Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1922-03-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb39294634r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mars 1922 28 mars 1922
Description : 1922/03/28 (Numéro 86). 1922/03/28 (Numéro 86).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG63 Collection numérique : BIPFPIG63
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Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Révolution - Empire (1789-1815)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : Restauration - Monarchie de Juillet (1814-1848)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIe République - Second Empire (1848-1870)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : IIIe République (1870-1914)
Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2007
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N~ se 1:34? AHN~
MAMt 28 MARS Ï922
iIIf, _III _41.
PRïX DE L'ABONNEMENT
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R-ance et potonics. 13 fr. ~6 fr. BO fr.
jÈtrangcr. 28 fr. 4Sfr. 82 fr.
<~<~MMCCHÈOUES POSTAUX: COMPTE N'399-PAmS
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MMD! 28 MA~ 19~2~
RÉDACTION ET ADMÏNISTBATIOM
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ADnBSSE TËLiGnApaïQUE DÉBATS-PARIS
T~PHOMB CUTmBEM d3.M –03.0t 03 M
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JMJRNAL BES BEBATS
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c~WS NOS G~BONN~
Nous rappelons nos abonnes qu'its
pensât ~nous envoyer !e montant de teur
abonnement au moyen d'un mandat-carte
de versement, déposé dans un bureau de
poste français, à notre compte.
Chèque postât 382, Parts
L& taxe à payer n'est que de 15 cent) mes
SOMMAIRE
Deux Etections et deux discours.
Le Projet de toi sur te dépôt téga).
E.RobocANACHr.
Au Jour te Jour. Les macyo&M. Z.
La Médiation des Aitiés en Orient. Au-
GOSTE GAUVAIN.
t-a Conférence de t'Orient. .Le ~a'!e o/y?-
c~e/~esffec~ton~prMM.
ta Conférence de Gènes.
Le Connit des deux friandes.
En Attemagne.
Revue des Livres. ANTOINE A~BALAT
(3'page).
!tMlHM!!MSE!)!Mï!)!SSmrs
? n'y a pas li~u de prendre an tragique
le résultat des deux élections municipales
qui ont eu !ieù Iner Paris. Mais il est
utile d'en examiner !e caractère et d'en*
mesurer la portée. Le parti radical-socla-
iiste, qui avait pris position et qui vient en-
core de s'exprimer par la voix de M. Her-
riot, peut tirer des événements les clartés
qui,paraissent ~ui manquer.
Deux communistes, Marty et Badina,
ont donc été élus hier pour la seconde
fois. Aux élections qui ont eu lieu il y a
quelques mois, les mêmes candidats
avaient été nommés. Us étaient inéligibles.
Mais le parti communiste avait décidé de
profiter de ces circonstances pour procé-
der à I~apothéose des mutins de Ja mer
Noire. L'élection, comme-il était prévu
et comme il était naturel, a été cassée.
Les électeurs ont été de nouveau convo-
qués. Et de nouveau Marty et Badina ont
été élus. Gon~me ils sont toujours inéligi-
bles, cette histoire peut recommencer.
Entre l'élection de novembre et celte de
mars, une innovation s'est produite. On a
voulu faire du scrutin d'hier une grande
manifestation en faveur de l'amnistie. On
a' prétendu donner aux deux élections de
Charonne et de la Santé une considérable!
signincation politique. Les i'adicaux-eocia-
listes qui, il y a quelques mois, avaient en-
gagé la lutte contre les candidats com-
munistes, ont renoncé cette fois. Pour l'a-
mour de l'humanité et de l'amnistie, ils se
sont immolés. Quel a été le résultat de ces
grandes mancsuvres? Marty et Badina ont
eu à quelques chiihes prés les mêmes suf-
frages que lors du premier scrutin. Badina
a gagné un peu moins de cent voix et
Marty en a perdu un peu plus de cent.
Les mêmes électeurs ont voté pour les
mêmes candidats. Où est la grande mani-
festation en faveur de l'amnistie? Où est
le résultat du dévouement électoral du
parti radical-sociahste?
On ne peut pas imaginer que, lorsque le
parti radical-socialiste se dérange, ce soit
avec la résignation acceptée d'avance que
ses actes ne comptent pas. Il a encore de
grandes prétentions à la direction des af-
faires publiques. Et, d'autre part, il évite
nsse~ souvent' de se prononcer pour que
l'on fasse attention à ses décisions quand
il veut bien en prendre. Quand il s'est .ré-
solu à ne pas présenter de candidats cen-
tre les communistes, quand il a eu cette
pensée originale de manifester à sa ma-
nière en faveur de l'amnistie, il espérait
sans doute atteindre un résultat, produire
un effet. A quoi a-t-i! abouti? Badina a
gagné quelques "voix, Marty en 'a perdu.
Est-ce là tout ce que peut désormais le
parti radical-socialiste? Ses troupes ne
l'ont pas suivi. Les électeurs non bolche-
vistes qui avalent donné leurs voix jadis
& un candidat radical-socialiste. les ont
données cette fois à des candidats d'union
anti-communistes ou se sont abstenus. Ils
ne se sont pas empressés en .tous cas de
manifester en faveur de l'amnistie.
Le parti radical-socialiste pourrait tirer
de !à on enseignement. Au moment où
avait lieu l'élection, M. Herriot discourait
à Tours, M. Doùmergue discourait dans le
Gers. Et ces grands chefs appelaient leurs
troupes au combat contre le parti d'où
viennent toutes !es agitations, toutes les
mauvaises décisions, tous nos maux. Con-
tre.Ie parti communiste ? Non pas. Contre
!e Bloc républicain national. Depuis quel-
que temps, le parti radical-socialiste, qui
à la suite de sa défaite électorale de 1919
se tenait tranquille, est parti en guerre
contre la majorité qui l'a battu. Mais,
comme il lui faut des troupes, i! a mani-
festé des complaisances aux communistes.
H ~veut être à l'avant-garde d'un parti qui
a toujours été animé au fond par les doc-
trines socialistes et qui est voué à l'être
demain par les doctrines bolchevistes.
En vain M. Herriot et M. Doumergue
tracent un programme de politique exté-
rieure qui est dans ses grandes lignes
ce!ùi-!à même du Bloc national. Ils pro'
clament bien haut qu'ils veulent faire
payer l'Allemagne, obtenir l'exécution
stricte du traité de Versailles, travailler à
l'oeuvre de reconstitution nationale. Voi!à
pour les principes, et ils prouvent que
M. Herriot et M. Doumergue, qui ont
passé par !e pouvoir, ne peuvent pas né-
gliger les conditions nécessaires de tout
gouvernement. Mais, quand on passe à la!
pratique, on voit ces mêmes chefs com-
battre l'union républicaine nationale qui
défend en .réalité ces principes, et prendre
la tête d'une troupe bigarrée où se trou-
vent tous les adversaires de la politique
qu'ils annoncent. Pour éviter l'apparence
de l'équivoque, M. Herriot déclare qu'i!
veut défendre la loi scolaire qui n'est pas
menacée, maintenir la loi de huit heures
que l'expérience générale commande de
retoucher, et restaurer les unances où le
parti radical-socialiste a introduit plus
qu'aucun autre le désordre. Ce sont là les
points où les radicaux croient rejoindre
les. formations politiques les plus avan-
cées. Mais à supposer que. ce calcul soit
juste, quel est le lien entre la politique ex-
térieure des radicaux et celle de leurs-al-
liés socialistes et communistes ? Et est-ce
avec l'aide de Badina et Marty que MM.
Herriot et Doumergue entendent assurer
l'exécution du traité de. Versailles ? Il fau-
dra le dire.
Ni l'agitation communiste, ni même l'a-
gitation radicale-socialiste n'ont d'ail-
leurs présentement de profonds retentisse-
ments dans notre, pays, La..Erance a ma-
nifesté voinntc par !latives et les élections sénatoriales e!!e
n'a nullement changé, et tous les gouver-
nements depuis ï~iC) en ont tenu compte.
Mais les manifestations radicales-socia-
listes, conjuguées avec les manifestations
communistes, sont un avertissement. Le
Bloc national a pu croire qu'en raison de
l'importance des problèmes, il pouvait se
consacrer tout entier aux questions exté-
rieures. II lui faut songer aussi à ufe
question intérieure. II lui faut se rappeler
qu'il n'y a de politique possible que si les
éléments d'agitation antinationale ou les
partis de faiblesse et de compromission
qui ne paraissent pas avoir perdu le goût
de nuire en ont perdu le pouvoir.
LeProjet de !ot sur !e Oepot légal
Le dépôt légal des ouvrages imprimes est
régi par certains articles de ]a loi sur la
liberté de la presse de 1881. Cette réglemen-
tation n'a jamais satisfait personne; tout le
monde est d'accord pour en rccormaitre les
défectuosités. Ainsi, c'est a l'imprimeur
qu'incombe le devoir d'opérer le dépôt des
ouvrages qui sortent de ses presses. Qu'ar-
nve-t-iisi t'en a confié la couverture à un
autre imprimeur que celui qu! compose !c
texte et si te vo)umc contient des illustra-
tions ? Le dépôt sera fait par tes imprimeurs
et le graveur indépendamment, à des mo-
ments différents, souvent en des lieux diffé-
rents que! miracle si les éléments épars de
l'ouvrage se rejoignent jamais! D'autre part,
il est presque sans inconvénient de ne pas
respecter la loi. On s'en aperçoit. Le tiers
seulement des livres parus entre à la Bi-
bliothèque Nationale; pour les thèses, à
peine un dixième. La Bibliothèque réclame,
on ne lui donne que de faibles apaisements.
Que de. lacunes et que de temps et d'argent
perdus!
D'aucuns estimeront peut-être que le mat
n'est pas grand après tout et qu'on évite ainsi
l'envahissement des rayons de la Bibliothè-
que par un fatras d'oeuvres inutiles que nul
ne consultera jamais. Qu'on se rassure. Le
temps se chargera de cette épuration. Le
papier dont sont faits les livres d'aujour-
d'hui est de telle qualité que leur destruc-
tion est assurée dans un bref délai. La
« poussière des bibliothèques sera surtout
composée de celle des livres. Point ne faudra
un calife Omar pour simplifier le legs lit-
téraire que notre époque transmettra aux
âges suivants. Quant aux livres excellents,
ils survivront comme ceux de l'antiquité. Ce
n'est pas toutefois à la négligence des im-
primeurs que l'on doit laisser le soin de cette
discrimination. Les prescriptions réglant le
dépôt légal ont donc besoin d'être réformées
sur ce point comme sur d'autres. Mais il
semble que, dès qu'on peut porter la main
sur ce buisson épineux, il en sort un es-
saim hostile de difficultés, voire de dangers.
M. Fernand Roches en a indiqué quelques-
uns dans une excellente étude publiée par
le Mo'CMt'c t~ jP~aHCc (15 mars). Par exem-
ple, il montre les conséquences de l'article
de la nouvelle loi qui impose le dépôt non
plus uniquement pour les imprimés -x des-
tinés à être publiés », mais pour <imprimés. Ainsi les catalogués, les brochu-
res, les circulaires, les, prospectus de la
France entière vont faire irruption à la Bi-
bliothèque. Quelle phalange de bibliothécai-
res ne faudra-t-il pas pour en. donner reçu,
les classer, les « lettrer » et les fournir aux
lecteurs si, par aventure, il s'en présente! Et
quelle dépense aussi! Qui la supportera? II
y a plus. Cette nouvelle obligation contrain-
dra ceux qui impriment pour leur usage per-
sonnel des souvenirs intimes, des circulaires
confidentielles, à les divulguer puisqu'ils
devront en consentir !e dépôt. Je sais bien
qu'il y a un remède, l'interdiction de com-
muniquer ces pièces au public pendant un
laps de temps déterminé; mais il peut y avoir
des fuites. Et puis, l'éditeur étant l'auteur
lui-même, c'est lui qui doit faire le dépôt.
Combien négligeront cette formalité compli-
quée et s'exposeront à des peines
M. Roches relève dans ce projet de loi
bien d'autres Inconvénients et inconsé-
quences. Cependant il constitue un sensible
progrès. Les écrivains obtiennent une ga-
rantie qu'ils ont longuement sollicitée. L'im-
primeur et l'éditeur qui, maintenant, doivent
faire chacun le dépôt d'un exemplaire, sont
tenus de spécifier le chitîre du tirage. Ce'
chinre restait jusqu'ici un mystère jalouse-
ment gardé, et pour cause. Que d'auteurs
se sont crus lésés, peut-être non sacs rai-
son! 1
D'autre part, l'obligation du dépôt impo-
sée à l'éditeur aura pour résultat que les
ouvrages arriveront complets à la.B'iblio-
thcque Nationale et non plus par fragment s.
Celle de mettre le millésime sur le titre est
une innovation non moins heureuse. Qui de
nous n'a pas maudit le S.D. qui est une cause
de confusion et d'erreur! La date d'un vo-
lume est un élément d'appréciation Indispen-
sable. Si les éditeurs l'omettaient, c'était
afin de faire passer pour 'récent un livre an-
cien. Ils seront forcés à un peu plus de
franchise. Où est le .mal ?
Donc, malgré ses imperfections, la ici sur
le dépôt légal est avantageuse et il faut es-
pérer qu'elle sera votée quand on y aura
apporte les retouches nécessaires. Mais, hé-
las il y a quarante ans qu'on parle de mC)di-
der le dépôt légal. D'innombrables commis-
sions se sont occupées de la question; des
communications sans fin ont été faites aux
institutions intéressées et le problème a paru
à chaque fois un peu plus embrouiHé. On
n'a Jamais abouti. A vouloir faire trop bien,
réglementer trop de choses en même temps
et d'une façon trop générale, accomplir un
travail d'ensemble alors qu'il conviendrait
de « sérier ]es difËcuItés, comme le disait
Gambetta, on n'arrive à rien. Il est à sou-
haiter que, pour cette fois, il en soit autre-
ment.
E. RODOCAKÂCHI. I.
~.».
wwv.w.wvw.wwrwvw
JO~ ~B/0~ ~F
Les Macrobes
Le doyen de la presse un écho des
Dc~~ nous le disait l'autre jour est
Al. Amable A~aittet-Saint-Prix, notre con-
frère de Corbeil, heureusement parvenu à
l'âge de 101 ans, ce qui prouve, en dépit
de l'opinion commune, que le journalisme
mène à tout à condition d'y rester. Pres-
que en même temps, le professeur Holz-
hausen publiait, dans !a Gazette de Co-
/o~M, une savante étude sur tes « Nés-
tors modernes », et nous donnait l'agréa-
bte assurance qu'ils sont moins rares
qu'on ne croit. Sans remonter -jusqu'à
Mathusatem, de qui l'état civil prête à la
controverse, on a cite le Titien qui pein-
drait encore si' la peste ne l'avait fauché
par traîtrise à 99 ans. Nous en sommes
noins surs depuis que M. Hourticq a pres-
que démontré que l'artiste s'était vieilli
avant l'heure pour attendrir !e duc de Fer-
rare qui ne le payait pas. On connaît des
exemple? plus certains un pécheur du
Yorkshirc, Jenkins, mourut à !69 ans; en-
fant, it avait pris p,art à la bataille de
Ftodden en 1513; 157 ans; il paraissait'
comme témoin devant un tribunat; à 100
ans passés, il traversait encore une rivière
à la nage. Au dix-septième siècle, un pay-
san du Shropshire, Thomas Parr, se re-
maria à 120 ans; il épousa une veuve, et
cette femme d'expérience affirmait, bien
des années plus tard, qu'elle ne s'était
jamais aperçue de son grand âge. A 152
ans, Parr fut promené dans Londres com-
me une curiosité; Chartes I" voulut le voir;
Wittiam Harvey, t'illustre médecin, !e
disséqua et lui trouva des organes de
jeune homme; Parr, en effet, comme Vol-
taire au lendemain d'/rc~ mourut dans
l'ivresse du triomphe. Même accident ad-
vint à Peter Atbrecht, ancien soldat de la
guerre de SUésie, remarié à 80 ans et
devenu père de sept enfants; il étouffa,
bourré de gâteaux, pendant tes fêtes qu'on
lui offrit à son 123' anniversaire. La cé-
tébraiion des centenaires, si funeste sou-
vent aux défunts (rappetez-vous Mérimée),
est bien plus fatale aux vivants. Un Sué-
dois, Curgen Douglas, mourut en 1801,
âgé de 121 ans; il s'était marié trois fois
et, de son troisième mariage, avait eu plu-
sieurs enfants dont un seul, le dernier,
était un peu idiot. Le père, jusqu'à la fin,
Testa si vigoureux qu'il faisait encore
douze kilomètres pour se rendre à t'égtise;
on remarquait seulement qu'il avait te
crâne ouvert comme tes nouveau-nés.
Le professeur Holzhausen, qui est un
spécialiste des études napoléoniennes, est
particulièrement renseigné sur tes soldats
des guerres de l'Empire. H existait encore,
en 1890, quarante vétérans allemands de
Waterloo. M. Hotzhausen en a connu plu-
sieurs. It a rendu visite au Poméranien
Schmidt, âgé alors de 98 ans, qui se rappe-
laitl'arrivée des Français dans son pays
en 1806, les batailles de Leipzig, dé Laon
et la campagne de Boucher en 1815; il
n'avait d'autre infirmité qu'une vue un peu
faible et atteignit l'âge de 104 ans.
En 1912, on rechercha en Russie les
derniers survivants de la bataille de la
Moskowa. Les statistiques, toujours un
peu flottantes en ce vaste pays, ne con-
cordent pas absolument; selon les unes,
on en aurait trouvé huit; suivant d~autres,
vingt-cinq. Le plus âgé, qui mourut peu
après la fête (encore un !), accusait
Ï42 ans. A 123, il avait encore raconté
au tsar, d'une voix ferme et claire, ta ba-
taille de Borodino, mais son meilleur sou-
venir était celui de la conversation qu'il
avait eue, par l'intermédiaire d'un inter-
prète, avec Napoléon, qui t'avait pris pour
guide près de la ville de Swenziani.
Faut-i! envier ces gens comblés de
jours? En cela, comme en tout, it y a
deux. opinions. Voici celle d'un des Inté-
ressés et d'un homme qui partait après
expérience. On demandait à André Spa-
zierer, ancien soldat de l'infanterie prus-
sienne, âgé de 101 ans « Jouissez-vous
de la vie? » !t eut un regard de surprise,
et, tâchant une bouffée de sa pipe, il ré-
pondit .
~NMiM~sAMsmMMt
Après de longues délibérations, qui se
sont 'terminées seulement quelques minu-
tes gavant minuit, les trois ministres allies
sont tombes hier d'accord sur les bases
d'une médiation entre la Grèce et la Tur-
quie. Le texte officiel de ce document doit
être publié dans la journée. En voici les
traits essentiels.
Tout d'abord les ministres alliés ne
fixent pas les conditions de la paix orien-
tale ils proposent seulement aux deux
belligérants d'envoyer, dans un délai de
trois semaines, des plénipotentiaires auto-
risés à conclure la, paix sur des bases dé-
terminées. Ils traitent les deux parties en
cause sur le même pied « sans imposer à
aucune d'elles les conditions que compor-
terait un échec, ou une défaite Ils n'ad-
mettent donc pas la thèse turque, contre-
dite par les faits, que les kémalistes sont
vainqueurs. En conséquence, ils ne subor-
donnent pas la signature de l'armistice a
l'évacuation préalable de l'Asie Mineure,
et ils n'enlèvent pas à la nation grecque
<: la compensation aux sacrifices qu'elle a
acceptes pendant la guerre pour la cause
des Alliés ». Mais ils réduisent cette com-
pensation~. Us la r3mènent,;aux~grandjs-
.cments normaux qu'un Etat participant
a une victoire commune est en droit d'ob-
tenir dans des régions où ses co-nationaux
vivent en masses compactes, alors que le
traite de Sèvres comblait les aspirations
de l'hellénisme. Ce changement produira
une profonde déception parmi les Hel-
lènes, surtout chez les irrédimés qui
croyaient enfin venue la libération atten-
due depuis la catastrophe de 1453. Il afni-
g'cra également tous les hommes qui, plus
préoccupés de justice et d'humanité que
de combinaisons empiriques, souhaitaient
que la victoire des Alliés sur les Gcrmano-
Touraniens, acquise après de prodigieux
sacrinces, libérât entièrement l'Europe
d'une domination barbare, et préparât la
renaissance de la civilisation méditerra-
néenne sur les rives d'Ionic. Mais il con-
vient de reconnaître que la responsabilité
de ces désillusions retombe principalement
sur le gouvernement grec actuel. Par son
obstination a. confondre la cause de l'hellé-
nisme avec son intérêt et son prestige per-
!-onne!s, le roi Constantin a. ruiné l'œuvre
du grand patriote Venizélos. Sa rcspon-
S~bitité est partagée par ceux des Grecs
du royaume qui, trop mesquins pour s'in-
'cîmer devant un grand homme et trop
passionnés pour refréner leurs rancunes
devant l'intérêt national, ont cherché par-
tout des armes contre Venizélos. Si jus-
tifiés que pussent être certains griefs con-
trc l'administration vcnizéliste, les Occi-
dentaux n'ont pas compris que les Grecs
du royaume les aient fait prévaloir contre
la réalisation d'aspirations séculaires. Si,
dans la Grèce libre, des considérations
électorales l'ont emporté sur le culte de
l'hellénisme, les Grecs ne sauraient s'éton-
ner que, dans l'Europe fatiguée par des
luttes épuisantes, des considérations égoïs-
tes, de même qualité que les leurs, l'em-
portent en ce moment dans les Conseils
diplomatiques.
Les Grecs Irrédimés, qui ont largement
payé leur tribut de sang et d'or à la cause
.commune, vont être les victimes de cette
double iniquité. Il n'est pas sûr qu'ils s'y
.résignent. Ils sont encore en armes, et ca-
pables d'affronter les Turcs dans une zone
restreinte, même sans le secours d'Athè-
nes. Ils seront d'autant plus émus que les
trois ministres alliés proposent d'accorder
une simple autonomie municipale à la
ville de Smyruc au lieu d'instituer un ré-
gime spécial pour toute la zone smyrniotc
où les Hellènes sont en majorité. On traite
Smyrne sur le même pied qu'Andrinople
qui reste dans la Thrace grecque. Celle-ci
t~st diminuée de la région qui s'étend de la
frontière bulgare sur la mer Noire à Da-
nos, sur la mer de Marmara, à l'ouest de
Rodosto. La nouvelle frontière a été fixée
conformément à l'avis des experts mili-
taires.
Les Arméniens, eux aussi, pâtiront dou-
loureusement des tergiversations et des
défaillances des puissances alliées et asso-
ciées. Ils ne reçoivent pas encore le sim-
ple /tO)NC auquel se bornaient finalement
leurs revendications. On le leur promet
seulement. La Société des nations est in-
vitée à collaborer à un statut destiné à
donner satisfaction à leurs aspirations
traditionnelles Hélas ce ne sont là que
des mots. Les aspirations traditionnelles
des Arméniens consistent à vivre libre-
tnent dans le pays qu'ils habitent depuis
plusieurs millénaires. Or c'est à peine &
on leur laissera un petit coin de ce pays.
Ils sont menacés d'être dispersés dans le
monde comme le peuple juif. Ce sont eux
pourtant qui ont été crucifiés.
< La' péninsule de Gallipoli reste à la
Grèce tout en étant soumise a. une occu-
pation internationale qui garantira la li-
berté du passage à là navigation de tous
les pavillons. La région des Détroits qui
ne sera pas occupée par des contingents
internationaux sera démilitarisée, de
même que les Iles du voisinage. Les trois 's
ministres ont adopté les conclusions des
experts militaires, tout en observant de
grands ménagements pour l'amour-propr"
ttirc. Ils sont allés sous ce rapport jusqu'à
l'extrême limite. Si les Turcs ne compren-
nent pas qu'ils ont Intérêt à saisir l'occa-
s!on actuelle pour bénéficier de conces-
sions inespérées, Us ne pourront ensuite
que s'en prendre à eux-mêmes des
malheurs qui surviendront. Mais il est
fort,ù. craindre que le sort des malheu-
1
LA ÇONFËBJENGE DE L'ORIENT
Les
Les ministres des Affaires étrangères de
France, de Grande-Bretagne et d'Italie se
sont encore réunis à deux reprises dans
l'après-midi et dans la soirée d'hier. Ils ont
tenu une séance de 16 heures à 20 heures,
puis une seconde de 22 heures à 22 heures 30.
Au cours de cette dernière journée ils s'en-
tendirent définitivement au sujet des conclu-
sions qui sont communiquées aujourd'hui
même à Athènes, à Constantinop)e et à An-
gora.
A minuit, M. Schanzer, qui s'était rendu
directement du quai d'Orsay à la gare du
Nord, quittait Paris pour l'Angleterre, où
il va, on !e sait, conférer avec M. Lloyd
Georg'e.
Les conclusions adoptées
Les conclusions adoptées pour le règle-
ment des affaires orientâtes ont été immé-
diatement communiquées à Athènes, à Cons-
tantinople.~ à Angora. II.s'agit en'en'et de
propositions au sujet desquelles il faut con-
na!tt-e la réponse des gouvernements inté-
ressés.
Te~e des co/~cA/s/o~s
Voici le texte de la lettre adressée à Athènes,
~onstantmopte et Angora, par les trois minis-
tre~des anaires étrangères de France, de Gran-
de-Hretagne et d'ItaHe, ainsi que de t'expose qui
s y trouve annexé
Nous, Ministres des affaires étrangères des
trots puissances aUiées: Grande-Bretagne,
i'rance et Italie, nous sommes réunis a Paris
les 22, 23, 24, 25 et 26 mars 1922, et nous avons
examine la situation dans )e Proche-Orient
avec )e sincère et ardent désir d'y voir régner
a nouveau* l'ordre et ia paix.
Nous vous communiquons, sous ce pli, un ex-
posé compiet des propositions auxqueUes nous
avons abouti après ce mur examen, avec indi-
cations des motifs qui justinent ces proposi-
tions.
Nous souhaitons que vos représentants se
rencontrent !e plus tôt possible, dans une vi]!e
à déterminer, et qu'ils examinent en commun
!e~9 propositions ci-dessus visées.
Nous sommes disposés, d'auteurs, a déléguer
les hauts-commissaires britannique, français et
itaHen Constantinople, pour assister )es re-
présentants des hautes parties Intéressées.
Comme i] est d'un intérêt générai, que cette
rs.uni,oa ait lieu sans retard, nous voudrons pou-
voir fixer à trois semaines de !a date de ta
présente !eLtre, te jour d'ouverture de ces con-
férences..
SU MtCM JQ.:2.
~C.! M!!M;~t)-c~< OJ'/C!~ c~-a)~~M des ~K~-
.M'iff.! oH/Mj, /o Fra'!f< la GrooJf-Bt'c~He' c<
~Y/n~ o~y-f.? cfo:)- ftt ~'ocea~toM de ~'<')!<7'e~))t~'
/t?-ra/n&~M:f;;f~Ht'c ef Je /o CCPtt.t'eCK/t/.f, C.VO!t.Koh'oM f!o)(.! /t' P)-oc/OW<~< et <-on.nc/M~!fc étape de /<'MM ~e/t&~ra(M~dtrf.! c< ~taMCM)-~ cott'o~MM à cet MOt ~OM~ trois ~OM&fC <~t'O/'O~tttOO.t ~M!a;t<~ ~M't'~ 0//VfMf COHMMC
.fO/t.'h'OH /6t /K.? C<;M~oA/<' ~!f[ soit C~t /<'?)- /'OM-
M))' ffe <0«!~f CM ~OMMM ~K P~-OC/M-On'Ott;
7.c~ y'n'oc~M < o~< co)M
o fc~nt e< ~ifr /MgMc/~ /o/;d~{ ~cMM /'ro-
à I'tsprit et snr lèsqttels,sr forrdrtat Icttrs pro:
/'0.t0<~ JOMf /< ~Mt'~Mt ~(o& a~'ft'.Mirc.! de Ti!rg!itc e{ <~? G~fc?, c)t a~M-
jcn< foM<~OM ct'ec cgifttc cot~f.? deux /'of-
c<);){KftO)M ~K< ~tft~at'eMt «H Je/ife CM Mnc dé-
/o~c.
//J ~~t}'M!{ y~a~~r !«!~~ h'MO~/c, /et;r /t;~fC)tHf)<<'o)ia/e ~oM~Mf ~t t't)~e/'~Mt'Ct!< aMMrcf ~7K~ ~ttt~ai'rc' et )-<~f.ft7'C!!< COMt~<'M.M a 0<:C~~4M!M et /!< /0~<'f /f'&C <:CprM HOttOHG~ et CCOMOMt~Xf.
Ils ~Mi~~<~)'o)! CM ils .!p?tf eM eoKfoc~ eoMMfc <-<' MtC~ffC ~C ï/tM-t à ~'CPCMt.r ~OK~ (~M COK~t'/t'OM~
f~~ (OM~CHCC ~'CO'fOQKC et de dt~Ht~f.
~cïtrMtt ~n');~n' des ~t~o~h'ott~ ~OM~ /o
~ofec/:OM ft ~o ~~c; f~M, ~Cft:< <;)M~M~MM)!M gKf f'AfC<0!Q!(i', M)< C:t ~MfO~ .~aCfM OK <'
dMMÏMt ~r~Oitf /C ~<0ti~ d'ttK COH//t<
0~);e ~M~C la HOhOM ~tf~K~ et /cy ~M~CHC~~
H)C)!<
Ils (~M)~);< /'Cr-~M~)<~ tOMA, CM ~fO~MaM~ t<))~
~Oh~<'t!(cmf!f!t ~~HC la &0/0))C<' C~tt~C f!f elles Jc!(.r.
A cet < ~M ~)M;!t~ /<)! /!0~<)'h'~M ex~'c ~/Wf'[:)'< c~c !)t0~tffc à /aNcn'~fr ~KC~M des
CCM~ de ~0).f et la ffaK.MttP!! d'H)t ~g~Hf€)!<
aM!tO&~< OMf ~OHC ~fO~O~ OK.t- pOKfCM!
Mf))f.f (/C T!f~M!C et de Grèce ~0 COMC&~t'OM J'MH
a)'M!M/t'rt' .m&~<[M c! gMt 0))' été /f.t'CM par OM<< ~a:rt' .?o!<~ /e ~yM/JfHfc «!< nia~fA ~,<* (?Oit!0!<)'<' Q:< QCC<<< CC~C ~fC/'O~C)). Z.a JfCt-
~0)! ~C la ?'MrQKt'C Mt 0«Cn
~.o /'ro/'o~thCM J'arMM~f~ f! c <'/<~tt<' Jt' et ~o <~'<')MeM&/<' Je <'</'MnJ~ /'OK)' <'fJM M~f~ ont <~C, C)t 7)te~)<' <<'n! QH<' la ~~O/'O~ttt'OM
cfott .foi/f, e~o~ ~a~ o« ~0! la /'nMtJt'nc<' JK )na~ëC/;a~ fof/ pt /'<(fCK~
~frf ttit~M a ~~rcfKh'OM MM t~~MC ~H! <)fC<'MO;re ~OKr MK ~f0t( f0));t
rcuses popu!ations turques soit encore une
fois sacrée a !à surendTsre nationaHstc
et aux intérêts de quelques milliers d'ofn-
ciers.
AUGUSTE GÀUVAIN.
f~act'Mf dM/o~M ~w~M.d~o.f.Mfa M<
~f<'MM
Il y a /)<)< d'observer ~tf'~M CM d'0<-C~<ces /0/.o~t7'<~M ~Cf~C)t< ~M~oh'f, ce ~Ht O~Oft~t~t~t
cs< la /'riM~a~ de leurs a~t!-a<)OM~ !M<.MM.? )tOKMaK ~ac~t'C~ de vies OK d'ar~M~. ËM
M!fM)C ~W~, le t-f~tif des ~0!<~M.g«M
~f.S't <-f«<- c~ah'oM réussit, /a ~ox~MM~~ ~r-
~«C CM ~~)<' ~~0 ~fcMtOMCMt~~aM«- à la Mff Noire et m~- D~fo~ f( d~OM~fJ-M de / la M~CCMMMM.MH)! /'M~c?-~MJC KCCM~e gH! ~C-.
COM/e à ~a fois de causes /!M/~tgt«'N, d'<[~< /o protection des MWOW~
t'CM 0!< de ~t~tOtt QKC/gMC/OM MOM&~MM,
&«)'0/ dans A'.t ~O~fMtOH~ la Grèce, ~M
M;M:)~~B /MC;t< Kn~ ~c <~ H!M ~OMf
~srM<~ ~a ~M mt'ncW~ ~p~ ~ttM~t'0~ races OM'
~f ~t~f'OK~. C'f.f MiMK~p~ ~o.f~0~ & ~0 /o~
.TKr ~/t~/s~)t V!.9X~CM ~a~/M ~o;~ d<' ~O~M~
C~. ~r~t-M ft ~Kr a~~M JM ~.tS! M~MMeA '&t 0!<< Mt<
.7M.< ont ~fC~C ~M&!< la ~'0< ~M ~a-
~'OM co~o&cr<-)- c fc ~t-c~attM:c ~ay ~oMt*
Mo M)M les ~eM.f t-~tOM~ de JX~«/~f ~~CftMM
de CCS MM~M e< ~K)- C/)fO /MMMa«
La .H'MX'M~r COM~Of~ par les ~!MMCnC~ cours de la ~fvc, ~Mc d<~ <-n<~MM joM//<-<~c~
e~KfeM par ce peuple. B): coMcgMe~, <'at~
de /a ~'oc/M /o ~fo~M/'o~t~MM ~o~tt << vient d'être ~oW~ en M«'!
de ~o~~fc ~.t~~)HM)!'e<)~ <'< /s CO;M
Z.M )')! la ~-ot~ c< /a ~e<< tt«- M<~Cposée oM,f /'<'n'~ ft aHA- BMen/tCM 9M ott<
t~~O~M CM 1914 ~an~ /<'fM~&/M MM &MMtS!'MM ?Mt ont etf MCf(~!M.f Mt«t
<'M~c<< <'< /es efforts eHOt-MM ~M o~eyM Me t~otMftt pas acot'f été dc~M~ M
CCttt. LM 7'M)'M ~C~0t!< O~MM et ftOMÏ/faM ~ft~ <«
~e ojt'attgMe des Do~oK~M~o;!<' JcMK'~a~t' )'<<'w)~ ce~c ~~f'oM, ~o;~ ~rM~~ CMNMH< j~<- Xo;t <);!fMfcf !y;(c ~/'«iMM!~c eo~f~o~Mje. Z~t sanftMM oMtce <:ot~M</0~ce .M~Ott~e!
La t!ON~aa ~e e/c ~o/'o~ ~ ~'tM!S C'OMMM.!t'0)t ~Mt ~M~ Kë~-Ott~ ~~M intéressés oM eomM~ce CM () ~a?)OM~«~JaM
~MDe
Lo ~OMC JMMdes Détroits se co))/
A f~e~~o~ la ~fMgK~ H~oN, M)'
sera po~ deMthco/c sud de la oxf de MarMQfa. ~'MfdYt)!6~0J, ~c 7e)M~O~ LpMMO~ (/<" ~'GMO-
«tfacc e< de My<<et <0!<f0)!< ~
CM ce ~Kt coxcerM ~a rive <'M~'o~eDafJonc~M M ta wfr de MorMaro, tnMj)
tXt'MM~-M tfe~ dt~M ~MMM«CM ont CM a /~M CM d 77!faM c~c~ta~. D'MHc ~or~ ~oMf ~M ~aMO~S
d~O9Mt f~/oMrT'ot!- dp la 7'MfgMtf. O'at< !ttf CO~/C de fo~C~t'OM gué Cf~OtttM dM
.~)tM /!ro~OMM entre les ~OS~MftCtM CMfO/S~M de /<<
7'Mfgttt< au MOfd et à ~OKM< de Cox~a~ttMO-'
ple, et les ~~fttotf~ de T/M'ace oWMfo~ oceM-
~M /'a!' les Cfec~ o~~Mfai'M<< ~M//)' t~ttciff~cemMCK~CH~Hfffc.
CM do))~~ seraient eNd~MMCMf eea< de
/ofOM ~o de ~OMft~e projetée à MM~ dMtOMCC XM~
MH <'OM c/e dec<'Mc/fCt)~)-f.
CM OM~ /< HKXM~M OMtM! 2 :fa~ :jfOMA- !Mco«'~eM~. QM~ /'C«~6KOM;f Grecs par ~Ot't COM~tdffCf OK forces grecques OCett~Ht en ~0!t CCt~ f~
~ Mt)tM?-C))~M~M< OK( /'«/< /'o;K~ ~r~ottdcfa! Dans CM co~d~tO~,
~OM MtM!MyfM MC /'OMMKM< O.MtfMM' <'M-
/*OMM&tK ?!)~t< la C~e~ o): dot< le )-a~ a MM~t pa~!
/f~ ~'Mt.MiïMCC.? à OCf!t/ CM 1919, MOt~ tre, la eoM/'Mf<; M'octCt-df.f.Kt~ g ~aMOMMO~~ d'Ojf/Ct~~ €C! OUM ~C/tMt~MM. Ces aMtC~e~ ont ~CCCMMMMde
~c ~'oe~ d'Mttc hgHe gMt ~'e~ndM dH eot~KO~a';
de Cd4)'de la .Bf~on'c gtt'~Mc of~Md~ct doM~ ~OCCtdft!~ des M:OK~ ~)-0)!dyo. C~t'~o'a ~?odo.tto, ptMf ~rc~M~ à la ?'~M~ /fcro Bo&s\E~! ft ~HfA-.KtH.Mf dM co~
~?-fc d~ jfroHftf~ ho-f-o-cgMc. Lo con/t-
.t7!(~0 ff~ df /a /7'OHf re'M~offt'f /'a?' d~mt/tfoW~a~on de f!~)'~ de la Thrace oricnto~ a la /OM dt co~
~34" ANM6E 86
N~ se 1:34? AHN~
MAMt 28 MARS Ï922
iIIf, _III _41.
PRïX DE L'ABONNEMENT
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R-ance et potonics. 13 fr. ~6 fr. BO fr.
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MMD! 28 MA~ 19~2~
RÉDACTION ET ADMÏNISTBATIOM
t7, RuedesP~tFes-Saint-Germin-i'AuKrM!!
fABtS-t"
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fM ~/7o~CM so/7f fcpMS
tM
JMJRNAL BES BEBATS
MM~~N
JB. ~iM~LjB.M~~JHt~ BJ!J«. JM~~ ~<~M~l&mm<).JM'
c~WS NOS G~BONN~
Nous rappelons nos abonnes qu'its
pensât ~nous envoyer !e montant de teur
abonnement au moyen d'un mandat-carte
de versement, déposé dans un bureau de
poste français, à notre compte.
Chèque postât 382, Parts
L& taxe à payer n'est que de 15 cent) mes
SOMMAIRE
Deux Etections et deux discours.
Le Projet de toi sur te dépôt téga).
E.RobocANACHr.
Au Jour te Jour. Les macyo&M. Z.
La Médiation des Aitiés en Orient. Au-
GOSTE GAUVAIN.
t-a Conférence de t'Orient. .Le ~a'!e o/y?-
c~e/~esffec~ton~prMM.
ta Conférence de Gènes.
Le Connit des deux friandes.
En Attemagne.
Revue des Livres. ANTOINE A~BALAT
(3'page).
!tMlHM!!MSE!)!Mï!)!SSmrs
? n'y a pas li~u de prendre an tragique
le résultat des deux élections municipales
qui ont eu !ieù Iner Paris. Mais il est
utile d'en examiner !e caractère et d'en*
mesurer la portée. Le parti radical-socla-
iiste, qui avait pris position et qui vient en-
core de s'exprimer par la voix de M. Her-
riot, peut tirer des événements les clartés
qui,paraissent ~ui manquer.
Deux communistes, Marty et Badina,
ont donc été élus hier pour la seconde
fois. Aux élections qui ont eu lieu il y a
quelques mois, les mêmes candidats
avaient été nommés. Us étaient inéligibles.
Mais le parti communiste avait décidé de
profiter de ces circonstances pour procé-
der à I~apothéose des mutins de Ja mer
Noire. L'élection, comme-il était prévu
et comme il était naturel, a été cassée.
Les électeurs ont été de nouveau convo-
qués. Et de nouveau Marty et Badina ont
été élus. Gon~me ils sont toujours inéligi-
bles, cette histoire peut recommencer.
Entre l'élection de novembre et celte de
mars, une innovation s'est produite. On a
voulu faire du scrutin d'hier une grande
manifestation en faveur de l'amnistie. On
a' prétendu donner aux deux élections de
Charonne et de la Santé une considérable!
signincation politique. Les i'adicaux-eocia-
listes qui, il y a quelques mois, avaient en-
gagé la lutte contre les candidats com-
munistes, ont renoncé cette fois. Pour l'a-
mour de l'humanité et de l'amnistie, ils se
sont immolés. Quel a été le résultat de ces
grandes mancsuvres? Marty et Badina ont
eu à quelques chiihes prés les mêmes suf-
frages que lors du premier scrutin. Badina
a gagné un peu moins de cent voix et
Marty en a perdu un peu plus de cent.
Les mêmes électeurs ont voté pour les
mêmes candidats. Où est la grande mani-
festation en faveur de l'amnistie? Où est
le résultat du dévouement électoral du
parti radical-sociahste?
On ne peut pas imaginer que, lorsque le
parti radical-socialiste se dérange, ce soit
avec la résignation acceptée d'avance que
ses actes ne comptent pas. Il a encore de
grandes prétentions à la direction des af-
faires publiques. Et, d'autre part, il évite
nsse~ souvent' de se prononcer pour que
l'on fasse attention à ses décisions quand
il veut bien en prendre. Quand il s'est .ré-
solu à ne pas présenter de candidats cen-
tre les communistes, quand il a eu cette
pensée originale de manifester à sa ma-
nière en faveur de l'amnistie, il espérait
sans doute atteindre un résultat, produire
un effet. A quoi a-t-i! abouti? Badina a
gagné quelques "voix, Marty en 'a perdu.
Est-ce là tout ce que peut désormais le
parti radical-socialiste? Ses troupes ne
l'ont pas suivi. Les électeurs non bolche-
vistes qui avalent donné leurs voix jadis
& un candidat radical-socialiste. les ont
données cette fois à des candidats d'union
anti-communistes ou se sont abstenus. Ils
ne se sont pas empressés en .tous cas de
manifester en faveur de l'amnistie.
Le parti radical-socialiste pourrait tirer
de !à on enseignement. Au moment où
avait lieu l'élection, M. Herriot discourait
à Tours, M. Doùmergue discourait dans le
Gers. Et ces grands chefs appelaient leurs
troupes au combat contre le parti d'où
viennent toutes !es agitations, toutes les
mauvaises décisions, tous nos maux. Con-
tre.Ie parti communiste ? Non pas. Contre
!e Bloc républicain national. Depuis quel-
que temps, le parti radical-socialiste, qui
à la suite de sa défaite électorale de 1919
se tenait tranquille, est parti en guerre
contre la majorité qui l'a battu. Mais,
comme il lui faut des troupes, i! a mani-
festé des complaisances aux communistes.
H ~veut être à l'avant-garde d'un parti qui
a toujours été animé au fond par les doc-
trines socialistes et qui est voué à l'être
demain par les doctrines bolchevistes.
En vain M. Herriot et M. Doumergue
tracent un programme de politique exté-
rieure qui est dans ses grandes lignes
ce!ùi-!à même du Bloc national. Ils pro'
clament bien haut qu'ils veulent faire
payer l'Allemagne, obtenir l'exécution
stricte du traité de Versailles, travailler à
l'oeuvre de reconstitution nationale. Voi!à
pour les principes, et ils prouvent que
M. Herriot et M. Doumergue, qui ont
passé par !e pouvoir, ne peuvent pas né-
gliger les conditions nécessaires de tout
gouvernement. Mais, quand on passe à la!
pratique, on voit ces mêmes chefs com-
battre l'union républicaine nationale qui
défend en .réalité ces principes, et prendre
la tête d'une troupe bigarrée où se trou-
vent tous les adversaires de la politique
qu'ils annoncent. Pour éviter l'apparence
de l'équivoque, M. Herriot déclare qu'i!
veut défendre la loi scolaire qui n'est pas
menacée, maintenir la loi de huit heures
que l'expérience générale commande de
retoucher, et restaurer les unances où le
parti radical-socialiste a introduit plus
qu'aucun autre le désordre. Ce sont là les
points où les radicaux croient rejoindre
les. formations politiques les plus avan-
cées. Mais à supposer que. ce calcul soit
juste, quel est le lien entre la politique ex-
térieure des radicaux et celle de leurs-al-
liés socialistes et communistes ? Et est-ce
avec l'aide de Badina et Marty que MM.
Herriot et Doumergue entendent assurer
l'exécution du traité de. Versailles ? Il fau-
dra le dire.
Ni l'agitation communiste, ni même l'a-
gitation radicale-socialiste n'ont d'ail-
leurs présentement de profonds retentisse-
ments dans notre, pays, La..Erance a ma-
nifesté voinntc par !latives et les élections sénatoriales e!!e
n'a nullement changé, et tous les gouver-
nements depuis ï~iC) en ont tenu compte.
Mais les manifestations radicales-socia-
listes, conjuguées avec les manifestations
communistes, sont un avertissement. Le
Bloc national a pu croire qu'en raison de
l'importance des problèmes, il pouvait se
consacrer tout entier aux questions exté-
rieures. II lui faut songer aussi à ufe
question intérieure. II lui faut se rappeler
qu'il n'y a de politique possible que si les
éléments d'agitation antinationale ou les
partis de faiblesse et de compromission
qui ne paraissent pas avoir perdu le goût
de nuire en ont perdu le pouvoir.
LeProjet de !ot sur !e Oepot légal
Le dépôt légal des ouvrages imprimes est
régi par certains articles de ]a loi sur la
liberté de la presse de 1881. Cette réglemen-
tation n'a jamais satisfait personne; tout le
monde est d'accord pour en rccormaitre les
défectuosités. Ainsi, c'est a l'imprimeur
qu'incombe le devoir d'opérer le dépôt des
ouvrages qui sortent de ses presses. Qu'ar-
nve-t-iisi t'en a confié la couverture à un
autre imprimeur que celui qu! compose !c
texte et si te vo)umc contient des illustra-
tions ? Le dépôt sera fait par tes imprimeurs
et le graveur indépendamment, à des mo-
ments différents, souvent en des lieux diffé-
rents que! miracle si les éléments épars de
l'ouvrage se rejoignent jamais! D'autre part,
il est presque sans inconvénient de ne pas
respecter la loi. On s'en aperçoit. Le tiers
seulement des livres parus entre à la Bi-
bliothèque Nationale; pour les thèses, à
peine un dixième. La Bibliothèque réclame,
on ne lui donne que de faibles apaisements.
Que de. lacunes et que de temps et d'argent
perdus!
D'aucuns estimeront peut-être que le mat
n'est pas grand après tout et qu'on évite ainsi
l'envahissement des rayons de la Bibliothè-
que par un fatras d'oeuvres inutiles que nul
ne consultera jamais. Qu'on se rassure. Le
temps se chargera de cette épuration. Le
papier dont sont faits les livres d'aujour-
d'hui est de telle qualité que leur destruc-
tion est assurée dans un bref délai. La
« poussière des bibliothèques sera surtout
composée de celle des livres. Point ne faudra
un calife Omar pour simplifier le legs lit-
téraire que notre époque transmettra aux
âges suivants. Quant aux livres excellents,
ils survivront comme ceux de l'antiquité. Ce
n'est pas toutefois à la négligence des im-
primeurs que l'on doit laisser le soin de cette
discrimination. Les prescriptions réglant le
dépôt légal ont donc besoin d'être réformées
sur ce point comme sur d'autres. Mais il
semble que, dès qu'on peut porter la main
sur ce buisson épineux, il en sort un es-
saim hostile de difficultés, voire de dangers.
M. Fernand Roches en a indiqué quelques-
uns dans une excellente étude publiée par
le Mo'CMt'c t~ jP~aHCc (15 mars). Par exem-
ple, il montre les conséquences de l'article
de la nouvelle loi qui impose le dépôt non
plus uniquement pour les imprimés -x des-
tinés à être publiés », mais pour <imprimés. Ainsi les catalogués, les brochu-
res, les circulaires, les, prospectus de la
France entière vont faire irruption à la Bi-
bliothèque. Quelle phalange de bibliothécai-
res ne faudra-t-il pas pour en. donner reçu,
les classer, les « lettrer » et les fournir aux
lecteurs si, par aventure, il s'en présente! Et
quelle dépense aussi! Qui la supportera? II
y a plus. Cette nouvelle obligation contrain-
dra ceux qui impriment pour leur usage per-
sonnel des souvenirs intimes, des circulaires
confidentielles, à les divulguer puisqu'ils
devront en consentir !e dépôt. Je sais bien
qu'il y a un remède, l'interdiction de com-
muniquer ces pièces au public pendant un
laps de temps déterminé; mais il peut y avoir
des fuites. Et puis, l'éditeur étant l'auteur
lui-même, c'est lui qui doit faire le dépôt.
Combien négligeront cette formalité compli-
quée et s'exposeront à des peines
M. Roches relève dans ce projet de loi
bien d'autres Inconvénients et inconsé-
quences. Cependant il constitue un sensible
progrès. Les écrivains obtiennent une ga-
rantie qu'ils ont longuement sollicitée. L'im-
primeur et l'éditeur qui, maintenant, doivent
faire chacun le dépôt d'un exemplaire, sont
tenus de spécifier le chitîre du tirage. Ce'
chinre restait jusqu'ici un mystère jalouse-
ment gardé, et pour cause. Que d'auteurs
se sont crus lésés, peut-être non sacs rai-
son! 1
D'autre part, l'obligation du dépôt impo-
sée à l'éditeur aura pour résultat que les
ouvrages arriveront complets à la.B'iblio-
thcque Nationale et non plus par fragment s.
Celle de mettre le millésime sur le titre est
une innovation non moins heureuse. Qui de
nous n'a pas maudit le S.D. qui est une cause
de confusion et d'erreur! La date d'un vo-
lume est un élément d'appréciation Indispen-
sable. Si les éditeurs l'omettaient, c'était
afin de faire passer pour 'récent un livre an-
cien. Ils seront forcés à un peu plus de
franchise. Où est le .mal ?
Donc, malgré ses imperfections, la ici sur
le dépôt légal est avantageuse et il faut es-
pérer qu'elle sera votée quand on y aura
apporte les retouches nécessaires. Mais, hé-
las il y a quarante ans qu'on parle de mC)di-
der le dépôt légal. D'innombrables commis-
sions se sont occupées de la question; des
communications sans fin ont été faites aux
institutions intéressées et le problème a paru
à chaque fois un peu plus embrouiHé. On
n'a Jamais abouti. A vouloir faire trop bien,
réglementer trop de choses en même temps
et d'une façon trop générale, accomplir un
travail d'ensemble alors qu'il conviendrait
de « sérier ]es difËcuItés, comme le disait
Gambetta, on n'arrive à rien. Il est à sou-
haiter que, pour cette fois, il en soit autre-
ment.
E. RODOCAKÂCHI. I.
~.».
wwv.w.wvw.wwrwvw
JO~ ~B/0~ ~F
Les Macrobes
Le doyen de la presse un écho des
Dc~~ nous le disait l'autre jour est
Al. Amable A~aittet-Saint-Prix, notre con-
frère de Corbeil, heureusement parvenu à
l'âge de 101 ans, ce qui prouve, en dépit
de l'opinion commune, que le journalisme
mène à tout à condition d'y rester. Pres-
que en même temps, le professeur Holz-
hausen publiait, dans !a Gazette de Co-
/o~M, une savante étude sur tes « Nés-
tors modernes », et nous donnait l'agréa-
bte assurance qu'ils sont moins rares
qu'on ne croit. Sans remonter -jusqu'à
Mathusatem, de qui l'état civil prête à la
controverse, on a cite le Titien qui pein-
drait encore si' la peste ne l'avait fauché
par traîtrise à 99 ans. Nous en sommes
noins surs depuis que M. Hourticq a pres-
que démontré que l'artiste s'était vieilli
avant l'heure pour attendrir !e duc de Fer-
rare qui ne le payait pas. On connaît des
exemple? plus certains un pécheur du
Yorkshirc, Jenkins, mourut à !69 ans; en-
fant, it avait pris p,art à la bataille de
Ftodden en 1513; 157 ans; il paraissait'
comme témoin devant un tribunat; à 100
ans passés, il traversait encore une rivière
à la nage. Au dix-septième siècle, un pay-
san du Shropshire, Thomas Parr, se re-
maria à 120 ans; il épousa une veuve, et
cette femme d'expérience affirmait, bien
des années plus tard, qu'elle ne s'était
jamais aperçue de son grand âge. A 152
ans, Parr fut promené dans Londres com-
me une curiosité; Chartes I" voulut le voir;
Wittiam Harvey, t'illustre médecin, !e
disséqua et lui trouva des organes de
jeune homme; Parr, en effet, comme Vol-
taire au lendemain d'/rc~ mourut dans
l'ivresse du triomphe. Même accident ad-
vint à Peter Atbrecht, ancien soldat de la
guerre de SUésie, remarié à 80 ans et
devenu père de sept enfants; il étouffa,
bourré de gâteaux, pendant tes fêtes qu'on
lui offrit à son 123' anniversaire. La cé-
tébraiion des centenaires, si funeste sou-
vent aux défunts (rappetez-vous Mérimée),
est bien plus fatale aux vivants. Un Sué-
dois, Curgen Douglas, mourut en 1801,
âgé de 121 ans; il s'était marié trois fois
et, de son troisième mariage, avait eu plu-
sieurs enfants dont un seul, le dernier,
était un peu idiot. Le père, jusqu'à la fin,
Testa si vigoureux qu'il faisait encore
douze kilomètres pour se rendre à t'égtise;
on remarquait seulement qu'il avait te
crâne ouvert comme tes nouveau-nés.
Le professeur Holzhausen, qui est un
spécialiste des études napoléoniennes, est
particulièrement renseigné sur tes soldats
des guerres de l'Empire. H existait encore,
en 1890, quarante vétérans allemands de
Waterloo. M. Hotzhausen en a connu plu-
sieurs. It a rendu visite au Poméranien
Schmidt, âgé alors de 98 ans, qui se rappe-
laitl'arrivée des Français dans son pays
en 1806, les batailles de Leipzig, dé Laon
et la campagne de Boucher en 1815; il
n'avait d'autre infirmité qu'une vue un peu
faible et atteignit l'âge de 104 ans.
En 1912, on rechercha en Russie les
derniers survivants de la bataille de la
Moskowa. Les statistiques, toujours un
peu flottantes en ce vaste pays, ne con-
cordent pas absolument; selon les unes,
on en aurait trouvé huit; suivant d~autres,
vingt-cinq. Le plus âgé, qui mourut peu
après la fête (encore un !), accusait
Ï42 ans. A 123, il avait encore raconté
au tsar, d'une voix ferme et claire, ta ba-
taille de Borodino, mais son meilleur sou-
venir était celui de la conversation qu'il
avait eue, par l'intermédiaire d'un inter-
prète, avec Napoléon, qui t'avait pris pour
guide près de la ville de Swenziani.
Faut-i! envier ces gens comblés de
jours? En cela, comme en tout, it y a
deux. opinions. Voici celle d'un des Inté-
ressés et d'un homme qui partait après
expérience. On demandait à André Spa-
zierer, ancien soldat de l'infanterie prus-
sienne, âgé de 101 ans « Jouissez-vous
de la vie? » !t eut un regard de surprise,
et, tâchant une bouffée de sa pipe, il ré-
pondit .
~NMiM~sAMsmMMt
Après de longues délibérations, qui se
sont 'terminées seulement quelques minu-
tes gavant minuit, les trois ministres allies
sont tombes hier d'accord sur les bases
d'une médiation entre la Grèce et la Tur-
quie. Le texte officiel de ce document doit
être publié dans la journée. En voici les
traits essentiels.
Tout d'abord les ministres alliés ne
fixent pas les conditions de la paix orien-
tale ils proposent seulement aux deux
belligérants d'envoyer, dans un délai de
trois semaines, des plénipotentiaires auto-
risés à conclure la, paix sur des bases dé-
terminées. Ils traitent les deux parties en
cause sur le même pied « sans imposer à
aucune d'elles les conditions que compor-
terait un échec, ou une défaite Ils n'ad-
mettent donc pas la thèse turque, contre-
dite par les faits, que les kémalistes sont
vainqueurs. En conséquence, ils ne subor-
donnent pas la signature de l'armistice a
l'évacuation préalable de l'Asie Mineure,
et ils n'enlèvent pas à la nation grecque
<: la compensation aux sacrifices qu'elle a
acceptes pendant la guerre pour la cause
des Alliés ». Mais ils réduisent cette com-
pensation~. Us la r3mènent,;aux~grandjs-
.cments normaux qu'un Etat participant
a une victoire commune est en droit d'ob-
tenir dans des régions où ses co-nationaux
vivent en masses compactes, alors que le
traite de Sèvres comblait les aspirations
de l'hellénisme. Ce changement produira
une profonde déception parmi les Hel-
lènes, surtout chez les irrédimés qui
croyaient enfin venue la libération atten-
due depuis la catastrophe de 1453. Il afni-
g'cra également tous les hommes qui, plus
préoccupés de justice et d'humanité que
de combinaisons empiriques, souhaitaient
que la victoire des Alliés sur les Gcrmano-
Touraniens, acquise après de prodigieux
sacrinces, libérât entièrement l'Europe
d'une domination barbare, et préparât la
renaissance de la civilisation méditerra-
néenne sur les rives d'Ionic. Mais il con-
vient de reconnaître que la responsabilité
de ces désillusions retombe principalement
sur le gouvernement grec actuel. Par son
obstination a. confondre la cause de l'hellé-
nisme avec son intérêt et son prestige per-
!-onne!s, le roi Constantin a. ruiné l'œuvre
du grand patriote Venizélos. Sa rcspon-
S~bitité est partagée par ceux des Grecs
du royaume qui, trop mesquins pour s'in-
'cîmer devant un grand homme et trop
passionnés pour refréner leurs rancunes
devant l'intérêt national, ont cherché par-
tout des armes contre Venizélos. Si jus-
tifiés que pussent être certains griefs con-
trc l'administration vcnizéliste, les Occi-
dentaux n'ont pas compris que les Grecs
du royaume les aient fait prévaloir contre
la réalisation d'aspirations séculaires. Si,
dans la Grèce libre, des considérations
électorales l'ont emporté sur le culte de
l'hellénisme, les Grecs ne sauraient s'éton-
ner que, dans l'Europe fatiguée par des
luttes épuisantes, des considérations égoïs-
tes, de même qualité que les leurs, l'em-
portent en ce moment dans les Conseils
diplomatiques.
Les Grecs Irrédimés, qui ont largement
payé leur tribut de sang et d'or à la cause
.commune, vont être les victimes de cette
double iniquité. Il n'est pas sûr qu'ils s'y
.résignent. Ils sont encore en armes, et ca-
pables d'affronter les Turcs dans une zone
restreinte, même sans le secours d'Athè-
nes. Ils seront d'autant plus émus que les
trois ministres alliés proposent d'accorder
une simple autonomie municipale à la
ville de Smyruc au lieu d'instituer un ré-
gime spécial pour toute la zone smyrniotc
où les Hellènes sont en majorité. On traite
Smyrne sur le même pied qu'Andrinople
qui reste dans la Thrace grecque. Celle-ci
t~st diminuée de la région qui s'étend de la
frontière bulgare sur la mer Noire à Da-
nos, sur la mer de Marmara, à l'ouest de
Rodosto. La nouvelle frontière a été fixée
conformément à l'avis des experts mili-
taires.
Les Arméniens, eux aussi, pâtiront dou-
loureusement des tergiversations et des
défaillances des puissances alliées et asso-
ciées. Ils ne reçoivent pas encore le sim-
ple /tO)NC auquel se bornaient finalement
leurs revendications. On le leur promet
seulement. La Société des nations est in-
vitée à collaborer à un statut destiné à
donner satisfaction à leurs aspirations
traditionnelles Hélas ce ne sont là que
des mots. Les aspirations traditionnelles
des Arméniens consistent à vivre libre-
tnent dans le pays qu'ils habitent depuis
plusieurs millénaires. Or c'est à peine &
on leur laissera un petit coin de ce pays.
Ils sont menacés d'être dispersés dans le
monde comme le peuple juif. Ce sont eux
pourtant qui ont été crucifiés.
< La' péninsule de Gallipoli reste à la
Grèce tout en étant soumise a. une occu-
pation internationale qui garantira la li-
berté du passage à là navigation de tous
les pavillons. La région des Détroits qui
ne sera pas occupée par des contingents
internationaux sera démilitarisée, de
même que les Iles du voisinage. Les trois 's
ministres ont adopté les conclusions des
experts militaires, tout en observant de
grands ménagements pour l'amour-propr"
ttirc. Ils sont allés sous ce rapport jusqu'à
l'extrême limite. Si les Turcs ne compren-
nent pas qu'ils ont Intérêt à saisir l'occa-
s!on actuelle pour bénéficier de conces-
sions inespérées, Us ne pourront ensuite
que s'en prendre à eux-mêmes des
malheurs qui surviendront. Mais il est
fort,ù. craindre que le sort des malheu-
1
LA ÇONFËBJENGE DE L'ORIENT
Les
Les ministres des Affaires étrangères de
France, de Grande-Bretagne et d'Italie se
sont encore réunis à deux reprises dans
l'après-midi et dans la soirée d'hier. Ils ont
tenu une séance de 16 heures à 20 heures,
puis une seconde de 22 heures à 22 heures 30.
Au cours de cette dernière journée ils s'en-
tendirent définitivement au sujet des conclu-
sions qui sont communiquées aujourd'hui
même à Athènes, à Constantinop)e et à An-
gora.
A minuit, M. Schanzer, qui s'était rendu
directement du quai d'Orsay à la gare du
Nord, quittait Paris pour l'Angleterre, où
il va, on !e sait, conférer avec M. Lloyd
Georg'e.
Les conclusions adoptées
Les conclusions adoptées pour le règle-
ment des affaires orientâtes ont été immé-
diatement communiquées à Athènes, à Cons-
tantinople.~ à Angora. II.s'agit en'en'et de
propositions au sujet desquelles il faut con-
na!tt-e la réponse des gouvernements inté-
ressés.
Te~e des co/~cA/s/o~s
Voici le texte de la lettre adressée à Athènes,
~onstantmopte et Angora, par les trois minis-
tre~des anaires étrangères de France, de Gran-
de-Hretagne et d'ItaHe, ainsi que de t'expose qui
s y trouve annexé
Nous, Ministres des affaires étrangères des
trots puissances aUiées: Grande-Bretagne,
i'rance et Italie, nous sommes réunis a Paris
les 22, 23, 24, 25 et 26 mars 1922, et nous avons
examine la situation dans )e Proche-Orient
avec )e sincère et ardent désir d'y voir régner
a nouveau* l'ordre et ia paix.
Nous vous communiquons, sous ce pli, un ex-
posé compiet des propositions auxqueUes nous
avons abouti après ce mur examen, avec indi-
cations des motifs qui justinent ces proposi-
tions.
Nous souhaitons que vos représentants se
rencontrent !e plus tôt possible, dans une vi]!e
à déterminer, et qu'ils examinent en commun
!e~9 propositions ci-dessus visées.
Nous sommes disposés, d'auteurs, a déléguer
les hauts-commissaires britannique, français et
itaHen Constantinople, pour assister )es re-
présentants des hautes parties Intéressées.
Comme i] est d'un intérêt générai, que cette
rs.uni,oa ait lieu sans retard, nous voudrons pou-
voir fixer à trois semaines de !a date de ta
présente !eLtre, te jour d'ouverture de ces con-
férences..
SU MtCM JQ.:2.
~C.! M!!M;~t)-c~< OJ'/C!~ c~-a)~~M des ~K~-
.M'iff.! oH/Mj, /o Fra'!f< la GrooJf-Bt'c~He' c<
~Y/n~ o~y-f.? cfo:)- ftt ~'ocea~toM de ~'<')!<7'e~))t~'
/t?-ra/n&~M:f;;f
.fO/t.'h'OH /6t /K.? C<;M~oA/<' ~!f[ soit C~t /<'?)- /'OM-
M))' ffe <0«!~f CM ~OMMM ~K P~-OC/M-On'Ott;
7.c~ y'n'oc~M < o~< co)M
o fc~nt e< ~ifr /MgMc/~ /o/;d~{ ~cMM /'ro-
à I'tsprit et snr lèsqttels,sr forrdrtat Icttrs pro:
/'0.t0<~ JOMf
jcn< foM<~OM ct'ec cgifttc cot~f.? deux /'of-
/o~c.
//J ~~t}'M!{ y~a~~r !«!
Ils ~Mi~~<
f~~ (OM~CHCC ~'CO'fOQKC et de dt~Ht~f.
~cïtrMtt ~n');~n' des ~t~o~h'ott~ ~OM~ /o
~ofec/:OM ft ~o ~~c;
dMMÏMt ~r~Oitf /C ~<0ti~ d'ttK COH//t<
0~);e ~M~C la HOhOM ~tf~K~ et /cy ~M~CHC~~
Ils (~M)~);< /'Cr-~M~)<~ tOMA, CM ~fO~MaM~ t<))~
~Oh
A cet < ~M ~)M;!t~
CCM~ de ~0).f et la ffaK.MttP!! d'H)t ~g~Hf€)!<
aM!tO&~< OMf ~OHC ~fO~O~ OK.t- pOKfCM!
Mf))f.f (/C T!f~M!C et de Grèce ~0 COMC&~t'OM J'MH
a)'M!M/t'rt' .m&
~0)! ~C la ?'MrQKt'C Mt 0«Cn
~.o /'ro/'o~thCM J'arMM~f~ f! c
cfott .foi/f, e~o~ ~a~ o«
~frf ttit~M a ~~rcfKh'OM MM t~
rcuses popu!ations turques soit encore une
fois sacrée a !à surendTsre nationaHstc
et aux intérêts de quelques milliers d'ofn-
ciers.
AUGUSTE GÀUVAIN.
f~act'Mf dM/o~M ~w~M.d~o.f.Mfa M<
~f<'MM
Il y a /)<)< d'observer ~tf'~M CM d'0<-C~<
cs< la /'riM~a~ de leurs a~t!-a<)OM~ !M<
M!fM)C ~W~, le t-f~tif des ~0!<~M.g«M
~f
~«C CM ~~)<' ~~0 ~fcMtOMCMt
COM/e à ~a fois de causes /!M
t'CM 0!< de ~t~tOtt QKC/gMC/OM MOM&~MM,
&«)'0/ dans A'.t ~O~fMtOH~ la Grèce, ~M
M;M:)~~B /MC;t< Kn~ ~c <~ H!M ~OMf
~srM<~ ~a
~f ~t~f'OK~. C'f.f MiMK~p~ ~o.f~0~ & ~0 /o~
.TKr ~/t~/s
C~. ~r~t-M ft ~Kr
.7M.< ont ~fC~C ~M&!< la ~'0< ~M ~a-
~'OM co~o&cr<-)- c fc ~t-c~attM:c ~ay ~oMt*
Mo
de CCS MM~M e< ~K)- C/)fO
La .H'
e~KfeM par ce peuple. B): coMcgMe~, <'at~
de /a ~'oc
de ~o~~fc ~.t
Z.M )')! la ~-ot~ c< /a ~e<<
t~~O~M CM 1914 ~an~
<'M~c<< <'< /es efforts eHOt-MM ~M o
CCttt. LM 7'M)'M ~C~0t!< O~MM et ftOMÏ/faM ~ft~ <«
~e ojt'attgMe des Do~oK~M
La t!ON~a
~MDe
Lo ~OMC JMM
A f~e~~o~ la ~fMgK~ H~oN, M)'
sera po~ deMthco/c sud de la oxf de MarMQfa. ~'
«tfacc e< de My<<
CM ce ~Kt coxcerM ~a rive <'M~'o~e
tXt'MM~-M tfe~ dt~M ~MMM«CM ont CM a /~M CM d
d~O
.~)tM /!ro
7'Mfgttt< au MOfd et à ~OKM< de Cox~a~ttMO-'
ple, et les ~~fttotf~ de T/M'ace oWMfo~ oceM-
~M /'a!' les Cfec~ o~~Mfai'M<<
CM do))~~ seraient eNd~MMCMf eea< de
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