Titre : L'Informateur : Journal républicain régional indépendant ["puis" Journal républicain indépendant de l'arrondissement de Fontainebleau]
Éditeur : [s.n.] (Montereau)
Date d'édition : 1910-01-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32791429s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 janvier 1910 08 janvier 1910
Description : 1910/01/08 (A11,N2). 1910/01/08 (A11,N2).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k51398048
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85630
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/09/2019
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Onzième annéd. — N° 1
Lr Numéro : Centimes
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PETITS PÂTÉS
aux NOUVELLES
pour les MONTERELAIS
Le département de Seine-el-Marne
a largement fourni matière, cette se
maine, ù laetualilé. Si tous les départe
ments s'avisaient de faire de même,
les colonnes des quotidiens, pourtant si
tassées ««.quït peine a-t-on le temps
de les parcourir, n’y suffiraient plus.
Kn première ligne vient l'aIVaire de
M ineGouin.qui mit en état d ébullition,
pendant trois semaines, l'imagination
des reporters, et dans un état voisin
de la rage les magistrats et policiers
charge Je l'éclaircir. An point (pu
ces derniers se disposaient déjà à
classer l'allaire et à compter sur le
temps et sur le hasard pour retrouver
les meurtriers. Déjà même ils avaient,
par un commimii|ué à la presse, avoue
leur impuissance, lorsque la déclara
tion spontanée d'un témoin qu'on
il avait même pas eu I idée d inter
roger leur permit de reprendre espoir.
Des lors, ça ne traîna pas, il faut
reluire à la Justice cette justice. S ils
ne sont pas lins limiers, s'ils n ont pas
le liair de nos merveilleux chiens de
llric, les policiers el les magistrats ont
des crocs solides, comme les bouledo
gues. Et quand ils ont croche quel
qu'un. il est diflieile de leur luire lâcher
prise, fût-on .même innocent... Cette
fois, la prise était bonne. En quelques
heures, Henri Michel et Georges-llonri
Crahy, soldats aii'HI 1 ''deligne à Melun,
étaient arrêtés, conduits a Paris, in
terrogés, confrontés, confondus... Ils
ont dû avouer. Leur compte est bon...
nous en reparlerons au moment des
assises. 1 Pour’tsTheure. disons simple
ment toute notre tristesse que ces
deux meurtriers soient des soldais
sous les drapeaux. Des députés — sans
y mettre la passion politique — se
sont juslemenljindignés qu'on incor
pore dans nos régiments ues repris de
justice, îles condamnés de droit com
mun. Ces éléments vieiéscontaminent
véritablement l'armée. Le crime de
Melun en est une nouvelle et déplora
ble preuve, après beaucoup d autres.
Les républicains ne veulent pas
comprendre quel tort ils portent a la
Hépublique en imposant aux jeunes
f iançais honnête» qui font leur service
de pareilles fréquentations. Souhaitons
que le général Brun délivre nu plus tôt
l’armée île cette plaie honteuse...
Par bonheur, nous avons en même
temps tout près de nous, à Fontaine
bleau, un exemple plus réconfortant.
C'est l’histoire de ce déserteur repen
tant qui revient en E rance apres 'Jo
ans d'exil volontaire, aimant mieux
passer au conseil de guerre que de
voir ses lilsdevenir soldats allemands.
Incorporé en I8D1 à Lunéville, un soir
d'ennui, dans un coup de tète, il dé-
sertn, s'établit en pays annexé, à Mon-
eourt, et s'y maria. Il tâchait d'oublier
le pays natal... Mais son lils aîné a
aujourd'hui 17 ans, le moment appro
che où il va être obligé de porter le
casque à pointe, et il ne veut pasetre
soldat allemand, il veut servir la
France. Le père déserteur, pris de re
mords. n'a pas hésité. Il est revenu à
Lunéville et s'est constitue prisonnier
à la gendarmerie, il vient d être trans
féré au 7" régiment de dragons, à
Fontainebleau, en attendant le verdict
des juges du conseil de guerre. Espé
rons que ce verdict sera indulgent
pour ce père qui rachète sn faute en
ramenant ses lils à la France, l’a »»
temps d'antimilitarisme, une telle
Induire vous récliaulle le cu*ur.
Mais l’histoire du banquier Huet,
dans un autre genre, est de celles qui
devraient refroidir l’enthousiasme. Ce
manieur d’argent avait fondé à Melun
le " Comptoir Industriel et Commer
cial », nu capital de .‘HHllUo francs, et
il promettait de versera ses actionnai
res dos dividendes de i-0 à 7»u 0 0!
Vous croyez peut-être que des pro
messes aussi extravagantes pouvaient
suffire pour mettre nos concitoyens
en garde... tjuelle erreur! Il en est à
qui on demanderait de l'argent pour
exploiter des mines dans la lune, et
qui ouvriraient leur porte-monnaie,
mais qui, par contre, refuseront laide
la plus minime à une mutualité agri
cole, par exemple, ou à une Société de
bienfaisance... Si la leçon devait por
ter, on pourrait dire : c’est bien lait'
Mais la crédulité avaro est incurable...
les preuves abondent autour de nous :
le banquier Tolnrd, qui opérait de la
même façon, hier encore, presque, à
Fontainebleau; l’abbé Milliers, qui
« einpaume » ses ouailles a Auxerre;
je curé Vil lard, à Tonnerre, qui, pour
le même motif, vient de récolter
i mois de prison, etc. C'est que l'a
mour de l'or et des billets de banque
aveugle si bien les consciences !...
A propos de billets de banque, la
Hniiquc de France en a mis lundi.
H janvier, de nouveaux modèles «>n
circulation qui n'onl pas eu ce qu’on
peut appeler mie bonne presse. Ils
sont »i peu artistiques, ces billets, si
peu comparables à ceux don! se ser
vaient jusqu'ici les capitalistes, ils sont
si laids, pour tout dire, que les com
mercants les refusant, llaiianten ceux
qui les présentent des mystificateurs
ou des escrocs! Ces nouveaux billets
sont tirésen quatre couleurs qui jurent
entre elles (vous entende/, ça d'ici .ils
sont mal dessinés, on y voit dos
femmes nonchalantes qui ont l'air de
s'ennuyer à ne rien faire, on y voit un
gosse cjui porte un gros cartouche
pauvre gosse D.sur lequel cartouche,
eu initiales énormes (pauvre, pauvre
gosse !). ressortent les initiales de
M. Luc-olivier Merson, le dessinateur
du billet; on y voit encore un enfant
coxnlgique. tout nu, et qui tourne
à la fois son dos et sa tète vers le
publie... Fi doue! est-il permis de
mettre en poche de telles horreurs!...
Croyez-moi, pour protester, refusons-
les!... Mais je crains bien que vous ne
suiviez pas mou conseil.
•le suis eerlain. toutefois, que vous
m’écouterez mieux si je vous dis de
ne pas encore acheter un aéroplane. '
el surtout de n'y pas monter. Voyez
ce qui vient d'annera ce pauvre De-
lagrange. un de nos plus hardi» avia
teurs. Mardi, à l'aérodrome rie Croix-
d 11ins. près de bordeaux, son aéro
plane. pris par un remous de vent, à
i'i mètres de hauteur, a perdu l'équi
libre el s’est écrase sur le sol. Dela-
grange a été quasiment tué sur le
coup. Le même jour, Sanlos-Dumont
est tombé de la même hauteur par
suite de la rupture d'un hauban de sa
Demoiselle. Il s'en esl tiré, par mira
cle. avec une blessure à la tète. Le
même jour encore, Mme de Laroche,
la première femme aviatrice qui pilote
un biplan, a fait une chute d une
dizaine de mètres et s'est demis une
épaule. Tout ça n'est pas pour nous
faire croire que l'aviation est entrée
dans le domaine pratique. Et puisque
nos jeunes gens, à .Montereau, s'inté
ressent tout'spécialement à ce genre
de sport, ce en quoi il» ont parfaite
ment raison, d'ailleurs, car c'est le
moyen de locomotion de l'avenir,
qu’ils n’ouhüen! pas ces tragiques
exemples. Lefebvre. Ferher, Deia-
grange étaient des maîtres pilotes...
Mue leur mort, sans ralentir pourtant
l'enthousiasme et l'initiative, inspire
la plus extrême prudence aux avia
teurs monterelais.
Jkan-sans-Pkcu.
Chemin de fer P -L -M.
f or ’ trs ilt 1 Xi ce. lit dur pigeons tir
Alnnneo.
Millets d'aller et retour de I et de -
classes, à prix réduits, de Paris pour
Cannes, Nice cl Menton, délivrés du P au
Jû janvier 1910 .
(tes billets sont valables 20jours (diman
ches et l’oies compris); leur validité peut
être prolongée une ou deux fois de dix
jours (dimanelies el lèlcs compris i moyen
nant le paiement, pour eliaque prolonga
tion, • l'un supplément de 10
VIENT DE PARAITRE!
be Monterelais
LE SEUL
ALMANACH RÉGIONAL
(■JO' Année)
A l'occasion de sa vingtième année.
l'Almanach « LE MONTERELAIS »
a voulu se présenter à ses lecteurs sons
une forme à la lois plus instructive et plus
amusante. Il fient fi cieurde rester le plus
complet des Almanachs régionaux. Il
comprend plus de JÔO /idtjrs d'un texte
attrayant, où se trouvent ;
Un calendrier astronomique:
Le calendrier du jardinier:
Des renseignements administratifs,
ainsi que la liste alphabétique et
professionnelle des commerçants et
industriels de Montereau :
Une étude très fouillée sur la petite
commune historique de Dormelles.
étude qui forme suite, en quelque
sorte, aux travaux que nous avons
déjà publiés du même auteur.
M Albert CATEL. sur Provins.
Montigny-Lencoup. Saint-Germain,
etc.i
Le jeu de l'Oracle, si amusant:
Des conseils nouveaux et des recettes
inédites :
La revue de l'année 1809 :
Les foires et marchés de la région:
La répartition des troupes métropo
litaines:
Un grand nombre de contes et nou
velles.
Malgré soi} développement, notre Alma
nach pour 1910 est en vente pour le prix
modeste de
O fr. 50.
TRIBUNE
Encore une faillite! L’est du moins
la presse réactionnaire qui l'annonce
el la dénonce : la faillite des mono
poles d'Etat, ( 'est dans le rapport
remarquable île notre ami Charles Du
mont sur le budget des l’ostes. Télé
graphes el Téléphones que l’on trouve,
parait-il, les éléments décisifs de ce
nouvel acte d'accusation. (Quelles sont
donc les révélations sensationnelles
contenues dans le travail pénétrant et
alerte, original, précis du député du
Jura ?
Les voici : d’après des évaluations
rigoureuses,ondoit reconnaître que le»
bénéfices du monopole des Postes di
minuent d une façon assez sensible;
I excédent des recettes snrles dépenses,
qui était de DI millions en 1D05, ne
sera plus en II ID que de millions.
Au risque de pousser plus loin
encore I imprudente franchise. _j’njou
tera i que h » ebiltres précédents ne
donnent même pas le bénéfice vrai. Il
n’est tenu compte, en effet, ni des
crédits consacrés aux retraites de»
anciens employés des P. T. T., ni tb s
sommes qu'un industriel consacrerait
à l'intérèldn capital engagée! à l'amor
tissement d'un matériel qui s’use rapi
dement. A jouterai-je enfin que ce
prétendu bénéfice parait con- I
damné à d imminentes réductions? La
carie postale à cinq centimes est là
comme une menace ou comme une
promesse toute proche. Les fil» télé
graphique» et téléphoniques ne cesse-
seront de s'allonger pour aller porter
jusque dan» les hameaux les plus
lointains et les plus isole» l'écho pal
pitant de la vie nationale et de la
solidarité humaine. Le renchérisse
ment du prix de l'existence exigera
des relèvements de traitements pour
un personnel de plus en plus nom
breux. tju'ad viendra-t-il alors des
bénéfices actuels qui déjà sont hypo
thétiques
Le» républicains peuvent envisager
sans angoisse la douloureuse perspec
tive que nous ouvrons ainsi à leurs
yeux. Le monopole des D. T. T. n'est
pas, ne peut pas être un monopole
iiseal. Sans doute, il fut autrefois un
instrument de surveillance et «l’action
politique. Il y eut uni» époque où l«»s
l’ostes relevaient du ministère des
Finances cl les Télégraphes «lu minis
tère de l'Intérieur. (Vite organisation
a disparu depuis 187s el nous somme»
maintenant en face d'une immense
entreprise industrielle embrassant les
moyens les plus rapides de communi
cation. Lu tel service n'a rien de
commun avec les diverses régit»»
financières. Mar l«>s douanes, l'enre
gistrement. les contributions directes
ou indirectes, l'Etat se propose de faire
rentrer l'impôt. Le monopole des
allumettes, le monopole des lubacs
servent à percevoir «les droits el ,i pré
venir la fraude.
Itieo «le tel pour le monopole «les
l’. T. T. : j) est constitué i»ti vue de
l’intérêt social. L’Etat se charge de
services ayant pour objet «le dévelop
per la puissance politique, économi
que, intellectuelle et morale «lit pays.
Il est trop évident «pie s il se propo
sai! imiipicmeut un but fiscal, il ne
devrait ni consentir des réductions de
taxes, ni créer des bureaux de poste,
des emplois de facteurs dans 1rs con
trées déshéritées où les dépenses sont
nécessairement très supérieure» aux
recettes.
En poursuivant le développement et
le perfectionnement des procédés de
communications rapides, l'Klat crée
«les besoins qui appellent de nouvelles
améliorations, il accomplit mie «ouvre
dont on lui sait rarement gre. Lorsque
fut accomplie !a réduction de la taxe
th»s lettres, «m euli»udil «les commer
çants si* plaiudred'tine légère augmen
tation inscrite sur la feuille de contri
butions, mais ils négligèivut «le tenir
compte «J«* l'économie beaucoup plus
considérable que la réforme leur per
mettait «le réaliser. L'Etal, d'ailleurs, y
trouve son compte, sinon d'uni» façon
immédiate, du moins indirectement.
II retient toujours «pielipte chose «le
l'argent qui circule : en favorisant les
échanges commerciaux, en secondant
les efforts industriels, il grossit le
rendement «les impi'ds.
Ne nous laissons «lotte pas émou
voir par les critiques dirigées contre
les monopoles industriels «le lEtat.
Efforçons-nous «l«« les améliorer, en
leur donnant la souplesse indispen
sable au fonctionnement de toute en
treprise industrielle. Amiclmns-lcs
aux lenteurs compliquées d’une orga
nisation bureaucratique routinière el
paperassière. Iléveloppons hardiment
leur activité. La prospérité nationale
ne pourra qu’y gagner, l/icuvrc répu
blicaine «le progrès social sVn trouvera
bien : car nous demanderons à cette
richesse accrue d'assurer «le mieux en
mieux la sécurité ot la justice à tous
les travailleurs «pji contribuent à la
produire.
F, STE KG, député.
Ça Promet
et
c’est it La Cb ejae ça commence
Vraiment oui, la campagne électorale
.s annonça bien, flous notre arrondissement
de Fontainebleau ! Ciiuj mois avant les
élections, les infamies commencent. I!f
l’on a beau s'attendre à tout, à la veille
des batailles, on est indigné quand on
voit des adversaires commencer les hosti
lités de lâche et honteuse façon.
Vous nvc/ déjà deviné qu’il s'agit de
l'affaire Paillard. M. Paillard, commerçant,
et moire de La Lliapelle-la-Reinc*. a etc
en quelque sorte accusé, avec une mau
vaise foi infernale, d'avoir fourni de l«i
vian le avariée aux soldats du train des
équipages de Fontainebleau. De là à évo
quer le souvenir 'les afïaires de fraude de
Nancy qui ont soulève l'indignation de la
France entière, il n’y avait qu'un pas.
Heureusement que l'opinion publique, en
Seine-el-Marne. n'a pus suivi les amateurs
descandale. Leux qui jalousent la prospérité
du commerce de M. Paillard, et. ceux qui
surtout baissent son indépendance répu
blicaine,en seront pourleurs frais. Ils sont
connus, sans qu'il soit besoin de les desi
gner nommément, cl. comme on dit, ce
qu’ils ont craché on l’air leur retombe déjà
sur le nez.
Ouand nous avons eu connaissance de
la gravbé des faits qu'on semblait repro
cher à l'honorable maire de La Lhnpelle-
hi-Ueine, nous nous sommes tout de suite
refusé à y ajouter foi. Mais comme notre
rôle d'informateur nous obligeait à en
parler, nous avons voulu faire nous-meme
noire enquête, de façon à ne dire que ce
qui est rigoureusement vrai. Celleemjuélc,
nous l'avons suivie sur place, lit voici ce
qu'elle nous a appris :
Le mardi 7 décembre dernier. M. Pail
lard. qui est boucher, acheta au marché de
la Villelte, à Paris, un animal vivant des-
tinéà la nourriture «le l'escadion du train
des équipages de Fontainebleau, dont i!
esl adjudicataire. Pour ceux qui savent
avec quelle rigueur fonctionne à la Villelte
le service de l'inspection des viandes, une
telle garantie pourrait paraître suffisante,
car il ne sort de la aucune viande qui
puisse‘meme être soupçonnée.
M. Paillard, ayant donc pris livraison de
l'anima! reconnu -ain par le service sani
taire de Paris, l'amène directement à
l’abattoir de Fontainebleau. Là, nouvelle
inspection par le service vétérinaire de
l'abattoir, avant l'abatage. L’animal est
accepté. On l'abat, nouvelle inspection : la
viande est bonne pour la consommation.
Le service de subsistance du train des
équipages l'accepte vendredi matin, la fait
a nouveau inspecter pur le vétérinaire
militaire de service, el l'animal entier est
aorte au corps Le soir mémo .on en prend
a moitié pour faire la soupe» qui est décla
rée excellente. Donc...
Mais voici ou l'affaire devient mysté
rieuse. "i tant est qu'on puisse dire que
c'est une affaire encore mystérieuse.. L an
Ire moitié de l'animal qui venait d être re
connu s,iin cl déclaré excellent, esl rèser- ,
vée pour le lendemain el mise dans un i
local non fermé à clef. < >r cotlo moitié, le i
lendemain malin, dès qu'on lu met dans la
marmite, dégage une odeur tellement in
tecte — mais non uno odeur d'éther
qu'on doit prévenir aussitôt le connu a n liant
chef de corps, qui fait jeter celte soupe et
acheter i\u\ frais de l'escadron — de
quoi assurer le repus des homoies.
Aussitôt une enquête est ouverte. Les I
vétérinaires, consulte:', n’y comprennent
goutte, non plus, d ailleurs, que M. Pail
lard, dont la lionne foi est si évidente que
les ofliciers lui renouv«*lent l'assurance de
leur confiance en lui. Lt s'il y avait eu
surlui le moindre doute.le moidresoupçon,
il non eut pas été ainsi. Depuis, on terme
à clef le local où on conserve lu viande.
Mieux vaut tard... que jamais.
Lotte affaire malheureuse fut. passée
inaperçue si les adversaires politiques de
M. Paillard, qui savent à quoi s’en tenir
sur le fond de l'allaire, ne s’étaient em
presses de divulguer en ville la nouvelle. ,
lu déformant, la transformant en véritable
accusation contre M. Paillard. Mais, mal
gré leurs excitations Laineuses, le public
ne s est pus ému. Avec bon sens, ï.l a juge
lue i improbable que le maire de La
Lhapelle la-Doine. dont la probité est par
tout connue, ait put commettre un attentat
contre la santé «b* nos soldats. Lt d'autre
part, ce n’est pas dans notre pays qu'il faut
dire qu'un boucher a intérêt à truquer de
la viande avariée, puisque le prix d'une
bête saisie à l'a lia 11 oi r. après inspection,
est remboursé intégralement, au bouclier
nui l’a achetée, par l'éleveur qui l’a ven
due.
La calomnie, lu diffamation n’ont pas
eu 1 ofïot attendu. Nous pourrions (tire
que, au contraire, elles ont eu un effet
oppose à celui qu’escomptaient les enne
mis commerciaux de M . Paillard. Il garde,
avec la confiance des otïieiers, l'adjudica
tion pour la fourniture de la viande à
I escadron du train des equipu ges de Fon
tainebleau', sa clientèle augnt ente eucore,
comme pour protester conte ** l'odieuse
campagne menée contre lui. Pour le reste,
M. Paillard en a \ u bien d’autres. Il sait
qu’il gêne certains politiciens de imam e
douteuse. Il sait aussi qu’il lui .faut si» tenir
sur ses gardes. Il s'y lient.
Pour nous, infonualeui impartial, il
reste seulement «je cette nlfair* la eonstu-
tation que nos mœurs politiques ne sont
»as en voie de progrès. Nous admettons
a lutte ardente des idées, mite la. bataille
de» idées n’est jamais laide, oui* les idées
ont des ailes, elles ne pataugent pus dans
la boue... Mêlas! l'heure est-elle déjà arn
vée de se salir !
IMT.\LI JUTE.
H A \ A R D < \ G /: S
prço Qomo
no sTftfl
L'autre s««ir. comme je sortais de la
Mairie, où j'avais voulu assister à la
séance de notre Conseil municipal, je
vis près de la grille un gros monsieur
âgé. qui semblait attendre quelqu'un.
Cornue je passais près de lui. il sou
leva son oiinpenu et me «lit douce
ment :
— Excusi'z-moi, Monsieur, si je me
permets de vous aborder, mais je
serai» ilé»iraux <1 avoir un renseigne
ment «pie vous pourrez peut-être me
donner.
— A votre service, lui répondis-je.
— ,\e venez-vous pas de la séance
publi(|ue «in Conseil municipal ’
— En ell'et.
Dans ce cas, vous pourri»/ me ré
pondre. Ou’a-t-on décidé a propos du
r» paragraphe de l'ordre du jour?
— Le ô paragraphe ?...
— Oui. celui où il est question de...
vous savez bien... noire maison com
mune. la villa l’on-Aeeueil.
— Ah ! oui. j y suis. Eh bien, mais ..
on a «leeide d'accorder aux locataires
la permission de déménager.
l’arl'ail, parfait. < >n ne les chasse
donc pas ?
— l’as que je sache, «lu moins. A
moins (pic... imi séance secrète...
- Oh ! mais non, c'est en séance
publique, puliliipic. vous comprenez
bien, «pie la chose (levait être décidée.
Donc, «m les autorise à déménager,
mai- on ne Je chasse pas?
— Non.
— Je vous remercie, Monsieur. Si
vous saviez «le q«el poids vous non»
déchargez le cour ! El... on les auto
rise à*aller où. ces... locataires?
l’rès de la gare, derrière l’usine
à gaz.
— 11 n m ! «lit en soupirant le gros
monsieur d'un certain âge, hum ! c'est
un peu loin, niais tout plutôt «pic leur
départ... ('.'est i|u'on nous l'avait fait
craindre... Enfin, <;a va bien. Tous
mes remerciements, Monsieur, pour
voire obligeance. J'ai bien l'honneur
de vous saluer.
El le monsieur «l’un certain âge s'en
fut. par la Grnnde-liue, voulant le dos
un peu sous l'àpre brise, mais alerte,
guilleret, comme soulagé elleetive-
ment d'un gros poids, et bientôt il
disparut dans l'ombre. là-bas. v«»cs les
pouls...
D'abord intrigué, puis philosophe,
je repris mon chemin, souriant aux
idées ipichpie peu folichonne» «pie cette
rencontre faisait naître dans mon es
prit.
J'avais oublie l'incident, lorsque di
manche soir, du côté des ponts préci
sément, je rencontrai mon gros mon
sieur d'un certain âge. A la lueur
aveuglante d'un de ces liées «le gaz
que la Compagnie entrelionl avec le
soin que vous savez, il me reconnut
et me t<» 11 « I i t la main.
— Ab ! Monsieur, me dit-il. je sui»
heureux de vous remercier encore
pour votre obligeance de l'autre soir.
— 11 n'y a vraiment pas de «pioi, lui
répond is-je.
— Pardon, pardon, je m'entends...
D'ailleurs, si vous avez l«» temps...
— Je me promène.
Alors, écoutez.
Et à petits pas, suivant les bonis de
l'Yonne rapide et débordante, nous
arrivâmes dans In campagne, propice
aux confidences.
Mon compagnon commença :
— Mardi. Monsieur, si je vous ai
quitte brusquement, c'est «pie .j’avais
hâte «le porter «‘liez nous, à mes amis,
veux-je «lire, la rassurante nouvelle.
La décision que venait «le prendre l«»
( loiiseil m un ici pal était pour nous d'une
extrême importance. On avait parlé
«le renvoi... Moi, Monsieur, après dix
ans «le ménage, dix a ns d’inli mile avec
une femme au caractère acariâtre, ba
varde. menteuse, au demeurant une
brave femme (Dieu ait son âme! . j ha
bite et je vis seul. J’ai retrouve «piel-
«pies amis célibataires «|u«» j'avais un
peu négliges apres mon mariage et qui
ont bien voulu me h» pardonnci'. Le
soir, ma lâche quotidienne acliex ée, je
un* hâte dequilter ma boutique, où tout
me rappelle son souvenir.à Elle... Ali!
respirons un peu. s'il vous pluil .. Le
plus souvent, nous jouons bomièle-
nieiit à la manille, à un sou le Irenle-
qualrc... D'autres fois, par exemple
i|uan«l nous avons le rieur trop gros
de solitude, quand nos yeux uni par
trop besoinhlesct de sc mirer dans «les yeux clairs,
nous allons là-bas. vers celte maison
que nous avons appelée villa llon-
Accueil... Coiuprencz-moi bien, Mon
sieur ce n’est point par vice ou par
débauche «|iii» nous allons sonner à
cette maison hospitalière, non, cent
fois non !... Mais... êtes-vous marié?
— Pourquoi? dis-je en riant.
— Parce que, si vous n'ètes pas ma
rié, vous me comprendrez mieux.
Mais je vous comprends très
I bien.
j~ — Je n insiste pas .. Le soir, donc, de
j temps à autre, nous décidons rie va
rier nos plaisirs et nous allons là-
has boire un bock et faire un peu «le
musique. Avez-vous remarqué. Mon
sieur, comme notre bonne ville «le
Montereau est pauvre en distractions,
le soir? Je sais bien qu'il en est ainsi
dans [iresque tontes les petites villes
de province, mais, diles-moi, est-ce
une raison, parce «pion ne sait pas
s'amuser ailleurs, pour «pi on s'ennuie
ici ? ( lui. j'eulends.... il n'est pas facile
de trouver «le» distractions, mai» <•<»
ù esl pas impossible. Voyez, nous!
Nous sommes quelques-uns à nous
moquer du qu'en-dira l-on, d'abord
paree «pie le qu'en-dira-l-on est un
empêcheur de danser en rond : il vous
interdit un las «!«• choses agréable»,
et. en retour, «pie vous donne-t-il ?
Il ion. Monsieur, rien! E'est moi «pii
vous le «lis.Alors.nous n'avons aucune
honte à aller ou nous savons devoir
nous distraire. Et pourquoi aurions
nous honte, d'ailleurs? Non» ne fai*
son» «li> mal à personne, et quand «m
ne fait de mal à personne, on est bien
libre...
— Absolument.
— N est-ce pa»? Et encore. Monsieur,
pouvez-vous me dire pourquoi ou
donne à ers maisons recherchées «le»
jeunes gens, et même des veufs, je
ne m'eu cache pas. «les noms comme
enli.ehés d'opprobre ? maisons ci.
maison ça. Morbleu! lju 'ont-elles de
déshonorant, ces maison» «|u hono
raient nos aïeux, el qui étaient placées
jadis cil Grèce, chez le peuple le plus
artiste el le plus spirituel «lu monde.
»• 1 11 s la protection «le» loi» et des dieux,
oui. Monsieur, sons la protection des
Dieux? Nous appelons la nôtre Hun-
Accueil, et nous pensons qu elle esl
utile, indispensable, parfaitement, iu-
dis-pi n-sii-ble — et le monsieur d’un
eerlain àg<» scandait les syllabes —à
Ions ceux qui veulent se garder forts
et vigoureux pour les guerres de de
main. Elles devraient être honorées,
respectées, et si j'étais conseiller mu
nicipal. je proposerai» qu'on mit à son
faite une grande bannière, oui. Mon
sieur. une bannière qui claquerait au
vent cl serait un panache... Mais je
me laisse enlrainer... Revenons. Mon
sieur, s'il vous plait... D'ailleurs, si je
ù ai pas !n berlue, voici le pont, l’ar-
l'aitement. voici le pont de Montereau...
Gui, oui. c'est Itien le pont. Mois... les
becs «le gaz. où sont-ils ? Ils étaient là
tout à l'heure, [«ourlant ! J'ai même
cru remarquer leur pouvoir éclairant
particulièrement intense .. Gu eiït «lit
«les phare» eieelrique». Gu sont les
becs «le gaz?... Ai: ! les voilà, en voilà
un. du moins... Il est mort!. .
— Il renaîtra demain, dis-je en
riant.
Vous en avez de bonnes, vous,
répondit-il. Et si je tombe dans la ri
vière?... Enfin, bonsoir. Monsieur, en
clin nié d'avoir fait vol reconnaissance...
Trop aimable !
- Et si un de ces soirs il vous plaît
que je von» présente'.’...
— Eh. eh!... répondis-je en rougis
sant. nous en reparlerons !
— Alors donc, au revoir !
— Au revoir !
El le gros monsieur aimable el d'un
certain âge, tapotant le parapet du
pont pour se guider, comme un aveu
gle tapote de son bâton le bord des
trottoirs, s'enfonça lentement, à là Ions,
dans l'obscurité. Il n'était pourtant
que ID heures...
IIaiiii DELIA.
INFORMATIONS DIVERSES
CHAUMES
Nous relevons partinilicrenicnl pour
le» musiciens moiiierçlais. 1 iiàonnnlioti
suivante, concernant les harmonie». Us
orphéon», le» l'anlares, les soci, U s de
trompettes el même de cors de chasse.
La coquotle pelile ville de Chaumes-
eii-ISiio Sein‘-et-Marne) organise, pour
le dimanche lô mai 191(1. un grand con
cours Je mimique ouvert aux orphéons.
Imrmonies,
laiiiares sue
iêtes de
troni-
pelles d (U*
trompes ih» élu
i»se des
L . '1
et 3 divisions.
Plusieurs
bonnes social.
*s de la
région
ont déjà e
n\ «yé leur a
idbésion
à co
l üiicours. ainsi nu une o\o
ellonle
société
belge, la F
on là in H oyait
■ Sainte
Cé ■
de Meltet.
Le règle.,.
(Mit vient ilo j»;
m allie
et sera
Plivoy e aux
sociétés qui
en foi
ront In
demande. Il
comprend : 1°
lecture
à vue:
J' concours
d'exécution
uvt*» morceau
imposé ; ;l 1 r
concours d'honneur avi
?c inor-
ccau au croix.
Pour eelt
e dernière o|
neuve,
il sera
atliibué d imporlanles primes en espèce»
aux société» ayant remporté le I' prix
d'honneur.
La partie musicale du concours est con
fiée à M. Delehevalorio, compositeur.
Adresser la correspondance el les adhe
sions à M. Giizeau. secrétaire général du
concours, n Chaumes.
LES PROCHAINES ASSISES
en Seine-et-Marne
Nous avons donné la liste des jurés. —
Voici quel sera probablement le rolo des
affaires de cette session :
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Onzième annéd. — N° 1
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Mardi. ..
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Vendredi
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7 ÔH
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Samedi. ..
7 ôl t J» 10 JD
| _ . J _ _ J
D lit
PETITS PÂTÉS
aux NOUVELLES
pour les MONTERELAIS
Le département de Seine-el-Marne
a largement fourni matière, cette se
maine, ù laetualilé. Si tous les départe
ments s'avisaient de faire de même,
les colonnes des quotidiens, pourtant si
tassées ««.quït peine a-t-on le temps
de les parcourir, n’y suffiraient plus.
Kn première ligne vient l'aIVaire de
M ineGouin.qui mit en état d ébullition,
pendant trois semaines, l'imagination
des reporters, et dans un état voisin
de la rage les magistrats et policiers
charge Je l'éclaircir. An point (pu
ces derniers se disposaient déjà à
classer l'allaire et à compter sur le
temps et sur le hasard pour retrouver
les meurtriers. Déjà même ils avaient,
par un commimii|ué à la presse, avoue
leur impuissance, lorsque la déclara
tion spontanée d'un témoin qu'on
il avait même pas eu I idée d inter
roger leur permit de reprendre espoir.
Des lors, ça ne traîna pas, il faut
reluire à la Justice cette justice. S ils
ne sont pas lins limiers, s'ils n ont pas
le liair de nos merveilleux chiens de
llric, les policiers el les magistrats ont
des crocs solides, comme les bouledo
gues. Et quand ils ont croche quel
qu'un. il est diflieile de leur luire lâcher
prise, fût-on .même innocent... Cette
fois, la prise était bonne. En quelques
heures, Henri Michel et Georges-llonri
Crahy, soldats aii'HI 1 ''deligne à Melun,
étaient arrêtés, conduits a Paris, in
terrogés, confrontés, confondus... Ils
ont dû avouer. Leur compte est bon...
nous en reparlerons au moment des
assises. 1 Pour’tsTheure. disons simple
ment toute notre tristesse que ces
deux meurtriers soient des soldais
sous les drapeaux. Des députés — sans
y mettre la passion politique — se
sont juslemenljindignés qu'on incor
pore dans nos régiments ues repris de
justice, îles condamnés de droit com
mun. Ces éléments vieiéscontaminent
véritablement l'armée. Le crime de
Melun en est une nouvelle et déplora
ble preuve, après beaucoup d autres.
Les républicains ne veulent pas
comprendre quel tort ils portent a la
Hépublique en imposant aux jeunes
f iançais honnête» qui font leur service
de pareilles fréquentations. Souhaitons
que le général Brun délivre nu plus tôt
l’armée île cette plaie honteuse...
Par bonheur, nous avons en même
temps tout près de nous, à Fontaine
bleau, un exemple plus réconfortant.
C'est l’histoire de ce déserteur repen
tant qui revient en E rance apres 'Jo
ans d'exil volontaire, aimant mieux
passer au conseil de guerre que de
voir ses lilsdevenir soldats allemands.
Incorporé en I8D1 à Lunéville, un soir
d'ennui, dans un coup de tète, il dé-
sertn, s'établit en pays annexé, à Mon-
eourt, et s'y maria. Il tâchait d'oublier
le pays natal... Mais son lils aîné a
aujourd'hui 17 ans, le moment appro
che où il va être obligé de porter le
casque à pointe, et il ne veut pasetre
soldat allemand, il veut servir la
France. Le père déserteur, pris de re
mords. n'a pas hésité. Il est revenu à
Lunéville et s'est constitue prisonnier
à la gendarmerie, il vient d être trans
féré au 7" régiment de dragons, à
Fontainebleau, en attendant le verdict
des juges du conseil de guerre. Espé
rons que ce verdict sera indulgent
pour ce père qui rachète sn faute en
ramenant ses lils à la France, l’a »»
temps d'antimilitarisme, une telle
Induire vous récliaulle le cu*ur.
Mais l’histoire du banquier Huet,
dans un autre genre, est de celles qui
devraient refroidir l’enthousiasme. Ce
manieur d’argent avait fondé à Melun
le " Comptoir Industriel et Commer
cial », nu capital de .‘HHllUo francs, et
il promettait de versera ses actionnai
res dos dividendes de i-0 à 7»u 0 0!
Vous croyez peut-être que des pro
messes aussi extravagantes pouvaient
suffire pour mettre nos concitoyens
en garde... tjuelle erreur! Il en est à
qui on demanderait de l'argent pour
exploiter des mines dans la lune, et
qui ouvriraient leur porte-monnaie,
mais qui, par contre, refuseront laide
la plus minime à une mutualité agri
cole, par exemple, ou à une Société de
bienfaisance... Si la leçon devait por
ter, on pourrait dire : c’est bien lait'
Mais la crédulité avaro est incurable...
les preuves abondent autour de nous :
le banquier Tolnrd, qui opérait de la
même façon, hier encore, presque, à
Fontainebleau; l’abbé Milliers, qui
« einpaume » ses ouailles a Auxerre;
je curé Vil lard, à Tonnerre, qui, pour
le même motif, vient de récolter
i mois de prison, etc. C'est que l'a
mour de l'or et des billets de banque
aveugle si bien les consciences !...
A propos de billets de banque, la
Hniiquc de France en a mis lundi.
H janvier, de nouveaux modèles «>n
circulation qui n'onl pas eu ce qu’on
peut appeler mie bonne presse. Ils
sont »i peu artistiques, ces billets, si
peu comparables à ceux don! se ser
vaient jusqu'ici les capitalistes, ils sont
si laids, pour tout dire, que les com
mercants les refusant, llaiianten ceux
qui les présentent des mystificateurs
ou des escrocs! Ces nouveaux billets
sont tirésen quatre couleurs qui jurent
entre elles (vous entende/, ça d'ici .ils
sont mal dessinés, on y voit dos
femmes nonchalantes qui ont l'air de
s'ennuyer à ne rien faire, on y voit un
gosse cjui porte un gros cartouche
pauvre gosse D.sur lequel cartouche,
eu initiales énormes (pauvre, pauvre
gosse !). ressortent les initiales de
M. Luc-olivier Merson, le dessinateur
du billet; on y voit encore un enfant
coxnlgique. tout nu, et qui tourne
à la fois son dos et sa tète vers le
publie... Fi doue! est-il permis de
mettre en poche de telles horreurs!...
Croyez-moi, pour protester, refusons-
les!... Mais je crains bien que vous ne
suiviez pas mou conseil.
•le suis eerlain. toutefois, que vous
m’écouterez mieux si je vous dis de
ne pas encore acheter un aéroplane. '
el surtout de n'y pas monter. Voyez
ce qui vient d'annera ce pauvre De-
lagrange. un de nos plus hardi» avia
teurs. Mardi, à l'aérodrome rie Croix-
d 11ins. près de bordeaux, son aéro
plane. pris par un remous de vent, à
i'i mètres de hauteur, a perdu l'équi
libre el s’est écrase sur le sol. Dela-
grange a été quasiment tué sur le
coup. Le même jour, Sanlos-Dumont
est tombé de la même hauteur par
suite de la rupture d'un hauban de sa
Demoiselle. Il s'en esl tiré, par mira
cle. avec une blessure à la tète. Le
même jour encore, Mme de Laroche,
la première femme aviatrice qui pilote
un biplan, a fait une chute d une
dizaine de mètres et s'est demis une
épaule. Tout ça n'est pas pour nous
faire croire que l'aviation est entrée
dans le domaine pratique. Et puisque
nos jeunes gens, à .Montereau, s'inté
ressent tout'spécialement à ce genre
de sport, ce en quoi il» ont parfaite
ment raison, d'ailleurs, car c'est le
moyen de locomotion de l'avenir,
qu’ils n’ouhüen! pas ces tragiques
exemples. Lefebvre. Ferher, Deia-
grange étaient des maîtres pilotes...
Mue leur mort, sans ralentir pourtant
l'enthousiasme et l'initiative, inspire
la plus extrême prudence aux avia
teurs monterelais.
Jkan-sans-Pkcu.
Chemin de fer P -L -M.
f or ’ trs ilt 1 Xi ce. lit dur pigeons tir
Alnnneo.
Millets d'aller et retour de I et de -
classes, à prix réduits, de Paris pour
Cannes, Nice cl Menton, délivrés du P au
Jû janvier 1910 .
(tes billets sont valables 20jours (diman
ches et l’oies compris); leur validité peut
être prolongée une ou deux fois de dix
jours (dimanelies el lèlcs compris i moyen
nant le paiement, pour eliaque prolonga
tion, • l'un supplément de 10
VIENT DE PARAITRE!
be Monterelais
LE SEUL
ALMANACH RÉGIONAL
(■JO' Année)
A l'occasion de sa vingtième année.
l'Almanach « LE MONTERELAIS »
a voulu se présenter à ses lecteurs sons
une forme à la lois plus instructive et plus
amusante. Il fient fi cieurde rester le plus
complet des Almanachs régionaux. Il
comprend plus de JÔO /idtjrs d'un texte
attrayant, où se trouvent ;
Un calendrier astronomique:
Le calendrier du jardinier:
Des renseignements administratifs,
ainsi que la liste alphabétique et
professionnelle des commerçants et
industriels de Montereau :
Une étude très fouillée sur la petite
commune historique de Dormelles.
étude qui forme suite, en quelque
sorte, aux travaux que nous avons
déjà publiés du même auteur.
M Albert CATEL. sur Provins.
Montigny-Lencoup. Saint-Germain,
etc.i
Le jeu de l'Oracle, si amusant:
Des conseils nouveaux et des recettes
inédites :
La revue de l'année 1809 :
Les foires et marchés de la région:
La répartition des troupes métropo
litaines:
Un grand nombre de contes et nou
velles.
Malgré soi} développement, notre Alma
nach pour 1910 est en vente pour le prix
modeste de
O fr. 50.
TRIBUNE
Encore une faillite! L’est du moins
la presse réactionnaire qui l'annonce
el la dénonce : la faillite des mono
poles d'Etat, ( 'est dans le rapport
remarquable île notre ami Charles Du
mont sur le budget des l’ostes. Télé
graphes el Téléphones que l’on trouve,
parait-il, les éléments décisifs de ce
nouvel acte d'accusation. (Quelles sont
donc les révélations sensationnelles
contenues dans le travail pénétrant et
alerte, original, précis du député du
Jura ?
Les voici : d’après des évaluations
rigoureuses,ondoit reconnaître que le»
bénéfices du monopole des Postes di
minuent d une façon assez sensible;
I excédent des recettes snrles dépenses,
qui était de DI millions en 1D05, ne
sera plus en II ID que de millions.
Au risque de pousser plus loin
encore I imprudente franchise. _j’njou
tera i que h » ebiltres précédents ne
donnent même pas le bénéfice vrai. Il
n’est tenu compte, en effet, ni des
crédits consacrés aux retraites de»
anciens employés des P. T. T., ni tb s
sommes qu'un industriel consacrerait
à l'intérèldn capital engagée! à l'amor
tissement d'un matériel qui s’use rapi
dement. A jouterai-je enfin que ce
prétendu bénéfice parait con- I
damné à d imminentes réductions? La
carie postale à cinq centimes est là
comme une menace ou comme une
promesse toute proche. Les fil» télé
graphique» et téléphoniques ne cesse-
seront de s'allonger pour aller porter
jusque dan» les hameaux les plus
lointains et les plus isole» l'écho pal
pitant de la vie nationale et de la
solidarité humaine. Le renchérisse
ment du prix de l'existence exigera
des relèvements de traitements pour
un personnel de plus en plus nom
breux. tju'ad viendra-t-il alors des
bénéfices actuels qui déjà sont hypo
thétiques
Le» républicains peuvent envisager
sans angoisse la douloureuse perspec
tive que nous ouvrons ainsi à leurs
yeux. Le monopole des D. T. T. n'est
pas, ne peut pas être un monopole
iiseal. Sans doute, il fut autrefois un
instrument de surveillance et «l’action
politique. Il y eut uni» époque où l«»s
l’ostes relevaient du ministère des
Finances cl les Télégraphes «lu minis
tère de l'Intérieur. (Vite organisation
a disparu depuis 187s el nous somme»
maintenant en face d'une immense
entreprise industrielle embrassant les
moyens les plus rapides de communi
cation. Lu tel service n'a rien de
commun avec les diverses régit»»
financières. Mar l«>s douanes, l'enre
gistrement. les contributions directes
ou indirectes, l'Etat se propose de faire
rentrer l'impôt. Le monopole des
allumettes, le monopole des lubacs
servent à percevoir «les droits el ,i pré
venir la fraude.
Itieo «le tel pour le monopole «les
l’. T. T. : j) est constitué i»ti vue de
l’intérêt social. L’Etat se charge de
services ayant pour objet «le dévelop
per la puissance politique, économi
que, intellectuelle et morale «lit pays.
Il est trop évident «pie s il se propo
sai! imiipicmeut un but fiscal, il ne
devrait ni consentir des réductions de
taxes, ni créer des bureaux de poste,
des emplois de facteurs dans 1rs con
trées déshéritées où les dépenses sont
nécessairement très supérieure» aux
recettes.
En poursuivant le développement et
le perfectionnement des procédés de
communications rapides, l'Klat crée
«les besoins qui appellent de nouvelles
améliorations, il accomplit mie «ouvre
dont on lui sait rarement gre. Lorsque
fut accomplie !a réduction de la taxe
th»s lettres, «m euli»udil «les commer
çants si* plaiudred'tine légère augmen
tation inscrite sur la feuille de contri
butions, mais ils négligèivut «le tenir
compte «J«* l'économie beaucoup plus
considérable que la réforme leur per
mettait «le réaliser. L'Etal, d'ailleurs, y
trouve son compte, sinon d'uni» façon
immédiate, du moins indirectement.
II retient toujours «pielipte chose «le
l'argent qui circule : en favorisant les
échanges commerciaux, en secondant
les efforts industriels, il grossit le
rendement «les impi'ds.
Ne nous laissons «lotte pas émou
voir par les critiques dirigées contre
les monopoles industriels «le lEtat.
Efforçons-nous «l«« les améliorer, en
leur donnant la souplesse indispen
sable au fonctionnement de toute en
treprise industrielle. Amiclmns-lcs
aux lenteurs compliquées d’une orga
nisation bureaucratique routinière el
paperassière. Iléveloppons hardiment
leur activité. La prospérité nationale
ne pourra qu’y gagner, l/icuvrc répu
blicaine «le progrès social sVn trouvera
bien : car nous demanderons à cette
richesse accrue d'assurer «le mieux en
mieux la sécurité ot la justice à tous
les travailleurs «pji contribuent à la
produire.
F, STE KG, député.
Ça Promet
et
c’est it La Cb
Vraiment oui, la campagne électorale
.s annonça bien, flous notre arrondissement
de Fontainebleau ! Ciiuj mois avant les
élections, les infamies commencent. I!f
l’on a beau s'attendre à tout, à la veille
des batailles, on est indigné quand on
voit des adversaires commencer les hosti
lités de lâche et honteuse façon.
Vous nvc/ déjà deviné qu’il s'agit de
l'affaire Paillard. M. Paillard, commerçant,
et moire de La Lliapelle-la-Reinc*. a etc
en quelque sorte accusé, avec une mau
vaise foi infernale, d'avoir fourni de l«i
vian le avariée aux soldats du train des
équipages de Fontainebleau. De là à évo
quer le souvenir 'les afïaires de fraude de
Nancy qui ont soulève l'indignation de la
France entière, il n’y avait qu'un pas.
Heureusement que l'opinion publique, en
Seine-el-Marne. n'a pus suivi les amateurs
descandale. Leux qui jalousent la prospérité
du commerce de M. Paillard, et. ceux qui
surtout baissent son indépendance répu
blicaine,en seront pourleurs frais. Ils sont
connus, sans qu'il soit besoin de les desi
gner nommément, cl. comme on dit, ce
qu’ils ont craché on l’air leur retombe déjà
sur le nez.
Ouand nous avons eu connaissance de
la gravbé des faits qu'on semblait repro
cher à l'honorable maire de La Lhnpelle-
hi-Ueine, nous nous sommes tout de suite
refusé à y ajouter foi. Mais comme notre
rôle d'informateur nous obligeait à en
parler, nous avons voulu faire nous-meme
noire enquête, de façon à ne dire que ce
qui est rigoureusement vrai. Celleemjuélc,
nous l'avons suivie sur place, lit voici ce
qu'elle nous a appris :
Le mardi 7 décembre dernier. M. Pail
lard. qui est boucher, acheta au marché de
la Villelte, à Paris, un animal vivant des-
tinéà la nourriture «le l'escadion du train
des équipages de Fontainebleau, dont i!
esl adjudicataire. Pour ceux qui savent
avec quelle rigueur fonctionne à la Villelte
le service de l'inspection des viandes, une
telle garantie pourrait paraître suffisante,
car il ne sort de la aucune viande qui
puisse‘meme être soupçonnée.
M. Paillard, ayant donc pris livraison de
l'anima! reconnu -ain par le service sani
taire de Paris, l'amène directement à
l’abattoir de Fontainebleau. Là, nouvelle
inspection par le service vétérinaire de
l'abattoir, avant l'abatage. L’animal est
accepté. On l'abat, nouvelle inspection : la
viande est bonne pour la consommation.
Le service de subsistance du train des
équipages l'accepte vendredi matin, la fait
a nouveau inspecter pur le vétérinaire
militaire de service, el l'animal entier est
aorte au corps Le soir mémo .on en prend
a moitié pour faire la soupe» qui est décla
rée excellente. Donc...
Mais voici ou l'affaire devient mysté
rieuse. "i tant est qu'on puisse dire que
c'est une affaire encore mystérieuse.. L an
Ire moitié de l'animal qui venait d être re
connu s,iin cl déclaré excellent, esl rèser- ,
vée pour le lendemain el mise dans un i
local non fermé à clef. < >r cotlo moitié, le i
lendemain malin, dès qu'on lu met dans la
marmite, dégage une odeur tellement in
tecte — mais non uno odeur d'éther
qu'on doit prévenir aussitôt le connu a n liant
chef de corps, qui fait jeter celte soupe et
acheter i\u\ frais de l'escadron — de
quoi assurer le repus des homoies.
Aussitôt une enquête est ouverte. Les I
vétérinaires, consulte:', n’y comprennent
goutte, non plus, d ailleurs, que M. Pail
lard, dont la lionne foi est si évidente que
les ofliciers lui renouv«*lent l'assurance de
leur confiance en lui. Lt s'il y avait eu
surlui le moindre doute.le moidresoupçon,
il non eut pas été ainsi. Depuis, on terme
à clef le local où on conserve lu viande.
Mieux vaut tard... que jamais.
Lotte affaire malheureuse fut. passée
inaperçue si les adversaires politiques de
M. Paillard, qui savent à quoi s’en tenir
sur le fond de l'allaire, ne s’étaient em
presses de divulguer en ville la nouvelle. ,
lu déformant, la transformant en véritable
accusation contre M. Paillard. Mais, mal
gré leurs excitations Laineuses, le public
ne s est pus ému. Avec bon sens, ï.l a juge
lue i improbable que le maire de La
Lhapelle la-Doine. dont la probité est par
tout connue, ait put commettre un attentat
contre la santé «b* nos soldats. Lt d'autre
part, ce n’est pas dans notre pays qu'il faut
dire qu'un boucher a intérêt à truquer de
la viande avariée, puisque le prix d'une
bête saisie à l'a lia 11 oi r. après inspection,
est remboursé intégralement, au bouclier
nui l’a achetée, par l'éleveur qui l’a ven
due.
La calomnie, lu diffamation n’ont pas
eu 1 ofïot attendu. Nous pourrions (tire
que, au contraire, elles ont eu un effet
oppose à celui qu’escomptaient les enne
mis commerciaux de M . Paillard. Il garde,
avec la confiance des otïieiers, l'adjudica
tion pour la fourniture de la viande à
I escadron du train des equipu ges de Fon
tainebleau', sa clientèle augnt ente eucore,
comme pour protester conte ** l'odieuse
campagne menée contre lui. Pour le reste,
M. Paillard en a \ u bien d’autres. Il sait
qu’il gêne certains politiciens de imam e
douteuse. Il sait aussi qu’il lui .faut si» tenir
sur ses gardes. Il s'y lient.
Pour nous, infonualeui impartial, il
reste seulement «je cette nlfair* la eonstu-
tation que nos mœurs politiques ne sont
»as en voie de progrès. Nous admettons
a lutte ardente des idées, mite la. bataille
de» idées n’est jamais laide, oui* les idées
ont des ailes, elles ne pataugent pus dans
la boue... Mêlas! l'heure est-elle déjà arn
vée de se salir !
IMT.\LI JUTE.
H A \ A R D < \ G /: S
prço Qomo
no sTftfl
L'autre s««ir. comme je sortais de la
Mairie, où j'avais voulu assister à la
séance de notre Conseil municipal, je
vis près de la grille un gros monsieur
âgé. qui semblait attendre quelqu'un.
Cornue je passais près de lui. il sou
leva son oiinpenu et me «lit douce
ment :
— Excusi'z-moi, Monsieur, si je me
permets de vous aborder, mais je
serai» ilé»iraux <1 avoir un renseigne
ment «pie vous pourrez peut-être me
donner.
— A votre service, lui répondis-je.
— ,\e venez-vous pas de la séance
publi(|ue «in Conseil municipal ’
— En ell'et.
Dans ce cas, vous pourri»/ me ré
pondre. Ou’a-t-on décidé a propos du
r» paragraphe de l'ordre du jour?
— Le ô paragraphe ?...
— Oui. celui où il est question de...
vous savez bien... noire maison com
mune. la villa l’on-Aeeueil.
— Ah ! oui. j y suis. Eh bien, mais ..
on a «leeide d'accorder aux locataires
la permission de déménager.
l’arl'ail, parfait. < >n ne les chasse
donc pas ?
— l’as que je sache, «lu moins. A
moins (pic... imi séance secrète...
- Oh ! mais non, c'est en séance
publique, puliliipic. vous comprenez
bien, «pie la chose (levait être décidée.
Donc, «m les autorise à déménager,
mai- on ne Je chasse pas?
— Non.
— Je vous remercie, Monsieur. Si
vous saviez «le q«el poids vous non»
déchargez le cour ! El... on les auto
rise à*aller où. ces... locataires?
l’rès de la gare, derrière l’usine
à gaz.
— 11 n m ! «lit en soupirant le gros
monsieur d'un certain âge, hum ! c'est
un peu loin, niais tout plutôt «pic leur
départ... ('.'est i|u'on nous l'avait fait
craindre... Enfin, <;a va bien. Tous
mes remerciements, Monsieur, pour
voire obligeance. J'ai bien l'honneur
de vous saluer.
El le monsieur «l’un certain âge s'en
fut. par la Grnnde-liue, voulant le dos
un peu sous l'àpre brise, mais alerte,
guilleret, comme soulagé elleetive-
ment d'un gros poids, et bientôt il
disparut dans l'ombre. là-bas. v«»cs les
pouls...
D'abord intrigué, puis philosophe,
je repris mon chemin, souriant aux
idées ipichpie peu folichonne» «pie cette
rencontre faisait naître dans mon es
prit.
J'avais oublie l'incident, lorsque di
manche soir, du côté des ponts préci
sément, je rencontrai mon gros mon
sieur d'un certain âge. A la lueur
aveuglante d'un de ces liées «le gaz
que la Compagnie entrelionl avec le
soin que vous savez, il me reconnut
et me t<» 11 « I i t la main.
— Ab ! Monsieur, me dit-il. je sui»
heureux de vous remercier encore
pour votre obligeance de l'autre soir.
— 11 n'y a vraiment pas de «pioi, lui
répond is-je.
— Pardon, pardon, je m'entends...
D'ailleurs, si vous avez l«» temps...
— Je me promène.
Alors, écoutez.
Et à petits pas, suivant les bonis de
l'Yonne rapide et débordante, nous
arrivâmes dans In campagne, propice
aux confidences.
Mon compagnon commença :
— Mardi. Monsieur, si je vous ai
quitte brusquement, c'est «pie .j’avais
hâte «le porter «‘liez nous, à mes amis,
veux-je «lire, la rassurante nouvelle.
La décision que venait «le prendre l«»
( loiiseil m un ici pal était pour nous d'une
extrême importance. On avait parlé
«le renvoi... Moi, Monsieur, après dix
ans «le ménage, dix a ns d’inli mile avec
une femme au caractère acariâtre, ba
varde. menteuse, au demeurant une
brave femme (Dieu ait son âme! . j ha
bite et je vis seul. J’ai retrouve «piel-
«pies amis célibataires «|u«» j'avais un
peu négliges apres mon mariage et qui
ont bien voulu me h» pardonnci'. Le
soir, ma lâche quotidienne acliex ée, je
un* hâte dequilter ma boutique, où tout
me rappelle son souvenir.à Elle... Ali!
respirons un peu. s'il vous pluil .. Le
plus souvent, nous jouons bomièle-
nieiit à la manille, à un sou le Irenle-
qualrc... D'autres fois, par exemple
i|uan«l nous avons le rieur trop gros
de solitude, quand nos yeux uni par
trop besoin
nous allons là-bas. vers celte maison
que nous avons appelée villa llon-
Accueil... Coiuprencz-moi bien, Mon
sieur ce n’est point par vice ou par
débauche «|iii» nous allons sonner à
cette maison hospitalière, non, cent
fois non !... Mais... êtes-vous marié?
— Pourquoi? dis-je en riant.
— Parce que, si vous n'ètes pas ma
rié, vous me comprendrez mieux.
Mais je vous comprends très
I bien.
j~ — Je n insiste pas .. Le soir, donc, de
j temps à autre, nous décidons rie va
rier nos plaisirs et nous allons là-
has boire un bock et faire un peu «le
musique. Avez-vous remarqué. Mon
sieur, comme notre bonne ville «le
Montereau est pauvre en distractions,
le soir? Je sais bien qu'il en est ainsi
dans [iresque tontes les petites villes
de province, mais, diles-moi, est-ce
une raison, parce «pion ne sait pas
s'amuser ailleurs, pour «pi on s'ennuie
ici ? ( lui. j'eulends.... il n'est pas facile
de trouver «le» distractions, mai» <•<»
ù esl pas impossible. Voyez, nous!
Nous sommes quelques-uns à nous
moquer du qu'en-dira l-on, d'abord
paree «pie le qu'en-dira-l-on est un
empêcheur de danser en rond : il vous
interdit un las «!«• choses agréable»,
et. en retour, «pie vous donne-t-il ?
Il ion. Monsieur, rien! E'est moi «pii
vous le «lis.Alors.nous n'avons aucune
honte à aller ou nous savons devoir
nous distraire. Et pourquoi aurions
nous honte, d'ailleurs? Non» ne fai*
son» «li> mal à personne, et quand «m
ne fait de mal à personne, on est bien
libre...
— Absolument.
— N est-ce pa»? Et encore. Monsieur,
pouvez-vous me dire pourquoi ou
donne à ers maisons recherchées «le»
jeunes gens, et même des veufs, je
ne m'eu cache pas. «les noms comme
enli.ehés d'opprobre ? maisons ci.
maison ça. Morbleu! lju 'ont-elles de
déshonorant, ces maison» «|u hono
raient nos aïeux, el qui étaient placées
jadis cil Grèce, chez le peuple le plus
artiste el le plus spirituel «lu monde.
»• 1 11 s la protection «le» loi» et des dieux,
oui. Monsieur, sons la protection des
Dieux? Nous appelons la nôtre Hun-
Accueil, et nous pensons qu elle esl
utile, indispensable, parfaitement, iu-
dis-pi n-sii-ble — et le monsieur d’un
eerlain àg<» scandait les syllabes —à
Ions ceux qui veulent se garder forts
et vigoureux pour les guerres de de
main. Elles devraient être honorées,
respectées, et si j'étais conseiller mu
nicipal. je proposerai» qu'on mit à son
faite une grande bannière, oui. Mon
sieur. une bannière qui claquerait au
vent cl serait un panache... Mais je
me laisse enlrainer... Revenons. Mon
sieur, s'il vous plait... D'ailleurs, si je
ù ai pas !n berlue, voici le pont, l’ar-
l'aitement. voici le pont de Montereau...
Gui, oui. c'est Itien le pont. Mois... les
becs «le gaz. où sont-ils ? Ils étaient là
tout à l'heure, [«ourlant ! J'ai même
cru remarquer leur pouvoir éclairant
particulièrement intense .. Gu eiït «lit
«les phare» eieelrique». Gu sont les
becs «le gaz?... Ai: ! les voilà, en voilà
un. du moins... Il est mort!. .
— Il renaîtra demain, dis-je en
riant.
Vous en avez de bonnes, vous,
répondit-il. Et si je tombe dans la ri
vière?... Enfin, bonsoir. Monsieur, en
clin nié d'avoir fait vol reconnaissance...
Trop aimable !
- Et si un de ces soirs il vous plaît
que je von» présente'.’...
— Eh. eh!... répondis-je en rougis
sant. nous en reparlerons !
— Alors donc, au revoir !
— Au revoir !
El le gros monsieur aimable el d'un
certain âge, tapotant le parapet du
pont pour se guider, comme un aveu
gle tapote de son bâton le bord des
trottoirs, s'enfonça lentement, à là Ions,
dans l'obscurité. Il n'était pourtant
que ID heures...
IIaiiii DELIA.
INFORMATIONS DIVERSES
CHAUMES
Nous relevons partinilicrenicnl pour
le» musiciens moiiierçlais. 1 iiàonnnlioti
suivante, concernant les harmonie». Us
orphéon», le» l'anlares, les soci, U s de
trompettes el même de cors de chasse.
La coquotle pelile ville de Chaumes-
eii-ISiio Sein‘-et-Marne) organise, pour
le dimanche lô mai 191(1. un grand con
cours Je mimique ouvert aux orphéons.
Imrmonies,
laiiiares sue
iêtes de
troni-
pelles d (U*
trompes ih» élu
i»se des
L . '1
et 3 divisions.
Plusieurs
bonnes social.
*s de la
région
ont déjà e
n\ «yé leur a
idbésion
à co
l üiicours. ainsi nu une o\o
ellonle
société
belge, la F
on là in H oyait
■ Sainte
Cé ■
de Meltet.
Le règle.,.
(Mit vient ilo j»;
m allie
et sera
Plivoy e aux
sociétés qui
en foi
ront In
demande. Il
comprend : 1°
lecture
à vue:
J' concours
d'exécution
uvt*» morceau
imposé ; ;l 1 r
concours d'honneur avi
?c inor-
ccau au croix.
Pour eelt
e dernière o|
neuve,
il sera
atliibué d imporlanles primes en espèce»
aux société» ayant remporté le I' prix
d'honneur.
La partie musicale du concours est con
fiée à M. Delehevalorio, compositeur.
Adresser la correspondance el les adhe
sions à M. Giizeau. secrétaire général du
concours, n Chaumes.
LES PROCHAINES ASSISES
en Seine-et-Marne
Nous avons donné la liste des jurés. —
Voici quel sera probablement le rolo des
affaires de cette session :
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