Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1923-05-30
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Description : 30 mai 1923 30 mai 1923
Description : 1923/05/30 (Numéro 149). 1923/05/30 (Numéro 149).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2007
ÏS centimes le T~OLDaéro DAMS TOUTE LA FRAMCE TL.e ~uai~ro :S centiïnëa
13S' ANNÉE N" t49
No -!49=. 35~ ANNÉE
JMJMA1 MES DEBATS
PGUHMfES ET UïTERmES
MERCMM30MtM923
.M.
PRIX DE L'ABONNEMENT
3MO)8 ÛMOtS iANt
FfanceelCotonies. 13 fr. 26 fr. SOfr.
Étranger. 82 fr. 43 fr. 82 fr.
MERCRED! 30 MAI 023
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
~7, Rue des Pfë{!'es-S:unt-Gen!M)!i-rAùxerfois
PARtS-t"
ABDESSE TËLËGRATmQfE DÉBATS-PARIS
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~.M ~/Mo/?ces so~f repuM c~ec~e/neof
AUX BUREAUX DU JOURNAL
JLM maNMscr; noa j~xër~s jte soat pNS fec~M
s'atoMe ~a CHÈSUES POSTAUX: COMPTE N'3B2-PAmS
tMttMMtMBtt ptrttttdx <" tt d
SOMMAIRE
Lit Crise prientate. AcGcsTEGAUYA)~.
L'Equitibredu budget. A. AMERT-PETiT.
Le Discours de M. MUterand.
Au Jour )e Jour. JL'a~o&cf dH Noceur
Fou.– Z.
La Conférence de Lausanne. La séance
dH Co~njM /?noMC!er ~'(!c/;ett.c r~Mremen~
~ure.
Les Pourparters au sujet des réparations.
7.a proc/ –JLe ~OMpeh!M!M~ du /cA e~ le memo-
fa7!dHnt6feS!'ndMSM<
En Rhénanie et dans ta Ruhr. Z.es frott–
Me~<
2'pttoe
A t'Etranger. 7?mp/re ~~o/!n)OKe
S/cn~ey jSaMtt'M cAe/' dft ror/t conserua-
feur. ~t/fema~ne Af. ~;n~M OHfre un
credtf OHa* ~ot'te~. 7'o/o~ne CotMMu-
~'on d'un CaMne~ Wf'~os. JBf~~arte Dmen~ aux &rf! Cni's .E.'accord sur 7es /ra~ d'occHpo~'on.
Le Voyage présidentiet. /?/! Alsace.
3'pas"
La Journée Pasteur.
Le ~ud~et de t923~
La Vie HMéraire.– Jt~mMfs. J~K t)<:
PfMMFËU.
LA CNSE OMENTALE
Hier les ncgoc!at!ohs de Lausanne ont
moins bien marché que samcd!. Ismet Pa-
cha est reverm sur upe partie de l'arran-
gement avec !a Grèce il prétendait dis-
traire les bons de réquisition grecs de rin-
demnite pour réparations de dommages. II
a refuse des indemnités aux sociétés, otto-
tnanes~de nom, mais de capitaux étran-
gers, quoique M. Venizétos ait accepté
'd'indemniser celles de ces sociétés qui ont
subi des dommages par ie fait des troupes
grecques. Cependant, au commencement
de!a séance, le généra! Pe!!é avait annoncé
que les AIHés renonçaient à l'indemnité de
guerre de 500 millions de f râpes qu'ils
avaient imposée à la Turquie dans le pro-
jet de traité du 4 février. Après un tel sa-
crifice de notre part, Ismet aurait du se
montrer plus-conciliant. Mais il est encou-
ragé dans ses prétentions par l'incohérence
de notre diplomatie.
Après la séance de samedi, il eut été
'juste et prudent de remercier les Grecs
d'avoir consenti a un sacrince territorial
d'autant plus pénible qu'il a provoqué dès
le lendemain des protestations et des réser-
ves de la part des Yougoslaves et des Bul-
gares, inquiets de voir les Turcs repara!-
tre sur la rive droite de la Maritza. On a
fait le contraire. On s'est répandu en
louanges sur la modération des Turcs.
Le 7~H/ a exprimé le regret que la
.Turquie n'eût pas gagné davantage.
Elle aurait pu obtenir mieux, dit notre
Confrère. En dépit de certaines objections,
nous pensons même qu'on aurait agi sa-
gement en lui donnant davantage. Le
:Tc!M~ est dominé par une préoccupa-
tion protéger Constanlinopic et les Dé-
troits redevenus turcs contre les Etats
chrétiens. Ajoutons "qu'il se préoccupe
aussi de satisfaire les prétentions des bol-
chévistes. II volt le salut de la paix orien-
tale et la sauvegarde de la navigation in-
ternationale dans une combinaison qui
connerait les portes de la mer Noire et
de la mer Egée aux bolchévistes et aux
Turcs. Il reproche aux personnes qui sont
d'un autre avis de préparer de nouveaux
€6nnlts balkaniques. Nous nous permet-
trons de lui répondre que, si ces conflits
éclatent, ils seront dus à la politique qu'il
a recommandée et qui préconisait la réins-
tallation des Turcs en Thrace, la remise
de la garde des Détroits aux Turcs, l'af-
faiblissement de la Grèce et la restauration
du pouvoir de l'Islam dans des régions
qu'on avait cru dénnitivement rendues
aux puissances chrétiennes.
Le TcHt~ s'imagine-t-i! avoir favorisé
h paix balkanique en conseillant aux
Turcs de Tentrer non seulement dans la
Thrace orientale, mais aussi dans la
fTIiTace occidentale, et de regagner sur la
Crcce ce qu'ils devraient payer aux Alliés?
Les objections de la Yougoslavie et les ré-
serves de la Bulgarie contre la rétroces-
sion de Karagatch montrent assez que les
Etats balkaniques n'admettront pas de
nouveaux empiétements de leur ancien en-
nemi. Ils se tiennent sur leurs gardes.
C'eût été notre devoir de les rassurer et
d'assurer la paix du moins sur les rives
d'Europe, en interdisant le retour des
Turcs dans un domaine qui. n'est pas le
leur et dont la possession leur vaudra plus
d'ennuis que d'avantages. Le 7'c;H~ de-
mande si ~l'on veut, oui ou non, que les
Détroits appartiennent a la Turquie. Il y a
longtemps que pour notre part nous avons
répondu non. En 1918, 1919 et 1930 tous
.les Alliés avaient aussi répondu non. Jus-
qu'à la im de 1921 M. Poincaré de même
semblait partager cet avis. Il s'exprimait
en.ce sens dans la T~MC ef~ Z~H;r MoM-
~r. sinon dans le 7~M!~ lui-même. Au-
.rait-11 été converti par M. F.-Bouillon?
On sert mal les intérêts du peuple turc
en lui faisant soutenir une politique qui le
décime et. le ruine. Dans l'article du Co?'-
~~oa~OKf que nous .citions l'autre jour,
M. Roger Labonne, qu!. connaît l'Ana-
toHe à fond, conclut ainsi <: Sans doute
nous continuons à estimer !e bon et labo-
rieux peuple anatolien dont les éminentes
quittes mériteraient mieux que les régi-
mes fantaisistes qui abusent, de sa can-
deur. Mais, pour donner à la Turquie
l'aide sincère qu'elle réclame et l'appui ma-
tériel dont e!!c a tant besoin, il faudrait
qu'ciïe se décidât à abandonner ses procè-
dés brouillons et ses combinaisons machia-
véliques. « La politique extérieure des ké-
mahstes est aussi incompréhensible que
leur politique intérieure écrivaient ré-
cemment les Y~z'M. Ce jugement de l'or-
gane soviétique se justifie chaque jour. Au
lieu de profiter des circonstances inespé- >-
rées qui ont permis sa résurrection et de
faire confiance à l'Occident pour se régé-
nérer, l'Etat d'Angora trouve judicieux de
ne pas abattre ses cartes et'de prodiguer
ses faveurs tour à tour aux Soviets dont
tant d'intérêts le séparent, des rives du
Bosphore aux plateaux de Tachkent, puis
au panislamisme hamidien, enfin au pays
des douars. Hé!as! cette diplomatie est
essentiellement orientale. Mais, si peu de
chances qu'il y ait de !a. modiner, est-ce le
ro)e du gouvernement français de lui dé-
cerner des éloges ?
AUGUSTE GAUvAïN.
Z/~L~~ DU B~DO~r
Le gouvernement a fait connaître à !a
commission sénatoriale des finances son sen-
timent sur les résolutions auxquelles cHc s'est
arrêtée. M. Poincare s'est montré moins op-
timiste que M. Henry Bérengcr. Il ne croit
pas que l'équilibre du budget ordinaire soit
réalise, et même avec un excédent de recet-
tes de 382 minions/comme l'honorabie rap-
porteur générât avait cru pouvoir l'annoncer.
Rappelons les chiffres. La commission se
Hattait d'avoir réalisé 1.218 minions d'éco-
nomies et elle escomptait, d'autre part, une
plus-value de 2.317 miHions. Sur ces deux
points, le président du Consci! fait des res-
trictions. En ce qui concerne les économies,
il ne croit pas qu'elles puissent atteindre
plus de 40 de celles qui ont été opérées
sur !e papier. Les nécessités des services pu-
blics ne disparaissent pas quand on rogne
purement et simplement un crédit. Certes, la
commission du Sénat n'a pas agi sans rai-
sons. E)!e a pris pour base les rapports des
contrôleurs des dépenses engagées, et même
en hissant une marge. Mais M. Poincare
estime que cette marge est insuffisante et que
la méthode elle-même est en bien des cas
faHacieuse. E!!e est tout au moins trop com-
mode. Après examen approfondi des services
compétents, il ne semble pas que les écono-
mies VéhtaMes puissent dépasser sensible-
ment 400 millions. D'autre part, les évalua-
tions de ptus-vahics ont été trop largement
calculées. La commission a supposé que Jcs
plus-values du premier trimestre se main-
tiendraient sans dcfaiUance jusqu'à !a fin de
l'année. C'est beaucoup présumer. En fait,
depuis !a fin de mars, il y a eu fléchissement.
It faut donc rabattre quoique chose des 2 mil-
liards 317 minions portés un peu prématuré-
ment a )a co)onne des excédents de recettes
sur !es prévisions.
Admettons, pour !a clarté du raisonne-
ment, que les plus-values atteignent 2 mil-
liards et que les économies puissent finale-
ment se totafiscr à goo minions. H subsiste
un mécompte d'un.rniHiard au bas mot sur
tes chiffres d'abord adoptés par !a commis- »-
sion. Déduisons les quoique 380 millions
d'excédent de recettes sur I.cs dépenses, aux-
quels e!!e avait abouti. I! reste a. trouver
700 mi)!Ions, à peu de chose près, pour arri-
ver a l'équilibre. C'est jà-dcssus que va por-
ter Fcfïort du gouvernement et de ~com-
mission. Arrivera-t-on A « boucler par un
surcroît d'économies ou par un supplément
d'impôts? Tout !c proMème est !à. Naturelle-
ment !e pays préférerait les économies, et
il a raison. Le seul point est de savoir ceUcs
qui sont possiMes, non pas seulement sur le
papier, mais en réalité. Une économie i)tu-
soirc, qui se traduit d'abord par un mauvais
fonctionnement des services publics et u!té'
rieurcment par des crédits supplémentaires,
est le pire des expédients. C'est reculer pour
mieux sauter, car il est de règ!e que les cré-
dits supp!émcntaires dépassent tes crédits
supprimés.
Quant aux trois milliards d'intérêts pour
!es emprunts des dépenses recouvrables,
qu'on les transfère au budget extraordinaire
ou qu'on les laisse dans le budget ordinaire,
!e rcsu!tat sera toujours !e même. Nous de-
vrons les payer dans tous tes cas, puisque
les versements de !'Ai!emagne n'y pourvoient
pas. Si nous tenons à nous contenter d'ùn~
apparence, nous pouvons les extraire du bud-
get ordinaire. Ce sera conforme à !a !ogique,
mais !a charge dont nous aurons ainsi sou-
lagé le budget ordinaire s'ajoutera aux char-
ges de l'autre sans profit aucun pour nos
finances. L'équilibre obtenu à ce prix ne se-
rait qu'un jeu d'écritures. Nous avons à faire
une besogne phis sérieuse. Cette besogne, le
Sénat y travalUc avec conscience, mais on
ne dira pas qu'il y met.de la précipitation. Le
budget a été voté à la Chambre le 26 jan-
vier, il y a quatre mois. Le Sénat n'en a pas
entamé !a discussion. Tout ce qu'on peut
espérer, c'est qu'il l'abordera vers la moitié
de juin, de Sorte que le débat, avec le retour
!a Chambre, ne pourra être terminé que
tout juste pour !e 14 jui!!et. Nous aurons
donc cette année sept douzièmes provisoires,
dont les deux premiers sont imputables & ta
Chambre et les cinq autres au Sénat. En fait
d'économies, nous persistons a regretter
qu'on n'ait pas commencé par celle-là.
.A. ALBERT-PETIT.
Le contres internationat de médecine.
Le congrès internationa! de médecine et de
pharmacie militaire s'est ouvert, hier, à Ro-
'me, en. présence du.roi et de M. MussoHm..
@'I. ..4'4~¿'1I1IIJ_fl~ -~l\
Le Discours dé M. Miïïeran~
Au cours de son voyage eh Alsace, M. le
Président de la République a parte de l'oc-
cüpation de la Ruhr. Il s'est exprime dans
des termes ou l'on retrouve toute sa vi-
gueur et toute sa franchise. Le chef de
l'Etat, en abordant ce sujet, savait bien
que ses paroles apparaîtraient dans le
monde entier comme représentant les
idées de toute la France. I! l'a fait avec ta
haute autorité qùr s'attache à sa fonction
et la clarté qui est la marque propre de
son esprit.
M. Millerand a montré surtout la signi-
fication générale de notre action dans la
Ruhr. Il n'est pas entré dans les détails il
n'avait pas à le faire. L'histoire de notre
occupation dans la Ruhr a été retracée à
dUrérentes reprises et avec éclat par'M. le
président du Consei). Le chef de l'Etat
s'est contenté de rappeler le dessein géné-
ral de notre action. Il y avait un contrat
entre les vainqueurs et le vaincu, et c'était
le traité. L'Allemagne n'a pas tenu ses en-
gagements. Conformément aux disposi-
tions du traité/conformément aux règles
du droit universel, la Belgique et la
France, créancières, ont saisi le débiteur
défaillant. Une telle opération,.dégagée de
tous le~ commentaires de la propagande
allemande, est si simple et si légitime
qu'elle ne peut être l'occasion d'aucune
équivoque. 11 n'y a pas d'arrière-pensée.
La France a saisi un gage pour être payée
de ce qui lui est dû; elle l'abandonnera
contre paiement, et pas avant. Cette con-
ception des affaires de la Ruhr répond aux
voeux de tout le pays; il est utile qu'elle
ait été exposée par le chef de l'Etat lui-
même..
C'est ]à l'aspect nnaneler du problème
mais il en est un autre, de première im-
portance c'est l'aspect mora). M. Mille-
rand acte 'droit au fait, en disant que
<: deux volontés sont aux prises Si l'Al-
lemagne résiste, ce ~n'est pas seulement
parce qu'elle ne veut pas payer sa dette.
Son calcul est plus profond. Vaincue, elle
entend remettre en cause sa défaite même.
En ne tenant pas ses engagements, c'est
contre le traité qu'elle se dresse. Au lende-
main de l'armistice, tout l'eitort des diri-
geants de l'Allemagne a été de masquer nu
peuple allemand la défaite. Au lendemain
de la Ruhr, tout le désir des mêmes diri-
geants sera de cacher l'échec de la ré~is'
tance passive. Ils se résigneraient plus fa-
cilement à payer qu'à s'avouer vaincus.
C'est 'pourquoi M. MUIerand a été bien
inspiré en disant que la volonté française
l'emporterait, et que dans cette lutte, me-
née avec modération et avec énergie, nous
avions à la fois la force matérielle et l'au-
torité morale. Matériellement, il faut que
l'Allemagne paie; politiquement, il est au
moins aussi imcortant que sa volonté soit
brisée..
/0~ ZE/OZ~
L'alphabet du docteur Fou
Le docteur Fou, citoyen du Céleste Em-
pire, a conçu l'ambition d'offrir à sa pa-
trie un instrument de première nécessite
qui pourtant lui manquait, en la dotant
d'un alphabet dont il est l'inventeur.
Quand on songe que ta Chine se vante
avec raison d'être la doyenne des nations
policées, qu'en effet, durant des douzaines
et des douzaines de siècles, elle a multi-
plié les découvertes savantes au point que
la plupart des nôtres ne seraient qu'un
renouveau d'inventions, publiées à force
d'être vieittes, qu'elle à eu, bien avant
tous tes peuples d'Europe, des philo-
sophes, des poètes, des artistes dont
les chefs-d'œuvre nous émerveillent en-
core, on est tenté de se demander si .un
alphabet est aussi nécessaire à la civili-
sation qu'il semble à première vue et si
le cadeau que le docteur Fou veut faire
à son pays est au$si précieux qu'il le
pense.
Les avantages apparents ne sont pas
contestables. La Chine, à défaut d'alpha-
bet, possède une écriture;-ette a même ta
plus riche de toutes les écritures, puisque
les caractères, tes signes qui servent à la
tracer se comptent par miniers 35.000
disent certains auteurs, 45.000 assurent
quelques autres, d'où il appert qu'aucun
peuple du monde n'aurait à sa disposition
plus de moyens exacts, nuancés et divers
d'exprimer sa pensée. Mais cette richesse,
comme il arrive souvent pour la consola-
tion et le bonheur des pauvres, est une
cause d'embarras, car, si les 44.449 carac-
tères du dictionnaire de Kang-hi ne sont
pas tous d'un usage courant, it convient,
dit-on, d'en connaître au moint sept ou
huit mitte pour se tirer d'affaire dans ta
correspondance.
Cela explique l'honneur où sont tenus
les <: lettrés et aussi l'emploi de ce qua-
lificatif pour désigner tes grands, les fonc-
tionnaires, les hommes de la bonne So-
ciété, ceux qu'en France on appelait jadis
les honnêtes gens. « On connaît un lettré,
a écrit Atontesquieu, à la façon aisée dont
il fait tarévérence.~ Ce n'est pas tou-
jours à ce signe que nous connaissons
tes nôtres nous serions exposés à de
sérieuses méprises si nous jugions nos
docteurs de Sorbonne à leur coup de cha-
peau. Mais les mœurs ni les mots ne sont
point partout les mêmes; ce que dit Mon-
tesquieu des lettrés de la Chine prouve
du~ moins qu'i!s;cqmposent.]à-bas une aris-
tocratie.
C'est pourqu.qi la réforme proposée par
te docteur Fou n'est rien de inoins qu'une
révolution. Elle va déposséder d'un dernier
privitcge ceux que les changements poli-
tiques de ces dernières'années ont déjà
privés de beaucoup d'autres; en mettant
l'Écriture à )a portée de tous, elle rendra
accessibles à tous les fonctions, !es hon-
neurs, les emplois, les moyens de fortune
réservés jusque-là au petit nombre de ceux
qui avaient eu la chance et le toisir d'ap-
prendre. Mais toute médaiiïe a son revers.
Personne, en Chine, ne sera plus excusa-
ble d'ignorer l'écriture, quand il suffira
de connaître 39 lettres (car l'aiphabet du
docteur Fou' en contient quetques-unes de
plus que n'en possède le nôtre) et la con-
séquence la plus immédiate de cette ré-
forme démocratique sera .pour !es petits
Chinois qu'ils devront renoncer à !eur
enfance tranquiiïe pour s'asseoir studieu-
sement sur ies bancs de !'éco)e.–Z.
'~i?~%iK~ Jr~
La Conférence te Lansanne
iaseMce~Co/n/Ye~a~c/eA'.
/'
Nous n'avons pu rendre compte, dans notre
Dernière Heure d'hier, que du début de la
séance tenue par le comité financier, et no-
tamment du discours prononce par le général
Pelle qui dit, en terminant, que les Alliés
espéraient que les biens des étrangers se-
raient restitués :t leurs propriétaires et que
tes sociétés étrangères seraient indemnisées
pour les dommages subis.
Ismet pacha a répondu en se félicitant de
la décision des gouvernements alliés. H fit
remarquer que les sacrifices consentis de part
et d'autre pouvaient être considéré? comme J
s'équilibrant a peu près, car, à l'estimation de
ta délégation turque, te sacrifice total fait
par l'accord, gréco-turc s'étève a. quelque
douze millions. j
Ismet.pacha fit observer qu'en ce qui con- ·
cerne la restitution des biens, il n'apparais-
sait pas de difficultés. Mais, d'autre part, en
ce qui concerne l'indemnisation des sociétés
étrangères qui ont souffert pendant la g'uer- ) 1
re, il répondit qu'il ne pouvait prendre d'en- ) 1
gagement.
Le générât Pelle insista en faveur de la
thèse des Alliés en répondant à Ismet pacha
'que ceux-ci ont fait pour le moins autant de
sacrifices que tes Turcs. II fit observer qua
tes sociétés étrangères en Turquie, bien que 1
qualifiées d'ottomanes, ne peuvent fonction-
ner qu'avec des capitaux attiés et qu'il est de
l'intérêt du gouvernement turc que ces socié- <
tés puisent continuer de fonctionner, ce en' t
serait impossible si elles ne recevaient pas les t
indemnités prévues.
Malgré les demandes pressantes du généra! (
Pellé parlant au nom de tous les Alliés, Is- <
met pacha déclara ne pas pouvoir prendre t
d'engagement si les négociations commen-
cées :t Angora n'étaient pas couronnées de c
succès. Cette discussion, de l'avis de tous les i
Alliés, a produit une impression pénible.. t
Ou aborda ensuite l'examen officiel de c
l'arrangement gréco-turc conclu dans ses
grandes lignes, dans la réunion privée de sa- 1
medi. M. Vcnizelos tout en confirmant l'en- t
gagement pris par la Grèce de réparer les
dommages causés en Asie Mineure aux so-
ciétés étrangères, déclara qu'un accord étant
intervenu depuis longtemps à ce .sujet entre 1
les Alliés et la Grèce, il était inutile de faire
figurer à ce propos une clause spéciale dans t
l'accord définitif. Le comité se rangea à cet 1
avis.
A ce moment, Ismet pacha, formula une <
réserve importante qui semble revoter, de la `
part de la délégation turque, la volonté de i
revenir sur une partie des concessions, faites c
samedi dernier.
H demanda, en effet, que les bons de réqui- (
siiion, qui s'élèvent à une somme importante, 1
ne fussent pas compris dans l'accord inter- t
venu et que la Grèce fût tenue de les payer. c
M. Venizelos s'est étonné de tette demande 1
et il a déclaré qu'il considérait ta question (
réplée par l'accord dé samedi. Les Alliés ont l
partagé tes sentiments exprimés par M. Ve- t
nizelos et la question a été renvoyée aux t
experts sans qu'aucune décision définitive ait
été prise à ce sujet.
M. Jovanovitch, délégué serbe, a renouvelé `
publiquement les réserves qu'il avait faites au
nom de son gouvernement, samedi dernier, s
en ajoutant encore une fois que son gouver- 1
nement désirait ne pas entraver la réalisation c
de l'accord intervenu. Les AHies ont pris 1
acte de cette déclaration. Us en ont remercié r
le représentant de la Serbie et II .a été décidé c
que le gouvernement serbe sera représenté F
dans le comité des experts qui procédera au 1
tracé de la frontière dans la région de Kara-
gatch.
Il a été décidé, en outre, sur la proposition
de Sir Horace Rumbold qu'un représentant }
de la Bulgarie serait entendu en ce qui con-
cerne l'accès de là Bulgarie à la mer Egée.
La.'séance prit fin sur cette déclaration. J
/.es
L'attitude adopté par Ismet pacha a pro- t t
duit naturellement une mauvaise impression.. 1
On a l'impression, dans les milieux alliés, que
les Turcs veulent tenter par tous les moyens
d'obtenir de nouvelles concessions. L'envoyé j
spécial de l'agence. Hsvas télégraphie à ce
sujet:.
La séance que la Conférence de la paix a 1
tenue lundi matin a montré que l'ère des diffi-
cultes n'est apparemment pas ctosé à Lausanne.
II est'improbable néanmoins que le chapitre des
réparations soit remis tout entier en question
avec les accords intervenus à ce sujet entre la.
Grèce et la Turquie. Sans doute, ismet pacha
a suscité quelque inquiétude en réclamant le
paiement des réquisitions effectuées en Ana-
tolie pendant la dernière campagne mais c'est
une question qui ne touche pas te principe même
de l'accord intervenu et la Grèce ne se refusera'
sans doute pas & payer des indemnités à ceux
de ses fournisseurs dont les demandes appa-
ra!tront comme légitimes. On peut donc, sous
cette réserve, considérer la question des répara-
fions comme réglée dans son ensemble. Cela dit,
il est impossible de ne pas tenir compte des dis-
positions que les Turcs ont taissées apparaître
lundi matin à l'égard des questions qui restent
a résoudre. Ces questions sont au nombre de
cinq i* Sort des sociétés étrangères en Tur-
quie 2° Paiement des coupons aux porteurs
étrangers .~° Garanties judiciaires aux étran-
sers en Turquie Evacuation de Constantinople,
de Cbanak et de Gallipoli par les Alliés
5''SOttdeI'HedeCaste!lQrizo.
C'est à propos de la question des Sociétés
étrangères en Turquie que les Turcs ont mani-
fK<é, les moins bonnes dispositions mais, on i
"'¿"QM' i
sait qu'ils ne nourrissent pas de mci] lettres m-
tenUons à propos de la question des'cpupons.
.Mécontents des résultats de la rencontre qu!
a eu lieu la semaine dernière :t Paris entre
Hassan bey et les représentants des. Alliés, i)s
entendent porter/la question devant la confé-
rence. On s'attend à traverser à ce sujet une
période difficile à Lausanne. Les autres ques-
tions offriront .apparemment moins de difficul-
tés. Quoi qu'il en soit, Ismet pacha a déclare aux
représentants de la presse turque les seuls
qu'il ait consenti à recevoir depuis son retour
d'Angora que les dernières difficultés pen-
dantes seront examinées dans les quatre der-
niers jours, en tête à tête, entre les chefs des
délégations alliées et il a ajoute <: Dans' dix
jours nous signerons la paix
/.e~owe/?emM)~ec
ef/'accoft/a~ec/o 7
Le chef de la révolution et !e président Hu
Conseil ont adressé à M. Venizelos un télé-
gramme dans lequel ils le félicitent et lui ex'
.priment leur gratitude pour les'serviçes qù'it
a rendus pour donner au pays une paix ho-
norable.
Le télégramme du président du Conseil a
l'armée et à la flotte précise que les résultats
obtenus sont dus principalement .à l'armée
réorganisée. Les journaux disent que la Grèce
s'est trouvée dans la nécessité de faire un
nouveau sacrifice pour assurer là paix,en. Eu-
rope et que la signature de la paix ouvrira
à la Grèce une ère de travail..
i'o/7/o/7~e
On télégraphie de Constantinople a l'agen-
ce Ha.vas que la presse turque commente non
avec satisfaction, m&is plutot-~vec rM.igfia-
tion l'accord turco~rec intervenu a Lau-
sanne.
Le ~
II est impossible d'accueillir avec satisfaction
la solution de la question des réparations. Evi-
demment la reprise de Karagatch est une bonne
chose pour les intérêts vitaux d'Antrinople, mais
elle ne compense pas les dévastations d'Anatolie.
L'accord enlève son caractère politique aux ré-
parations, mais il ravivera et ne cicatrisera, pas
nos plaies. La situation financière de la Tur-
quie est vraiment difncilc désormais, il y au-
rait impossibilité à envisager le paiement en or
des intérêts.
L'Les alliés ne pourront formuler aucune de-
mande d'indemnités pour leurs ressortissants en
Turquie.'
Le FoM< dit
L'échange de Lausanne ne nous satisfait nul-
lement nous nous y résignons en faveur de la
paix générale.
Les ~oM/~or/ers
avec /es ~oc/e~s ~
On télégraphie, le 28 mai, de Constantinb-
ple, les informations suivantes reçues d'An-
gora ·.
Les négociations entre les autorités compé-
tentes et les délégués des sociétés étrangères,
continuent dans de bonnes conditions.
L'entente Intervenue avec une compagnie
d'eaux a été approuvée par le conseil des com-
missaires. Les négociations sont en bonne voie
en ce qui concerne les quais de Smyrnc et les
chemins de fer Smyrnc-Kassaba. et prolonge-
ment.
On conserve l'espoir d'une entente entre la
commission financière et, les délégués de la ré-
gie des tabacs.
Aujourd'hui, commencent les pourparlers en-
tre la direction des postes et une société anglaise
de téléphones.
A la fin de la semaine, s'engageront les né-
gociations au sujet des chemins de fer orien-
taux.
~yoc/o~/o/!S ~yco-o/M~co/~es ·
La délégation turque à Lausanne a publié
la nuit dernière le communiqué suivant:
Des conversations officieuses ont été enta-
mées entre Ismet pacha, M. Grew et les ex-
perts des délégations turque et américaine en
vue de rechercher une base des négocia-
tions officielles pour la conclusion de nou-
veaux traités basés sur le principe du droit
International entre les Etats-Unis et la Tur-
quie. On envisage qu'une telle procédure tout
en préparant la voie pour le rétablissement
des relations diplomatiques entre les deux
pays aboutira à la conclusion d'une conven-
tion réglant les relations commerciales entre
ces deux pays ainsi que la situation de leurs
ressortissants dans leur territoire respectif.
Ces .conversations officieuses progressent
d'une manière satisfaisante et tout permet de
croire que des négociations officielles pour-
ront être entamées prochainement.
Mais. d'autre part, on télégraphie de Wa-
shington au 7'H)tM
Le gouvernement américain déclare qu'i! est
absolument inexact que le ministre des Ems-
Unis a Berne ait suggéré à la Turquie, la con-
clusion d'un traité de commerce. Au contraire,
la proposition émane de la Turquie, mais il est
peu probable que les négociations puissent pré t-
dre une forme définie avant le règlement d".grands problèmes de Lausanne.
LES POURPARLERS
au sujet des réparations
La /M'ocAa/M coo/e/!ce ~Mco-&e/ye
Le baron de Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur
de Belgique, s'est rendu, hier après-midi, au
quai d'Orsay, pour y discuter de la date de la
prochaine conférence franco-belge. On regrette
à Bruxelles que le voyage de M. Poincaré à
Strasbourg ne permette pas au président du
Conseil français de rencontrer MM. Theunis et
Jaspar avant mercredi de la semaine prochaine.
Lundi prochain, commencera, devant la Cham-
bre belge, la discussion de la loi militaire; mais
telle .est, aux yeux des ministres belges, l'ur-
gence des conversations avec le gouvernement
français, qu'ils seraient disposés à réserver deux
jours à leurs entretiens avec M. Poincaré, et
que si ce dernier ne pouvait se rendre à Bruxel-
les, ils n'hésiteraient pas à faire le voyage de
Paris.
Le yowe/?e/nM~ du ~e/c/t
et le memorandum des //?o~s~e/s
Le mémorandum présente au gouvernement
allemand par la Fédération de l'industrie, est
bien conforme, dans ses grandes lignes, au pro-
gramme que nous avons résumé d'après !a i~c~
0!;t .Mof~ny. Voici quelques précisions sur le
contenu
Les biens de l'Etat, dit le mémorandum, doi-
vent intervenir en première ligne pour les ré-
parations. Par biens de l'Etat, on entend les
chemins de fer. les douanes, les domaines, les
forêts, les mines, etc.. dont le revenu seul ser-
virait de garantie, pourvu que leur exploitation
fût faite d'une façon plus rationnelle, ce qui
permettrait de garantir 1.000 millions de marks
or. L'industrie est prête a fournir un crédit
complémeBta.l!'?.représ?ntaT)t'40 soit 500
mitlipns de marks-or que. suivant elle, les p~r-
ticuiiers peuvent garantir. Les 60 restant
..scfaien.t. garantis ~ar- l'agriculture. les banques.
le commerce. etc. La propriété bâtie n'intervien-
drait pas. Pour l'industrie. la répartition Serait
faite d'après la valeur'de ses terrains, de ses
bâtiments et des machines. Cette garantie joue-
.rait à l'égard du Reich et non pas de l'Entente.
L'industrie, de son côté, réclame la réalisation
des réformes contenues dans la note adressée,
le 14 novembre 922, par le cabinet Wirth à la
Commission des réparations, a savoir diminu-
tion du nombre des fonctionnaires, exploitation
rationnelle des entreprises de l'Etat, élasticité
de la journée de huit heures, suppression pro-
gressive _des surtaxes frappant à l'étranger les
importations allemandes.
Le mémorandum demande la suppression de
l'article du traité de. Versailles privant l'Alle-
magne du traitement de la nation la Rhts favo-
risée. Il demande aussi !a suppression du con-
trôle du commerce extérieur, et des ofnces qui
obligent à engager un certain nombre de dé-
mobilisés. Il demande, enfin, la suppression de
la taxation sur les loyers.
Au cours de la discussion entre le chancelier,
le ministre des an'aires étrangères et les chefs
de partis, des critiques très vives ont été for-
mulées par les socialistes en particulier contre
ce programme. Les partis bourgeois gouverne-
mentaux déclarent, au contraire, dans une note
officieuse, qu'ils voient dans cette oSre une
preuve de l'esprit de sacrinee de l'industrie.
La même note annonce que les conditions
auxquelles l'industrie accepte, de donner sa ga-
rantie seront l'objet, très prochainement, d'un
débat parlementaire, et que ce débat aura pour
base !ë programme gouvernemental exposé ~dans
la note du.~4 .novembre 1922.
Hier, le gouvernement a confère avec !es
grandes banques, et Une nouvelle séance du
cabinet aura lieu aujourd'hui.
f.o/M'esse allemande
Le !~o':M!!Y< montre combien serait 3ange-
reux pour l'Etat le programme de l'industrie.
La suppression des taxes à l'exportation signi-,
fierait pour l'industrie une économie de ïoo à
150 millions de marks par an. La journée de
huit heures est menacée. La somme offerte de
200 millions est insignifiante, par rapport à la
puissance de l'industrie.
Cela rappelle, dit le Fo~MF~ l'époque où !es
empereurs allemands mendiaient auprès des sei-
gneurs de l'Empire pour obtenir des hommes
et de l'argent.
C'est toujours la même histoire on demande
à l'industrie un sacrifice et elle propose une
affaire profitable pour elle, aux frais de la classe
ouvrière.
M. Georg Bernhardt. dans Ja. Case~e FoM, déclare que le gouvernement est revenu
au système des garanties volontaires.
Cela donne à l'étranger, dit-il, l'impression
qu'en Allemagne, ce sont les groupes industriels
et non pas' le gouvernement qui exercent le
pouvoir et que le cabinet Cuno n'est pas dis-
posé à les obliger, par la voie d'accord, à rem-
plir leur devoir ni assez fort pour le faire.
L'exécution des conditions déchaînera la guerre
civile. Au moment du plus grave danger pour
la patrie, l'industrie marchande avec le gouver-
nement. Certaines parties de ces demandes sont
justinées, mais une solution unilatérale de ce
problème ne doit pas être imposée de force en
échange de certains sacrifices pour les répa-
rations.
En Rhénanie et dans la Ruhr
Z.es.f/'ot/esef/es~e/es
Au cours de la bagarre entre policiers sans-travail qui s'est produite hier matin, a
Düsseldorf, deux manifestants ont été tués
et quatre ont été blessés; une petite Elle a été
piétinée par la foule.
A Dortmund, un camion automobile char-
gé d'agents de police a été attaqué par les
communistes. Il y a eu un agent tué et sept
grièvement blessés. Cinq autres automobiles
de la police ont été attaquées.
On mande de Gelsenkirchen au BfWt'MCf
Toy~ott que les communistes ont proclamé
la grève générale. Effectivement, la grève
était générale hier matin dans tout le district,
sauf dans une mine.
Gelsenkirchen est toujours au pouvoir 3es
communistes. Les syndicats chrétiens se sont
retirés du service de sécurité, parce que la
majorité communiste y poursuit des intérêts
particuliers. 'le kles milliers
En raison de la grève générale ,ttes miniers
d'ouvriers circulent dans la ville où t'ànima-
tion est grande.
Mr!t et/~or/sof/o~ du ~N/ CeyoM~e
On mande d'Elberfeld a la Go~f FoM
que le général Dégoutte aurait autorisé l'em-
ploi de la police communale, mais non de la
police de sûreté, dans les localités où ta situa-
tion est menaçante.
Z/a~MMfcf/o~ des so/
Om mande de Berlin qu'un accord est inter-
venu entre patrons et ouvriers au ministère
du travail au sujet des salaires dans la Ruhr.
Ils ont été augmentés en moyenne de 6.000
marks par jour.
Les pourparlers continuent au sujet tt'ùn?
augmentation rétroactive à partir du ï" niai<
ies sa/s/es
'Les opérations He décompte des sommes
saisies, comme on le sait, à la succursale de
la Reichsbank à Essen se sont poursuivies
au cours de la journée d'hier. Jusqu'à présent,
02 milliards de marks ont été décomptés.
~r/'esfaf/oTîC~ co/!se/e/' Z.u~e/'&ec~
Le conseiller de gouvernement LutterbecK,
qui remplace M. Gutzner, expulsé, comme
président de la province de Düsseldorf, a été
arrêté, hier soir, à son domicile, pour avoir
envoyé des lettres insolentes aux autorités
d'occupation. M. Lntterbeck avait, notam-
ment, protesté en termes injurieux contre
l'exécution de Schiagetter.
Ce eue co9fe /o ~es/s~Mce o//e/MG~e
La revue socialiste !i~MM/tMf compare les
frais que l'occupation de la Ruhr a occasion-
nés à la. France avec les frais occasionnés à.
l'Allemagne par sa politique de résistance.
D'après les déclarations faites par le pré-
sident du Conseil français à !a Commission
des finances, dit-elle, non seulement les frais
ont été couverts, mais un bénéfice de 9 mil-
lions résutterait de l'occupation.
Par contre, la politique de résistance a
coûté l'Allemagne une somme de plus de
un milliard de marks-or. Le véritable bilan
est donné par l'augmentation de ia dette Bot-
tante du Reich, qui était passée de la somme
de deux billions de marks le !0 janvier, à
M,2 bitiions de mark: soit une augmentation
de 8 biiHons. En prenant le dollar au cours
dé ~o.ooo, nous arrivons à une augmentation
de la dette Bottante du Reich à un milliard
de marks-or.
13S' ANNÉE N" t49
No -!49=. 35~ ANNÉE
JMJMA1 MES DEBATS
PGUHMfES ET UïTERmES
MERCMM30MtM923
.M.
PRIX DE L'ABONNEMENT
3MO)8 ÛMOtS iANt
FfanceelCotonies. 13 fr. 26 fr. SOfr.
Étranger. 82 fr. 43 fr. 82 fr.
MERCRED! 30 MAI 023
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
~7, Rue des Pfë{!'es-S:unt-Gen!M)!i-rAùxerfois
PARtS-t"
ABDESSE TËLËGRATmQfE DÉBATS-PARIS
TËt-ËPHONE GUTENBERG 03.00 03.01 03.0Z
~.M ~/Mo/?ces so~f repuM c~ec~e/neof
AUX BUREAUX DU JOURNAL
JLM maNMscr; noa j~xër~s jte soat pNS fec~M
s'atoMe ~a
tMttMMtMBtt ptrttttdx <" tt d
SOMMAIRE
Lit Crise prientate. AcGcsTEGAUYA)~.
L'Equitibredu budget. A. AMERT-PETiT.
Le Discours de M. MUterand.
Au Jour )e Jour. JL'a~o&cf dH Noceur
Fou.– Z.
La Conférence de Lausanne. La séance
dH Co~njM /?noMC!er ~'(!c/;ett.c r~Mremen~
~ure.
Les Pourparters au sujet des réparations.
7.a proc/
fa7!dHnt6feS!'ndMSM<
En Rhénanie et dans ta Ruhr. Z.es frott–
Me~<
2'pttoe
A t'Etranger. 7?mp/re ~~o/!n)OKe
S/cn~ey jSaMtt'M cAe/' dft ror/t conserua-
feur. ~t/fema~ne Af. ~;n~M OHfre un
credtf OHa* ~ot'te~. 7'o/o~ne CotMMu-
~'on d'un CaMne~ Wf'~os. JBf~~arte Dmen~ aux &rf!
Le Voyage présidentiet. /?/! Alsace.
3'pas"
La Journée Pasteur.
Le ~ud~et de t923~
La Vie HMéraire.– Jt~mMfs. J~K t)<:
PfMMFËU.
LA CNSE OMENTALE
Hier les ncgoc!at!ohs de Lausanne ont
moins bien marché que samcd!. Ismet Pa-
cha est reverm sur upe partie de l'arran-
gement avec !a Grèce il prétendait dis-
traire les bons de réquisition grecs de rin-
demnite pour réparations de dommages. II
a refuse des indemnités aux sociétés, otto-
tnanes~de nom, mais de capitaux étran-
gers, quoique M. Venizétos ait accepté
'd'indemniser celles de ces sociétés qui ont
subi des dommages par ie fait des troupes
grecques. Cependant, au commencement
de!a séance, le généra! Pe!!é avait annoncé
que les AIHés renonçaient à l'indemnité de
guerre de 500 millions de f râpes qu'ils
avaient imposée à la Turquie dans le pro-
jet de traité du 4 février. Après un tel sa-
crifice de notre part, Ismet aurait du se
montrer plus-conciliant. Mais il est encou-
ragé dans ses prétentions par l'incohérence
de notre diplomatie.
Après la séance de samedi, il eut été
'juste et prudent de remercier les Grecs
d'avoir consenti a un sacrince territorial
d'autant plus pénible qu'il a provoqué dès
le lendemain des protestations et des réser-
ves de la part des Yougoslaves et des Bul-
gares, inquiets de voir les Turcs repara!-
tre sur la rive droite de la Maritza. On a
fait le contraire. On s'est répandu en
louanges sur la modération des Turcs.
Le 7~H/ a exprimé le regret que la
.Turquie n'eût pas gagné davantage.
Elle aurait pu obtenir mieux, dit notre
Confrère. En dépit de certaines objections,
nous pensons même qu'on aurait agi sa-
gement en lui donnant davantage. Le
:Tc!M~ est dominé par une préoccupa-
tion protéger Constanlinopic et les Dé-
troits redevenus turcs contre les Etats
chrétiens. Ajoutons "qu'il se préoccupe
aussi de satisfaire les prétentions des bol-
chévistes. II volt le salut de la paix orien-
tale et la sauvegarde de la navigation in-
ternationale dans une combinaison qui
connerait les portes de la mer Noire et
de la mer Egée aux bolchévistes et aux
Turcs. Il reproche aux personnes qui sont
d'un autre avis de préparer de nouveaux
€6nnlts balkaniques. Nous nous permet-
trons de lui répondre que, si ces conflits
éclatent, ils seront dus à la politique qu'il
a recommandée et qui préconisait la réins-
tallation des Turcs en Thrace, la remise
de la garde des Détroits aux Turcs, l'af-
faiblissement de la Grèce et la restauration
du pouvoir de l'Islam dans des régions
qu'on avait cru dénnitivement rendues
aux puissances chrétiennes.
Le TcHt~ s'imagine-t-i! avoir favorisé
h paix balkanique en conseillant aux
Turcs de Tentrer non seulement dans la
Thrace orientale, mais aussi dans la
fTIiTace occidentale, et de regagner sur la
Crcce ce qu'ils devraient payer aux Alliés?
Les objections de la Yougoslavie et les ré-
serves de la Bulgarie contre la rétroces-
sion de Karagatch montrent assez que les
Etats balkaniques n'admettront pas de
nouveaux empiétements de leur ancien en-
nemi. Ils se tiennent sur leurs gardes.
C'eût été notre devoir de les rassurer et
d'assurer la paix du moins sur les rives
d'Europe, en interdisant le retour des
Turcs dans un domaine qui. n'est pas le
leur et dont la possession leur vaudra plus
d'ennuis que d'avantages. Le 7'c;H~ de-
mande si ~l'on veut, oui ou non, que les
Détroits appartiennent a la Turquie. Il y a
longtemps que pour notre part nous avons
répondu non. En 1918, 1919 et 1930 tous
.les Alliés avaient aussi répondu non. Jus-
qu'à la im de 1921 M. Poincaré de même
semblait partager cet avis. Il s'exprimait
en.ce sens dans la T~MC ef~ Z~H;r MoM-
~r. sinon dans le 7~M!~ lui-même. Au-
.rait-11 été converti par M. F.-Bouillon?
On sert mal les intérêts du peuple turc
en lui faisant soutenir une politique qui le
décime et. le ruine. Dans l'article du Co?'-
~~oa~OKf que nous .citions l'autre jour,
M. Roger Labonne, qu!. connaît l'Ana-
toHe à fond, conclut ainsi <: Sans doute
nous continuons à estimer !e bon et labo-
rieux peuple anatolien dont les éminentes
quittes mériteraient mieux que les régi-
mes fantaisistes qui abusent, de sa can-
deur. Mais, pour donner à la Turquie
l'aide sincère qu'elle réclame et l'appui ma-
tériel dont e!!c a tant besoin, il faudrait
qu'ciïe se décidât à abandonner ses procè-
dés brouillons et ses combinaisons machia-
véliques. « La politique extérieure des ké-
mahstes est aussi incompréhensible que
leur politique intérieure écrivaient ré-
cemment les Y~z'M. Ce jugement de l'or-
gane soviétique se justifie chaque jour. Au
lieu de profiter des circonstances inespé- >-
rées qui ont permis sa résurrection et de
faire confiance à l'Occident pour se régé-
nérer, l'Etat d'Angora trouve judicieux de
ne pas abattre ses cartes et'de prodiguer
ses faveurs tour à tour aux Soviets dont
tant d'intérêts le séparent, des rives du
Bosphore aux plateaux de Tachkent, puis
au panislamisme hamidien, enfin au pays
des douars. Hé!as! cette diplomatie est
essentiellement orientale. Mais, si peu de
chances qu'il y ait de !a. modiner, est-ce le
ro)e du gouvernement français de lui dé-
cerner des éloges ?
AUGUSTE GAUvAïN.
Z/~L~~ DU B~DO~r
Le gouvernement a fait connaître à !a
commission sénatoriale des finances son sen-
timent sur les résolutions auxquelles cHc s'est
arrêtée. M. Poincare s'est montré moins op-
timiste que M. Henry Bérengcr. Il ne croit
pas que l'équilibre du budget ordinaire soit
réalise, et même avec un excédent de recet-
tes de 382 minions/comme l'honorabie rap-
porteur générât avait cru pouvoir l'annoncer.
Rappelons les chiffres. La commission se
Hattait d'avoir réalisé 1.218 minions d'éco-
nomies et elle escomptait, d'autre part, une
plus-value de 2.317 miHions. Sur ces deux
points, le président du Consci! fait des res-
trictions. En ce qui concerne les économies,
il ne croit pas qu'elles puissent atteindre
plus de 40 de celles qui ont été opérées
sur !e papier. Les nécessités des services pu-
blics ne disparaissent pas quand on rogne
purement et simplement un crédit. Certes, la
commission du Sénat n'a pas agi sans rai-
sons. E)!e a pris pour base les rapports des
contrôleurs des dépenses engagées, et même
en hissant une marge. Mais M. Poincare
estime que cette marge est insuffisante et que
la méthode elle-même est en bien des cas
faHacieuse. E!!e est tout au moins trop com-
mode. Après examen approfondi des services
compétents, il ne semble pas que les écono-
mies VéhtaMes puissent dépasser sensible-
ment 400 millions. D'autre part, les évalua-
tions de ptus-vahics ont été trop largement
calculées. La commission a supposé que Jcs
plus-values du premier trimestre se main-
tiendraient sans dcfaiUance jusqu'à !a fin de
l'année. C'est beaucoup présumer. En fait,
depuis !a fin de mars, il y a eu fléchissement.
It faut donc rabattre quoique chose des 2 mil-
liards 317 minions portés un peu prématuré-
ment a )a co)onne des excédents de recettes
sur !es prévisions.
Admettons, pour !a clarté du raisonne-
ment, que les plus-values atteignent 2 mil-
liards et que les économies puissent finale-
ment se totafiscr à goo minions. H subsiste
un mécompte d'un.rniHiard au bas mot sur
tes chiffres d'abord adoptés par !a commis- »-
sion. Déduisons les quoique 380 millions
d'excédent de recettes sur I.cs dépenses, aux-
quels e!!e avait abouti. I! reste a. trouver
700 mi)!Ions, à peu de chose près, pour arri-
ver a l'équilibre. C'est jà-dcssus que va por-
ter Fcfïort du gouvernement et de ~com-
mission. Arrivera-t-on A « boucler par un
surcroît d'économies ou par un supplément
d'impôts? Tout !c proMème est !à. Naturelle-
ment !e pays préférerait les économies, et
il a raison. Le seul point est de savoir ceUcs
qui sont possiMes, non pas seulement sur le
papier, mais en réalité. Une économie i)tu-
soirc, qui se traduit d'abord par un mauvais
fonctionnement des services publics et u!té'
rieurcment par des crédits supplémentaires,
est le pire des expédients. C'est reculer pour
mieux sauter, car il est de règ!e que les cré-
dits supp!émcntaires dépassent tes crédits
supprimés.
Quant aux trois milliards d'intérêts pour
!es emprunts des dépenses recouvrables,
qu'on les transfère au budget extraordinaire
ou qu'on les laisse dans le budget ordinaire,
!e rcsu!tat sera toujours !e même. Nous de-
vrons les payer dans tous tes cas, puisque
les versements de !'Ai!emagne n'y pourvoient
pas. Si nous tenons à nous contenter d'ùn~
apparence, nous pouvons les extraire du bud-
get ordinaire. Ce sera conforme à !a !ogique,
mais !a charge dont nous aurons ainsi sou-
lagé le budget ordinaire s'ajoutera aux char-
ges de l'autre sans profit aucun pour nos
finances. L'équilibre obtenu à ce prix ne se-
rait qu'un jeu d'écritures. Nous avons à faire
une besogne phis sérieuse. Cette besogne, le
Sénat y travalUc avec conscience, mais on
ne dira pas qu'il y met.de la précipitation. Le
budget a été voté à la Chambre le 26 jan-
vier, il y a quatre mois. Le Sénat n'en a pas
entamé !a discussion. Tout ce qu'on peut
espérer, c'est qu'il l'abordera vers la moitié
de juin, de Sorte que le débat, avec le retour
!a Chambre, ne pourra être terminé que
tout juste pour !e 14 jui!!et. Nous aurons
donc cette année sept douzièmes provisoires,
dont les deux premiers sont imputables & ta
Chambre et les cinq autres au Sénat. En fait
d'économies, nous persistons a regretter
qu'on n'ait pas commencé par celle-là.
.A. ALBERT-PETIT.
Le contres internationat de médecine.
Le congrès internationa! de médecine et de
pharmacie militaire s'est ouvert, hier, à Ro-
'me, en. présence du.roi et de M. MussoHm..
@'I. ..4'4~¿'1I1IIJ_fl~ -~l\
Le Discours dé M. Miïïeran~
Au cours de son voyage eh Alsace, M. le
Président de la République a parte de l'oc-
cüpation de la Ruhr. Il s'est exprime dans
des termes ou l'on retrouve toute sa vi-
gueur et toute sa franchise. Le chef de
l'Etat, en abordant ce sujet, savait bien
que ses paroles apparaîtraient dans le
monde entier comme représentant les
idées de toute la France. I! l'a fait avec ta
haute autorité qùr s'attache à sa fonction
et la clarté qui est la marque propre de
son esprit.
M. Millerand a montré surtout la signi-
fication générale de notre action dans la
Ruhr. Il n'est pas entré dans les détails il
n'avait pas à le faire. L'histoire de notre
occupation dans la Ruhr a été retracée à
dUrérentes reprises et avec éclat par'M. le
président du Consei). Le chef de l'Etat
s'est contenté de rappeler le dessein géné-
ral de notre action. Il y avait un contrat
entre les vainqueurs et le vaincu, et c'était
le traité. L'Allemagne n'a pas tenu ses en-
gagements. Conformément aux disposi-
tions du traité/conformément aux règles
du droit universel, la Belgique et la
France, créancières, ont saisi le débiteur
défaillant. Une telle opération,.dégagée de
tous le~ commentaires de la propagande
allemande, est si simple et si légitime
qu'elle ne peut être l'occasion d'aucune
équivoque. 11 n'y a pas d'arrière-pensée.
La France a saisi un gage pour être payée
de ce qui lui est dû; elle l'abandonnera
contre paiement, et pas avant. Cette con-
ception des affaires de la Ruhr répond aux
voeux de tout le pays; il est utile qu'elle
ait été exposée par le chef de l'Etat lui-
même..
C'est ]à l'aspect nnaneler du problème
mais il en est un autre, de première im-
portance c'est l'aspect mora). M. Mille-
rand acte 'droit au fait, en disant que
<: deux volontés sont aux prises Si l'Al-
lemagne résiste, ce ~n'est pas seulement
parce qu'elle ne veut pas payer sa dette.
Son calcul est plus profond. Vaincue, elle
entend remettre en cause sa défaite même.
En ne tenant pas ses engagements, c'est
contre le traité qu'elle se dresse. Au lende-
main de l'armistice, tout l'eitort des diri-
geants de l'Allemagne a été de masquer nu
peuple allemand la défaite. Au lendemain
de la Ruhr, tout le désir des mêmes diri-
geants sera de cacher l'échec de la ré~is'
tance passive. Ils se résigneraient plus fa-
cilement à payer qu'à s'avouer vaincus.
C'est 'pourquoi M. MUIerand a été bien
inspiré en disant que la volonté française
l'emporterait, et que dans cette lutte, me-
née avec modération et avec énergie, nous
avions à la fois la force matérielle et l'au-
torité morale. Matériellement, il faut que
l'Allemagne paie; politiquement, il est au
moins aussi imcortant que sa volonté soit
brisée..
/0~ ZE/OZ~
L'alphabet du docteur Fou
Le docteur Fou, citoyen du Céleste Em-
pire, a conçu l'ambition d'offrir à sa pa-
trie un instrument de première nécessite
qui pourtant lui manquait, en la dotant
d'un alphabet dont il est l'inventeur.
Quand on songe que ta Chine se vante
avec raison d'être la doyenne des nations
policées, qu'en effet, durant des douzaines
et des douzaines de siècles, elle a multi-
plié les découvertes savantes au point que
la plupart des nôtres ne seraient qu'un
renouveau d'inventions, publiées à force
d'être vieittes, qu'elle à eu, bien avant
tous tes peuples d'Europe, des philo-
sophes, des poètes, des artistes dont
les chefs-d'œuvre nous émerveillent en-
core, on est tenté de se demander si .un
alphabet est aussi nécessaire à la civili-
sation qu'il semble à première vue et si
le cadeau que le docteur Fou veut faire
à son pays est au$si précieux qu'il le
pense.
Les avantages apparents ne sont pas
contestables. La Chine, à défaut d'alpha-
bet, possède une écriture;-ette a même ta
plus riche de toutes les écritures, puisque
les caractères, tes signes qui servent à la
tracer se comptent par miniers 35.000
disent certains auteurs, 45.000 assurent
quelques autres, d'où il appert qu'aucun
peuple du monde n'aurait à sa disposition
plus de moyens exacts, nuancés et divers
d'exprimer sa pensée. Mais cette richesse,
comme il arrive souvent pour la consola-
tion et le bonheur des pauvres, est une
cause d'embarras, car, si les 44.449 carac-
tères du dictionnaire de Kang-hi ne sont
pas tous d'un usage courant, it convient,
dit-on, d'en connaître au moint sept ou
huit mitte pour se tirer d'affaire dans ta
correspondance.
Cela explique l'honneur où sont tenus
les <: lettrés et aussi l'emploi de ce qua-
lificatif pour désigner tes grands, les fonc-
tionnaires, les hommes de la bonne So-
ciété, ceux qu'en France on appelait jadis
les honnêtes gens. « On connaît un lettré,
a écrit Atontesquieu, à la façon aisée dont
il fait tarévérence.~ Ce n'est pas tou-
jours à ce signe que nous connaissons
tes nôtres nous serions exposés à de
sérieuses méprises si nous jugions nos
docteurs de Sorbonne à leur coup de cha-
peau. Mais les mœurs ni les mots ne sont
point partout les mêmes; ce que dit Mon-
tesquieu des lettrés de la Chine prouve
du~ moins qu'i!s;cqmposent.]à-bas une aris-
tocratie.
C'est pourqu.qi la réforme proposée par
te docteur Fou n'est rien de inoins qu'une
révolution. Elle va déposséder d'un dernier
privitcge ceux que les changements poli-
tiques de ces dernières'années ont déjà
privés de beaucoup d'autres; en mettant
l'Écriture à )a portée de tous, elle rendra
accessibles à tous les fonctions, !es hon-
neurs, les emplois, les moyens de fortune
réservés jusque-là au petit nombre de ceux
qui avaient eu la chance et le toisir d'ap-
prendre. Mais toute médaiiïe a son revers.
Personne, en Chine, ne sera plus excusa-
ble d'ignorer l'écriture, quand il suffira
de connaître 39 lettres (car l'aiphabet du
docteur Fou' en contient quetques-unes de
plus que n'en possède le nôtre) et la con-
séquence la plus immédiate de cette ré-
forme démocratique sera .pour !es petits
Chinois qu'ils devront renoncer à !eur
enfance tranquiiïe pour s'asseoir studieu-
sement sur ies bancs de !'éco)e.–Z.
'~i?~%iK~ Jr~
La Conférence te Lansanne
iaseMce~Co/n/Ye~a~c/eA'.
/'
Nous n'avons pu rendre compte, dans notre
Dernière Heure d'hier, que du début de la
séance tenue par le comité financier, et no-
tamment du discours prononce par le général
Pelle qui dit, en terminant, que les Alliés
espéraient que les biens des étrangers se-
raient restitués :t leurs propriétaires et que
tes sociétés étrangères seraient indemnisées
pour les dommages subis.
Ismet pacha a répondu en se félicitant de
la décision des gouvernements alliés. H fit
remarquer que les sacrifices consentis de part
et d'autre pouvaient être considéré? comme J
s'équilibrant a peu près, car, à l'estimation de
ta délégation turque, te sacrifice total fait
par l'accord, gréco-turc s'étève a. quelque
douze millions. j
Ismet.pacha fit observer qu'en ce qui con- ·
cerne la restitution des biens, il n'apparais-
sait pas de difficultés. Mais, d'autre part, en
ce qui concerne l'indemnisation des sociétés
étrangères qui ont souffert pendant la g'uer- ) 1
re, il répondit qu'il ne pouvait prendre d'en- ) 1
gagement.
Le générât Pelle insista en faveur de la
thèse des Alliés en répondant à Ismet pacha
'que ceux-ci ont fait pour le moins autant de
sacrifices que tes Turcs. II fit observer qua
tes sociétés étrangères en Turquie, bien que 1
qualifiées d'ottomanes, ne peuvent fonction-
ner qu'avec des capitaux attiés et qu'il est de
l'intérêt du gouvernement turc que ces socié- <
tés puisent continuer de fonctionner, ce en' t
serait impossible si elles ne recevaient pas les t
indemnités prévues.
Malgré les demandes pressantes du généra! (
Pellé parlant au nom de tous les Alliés, Is- <
met pacha déclara ne pas pouvoir prendre t
d'engagement si les négociations commen-
cées :t Angora n'étaient pas couronnées de c
succès. Cette discussion, de l'avis de tous les i
Alliés, a produit une impression pénible.. t
Ou aborda ensuite l'examen officiel de c
l'arrangement gréco-turc conclu dans ses
grandes lignes, dans la réunion privée de sa- 1
medi. M. Vcnizelos tout en confirmant l'en- t
gagement pris par la Grèce de réparer les
dommages causés en Asie Mineure aux so-
ciétés étrangères, déclara qu'un accord étant
intervenu depuis longtemps à ce .sujet entre 1
les Alliés et la Grèce, il était inutile de faire
figurer à ce propos une clause spéciale dans t
l'accord définitif. Le comité se rangea à cet 1
avis.
A ce moment, Ismet pacha, formula une <
réserve importante qui semble revoter, de la `
part de la délégation turque, la volonté de i
revenir sur une partie des concessions, faites c
samedi dernier.
H demanda, en effet, que les bons de réqui- (
siiion, qui s'élèvent à une somme importante, 1
ne fussent pas compris dans l'accord inter- t
venu et que la Grèce fût tenue de les payer. c
M. Venizelos s'est étonné de tette demande 1
et il a déclaré qu'il considérait ta question (
réplée par l'accord dé samedi. Les Alliés ont l
partagé tes sentiments exprimés par M. Ve- t
nizelos et la question a été renvoyée aux t
experts sans qu'aucune décision définitive ait
été prise à ce sujet.
M. Jovanovitch, délégué serbe, a renouvelé `
publiquement les réserves qu'il avait faites au
nom de son gouvernement, samedi dernier, s
en ajoutant encore une fois que son gouver- 1
nement désirait ne pas entraver la réalisation c
de l'accord intervenu. Les AHies ont pris 1
acte de cette déclaration. Us en ont remercié r
le représentant de la Serbie et II .a été décidé c
que le gouvernement serbe sera représenté F
dans le comité des experts qui procédera au 1
tracé de la frontière dans la région de Kara-
gatch.
Il a été décidé, en outre, sur la proposition
de Sir Horace Rumbold qu'un représentant }
de la Bulgarie serait entendu en ce qui con-
cerne l'accès de là Bulgarie à la mer Egée.
La.'séance prit fin sur cette déclaration. J
/.es
L'attitude adopté par Ismet pacha a pro- t t
duit naturellement une mauvaise impression.. 1
On a l'impression, dans les milieux alliés, que
les Turcs veulent tenter par tous les moyens
d'obtenir de nouvelles concessions. L'envoyé j
spécial de l'agence. Hsvas télégraphie à ce
sujet:.
La séance que la Conférence de la paix a 1
tenue lundi matin a montré que l'ère des diffi-
cultes n'est apparemment pas ctosé à Lausanne.
II est'improbable néanmoins que le chapitre des
réparations soit remis tout entier en question
avec les accords intervenus à ce sujet entre la.
Grèce et la Turquie. Sans doute, ismet pacha
a suscité quelque inquiétude en réclamant le
paiement des réquisitions effectuées en Ana-
tolie pendant la dernière campagne mais c'est
une question qui ne touche pas te principe même
de l'accord intervenu et la Grèce ne se refusera'
sans doute pas & payer des indemnités à ceux
de ses fournisseurs dont les demandes appa-
ra!tront comme légitimes. On peut donc, sous
cette réserve, considérer la question des répara-
fions comme réglée dans son ensemble. Cela dit,
il est impossible de ne pas tenir compte des dis-
positions que les Turcs ont taissées apparaître
lundi matin à l'égard des questions qui restent
a résoudre. Ces questions sont au nombre de
cinq i* Sort des sociétés étrangères en Tur-
quie 2° Paiement des coupons aux porteurs
étrangers .~° Garanties judiciaires aux étran-
sers en Turquie Evacuation de Constantinople,
de Cbanak et de Gallipoli par les Alliés
5''SOttdeI'HedeCaste!lQrizo.
C'est à propos de la question des Sociétés
étrangères en Turquie que les Turcs ont mani-
fK<é, les moins bonnes dispositions mais, on i
"'¿"QM' i
sait qu'ils ne nourrissent pas de mci] lettres m-
tenUons à propos de la question des'cpupons.
.Mécontents des résultats de la rencontre qu!
a eu lieu la semaine dernière :t Paris entre
Hassan bey et les représentants des. Alliés, i)s
entendent porter/la question devant la confé-
rence. On s'attend à traverser à ce sujet une
période difficile à Lausanne. Les autres ques-
tions offriront .apparemment moins de difficul-
tés. Quoi qu'il en soit, Ismet pacha a déclare aux
représentants de la presse turque les seuls
qu'il ait consenti à recevoir depuis son retour
d'Angora que les dernières difficultés pen-
dantes seront examinées dans les quatre der-
niers jours, en tête à tête, entre les chefs des
délégations alliées et il a ajoute <: Dans' dix
jours nous signerons la paix
/.e~owe/?emM)~ec
ef/'accoft/a~ec/o 7
Le chef de la révolution et !e président Hu
Conseil ont adressé à M. Venizelos un télé-
gramme dans lequel ils le félicitent et lui ex'
.priment leur gratitude pour les'serviçes qù'it
a rendus pour donner au pays une paix ho-
norable.
Le télégramme du président du Conseil a
l'armée et à la flotte précise que les résultats
obtenus sont dus principalement .à l'armée
réorganisée. Les journaux disent que la Grèce
s'est trouvée dans la nécessité de faire un
nouveau sacrifice pour assurer là paix,en. Eu-
rope et que la signature de la paix ouvrira
à la Grèce une ère de travail..
i'o/7/o/7~e
On télégraphie de Constantinople a l'agen-
ce Ha.vas que la presse turque commente non
avec satisfaction, m&is plutot-~vec rM.igfia-
tion l'accord turco~rec intervenu a Lau-
sanne.
Le ~
II est impossible d'accueillir avec satisfaction
la solution de la question des réparations. Evi-
demment la reprise de Karagatch est une bonne
chose pour les intérêts vitaux d'Antrinople, mais
elle ne compense pas les dévastations d'Anatolie.
L'accord enlève son caractère politique aux ré-
parations, mais il ravivera et ne cicatrisera, pas
nos plaies. La situation financière de la Tur-
quie est vraiment difncilc désormais, il y au-
rait impossibilité à envisager le paiement en or
des intérêts.
L'Les alliés ne pourront formuler aucune de-
mande d'indemnités pour leurs ressortissants en
Turquie.'
Le FoM< dit
L'échange de Lausanne ne nous satisfait nul-
lement nous nous y résignons en faveur de la
paix générale.
Les ~oM/~or/ers
avec /es ~oc/e~s ~
On télégraphie, le 28 mai, de Constantinb-
ple, les informations suivantes reçues d'An-
gora ·.
Les négociations entre les autorités compé-
tentes et les délégués des sociétés étrangères,
continuent dans de bonnes conditions.
L'entente Intervenue avec une compagnie
d'eaux a été approuvée par le conseil des com-
missaires. Les négociations sont en bonne voie
en ce qui concerne les quais de Smyrnc et les
chemins de fer Smyrnc-Kassaba. et prolonge-
ment.
On conserve l'espoir d'une entente entre la
commission financière et, les délégués de la ré-
gie des tabacs.
Aujourd'hui, commencent les pourparlers en-
tre la direction des postes et une société anglaise
de téléphones.
A la fin de la semaine, s'engageront les né-
gociations au sujet des chemins de fer orien-
taux.
~yoc/o~/o/!S ~yco-o/M~co/~es ·
La délégation turque à Lausanne a publié
la nuit dernière le communiqué suivant:
Des conversations officieuses ont été enta-
mées entre Ismet pacha, M. Grew et les ex-
perts des délégations turque et américaine en
vue de rechercher une base des négocia-
tions officielles pour la conclusion de nou-
veaux traités basés sur le principe du droit
International entre les Etats-Unis et la Tur-
quie. On envisage qu'une telle procédure tout
en préparant la voie pour le rétablissement
des relations diplomatiques entre les deux
pays aboutira à la conclusion d'une conven-
tion réglant les relations commerciales entre
ces deux pays ainsi que la situation de leurs
ressortissants dans leur territoire respectif.
Ces .conversations officieuses progressent
d'une manière satisfaisante et tout permet de
croire que des négociations officielles pour-
ront être entamées prochainement.
Mais. d'autre part, on télégraphie de Wa-
shington au 7'H)tM
Le gouvernement américain déclare qu'i! est
absolument inexact que le ministre des Ems-
Unis a Berne ait suggéré à la Turquie, la con-
clusion d'un traité de commerce. Au contraire,
la proposition émane de la Turquie, mais il est
peu probable que les négociations puissent pré t-
dre une forme définie avant le règlement d".grands problèmes de Lausanne.
LES POURPARLERS
au sujet des réparations
La /M'ocAa/M coo/e/!ce ~Mco-&e/ye
Le baron de Gaiffier d'Hestroy, ambassadeur
de Belgique, s'est rendu, hier après-midi, au
quai d'Orsay, pour y discuter de la date de la
prochaine conférence franco-belge. On regrette
à Bruxelles que le voyage de M. Poincaré à
Strasbourg ne permette pas au président du
Conseil français de rencontrer MM. Theunis et
Jaspar avant mercredi de la semaine prochaine.
Lundi prochain, commencera, devant la Cham-
bre belge, la discussion de la loi militaire; mais
telle .est, aux yeux des ministres belges, l'ur-
gence des conversations avec le gouvernement
français, qu'ils seraient disposés à réserver deux
jours à leurs entretiens avec M. Poincaré, et
que si ce dernier ne pouvait se rendre à Bruxel-
les, ils n'hésiteraient pas à faire le voyage de
Paris.
Le yowe/?e/nM~ du ~e/c/t
et le memorandum des //?o~s~e/s
Le mémorandum présente au gouvernement
allemand par la Fédération de l'industrie, est
bien conforme, dans ses grandes lignes, au pro-
gramme que nous avons résumé d'après !a i~c~
0!;t .Mof~ny. Voici quelques précisions sur le
contenu
Les biens de l'Etat, dit le mémorandum, doi-
vent intervenir en première ligne pour les ré-
parations. Par biens de l'Etat, on entend les
chemins de fer. les douanes, les domaines, les
forêts, les mines, etc.. dont le revenu seul ser-
virait de garantie, pourvu que leur exploitation
fût faite d'une façon plus rationnelle, ce qui
permettrait de garantir 1.000 millions de marks
or. L'industrie est prête a fournir un crédit
complémeBta.l!'?.représ?ntaT)t'40 soit 500
mitlipns de marks-or que. suivant elle, les p~r-
ticuiiers peuvent garantir. Les 60 restant
..scfaien.t. garantis ~ar- l'agriculture. les banques.
le commerce. etc. La propriété bâtie n'intervien-
drait pas. Pour l'industrie. la répartition Serait
faite d'après la valeur'de ses terrains, de ses
bâtiments et des machines. Cette garantie joue-
.rait à l'égard du Reich et non pas de l'Entente.
L'industrie, de son côté, réclame la réalisation
des réformes contenues dans la note adressée,
le 14 novembre 922, par le cabinet Wirth à la
Commission des réparations, a savoir diminu-
tion du nombre des fonctionnaires, exploitation
rationnelle des entreprises de l'Etat, élasticité
de la journée de huit heures, suppression pro-
gressive _des surtaxes frappant à l'étranger les
importations allemandes.
Le mémorandum demande la suppression de
l'article du traité de. Versailles privant l'Alle-
magne du traitement de la nation la Rhts favo-
risée. Il demande aussi !a suppression du con-
trôle du commerce extérieur, et des ofnces qui
obligent à engager un certain nombre de dé-
mobilisés. Il demande, enfin, la suppression de
la taxation sur les loyers.
Au cours de la discussion entre le chancelier,
le ministre des an'aires étrangères et les chefs
de partis, des critiques très vives ont été for-
mulées par les socialistes en particulier contre
ce programme. Les partis bourgeois gouverne-
mentaux déclarent, au contraire, dans une note
officieuse, qu'ils voient dans cette oSre une
preuve de l'esprit de sacrinee de l'industrie.
La même note annonce que les conditions
auxquelles l'industrie accepte, de donner sa ga-
rantie seront l'objet, très prochainement, d'un
débat parlementaire, et que ce débat aura pour
base !ë programme gouvernemental exposé ~dans
la note du.~4 .novembre 1922.
Hier, le gouvernement a confère avec !es
grandes banques, et Une nouvelle séance du
cabinet aura lieu aujourd'hui.
f.o/M'esse allemande
Le !~o':M!!Y< montre combien serait 3ange-
reux pour l'Etat le programme de l'industrie.
La suppression des taxes à l'exportation signi-,
fierait pour l'industrie une économie de ïoo à
150 millions de marks par an. La journée de
huit heures est menacée. La somme offerte de
200 millions est insignifiante, par rapport à la
puissance de l'industrie.
Cela rappelle, dit le Fo~MF~ l'époque où !es
empereurs allemands mendiaient auprès des sei-
gneurs de l'Empire pour obtenir des hommes
et de l'argent.
C'est toujours la même histoire on demande
à l'industrie un sacrifice et elle propose une
affaire profitable pour elle, aux frais de la classe
ouvrière.
M. Georg Bernhardt. dans Ja. Case~e
au système des garanties volontaires.
Cela donne à l'étranger, dit-il, l'impression
qu'en Allemagne, ce sont les groupes industriels
et non pas' le gouvernement qui exercent le
pouvoir et que le cabinet Cuno n'est pas dis-
posé à les obliger, par la voie d'accord, à rem-
plir leur devoir ni assez fort pour le faire.
L'exécution des conditions déchaînera la guerre
civile. Au moment du plus grave danger pour
la patrie, l'industrie marchande avec le gouver-
nement. Certaines parties de ces demandes sont
justinées, mais une solution unilatérale de ce
problème ne doit pas être imposée de force en
échange de certains sacrifices pour les répa-
rations.
En Rhénanie et dans la Ruhr
Z.es.f/'ot/esef/es~e/es
Au cours de la bagarre entre policiers
Düsseldorf, deux manifestants ont été tués
et quatre ont été blessés; une petite Elle a été
piétinée par la foule.
A Dortmund, un camion automobile char-
gé d'agents de police a été attaqué par les
communistes. Il y a eu un agent tué et sept
grièvement blessés. Cinq autres automobiles
de la police ont été attaquées.
On mande de Gelsenkirchen au BfWt'MCf
Toy~ott que les communistes ont proclamé
la grève générale. Effectivement, la grève
était générale hier matin dans tout le district,
sauf dans une mine.
Gelsenkirchen est toujours au pouvoir 3es
communistes. Les syndicats chrétiens se sont
retirés du service de sécurité, parce que la
majorité communiste y poursuit des intérêts
particuliers. 'le kles milliers
En raison de la grève générale ,ttes miniers
d'ouvriers circulent dans la ville où t'ànima-
tion est grande.
Mr!t et/~or/sof/o~ du ~N/ CeyoM~e
On mande d'Elberfeld a la Go~f FoM
que le général Dégoutte aurait autorisé l'em-
ploi de la police communale, mais non de la
police de sûreté, dans les localités où ta situa-
tion est menaçante.
Z/a~MMfcf/o~ des so/
Om mande de Berlin qu'un accord est inter-
venu entre patrons et ouvriers au ministère
du travail au sujet des salaires dans la Ruhr.
Ils ont été augmentés en moyenne de 6.000
marks par jour.
Les pourparlers continuent au sujet tt'ùn?
augmentation rétroactive à partir du ï" niai<
ies sa/s/es
'Les opérations He décompte des sommes
saisies, comme on le sait, à la succursale de
la Reichsbank à Essen se sont poursuivies
au cours de la journée d'hier. Jusqu'à présent,
02 milliards de marks ont été décomptés.
~r/'esfaf/oTîC~ co/!se/e/' Z.u~e/'&ec~
Le conseiller de gouvernement LutterbecK,
qui remplace M. Gutzner, expulsé, comme
président de la province de Düsseldorf, a été
arrêté, hier soir, à son domicile, pour avoir
envoyé des lettres insolentes aux autorités
d'occupation. M. Lntterbeck avait, notam-
ment, protesté en termes injurieux contre
l'exécution de Schiagetter.
Ce eue co9fe /o ~es/s~Mce o//e/MG~e
La revue socialiste !i~MM/tMf compare les
frais que l'occupation de la Ruhr a occasion-
nés à la. France avec les frais occasionnés à.
l'Allemagne par sa politique de résistance.
D'après les déclarations faites par le pré-
sident du Conseil français à !a Commission
des finances, dit-elle, non seulement les frais
ont été couverts, mais un bénéfice de 9 mil-
lions résutterait de l'occupation.
Par contre, la politique de résistance a
coûté l'Allemagne une somme de plus de
un milliard de marks-or. Le véritable bilan
est donné par l'augmentation de ia dette Bot-
tante du Reich, qui était passée de la somme
de deux billions de marks le !0 janvier, à
M,2 bitiions de mark: soit une augmentation
de 8 biiHons. En prenant le dollar au cours
dé ~o.ooo, nous arrivons à une augmentation
de la dette Bottante du Reich à un milliard
de marks-or.
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