de naissance, se substituer
à un vieillard chargé de toutes les gloires,
l'idée de la justice fait naitre dans les es-
prits l'idée dé la République, où nul ne
trouve dans son berceau un titre pour
gouverner un peuple.
JEAN FROLLO
NOS INFORMATIONS
La Séparation des Chambres
Les Chambres s'en iront en vacances le
29 mars, pour ne revenir que le 6 mai.
La Commission du Budget
M. Cornudet, député républicain de la Creuse,
a été désigné par le neuvième bureau de la
Chambre comme membre de la Commission du
Budget, en remplacement de M. Jules Roche,
nommé Ministre du Commerce et de l'Industrie.
D'autre part, la Commission du Budget avait
à remplacer M. Jules Roche comme président.
Ainsi que nous l'avions fait prévoir, M. Casi-
mir Perier, un des deux vice-présidents de la
Commission, a été désigné pour les fonctions
présidentielles par 20 voix sur 25 votants.
La Commission a ensuite, par 17 voix sur
27 votants, remplacé M. Casimir Perier à la
vice-présidence par M. Camille Pelletan.
Le Renouvellement partiel de la Chambre
M. Gustave Rivet, député de l'Isère, vient de
prendre l'initiative d'une proposition de loi d'a-
près laquelle la Chambre des députés serait élue
pour six ans et renouvelée par tiers tous les
deux ans.
Nous avons déjà signalé le dépôt d'une pro-
position de M. Emmanuel Arène d après laquelle
la Chambre, également élue pour six ans, se-
rait renouvelée par moitié tous les trois ans.
Le Pari mutuel
En réponse à la question que doit lui adresser
M. Terrail-Mermeix, député de la Seine, au su-
jet du Pari-Mutuel, le gouvernement déclarerait
qu'il est résolu à prendre un arrêté ministériel
par lequel les tiers ne pourraient se faire repré-
senter au Pari-Mutuel en dehors des champs de
courses, ce qui supprimerait toutes les Agences
qui fonctionnent dans Paris.
Poursuites contre un Député
Une demande en autorisation de poursuites
vient d'être présentée à la Chambre contre M. le
baron Hély d'Oissel, député réactionnaire de
Seine-et-Oise.
Le signataire de la demande met en cause le
député de la Droite au sujet d'une rixe qui se
serait produite au cours de la dernière période
électorale.
Les Dépenses Publiques
En vue d'assurer un contrôle permanent des
dépenses publiques, M. Antonin Proust doit pro-
poser à la Commission du Budget l'adoption
d'un système d'après lequel on centraliserait au
Ministère des Finances la comptabilité des dif-
férents Ministères.
Au Ministère de l'Intérieur
M. Cazelles, conseiller d'Etat, qui. dans le pré-
cédent Cabinet, occupait par délégation les fonc-
tions de directeur de la Sûreté générale au Mi-
nistère de l'Intérieur, reprendra ces fonctions
dans quelques jours, en remplacement de M.
Christian, qui redeviendrait préfet.
M. Gentil, ancien préfet des Vosges, que le
précédent Ministre de l'intérieur avait appelé à
la direction du personnel et que M. Emile De-
magny vient de remplacer, sera compris dans un
Les amoureux ont de ces timidités.
Elle sourit non sans quelque dédain pour
ce grand garçon auquel un regard faisait
baisser les yeux.
C'était Césarine.
Juste à cette minute, une Jeune fille ravis-
sante dans sa toilette très modeste, mais
d'une coupe admirable, la tête délicieuse-
ment ombrée sous un chapeau à la Rubens
tout noir, sortit à son tour de chez Laure et
se dirigea vers le boulevard.
Le Breton ne louvoya que quelques se-
condes et se mit à sa poursuite.
Césarine était fixée.
Celle de ses ouailles que ce flâneur atten-
dait, c'était la dernière sortie.
Elle laissa filer les deux jeunes gens en les
suivant d'un regard oblique et quand ils dis-
parurent au tournant de la rue, elle prit le
même chemin en se tenant à distance.
François de Guern ne tarda pas à rejoindre
la fugitive.
Mademoiselle Jeanne, lui murmura-t-il
à l'oreille.
Elle se retourna.
Vous savez ce que vous m'avez promis,
reprit le Breton.
C'est vrai. Je ne l'ai pas oublié. mais
peut-être c'est un tort. Si on nous voyait!
Nous ne faisons pas de mal. Une sim-
ple promenade.
Sans doute, mais les autres ne savent
pas. Et le monde est si méchant
Il ne s'occupe pas de nous, allez
Mais si. mais si. vovez comme on
nous regarde. Que va- penser 1
C'était exact. On les regardait. Les passants
s'arrêtaient involontairement comme s'ils
mouvement préfectoral qui paraitra incessam-
ment.
Quant à M. Herbette, on croit, contrairement
aux indications données par quelques journaux,
qu'il conservera ses fonctions de directeur de
1 administration pénitentiaire.
CONVOCATION? D'ÉLECTEURS
Sont convoqués pour le 13 avril prochain
Les électeurs de la 1" circonscription de
Bayonne (Basses-Pyrénées;. à l'eft'et délire un
député, en remplacement de M. Hauton, nommé
sénateur.
Les électeurs de l'arrondissement de Blaye
(Gironde*, à l'effet d'élire un député, en rempla-
cement de M. Froin, dont l'élection a été iavali-
dée.
17 ALLEMAGNE* BT LE PÀPlf
Quelqu'un qui doit, à l'heure actuelle, être
fort préoccupé, c'est M. Crispi. dont toute la
politique est basée sur l'accord avec l'Alle-
magne et qui voit partir les deux hommes
d'Etat formant avec lui le trio des Ministres
de la Triple-Alliance en Prusse, M. de Bis-
mark en Hongrie, M. Tisza.
Le Chancelier de Berlin aurait été gêné,
malgré son peu de scrupules, par ses enga-
gements personnels pour modifier brusque-
ment son attitude vis-à-vi3du gouvernement
italien.
Au moment où le vieux joueur audacieux
et heureux passe la main au jeune et pré-
somptueux Guillaume, peut-on assurer que
l'Italie n'aura pas à compteur bientôt avec les
revendications du Pape ?
La situation de l'Empereur est grave, en
effet, en présence du Parlement que vient
d'élire le peuple allemand.
A moins d'une dissolution, qui pourrait
être le prélude d'un coup d'Etat d'abord et
d'une Révolution ensuite, Guillaume M va
avoir à traiter avec le centre catholique.
Pour trouver une majorité conservatrice,
il faudra qu'il s'entende avec les catholiques,
c'est-à-dire avec un parti plus papalin que
le pape, car on n'a pas oublié la résistance
de M. Windthorst, chef de ce groupe, aux
volontés de Léon XIII, lorsqu'arrivèrent du
Vatican des instructions pour voter le sep-
tennat militaire.
Or, M. Windthorst et ses amis n'ont ja-
mais admis la perte du pouvoir temporel et
ils veulent chasser le roi Humbert de Rome
pour y rétablir le gouvernement théocra-
tique.
M. Crispi, après avoir ruiné les finances de
son pays pour obéir à M. de Bismark, et faire
des armements excessifs, doit se demander
s'il n'est pas condamné à payer les frais
des négociations et de l'entente dans le
Reichstag.
Sans doute, tout cela appartient encore au
domaine des hypothèses; mais ce qui est
certain, c'est que l'avenir est gros d'impré-
vus.
M. de Bismark pourrait bien emporter
dans sa retraite le paratonnerre placé sur
l'édifice diplomatique construit par son gé-
nie et il n'y aurait rien d'étonnant à ce que
la triple alliance mourût de sa démission.
CONSEIL DES MINISTRES
Les Ministres se sont réunis hier matin, au
Ministère de la Guerre, sous la présidence de
M. de Freycinet.
LES AGENCES DE PARI-MUTUEL
M. Constans, ministre de l'Intérieur, a fait
savoir que M. Mermeix, député de la Seine, se
proposait de lui poser une question relative-
ment aux Agences de Pari-Mutuel qui sont éta-
blies dans les diff'érents quartiers de Paris.
Il a été décidé que M. Constans demanderait
à M. Mermeix de remettre cette question à la
semaine prochaine.
Le Mimstre de l'Intérieur recherchera, d'ac-
cord avec le Ministre de la Justice, les moyens
de faire cesser la multiplicité ou même l'exis-
tence des établissements en question.
LA CONFERENCE DE BERLIN
M. Ribot, ministre des Affaires étrangères, a
entretenu le Conseil des travaux de la Confé-
rence de Berlin.
Il a fait savoir qu'il n'avait reçu aucun rensei-
gnement au sujet de la démission qu'on an-
nonce avoir été donnée par M. Delahaye, l'un
des délégués français.
Il n'a pas non plus été avisé de son refus de
prendre part aux travaux de la Conférence.
NOMINATION D'INGENIEURS EN CHEF
M. Yves Guyot,ministre des Travaux publics,
a donné communication d'un mouvement com-
portant la nomination au grade d'ingénieur en
chef d'un certain nombre d'ingénieurs; ce mou-
avaient dû entendre des choses extraordi-
naires. Ils fixaient ces deux amoureux avec
l'intention de pénétrer leurs pensées.
Prenez mon bras, dit fe Hreton on ne
fera plus attention à nous.
En somme, c'était le meilleur parti.
Seulement, c'est un parti dangereux.
Le bras de la jeune fille tremble sur celui
de son cavalier; il s'opère un échange de
fluides mystérieux les cœurs battent à l'u-
nisson, comme des troupiers se mettant au
pas, et l'amour murmure aux oreilles rap-
prochées les premiers bégaiements du désir,
tandis que le sang plus chaud coule dans les
veines et que la chair palpite sous une émo-
tion inconnue.
Que vous êtes jolie ce soir, Jeanne 1 dit
le Breton après un silence.
Vous trouvez ?
Sans doute. Vous savez bien que je suis
sincère avec vous.
C'est que j'ai voulu vous faire honneur 1
Comment?
Vous m'aviez demandé de sortir avec
Vous, par une de ces belles soirées, alors j'ai
travaillé ces jours derniers.
Ou plutôt les nuits.
Qu importe J'y suis faite Et vous
voyez.
Elle eut un naïf mouvement de coquetterie.
C'est donc cela que j'entendais Vous
vous fatiguez
Pas pour si peu
Mais.
Je suis résistante, allez J'en ai en-
duré de cruelles Maintenant si vous saviez
comme je me trouve bien Plus de ces cour-
ses éreintantes acres la Journée faite Ft
vement sera soumis demain samedi la Signa-
ture du Président de la République.
LE TRAITÉ FRANCO-TURC
Les Ministres se sont ensuite préoccupés de
la question du traité franco-turc et il a décidé
que, dans le cas où une demande d'interpeila-
tion serait déposée sur le bureau de la Chambra,
le Ministre des Affaires étrangères en demande-
rait l'ajournement a lundi prochain.
NOMINATION D'UN PREFET
Enfin, M. Constans a fait connaître que, par
suite de la nomination de M. Demagny comme
directeur du personnel au Ministère de l'Inté-
rieur, M. Gentil, ancien préfet des Vosges, qui
avait étE appelé il. ces fonctions par M. Bour-
geois, se trouvait actuellement en disponibilité;
il a été décidé que dans l'un des prochains
Conseils des Ministres, M. Constans soumettra à
la signature du Président de la République un
décret nommant M. Gentil à une Préfecture de
seconde classe.
DÉMISSION Dit DE
Berlin, 20 mars.
On suppose que le prince de Bismark ne res-
tera que de trés peu de temps Berlin; il fait
tous les préparatifs nécessaires pour quitter le
Palais de la Chancellerie de l'Empire.
Berlin, S0 mars.
On commence à avoir quelques détails sur les
raisons qui ont amené la crise.
L'Empereur voulait enlever au Chancelier la
Présidence du Conseil des Ministres prussiens
et présider lui-même les séances: M. de Bismark
refusa, et l'Empereur céda.
Mais, quelques jours plus tard, l'Empereur
ayant demande au Chancelier de venir travailler
tous les soirs au Château, M. de Bismark répon-
dit que sa santé ne lui permettait plus de sortir
le soir, et qu'il préférait prendre sa retraite.
M. de Bismark était igalement opposé à la de-
mande de nouveaux crédits militaires il trouve
impolitique de demander un surcroît de dépen-
ses au Parlement.
11 est insensé de croire que la démission de
M. de Bismark amènera un rapprochement avec
la Russie. Ce serait plutôt le contraire qui se-
rait exart. M. de Bismark avait toujours rêvé,
en effet, un rapprochement avec la Russie
c'est sur ses conseils que Guillaume II a com-
mencé son grand voyage par Saint-Pétersbourg.
Berlin, 20 mars.
Dans les cercles ministériels, on est atterre
par la démission du prince de Bismark.
On est convaincu que cet événement aura de
graves conséquences et que la Triple-Alliance
est atteinte.
Le choix du général de Caprivi est hautement
désapprouvé.
Berlin, 20 mars.
La rupture entre l'Empereur, le prince de Bis-
marck et le comte Herbert est, assure-t-on dans
les cercles les mieux informés, absolument irré-
vocable la dernière tentative faite dans le but
de conserver à l'ex-Chancelier son intluence po-
litique à titre purement consultatif a échoué
définitivement.
Saint-Pétersbourg, 20 mars.
La presse russe, tout en reconnaissant l'é-
norme importance de la retraite du prince de
Bismark, est très divisée en ce qui concerne les
sentiments que cette démission doit inspirer en
Russie.
Les Nouosti et le Sicet se réjouissont de cette
démission, parce qu'elle écarte un personnage
qu'ils considèrent toujours comme un ennemi de
la Hussie et de la paix de l'Europe.
Les autres journaux s'en inquiètent, parce
qu'elle ouvre des horizons inconnus.
Londres, 20 mars.
Le Daily Telegraph reçoit de Berlin une dép8-
che disant que le prince de Bismark partira au-
jourd'hui pour Friedrichsruhe.
La dépêche ajoute « Les personnes bien in-
formées ne croient pas que la paix de l'Europe
coure un danger du côté de l'Ouest, mais on
parle de la possibilité de complications dans
l'Est ».
D'après le correspondant du Daily Telegraph,
la démission du comte de Waldersee serait im-
minente.
Le Times insiste sur ce fait que M. de Bismark,
n'a laissé aucun homme politique digne de le
remplacer.
« Du prince de Bismark au général de Ca-
privi, quelle chute 1 » dit le Standard, qui dé-
clare qu il est impossible de ne pas envisager
l'avenir avec plus d'appréhension que de con-
fiance.
Berlin, 20 mars.
L'impression générale, ainsi que le constatent
les journaux du matin, est que l'arrivée du
général de Caprivi au pouvoir signifie maintien
de la politique extérieure des dernières années,
et exclut la crainte que la paix ne soit troublée.
On discute vivement dans les rouloirs de la
Chambre la question de savoir si le général de
Caprivi aura la présidence du Ministère prus-
sien et le portefeuille de l'Intérieur.
Le bruit court qu'un certain refroidissement
surtout plus de ces rencontres qui m'ef-
frayaient tant Et puis, ajouta-t-elle en ap-
puyant involontairement son bras sur celui
du jeune homme, j'ai eu vraiment du bon-
heur de tomber sur un voisin comme vous..
Nous causons. Je vous entends remuer vos
livres. Quelquefois votre plume court sur
le papier. Je le devine plutôt que je ne
l'entends. et je me dis Il écrit
sa mère. à ses sœurs. et il me semble que
je suis moins seule, que j'ai quelqu'un, a
deux pas, qui penseàmoi. mais où cela nous
mènera-t-il ? A un regret plus tard. au
regret de ce qu'on aura perdu
Elle haussa les épaules comme un moineau
secoue ses ailes et dit
Bah! tant pis. Ce sera toujours quelques
bons moments de passés! 1
Et vivement:
Où allons-nous?
Où vous voudrez.
Us continuèrent leur chemin vers la rue
Royale et la place de la Concorde.
Au fond, le but de cette promenade leur
était bien égal, pourvu qu'ils fussent ensem-
ble et qu'ils écoutassent leurs cœurs se-
parier.
Ce fut elle encore qui reprit
Parlons de vous, de vos ambitions, car
vous avez le droit d'en avoir, vous, un
homme, tandis quepournous. pas d avenir
Vous connaissez le mien. Trois cents francs
par mois! C'est mon quine à la loterie. Le
jour où je les aurai, si jamais il arrive, le
shah de Perse ne sera pas mon cousin 1 Vous
rêvez d'être un grand avocat.
Si je pouvais!
-Voua le oourrez certainement. avec da
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