Titre : Les Nouvelles : journal quotidien du soir
Éditeur : [s.n.] (Alger)
Date d'édition : 1926-10-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328263310
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 octobre 1926 11 octobre 1926
Description : 1926/10/11 (A28,N9034)-1926/10/12. 1926/10/11 (A28,N9034)-1926/10/12.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5036911k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87092
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/05/2019
LUNDI 11 et MARDI 12 OCTOBRE 1926
VINGT-CINQ CENTIMES
VINGT-HUITIEME ANNEE— N
• W34
LES NOUVELLES
V
X
REDACTION ET ADMINISTRATION
13. Boulevard Carnot. — Alger
ANNONOES RECLAME»
Lee annonm* sont reçue* :
A AI.UKR : au Journal, 1, rue NValsae ; * l'A*enee Havas. 7t, rue <1 leiy
A PARIS : a VAgence Hav.ta. fiï. rue de Richelieu,
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JOURNAL QUOTIDIEN DU SOIR
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REDACTION CT ADMINISTRATION :
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L<<« abonuemanla partent des 1" *1 15 de obaque tnola et *r paient d'aiaber
Les événements de Chine
A PARIS
Le départ d* Grand Prix Automobile pour enfant*
La situation politique
Irait le Congrès de Bordeaux
LES 6AXON8 OU RADICALISME
PARIS, 0 octobre.
M. lluc, directeur de la Dépêche de Tou
louse publie un article où il s’occupe uu .Con
grès de Bordeaux :
Nul n’ignore, écrit-il, qu'il existe dans le
Parti Radical, comme il peut arriver d’ail
leurs dans tous les autres partis, un groupe
de « remplaçants », ministres de la veille,
ministrables de demain qui, dans chaque évé
nement que Dieu fait, croient découvrir une
occasion de placer la fameuse pelure d’oran
ge. Tout le monde les connaît, ces grincheux
professionnels.
C’est grâce & ces éternels mécontents que
le Parti Radical a eu l’air de ne pas être en
possession d’une doctrine ferme, d’une poli
tique arrêtée. C'est grâce a eux qu’un si
grand nombre de ministères radicaux se sont
succédé, sans qu’aucun put compter sur la
continuité d’un effort, sans qu'aucun eût le
loisir de pousser jusqu'au bout un plan. Dans
une tâche comme celle qui, de nos jours, est
offerte aux hommes d’Etat, la durée est une
condition essentielle. L’intrigue des minis
trables a condamné le Parlement à des cabi
nets éphémères. Tant et si bien que les par
tis, comme les homme;* d’Etat, semblaient
avoir perdu toute ligne de conduite. Si le
groupe radical avait su ramener ses Saxons
à une discipline plus étroite et garantir ainsi
l’existence des cabinets radicaux, peut-être
le radicalisme serait-il encore au pouvoir et
les réactionnaires n’attendraient-ils pus, du
prochain Congrès Radical, des récriminations
et des luttes à mains plates.
Le Congrès de Bordeaux déjouera tous
ces fâcheux pronostics et ces espérant, mé
chantes. Les congressistes peuvent mieux em
ployer ieur temps qu'à cultiver des griefs ou
à morigéner des ministres. Les congrès sont
faits surtout pour la discussion des doctri
nes ou la confection des programmes. Les
congrès ne sont pas faits pour condamner
ou pour absoudre. Ils ne sont même pas faits
pour adresser des injonctions à quiconque.
C'est l’affaire des électeurs. Mais, s’ils peu
vent indiquer à MM. les parlementaires quel
que moyen de réfréner l'impatience des mi
nistrables, au besoin de les en punir, que le
Congrès de Bordeaux mette donc le doigt sur
la plaie. Comme réquisitoire contre nous-
mêmes, cela peut et doit suffire.
LE RAPPORT SUR LA POLITIQUE
FINANCIERE, FISCALE ET ECONOMIQUE
PARIS, 9 octobre.
C’est M. Margaine, député de la Marne,
qui présentera le rapport sur la politique
financière, fiscale et économique.
Il débute par cette phrase significative :
« L’ampleur et l’évolution des événement
depuis mai 1924, et aussi surtout la rapidité
a\*ec laquelle cette évolution s’est faite, n’ont
pas permis jusqu’ici aux adhérents du Parti
radical de préciser l’application de leur doc
trine aux difficultés que rencontre aujour
d’hui la nation française ; à ce point de vue.
on peut dire que le Congrès de Nice a entiè
rement failli à sa tâche. Il est du devoir du
Congrès de Bordeaux de réparer l’erreur
commise et, pour cela, de négliger l’admira
tion qu’on peut avoir de certains hommes
pour ne se préoccuper que des idées. »
Le rapporteur préconise une taxe sur l’en
richissement. Loin de supprimer les monopo
les, il demande de les étendre au pétrole ; il
demande encore de constituer une sorte de
monopole forcé de toutes les mines.
■Les élections communales en Belgique
LES RESULTATS SONT ENCORE
INCOMPLETS
BRUXELLES, 11 octobre.
A minuit et demi, il était difficile de don
ner une physionomie précise des élections
communales ; les résultats que l’on possé
dait étaient encore fort incomplets. Il faudra
attendre une ou deux journées avant de voir
clair dans l’ensemble des résultats. I! semble
que les catholiques aient quelque sujet de se
réjouir de l’orientation du scrutin ; ils sont,
en général, en progrès marqué.
M. Poincaré en Alsace-Lorraine
METZ, 11 octobre.
M. Poincaré est arrivé hier soir, à 23 h. 12.
Ii visitera aujourd’hui plusieurs écoles.
Les déclarations de
M, Marx à Essen
ELLES ONT PORTE
SUR LA POLITIQUE ETRANGERE
OE L'ALLEMAGNE
ESSEN, 11 octobre.
Le chancelier Maix a prononcé, à Essen,
un long discours sur la situation générale
de l'Allemagne. Après avoir développé le
programme des prochains travaux du gou-
vi rrement, le chancelier, abordant les der
niers événements internationaux, a déclaré
notamment, à propos de la conclusion du
pacte du fer, qu’on ne peut pas conclure de
pactes économique* de cette nature et conti
nuer des hostilité* dans le domaine de la po
litique étrangère.
LES INCIDENTS DE RHENANIE
Au sujet des incidents de Rhénanie, le
chancelier a déclaré :
« Que la question de la responsabilité de
co incidents douloureux soit éclaircie d’une
façon ou d’une autre, un fat est certain ;
c'est oue le but qui a fait l’objet des négocia
tions de Thoiry ne peut et ne doit pas être
diminué par de tels incidents.
£e CHANCELIER SE FELICITE
DE L'ENTREE OE L'ALLEMAGNE
DANS LA S. D. N.
BERLIN, 11 octobre.
Voici quelques autres passages du discours
de M. Marx, ex-chancelier allemand, à Es
sen :
L'orateur déclara notamment :
< Ceux qui, depuis l’inauguration, par le
chancelier Wirth ,en 1921, de la politique
des réparations, ont marqué la plus violente
opposition, doivent enfin convenir que cette
politique d’entente fut favorable à l’Allema
gne. On commence aussi peu à peu, dans les
rangs de l’oposition, à considérer avec plus
de calme l’entrée de l’Allemagne dans la
Société des Nations.
« Nous collaborerons, a dit M. Marx, hon
nêtement, loyalement dans la Société des Na
tions, dans un esprit d'idéalisme qui est,
pour celle-ci, une loi. Nous espérons, de cette
manière, défendre les intérêts de l’Allema
gne. ainsi que ceux des minorités allemandes
à l’étranger, qui, maintenant que nous som
mes devenus membre de la Société des Na
tion:, doivent attendre de nous protection
et secours. »
t L’ENTREVUE DE THOIRV N’A RIEN
QUE DE TRES NATUREL
« En corrélation avec l’entrée de l’Alle
magne dans la Société des Nations, les mi
nistres des Affaires étrangères français et
allemand se sont entretenus à Thoiry des
questions actuelles de relations réciproques.
Cela n’a rien que de très naturel entre les
nations appartenant à la ligue dont le but
le pius élevé est l’aplanissement des ques
tions litigieuses quelconques. Je reconnais
qu’il reste encore beaucoup d’obstacles à sur
monter avant d’arriver à une solution satis
faisante des questions pendantes entre la
France et l'Allemagne, mais je suis con
vaincu que cette solution sera trouvée, car
je vois, de part et d'autre, la ferme volonté
d’arriver au but. Cette volonté ne doit pas
être ébranlée par des incidents regrettables
comme ceux récents des territoires occupés. »
LIS CANTONAI8 SONT DECIDES
A POURSUIVRE LA LUTTE
PARIS, 11 octobre.
On nu.nde de Shanghai aux journaux ;
Dix mille personne* ont péri écrasées ou
noyées lorsque la ville d'Outchang fui assié
gée par l’armée chinoise. On ouvrit les por
tes j.oui laisser partir les femmes et les
enfanta, De groupes de barques prises d’as
saut par les fugitifs coulèrent dans le tleuve.
Le général Vhiang Kat Shek, commandant
les troupes cuntonnaises assiégeantes, a dit
qu'il sacrifierait, s'il est nécessaire, les
SOu.OOO habitants de la ville pour pouvoir
continuer *a route sur Nanking.
L’ex-kaiser rentrera-t-il
en Allemagne ?
EN ALLEMAGNE
UNE BAGARRE A POTSDAM
ENTRE SOCIALISTES ET COMMUNISTES
BERLIN, 11 octobre.
Suivant la Correspondance Berlinoise, de
sérieuses collisions se seraient produites la
nuit dernière et dans l’après-midi d’hier à
PostJam, entre les nationaux socialistes et
les communistes. La police a dû intervenir
à ce ns de matraque et opéra de nombreuses
arrestations.
LE PRESIDENT HINDENBURG IGNORAIT
L'ELROLEMENT DU FILS DU KRONPRINZ
DANS LA REICHSWEHR
Suivant une information de la Correspon
dant •; Berlinoise, reproduite par le Montug
Mot y en, le président Hindenburg ignorait le
séjour du fils du prince héritier dans la
Reichswehr.
« Le général Von Seeckt, dit-elle, n’a pas
informé le ministre de la Reichswehr Gessler
de l'enrôlement temporaire du prétendant
présomptif au trône.
PROTESTATIONS
D'UN JOURNAL TCHECOSLOVAQUE
PRAGUE. U octobre,
l-es Nciih-Al! Lis H protestent énergique
ment contre le retour éventuel de l'ancien
kaiser en Allemagne, événement qui, dit ce
journal, ne manquerait* pas de susciter de
vives inquiétudes dans les Etats voisin*.
Le seul fait de songer à la réalisation d’un
semblable projet constitue, au sentiment des
A * que les milieux nationalistes du Reich veu
lent aboutir à la restauration de la monar
chie à bref délai.
Un point d'histoire amusant
LA < FUITE » OU LE < DEPART »
DE LUDENDORFF
MAYENCE, 11 octobre.
Le général Ludendorff, qui vient de con
voler pour la seconde fois en justes noces,
n'aime pas Iteaucoup qu’on rappelle certain
épisode de sa carrière remontant à novembre
1918.
C’était après la grande débâcle militaire.
Le kaiser venait de prendre la fuite pour
se retirer dans son fromage de Hollande.
Le kronprinz impérial, qui séjourne actuel
lement à... Locarno, s'était joint à lui. Le
prince Rupre.-ht, d<* Bavière s’était fait dé
livrer un laissez-passer par le Soviet alle
mand de Bruxelles au nom de Landsberger,
représentant de commerce! Ludendorff, qui
s’était réfugié chez un hobereau de Poméra
nie, pensa que sa peau n’était plus en sûreté
et se fit délivrer un passeport au nom de
Liudstrceni pour pouvoir s’évader en Suède.
Afin de n’être pas reconnu en cours de route,
il modifia la coupe de sa moustache et arbora
de grosses lunettes bleues.
Les racistes allemands n'aiment pas beau
coup qu’on leur rafraîchisse la mémoire à
ce propos. L’autre jour, un journaliste dé
mocrate du Wurtemberg avait, au cours
d’une polémique avec un de ses confrères
ultra-nationalistes, parlé de la fuite de Lu
dendorff. Le publiciste de droite répondit que
le démocrate était un menteur et un diffa
mateur. Peu désireux de se laisser ainsi
malmener, le démocrate porta plainte.
Le tribunal de bailliage de Balingen, saisi
de l'affaire, acquitta le gazetier raciste en
arguant que Ludendorff ne s’était pas enfui,
vu qu’il était libre de ses actes.
L'affaire fut portée par le démocrate de
vant le tribunal régional de Hechingen. Les
juges condamnèrent le raciste à f>0 marks
d amende « vu que la fuite de Ludendorff
en Suède était de notoriété publique ».
Battu et pas content, le raciste en appela
devant le tribunal supérieur de Stuttgart
qui infirma la condamnation < attendu qu’il
ne s’agit pas d’un fait historiquement pa
tent et qu'il faudrait d’abord savoir si Lu
dendorff ne se rendit pas en Suède unique
ment pour éviter des désagréments à celui
qui lui avait accordé l’hospitalité ».
Pour le coup, le journaliste démocrate
porta la question devant l’instance suprême
du Wurtemberg siégeant à Tubingue. On
verrait bien si Ludendorff-Lindstrcem n’avait
pas pris la fuite !
Hélas ! les juges suprêmes lui ont donné
tort en acquittant le confrère de droite. La
presse nationaliste exulte, comme bien l’on
pense, et c’est le Deuteeher Tageblatt qui
écrit « que désormais le mensonge de la
fuite de Ludendorff est établi ».
En d’autres ternies, Ludendorff a fui sans
avoir pris la fuite. Voilà la façon allemande
d’écrire l’histoire. C'est un peu comme avec
la culpabilité de guerre et la responsabilité
coloniale. L’Allemagne a déclaré la guerre,
mais elle n’est pas coupable !!
Peut-on discuter raisonnablement avec des
gens aussi têtus ? Guillaume II est un héros.
Le kronprinz est un héros. Ludendorff est un
héros et le prince Ruprecht de Bavière, qui
passe de si brillante revues dans son « royau
me », est un héros. On ne comprend pas qu’il
y ait des gens pour en douter !
NOUVELLES DIVERSES
A PARIS
Un jeune champion gagne, à la vitesse de 6 kit.
pour enfants
à l'heure, le Grand Prir Automobile
Un violent orage
dans le Vaucluse
CARCASSONNE. — Résultats de l’élec
tion au Conseil général du canton de Ca-
pendu : M Dalges, radical-socialiste, 1.408
voix, élu; M. Coulouma, S.F.I.O., 732 voix.
PRAGUE. — Au cours d’une fête de l’Aé
ronautique à Pardubice, un avion a culbuté.
Le pilote et douze personnes ont été bles
sées, dont sept gravement.
L’ABBAVE DE SENENQUE, A GORDES.
A ETE PARTIELLEMENT DETRUITE
PARIS, 11 octobre.
On mande d’Avignon au Petit Parisien :
Au cour* d'un violent orage qui s'abattit
sur In région, la fameuse abbaye de Senen-
que, à Gordes, a été partiellement détruite
par la foudre. Les dégâts sont très impor
tants. La trombe d’eau emporta la route me
nant de la gare au village.
Un vol de dix mille francs dans
une recette municipale
L'ARGENT EST RETROUVE
ET LE VOLEUR ARRETE
CAMBRAI, 11 octobre.
Le 16 , septembre dernier, un vol de dix
mille francs était commis à la recette mu
nicipale de Cambrai, dans les circonstances
suivantes :
Un garçon de bureau, chargé par le cais
sier de la recette municipale de porter une
somme importante à la Banque de France,
fut tout surpris lorsqu’il voulut remettre les
fonds au caissier de la Banque, de constater
qu'il lui manquait dix mille francs.
Il retourna aussitôt à la recette munici
pale. Le caissier, certain de ne pas s’être
trompé dans son compte, remit néanmoins
au garçon de bureau les dix mille francs
qui manquaient ; mais une plainte fut dé
posée au Parquet.
La 2" brigade de police mobile fut chargée
de l’enquête et M. Ucciani, commissaire divi
sionnaire, choisit deux de ses plus habiles li
miers, MM. le commissaire Droiton et l’ins
pecteur Mauger, pour faire la lumière sur
cette mystérieuse affaire.
Le garçon de bureau fut étroitement sur
veillé et, ces jours-ci, un billet de mille francs
fut trouvé sur lui. Interrogé sur la prove
nance de cette somme importante, il se troubla
et fournit des explications fort embarrassées.
Une perquisition opérée aussitôt à son domi
cile amena la découverte de neuf autres bil
lets de mille francs, cachés dans une toile,
sous le toit du grenier.
L’indélicat garçon de bureau, Jean-Bap
tiste-Charles Bayeux, âgé de 35 ans, a été
arrêté et déféré au Parquet de Douai.
Oubliée en prison!
ELLE RECLAME
400.000 FRANCS DE DOMMAGES-INTERETS
BUDAPESTH, 11 octobre.
Les tribunaux de Budapesth vont avoir à
juger un cas vraiment peu banal.
L’an dernier une domestique, arrêtée pour
vol dans" la capitale hongroise, avait été
condamnée à six semaines de prison. Or, à
cette "époque, les geôles de Budapesth regor
geaient de délinquants et, faute de place,
on envoya la condamnée dans un petit bâti
ment annexe où elle fut soumise à la sur
veillance d’un fonctionnaire qui n’avait pas
pour emploi habituel celui de gardien.
Il en résulta que, la durée de la peine une
fois écoulée, l’ordre de la levée d’écrou ne
parvint pas à destination et ce ne fut qu’au
bout de dix mois que l’Administration cen
trale s’aperçut de l’erreur commise et fit re
lâcher la jeune bonne, qui commençait à dé
sespérer de la justice de son pays.
Un avocat vient de prendre en main la
cause de la pauvre domestique, et après
avoir fait grand bruit autour de cette incar
cération prolongée, réclame au nom de sa
cliente une indemnité de quatre cent mille
francs.
Le conflit minier en Angleterre
LE CONSEIL DES MINEURS DU COMTE
DE LEICESTER A DECIDE DE PROCLAMER
LA CESSATION DE LA GREVE
COALVILLE (Comté de Leicester),
11 octobre.
Durant la réunion tenue hier soir au Con
seil des mineurs du Comté de Leicester, on
a décidé de proclamer la cessation de la grè
ve et on recommanda aux mineurs du comté
de se présenter immédiatement au travail.
Plus de 60 % des mineurs du comté au
raient déjà repris le travail.
Un malfaiteur en smoking
LE8 AVENTURES DE WALO,
CAMBRIOLEUR MAGNIFIQUE,
EMULE DAR8ENC LUPIN
BERLIN, 11 octobre.
C'est un véritable roman de la vie que la
longue confession faite au juge d'instruction
par Wald, un cambrioleur arrêté par la po
lice de Hambourg et poursuivi pour d’innom
brables vol* commis dans les grands hôtel*
de Berlin, de Hambourg et de Munich et
dans le» villas aristocratiques de ces trois
grandes ville».
Wald appartient à cette nouvelle catégorie
de malfaiteurs que l’on désigne ici sous le
nom de < Fassadenkleterer » ou escaladeurs
de façades, qui utilisent les innombrables
corniches et saillants des nouvelles construc
tions à la mode pour s’élever jusqu’à l’étage
où ils trouveront une fenêtre ouverte ou fa
cile à ouvrir, une porte sur une terrasse, une
lucarne, bref, un accès pratique à une pièce
qu’ils supposent inhabitée.
A LA MANIERE D'ARSENE LUPIN
Ce qui distingue Wald des vulgaires esca
ladeurs, c’est que, tel Arsène Lupin, il a
toujours conservé des allures d'homme du
monde. Habillé avec une extrême élégance,
logé dans le meilleur hôtel de la ville, il fut
toujours, aux yeux des gens qui le fréquen
taient, un gentilhomme accompli. Jamais on
ne soupçonna sa singulière activité noctarne.
Pendant ces deux dernières années, Wald
ainsi qu’il a été vérifié par la police, a pré
paré et exécuté avec succès plus de vingt
expéditions, dont quelques-unes furent vrai
ment dramatiques. Une fois, tombé d’une ba
lustrade, ii demeura évanoui sur le sol pen
dant une demi-heure... sans que personne
s’aperçut de sa présence indésirable. Un au
tre jour, il se trouva soudain nez à nez avec
un athlète hollandais qui venait de prendre
un bain ; sans être le moins du monde inti
midé par le revolver de Wald, le Hollandais
empoigna son visiteur, le souleva comme il
eût fait d'un enfant et le jeta par la fenêtre.
Tandis que Wald retombait lourdement sur
le sol où il risquait de se rompre les os, l’ath
lète refermait la fenêtre tranquillement et se
mettait au lit.
TOUJOURS GALANT
Mais les aventures le plus commentées sont
celles où ce cambrioleur peu banal se vit
dérangé en plein « travail » par une « in
discrétion » féminine.
La femme d’un riche négociant de Ham
bourg, a confirmé qu’une nuit, éveillée par
un léger bruit, elle tourna un commutateur
électrique et, à son grand étonnement, aper
çut ce beau et élégant jeune homme qui lui
dit en s'inclinant :
— Je suis un voleur de profession ; je
viens d’entrer par cette fenêtre. Ne craignez
rien. Ayez seulement l’extrême obligeance de
me remettre ces bagues et de m’indiquer où
vous gardez votre argent liquide.
La dame lui remit ses bijoux — en cachant
sous un coussin les plus précieux — et vou
lu taller ouvrir une cassette.
— Ne vous dérangez pas, je vous en prie,
je me servirai moi-même.
Et, voyant la mine stupéfaite de l'hôtesse
malgré elle, il expliqua :
— Je fais cela par conviction. Les riches
ont trop de choses dont ils ne se servent ja
mais.
— Mais mon mari a beaucoup travaillé
pour réunir tout cela. Il a commencé très
pauvre.... très pauvre...
En entendant ces paroles, Wald parut sou
dain troublé. Il remit les bijoux et l’argent
sur une table, s’inclina en un grand salut,
ouvrit la fenêtre et disparut.
A Berlin, une nuit, vers deux heures, Wald
enjambe un balcon, entre dans une pièce et,
à la lueur de la lune, voit apparaître une
jeune femme de toute beauté. Il la rassure.
La conversation s’engage. On cause de cho
ses et d’autres... Il parlait très bien, elle était
aussi spirituelle que jolie./. Quelques instants
plus tard, tous deux prenaient le thé.
Cette nuit-là aussi, Wald rentra chez lui
les mains vides.
En dépit de ces aventures, qui prouvent
que Wald n’est point un malfaiteur ordinai
re et qu il paraît susceptible de s’amender,
il est peu probable que les juges de Ham-
bourg, moins sensibles *i ue les lectrices des
journaux, se laissent attendrir par le récit de
tels exploits.
VINGT-CINQ CENTIMES
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Parti Radical, comme il peut arriver d’ail
leurs dans tous les autres partis, un groupe
de « remplaçants », ministres de la veille,
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nement que Dieu fait, croient découvrir une
occasion de placer la fameuse pelure d’oran
ge. Tout le monde les connaît, ces grincheux
professionnels.
C’est grâce & ces éternels mécontents que
le Parti Radical a eu l’air de ne pas être en
possession d’une doctrine ferme, d’une poli
tique arrêtée. C'est grâce a eux qu’un si
grand nombre de ministères radicaux se sont
succédé, sans qu’aucun put compter sur la
continuité d’un effort, sans qu'aucun eût le
loisir de pousser jusqu'au bout un plan. Dans
une tâche comme celle qui, de nos jours, est
offerte aux hommes d’Etat, la durée est une
condition essentielle. L’intrigue des minis
trables a condamné le Parlement à des cabi
nets éphémères. Tant et si bien que les par
tis, comme les homme;* d’Etat, semblaient
avoir perdu toute ligne de conduite. Si le
groupe radical avait su ramener ses Saxons
à une discipline plus étroite et garantir ainsi
l’existence des cabinets radicaux, peut-être
le radicalisme serait-il encore au pouvoir et
les réactionnaires n’attendraient-ils pus, du
prochain Congrès Radical, des récriminations
et des luttes à mains plates.
Le Congrès de Bordeaux déjouera tous
ces fâcheux pronostics et ces espérant, mé
chantes. Les congressistes peuvent mieux em
ployer ieur temps qu'à cultiver des griefs ou
à morigéner des ministres. Les congrès sont
faits surtout pour la discussion des doctri
nes ou la confection des programmes. Les
congrès ne sont pas faits pour condamner
ou pour absoudre. Ils ne sont même pas faits
pour adresser des injonctions à quiconque.
C'est l’affaire des électeurs. Mais, s’ils peu
vent indiquer à MM. les parlementaires quel
que moyen de réfréner l'impatience des mi
nistrables, au besoin de les en punir, que le
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la plaie. Comme réquisitoire contre nous-
mêmes, cela peut et doit suffire.
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qui présentera le rapport sur la politique
financière, fiscale et économique.
Il débute par cette phrase significative :
« L’ampleur et l’évolution des événement
depuis mai 1924, et aussi surtout la rapidité
a\*ec laquelle cette évolution s’est faite, n’ont
pas permis jusqu’ici aux adhérents du Parti
radical de préciser l’application de leur doc
trine aux difficultés que rencontre aujour
d’hui la nation française ; à ce point de vue.
on peut dire que le Congrès de Nice a entiè
rement failli à sa tâche. Il est du devoir du
Congrès de Bordeaux de réparer l’erreur
commise et, pour cela, de négliger l’admira
tion qu’on peut avoir de certains hommes
pour ne se préoccuper que des idées. »
Le rapporteur préconise une taxe sur l’en
richissement. Loin de supprimer les monopo
les, il demande de les étendre au pétrole ; il
demande encore de constituer une sorte de
monopole forcé de toutes les mines.
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A minuit et demi, il était difficile de don
ner une physionomie précise des élections
communales ; les résultats que l’on possé
dait étaient encore fort incomplets. Il faudra
attendre une ou deux journées avant de voir
clair dans l’ensemble des résultats. I! semble
que les catholiques aient quelque sujet de se
réjouir de l’orientation du scrutin ; ils sont,
en général, en progrès marqué.
M. Poincaré en Alsace-Lorraine
METZ, 11 octobre.
M. Poincaré est arrivé hier soir, à 23 h. 12.
Ii visitera aujourd’hui plusieurs écoles.
Les déclarations de
M, Marx à Essen
ELLES ONT PORTE
SUR LA POLITIQUE ETRANGERE
OE L'ALLEMAGNE
ESSEN, 11 octobre.
Le chancelier Maix a prononcé, à Essen,
un long discours sur la situation générale
de l'Allemagne. Après avoir développé le
programme des prochains travaux du gou-
vi rrement, le chancelier, abordant les der
niers événements internationaux, a déclaré
notamment, à propos de la conclusion du
pacte du fer, qu’on ne peut pas conclure de
pactes économique* de cette nature et conti
nuer des hostilité* dans le domaine de la po
litique étrangère.
LES INCIDENTS DE RHENANIE
Au sujet des incidents de Rhénanie, le
chancelier a déclaré :
« Que la question de la responsabilité de
co incidents douloureux soit éclaircie d’une
façon ou d’une autre, un fat est certain ;
c'est oue le but qui a fait l’objet des négocia
tions de Thoiry ne peut et ne doit pas être
diminué par de tels incidents.
£e CHANCELIER SE FELICITE
DE L'ENTREE OE L'ALLEMAGNE
DANS LA S. D. N.
BERLIN, 11 octobre.
Voici quelques autres passages du discours
de M. Marx, ex-chancelier allemand, à Es
sen :
L'orateur déclara notamment :
< Ceux qui, depuis l’inauguration, par le
chancelier Wirth ,en 1921, de la politique
des réparations, ont marqué la plus violente
opposition, doivent enfin convenir que cette
politique d’entente fut favorable à l’Allema
gne. On commence aussi peu à peu, dans les
rangs de l’oposition, à considérer avec plus
de calme l’entrée de l’Allemagne dans la
Société des Nations.
« Nous collaborerons, a dit M. Marx, hon
nêtement, loyalement dans la Société des Na
tions, dans un esprit d'idéalisme qui est,
pour celle-ci, une loi. Nous espérons, de cette
manière, défendre les intérêts de l’Allema
gne. ainsi que ceux des minorités allemandes
à l’étranger, qui, maintenant que nous som
mes devenus membre de la Société des Na
tion:, doivent attendre de nous protection
et secours. »
t L’ENTREVUE DE THOIRV N’A RIEN
QUE DE TRES NATUREL
« En corrélation avec l’entrée de l’Alle
magne dans la Société des Nations, les mi
nistres des Affaires étrangères français et
allemand se sont entretenus à Thoiry des
questions actuelles de relations réciproques.
Cela n’a rien que de très naturel entre les
nations appartenant à la ligue dont le but
le pius élevé est l’aplanissement des ques
tions litigieuses quelconques. Je reconnais
qu’il reste encore beaucoup d’obstacles à sur
monter avant d’arriver à une solution satis
faisante des questions pendantes entre la
France et l'Allemagne, mais je suis con
vaincu que cette solution sera trouvée, car
je vois, de part et d'autre, la ferme volonté
d’arriver au but. Cette volonté ne doit pas
être ébranlée par des incidents regrettables
comme ceux récents des territoires occupés. »
LIS CANTONAI8 SONT DECIDES
A POURSUIVRE LA LUTTE
PARIS, 11 octobre.
On nu.nde de Shanghai aux journaux ;
Dix mille personne* ont péri écrasées ou
noyées lorsque la ville d'Outchang fui assié
gée par l’armée chinoise. On ouvrit les por
tes j.oui laisser partir les femmes et les
enfanta, De groupes de barques prises d’as
saut par les fugitifs coulèrent dans le tleuve.
Le général Vhiang Kat Shek, commandant
les troupes cuntonnaises assiégeantes, a dit
qu'il sacrifierait, s'il est nécessaire, les
SOu.OOO habitants de la ville pour pouvoir
continuer *a route sur Nanking.
L’ex-kaiser rentrera-t-il
en Allemagne ?
EN ALLEMAGNE
UNE BAGARRE A POTSDAM
ENTRE SOCIALISTES ET COMMUNISTES
BERLIN, 11 octobre.
Suivant la Correspondance Berlinoise, de
sérieuses collisions se seraient produites la
nuit dernière et dans l’après-midi d’hier à
PostJam, entre les nationaux socialistes et
les communistes. La police a dû intervenir
à ce ns de matraque et opéra de nombreuses
arrestations.
LE PRESIDENT HINDENBURG IGNORAIT
L'ELROLEMENT DU FILS DU KRONPRINZ
DANS LA REICHSWEHR
Suivant une information de la Correspon
dant •; Berlinoise, reproduite par le Montug
Mot y en, le président Hindenburg ignorait le
séjour du fils du prince héritier dans la
Reichswehr.
« Le général Von Seeckt, dit-elle, n’a pas
informé le ministre de la Reichswehr Gessler
de l'enrôlement temporaire du prétendant
présomptif au trône.
PROTESTATIONS
D'UN JOURNAL TCHECOSLOVAQUE
PRAGUE. U octobre,
l-es Nciih-Al! Lis H protestent énergique
ment contre le retour éventuel de l'ancien
kaiser en Allemagne, événement qui, dit ce
journal, ne manquerait* pas de susciter de
vives inquiétudes dans les Etats voisin*.
Le seul fait de songer à la réalisation d’un
semblable projet constitue, au sentiment des
A *
lent aboutir à la restauration de la monar
chie à bref délai.
Un point d'histoire amusant
LA < FUITE » OU LE < DEPART »
DE LUDENDORFF
MAYENCE, 11 octobre.
Le général Ludendorff, qui vient de con
voler pour la seconde fois en justes noces,
n'aime pas Iteaucoup qu’on rappelle certain
épisode de sa carrière remontant à novembre
1918.
C’était après la grande débâcle militaire.
Le kaiser venait de prendre la fuite pour
se retirer dans son fromage de Hollande.
Le kronprinz impérial, qui séjourne actuel
lement à... Locarno, s'était joint à lui. Le
prince Rupre.-ht, d<* Bavière s’était fait dé
livrer un laissez-passer par le Soviet alle
mand de Bruxelles au nom de Landsberger,
représentant de commerce! Ludendorff, qui
s’était réfugié chez un hobereau de Poméra
nie, pensa que sa peau n’était plus en sûreté
et se fit délivrer un passeport au nom de
Liudstrceni pour pouvoir s’évader en Suède.
Afin de n’être pas reconnu en cours de route,
il modifia la coupe de sa moustache et arbora
de grosses lunettes bleues.
Les racistes allemands n'aiment pas beau
coup qu’on leur rafraîchisse la mémoire à
ce propos. L’autre jour, un journaliste dé
mocrate du Wurtemberg avait, au cours
d’une polémique avec un de ses confrères
ultra-nationalistes, parlé de la fuite de Lu
dendorff. Le publiciste de droite répondit que
le démocrate était un menteur et un diffa
mateur. Peu désireux de se laisser ainsi
malmener, le démocrate porta plainte.
Le tribunal de bailliage de Balingen, saisi
de l'affaire, acquitta le gazetier raciste en
arguant que Ludendorff ne s’était pas enfui,
vu qu’il était libre de ses actes.
L'affaire fut portée par le démocrate de
vant le tribunal régional de Hechingen. Les
juges condamnèrent le raciste à f>0 marks
d amende « vu que la fuite de Ludendorff
en Suède était de notoriété publique ».
Battu et pas content, le raciste en appela
devant le tribunal supérieur de Stuttgart
qui infirma la condamnation < attendu qu’il
ne s’agit pas d’un fait historiquement pa
tent et qu'il faudrait d’abord savoir si Lu
dendorff ne se rendit pas en Suède unique
ment pour éviter des désagréments à celui
qui lui avait accordé l’hospitalité ».
Pour le coup, le journaliste démocrate
porta la question devant l’instance suprême
du Wurtemberg siégeant à Tubingue. On
verrait bien si Ludendorff-Lindstrcem n’avait
pas pris la fuite !
Hélas ! les juges suprêmes lui ont donné
tort en acquittant le confrère de droite. La
presse nationaliste exulte, comme bien l’on
pense, et c’est le Deuteeher Tageblatt qui
écrit « que désormais le mensonge de la
fuite de Ludendorff est établi ».
En d’autres ternies, Ludendorff a fui sans
avoir pris la fuite. Voilà la façon allemande
d’écrire l’histoire. C'est un peu comme avec
la culpabilité de guerre et la responsabilité
coloniale. L’Allemagne a déclaré la guerre,
mais elle n’est pas coupable !!
Peut-on discuter raisonnablement avec des
gens aussi têtus ? Guillaume II est un héros.
Le kronprinz est un héros. Ludendorff est un
héros et le prince Ruprecht de Bavière, qui
passe de si brillante revues dans son « royau
me », est un héros. On ne comprend pas qu’il
y ait des gens pour en douter !
NOUVELLES DIVERSES
A PARIS
Un jeune champion gagne, à la vitesse de 6 kit.
pour enfants
à l'heure, le Grand Prir Automobile
Un violent orage
dans le Vaucluse
CARCASSONNE. — Résultats de l’élec
tion au Conseil général du canton de Ca-
pendu : M Dalges, radical-socialiste, 1.408
voix, élu; M. Coulouma, S.F.I.O., 732 voix.
PRAGUE. — Au cours d’une fête de l’Aé
ronautique à Pardubice, un avion a culbuté.
Le pilote et douze personnes ont été bles
sées, dont sept gravement.
L’ABBAVE DE SENENQUE, A GORDES.
A ETE PARTIELLEMENT DETRUITE
PARIS, 11 octobre.
On mande d’Avignon au Petit Parisien :
Au cour* d'un violent orage qui s'abattit
sur In région, la fameuse abbaye de Senen-
que, à Gordes, a été partiellement détruite
par la foudre. Les dégâts sont très impor
tants. La trombe d’eau emporta la route me
nant de la gare au village.
Un vol de dix mille francs dans
une recette municipale
L'ARGENT EST RETROUVE
ET LE VOLEUR ARRETE
CAMBRAI, 11 octobre.
Le 16 , septembre dernier, un vol de dix
mille francs était commis à la recette mu
nicipale de Cambrai, dans les circonstances
suivantes :
Un garçon de bureau, chargé par le cais
sier de la recette municipale de porter une
somme importante à la Banque de France,
fut tout surpris lorsqu’il voulut remettre les
fonds au caissier de la Banque, de constater
qu'il lui manquait dix mille francs.
Il retourna aussitôt à la recette munici
pale. Le caissier, certain de ne pas s’être
trompé dans son compte, remit néanmoins
au garçon de bureau les dix mille francs
qui manquaient ; mais une plainte fut dé
posée au Parquet.
La 2" brigade de police mobile fut chargée
de l’enquête et M. Ucciani, commissaire divi
sionnaire, choisit deux de ses plus habiles li
miers, MM. le commissaire Droiton et l’ins
pecteur Mauger, pour faire la lumière sur
cette mystérieuse affaire.
Le garçon de bureau fut étroitement sur
veillé et, ces jours-ci, un billet de mille francs
fut trouvé sur lui. Interrogé sur la prove
nance de cette somme importante, il se troubla
et fournit des explications fort embarrassées.
Une perquisition opérée aussitôt à son domi
cile amena la découverte de neuf autres bil
lets de mille francs, cachés dans une toile,
sous le toit du grenier.
L’indélicat garçon de bureau, Jean-Bap
tiste-Charles Bayeux, âgé de 35 ans, a été
arrêté et déféré au Parquet de Douai.
Oubliée en prison!
ELLE RECLAME
400.000 FRANCS DE DOMMAGES-INTERETS
BUDAPESTH, 11 octobre.
Les tribunaux de Budapesth vont avoir à
juger un cas vraiment peu banal.
L’an dernier une domestique, arrêtée pour
vol dans" la capitale hongroise, avait été
condamnée à six semaines de prison. Or, à
cette "époque, les geôles de Budapesth regor
geaient de délinquants et, faute de place,
on envoya la condamnée dans un petit bâti
ment annexe où elle fut soumise à la sur
veillance d’un fonctionnaire qui n’avait pas
pour emploi habituel celui de gardien.
Il en résulta que, la durée de la peine une
fois écoulée, l’ordre de la levée d’écrou ne
parvint pas à destination et ce ne fut qu’au
bout de dix mois que l’Administration cen
trale s’aperçut de l’erreur commise et fit re
lâcher la jeune bonne, qui commençait à dé
sespérer de la justice de son pays.
Un avocat vient de prendre en main la
cause de la pauvre domestique, et après
avoir fait grand bruit autour de cette incar
cération prolongée, réclame au nom de sa
cliente une indemnité de quatre cent mille
francs.
Le conflit minier en Angleterre
LE CONSEIL DES MINEURS DU COMTE
DE LEICESTER A DECIDE DE PROCLAMER
LA CESSATION DE LA GREVE
COALVILLE (Comté de Leicester),
11 octobre.
Durant la réunion tenue hier soir au Con
seil des mineurs du Comté de Leicester, on
a décidé de proclamer la cessation de la grè
ve et on recommanda aux mineurs du comté
de se présenter immédiatement au travail.
Plus de 60 % des mineurs du comté au
raient déjà repris le travail.
Un malfaiteur en smoking
LE8 AVENTURES DE WALO,
CAMBRIOLEUR MAGNIFIQUE,
EMULE DAR8ENC LUPIN
BERLIN, 11 octobre.
C'est un véritable roman de la vie que la
longue confession faite au juge d'instruction
par Wald, un cambrioleur arrêté par la po
lice de Hambourg et poursuivi pour d’innom
brables vol* commis dans les grands hôtel*
de Berlin, de Hambourg et de Munich et
dans le» villas aristocratiques de ces trois
grandes ville».
Wald appartient à cette nouvelle catégorie
de malfaiteurs que l’on désigne ici sous le
nom de < Fassadenkleterer » ou escaladeurs
de façades, qui utilisent les innombrables
corniches et saillants des nouvelles construc
tions à la mode pour s’élever jusqu’à l’étage
où ils trouveront une fenêtre ouverte ou fa
cile à ouvrir, une porte sur une terrasse, une
lucarne, bref, un accès pratique à une pièce
qu’ils supposent inhabitée.
A LA MANIERE D'ARSENE LUPIN
Ce qui distingue Wald des vulgaires esca
ladeurs, c’est que, tel Arsène Lupin, il a
toujours conservé des allures d'homme du
monde. Habillé avec une extrême élégance,
logé dans le meilleur hôtel de la ville, il fut
toujours, aux yeux des gens qui le fréquen
taient, un gentilhomme accompli. Jamais on
ne soupçonna sa singulière activité noctarne.
Pendant ces deux dernières années, Wald
ainsi qu’il a été vérifié par la police, a pré
paré et exécuté avec succès plus de vingt
expéditions, dont quelques-unes furent vrai
ment dramatiques. Une fois, tombé d’une ba
lustrade, ii demeura évanoui sur le sol pen
dant une demi-heure... sans que personne
s’aperçut de sa présence indésirable. Un au
tre jour, il se trouva soudain nez à nez avec
un athlète hollandais qui venait de prendre
un bain ; sans être le moins du monde inti
midé par le revolver de Wald, le Hollandais
empoigna son visiteur, le souleva comme il
eût fait d'un enfant et le jeta par la fenêtre.
Tandis que Wald retombait lourdement sur
le sol où il risquait de se rompre les os, l’ath
lète refermait la fenêtre tranquillement et se
mettait au lit.
TOUJOURS GALANT
Mais les aventures le plus commentées sont
celles où ce cambrioleur peu banal se vit
dérangé en plein « travail » par une « in
discrétion » féminine.
La femme d’un riche négociant de Ham
bourg, a confirmé qu’une nuit, éveillée par
un léger bruit, elle tourna un commutateur
électrique et, à son grand étonnement, aper
çut ce beau et élégant jeune homme qui lui
dit en s'inclinant :
— Je suis un voleur de profession ; je
viens d’entrer par cette fenêtre. Ne craignez
rien. Ayez seulement l’extrême obligeance de
me remettre ces bagues et de m’indiquer où
vous gardez votre argent liquide.
La dame lui remit ses bijoux — en cachant
sous un coussin les plus précieux — et vou
lu taller ouvrir une cassette.
— Ne vous dérangez pas, je vous en prie,
je me servirai moi-même.
Et, voyant la mine stupéfaite de l'hôtesse
malgré elle, il expliqua :
— Je fais cela par conviction. Les riches
ont trop de choses dont ils ne se servent ja
mais.
— Mais mon mari a beaucoup travaillé
pour réunir tout cela. Il a commencé très
pauvre.... très pauvre...
En entendant ces paroles, Wald parut sou
dain troublé. Il remit les bijoux et l’argent
sur une table, s’inclina en un grand salut,
ouvrit la fenêtre et disparut.
A Berlin, une nuit, vers deux heures, Wald
enjambe un balcon, entre dans une pièce et,
à la lueur de la lune, voit apparaître une
jeune femme de toute beauté. Il la rassure.
La conversation s’engage. On cause de cho
ses et d’autres... Il parlait très bien, elle était
aussi spirituelle que jolie./. Quelques instants
plus tard, tous deux prenaient le thé.
Cette nuit-là aussi, Wald rentra chez lui
les mains vides.
En dépit de ces aventures, qui prouvent
que Wald n’est point un malfaiteur ordinai
re et qu il paraît susceptible de s’amender,
il est peu probable que les juges de Ham-
bourg, moins sensibles *i ue les lectrices des
journaux, se laissent attendrir par le récit de
tels exploits.
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