Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1939-05-22
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Type : texte texte
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Description : 22 mai 1939 22 mai 1939
Description : 1939/05/22 (Numéro 122)-1939/05/23. 1939/05/22 (Numéro 122)-1939/05/23.
Description : Note : un seul numéro pour lundi et mardi. Note : un seul numéro pour lundi et mardi.
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/01/2008
Mt'ANNEE.–N' 122
SO centimes le I~amero DANS TOUTE LA FRANCE I~e I~unrierc SO centimes
?122.–151'ANNEE
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23 MA< 1939
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23 MA! 1939
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i?. Rue des Pretrcs-St-Gei-maiB-l'AuïefMH
PARIS-
~d/'Mse MM~ DÉBATS -T-T.-PARta
M.'GUTEH BERC03.0p03.01-03.0t
tE!eM~r ~M/'eaM~r
"JH&'j5~
ENa'fJMBE:
I~S n<%oc!ations antto*soviétiques.
En-Eupaca~'moaveUt.
.'Ëtt3'Apt:
Parole)! améticaimes.
Ponr te~ étudiants catholiques de la CM Uni.
.'versîtaiM'
Grande Jôuni~e franco.betge à l'Exposition
de l'Eau.–G.-L.Herpin.
Revue des hebdomadaires.
Réunions et cérémonies du dimanche.
EN 5' f~GE i
L'actualité SnaneHre.
La Bourse.
Le < Document vert par Jean Foya!.
PARIS, LE 22 MAI
t/expérience
tmTous les orateurs d'Europe s'occu-
pent de la situation internationale.
Et cenunent ne s'en occuperaient-ils
pas quand l'avenir de ïa paix est en
leçons des événements.
Le monde en est venu à l'état où il
est parce que, après la guerre de
~;t4 et la victoire de 1918, les diri-
geants des nations ont méconnu la
pâture véritable du germanisme et se
sont abandonnés au rêve d'une orga-
nisation juridique genevoise, dépour-
vue de force matérielle.
Qu'est-il arrivé ? Le vieil esprit de
domination et de conquête, qui est
l'essence du germanisme, s'est déve-
loppé librement, tandis que les na-
tions pacifiques désarmaient. Bien
plus. Une nouvelle conception de la
yie et de la religion a été répandue
par l'Allemagne totalitaire, et cette
conception s'oppose à toutes les tra-
ditions morales et politiques de la
civilisation..
Ce que lés nations pacinquës veu-
lent défendre aujourd'hui, ce n'est
pas seulement' leur ~dépendance leur sécurité, c'est aussi un héritage
spirituel. Dans le beau discours qu'il
a prononcé hier à Rouen, aux fêtes
de Jeanne d'Arc, M. William Bullitt,
ambassadeur des Etats-Unis à Paris,
a fort bien mis en lumière ce que
représente, auprès des puissances
matérielles amies ou alliées, < les
puissances spirituelles amies ou
alliées
À ce sujet, M. William C. Bullitt
a iait un éloge de l'esprit français,
qui sera accueilli avec reconnais-
sance dans notre pays. II a très bien
discerné que personne en France ne
sou.haite de guerre, mais que tout le
nionde est résolu à la faire si elle
est imposée par des agressions. « II
n'y a pas de convoitises, a-t-il dit, des
possessions des autres peuples. Il n'y
a qu'un désir de vivre et de laisser
~iyreenpaiX.~
On ne saurait mieux dire. Mais la
~ie ainsi comprise a ses conditions.
Et 1~ il faut ajouter que ces condi-
tions ont été gravement négligées ou
ignorées. Nous ne traverserions pas
des temps aussi difficiles si notre
pays avait été convenablement gou-
verné. Nous payons, et nous payons
cher, des erreurs énormes, commises
autant en diplomatie qu'en politique
intérieure. Si l'expérience sert à quel-
que chose, elle doit inspirer aux
Français des résolutions durables.
Hier, Tfaires étrangères, parlant devant les
anciens combattants, a dit d'excel-
lentes choses touchant l'esprit public,
le redressement de la nation et son
sang-froid. Il en a dit aussi de moins
bonnes, quand il a fait allusion aux
entreprises juridiques de Genève. Ce
n'est pas évidemment notre faute si
elles n'ont pas réussi, mais c'est no-
tre jFaute si nous avons imaginé
.qu'elles sauvegardaient la paix et
que les faiblesses de la Société des
Nations devant les manquements ré-
pètes de l'Allemagne ne condui-
saient pas a une situation périlleuse.
Ces débats rétrospectifs n'ont plus
grand intérêt, et M. Bonnet, qui est
.parlementaire, est enclin à certaines
mdulgences pour les partisans d'une
politique qui a.fait faillite, partisans
qui sont encore à la Chambre ou
dans les bureaux du Quai d'Orsay.
Mais il est nécessaire que le public
sache ce qui en est. Nous sommes, et
pour longtemps, entrés dans une ère
ou les erreurs du passe ne doivent
plus se reproduire, et où la vigilance,
l'armement, la force morale et ma-
térielle sont les seules garanties de l
la paix.
A la ve!!{è ~l'
des examens
Nous votci à la période des examens et
concours. La moitié de !a France interroge
l'autre moitié. C'est le moment où les fa-
nnlles et les élèves se demandent si le pro-
fesseur a bien fait sa classe, parce que
l'heure des sanctions a sonne. Au cours de
l'année, le professeur qui plaît est celui qui
ne demande pas de travail personnel, qui
est amusant, -qui admet toutes les excuses
quand il s'agit d'une leçon non sue, d'un de-
voir non fait,, d'une préparation bâclée. C'est
le professeur qui fait des projections quand
on lui en demande, qui n'insiste pas sur les
dates, l'orthographe, les règles de la gram-
maire, celui qui admet compiaisamment
qu'apprendre est un jeu, que le vocabulaire
s'acquiert sans dictionnaire, la géographie et
l'histoire en fréquentant le cinéma.
Quand l'heure de rendre des comptes est
venue, le point de vue change. On commence
à se demander si le bon professeur n'est pas
justement celui qui est exigeant, qui part de
ce .principe qu'on ne sait que ce qu'on ap-
prend par un effort qui n'est pas toujours.
un plaisir, au moins pour commencer. TJe pro-
fesseur qui veut plaire ne plaît pas long-
temps, s'il entend par là tout sacrifier à la
loi du moindre effort. Celui qui plaît dura-
blement est celui <: qui fait trouver agré-
ment et profit à la leçon difficile et au devoir
épineux s<, dit un journal, que votit lire avec
recueillement les candidats pendant la ses-
sion prochaine, l'/M/ofMattOM UKtt~~fqui donne les résultats du baccalauréat. Qu'ils
lisent dès aujourd'hui l'article très sensé et
très utile de l'universitaire qui se cache sous.
le pseudonyme d'adcwo~. Il est sûrement
de ceux dont il dit « La règle du métier
n'est pas de vouloir plaire, mais de plaire
sans le vouloir. »
II vous donne un devoir de plus, qui vous
privera peut-être d'aller au cinéma Il s'en
privera aussi pour le corriger. C'est juste-
ment en cela que consiste l'éducation pren-
dre l'habitude de résister au premier mou-
vement, qui est de se dérober devant l'obsta-
cle. Un moraliste ingénieux, qui n'a pas la
réputation d'être un attardé ou un empaillé,
rappelle la méthode antique des coups de
bâton, employée par les pédagogues de Rome
Horace qualifie de « père fouettard s- (~o-
~MM.!) son premier maître d'école. Alain la
condamne comme nous tous: < Gardons-en,
dit-il simplement, ce qui mérite d'être gardé;
o!n~ ato't pap craindre de déplaire a l'élève,
et même il faut craindre de lui plaire. ?<
A. ALBERT-PETIT.
"jM ~~& &~ ~M
BaHy Baby- Batzac
Parmi ses' nombreuses relations féminines,
Batzac comptait une aimable demoiselle nom-
mée Sophie Rebora Koslofski, ta <: Sofka à à
laquelle La B~ttr~ est dédiée. Ce fut par l'en-
tremise d'une tendre amie de Balzac, la com-
tesse Emilio Guidoboni-Visconti, née Sarah
Lovett, que Sofka, vers 1838, fit connaissance
du romancier < Sophie, écrivait Balzac à
Mme Hanska, est ]a fitte du prince Kos-
lofski (1), dont le mariage n'est pas reconnu,
vous avez dû entendre parler de ce diplomate
très spirituel qui est avec le prince Paskevitch
à Varsovie. >,
'Cette Sophie devint très vite familière de
Batzac et, en !842, fut chargée de <: faire la
presse aux spectateurs dans la haute nociété
russe, lors de ta première représentation des
Ressources de QtHf!(~c, qui eut tieu te 19 mars
t842, & l'Odéon.
Qn trouve dans ta Corr~pon~~e de Batzac
sous tes n"' CÇXLV! et CCXLVt!) deux lettres,
datées respectivement du 6 et du 12 mars !842,
où sont détaittées et commentées avec feu tes
démarches confiées à Sofka et celles que Balzac
s'était réservées personnellement. Ces lettres
sont enthousiastes < Il y a dans la pièce 'pour
vingt mille francs de costumes. Les décors sont
tout neufs. On me soutient, déclare Batzac, que
l'ouvrage est un chef-d'œuvre et cela me fait
frémir Ce sera toujours d'une solennité
effrayante. Lamartine m'a demandé une loge
je le mettrai entre les Russes. a
Bien amusantes ces deux lettres ) Mais le
détail te plus piquant y manque tasignature,
que les éditeurs de la Co7're~o/c/!ce ont eu
ta fâcheuse idée de supprimer. Par bonheur
tes balzaciens vont avoir prochainement une
excellente occasion de. réparer cette omission
en allant contempler cette signature inattendue
la signature spéciale dont Balzac usait pour
Sofka sur une troisième lettre, autographe et
inédite, de Balzac à Sophie, qui doit passer
en vente le 25 mai (n° 657 du CoAr/ogue).
En tout cas, ils connaîtront, dès aujourd'hui,
le texte intégral dont l'expert, M. Georges An-
drieux, m'a gracieusement autorisé à leur don-
ner la primeur.
{Ettre le 12 et te 18 mars !842.]
Chère Sophie,
Ce sera pour vendredi [!8], j'ai écrit à
toutes tes personnes que vous m'avez dési-
gnées, mais MM. Cacerès, Rostova iront aux
stattes de batcon à côté de Varona. Pensez.au
cotonet et à quelques autres.
Tout à vous
Tout à vous, BALLY.
La loge de votre mère n'est que ta .deuxième,
car la première aux toges découvertes est de
six ptaces. Une personne sur le jugement de
qui je comptais beaucoup a été: enthousiasmée
et parte de cent représentations et d'un grand
triomphe. J'ai bien besoin de gens surs 6
Cent représentations ? Un grand triomphe ?
Q&t/M~: fut accueitii par des bordées de sifflets
et de rires, et dut quitter l'affiche après dix-
neuf représentations, qui furent de vêritab)es
bagarres 1
Pauvre BALLYt ou plutôt BABY Ce baby
La poHtiquc cxteneur~
nipponc
On ne sait encore rien de la décision prise
par le Cabinet.restreint nippon à l'égard: de.
l'axe. On en est pour'le moment réduit aux
conjonctures, quant 'au renforcement du pacte
antikomintern origine!.
Quoi qu'il en .soit, il .semble'que le baron
Hiranuma, appuyé sur les éléments modérés de
son ministère, ait eu l'idée de maintenir son
opposition à tous engagements de caractère
rigide et automatique avec le 111* Reieh et avec
l'Italie.
D'autre part, ce serait aller trop loin de croire
que les modérés ont gagné définitivement la
partie. Le Cabinet a dû donner certains gages
à l'armée et à la droite nationaliste dans la
discussion qui s'est élevée au sujet de ta poli-
tique à-tenir à l'égard des affaires européennes.
Enfin, d'après les milieux bien informés,
l'orientation nouvelle de la politique extérieure
nippone parait due aux facteurs suivants
1° L'affaire de Kulangsu, qui a témoigné,
dit-on, de l'intransigeance de l'Angleterre, de la
France et des Etats-Unis dans la question des
concessions étrangères, a, causé ici une. réelle
sensation .~t .une vive irritation eh dépit d'un
calmé appàreht et elle a convaincu ies dirigeants
nippons de la nécessité de répliquer dès que
possible sur un autre terrain, à la première ten'-
tative que feraient les démocraties en faveur de
la constitution d'un front commun en Extrême-
Orient
2° On assiste à une recrudescence de la cam-
pagne nationaliste dont le mot d'ordre est l'al-
liance avec l'axe Rome-Berlin et le but avoué,
l'élimination de l'innuence britannique en Chine.
Le ~o~tWM'M. le ~VtcAt-A~tcAt et le YcmtMrt mè-
nent une offensive dans ce sens.
3° Les modérés sont atteints d'un certain dé-
couragement devant la froideur avec laquelle
ont été,'disent-Ils accueillis les'appels répétés
qu'ils ont adressés à l'Occident, à Londres en
particulier, en faveur d'une meilleure com-
préhension des desseins japonais les efforts
déployés à Londres à l'effet de conclure une
alliance anglo-russe, l'appui persévérant accordé
par l'Angleterre au maréchal Tehang Kaï Check
sont présentés comme autant de déceptions in-
fligées aux efforts des partis modérés à Tokio
pour faire prévaloir ici la politique de com-
promis avec les démocraties.
Les têtes de l'anniversaire
du roi George à Ottawa
Pour la première fois au Canada, les fêtes
de l'aniversaire du roi ont été célébrées, samedi,
tn.présence du~ souverain, ~Ottawa.
Le matin a. eu tien une revue de .deux régi'
ments de la garde canadienne..
La reine a procédé ensuite à la pose de la
première pierre du nouveau bâtiment, de la
CoUr.suprême, qui fait partie, d'un vaste; plan
d'ensemble pour l'embellissement de la: ville qui
a été conçu et dirigé par l'architecte français
Greber.
Lés 'souverains ont ensuite déjeuné dans l'in-
timité chez le premier ministre,, et assisté à une
garden-party dans le jardin du Rideau Haï).
.Le soir, un dîner réunissant les parlemen-
taires et comprenant huit cents invités a com-
plété le programme de la journée.
La reine a prononcé en anglais et en fran-
çais une allocution, qui a été radiodiffusée, pour
la pose de la première pierre de la Cour
suprême.
Hier, à l'occasion de l'Inauguration du mo-
nument national à la mémoire des Canadiens
tués dans la grande guerre, qui avait été re-
tardée, pour qu'elle puisse se faire en présence
du roi, George VI a prononcé un discours dans
lequel il a rappelé <: l'esprit de sacrince qu'a
déployé le Canada durant la grande guerr.e~.
Voici le passage principal de ce discours
Ce monument, a dit le roi, sera pour le monde
entier un témoignage de la gratitude du Ca-
ùada.'Il est un magnifique symbole. Il a été
nommé avec juste raison illustre au premier chef celle qu'a donnée le
C~aadx lorsque ta p~ut mondiale a 'été fompne
et que la liberté a été menacée dans les années
décisives de la grande guerre. Il traduit le zèle
avec lequel notre pays s'est engagé dans la mê-
lée. Mais ce monument a encore une plus pro-
fonde signification. Il symbolise plus que l'es-
prit chevaleresque, il est la réponse spontanée
faite à la voix de la conscience nationale. Il ré-
vèle.'1'âme même de notre peuple.
Douze mille vétérans de la grande guerre et
soxante-dix mille spectateurs assistaient à
l'inauguration du monument..
La portée politique du voyage
On télégraphie d'Ottawa;
Au soir du cinquième jour du voyage des
souverains britanniques au Canada, on croit
pouvoir conclure, dans les milieux informés, des
manifestations enthousiastes de ces derniers
jours, que la visite royale a développé, d'une
façon décisive, les sentiments de solidarité des
Canadiens envers la couronne britannique.
.Cette .constatation, ajoute-t-on, a tout son
prix, dans l'hypothèse d'un péril qui menacerait
l'Angleterre, car tout renforcement de la soli-
darité rend plus certaine une aide spontanée du
Canada à l'Angleterre si celle-ci était attaquée.
Les Canadiens ont vu leurs souverains qui
ont su se rendre populaires.
que Sophie, écrivant à son père, le prince
Kostoîski, dépeignait ainsi < !) a une volonté
et un courage de fer, il s'oubtie lui-même pour
ses amis et ne connaît pas de restreinte dans
son amitié. joint à la grandeur et à !a no-
blesse du !ion )a douceur d'un enfant. N /oue
e~ s'a/nMeencore p)ein d'Mtusions \et de bonne foi, mais
il est fin comme Robert Ma<:aire lorsqu'il s'agit
de quelque chose de sérieux. Voilà une bien
tégere esquisse du. caractère de M. de Balzac
que j'aime tant et qui estsi bon pour moi. >
La. dédicace de La Botu-sc, en 1842 (!'année
de .Quiao/aj, récompensa Sofka de ses bons
oifices. Mais, deux ans plus tard, les sentiments
de Baby avaient bien changé ciare-t-it à Mme Hanska, est une peste trÈs
dangereuse. >
MARCEL BOUTERON.
(t) Voir Léonce Pm~aud Z.e pWHcc ~o~-
'o~t (.RM'«~ ~'H~otM ~/otMa<'.3M3).
La pa!x et Faction
itato-aUemande
? L'incident de-Kalthof, près de Dantzig,
est le type dé ceux qu'il faut s'attendre à
voir se produire fréquemment dans la
période où nous sommes. I! paraît bien
avoir été provoqué. On ne doit pas oublier
que les autorités de Dantzig sont entière-
:ment subordonnées au gouvernement de
Berlin et que de nombreux éléments nazis
ont été récemment introduits dans la Ville
libre. Il s'agit probablement moins d'inti-
mider la Pologne, (dont la résolution est
connue à Berlin) que de l'amener, si pos-
sible, à occuper militairement Dantzig
pour y rétablir l'ordre sans qu'une action
ouverte et directe de l'Allemagne ait en-
core eu lieu. C'est le moment, pour les peu-
ples qui veulent tenir tête au Rèich et lui
imposer ainsi le maintien de la paix, en
même temps que le respect de leurs droits,
de conservef leurs nerfs en bon état ré-
sister tout en évitant de tomber dans !es
.ptèges~qa'on leur tendra, telle doit être là
cons~ne.
C'est aussi pour tenter 4'ébranler leurs
nerfs que le traité d'alliance politique et
militaire de l'Allemagne et de l'Italie a été
signé ce matin à Berlin avec un grand
éclat. L'allocution qu'a prononcée à cette
occasion M. de Ribbentrop est visiblement
destmée dans sa pensée à produire une
grande impression en France et en
Grande-Bretagne et à faire trembler les
peuples qui collaborent avec elles à la
construction d'un barrage. II a dit que
l'Allemagne et l'Italie forment maintenant
une communauté indissoluble. II a déclara
que les démocraties poussent à la guerre
en inventànt des pactes compliqués et dou-
teux pour encercler l'Allemagne et l'Italie,
qui tendront à un ami la main de la paix,
mais qui garantiront avec une main de fer
leurs intérêts vitaux. <: Cent cinquante
millions d'Allemands et d'Italiens forment
avec leurs amis dans le monde, a-t-il af-
firmé, un bloc qui est invincible. Pour
obtenir ce chiffre de 150 millions, le mi-
nistre allemand doit évidemment compter
parmi, les amis de l'Allemagne et de l'Italie
les chèques, les Ethiopiens et les Alba-
'nais~'Bans le discours qu'il a. prononcé
ensuite, le comte Ciano a fait écho, comme
cela convient à un auxiliaire, à la voix de
son chef.
Le texte du traité a été aussitôt publia.
Il établit une solidarité totale, tant poli-
tique que militaire, entre les deux contrac-
tants. Si l'un de ceux-ci fait la guerre, dit
en substance l'article 3, l'autre doit immé-
diatement entrer en campagne avec toutes
ses forces militaires, sur terre, sur mer et
dans l'air. Les deux puissances ne feront
jamais de paix séparée. Des commissions
permanentes seront constituées pour éta-
blir une coopération constante et complète.
C'est toutefois dans le préambule qui
précède les articles proprement dits du
traité que se trouvent les mots les plus
importants. En effet, ces mots donnent au
traité le caractère d'une menace directe.
Cette préface dit que <: l'Allemagne et
l'Italie, au milieu d'un monde troublé et
en désagrégation, veulent se consacrer à la
tâche d'assurer la base de la culture euro-
péenne. On sait quel est le genre de
culture que représente la politique pour-
suivie à Berlin et à Rome. Voici le passage
qui doit avant tout retenir l'attention
s,~E}!es emploieront, dans un esprit géné-
reux, tous les moyens pacifiques, mais s'il
n'est pas possible de traiter, ou si cela
n'aboutit à rien de concret, si un temps
qui ne peut pas être sans limites s'écoule
sansque du côté opposé on se montre dis-
posé à céder aux conseils de la raison, elles
feront la guerre. x < 1.. 1
C'est en somme ce qu'avait déjà dit
samedi, dans son discours de Coni, M.
Mussolini, qui déclarait < Ce bloc, for-
midable par ses hommes et par ses armes,
veut la paix, mais il est prêt à l'imposer,
dans le cas où les grandes démocraties
conservatrices et réactionnaires tente-
raient d'arrêter notre marche irrésistible. x
Et ce matin même, le Mc-Ma~rcro, dans un
télégramme inspiré envoyé de Berlin, est
encore plus explicite L'Italie et l'Alle-
magne, dit-Il, souhaitent la paix, mais elles
n'hésiteraient pas à faire la guerre pour la
réalisation de leurs revendications, si l'on
persistait à ne pas faire montre à leui
égard d'intentions raisonnables. L'au-
teur de ce beau texte déclare que le traité
conclu n'est évidemment pas purement
défensif. <: Lorsque, ajoute-t-il, deux peu-
ples forts par leur nombre et par leur ré-
solution, tels que les peuples d'Italie et
d'Allemagne, manquent d'espace vital,
leur lutte pour la conquête de cet espace
vital devient une défense naturelle effec-
tive de leur existence, de leur droit et de
leur aVenir. Quiconque nie ce droit et
refuse cette conquête, qui ne peut être re-
tardée, est un ennemi à abattre. »
Un tellangage et de tels procédés n'ont
pàs'~de précédents dans l'histoire. On ne
saurait ~autrement les qualiner qu'en disant
que ce sont ceux du brigandage: la bourse
ou la vie. Voilà le monde clairement et
même cyniquement mformé de ce que si-
gnine et de ce que vise l'alliance qui a été
signée ce matin. Si l'on croit effrayer ainsi
les peuples libres, on se trompe. Ils ne se
laisseront pas faire. PiERRE BERNUS. j ;t
Grave mcid~t gèr1mano*polonais
à Katthofy près Dantztg
Voici le communiqué polonais officiel publié
par.l'agence Pat:
Le 20 courant, dans les dermères heures de
ta soirée, une foule excitée, sous la conduite
de membres des formations du parti national-
Socialiste en uniforme, attaqua le poste des
inspecteurs douaniers polona.is. à la frontière
de la Ville libre et de la Prusse orientale, dans
la localité de Kalthqf.
Le poste fut criblé de projectiles.
Devant cette attaqua et le refus de la police
dantzicoise d'assurer la protection des assiégés,
les trois inspecteurs douaniers durent quitter
le bâtiment du poste qui fut entièrement sac-
cagé..
Informé de ces événements, le vice-'comm!s-
saire général de Pologne à Dantzig, à qui les
autorités dantzicoises refusèrent !a protection
de la. police, arriva sur les lieux. La foule
tira des coups de feu sur l'automobile du
commissaire. Le chauffeur de la voiture, en
état de .légitime défense, tira d'abord en l'air.
puis sur les manifestants, dont l'un fut tué.
Le commissaire général de Pologne à DMitzig
a déposé immédiatement une protestation éner-
gique.
Le Sénat dantzicois. répandant une informa-
tion fausse, s'efforce de se décharger de la
responsabilité de ces' incidents sanglants qui
constituent une violation flagrante et grave de
l'un des droits fondamentaux de la Pologne
à Dantzig: le contrôle douanier.
Depuis, de nouveaux détails sont parvenus
de'Dantztg. à Varsovie:
Les assaillants étaient conduits par un cer-
tain Andreaw, du parti national-socialiste,
connu comme organisateur 'd-e nombreuses
agressions ~contre les Polonais de Dantzig.
Après !e départ du commissaire douanier polo-
nais de Kalthof. !e poste de la douane a. été
entièrement démoli et les meubles ont été jetés
à la rue.
L'automobile, dans laquelle est arrivé le vice-
commissaire, M. Perkowski, pour enquêter
après l'incident..a. été attaquée par des indi-
vidus qui en ont lacéré les pneus et brisé les
vitres. C'est cette agression, qui'a. obligé le
chauffeur à faire usage de ses armes.
En raison de l'état de nervosité qui règne
à Dantzig. le Sénat de la Ville libre a pris
de sérieuses mesures de sécurité. Des postes
de .police ont été placés devant tous les édi-
fices de l'administration polonaise.
Arrestation des témoins de l'incident
par la police dantzieoise
Quatre, fonctionnaires des. chemins de fer
polonais, les nommés PIach, Krause, Osroj et
Lechman, habitant Kalthof, seuls téimoins des
incidents qui se sont produits, ont été arrêtés.
par la police dantzieoise et emmenés à la pri–
~on-de-Dantzig.
Une protestation du président du Sénat
de la Ville Libre
On apprend à Berlin que M. Greiser, prési-
dent du Sénat de Dantzig, a remis au repré-
sentant diplomatique de Pologne dans la Ville
libre une note de protestation contre l'incident
de Kalthof.'
La note déclare que cet incident <: inou! est
de nature à ébranler gravement le maintien des
relations entre Dantzig et la Pologne et
demande une enquête immédiate.
La version des autorités dantzicoises pré-
sente les'incidents qui avalent motivé à Kal-
thof le déplacement de représentants polonais
comme une simple altercation, sans autres
conséquences, entre des habitants de Dantzig
et un inspecteur des douanes polonaises.
L'exposé de la question du côté allemand
Voici le résumé, daté de Dantzig, que le
D. N. B. publie dans son service Intérieur
Lors de la manifestation qui s'est produite,
aucun dommage matériel ou corporel n'a été
causé aux inspecteurs polonais des douanes ré-
sidant à Kalthof. En ce. qui concerne l'incident
de la mort par coups de feu d'un inoffensif
citoyen de Dantzig, par la faute de domestiques
polonais, par fusillade très proche et par der-
rière, il est constaté, dans la note. que lebou-
Cher Grubner. qui a été tué, n'avait pas été
présent de toute la journée à Kalthof, mais
a'.séjourné à ~anenbuttS.
Les constatations de la police font apparaître
nettement que c'est seulement après minuit et
demi qu'il a appelé téléphoniquemeht iin taxi
à Marienburg et qu'il a franchi dans ce taxi
la frontière germano-dantzieoise, près de Kal-
thof. Le taxi fut, à Kalthof, aveugle si forte-
ment par l'automobile au numéro polonais B 61
300, se dirigeant vers l'avenue de la Gare. qu'il
fut obligé de s'arrêter. Apparemment, l'éclat de
la lumière avait été intensifé par une lanterne
'portative aveuglante.
C'est en voulant Identifier l'auteur de cette
infraction du Code de la route, comme l'aurait
fait naturellement tout automobiliste, que le
boucher Grubner, qui, à cette fin. avait quitté
l'automobite avec le chauffeur de taxi Hopf,
fut tué de deux coups de feu, sans échange de
paroles. Les coups de feu vinrent de la direc-
tion de l'automobile polonaise.
Le D. N. B. ajoute
D'après les constatations officielles faites jus-
qu'à présent, il est certain que les occupants de
l'automobile polonaise, qui avaient été identifiés
peu de temps auparavant à la frontière dantzi-
eoise, comme étant le conseiller de, légation Per-
Icowski, le Dr Sziller et l'inspecteur supérieur
des douanes Swita, et un chauffeur, sont bien
les auteurs des coups mortels et les personnes
qui, après avçir quitté l'automobile, laquelle a
été saisie par la police, ont quitté la gare de
Kalthof .sur une locomotive.
Sans aucun doute, l'auteur de l'attentat doit
donc être cherché parmi les occupants de cette
automobile polonaise. Bien qu'on soupçonne le
chauffeur de cette voiture, il n'en est pas moins
vrâir que les autres occupants de l'automobile
sont fortement compromis par le fait que, lors
de la saisie d& l'automobile, la police a trouvé
un pistolet chargé et l'étui vide d'un pistolet
Mauser.. 1
Le t~~Mf~ B<'o&oc/t~f publie en seconde
page; sous une grosse manchette < Un Dantzi- ) i
cois tué par des coups de feu venant d'une auto- ]
mobile diplomatique polonaises, un court ex-
pùsé. analogue à la version du D.N. B.
L'argumentation polonaise
L'Incident de Kalthof ouvi-e un nouveau con- 1
Hit, vu la tension qui règne-actuellement entre f
Berlin et. Varsovie. Un échange de vues s'en t
est. suivi entre le gouvernement polonais et le
Sénat de .Dantzig, notes. rédigées sur, un ton ¡
aussi ferme d'un côté que de l'autre.
La situation qui en résulte est celle-ci le `
Sénat de Dantzig demande au gouvernement
polonais d'exprimer immédiatement ses regrets t
pour la mort du citoyen dantzicois et la remise s
du chauffeur polonais entre les mains des'a'me"
rites daitzicoises;'
Ducomme insolente et le gouvernement polonais
y a repondu en exigeant qu'une enquête serrée
.soit ouverte sur les incidents, ainsi, que la répa-
ration-des dommages causés par les Dantzicois
à la maison des inspecteurs de Kalthof.
Dans une lettre qui a été annexée a cette note,
le commissariat généra! de Pologne expose les
faits tels qu'ils ont été établie par ses colla-
borateurs au cours de l'enquête qu'ils ont menée
sur place. De cette lettre, il ressort que
1° Après avoir visité les 'locaux du poste
douanier saccagé la veille au soir. le vice-com-
missaire de Pologne Perkowski s'est rendu
dans sa voiture avec les personnes qui. l'accom-
pagnaient vers la gare de Kalthof (bâtiment
appartenant à l'administration polonaise) pour
y~ entendre les inspecteurs des. douanes;
2° La voiture étant arrêtée, occupée seule-
ment par le chauffeur Morawski, les occupants
d'une automobile allemande venus de Prusse
orientale entourèrent la voiture polonaise et
menacèrent le chauffeur;
3° Comme un des assaillants braquait sur lui
un revolver, celui-ci tira deux lois sur cet hom-
tie, qui tomb.t mort6llement blessé
4° Le chauffeur se réfugiadans la gare ou
ce trouvaient déjà le vice-commissaire et ses
collaborateurs;
5** L'automobile étant inutilisable par suite
de~ détériorations, le vice-commissaire Per-
kowski rentra à Dantzig sur une locomotive
qui avait été demandée par téléphone à la gare
polonaise de Tczew.
L'impression générale dans les milieux poli-
tiques polonais est que ces incidents ont. un
caractère de provocation; les extrémistes na-
tionaux-socialistes de Dantzig, dit-on, soit de
leur propre initiative, soit sous une inspiration
venue de certains milieux nationaux-socialistes
allemands, essaient de mettre la Pologne dans
ton tort et de pousser les autorités polonaises
à recourir à leurs propres moyens pour garantir
ta sécurité des Polonais de Dantzig et les biens
de ceux-ci, ce qui pourrait alors être interprète
à Berlin comme une raison pour intervenir.
Un nouvel mcident à PieMo
On mande de Varsovie que l'émotion sou-
levée par l'incident de Kalthof a provoquée suc
le territoire de la Ville Libre une série de ma-
nifestations antipolonaises:
C'est ainsi, apprend-on à Varsovie, qu'à
Pieido, la foule a assiégé le poste de l'inspec-
tion des douanes de cette ville frontière,située
entre le territoire de la Ville Libre et la Prusse
orientale. C'est la seconde fois cette semaine
que ce poste est ainsi attaqué.
Le commissaire général de Pologne à Dantzig
est intervenu énergiquement auprès des auto-
rités de la Ville Libre pour que le bâtiment
fût dégagé et que des mesures fussent prises
pour sa Séeurite.
A la suite de cette interventioh les autorité~'
de Dantzig ont envoyé dans la localité en ques-
tion des détachements de police qui ont disperse;
la foule des manifestants et les formations du
.parti, et l'ordre est rétabli.
REVUE ÊCONOM!QUE
par Edouard PAYEN
La situation française r f.,
jugée par ta Banque
des Règlements internationaux `
Paris, le,21 mai 1939.
Parmi les documents que publient chaque
année un certain nombre d'organismes: gran-
des banques, comités de grandes industries,
etc., et qui méritent l'attention, celui de la
Banque des règlements internationaux est du
nombre. On sait que cette banque, dont. Je
siège est. à Bâle, a pour administrateurs des
représentants des .banques d'émission-des
principaux pays. Le rapport qui est présenté
à son assemblée générale annuelle renète les
réSexions qu'ont suggérées à ses directeurs
et administrateurs les événements économi-
q~es et anaiicieM qui'ont marqué I'exeM{ce.
De par la qualité et le rôle de ses rédao*
teurs, ce rapport n'est pas négligeable. Noua
nous proposons d'y glaner quelques obser-
vations.
L'exercice de la Banque va du i" avril au
31 mars. Le rapport que nous avons sous les
yeux a été présenté à l'assemblée du 8 mai
dernier. Il n'est pas étonnant que. ce docu-
ment débute par la constatation que, ducant
la période envisagée, les affaires ont connu
des moments très difficiles. Cependant, en dé-
pit de la tension politique presque constante,
en dépit. dé l'incertitude générale des pers-
pectives des affaires qui en est résultée, en
dépit de l'exode continu des capitaux euro-
péens et de l'augmentation des dépenses d'ar-
mement dans tous les pays, l'évolution de la
situation économique n'est pas aussi désespé-
rément sombre qu'on pourrait s'y attendre.
Certes, on rechercherait en vain dans cette
situation des signes de stabilité, et l'on ne
peut avoir confiance dans la force d'aucune
des tendances plus favorables qu'on y peut
déceler. La monde fait plutôt preuve d'une
agitation fébrile que d'une saine activité.. Et
quoique.mouvement de reprise qui-se pro-
duise, on ne peut y voir qu'un phénomène
éminemment passager, dû à l'usage de stimu-
lants, et, d'autre part, bientôt enrayé par de
graves perturbations.
II y a là un tableau général exact de la
situation économique du monde, tableau que
justifient les développements du rapport. Ne
pouvant songer à analyser complètement les
166 pages que comportent ces développe-
ments, nous nous arrêterons à quelques jùge~
ments'concernant la France.
Le rapport constate qu'en ce pays les. ré-
percussions des événements de l'été 1936 ont
continué à se faire sentir sur l'ensemble de
la structure monétaire, économique et sociale,
mais il semble que, récemment, un nouvel
équilibre ait été atteint. Deputs la dévalua-
tion du franc à 179 fr. environ, pour une
livre au printemps de 1938 et la mise en vi-
gueur du plan Reynaud de redressement en
automne, le sentiment s'est affirmé qu'il n'y
avait plus à craindre de nouvelle dévaluation
de.Ia monnaie, et le retour de la confiance
s'est manifesté de façon extrêmement signi-
SO centimes le I~amero DANS TOUTE LA FRANCE I~e I~unrierc SO centimes
?122.–151'ANNEE
t-UMD!22ETMARD!
23 MA< 1939
PMX BEL'MOMEMT
3j"M 6m!si_m
!tMWttMoniM.. 42 tf. 80 fr. 150&.
BtMMt
MMtttMtit). 76 fr. 140ft. 260h.
Nfmj)t<~t)HMf!y!) lOOtr. t86&.340~
Oe<'
~tnJ
JOtIBML BES DEBATS
PODDOm Eï UnEXAtRËS
LUND!22ETMARM
23 MA! 1939
MMCÏtatETtM~STMTtM:
i?. Rue des Pretrcs-St-Gei-maiB-l'AuïefMH
PARIS-
~d/'Mse MM~ DÉBATS -T-T.-PARta
M.'GUTEH BERC03.0p03.01-03.0t
tE!
"JH&'j5~
ENa'fJMBE:
I~S n<%oc!ations antto*soviétiques.
En-Eupaca~'moaveUt.
.'Ëtt3'Apt:
Parole)! améticaimes.
Ponr te~ étudiants catholiques de la CM Uni.
.'versîtaiM'
Grande Jôuni~e franco.betge à l'Exposition
de l'Eau.–G.-L.Herpin.
Revue des hebdomadaires.
Réunions et cérémonies du dimanche.
EN 5' f~GE i
L'actualité SnaneHre.
La Bourse.
Le < Document vert par Jean Foya!.
PARIS, LE 22 MAI
t/expérience
tm
pent de la situation internationale.
Et cenunent ne s'en occuperaient-ils
pas quand l'avenir de ïa paix est en
Le monde en est venu à l'état où il
est parce que, après la guerre de
~;t4 et la victoire de 1918, les diri-
geants des nations ont méconnu la
pâture véritable du germanisme et se
sont abandonnés au rêve d'une orga-
nisation juridique genevoise, dépour-
vue de force matérielle.
Qu'est-il arrivé ? Le vieil esprit de
domination et de conquête, qui est
l'essence du germanisme, s'est déve-
loppé librement, tandis que les na-
tions pacifiques désarmaient. Bien
plus. Une nouvelle conception de la
yie et de la religion a été répandue
par l'Allemagne totalitaire, et cette
conception s'oppose à toutes les tra-
ditions morales et politiques de la
civilisation..
Ce que lés nations pacinquës veu-
lent défendre aujourd'hui, ce n'est
pas seulement' leur ~dépendance
spirituel. Dans le beau discours qu'il
a prononcé hier à Rouen, aux fêtes
de Jeanne d'Arc, M. William Bullitt,
ambassadeur des Etats-Unis à Paris,
a fort bien mis en lumière ce que
représente, auprès des puissances
matérielles amies ou alliées, < les
puissances spirituelles amies ou
alliées
À ce sujet, M. William C. Bullitt
a iait un éloge de l'esprit français,
qui sera accueilli avec reconnais-
sance dans notre pays. II a très bien
discerné que personne en France ne
sou.haite de guerre, mais que tout le
nionde est résolu à la faire si elle
est imposée par des agressions. « II
n'y a pas de convoitises, a-t-il dit, des
possessions des autres peuples. Il n'y
a qu'un désir de vivre et de laisser
~iyreenpaiX.~
On ne saurait mieux dire. Mais la
~ie ainsi comprise a ses conditions.
Et 1~ il faut ajouter que ces condi-
tions ont été gravement négligées ou
ignorées. Nous ne traverserions pas
des temps aussi difficiles si notre
pays avait été convenablement gou-
verné. Nous payons, et nous payons
cher, des erreurs énormes, commises
autant en diplomatie qu'en politique
intérieure. Si l'expérience sert à quel-
que chose, elle doit inspirer aux
Français des résolutions durables.
Hier, T
anciens combattants, a dit d'excel-
lentes choses touchant l'esprit public,
le redressement de la nation et son
sang-froid. Il en a dit aussi de moins
bonnes, quand il a fait allusion aux
entreprises juridiques de Genève. Ce
n'est pas évidemment notre faute si
elles n'ont pas réussi, mais c'est no-
tre jFaute si nous avons imaginé
.qu'elles sauvegardaient la paix et
que les faiblesses de la Société des
Nations devant les manquements ré-
pètes de l'Allemagne ne condui-
saient pas a une situation périlleuse.
Ces débats rétrospectifs n'ont plus
grand intérêt, et M. Bonnet, qui est
.parlementaire, est enclin à certaines
mdulgences pour les partisans d'une
politique qui a.fait faillite, partisans
qui sont encore à la Chambre ou
dans les bureaux du Quai d'Orsay.
Mais il est nécessaire que le public
sache ce qui en est. Nous sommes, et
pour longtemps, entrés dans une ère
ou les erreurs du passe ne doivent
plus se reproduire, et où la vigilance,
l'armement, la force morale et ma-
térielle sont les seules garanties de l
la paix.
A la ve!!{è ~l'
des examens
Nous votci à la période des examens et
concours. La moitié de !a France interroge
l'autre moitié. C'est le moment où les fa-
nnlles et les élèves se demandent si le pro-
fesseur a bien fait sa classe, parce que
l'heure des sanctions a sonne. Au cours de
l'année, le professeur qui plaît est celui qui
ne demande pas de travail personnel, qui
est amusant, -qui admet toutes les excuses
quand il s'agit d'une leçon non sue, d'un de-
voir non fait,, d'une préparation bâclée. C'est
le professeur qui fait des projections quand
on lui en demande, qui n'insiste pas sur les
dates, l'orthographe, les règles de la gram-
maire, celui qui admet compiaisamment
qu'apprendre est un jeu, que le vocabulaire
s'acquiert sans dictionnaire, la géographie et
l'histoire en fréquentant le cinéma.
Quand l'heure de rendre des comptes est
venue, le point de vue change. On commence
à se demander si le bon professeur n'est pas
justement celui qui est exigeant, qui part de
ce .principe qu'on ne sait que ce qu'on ap-
prend par un effort qui n'est pas toujours.
un plaisir, au moins pour commencer. TJe pro-
fesseur qui veut plaire ne plaît pas long-
temps, s'il entend par là tout sacrifier à la
loi du moindre effort. Celui qui plaît dura-
blement est celui <: qui fait trouver agré-
ment et profit à la leçon difficile et au devoir
épineux s<, dit un journal, que votit lire avec
recueillement les candidats pendant la ses-
sion prochaine, l'/M/ofMattOM UKtt~~f
lisent dès aujourd'hui l'article très sensé et
très utile de l'universitaire qui se cache sous.
le pseudonyme d'adcwo~. Il est sûrement
de ceux dont il dit « La règle du métier
n'est pas de vouloir plaire, mais de plaire
sans le vouloir. »
II vous donne un devoir de plus, qui vous
privera peut-être d'aller au cinéma Il s'en
privera aussi pour le corriger. C'est juste-
ment en cela que consiste l'éducation pren-
dre l'habitude de résister au premier mou-
vement, qui est de se dérober devant l'obsta-
cle. Un moraliste ingénieux, qui n'a pas la
réputation d'être un attardé ou un empaillé,
rappelle la méthode antique des coups de
bâton, employée par les pédagogues de Rome
Horace qualifie de « père fouettard s- (~o-
~MM.!) son premier maître d'école. Alain la
condamne comme nous tous: < Gardons-en,
dit-il simplement, ce qui mérite d'être gardé;
o!n~ ato't pap craindre de déplaire a l'élève,
et même il faut craindre de lui plaire. ?<
A. ALBERT-PETIT.
"jM ~~& &~ ~M
BaHy Baby- Batzac
Parmi ses' nombreuses relations féminines,
Batzac comptait une aimable demoiselle nom-
mée Sophie Rebora Koslofski, ta <: Sofka à à
laquelle La B~ttr~ est dédiée. Ce fut par l'en-
tremise d'une tendre amie de Balzac, la com-
tesse Emilio Guidoboni-Visconti, née Sarah
Lovett, que Sofka, vers 1838, fit connaissance
du romancier < Sophie, écrivait Balzac à
Mme Hanska, est ]a fitte du prince Kos-
lofski (1), dont le mariage n'est pas reconnu,
vous avez dû entendre parler de ce diplomate
très spirituel qui est avec le prince Paskevitch
à Varsovie. >,
'Cette Sophie devint très vite familière de
Batzac et, en !842, fut chargée de <: faire la
presse aux spectateurs dans la haute nociété
russe, lors de ta première représentation des
Ressources de QtHf!(~c, qui eut tieu te 19 mars
t842, & l'Odéon.
Qn trouve dans ta Corr~pon~~e de Batzac
sous tes n"' CÇXLV! et CCXLVt!) deux lettres,
datées respectivement du 6 et du 12 mars !842,
où sont détaittées et commentées avec feu tes
démarches confiées à Sofka et celles que Balzac
s'était réservées personnellement. Ces lettres
sont enthousiastes < Il y a dans la pièce 'pour
vingt mille francs de costumes. Les décors sont
tout neufs. On me soutient, déclare Batzac, que
l'ouvrage est un chef-d'œuvre et cela me fait
frémir Ce sera toujours d'une solennité
effrayante. Lamartine m'a demandé une loge
je le mettrai entre les Russes. a
Bien amusantes ces deux lettres ) Mais le
détail te plus piquant y manque tasignature,
que les éditeurs de la Co7're~o/c/!ce ont eu
ta fâcheuse idée de supprimer. Par bonheur
tes balzaciens vont avoir prochainement une
excellente occasion de. réparer cette omission
en allant contempler cette signature inattendue
la signature spéciale dont Balzac usait pour
Sofka sur une troisième lettre, autographe et
inédite, de Balzac à Sophie, qui doit passer
en vente le 25 mai (n° 657 du CoAr/ogue).
En tout cas, ils connaîtront, dès aujourd'hui,
le texte intégral dont l'expert, M. Georges An-
drieux, m'a gracieusement autorisé à leur don-
ner la primeur.
{Ettre le 12 et te 18 mars !842.]
Chère Sophie,
Ce sera pour vendredi [!8], j'ai écrit à
toutes tes personnes que vous m'avez dési-
gnées, mais MM. Cacerès, Rostova iront aux
stattes de batcon à côté de Varona. Pensez.au
cotonet et à quelques autres.
Tout à vous
Tout à vous, BALLY.
La loge de votre mère n'est que ta .deuxième,
car la première aux toges découvertes est de
six ptaces. Une personne sur le jugement de
qui je comptais beaucoup a été: enthousiasmée
et parte de cent représentations et d'un grand
triomphe. J'ai bien besoin de gens surs
Cent représentations ? Un grand triomphe ?
Q&t/M~: fut accueitii par des bordées de sifflets
et de rires, et dut quitter l'affiche après dix-
neuf représentations, qui furent de vêritab)es
bagarres 1
Pauvre BALLYt ou plutôt BABY Ce baby
La poHtiquc cxteneur~
nipponc
On ne sait encore rien de la décision prise
par le Cabinet.restreint nippon à l'égard: de.
l'axe. On en est pour'le moment réduit aux
conjonctures, quant 'au renforcement du pacte
antikomintern origine!.
Quoi qu'il en .soit, il .semble'que le baron
Hiranuma, appuyé sur les éléments modérés de
son ministère, ait eu l'idée de maintenir son
opposition à tous engagements de caractère
rigide et automatique avec le 111* Reieh et avec
l'Italie.
D'autre part, ce serait aller trop loin de croire
que les modérés ont gagné définitivement la
partie. Le Cabinet a dû donner certains gages
à l'armée et à la droite nationaliste dans la
discussion qui s'est élevée au sujet de ta poli-
tique à-tenir à l'égard des affaires européennes.
Enfin, d'après les milieux bien informés,
l'orientation nouvelle de la politique extérieure
nippone parait due aux facteurs suivants
1° L'affaire de Kulangsu, qui a témoigné,
dit-on, de l'intransigeance de l'Angleterre, de la
France et des Etats-Unis dans la question des
concessions étrangères, a, causé ici une. réelle
sensation .~t .une vive irritation eh dépit d'un
calmé appàreht et elle a convaincu ies dirigeants
nippons de la nécessité de répliquer dès que
possible sur un autre terrain, à la première ten'-
tative que feraient les démocraties en faveur de
la constitution d'un front commun en Extrême-
Orient
2° On assiste à une recrudescence de la cam-
pagne nationaliste dont le mot d'ordre est l'al-
liance avec l'axe Rome-Berlin et le but avoué,
l'élimination de l'innuence britannique en Chine.
Le ~o~tWM'M. le ~VtcAt-A~tcAt et le YcmtMrt mè-
nent une offensive dans ce sens.
3° Les modérés sont atteints d'un certain dé-
couragement devant la froideur avec laquelle
ont été,'disent-Ils accueillis les'appels répétés
qu'ils ont adressés à l'Occident, à Londres en
particulier, en faveur d'une meilleure com-
préhension des desseins japonais les efforts
déployés à Londres à l'effet de conclure une
alliance anglo-russe, l'appui persévérant accordé
par l'Angleterre au maréchal Tehang Kaï Check
sont présentés comme autant de déceptions in-
fligées aux efforts des partis modérés à Tokio
pour faire prévaloir ici la politique de com-
promis avec les démocraties.
Les têtes de l'anniversaire
du roi George à Ottawa
Pour la première fois au Canada, les fêtes
de l'aniversaire du roi ont été célébrées, samedi,
tn.présence du~ souverain, ~Ottawa.
Le matin a. eu tien une revue de .deux régi'
ments de la garde canadienne..
La reine a procédé ensuite à la pose de la
première pierre du nouveau bâtiment, de la
CoUr.suprême, qui fait partie, d'un vaste; plan
d'ensemble pour l'embellissement de la: ville qui
a été conçu et dirigé par l'architecte français
Greber.
Lés 'souverains ont ensuite déjeuné dans l'in-
timité chez le premier ministre,, et assisté à une
garden-party dans le jardin du Rideau Haï).
.Le soir, un dîner réunissant les parlemen-
taires et comprenant huit cents invités a com-
plété le programme de la journée.
La reine a prononcé en anglais et en fran-
çais une allocution, qui a été radiodiffusée, pour
la pose de la première pierre de la Cour
suprême.
Hier, à l'occasion de l'Inauguration du mo-
nument national à la mémoire des Canadiens
tués dans la grande guerre, qui avait été re-
tardée, pour qu'elle puisse se faire en présence
du roi, George VI a prononcé un discours dans
lequel il a rappelé <: l'esprit de sacrince qu'a
déployé le Canada durant la grande guerr.e~.
Voici le passage principal de ce discours
Ce monument, a dit le roi, sera pour le monde
entier un témoignage de la gratitude du Ca-
ùada.'Il est un magnifique symbole. Il a été
nommé avec juste raison
C~aadx lorsque ta p~ut mondiale a 'été fompne
et que la liberté a été menacée dans les années
décisives de la grande guerre. Il traduit le zèle
avec lequel notre pays s'est engagé dans la mê-
lée. Mais ce monument a encore une plus pro-
fonde signification. Il symbolise plus que l'es-
prit chevaleresque, il est la réponse spontanée
faite à la voix de la conscience nationale. Il ré-
vèle.'1'âme même de notre peuple.
Douze mille vétérans de la grande guerre et
soxante-dix mille spectateurs assistaient à
l'inauguration du monument..
La portée politique du voyage
On télégraphie d'Ottawa;
Au soir du cinquième jour du voyage des
souverains britanniques au Canada, on croit
pouvoir conclure, dans les milieux informés, des
manifestations enthousiastes de ces derniers
jours, que la visite royale a développé, d'une
façon décisive, les sentiments de solidarité des
Canadiens envers la couronne britannique.
.Cette .constatation, ajoute-t-on, a tout son
prix, dans l'hypothèse d'un péril qui menacerait
l'Angleterre, car tout renforcement de la soli-
darité rend plus certaine une aide spontanée du
Canada à l'Angleterre si celle-ci était attaquée.
Les Canadiens ont vu leurs souverains qui
ont su se rendre populaires.
que Sophie, écrivant à son père, le prince
Kostoîski, dépeignait ainsi < !) a une volonté
et un courage de fer, il s'oubtie lui-même pour
ses amis et ne connaît pas de restreinte dans
son amitié. joint à la grandeur et à !a no-
blesse du !ion )a douceur d'un enfant. N /oue
e~ s'a/nMe
il est fin comme Robert Ma<:aire lorsqu'il s'agit
de quelque chose de sérieux. Voilà une bien
tégere esquisse du. caractère de M. de Balzac
que j'aime tant et qui estsi bon pour moi. >
La. dédicace de La Botu-sc, en 1842 (!'année
de .Quiao/aj, récompensa Sofka de ses bons
oifices. Mais, deux ans plus tard, les sentiments
de Baby avaient bien changé
dangereuse. >
MARCEL BOUTERON.
(t) Voir Léonce Pm~aud Z.e pWHcc ~o~-
'o~t (.RM'«~ ~'H~otM ~/otMa<
La pa!x et Faction
itato-aUemande
? L'incident de-Kalthof, près de Dantzig,
est le type dé ceux qu'il faut s'attendre à
voir se produire fréquemment dans la
période où nous sommes. I! paraît bien
avoir été provoqué. On ne doit pas oublier
que les autorités de Dantzig sont entière-
:ment subordonnées au gouvernement de
Berlin et que de nombreux éléments nazis
ont été récemment introduits dans la Ville
libre. Il s'agit probablement moins d'inti-
mider la Pologne, (dont la résolution est
connue à Berlin) que de l'amener, si pos-
sible, à occuper militairement Dantzig
pour y rétablir l'ordre sans qu'une action
ouverte et directe de l'Allemagne ait en-
core eu lieu. C'est le moment, pour les peu-
ples qui veulent tenir tête au Rèich et lui
imposer ainsi le maintien de la paix, en
même temps que le respect de leurs droits,
de conservef leurs nerfs en bon état ré-
sister tout en évitant de tomber dans !es
.ptèges~qa'on leur tendra, telle doit être là
cons~ne.
C'est aussi pour tenter 4'ébranler leurs
nerfs que le traité d'alliance politique et
militaire de l'Allemagne et de l'Italie a été
signé ce matin à Berlin avec un grand
éclat. L'allocution qu'a prononcée à cette
occasion M. de Ribbentrop est visiblement
destmée dans sa pensée à produire une
grande impression en France et en
Grande-Bretagne et à faire trembler les
peuples qui collaborent avec elles à la
construction d'un barrage. II a dit que
l'Allemagne et l'Italie forment maintenant
une communauté indissoluble. II a déclara
que les démocraties poussent à la guerre
en inventànt des pactes compliqués et dou-
teux pour encercler l'Allemagne et l'Italie,
qui tendront à un ami la main de la paix,
mais qui garantiront avec une main de fer
leurs intérêts vitaux. <: Cent cinquante
millions d'Allemands et d'Italiens forment
avec leurs amis dans le monde, a-t-il af-
firmé, un bloc qui est invincible. Pour
obtenir ce chiffre de 150 millions, le mi-
nistre allemand doit évidemment compter
parmi, les amis de l'Allemagne et de l'Italie
les chèques, les Ethiopiens et les Alba-
'nais~'Bans le discours qu'il a. prononcé
ensuite, le comte Ciano a fait écho, comme
cela convient à un auxiliaire, à la voix de
son chef.
Le texte du traité a été aussitôt publia.
Il établit une solidarité totale, tant poli-
tique que militaire, entre les deux contrac-
tants. Si l'un de ceux-ci fait la guerre, dit
en substance l'article 3, l'autre doit immé-
diatement entrer en campagne avec toutes
ses forces militaires, sur terre, sur mer et
dans l'air. Les deux puissances ne feront
jamais de paix séparée. Des commissions
permanentes seront constituées pour éta-
blir une coopération constante et complète.
C'est toutefois dans le préambule qui
précède les articles proprement dits du
traité que se trouvent les mots les plus
importants. En effet, ces mots donnent au
traité le caractère d'une menace directe.
Cette préface dit que <: l'Allemagne et
l'Italie, au milieu d'un monde troublé et
en désagrégation, veulent se consacrer à la
tâche d'assurer la base de la culture euro-
péenne. On sait quel est le genre de
culture que représente la politique pour-
suivie à Berlin et à Rome. Voici le passage
qui doit avant tout retenir l'attention
s,~E}!es emploieront, dans un esprit géné-
reux, tous les moyens pacifiques, mais s'il
n'est pas possible de traiter, ou si cela
n'aboutit à rien de concret, si un temps
qui ne peut pas être sans limites s'écoule
sansque du côté opposé on se montre dis-
posé à céder aux conseils de la raison, elles
feront la guerre. x < 1.. 1
C'est en somme ce qu'avait déjà dit
samedi, dans son discours de Coni, M.
Mussolini, qui déclarait < Ce bloc, for-
midable par ses hommes et par ses armes,
veut la paix, mais il est prêt à l'imposer,
dans le cas où les grandes démocraties
conservatrices et réactionnaires tente-
raient d'arrêter notre marche irrésistible. x
Et ce matin même, le Mc-Ma~rcro, dans un
télégramme inspiré envoyé de Berlin, est
encore plus explicite L'Italie et l'Alle-
magne, dit-Il, souhaitent la paix, mais elles
n'hésiteraient pas à faire la guerre pour la
réalisation de leurs revendications, si l'on
persistait à ne pas faire montre à leui
égard d'intentions raisonnables. L'au-
teur de ce beau texte déclare que le traité
conclu n'est évidemment pas purement
défensif. <: Lorsque, ajoute-t-il, deux peu-
ples forts par leur nombre et par leur ré-
solution, tels que les peuples d'Italie et
d'Allemagne, manquent d'espace vital,
leur lutte pour la conquête de cet espace
vital devient une défense naturelle effec-
tive de leur existence, de leur droit et de
leur aVenir. Quiconque nie ce droit et
refuse cette conquête, qui ne peut être re-
tardée, est un ennemi à abattre. »
Un tellangage et de tels procédés n'ont
pàs'~de précédents dans l'histoire. On ne
saurait ~autrement les qualiner qu'en disant
que ce sont ceux du brigandage: la bourse
ou la vie. Voilà le monde clairement et
même cyniquement mformé de ce que si-
gnine et de ce que vise l'alliance qui a été
signée ce matin. Si l'on croit effrayer ainsi
les peuples libres, on se trompe. Ils ne se
laisseront pas faire. PiERRE BERNUS. j ;t
Grave mcid~t gèr1mano*polonais
à Katthofy près Dantztg
Voici le communiqué polonais officiel publié
par.l'agence Pat:
Le 20 courant, dans les dermères heures de
ta soirée, une foule excitée, sous la conduite
de membres des formations du parti national-
Socialiste en uniforme, attaqua le poste des
inspecteurs douaniers polona.is. à la frontière
de la Ville libre et de la Prusse orientale, dans
la localité de Kalthqf.
Le poste fut criblé de projectiles.
Devant cette attaqua et le refus de la police
dantzicoise d'assurer la protection des assiégés,
les trois inspecteurs douaniers durent quitter
le bâtiment du poste qui fut entièrement sac-
cagé..
Informé de ces événements, le vice-'comm!s-
saire général de Pologne à Dantzig, à qui les
autorités dantzicoises refusèrent !a protection
de la. police, arriva sur les lieux. La foule
tira des coups de feu sur l'automobile du
commissaire. Le chauffeur de la voiture, en
état de .légitime défense, tira d'abord en l'air.
puis sur les manifestants, dont l'un fut tué.
Le commissaire général de Pologne à DMitzig
a déposé immédiatement une protestation éner-
gique.
Le Sénat dantzicois. répandant une informa-
tion fausse, s'efforce de se décharger de la
responsabilité de ces' incidents sanglants qui
constituent une violation flagrante et grave de
l'un des droits fondamentaux de la Pologne
à Dantzig: le contrôle douanier.
Depuis, de nouveaux détails sont parvenus
de'Dantztg. à Varsovie:
Les assaillants étaient conduits par un cer-
tain Andreaw, du parti national-socialiste,
connu comme organisateur 'd-e nombreuses
agressions ~contre les Polonais de Dantzig.
Après !e départ du commissaire douanier polo-
nais de Kalthof. !e poste de la douane a. été
entièrement démoli et les meubles ont été jetés
à la rue.
L'automobile, dans laquelle est arrivé le vice-
commissaire, M. Perkowski, pour enquêter
après l'incident..a. été attaquée par des indi-
vidus qui en ont lacéré les pneus et brisé les
vitres. C'est cette agression, qui'a. obligé le
chauffeur à faire usage de ses armes.
En raison de l'état de nervosité qui règne
à Dantzig. le Sénat de la Ville libre a pris
de sérieuses mesures de sécurité. Des postes
de .police ont été placés devant tous les édi-
fices de l'administration polonaise.
Arrestation des témoins de l'incident
par la police dantzieoise
Quatre, fonctionnaires des. chemins de fer
polonais, les nommés PIach, Krause, Osroj et
Lechman, habitant Kalthof, seuls téimoins des
incidents qui se sont produits, ont été arrêtés.
par la police dantzieoise et emmenés à la pri–
~on-de-Dantzig.
Une protestation du président du Sénat
de la Ville Libre
On apprend à Berlin que M. Greiser, prési-
dent du Sénat de Dantzig, a remis au repré-
sentant diplomatique de Pologne dans la Ville
libre une note de protestation contre l'incident
de Kalthof.'
La note déclare que cet incident <: inou! est
de nature à ébranler gravement le maintien des
relations entre Dantzig et la Pologne et
demande une enquête immédiate.
La version des autorités dantzicoises pré-
sente les'incidents qui avalent motivé à Kal-
thof le déplacement de représentants polonais
comme une simple altercation, sans autres
conséquences, entre des habitants de Dantzig
et un inspecteur des douanes polonaises.
L'exposé de la question du côté allemand
Voici le résumé, daté de Dantzig, que le
D. N. B. publie dans son service Intérieur
Lors de la manifestation qui s'est produite,
aucun dommage matériel ou corporel n'a été
causé aux inspecteurs polonais des douanes ré-
sidant à Kalthof. En ce. qui concerne l'incident
de la mort par coups de feu d'un inoffensif
citoyen de Dantzig, par la faute de domestiques
polonais, par fusillade très proche et par der-
rière, il est constaté, dans la note. que lebou-
Cher Grubner. qui a été tué, n'avait pas été
présent de toute la journée à Kalthof, mais
a'.séjourné à ~anenbuttS.
Les constatations de la police font apparaître
nettement que c'est seulement après minuit et
demi qu'il a appelé téléphoniquemeht iin taxi
à Marienburg et qu'il a franchi dans ce taxi
la frontière germano-dantzieoise, près de Kal-
thof. Le taxi fut, à Kalthof, aveugle si forte-
ment par l'automobile au numéro polonais B 61
300, se dirigeant vers l'avenue de la Gare. qu'il
fut obligé de s'arrêter. Apparemment, l'éclat de
la lumière avait été intensifé par une lanterne
'portative aveuglante.
C'est en voulant Identifier l'auteur de cette
infraction du Code de la route, comme l'aurait
fait naturellement tout automobiliste, que le
boucher Grubner, qui, à cette fin. avait quitté
l'automobite avec le chauffeur de taxi Hopf,
fut tué de deux coups de feu, sans échange de
paroles. Les coups de feu vinrent de la direc-
tion de l'automobile polonaise.
Le D. N. B. ajoute
D'après les constatations officielles faites jus-
qu'à présent, il est certain que les occupants de
l'automobile polonaise, qui avaient été identifiés
peu de temps auparavant à la frontière dantzi-
eoise, comme étant le conseiller de, légation Per-
Icowski, le Dr Sziller et l'inspecteur supérieur
des douanes Swita, et un chauffeur, sont bien
les auteurs des coups mortels et les personnes
qui, après avçir quitté l'automobile, laquelle a
été saisie par la police, ont quitté la gare de
Kalthof .sur une locomotive.
Sans aucun doute, l'auteur de l'attentat doit
donc être cherché parmi les occupants de cette
automobile polonaise. Bien qu'on soupçonne le
chauffeur de cette voiture, il n'en est pas moins
vrâir que les autres occupants de l'automobile
sont fortement compromis par le fait que, lors
de la saisie d& l'automobile, la police a trouvé
un pistolet chargé et l'étui vide d'un pistolet
Mauser.. 1
Le t~~Mf~ B<'o&oc/t~f publie en seconde
page; sous une grosse manchette < Un Dantzi- ) i
cois tué par des coups de feu venant d'une auto- ]
mobile diplomatique polonaises, un court ex-
pùsé. analogue à la version du D.N. B.
L'argumentation polonaise
L'Incident de Kalthof ouvi-e un nouveau con- 1
Hit, vu la tension qui règne-actuellement entre f
Berlin et. Varsovie. Un échange de vues s'en t
est. suivi entre le gouvernement polonais et le
Sénat de .Dantzig, notes. rédigées sur, un ton ¡
aussi ferme d'un côté que de l'autre.
La situation qui en résulte est celle-ci le `
Sénat de Dantzig demande au gouvernement
polonais d'exprimer immédiatement ses regrets t
pour la mort du citoyen dantzicois et la remise s
du chauffeur polonais entre les mains des'a'me"
rites daitzicoises;'
Du
y a repondu en exigeant qu'une enquête serrée
.soit ouverte sur les incidents, ainsi, que la répa-
ration-des dommages causés par les Dantzicois
à la maison des inspecteurs de Kalthof.
Dans une lettre qui a été annexée a cette note,
le commissariat généra! de Pologne expose les
faits tels qu'ils ont été établie par ses colla-
borateurs au cours de l'enquête qu'ils ont menée
sur place. De cette lettre, il ressort que
1° Après avoir visité les 'locaux du poste
douanier saccagé la veille au soir. le vice-com-
missaire de Pologne Perkowski s'est rendu
dans sa voiture avec les personnes qui. l'accom-
pagnaient vers la gare de Kalthof (bâtiment
appartenant à l'administration polonaise) pour
y~ entendre les inspecteurs des. douanes;
2° La voiture étant arrêtée, occupée seule-
ment par le chauffeur Morawski, les occupants
d'une automobile allemande venus de Prusse
orientale entourèrent la voiture polonaise et
menacèrent le chauffeur;
3° Comme un des assaillants braquait sur lui
un revolver, celui-ci tira deux lois sur cet hom-
tie, qui tomb.t mort6llement blessé
4° Le chauffeur se réfugiadans la gare ou
ce trouvaient déjà le vice-commissaire et ses
collaborateurs;
5** L'automobile étant inutilisable par suite
de~ détériorations, le vice-commissaire Per-
kowski rentra à Dantzig sur une locomotive
qui avait été demandée par téléphone à la gare
polonaise de Tczew.
L'impression générale dans les milieux poli-
tiques polonais est que ces incidents ont. un
caractère de provocation; les extrémistes na-
tionaux-socialistes de Dantzig, dit-on, soit de
leur propre initiative, soit sous une inspiration
venue de certains milieux nationaux-socialistes
allemands, essaient de mettre la Pologne dans
ton tort et de pousser les autorités polonaises
à recourir à leurs propres moyens pour garantir
ta sécurité des Polonais de Dantzig et les biens
de ceux-ci, ce qui pourrait alors être interprète
à Berlin comme une raison pour intervenir.
Un nouvel mcident à PieMo
On mande de Varsovie que l'émotion sou-
levée par l'incident de Kalthof a provoquée suc
le territoire de la Ville Libre une série de ma-
nifestations antipolonaises:
C'est ainsi, apprend-on à Varsovie, qu'à
Pieido, la foule a assiégé le poste de l'inspec-
tion des douanes de cette ville frontière,située
entre le territoire de la Ville Libre et la Prusse
orientale. C'est la seconde fois cette semaine
que ce poste est ainsi attaqué.
Le commissaire général de Pologne à Dantzig
est intervenu énergiquement auprès des auto-
rités de la Ville Libre pour que le bâtiment
fût dégagé et que des mesures fussent prises
pour sa Séeurite.
A la suite de cette interventioh les autorité~'
de Dantzig ont envoyé dans la localité en ques-
tion des détachements de police qui ont disperse;
la foule des manifestants et les formations du
.parti, et l'ordre est rétabli.
REVUE ÊCONOM!QUE
par Edouard PAYEN
La situation française r f.,
jugée par ta Banque
des Règlements internationaux `
Paris, le,21 mai 1939.
Parmi les documents que publient chaque
année un certain nombre d'organismes: gran-
des banques, comités de grandes industries,
etc., et qui méritent l'attention, celui de la
Banque des règlements internationaux est du
nombre. On sait que cette banque, dont. Je
siège est. à Bâle, a pour administrateurs des
représentants des .banques d'émission-des
principaux pays. Le rapport qui est présenté
à son assemblée générale annuelle renète les
réSexions qu'ont suggérées à ses directeurs
et administrateurs les événements économi-
q~es et anaiicieM qui'ont marqué I'exeM{ce.
De par la qualité et le rôle de ses rédao*
teurs, ce rapport n'est pas négligeable. Noua
nous proposons d'y glaner quelques obser-
vations.
L'exercice de la Banque va du i" avril au
31 mars. Le rapport que nous avons sous les
yeux a été présenté à l'assemblée du 8 mai
dernier. Il n'est pas étonnant que. ce docu-
ment débute par la constatation que, ducant
la période envisagée, les affaires ont connu
des moments très difficiles. Cependant, en dé-
pit de la tension politique presque constante,
en dépit. dé l'incertitude générale des pers-
pectives des affaires qui en est résultée, en
dépit de l'exode continu des capitaux euro-
péens et de l'augmentation des dépenses d'ar-
mement dans tous les pays, l'évolution de la
situation économique n'est pas aussi désespé-
rément sombre qu'on pourrait s'y attendre.
Certes, on rechercherait en vain dans cette
situation des signes de stabilité, et l'on ne
peut avoir confiance dans la force d'aucune
des tendances plus favorables qu'on y peut
déceler. La monde fait plutôt preuve d'une
agitation fébrile que d'une saine activité.. Et
quoique.mouvement de reprise qui-se pro-
duise, on ne peut y voir qu'un phénomène
éminemment passager, dû à l'usage de stimu-
lants, et, d'autre part, bientôt enrayé par de
graves perturbations.
II y a là un tableau général exact de la
situation économique du monde, tableau que
justifient les développements du rapport. Ne
pouvant songer à analyser complètement les
166 pages que comportent ces développe-
ments, nous nous arrêterons à quelques jùge~
ments'concernant la France.
Le rapport constate qu'en ce pays les. ré-
percussions des événements de l'été 1936 ont
continué à se faire sentir sur l'ensemble de
la structure monétaire, économique et sociale,
mais il semble que, récemment, un nouvel
équilibre ait été atteint. Deputs la dévalua-
tion du franc à 179 fr. environ, pour une
livre au printemps de 1938 et la mise en vi-
gueur du plan Reynaud de redressement en
automne, le sentiment s'est affirmé qu'il n'y
avait plus à craindre de nouvelle dévaluation
de.Ia monnaie, et le retour de la confiance
s'est manifesté de façon extrêmement signi-
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