Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-06-09
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Description : 09 juin 1939 09 juin 1939
Description : 1939/06/09 (Numéro 137). 1939/06/09 (Numéro 137).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/01/2008
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-JEc .t~S6'.E~<~
EN.AGt:
Echos de partout et nouvelles mondaines.
EN 3'El'4'PAGES:
~e discours de réception de M. Charles Maur.
ras à l'Académie française la réponse de
M. Henry Bordeaux.
'EN'fAGE:'
L'Actualité Ënanciere.
Le Bilan de la Banque de France.
La Bourse-
PARIS, LE 8 JUIN
Réiorme électorale
et prorogation
La Chambre s'occupe d'une ques-
tion qui la concerne. C'est ce qu'elle
peut faire de mieux. La réforme élec-
torale et la date des élections sont
pour elle des sujets naturels de médi-
~tion.~Et .si elle arrive & d~s con-
clusions raisonnables, elle n'aura pas
tout à fait perdu son temps.
Il y a dans la vie publique beau-
coup d'autres soucis. La Chambre ne
les ignore pas. Mais elle ne peut que
les partager. Pour la solution des
problèmes eux-mêmes, elle sent bien
qu'elle ne doit pas trop s'en mêler.
Au fond toutes les pensées vont
toujours aux affaires extérieures
règlement convenable avec l'Espa-
gne, application correcte des accords
Bérard-Jordana, négociations péril-
leuses avec les Soviets, état de nos
relations avec l'Italie, effort continu
de travail pour la défense nationale.
De temps en temps, la Chambre
S'aperçoit que la politique intérieure
devrait être mieux accordée à la po-
litique extérieure. Elle ne s'est pas
sentie grandie par l'incident Marty.
ï~r,. elle s'est donne la peine
~écarter 'les candidats Front popu-
laire de laprésidence de deux com-
missions et elle y a réussi. Retenons
ce signe, tout en nous souvenant
qu'une hirondelle ne fait pas le prin-
temps. En réalité ni la Chambre de
1936 ni un certain nombre de minis-
tres n'étaient faits pour les événe-
ments qui ont surgi.
Tout le monde s'accorde à penser
que la réforme électorale, si elle n'est
pas une condition sufnsante de relè-
vement, est cependant une condition
nécessaire. La commission du suifra-
ge universel paraît se tenir avec fer-
meté à son projet. Elle a des chan-
ces de finir par aboutir à quelque
chose. La réforme électorale bénéfi-
cie de circonstances nouvelles. La
Chambre discerne qu'il n'y a pas de
prorogation possible, par de proro-
gation acceptable, sans une réforme
préalable.. Elle se résignera à la ré-
forme dans l'espoir de faciliter la
prorogation.
Non que la prorogation soit chose
aisée. Les objections sont nombreu-
ses. Les hésitations sont multiples.
En théorie la plupart des partis sont
contre et, en pratique, la plupart des
députés sont pour. Hier les commu-
nistes ont voulu faire voter à la com-
mission compétente une motion inter-
disant au gouvernement de procéder
à la prorogation par décret-loi. Ils
ont été battus. La commission a dé-
claré qu'elle laissait toute liberté au
gouvernement, dans le cas encore
hypothétique où la prorogation pa-
raîtrait souhaitable.
Il y a bien le vieux projet du man-
dat de six ans qui dort dans les car-
tons. Et il n'est pas abandonné. Mais
toute discussion parlementaire récla-
me du temps et reste pleine d'impré-
vu. A l'épreuve des circonstances, le
régime se modifie peu à peu. Le sys-
terne des décrets-lois a supprimé les
Vains bavardages des séances inter-
minables et des controverses confu-
ses. La prorogation ajournerait les
consultations électorales. Quand les
événements obligent à refaire en par-
tie l'Etat, le régime électif, du cen-
sentement général, est doucement
apaisé. Nous ne prétendons pas que
ces indices annoncent une réforme de
nos institutions. Mais nous constatons
qu'ils existent et qu'ils renseignent
sur les besoins d'un Etat qui doit
agir et gouverner pour le bien public.
témoignage précieux
et conseil à retenir
Des journaux anglais, des journaux alle-
mands enregistrent les progrès réalisés ces
temps derniers par la France. Ces témoigna-
ges nous ont rappelé un passage des Derniè-
res Vues PoH~t~M de Necker, passage que
voici
< Magnifique pays que cette France, dont
la prospérité répare à elle seule toutes les
fautes des hommes. Ils ont beau faire ils
ne viendront pas à bout de la ruiner, et lors-
que le feu des passions criminelles s'est
éteint, la voilà qu'elle ressort de dessous ses
décombres aussi opulente que jamais. Son
riche sol est travaillé sans cesse par l'inté-
rêt personnel, un beau climat la vivifie, et
le même sang bouillonnant qui a fait tant
de -vaillants soldats anime tous les genres
d'industries. N'abusez pas de tant d'avan-
tages. »
Nous ajouterons que ces paroles de Necker
ont été mises en épigraphe au chapitre Past
and Present, du livre que l'honorable George
ï'eel.a consacré, en 1037, àla ~o~tg~g-~co-
MOMM~Mp df ht P~OKC~ (ï). °
Que ce témoignage en faveur de notre
pays ait été, il y a deux ans, repris par un
Anglais est déjà un fait Intéressant mais
le conseil qui termine le morceau écrit par
l'ancien directeur général des finances n'es<
pas sans être d'une grande actualité; il fau-
drait bien que le méditent ceux qui, de temps
à autre, sabotent notre pays.
(l) Chez MacMiUan and C°, Londres.
4~ ~MH ~-@~S
Le 20 juin, à Saint-Etienne du Mont
messe des écrivains et des artistes
pour Racine
Peut-être se rappelte-t-on qu'en décembre
dernier nous avions fait figurer une cérémonie
à Saint-Etienne du Mont parmi les hommages
qu'entre tous eût préférés Racine pour le troi-
sième centenaire de sa naissance. L'idée a pris
corps. "Ette va être r~sée. Le mardh-20 juin
prochain, à onze heures, te monde des lettres
et du théâtre se reunira dans l'église où repo-
sent, au p~ed d'un des piliers de la chapelle
placée derrière le chœur, les restes de l'auteur
d'.ArM/e. C'est à la Société des gens de let-
tres et à l'Association de ta critique que re-
vient le mérite d'avoir réalisé l'initiative.
L'abbé Orner Englebert, dont les travaux lit-
téraires sont appréciés, célébrera t'offre, et
le chanoine Calvet, de l'Institut catholique,
auquel on doit notamment une solide et pé-
nétrante étude sur la littérature française au
dix-neuvième siècle, prononcera une allocution.
Un vœu est formulé par notre confrère Can-
<~e. On souhaite qu'il soit entendu <: Que
des artistes du Conservatoire exécutent des
cantiques spirituels du grand poète et de son
fils Louis. e
Parmi les textes de Racine trop peu lus, il
faut mentionner ses traductions. Certes, ce
n'est pas lui qui s'exprime, mais, à travers la
transcription des phrases, on retrouve le ton
racimen et cet accent foncièrement religieux
qui devait, plus tard, imprimer aux dernières
années et à la fin de l'élève de Monsieur Ar-
nauld un caractère d'édification si pathétique.
En 1913, notre collaborateur Pierre-Paul
Plan révélait, dans un article du Mercure de
France, qu'il avait découvert sur les qua!s un
livre annoté par Racine, petit in-8". C'était un
recueil de maximes et sentences tirées de Mé-
nandre et de quarante et un autres comiques
grecs, imprimé texte grec et traduction la-
tine en regard à Paris, par Guillaume Mo-
re), en 1553. Les marges du volume, fatigué
et mutilé par les ans, portaient des annota-
tions qui ne dépareraient pas un livre d'orai-
sons ou de sentences. Ainsi l'antiquité et le
christianisme se rejoignent souvent dès que la
vie intérieure connaît une certaine altitude et
correspond à un degré spirituel de civilisation.
-s Tous ceux qui semblent heureux le sont au
dehors. Mais au dedans tous les hommes sont
d'égale condition. Ne croirait-on pas lire
une phrase de r//mro~'o/: ? Ceci encore <: Je
hais un sophiste qui n'est pas sage pour tui-
même < Celui qui condamne avant que
d'estre bien instruit est méchant luy mesme,
croyant le mai (blâme du jugement téméraire),
< Il n'y a que le sage qui puisse supporter la
pauvreté <: Le temps efface et ramène toute
chose à se juger s-, et beaucoup d'autres traductions
d'une frappe moins sereine et laissant pressen-
tir te fameux <: science sans conscience. de
Rabelais, par exemple <: Que ta science est
peu de chose sans le bon esprit n
M. Pierre-Paul Plan supputait que les an-
notations de Racine dont nous venons de don-
ner un aperçu dataient de 1660-62, donc de
la jeunesse, mais il reconnaissait que rien ne
permet de conclure formellement. Si, néan-
moins, ces dates devaient être retenues, on en
pourrait conclure que le livre fut lu, traduit.
annoté à Uzès, en ce temps où Racine écrivait
à l'abbé Le Vasseur en lui citant Horace et
Cicéron. Le poète découvrait alors le monde
avec une ingénuité fervente. A la faveur de
ses lettres et de ses traductions, comprenons-le
davantage afin d'être, te 20 juin, non seulement
près de ses cendres, mais de son souvenir.
Gaëtan SANVOISIN.
L~ progrès de& înégcciattons
avec !a Russie ;c:
Une déclaration de M. Chamberlain
aux Communes
M. Chamberlain, prié de faire .une déclara-
tion sur le progrès des négociations avec la
Russie, a déclaré, à la Chambre des Communes,
qu'il pou\d.it ajouter quelque chose à ce qu'il
avait dit le 24 mai.
Le gouvernement britannique a, je pense, été
en mesure de coinvaincre le gouvernement so-
viétique qu'il est, en fait, prêt à conclure un
accord sur une base de complète réciprocité, et
a également précisé qu'il est disposé immédia-
tement et sans réserve à se joindre au gouver-
nement français pour donner à l'U. R. S. S. un
appui militaire complet, dans le cas de tout
acte d'agression contre elle l'entraînant dans des
hostilités avec des puissances européennes quel-
conques.
Il n'est pas question que l'appui militaire com-
plet que les trois puissances conviendront de
s'accorder soit limité aux cas d'agression carac-
térisée contre leur propre territoire.
I) est possible d'imas~iner différents cas dans
lesquels un des trois gouvernements pourrait
sentir sa sécurité indirectement menacée par
l'action d'une autre puissance européenne.
~e&- cas ont -été passés en' revue de façon
ftétajUée et i'espère qu'il pourra être possible
~Ïe susKérejf'~uae fofsmte acceptable pour les
trois gouvernements qui, tenant compte des inté-
rêts des autres pays, assurera la coopération
entre ces puissances, en vue de la résistance à
l'agression.
Il reste une ou deux difficultés à résoudre,
en particulier, relativement à la position de cer-
tains Etats qui ne veulent pas recevoir une ga-
rantie pour la raison qu'une telle garantie com-
promettrait la stricte neutralité qu'elles désirent
conserver.
Il est manifestement impossible d'imposer une
garantie à des Etats qui ne la désirent pas, mais
j'espère que des moyens pourront être trouvés
grâce auxquels ces difficultés ainsi (fue d'au-
tres difficultés qui pourraient surgir dans l'ajus-
tement des points généraux sur lesquels il n'y
a pas, actuellement, de divergences entre les
trois gouvernements n'empêcheront pas de
donner le plus grand effort au principe de l'ap-
pui mutuel contre l'agression.
AnSn d'accélérer les négociations, il a été
décidé d'envoyer un représentant du Foreign
Office à Moscou, afin d'informer complètement
l'ambassadeur 'de Grande-Bretagne de l'attitude
du gouvernement britannique sur tous les points
non encore réglés.
J'espère que, grâce à ce moyen, il sera pos-
sible de terminer plus rapidement la discussion
afin d'harmoniser les vues des trois gouverne-
ments et d'obtenir ainsi un accord final.
Après sa déclaration générale sur les négo-
ciations avec l'U.R.S.S., M. Chamberlain a été
te générât Gametin
en Angleterre
Le général Gamelin, après avoir rendu visite au
duc de Connaught, a été au camp d'Aldershot,
où il a vu quelques-uns des derniers modèles
de tanks de t'armée britannique. Il a pu voir
ainsi les tanks légers de la cavalerie, les autos
blindées, les tanks de soutien d'infanterie, les
tanks légers sur roues qui atteignent une vitesse
horaire de soixante-cinq kilomètres, et une voi-
ture de reconnaissance qui peut atteindre sur
route près de cent kilomètres à l'heure. Il a
également vu employer des machines-outils au-
tomatiques, des équipements pour canots pliants,
des canons d'infanterie, des mortiers et un ca-
non. antitank.
Le brigadier général Hcywood a expliqué en
français au général Gamelin les particularités
de ces différentes armes.
Après avoir été examinés par le chef de l'ar-
mée française, les diSérents tanks ont évolué à
toute vitesse sur le terrain.
A 22 heures, le général et son entourage, qui
avaient été les hôtes à dîner du général Dill,
commandant en chef de la région d'Aldershot,
a fait son entrée sur le terrain de Rushmoor,
brillamment éclairé par de puissants projecteurs.
Avant de s'arrêter devant la tribune d'hon-
neur, les voitures officielles ont fait le tour de
l'arène. Au passage du commandant en chef de
la défense nationale, les spectateurs se sont
levés en poussant des hourras chaleureux.
Le général Gamelin, qui avait à ses côtés le
général Oort, chef d'état-major général de
l'Empire britannique, a assisté alors à la recons-
titution historique et au défilé des troupes, avec
retraite aux nambeaux, qui constitue le T'o~oo.
Les souverains britanniques ont franchi
!a frontière américaine
On mande de New-York:
Le train royal bleu et argent a traversé la
frontière des Etats-Unis et du Canada par le
pont international des chutes du Niagara et
s'est arrêté à la gare internationale à 2 h. 43
(G.M.T.).
M. Cordell Hull, secrétaire d'Etat, et Mme
Hu!l attendaient les souverains pour leur
souhanter la bienvenue au nom du gouverne-
ment américain. C'est, d'ailleurs, la première
fois que des souverains régnant en Grande-
Bretagne se rendent aux Etats-Unis.
Cette cérémonie, empreinte de la plus grande
simplicité, s'est déroulée sur le quai de la gare
brillamment Illuminée. Le roi est descendu le
premier de son wagon, vêtu d'un complet
foncé, suivi par la reine, souriante. M. Hull
s'est avancé et a serré la main du roi et de
la reine.
Un service d'ordre, composé de 8.000 soldats,
s'échelonnait entre la frontière canadienne et
la gare de Suspension Bridge, sur une distance
de 10 kilomètres. Sur le quai de la gare, une
double rangée de soldats ont rendu les hon-
neurs. Au moment où )e train royal a traversé
la frontière, une salve de 21 coups de canon
a été tirée.
Le message dn roi Carol an Parlement
Dans son message au Parlement, le roi a sou-
ligné sa satisfaction de se trouver au milieu du
premier Parlement élu sur la base de la nouvelle
Constitution, sous te signe de la renaissance -t
de la concorde nationales.
Il s'est félicité de l'accueil enthousiaste ré-
servé par le peuple à la nouvelle Constitution.
Le message royal insiste ensuite sur )'œuvre
du gouvernement, qui a rétabli l'ordre intérieur
et t'union spirituelle qui règnent aujourd'hui
dans te pays.
<
interpelle sur d'autres point connexes, ce qui l'a,
'notamment, amené à préciser que <: le gouverne-
ment britannique avait récemment reçu plusieurs
communications des gouvernements nniandais,
estonien et letton, indiquant qu'en raison de
leur intention d'observer une stricte neutralité,
ils ne souhaitent pas recevoir de garantie à
!a suite des présentes négociations entre la
France, la Grande-Bretagne et la Russie.
Par ailleurs, plusieurs députés, notamment
M. Mander, libéral, demandant si des conver-
sations d'états-majors avaient lieu ou étaient
envisagées avec l'U. R. S. S., la Pologne, la
Turquie, la Grèce et la Roumanie, le premier
ministre a déclaré
Normalement, les contacts entre états-majors
sont maintenus par l'intermédiaire des attachés
militaires. Cette procédure a été étendue au
cours des derniers mois. Nous envisageons
d'agir ainsi dans d'autres cas. Il ne serait pas
conforme à l'intérêt public de donner des dé-
tails à ce sujet.
M. WiUiam Strang se rendra à Moscou
C'est M. William Strang qui sera désigné
pour porter à Moscou de no~vejles prppositions-
trahco~ntaaniques, L& chef du département
de l'Europe centrale au Foreicn OSice qui se
trouvait à Varsovie, est parti aussitôt pour
Londres où il recevra de nouvelles instructions
et se rendra immédiatement à Moscou.
Le rédacteur diplomatique de l'agence Reuter
croit savoir que la nouvelle formule proposée,
pour tourner la difficulté créée par ceux des
Etats baltes qui n'acceptent pas la garantie, se-
rait la suivante
Les trois signataires du pacte d'assistance
mutuelle s'engageraient à se porter secours au
cas où l'un d'entre eux verrait un de ses rêts vitaux menacé s-. Chacun des trois pays
définirait par une déclaration unilatérale ce
qu'il considère comme ses intérêts vitaux et
l'U. R. S. S. serait ainsi libre d'y inclure les
pays baltes limitrophes de son territoire.
Telle serait la formule qu'on se proposerait
de présenter à Moscou. Il serait toujours pos-
sible de la modifier au cas où les conversations
feraient apparaître de nouvelles difficultés. Mais
on estime que la déclaration de M. Chamber-
lain aura un bon effet à Moscou et que, les
deux gouvernements étant d'accord sur les prin-
cipes généraux, un accord définitif ne tardera
pas à intervenir.
M. William Strang, qu! est un expert qualifié
du monde russe, a été chargé d'affaires à Mos-
cou de 193! à 1933.
f i~~s ~ui~s `` i~ p
.?~tes'J~fs~
en quête d'asile
Le sort des passagers du « Saint-Louis ))
On mande de La Havane:
M. Ochotorena, secrétaire au Trésor, a dé-
claré qu'il avant été informé que le comité
américain de secours aux Israélites a déposé
des fonds dans une banque de La Havane pour
les réfugiés du .S'o;'K<-JLodéfinitivement closes, a-t-il toutefois ajouté.
On signale que le ~'otK<-JLo!au large des Bermudes, se dirigeant vers l'Est-
Nord-Est.
En fuite vers !a Pologne
On mande de Varsovie:
Hier, 2.000 Juifs polonais, qui avaient reçu
l'ordre de quitter le Reich, sont arrivés en
divers points de la frontière polonaise, notam-
ment à Zlaszym et en SUésie. 'Les autorités
polonaises ne les ont pas laissés entrer. A
Zabrzc (Ha.ute-Silésie), 72 personnes ont été
chassées par les gardes frontière allemands en
Pologne, mais les douaniers et la police fron-
taJière polonaise les ont obligées à rebrousser
chemin, de sorte qu'elles se trouvent mainte-
nant dans la zone neutre entre les deux pays,
ne sachant plus où aller, sans vivres et sans
Mgent pour h plupart
De même, près de Katowice, un train entier
de Juifs expulsés stationne dans la zone fron-
tière. On s'attend à d'autres convois du même
genre, de nombreuses personnes, ayant reçu
l'or e de partir. Selon des informations jui-
ves, )eur nombre s'élèverait à 4.000. Au total,
12.000 Jmifs seraient menacés d'expulsion.
Les comités de secours juifs envisagent les
mesures à prendre pour leur venir en aide.
D'.autre part, les députés jutifs se préparent à
intervenir auprès du gouvernement.
L'immigration dandestine en Palestine
On mande de HaHa:
Au nombre de 228, des immigrants clandes-
tins ont débarqué sur le rivage de la colonie
de Nazariah, proche de la frontière du Nord.
Ces réfugtié's juifs n'étaient, d'aiUeurs, pas
inconnus de la police eôtière, car ils avaient
déjà tenté deux débarquements à bord du
navire <4Mavec ses passagers le il et le 23 avril dernier.
~i~.
Les menées nazies en Suisse
Prochainement s'ouvrira à Zurich devant la
cour pénale fédérale le procès des ndèles
confédérés
Il s'agit de huit nazis inculpés de menées
contre la sûreté de la Confédération, et qui,
à l'exception d'un Allemand, sont de nationalité
suisse.
Le principal inculpé, Alfred Zander, docteur
ès lettres~ faisait dans l'organisation .des <: fi-
dèles confédérés fonction de Führer, auquel
les autres membres prêtaient serment. Le but
visé était l'instauration d'une Suisse natio-
nale-socialiste, gouvernée par Zander. Celui-
ci se rendait fréquemment en Allemagne. Il
conteste avoir reçu aucune aide du côté alle-
mand.
Un autre inculpé important, l'agent d'assu-
rances Johann Frei avait organisé un service
de renseignements. Ses agents avaient la con-
signe d'espionner le service des renseignements
de l'état-major suisse, les représentants diplo-
matiques et -onsulaires de l'Angleterre et de
la France.
Le tribunal fédéral a désigné le juge Strebel
comme président de la Cour pénale chargée de
juger l'affaire. La Cour comprend les juges
fédéraux Polta, Blocher, Guex.et Naegeli.
L'A!!emagnc
dÏes Etats baHes
La. signature des pactes de non-agres-
sion germano-letton et germano-estonien
est naturellement accueillie avec une grande
satisfaction par la presse du Reich, qui,
conformément à la consigne qui lui a été
donnée, déclare qu'elle constitue un échec
pour la politique des puissances dites dé-
mocratiques. On rappelle à cette occasion
qu'un traité analogue vient d'être conclu
avec le Danemark et que le récent traité
germano-lituanien contient une clause de
non-agression. Il est évident que le gou-
vernement de Berlin a pensé qu'il pour-
rait ainsi rendre plus difficile l'aboutisse-
ment des négociations anglo-russes.
Il ne faudrait pas se montrer trop sé-
vère pour les Etats qui ont répondu ainsi
à l'appel du Reich. La géographie les
place dans une position très inconfortable.
Leur désir est d'échapper et à la tutelle
allemande et à la tutelle russe et, en cas
de guerre générale, de conserver les avan-
tages de la neutralité. O~t-Ils choisi pour
.cela le bon moyen ? L'avenir le dira. On
peut être certain qu'ils ne se font guère
d'illusion sur la valeur d'un engagement
contracté par le gouvernement du troi-
sième Reich. Le cas de l'Autriche et celui
de la Tchéco-Slovaquie (pour ne pas en
mentionner d'autres) leur ont appris que
la parole du chancelier Hitler doit être
comptée pour rien. On peut même sup-
poser qu'ils n'ignorent pas que tout traité
qu'il conclut et auquel II donne une appa-
rence pacifique n'est destiné dans sa pen-
sée qu'à favoriser la pénétration germa-
nique et la réalisation de ses projets de
domination. Mais notre gouvernement ne
le savait-il pas aussi quand, en décembre
dernier, il a signé avec l'Allemagne un
pacte de non-agression sur lequel figure
la grin'e de M. de Ribbentrop, qui n'a ja-
mais cessé de pousser son maître dans la
voie de la perfidie et qui venait d'orga-
niser avec le comte Ciano la campagne
antifrançaise ?
On doit donc comprendre l'état d'esprit
de petits pays dont la situation est parti-
culièrement pénible. A cet égard, l'attitude
du gouvernement de Moscou. a.été mala-
'droite. Ce serait sans doute une erreur de
croire que les Etats baltes sont disposés
à subir le joug de l'Allemagne. Ils cher-
chent simplement à ne pas se compromet-
tre. On peut certainement trouver un
moyen de leur donner, d'une façon en
quelque sorte implicite, une garantie, tout
en ménageant leurs susceptibilités, dues à,
une crainte naturelle. C'est sans doute ce
à quoi s'applique en ce moment la diplo-
matie britannique.
PIERRE BERNUS.
NouveUes de l'Étranger
EMPIRE BRITANNIQUE
Distinctions honorifiques
à t'occasion de l'anniversaire du roi
La liste des distinctions honorifiques confé-
rées à l'occasion de l'anniversaire du roi,
annonce la nomination du duc de Kent aux
grades de contre-amiral, de major-général de
t'armée régulière et de vice-maréchal de l'air.
La liste comporte, par ailleurs, la créahon de
cinq barons, de deux conseillers privés (dont
M. Ramsbotham, qui vient, en outre, d'être
nommé ministre des travaux publics), de cinq
baronnets et d'un certain nombre de chevaliers
d'ordres divers.
Sir Eric Phipps, ambassadeur à Paris, est
notamment fait chevalier grand-croix du
<: Royal Victoria Order et Sir Ronald
Lindsay, ambassadeur à Washington, chevalier
grand-croix de l'ordre du Bain.
M. Chamberlain répond à des questions
sur l'Espagne
M. Neville Chamberlain, pressé de questions,
hier, aux Communes, sur les volontaires étran-
gers en Espagne et sur leur matériel laissé aux
Espagnols, a fait observer que l'accord de non-
intervention a cessé d'être opérant le 20 avril
dernier, mais qu'il n'existe maintenant aucun
accord international qui empêcne un gouverne-
ment quelconque de fournir du matériel de
guerre au gouvernement espagnol.
Durant la mcme interpellation, le sous-secré-
taire d'Etat au Foreign Office, M. Butler, a
été amené à dtrp que le gouvernement britan-
nique était en possession de renseignements
considérables sur les fortifications de Ceuta et
de certains points des côtes marocaines et espa-
gnoles, mais qu'il ne serait pas de l'intérêt pu-
blic de les divulgua*
BELGIQUE w
Discussion du budget
des affaires étrangères
La Chambre a commencé la 'discussion du
budget des affaires étrangères. Au cours du
débat, M. Rey (libéral), député de Liège, s'est
attaché à montrer que la politique d'indépen-
dance tendait à empêcher la Belgique d'entrer
dans des conflits où ses intérêts vitaux
n'étaient pas en jeu et à la débarrasser de
certaines conventions que ses possibilités mili-
taires ne lui auraient guère permis de rempUr.
Il a exprimé le regret que cette politique,
admissible en soi, ait subi, depuis 1937, des
déviations vers la neutralité absolue qui incita
à envoyer un général à Berlin et des félici-
tations à M. Hitler, quelques jours après i'tn-
vasion d'un petit Etat.
ALLEMAGNE
Le pacte antikomintern
Deux longs télégrammes chiffrés sont arri-
vés de Tokio à l'ambassade du Japon à Berlin
4. A !a commission
du suffrage umversd
La prorogation de la Chambre
et la réforme électorale
La commission du suffrage universel s'est
réunie, hier, sous la présidence de M. Cayrel,
pour s'occuper de la prorogation de la Cham-
bre et de la réforme électorale.
M. Cayrel a rappelé qu'après le dépôt par
le groupe communiste d'une proposition de~ 0
résolution hostile à la prorogation de la Cham-
bre, la commission devait discuter le rapport
de M. Bonte sur cette proposition. Ce rapport
a été repoussé par i3 voix contre 4.
M. Léon Meyer présenta alors à la commis-
sion un nouveau texte ainsi conçu:
<: La Chambre estime que la prorogation de
ses pouvoirs ne saurait se justifier que si des
circonstances exceptionnelles l'imposaient.
Elle laisse le gouvernement juge de pren-
dre toutes décisions qui seraient commandées
par l'intérêt du pays. b
Par 15 voix contre 5. ce texte fut adopté, et
M. Léon Meyer fut nommé rapporteur.
Le rapport de M. Léon Meyer sera examiné
demain, à 17 heures.
La réforme électorale
Le président Cayre! sf ensuite rappelé )a posi-
tion actuelle du débat sur la réforme électorale
et-t~'déci:ion récente du groupe socialiste. If
a demandé à ses collègues un mandat précis
sur la procédure à suivre en séance publique.
Par 9 voix contre 7 et plusieurs abstentions,
la commission a décidé de reprendre intégra~
lement le texte primitivement adopté, compor-
tant quotient fixe et liste bloquée.
A la demande de M. Cayrel. la commission.
a alors déterminé une procédure tendant A
éviter le retour devant elle des articles qui
pourraient rencontrer des objections devant, la
Chambre.
Sur l'éventualité du rejet de la liste bloquée,
la commission a décidé, par 10 voix contre 8,
qu'elle autorisait dans ce cas son rapporteur à
présenter un texte comportant le panachage.
Le renouve!!ement des bureaux
des grandes commissions
Hier se sont poursuivis au Palais-Bourbon
les scrutins pour l'élection des bureaux des
grandes commissions permanentes. Deux chanr
gements sont à enregistrer parmi les titulaires
des présidences.
A la commission d'assurance et de pré-
voyance sociales. M. Peissel, député du Rhône,
récuMicain indépendant d'action sociale, l'a
emporté au troisième tour de scrutin 'par
:4 voix contre 14 à M. Costes, communiste,
président sortant, et 2 à M. Emile Perrein,
député radical-socialiste de Maine-et-Loire;
l'élection s'est faite au bénéfice de l'âge.
Par ailleurs, à la commission du commerce.
M. Lebret. de l'Union socialiste républicaine,
a retrouvé son siège de président, battant le
sortant. M. Isoré. radical-socialiste, au pr'emier
tour. par 21 voix contre 15 et 2 abstentions.
Aucun changement dans les autres cotnmis~
sions.
Prochaine note à Ankara
du ministre des affaires étrangères
égyptien
Suivant des renseignements de source auto-
risée, Abde) Fattah Yehia Pacha, ministre des
affaires étrangères d'Egypte, viendrait à Ankara
aussitôt après la visite de M. Gafenco, pour
discuter de l'éventualité d'une adhésion de
l'Egypte au pacte de Sadaabad.
et, hier matin, l'ambassadeur Oshima a réuni
ses principaux collaborateurs au cours de lon-
gues conférences.
Bien que les milieux japonais de Berlin.
s'abstiennent de toute indication concrète sur
le contenu des instructions reçues de Tokio,
on a tout lieu d'admettre qu'elles portent sur
les nouvelles propositions du Japon tendant au
renforcement du pacte antikomintem désiré
par le Reich.et par l'Italie pour faire contre-
poids à la conclusion prochaine d'un pacte
anglo-soviétique.
Le général Oshima, ambassadeur du Japon
à Benhn, s'est entretenu longuement, hier matin
et hier après-midi, .avec le général Kaivabe,
attaché miHtaire, et avec le contre-amiral
Yeudo, attaché nava'.
ITALIE
Le séjour de M. Serrano Suner à Rome
Le ministre de l'intérieur espagnol, M. Ser-
rano Suner, a assité hier, au Palais de Venise,
à un dîner offert en son honneur. Des toasts
ont été prononcés par M. Mussolini qui a
souhaité la bienvenue à ses hôtes et a affirme,
une fois de plus, son amitié pour l'Espagne.
M. Serrano Suner a répondu et a dit notant
ment:
Nous voulons la paix, mais une paix qui nous
permette d'être forts et non une paix qui nous
rende esclaves. Nos liens communs se sont res-
serrés sur les champs de bataille d'Espagne. Je
demande à Dieu que l'avenir permette à noa
deux peuples de partager la même destinée.
SAINT-SIEGE
Les eSorts du pape pour ta paix
L'Osservatore /?OMSMo publie une mise au
point au sujet de certains commentaires publiés
à l'étranger, en. relation a"ec le récent discours
du pape et l'action du Saint-Siège en faveur de
.la. paix:
Si tout ce qui a été écrit à ce propos permet
de se rendre compte du vif intérêt que l'on atta-
che à la sollicitude du Saint-Père en faveur de
-la paix, déclare l'otgane du Vatican, te désir
commun de le voir se réaliser ne correspond pas
à la vérité, et nous ne savons pas dans quelle
mesure ce fait peut profiter à la cause de la
paix.
Il en est de même pour les commentaires qui
ont voulu voir dans certains passages du dis-
cours du Souverain Pontife des allusions en
faveur de telle ou telle politique ou contre telle
ou telle politique. Il suffit de rappeler les pa-
roles mêmes du pape où celui-ci affirmait qu'il
ne pouvait se lier à des intérêts particuliers m
intervenir dans des rivaHtés territoriales.
POLOGNE
Accident de chemin de fer
Hier, le rapide Rome-VIenne-Prague-Var-
sovie qui devait arriver dans la capitale polo-
naise à 12 h. 22, a déraillé à J2 h. 15, A
proximité de la gare de Pruszkow, à 10 kilo-
mètres au sud-ouest de Varsovie. Lt Nombtt
des morts s'élève à sut
? 137. t5F ANNEE
t5î' ANNEE. N" 137
VENDRED!
9 JU!N 1939
))ÉMCT)M ET Mtt!)))SÏMT)a<
t7, Rne des PrtitrM-St-Cermam-i'AKerKH
PARIS.i<
~Mse MM~f.. DÉBATS T. T.- PAR)S
M. GUTENBERG 03.00 03.01-03.02
~ES <))))Û))CES tMt r
JOUBNAL DES DEBATS
POL)Ï)OHES Eï HïïERAXtES
VENDRED!
9 JU!N1939
MK M L'MMXEKM
3M« MmittjM n
tMXMetMooiM.. 42rr. 80!f.t60fr.
tmgM (Attra"ehi3-
M)OMH
Cn étonne <&ns teM
,tM
-JEc .t~S6'.E~<~
EN.AGt:
Echos de partout et nouvelles mondaines.
EN 3'El'4'PAGES:
~e discours de réception de M. Charles Maur.
ras à l'Académie française la réponse de
M. Henry Bordeaux.
'EN'fAGE:'
L'Actualité Ënanciere.
Le Bilan de la Banque de France.
La Bourse-
PARIS, LE 8 JUIN
Réiorme électorale
et prorogation
La Chambre s'occupe d'une ques-
tion qui la concerne. C'est ce qu'elle
peut faire de mieux. La réforme élec-
torale et la date des élections sont
pour elle des sujets naturels de médi-
~tion.~Et .si elle arrive & d~s con-
clusions raisonnables, elle n'aura pas
tout à fait perdu son temps.
Il y a dans la vie publique beau-
coup d'autres soucis. La Chambre ne
les ignore pas. Mais elle ne peut que
les partager. Pour la solution des
problèmes eux-mêmes, elle sent bien
qu'elle ne doit pas trop s'en mêler.
Au fond toutes les pensées vont
toujours aux affaires extérieures
règlement convenable avec l'Espa-
gne, application correcte des accords
Bérard-Jordana, négociations péril-
leuses avec les Soviets, état de nos
relations avec l'Italie, effort continu
de travail pour la défense nationale.
De temps en temps, la Chambre
S'aperçoit que la politique intérieure
devrait être mieux accordée à la po-
litique extérieure. Elle ne s'est pas
sentie grandie par l'incident Marty.
ï~r,. elle s'est donne la peine
~écarter 'les candidats Front popu-
laire de laprésidence de deux com-
missions et elle y a réussi. Retenons
ce signe, tout en nous souvenant
qu'une hirondelle ne fait pas le prin-
temps. En réalité ni la Chambre de
1936 ni un certain nombre de minis-
tres n'étaient faits pour les événe-
ments qui ont surgi.
Tout le monde s'accorde à penser
que la réforme électorale, si elle n'est
pas une condition sufnsante de relè-
vement, est cependant une condition
nécessaire. La commission du suifra-
ge universel paraît se tenir avec fer-
meté à son projet. Elle a des chan-
ces de finir par aboutir à quelque
chose. La réforme électorale bénéfi-
cie de circonstances nouvelles. La
Chambre discerne qu'il n'y a pas de
prorogation possible, par de proro-
gation acceptable, sans une réforme
préalable.. Elle se résignera à la ré-
forme dans l'espoir de faciliter la
prorogation.
Non que la prorogation soit chose
aisée. Les objections sont nombreu-
ses. Les hésitations sont multiples.
En théorie la plupart des partis sont
contre et, en pratique, la plupart des
députés sont pour. Hier les commu-
nistes ont voulu faire voter à la com-
mission compétente une motion inter-
disant au gouvernement de procéder
à la prorogation par décret-loi. Ils
ont été battus. La commission a dé-
claré qu'elle laissait toute liberté au
gouvernement, dans le cas encore
hypothétique où la prorogation pa-
raîtrait souhaitable.
Il y a bien le vieux projet du man-
dat de six ans qui dort dans les car-
tons. Et il n'est pas abandonné. Mais
toute discussion parlementaire récla-
me du temps et reste pleine d'impré-
vu. A l'épreuve des circonstances, le
régime se modifie peu à peu. Le sys-
terne des décrets-lois a supprimé les
Vains bavardages des séances inter-
minables et des controverses confu-
ses. La prorogation ajournerait les
consultations électorales. Quand les
événements obligent à refaire en par-
tie l'Etat, le régime électif, du cen-
sentement général, est doucement
apaisé. Nous ne prétendons pas que
ces indices annoncent une réforme de
nos institutions. Mais nous constatons
qu'ils existent et qu'ils renseignent
sur les besoins d'un Etat qui doit
agir et gouverner pour le bien public.
témoignage précieux
et conseil à retenir
Des journaux anglais, des journaux alle-
mands enregistrent les progrès réalisés ces
temps derniers par la France. Ces témoigna-
ges nous ont rappelé un passage des Derniè-
res Vues PoH~t~M de Necker, passage que
voici
< Magnifique pays que cette France, dont
la prospérité répare à elle seule toutes les
fautes des hommes. Ils ont beau faire ils
ne viendront pas à bout de la ruiner, et lors-
que le feu des passions criminelles s'est
éteint, la voilà qu'elle ressort de dessous ses
décombres aussi opulente que jamais. Son
riche sol est travaillé sans cesse par l'inté-
rêt personnel, un beau climat la vivifie, et
le même sang bouillonnant qui a fait tant
de -vaillants soldats anime tous les genres
d'industries. N'abusez pas de tant d'avan-
tages. »
Nous ajouterons que ces paroles de Necker
ont été mises en épigraphe au chapitre Past
and Present, du livre que l'honorable George
ï'eel.a consacré, en 1037, àla ~o~tg~g-~co-
MOMM~Mp df ht P~OKC~ (ï). °
Que ce témoignage en faveur de notre
pays ait été, il y a deux ans, repris par un
Anglais est déjà un fait Intéressant mais
le conseil qui termine le morceau écrit par
l'ancien directeur général des finances n'es<
pas sans être d'une grande actualité; il fau-
drait bien que le méditent ceux qui, de temps
à autre, sabotent notre pays.
(l) Chez MacMiUan and C°, Londres.
4~ ~MH ~-@~S
Le 20 juin, à Saint-Etienne du Mont
messe des écrivains et des artistes
pour Racine
Peut-être se rappelte-t-on qu'en décembre
dernier nous avions fait figurer une cérémonie
à Saint-Etienne du Mont parmi les hommages
qu'entre tous eût préférés Racine pour le troi-
sième centenaire de sa naissance. L'idée a pris
corps. "Ette va être r~sée. Le mardh-20 juin
prochain, à onze heures, te monde des lettres
et du théâtre se reunira dans l'église où repo-
sent, au p~ed d'un des piliers de la chapelle
placée derrière le chœur, les restes de l'auteur
d'.ArM/e. C'est à la Société des gens de let-
tres et à l'Association de ta critique que re-
vient le mérite d'avoir réalisé l'initiative.
L'abbé Orner Englebert, dont les travaux lit-
téraires sont appréciés, célébrera t'offre, et
le chanoine Calvet, de l'Institut catholique,
auquel on doit notamment une solide et pé-
nétrante étude sur la littérature française au
dix-neuvième siècle, prononcera une allocution.
Un vœu est formulé par notre confrère Can-
<~e. On souhaite qu'il soit entendu <: Que
des artistes du Conservatoire exécutent des
cantiques spirituels du grand poète et de son
fils Louis. e
Parmi les textes de Racine trop peu lus, il
faut mentionner ses traductions. Certes, ce
n'est pas lui qui s'exprime, mais, à travers la
transcription des phrases, on retrouve le ton
racimen et cet accent foncièrement religieux
qui devait, plus tard, imprimer aux dernières
années et à la fin de l'élève de Monsieur Ar-
nauld un caractère d'édification si pathétique.
En 1913, notre collaborateur Pierre-Paul
Plan révélait, dans un article du Mercure de
France, qu'il avait découvert sur les qua!s un
livre annoté par Racine, petit in-8". C'était un
recueil de maximes et sentences tirées de Mé-
nandre et de quarante et un autres comiques
grecs, imprimé texte grec et traduction la-
tine en regard à Paris, par Guillaume Mo-
re), en 1553. Les marges du volume, fatigué
et mutilé par les ans, portaient des annota-
tions qui ne dépareraient pas un livre d'orai-
sons ou de sentences. Ainsi l'antiquité et le
christianisme se rejoignent souvent dès que la
vie intérieure connaît une certaine altitude et
correspond à un degré spirituel de civilisation.
-s Tous ceux qui semblent heureux le sont au
dehors. Mais au dedans tous les hommes sont
d'égale condition. Ne croirait-on pas lire
une phrase de r//mro~'o/: ? Ceci encore <: Je
hais un sophiste qui n'est pas sage pour tui-
même < Celui qui condamne avant que
d'estre bien instruit est méchant luy mesme,
croyant le mai (blâme du jugement téméraire),
< Il n'y a que le sage qui puisse supporter la
pauvreté <: Le temps efface et ramène toute
chose
d'une frappe moins sereine et laissant pressen-
tir te fameux <: science sans conscience. de
Rabelais, par exemple <: Que ta science est
peu de chose sans le bon esprit n
M. Pierre-Paul Plan supputait que les an-
notations de Racine dont nous venons de don-
ner un aperçu dataient de 1660-62, donc de
la jeunesse, mais il reconnaissait que rien ne
permet de conclure formellement. Si, néan-
moins, ces dates devaient être retenues, on en
pourrait conclure que le livre fut lu, traduit.
annoté à Uzès, en ce temps où Racine écrivait
à l'abbé Le Vasseur en lui citant Horace et
Cicéron. Le poète découvrait alors le monde
avec une ingénuité fervente. A la faveur de
ses lettres et de ses traductions, comprenons-le
davantage afin d'être, te 20 juin, non seulement
près de ses cendres, mais de son souvenir.
Gaëtan SANVOISIN.
L~ progrès de& înégcciattons
avec !a Russie ;c:
Une déclaration de M. Chamberlain
aux Communes
M. Chamberlain, prié de faire .une déclara-
tion sur le progrès des négociations avec la
Russie, a déclaré, à la Chambre des Communes,
qu'il pou\d.it ajouter quelque chose à ce qu'il
avait dit le 24 mai.
Le gouvernement britannique a, je pense, été
en mesure de coinvaincre le gouvernement so-
viétique qu'il est, en fait, prêt à conclure un
accord sur une base de complète réciprocité, et
a également précisé qu'il est disposé immédia-
tement et sans réserve à se joindre au gouver-
nement français pour donner à l'U. R. S. S. un
appui militaire complet, dans le cas de tout
acte d'agression contre elle l'entraînant dans des
hostilités avec des puissances européennes quel-
conques.
Il n'est pas question que l'appui militaire com-
plet que les trois puissances conviendront de
s'accorder soit limité aux cas d'agression carac-
térisée contre leur propre territoire.
I) est possible d'imas~iner différents cas dans
lesquels un des trois gouvernements pourrait
sentir sa sécurité indirectement menacée par
l'action d'une autre puissance européenne.
~e&- cas ont -été passés en' revue de façon
ftétajUée et i'espère qu'il pourra être possible
~Ïe susKérejf'~uae fofsmte acceptable pour les
trois gouvernements qui, tenant compte des inté-
rêts des autres pays, assurera la coopération
entre ces puissances, en vue de la résistance à
l'agression.
Il reste une ou deux difficultés à résoudre,
en particulier, relativement à la position de cer-
tains Etats qui ne veulent pas recevoir une ga-
rantie pour la raison qu'une telle garantie com-
promettrait la stricte neutralité qu'elles désirent
conserver.
Il est manifestement impossible d'imposer une
garantie à des Etats qui ne la désirent pas, mais
j'espère que des moyens pourront être trouvés
grâce auxquels ces difficultés ainsi (fue d'au-
tres difficultés qui pourraient surgir dans l'ajus-
tement des points généraux sur lesquels il n'y
a pas, actuellement, de divergences entre les
trois gouvernements n'empêcheront pas de
donner le plus grand effort au principe de l'ap-
pui mutuel contre l'agression.
AnSn d'accélérer les négociations, il a été
décidé d'envoyer un représentant du Foreign
Office à Moscou, afin d'informer complètement
l'ambassadeur 'de Grande-Bretagne de l'attitude
du gouvernement britannique sur tous les points
non encore réglés.
J'espère que, grâce à ce moyen, il sera pos-
sible de terminer plus rapidement la discussion
afin d'harmoniser les vues des trois gouverne-
ments et d'obtenir ainsi un accord final.
Après sa déclaration générale sur les négo-
ciations avec l'U.R.S.S., M. Chamberlain a été
te générât Gametin
en Angleterre
Le général Gamelin, après avoir rendu visite au
duc de Connaught, a été au camp d'Aldershot,
où il a vu quelques-uns des derniers modèles
de tanks de t'armée britannique. Il a pu voir
ainsi les tanks légers de la cavalerie, les autos
blindées, les tanks de soutien d'infanterie, les
tanks légers sur roues qui atteignent une vitesse
horaire de soixante-cinq kilomètres, et une voi-
ture de reconnaissance qui peut atteindre sur
route près de cent kilomètres à l'heure. Il a
également vu employer des machines-outils au-
tomatiques, des équipements pour canots pliants,
des canons d'infanterie, des mortiers et un ca-
non. antitank.
Le brigadier général Hcywood a expliqué en
français au général Gamelin les particularités
de ces différentes armes.
Après avoir été examinés par le chef de l'ar-
mée française, les diSérents tanks ont évolué à
toute vitesse sur le terrain.
A 22 heures, le général et son entourage, qui
avaient été les hôtes à dîner du général Dill,
commandant en chef de la région d'Aldershot,
a fait son entrée sur le terrain de Rushmoor,
brillamment éclairé par de puissants projecteurs.
Avant de s'arrêter devant la tribune d'hon-
neur, les voitures officielles ont fait le tour de
l'arène. Au passage du commandant en chef de
la défense nationale, les spectateurs se sont
levés en poussant des hourras chaleureux.
Le général Gamelin, qui avait à ses côtés le
général Oort, chef d'état-major général de
l'Empire britannique, a assisté alors à la recons-
titution historique et au défilé des troupes, avec
retraite aux nambeaux, qui constitue le T'o~oo.
Les souverains britanniques ont franchi
!a frontière américaine
On mande de New-York:
Le train royal bleu et argent a traversé la
frontière des Etats-Unis et du Canada par le
pont international des chutes du Niagara et
s'est arrêté à la gare internationale à 2 h. 43
(G.M.T.).
M. Cordell Hull, secrétaire d'Etat, et Mme
Hu!l attendaient les souverains pour leur
souhanter la bienvenue au nom du gouverne-
ment américain. C'est, d'ailleurs, la première
fois que des souverains régnant en Grande-
Bretagne se rendent aux Etats-Unis.
Cette cérémonie, empreinte de la plus grande
simplicité, s'est déroulée sur le quai de la gare
brillamment Illuminée. Le roi est descendu le
premier de son wagon, vêtu d'un complet
foncé, suivi par la reine, souriante. M. Hull
s'est avancé et a serré la main du roi et de
la reine.
Un service d'ordre, composé de 8.000 soldats,
s'échelonnait entre la frontière canadienne et
la gare de Suspension Bridge, sur une distance
de 10 kilomètres. Sur le quai de la gare, une
double rangée de soldats ont rendu les hon-
neurs. Au moment où )e train royal a traversé
la frontière, une salve de 21 coups de canon
a été tirée.
Le message dn roi Carol an Parlement
Dans son message au Parlement, le roi a sou-
ligné sa satisfaction de se trouver au milieu du
premier Parlement élu sur la base de la nouvelle
Constitution, sous te signe de la renaissance -t
de la concorde nationales.
Il s'est félicité de l'accueil enthousiaste ré-
servé par le peuple à la nouvelle Constitution.
Le message royal insiste ensuite sur )'œuvre
du gouvernement, qui a rétabli l'ordre intérieur
et t'union spirituelle qui règnent aujourd'hui
dans te pays.
<
interpelle sur d'autres point connexes, ce qui l'a,
'notamment, amené à préciser que <: le gouverne-
ment britannique avait récemment reçu plusieurs
communications des gouvernements nniandais,
estonien et letton, indiquant qu'en raison de
leur intention d'observer une stricte neutralité,
ils ne souhaitent pas recevoir de garantie à
!a suite des présentes négociations entre la
France, la Grande-Bretagne et la Russie.
Par ailleurs, plusieurs députés, notamment
M. Mander, libéral, demandant si des conver-
sations d'états-majors avaient lieu ou étaient
envisagées avec l'U. R. S. S., la Pologne, la
Turquie, la Grèce et la Roumanie, le premier
ministre a déclaré
Normalement, les contacts entre états-majors
sont maintenus par l'intermédiaire des attachés
militaires. Cette procédure a été étendue au
cours des derniers mois. Nous envisageons
d'agir ainsi dans d'autres cas. Il ne serait pas
conforme à l'intérêt public de donner des dé-
tails à ce sujet.
M. WiUiam Strang se rendra à Moscou
C'est M. William Strang qui sera désigné
pour porter à Moscou de no~vejles prppositions-
trahco~ntaaniques, L& chef du département
de l'Europe centrale au Foreicn OSice qui se
trouvait à Varsovie, est parti aussitôt pour
Londres où il recevra de nouvelles instructions
et se rendra immédiatement à Moscou.
Le rédacteur diplomatique de l'agence Reuter
croit savoir que la nouvelle formule proposée,
pour tourner la difficulté créée par ceux des
Etats baltes qui n'acceptent pas la garantie, se-
rait la suivante
Les trois signataires du pacte d'assistance
mutuelle s'engageraient à se porter secours au
cas où l'un d'entre eux verrait un de ses
définirait par une déclaration unilatérale ce
qu'il considère comme ses intérêts vitaux et
l'U. R. S. S. serait ainsi libre d'y inclure les
pays baltes limitrophes de son territoire.
Telle serait la formule qu'on se proposerait
de présenter à Moscou. Il serait toujours pos-
sible de la modifier au cas où les conversations
feraient apparaître de nouvelles difficultés. Mais
on estime que la déclaration de M. Chamber-
lain aura un bon effet à Moscou et que, les
deux gouvernements étant d'accord sur les prin-
cipes généraux, un accord définitif ne tardera
pas à intervenir.
M. William Strang, qu! est un expert qualifié
du monde russe, a été chargé d'affaires à Mos-
cou de 193! à 1933.
f i~~s ~ui~s `` i~ p
.?~tes'J~fs~
en quête d'asile
Le sort des passagers du « Saint-Louis ))
On mande de La Havane:
M. Ochotorena, secrétaire au Trésor, a dé-
claré qu'il avant été informé que le comité
américain de secours aux Israélites a déposé
des fonds dans une banque de La Havane pour
les réfugiés du .S'o;'K<-JLo
On signale que le ~'otK<-JLo!
Nord-Est.
En fuite vers !a Pologne
On mande de Varsovie:
Hier, 2.000 Juifs polonais, qui avaient reçu
l'ordre de quitter le Reich, sont arrivés en
divers points de la frontière polonaise, notam-
ment à Zlaszym et en SUésie. 'Les autorités
polonaises ne les ont pas laissés entrer. A
Zabrzc (Ha.ute-Silésie), 72 personnes ont été
chassées par les gardes frontière allemands en
Pologne, mais les douaniers et la police fron-
taJière polonaise les ont obligées à rebrousser
chemin, de sorte qu'elles se trouvent mainte-
nant dans la zone neutre entre les deux pays,
ne sachant plus où aller, sans vivres et sans
Mgent pour h plupart
De même, près de Katowice, un train entier
de Juifs expulsés stationne dans la zone fron-
tière. On s'attend à d'autres convois du même
genre, de nombreuses personnes, ayant reçu
l'or e de partir. Selon des informations jui-
ves, )eur nombre s'élèverait à 4.000. Au total,
12.000 Jmifs seraient menacés d'expulsion.
Les comités de secours juifs envisagent les
mesures à prendre pour leur venir en aide.
D'.autre part, les députés jutifs se préparent à
intervenir auprès du gouvernement.
L'immigration dandestine en Palestine
On mande de HaHa:
Au nombre de 228, des immigrants clandes-
tins ont débarqué sur le rivage de la colonie
de Nazariah, proche de la frontière du Nord.
Ces réfugtié's juifs n'étaient, d'aiUeurs, pas
inconnus de la police eôtière, car ils avaient
déjà tenté deux débarquements à bord du
navire <4M
~i~.
Les menées nazies en Suisse
Prochainement s'ouvrira à Zurich devant la
cour pénale fédérale le procès des ndèles
confédérés
Il s'agit de huit nazis inculpés de menées
contre la sûreté de la Confédération, et qui,
à l'exception d'un Allemand, sont de nationalité
suisse.
Le principal inculpé, Alfred Zander, docteur
ès lettres~ faisait dans l'organisation .des <: fi-
dèles confédérés fonction de Führer, auquel
les autres membres prêtaient serment. Le but
visé était l'instauration d'une Suisse natio-
nale-socialiste, gouvernée par Zander. Celui-
ci se rendait fréquemment en Allemagne. Il
conteste avoir reçu aucune aide du côté alle-
mand.
Un autre inculpé important, l'agent d'assu-
rances Johann Frei avait organisé un service
de renseignements. Ses agents avaient la con-
signe d'espionner le service des renseignements
de l'état-major suisse, les représentants diplo-
matiques et -onsulaires de l'Angleterre et de
la France.
Le tribunal fédéral a désigné le juge Strebel
comme président de la Cour pénale chargée de
juger l'affaire. La Cour comprend les juges
fédéraux Polta, Blocher, Guex.et Naegeli.
L'A!!emagnc
dÏes Etats baHes
La. signature des pactes de non-agres-
sion germano-letton et germano-estonien
est naturellement accueillie avec une grande
satisfaction par la presse du Reich, qui,
conformément à la consigne qui lui a été
donnée, déclare qu'elle constitue un échec
pour la politique des puissances dites dé-
mocratiques. On rappelle à cette occasion
qu'un traité analogue vient d'être conclu
avec le Danemark et que le récent traité
germano-lituanien contient une clause de
non-agression. Il est évident que le gou-
vernement de Berlin a pensé qu'il pour-
rait ainsi rendre plus difficile l'aboutisse-
ment des négociations anglo-russes.
Il ne faudrait pas se montrer trop sé-
vère pour les Etats qui ont répondu ainsi
à l'appel du Reich. La géographie les
place dans une position très inconfortable.
Leur désir est d'échapper et à la tutelle
allemande et à la tutelle russe et, en cas
de guerre générale, de conserver les avan-
tages de la neutralité. O~t-Ils choisi pour
.cela le bon moyen ? L'avenir le dira. On
peut être certain qu'ils ne se font guère
d'illusion sur la valeur d'un engagement
contracté par le gouvernement du troi-
sième Reich. Le cas de l'Autriche et celui
de la Tchéco-Slovaquie (pour ne pas en
mentionner d'autres) leur ont appris que
la parole du chancelier Hitler doit être
comptée pour rien. On peut même sup-
poser qu'ils n'ignorent pas que tout traité
qu'il conclut et auquel II donne une appa-
rence pacifique n'est destiné dans sa pen-
sée qu'à favoriser la pénétration germa-
nique et la réalisation de ses projets de
domination. Mais notre gouvernement ne
le savait-il pas aussi quand, en décembre
dernier, il a signé avec l'Allemagne un
pacte de non-agression sur lequel figure
la grin'e de M. de Ribbentrop, qui n'a ja-
mais cessé de pousser son maître dans la
voie de la perfidie et qui venait d'orga-
niser avec le comte Ciano la campagne
antifrançaise ?
On doit donc comprendre l'état d'esprit
de petits pays dont la situation est parti-
culièrement pénible. A cet égard, l'attitude
du gouvernement de Moscou. a.été mala-
'droite. Ce serait sans doute une erreur de
croire que les Etats baltes sont disposés
à subir le joug de l'Allemagne. Ils cher-
chent simplement à ne pas se compromet-
tre. On peut certainement trouver un
moyen de leur donner, d'une façon en
quelque sorte implicite, une garantie, tout
en ménageant leurs susceptibilités, dues à,
une crainte naturelle. C'est sans doute ce
à quoi s'applique en ce moment la diplo-
matie britannique.
PIERRE BERNUS.
NouveUes de l'Étranger
EMPIRE BRITANNIQUE
Distinctions honorifiques
à t'occasion de l'anniversaire du roi
La liste des distinctions honorifiques confé-
rées à l'occasion de l'anniversaire du roi,
annonce la nomination du duc de Kent aux
grades de contre-amiral, de major-général de
t'armée régulière et de vice-maréchal de l'air.
La liste comporte, par ailleurs, la créahon de
cinq barons, de deux conseillers privés (dont
M. Ramsbotham, qui vient, en outre, d'être
nommé ministre des travaux publics), de cinq
baronnets et d'un certain nombre de chevaliers
d'ordres divers.
Sir Eric Phipps, ambassadeur à Paris, est
notamment fait chevalier grand-croix du
<: Royal Victoria Order et Sir Ronald
Lindsay, ambassadeur à Washington, chevalier
grand-croix de l'ordre du Bain.
M. Chamberlain répond à des questions
sur l'Espagne
M. Neville Chamberlain, pressé de questions,
hier, aux Communes, sur les volontaires étran-
gers en Espagne et sur leur matériel laissé aux
Espagnols, a fait observer que l'accord de non-
intervention a cessé d'être opérant le 20 avril
dernier, mais qu'il n'existe maintenant aucun
accord international qui empêcne un gouverne-
ment quelconque de fournir du matériel de
guerre au gouvernement espagnol.
Durant la mcme interpellation, le sous-secré-
taire d'Etat au Foreign Office, M. Butler, a
été amené à dtrp que le gouvernement britan-
nique était en possession de renseignements
considérables sur les fortifications de Ceuta et
de certains points des côtes marocaines et espa-
gnoles, mais qu'il ne serait pas de l'intérêt pu-
blic de les divulgua*
BELGIQUE w
Discussion du budget
des affaires étrangères
La Chambre a commencé la 'discussion du
budget des affaires étrangères. Au cours du
débat, M. Rey (libéral), député de Liège, s'est
attaché à montrer que la politique d'indépen-
dance tendait à empêcher la Belgique d'entrer
dans des conflits où ses intérêts vitaux
n'étaient pas en jeu et à la débarrasser de
certaines conventions que ses possibilités mili-
taires ne lui auraient guère permis de rempUr.
Il a exprimé le regret que cette politique,
admissible en soi, ait subi, depuis 1937, des
déviations vers la neutralité absolue qui incita
à envoyer un général à Berlin et des félici-
tations à M. Hitler, quelques jours après i'tn-
vasion d'un petit Etat.
ALLEMAGNE
Le pacte antikomintern
Deux longs télégrammes chiffrés sont arri-
vés de Tokio à l'ambassade du Japon à Berlin
4. A !a commission
du suffrage umversd
La prorogation de la Chambre
et la réforme électorale
La commission du suffrage universel s'est
réunie, hier, sous la présidence de M. Cayrel,
pour s'occuper de la prorogation de la Cham-
bre et de la réforme électorale.
M. Cayrel a rappelé qu'après le dépôt par
le groupe communiste d'une proposition de~ 0
résolution hostile à la prorogation de la Cham-
bre, la commission devait discuter le rapport
de M. Bonte sur cette proposition. Ce rapport
a été repoussé par i3 voix contre 4.
M. Léon Meyer présenta alors à la commis-
sion un nouveau texte ainsi conçu:
<: La Chambre estime que la prorogation de
ses pouvoirs ne saurait se justifier que si des
circonstances exceptionnelles l'imposaient.
Elle laisse le gouvernement juge de pren-
dre toutes décisions qui seraient commandées
par l'intérêt du pays. b
Par 15 voix contre 5. ce texte fut adopté, et
M. Léon Meyer fut nommé rapporteur.
Le rapport de M. Léon Meyer sera examiné
demain, à 17 heures.
La réforme électorale
Le président Cayre! sf ensuite rappelé )a posi-
tion actuelle du débat sur la réforme électorale
et-t~'déci:ion récente du groupe socialiste. If
a demandé à ses collègues un mandat précis
sur la procédure à suivre en séance publique.
Par 9 voix contre 7 et plusieurs abstentions,
la commission a décidé de reprendre intégra~
lement le texte primitivement adopté, compor-
tant quotient fixe et liste bloquée.
A la demande de M. Cayrel. la commission.
a alors déterminé une procédure tendant A
éviter le retour devant elle des articles qui
pourraient rencontrer des objections devant, la
Chambre.
Sur l'éventualité du rejet de la liste bloquée,
la commission a décidé, par 10 voix contre 8,
qu'elle autorisait dans ce cas son rapporteur à
présenter un texte comportant le panachage.
Le renouve!!ement des bureaux
des grandes commissions
Hier se sont poursuivis au Palais-Bourbon
les scrutins pour l'élection des bureaux des
grandes commissions permanentes. Deux chanr
gements sont à enregistrer parmi les titulaires
des présidences.
A la commission d'assurance et de pré-
voyance sociales. M. Peissel, député du Rhône,
récuMicain indépendant d'action sociale, l'a
emporté au troisième tour de scrutin 'par
:4 voix contre 14 à M. Costes, communiste,
président sortant, et 2 à M. Emile Perrein,
député radical-socialiste de Maine-et-Loire;
l'élection s'est faite au bénéfice de l'âge.
Par ailleurs, à la commission du commerce.
M. Lebret. de l'Union socialiste républicaine,
a retrouvé son siège de président, battant le
sortant. M. Isoré. radical-socialiste, au pr'emier
tour. par 21 voix contre 15 et 2 abstentions.
Aucun changement dans les autres cotnmis~
sions.
Prochaine note à Ankara
du ministre des affaires étrangères
égyptien
Suivant des renseignements de source auto-
risée, Abde) Fattah Yehia Pacha, ministre des
affaires étrangères d'Egypte, viendrait à Ankara
aussitôt après la visite de M. Gafenco, pour
discuter de l'éventualité d'une adhésion de
l'Egypte au pacte de Sadaabad.
et, hier matin, l'ambassadeur Oshima a réuni
ses principaux collaborateurs au cours de lon-
gues conférences.
Bien que les milieux japonais de Berlin.
s'abstiennent de toute indication concrète sur
le contenu des instructions reçues de Tokio,
on a tout lieu d'admettre qu'elles portent sur
les nouvelles propositions du Japon tendant au
renforcement du pacte antikomintem désiré
par le Reich.et par l'Italie pour faire contre-
poids à la conclusion prochaine d'un pacte
anglo-soviétique.
Le général Oshima, ambassadeur du Japon
à Benhn, s'est entretenu longuement, hier matin
et hier après-midi, .avec le général Kaivabe,
attaché miHtaire, et avec le contre-amiral
Yeudo, attaché nava'.
ITALIE
Le séjour de M. Serrano Suner à Rome
Le ministre de l'intérieur espagnol, M. Ser-
rano Suner, a assité hier, au Palais de Venise,
à un dîner offert en son honneur. Des toasts
ont été prononcés par M. Mussolini qui a
souhaité la bienvenue à ses hôtes et a affirme,
une fois de plus, son amitié pour l'Espagne.
M. Serrano Suner a répondu et a dit notant
ment:
Nous voulons la paix, mais une paix qui nous
permette d'être forts et non une paix qui nous
rende esclaves. Nos liens communs se sont res-
serrés sur les champs de bataille d'Espagne. Je
demande à Dieu que l'avenir permette à noa
deux peuples de partager la même destinée.
SAINT-SIEGE
Les eSorts du pape pour ta paix
L'Osservatore /?OMSMo publie une mise au
point au sujet de certains commentaires publiés
à l'étranger, en. relation a"ec le récent discours
du pape et l'action du Saint-Siège en faveur de
.la. paix:
Si tout ce qui a été écrit à ce propos permet
de se rendre compte du vif intérêt que l'on atta-
che à la sollicitude du Saint-Père en faveur de
-la paix, déclare l'otgane du Vatican, te désir
commun de le voir se réaliser ne correspond pas
à la vérité, et nous ne savons pas dans quelle
mesure ce fait peut profiter à la cause de la
paix.
Il en est de même pour les commentaires qui
ont voulu voir dans certains passages du dis-
cours du Souverain Pontife des allusions en
faveur de telle ou telle politique ou contre telle
ou telle politique. Il suffit de rappeler les pa-
roles mêmes du pape où celui-ci affirmait qu'il
ne pouvait se lier à des intérêts particuliers m
intervenir dans des rivaHtés territoriales.
POLOGNE
Accident de chemin de fer
Hier, le rapide Rome-VIenne-Prague-Var-
sovie qui devait arriver dans la capitale polo-
naise à 12 h. 22, a déraillé à J2 h. 15, A
proximité de la gare de Pruszkow, à 10 kilo-
mètres au sud-ouest de Varsovie. Lt Nombtt
des morts s'élève à sut
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