Titre : L'Ouest-Éclair
Éditeur : [s.n.] (Rennes)
Date d'édition : 1918-11-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41193642z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 novembre 1918 20 novembre 1918
Description : 1918/11/20 (Numéro 7050). 1918/11/20 (Numéro 7050).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG14 Collection numérique : BIPFPIG14
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4941940
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/01/2008
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DU pONT DES LOGES
ÉVÊQUE DE METZ
En ces jours à jamais fameux, la victoire
fcplendide couronne un demi siècle d'espoirs
.fci de souffrances.
f Mais, pour quelques privilégias qui auront
'eu la récompense de son éblouissante appari-
tion, combien en est-il qui sont morts en che-
tnin, accablés sous le fardeau des peines ?
Le triomphe répond enfin à l'appel des mille
ét mille mourants qui l'implorèrent, et nous
avons l'honneur insigne de recevoir le dépôt
sacré qui leur était si bien dû 1
Notre âme est riche de tous les rêves de
ceux qui sont morts sur la route en nous lé-
guant Je grand devoir de la vengeance, elle
doit en être pompeusement ornée, comme une
i athcdrale l'est d'oriflammes somptueux pour
lu solonnell? entrée d'un lil>érateur.
Ecoulez l de là-haut, nos pères, nos fils, tous
nos proches, nos morts des guerres et les mar-
tyrs de l'attente nous crient Gloire immor-
telle aux vainqueurs magnifiques vous qui
Vivez, soyez heureux pour nous I »
Angevins songez que Sainte-Odile attend
le cœur de Mgr l-'reppel, et vous, Bretons, sou-
venez-vous que Mgr du Pont des Loges servit
jadis la messe en vos sanctuaires
Il était de chez vous, d'une famille qui
compta dix magistrats au Parlement de Bre-
tagne les du Pont des Loges, de Tréduday,
de la Morinière et d'Esrhailly, portaient » d ar-
gent à la fasre arquée en forme de pont de
chargée au milieu d'une molette d'or,
accompagnée de trois rosés de frijeules. deux
et un, Son père fut illnstre à l'égal de tous
les membres réuni; de celte lignée la Ré-
volution le trouva conseiller, l'Empire lui ren-
dit sa charge, la Restauration en fit un Pre-
mier président. mais il descendit d:- son siège
avec la monarchie de droit divin, rentrant
dantU'nuhli ainsi que vingt présidents et con-
seillers de la Cour de nennes pour y catcher
le désespoir de leur dévoûment inutile.
Les convictions de ces hommes passèrent
Fn leurs fils la vie publique leur était fer-
tuée, il leur appartenais pourtant de se dé-
vouer au bien de tous LVaueuiis pensèrent.
que le meilleur moyen pour ce faire, était
d'entrer dans les ordres deux devinrent
évêques. Je profite de la circonstance pour
saluer la mémoire de Mgr Nouvel, évoque de
Quiinper et de Léon, mais, lui, l'humble béné-
dictin, ne m'en voudra pas d'insister aujour-
d'hui sur son frère datts l'épiscopat, Mgr du
Pont des Loges.
Il avait, comme son père, renoncé aux hun-
neurs c'est au Carmel, qu'en 184?, Gré-
goire XVI vint le chercher pour en faire un
évoque de Metz il accepta, n'ayant d'autre
volonté que celle de son Maître suprême
mais il ne voulut jamat9 d'autre dignité. Sou-
vent l'empereur lui proposa la rroix, son
refus demeura inébranlable jusqu'à l'Année
Terrible.
Quand devint allemande la patrie de Clia-
hert., Dnteil, Keliermann, Custine et Lasalle,
quand Metz la Pucelle fut souillé0 par le
Barbare, la conduite de son prélat ne fut
dictée qne par sa séule foi, et, que lui con-
çeilla-t-elle ? 7
Les ('que, (les peuples, ne
iiennent leur sceptre que <)e Dieu.
« Lui seul peut retlrer ce qu'il leur donne.
« Ivinpires et révolutions passent en tour-
billons aux pieds de leurs trônes et viennent
s'y briser.
« La mission des pasteurs est de demeurer
exilés au milieu de ceux qui souffrent, pour
leur consolation et exemple vivant, Massillon
n'a-t-il pas dit La foule n'a d'autre loi que
les exemples de ceux qui crnnmandent. »
On ne pouvait l'arrachcr de son trône, c'é-
tait nne raison pour qu'il y restât, symbole
de. la Justice immanente qui, quelque jour,
devait avoir son heure aussi. se contenta-
t-il de dire à son roupie •->.
a l'onr l'ave.nir, nous allons prier Dieu
L'Allemand balourd crut que c'était là gran-
iles grâces lui rendre, et il voulut honorer
l'évêque français par une garde placée à sa
porte. A deux reprise, en genlilhomme, du
Pont. des Loges la fit monter dans son carosse
rt la déposa ù la « commaiidatnr » mais le
gouverneur Manteuffel s'ohstinant., il ne sor-
Ut plus de son palais et écrivit à Thiers à
peu près ceci
« Comme éveque, je refusai naguère la
rroix. Aujourd'hui, le berger d'un troupeau
demande pour ses enfants 1e symbole de
l'honneur qu"iil vent porter en leur nom ».
Thiers comprit, et certain matin de novembre
]8ï], le prélat franchit la grand'porte de l'évO-
Le reclus allait-il céder
Du Pont des Loges s'avançait déjà vers la
sentinelle, et, soulevant son camail violet,
comme s'il avait ouvert le cœur de sa chère
Lorraine, il découvrit la croix pendant au ru-
han ronge, perle précieuse tremblant au bord
d une plaie saignante, et le Teuton salua la
croix d'honneur
Il fannt en outre à du Pont des Loges re-
noncer à sa Longue, l'intérêt des fidèles l'exi-
?eait. Le vieux Guillaume se trompa rncoiv,
?t Monseigneur dut refuser la croix de fer
il le fit avec cette politesse d'Ancien régime,
qni ne se démentit jamais, mème au Reichs-
tag, où il siégea trois ans. ne l'oublions pas
Aussi bien, l'église elle-même, le jour de srs
funérailles, se chargt?a-t-e!le de clamer aux
reîtres ce qu'il pensait d'eux.
C'est, un jour d'août 1888 que le Dies ir.r fut
?ntonné sur le corps de celui qui avait occupé
ie trône de saint. Clément pendant quarante-
quatre ans que «lisait-il aux Allemands de
l'assistance
•̃ Quelle sera la frayeur. '̃* 'îftBsi:
i Quand Je Juge viendra.
« Pour tout juger avec rigueur.
La mort et la nature seront dans la stupeur.
Lorsque la créature ressuscitera,
Pour répondre à son juge
Le livre écrit sera présenté,
« Sur lequel tout est consigné.
Donc, lorsqne le Juge s'assiéra. friz
Tout ce qui sf raahe apparaîtra. ̃
Rien d'iimpnnrne restera. 9
Il est, sans doute, des crimes trop atroces et
qui ne peuvent attendre le jugement dernier,
«els sont ceux de l'Allemagne
Dans un carillon clair, voici que les clo-
Ches de Metz sèment sur la ville et les campa-
METZ ACCLAME
le maréchal Pétain et ses troupes victorieuses
PARIS, 19 novembre, heures soir. Les
troupes de la 10° armée française, ayant à
leur tête le maréchal Pétain, sont entrées
aujourd'hui à Metz, au milieu d'un enthou-
siasme indescriptible.
Un speclacle inoubliable
Paris, 19 novembre. C'est cet après-jnidi,
à 1 heure 30, que l'armée française vick>-
rieuse a fait ù Met: son entrée triomphale.
Spectacle inoubliable dont les mots sont
impuissants à éruquer la grandiose émotion.
Le maréchal Pêia-in, roiamamicml en chef
des armées françaises a, pénétré le premier,
ù cheval, dans la ville libérée. Dès la veille,
7tos troupes d'occupation avaient pris pos-
sessian de la capitale lorraine ori elles
avaient organisé le service d'ordre, A 1 heu-
re, toutes les cloches sonnent des carillons
d'allégresse, Les batteries d'artillerie établies
dans l'Ile Saint-Symphorien tonnent de
toutes les pièces.
600 admis français survolent la ville et
(*'est au milisu d'une prodigieuse acclamn-
lion /file le maréchal J'étain, enlourè d'un
éiai-major, s'arrête et prcnd place sur l'es-
planade devant la statue de A't'j/.
Devant lui, Vannée française défile pré-
sentée par le général Mangin, commandant
la W urmêe. lin féle s'avance une brigade
de cavalerie, ensuite la 39» division d'infan-
teri-e rlui s'était particulièrement distinguée
Décrire le spectacle et l'accueil est impos-
sible l'heure présente.
Vers Metz
Nancy, 18 novembre. (De notre envoyf
spécial). Après de délirantes majiifeSia-
tions, des concerts, des retraites, des accla-
mations, des pavoisements, voici que Nancy,
sous un cet gris dont le soleil perce avec
peine les uua^'s,- Nancy se recueille, car la
grande heure va sonner. Les armées françai-
ses, avançant pas à pas, vont entrer Metz,
puis à Strasbourg, à Colmar, il Mulhouse.
Les Lorrains, retenus par la consigne, regar-
dent avec envie lus soldats et 1es quelques
privilégiés, fonctionnaires et journaUstes, qui
vont entrer les premiers dans les pays recon-
quis et embrasser leurs frères séj>arés d'Al-
sace et de lorraine.
1/es journalistes boni radieux, malgré Je
froid très vif, malgré les installations incom-
modes qui proviennent de l'encombrement de
Nancy, malgré la défectuosité des moyens de
communication. Une seule pensée domina
toutes les antras qui sont subalternes De-
main, nous entrons à Metz ». Ceux qui, en
Lorraine, en Alsace, en France, baissaient la
lête et marchaient en vaincus, ont renoué ]a
sainte tradition et l'heure de la justice et de
la gloire a fini par sonner.
Dans les restaurants fastueux de Nancy,
(liez Valter, il ]a Liégeoise, ailleurs encore,
l'cnimatiion est extraordinaire. La plupart des
« as de J'aviation sont là. Des parlementai-
res font, discrètement acclamés. M. Paul de
Cassagnac s'efforce d'organiser la mission de
la presse M. Barres est très ému sous son
apparente froideur, demain, demain, nous se-
rons à Metz Mais que se passe-t-il de l'au-
tre côté de l'ancienne frontière 7 QueDe sera
notre réception à Metz et ailleurs A Nancy,
nous avons des renseignements qui font bat-
tre les cœurs.
Dimanche le général Dangan a fait défiler
Château-Salins les troupes magnifiques de
la Légion étrangère, des zouaves, des colo-
niaux, des régiments ù fourragère rouge
qu'on ne peut voir marcher an pas, au son
des musiques, sans que les larmes montent
aux yeux. La population, sur la réserve d'a-
bord, car elle a eu l>k-n des fausses joies,
quand elle a vu que c'était vrai, que cette
fois était la bonne, s'est soudain exaltée et
attendrie. Elle a fait la plus touchante ova-
tion aux troupes françaises et pendant ce
temps, les quatre parlementaires allemands,
chargés de remettre aux mains du général
le matériel énorme énorme n'est pas exa-
géré étaient- lii, droits, gantés de frais,
raides comme au service, mais se soumettant
avec froideur aux ordres de notre comman-
dement, d'une façon correcte complètement.
et comme cette tenue des diplomates militai-
res, impeccable, jure avec ce qui se passe par-
tout dans l'Allemagne
LA REVOLUTION EN ALLEMAGNE
J'ai visité à Nancy huit mille prisonniers
français, anglais, américains, russes, rou-
mains, qui sont revenues d'Allemagne depuis
l'armistice. Leurs récits sont, unanimes. Com-
ment croire qu'il s'agisse d'une comédie ré-
glée alors que tout se passe comme en Rus-
sie ?
Malgré, la rigueur de la méthode allemande,
dans tous les camps de prisonniers, même
ceux qu'un général présidait, qui commandr?
Un simple sâldat élu, souvent un étudiant que
le Soviet a désigné. I^>s officiers allemands
sont dégradés par les soldats qui recevaient
gnes la manne de leurs noi.es dur. Saint-Lau-
rent donne le branle, Saint-Segolève, Saint-
Martin et Saint-Clément suivent, puis, la
Muette il son tour mugit dans les tours de la
Mais des fanfares résonnent au loin
Tuba inirurn, xpargenssonum,
per sepulchra regwnmn
La trompette, faisant retentir jusque dans
les sépulcres ses notes effrayantes, va réveil-
ler en leur chape de glaise, les morts de
Gravelotte et de Noisseville en leurs enfenx
les vieux seigneurs Lorrains tressaillent d'aj-
s. et Ip soleil s'irradiant à travers les vi-
traux de Valent in Bousch, vient auréoler de
lueurs d'apothéose le cénotaphe de du Pont
des Loges.
Rennais, qu'un rayon de celte joie céleste
descendant par le triforium de votre Métro-
pole, vienne de kVHaut illuminer vos visa-
LE GÉNÉRAL PÉTAIN
promu maréchal de France
Paris, 19 novembre, Sur la proposition
du Président du Conseil, ministre de la Guer-
re, le Conseil de.s ministres a décidé ce matin
d'élever le général Pétain la dignité de
maréchal de France.
*V
M. Clemenceau a fait téléphoner par son
cabinet militaire la décision du gouvernement
qui élève Je général Pétain il la dignité de
maréchal de France, au Quartier général le
plus rapproché de Metz, atln que le nouveau
maréchal reçoive la nouvelle de sa nomina-
tion, au cours même de son entrée à Metz.
Ancien professeur à 1 Ecole supérieure de
guerre, le général Pétain était colonel au
début de la guerre et reçut dès le commence-
ment des hostilités, le commandement d'une
brigade du 1" corps d'armée. Il se révéla en
Artois, dans la première période des batailles
au nord d'Arras. Placé fi. la tête du ;w« corps
de formation récente, il conduisit les dures
opérations de Notre-Dame-de-Loretlo, de Ca-
rency et de Soudiez.
Sa réputation et sa popularité étaient déjà
grandes lorsqu'il fut appelé il Verdun, en
mars 1916.
Nommé successivement commandant d'ar-
mée, puis de groupe d'armées, il fut choisi
par M. Painlevé comme généralissime quand
s'ouvrit la succession du général Nivelle.
Le général Pétain a exercé enfin, sous la
haute direction du maréchal Foch, le com-
mandement des armées françaises dans la
dernière phase de la guerre.
Au début de la giuT.re, le maréchal Pétain
était senlemenl chevalier de la Légion d'hon-
neur. Il fut promu successivement, pendant
la campagne, au grade d'officier le 27 avril
1915, grand'croix le 24 août 1917, médaille mi-
litaire le G août 1918, le même jour où le géné-
ral Forh était promu maréchal.
Sa dernière citation décernée a cette occa-
sion est ainsi conçue
PETAIN,
général de division, commandant en chef les
.̃> de cette guerre, thms les différents cnmman-
» déments qu'il n exercés brigade, division,
» corps d'armée, année, groupe d'armées,
» armée française, Il toujours fui! preuve des
» plus belles qualités momies et technique*.
» Soldat dans l'unie, n'a cesse de donner des
» preuves éclata ntp.t du plus pur esprit du
» devoir et de la plus hante abnégation. A su
» toujours maintenir dans les armées placées
» sous ses ordres, une discipline ferme et.
» bienveillante a soutenu au suprême degré.
» le moral et c.rnUé leur confiance vient de
» s'acquérir des titres impérissables In re-
» ranalssan.ee nationale en brisant la ruée
» allemande rI en la refoulant victorieuse-
» ment.
naguère des coups de poing et des coups de
botte sans perdre le garde-à-votts. Et chose in-
croyable et certifiée par cent témoignages
que j'ai personnellement recueillis on
a vu des généraux, des officier; supé-
rieurs, an moment oit nos prisonniers ,'taient
relâchés, par ordre on sans
vers la France à la rnwur d'un manque de
surveillance, prémédité, venir mendier auprès
de nos homntes les boites de biscuits et de
conserves qu'ils ne pouvaient emportes. Car
chacun des prisonniers ne pouvait revenir en
France aver, plns de 2."> kilos. Les officiers
supérieurs payaient ce que nos soldats gouail-
leurs leur demandaient.
LA MISERE BOCHE
Quand l'heure du départ des orisonn.iûrs fut
venue, en a. vn les gradés venir cherchw dans
les tas d'ordures, les vieilles chaussettes dépa-
les gants déchirés, les pièces de linge
usé, qu'abandonnaient les libérés. Ceux-ci
pour la pluparl sont anémiés, mais bien cura-
bles. Malgré les souffrances, ils ont pu réagir
uniquement grilco aux colis. Qu'elles soient
bénfes, le? famillftî, les organisations tutélài-
res qui ont aümenté nos captifs dans cette
guerre 1 On le remarquera, la victoire fut as-
surée ceux dont les services de ravitaillement
militaires purent jusqu'au bout, accomplir
]eut tiche. La chose est fraprante quand il s'a-
git de prisonniers.
Leô Russes abandonna sont morte dans la
proportion de 70 pour IDO.
Les Allemands n'ont ou nourrir nos Drison-
uers. Ils ont été cruels pour eux et j'ai enten-
du les doléances de sous-officiers aviateurs
qui, parce qu'on ne pouvait leur arracher leurs
secrets, ont été exposés Quinze jours, sous nos
propres bombardements. Mais la ttourriture
des Boches n'était guère meilleure que celle
de nos chers enfants eniprisonaiés dans les
camps, malmenés et parfois spoliés. La bouil-
lie à l'eau, avec du ius do betterave ou de fa-
rine d'orge, était plus épaisse que celle ùes
captifs, mais elle était insuffisante. On se de-
mande ce qu'est devenue la dernière récolte
allemande et si vraiment, elle ne fut pas aussi
déficitaire qu'on nous l'a dit.
devait être terrifiante en Allemasme.
Depuis quinze jours, des marins ont vnr-né
le branle. C'est eux qui ont dégradé Icts offi-
ciers, prêché l'insubordination, ouvert certains
camps de prisonniers, installé des Soviets.
Voilà des faits rapportés par des témoins ve-
nant de lieux divers Ils ne cadrent pas absolu-
meut avec ce que J'on nous dit de lu tenue des
Allemands et. du maintien de certains cadres
militaires, mais nous sommes h deux pas de
la frontière. Nous serons demain dans les
pays reconquis qu'on vus les huit mille liom-
mes qui sont ici et qui ont traverse VAteace et
la Lorraine.
L'AL&ACE-LORRAINE
FIT FETE A NOS PRISONNIERS
Dans les pays annexés, ces hommes dont
beaucoup étaient blessés, souvent abandonnés
à eux-mêmes, sans transports et sans soins.
ont été accueillis par les paysans de la Lorrai-
ne germanisée avec une (motion et un enthou-
siasme, qui ont bouleversé leurs cœurs cuiras-
sés contre la souffrance. Ce fut touchant.
émouvant, ce passage dans les fermes, Ah
disent les prisonniers, vous aUez voir com-
ment vous serez reçus là-bas ». Nous v serons
demain. Octave ÀX'beht.
Colmar prêle serment de jidéiité
à la République
PARI! 19 novembre. Le président de la
République a reçu le télégramme suivant
Colmar, 19 novembre, 11 heures. T.a ville
de Colmar vient de faire un accueil enthou-
siaste aux troupes de France si longtemps at-
tendues.
Réunis fi jamais ri, l'ombre du drapeau trico-
lore, nous prêtons la patrie française, ser-
ment de, fidélité, et présentons nos homm"ges
au premier magistrat, de France.
Signé Le Maire ET le Conseil \ir-
MCIPAI. ne LA VILLE DE COLMAR.
Le Président de la république a répondu
au maire de Colmar
[.Il Franre reçoit avec vue. joyeuse confian-
ce. If. serment de fidélité que. vous prêtez, vo-
hrnlaircme.nt. n l'abri de son drapeau viclo,
riens. Elle n'a jamais douté des serments de
la population fie Colmar cl elle est heureuse
d'y répondre par l'erpression de sa plus ar-
dente affection.
Signé Raymond Pointai»;.
Devant en parterre de rois
Paris, 19 novembre. De la Liberté
Quand les armées victorieuses rentreront à
Paris, rllcs défileront sous l'Arc dp Triomphe,
devant un parterre de rois. On assure, en ef-
fet, que le roi d'Angleterre, le roi d'Italie, le
roi des Belges, l'héroïque roi Pierre de Serbie,
le prince Alexandre de Grèce, le président
Wilson. un représentant du Mikado, prinro du
sang, des représentants, hauts dignitaires des
Républiques sud-américaines, de la Républi-
que de Chine, de Portugal, de Roumanie, se-
ront présents.
A Thi on ville
Paris. 19 novembre. Les f.roupÉ s françai-
ses entreront aujourd'hui' à Thionville.
'Les troupes alliées occuppront d'autre part
dans la journée, le bassin de Briey en tota-
lité.
La reddition des navires de guerre allemands
r.u.r, 19 novembre. On mande de Kiel
Les vaisseaux de ligne qui sont, pat'tis hier
dans la direction de la mer du \ord, ont été
suivis ce matin par des floti41es de sous-ma-
rins. Tou, les bateaux doivent être mardi
après-midi dans « Le Firth of Fnrlh » où ils
seront inspectés. Ils recevront un commande-
ment qui les conduira dans un port fixé.
LA REMISE DES SOUS-MARINS
19 novembre. l'n radiotélésram-
nio allemand officiel dit que. dans nno réu-
nion tenue le 15 novembre n Villhenishaven.
les équipes des sous-marins, ont vote une ré-
solution disant qu'ils feraient à la Patrie, le
dernier et le plus lourd sacrifice, de conduire
les sous-marins aux endroits où ils ont reçu
l'ordre de les conduire, on exécution des con-
ditions de l'armistice.
Pour la défense des intérêts des herbagers
19 novembre. Les représentants
des syndicats des herbagers et des embou-
cheurs des départements de l'Aliier, du Cher,
de la COte-d'Or, de la Nièvre, de Saûne-et-
l.oire, de l'Yonne, du Cal\^dos, de ['Hure, de
la Manche, de l'Orne et de la Seine-Inférieure
ont constitué un comité intersyndical. Ce
comité est spécialement chargé de défendre
les intérêts des emboucheurs et herbagers du
Centre et de Normandie pour les questions
intéressant la production et la vente du hé-
tail.
WILSON AU CONGRÈS
DE LA PAIX
Washington, 19 novembre. On sait que le
président Wilson compte partir pour la Fran-
ce, afin de prendre part il la discussion et aux
règlements des principales stipulations dn
traité de paix, aussitôt après Couverture des
sessions régulières du Congrès. Il ne sera pro-
bablement pas possible à M. Wilson d'assister
à toute la session de la conférence de la paix,
mais sa présence au début est nécessaire afin
d'éviter les désavantages évidents d'une dis-
cussion par cable pour définir les grandes li-
gnes du traité définitif sur lequel il doit né-
cessairement être consulté. M, Wilson sera
naturellement accompagné dEs délégués qui
siégeront, comnte représentants des Etats-
l'nis. pendant tonte la conférence. Les noms
di' ces ilrK'îiués sfront ann'Uicés sons peu.
Le Président est attendu à Londres
Londres, 19 novembre. M. Wilson est at-
tendu à Londres pour le 26 et le -7 novembre.
Il séjournera cinq on six jours en Angleterre,
puis se rendra en France où commenceront
vraisemblablement, sous sa présidence, les
travaux de la conférence interalliée de la
paix.
Pour le retour des Iroupes américaine!
Washington. 19 novembre. M. Ilurloy, con-
trôleur de la navigation. est parti pour l'Eu-
rope, pour préparer le retour des croupes
aiiu>rica.ini\s it l'envoi des vivres en Europe.
Il travaille aussi à un projet d'accord inter
national entre les organismes maritimes des
gouvernements et les organisations ouvrières
pour la standardisation des salaires des ma-
rins et des conditions.
On annonce que M. Murley proposera com-
me base, les règlements t1t les accords ar.iéri-
cains entre le gouvernement et l'Union ites
marins. Ou annonce aissi que la Fédération
ouvrière américaine et l'Union des marins
l>riUniii sition.
Le dépufé socialiste
w Inëhels dévoile
f1 de
nouvelles atrocités 6ocbes
Pauls, 19 novembre. Le retour des dépu»
tés socialistes français d'Allemagne ou des ré-
gions envahies est chaque fois l'occasion de
tent en outre tirs renseignements qui de-
vraient rire uiii-' leçon pour leurs collègues
d'extrème-gauche. si < eux-ci n'étaient pas de
parti pris. Les Bolcltevistes de l'Assemblée
n'ont d'ailleurs | a.s soufflé mot, ce qui est uni
forme de la mauvaise foi.
» M. liiuhcls. s'éme M. IV-sclianel au début
de la séance, roux nre: été témoin, vous aue:
un, roi/1.1 niez compris ne permettez jamais
LA CRUAUTÉ ALLEMANDE
M. liujhel* monte aiors la tribune et rf»
conte une fois de plus ri- qli appelle ̃< La
cruauté allemande. Hé « .Vf. Inghels Jamais un seul jour nos mal-
heureuses populations n'ont été tranquilles.Au-
jourd'hui. mie afllche les indignait, une autre
les humiliait, une autre les travossuit. J'ai ét6
le témoin de l'arrestation de rnalhenrense;
ouvrières.
J'ai assisté. ;'i lassant dune
aux violentes exercées dans cette maison
contre trois malheureuses femmes dont l'un*;
était enceinte et. une autres tenant dans set
bras un petit enfant, d'un an. J'ai vu un arti-
san fusillé dans son échoppe, ;e fils d'un mé-
decin nssawiué d'un coup de t.niounetre an
cuuir pour avoir allume une rtite lampe
dans une usine ou il avait cte enfermé paï
les Allemands une. maison dévastée tour y
voler U0<> francs. les misérables ï-cort-niies d«'
Mais il y a tle. faits autres qu'il faut ré-
i'i V2 jour: de prison et enfermé la prise)!
d? Tourcoing, j'ai été le témoin arriculairi
de scènes lubriques. Des hommes des orpe
de gardes, ;t tour de rôle, t'escendaient L
nuit dans la prison des jeunes rUles. \Lxcla-
mations.)
rt J'ai vn des enfant; de 15 ans ccïhdamnts
aux travaux forcés et. emmenés en Allema-
(;'est contre de tels faits que MM. Delory
Cihesquicres et moi. avons protesté, contre cet
te violation des règlements de La Haye « Dec
siècles de civilisation, disions-nous en termi-
nant, protestent contre due tels faits ». Ce do-
cument provoqua contre nous des perquisi
tions domiciliaires. M. Delory fut envoyé en
Allemagne, M. firiesquières était couché sut
un lit d"'hôpïta1. Ouant à moi. comme on avait
trouvé a mon domicile quelques articles dt;
colonel Foyler. quelques coupures des jour
naux du pays et quelques notes destinées 2
soutenir le moral de îa population, je fus en
voyé dans les geô'es du militarisme prussien,
car tes Allemands 'espéraient, sans doute, (rue
comme Sorriaux. je ne pourrais pas supporter
le régime il(, leurs prisons
LES SOUFFRANCES DES PRISONNIERS
Puis c'est le récit des souffrances de noi
.1'ni vu, continue M. Inghels, arriver a la
prison de Coblent* de malheureux déporter
J'ai vu 77 ouvriers belges incarcères dans
un grenier pendant 21 jours pour .avoir ré-
clamé un peu plns de nourriture 2ô0 pram
mes de pain, deux soupes par jnur, volM
quelle était notre ration journalière. » (Mot.1
M. Et on parle de ravitailler
l'Allemagne
M Ernest I.»foxt. On fera bien de ravi-
tailler d'abord le nord de la France
applaudissementi^
>|mmmmI MIMÉES M Ut
JOURNAL RÉPUBLICAIN QUOTIDIEN
MHMMCIS
J^ 2JDQQEB
Lis* la imi
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MERCREDI
20
NOVEMBRE
1919
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1O OCNTIMES
i&fFMK MMMtrrtM :1^7-B*dKtio. 14». 168
mm M" ̃
DU pONT DES LOGES
ÉVÊQUE DE METZ
En ces jours à jamais fameux, la victoire
fcplendide couronne un demi siècle d'espoirs
.fci de souffrances.
f Mais, pour quelques privilégias qui auront
'eu la récompense de son éblouissante appari-
tion, combien en est-il qui sont morts en che-
tnin, accablés sous le fardeau des peines ?
Le triomphe répond enfin à l'appel des mille
ét mille mourants qui l'implorèrent, et nous
avons l'honneur insigne de recevoir le dépôt
sacré qui leur était si bien dû 1
Notre âme est riche de tous les rêves de
ceux qui sont morts sur la route en nous lé-
guant Je grand devoir de la vengeance, elle
doit en être pompeusement ornée, comme une
i athcdrale l'est d'oriflammes somptueux pour
lu solonnell? entrée d'un lil>érateur.
Ecoulez l de là-haut, nos pères, nos fils, tous
nos proches, nos morts des guerres et les mar-
tyrs de l'attente nous crient Gloire immor-
telle aux vainqueurs magnifiques vous qui
Vivez, soyez heureux pour nous I »
Angevins songez que Sainte-Odile attend
le cœur de Mgr l-'reppel, et vous, Bretons, sou-
venez-vous que Mgr du Pont des Loges servit
jadis la messe en vos sanctuaires
Il était de chez vous, d'une famille qui
compta dix magistrats au Parlement de Bre-
tagne les du Pont des Loges, de Tréduday,
de la Morinière et d'Esrhailly, portaient » d ar-
gent à la fasre arquée en forme de pont de
chargée au milieu d'une molette d'or,
accompagnée de trois rosés de frijeules. deux
et un, Son père fut illnstre à l'égal de tous
les membres réuni; de celte lignée la Ré-
volution le trouva conseiller, l'Empire lui ren-
dit sa charge, la Restauration en fit un Pre-
mier président. mais il descendit d:- son siège
avec la monarchie de droit divin, rentrant
dantU'nuhli ainsi que vingt présidents et con-
seillers de la Cour de nennes pour y catcher
le désespoir de leur dévoûment inutile.
Les convictions de ces hommes passèrent
Fn leurs fils la vie publique leur était fer-
tuée, il leur appartenais pourtant de se dé-
vouer au bien de tous LVaueuiis pensèrent.
que le meilleur moyen pour ce faire, était
d'entrer dans les ordres deux devinrent
évêques. Je profite de la circonstance pour
saluer la mémoire de Mgr Nouvel, évoque de
Quiinper et de Léon, mais, lui, l'humble béné-
dictin, ne m'en voudra pas d'insister aujour-
d'hui sur son frère datts l'épiscopat, Mgr du
Pont des Loges.
Il avait, comme son père, renoncé aux hun-
neurs c'est au Carmel, qu'en 184?, Gré-
goire XVI vint le chercher pour en faire un
évoque de Metz il accepta, n'ayant d'autre
volonté que celle de son Maître suprême
mais il ne voulut jamat9 d'autre dignité. Sou-
vent l'empereur lui proposa la rroix, son
refus demeura inébranlable jusqu'à l'Année
Terrible.
Quand devint allemande la patrie de Clia-
hert., Dnteil, Keliermann, Custine et Lasalle,
quand Metz la Pucelle fut souillé0 par le
Barbare, la conduite de son prélat ne fut
dictée qne par sa séule foi, et, que lui con-
çeilla-t-elle ? 7
Les ('que, (les peuples, ne
iiennent leur sceptre que <)e Dieu.
« Lui seul peut retlrer ce qu'il leur donne.
« Ivinpires et révolutions passent en tour-
billons aux pieds de leurs trônes et viennent
s'y briser.
« La mission des pasteurs est de demeurer
exilés au milieu de ceux qui souffrent, pour
leur consolation et exemple vivant, Massillon
n'a-t-il pas dit La foule n'a d'autre loi que
les exemples de ceux qui crnnmandent. »
On ne pouvait l'arrachcr de son trône, c'é-
tait nne raison pour qu'il y restât, symbole
de. la Justice immanente qui, quelque jour,
devait avoir son heure aussi. se contenta-
t-il de dire à son roupie •->.
a l'onr l'ave.nir, nous allons prier Dieu
L'Allemand balourd crut que c'était là gran-
iles grâces lui rendre, et il voulut honorer
l'évêque français par une garde placée à sa
porte. A deux reprise, en genlilhomme, du
Pont. des Loges la fit monter dans son carosse
rt la déposa ù la « commaiidatnr » mais le
gouverneur Manteuffel s'ohstinant., il ne sor-
Ut plus de son palais et écrivit à Thiers à
peu près ceci
« Comme éveque, je refusai naguère la
rroix. Aujourd'hui, le berger d'un troupeau
demande pour ses enfants 1e symbole de
l'honneur qu"iil vent porter en leur nom ».
Thiers comprit, et certain matin de novembre
]8ï], le prélat franchit la grand'porte de l'évO-
Le reclus allait-il céder
Du Pont des Loges s'avançait déjà vers la
sentinelle, et, soulevant son camail violet,
comme s'il avait ouvert le cœur de sa chère
Lorraine, il découvrit la croix pendant au ru-
han ronge, perle précieuse tremblant au bord
d une plaie saignante, et le Teuton salua la
croix d'honneur
Il fannt en outre à du Pont des Loges re-
noncer à sa Longue, l'intérêt des fidèles l'exi-
?eait. Le vieux Guillaume se trompa rncoiv,
?t Monseigneur dut refuser la croix de fer
il le fit avec cette politesse d'Ancien régime,
qni ne se démentit jamais, mème au Reichs-
tag, où il siégea trois ans. ne l'oublions pas
Aussi bien, l'église elle-même, le jour de srs
funérailles, se chargt?a-t-e!le de clamer aux
reîtres ce qu'il pensait d'eux.
C'est, un jour d'août 1888 que le Dies ir.r fut
?ntonné sur le corps de celui qui avait occupé
ie trône de saint. Clément pendant quarante-
quatre ans que «lisait-il aux Allemands de
l'assistance
•̃ Quelle sera la frayeur. '̃* 'îftBsi:
i Quand Je Juge viendra.
« Pour tout juger avec rigueur.
La mort et la nature seront dans la stupeur.
Lorsque la créature ressuscitera,
Pour répondre à son juge
Le livre écrit sera présenté,
« Sur lequel tout est consigné.
Donc, lorsqne le Juge s'assiéra. friz
Tout ce qui sf raahe apparaîtra. ̃
Rien d'iimpnnrne restera. 9
Il est, sans doute, des crimes trop atroces et
qui ne peuvent attendre le jugement dernier,
«els sont ceux de l'Allemagne
Dans un carillon clair, voici que les clo-
Ches de Metz sèment sur la ville et les campa-
METZ ACCLAME
le maréchal Pétain et ses troupes victorieuses
PARIS, 19 novembre, heures soir. Les
troupes de la 10° armée française, ayant à
leur tête le maréchal Pétain, sont entrées
aujourd'hui à Metz, au milieu d'un enthou-
siasme indescriptible.
Un speclacle inoubliable
Paris, 19 novembre. C'est cet après-jnidi,
à 1 heure 30, que l'armée française vick>-
rieuse a fait ù Met: son entrée triomphale.
Spectacle inoubliable dont les mots sont
impuissants à éruquer la grandiose émotion.
Le maréchal Pêia-in, roiamamicml en chef
des armées françaises a, pénétré le premier,
ù cheval, dans la ville libérée. Dès la veille,
7tos troupes d'occupation avaient pris pos-
sessian de la capitale lorraine ori elles
avaient organisé le service d'ordre, A 1 heu-
re, toutes les cloches sonnent des carillons
d'allégresse, Les batteries d'artillerie établies
dans l'Ile Saint-Symphorien tonnent de
toutes les pièces.
600 admis français survolent la ville et
(*'est au milisu d'une prodigieuse acclamn-
lion /file le maréchal J'étain, enlourè d'un
éiai-major, s'arrête et prcnd place sur l'es-
planade devant la statue de A't'j/.
Devant lui, Vannée française défile pré-
sentée par le général Mangin, commandant
la W urmêe. lin féle s'avance une brigade
de cavalerie, ensuite la 39» division d'infan-
teri-e rlui s'était particulièrement distinguée
Décrire le spectacle et l'accueil est impos-
sible l'heure présente.
Vers Metz
Nancy, 18 novembre. (De notre envoyf
spécial). Après de délirantes majiifeSia-
tions, des concerts, des retraites, des accla-
mations, des pavoisements, voici que Nancy,
sous un cet gris dont le soleil perce avec
peine les uua^'s,- Nancy se recueille, car la
grande heure va sonner. Les armées françai-
ses, avançant pas à pas, vont entrer Metz,
puis à Strasbourg, à Colmar, il Mulhouse.
Les Lorrains, retenus par la consigne, regar-
dent avec envie lus soldats et 1es quelques
privilégiés, fonctionnaires et journaUstes, qui
vont entrer les premiers dans les pays recon-
quis et embrasser leurs frères séj>arés d'Al-
sace et de lorraine.
1/es journalistes boni radieux, malgré Je
froid très vif, malgré les installations incom-
modes qui proviennent de l'encombrement de
Nancy, malgré la défectuosité des moyens de
communication. Une seule pensée domina
toutes les antras qui sont subalternes De-
main, nous entrons à Metz ». Ceux qui, en
Lorraine, en Alsace, en France, baissaient la
lête et marchaient en vaincus, ont renoué ]a
sainte tradition et l'heure de la justice et de
la gloire a fini par sonner.
Dans les restaurants fastueux de Nancy,
(liez Valter, il ]a Liégeoise, ailleurs encore,
l'cnimatiion est extraordinaire. La plupart des
« as de J'aviation sont là. Des parlementai-
res font, discrètement acclamés. M. Paul de
Cassagnac s'efforce d'organiser la mission de
la presse M. Barres est très ému sous son
apparente froideur, demain, demain, nous se-
rons à Metz Mais que se passe-t-il de l'au-
tre côté de l'ancienne frontière 7 QueDe sera
notre réception à Metz et ailleurs A Nancy,
nous avons des renseignements qui font bat-
tre les cœurs.
Dimanche le général Dangan a fait défiler
Château-Salins les troupes magnifiques de
la Légion étrangère, des zouaves, des colo-
niaux, des régiments ù fourragère rouge
qu'on ne peut voir marcher an pas, au son
des musiques, sans que les larmes montent
aux yeux. La population, sur la réserve d'a-
bord, car elle a eu l>k-n des fausses joies,
quand elle a vu que c'était vrai, que cette
fois était la bonne, s'est soudain exaltée et
attendrie. Elle a fait la plus touchante ova-
tion aux troupes françaises et pendant ce
temps, les quatre parlementaires allemands,
chargés de remettre aux mains du général
le matériel énorme énorme n'est pas exa-
géré étaient- lii, droits, gantés de frais,
raides comme au service, mais se soumettant
avec froideur aux ordres de notre comman-
dement, d'une façon correcte complètement.
et comme cette tenue des diplomates militai-
res, impeccable, jure avec ce qui se passe par-
tout dans l'Allemagne
LA REVOLUTION EN ALLEMAGNE
J'ai visité à Nancy huit mille prisonniers
français, anglais, américains, russes, rou-
mains, qui sont revenues d'Allemagne depuis
l'armistice. Leurs récits sont, unanimes. Com-
ment croire qu'il s'agisse d'une comédie ré-
glée alors que tout se passe comme en Rus-
sie ?
Malgré, la rigueur de la méthode allemande,
dans tous les camps de prisonniers, même
ceux qu'un général présidait, qui commandr?
Un simple sâldat élu, souvent un étudiant que
le Soviet a désigné. I^>s officiers allemands
sont dégradés par les soldats qui recevaient
gnes la manne de leurs noi.es dur. Saint-Lau-
rent donne le branle, Saint-Segolève, Saint-
Martin et Saint-Clément suivent, puis, la
Muette il son tour mugit dans les tours de la
Mais des fanfares résonnent au loin
Tuba inirurn, xpargenssonum,
per sepulchra regwnmn
La trompette, faisant retentir jusque dans
les sépulcres ses notes effrayantes, va réveil-
ler en leur chape de glaise, les morts de
Gravelotte et de Noisseville en leurs enfenx
les vieux seigneurs Lorrains tressaillent d'aj-
s. et Ip soleil s'irradiant à travers les vi-
traux de Valent in Bousch, vient auréoler de
lueurs d'apothéose le cénotaphe de du Pont
des Loges.
Rennais, qu'un rayon de celte joie céleste
descendant par le triforium de votre Métro-
pole, vienne de kVHaut illuminer vos visa-
LE GÉNÉRAL PÉTAIN
promu maréchal de France
Paris, 19 novembre, Sur la proposition
du Président du Conseil, ministre de la Guer-
re, le Conseil de.s ministres a décidé ce matin
d'élever le général Pétain la dignité de
maréchal de France.
*V
M. Clemenceau a fait téléphoner par son
cabinet militaire la décision du gouvernement
qui élève Je général Pétain il la dignité de
maréchal de France, au Quartier général le
plus rapproché de Metz, atln que le nouveau
maréchal reçoive la nouvelle de sa nomina-
tion, au cours même de son entrée à Metz.
Ancien professeur à 1 Ecole supérieure de
guerre, le général Pétain était colonel au
début de la guerre et reçut dès le commence-
ment des hostilités, le commandement d'une
brigade du 1" corps d'armée. Il se révéla en
Artois, dans la première période des batailles
au nord d'Arras. Placé fi. la tête du ;w« corps
de formation récente, il conduisit les dures
opérations de Notre-Dame-de-Loretlo, de Ca-
rency et de Soudiez.
Sa réputation et sa popularité étaient déjà
grandes lorsqu'il fut appelé il Verdun, en
mars 1916.
Nommé successivement commandant d'ar-
mée, puis de groupe d'armées, il fut choisi
par M. Painlevé comme généralissime quand
s'ouvrit la succession du général Nivelle.
Le général Pétain a exercé enfin, sous la
haute direction du maréchal Foch, le com-
mandement des armées françaises dans la
dernière phase de la guerre.
Au début de la giuT.re, le maréchal Pétain
était senlemenl chevalier de la Légion d'hon-
neur. Il fut promu successivement, pendant
la campagne, au grade d'officier le 27 avril
1915, grand'croix le 24 août 1917, médaille mi-
litaire le G août 1918, le même jour où le géné-
ral Forh était promu maréchal.
Sa dernière citation décernée a cette occa-
sion est ainsi conçue
PETAIN,
général de division, commandant en chef les
.̃> de cette guerre, thms les différents cnmman-
» déments qu'il n exercés brigade, division,
» corps d'armée, année, groupe d'armées,
» armée française, Il toujours fui! preuve des
» plus belles qualités momies et technique*.
» Soldat dans l'unie, n'a cesse de donner des
» preuves éclata ntp.t du plus pur esprit du
» devoir et de la plus hante abnégation. A su
» toujours maintenir dans les armées placées
» sous ses ordres, une discipline ferme et.
» bienveillante a soutenu au suprême degré.
» le moral et c.rnUé leur confiance vient de
» s'acquérir des titres impérissables In re-
» ranalssan.ee nationale en brisant la ruée
» allemande rI en la refoulant victorieuse-
» ment.
naguère des coups de poing et des coups de
botte sans perdre le garde-à-votts. Et chose in-
croyable et certifiée par cent témoignages
que j'ai personnellement recueillis on
a vu des généraux, des officier; supé-
rieurs, an moment oit nos prisonniers ,'taient
relâchés, par ordre on sans
vers la France à la rnwur d'un manque de
surveillance, prémédité, venir mendier auprès
de nos homntes les boites de biscuits et de
conserves qu'ils ne pouvaient emportes. Car
chacun des prisonniers ne pouvait revenir en
France aver, plns de 2."> kilos. Les officiers
supérieurs payaient ce que nos soldats gouail-
leurs leur demandaient.
LA MISERE BOCHE
Quand l'heure du départ des orisonn.iûrs fut
venue, en a. vn les gradés venir cherchw dans
les tas d'ordures, les vieilles chaussettes dépa-
les gants déchirés, les pièces de linge
usé, qu'abandonnaient les libérés. Ceux-ci
pour la pluparl sont anémiés, mais bien cura-
bles. Malgré les souffrances, ils ont pu réagir
uniquement grilco aux colis. Qu'elles soient
bénfes, le? famillftî, les organisations tutélài-
res qui ont aümenté nos captifs dans cette
guerre 1 On le remarquera, la victoire fut as-
surée ceux dont les services de ravitaillement
militaires purent jusqu'au bout, accomplir
]eut tiche. La chose est fraprante quand il s'a-
git de prisonniers.
Leô Russes abandonna sont morte dans la
proportion de 70 pour IDO.
Les Allemands n'ont ou nourrir nos Drison-
uers. Ils ont été cruels pour eux et j'ai enten-
du les doléances de sous-officiers aviateurs
qui, parce qu'on ne pouvait leur arracher leurs
secrets, ont été exposés Quinze jours, sous nos
propres bombardements. Mais la ttourriture
des Boches n'était guère meilleure que celle
de nos chers enfants eniprisonaiés dans les
camps, malmenés et parfois spoliés. La bouil-
lie à l'eau, avec du ius do betterave ou de fa-
rine d'orge, était plus épaisse que celle ùes
captifs, mais elle était insuffisante. On se de-
mande ce qu'est devenue la dernière récolte
allemande et si vraiment, elle ne fut pas aussi
déficitaire qu'on nous l'a dit.
devait être terrifiante en Allemasme.
Depuis quinze jours, des marins ont vnr-né
le branle. C'est eux qui ont dégradé Icts offi-
ciers, prêché l'insubordination, ouvert certains
camps de prisonniers, installé des Soviets.
Voilà des faits rapportés par des témoins ve-
nant de lieux divers Ils ne cadrent pas absolu-
meut avec ce que J'on nous dit de lu tenue des
Allemands et. du maintien de certains cadres
militaires, mais nous sommes h deux pas de
la frontière. Nous serons demain dans les
pays reconquis qu'on vus les huit mille liom-
mes qui sont ici et qui ont traverse VAteace et
la Lorraine.
L'AL&ACE-LORRAINE
FIT FETE A NOS PRISONNIERS
Dans les pays annexés, ces hommes dont
beaucoup étaient blessés, souvent abandonnés
à eux-mêmes, sans transports et sans soins.
ont été accueillis par les paysans de la Lorrai-
ne germanisée avec une (motion et un enthou-
siasme, qui ont bouleversé leurs cœurs cuiras-
sés contre la souffrance. Ce fut touchant.
émouvant, ce passage dans les fermes, Ah
disent les prisonniers, vous aUez voir com-
ment vous serez reçus là-bas ». Nous v serons
demain. Octave ÀX'beht.
Colmar prêle serment de jidéiité
à la République
PARI! 19 novembre. Le président de la
République a reçu le télégramme suivant
Colmar, 19 novembre, 11 heures. T.a ville
de Colmar vient de faire un accueil enthou-
siaste aux troupes de France si longtemps at-
tendues.
Réunis fi jamais ri, l'ombre du drapeau trico-
lore, nous prêtons la patrie française, ser-
ment de, fidélité, et présentons nos homm"ges
au premier magistrat, de France.
Signé Le Maire ET le Conseil \ir-
MCIPAI. ne LA VILLE DE COLMAR.
Le Président de la république a répondu
au maire de Colmar
[.Il Franre reçoit avec vue. joyeuse confian-
ce. If. serment de fidélité que. vous prêtez, vo-
hrnlaircme.nt. n l'abri de son drapeau viclo,
riens. Elle n'a jamais douté des serments de
la population fie Colmar cl elle est heureuse
d'y répondre par l'erpression de sa plus ar-
dente affection.
Signé Raymond Pointai»;.
Devant en parterre de rois
Paris, 19 novembre. De la Liberté
Quand les armées victorieuses rentreront à
Paris, rllcs défileront sous l'Arc dp Triomphe,
devant un parterre de rois. On assure, en ef-
fet, que le roi d'Angleterre, le roi d'Italie, le
roi des Belges, l'héroïque roi Pierre de Serbie,
le prince Alexandre de Grèce, le président
Wilson. un représentant du Mikado, prinro du
sang, des représentants, hauts dignitaires des
Républiques sud-américaines, de la Républi-
que de Chine, de Portugal, de Roumanie, se-
ront présents.
A Thi on ville
Paris. 19 novembre. Les f.roupÉ s françai-
ses entreront aujourd'hui' à Thionville.
'Les troupes alliées occuppront d'autre part
dans la journée, le bassin de Briey en tota-
lité.
La reddition des navires de guerre allemands
r.u.r, 19 novembre. On mande de Kiel
Les vaisseaux de ligne qui sont, pat'tis hier
dans la direction de la mer du \ord, ont été
suivis ce matin par des floti41es de sous-ma-
rins. Tou, les bateaux doivent être mardi
après-midi dans « Le Firth of Fnrlh » où ils
seront inspectés. Ils recevront un commande-
ment qui les conduira dans un port fixé.
LA REMISE DES SOUS-MARINS
19 novembre. l'n radiotélésram-
nio allemand officiel dit que. dans nno réu-
nion tenue le 15 novembre n Villhenishaven.
les équipes des sous-marins, ont vote une ré-
solution disant qu'ils feraient à la Patrie, le
dernier et le plus lourd sacrifice, de conduire
les sous-marins aux endroits où ils ont reçu
l'ordre de les conduire, on exécution des con-
ditions de l'armistice.
Pour la défense des intérêts des herbagers
19 novembre. Les représentants
des syndicats des herbagers et des embou-
cheurs des départements de l'Aliier, du Cher,
de la COte-d'Or, de la Nièvre, de Saûne-et-
l.oire, de l'Yonne, du Cal\^dos, de ['Hure, de
la Manche, de l'Orne et de la Seine-Inférieure
ont constitué un comité intersyndical. Ce
comité est spécialement chargé de défendre
les intérêts des emboucheurs et herbagers du
Centre et de Normandie pour les questions
intéressant la production et la vente du hé-
tail.
WILSON AU CONGRÈS
DE LA PAIX
Washington, 19 novembre. On sait que le
président Wilson compte partir pour la Fran-
ce, afin de prendre part il la discussion et aux
règlements des principales stipulations dn
traité de paix, aussitôt après Couverture des
sessions régulières du Congrès. Il ne sera pro-
bablement pas possible à M. Wilson d'assister
à toute la session de la conférence de la paix,
mais sa présence au début est nécessaire afin
d'éviter les désavantages évidents d'une dis-
cussion par cable pour définir les grandes li-
gnes du traité définitif sur lequel il doit né-
cessairement être consulté. M, Wilson sera
naturellement accompagné dEs délégués qui
siégeront, comnte représentants des Etats-
l'nis. pendant tonte la conférence. Les noms
di' ces ilrK'îiués sfront ann'Uicés sons peu.
Le Président est attendu à Londres
Londres, 19 novembre. M. Wilson est at-
tendu à Londres pour le 26 et le -7 novembre.
Il séjournera cinq on six jours en Angleterre,
puis se rendra en France où commenceront
vraisemblablement, sous sa présidence, les
travaux de la conférence interalliée de la
paix.
Pour le retour des Iroupes américaine!
Washington. 19 novembre. M. Ilurloy, con-
trôleur de la navigation. est parti pour l'Eu-
rope, pour préparer le retour des croupes
aiiu>rica.ini\s it l'envoi des vivres en Europe.
Il travaille aussi à un projet d'accord inter
national entre les organismes maritimes des
gouvernements et les organisations ouvrières
pour la standardisation des salaires des ma-
rins et des conditions.
On annonce que M. Murley proposera com-
me base, les règlements t1t les accords ar.iéri-
cains entre le gouvernement et l'Union ites
marins. Ou annonce aissi que la Fédération
ouvrière américaine et l'Union des marins
l>riUniii
Le dépufé socialiste
w Inëhels dévoile
f1 de
nouvelles atrocités 6ocbes
Pauls, 19 novembre. Le retour des dépu»
tés socialistes français d'Allemagne ou des ré-
gions envahies est chaque fois l'occasion de
tent en outre tirs renseignements qui de-
vraient rire uiii-' leçon pour leurs collègues
d'extrème-gauche. si < eux-ci n'étaient pas de
parti pris. Les Bolcltevistes de l'Assemblée
n'ont d'ailleurs | a.s soufflé mot, ce qui est uni
forme de la mauvaise foi.
» M. liiuhcls. s'éme M. IV-sclianel au début
de la séance, roux nre: été témoin, vous aue:
un, roi/1.1 niez compris ne permettez jamais
LA CRUAUTÉ ALLEMANDE
M. liujhel* monte aiors la tribune et rf»
conte une fois de plus ri- qli appelle ̃< La
cruauté allemande. Hé
heureuses populations n'ont été tranquilles.Au-
jourd'hui. mie afllche les indignait, une autre
les humiliait, une autre les travossuit. J'ai ét6
le témoin de l'arrestation de rnalhenrense;
ouvrières.
J'ai assisté. ;'i lassant dune
aux violentes exercées dans cette maison
contre trois malheureuses femmes dont l'un*;
était enceinte et. une autres tenant dans set
bras un petit enfant, d'un an. J'ai vu un arti-
san fusillé dans son échoppe, ;e fils d'un mé-
decin nssawiué d'un coup de t.niounetre an
cuuir pour avoir allume une rtite lampe
dans une usine ou il avait cte enfermé paï
les Allemands une. maison dévastée tour y
voler U0<> francs. les misérables ï-cort-niies d«'
Mais il y a tle. faits autres qu'il faut ré-
i'i V2 jour: de prison et enfermé la prise)!
d? Tourcoing, j'ai été le témoin arriculairi
de scènes lubriques. Des hommes des orpe
de gardes, ;t tour de rôle, t'escendaient L
nuit dans la prison des jeunes rUles. \Lxcla-
mations.)
rt J'ai vn des enfant; de 15 ans ccïhdamnts
aux travaux forcés et. emmenés en Allema-
(;'est contre de tels faits que MM. Delory
Cihesquicres et moi. avons protesté, contre cet
te violation des règlements de La Haye « Dec
siècles de civilisation, disions-nous en termi-
nant, protestent contre due tels faits ». Ce do-
cument provoqua contre nous des perquisi
tions domiciliaires. M. Delory fut envoyé en
Allemagne, M. firiesquières était couché sut
un lit d"'hôpïta1. Ouant à moi. comme on avait
trouvé a mon domicile quelques articles dt;
colonel Foyler. quelques coupures des jour
naux du pays et quelques notes destinées 2
soutenir le moral de îa population, je fus en
voyé dans les geô'es du militarisme prussien,
car tes Allemands 'espéraient, sans doute, (rue
comme Sorriaux. je ne pourrais pas supporter
le régime il(, leurs prisons
LES SOUFFRANCES DES PRISONNIERS
Puis c'est le récit des souffrances de noi
.1'ni vu, continue M. Inghels, arriver a la
prison de Coblent* de malheureux déporter
J'ai vu 77 ouvriers belges incarcères dans
un grenier pendant 21 jours pour .avoir ré-
clamé un peu plns de nourriture 2ô0 pram
mes de pain, deux soupes par jnur, volM
quelle était notre ration journalière. » (Mot.1
M. Et on parle de ravitailler
l'Allemagne
M Ernest I.»foxt. On fera bien de ravi-
tailler d'abord le nord de la France
applaudissementi^
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