Titre : Journal des débats politiques et littéraires
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1912-08-02
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Langue : français
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Description : 02 août 1912 02 août 1912
Description : 1912/08/02 (Numéro 213). 1912/08/02 (Numéro 213).
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Description : Collection numérique : Histoire diplomatique :... Collection numérique : Histoire diplomatique : d'une guerre à l'autre (1914-1945)
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/11/2007
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MHMAL DES DEBATS
M~ttTt~t~C ttTT~DttBCC
fULiLM~Ro~M
VENDREDr2AOUT
1913
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
t7, Rue des Prêtres-Saint-Genaaiu-l'Amerfois, t7
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TOUTES t.ES LETTRES ET COMMUNICATIONS
-doivent être acb'essëes:
'e,
Noua rappelons & nos abonnés que toute de-
mande de changement d'adresse doit être ac-
compagnée de la dernière bande et de la somme
de 80 centimes..
SOMMAIRE
TROP DE SANG. Louis Dolzbns.
Au JOUR LE JOUR. .Le J~roMfOM gM'OM le ~NM Canada. J. D.
LA. CRISE TURQUE.
LE CONFUT HONGRO-CROATB.
A L'ETRANGER. La mort du cat'~t~a! F~c/ter.
La .~Merre <'
L'AVIATION AU JOUR LE JOUR.
NOUVEL LES DU JOUR.
EN FLANANT. Un jouets <André Hallays.
L'AUBERGE DU < CCBUR-VAILLANT ~]. ~Sne
jOhalançon.
>l: '17 j
p-~ ~1 V
TT RO P !D E: S A N~
C'est la semaine des assassinats..Avant-hier,
dans le boisVincennes, un rôdeur poursuivi
par les agents, tire sur un jardinier qui voûtait
lui barrer la route et le blesse mortellement
un ouvrier tue sa femme et sa fille. Hier, à Ta-
verny, un malfaiteur tue un gendarme qui allait
l'arrêter; une femme va trouver la maîtresse
de son mari et l'abat à coups de revolver. C'est
ainsi comme une contagion de violences qui
sevitsur des êtres de toutes conditions; la vie
huniaine.ne compte exactement pour rien.
Avant tout, ces assassins veulent satisfaire à
leur colère, à leur jalousie, & leur instinct, etils
tuehtd'un geste sipromptet si sûr qu'ils semblent
d'abord accomplir un acte mécanique. Qu'on
ne s'y trompe p&s, cependant. Ce n'est pas là
une circonstance atténuante, bien au contraire.
Quand des individus comme celui de Vincennes
ou comme celui de Taverny, vont être arrêtés
pour un menu délit qui les expose à quelques
jours de prison, et qu'ils tirent à bout portant
-sur un gendarme ou sur. un passant, ils mon-
trent la férocité la plus tranquille et la plus
résolue. Quand une femme combine avec soin
ses. démarches pour parvenir jusqu'à sa
rivale, et que sa main, sans trembler, la
vise et la tue, c'est encore la preuve du
sang-froid le plus cruel, celui qui pré-
pare avec réflexion et méthode la mort d'une
créature humaine. Tous ces actes révèlent
ainsi les deux élém&nts de perversité quiren-
dent'ie crime particulièrement grave ces as-
sassins pensent à tuer, tout de suite, par haine,
et Us mettent a exécution cette pensée avec une
assurance qui ne se dément pas un instant.
On voudrait croire que cesontia des êtres ex-
ceptionnels, et on ne manquera. pas d'invoquer
pour Leur défense, l'excuse d'une responsabi-
lité atténuée. Mais c'est le cas de se rappeler
les observations si justes et si fortes du doc-
teur Gilbert-Ballet à propos des anormaux, con-
tre lesquels la société, qu'ils menacent cons-
tamment, hésite à se défendre; que les assas-
sins de Vj.nc&nnes et de Taverny fussent ou
non des anormaux, ils ont supprimé des exis-
tences précieuses, et le premier devoir de la
société est donc de les mettre à tout jamais
dans l'impossibilité de nuire. Bailleurs, il
jtjMt trop certain que les circonstances qui
.frappent le plus dans ces crimes, c'est-à-
dh'c la jeunesse du criminel et s~ froide sauva-
gerie, ne sont ptu~~s'~c~~Dn~. N'oil's''9vOTrs'
eu souvent remarquer combien la brutalité
sanguinaire avait progressé dans des temps
tout à fait récents, comme pour donner
le démenti le plus humiliant à l'orgueil de
notre civilisanon il faut y voir la preuve
réitérée, et qu'on finira par reconnaitre écla-
tante, que cet orgueil est prématuré parce
que notre civilisation reste incomplète elle
est merveilleuse dans le sens des progrès
matériels elto est fort en retard pour ce qui
touche au progrès moral. Et c'est bien parce
qu'il y a déséquilibre entre l'un et l'autre,
que, dans une foule d'esprits, dans les jeu-
nes esprits surtout, le mên~ déséquilibre pro-
duit ces actes déconcertants et révoltants
l'instinct de la brute combiné avec l'intelligence
et la réflexion. Il faut des exemples sévères, et
une longue suite d'exemples, pour imposer à
tous l'obligation de s'adapter à la société où ils
vivent, et par conséquent, avant tout, de res-
pecter la vie humaine.
Pas plus que la paresse et que la brutalité,
la passion ne devrait servir d'excuse au crime.
On sait que les jurys, et notamment celui de la
Seine, ont répandu par leurs verdicts.la certi-
tude contraire. Il est entendu que l'accusé.qui
plaidede crime passionnel est- assuré de rac-
quittcment. C'est Tme~Gs conventions qui, à
l'examen, paraissent le plu~ ~tupénantes. Il
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
jM'BMuttKK~
~Z? /~MÛ7?/
UN PRÉCIS D'HISTOIRE D'ALSACE
Il y a un an, a l'occasion des fêtes du millé-
naire de la Normandie, M. A. Albert-Petit pu-
blia une histoire de cette province. J'en ai dit
alors le mérite singulier. Beaucoup des lecteurs
de ce petit livre si clair, si vivant, si rapide et
si bien ordonné, jugèrent souhaitable qu'on en-
treprit d'écrire un précis du même genre pour
chaque province de France. L'éditeur do FF~-
~re <~c ~VorHïOMconQa à M. A. Albert-Petit le soin de diriger là
publication d'une suite de manuels historiques,
;soua'Ïe titre des Fï6~ ~ne j9t~0!'re ~aNC~s-CcH~, par M. Febvre,
professeur à la Faculté des Lettres ~de Dijon,.
et une ~'s~'re d'~s<ïce, par 'M. Rod. Reuss
'viennent do paraître. Aujourd'hui je parlerai
de cette dernière, qui présente un intérêt tout
particulier, car il n'existait encore aucune
histoire de l'Alsace en français, et M. Rod.
Reuss amis dans cet ouvrage, avec son sûr
tàlont d'historien, son ardent patrie time de
vieilAlsacien.
< Ecrivant pour des lecteurs français, dit
M. Reuss, j'ai tout naturellement accordé une
~<:p~odwc«ott MtteffHfa..
est prodigieux que l'homme ou !a femme qui
aime s'attribue droit de vie et de mort sur
celte ou celui qu'i!s.aiment; il n'est pas
moins absurde que, dans un temps où on a ré-
clamé l'adoucissement du Code péna!, ce droit
barbare ait été constamment maintenu par lés
jurés etc'estennn parune ironie assez étrange
que la perpétuité d'un lien d'amour soit ainsi
atnrmée, alors que le divorce a rendu le ma-
riage dissolubte. Ici encore, il est besoin d'une
leçon; il est nécessaire que des exemples rap-
pellent a tous les devoirs de la plus élémentaire
humanité. Lesjurys qui, naguère, jouèrent un
rô!e si utile, pour enrayer le mouvement de
faiblesse où quelques parlementaires se lais-
saient entraîner, peuvent, par leur fermeté,
rendre de nouveaux et d'éminents services.
LOUIS DELXONS.
;t~taM'i~n~ .'MBdMHM~e.' M. "!c professeur r
Berthéiemy vient de donner la septième édition
do son ï)'c[!~ <~ dT'ott a~MtMM~a.fty. Cet ouvrage~
jouit d'usé &~ar .&tcrit~e~aMs.i Mon par~i tes
profanes qu'intéressent plut. ou moins directement
les questions quty sont traltéCs.qùe parmi les étu-
diants à qui il est destiné; les probtômes du droit
âdministràtify.sont soigneusement tenus à jour et
leurs solutionssont révisées par !es données de l'ex-
périence, avec une parfaite bonne foi. Tout en atta-
chant à son opinion le prix qu'elle méri te, nous n'avons
pas toujours été d'accordavce M. Bcrthélemy sur cer-
taines de ses conclusions; ce nous e~t une raison do
plus do nous réjouir de le voir aujourd'hui condam-
ner définitivement l'exploitation des chemins de fer
par l'Etat. Il lui avait autrefois été favorable les
chemins do fer, disait-il, devraient être exploites pour
tous, et non pour les actionnaires; or, c'est l'Etat qui
représente le publie, c'est à lui de diriger ces entre-
prises. L'expérience a instruit M. Borthétemy, il ne
garde plus d'iHusionssurre chef-d'œuvre de M. Bar–
thou et.trestranchement.il exposedans sa préface ies
raisons pour lesquelles il combattra dans cette nou-
velle édition les idées qu'il avait émises dans lés
précédentes. Ce n'est pas qu'il ait changé d'avis.
~Mque les chemins de fer de l'Etat soient moins
bien administres que les chemins de fer concé-
des les ingénieurs au service de la République mé-
ritent une aussi grande confiance que ceux des Com-
pagnies privées. Mais, en fait, ce ne sont ni les di-
recteurs, ni les ingénieurs, qui administrent les che-
mins do fer nationaux, ce sont les parlementaires
pour qui les cheminots constituent 800,000 électeurs.
< Le Parlement, écrit M. Berthélemy, s'est fait le
serviteur de Icur~ exigences. L'Etat, E'est-montré,
par l'organe des parlementaires, disposé à sacriSer le
public atone et sans défense aux agents batailleurs et
syndiqués. Il faut choisir entre -l'exploitation dans
l'intérêt des actionnaires où l'exploitation dans l'in-
térêt des cheminots; et c'est au publie surtout que
nous devons songer. Or, le public réclame avec rai-
son l'exploitation par les actionnaires, contre lesquels
l'Etat saura toujours le défendre. redoute l'exploita-
tion par les cheminots, aux revendications desquels
l'Etat parlementaire n'hésitera jamais à le sacrifier. x
C'est là pour M. Berthétemyun argument décisif pour
expliquer le changement de doctrine où les événe-
ments l'ont conduit. La triste expérience de l'Ouest-
Etatn'aura pas été sans pront puisquelle aboutit à
faire condamner l'idée même du rachat par l'un des
théoriciens qui avaient été ses défenseurs les plus
autorisés.
tJn soue-prefct retafdaMôles du scrutin d'arrondissement tienncntà signaler
combien ils se plaisent dans ses mares stagnantes et,
pour prouver que l'atmosphère ne leur déplait pas, ils
s'y ébattent'avec bruit.Ainsi vient de faire M. ie sous-
préfet de Mamers à l'occasion du banquetdu 14 juillet.
Ce fonctionnaire fortement imbu des principes d'une
longue tradition combiste,estdemeuréconvaincu qu'on
Ïtli à conné un poMc adminisîràtif pour ~tre'l'agent,
e)eetôratdTM~Bc~on''pbtiti~M. K a~Ms~c~~
qui sonMés candidats d'un parti, il dirige leur cam-
pagne, lès couvre de son autorite et si, en dépit de
l'estampille officielle qu'il leur a ainsi accolée, ses
candidats échouent, M. le sous-préfet proteste contre
l'erreur du suffrage universel, il enjoint aux élec-
teurs de revenir à de meilleurs sentiments, IL les
prie de se < ressaisir C'est l'exhortation qu'il leur
a adressée dans, son discours du ~juillet. Cet ap&tre
de là candidature officielle a, en eH'et, lieu de se plain-
dre an ami de M. Caillaux a été battu aux dernières
élections cantonales..C'est un événement dans une
circonscription qu: a l'habitude d'être, comme disait
M. Combes, un~bénénciaire. Pour conjurer le péril
menaçant, M. le sous-préfet de Mamers a mis en
avant les grands moyens, il a exhume l'arsenal dé-
mode des préfets batailleurs de M. Combes. < Les
électeurs, a-t-il dit, ont le plus grand intérêt a se
faire représenter par des élus à qui leur attachement
aux idées républicaines assure une légitime innuence
au service do leurs mandants. On ne saurait faire
aveu plus concluant. Mais, M. le sous-préfet n'est pas
dans le mouvement il est sans doute tellement ab-
sorbé par ses campagnes électorales qu'il ne s'est pas
aperçu que M. Caillaux n'est plus à la tête du gou-
vernement et qu'il y a, depuis cette époque, quelque
chose de change. Dans un autre temps, son discours
lui eût valu une considération particulière aujour-
d'hui c'est une manifestation isolée qui prouve sim-
plement que le combisme avait poussé dans certains
départements do profondes racines, et le gouverne-
ment ferait bien de rappeler à l'ordre ceux de ses
fonctionnaires qui se trompent d'époque.
place plus considérable à l'histoire des deux
derniers siècles qu'à la période infiniment plus
longue où l'Alsace du moyen âge et du seizième
siècle vécut sa vie dans les cadres du Saint-
Empire romain. Passons donc sur les pre-
miers chapitres consacrés à l'Alsace romaine
et à celle du Saint-Empire ils résument avec
une remarquable brièveté beaucoup de problè-
mes historiques qui ont été l'objet de longues 's
controverses; l'histoire, comme le sol même de
l'Alsace fut toujours un champ de bataille.
Mais, M. Reuss l'a bien prévu, pour les lec-
teurs français. etalsaciens, rintérêts'éveiUe
le jour .où commence la lente francisation du
pays germanique. Quant aux Allemands eux-
mêmes, s'Hs axaient mieux étudié cette période
de l'histoire. d'Alsace, peut-être auraient-ils,
depuis quarailte deux -ans, mieux compris les
goûts, lesirépugnances, les propos et les atti-
tudes de leurs < frères retrouvés
Les sentiments et les intérêts qui rattachè-
rent l'Alsa'ce'~ la patrie française, ont été sou-
vent mis en lumière par des historiens, mais
ils apparaissent d~n&~on plus lumineuse
~acore dans le simple récit chronologique des~
événements qui se passèrentsur la terre alsa-
cisnnëdei~-48'a:i8'7i&.
Leshista-fiena français ont coutume de pro-
fesser que~ :<: le traite de Munster a donné l'Al-
sace a la France~. D'autre part, les historiens
allemands afarme'nt que ce traité conféra seu-
lement au roi de France la possession des
terres héréditaires de la Maison d'Autriche en
Alsace, avec.quoiques villages de la préfecture
de Haguenau, etie titre de landgrave d'Alsace,
avec, un droit de protection très vague sur les
dix vitles libres confédérées qu'oji nommaient
la Déeapole; tout ce que la France s'appropria
durant les trente-trois années qui suivirent, elle
~zr/C~jLE /0~
LE FRANÇAtS TEL QU'ON LE PARLE AU CANADA
La visite des ministres canadiens a remis d'ac-
tualité une question où l'on aurait tort de ne voir
qu'un passe-temps de grammairien. Le français
tel qu'il est parlé au Canada est-i! le véritable
français (celui du dix-septième siècle)- comme
on Fa souvent avance– ou n'est-il, selon l'opi-
nion évidemment hostile qui a cours aux Etats-
Unis, qu'un vulgaire patois, le MMa~eM.
11 faut d'abord distinguer-dans le canayen ce-
lui que parle le peuple et qui, à l'inverse de ce
qui se passe d'ordinaire, est resté pur de tout
mélange, et celui qu'on parle dans les hautes
sphères sociales, devenu tributaire,par une foule
d'anglicismes, de la langue concurrente.
Ainsi on lit dans les journaux des phrases
comme celles-ci: Un tel a fait app/t'ca/MM pour
te) emploi (entendez a sollicité tel emploi). Ne
vous dbnncx pas-ce' ~'o Faire apo/o~:te(pour faire des excases). ~Ma/M'er
(pour se rendre çqmpt& de), a Nous ne rëa/MOMS
pas bien notre position. C'est de l'anglais.
Réaliser veut dire rendre réel. On réalise une
fortune, des espérances se réalisent mais on ne
saurait réaliser une situation. D~e même «vous
prenez exception de ce que j'ai dit D(pour;
Vous n'admettez pas ce que j'ai dit.) Je fo {M/ro~M M. Un tel (pour je vous présente
M. Un tel).
Un parlementaire dira < Je vais prendre le
sens de la Chambre au lieu de: Jevais con-
sulter la. Chambre. Il parlera de.l'o~e de la
discussion au lieu. de sa phase. 11 appellera
'erreurs c/é~ca/e~ les fautes de rédaction du co-
piste, et commencera son discours par ces mots
Afo!'p(W MM, qui sont la traduction Httéra.Ie de
l'expression anglaise 7yby duire par .PoMr ma part ou Qt Mais,ces réserves une fois faites, réserves qu~
concernent plus particulièrement l'élite de la
société, en rapports plus suivis avec le monde
anglais, il convient d'observer combien nos
frères d'outre-mer ont conservé pure la langue
de Rabelais, de Molière et de La Fontaine. On
serait, en effet, fort malavisé de leur reprocher
de prononcer et oM~t les diphtongues ot et o~.
Ceci est dans la pure tradition classique.
Quand un bon campagnard can,ad~en.dtt;
< C'est difficile 6 cr~re, il faij!yr<~ aujourd'hui,
le chemin est à~'e/, il faut Me~~er cela, que le
bon Dieu ~-oë bénit, il s'exprime simplement
comme un homme de qualité du dix-septième
siècle se piquant de beau langage. On pourrait
montrer à cet égard que la prononciation de oi
avec la valeur oo n'est devenue générale que
vers le commencement du dix-neuvième siècle.
Dans le dictionnaire de Boiste de ]8o8 figure
encore la prononciation de voir par fo~re.:
Mauvillon, dans son CoM~ cotMp~ ~e la A~M~Mg
~Me, publié en )754, s'exprime~ainsi qu'il
suit aux pages 5.4-55 du tome premier < J'ai dit
que ot à la fin des mots doit se prononcer tou-
jours comme la diphtongue o~ Il faut pren-
dre garde de ne pas imiter le petit peuple de
Paris, qui prononce loi, poé comme roa, loa. &
Dans son Ept~-e à M. le comte Maurice de
Brûh!, page 40, il insiste à ce su]et:a7~roadroit, il croit, droit, étroit, e?t~rot/, soit, se pro-
noncent dans la conversation :y'r~d, ~d~ t~
crèt, dr< ~ré/, e~drë~, D
Le bonhomme La Fontaine n'hésite pas a-
faire rimer <~ro~ avecj~M<;<. Du temps de Rabe-
lais,non seulement onprononçaitainsi, mais on
écrivait, w<ïC/tOM6/'e, .ttto,HC/tOM<~e, p~oK~re, .jetç.~
,Q.uand les Canadiens,, comme certains, pay-
sans français, prononcent i 2aiment, KO~Mt're pour notre maire, d ~teM~e
pour à cette heure, ils ne se doutent assurément
pas que M. Restaut, avocat au Parlement de
Paris et aux Conseils du roi, dans la 5' édition
d'un ouvrage qui eut un gros succès et onze
éditions en son temps, donne à Mgr le duc de
Chartres les conseils suivants:
w On ne prononce pas I'/ dans t/ ou si le
verbe suivant commence par une çonsoin.e :,il
mange, ils mangent, se prononce commet
mange, i mangent.On ne fait pas entendre
l'r dans votre, notre, quand ils sont pronoms
possessifs absolus, c'est-à-dire quand ns précè-'
dent leur substantif, et on prononce notre mai-
son, notre chambre comme s'il y avait Mû/e mai-
son, Mo cette comme ~/e. Ainsi quoiqu'on écrive < ot-
~e~M, ce~ /)OHneMr, cette /cer 6'/0f~e~t~ ~tOMneM?', ~/e/eM:?K$.
On a reproché aussi aux Canadiens de forgiec
des mots, or sur une trentaine qu'il nous fut
donné d'entendre comme étant de leur création,
nous en trouvâmes vingt-neuf très exactement
dans le Glossaire dM cc~/re de/h Ft'~)ce de M.'
le comte Joubert, à savoir: a&(Më, dans le sens
de se'blesser ()1 s'est abimë. la main).l&
d'ouvrage, "uh homme forf laborieux.ÂM/~M
pour amitié. ~Ir~eH~ aM/ë?M
s'en empara par usurpation et violence. M.
Reuss n'a pas de peine & démontrer que ni l'une
ni l'autre de ces thèses trop simplistes ne ré-
pond à la réalité, que la situation fut bien plus
complexe, que Mazarin et Ferdinand III étaient
tous deux pressés d'en Snir, qu'ils se gardè-
rent bien de chicaner sur les mots, et se mirent
tacitement d'accord pour employer des termes
sans précision qui permettaient au premieptda
réserver la souveraineté du roi do France ~ar
toute l'Alsace, et au second de revendiquer pins
tard des droits qu'il semblait alors abandonner.
Il y eut dans ce traité-là, comme dans beau-
coup d'autres, des mensonges, mais point?âe
duperie.
La France poursuit sa conquête par les ar-
mes et par la persuasion. Pour détacher l'Al-
sace de ses anciens suzerains, eUe s'appliqua a.
repeupler la province décimée par la -guerre
de Trente ans, rétablir l'administration at
réorganiser la justice. Mais lorsque la guerre
éclata entre Louis XIV et les Etats généraux,
l'occasion parut, bonne au roi d'en finir avec
IsL resistanc'e des viU~s libres d'Alsace les
murailles de Colmar, de SchlesteKtt, a'Obepaai,
de Huguenau, de Wissëmbour.g, de Landau fu-
rent rasées. Le traité' de Nimegue répétales
.clauses de celui de Munst&r; mais alors, en
Alsace, personne n'était plus en état de conter
ter l'interprétation donnée par la couronne de
France aux articles de 1648. Les,. C~aw~'esde
~M~OK annexèrent les .territoires des princes
récalcitrants. Ennn, en "1681, Louis XIV mit la
main sur Strasbourg, et une médaille fut frap-
pée qui portait cet exergue-: C/aM~a Cër~M:-
tMS Gallia. Vauban s'était chargé d'assurer
cette clôture en établissant sur la rive gauche
du Rhin une chaîne de forteresses.
Voila des faits dont ils serait puéril de cher-
dans le peuple parisien). 23'bruit. C~ëratM~ qui vend cher. C/~tr~ pour clarté
.(on lit dans Rabelais «c'est belle chose voir la
c/a~ë du jour B et dans le Discours ~M roi de
Régnier
I! était presque jour, et le c!e! souriant
Btanchissait de c/atffe les peuples d'Orient.
Co coroKe/ pour colonel (cf. Rabelais) se cfé&OMrrer
'dans le sens de profiter (Voilà un enfant qui se
débourre) Escousse ou .~ecoM~e dans le sens de
laps de temps (Je l'ai attendu une bonne es-
coùsse) .E.?pëf'er dans te sens d'attendre (s'em-
ploie aussi dans le Midi); TMer ~cAaH~e//e,
'pour l'éteindrè, etc.
H n'est que trois mots véritablement cana-
diens, charmants tous trois, dont nous n'avons
pu trouver l'équivalent actuel chez nous
Le MOM~M~ et &aMMM~ pour le fiux et le reflux
de la marée la ~Mwa~/e pour le crépuscule; la'
~'cc-ou/~Me pourdésignerlerail. Ampère quand
il v.tsita~e Canada, fut rempli d'admiration pour
ce dernier. Comme nous -.aurions ,eu avantage
à conserver ce~môt de notre ancien patrimoine,
au !ieu d'adopter son équivalent anglais!
Prenons exemple sur les,Canadiens français
restés fidèles au vieil idiome, et sous prétexte
'de sports, ou de mondanité, ne donnons pas
droit de cité à tous ces termes anglo-saxons qui
dénaturent notre langue nationale, et lui font
pecdre toute la saveur de son crû. J. D.
Le Louvre C'est en i~5oque, pour la pre-
e< TVapd~OM..mière fois, M. de Marigny ouvrit
atL public une\sa!!e du Luxem-
bourg ou il avait rassemble cent-dix toiles des
.toHections royales. Sous Louis XVI, cet em-
bryon de musé& fut transporté au Louvre, dans
la grande galerie, et en i~g: un décret, proposé
par Barëre, institua en principe le Museum
français. Mais il était réservé à Napoléon, écrit
M. Lanzacde Labone, dans Ià\ReM MoM~e~, de lut donner un prodigieux dévelop-
pement. Déjà, l'occupation delà Belgique avait
permis de dépouiller les églises namandes; le
droit de conquête sémblait donc établi quand
Bonaparte franchit les Alpes. « Nous aurons,
disait-il, tout ce qu'il y a de beau en l'talie. x-
Son premier collaborateur avait été Visconti,
qui,côn~ai~sa,it,~eu~;q]ueper$op les ri.che~
ses.de sa pre'mi.~r@ patrte ;:mais te véri.ta.bte or-
ganisateur du'Louvre futle baron Vivant De-
non. Lui aussi avait exploré la péninsule, ayant
voyagé jadis avec Cay],us, et ,il la mit en coupes
réglées. A chaque campagne, il suivait le
quartier général, inventoriait les trésors des
vaincus; selon le mot des grognards, c'é-
tait l'huissier priscur. On sait quelle mer-
veUle était le Louvre quand les traités de
1814 nous obligèrent à restituer la plupart de
nos prises. Tous les tableaux célèbres de Flo-
rence, de Venise et de Rome y étaient réunis;
Denon avait fait venir d'Italie plus de 400 anti-
ques s'il n'avait tenu qu'à lui, l'Espagne aurait
été pareillement dépouillée; c'est lui qui à res-
tauré au Louvre la salle des Cariatides et fait
aménager par Percier et Fontaine !a grande ga-
lerie. Un de ses principaux mérites est d'avoir
reconnu, dès cette époque de classicisme à ou-
trance, l'intérêt des primitifs: il pensait que
leur présence au Louvre était nécessaire <( afin
de compléter la collection impériale, qui main-
tenant est bien .la plus magnifique réunion de
l'Europe, rn~s' à qui cependant il manque en-
core cette partie érudite et historique qui consti-
-tue réellement un mus~e~. Et il'demandait'
ses 'agents un tableau' de' chaque peintre ancien,
depuis te ~c~ Cimabué jusqu'à Raphaël.
JLA.. CRISE TURQUE
La plupart des dép~che~ de Constàntinople
jettent plus de trouble que de lumière dans les
esprits. Pour qui connaît bien Péra et sa popula-
tion cosmopolite, accoutumée & se mouvoir au
milieu des intrigues, ne voyant les grandes
aiïaires que par les petits côtés, ramenant
toutes les questions à des intérêts de personnes,
plus bavarde qu'active et plus imaginative que
perspicace, cette confusion dans les informa-
tions venues du Bosphore n'étonne point. Les
Përotes s'étaient habitués à l'Union et Progrès
comme ils avaient pris leur parti de l'hamidia-
nisme ils croient volontiers a la pérennité du
régime sous lequel ils vivent et ils redoutent les
Changements de pouvoir. Ce ne sont ni des
hommes d'Etat, ni des philosophes, ni des hé-
r(M5. Ils sont régulièrement déconcertés.par les
événements et crient a la fin du monde quand
vient & s'écrouler sous les intempéries le décor
d'exposition qu'ils prenaient pour un édifice de
granit. Depuis.plus d'un. an, nous disions ici
que le système de gpu.ye.rnement échafaudé par
l'Union et Progrès était contraire aux intérêts
cher la justification dans le droit des gens. La
Maison d'Autriche ne sait pas défendre ses
-possessions, la France s'en empare; et, de
même, en 1871, la France se laisse ravir l'Al-
sace par les Etats confédérés de l'Allemagne
Simples jeux de la politique et do la force. Mais,
pendant ces deux siècles, que s'était-il donc
passé pour dégermaniser l'Alsace au point
qu'après la victoire allemande, ses fils aban-
donnèrent en foule la terre natale, et qu'au-
jourd'hui, ceux qui sont demeurés au foyer
méprisent et détestent le Germain vainqueur?
< Il ne faut pas toucher aux aHaires de l'Al-
sace écrit en 1700 un contrôleur général des
~Bnances au dos d'une dépêche du maréchal
d'Huxelles. Tel est le mot d'ordre du conqué-
rant, telle est la maxime suivie dès le début
par les intendants du roi Colbert de Croissy,
Charles Colbert, Poncet de la Rivière, Jacques
delà Grange.
,,0n respecte 'les usages -des Alsaciens, leurs
coutumes ot~ours traditions. La, carte pp}itique
de la.province reste, au d~x-s&p.tiëmo siècle, la
même qu'au moyen âge. C'est le mémo morcel-
lement du SQl/ le même enchevêtrement des
~suzerainetés. Il y a en Alsace tes terres de l'em-
pire, maintenant passées à la France, que
Louis XIV donne à Mazarin, et que celui-ci
transmet a ses héritiers directs et a leurs alliés
les Grimaldi de Monaco il y a les terres des
princes évêques de Strasbourg, les terres des
abbayes et de la Noblesse immédiate, les terres
des villes libres, etc. Toutes ces divisions,
toutes ces souverainetés la France les tolère et
les conserve. Elle maintient les privilèges des
seigneurs et les privilèges des bourgeois. Les
de l'empire et aux vœux de la grande majorité
de la nation et qu'il était urgent de remplacer
un personnel politique intoxiqué des préceptes
de J.-J. Rousseau et de nos.conventionnels par
des hommes d'expérience..A. ces exhorta-
tions, les hommes du Comité s'indignaient
en nous reprochant de vouloir rendre le
pouvoir aux serviteurs d'Abdul Hamid. Mais,
parmi ces serviteurs, beaucoup étaient ac-
quis d'avance à là révolution et presque tous
se sont ralliés à elle sans arrière-pensée.
On aurait pu se passer de leur concours si
les auteurs directs de la révolution avaient
compté parmi eux un ho.mbre suffisant de fonc-
tionnaires compétents. Malheureusement, com-
me il était naturel, la presque totalité d'entre
eux se composait d'enthousiastes, d'idéologues,
d'affiliés aux loges maçonniques, plus aptes &
accomplir un coup de main qu'à gouverner.
Dans sa reconnaissance pour leur courageuse
initiative de juillet i908, le pays les a volontiers
laissés. ,a la tête des affaires aussi/longtemps
que l'empire même n'était pas en; danger. Mais~
quand, & la sùite~d'ùne politique oppressive et.
brouillOTine, on a vu que tout risquait de se dis-
loquer, on a mis le holà, on a rappelé les Nés-
tors.
Telle est l'évolution aux développements de
laquelle nous assistons. EMe comporte forcé-
ment des risques.Les expulsés essayent de dé-
fendre leurs dernières: positions et s'effor-
cent de jeter le discrédit sur leurs adversaires.
Us ont intérêt & induire l'Europe en erreur et &
se poser en victimes. Us dénoncent aujourd'hui
les projets de dissolution d&Ia nouvelleCham-
bre comme une violation de la Constitution;
mais ils oublientqu'ils ont les premiers commis
cette violation en procédant arbitrairement a'
des élections générales < & coups de triques
Comme nos ancêtres de la grande Révolution,
ils se sont appliqués à mettra au service d'un
nouvel absolutisme les ocganes du nouveau
régime. S'ils avaient mieux" connu l'histoire,
ils se seraient rendu compte que le meilleur
moyen de consolider un nouveau régime est
d'employer avec discernement une partie du
personnel de l'ancien; les ambitions person-
nelles y perdent, mais le pays y gagne.
Il ne faut donc point prendre au tragique
toutes les nouvelles de Constantinople. Il se
peut que.sousi~empire,du dépit et de la décep-
tion les hommes i~dè l'Union et P.EOg~ës setp'or-J
tenta des excès dangereux pour la paix pu-
blique. Mais ils sentent l'armée et la plus grande
partie de l'opinion contre eux; leurs chefs
sont assez circonspects pour se prêter à des
accommodements. Le vote de confiance de la
Chambre au Cabinet Ghazi Mouktar Pacha est
significatif à cet égard; il prouve que l'Union
et Progrès renonce déjà & taxer d'inconstitu-
tionnelle nouveau ministère et & recourir à la
résistance ouverte. C'est un grand point. Il
reste a trouver un moyen de dissoudre légale-
ment cette Chambre élue dans des conditions
anormales et&rétablirun étatdechosesnormal.
Ce n'est pas l'affaire d'un jour. Bien des inci-
dents peuvent surgir dans l'intervalle. Il dé-~
pend du patriotisme .bien entendu de l'Union et l
Progrès qu'aucun d'eux ne prenne des propor-
tions de nature à compromettre l'existence de
l'empire.
Le ministère et la Chambre
Le gouvernement, ayant obtenu mardi de la Cham~
bre le vote à une forte majorité d'un ordre du jour
de connance approuvant son programme ministériel,
a présente hier à la Chambre un projet d'amende-
ment à l'artfoi.e '7 de Ha'CotfstiUttion.' Go proj ot toati~'
dounerauSultan dans des circonstances extraordî-'
n&!res'et ~gQuvernomentc~titno-sans doute que
tel estleCM actuel–ledroitde dissoudre la Chambre
après avis du Sénat, à la condition que le nouveau
Parlement se reunisse dans le dela~do six mois.
Le gouvernement a demande la discussion d'ur-
gence de son projet. Le président de UUnion et Pro-
gr&s, Seid, a proteste aussitôt en invoquant le règle-
ment de la Chambre et 'a conteste en termes Ares
vifs au gouvernement le droit do présenter un. projet
tendant à modifier la Constitution. Une violente dis-
cussion s'est alors engagée à ce sujet, qui s'est pro-
longée, au milieu du vacarme, pendant plus de deux
heures, Hussein Hilmi Pacha défendant le point de
vue du gouvernement. Au cours du débat, Ismaïl
Babanzade a qualiné le ministère de < gouvernement
dont les baïonnettes des révoltes font la force il
l'a accusé de faire un premier pas vers la suppres-
sion de la Constitution.
Finalement, vers sept heures, la suite de la dis-
cussion fut ajournée à cet après-midi, sous le pré-
texte que la Chambre n'était plus en nombre, les dé-
putés présents ne constituant pas un quorum suffi-
sant. Kt le correspondant du rM/Ms télégraphie qu'on
se demande maintenant si le grand-vizir Mouktar
Pacha n'agira pas comme le fit Saïd Pacha lors de la
discussion sur la modification de l'article 35 et ne
donnera pas sa démission, considérant l'absence de
quorum comme équivalant à un refus de con-
fiance.
Avant de déposer son projet de réforme constitu-
tionneHe, le gouvernement avait demandé à la
Chambre de lui rendre tous les projets de loi mili-
taires en discussion et aussi celui interdisant aux
Qtnciers de s'occuper de politique.. Le gouvernement
voulait au préalable soumettre ses projets à l'étude
du Conseil supérieur de la guerre.
agents du roi, c'est-à-dire les J?~6M<'$ dans les
principautés, les ~re~M~yot/SMa? dans les
villes, surveillent de haut les administrations
locales. Il n'y a pas de contact direct entre
l'autorité royale et les Alsaciens. (N'avais-je
point raison de dire que les Allemands du dix-
neuvième siècle avaient insuffisamment mé-
dité l'histoire de la conquête française?)
Les taxes imposées par le roi sont d'abord in-
signifiantes 60,000 livres pour toute la pro-
vince en 1660. Elles augmenteront durant tout
le règne de Louis XIV avec les nécessités de la
guerre, et l'Alsace finira par être frappée
comme le reste du royaume en 1697, elle paie
1.972,000 livres. Du moins, à l'abri des citadelles
que Vauban a échelonnées sur les bords du
Rhin, elle jouit d'un bien être et d'une sécurité
qu'elle n'a jamais connus. Une seule fois,
en 1694, elle est sous la menace do l'invasion,
mais les quelques corps volants de houzards
impériaux qui se sont montrés aux environs de
Haguenau, ont bientôt repassésur la rive droite
du jfleuve.
Los tribunaux infërieurs sont, tous, mainte-
nus jusqu'à la" Révolution/avec leurs usages
particuliers, procédant et j jugeant en allemand,
Les appels sont portes devant le Consëit sou-
verain qui siège d'abord à Ensisheim, puis à
Brisach, puis & Colmar. Cette cour suprême,
ce Parlement de l'Alsace, devient très vite po-
pulaire. En 17i0, un Alsacien, resté ndèle à
l'Empereur,écrit: encore à Colmar, et il y fait régner une stricte
justice. Ce qu'il faut tout particulièrement louer
chez les tribunaux français, c'est que les procès
n'y durent pas longtemps. les frais n'y sont
pas considérables, et surtout on n'y regarde
aucunement à la situation des plaideurs, et l'on
y voit tout aussi souvent le sujet gagner son
Ajoutons encore que, durant une suspension de
séance, le bruit a couru hier, dans les couloirs de la
Chambre, que le gouvernement serait interpelle sur
les motifs de la destitution du commandant de la
garde de la Chambre. Une explication ce sujet a eu
lieu entre le grand-vizir et le président de la Chambre
qui aurait dit « Si vous voulez nous dissoudre, faites
venir les baïonnettes, f
Amnisties, grâces, déplacements de
fonctionnaires
Un certain nombre de personnages ont été amnis-
tiés ou gracies par le Sultan, notamment Munir
Pacha, ancien ambassadeur à Paris le gênerai Che-
rif Pacha; Izzet Pacha et Tahsin Pacha, secrétaires
du Palais le nls de Kiamil Pacha, Saïd le journa-
liste Ali Kehmal et les anciens .ministres Memdou
Zeki, Raghib et Riza. La liste des gracies comprend
uniquement des condamnes politiques do la Cour
martiale do Constantinoplë. Sur les cent cinquante-
neuf individus condamnes par la Cour martiale,
cent trente-et-un sontainsi gracies; parmi Ica
vingt-huit autres, quelques-tins sont morts; lea
autres sont ou des ouvriers de l'arsenal ou des fu-
siliers du palais.
D'autre part, le gouvernement a décide de rempla-
cer les gouverneurs militaires par des gouverneurs
civils, et uno'ordonnance dn.mnni.stre de l'intérieur~
interdit aux fonctionnaires dé la police de s'occuper
de politique. On annonce de nombreux changements
militaires :.Io.commandant do la place de' Constan-
tinoplë. le colonel Chehab,a été transfère à Kalkan-
delen, l'inspecteur de la gendarmerie a été transfère
à Nevrokop. Ennn le poste de premier chambellan du
Sultan, refuse par Rifaat, fonctionnaire du grand-
vizirât, a été confie à Hourchid Bey.chefdë section à
la Dette publique.
En Albanie
Des délègues des difMrents centres de l'Albanie sa
sont réunis au konak du gouvernement, à Prichtina.
Us ont adopte, une resolution protestant de leur nde'
lite au Sultan, mais demandant au nom do la popu-
lation du vilayetde Kossovo la dissolution immediata
du Parlement du par des procèdes illégaux, sinon
ils menacent de marcher'sur Uskub. Les A)banais
demandent aussi qu'on abroge la loi incorporant les
chrétiens dans l'armée, car les coutumes do ceux-ci
sonteh contradiction avec celles des musulmans.
DanischBey a envoyé telcgraphiquement la resolu-
tion au palais.'
L ET~T~GE~
La moft du cardinal Fischer
Le cardinal Fischer est mort à Neuenahr le 30 juil-
let à il h. 30 du soir. Mgr van Euch, evêque de Co-
penhague, l'a assisté dans ses derniers moments.
L'archevêque de Cologne meurt, peut-on dire, prema-'
turément. Une verte vieillesse lui semblait réservée.
La mort l'a frappe et terrasse en pleine activité.
ll.ëtaijt. ne ,JuIiers le 30 mai 1840. Son père, un
modesteiHstituteur,lm'nt donner une éducation soi'
gnee. Entre au igymnaso Frédéric-Guillaume à Go-
logne, le défunt donna do telles preuves d'intelligence
et d'application qu'il obtenait a dix-sept ans le « cer-
tificat de maturité x et entrait à l'Université de Bonn
pour y étudier la théologie. Après un séjour prolonge
à Bonn, il terminait ses études à Munster. Le 8 sep-
tembre 1863, le jeune théologien était consacre
prêtre.
Le cardinal Fischer avait hérite de son père le
goût de l'enseignement. Il entra comme maître do
religion au gymnase d'Essen. 11 conserva cette place
vingt-cinq ans. Entre temps, il continuait de s'ins-
truire dans la science theologiquc qui le passionnait.
A l'âge de quarante-six ans, il obtenait à l'Université
de Tubingue le grade de docteur avec une disserta-
tion sur ce thème délicat DgsaMe M!/M~tM~.
Le i4 février 1889, Léon TMII le nommait évëquo
titulaire de Juliopolis. La consécration solennelle
eut lieulei~mai dans la cathédrale de Cologne. Le
prélat se faisait la plus haute idée de sa mission et
gagna.bientôt le cœur de tous les fidèles. L'archevê-
que Hubert Simar eta~it mort en 1901, Fischer fut élu
à sa place le 26 novembre 1902.
Pendant ses vingt-cinq années d'activité episcopal&
à Cologne, pendant ses dix années d'activité archi-
épiscopale, le cardinal Fiseher a pleinement réalisa
l'espoir que ses protecteurs et ses partisans mettaient
en lui. Il a consacre plusieurs centaines d'églises et
plus d'un millier d'autels. Il avait une prédilection
pour les couvents et les visitait souvent. Il vouait
aussi sa sollicitude au culte des reliques et à la
't)MB~'
Son rôle Booial mérite tout particulièrement d~etra
signale. Le d<5fun!. s'intéressait vivement à'ia o}ass~
ouvrière et se déclarait en faveur de tout ce qui peut
améliorer son sort. Au Congrès catholique de Liège,
en 1890. il préconisa avec vivacité l'intervention de
l'Etat en matière de législation ouvrière: II disait
alors aux ouvriers « Certes, vous devez travailler
à améliorer votre~ort et à conquérir de toutes vos
forces unëmonieurc situation dans la sobietë. L'aspi-
ration. vers le progrès par ses propres forces, en vou-
lant améliorer et conserver le bien-être terrestre, est
profondément enracinée dans la nature humaine et
ne se trouve pas en opposition avec les lois morales~
chrétiennes, a
Cinq ans plus tard, le 13 novembre 1905, il décla-
rait aux membres des Syndicats de mineurs catholi-
ques, réunis en Congrès à Essen
< Je m'adresse naturellement aux ouvriers catho-
liques mais cela ne veut pas dire que je veux vous
déconseiller de travailler en commun avec des ou-
vriers non catholiques, protestants. Vous pouvez et
vous devez aller avec eux la main dans la main
pour discuter les questions économiques com-
munes.
Cette tendance politique n'était pas, comme on
sait, du goût de tous ses collègues du haut cierge al-
lemand. La protection accordée par le cardinal Fis-
cher aux Syndicats ouvriers était âprement com-
battue par le cardinal Kopp, par exemple. Les deux
cardinaux entrèrent maintes fois en conflit à ce
sujet. Le Vatican passe d'ailleurs pour avoir été du
côte du cardinal Kopp plutôt que du côté du cardinal
Fischer. Pie X n'en tenait pas moins le savoir, le dé-
vouement et .la pieté.du prélat défunt en haute
estime. CeatRie.X qni.lui avait donne le g3.juin 1903
loehapeaudecardinal. i "'Il
Les journauxprotestants mêlent leurs éloges à ceux
procès contre un seigneur, le pauvre contre le
riche, le laïque contre un clerc, le chrétien
contre un juif que ~'ce-~e~M!. »
L'Alsace est anranchie de tout service mili-
taire, ce qui n'empêche pas les Alsaciens qui
ont toujours aimé le métier de la guerre de
s'enrôler en grand nombre dans des régiments
français.
L'allemand est la langue de l'Alsace, la France
ne fait rien pour lui imposer le français. Des
fonctionnaires appelés dans la province y par-
lent naturellement leur langue, la <: langue du
roi et, pour s'entendre avec eux, leurs admi-
nistrés sont bien obligés d'apprendre quelques
mots de français. Mais, pour toutes les anaires~
intérieures, l'allemand reste la langue admini-
strative usitée jusqu'en 1789. En 1698, La Granga
résumait ainsi la situation <: La langue com-
mune de la province est l'allemand; cependant,
il. ne s'y trouve guère, de personnes un peu
distinguées qui ne parlent assez le français
pour se faire entendre, et tout le monde s'appli-
que & le faire apprendre à ses enfants,: en sort&
que cette langue sera~ bientôt commune dans.
toute'la 'province. E)? M; Reuss.qui'~ite~es °
Paroles de -l'intendant La Grange, ajoute
< dette prédiction modeste'(carcoMM.MKe n'est
pa& MM<'M~;<~e) se réalisera pleinement un'
demi-siècle plus tard/et ce résultat peut être
regardé comme d'autant plus satisfaisant qu'it
a été obtenu en dehors de toute ingérence
sérieuse, et que la monarchie d.es Bourbons n'a
jamais songé & entraver l'usage de !a langue
allemande en Alsace ni considéré, sa suppres-
sion comme nécessaire pour hâter l'assimila-
tion de la province. r
Cette conduite prudente et généreuse fat
l'habileté et l'honneur des politiques de
l'ancien régime: ils ne touchèrent ni aux tff
~84'AHN~E 213
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TOUTES t.ES LETTRES ET COMMUNICATIONS
-doivent être acb'essëes:
'e,
Noua rappelons & nos abonnés que toute de-
mande de changement d'adresse doit être ac-
compagnée de la dernière bande et de la somme
de 80 centimes..
SOMMAIRE
TROP DE SANG. Louis Dolzbns.
Au JOUR LE JOUR. .Le J~roMfOM gM'OM le ~NM Canada. J. D.
LA. CRISE TURQUE.
LE CONFUT HONGRO-CROATB.
A L'ETRANGER. La mort du cat'~t~a! F~c/ter.
La .~Merre <'
L'AVIATION AU JOUR LE JOUR.
NOUVEL LES DU JOUR.
EN FLANANT. Un jouets <
L'AUBERGE DU < CCBUR-VAILLANT ~]. ~Sne
jOhalançon.
>l: '17 j
p-~ ~1 V
TT RO P !D E: S A N~
C'est la semaine des assassinats..Avant-hier,
dans le boisVincennes, un rôdeur poursuivi
par les agents, tire sur un jardinier qui voûtait
lui barrer la route et le blesse mortellement
un ouvrier tue sa femme et sa fille. Hier, à Ta-
verny, un malfaiteur tue un gendarme qui allait
l'arrêter; une femme va trouver la maîtresse
de son mari et l'abat à coups de revolver. C'est
ainsi comme une contagion de violences qui
sevitsur des êtres de toutes conditions; la vie
huniaine.ne compte exactement pour rien.
Avant tout, ces assassins veulent satisfaire à
leur colère, à leur jalousie, & leur instinct, etils
tuehtd'un geste sipromptet si sûr qu'ils semblent
d'abord accomplir un acte mécanique. Qu'on
ne s'y trompe p&s, cependant. Ce n'est pas là
une circonstance atténuante, bien au contraire.
Quand des individus comme celui de Vincennes
ou comme celui de Taverny, vont être arrêtés
pour un menu délit qui les expose à quelques
jours de prison, et qu'ils tirent à bout portant
-sur un gendarme ou sur. un passant, ils mon-
trent la férocité la plus tranquille et la plus
résolue. Quand une femme combine avec soin
ses. démarches pour parvenir jusqu'à sa
rivale, et que sa main, sans trembler, la
vise et la tue, c'est encore la preuve du
sang-froid le plus cruel, celui qui pré-
pare avec réflexion et méthode la mort d'une
créature humaine. Tous ces actes révèlent
ainsi les deux élém&nts de perversité quiren-
dent'ie crime particulièrement grave ces as-
sassins pensent à tuer, tout de suite, par haine,
et Us mettent a exécution cette pensée avec une
assurance qui ne se dément pas un instant.
On voudrait croire que cesontia des êtres ex-
ceptionnels, et on ne manquera. pas d'invoquer
pour Leur défense, l'excuse d'une responsabi-
lité atténuée. Mais c'est le cas de se rappeler
les observations si justes et si fortes du doc-
teur Gilbert-Ballet à propos des anormaux, con-
tre lesquels la société, qu'ils menacent cons-
tamment, hésite à se défendre; que les assas-
sins de Vj.nc&nnes et de Taverny fussent ou
non des anormaux, ils ont supprimé des exis-
tences précieuses, et le premier devoir de la
société est donc de les mettre à tout jamais
dans l'impossibilité de nuire. Bailleurs, il
jtjMt trop certain que les circonstances qui
.frappent le plus dans ces crimes, c'est-à-
dh'c la jeunesse du criminel et s~ froide sauva-
gerie, ne sont ptu~~s'~c~~Dn~. N'oil's''9vOTrs'
eu souvent remarquer combien la brutalité
sanguinaire avait progressé dans des temps
tout à fait récents, comme pour donner
le démenti le plus humiliant à l'orgueil de
notre civilisanon il faut y voir la preuve
réitérée, et qu'on finira par reconnaitre écla-
tante, que cet orgueil est prématuré parce
que notre civilisation reste incomplète elle
est merveilleuse dans le sens des progrès
matériels elto est fort en retard pour ce qui
touche au progrès moral. Et c'est bien parce
qu'il y a déséquilibre entre l'un et l'autre,
que, dans une foule d'esprits, dans les jeu-
nes esprits surtout, le mên~ déséquilibre pro-
duit ces actes déconcertants et révoltants
l'instinct de la brute combiné avec l'intelligence
et la réflexion. Il faut des exemples sévères, et
une longue suite d'exemples, pour imposer à
tous l'obligation de s'adapter à la société où ils
vivent, et par conséquent, avant tout, de res-
pecter la vie humaine.
Pas plus que la paresse et que la brutalité,
la passion ne devrait servir d'excuse au crime.
On sait que les jurys, et notamment celui de la
Seine, ont répandu par leurs verdicts.la certi-
tude contraire. Il est entendu que l'accusé.qui
plaidede crime passionnel est- assuré de rac-
quittcment. C'est Tme~Gs conventions qui, à
l'examen, paraissent le plu~ ~tupénantes. Il
FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS
jM'BMuttKK~
~Z? /~MÛ7?/
UN PRÉCIS D'HISTOIRE D'ALSACE
Il y a un an, a l'occasion des fêtes du millé-
naire de la Normandie, M. A. Albert-Petit pu-
blia une histoire de cette province. J'en ai dit
alors le mérite singulier. Beaucoup des lecteurs
de ce petit livre si clair, si vivant, si rapide et
si bien ordonné, jugèrent souhaitable qu'on en-
treprit d'écrire un précis du même genre pour
chaque province de France. L'éditeur do FF~-
~re <~c ~VorHïOM
publication d'une suite de manuels historiques,
;soua'Ïe titre des Fï6~
professeur à la Faculté des Lettres ~de Dijon,.
et une ~'s~'re d'~s<ïce, par 'M. Rod. Reuss
'viennent do paraître. Aujourd'hui je parlerai
de cette dernière, qui présente un intérêt tout
particulier, car il n'existait encore aucune
histoire de l'Alsace en français, et M. Rod.
Reuss amis dans cet ouvrage, avec son sûr
tàlont d'historien, son ardent patrie time de
vieilAlsacien.
< Ecrivant pour des lecteurs français, dit
M. Reuss, j'ai tout naturellement accordé une
~<:p~odwc«ott MtteffHfa..
est prodigieux que l'homme ou !a femme qui
aime s'attribue droit de vie et de mort sur
celte ou celui qu'i!s.aiment; il n'est pas
moins absurde que, dans un temps où on a ré-
clamé l'adoucissement du Code péna!, ce droit
barbare ait été constamment maintenu par lés
jurés etc'estennn parune ironie assez étrange
que la perpétuité d'un lien d'amour soit ainsi
atnrmée, alors que le divorce a rendu le ma-
riage dissolubte. Ici encore, il est besoin d'une
leçon; il est nécessaire que des exemples rap-
pellent a tous les devoirs de la plus élémentaire
humanité. Lesjurys qui, naguère, jouèrent un
rô!e si utile, pour enrayer le mouvement de
faiblesse où quelques parlementaires se lais-
saient entraîner, peuvent, par leur fermeté,
rendre de nouveaux et d'éminents services.
LOUIS DELXONS.
;t~taM'i~n~ .'MBdMHM~e.' M. "!c professeur r
Berthéiemy vient de donner la septième édition
do son ï)'c[!~ <~ dT'ott a~MtMM~a.fty. Cet ouvrage~
jouit d'usé &~ar .&tcrit~e~aMs.i Mon par~i tes
profanes qu'intéressent plut. ou moins directement
les questions quty sont traltéCs.qùe parmi les étu-
diants à qui il est destiné; les probtômes du droit
âdministràtify.sont soigneusement tenus à jour et
leurs solutionssont révisées par !es données de l'ex-
périence, avec une parfaite bonne foi. Tout en atta-
chant à son opinion le prix qu'elle méri te, nous n'avons
pas toujours été d'accordavce M. Bcrthélemy sur cer-
taines de ses conclusions; ce nous e~t une raison do
plus do nous réjouir de le voir aujourd'hui condam-
ner définitivement l'exploitation des chemins de fer
par l'Etat. Il lui avait autrefois été favorable les
chemins do fer, disait-il, devraient être exploites pour
tous, et non pour les actionnaires; or, c'est l'Etat qui
représente le publie, c'est à lui de diriger ces entre-
prises. L'expérience a instruit M. Borthétemy, il ne
garde plus d'iHusionssurre chef-d'œuvre de M. Bar–
thou et.trestranchement.il exposedans sa préface ies
raisons pour lesquelles il combattra dans cette nou-
velle édition les idées qu'il avait émises dans lés
précédentes. Ce n'est pas qu'il ait changé d'avis.
~M
bien administres que les chemins de fer concé-
des les ingénieurs au service de la République mé-
ritent une aussi grande confiance que ceux des Com-
pagnies privées. Mais, en fait, ce ne sont ni les di-
recteurs, ni les ingénieurs, qui administrent les che-
mins do fer nationaux, ce sont les parlementaires
pour qui les cheminots constituent 800,000 électeurs.
< Le Parlement, écrit M. Berthélemy, s'est fait le
serviteur de Icur~ exigences. L'Etat, E'est-montré,
par l'organe des parlementaires, disposé à sacriSer le
public atone et sans défense aux agents batailleurs et
syndiqués. Il faut choisir entre -l'exploitation dans
l'intérêt des actionnaires où l'exploitation dans l'in-
térêt des cheminots; et c'est au publie surtout que
nous devons songer. Or, le public réclame avec rai-
son l'exploitation par les actionnaires, contre lesquels
l'Etat saura toujours le défendre. redoute l'exploita-
tion par les cheminots, aux revendications desquels
l'Etat parlementaire n'hésitera jamais à le sacrifier. x
C'est là pour M. Berthétemyun argument décisif pour
expliquer le changement de doctrine où les événe-
ments l'ont conduit. La triste expérience de l'Ouest-
Etatn'aura pas été sans pront puisquelle aboutit à
faire condamner l'idée même du rachat par l'un des
théoriciens qui avaient été ses défenseurs les plus
autorisés.
tJn soue-prefct retafdaMôles du scrutin d'arrondissement tienncntà signaler
combien ils se plaisent dans ses mares stagnantes et,
pour prouver que l'atmosphère ne leur déplait pas, ils
s'y ébattent'avec bruit.Ainsi vient de faire M. ie sous-
préfet de Mamers à l'occasion du banquetdu 14 juillet.
Ce fonctionnaire fortement imbu des principes d'une
longue tradition combiste,estdemeuréconvaincu qu'on
Ïtli à conné un poMc adminisîràtif pour ~tre'l'agent,
e)eetôratdTM~Bc~on''pbtiti~M. K a~Ms~c~~
qui sonMés candidats d'un parti, il dirige leur cam-
pagne, lès couvre de son autorite et si, en dépit de
l'estampille officielle qu'il leur a ainsi accolée, ses
candidats échouent, M. le sous-préfet proteste contre
l'erreur du suffrage universel, il enjoint aux élec-
teurs de revenir à de meilleurs sentiments, IL les
prie de se < ressaisir C'est l'exhortation qu'il leur
a adressée dans, son discours du ~juillet. Cet ap&tre
de là candidature officielle a, en eH'et, lieu de se plain-
dre an ami de M. Caillaux a été battu aux dernières
élections cantonales..C'est un événement dans une
circonscription qu: a l'habitude d'être, comme disait
M. Combes, un~bénénciaire. Pour conjurer le péril
menaçant, M. le sous-préfet de Mamers a mis en
avant les grands moyens, il a exhume l'arsenal dé-
mode des préfets batailleurs de M. Combes. < Les
électeurs, a-t-il dit, ont le plus grand intérêt a se
faire représenter par des élus à qui leur attachement
aux idées républicaines assure une légitime innuence
au service do leurs mandants. On ne saurait faire
aveu plus concluant. Mais, M. le sous-préfet n'est pas
dans le mouvement il est sans doute tellement ab-
sorbé par ses campagnes électorales qu'il ne s'est pas
aperçu que M. Caillaux n'est plus à la tête du gou-
vernement et qu'il y a, depuis cette époque, quelque
chose de change. Dans un autre temps, son discours
lui eût valu une considération particulière aujour-
d'hui c'est une manifestation isolée qui prouve sim-
plement que le combisme avait poussé dans certains
départements do profondes racines, et le gouverne-
ment ferait bien de rappeler à l'ordre ceux de ses
fonctionnaires qui se trompent d'époque.
place plus considérable à l'histoire des deux
derniers siècles qu'à la période infiniment plus
longue où l'Alsace du moyen âge et du seizième
siècle vécut sa vie dans les cadres du Saint-
Empire romain. Passons donc sur les pre-
miers chapitres consacrés à l'Alsace romaine
et à celle du Saint-Empire ils résument avec
une remarquable brièveté beaucoup de problè-
mes historiques qui ont été l'objet de longues 's
controverses; l'histoire, comme le sol même de
l'Alsace fut toujours un champ de bataille.
Mais, M. Reuss l'a bien prévu, pour les lec-
teurs français. etalsaciens, rintérêts'éveiUe
le jour .où commence la lente francisation du
pays germanique. Quant aux Allemands eux-
mêmes, s'Hs axaient mieux étudié cette période
de l'histoire. d'Alsace, peut-être auraient-ils,
depuis quarailte deux -ans, mieux compris les
goûts, lesirépugnances, les propos et les atti-
tudes de leurs < frères retrouvés
Les sentiments et les intérêts qui rattachè-
rent l'Alsa'ce'~ la patrie française, ont été sou-
vent mis en lumière par des historiens, mais
ils apparaissent d~n&~on plus lumineuse
~acore dans le simple récit chronologique des~
événements qui se passèrentsur la terre alsa-
cisnnëdei~-48'a:i8'7i&.
Leshista-fiena français ont coutume de pro-
fesser que~ :<: le traite de Munster a donné l'Al-
sace a la France~. D'autre part, les historiens
allemands afarme'nt que ce traité conféra seu-
lement au roi de France la possession des
terres héréditaires de la Maison d'Autriche en
Alsace, avec.quoiques villages de la préfecture
de Haguenau, etie titre de landgrave d'Alsace,
avec, un droit de protection très vague sur les
dix vitles libres confédérées qu'oji nommaient
la Déeapole; tout ce que la France s'appropria
durant les trente-trois années qui suivirent, elle
~zr/C~jLE /0~
LE FRANÇAtS TEL QU'ON LE PARLE AU CANADA
La visite des ministres canadiens a remis d'ac-
tualité une question où l'on aurait tort de ne voir
qu'un passe-temps de grammairien. Le français
tel qu'il est parlé au Canada est-i! le véritable
français (celui du dix-septième siècle)- comme
on Fa souvent avance– ou n'est-il, selon l'opi-
nion évidemment hostile qui a cours aux Etats-
Unis, qu'un vulgaire patois, le MMa~eM.
11 faut d'abord distinguer-dans le canayen ce-
lui que parle le peuple et qui, à l'inverse de ce
qui se passe d'ordinaire, est resté pur de tout
mélange, et celui qu'on parle dans les hautes
sphères sociales, devenu tributaire,par une foule
d'anglicismes, de la langue concurrente.
Ainsi on lit dans les journaux des phrases
comme celles-ci: Un tel a fait app/t'ca/MM pour
te) emploi (entendez a sollicité tel emploi). Ne
vous dbnncx pas-ce' ~'o
(pour se rendre çqmpt& de), a Nous ne rëa/MOMS
pas bien notre position. C'est de l'anglais.
Réaliser veut dire rendre réel. On réalise une
fortune, des espérances se réalisent mais on ne
saurait réaliser une situation. D~e même «vous
prenez exception de ce que j'ai dit D(pour;
Vous n'admettez pas ce que j'ai dit.) Je fo
M. Un tel).
Un parlementaire dira < Je vais prendre le
sens de la Chambre au lieu de: Jevais con-
sulter la. Chambre. Il parlera de.l'o~e de la
discussion au lieu. de sa phase. 11 appellera
'erreurs c/é~ca/e~ les fautes de rédaction du co-
piste, et commencera son discours par ces mots
Afo!'p(W MM, qui sont la traduction Httéra.Ie de
l'expression anglaise 7yby duire par .PoMr ma part ou Qt
concernent plus particulièrement l'élite de la
société, en rapports plus suivis avec le monde
anglais, il convient d'observer combien nos
frères d'outre-mer ont conservé pure la langue
de Rabelais, de Molière et de La Fontaine. On
serait, en effet, fort malavisé de leur reprocher
de prononcer et oM~t les diphtongues ot et o~.
Ceci est dans la pure tradition classique.
Quand un bon campagnard can,ad~en.dtt;
< C'est difficile 6 cr~re, il faij!yr<~ aujourd'hui,
le chemin est à~'e/, il faut Me~~er cela, que le
bon Dieu ~-oë bénit, il s'exprime simplement
comme un homme de qualité du dix-septième
siècle se piquant de beau langage. On pourrait
montrer à cet égard que la prononciation de oi
avec la valeur oo n'est devenue générale que
vers le commencement du dix-neuvième siècle.
Dans le dictionnaire de Boiste de ]8o8 figure
encore la prononciation de voir par fo~re.:
Mauvillon, dans son CoM~ cotMp~ ~e la A~M~Mg
~Me, publié en )754, s'exprime~ainsi qu'il
suit aux pages 5.4-55 du tome premier < J'ai dit
que ot à la fin des mots doit se prononcer tou-
jours comme la diphtongue o~ Il faut pren-
dre garde de ne pas imiter le petit peuple de
Paris, qui prononce loi, poé comme roa, loa. &
Dans son Ept~-e à M. le comte Maurice de
Brûh!, page 40, il insiste à ce su]et:a7~ro
noncent dans la conversation :y'r~d, ~d~ t~
crèt, dr< ~ré/, e~drë~, D
Le bonhomme La Fontaine n'hésite pas a-
faire rimer <~ro~ avecj~M<;<. Du temps de Rabe-
lais,non seulement onprononçaitainsi, mais on
écrivait, w<ïC/tOM6/'e, .ttto,HC/tOM<~e, p~oK~re, .jetç.~
,Q.uand les Canadiens,, comme certains, pay-
sans français, prononcent i 2
pour à cette heure, ils ne se doutent assurément
pas que M. Restaut, avocat au Parlement de
Paris et aux Conseils du roi, dans la 5' édition
d'un ouvrage qui eut un gros succès et onze
éditions en son temps, donne à Mgr le duc de
Chartres les conseils suivants:
w On ne prononce pas I'/ dans t/ ou si le
verbe suivant commence par une çonsoin.e :,il
mange, ils mangent, se prononce commet
mange, i mangent.On ne fait pas entendre
l'r dans votre, notre, quand ils sont pronoms
possessifs absolus, c'est-à-dire quand ns précè-'
dent leur substantif, et on prononce notre mai-
son, notre chambre comme s'il y avait Mû/e mai-
son, Mo
~e~M, ce~ /)OHneMr, cette /cer 6'/0f~e~t~ ~tOMneM?', ~/e/eM:?K$.
On a reproché aussi aux Canadiens de forgiec
des mots, or sur une trentaine qu'il nous fut
donné d'entendre comme étant de leur création,
nous en trouvâmes vingt-neuf très exactement
dans le Glossaire dM cc~/re de/h Ft'~)ce de M.'
le comte Joubert, à savoir: a&(Më, dans le sens
de se'blesser ()1 s'est abimë. la main).l&
d'ouvrage, "uh homme forf laborieux.ÂM/~M
pour amitié. ~Ir~eH~ aM/ë?M
s'en empara par usurpation et violence. M.
Reuss n'a pas de peine & démontrer que ni l'une
ni l'autre de ces thèses trop simplistes ne ré-
pond à la réalité, que la situation fut bien plus
complexe, que Mazarin et Ferdinand III étaient
tous deux pressés d'en Snir, qu'ils se gardè-
rent bien de chicaner sur les mots, et se mirent
tacitement d'accord pour employer des termes
sans précision qui permettaient au premieptda
réserver la souveraineté du roi do France ~ar
toute l'Alsace, et au second de revendiquer pins
tard des droits qu'il semblait alors abandonner.
Il y eut dans ce traité-là, comme dans beau-
coup d'autres, des mensonges, mais point?âe
duperie.
La France poursuit sa conquête par les ar-
mes et par la persuasion. Pour détacher l'Al-
sace de ses anciens suzerains, eUe s'appliqua a.
repeupler la province décimée par la -guerre
de Trente ans, rétablir l'administration at
réorganiser la justice. Mais lorsque la guerre
éclata entre Louis XIV et les Etats généraux,
l'occasion parut, bonne au roi d'en finir avec
IsL resistanc'e des viU~s libres d'Alsace les
murailles de Colmar, de SchlesteKtt, a'Obepaai,
de Huguenau, de Wissëmbour.g, de Landau fu-
rent rasées. Le traité' de Nimegue répétales
.clauses de celui de Munst&r; mais alors, en
Alsace, personne n'était plus en état de conter
ter l'interprétation donnée par la couronne de
France aux articles de 1648. Les,. C~aw~'esde
~M~OK annexèrent les .territoires des princes
récalcitrants. Ennn, en "1681, Louis XIV mit la
main sur Strasbourg, et une médaille fut frap-
pée qui portait cet exergue-: C/aM~a Cër~M:-
tMS Gallia. Vauban s'était chargé d'assurer
cette clôture en établissant sur la rive gauche
du Rhin une chaîne de forteresses.
Voila des faits dont ils serait puéril de cher-
dans le peuple parisien). 23'bruit. C~ëratM~ qui vend cher. C/~tr~ pour clarté
.(on lit dans Rabelais «c'est belle chose voir la
c/a~ë du jour B et dans le Discours ~M roi de
Régnier
I! était presque jour, et le c!e! souriant
Btanchissait de c/atffe les peuples d'Orient.
Co
'dans le sens de profiter (Voilà un enfant qui se
débourre) Escousse ou .~ecoM~e dans le sens de
laps de temps (Je l'ai attendu une bonne es-
coùsse) .E.?pëf'er dans te sens d'attendre (s'em-
ploie aussi dans le Midi); TMer ~cAaH~e//e,
'pour l'éteindrè, etc.
H n'est que trois mots véritablement cana-
diens, charmants tous trois, dont nous n'avons
pu trouver l'équivalent actuel chez nous
Le MOM~M~ et &aMMM~ pour le fiux et le reflux
de la marée la ~Mwa~/e pour le crépuscule; la'
~'cc-ou/~Me pourdésignerlerail. Ampère quand
il v.tsita~e Canada, fut rempli d'admiration pour
ce dernier. Comme nous -.aurions ,eu avantage
à conserver ce~môt de notre ancien patrimoine,
au !ieu d'adopter son équivalent anglais!
Prenons exemple sur les,Canadiens français
restés fidèles au vieil idiome, et sous prétexte
'de sports, ou de mondanité, ne donnons pas
droit de cité à tous ces termes anglo-saxons qui
dénaturent notre langue nationale, et lui font
pecdre toute la saveur de son crû. J. D.
Le Louvre C'est en i~5oque, pour la pre-
e< TVapd~OM..mière fois, M. de Marigny ouvrit
atL public une\sa!!e du Luxem-
bourg ou il avait rassemble cent-dix toiles des
.toHections royales. Sous Louis XVI, cet em-
bryon de musé& fut transporté au Louvre, dans
la grande galerie, et en i~g: un décret, proposé
par Barëre, institua en principe le Museum
français. Mais il était réservé à Napoléon, écrit
M. Lanzacde Labone, dans Ià\ReM
pement. Déjà, l'occupation delà Belgique avait
permis de dépouiller les églises namandes; le
droit de conquête sémblait donc établi quand
Bonaparte franchit les Alpes. « Nous aurons,
disait-il, tout ce qu'il y a de beau en l'talie. x-
Son premier collaborateur avait été Visconti,
qui,côn~ai~sa,it,~eu~;q]ueper$op les ri.che~
ses.de sa pre'mi.~r@ patrte ;:mais te véri.ta.bte or-
ganisateur du'Louvre futle baron Vivant De-
non. Lui aussi avait exploré la péninsule, ayant
voyagé jadis avec Cay],us, et ,il la mit en coupes
réglées. A chaque campagne, il suivait le
quartier général, inventoriait les trésors des
vaincus; selon le mot des grognards, c'é-
tait l'huissier priscur. On sait quelle mer-
veUle était le Louvre quand les traités de
1814 nous obligèrent à restituer la plupart de
nos prises. Tous les tableaux célèbres de Flo-
rence, de Venise et de Rome y étaient réunis;
Denon avait fait venir d'Italie plus de 400 anti-
ques s'il n'avait tenu qu'à lui, l'Espagne aurait
été pareillement dépouillée; c'est lui qui à res-
tauré au Louvre la salle des Cariatides et fait
aménager par Percier et Fontaine !a grande ga-
lerie. Un de ses principaux mérites est d'avoir
reconnu, dès cette époque de classicisme à ou-
trance, l'intérêt des primitifs: il pensait que
leur présence au Louvre était nécessaire <( afin
de compléter la collection impériale, qui main-
tenant est bien .la plus magnifique réunion de
l'Europe, rn~s' à qui cependant il manque en-
core cette partie érudite et historique qui consti-
-tue réellement un mus~e~. Et il'demandait'
ses 'agents un tableau' de' chaque peintre ancien,
depuis te ~c~ Cimabué jusqu'à Raphaël.
JLA.. CRISE TURQUE
La plupart des dép~che~ de Constàntinople
jettent plus de trouble que de lumière dans les
esprits. Pour qui connaît bien Péra et sa popula-
tion cosmopolite, accoutumée & se mouvoir au
milieu des intrigues, ne voyant les grandes
aiïaires que par les petits côtés, ramenant
toutes les questions à des intérêts de personnes,
plus bavarde qu'active et plus imaginative que
perspicace, cette confusion dans les informa-
tions venues du Bosphore n'étonne point. Les
Përotes s'étaient habitués à l'Union et Progrès
comme ils avaient pris leur parti de l'hamidia-
nisme ils croient volontiers a la pérennité du
régime sous lequel ils vivent et ils redoutent les
Changements de pouvoir. Ce ne sont ni des
hommes d'Etat, ni des philosophes, ni des hé-
r(M5. Ils sont régulièrement déconcertés.par les
événements et crient a la fin du monde quand
vient & s'écrouler sous les intempéries le décor
d'exposition qu'ils prenaient pour un édifice de
granit. Depuis.plus d'un. an, nous disions ici
que le système de gpu.ye.rnement échafaudé par
l'Union et Progrès était contraire aux intérêts
cher la justification dans le droit des gens. La
Maison d'Autriche ne sait pas défendre ses
-possessions, la France s'en empare; et, de
même, en 1871, la France se laisse ravir l'Al-
sace par les Etats confédérés de l'Allemagne
Simples jeux de la politique et do la force. Mais,
pendant ces deux siècles, que s'était-il donc
passé pour dégermaniser l'Alsace au point
qu'après la victoire allemande, ses fils aban-
donnèrent en foule la terre natale, et qu'au-
jourd'hui, ceux qui sont demeurés au foyer
méprisent et détestent le Germain vainqueur?
< Il ne faut pas toucher aux aHaires de l'Al-
sace écrit en 1700 un contrôleur général des
~Bnances au dos d'une dépêche du maréchal
d'Huxelles. Tel est le mot d'ordre du conqué-
rant, telle est la maxime suivie dès le début
par les intendants du roi Colbert de Croissy,
Charles Colbert, Poncet de la Rivière, Jacques
delà Grange.
,,0n respecte 'les usages -des Alsaciens, leurs
coutumes ot~ours traditions. La, carte pp}itique
de la.province reste, au d~x-s&p.tiëmo siècle, la
même qu'au moyen âge. C'est le mémo morcel-
lement du SQl/ le même enchevêtrement des
~suzerainetés. Il y a en Alsace tes terres de l'em-
pire, maintenant passées à la France, que
Louis XIV donne à Mazarin, et que celui-ci
transmet a ses héritiers directs et a leurs alliés
les Grimaldi de Monaco il y a les terres des
princes évêques de Strasbourg, les terres des
abbayes et de la Noblesse immédiate, les terres
des villes libres, etc. Toutes ces divisions,
toutes ces souverainetés la France les tolère et
les conserve. Elle maintient les privilèges des
seigneurs et les privilèges des bourgeois. Les
de l'empire et aux vœux de la grande majorité
de la nation et qu'il était urgent de remplacer
un personnel politique intoxiqué des préceptes
de J.-J. Rousseau et de nos.conventionnels par
des hommes d'expérience..A. ces exhorta-
tions, les hommes du Comité s'indignaient
en nous reprochant de vouloir rendre le
pouvoir aux serviteurs d'Abdul Hamid. Mais,
parmi ces serviteurs, beaucoup étaient ac-
quis d'avance à là révolution et presque tous
se sont ralliés à elle sans arrière-pensée.
On aurait pu se passer de leur concours si
les auteurs directs de la révolution avaient
compté parmi eux un ho.mbre suffisant de fonc-
tionnaires compétents. Malheureusement, com-
me il était naturel, la presque totalité d'entre
eux se composait d'enthousiastes, d'idéologues,
d'affiliés aux loges maçonniques, plus aptes &
accomplir un coup de main qu'à gouverner.
Dans sa reconnaissance pour leur courageuse
initiative de juillet i908, le pays les a volontiers
laissés. ,a la tête des affaires aussi/longtemps
que l'empire même n'était pas en; danger. Mais~
quand, & la sùite~d'ùne politique oppressive et.
brouillOTine, on a vu que tout risquait de se dis-
loquer, on a mis le holà, on a rappelé les Nés-
tors.
Telle est l'évolution aux développements de
laquelle nous assistons. EMe comporte forcé-
ment des risques.Les expulsés essayent de dé-
fendre leurs dernières: positions et s'effor-
cent de jeter le discrédit sur leurs adversaires.
Us ont intérêt & induire l'Europe en erreur et &
se poser en victimes. Us dénoncent aujourd'hui
les projets de dissolution d&Ia nouvelleCham-
bre comme une violation de la Constitution;
mais ils oublientqu'ils ont les premiers commis
cette violation en procédant arbitrairement a'
des élections générales < & coups de triques
Comme nos ancêtres de la grande Révolution,
ils se sont appliqués à mettra au service d'un
nouvel absolutisme les ocganes du nouveau
régime. S'ils avaient mieux" connu l'histoire,
ils se seraient rendu compte que le meilleur
moyen de consolider un nouveau régime est
d'employer avec discernement une partie du
personnel de l'ancien; les ambitions person-
nelles y perdent, mais le pays y gagne.
Il ne faut donc point prendre au tragique
toutes les nouvelles de Constantinople. Il se
peut que.sousi~empire,du dépit et de la décep-
tion les hommes i~dè l'Union et P.EOg~ës setp'or-J
tenta des excès dangereux pour la paix pu-
blique. Mais ils sentent l'armée et la plus grande
partie de l'opinion contre eux; leurs chefs
sont assez circonspects pour se prêter à des
accommodements. Le vote de confiance de la
Chambre au Cabinet Ghazi Mouktar Pacha est
significatif à cet égard; il prouve que l'Union
et Progrès renonce déjà & taxer d'inconstitu-
tionnelle nouveau ministère et & recourir à la
résistance ouverte. C'est un grand point. Il
reste a trouver un moyen de dissoudre légale-
ment cette Chambre élue dans des conditions
anormales et&rétablirun étatdechosesnormal.
Ce n'est pas l'affaire d'un jour. Bien des inci-
dents peuvent surgir dans l'intervalle. Il dé-~
pend du patriotisme .bien entendu de l'Union et l
Progrès qu'aucun d'eux ne prenne des propor-
tions de nature à compromettre l'existence de
l'empire.
Le ministère et la Chambre
Le gouvernement, ayant obtenu mardi de la Cham~
bre le vote à une forte majorité d'un ordre du jour
de connance approuvant son programme ministériel,
a présente hier à la Chambre un projet d'amende-
ment à l'artfoi.e '7 de Ha'CotfstiUttion.' Go proj ot toati~'
dounerauSultan dans des circonstances extraordî-'
n&!res'et ~gQuvernomentc~titno-sans doute que
tel estleCM actuel–ledroitde dissoudre la Chambre
après avis du Sénat, à la condition que le nouveau
Parlement se reunisse dans le dela~do six mois.
Le gouvernement a demande la discussion d'ur-
gence de son projet. Le président de UUnion et Pro-
gr&s, Seid, a proteste aussitôt en invoquant le règle-
ment de la Chambre et 'a conteste en termes Ares
vifs au gouvernement le droit do présenter un. projet
tendant à modifier la Constitution. Une violente dis-
cussion s'est alors engagée à ce sujet, qui s'est pro-
longée, au milieu du vacarme, pendant plus de deux
heures, Hussein Hilmi Pacha défendant le point de
vue du gouvernement. Au cours du débat, Ismaïl
Babanzade a qualiné le ministère de < gouvernement
dont les baïonnettes des révoltes font la force il
l'a accusé de faire un premier pas vers la suppres-
sion de la Constitution.
Finalement, vers sept heures, la suite de la dis-
cussion fut ajournée à cet après-midi, sous le pré-
texte que la Chambre n'était plus en nombre, les dé-
putés présents ne constituant pas un quorum suffi-
sant. Kt le correspondant du rM/Ms télégraphie qu'on
se demande maintenant si le grand-vizir Mouktar
Pacha n'agira pas comme le fit Saïd Pacha lors de la
discussion sur la modification de l'article 35 et ne
donnera pas sa démission, considérant l'absence de
quorum comme équivalant à un refus de con-
fiance.
Avant de déposer son projet de réforme constitu-
tionneHe, le gouvernement avait demandé à la
Chambre de lui rendre tous les projets de loi mili-
taires en discussion et aussi celui interdisant aux
Qtnciers de s'occuper de politique.. Le gouvernement
voulait au préalable soumettre ses projets à l'étude
du Conseil supérieur de la guerre.
agents du roi, c'est-à-dire les J?~6M<'$ dans les
principautés, les ~re~M~yot/SMa? dans les
villes, surveillent de haut les administrations
locales. Il n'y a pas de contact direct entre
l'autorité royale et les Alsaciens. (N'avais-je
point raison de dire que les Allemands du dix-
neuvième siècle avaient insuffisamment mé-
dité l'histoire de la conquête française?)
Les taxes imposées par le roi sont d'abord in-
signifiantes 60,000 livres pour toute la pro-
vince en 1660. Elles augmenteront durant tout
le règne de Louis XIV avec les nécessités de la
guerre, et l'Alsace finira par être frappée
comme le reste du royaume en 1697, elle paie
1.972,000 livres. Du moins, à l'abri des citadelles
que Vauban a échelonnées sur les bords du
Rhin, elle jouit d'un bien être et d'une sécurité
qu'elle n'a jamais connus. Une seule fois,
en 1694, elle est sous la menace do l'invasion,
mais les quelques corps volants de houzards
impériaux qui se sont montrés aux environs de
Haguenau, ont bientôt repassésur la rive droite
du jfleuve.
Los tribunaux infërieurs sont, tous, mainte-
nus jusqu'à la" Révolution/avec leurs usages
particuliers, procédant et j jugeant en allemand,
Les appels sont portes devant le Consëit sou-
verain qui siège d'abord à Ensisheim, puis à
Brisach, puis & Colmar. Cette cour suprême,
ce Parlement de l'Alsace, devient très vite po-
pulaire. En 17i0, un Alsacien, resté ndèle à
l'Empereur,écrit:
justice. Ce qu'il faut tout particulièrement louer
chez les tribunaux français, c'est que les procès
n'y durent pas longtemps. les frais n'y sont
pas considérables, et surtout on n'y regarde
aucunement à la situation des plaideurs, et l'on
y voit tout aussi souvent le sujet gagner son
Ajoutons encore que, durant une suspension de
séance, le bruit a couru hier, dans les couloirs de la
Chambre, que le gouvernement serait interpelle sur
les motifs de la destitution du commandant de la
garde de la Chambre. Une explication ce sujet a eu
lieu entre le grand-vizir et le président de la Chambre
qui aurait dit « Si vous voulez nous dissoudre, faites
venir les baïonnettes, f
Amnisties, grâces, déplacements de
fonctionnaires
Un certain nombre de personnages ont été amnis-
tiés ou gracies par le Sultan, notamment Munir
Pacha, ancien ambassadeur à Paris le gênerai Che-
rif Pacha; Izzet Pacha et Tahsin Pacha, secrétaires
du Palais le nls de Kiamil Pacha, Saïd le journa-
liste Ali Kehmal et les anciens .ministres Memdou
Zeki, Raghib et Riza. La liste des gracies comprend
uniquement des condamnes politiques do la Cour
martiale do Constantinoplë. Sur les cent cinquante-
neuf individus condamnes par la Cour martiale,
cent trente-et-un sontainsi gracies; parmi Ica
vingt-huit autres, quelques-tins sont morts; lea
autres sont ou des ouvriers de l'arsenal ou des fu-
siliers du palais.
D'autre part, le gouvernement a décide de rempla-
cer les gouverneurs militaires par des gouverneurs
civils, et uno'ordonnance dn.mnni.stre de l'intérieur~
interdit aux fonctionnaires dé la police de s'occuper
de politique. On annonce de nombreux changements
militaires :.Io.commandant do la place de' Constan-
tinoplë. le colonel Chehab,a été transfère à Kalkan-
delen, l'inspecteur de la gendarmerie a été transfère
à Nevrokop. Ennn le poste de premier chambellan du
Sultan, refuse par Rifaat, fonctionnaire du grand-
vizirât, a été confie à Hourchid Bey.chefdë section à
la Dette publique.
En Albanie
Des délègues des difMrents centres de l'Albanie sa
sont réunis au konak du gouvernement, à Prichtina.
Us ont adopte, une resolution protestant de leur nde'
lite au Sultan, mais demandant au nom do la popu-
lation du vilayetde Kossovo la dissolution immediata
du Parlement du par des procèdes illégaux, sinon
ils menacent de marcher'sur Uskub. Les A)banais
demandent aussi qu'on abroge la loi incorporant les
chrétiens dans l'armée, car les coutumes do ceux-ci
sonteh contradiction avec celles des musulmans.
DanischBey a envoyé telcgraphiquement la resolu-
tion au palais.'
L ET~T~GE~
La moft du cardinal Fischer
Le cardinal Fischer est mort à Neuenahr le 30 juil-
let à il h. 30 du soir. Mgr van Euch, evêque de Co-
penhague, l'a assisté dans ses derniers moments.
L'archevêque de Cologne meurt, peut-on dire, prema-'
turément. Une verte vieillesse lui semblait réservée.
La mort l'a frappe et terrasse en pleine activité.
ll.ëtaijt. ne ,JuIiers le 30 mai 1840. Son père, un
modesteiHstituteur,lm'nt donner une éducation soi'
gnee. Entre au igymnaso Frédéric-Guillaume à Go-
logne, le défunt donna do telles preuves d'intelligence
et d'application qu'il obtenait a dix-sept ans le « cer-
tificat de maturité x et entrait à l'Université de Bonn
pour y étudier la théologie. Après un séjour prolonge
à Bonn, il terminait ses études à Munster. Le 8 sep-
tembre 1863, le jeune théologien était consacre
prêtre.
Le cardinal Fischer avait hérite de son père le
goût de l'enseignement. Il entra comme maître do
religion au gymnase d'Essen. 11 conserva cette place
vingt-cinq ans. Entre temps, il continuait de s'ins-
truire dans la science theologiquc qui le passionnait.
A l'âge de quarante-six ans, il obtenait à l'Université
de Tubingue le grade de docteur avec une disserta-
tion sur ce thème délicat DgsaMe M!/M~tM~.
Le i4 février 1889, Léon TMII le nommait évëquo
titulaire de Juliopolis. La consécration solennelle
eut lieulei~mai dans la cathédrale de Cologne. Le
prélat se faisait la plus haute idée de sa mission et
gagna.bientôt le cœur de tous les fidèles. L'archevê-
que Hubert Simar eta~it mort en 1901, Fischer fut élu
à sa place le 26 novembre 1902.
Pendant ses vingt-cinq années d'activité episcopal&
à Cologne, pendant ses dix années d'activité archi-
épiscopale, le cardinal Fiseher a pleinement réalisa
l'espoir que ses protecteurs et ses partisans mettaient
en lui. Il a consacre plusieurs centaines d'églises et
plus d'un millier d'autels. Il avait une prédilection
pour les couvents et les visitait souvent. Il vouait
aussi sa sollicitude au culte des reliques et à la
't)MB~'
Son rôle Booial mérite tout particulièrement d~etra
signale. Le d<5fun!. s'intéressait vivement à'ia o}ass~
ouvrière et se déclarait en faveur de tout ce qui peut
améliorer son sort. Au Congrès catholique de Liège,
en 1890. il préconisa avec vivacité l'intervention de
l'Etat en matière de législation ouvrière: II disait
alors aux ouvriers « Certes, vous devez travailler
à améliorer votre~ort et à conquérir de toutes vos
forces unëmonieurc situation dans la sobietë. L'aspi-
ration. vers le progrès par ses propres forces, en vou-
lant améliorer et conserver le bien-être terrestre, est
profondément enracinée dans la nature humaine et
ne se trouve pas en opposition avec les lois morales~
chrétiennes, a
Cinq ans plus tard, le 13 novembre 1905, il décla-
rait aux membres des Syndicats de mineurs catholi-
ques, réunis en Congrès à Essen
< Je m'adresse naturellement aux ouvriers catho-
liques mais cela ne veut pas dire que je veux vous
déconseiller de travailler en commun avec des ou-
vriers non catholiques, protestants. Vous pouvez et
vous devez aller avec eux la main dans la main
pour discuter les questions économiques com-
munes.
Cette tendance politique n'était pas, comme on
sait, du goût de tous ses collègues du haut cierge al-
lemand. La protection accordée par le cardinal Fis-
cher aux Syndicats ouvriers était âprement com-
battue par le cardinal Kopp, par exemple. Les deux
cardinaux entrèrent maintes fois en conflit à ce
sujet. Le Vatican passe d'ailleurs pour avoir été du
côte du cardinal Kopp plutôt que du côté du cardinal
Fischer. Pie X n'en tenait pas moins le savoir, le dé-
vouement et .la pieté.du prélat défunt en haute
estime. CeatRie.X qni.lui avait donne le g3.juin 1903
loehapeaudecardinal. i "'Il
Les journauxprotestants mêlent leurs éloges à ceux
procès contre un seigneur, le pauvre contre le
riche, le laïque contre un clerc, le chrétien
contre un juif que ~'ce-~e~M!. »
L'Alsace est anranchie de tout service mili-
taire, ce qui n'empêche pas les Alsaciens qui
ont toujours aimé le métier de la guerre de
s'enrôler en grand nombre dans des régiments
français.
L'allemand est la langue de l'Alsace, la France
ne fait rien pour lui imposer le français. Des
fonctionnaires appelés dans la province y par-
lent naturellement leur langue, la <: langue du
roi et, pour s'entendre avec eux, leurs admi-
nistrés sont bien obligés d'apprendre quelques
mots de français. Mais, pour toutes les anaires~
intérieures, l'allemand reste la langue admini-
strative usitée jusqu'en 1789. En 1698, La Granga
résumait ainsi la situation <: La langue com-
mune de la province est l'allemand; cependant,
il. ne s'y trouve guère, de personnes un peu
distinguées qui ne parlent assez le français
pour se faire entendre, et tout le monde s'appli-
que & le faire apprendre à ses enfants,: en sort&
que cette langue sera~ bientôt commune dans.
toute'la 'province. E)? M; Reuss.qui'~ite~es °
Paroles de -l'intendant La Grange, ajoute
< dette prédiction modeste'(carcoMM.MKe n'est
pa& MM<'M~;<~e) se réalisera pleinement un'
demi-siècle plus tard/et ce résultat peut être
regardé comme d'autant plus satisfaisant qu'it
a été obtenu en dehors de toute ingérence
sérieuse, et que la monarchie d.es Bourbons n'a
jamais songé & entraver l'usage de !a langue
allemande en Alsace ni considéré, sa suppres-
sion comme nécessaire pour hâter l'assimila-
tion de la province. r
Cette conduite prudente et généreuse fat
l'habileté et l'honneur des politiques de
l'ancien régime: ils ne touchèrent ni aux tff
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