Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1867-01-31
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 31 janvier 1867 31 janvier 1867
Description : 1867/01/31. 1867/01/31.
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Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/03/2008
Jeudi 31 janvier 1867
3 MOIS (ParisctD~~arlcmcnldclaScine) ~3~r'p,~
ANNONCES. 8, PL. DE La ~OURSE, ET 7. RUE C0~·H~84H
1~7~7, A.
Jeudi 31 janvier 1867
â MOIS (Wp^emeBU) 16**
mW> D'AÇQ.BNSflEÎH, 123, RUE MONTMARTRE
3l9 &xtné&
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retard dans la réception du journal.
.Mf !'M~ .t.
PARIS; 30 JANVIER ̃'̃'̃ }
t .C .C: ̃ ̃
Nous avons reproduit hier une note de la
France, qui prétendait faire connaître les
bases de la loi sur la presse qui s'élabore en
ce moment. Un autre journal donne des in-
formations toutes contraires il assure que
l'autorisation préalable serait maintenue, et
que tout journal qui subirait deux condam-
nations serait supprimé de plein droit.
Il nous est impossible d'ajouter la moin-
dre foi a cette dernière assertion. C'est le
gouvernement lui-même qui à reconnu la
nécessité défaire disparaître delà législation
sur la presse la suppression de plein droit
après deux condamnations il a présenté et
fait voter, pour cela, une loi spéciale. Com-
ment rétablirait-il aujourd'hui la disposi-
tion draconienne qu'il a lui-même déclarée
excessive et effacée de nos codes?
Nous croyons que nos confrères laissent
un trop libre cours à leur imagination. La
nouvelle loi sur la presse nous paraît extrê-
mement simple et facile à faire.
̃Les' journaux étaient soumis concurrem-
ment à deux juridictions la juridiction cor-,
rectionnelle et la juridiction administrative.
L'Empereur vient dé supprimer cette der-
nière.
Le pouvoir discrétionnaire de l'adminis-
fration'cdmprenait l'autorisation préalable,
ravértiasement et la suspension par arrêté
ministériel, la suppression par décret; tout
cela disparaît à la fois la juridiction cor-
rectionnelle demeure seule, telle qu'elle ré-
sulte de la législation existante.
La nouvelle loi doit donc se réduire, à
abroger purement et simplement les arti-
cles du décret de 1852 qui établissaient le
pouvoir discrétionnaire de l'administration
et qui en réglaient l'exercice.
-Il -suffît pour cela d un seul article et de
quelques lignes.
L'Empereur, en effet, n'a point annoncé
une législation nouvelle sur la presse il a
décidé la. suppression du pouvoir discré-
tionnaire; et s'il faut l'intervention du
Corps légiélaiif pour donner suite à ladéci-
'"v; sien impériale c'est que le décret du 1 7 fé-
vrier .4852 ayant force de loi, aucune de
ses cïispositioBS.ne peut être abrogée que
par une loi. v. ~G~VAL-CIiÀRIGhT.
CtJCHEVÀL-ClARIGNY.
La chambré syndicale des agents de
changea fait, il y a ceux jours, au nouveau
ministre des financés, la visite d'usage. Di-
vers journaux1 assurent que daas la conver-
sation à laquelle cette visite- a donné lieu,
Mi Rouher aurait tenu le langage le plus ex-
plicité. -Le ministre des finances aurait dé=
çlaré~:da la:taçon laplus pére~niptoire, qu'il
n'était (jueéïipQ ni de cpntra0ter un emprunt,
ni de substituer dé nouveaux impôts aux
làncîéhs.-Il^aurâit ajouté que lés relations de
la France ayée t'outealès puissances, y com-
pris la Prusse et la Russie,. sont,, des plus
cordiales^ >
̃ L'importance de cet entretien n'échappe-
ra à personne. Il n'avait rien de confiden-
tiel, puisque les syndics des agents de
change avaient non seulement le droit,
mais même le devoir de communiquer aux
autres mètnbrès de leur compagnie la ré-
ponse du ministre; à la démarche qu'ils fai-
saient au nom de tous.
Il était donc désirable, il était même d'in-
térêt général, 'que la substance de cette
conversation fût portée à la connaissance du
public de' la façon la plus exacte. Aussi est-
ce avec une pleine confiance que nous avons
déplié, ce matin, le Constitutionnel.
Au lieu des renseignements exacts et pré-
cis que nous comptions y trouver, nous n'y
avons rencontré qu'une petite sortie humo-
ristique contre la facilité avec laquelle cir-
PEDILLETON BK LA PRESSE
DO 31 JANVIER 1867
fc
LES AMOURS 0E PâSSÂfîE
Lès "deux sœurs et ceux qai les accompa-
gnaient pénétrèrent dans le courtil,, après avoir
jeté un regard sur le chemin qu'ils venaient de
parcourir ce regard ne rencontra personne,
car lé domestique et le jardinier de Barazer
s'étaient brusquement couchés sur le sol dès
qu'ils avaient deviné le but de ce voyagé noc-
'turne. '>•'
^eu d'instants rflprès, le garçon de l'hôtel re-
passa tans les. voir, poussant devant lui sa
brouette 'vidé. Nos deux hommes lui laissèrent
Je temps de s'éloigner, et revinrent rendre
compte de leur mission à Barazer qui, ayant
vu de l'endroit où il se tenait caché le garçon
de l'hôtel retourner chez lui, les. attendait avec
impatience.
Cette fois, nous les tenons, monsieur, dit
Jean qui, sans en comprendre l'utilité, avait
i pris à cœur de réussir dans son espionnage.
̃y. Où sonHU. maintenant? demanda l'arma-
teur.
–'Près de la forêt, monsieur, dans une petite
maison gituéeau milieu d'un champ.
Tu vas nous y conduire.
Quand Barazer se trouva en vue de la nou-
velle habitation de Valérie, il renvoya ses li-
miers et dit à ses deux pupilles
?– A nous, maintenant, de hien reconnaître
les visages et les localités.
Ce roduui 'peut être reproduit par les journaux
gui ont ub traité avéo la Sooiété des Gens de let-
li as. Traduction réservée.
culent les faux bruits .\À;»oU^i^e^flir-
prise, ce morceau se ter^e/aje^U/
Ainsi un journal du soir, la iWw^enaDt au
sérieux toutes ces rumeurs, fait une. charge a tond
contre de prétendus projets d'emprunt, et après
avoir réussi à s'effrayer,' pousse un véritable cri
d'a'arme. ̃
Or comment la Preste s'a-t-elle pas vu qu'en
parlant ainsi, elle créait eil^-même les inquiétudes
dont elle prend prétexte pois, r faire tout un. cours
d'économie politique ? Elle prétend ignorer «ce
qu'il y a de fondé dans ces bruits, »'et cette igno-
rance qu'elle avoue ingénùmemit ne l'empêche pas
de propager ces mêmes bruits. r[ r:
Mais, ô vertueux et éloqAientBoniface
vous dont la voix, toujours sûre d'être écou-
tée, ne devrait rien laisser échapper qui ne
fût de la plus rigoureuse vérité, auriez-vous,
par une légèreté qui siérait maU à votre ca-
ractère, négligé de lire l'articl#\ dont vous
parlez? c
Comment ri' ave z-vous pas vu, dès les pre-
mières lignes, que la Presse répondait a la
Pairie qui, dans un article publié deiQx jours
auparavant et dont les conclusions étaient
textuellement reproduites, avait proposé
formellement un grand emprunt? Depuis
quand discuter et combattre une proposi-
tion dangereuse équivaut-il à l'accréditer?
Pourquoi donc vous en prendre à nous
qui n'en pouvons mais, au lieu d'admones-
ter la Patrie comme vous le savez si bien
faire? Comment n'avez-vOvis pas réfléchi, ô
patriarche mûri par les années, que ces im-
putations étourdies pouvaient faire naître le
soupçon que, prêt à désavouer les emprunts
pour le présent, il vous déplaît de les voir
condamner pour l'avenir?
Ou bien serait-ce pardon de vous prê-
ter des sentiments peu dignes de votre
prudhomie que plein de dédainpour le ri-
val indiscret qui va sur vos brisées-, vous,
estimez que les articles de la Patrie ne mé-
ritent pas d'être discutés?
Ce serait un jugement bien sévère.
Nous recevons d'Athènes la dépêche sui-
vante.: I
Athènes, 28 janvier.
Il vient d'être présenté aux Chambres un projet
de loi tendant à élever l'armée grecque au chiffre
de 31 mille hommes, dont iA mille destinés à for-
mer, l'armée permanente et le reste devant figurer
fcur les cadres à titre de corps auxiliaire. Le mi-
nis'.re de la guerre motive cette mesure par les ar-
mements et les notes menaçantes de la Turquie et.
par l'insurreefion imminente de ses provinces
chrétiennes. La Grèce, ajoute le ministre, ne pro-
voque personne, elle veut la paix mais sans humi-
liation. '1
Nous voyons avec regret le gouvernement
hellénique entrer dans la voie des arme-,
i&ents. La disparité des forces est trop gran-
de" pour que la Grèce puisse risquer une col-
lision avec la Turquie elle ne peut donc at-
tendre de protection efficace que des puis-
sances qui lui ont donné l'indépendance et
qui se sont constituées gardiennes de ses
droits.
Les armements Grèce épuiseront ses finances sans rien ajou-
ter à sa sécurité, et iis peuvent devenir un
nouvel élément de complication dans les af-
faires d'Orient.
.• ,,f. BAUER.
̃•»«- r~ ̃•i
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE
̃ ̃̃ AaUricfee.
Vienne, 30 janvier.
Le résultat des élections, dans les provinces al-
lemandes, est éminemment favorable aux partisans
de ia patente de février.
Dans les provinces slaves et mixtes, l'avantage
est resté, au contraire, aux partisans de la patente
de janvier.
Le Morgenpost dit que les Allemands pourront
empêcher la réunion d'une Reichsrath extraordi-
naire.
Le Vaterland, organe conservateur, dit que les
Slaves pourraient empêcher la réunion d'un Reichs-
rath favorable à la patente de février, si le gouver-
nement Tenait à reculer.
La nomination d'un ministère hongrois est atten-
due de jour en jour,
Asle~a~n®.
• Hambourg, 30 janvier.
On mande d'Helsingfors, le 26
Aujourd'hui a eu lieu 1 ouverture de la Diète fin-
Le ciel s'était assombri depuis quelques mi-
nutes, comme s'il se fût mis du complot,, et les
trois hommes purent, grâce à ce changement
subit, avancer avec hardiesse vers le point
qu'ils désiraient atteindre.
Une bougie éclairait la maison dont on
avait ouvert les contrevents pour renouveler
l'air, et l'on voyait facilement à travers les ais
disjoints de la porte, Valérie, Agathe et un
homme d'une trentaire d'années assis autour
d'une table grossière.
Edouard De ville reconnut avec le plus grand
étonnement dans cet homme, l'amoureux qui,
depuis quelque temps, se trouvait toujours sur
son chemin lorsqu'il sortait avec Valérie, et
qui, disait-elle, n'avait jamais osé lui adresser
la parole.
Du diable si je comprends quelque chosa
à la présence de cet homme, murmura Edouard
Deville à l'oreille de Barâzer le gaillard que
vous voyez là est l'amoureux platonique dont
je vous parlais tout à l'heure.
Il faut croire alors qu'il n'était platonique
que pour toi, fit l'armateur en riant.
Allons, c'est une rusée coquine, dit Victor
Ozanne, qui avait entendu la confidence de son
frère.
J'ai joué le rôle d'un imbécile sans m'en
apercevoir, reprit Edouard, secrètement humi-
lié, et cepsndant je ne puis m'expliquer ce que
cet homme espère en venant ici soutenir les
prétentions de Valérie.
Ce serait là, dans tous les cas, un singulier
personnage.
Oui.singulier. àmoinsqu'il ne soit igno-
ble, ajouta Victor Ozanne.
Tu croirais? fit Edouard.
Les femmes qui ressemblent à Valérie ont
d'ordinaire deux espèces d'amants celui dont
elles espèrent la fortuae, et celui avec qui elles
désirent la partager.
̃ Quoi! j'aurais été?.
Oui, mon cher. à mains que tu puisses
trouver une autre manière de nous expliquer
cette énigme, répondit Barazer.
<– Après tout, il ne m'importe guère à pré-
sent. J'y songe, reprit subitement Edouard,
elle lai aura peut-être proposé d'assurer sa
vengeance pour prix de son amour ? 3
noue. L'empereur fait annonser dans son "discours,
du trône qu'il sera présenté lis projet de loi sur la
convocation et le règlement de la Diète. H n'y au-
ra pas de nouveaux impôts. Le projet de loi sur; les
commentaires et les stipulations additionnelles des
lois fondamentales de la Finlande, ainsi que la
question de la .réforme des finances, sont ajournés.
̃'̃̃ .Priasse,
Berlin, 29 janvier/
Le prinee de la Tour et-Taxis a cédé h la Prmsse
ses droits de poste et tout l'inventaire moyennant
la somme de 3 millions de thalers. Le traité a été
présenté aujourd'hui à la Chambre des députés.
Berlin, 29 janvier.
La nouvelle donnée par les journaux de.Londres
que la Prusse aurait demandé à l'Autriche des ex-
plications sur des mouvements de troupes en GallU
cie est dénuée de tout fondement.
ataïie
Florence, 29 janvier, 11 h. 30, soir.
Chambre des députés.– M. Bixio fait une inter-
pellation relative à la frégate Formidable, contre
laquelle un fort autrichien a tiré un coup de canon
dans les eaux de Gravosa. Il désapprouve la. con-
duite du eapitaine.
Le ministre de la marine répond par un exposé
des faits. Le commandant autrichien a déclaré que
l'incJde.ntétait le résultat d'une erreur, legouverne-
ment autrichien ayant donné des instructions de-
puis le mois d'octobre pour que la marine italienne
fût traitée amicalement.
Le ministre ayant jugé, néanmoins, que le com-
mandant du Formidable n'avait pas fait Ce qu'il de-
vait, la privé de son commandement.
Le ministre ajoute que les explications continuant
avec l'Autriche, il ne croit pas devoir en dire da-
vantage mais il communiquera à la Chambre les
documents diplomatiques relatifs à cette affaire,
lorsque la correspondance engagée sera~terminée.
̃- L'interpellation, n'a pas de suite.
La Chambre approuve l'unification de ïimpôt
foncier en Yénélie.
iÈspagae. ̃
Madrid, 29 janvier, soir.
Un ordre royal, adressé au ministre des finances,
établit un nouveau règlement ayant pour but de
faciliter le désamertissement des biens nationaux.
Elate-SJnïe
New- York, 29 janvier.
Le président Johnson a mis son veto sur le se-
cond bill qui propose d'admettre le Colorado dans
l'Union. D'après des avis du Mexique, le général
Ortega aurait été fait prisonnier par les troupes de
Juarez.
JPrïacîpanics danubEenécs
Bucharest; 29 janvier, soir.
M. Balatchano retourne à Paris,: nommé agent du
gouvernementroumain.
M. J. Green, agent politique et consul général
d'Angleterre, et M. -Saint-Pierre, agent politique et
consul général de Prusse, ont remis solennellement
hier, entre les mains du prince régent et en pré-
sence du" ministre- des affaires étrangères, Jes let-
tres qui les accréditent près la personne du prince
deRoumanie.
Le prince Charles, aceompagné du prince Stir-
bey, ministre des affaires -étrangères, est parti au-
jourd'hui pour Jassy.
{Agence Havas-Bûllier.)
r (Yoir plus loin les dernières dépêches.]
,,UM
CHHOIIQUE POLITIQUE
Un télégramme de Constantinople, en date e
du 1!6 janvier, s'exprime ainsi
Le Courrier à! Orient affirme que les musulmans
ainsi que les chrétiens ressentent la nécessité de la
convocation d'une Assemblée nationale issue d'é-
lections libres.
L'ambassade d'Italie demande une nouvelle ia-
demaité de 400 litres pour un capitaine de navire
italien blessé par la police turque, à l'occasion d'u-
ne rixe entre matelots. ̃
Le Courrier -d'Orient, ancien* organe du
prince Couza, habitué à préconiser en Orient
des idées souvent plus avancées que prati-
ques, subit encore lé prestige des succès
souvent inattendus obtenus, successivement
par les divans ad hoc et par les assemblées
moldo-valaques, succès parmi lesquels il
faut inclure cependant la chiite du dernier
prince roumain.
Il s'illusionne peut-être un peu, en même
Oui, cela est possible, dit vivement Ba-
razer, redevenu sérieux, et c'est alors que
nous ferons bien de redoubler de.vigilance.
Valérie et Agathe venaient de se lever de
leurs sièges pour allumer une seconde bougie.
La porte du rez-de-chaussés s'ouvrit bientôt
aprèi, et les deux sœurs, reconduites parleur
étrange cavalier, gravirent un escalier de bois
qui s'appuyait extérieurement au mur delà
maison, et gagnèrent le premier étage, eu lion
se souhaita le bonsoir. Le cavalier descendit,
rentra, ferma la porte et les volets du rez-de-
chaussée, et bientôt éteignit son flambeau.
Les deux soeurs furent moins lestes à se met-
tre au lit, malgré la fatigue qu'elles devaient
éprouver. Leur lumière néanmoins disparut
vite, car elles ne voulaient pas sans doute tra-
hir leur présence ;mais elles vinrent s'accouder
à leur fenêtre où elles s'entretinrent longtemps
à voix basse.
Gomment le sauras- tu ? demandait Agathe
Rien de plus facile, car ces messieurs se-
ront nécessairement congédiés dès demain en
cas de rupture.
Je crains que tout cela ne finisse mal, ne
cessait de répéter Agathe.
Mal pour lui, car je ne lui pardonnerai
pas, mais surtout pour ces pimbêches cela les
regarde, car elles ne pourront pas, se plaindre
de ne pas avoir été suffisamment averties.
La suite de cette conversation échappa à l'at-
tention de leurs auditeurs.
Enfin, Valérie et Agathe se retirèrent, et la
petite maison rentra dans son silence habituel.
Nous en savons assez maintenant, dit Ba-
razer. Il faut avouer que, si l'espionnage est
un vilain métier, il est indispensable d'y avoir
recours en .certains cas. Àllons-nous-en.
Tous trois s'éloignèrent sans bruit.
Leur retour impatiemment attendu, car l'on
ne pouvait s'expliquer la longueur de leur ab-
sence, fut salué par un seul cri Les veilà 1 les
\oilà! ..•̃
Calmez- vous, mes enfants, reprit l'arma-
teur, nous venons d'assister au départ de cës;
drôlesses que le chemin de fer emporta à toute
vapeur, et je suis heureux de vous apprendre
que vous pouvez, dès à présent, quitter cette
rtçmps, sur les avantages recueillis par l'E-
gypte de son, nouveau système de législa-
tion, et l'on a aujourd'hui dans sa publicité
une note dont nous ne_ tenons pas à nous
faire encore l'écho.
On. sait fao'ileinenf, parfois qui propose
une assemblée nationale issue d'élections-li-
bres mais1' on sait plus difficilement à
qui le toi>r des événements donne le bénéfi-
ce dernier de ces sortes de progrès préma-
turés. 0
Les communautés en Turquie ont diverses
manières faciles et efficaces de formuler au-
jourd'hui leurs vœux, et les légations euro-
péennes y sont, Dieu merci, assez atten-
tives.
Trop d'éléments de troubles sont agités
Aujourd'hui pour y joindre des expériences
constitutionnelles. Que le Courrier d'O-
rient soit moins pressé et qu'il conseille sur-
tout à l'ambassade d'Italie, dont il est ou
dont il fut l'ami, et dont les réclamations
incessantes se multiplient à la Porte, d'ap-
porter dans l'affirmation de ses qualités tou-
tes neuves de grande puissance un peu
moins de verdeur.
Victor-Emmanuel ne saurait oublier qu'il
doit à la France de ne pas parler au Divan
par le chargé d'affaires du Piémont, mais de
s'adresser à lui par le canal d'un chef de
légation accrédité au nom de la péninsule
entière. S'il tient a souligner à toute occa-
sion en Orient cette influence nouvelle, les
lois élémentaires de l'amitié, sinon de la re-
connaissance, lui font un devoir de la mar-
quer dans le sens mesuré et conservateur
de la politique française.
̃ Berlin, 29 janvier, soir.
On dément, dans les cercles officiels, les bruits
mis en circulation relativement à la conclusion de
conventions militaires avec les gouvernements de
Hesse et de Bade.
Cette dépêche prouve que l'on compte à
Berlin sur la prochaine réalisation d'une
union.de l'Allemagne méridionale. La poli-
tique prussienne ne veut pas entraver par
des négociations particulières les effets de
la conférence de Stuttgard et des disposi-
tions que témoigne le nouveau ministre du
roi de Bavière. Si M. de Bismark refuse au-
jourd'hui les contingents de Bade et d la
Hesse, c'est que le roi Guillaume va être re-
connu le chef militaire de tous les Etats
restés en dehors dé la Confédération du
Nord.
̃"̃ '̃ ̃ 1 Floreneo, 29 janvier, soir.
Dans.sâ séance d'aujourd'hui, le Sénat a décida la
mise en accusation de l'amiral gersano, par 83 voix *x
contre 48, sur le chef de désobéissance, et par
H voix contre 15, sur le chef d impéritie et de
négligence. ̃̃.̃
Nos lecteurs se souviennent que le chef
de lâcheté a été écarté par le Sénat.
Tous ceux qui ont lu l'admirable récit de
la bataille de Lissa publié par la Revue des
Deux-Mondes resteront convaincus que le.
gouvernement italien s'est trompé en faisant
tomber l'amiral Persano de son banc de com-
mandement sur la sellette des accusés. Dans
cette journée, dont les Italiens peuvent par-
ler sans amertume après l'affranchissement
de la Yénétie, ce n'est pas un officier géné-
ral qui a été. vaincu, c'est la marine italien-
ne, dans laquelle personne n'a montré les
qualités de l'homme de mer.
La mise en accusation et la condamnation
même de l'amiral Persano ne changeront
rienàl'histoirede cette bataille, qui ne devait
été considérée que comme un enseignement
par ceux qui sont chargés de présider à l'or-
ganisation de la flotte italienne.
On écrit de Vienne à la Boersenhalle de Ham-
bourg
L'empereur vient de donner un ordre qui produit
une grande sensation. C'est que les régiments qui
portaient les noms des princes de la maison royale
de Prusse et d'autres notabilités prussiennes, et "qui,
aussitôt- après la guerre, avaient dû quitter ces
noms, doivent les reprendre aujourd'hui. C'est là
évidemment une démarche laite en vue de se rap-
procher de la cour de Berlin. On dit que le roi de
Saxe se donne beaucoup de peine pour opérer une
réconciliation entre les deux cours.
I C. LEFÈYRE.
attitude de colombes que le voisinage de l'au-
tour rend tremblantes au fond de leurs nids.
Votre gaîté vous inspira mal, cher mon-
sieur Barazer, car c'est un sujet sur lequel ni
moi ni mes filles n'auront jamais, non, jamais,
le courage de plaisanter, dit Mme de Pradères
en se levant.
Nous le verrons bien, dit Barazer.
Mon ami, reprit Mmo de Pradères d'une
voix profondément émue, ne me reparlez ja-
mais de tout ceci, si vous ne voulez pas que je
devienne folle.
Puis elle se retira en faisant signe à ses filles,
qui pleuraient, de la suivre.,
V ̃
2/iininmc mystérieux
Michel, l'homme que nous avons jusqu'ici vu
tourner comme une ombre indécise autour de
nos personnages, était, on le sait, le propre
frère de Valérie et d'Agathe.
Eljevô au hasard comme ses sœurs, sans ins-
truction solide, sans état, il appartenait à cette
classe de gens., dont l'existence est probléma-
tique.
D'abord commis d'agent de change, il enleva
la femme de son patron avec deux cent mille
francs qu'elle prit à son mari lé mari, qui vi-
vait lui-môtne avec. une autre femme, ne les
poursuivit pas; ces deux cent mille francs
étaient d'ailleurs une manière de reprise sur sa
dot qui s'élevait à plus du double. Michel
commença alors, avec les capitaux de la dame,
une de ces existences de flibustier que le grand
mouvement de Paris favorise trop souvent.
Point d'affaires scabreuses où il ne se trouvât
mêlé jusqu'au jour où sa réputatioa le rendit
impossible sur la place où. des apparences de
probité sont au moins indispensables. Ceci né
lui importait plus guère, earil avait alors triplé
ses capitaux; il se mit, dès ce jour, à vivras en
homme riche. Il eut des chevaux, des' équipa-
ges et le personnelexigè en pareil cas seule-
ment il alla si vite, quen moins de deux ans
cette fortune fondit entre ses mains.
Il partit donc un beau matin sans réveiller
"ÉTATS-UNIS ET MEXIQUE
Nous trouvons dans le Courrier des Etats-
Unis, du '1 janvier, quelques nouvelles du
Mexique
II parait, dit celle feuille, qu'Escôbedo n'a déci-
dément pas encore été pendu. Il marche avec Ra-
cha. contre M jia. Gortina est aux environs de Mata-
moros. Les Américains se disposent à empêcher
les incursions des Indiens du Texas au delà de la
frontière mexicaine..
Zacatecas et Manzanilla ont été occupés par les
libéraux. A Colima, lé commandant Chacon a frap-
pé d'un impôt forcé de 20,000 piastres, les maisons
d'importation étrangères. Les consuls de Prusse,
de Hambourg «t de Bavière ont été emprisonnés
pour servir d'otages jusqu'à ce que la taxe ait été
payée.
Un envoyé de François-Joseph à Maximilien, por-
teur d'une lettre autographe du "premier, s'est em-
barqué samedi à la Nouvelle-Orléans pour Vera-
Cruz.
On a reçu à Washington la nouvelle que les trou-
pes françaises ont déjà commencé à s'embarquer
sur des transports arrivés de France.
Nous croyons savoir que, d'après des calculs pré-
cis, il ne restera plus un seul soldat frauçais au
Mexique le i'ô mars.
Le Times, de New- York, en annonçant le
départ pour Vera-Cruz de- l'envoyé de Fran-
çois-Joseph, ajoute
On suppose que la lettre se rapporte à une ré-
conciliation entre les deux frères.
Le gouvernement des Etats-Unis vient de
livrer à la publicité une lettre de Romero,
datée du 21 novembre, et par laquelle le re-
présentant de Juarez remercie le président
Johnson d'avoir reconnue comme légale la
prolongation de pouvoirs que s'est accordée
Juarez et de n'avoir pas soutenu les préten-
tions d'Ortega.
Le Times donne encore les nouvelles sui-
vantes
Le général Castelnati et le ministre français sont
allés trouver l'empereur à Puebla, et ils ont obtenu
de lui la promesse qu'il abdiquerait dans un délai
de vingt jours.
Il paraît que la réponse des chefs libéraux à la
demande de concours qui leur a été adressée ôte
toute espérance d'une réunion d'un congrès, et que
l'empereur doit abdiquer.
On parlait, en outre, de l'intention qu'au-
raient les chefs juaristes de marcher en
masse sur Mexico avec toutes les forces qui
•sont dispersées dans les Etats du Nord, de
manière à faire prisonnier l'empereur Maxi-
milien ou à le contraindre à s'embarquer.
Morandes, ajoute le Times, a adressé une pro-
clamation à.la jeunesse de Mexico, pour l'inviter à
s'engager dans les rangs de l'armée libérale.
Le courrier d'Orizaba à Mexico a été arrêté par
les troupes de Diaz, qui se sont emparées des dé-
pèches.
Un engagement a eu lieu près de Tilapla entre
les Français, sous les ordres du général Retier, et
les Mexicains, commandés par Leander Armandoz.
Les Français ont occupé la ville; les Mexicains ont
eu 40 morts et un assez grand nombre de blessés.
Le commerce de Mexico souîfre du conflit qui
s'est élevé entre les Français et les impériaux. La
douane de cette ville refuse de délivrer aucune
marchandise ayant quitté Vera-Cruz depuis le 12
décembre, jour où les Français ont pris possession
de la doaune.̃
On pensait que le maréchal Bazaine quit-
terait Mexico le 20 janvier, et que l'embar-
quement de nos troupes aurait lieu le 1er
mars.
C. LEFÈVRE.
,•; les. octrois ̃
IL Est-il un impôt plus juste que celui de
l'octroi, et dont l'établissement soit entouré
de plus de précautions, afin de concilier les
intéiêts des contribuables avec ceux de la
perception? Telle est la seconde des propo-
sitions énoncées au commencement de ce
travail que je vais examiner.
L'usage de percevoir des taxes sur les
objets de consommation à. l'entrée des villes
remonte à l'année 1323.
Ces perceptions qui s'étaient faites, dans
l'origine, au profit exclusif de l'Etat, puis
par moitié au profit de l'Etat et de certaines
villes, avaient beaucoup verié elles avaient
été l'objet de-Eombreus-es dispositions pri-
vilégiées et exceptionnelles avant 1789.
L'Assemblée constituante les maintint
d'abord par plusieurs décrets, et notamment
ar le décret du 28 janvier 1790, qui avait
personne, emportant du logis tout ce qui repré-
sentait une valeur grande ou petite, et laissant
sa maîtresse se débattre avec ses créanciers.
La pauvre femme expia tristement sa folie
et mourut bientôt après dans une maison de
santé dont sonmari qui l'aimait mieux là qu'ail-
leurs, paya généreusement la pension.
Michel, lui qui pendant ses loisirs d'homme
riche avait acquis une certaine adresse à l'es-
crime, se fit prévôt d'un maître d'armes, puis
clerc d'huissier, puis comédien de province.
Mais comme il lui était impossible de s'adon-
ner à un travail régulier, il perdit successive-
ment tous ses emplois, et se fit enfin courtier
en librairie, puis courtier d'annonces et d'assu-
rances. Il fit la chasse aux clients à domicile,
écoulant à l'aide de pendules de zinc, les édi-
tions de classiques restées en magasin. Puis lan-
cé, en un mot, jusqu'au cou, dans les fourbe-
ries de certains industriels parisiens, il eût fini
par trouver sa voie, si l'activité nécessaire, dans
'toutes les entreprises,, ne lui eût fait défaut.
La misère aux mains sales au linge probléma-
tique, aux chaussures éculées, en fit dès lors un
homme inavouable au grand jour. Dans cette
extrémité, il se ressouvint de ses sœurs et leur
écrivit pour qu'elles lui vinssent en aide. Va-
lérie et Agathe qui songeaient déjà à se marier,
furent épouvantées à la lecture de cette espèce
de éommatioh remplie de détails peu rassu-
rants, et qui se terminait par une menace dé-
guisée de leur rendre visite.
Valérie sentit la nécessité d'aller au devant
de ce frère dangereux, afin de l'éloigner, à 'tout
prix de chez elle. Elle monta aussitôt dans une
voiture dont elle abaissa les stores, et alla le
trouver dans un de ces hôtels garnis échelon-
nés sur les anciens boulevards extérieurs, entre
la barrière Rochechouart et celle de Clichy. et
où on loge à la nuit pour quelques' sous. Elle le
trouva plus misérable encore qu'elle ne se l'é-
tait imaginé. Elle paya le peu qu'il devait là,
le fit monter dans le fiacre qui l'avait amenée
et se fit conduire chez un fripier où elle le rha-
billa convenablement des pieds à la tête, puis
elle lui loua une chambre meublée dont elle
paya le loyer pour six mois.
Gelafaït, elle lui mit çinqceuts francs dans
la main en lui disant ̃
aboli les exemptions. Mais, cédant bientôt à^
l'entraînement de l'époque, elle les suppçfc
ma par un décret du 19 février 1791, bj^h
qu'une commission composée d'homjçïes
très éclairés tels que ÎUM. de La UoSet 'r
foucauld, Rœderer, Defermon et Dupoiïftiô"
Nemours eût proposé de les maintèfliy
avec quelques modifications ayant surtout <-
pour objet de limiter le chiffre maximum v
des taxes auxquelles chaque nature de mar-
chandise pourrait être soumise.
Cette mesure radicale ne tarda pas à pro-
duire les effets prévus par les bons esprits.
Toutes les villes se ruinèrent. Elles furent
obligées de vendre leurs immeubles pour
faire face aux dépenses les plus essentielles,
notamment pour entretenir leurs hospices.
L'honorable M. de Saint -Arnaud exposait
récemment au Sénat que la ville de Paris
elle-même s'était trouvée endettée, pour ses
dépenses d'éclairage, de pavage, etc. qu'el-
le devait même « le salaire de ses ba-
layeurs, » et que c'était ainsi qu'elle s'était
vue dans la nécessité de demander au con-
seil des Cinq-Cents le rétablissement de son
octroi, ce qui lui avait été accordé par une
loi du 27 vendémiaire,an VII.
A cette loi succéda celle du 1 1 frimaire
an VII, qui généralisa ces dispositions en
« autorisant les communes formant à elles
seules un canton, et qui ne pourraient cou-
vrir leurs dépenses municipales au moyen
des centimes additionnels, dont le maxi-
mum devai t être fixé chaque année par la
loi, à y pourvoir au moyen de taxes loca-
les. »
Ainsi ce fut sous le gouvernement répu-
blicain qu'on reconnut la nécessité de réta-
blir les octrois, et j'ajouterai qu'ils ont été^
rétablis sur la demande môme des Villes,
c'est-à-dire des conseils municipaux.
Sans entrer dans le détail de toutes les
dispositions législatives qui se sont succédé
à ce sujet, il me paraît utile de faire remar-
quer qu'il résulte de ces dispositions
Que pour qu'une communesoit autorisée à établir
un octroi, il faut qu'elie en fasse la demande, ea
justifiant de l'insuffisance de ses autres revenus; (
Que la proposition doit en être faite par une de-
libération du conseil municipal, comprenant la dé-
signation des objets à imposer, le tarif, le mejae et
les limites de la perception
Que cette délibération, qui n'est généraieuiêiîJ
prise qu'après beaucoup d'études et de débat? con-
tradictoires, d "il ensuite être soumise au ministre
de l'intérieur qui, comme tuteur des communes,
examine si la proposition financière de la commun»
exige cette nouvelle ressource
Que lorsque le ministre de l'intérieur a recopnu
ce besoin, il cornmuoique la délibération au minis-
tre à 's finances, lequel la transmet à l'administra-
tion des contributions indirectes, qui doit exami-
ner si elle est en harmonie avec les règles tracées
par le législateur, et surtout avec les dispositions
qui régissent les boissons;
Que ces précautions prises, M. le ministre des
finances envoie le dossier au conseil d'Etat avec les
observations faites, tant par M. le ministre de l'in-
térieur que par l'administration des corHribuîions
indirectes;
Que la section des finances au conseil d'Etat
donne son avis sur le projet, à la suite du rapport
d'un membre désigné par le président de la sec-
tion; ̃*̃
Que cet avis est ensuite soumis à l'assemblée gé-
nérale du conseil d'Eiat, qui statue définitivement
et a le pouvoir non-seulement de modifier les dis-
positions réglementaires ne lui paraissant pas ea
harmonie avec la législation, mais encore de sup-
primer les taxes qui lui semblent contraires aux
intérêts bien compris du commerce ou de la loca-
lité, et que c'est ainsi que telle taxe qui est juste-
ment accordée à une commune est non moins jus-
tement refusée à une autre, vu la différence des ha-
bitudes ou des besoins locaux;
Enfin, que le règlement ou tarif n'est mis à exé-
cution qu'après avoir reçu toute la publicité possi-
ble, devant être afiiché à liEtérienr et à l'extérieur
de chaque bureau de perception.
Or, quel est l'impôt dont rétablissement
soit précédé d'autant de précautions tendant
à protéger les intérêts des contribuables? et
comment pourrait-il mériter le reproche d'ê-
tre un piège tendu à leur bonne foi et de
spéculer sur leur ignorance?
Se ferait-on un argument de ce qu'aux
termes de l'article 85 de l'ordonnance du 9
décembre 1814, les communes qui veulent
supprimer leur octroi ou le remplacer par
une autre perception, sont dans l'obligation
d'en faire parvenir la demande par le mai-
re au préfet, qui, après en avoir reçu l'au-
torisation du ministre de l'intérieur, doit
autoriser le conseil municipal à en déli-
bérer ?
Mon cher Michel, tâche maintenant de t
tirer d'affaires, car il me se rait impossible de
faire deux fois un pareil sa orifice.
Michel répondit par de vifs reinercînisnls et
des promesses formelles de se bien gouverner h
l'avenir.
J'y compte, mon ami, lui dit-elle, et ils se
séparèrent avec un égal plaisir.
Un mois après, Valérie recevait une nouvelle
demande de secours de son frère, qui, disait-il,
ne pouvait pas trouver d'emploi. r
Valérie fit un nouveau sacFifice mais il n'eut
d'autre effet que de redoubler les exigences de
Michel, certain, enfin, d'avoir trouvé une posi-
tion lucrative dans la seule crainte que sa
présence inspirait à ses sœurs.
Comme tout est faux dans une position
fausse, il vint un jour où Valérie,; la ragé au
cœur, se vit contrainte de composer avec ce
Irère qui pouvait venir se jeter à la traverse de
son projet d'établissement. Elle imagina 'alors
d'en tirer parti pour son mariage afin d'utili-
ser l'argent qu'elle lui donnait.
Michel était bel homme et beau garçon, et de
plus ne manquait pas de tournure. Elle le
transforma donc en adorateur à dislance dans
le but d'exciter autant que possible la jalousie
d'Edouard et de hâter, par ce moyen, le ma-
riage qu'elle espérait contracter avec lui.
Prévenu chaque matin de l'heure à laquelle
Edouard devait sortir avec sa sœur, il se tenait
sur leur passage et lançait des regards pas-
sionnés sur Valérie, dont la ruse consistait à
faire remarquer en riant ce timide soupirant à
Edouard.
Mais comme il n'y a rien d'absolu dans -ce
monde, le manège ne fit pas sur son amant l'ef-
fet qu'elle en attendait au contraire, Edouard
aimait à penser qu'il y avait là quelqu'un de
tout prôt à lui succéder et à rendre plus facile
la séparation qu'il rêvait. VaMria s'en aperçut
bientôt, mais force lui fut, pour Thonneur de
ses charmes, dé maintenir Michel dans son rôle.
Ceci durait depuis plus d'un mois quand Ba-
razer vint rompre une liaison qui déjà s'affai-
blissait d'elle-même par suite des indiscrétions
de Florentine.
Geouges FATH,
3 MOIS (ParisctD~~arlcmcnldclaScine) ~3~r'p,~
ANNONCES. 8, PL. DE La ~OURSE, ET 7. RUE C0~·H~84H
1~7~7, A.
Jeudi 31 janvier 1867
â MOIS (Wp^emeBU) 16**
mW> D'AÇQ.BNSflEÎH, 123, RUE MONTMARTRE
3l9 &xtné&
Tout ce qui concerne l'AènSuistttition du JAtrn^igS#|ssé au Gérant
L'Administration se réserve le droit de modifier la rédaction des Annonces
MM. les abonnés dont l'abonnement expire
le 31 janvi&r, sont priés de le renouveler
de suite, s'ils ne -veulent pas éprouver de
retard dans la réception du journal.
.Mf !'M~ .t.
PARIS; 30 JANVIER ̃'̃'̃ }
t .C .C: ̃ ̃
Nous avons reproduit hier une note de la
France, qui prétendait faire connaître les
bases de la loi sur la presse qui s'élabore en
ce moment. Un autre journal donne des in-
formations toutes contraires il assure que
l'autorisation préalable serait maintenue, et
que tout journal qui subirait deux condam-
nations serait supprimé de plein droit.
Il nous est impossible d'ajouter la moin-
dre foi a cette dernière assertion. C'est le
gouvernement lui-même qui à reconnu la
nécessité défaire disparaître delà législation
sur la presse la suppression de plein droit
après deux condamnations il a présenté et
fait voter, pour cela, une loi spéciale. Com-
ment rétablirait-il aujourd'hui la disposi-
tion draconienne qu'il a lui-même déclarée
excessive et effacée de nos codes?
Nous croyons que nos confrères laissent
un trop libre cours à leur imagination. La
nouvelle loi sur la presse nous paraît extrê-
mement simple et facile à faire.
̃Les' journaux étaient soumis concurrem-
ment à deux juridictions la juridiction cor-,
rectionnelle et la juridiction administrative.
L'Empereur vient dé supprimer cette der-
nière.
Le pouvoir discrétionnaire de l'adminis-
fration'cdmprenait l'autorisation préalable,
ravértiasement et la suspension par arrêté
ministériel, la suppression par décret; tout
cela disparaît à la fois la juridiction cor-
rectionnelle demeure seule, telle qu'elle ré-
sulte de la législation existante.
La nouvelle loi doit donc se réduire, à
abroger purement et simplement les arti-
cles du décret de 1852 qui établissaient le
pouvoir discrétionnaire de l'administration
et qui en réglaient l'exercice.
-Il -suffît pour cela d un seul article et de
quelques lignes.
L'Empereur, en effet, n'a point annoncé
une législation nouvelle sur la presse il a
décidé la. suppression du pouvoir discré-
tionnaire; et s'il faut l'intervention du
Corps légiélaiif pour donner suite à ladéci-
'"v; sien impériale c'est que le décret du 1 7 fé-
vrier .4852 ayant force de loi, aucune de
ses cïispositioBS.ne peut être abrogée que
par une loi. v. ~G~VAL-CIiÀRIGhT.
CtJCHEVÀL-ClARIGNY.
La chambré syndicale des agents de
changea fait, il y a ceux jours, au nouveau
ministre des financés, la visite d'usage. Di-
vers journaux1 assurent que daas la conver-
sation à laquelle cette visite- a donné lieu,
Mi Rouher aurait tenu le langage le plus ex-
plicité. -Le ministre des finances aurait dé=
çlaré~:da la:taçon laplus pére~niptoire, qu'il
n'était (jueéïipQ ni de cpntra0ter un emprunt,
ni de substituer dé nouveaux impôts aux
làncîéhs.-Il^aurâit ajouté que lés relations de
la France ayée t'outealès puissances, y com-
pris la Prusse et la Russie,. sont,, des plus
cordiales^ >
̃ L'importance de cet entretien n'échappe-
ra à personne. Il n'avait rien de confiden-
tiel, puisque les syndics des agents de
change avaient non seulement le droit,
mais même le devoir de communiquer aux
autres mètnbrès de leur compagnie la ré-
ponse du ministre; à la démarche qu'ils fai-
saient au nom de tous.
Il était donc désirable, il était même d'in-
térêt général, 'que la substance de cette
conversation fût portée à la connaissance du
public de' la façon la plus exacte. Aussi est-
ce avec une pleine confiance que nous avons
déplié, ce matin, le Constitutionnel.
Au lieu des renseignements exacts et pré-
cis que nous comptions y trouver, nous n'y
avons rencontré qu'une petite sortie humo-
ristique contre la facilité avec laquelle cir-
PEDILLETON BK LA PRESSE
DO 31 JANVIER 1867
fc
LES AMOURS 0E PâSSÂfîE
Lès "deux sœurs et ceux qai les accompa-
gnaient pénétrèrent dans le courtil,, après avoir
jeté un regard sur le chemin qu'ils venaient de
parcourir ce regard ne rencontra personne,
car lé domestique et le jardinier de Barazer
s'étaient brusquement couchés sur le sol dès
qu'ils avaient deviné le but de ce voyagé noc-
'turne. '>•'
^eu d'instants rflprès, le garçon de l'hôtel re-
passa tans les. voir, poussant devant lui sa
brouette 'vidé. Nos deux hommes lui laissèrent
Je temps de s'éloigner, et revinrent rendre
compte de leur mission à Barazer qui, ayant
vu de l'endroit où il se tenait caché le garçon
de l'hôtel retourner chez lui, les. attendait avec
impatience.
Cette fois, nous les tenons, monsieur, dit
Jean qui, sans en comprendre l'utilité, avait
i pris à cœur de réussir dans son espionnage.
̃y. Où sonHU. maintenant? demanda l'arma-
teur.
–'Près de la forêt, monsieur, dans une petite
maison gituéeau milieu d'un champ.
Tu vas nous y conduire.
Quand Barazer se trouva en vue de la nou-
velle habitation de Valérie, il renvoya ses li-
miers et dit à ses deux pupilles
?– A nous, maintenant, de hien reconnaître
les visages et les localités.
Ce roduui 'peut être reproduit par les journaux
gui ont ub traité avéo la Sooiété des Gens de let-
li as. Traduction réservée.
culent les faux bruits .\À;»oU^i^e^flir-
prise, ce morceau se ter^e/aje^U/
Ainsi un journal du soir, la iWw^enaDt au
sérieux toutes ces rumeurs, fait une. charge a tond
contre de prétendus projets d'emprunt, et après
avoir réussi à s'effrayer,' pousse un véritable cri
d'a'arme. ̃
Or comment la Preste s'a-t-elle pas vu qu'en
parlant ainsi, elle créait eil^-même les inquiétudes
dont elle prend prétexte pois, r faire tout un. cours
d'économie politique ? Elle prétend ignorer «ce
qu'il y a de fondé dans ces bruits, »'et cette igno-
rance qu'elle avoue ingénùmemit ne l'empêche pas
de propager ces mêmes bruits. r[ r:
Mais, ô vertueux et éloqAientBoniface
vous dont la voix, toujours sûre d'être écou-
tée, ne devrait rien laisser échapper qui ne
fût de la plus rigoureuse vérité, auriez-vous,
par une légèreté qui siérait maU à votre ca-
ractère, négligé de lire l'articl#\ dont vous
parlez? c
Comment ri' ave z-vous pas vu, dès les pre-
mières lignes, que la Presse répondait a la
Pairie qui, dans un article publié deiQx jours
auparavant et dont les conclusions étaient
textuellement reproduites, avait proposé
formellement un grand emprunt? Depuis
quand discuter et combattre une proposi-
tion dangereuse équivaut-il à l'accréditer?
Pourquoi donc vous en prendre à nous
qui n'en pouvons mais, au lieu d'admones-
ter la Patrie comme vous le savez si bien
faire? Comment n'avez-vOvis pas réfléchi, ô
patriarche mûri par les années, que ces im-
putations étourdies pouvaient faire naître le
soupçon que, prêt à désavouer les emprunts
pour le présent, il vous déplaît de les voir
condamner pour l'avenir?
Ou bien serait-ce pardon de vous prê-
ter des sentiments peu dignes de votre
prudhomie que plein de dédainpour le ri-
val indiscret qui va sur vos brisées-, vous,
estimez que les articles de la Patrie ne mé-
ritent pas d'être discutés?
Ce serait un jugement bien sévère.
Nous recevons d'Athènes la dépêche sui-
vante.: I
Athènes, 28 janvier.
Il vient d'être présenté aux Chambres un projet
de loi tendant à élever l'armée grecque au chiffre
de 31 mille hommes, dont iA mille destinés à for-
mer, l'armée permanente et le reste devant figurer
fcur les cadres à titre de corps auxiliaire. Le mi-
nis'.re de la guerre motive cette mesure par les ar-
mements et les notes menaçantes de la Turquie et.
par l'insurreefion imminente de ses provinces
chrétiennes. La Grèce, ajoute le ministre, ne pro-
voque personne, elle veut la paix mais sans humi-
liation. '1
Nous voyons avec regret le gouvernement
hellénique entrer dans la voie des arme-,
i&ents. La disparité des forces est trop gran-
de" pour que la Grèce puisse risquer une col-
lision avec la Turquie elle ne peut donc at-
tendre de protection efficace que des puis-
sances qui lui ont donné l'indépendance et
qui se sont constituées gardiennes de ses
droits.
Les armements
ter à sa sécurité, et iis peuvent devenir un
nouvel élément de complication dans les af-
faires d'Orient.
.• ,,f. BAUER.
̃•»«- r~ ̃•i
BULLETIN TÉLÉGRAPHIQUE
̃ ̃̃ AaUricfee.
Vienne, 30 janvier.
Le résultat des élections, dans les provinces al-
lemandes, est éminemment favorable aux partisans
de ia patente de février.
Dans les provinces slaves et mixtes, l'avantage
est resté, au contraire, aux partisans de la patente
de janvier.
Le Morgenpost dit que les Allemands pourront
empêcher la réunion d'une Reichsrath extraordi-
naire.
Le Vaterland, organe conservateur, dit que les
Slaves pourraient empêcher la réunion d'un Reichs-
rath favorable à la patente de février, si le gouver-
nement Tenait à reculer.
La nomination d'un ministère hongrois est atten-
due de jour en jour,
Asle~a~n®.
• Hambourg, 30 janvier.
On mande d'Helsingfors, le 26
Aujourd'hui a eu lieu 1 ouverture de la Diète fin-
Le ciel s'était assombri depuis quelques mi-
nutes, comme s'il se fût mis du complot,, et les
trois hommes purent, grâce à ce changement
subit, avancer avec hardiesse vers le point
qu'ils désiraient atteindre.
Une bougie éclairait la maison dont on
avait ouvert les contrevents pour renouveler
l'air, et l'on voyait facilement à travers les ais
disjoints de la porte, Valérie, Agathe et un
homme d'une trentaire d'années assis autour
d'une table grossière.
Edouard De ville reconnut avec le plus grand
étonnement dans cet homme, l'amoureux qui,
depuis quelque temps, se trouvait toujours sur
son chemin lorsqu'il sortait avec Valérie, et
qui, disait-elle, n'avait jamais osé lui adresser
la parole.
Du diable si je comprends quelque chosa
à la présence de cet homme, murmura Edouard
Deville à l'oreille de Barâzer le gaillard que
vous voyez là est l'amoureux platonique dont
je vous parlais tout à l'heure.
Il faut croire alors qu'il n'était platonique
que pour toi, fit l'armateur en riant.
Allons, c'est une rusée coquine, dit Victor
Ozanne, qui avait entendu la confidence de son
frère.
J'ai joué le rôle d'un imbécile sans m'en
apercevoir, reprit Edouard, secrètement humi-
lié, et cepsndant je ne puis m'expliquer ce que
cet homme espère en venant ici soutenir les
prétentions de Valérie.
Ce serait là, dans tous les cas, un singulier
personnage.
Oui.singulier. àmoinsqu'il ne soit igno-
ble, ajouta Victor Ozanne.
Tu croirais? fit Edouard.
Les femmes qui ressemblent à Valérie ont
d'ordinaire deux espèces d'amants celui dont
elles espèrent la fortuae, et celui avec qui elles
désirent la partager.
̃ Quoi! j'aurais été?.
Oui, mon cher. à mains que tu puisses
trouver une autre manière de nous expliquer
cette énigme, répondit Barazer.
<– Après tout, il ne m'importe guère à pré-
sent. J'y songe, reprit subitement Edouard,
elle lai aura peut-être proposé d'assurer sa
vengeance pour prix de son amour ? 3
noue. L'empereur fait annonser dans son "discours,
du trône qu'il sera présenté lis projet de loi sur la
convocation et le règlement de la Diète. H n'y au-
ra pas de nouveaux impôts. Le projet de loi sur; les
commentaires et les stipulations additionnelles des
lois fondamentales de la Finlande, ainsi que la
question de la .réforme des finances, sont ajournés.
̃'̃̃ .Priasse,
Berlin, 29 janvier/
Le prinee de la Tour et-Taxis a cédé h la Prmsse
ses droits de poste et tout l'inventaire moyennant
la somme de 3 millions de thalers. Le traité a été
présenté aujourd'hui à la Chambre des députés.
Berlin, 29 janvier.
La nouvelle donnée par les journaux de.Londres
que la Prusse aurait demandé à l'Autriche des ex-
plications sur des mouvements de troupes en GallU
cie est dénuée de tout fondement.
ataïie
Florence, 29 janvier, 11 h. 30, soir.
Chambre des députés.– M. Bixio fait une inter-
pellation relative à la frégate Formidable, contre
laquelle un fort autrichien a tiré un coup de canon
dans les eaux de Gravosa. Il désapprouve la. con-
duite du eapitaine.
Le ministre de la marine répond par un exposé
des faits. Le commandant autrichien a déclaré que
l'incJde.ntétait le résultat d'une erreur, legouverne-
ment autrichien ayant donné des instructions de-
puis le mois d'octobre pour que la marine italienne
fût traitée amicalement.
Le ministre ayant jugé, néanmoins, que le com-
mandant du Formidable n'avait pas fait Ce qu'il de-
vait, la privé de son commandement.
Le ministre ajoute que les explications continuant
avec l'Autriche, il ne croit pas devoir en dire da-
vantage mais il communiquera à la Chambre les
documents diplomatiques relatifs à cette affaire,
lorsque la correspondance engagée sera~terminée.
̃- L'interpellation, n'a pas de suite.
La Chambre approuve l'unification de ïimpôt
foncier en Yénélie.
iÈspagae. ̃
Madrid, 29 janvier, soir.
Un ordre royal, adressé au ministre des finances,
établit un nouveau règlement ayant pour but de
faciliter le désamertissement des biens nationaux.
Elate-SJnïe
New- York, 29 janvier.
Le président Johnson a mis son veto sur le se-
cond bill qui propose d'admettre le Colorado dans
l'Union. D'après des avis du Mexique, le général
Ortega aurait été fait prisonnier par les troupes de
Juarez.
JPrïacîpanics danubEenécs
Bucharest; 29 janvier, soir.
M. Balatchano retourne à Paris,: nommé agent du
gouvernementroumain.
M. J. Green, agent politique et consul général
d'Angleterre, et M. -Saint-Pierre, agent politique et
consul général de Prusse, ont remis solennellement
hier, entre les mains du prince régent et en pré-
sence du" ministre- des affaires étrangères, Jes let-
tres qui les accréditent près la personne du prince
deRoumanie.
Le prince Charles, aceompagné du prince Stir-
bey, ministre des affaires -étrangères, est parti au-
jourd'hui pour Jassy.
{Agence Havas-Bûllier.)
r (Yoir plus loin les dernières dépêches.]
,,UM
CHHOIIQUE POLITIQUE
Un télégramme de Constantinople, en date e
du 1!6 janvier, s'exprime ainsi
Le Courrier à! Orient affirme que les musulmans
ainsi que les chrétiens ressentent la nécessité de la
convocation d'une Assemblée nationale issue d'é-
lections libres.
L'ambassade d'Italie demande une nouvelle ia-
demaité de 400 litres pour un capitaine de navire
italien blessé par la police turque, à l'occasion d'u-
ne rixe entre matelots. ̃
Le Courrier -d'Orient, ancien* organe du
prince Couza, habitué à préconiser en Orient
des idées souvent plus avancées que prati-
ques, subit encore lé prestige des succès
souvent inattendus obtenus, successivement
par les divans ad hoc et par les assemblées
moldo-valaques, succès parmi lesquels il
faut inclure cependant la chiite du dernier
prince roumain.
Il s'illusionne peut-être un peu, en même
Oui, cela est possible, dit vivement Ba-
razer, redevenu sérieux, et c'est alors que
nous ferons bien de redoubler de.vigilance.
Valérie et Agathe venaient de se lever de
leurs sièges pour allumer une seconde bougie.
La porte du rez-de-chaussés s'ouvrit bientôt
aprèi, et les deux sœurs, reconduites parleur
étrange cavalier, gravirent un escalier de bois
qui s'appuyait extérieurement au mur delà
maison, et gagnèrent le premier étage, eu lion
se souhaita le bonsoir. Le cavalier descendit,
rentra, ferma la porte et les volets du rez-de-
chaussée, et bientôt éteignit son flambeau.
Les deux soeurs furent moins lestes à se met-
tre au lit, malgré la fatigue qu'elles devaient
éprouver. Leur lumière néanmoins disparut
vite, car elles ne voulaient pas sans doute tra-
hir leur présence ;mais elles vinrent s'accouder
à leur fenêtre où elles s'entretinrent longtemps
à voix basse.
Gomment le sauras- tu ? demandait Agathe
Rien de plus facile, car ces messieurs se-
ront nécessairement congédiés dès demain en
cas de rupture.
Je crains que tout cela ne finisse mal, ne
cessait de répéter Agathe.
Mal pour lui, car je ne lui pardonnerai
pas, mais surtout pour ces pimbêches cela les
regarde, car elles ne pourront pas, se plaindre
de ne pas avoir été suffisamment averties.
La suite de cette conversation échappa à l'at-
tention de leurs auditeurs.
Enfin, Valérie et Agathe se retirèrent, et la
petite maison rentra dans son silence habituel.
Nous en savons assez maintenant, dit Ba-
razer. Il faut avouer que, si l'espionnage est
un vilain métier, il est indispensable d'y avoir
recours en .certains cas. Àllons-nous-en.
Tous trois s'éloignèrent sans bruit.
Leur retour impatiemment attendu, car l'on
ne pouvait s'expliquer la longueur de leur ab-
sence, fut salué par un seul cri Les veilà 1 les
\oilà! ..•̃
Calmez- vous, mes enfants, reprit l'arma-
teur, nous venons d'assister au départ de cës;
drôlesses que le chemin de fer emporta à toute
vapeur, et je suis heureux de vous apprendre
que vous pouvez, dès à présent, quitter cette
rtçmps, sur les avantages recueillis par l'E-
gypte de son, nouveau système de législa-
tion, et l'on a aujourd'hui dans sa publicité
une note dont nous ne_ tenons pas à nous
faire encore l'écho.
On. sait fao'ileinenf, parfois qui propose
une assemblée nationale issue d'élections-li-
bres mais1' on sait plus difficilement à
qui le toi>r des événements donne le bénéfi-
ce dernier de ces sortes de progrès préma-
turés. 0
Les communautés en Turquie ont diverses
manières faciles et efficaces de formuler au-
jourd'hui leurs vœux, et les légations euro-
péennes y sont, Dieu merci, assez atten-
tives.
Trop d'éléments de troubles sont agités
Aujourd'hui pour y joindre des expériences
constitutionnelles. Que le Courrier d'O-
rient soit moins pressé et qu'il conseille sur-
tout à l'ambassade d'Italie, dont il est ou
dont il fut l'ami, et dont les réclamations
incessantes se multiplient à la Porte, d'ap-
porter dans l'affirmation de ses qualités tou-
tes neuves de grande puissance un peu
moins de verdeur.
Victor-Emmanuel ne saurait oublier qu'il
doit à la France de ne pas parler au Divan
par le chargé d'affaires du Piémont, mais de
s'adresser à lui par le canal d'un chef de
légation accrédité au nom de la péninsule
entière. S'il tient a souligner à toute occa-
sion en Orient cette influence nouvelle, les
lois élémentaires de l'amitié, sinon de la re-
connaissance, lui font un devoir de la mar-
quer dans le sens mesuré et conservateur
de la politique française.
̃ Berlin, 29 janvier, soir.
On dément, dans les cercles officiels, les bruits
mis en circulation relativement à la conclusion de
conventions militaires avec les gouvernements de
Hesse et de Bade.
Cette dépêche prouve que l'on compte à
Berlin sur la prochaine réalisation d'une
union.de l'Allemagne méridionale. La poli-
tique prussienne ne veut pas entraver par
des négociations particulières les effets de
la conférence de Stuttgard et des disposi-
tions que témoigne le nouveau ministre du
roi de Bavière. Si M. de Bismark refuse au-
jourd'hui les contingents de Bade et d la
Hesse, c'est que le roi Guillaume va être re-
connu le chef militaire de tous les Etats
restés en dehors dé la Confédération du
Nord.
̃"̃ '̃ ̃ 1 Floreneo, 29 janvier, soir.
Dans.sâ séance d'aujourd'hui, le Sénat a décida la
mise en accusation de l'amiral gersano, par 83 voix *x
contre 48, sur le chef de désobéissance, et par
H voix contre 15, sur le chef d impéritie et de
négligence. ̃̃.̃
Nos lecteurs se souviennent que le chef
de lâcheté a été écarté par le Sénat.
Tous ceux qui ont lu l'admirable récit de
la bataille de Lissa publié par la Revue des
Deux-Mondes resteront convaincus que le.
gouvernement italien s'est trompé en faisant
tomber l'amiral Persano de son banc de com-
mandement sur la sellette des accusés. Dans
cette journée, dont les Italiens peuvent par-
ler sans amertume après l'affranchissement
de la Yénétie, ce n'est pas un officier géné-
ral qui a été. vaincu, c'est la marine italien-
ne, dans laquelle personne n'a montré les
qualités de l'homme de mer.
La mise en accusation et la condamnation
même de l'amiral Persano ne changeront
rienàl'histoirede cette bataille, qui ne devait
été considérée que comme un enseignement
par ceux qui sont chargés de présider à l'or-
ganisation de la flotte italienne.
On écrit de Vienne à la Boersenhalle de Ham-
bourg
L'empereur vient de donner un ordre qui produit
une grande sensation. C'est que les régiments qui
portaient les noms des princes de la maison royale
de Prusse et d'autres notabilités prussiennes, et "qui,
aussitôt- après la guerre, avaient dû quitter ces
noms, doivent les reprendre aujourd'hui. C'est là
évidemment une démarche laite en vue de se rap-
procher de la cour de Berlin. On dit que le roi de
Saxe se donne beaucoup de peine pour opérer une
réconciliation entre les deux cours.
I C. LEFÈYRE.
attitude de colombes que le voisinage de l'au-
tour rend tremblantes au fond de leurs nids.
Votre gaîté vous inspira mal, cher mon-
sieur Barazer, car c'est un sujet sur lequel ni
moi ni mes filles n'auront jamais, non, jamais,
le courage de plaisanter, dit Mme de Pradères
en se levant.
Nous le verrons bien, dit Barazer.
Mon ami, reprit Mmo de Pradères d'une
voix profondément émue, ne me reparlez ja-
mais de tout ceci, si vous ne voulez pas que je
devienne folle.
Puis elle se retira en faisant signe à ses filles,
qui pleuraient, de la suivre.,
V ̃
2/iininmc mystérieux
Michel, l'homme que nous avons jusqu'ici vu
tourner comme une ombre indécise autour de
nos personnages, était, on le sait, le propre
frère de Valérie et d'Agathe.
Eljevô au hasard comme ses sœurs, sans ins-
truction solide, sans état, il appartenait à cette
classe de gens., dont l'existence est probléma-
tique.
D'abord commis d'agent de change, il enleva
la femme de son patron avec deux cent mille
francs qu'elle prit à son mari lé mari, qui vi-
vait lui-môtne avec. une autre femme, ne les
poursuivit pas; ces deux cent mille francs
étaient d'ailleurs une manière de reprise sur sa
dot qui s'élevait à plus du double. Michel
commença alors, avec les capitaux de la dame,
une de ces existences de flibustier que le grand
mouvement de Paris favorise trop souvent.
Point d'affaires scabreuses où il ne se trouvât
mêlé jusqu'au jour où sa réputatioa le rendit
impossible sur la place où. des apparences de
probité sont au moins indispensables. Ceci né
lui importait plus guère, earil avait alors triplé
ses capitaux; il se mit, dès ce jour, à vivras en
homme riche. Il eut des chevaux, des' équipa-
ges et le personnelexigè en pareil cas seule-
ment il alla si vite, quen moins de deux ans
cette fortune fondit entre ses mains.
Il partit donc un beau matin sans réveiller
"ÉTATS-UNIS ET MEXIQUE
Nous trouvons dans le Courrier des Etats-
Unis, du '1 janvier, quelques nouvelles du
Mexique
II parait, dit celle feuille, qu'Escôbedo n'a déci-
dément pas encore été pendu. Il marche avec Ra-
cha. contre M jia. Gortina est aux environs de Mata-
moros. Les Américains se disposent à empêcher
les incursions des Indiens du Texas au delà de la
frontière mexicaine..
Zacatecas et Manzanilla ont été occupés par les
libéraux. A Colima, lé commandant Chacon a frap-
pé d'un impôt forcé de 20,000 piastres, les maisons
d'importation étrangères. Les consuls de Prusse,
de Hambourg «t de Bavière ont été emprisonnés
pour servir d'otages jusqu'à ce que la taxe ait été
payée.
Un envoyé de François-Joseph à Maximilien, por-
teur d'une lettre autographe du "premier, s'est em-
barqué samedi à la Nouvelle-Orléans pour Vera-
Cruz.
On a reçu à Washington la nouvelle que les trou-
pes françaises ont déjà commencé à s'embarquer
sur des transports arrivés de France.
Nous croyons savoir que, d'après des calculs pré-
cis, il ne restera plus un seul soldat frauçais au
Mexique le i'ô mars.
Le Times, de New- York, en annonçant le
départ pour Vera-Cruz de- l'envoyé de Fran-
çois-Joseph, ajoute
On suppose que la lettre se rapporte à une ré-
conciliation entre les deux frères.
Le gouvernement des Etats-Unis vient de
livrer à la publicité une lettre de Romero,
datée du 21 novembre, et par laquelle le re-
présentant de Juarez remercie le président
Johnson d'avoir reconnue comme légale la
prolongation de pouvoirs que s'est accordée
Juarez et de n'avoir pas soutenu les préten-
tions d'Ortega.
Le Times donne encore les nouvelles sui-
vantes
Le général Castelnati et le ministre français sont
allés trouver l'empereur à Puebla, et ils ont obtenu
de lui la promesse qu'il abdiquerait dans un délai
de vingt jours.
Il paraît que la réponse des chefs libéraux à la
demande de concours qui leur a été adressée ôte
toute espérance d'une réunion d'un congrès, et que
l'empereur doit abdiquer.
On parlait, en outre, de l'intention qu'au-
raient les chefs juaristes de marcher en
masse sur Mexico avec toutes les forces qui
•sont dispersées dans les Etats du Nord, de
manière à faire prisonnier l'empereur Maxi-
milien ou à le contraindre à s'embarquer.
Morandes, ajoute le Times, a adressé une pro-
clamation à.la jeunesse de Mexico, pour l'inviter à
s'engager dans les rangs de l'armée libérale.
Le courrier d'Orizaba à Mexico a été arrêté par
les troupes de Diaz, qui se sont emparées des dé-
pèches.
Un engagement a eu lieu près de Tilapla entre
les Français, sous les ordres du général Retier, et
les Mexicains, commandés par Leander Armandoz.
Les Français ont occupé la ville; les Mexicains ont
eu 40 morts et un assez grand nombre de blessés.
Le commerce de Mexico souîfre du conflit qui
s'est élevé entre les Français et les impériaux. La
douane de cette ville refuse de délivrer aucune
marchandise ayant quitté Vera-Cruz depuis le 12
décembre, jour où les Français ont pris possession
de la doaune.̃
On pensait que le maréchal Bazaine quit-
terait Mexico le 20 janvier, et que l'embar-
quement de nos troupes aurait lieu le 1er
mars.
C. LEFÈVRE.
,•; les. octrois ̃
IL Est-il un impôt plus juste que celui de
l'octroi, et dont l'établissement soit entouré
de plus de précautions, afin de concilier les
intéiêts des contribuables avec ceux de la
perception? Telle est la seconde des propo-
sitions énoncées au commencement de ce
travail que je vais examiner.
L'usage de percevoir des taxes sur les
objets de consommation à. l'entrée des villes
remonte à l'année 1323.
Ces perceptions qui s'étaient faites, dans
l'origine, au profit exclusif de l'Etat, puis
par moitié au profit de l'Etat et de certaines
villes, avaient beaucoup verié elles avaient
été l'objet de-Eombreus-es dispositions pri-
vilégiées et exceptionnelles avant 1789.
L'Assemblée constituante les maintint
d'abord par plusieurs décrets, et notamment
ar le décret du 28 janvier 1790, qui avait
personne, emportant du logis tout ce qui repré-
sentait une valeur grande ou petite, et laissant
sa maîtresse se débattre avec ses créanciers.
La pauvre femme expia tristement sa folie
et mourut bientôt après dans une maison de
santé dont sonmari qui l'aimait mieux là qu'ail-
leurs, paya généreusement la pension.
Michel, lui qui pendant ses loisirs d'homme
riche avait acquis une certaine adresse à l'es-
crime, se fit prévôt d'un maître d'armes, puis
clerc d'huissier, puis comédien de province.
Mais comme il lui était impossible de s'adon-
ner à un travail régulier, il perdit successive-
ment tous ses emplois, et se fit enfin courtier
en librairie, puis courtier d'annonces et d'assu-
rances. Il fit la chasse aux clients à domicile,
écoulant à l'aide de pendules de zinc, les édi-
tions de classiques restées en magasin. Puis lan-
cé, en un mot, jusqu'au cou, dans les fourbe-
ries de certains industriels parisiens, il eût fini
par trouver sa voie, si l'activité nécessaire, dans
'toutes les entreprises,, ne lui eût fait défaut.
La misère aux mains sales au linge probléma-
tique, aux chaussures éculées, en fit dès lors un
homme inavouable au grand jour. Dans cette
extrémité, il se ressouvint de ses sœurs et leur
écrivit pour qu'elles lui vinssent en aide. Va-
lérie et Agathe qui songeaient déjà à se marier,
furent épouvantées à la lecture de cette espèce
de éommatioh remplie de détails peu rassu-
rants, et qui se terminait par une menace dé-
guisée de leur rendre visite.
Valérie sentit la nécessité d'aller au devant
de ce frère dangereux, afin de l'éloigner, à 'tout
prix de chez elle. Elle monta aussitôt dans une
voiture dont elle abaissa les stores, et alla le
trouver dans un de ces hôtels garnis échelon-
nés sur les anciens boulevards extérieurs, entre
la barrière Rochechouart et celle de Clichy. et
où on loge à la nuit pour quelques' sous. Elle le
trouva plus misérable encore qu'elle ne se l'é-
tait imaginé. Elle paya le peu qu'il devait là,
le fit monter dans le fiacre qui l'avait amenée
et se fit conduire chez un fripier où elle le rha-
billa convenablement des pieds à la tête, puis
elle lui loua une chambre meublée dont elle
paya le loyer pour six mois.
Gelafaït, elle lui mit çinqceuts francs dans
la main en lui disant ̃
aboli les exemptions. Mais, cédant bientôt à^
l'entraînement de l'époque, elle les suppçfc
ma par un décret du 19 février 1791, bj^h
qu'une commission composée d'homjçïes
très éclairés tels que ÎUM. de La UoSet 'r
foucauld, Rœderer, Defermon et Dupoiïftiô"
Nemours eût proposé de les maintèfliy
avec quelques modifications ayant surtout <-
pour objet de limiter le chiffre maximum v
des taxes auxquelles chaque nature de mar-
chandise pourrait être soumise.
Cette mesure radicale ne tarda pas à pro-
duire les effets prévus par les bons esprits.
Toutes les villes se ruinèrent. Elles furent
obligées de vendre leurs immeubles pour
faire face aux dépenses les plus essentielles,
notamment pour entretenir leurs hospices.
L'honorable M. de Saint -Arnaud exposait
récemment au Sénat que la ville de Paris
elle-même s'était trouvée endettée, pour ses
dépenses d'éclairage, de pavage, etc. qu'el-
le devait même « le salaire de ses ba-
layeurs, » et que c'était ainsi qu'elle s'était
vue dans la nécessité de demander au con-
seil des Cinq-Cents le rétablissement de son
octroi, ce qui lui avait été accordé par une
loi du 27 vendémiaire,an VII.
A cette loi succéda celle du 1 1 frimaire
an VII, qui généralisa ces dispositions en
« autorisant les communes formant à elles
seules un canton, et qui ne pourraient cou-
vrir leurs dépenses municipales au moyen
des centimes additionnels, dont le maxi-
mum devai t être fixé chaque année par la
loi, à y pourvoir au moyen de taxes loca-
les. »
Ainsi ce fut sous le gouvernement répu-
blicain qu'on reconnut la nécessité de réta-
blir les octrois, et j'ajouterai qu'ils ont été^
rétablis sur la demande môme des Villes,
c'est-à-dire des conseils municipaux.
Sans entrer dans le détail de toutes les
dispositions législatives qui se sont succédé
à ce sujet, il me paraît utile de faire remar-
quer qu'il résulte de ces dispositions
Que pour qu'une communesoit autorisée à établir
un octroi, il faut qu'elie en fasse la demande, ea
justifiant de l'insuffisance de ses autres revenus; (
Que la proposition doit en être faite par une de-
libération du conseil municipal, comprenant la dé-
signation des objets à imposer, le tarif, le mejae et
les limites de la perception
Que cette délibération, qui n'est généraieuiêiîJ
prise qu'après beaucoup d'études et de débat? con-
tradictoires, d "il ensuite être soumise au ministre
de l'intérieur qui, comme tuteur des communes,
examine si la proposition financière de la commun»
exige cette nouvelle ressource
Que lorsque le ministre de l'intérieur a recopnu
ce besoin, il cornmuoique la délibération au minis-
tre à 's finances, lequel la transmet à l'administra-
tion des contributions indirectes, qui doit exami-
ner si elle est en harmonie avec les règles tracées
par le législateur, et surtout avec les dispositions
qui régissent les boissons;
Que ces précautions prises, M. le ministre des
finances envoie le dossier au conseil d'Etat avec les
observations faites, tant par M. le ministre de l'in-
térieur que par l'administration des corHribuîions
indirectes;
Que la section des finances au conseil d'Etat
donne son avis sur le projet, à la suite du rapport
d'un membre désigné par le président de la sec-
tion; ̃*̃
Que cet avis est ensuite soumis à l'assemblée gé-
nérale du conseil d'Eiat, qui statue définitivement
et a le pouvoir non-seulement de modifier les dis-
positions réglementaires ne lui paraissant pas ea
harmonie avec la législation, mais encore de sup-
primer les taxes qui lui semblent contraires aux
intérêts bien compris du commerce ou de la loca-
lité, et que c'est ainsi que telle taxe qui est juste-
ment accordée à une commune est non moins jus-
tement refusée à une autre, vu la différence des ha-
bitudes ou des besoins locaux;
Enfin, que le règlement ou tarif n'est mis à exé-
cution qu'après avoir reçu toute la publicité possi-
ble, devant être afiiché à liEtérienr et à l'extérieur
de chaque bureau de perception.
Or, quel est l'impôt dont rétablissement
soit précédé d'autant de précautions tendant
à protéger les intérêts des contribuables? et
comment pourrait-il mériter le reproche d'ê-
tre un piège tendu à leur bonne foi et de
spéculer sur leur ignorance?
Se ferait-on un argument de ce qu'aux
termes de l'article 85 de l'ordonnance du 9
décembre 1814, les communes qui veulent
supprimer leur octroi ou le remplacer par
une autre perception, sont dans l'obligation
d'en faire parvenir la demande par le mai-
re au préfet, qui, après en avoir reçu l'au-
torisation du ministre de l'intérieur, doit
autoriser le conseil municipal à en déli-
bérer ?
Mon cher Michel, tâche maintenant de t
tirer d'affaires, car il me se rait impossible de
faire deux fois un pareil sa orifice.
Michel répondit par de vifs reinercînisnls et
des promesses formelles de se bien gouverner h
l'avenir.
J'y compte, mon ami, lui dit-elle, et ils se
séparèrent avec un égal plaisir.
Un mois après, Valérie recevait une nouvelle
demande de secours de son frère, qui, disait-il,
ne pouvait pas trouver d'emploi. r
Valérie fit un nouveau sacFifice mais il n'eut
d'autre effet que de redoubler les exigences de
Michel, certain, enfin, d'avoir trouvé une posi-
tion lucrative dans la seule crainte que sa
présence inspirait à ses sœurs.
Comme tout est faux dans une position
fausse, il vint un jour où Valérie,; la ragé au
cœur, se vit contrainte de composer avec ce
Irère qui pouvait venir se jeter à la traverse de
son projet d'établissement. Elle imagina 'alors
d'en tirer parti pour son mariage afin d'utili-
ser l'argent qu'elle lui donnait.
Michel était bel homme et beau garçon, et de
plus ne manquait pas de tournure. Elle le
transforma donc en adorateur à dislance dans
le but d'exciter autant que possible la jalousie
d'Edouard et de hâter, par ce moyen, le ma-
riage qu'elle espérait contracter avec lui.
Prévenu chaque matin de l'heure à laquelle
Edouard devait sortir avec sa sœur, il se tenait
sur leur passage et lançait des regards pas-
sionnés sur Valérie, dont la ruse consistait à
faire remarquer en riant ce timide soupirant à
Edouard.
Mais comme il n'y a rien d'absolu dans -ce
monde, le manège ne fit pas sur son amant l'ef-
fet qu'elle en attendait au contraire, Edouard
aimait à penser qu'il y avait là quelqu'un de
tout prôt à lui succéder et à rendre plus facile
la séparation qu'il rêvait. VaMria s'en aperçut
bientôt, mais force lui fut, pour Thonneur de
ses charmes, dé maintenir Michel dans son rôle.
Ceci durait depuis plus d'un mois quand Ba-
razer vint rompre une liaison qui déjà s'affai-
blissait d'elle-même par suite des indiscrétions
de Florentine.
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