Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-04
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Langue : français
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Description : 04 août 1928 04 août 1928
Description : 1928/08/04 (Numéro 215). 1928/08/04 (Numéro 215).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/12/2007
JOURNAL DES DEBATS DU SAMEDI 4 AOUT 1928
quons dans les écoles parisiennes.
La proportion des malingres, des anémi-
ques, en un mot. des enfants eu état de moin-
dre résistance, est en augmentation constante,
tnafxre !c dcve)oppement des oeuvres de pro-
*€cHon et de sauvegarde de l'enfance.
C'est (jue !'êco)e, avec son organisation
BctitcHe, qui méconnaît trop les droits de la
santé eu exagérant ceux du cerveau ne ré-
pond pas aux exigences du dévcioppement
de 1 enfant
L'éco~e primaire n'a pas pour but de créer
ces savants t'ccoHcr qui en sort a 12 ou 13 ans,
avec son certificat d'études, ne peut avoir tou-
tes ,!es connaissances humaines. La croissance
physique de son cerveau, qui. est encore )oin
détre achevée, ne lui a permis que d'acqué-
rn- des notions encore bien diffuses. Ce que
iecote doit )m fournir, ce sont les matériaux
qui lui permettront de -parfait-e son instruction.
.Etiedoit Jui donner )c désir de s'instruire et !ui
en faciliter les moyens. En .consacrant la ma-
tinée à [étude et t'aprés-midi à la vie au .m'and
att-, on obtiendra une modification pro''onde
dans l'état de santé de nos petits Parisiens. A
'M situation ~rave que traverse l'avenir de no-
'tre race, il faut des remèdes énergiques. Les
Angtais et les Américains les ont appliqués et
'ont obtenu de sérieux résuttatas. Pourquoi ne
pourrions-nous 'pas les imiter ?
Lettres d'Amsterdam
«OLD ALBION)) »
Mot qut, te premier jour, m'alarmais charita-
Mement de n'avoir pas vu les couleurs britanni-
ques faire l'ascension du fameux mât! Dès le
lendemain, elles y montaient pour la victoire,
dans le 400 haies, de Lord BurgHey, officier
&ux gardes. Et depuis. En réalité, ces Jeux
sont un triomphe pour G?'M< .Bn~aH: o; Do-
~UM)0)t~.
Pour la vieille Angleterre, mère et nourrice
du sport universel. Par que) sortilège ne ces-
sons-nous de nous demander, le grand pays
dont sur te papier tes athlètes ne sont
pourtant qu'deste équipe (rappelons-nous les empoigna-
des, qui tournent parfois en notre faveur, de
chaque France-Angleterre d'athlétisme), com-
ment trouve-t-il le moyen, tous les quatre ans,
certain mois d'août, quand il s'agit (t'inscrire
son nom sur les nôuvettes tablettes en passe
de devenir elles aussi légendaires, moyen, dis-Je,
de tirera .de sa substance une. série de <: phéno-
mènes-humains-~ capables de tenir ta' dragée
haute aux plus illustres champions des conti-
nents réunis?
En 1924, Abraham, gagnant du Joo mètres;
Liddett aujourd'hui missionnaire en Chine
vainqueur de quel 400 mètres! Lowe
triomphateur du 800 qui vient, à quatre ans
de distance, de renouveler son exploit– coup
double inconnu, tout au moins de notre Olym-
pie rajeunie.
Naguère, j'ai entendu parler, à ce propos, de
.Ja/'t; Mais un <~t' serait bien puissant,
bien savant, qui laisserait intacts, au long d'une
riche carrière sportive, la fo~ee, la vitalité, la
< comptexion comme ils disent, d'un Ran-
Setey ou d'un Lowe. Do/'t'~ moral, alors ?
Peut-être. Vouloir, quand il faut, s'entrainer,
lorsque l'enjeu en vaut la peine, serrer les
dents et se donner, de tous ses muscles et de
toute son âme, au sortir du dernier virage,
pour l'honneur de l'OM ~toM/
Les DoMt');'o;M ont rejoint, s'ils ne l'ont pas
dépassée, en valeur, en science athlétique, leur
iaation mère. Au palmarès, voilà, deux fois à
Jiui tout seul, WiUiams, le Canadien Williams,
qui cueille le 100 mètres et le 200, de son galop
de bête racée, et qu'ensuite, ses camarades
partent à travers le stade, sûrs, s'ils avaient
besoin de renforts, que des milliers d'épaules
s'offriraient. Edwards, autre Canadien, fait
figure de grand <: half-mller La Canadienne
Robinson–car les filles, allègres, suivent le
train –enlève le 100 mètres <; dames Le
Sud-Afrique aligne deux champious Weegt-
"man-~mitu, le brun', et Atkinson, le blond
en finale du no haies, où c'est le second qui
g-agne. Par ailleurs, O'CaIlaghan, Irlandais,
gagne le lancement du marteau. Et je vous
jure que, quand monte le drapeau à la croix de
Saint-Patrick, il y a de vieilles, querelles qui
s'effacent, des cœurs longtemps divisés, mais
,'Murrts de la même liqueur rouge, qui battent
à l'unisson.
Déchéance des Etats-Unis? Ce serait, assu-
a-ément, trop dire. Pas un « concours sauf
'!e ~marteau qui échappe à ces formidables
'spécialistes du corps humain. Mais pour les
tom-ses, jusqu'ici, rien! C'est un sujet de stu-
-peur, de consternation. ou d'allégement. Ne
restent plus en jeu que les lauriers du 400 et
du 1.500 mètres. Les Allemands, eux aussi, ve-
naient, avec une soif de primauté, de succès,
que. nous leur envions. Eux aussi n'ont pu, jus-
.qu'td, décrocher que des accessits. Quatre
jours encore devant eux, pas plus. Qu'est-ce
.tfue ces quatre jours nous réservent? Des lut-
tes admirables, des héros se tirant du rang des
yictimes. Et un petit Français, Ladoumègue,
qui a sa chance de remporter une de ces ba-
tailles de géants!
MARCEL BERGER.
Les Jeux olympiques
Une belle défense de Ladoum'egue.
Notre-'représentant, 'le Bordelais Ladoumè*'
Ette, a. hier, bien défendu sa chance dans ]e
ï.goo mètres et, s'il ne s'est classe que second
derrière le Finlandais, i) a néanmoins fait une
irnpreMtO!! magnifique.
Voici ce que fut la course
Au signal du starter, Purje partit en tête et
~nena pendant le premier tour, à l'issue duquel
MLLETON DU JOURNAL DES DEBATS
du 4 aoAt 1928 ~20]
Le crime de passion
par TEMPLE THURSTON
?r–Rien, je regardais ces vanneaux en bas,
tl~ns la vallée, j'écoutais cette alouette, tous
les quarts d'heure elle prend son essor vers
Je cid. Je ne sais ce que je faisais. Regardez
ces nuages qui s'amonceflent.au-dessus des
monts de Galtee, c'est quelque chose que de
les contemp)er, n'est-ce pas ? D'ici une heu-
re, leurs ombres se pourchasseront là-bas sur
les marais.
Eiic le reg-ardait avec un intérêt grandis-
sant,' ne sachant comment comprendre au
juste ces paroles; pourtant, dites !à, et de
cette manière très simple qu'il avait, les cho-
ses qu'ii disait semblaient reyëtir un sens
plus vra!.
Vous êtes un drôle de personnage à
rencontrer ainsi, dit-eue avec candeur, !ui
pariant d'être humain à être humain, comme
se parlent des voyageurs qui se rencontrent
~t font route ensemble. A cause de. lui et
maJgré eUe, eHe s'était dêpouiHêe de cette
féminité qui J'enveloppait toute. Eile ou-
'Miait peu à peu qu'il était un homme et
qu'eHe-mcme était femme et tous deux iso-
~~oeMfftO~ Mf~yat'
Ladoumëgue passa mais Lar\~a, a son tour,
prit le commandement. Ladoumègue rétrograda
et t'pn vit tes deux Français (Kelier étant de
la fête) se tenir dangereusement au miiicu du
peloton. Larva menait résolument à la cloche,
Larva força encore l'allure les Allemands
Wichmann et Bocher suivirent le Finlandais
à ce montent, Ladoumègue était en sixième posi-
tion. Brusquement. i! démarra, ce fut inouï Ii
'remonta tous les concurrents qui se trouvaient
devant lui et, rapidement, conquit une avance
de cinq ou six mètres. L'impression que pro-
duisit le Français fut intraduisible à ce mo-
ment, nut ne pouvait croire a sa défaite ii
semblait devoir gagner de loin mais Larva ne
s'avoua pas vaincu. A son tour. fournit un
effort extraordinaire, et, au mi)icu de la ligne
droite, il arrivait à la hauteur du Français et le
passait on aurait dit un boulet de canon. La-
doumègue tenta de s'accrocher, mais en vain
pourtant, le Français ne s'avoua vaincu qu'une
fois la ligne blanche franchie. Larva, qui avait
couru la distance en 3' 53" j/g, ce qui est une
des trois ou quatre meilleures performances de
l'année, avait acquis une avance de deux mètres
sur le champion de France.
Le Japon gagne le triple saut
Le drapeau japonais a flotte au-dessus du
Stade olympique. C'est, en effet, un représen-
tant du pays des chrysanthèmes qui a gagné le
concours du triple saut.
Le vainqueur, Oda, en trois bonds, a franchi
ig mètres 21 le principal représentant des
Etats-Unis, Cassey, s'est classé deuxième, avec
!g mètres 17.
Au lancement du javelot, Degland ne s'est
pas qualifie pour la finale. C'est le Suédois
Lundquist qui a gagné, avec un jet de 66 mè-
tres 60, performance qui constitue le nouveau
record olympique. Le Hongrois Szepez se
classa deuxième.
Lucien Gaudin, champion plympique
Lucien Gaudin, champion hors classe, est
champion olympique de fleuret. Cette victoire
nous consolera un peu des défaites de Sera
Marttn et de Jules Ladoumèguc sur lesquels on
fondait de sérieux espoirs. Après l'haltérophile
Roger François, qui conquit !e titre olympique
des poids moyens, notre hors classe s'est avéré
dans sa spécialité le meilleur des meilleurs. Ce
succès ne surprendra personne et, cependant, ce
n'est pas sans difficulté que notre compatriote
.s'assura la première place. Lucien Gaudin se
.trouva eh barrage avec''l'Allemand Casmir~et
l'Italien Caudini avec 9 victoires et 2 défaites.
Gaudin a fait preuve, d'un cran admirable,
trouvant le ressort nécessaire pour vaincre,
alors que, au cours du dernier match du tour-
noi contre Gazzera, il tétait presque évanoui.
Au barrage, notre « hors classe a battu Cas-
mir par 5 touches à i, et GaudLni par g touches
à 4, tandis que Casmir défaisait Gaudini par
g touches à 3.
Philippe Cattiau a terminé cinquième et Roger
Ducret neuvième, et on peut dire que notre
représentation fut la meilleure dans ce tournoi
Individuel.
Ce qu'ont fait les Français
400 mètres Dupont, 2' série, éliminé en
quart de finale Krotoff, 2' en série, 2* en
quart de finale, qualifié pour les demi-finales
Féger, i" en série, 2' en quart de finale, qua-
lifié pour les demi-finales Jackson, 2' en sé-
rie. éliminé en quart de finale.
Javelot Degland, éliminé au premier tour.
i-.SOO mètres Ladoumègue, 2' en. finale
Keller, 7' en finale.
Le Français Aria s'est qualifié pour le second
tour des éliminatoires du tournoi de lutte gréco-
romaine. Mollet et Parisel ont été battus.
Dans les épreuves d'aviron, pour le skiff, le
Français Saurin a été éliminé.
Dans le deux sans barreur, la France a été
éliminée par l'Allemagne.
Dans le quatre avec barreur, la Suisse a
jattu la France.
~En demi-Hnale.du tournoi de fleuret féminin,
~Française Mlle Prost a été éliminée.
LA TRAGEDIE DU POLE
~mundsen et Guitbaud peuvent durer un an! ]
Le professeur Vise, chef de l'expédition du
Moh'~K~ et l'aviateur Babouchkine sont arri- t
'és a Moscou pour faire leur rapport au comité
le secours. 1
Le professeur Vise a déclaré dans une inter-
'iew
Je suis convaincu qu'Amundsen et ses corn- ]
'agnons sont vivants. Dans la région ou !'on a
uppose qu'Amundsen s'est posé, les ours et les
ennes abondent et un connaisseur des régions a
mrctiques aussi parfait qu'Amundsen, en cas e
L'atterrissage force, pourrait subsister jusque I
'arrivée de secours non seu)ement pendant p)u- r
ieurs mois, mais une année entière.
s'~La situation du groupe A)essandri, com- 1
osc d'hommes .peu familiarisés avec les ton-
itions arctiques, est moins favorable mais, c
tant munis d'armes, ils pourront subsister long-
emps. Y
L'aviateur Babouchkinc croit qu'Amundsen
'est plus en vie, car, selon lui, le An/AaM aura
Tt se poser sur l'eau pendant une tempête et C
ura coûte, pe r
Une expédition polaire disparue ? ii
]'.a ./?oo~a').tic « Où est l'expédition de Tiaimyr ? i; r
En effet, l'Académie des sciences de Moscou s
envoyé une expédition potaire à la presqu'île
e Tiaimyr, jusqu'à présent inexplorée mais
epuis ie mois de mars on est sans nouveiies de
:;tte expédition et l'on commence à sérieuse-
ment s'inquiéter sur le sort des savants Tol-
Latthov, Rogaxov et Maltxov qui sont à la tête et
e cette expédition. B
lés dans ces gorges sauvages des montagnes.
L'é!oignement où se tenait l'esprit d'Antho-
ny Sorel était cause de ce changement; sans
feinte, eUe !ivr:ut le cours de ses pensés.
Vous seriez tout comme moi, dit-il, si
vous viviez ici parmi les bruits et le silence
de la nature. Je ne suis pas extraordinaire
pour vous seu!e, je ne me semble pas étrange
à moi-même ni à to,us tes gens qui vivent
dans ces fermes et chaumières que vous
voyez semées là, au fond de la va!)ee, du
moins je ne le crois pas. Je sais qu'ils pen-
sent que je converse avec les fées et fais
de bizarres choses dans ma cabane, là-haut.
mais après tout, cela ne peut leur sembler si
étrange à eux qui voient des esprits. A peine
s'H y a un des vieux qui n'a pas eu une ré-
vélation de ces fées. Si vous connaissez toute
la contrée environnante, vous le savex bien
vous-même, oh je ne suis pas étrange
II se leva sur sa plate-forme de rocher et
sauta dans !'herbe à côté d'Anna Quarter-
maine
Pensez-y. Ou que vous soyez cette
nuit, si vous êtes seule. pensez à cela. Je
ne suis pas étrange
I! n'avait pas de chapeau a. soulever en
signe d'adieu, mais un sourire édaira ses
yeux et, tournant le dos, i! s'en alla. EHe
demeura là, le regardant gravir )a pente,
puis il tourna derrière un contrefort et dis-
parut.
CHAPITRE II
Quand i] avait prié Anna Quatcrmaine,
en la quittant, de penser à !ui durant la nuit,
Anthony Soret n'avait jamais songé qu'elle
obéirait aussi strictement. Malgré elle, cette
BIBLIOGRAPHIE
v Pawr
VOS VACANCES
j e/ce//M~ef!L!E CO'FFRBET
I~E~'ÂCEBUE~BNE~X
t .? fO/M/MM /)0f/ fJt /)M t
AMBR)Ê MA~KONS
LE PAYS DES 36.000 VOLONTÉS
B~Se CEMMRAJB.S
PET)TS CONTES NÈ6RES
NEIMKV fO~LAt~LE
tL ÉTAtT UNE PO)S.
~Ztr. <2
US MUtM BNt)j))t
M
t~A V:E AERtEMNE
Courtney recueilli erf mer
On sait que l'aviateur Courtney, parti des
Açores, entreprenait la traversée de l'Atlanti-
que vers Terre-Neuve.
Le poste de T.S.F.. de Lortishead (Somer-
set), avait enregistré, hier, à 9 h. 52 (heure de
Greenwich), un message émanant du paquebot
7'~aMOMt'o et disant:
est descendu en mer, à environ 42° de latitude
nord et 41' de longitude est. Il demande un
secours rapide, mais n'est pas en danger immé-
diat.
< Les vapeurs Cedric et Celtic vont le se-
courir.
Peu après, !e, vapeur Cc/oM&M a annoncé,
par télégraphie sans fil, que le paquebot A~M~-
:Mr.f/M a envoyé un message disant qu'il a re-'
trouvé l'hydroplane du capitaine Courtney, et
le pilote est à bord.
Paris-New-York par deux Polonais
Les aviateurs polonais Idzikowski et Kubals
sont partis, ce matin, à 5 h. 48, pour tenter la
traversée de ]'At)antique.
A 2 heures du matin, leur départ était con-
firmé.
L'appareil est un gros biplan peint en gris
clair. Sur la carHnguc, en lettres noires, et en
caractères polonais, les deux mots <: Maréchal
Pilsudski
C'est un avion de construction française, un
biplan analogue à celui qui servit, il y a peu
de mois, aux aviateurs Gérardot et Cornillon,
pour accomplir leur raid africain. I! diffère
seulement de ce dernier appareil en ce qu'il
est pourvu d'un train d'atterrissage larguàble
en vol.
Son envergure est de to m. 400, sa longueur
de i3 m. 250 et sa surface portante de 90 m.
A vide, l'appareil pèse 2.750 kilos, à pleine
charge, près de 7 tonnes.
Il peut emporter, outre le poids de l'équi-
page et des instruments de bord, 3.900 kilos de
combustible.
Le moteur est également de construction
française; il développe 650 CV et peut donner
une vitesse pratique, à 2.000 mètres, d'environ
175 kilomètres.
L'adjudant Clément qui les accompagnait
L jusqu'à, Dreux,-est r~ntré.à 7 h.Q,au Bourget.
Tout allait bien à bord.
De Marmier et Favreau sont prêts, mais.
C'est aujourd'hui que les aviateurs de Mar-
mier et Favreau vont tenter le record de du-
rée et de distance en circuit fermé et prendront
le départ.
Mais des orages sont annoncés et il est possi-
ble que les deux aviateurs ajournent leur ten-
tative.
Que va faire Costes?
On annonce de Washington que M. Carl So-
hpry.ie secrétaire de l'Association nationale
aéronautique américaine et faisant partie, éga-
lement, de la commission des concours aériens,
aurait été avisé que l'aviateur français Costes
entreprendrait un vol sans escale de Paris à
Phi)ade)phie et que le départ de l'aviateur au-
rait lieu avant minuit, !e 4 août prochain.
En effet, le 4 août est la limite fixée pour
l'obtention d'un prix de 25.000 dollars, qui a été
offert à l'aviateur qui réussirait le premier un
vo) aérien sans eseate de Paris à Phi!ade)phie.
La tentative du commandant Franco
Selon )a A'oo'o)', !e A~MxancM, parti de
Cadix à 7 h. j~, votait depuis une heure envi-
ron, ayant parcouru 140 kilomètres, lorsque i~
pompe de distribution d'essence cessa de fonc-
tionner trois des quatre moteurs s'arrêtèrent.
L'équipage essaya., 'vainement; d'effectuer )a~
réparatipn. Le commandant Franco, décida
alors d'amerrir.
Et l'avion subit de graves avaries. On a dû
]e ramener à Cadix.
Levine à Berlin
Les aviateurs américains Miss Bo)), Levine
et Bert-Acosta sont arrivés à l'aérodrome de
Beriin-Tempethoff, ce soir à 17 h. ~o.
conversation la hanta et son esprit s'en re-
tourna. là-bas, par delà les marais.
Qui était-i! ? Pourquoi vivait-il solitaire,
là-bas parmi le silence et le courroux de ces
montagnes ? Etait-ce chez lui de !a folie ?
Avait-il égaré ses esprits ? C'est chose si
répandue en Irlande cette folie qui conserve
cependant assez de sens pour échapper à
l'asi'e, ce pouvait semMer d'abord une sup-
position très plausible; mais elle ne s'y ar-
rêta pas longtemps. I! n'avait pas l'aspect de
ces pauvres insensés; si distant que fût son
regard, on y Jisait une volonté directrice.
C'était faire quelque chose que d'observer
dans la vaHée ies nuages dominant les
monts Ga!téc de leurs échafaudages, ainsi
qu'il avait dit. C'était peut-être là ce qu'elle
eut eHe-meme fait, pourtant e))e ne percevait
pas le sens qu'il paraissait dégager d'une oc-
cupation aussi peu définie.
Non, ce n'était pas de ia foiie, p.ensait-eHe,
même quand il parlait des fées, disant, com-
me si c'était !a chose ~a plus ordinaire dut,
monde, que tous les vieux avaient Ja révé)a~
fion de leur présence; ce n'était pas commej
quelqu'un qui croit aux folles fantaisies de
son imagination. Rien ne venait .Ja convain-,
cre qu'il eût perdu le sens. TeHes furent ses
réflexions quand elle revint au soir dans sa
grande maison de BaHysaggarttnpre.
Alors, comme eiïe en avait l'habitude lors-
qu'eHe avait l'esprit inquiet, et qu'elle res-
sentait la solitude de son ~ogis, eHe envoya
prier le père Noian de venir partager son
d!ner.
Ces invitations étaient toujours bien ve-
nues du curé du vidage. H n'y avait pas
grande distraction dans toute cette région de
Bal!ysagg'artmore, et H répétait souvent qu'en
t~a Vie s~o~tive
BianchonnetbatGirardengo
Le match BIanchonnet-Girardengo avait at-
tiré, hier soir, à Bufïalo, la fouie des grands
jours. De fait, la foule ne cessa d'encourager
les matchcurs qui, toutefois, il faut bien )c
reconnaitre, ne tirent pas toujours ce que
l'on attendait d'eux. Non pas que le match
n'att pas été intéressant, mais )e départ fou-
droyant de « Gira nous avait fait mieux
espérer du champion d'lta!ie. qui fut rejoint
après ;6 kilomètres de course, c'est-à-dire
un peu après la dfx-huitième minute. Des
lors, il était facile de comprendre qu'après
avoir rejoint Gira, Blanchonnet ne ferait que
suivre son adversaire. C'est ce qu'il fit.
Tous deux terminèrent: ainsi
i. Blanchonnet, couvrant 49 kilom. 900
2. Girardengo, à 350 mètres.
Luis Firpo veut t~bxer
Le champion de boxe Luis Firpo a déclare
aujourd'hui qu'i) s'entraînait depuis plusieurs
semaines, ayant l'intention de revenir sur 1e
ring et d'essayer de s'adjuger le titre de
champion à M. Tex Rickard qu'i! était prêt, à rencon-
trer, cette année, n'importe quel adversaire
de son choix. Luis Firpo se propose d'aller
a New-York avant Noël.
Le Marathon à la nage
Parmi les 188 concurrents qui prendront
part au Marathon de nage, qui aura lieu à
Toronto à la nn du mois, se trouvent deux
j Français.
Lep <: six jours & à Buifalo
Du 7 au 13 août, en plein air, nous allons
assister aux Six-Jours de Buffalo.
Lss équipes sont formées. Les organisa-
teurs ne regardent pas a )a dépense vingt
teams, pas un de plus, pas un de moins.
Les coureurs qui vont participer aux Six-
Joùrs de Euffalo sont les Français Grassin,
Faudet, Marcillac, Choury, Fabre, Bouche-
ron. Leducq. Cuvelier, Moineau, Huot, Ba-
ron, Texier, Barthélémy, Alavoinc, Foucaux,
Dhuez, Curtel, Alibert, Perrain, Hervé, Fa-
mery. Roudy, Grégoire, Mauclair les Bel-
ges César et Gérard Debaëts, Victor et Al-
phonse Standaert, Putzeis, Juseret, Pagnoul,
Depauw, Declercq les Italiens Brunero,
Aymo, Urago, Carli, Rizzettp; le Hollandais
-Van Kempen.
LA SAISON AU TOUQUET
Réunissant les plaisirs de la mer aux char-
mes de sa forêt, Le Touquet est un séjour de
week-end idéal, à deux heures et demie de
Paris, par la route.
Immédiatement après le grand steeple, qui
terminera, dimanche, la grande semaine des
courses, s'ouvrira la saison de polo, pour la-
quelle six équipe!, anglaises, françaises et beige,
sont engagées. Un drag-hunt en foret a Heu
chaque, semaine, et les diners de gala fleuris
du restaurant du Casino sont, chaque semaine,
des fêtes d<: hnute élégance.
Aussi comprend-on que le Westminster, le
Grand-Hôtel et les autres palaces touquettois
soient presque complets pour jusqu'à la fin
d'août.
iLiEseCOURSES AU TOUQUET
(Jeudi 2 août)
'RÉSULTATS
Prix du Cap Gris-Nez. i. Twilight, à M.
J.-D. Cohn (A. EsHng) 2. Conlie, à M. A.
de Fournas (F. ChanceHer) 3. Tempe, à M.
Ed.Veit-PicardQ.Frigou!). E:
'P: M'. 6 fr. 50.'P!aëés TwiHght, g'~r. '56
CohHe.yfr.
Prix des Chemins de Fer du Nord. i.
Matsuda, à. M. Gustave Wattinne (A. EsHng);
2. Whist Pink, à M. André Saint (C.-H. Sem-
blat) 3. Mistletoe, au baron Léonine (J.
Teasdate).
P.M.:Sfr.Ptaces:Matsuda,5fr.so;
WhistPink.sfr.~o.
Prix de B)inge!. i. Golo, :i M. Olivier
Smets (J. Cooke) 2. Undaunted, à M. J.-D.
Cohn (A. EsHng) 3. Tea for Two, à M. c
JeanStern(W. Lister).
P. M. 42 fr. 50. Places Golo, :8 fr. 50
Undaunted,l2fr.5o.
La Flèche d'Or.–i. Mie! Rosa, au baron
E. de Rothschild (C, BouiHon) 2. Rialto, à
M. Jean Stern (W. Lister) 3. Songe, au
marquis de L]ano (M. Mac Gee).
P.M.:i59fr.Ptac(;s:MictRosa,i9'fr.; i
Riaito, 6'fr. 50 Songe, 7 fr..) [
Prix de MerHmont. i. Mosnes, a M. Ar- <~
thur Manby (Bona.venture) dcad heat Pot- î
tina. à M. Gustave Wattinne (J. Teasda)c) r
3. Doucette, a M. E.-A.-L. Guye (P. Sentier), t
P.M.:i7fr.50,ofr.o.P)accs:Mosnes, t
15 fr. 50; Poltina.iifr.5o. o
.r L
COURSES A DEAUVILLE
(Samedi 4 août) f
.RttoNosncs. .j' d
Prix des Apprentis ~icambrc, Sans Ga!ette.
Prix de Lisieux i.a Fayette. Lemna. n
Prix Maurice de Gheest Falko, Paris Potin. r
Mititary de Normandie HeHoray, larbas.
Prix de Cagny Ecurie Hennessy, Zephirin. c
P
f~ tH Ancien Chef de la Sûreté ri
~~JmjtUde Paris, 8 r de Berri (8 )
B V w SMM~em., fn~MtM, S~yefH.MCt. 3~
aucune des paroisses où il avait séjourné il
n'avait rencontré une femme aussi intéres-
sante et aussi intelligente qu'Anna Quater-
maine.
Bien que chaque semaine e.He v!nt se con-
fesser à lui dans détroit et rigide confcs-
sionnaJ de sa petite chape)ie, il avait je sen-
timent qu'à ces moments-là ce n'était jamais
]a. <: femme qui venait à lui, mais sim-
p!ement )a créature humaine et bien dressée,
avec!espéchés humains d'omission et de com-
mission, respectueuse des règles de FEgJise,
tandis que son esprit de révo)te ou d'indé-
pendance ~entourait de ce voile de mystère
dont el!e ne se dépouiHait jamais.
Plus e!]e Jui en disait long au confession-
tia], moins HJa connaissait quand i! la ren-
contrait dans le monde; c'est pourquoi je prê-
tre. M'avait pas honte de J'homme et ne refu~
sait point ces invitations de la grande mai-
son, toujours soudaines et imprévues. E)!e lui
ser\'ait des vins de choix, e!!e parlait avec
une expérience du monde qu'il n'avait ja-
mais rencontré chez une femme. Quand elle
revenait de ses voyages à J'étranger, elle le
distrayait par tes histoires de tous les pays
qu'elle avait visités. Pleine de ce don d'obser-
vation originale que les femmes intelligentes
ont des détails inattendus de 'la vie, elte sa-
vait être spirituetie et de très réel intérêt.
Les petites choses que, de droit, eHe eût
dû lui dire au confessionnal, eiïe les glissait
au cours de ta conversation. Le père Noian
avait des yeux assez pénétrants pour s'en
apercevoir. Dans le rôle de directeur, il au-
rait pu l'obliger à quelques explications né-
cessaires, mais à taMe, en train de diner, la
bonne éducation interdisait ces questions
LA SEMAtNE AU C ÏN ÉMA
LE CARACTERE NATIONAL
Je prie mes lecteurs de m'excuser si je traite
une fois encore un sujet qui m'est cher. Des
que l'idée du b)oc cinématographique européen
a pris corps, je l'ai, ici-même, approuvée en
faisant cette réserve que fût respecté te carac-
tère national de notre film.
Le bloc européen est aujourd'hui en voie
d'exécution. Des contrats ont été signes entre
sociétés françaises,, allemandes et anglaises. La
question se pose à nouveau et notre confrère
Landowski demande <: Le film français doit-
il'garder son caractère national ou continuer
à s'internationaliser ? x
IL y a dans cette phrase un aveu que je
retiens, parce; qu'il justifie; mon premier cri
d'alarme notre film. s'internationalise.
Pourquoi ? Parce que certains de nos diri-
geants, gros industriels avant tout, se sont ima-
ginés que leur marchandise d'ombres se ven-
drait mieux à l'étranger s'ils trouvaient un
« gaufrier x- universel atténuant assez les reliefs
de notre originalité pour livrer une production
accessible à .toutes les nations. Ils ont vu dans
la banalité l'élément primordial de leur succès
ils ont cru qu'en neutralisant nos images ils
leur donneraient un passeport pour tous pays.
Influencés par des critiques d'outf-Rhin sur
notre~ prétendu « Impérialisme ils les ont,
selon notre coutume, accueillies comme paro-
les d'Evangile, sans se demander 'si ces criti-
ques enfantines ne camouflaient pas certains
intérêts au service d'un impérialisme plus réel
et plus conscient que le nôtre. Ils ont amené
notre pavillon et, résolument, fait du film inter-
national, c'est-à-dire du film passe-partout. Au
point de vue de l'art, inutile d'insister, cette dé-
cision est désastreuse. <: L'Art, répondent ces
magnats, ne nous fera pas récupérer nos ca-
pitaux >. Qu'en savent-ils ? ils n'ont jamais
essayé. Ils me font penser a certains éditeurs
qui recommandent à leurs auteurs populaires de
mal écrire sous prétexte que la masse ne lirait
pas un ouvrage Men fait. Quelle absurdité ou
quel aveuglement volontaire
Mais laissons l'Art de côté. Aa point de vue
purement commercial je crois que la formule
internationale est également une erreur. L'étran-
ger n'acheté nos vins que pour leur bouquet
particulier cette saveur que te raisin acquiert
du sol où la vigne plonge ses racines, du soleil
qui le fait mûrir, de tous ces impondérables qui
viennent de la terre et du climat. Par une chi-
mie plus ou moins savante, supprimez ce bou-
quet, rendex-Ic semblable à celui des vins des
autres pays, te marché se fermera de lui-même.
Cette chimie désastreuse nous l'ayons appli-
quée ù nos films nous la croyons indispen-
sable pour faire partie du bloc européen, sans
nous apercevoir que nos œuvres imagées, elles
aussi, ont un bouquet original, dont II nous fau- ]
drait, contrairement à l'opinion répandue, inten-
sifier l'arôme pour intensifier le succès. C'est le
caractère national d'une production qui éveille
l'Intérêt de l'étranger. Comment en pourrait-il <
être autrement et pourquoi, par exemple, les
Allemands achèteraient-ils, chez nous, quelque
chose d'identique à ce qu'ils font et qu'ils trou-
vent a meilleur compte dans leur propre pays ?
Ouvrons les yeux ce 'qui nous plait dans les
films allemands, c'est qu'ils ont l'empreinte alle-
mande dans les films russes, c'est qu'ils ont
le cachet slave comprenons enfin qu'on nous
berne quand on nous demande, pour réussir, de (j
supprimer notre personnalité. Ce que cherchent t
les bons apôtres n'a probablement rien à voir .[
avec notre succès. <
A la question posée par M. Landowski Le <
film français doit-Il garder son caractère natio-
nal ? je réponds sans hésitation oui. Il le ,l,
doit, d'abord, et c'est une vérité de La Palisse, I
pour rester français, parce qu'une grande na- I
tion ne se dépouille pas elle-même de ses riches-
ses ancestrales et que,.l~fnuttl3t)ON.,volontaire
est un ~crime ou, tout au moins, une 'absurdité.
II le doit, ensuite, parce que, sans lui.'il man- 'b
querait à la production cinématographique euro- 't
péenne ces qualités de finesse, de mesure, de so-
briété et de goût, notre apanage de toujours. Il '(
le doit, enfin, pour son succès et sa diffusion ~l
le choix des acheteurs étrangers s'orientant tout 'Z
naturellement vers ce qui distingue notre .pro-
duetion à la leur. L'esprit français, par l'alpha- .d
bet des mots, a su régner sur le monde quelle
étrange aberration de le vouloir supprimer dès
qu'i) s'agit de l'alphabet des Images 1
JEAN RENOUARD.
LES NOUVEAUX FILMS
M)H< ~a compose d'après un scénario de M. J. de Ba-
rouceiit, tiré d'un roman de M. Maurice Deko-
bra, se passe en grande partie dans une boîte
de nuit, dont un maître d'hôtel est représente
par A[. Nicolas Rimsky. Ce maître d'hôtel se
retire des affaires et vit à )a campagne avec
trauquIHite, puis sa femme meurt. Consei!)e par
une de ses anciennes clientes, il revient u Paris
où il-'se ruine et où it finit psr devenir <: pton-
geur Mais une bonne action dont il fut au-
trefois l'auteur lui permet de hencficier d'une
reconnaissance et il s'etabtit cafetier. Moitié
fantaisie, moitié vérité, ce film pouvait être un
drame poignant. 'I! est fait sur un mode ordi-
inairft On n'eu dira pas autant pour'T~-OM-
//(7;f.~ C'est la pTemierë fois ~ue M: Jean Re-
noir compose un film aussi peu digne d'anatyse.
On ne s'y attardera donc pas. Est-ce )a faute
du sujet ? Le rcsuKat n'est pas de ceux qui
comptent, mais il faut bien constater qu'à la
présentation on a entendu quelques éc)ats de
rire.
~'OM&/)f est un roman de M. Pierre Benoît.
Mme Germaine Dulac s'en est inspirée pour un
t qu'ainsi eMe éludait. Avec Ja ruse d'une !an-
j gué habile et une grajtde sûreté d'expression,
elle s'avançait et battait en retraite quand il
lui paraissait en avoir assez dit. L'instant
d'après, la femme dont e!!c venait de lui lais-
ser entrevoir un aperçu fugitif avait disparu.
Quand le Père Notan reçut son invitation
par ce catme soir de printemps, il aiïa au
seuil de sa cuisine et cria à sa gouvernante:
« Mangez ma côtelette et ne faites cuire que
la moitié des pommes de terre, je m'en vais
diner à la grande maison J) ressentait
toujours une satisfaction très chaude à an-
noncer cela. U savait que! respect J'accuei]-
lerait à Ja cuisine, et comment cela se ré-
pandrait dans toute le viHage avant la tom-
j bée de la nuit. l! retira le biHet de son enve-
loppe et ie relut « l! y a un couvert mis
pour vous ce soir et une chaise qui vous at-
tend. C'était tout. H sourit, la brièveté,
la concision. l'assurance étaient si caracté-
ristiques d'Anna Quatormaine. 11 savait
bien ce qu'elle dirait s'il refusait, le regard
surpris et les façons détournées qu'elle aurait
de le punir de ce refus, assumant, en réflé-
chissanr, qu'il avait eu mieux à faire. Mais
il ne refusait jamais et, sauf en cas d'exi-
gence de ses fonctions; elle ne s'imaginait
d'ai!eurs pas qu'H put en être autrement.
Ayant remis Ja.lettre dans sa poche, il dé-
crocha son chapeau d'un portemanteau du
vestibule, inspecta ses mains et hocha la
tête, alors qu'en toute autre occasion, il eût
dit « Assez propres, Ouvrant la porte, il
'remonta '!a rue vers la grande maison cachée
dans une ceinture d'arbres à la lisière du vi!-
lage « Je laverai mes mains ]à-bas se
dn-i). »
Quand Un'y avait d'autres convives que
) Ithn de très bon goût, adroit, élégant, mais att
j scénario!at~'emeni,<;u moins au cinéma. C'est une
aventure sans ingéniosité ni observation. M.
n t7 v est excetk'nt et Mme Edmonde
Guyjoiic.
~ott.f«;M<' Mo;t t-OM~'<-Mf porte un titre 'qui
iatsse deviner à peu près. le sujet. Le scénario
g est beaucoup trop bana). Heureusement, il est
g traite dans un sty!e personne! et, comme NOtt.t
ne voyons pas souvent tes fitms belges et que
g cc)ui-jà en est w), on y respire, malgré tout, a'r léger de nouveauté. Les Beiges devfaieM
bien traiter des sujets plus originaux. I! n'~H
manque pas chez eux.
e ~Mc ~'û!;t& fi;m allemand inspiré par Mu
roman polonais, se termine par l'union inatten-
due d'un médecin et d'une jeune femme née et
élevée dans un miiieu très has. Traite autre-
ment, ]c film pouvait être ridicule ou..odieux.
H a de la tenue, de la sobriété. Il est remar-
quaMement interprété.
5
ECHOS DES STUDÏOS
Au château de Pierrefonds, dans mie atmos-
phère de compréhension et de sympathie, .Marco
de Gastyne a donné les derniers tours de mami-
vc))e de /.a )Mc?-fc~<'t<~ vie ~f Jde J.-J. Frappa. Ce grand film .Nat.m, après
queiques scènes de détail et de transition, ;ser&
entièrement terminé. Le montage da certaines
parties est déjà achevé et les privilégiés qui
ont pu assister à leur projection déclarent quq
l'teuvre est de grande classe.
Le sympathique réalisateur, Robert Boudrioz,
termine actuellement !es 7YoM /~M
MKM, d'après la fameuse opérette dont < ht-
tégra)~Fi]m produit l'adaptation cinéma.tt~
graphique. Le trio féminin a pour interprètes]
la deticieuse Jeanne Helbling, une de nos plus
sincères et sensibles vedettes; Jenny Luxueuil
etAnnabeHa.
On peut être assuré de la qualité de l'ceuvfe,
car, de Robert Boudrioz, on est en droit dq
dire: lui, oui, c'est un metteur en scène.
-o–
Apres avoir passé quelques jours en .An~e-
terre, où il tourna des extérieurs de son film,
Luitz Murât a donné, au studio d'Epinay, le
dernier tour de manivelle de ia ~t~c /o~<
La réalisation de ce fHm, commencée te 25
mai, a donc duré exactement 56 jours.
0
La charmante artiste Marie Serta est com<
plètement remise de sa longue et crueHe ma-
ladie. Dès !e mois de septembre, celle qui fut
si remarquable dans la cruelle Irina Moara-
vieff, de dette d'un fi)m français important.
TA~-es
-T- CE SOIR VENDREDI
A t'Qpéra, à 8 h. 45, Le C~ d'Or (Mmes Eidé
~orena, Laure Tessandra, Hamy; M.M. Hu-
bcrty, 'Wiliiam Martin, Grommen, Madien, Cam-
bon). Danse MUes Legrand, .Giro. La fe~
~iHe Lorcia, M. Peretti). aief d'orchestre, M.
bzyfer.
A Ja Comédie-tF'rançaise, a 8 tt. 45, JL«
~c~ co~n~ ~(MM. Dehelty, Croué, Pierre
'Bertin; Mmes EmUietine Dux, Bertbe Bovy.
Oussane). ~ot~jt'o ~(MM. Dérivai, Lodoux,
)PiMre..Bert;n, Jean Weber, Yonncl.e .Rjgoult,
'~M'âu'nce Dônneaud, Le Marchand, PierreT'a.t!
bcrt, Marcel'Dulresne; Mmes Marie Bel!, Ca-
therine Fonteney, Jeanne Su)iy).
A J'Opéra-Comique, à 8 heures, fat~c~
'(M))e Vera Peeters; MM. Maurice Oecr, A~-
doin). 'Chef d'orchestre, M. Cohen..Le ~i<- de
~o/;eme ~Dtes RévUte, Mitly, Morere MtM.
'Banu)s, Georges ViMier, Dnpre, Musy). Chef
'd'orchestre, M. Fourestier.
INFORMATIONS
A !a Comëdie-Ffanc~se
Ce soir, dans fon~a~t'o, M. de fRigouJt Jouera
pour la première fois le rôle du roi de
Bavière, et M. Pierre Faubert, pour la premieM
'.fois également, celui de l'officier .de !a princesse.
M. Vahny-Baysse va de mieux en mieux~
La convalescence du très sympathique secrétatM
.généra) de la Maison de MoHère touche en cSet
à sa dre ses délicates fonctions.
A l'Opera-Comiaae
Demain soir, Cftr/ interprètes M!)c Madeteine Sibiiie dans Je fNe
de Carmen, et M. Burdino en cetui de Don
'Josc..En outre, ~e.s deux rôles de Micaela. et
d'Escamillo seront respectivement tenus par Mtie
Garcia et M. Georges Vinier.
Dimanche, en matinée, j\U!es Mitty Mor&K
(Antonia), Condy (Giu)etta) et Andrée Vavcn
~Otympia), seront''parmt'le'protagoh!Stes'd&
C~H~.M~0/y;!MK?).
C'est MUe Hatlie Stiles qui chantera If
rôle de Manon dans !a soirée de mardi prc<
chain.
BÉNÉDtCTtNE:
FACf~/r& ~A DfCEsrjro~
lui, on l'introduisait dans un petit boudoir, à
côté de la salle à manger, et, bien qu'en's?
qua!ité de naturei du pays il aimât une nom-
breuse compagnie, il .préférait ces soirées
tranquHtes en tête à tête avec ce~e dont h
société eût suffi à tout'homme.
La servante ferma doucement la porte der-
rière Jui, tandis qu'il se dirigeait vers la che-
minée et s'asseyait, se préparant à attendre,
car eUe avait l'habitude de se faire attendre.
'Sept heures trente étaient spécifiées au bas
de son biHet. La pendule de ia. cheminée mar-
quait sept heures trente-cinq. H croisa ses
mains sur ses genoux et s'absorba dans
contemplation du feu.
~Ji n'était p)us un jeune homme, mais N
n'était pas un vieil homme. JI était à cet
~âge, lui avait-eiïe dit souvent, où un homme
peut~garder ses iUusions'romanesques et ce-
pendant discuter et raisoNher avec ]es fem-
tues.
D'aineurseneét~t'la.-seule femme qu'il
connut .qui hti rappeMt constamment !es
vœux de son état, et cela en tâchant osten-
siblement de l'aider à les oublier.
D ne lui avait jamais dit son âge, il ne
l'avait jamais dit à personne; il avait 53 ans,
'juste l'âge dont un homme ne s'empresse pas
d'informer son entourage. II était très beau,
de cette beauté ascétique qui est l'un des
deux types qu'on rencontre parmi Jes pr&-
tres d'idande; i! n'existe pas de types in-
termédiaires, J'Egiise ne comporte que deux
'genres d'hommes; H était de ceux qui ar-
rivent s'il eût été en bons termes avec
son éveque, il ne serait pas demeuré à Ba!-
lysaggartmore.
M suivre.)
quons dans les écoles parisiennes.
La proportion des malingres, des anémi-
ques, en un mot. des enfants eu état de moin-
dre résistance, est en augmentation constante,
tnafxre !c dcve)oppement des oeuvres de pro-
*€cHon et de sauvegarde de l'enfance.
C'est (jue !'êco)e, avec son organisation
BctitcHe, qui méconnaît trop les droits de la
santé eu exagérant ceux du cerveau ne ré-
pond pas aux exigences du dévcioppement
de 1 enfant
L'éco~e primaire n'a pas pour but de créer
ces savants t'ccoHcr qui en sort a 12 ou 13 ans,
avec son certificat d'études, ne peut avoir tou-
tes ,!es connaissances humaines. La croissance
physique de son cerveau, qui. est encore )oin
détre achevée, ne lui a permis que d'acqué-
rn- des notions encore bien diffuses. Ce que
iecote doit )m fournir, ce sont les matériaux
qui lui permettront de -parfait-e son instruction.
.Etiedoit Jui donner )c désir de s'instruire et !ui
en faciliter les moyens. En .consacrant la ma-
tinée à [étude et t'aprés-midi à la vie au .m'and
att-, on obtiendra une modification pro''onde
dans l'état de santé de nos petits Parisiens. A
'M situation ~rave que traverse l'avenir de no-
'tre race, il faut des remèdes énergiques. Les
Angtais et les Américains les ont appliqués et
'ont obtenu de sérieux résuttatas. Pourquoi ne
pourrions-nous 'pas les imiter ?
Lettres d'Amsterdam
«OLD ALBION)) »
Mot qut, te premier jour, m'alarmais charita-
Mement de n'avoir pas vu les couleurs britanni-
ques faire l'ascension du fameux mât! Dès le
lendemain, elles y montaient pour la victoire,
dans le 400 haies, de Lord BurgHey, officier
&ux gardes. Et depuis. En réalité, ces Jeux
sont un triomphe pour G?'M< .Bn~aH: o; Do-
~UM)0)t~.
Pour la vieille Angleterre, mère et nourrice
du sport universel. Par que) sortilège ne ces-
sons-nous de nous demander, le grand pays
dont sur te papier tes athlètes ne sont
pourtant qu'
des, qui tournent parfois en notre faveur, de
chaque France-Angleterre d'athlétisme), com-
ment trouve-t-il le moyen, tous les quatre ans,
certain mois d'août, quand il s'agit (t'inscrire
son nom sur les nôuvettes tablettes en passe
de devenir elles aussi légendaires, moyen, dis-Je,
de tirera .de sa substance une. série de <: phéno-
mènes-humains-~ capables de tenir ta' dragée
haute aux plus illustres champions des conti-
nents réunis?
En 1924, Abraham, gagnant du Joo mètres;
Liddett aujourd'hui missionnaire en Chine
vainqueur de quel 400 mètres! Lowe
triomphateur du 800 qui vient, à quatre ans
de distance, de renouveler son exploit– coup
double inconnu, tout au moins de notre Olym-
pie rajeunie.
Naguère, j'ai entendu parler, à ce propos, de
.Ja/'t; Mais un <~t' serait bien puissant,
bien savant, qui laisserait intacts, au long d'une
riche carrière sportive, la fo~ee, la vitalité, la
< comptexion comme ils disent, d'un Ran-
Setey ou d'un Lowe. Do/'t'~ moral, alors ?
Peut-être. Vouloir, quand il faut, s'entrainer,
lorsque l'enjeu en vaut la peine, serrer les
dents et se donner, de tous ses muscles et de
toute son âme, au sortir du dernier virage,
pour l'honneur de l'OM ~toM/
Les DoMt');'o;M ont rejoint, s'ils ne l'ont pas
dépassée, en valeur, en science athlétique, leur
iaation mère. Au palmarès, voilà, deux fois à
Jiui tout seul, WiUiams, le Canadien Williams,
qui cueille le 100 mètres et le 200, de son galop
de bête racée, et qu'ensuite, ses camarades
partent à travers le stade, sûrs, s'ils avaient
besoin de renforts, que des milliers d'épaules
s'offriraient. Edwards, autre Canadien, fait
figure de grand <: half-mller La Canadienne
Robinson–car les filles, allègres, suivent le
train –enlève le 100 mètres <; dames Le
Sud-Afrique aligne deux champious Weegt-
"man-~mitu, le brun', et Atkinson, le blond
en finale du no haies, où c'est le second qui
g-agne. Par ailleurs, O'CaIlaghan, Irlandais,
gagne le lancement du marteau. Et je vous
jure que, quand monte le drapeau à la croix de
Saint-Patrick, il y a de vieilles, querelles qui
s'effacent, des cœurs longtemps divisés, mais
,'Murrts de la même liqueur rouge, qui battent
à l'unisson.
Déchéance des Etats-Unis? Ce serait, assu-
a-ément, trop dire. Pas un « concours sauf
'!e ~marteau qui échappe à ces formidables
'spécialistes du corps humain. Mais pour les
tom-ses, jusqu'ici, rien! C'est un sujet de stu-
-peur, de consternation. ou d'allégement. Ne
restent plus en jeu que les lauriers du 400 et
du 1.500 mètres. Les Allemands, eux aussi, ve-
naient, avec une soif de primauté, de succès,
que. nous leur envions. Eux aussi n'ont pu, jus-
.qu'td, décrocher que des accessits. Quatre
jours encore devant eux, pas plus. Qu'est-ce
.tfue ces quatre jours nous réservent? Des lut-
tes admirables, des héros se tirant du rang des
yictimes. Et un petit Français, Ladoumègue,
qui a sa chance de remporter une de ces ba-
tailles de géants!
MARCEL BERGER.
Les Jeux olympiques
Une belle défense de Ladoum'egue.
Notre-'représentant, 'le Bordelais Ladoumè*'
Ette, a. hier, bien défendu sa chance dans ]e
ï.goo mètres et, s'il ne s'est classe que second
derrière le Finlandais, i) a néanmoins fait une
irnpreMtO!! magnifique.
Voici ce que fut la course
Au signal du starter, Purje partit en tête et
~nena pendant le premier tour, à l'issue duquel
MLLETON DU JOURNAL DES DEBATS
du 4 aoAt 1928 ~20]
Le crime de passion
par TEMPLE THURSTON
?r–Rien, je regardais ces vanneaux en bas,
tl~ns la vallée, j'écoutais cette alouette, tous
les quarts d'heure elle prend son essor vers
Je cid. Je ne sais ce que je faisais. Regardez
ces nuages qui s'amonceflent.au-dessus des
monts de Galtee, c'est quelque chose que de
les contemp)er, n'est-ce pas ? D'ici une heu-
re, leurs ombres se pourchasseront là-bas sur
les marais.
Eiic le reg-ardait avec un intérêt grandis-
sant,' ne sachant comment comprendre au
juste ces paroles; pourtant, dites !à, et de
cette manière très simple qu'il avait, les cho-
ses qu'ii disait semblaient reyëtir un sens
plus vra!.
Vous êtes un drôle de personnage à
rencontrer ainsi, dit-eue avec candeur, !ui
pariant d'être humain à être humain, comme
se parlent des voyageurs qui se rencontrent
~t font route ensemble. A cause de. lui et
maJgré eUe, eHe s'était dêpouiHêe de cette
féminité qui J'enveloppait toute. Eile ou-
'Miait peu à peu qu'il était un homme et
qu'eHe-mcme était femme et tous deux iso-
~~oeMfftO~ Mf~yat'
Ladoumëgue passa mais Lar\~a, a son tour,
prit le commandement. Ladoumègue rétrograda
et t'pn vit tes deux Français (Kelier étant de
la fête) se tenir dangereusement au miiicu du
peloton. Larva menait résolument à la cloche,
Larva força encore l'allure les Allemands
Wichmann et Bocher suivirent le Finlandais
à ce montent, Ladoumègue était en sixième posi-
tion. Brusquement. i! démarra, ce fut inouï Ii
'remonta tous les concurrents qui se trouvaient
devant lui et, rapidement, conquit une avance
de cinq ou six mètres. L'impression que pro-
duisit le Français fut intraduisible à ce mo-
ment, nut ne pouvait croire a sa défaite ii
semblait devoir gagner de loin mais Larva ne
s'avoua pas vaincu. A son tour. fournit un
effort extraordinaire, et, au mi)icu de la ligne
droite, il arrivait à la hauteur du Français et le
passait on aurait dit un boulet de canon. La-
doumègue tenta de s'accrocher, mais en vain
pourtant, le Français ne s'avoua vaincu qu'une
fois la ligne blanche franchie. Larva, qui avait
couru la distance en 3' 53" j/g, ce qui est une
des trois ou quatre meilleures performances de
l'année, avait acquis une avance de deux mètres
sur le champion de France.
Le Japon gagne le triple saut
Le drapeau japonais a flotte au-dessus du
Stade olympique. C'est, en effet, un représen-
tant du pays des chrysanthèmes qui a gagné le
concours du triple saut.
Le vainqueur, Oda, en trois bonds, a franchi
ig mètres 21 le principal représentant des
Etats-Unis, Cassey, s'est classé deuxième, avec
!g mètres 17.
Au lancement du javelot, Degland ne s'est
pas qualifie pour la finale. C'est le Suédois
Lundquist qui a gagné, avec un jet de 66 mè-
tres 60, performance qui constitue le nouveau
record olympique. Le Hongrois Szepez se
classa deuxième.
Lucien Gaudin, champion plympique
Lucien Gaudin, champion hors classe, est
champion olympique de fleuret. Cette victoire
nous consolera un peu des défaites de Sera
Marttn et de Jules Ladoumèguc sur lesquels on
fondait de sérieux espoirs. Après l'haltérophile
Roger François, qui conquit !e titre olympique
des poids moyens, notre hors classe s'est avéré
dans sa spécialité le meilleur des meilleurs. Ce
succès ne surprendra personne et, cependant, ce
n'est pas sans difficulté que notre compatriote
.s'assura la première place. Lucien Gaudin se
.trouva eh barrage avec''l'Allemand Casmir~et
l'Italien Caudini avec 9 victoires et 2 défaites.
Gaudin a fait preuve, d'un cran admirable,
trouvant le ressort nécessaire pour vaincre,
alors que, au cours du dernier match du tour-
noi contre Gazzera, il tétait presque évanoui.
Au barrage, notre « hors classe a battu Cas-
mir par 5 touches à i, et GaudLni par g touches
à 4, tandis que Casmir défaisait Gaudini par
g touches à 3.
Philippe Cattiau a terminé cinquième et Roger
Ducret neuvième, et on peut dire que notre
représentation fut la meilleure dans ce tournoi
Individuel.
Ce qu'ont fait les Français
400 mètres Dupont, 2' série, éliminé en
quart de finale Krotoff, 2' en série, 2* en
quart de finale, qualifié pour les demi-finales
Féger, i" en série, 2' en quart de finale, qua-
lifié pour les demi-finales Jackson, 2' en sé-
rie. éliminé en quart de finale.
Javelot Degland, éliminé au premier tour.
i-.SOO mètres Ladoumègue, 2' en. finale
Keller, 7' en finale.
Le Français Aria s'est qualifié pour le second
tour des éliminatoires du tournoi de lutte gréco-
romaine. Mollet et Parisel ont été battus.
Dans les épreuves d'aviron, pour le skiff, le
Français Saurin a été éliminé.
Dans le deux sans barreur, la France a été
éliminée par l'Allemagne.
Dans le quatre avec barreur, la Suisse a
jattu la France.
~En demi-Hnale.du tournoi de fleuret féminin,
~Française Mlle Prost a été éliminée.
LA TRAGEDIE DU POLE
~mundsen et Guitbaud peuvent durer un an! ]
Le professeur Vise, chef de l'expédition du
Moh'~K~ et l'aviateur Babouchkine sont arri- t
'és a Moscou pour faire leur rapport au comité
le secours. 1
Le professeur Vise a déclaré dans une inter-
'iew
Je suis convaincu qu'Amundsen et ses corn- ]
'agnons sont vivants. Dans la région ou !'on a
uppose qu'Amundsen s'est posé, les ours et les
ennes abondent et un connaisseur des régions a
mrctiques aussi parfait qu'Amundsen, en cas e
L'atterrissage force, pourrait subsister jusque I
'arrivée de secours non seu)ement pendant p)u- r
ieurs mois, mais une année entière.
s'~La situation du groupe A)essandri, com- 1
osc d'hommes .peu familiarisés avec les ton-
itions arctiques, est moins favorable mais, c
tant munis d'armes, ils pourront subsister long-
emps. Y
L'aviateur Babouchkinc croit qu'Amundsen
'est plus en vie, car, selon lui, le An/AaM aura
Tt se poser sur l'eau pendant une tempête et C
ura coûte, pe r
Une expédition polaire disparue ? ii
]'.a ./?oo~a').tic « Où est l'expédition de Tiaimyr ? i; r
En effet, l'Académie des sciences de Moscou s
envoyé une expédition potaire à la presqu'île
e Tiaimyr, jusqu'à présent inexplorée mais
epuis ie mois de mars on est sans nouveiies de
:;tte expédition et l'on commence à sérieuse-
ment s'inquiéter sur le sort des savants Tol-
Latthov, Rogaxov et Maltxov qui sont à la tête et
e cette expédition. B
lés dans ces gorges sauvages des montagnes.
L'é!oignement où se tenait l'esprit d'Antho-
ny Sorel était cause de ce changement; sans
feinte, eUe !ivr:ut le cours de ses pensés.
Vous seriez tout comme moi, dit-il, si
vous viviez ici parmi les bruits et le silence
de la nature. Je ne suis pas extraordinaire
pour vous seu!e, je ne me semble pas étrange
à moi-même ni à to,us tes gens qui vivent
dans ces fermes et chaumières que vous
voyez semées là, au fond de la va!)ee, du
moins je ne le crois pas. Je sais qu'ils pen-
sent que je converse avec les fées et fais
de bizarres choses dans ma cabane, là-haut.
mais après tout, cela ne peut leur sembler si
étrange à eux qui voient des esprits. A peine
s'H y a un des vieux qui n'a pas eu une ré-
vélation de ces fées. Si vous connaissez toute
la contrée environnante, vous le savex bien
vous-même, oh je ne suis pas étrange
II se leva sur sa plate-forme de rocher et
sauta dans !'herbe à côté d'Anna Quarter-
maine
Pensez-y. Ou que vous soyez cette
nuit, si vous êtes seule. pensez à cela. Je
ne suis pas étrange
I! n'avait pas de chapeau a. soulever en
signe d'adieu, mais un sourire édaira ses
yeux et, tournant le dos, i! s'en alla. EHe
demeura là, le regardant gravir )a pente,
puis il tourna derrière un contrefort et dis-
parut.
CHAPITRE II
Quand i] avait prié Anna Quatcrmaine,
en la quittant, de penser à !ui durant la nuit,
Anthony Soret n'avait jamais songé qu'elle
obéirait aussi strictement. Malgré elle, cette
BIBLIOGRAPHIE
v Pawr
VOS VACANCES
j e/ce//M~ef
I~E~'ÂCEBUE~BNE~X
t .? fO/M/MM /)0f/ fJt /)M t
AMBR)Ê MA~KONS
LE PAYS DES 36.000 VOLONTÉS
B~Se CEMMRAJB.S
PET)TS CONTES NÈ6RES
NEIMKV fO~LAt~LE
tL ÉTAtT UNE PO)S.
~Ztr. <2
US MUtM BNt)j))t
M
t~A V:E AERtEMNE
Courtney recueilli erf mer
On sait que l'aviateur Courtney, parti des
Açores, entreprenait la traversée de l'Atlanti-
que vers Terre-Neuve.
Le poste de T.S.F.. de Lortishead (Somer-
set), avait enregistré, hier, à 9 h. 52 (heure de
Greenwich), un message émanant du paquebot
7'~aMOMt'o et disant:
nord et 41' de longitude est. Il demande un
secours rapide, mais n'est pas en danger immé-
diat.
< Les vapeurs Cedric et Celtic vont le se-
courir.
Peu après, !e, vapeur Cc/oM&M a annoncé,
par télégraphie sans fil, que le paquebot A~M~-
:Mr.f/M a envoyé un message disant qu'il a re-'
trouvé l'hydroplane du capitaine Courtney, et
le pilote est à bord.
Paris-New-York par deux Polonais
Les aviateurs polonais Idzikowski et Kubals
sont partis, ce matin, à 5 h. 48, pour tenter la
traversée de ]'At)antique.
A 2 heures du matin, leur départ était con-
firmé.
L'appareil est un gros biplan peint en gris
clair. Sur la carHnguc, en lettres noires, et en
caractères polonais, les deux mots <: Maréchal
Pilsudski
C'est un avion de construction française, un
biplan analogue à celui qui servit, il y a peu
de mois, aux aviateurs Gérardot et Cornillon,
pour accomplir leur raid africain. I! diffère
seulement de ce dernier appareil en ce qu'il
est pourvu d'un train d'atterrissage larguàble
en vol.
Son envergure est de to m. 400, sa longueur
de i3 m. 250 et sa surface portante de 90 m.
A vide, l'appareil pèse 2.750 kilos, à pleine
charge, près de 7 tonnes.
Il peut emporter, outre le poids de l'équi-
page et des instruments de bord, 3.900 kilos de
combustible.
Le moteur est également de construction
française; il développe 650 CV et peut donner
une vitesse pratique, à 2.000 mètres, d'environ
175 kilomètres.
L'adjudant Clément qui les accompagnait
L jusqu'à, Dreux,-est r~ntré.à 7 h.Q,au Bourget.
Tout allait bien à bord.
De Marmier et Favreau sont prêts, mais.
C'est aujourd'hui que les aviateurs de Mar-
mier et Favreau vont tenter le record de du-
rée et de distance en circuit fermé et prendront
le départ.
Mais des orages sont annoncés et il est possi-
ble que les deux aviateurs ajournent leur ten-
tative.
Que va faire Costes?
On annonce de Washington que M. Carl So-
hpry.ie secrétaire de l'Association nationale
aéronautique américaine et faisant partie, éga-
lement, de la commission des concours aériens,
aurait été avisé que l'aviateur français Costes
entreprendrait un vol sans escale de Paris à
Phi)ade)phie et que le départ de l'aviateur au-
rait lieu avant minuit, !e 4 août prochain.
En effet, le 4 août est la limite fixée pour
l'obtention d'un prix de 25.000 dollars, qui a été
offert à l'aviateur qui réussirait le premier un
vo) aérien sans eseate de Paris à Phi!ade)phie.
La tentative du commandant Franco
Selon )a A'oo'o)', !e A~MxancM, parti de
Cadix à 7 h. j~, votait depuis une heure envi-
ron, ayant parcouru 140 kilomètres, lorsque i~
pompe de distribution d'essence cessa de fonc-
tionner trois des quatre moteurs s'arrêtèrent.
L'équipage essaya., 'vainement; d'effectuer )a~
réparatipn. Le commandant Franco, décida
alors d'amerrir.
Et l'avion subit de graves avaries. On a dû
]e ramener à Cadix.
Levine à Berlin
Les aviateurs américains Miss Bo)), Levine
et Bert-Acosta sont arrivés à l'aérodrome de
Beriin-Tempethoff, ce soir à 17 h. ~o.
conversation la hanta et son esprit s'en re-
tourna. là-bas, par delà les marais.
Qui était-i! ? Pourquoi vivait-il solitaire,
là-bas parmi le silence et le courroux de ces
montagnes ? Etait-ce chez lui de !a folie ?
Avait-il égaré ses esprits ? C'est chose si
répandue en Irlande cette folie qui conserve
cependant assez de sens pour échapper à
l'asi'e, ce pouvait semMer d'abord une sup-
position très plausible; mais elle ne s'y ar-
rêta pas longtemps. I! n'avait pas l'aspect de
ces pauvres insensés; si distant que fût son
regard, on y Jisait une volonté directrice.
C'était faire quelque chose que d'observer
dans la vaHée ies nuages dominant les
monts Ga!téc de leurs échafaudages, ainsi
qu'il avait dit. C'était peut-être là ce qu'elle
eut eHe-meme fait, pourtant e))e ne percevait
pas le sens qu'il paraissait dégager d'une oc-
cupation aussi peu définie.
Non, ce n'était pas de ia foiie, p.ensait-eHe,
même quand il parlait des fées, disant, com-
me si c'était !a chose ~a plus ordinaire dut,
monde, que tous les vieux avaient Ja révé)a~
fion de leur présence; ce n'était pas commej
quelqu'un qui croit aux folles fantaisies de
son imagination. Rien ne venait .Ja convain-,
cre qu'il eût perdu le sens. TeHes furent ses
réflexions quand elle revint au soir dans sa
grande maison de BaHysaggarttnpre.
Alors, comme eiïe en avait l'habitude lors-
qu'eHe avait l'esprit inquiet, et qu'elle res-
sentait la solitude de son ~ogis, eHe envoya
prier le père Noian de venir partager son
d!ner.
Ces invitations étaient toujours bien ve-
nues du curé du vidage. H n'y avait pas
grande distraction dans toute cette région de
Bal!ysagg'artmore, et H répétait souvent qu'en
t~a Vie s~o~tive
BianchonnetbatGirardengo
Le match BIanchonnet-Girardengo avait at-
tiré, hier soir, à Bufïalo, la fouie des grands
jours. De fait, la foule ne cessa d'encourager
les matchcurs qui, toutefois, il faut bien )c
reconnaitre, ne tirent pas toujours ce que
l'on attendait d'eux. Non pas que le match
n'att pas été intéressant, mais )e départ fou-
droyant de « Gira nous avait fait mieux
espérer du champion d'lta!ie. qui fut rejoint
après ;6 kilomètres de course, c'est-à-dire
un peu après la dfx-huitième minute. Des
lors, il était facile de comprendre qu'après
avoir rejoint Gira, Blanchonnet ne ferait que
suivre son adversaire. C'est ce qu'il fit.
Tous deux terminèrent: ainsi
i. Blanchonnet, couvrant 49 kilom. 900
2. Girardengo, à 350 mètres.
Luis Firpo veut t~bxer
Le champion de boxe Luis Firpo a déclare
aujourd'hui qu'i) s'entraînait depuis plusieurs
semaines, ayant l'intention de revenir sur 1e
ring et d'essayer de s'adjuger le titre de
champion à M. Tex Rickard qu'i! était prêt, à rencon-
trer, cette année, n'importe quel adversaire
de son choix. Luis Firpo se propose d'aller
a New-York avant Noël.
Le Marathon à la nage
Parmi les 188 concurrents qui prendront
part au Marathon de nage, qui aura lieu à
Toronto à la nn du mois, se trouvent deux
j Français.
Lep <: six jours & à Buifalo
Du 7 au 13 août, en plein air, nous allons
assister aux Six-Jours de Buffalo.
Lss équipes sont formées. Les organisa-
teurs ne regardent pas a )a dépense vingt
teams, pas un de plus, pas un de moins.
Les coureurs qui vont participer aux Six-
Joùrs de Euffalo sont les Français Grassin,
Faudet, Marcillac, Choury, Fabre, Bouche-
ron. Leducq. Cuvelier, Moineau, Huot, Ba-
ron, Texier, Barthélémy, Alavoinc, Foucaux,
Dhuez, Curtel, Alibert, Perrain, Hervé, Fa-
mery. Roudy, Grégoire, Mauclair les Bel-
ges César et Gérard Debaëts, Victor et Al-
phonse Standaert, Putzeis, Juseret, Pagnoul,
Depauw, Declercq les Italiens Brunero,
Aymo, Urago, Carli, Rizzettp; le Hollandais
-Van Kempen.
LA SAISON AU TOUQUET
Réunissant les plaisirs de la mer aux char-
mes de sa forêt, Le Touquet est un séjour de
week-end idéal, à deux heures et demie de
Paris, par la route.
Immédiatement après le grand steeple, qui
terminera, dimanche, la grande semaine des
courses, s'ouvrira la saison de polo, pour la-
quelle six équipe!, anglaises, françaises et beige,
sont engagées. Un drag-hunt en foret a Heu
chaque, semaine, et les diners de gala fleuris
du restaurant du Casino sont, chaque semaine,
des fêtes d<: hnute élégance.
Aussi comprend-on que le Westminster, le
Grand-Hôtel et les autres palaces touquettois
soient presque complets pour jusqu'à la fin
d'août.
iLiEse
(Jeudi 2 août)
'RÉSULTATS
Prix du Cap Gris-Nez. i. Twilight, à M.
J.-D. Cohn (A. EsHng) 2. Conlie, à M. A.
de Fournas (F. ChanceHer) 3. Tempe, à M.
Ed.Veit-PicardQ.Frigou!). E:
'P: M'. 6 fr. 50.'P!aëés TwiHght, g'~r. '56
CohHe.yfr.
Prix des Chemins de Fer du Nord. i.
Matsuda, à. M. Gustave Wattinne (A. EsHng);
2. Whist Pink, à M. André Saint (C.-H. Sem-
blat) 3. Mistletoe, au baron Léonine (J.
Teasdate).
P.M.:Sfr.Ptaces:Matsuda,5fr.so;
WhistPink.sfr.~o.
Prix de B)inge!. i. Golo, :i M. Olivier
Smets (J. Cooke) 2. Undaunted, à M. J.-D.
Cohn (A. EsHng) 3. Tea for Two, à M. c
JeanStern(W. Lister).
P. M. 42 fr. 50. Places Golo, :8 fr. 50
Undaunted,l2fr.5o.
La Flèche d'Or.–i. Mie! Rosa, au baron
E. de Rothschild (C, BouiHon) 2. Rialto, à
M. Jean Stern (W. Lister) 3. Songe, au
marquis de L]ano (M. Mac Gee).
P.M.:i59fr.Ptac(;s:MictRosa,i9'fr.; i
Riaito, 6'fr. 50 Songe, 7 fr..) [
Prix de MerHmont. i. Mosnes, a M. Ar- <~
thur Manby (Bona.venture) dcad heat Pot- î
tina. à M. Gustave Wattinne (J. Teasda)c) r
3. Doucette, a M. E.-A.-L. Guye (P. Sentier), t
P.M.:i7fr.50,ofr.o.P)accs:Mosnes, t
15 fr. 50; Poltina.iifr.5o. o
.r L
COURSES A DEAUVILLE
(Samedi 4 août) f
.RttoNosncs. .j' d
Prix des Apprentis ~icambrc, Sans Ga!ette.
Prix de Lisieux i.a Fayette. Lemna. n
Prix Maurice de Gheest Falko, Paris Potin. r
Mititary de Normandie HeHoray, larbas.
Prix de Cagny Ecurie Hennessy, Zephirin. c
P
f~ tH Ancien Chef de la Sûreté ri
~~JmjtUde Paris, 8 r de Berri (8 )
B V w SMM~em., fn~MtM, S~yefH.MCt. 3~
aucune des paroisses où il avait séjourné il
n'avait rencontré une femme aussi intéres-
sante et aussi intelligente qu'Anna Quater-
maine.
Bien que chaque semaine e.He v!nt se con-
fesser à lui dans détroit et rigide confcs-
sionnaJ de sa petite chape)ie, il avait je sen-
timent qu'à ces moments-là ce n'était jamais
]a. <: femme qui venait à lui, mais sim-
p!ement )a créature humaine et bien dressée,
avec!espéchés humains d'omission et de com-
mission, respectueuse des règles de FEgJise,
tandis que son esprit de révo)te ou d'indé-
pendance ~entourait de ce voile de mystère
dont el!e ne se dépouiHait jamais.
Plus e!]e Jui en disait long au confession-
tia], moins HJa connaissait quand i! la ren-
contrait dans le monde; c'est pourquoi je prê-
tre. M'avait pas honte de J'homme et ne refu~
sait point ces invitations de la grande mai-
son, toujours soudaines et imprévues. E)!e lui
ser\'ait des vins de choix, e!!e parlait avec
une expérience du monde qu'il n'avait ja-
mais rencontré chez une femme. Quand elle
revenait de ses voyages à J'étranger, elle le
distrayait par tes histoires de tous les pays
qu'elle avait visités. Pleine de ce don d'obser-
vation originale que les femmes intelligentes
ont des détails inattendus de 'la vie, elte sa-
vait être spirituetie et de très réel intérêt.
Les petites choses que, de droit, eHe eût
dû lui dire au confessionnal, eiïe les glissait
au cours de ta conversation. Le père Noian
avait des yeux assez pénétrants pour s'en
apercevoir. Dans le rôle de directeur, il au-
rait pu l'obliger à quelques explications né-
cessaires, mais à taMe, en train de diner, la
bonne éducation interdisait ces questions
LA SEMAtNE AU C ÏN ÉMA
LE CARACTERE NATIONAL
Je prie mes lecteurs de m'excuser si je traite
une fois encore un sujet qui m'est cher. Des
que l'idée du b)oc cinématographique européen
a pris corps, je l'ai, ici-même, approuvée en
faisant cette réserve que fût respecté te carac-
tère national de notre film.
Le bloc européen est aujourd'hui en voie
d'exécution. Des contrats ont été signes entre
sociétés françaises,, allemandes et anglaises. La
question se pose à nouveau et notre confrère
Landowski demande <: Le film français doit-
il'garder son caractère national ou continuer
à s'internationaliser ? x
IL y a dans cette phrase un aveu que je
retiens, parce; qu'il justifie; mon premier cri
d'alarme notre film. s'internationalise.
Pourquoi ? Parce que certains de nos diri-
geants, gros industriels avant tout, se sont ima-
ginés que leur marchandise d'ombres se ven-
drait mieux à l'étranger s'ils trouvaient un
« gaufrier x- universel atténuant assez les reliefs
de notre originalité pour livrer une production
accessible à .toutes les nations. Ils ont vu dans
la banalité l'élément primordial de leur succès
ils ont cru qu'en neutralisant nos images ils
leur donneraient un passeport pour tous pays.
Influencés par des critiques d'outf-Rhin sur
notre~ prétendu « Impérialisme ils les ont,
selon notre coutume, accueillies comme paro-
les d'Evangile, sans se demander 'si ces criti-
ques enfantines ne camouflaient pas certains
intérêts au service d'un impérialisme plus réel
et plus conscient que le nôtre. Ils ont amené
notre pavillon et, résolument, fait du film inter-
national, c'est-à-dire du film passe-partout. Au
point de vue de l'art, inutile d'insister, cette dé-
cision est désastreuse. <: L'Art, répondent ces
magnats, ne nous fera pas récupérer nos ca-
pitaux >. Qu'en savent-ils ? ils n'ont jamais
essayé. Ils me font penser a certains éditeurs
qui recommandent à leurs auteurs populaires de
mal écrire sous prétexte que la masse ne lirait
pas un ouvrage Men fait. Quelle absurdité ou
quel aveuglement volontaire
Mais laissons l'Art de côté. Aa point de vue
purement commercial je crois que la formule
internationale est également une erreur. L'étran-
ger n'acheté nos vins que pour leur bouquet
particulier cette saveur que te raisin acquiert
du sol où la vigne plonge ses racines, du soleil
qui le fait mûrir, de tous ces impondérables qui
viennent de la terre et du climat. Par une chi-
mie plus ou moins savante, supprimez ce bou-
quet, rendex-Ic semblable à celui des vins des
autres pays, te marché se fermera de lui-même.
Cette chimie désastreuse nous l'ayons appli-
quée ù nos films nous la croyons indispen-
sable pour faire partie du bloc européen, sans
nous apercevoir que nos œuvres imagées, elles
aussi, ont un bouquet original, dont II nous fau- ]
drait, contrairement à l'opinion répandue, inten-
sifier l'arôme pour intensifier le succès. C'est le
caractère national d'une production qui éveille
l'Intérêt de l'étranger. Comment en pourrait-il <
être autrement et pourquoi, par exemple, les
Allemands achèteraient-ils, chez nous, quelque
chose d'identique à ce qu'ils font et qu'ils trou-
vent a meilleur compte dans leur propre pays ?
Ouvrons les yeux ce 'qui nous plait dans les
films allemands, c'est qu'ils ont l'empreinte alle-
mande dans les films russes, c'est qu'ils ont
le cachet slave comprenons enfin qu'on nous
berne quand on nous demande, pour réussir, de (j
supprimer notre personnalité. Ce que cherchent t
les bons apôtres n'a probablement rien à voir .[
avec notre succès. <
A la question posée par M. Landowski Le <
film français doit-Il garder son caractère natio-
nal ? je réponds sans hésitation oui. Il le ,l,
doit, d'abord, et c'est une vérité de La Palisse, I
pour rester français, parce qu'une grande na- I
tion ne se dépouille pas elle-même de ses riches-
ses ancestrales et que,.l~fnuttl3t)ON.,volontaire
est un ~crime ou, tout au moins, une 'absurdité.
II le doit, ensuite, parce que, sans lui.'il man- 'b
querait à la production cinématographique euro- 't
péenne ces qualités de finesse, de mesure, de so-
briété et de goût, notre apanage de toujours. Il '(
le doit, enfin, pour son succès et sa diffusion ~l
le choix des acheteurs étrangers s'orientant tout 'Z
naturellement vers ce qui distingue notre .pro-
duetion à la leur. L'esprit français, par l'alpha- .d
bet des mots, a su régner sur le monde quelle
étrange aberration de le vouloir supprimer dès
qu'i) s'agit de l'alphabet des Images 1
JEAN RENOUARD.
LES NOUVEAUX FILMS
M)H< ~
rouceiit, tiré d'un roman de M. Maurice Deko-
bra, se passe en grande partie dans une boîte
de nuit, dont un maître d'hôtel est représente
par A[. Nicolas Rimsky. Ce maître d'hôtel se
retire des affaires et vit à )a campagne avec
trauquIHite, puis sa femme meurt. Consei!)e par
une de ses anciennes clientes, il revient u Paris
où il-'se ruine et où it finit psr devenir <: pton-
geur Mais une bonne action dont il fut au-
trefois l'auteur lui permet de hencficier d'une
reconnaissance et il s'etabtit cafetier. Moitié
fantaisie, moitié vérité, ce film pouvait être un
drame poignant. 'I! est fait sur un mode ordi-
inairft On n'eu dira pas autant pour'T~-OM-
//(7;f.~ C'est la pTemierë fois ~ue M: Jean Re-
noir compose un film aussi peu digne d'anatyse.
On ne s'y attardera donc pas. Est-ce )a faute
du sujet ? Le rcsuKat n'est pas de ceux qui
comptent, mais il faut bien constater qu'à la
présentation on a entendu quelques éc)ats de
rire.
~'OM&/)f est un roman de M. Pierre Benoît.
Mme Germaine Dulac s'en est inspirée pour un
t qu'ainsi eMe éludait. Avec Ja ruse d'une !an-
j gué habile et une grajtde sûreté d'expression,
elle s'avançait et battait en retraite quand il
lui paraissait en avoir assez dit. L'instant
d'après, la femme dont e!!c venait de lui lais-
ser entrevoir un aperçu fugitif avait disparu.
Quand le Père Notan reçut son invitation
par ce catme soir de printemps, il aiïa au
seuil de sa cuisine et cria à sa gouvernante:
« Mangez ma côtelette et ne faites cuire que
la moitié des pommes de terre, je m'en vais
diner à la grande maison J) ressentait
toujours une satisfaction très chaude à an-
noncer cela. U savait que! respect J'accuei]-
lerait à Ja cuisine, et comment cela se ré-
pandrait dans toute le viHage avant la tom-
j bée de la nuit. l! retira le biHet de son enve-
loppe et ie relut « l! y a un couvert mis
pour vous ce soir et une chaise qui vous at-
tend. C'était tout. H sourit, la brièveté,
la concision. l'assurance étaient si caracté-
ristiques d'Anna Quatormaine. 11 savait
bien ce qu'elle dirait s'il refusait, le regard
surpris et les façons détournées qu'elle aurait
de le punir de ce refus, assumant, en réflé-
chissanr, qu'il avait eu mieux à faire. Mais
il ne refusait jamais et, sauf en cas d'exi-
gence de ses fonctions; elle ne s'imaginait
d'ai!eurs pas qu'H put en être autrement.
Ayant remis Ja.lettre dans sa poche, il dé-
crocha son chapeau d'un portemanteau du
vestibule, inspecta ses mains et hocha la
tête, alors qu'en toute autre occasion, il eût
dit « Assez propres, Ouvrant la porte, il
'remonta '!a rue vers la grande maison cachée
dans une ceinture d'arbres à la lisière du vi!-
lage « Je laverai mes mains ]à-bas se
dn-i). »
Quand Un'y avait d'autres convives que
) Ithn de très bon goût, adroit, élégant, mais att
j scénario
aventure sans ingéniosité ni observation. M.
n t7 v est excetk'nt et Mme Edmonde
Guyjoiic.
~ott.f«;M<' Mo;t t-OM~'<-Mf porte un titre 'qui
iatsse deviner à peu près. le sujet. Le scénario
g est beaucoup trop bana). Heureusement, il est
g traite dans un sty!e personne! et, comme NOtt.t
ne voyons pas souvent tes fitms belges et que
g cc)ui-jà en est w), on y respire, malgré tout,
bien traiter des sujets plus originaux. I! n'~H
manque pas chez eux.
e ~Mc ~'û!;t& fi;m allemand inspiré par Mu
roman polonais, se termine par l'union inatten-
due d'un médecin et d'une jeune femme née et
élevée dans un miiieu très has. Traite autre-
ment, ]c film pouvait être ridicule ou..odieux.
H a de la tenue, de la sobriété. Il est remar-
quaMement interprété.
5
ECHOS DES STUDÏOS
Au château de Pierrefonds, dans mie atmos-
phère de compréhension et de sympathie, .Marco
de Gastyne a donné les derniers tours de mami-
vc))e de /.a )Mc?-fc~<'t<~ vie ~f Jde J.-J. Frappa. Ce grand film .Nat.m, après
queiques scènes de détail et de transition, ;ser&
entièrement terminé. Le montage da certaines
parties est déjà achevé et les privilégiés qui
ont pu assister à leur projection déclarent quq
l'teuvre est de grande classe.
Le sympathique réalisateur, Robert Boudrioz,
termine actuellement !es 7YoM /~M
MKM, d'après la fameuse opérette dont < ht-
tégra)~Fi]m produit l'adaptation cinéma.tt~
graphique. Le trio féminin a pour interprètes]
la deticieuse Jeanne Helbling, une de nos plus
sincères et sensibles vedettes; Jenny Luxueuil
etAnnabeHa.
On peut être assuré de la qualité de l'ceuvfe,
car, de Robert Boudrioz, on est en droit dq
dire: lui, oui, c'est un metteur en scène.
-o–
Apres avoir passé quelques jours en .An~e-
terre, où il tourna des extérieurs de son film,
Luitz Murât a donné, au studio d'Epinay, le
dernier tour de manivelle de ia ~t~c /o~<
La réalisation de ce fHm, commencée te 25
mai, a donc duré exactement 56 jours.
0
La charmante artiste Marie Serta est com<
plètement remise de sa longue et crueHe ma-
ladie. Dès !e mois de septembre, celle qui fut
si remarquable dans la cruelle Irina Moara-
vieff, de
TA~-es
-T- CE SOIR VENDREDI
A t'Qpéra, à 8 h. 45, Le C~ d'Or (Mmes Eidé
~orena, Laure Tessandra, Hamy; M.M. Hu-
bcrty, 'Wiliiam Martin, Grommen, Madien, Cam-
bon). Danse MUes Legrand, .Giro. La fe~
~iHe Lorcia, M. Peretti). aief d'orchestre, M.
bzyfer.
A Ja Comédie-tF'rançaise, a 8 tt. 45, JL«
~c~ co~n~ ~(MM. Dehelty, Croué, Pierre
'Bertin; Mmes EmUietine Dux, Bertbe Bovy.
Oussane). ~ot~jt'o ~(MM. Dérivai, Lodoux,
)PiMre..Bert;n, Jean Weber, Yonncl.e .Rjgoult,
'~M'âu'nce Dônneaud, Le Marchand, PierreT'a.t!
bcrt, Marcel'Dulresne; Mmes Marie Bel!, Ca-
therine Fonteney, Jeanne Su)iy).
A J'Opéra-Comique, à 8 heures, fat~c~
'(M))e Vera Peeters; MM. Maurice Oecr, A~-
doin). 'Chef d'orchestre, M. Cohen..Le ~i<- de
~o/;eme ~Dtes RévUte, Mitly, Morere MtM.
'Banu)s, Georges ViMier, Dnpre, Musy). Chef
'd'orchestre, M. Fourestier.
INFORMATIONS
A !a Comëdie-Ffanc~se
Ce soir, dans fon~a~t'o, M. de fRigouJt Jouera
pour la première fois le rôle du roi de
Bavière, et M. Pierre Faubert, pour la premieM
'.fois également, celui de l'officier .de !a princesse.
M. Vahny-Baysse va de mieux en mieux~
La convalescence du très sympathique secrétatM
.généra) de la Maison de MoHère touche en cSet
à sa
A l'Opera-Comiaae
Demain soir, Cftr/
de Carmen, et M. Burdino en cetui de Don
'Josc..En outre, ~e.s deux rôles de Micaela. et
d'Escamillo seront respectivement tenus par Mtie
Garcia et M. Georges Vinier.
Dimanche, en matinée, j\U!es Mitty Mor&K
(Antonia), Condy (Giu)etta) et Andrée Vavcn
~Otympia), seront''parmt'le'protagoh!Stes'd&
C~H~.M~0/y;!MK?).
C'est MUe Hatlie Stiles qui chantera If
rôle de Manon dans !a soirée de mardi prc<
chain.
BÉNÉDtCTtNE:
FACf~/r& ~A DfCEsrjro~
lui, on l'introduisait dans un petit boudoir, à
côté de la salle à manger, et, bien qu'en's?
qua!ité de naturei du pays il aimât une nom-
breuse compagnie, il .préférait ces soirées
tranquHtes en tête à tête avec ce~e dont h
société eût suffi à tout'homme.
La servante ferma doucement la porte der-
rière Jui, tandis qu'il se dirigeait vers la che-
minée et s'asseyait, se préparant à attendre,
car eUe avait l'habitude de se faire attendre.
'Sept heures trente étaient spécifiées au bas
de son biHet. La pendule de ia. cheminée mar-
quait sept heures trente-cinq. H croisa ses
mains sur ses genoux et s'absorba dans
contemplation du feu.
~Ji n'était p)us un jeune homme, mais N
n'était pas un vieil homme. JI était à cet
~âge, lui avait-eiïe dit souvent, où un homme
peut~garder ses iUusions'romanesques et ce-
pendant discuter et raisoNher avec ]es fem-
tues.
D'aineurseneét~t'la.-seule femme qu'il
connut .qui hti rappeMt constamment !es
vœux de son état, et cela en tâchant osten-
siblement de l'aider à les oublier.
D ne lui avait jamais dit son âge, il ne
l'avait jamais dit à personne; il avait 53 ans,
'juste l'âge dont un homme ne s'empresse pas
d'informer son entourage. II était très beau,
de cette beauté ascétique qui est l'un des
deux types qu'on rencontre parmi Jes pr&-
tres d'idande; i! n'existe pas de types in-
termédiaires, J'Egiise ne comporte que deux
'genres d'hommes; H était de ceux qui ar-
rivent s'il eût été en bons termes avec
son éveque, il ne serait pas demeuré à Ba!-
lysaggartmore.
M suivre.)
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