Titre : Le Grand écho du Nord de la France
Éditeur : [s.n.] (Lille)
Date d'édition : 1908-12-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32783482h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 décembre 1908 09 décembre 1908
Description : 1908/12/09 (A90,N344). 1908/12/09 (A90,N344).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85088
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/04/2018
LE GRAND ÉCHO du Nord et du Pas-de-Calais
MERCREDI 9 DECEMBRE 1908 ■ » SÏ3S .PAGES • fl C E BT I M F
**I,*I,IB,,^II^^,,,IIMI,MIIIIII,II,IIII,!M^MII*IMMIII^M■ 1 ■ D-U, - MATIN • • •;.. NUMERO 344 .... 90e, ANNEE
BUREAUX
du
GRAND ÉCHO
Grande-Place, 8
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LILLE
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TÉLÉGRAPHE - TTLÉPOORE, 1q
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LILU : Trois mois "fr.50
— Six mois g
K0M4UM1IMPHSS : Troi. 'mois 5 »
— -, ., • SU mois. iO Il
Plus à Li lWCI ; Trois mois '2 III
*•; Six mois 14 »
LES ANNONCES SONT DÉÇUES
DIRECTEMENT DANS NOS SUREAUX
ET DANS TOUTES LES AGENCES DE
PUBLICITÉ DE FRANCE E7 DE
L'ÉTRANGIUR.
LA BAGUETTE DIVINATOIRE
ÎSvoSar 3© IPæu, trouver de l'eau pure,
fcsbomdMiifce, à faible distance du sol, pour
pouvoir aisément l'amener à la surface,
c'est le problème qui préoccupe plais que
Damais les « hydrologistes », car la pros-
périté des régions non moins que leur
hygiène, y est intéressée. Ils sont deve-
liaiâ fort experts dans ce genre de re-
cherches, grâce aux progrès de la géolo-
gie et aux observations connexes des «si-
gnes extérieurs»,lesquels fournissent d'u.
toiles indications. La végétation,quoi que
l'on ait pu objecter, est, le plus générale-
ment, caractéristique. Dans les emplace-
ments où l'eau est très voisine du sol, on
trouve les saules, les aulnes, les joncs,
les roseaux, ainsi que certaines plantes
aquatiques, entre autres l'hépatique des
fontaines, la ciguë aquatique, l'hièble su-
reau, la véronique cressonnière, la men-
the, la renoncule et la colchique d'au-
tomne. La végétation est particulière-
ment florissante et moins prompte à se
faner sur ces pointe.
D'autres indices sont à retenir. Ainsi,
la neige fond plus rapidement sur la sur-
face, lorsqu'il y a une circulation d'eau
dans le sous-sol. Matin et soir aussi, il
s'y produit une évaporation qui fournit
des vapeurs, des brouillards, des bru-
nies ; en temps de pluie, au lieu d'ab-
sorption rapide de l'eau, il y a stagna-
lion. Enfin, l,a fraîcheur inséparable de
ces productions de vapeurs attire les in-
fectes et l'on assiste à la valse folle des
moucherons.
Bien entendu, ces diverses indications
n'ont de valeur précise que lorsqu'elles
sont relevées, pour un point déterminé,
avec une persistance et une intensité évi-
dentes; sans quoi, elles correspondraient
seulement à l'état d'hrumidité général
d'une région.
- Parmi les procédés de recherches les
plus anciens et dont la vogue n'est point
épuisée, il convient de signaler « la ba-
guette divinatoire». Son nom sent la sor-
cellerie et elle n'a point manqué d'être
rangée dans l'arsenal des sorciers ou
')tsourciersl). Mais on peut assez aisément
M l'expliquer mieux par des phénomènes
iEeCOndaires 8 t de dilatation ou de contrac-
probablement dus à des modifica-
de la radioactivité du sol récem-
, ment mise en évidence par les travaux
H'Blster et Geitel, de Wilson, de Becque-
rel, de Rutherford-de M, et Mme Curie.u
"~WM. Henri Mag«r~ ~
iLa baguette divinatoire consistait et
Consiste encore en un rameau fourchu
4o coudrier, d'aulne, de hêtre ou de pom-
mier, d'environ soixante centimètres de
longueur légèrement courbé, et qui,' te-
inu entre les doigts, prend un mouvement
ije rotation, lorsque le « chercheur
• Id'eaiu » se trouve au-dessus d'une sour-
De ou d'une nappe d'eau souterraine.
Lorsque le « bacillogire » (c'est le
Ifom que portent les sourciers) arrivait
sur un emplaoement où la baguette tour-
nait pour mesurer la profondeur à la-
quelle se trouvait l'eau, il reculait d'un
certain nombre de pas pendant tout le
îfcemps que tournait la baguette ; à cha-
que pas en arrière correspondait cc un
pied à creuser en profondeur » pour
trouver l'eau.
En 1853, l'Académie des Sciences a
rait étudier la question sur un mémoire
rédigé par Rioudet du Var, et par une
Commission compoeoo de Ghevreul,
iî&BSStogavUt et BAbiMt. Le rapport de
^-
, .....
Chevreul, qui résume les travaux de la.
Commission ne conclut pas à l'inutilité
absolue de la baguette divinatoire, mais
déclare qu'elle doit, d'une façon généra-
le, ses bons résultats au hasard.
Ce que l'on peut surtout penser, au
point de vue pratique et utilitaire, c'est
que les chercheurs d'eau, fontainiers,
sourciers et bariUogire5 mettaient dis-
crètement à profit, pour aider à la puis-
sance divinatoire de leur baguette, leur
expérience acquise en géologie et en bo-
tanique. Un peu de « mise en scène »
leur valait la confiance des populations,
et, finalement, ils ont capté beaucoup de
sources, creusé beaucoup de puits et ren-
du de grands services dans beaucoup de
régions. On ne saurait assez, maintenant
encore, toutes les fois que les circonstan-
ces s'y prêtent, rester « sorcier » de cet-
te façon, mais sans sorcellerie : les pro-
,cédés scientifiques s'y prêtent suffisam-
ment.
Signalons, dans cet ordre d'idées, les
recherches récentes dont MM. Diénert,
Guillerd et Marrée ont entretenu l'Aca-
démie des Sciences. Ils découvrent les
sources au moyen d'un appareil comb i-
né par Daguicri et établi par le savant
constructeur Ducretet - cet appareil est
désigné sous le nom d'« acoustèle » ; il
fait concurrence scientifique sérieuse à
la bonne vieille baguette divinatoire.
L'acoustèle n'est autre chose, comme
le fait pressentir l'étymologie, qu'un cor-
net acoustique muni, dans son intérieur
et à sa partie inférieure, d'un petit cône
plein, dont la base regarde la partie
étroite du cornet. Cet instrument, sem-
blable au porte-voix du capitaine de na-
vire, est entouré d'une gaine, pour em-
pêcher l'air extérieur de produire du
bruit, en venant souffler contre lui.
Voici comment on s'en sert pour per-
cevoir les bruits révélateurs de lia. pré-
sence, dans le sous-sol, des eaux souter-
raines :
On oreuse dans le terrain un trou de
vingt à trente centimètres de profondeur
dans lequel on engage bien la base de
l'aooustèle ; puis, on met l'oreille à l'au.
tre embouchure. Le bruit de l'eau sou-
terraine est continu et ressemble, d'a-
près ce que disent les expérimentateurs
quelque peu exercés, à celui du vent
soufflant dans une forêt.
Ce bruit ne semble, d'ailleurs, être
particulièrement perceptible que lors-
que l'eau souterraine tombe dans une
galerie ; l'air de la galerie, avec ses ré-
sonnantes, facilite alors, en la renfor-
çant, la propagation de l'onde sonore.
L'acoustèle est portatif et parait plus
pratique que les microphones sensibles
,dm^on^a-.e,ssayé renn ès. d# „
faire usT.ge, dans des conditions analo-
guet Il faut, en effet, pour les investi-
gations de ce genre, un outiïîag-e très
simple et nécessitant le moins d'embar-
ras possible pour l'installation sur le
terrain.
Quel que soit le procédé de recherche
des eaux employé, voici comment peu-
vent se résumer les conditions du problè-
me que l'on aura toujours utilité à ré-
soudre, en tous lieux : * • $ h h
Il s'agit de trouver des eaux aussi voi-
sines que l'on pourra de la surface du 1
sol, afin de ne pas avoir à dépenser trop
d'argent pour le forage ultérieur dp;s
puits. Le régime des pluies dans la ré,
gion doit donner à prévoir que ces eaux
seront suffisamment abondantes et sans
extrêmes variations. Enfin, on les re-
cherchera aussi pures que possible et non
incrustantes, conditions qui dépendent
surtout de la nature géologique du sol.
MAX DE NANSOUTY.
owffl"tion interdite,!
LE NORD PITTORESQUE
Le Câtelet
UN COIN DES REMPARTS, 1 1 -
.. L'origine.,Aii^Mte-au-forif, dax Catelet. do,
îTife suxMstaprusqâîe oes reîn.pàri.a foïi, ue-
labrés,, est extrêmement- curieuse, et l'his-
toirre qui s'y rattache constitue un triait
bien caractéristique des mœurs féodales.
François 1er, en difficultés avec Charles
Quant, voulant défendre l'entrée' du Caanbré-
sis, chargea le seigneur Jean d'Estrées de
construire sur le territoire de Gouy, sur la
route de Saint-Quentin à Cambrai, un redou-
table, château-fort qu'il nomma le Catelpt.
La' construction fut entreprise ,ffll 1520.
Quand la forteresse fiut achevée, Jean d'Es.-
trées s'en empara d'office, : et. s'adjugea tout
simplement, à titre de patrimoine, le terri-
boi're avoM,kwrnt, s'en rapportant, pour les
!• suites de ce cwç, de lome S La;, solidité de
ses remparts. Fxiaaiï^cîSr
ailleurs, accepta le fait accompli.
La citadele du Ca:ooLeit joua un grand rôle
da.ns les guerres qui dévastèrent le Cambré-
sis. Les Espagnols s'en emparèrent en 1557 et
en 1636.
En 1674, des rempart furent démantelés sur
l'ordre de Louis XIV, ma.is ils furent réparés
en 1710 lors de. la guerre avec l'AjJemagne.
j L'ancien terroir de Jean d'Estrées consti-
tue aujourd'hui lill commune du Câtelert, qui
présente de ce fait la curieuse particularité
d'êrtre complètement encla'vée dans le territoi-
re de Gouy. :u
Le congrès des commis
des Ponts et Chaussées
1 Paris, 7. — Dimanche ont eu lieu dans la
salle du Musée social les séances du Congrès
annuel des Commis {les ponts et chaussées.
Parmi les. questions traitées à ce Congrès, il
convient dé ' noter : la réorganisation des ca-
dres, des agents des ponts et chaussées ; l'uni-
fication des traitements et des avancements
des agents assimilables, la situation des com-
mis des travaux publics des colonies, le statut
des fonctionnaires, etc.... ' ■
A la. suite de ce Congrès un-banouet a réuni
les, conigre&sistes dans les salons de l'hôtel
Continental.
Ce banquet a eu lieu sous la .présidence de
M. Louis Barthoiu, ministre des travaux pu-
blics. ;
M. le Président de la République et MM. les
ministres de l'agriculture, des colonies, du
commerce et de la marine, s'étaient fait repré-
senter. •
Pafrm'i les personnalités présentes se trou-
vaient MM. Brieson, Magniem, sénateurs ; les
députés Ja'net, Âugé, Buisson, Magniaudé, De-
loncle. Vigoureux, Cecc.aldi, Méquillet, Paul
Meunier, Lafferre, Reinach, Donadié, Hugon,
Al'aigD, Dubois, Combrouze, Lefort, etc.; les di-
recteurs et hauts fonctionnaires des divers mi-
nistèree. etc, etc, :
Echos de Partout
H orrible ! Most horrible ! :
11 (Ce n'est pas trop d'invoquer Shakes-
peare ! )
On lit dans l' « Echo de Paris » : Il pa-
raît qu une usine a été créée à. Pantin, dont
le but est de traiter les ordures de l'agglo-
mération du sud-est de Paris, de façon à.
en tirer de l'alcool fécal. Oui, fécal, vous
avez bien lu. Il faut donner les curieux dé-
tails de cette fabrication :
Trois opérations principales caractéri-
sent les travaux qui se feront à l'usine de
Pantin : 1° la macération des matières ;
f séparation des substances propres
à-fabriquer l'alcool ; 3° le moulage des ré-
sidus en boulets et briquettes (combustible
économique). Par un procédé spécial, on
macère à froid, ce qui, dans l'espèce, est
préférable à la .macération à chaud, ne fût-
ce qu'à cause des émanations inhérentes au
produit traité.
Le premier alcool obtenu est de mauvais
goût ; mais « l'alcool qui arrive ensuite a
une saveur et une finesse telles qu'il devient
impossible de le distinguer des meilleurs
produits similaires ».
Pour la « saveur », nous n'avons aucun
doute.
— Encore un peu de cet alcool fécal, cher
monsieur ; il vient d'une cuvée réservée.
La science nous en fait boire de drôles !
—o—
C outumea suédoises :
^ La fête de Noël est l'occasion, pour la
cour et la ville, d'une grande liesse. Les
souverains, aidés de leur entourage, ornent
eux-mêmes les sapins de bougies et d,e ca-
deaux.
L'heure venue, les portes dt la salle des
fêtes s'ouvrent et la foule, joyeuse, massée,
dans l'attente, se précipite... Cette foule
est démocratiquement composée de tous les
bambins de la maison, depuis le fils du
grand-maréchal jusqu'à la fill-e du dernier
marmiton, et tous s'en vont contents..
Après, a lieu le repas de famille auquel
sont invités les plus infimes personnages et
les grands dignitaires de la cour.
Au dessert, une vieille coutume légendai-
re se place, renouvelée depuis plusieurs gé-
nérations.
On a servi le futfisk, poisson cuit pendant
quinze jours sous la cendre, puis le cochon
de lait entier, tenant une pomme dans sa
bouche et entouré de branches de laurier
dont deux. plus hautes, s'élancent de ses
oreilles. Le gâteau paraît, accompagné de
la « Corne » montée en argent, souvenir des,
ancêtres.
Cette « Corne » est emplie de vin. Le roi
boit le premier et la passe à la reine,qui la
fait circuler parmi tous les convives.
Quand tous ont bu à la coupe de Char-
les XIII, les assistants s'écrient : « Glad
Jul ! » (Heureux Noël), et on porte sur le
toit du château une gerbe de blé pour les
petits oiseaux. Joie à tous ! * •..
—o—
SaBSrèrJar ôésisper^ni--la «rfti-adre
A combien de philosophes, à combien
de personnages célèbres, même .contempo-
rains — parmi lesquels, je crois, celui qui
fut l'éminent chimiste Berthelot — n'a-t-
on point prêté cette maxime fort sage :
« J'attends la mort sans la craindre, lors-
qu'elle viendra ».
En son temps, c'était au dix-huitième
siècle, le poète Maynard, se retirant un
peu désabusé, dans sa province, écrivit ce
quatrain sur la porte d,e son cabinet -
Las d'espérer elt de me pla'mdre
Des M'uses, des grands et du sert,
C'est ici que j'attends la mort,
Sans l'a désirer ni la craindre.
—o—•
Paradoxes et vérités :
L'amitié se forme peu à peu avec le
temps, par la pratique, par un long com-
merce. Elle a besoin de secours ; elle pé-
rit faute de soins, de confiance et de com-
plaisance.
(La Bruyère.)
Oh ! un ami ! combien est vraie cet-
te ancienne sentence que l'usage « en est
plus nécessaire et plus doux que les élé-
ments de l'eau et du feu » !
(Montaigne.)
ACTUAUITÉ
L'OBSESSION
vue vous soyez célibataire,
Marié, veuf ou divorcé, ***
En famille ou seul sur la terre,' ."" *
toand .ou petit, lent ou pressé,
• tfien portant ou neurasthénique, * '
Triste ou gai, dès votre réveil,
Vous devez — c'est la chose unique •
Parier de madame Steinheil !
Au restaurant — c'est unanime *
Parle-t-on d'autre chose ? Non !
il n'est question que de ce crime j
Steinheil ! On ne dit que ce nom J
£ous sert-on des dîners atroces, i
Notre goût n'est pas en éveil ;
Nous mettons à toutes les sauces
Le nom de madame Steinheil ! <
Hier, un Mage franchit ma porte,
. Aussi vieux que Mathusalem,
Et dit : — Monsieur je vous apporte ■
•. Des nouvelles de Bethléem.
On a mis de la paille fraîche i'
A Jésus, beau comme un soleil...
: — Mais, me dit l'homme de la crèche, ,
Parlons de madame Steinheil !.
Dans les trams où chacun se presse,
Sur la plate-forme ou dedans ;
Oui, monsieur, dans le train èxpressa
On n'a qu'un nom entre les dents :
Steinheil ! Vienne l'heure farouche
De quelque accident sans pareil, : VI *
A Les mourants auront sur la bouche
Le nom de madame Steinheil !
C'est toujours bon — j'ose le dire —*
De rêver aux espoirs qu'on a,
: A quelque place qu'on, désire,
A l'Académie, au Sénat !
.. Remplacer Leyd.et, quelle aubaine !
Ou Sardou, qui dort son sommeil !
w Mais soi-même on s'endort à peine
Qu'on songe à madame Steinheil !
* Dans la douceur des aubes blanches
Que la nuit trop longue voila,
; Je suis certain que dans les branches
L'oiseau murmure ce nom-là !
Tous nos amis, les miens, les vôtres,
Le disent sous le ciel vermeil.
Et j'ai voulu, comme les autres,
I - Parler de madame Steinheil !
XAVIER MAUNIER.
L'incident Colly-Picquart
Nous avons annoncé que ivi. le général Pic<
quart, ministre de la guerre, avait refusé &
M. Colly, conseiller municipal de Paris, pour •
une fête que celui-ci organisait, une musique
militaire et un délégue du ministère de la
guerre.
Un discours antimilitariste et antipatrio-
tique prononcé par M. Coily à la tribune du
Conseil municipal de Pans était la cause
de la décision prise par le ministre de 1%
guerre.
» En réponse à la lettre que lui avait adres-
sée le général Picquart, M. Colly a répondu
par la lettre suivante, écrite au ministre de
la guerre, et que nous publions à titre docu-
miiuiaire........ , .....
» Monsieur, le ministre,
» Votre lettre me plonge dans le plus pro
fond étonnement.
» Ce n'est pas à moi que vous refusez la
musique militaire et un délégué, c'est à une
société de braves gens dont . quelques-uns
comptent quinze, vingt et vingt-cinq ans de
bons services à la ville de Paris en qualité
d'anciens sapeurs-pompiers.
» Ces braves gens,. auxquels, l'année der.
nière vous aviez accordé ce qu'ils vous rede-
mandent aujourd'hui, n'ont pas cru comoro-
mettre les intérêts de leur société en me don.
nat mandat de vous écrire.
» J'en suis, pour mon compte, navré pour
eux. Ceci dit, voulez-vous me permettre d'a-
jouter et cela, sans arrière-pensée, que lors-
que Dreyfus était à l'île du Diable, l'antimi-
litariste Jean Colly a rudement bataillé pour
l'en faire revenir.
» De même, lorsque le colonel Picquart,
dont nous admirions la bravoure et l'esprit
de justice, était au Cherche-Midi, le citoyen
Jean Colly n'a pas craint une minute de
compromettre sa situation politique en prao
nant résolument s'a défense.
» Lisez le « Bulletin municipal officiel », 1
monsieur le ministre, et si vous y trouvez qua
j'y ai fait de l'antipatriotisme, vous aurez
raison de m'avoir écrit votre lettre.
x Antimilitarisme, oui !
x Monsieur le ministre, je me suis trompé e
veuilles m'excuser et agréer l'expression de
mes regrets et de mes civilités, »
Jean Colly.
Dernière Heure
3 HEURES DU MATIN
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Reprise de la séance
Paris, 7. — La séance est reprise à 9 heu-
res 45. ' :
Demain on reprendra
; Par 304 voix contre 229 la Chambre décidé
de discuter demain la peine de mort, après les
interpellations Bienaimé, Henri Michel et Du-
(pourqué. , •
En attendant, on continue
M. le Président. — La Chambre veut-elle
continuer ce so'T la discussion de la peine-de
mort ? ;
A mains levées, la suite immédiate de la, dis-
cussion- est ordonnée. . ■
Les socialistes protestent bruyamment Les
invective© se croisent.
Au milieu du tumulte, M. Gioux monte à la
tribune. Il est l'auteur . d'un contre-projet
maintenant la peine de mort, maïs laissant au
jury, le soin de l'appliquer.
M. Croux défend son contre-projet au milieu
du bruit 'des conversations.
M. Castillard, en quelques mots, demande à
la Chambre de L; repousser.
^Finalement, M. Gioux retire son contre-pro-
M. Besnard. — Je le reprends.
M. Besnard dépose une demande de scru-
tiIn. public par appel nominal, mais cette de-
Biande, pour être valable, doit être signée
par quarante membres présents. Or, les huis-
Sjers ont beau chercher j usque dans la buvette,
ils n'en découvrent que trente-huit.
Le contre-projet est repoussé
Président consulte la Chambre sur
i article premie. du contre-projet.
500 voix, contre 75, l'article premier du
~ contre-projet n'est pas adopté.
le Scrutin public sur l'article 1er du projet
de la Commission est renvoyé
w! consulte la Chambre sur l'ar-
le premier projet de la Commission.
demande de scrutin public à la
tribune. Les quarante signataires sont pré-
&e.nts.
M. Combrouze. Je demande que le scrutin
public soit renvoyé a une prochaine séance.
Il y a des précédents en faveur de cette procé-
!du.-re. .
Il importe qu'il n'y ait pas de surprise.
M. le président. — Je consulte la 'Cha.mbK
iik uJ '
tf. ;> * .
sur le renvoi du scrutin- public à la prochaine
séance.
Par 550 voix contre 32, le renvoi est ordonné.
La séance est levée à onze heures et ren-
voyée à mardi. '
L'affaire
STEINHEIL
La journée du juge d'instruction
Paris, 7. — Au cours des recherches d'au-
jourd'hui dans le dossier Steinheil, M. André,
qui voulait savoir dans quelles conditions
Mme Japy était venue à Paris, a pu établir
que, de diverses lettres reçues, il résulte que
Mme Japy, qui devait venir le mercredi 27
mai, impasse Ronsin, prévint téléphonique-
ment sa fille, qu'étant souffrante, elle n'arri-
verait que le 29, une lettre de Mme Japy con-
firme cette conversation téléphonique.
Le juge d'instruction a signé un certain,
nombre de commissions rogatoires.
LES BRUITS QUI COURENT
Mise en liberté provisoire
de Mme Steinheil
Les bruits les plus divers continuent à cou-
rir dans les couloirs du Palais de Justice.
Nous en enregistrons un pour la forte : On
déclarait cet après-midi, que devant les résul-
tats de l'instruction, on avait envisagé au
parquet la possibilité d'une mise en liberté
provisoire de Mme Steinheil.
Cette nouvelle semble un peu prématurée,
les ci.rcons.tam.ces dams lesquelles le crime a.
été .commis, n'ayant pas encore été exami-
nées par le juge d'instruction. M. Anàré n.e
les abordera même . pas 'vraisemblablement
demain car, à moins d'incidents imprévus, il
compte c,onsacreri uniquement ce nouvel in-
terr&g'atoire au dîner et à la soirée qui ont
précédé la nuit du crime.
Le juge veut donner à la recherche de ce
qui s'est passé pendant ces derniers moments
de la vie des victimes, toute l'ampleur néces-
saire. Il va. mettre Mme Steinheil en présen-
ce des déclarations de Remy Couillard dans
sa dernière déposition. Il pense pouvoir re-
lever certaines contradictions susceptibles de
lui indiquer une voie.
Dans ces conditions, il est probable que M.
André n'aura pas trop de la joiurnée de de-
ffiIéliÍm pour mener à bien cette tâche, et ce ne
sera, sans doute que dans l'interrogatoire de
jeudi, qu'il abordera les conditions dans les-
Quelles le crime a. été commis. • -
L'interpellation Bienaimé
Ce que dit l'interpellateur
sur le cas de l'amiral Germinet
Pa.ris, 7. — L'amiral Bienaimé, auteur de
l'interpellation sur le cas d-e. l'amiral Germi-
net, était très entouré dans les couloirs de
la Chambre.
« J'étais, dit-il, près de l'amiral Germinet
lorsqu'il reçut la lettre qui l,e relevait de son
commandement. Il se mit à pleurer comme
un enfant et dit : « J'aurais trahi .mon pays,
qu'on ne me traiterait pas autrement. »
L'amiral Bienaimé a ajouté : « Quand j'au-
rai fait devant la Chambre certaines déclara-
tion.s et relevé les dessous des mobiles cachés
de l'affaire, M. Clémenceau n'aura plus qu'une
chose à faire réunir le Conseil des ministres
et rapporter la mesure prise contre le vice-
amiral.
» Je démontrerai à la Chambre que Germinet
fut la 'Vlctllne d'une côterie d'officiers de ma-
rine paresseux, que les ordres du vice-amiral
avaient exaspérés.
IJ Ces officiers comptaient des amis jusque
dans le cabinet de M. Clémenceau, et c'est
ainsi que le président du Conseil; circonvenu,
se laissa arracher la sanction grave que l'on
sait., .
» Cela est si vrai, ajouta l'amiral Bien-
aimé, que depuis dix jours, c'est-à-dire bien
avant .l'interview, j'étais informé qu'on cher-
chait à faire relever le vice-amiral de son
commandement. » ■
Quoi qu'il en soit, et à moins de circons-
tances imprévues, la séance de'demain, où
sera probablement discutée l'interpellation
de l'amiral Bienaimé, tout en étant fort ani-
mée, n'aura pas de conséquences graves. On
estime, en effet, assez généralement, que sur
une question de discipline, la majorité ne
saurait se désagréger et exprimer par un
vote public, le regret de la mesure prise par
le Gouvernement.
D'autre part, l'amiral Bienaimé est un ad-
versaire du ministère et la Chambre ne paraît
pas vouloir se solidariser avec lui, et favori-
ser ce nouvel assaut, donné au cabinet Clé-
menceau.
AU CONGO FRANÇAIS
UNE EMBUSCADE DRESSÉE
CONTRE LE LIEUTENANT-GOUVERNEUR
Anvers, 7. — Le « Matin » donne les dé-
tails _ suivants sur l'embuscade dans laquelle
a failli tomber le lieutenant-gouverneur du
Congo français, M. Merwart :
« M. Merwart était en tournée d'inspection
à Jakubu avec son officier d'ordonnance, M.
Dubriic fTn::!n.ri il .r>"f r.rpvnnr r.-'-nc. prr.*>'•«:-
ca.de lui avait été tendue. M. Merwart réussit
a s «vcsiapper al Uu village snue
sur les rives de l'Oubangui.
» Des renforts sénégalais ont été envoyés
au Congo français. »
i-
La circulation des nomades
DORENAVANT, LES NOMADES SERONT AS-
TREINTS A LA NECESSITE D'OBTENIR
UNE AUTORISATION ADMINISTRATIVE.
Paris, 7. — Le Gouvernement a saisi la
Chambre, d'un projet relatif à la réglementa-
tion. de lui circulation des nomades, qui seront
désormais astreints à la nécessité d'obtenir
une aiuto:i'is.ation administrative.
.Cette .autorisation leur sera délivrée sous
la forme d'un carnet spécial dit « carnet d'i-
dentité », .énonçant, les nom et prénoms du
titulaire, son âge, .son lieu de naissance, son
domicile ou sa résidence particulière, sa na-
tionalité, etc. L,e,Lirs, véhicules devront égale-
ment porter une plaque de contrôle spéciale,
dans le géii-re de celle, imposée aux automo-
biles et dont le numéro sera reproduit sur le
carnet.
L'autorisation, s'il s',a,git de nomades sur
le point de pénétrer en France, sera accordée
par le sons-préfet de l'arrondissemeiit fron-
tière., et, s'ils se trouvent déjà en France, par
le sous-préfet de l'arrondissement dans lequel
ils se trouveront au moment' où ils adresse-
ront leur demande. ' ;
Le'nomade qui ne se munira pas du carnet
spécial pourra, être'frappé, d'une peine d'un
mois à un an d'emprisonnement.
D'autres sanctions sévères sont prévues aus-
si pour les cas de falsification, d'altération ou
de substitution possibles.
Un second projet réorgaaii,sant la police ru-
rale, complément de la police mobile récem-
ment créée, sera incessamment déposé.
A l'Académie des Sciences
OBTIENNENT DES RECOM-
DEUX PENSES POUR LEURS TRAVAUX
Paris. 7. — Dans la liste des prix décer-
nés par l'Académie des sciences, nous Tele-
vons les noms suivants :
Prix Bordin (sciences physiques : 3.000 fr.) :
« Etude de poissons fossiles des bassins pari-
siens ». '
Le prix est partagé entre MM. Priem, pro-
fesseur au lycée Henri-IV, et Leriche, maître
de conférences à la Faculté des sciences de
Lille.
Prix Houllevigue. — 5.000 francs.
Le prix est . partagé entre MM. Deb-ierne,
chef de travaux à ]a Sorbonne ; Petot, profes-
seur à la Faculté des sciences de Lille, et Fa-
bry, processeur, à la Faculté des sciences de
Montpelliîer. ; -
Antimilitaristes en cour d'assises
Paris, 7. — M. Eugène Merlo, dit Merle, et
M. Vigo, dit Miguel Almereyda, gérant et ré-
dacteur à la « Guerre Somalie », ont été, après.
'' • V,:.
de nombreux incidents de procédure, condam-
nés par défaut en novembre dernier, par la
Cour d'assises., à un am de prison et 3.000 fr.
d'amende chacun pour injures et diffamations
envers l'armée.
Ils ont fait, cet après-midi, opposition à cet
arrêt, et après un énergique réquisitoire de M.
Siben, avo'cat général, MM. Merle et Almerey-
da ont, brodant sur un thème connu, présenté
des observations, personnelles.
Me Jacques Bonzon les assistait.
La Cour d'assises Jes. a condamnés tous les
de.ux à un an de prison.
LA MONNAIE D'ALUMINIUM
LA DEMONESTISATION DES MONNAIES DE
DE BRONZE : IL FAUDRA DIX ANS POUR EF-
FECTUER L'OPERATION.
FECTUER
Paris, 7. — Nous avons annoncé le dépôt
par le Gouvernement, d'un projet concernant
La démonétisation des monnaies de bronze et
leur rempla.cement par des monnaies en alu-
miniPJàn. ■
Ce projet a été. distribué aujourd'hui aux
membres du Parlement.
Auprès des considérations sur les avantages
que présente l'aluminium, et qui le rendent,
au point de vue monétaire, préférable au IÜC-
kel, le ministre des finances étudie dans son
exposé des motifs, les conséquences financiè-
res de l'opération. Il lui a semblé préférable
d'e la limiter au rempla.c'e.ment p.ur et simple
des monnaies actuelles de bronze de 10 et de
5 centimes, par des pièces d'aluminium, de
même diamètre.
La valeur des pièces à retirer ne dépassera
pas 54 millions.
Il y aura lieu de procéder à une émission de
63 millions de nouvelle monuaiie, et pour con-
server l'a proportion qui existe actuellement
entre les coupures de 10 et de 5 centimes, il y
aurait lieu de répartir ces 63.000.000 de la ma-
nière suivante ;
34.875.000 francs cm pièces de 10 centimes,
soit 348.750.000 pièces, et 28.125.000 francs en
pièces de 5 centimes, soit 562.500.000 pièces.
Les dimensions éta.nt les même« que celles
des pièces actuelles en bronze, le diamètre
sera de 30 m/m pour les pièces de 10 centimes
et de 25 œ/m pour les pièces de 5 centimes.
Le poids sera limité à 3 grammes pour la
pièce de 10 centimes et à 2 grammes pour celle
de 5 centimes.
L'équilibre de la substitution de la nouvelle
monnaie se traduit de la manière suivante :
Recettes. — Emission de monnaie d'alu-
miiuan, 50.843.750 franès.
Dépense. — Remboursement de la monnaie
de bronze. 49.597.324 francs.
. Frais de transport. — 650.000 francs.
Total de la dépense, 50.247.324 francs, d'où
un excédent de recettes de 696.426 francs.
L'opération pourrait être effectuée dans une
période de 10 ans.
Les pièces de 2 centimes et de 1 centimes en
bronze seront maintenues, ;aansi que la. Dièce.
de 25 centimes en mickel, qui conservera sa
forme actuel.
Les nouvelles monnaies d'aluminium ne pour-
ront être employées dans les paiements si ce •
n'est de gré à gré, mie pour l'apPQli\llt de la
pièce de 5 francs.
Enfin, la , démonétisation des monnaies de
bronze serai limitée à la métropole et à l'Aie
gérie.
Les Retraites ouvrières
LA REDACTION DES ARTICLES
EST TERMINEE
* Pa.ris, 7. — La commission sénatoriale des
retraites ouvrières, réunie sous la présidence
de M. CUViIIlOi, a continué l'examen du con-
tIre-projet Poirrier. Elle a arrêté le texte pro-
visotre de l'article 2-6 concernant Les fenn.ie.rs
et métayers. ■
. Ayant ainsi terminé en première lecture la
rédaction des articles, la commission a, déci-
dé que cette rédaction serait communiquée
au Gouvernement pour, qu'il puisse présenter
des observations, et collaborer avec la corn*
mission ,au texte ' définitif.
AU GROUPE INTERPARLEMENTAIRE
Le groupe interparlementaire des retraites
ouvrières dont nous avons annoncé la cons-,
tiitiution, compte à l'heure actuelle 200 6J(:lhé--;
rents parmi lesquels MM.Léon Bourg,eois,S'a:r:
rien, Gauthier, Go mot, Peytral, sénateurs ; Ri-
bot, Paul Deschanel, Guillain, Doumer, Ber-
teraux, Renoult, etc., députés. Le groupe tien-
dra sa prochaine réunion lundi "prochain 14
.décembre.. '
Nouvelles locales
et régionales
LA FAUSSE PIÈCE DE 2 FRANCS
A BILLY-MONTIGNY
TROIS ARRESTATIONS
Trois amiS, Daniel Couillandre, 25 ans; Pilér-
re Cado. 27 ans, et Auguste Desloover, 21 ans,
le port.e-monn.a.ife vide, avaient encore pour
toute fortune une mauvaise pièce de 2 francs.-
Tous trois tentèrent, mais en vain, de la
donner en parement à des cabaretiers et mar-
chands de frites, installés près de la gare de
Billy-Montigny.
Le trio ayamt été surpris en flagrant délit,
d'émission de fausse monnaie a été, arrêté Par j
la,geIJid.a¡rmeri .. ' *■
MERCREDI 9 DECEMBRE 1908 ■ » SÏ3S .PAGES • fl C E BT I M F
**I,*I,IB,,^II^^,,,IIMI,MIIIIII,II,IIII,!M^MII*IMMIII^M■ 1 ■ D-U, - MATIN • • •;.. NUMERO 344 .... 90e, ANNEE
BUREAUX
du
GRAND ÉCHO
Grande-Place, 8
~
LILLE
x ••
TÉLÉGRAPHE - TTLÉPOORE, 1q
L_ I
/VTS 1
LILU : Trois mois "fr.50
— Six mois g
K0M4UM1IMPHSS : Troi. 'mois 5 »
— -, ., • SU mois. iO Il
Plus à Li lWCI ; Trois mois '2 III
*•; Six mois 14 »
LES ANNONCES SONT DÉÇUES
DIRECTEMENT DANS NOS SUREAUX
ET DANS TOUTES LES AGENCES DE
PUBLICITÉ DE FRANCE E7 DE
L'ÉTRANGIUR.
LA BAGUETTE DIVINATOIRE
ÎSvoSar 3© IPæu, trouver de l'eau pure,
fcsbomdMiifce, à faible distance du sol, pour
pouvoir aisément l'amener à la surface,
c'est le problème qui préoccupe plais que
Damais les « hydrologistes », car la pros-
périté des régions non moins que leur
hygiène, y est intéressée. Ils sont deve-
liaiâ fort experts dans ce genre de re-
cherches, grâce aux progrès de la géolo-
gie et aux observations connexes des «si-
gnes extérieurs»,lesquels fournissent d'u.
toiles indications. La végétation,quoi que
l'on ait pu objecter, est, le plus générale-
ment, caractéristique. Dans les emplace-
ments où l'eau est très voisine du sol, on
trouve les saules, les aulnes, les joncs,
les roseaux, ainsi que certaines plantes
aquatiques, entre autres l'hépatique des
fontaines, la ciguë aquatique, l'hièble su-
reau, la véronique cressonnière, la men-
the, la renoncule et la colchique d'au-
tomne. La végétation est particulière-
ment florissante et moins prompte à se
faner sur ces pointe.
D'autres indices sont à retenir. Ainsi,
la neige fond plus rapidement sur la sur-
face, lorsqu'il y a une circulation d'eau
dans le sous-sol. Matin et soir aussi, il
s'y produit une évaporation qui fournit
des vapeurs, des brouillards, des bru-
nies ; en temps de pluie, au lieu d'ab-
sorption rapide de l'eau, il y a stagna-
lion. Enfin, l,a fraîcheur inséparable de
ces productions de vapeurs attire les in-
fectes et l'on assiste à la valse folle des
moucherons.
Bien entendu, ces diverses indications
n'ont de valeur précise que lorsqu'elles
sont relevées, pour un point déterminé,
avec une persistance et une intensité évi-
dentes; sans quoi, elles correspondraient
seulement à l'état d'hrumidité général
d'une région.
- Parmi les procédés de recherches les
plus anciens et dont la vogue n'est point
épuisée, il convient de signaler « la ba-
guette divinatoire». Son nom sent la sor-
cellerie et elle n'a point manqué d'être
rangée dans l'arsenal des sorciers ou
')tsourciersl). Mais on peut assez aisément
M l'expliquer mieux par des phénomènes
iEeCOndaires 8 t de dilatation ou de contrac-
probablement dus à des modifica-
de la radioactivité du sol récem-
, ment mise en évidence par les travaux
H'Blster et Geitel, de Wilson, de Becque-
rel, de Rutherford-de M, et Mme Curie.u
"~WM. Henri Mag«r~ ~
iLa baguette divinatoire consistait et
Consiste encore en un rameau fourchu
4o coudrier, d'aulne, de hêtre ou de pom-
mier, d'environ soixante centimètres de
longueur légèrement courbé, et qui,' te-
inu entre les doigts, prend un mouvement
ije rotation, lorsque le « chercheur
• Id'eaiu » se trouve au-dessus d'une sour-
De ou d'une nappe d'eau souterraine.
Lorsque le « bacillogire » (c'est le
Ifom que portent les sourciers) arrivait
sur un emplaoement où la baguette tour-
nait pour mesurer la profondeur à la-
quelle se trouvait l'eau, il reculait d'un
certain nombre de pas pendant tout le
îfcemps que tournait la baguette ; à cha-
que pas en arrière correspondait cc un
pied à creuser en profondeur » pour
trouver l'eau.
En 1853, l'Académie des Sciences a
rait étudier la question sur un mémoire
rédigé par Rioudet du Var, et par une
Commission compoeoo de Ghevreul,
iî&BSStogavUt et BAbiMt. Le rapport de
^-
, .....
Chevreul, qui résume les travaux de la.
Commission ne conclut pas à l'inutilité
absolue de la baguette divinatoire, mais
déclare qu'elle doit, d'une façon généra-
le, ses bons résultats au hasard.
Ce que l'on peut surtout penser, au
point de vue pratique et utilitaire, c'est
que les chercheurs d'eau, fontainiers,
sourciers et bariUogire5 mettaient dis-
crètement à profit, pour aider à la puis-
sance divinatoire de leur baguette, leur
expérience acquise en géologie et en bo-
tanique. Un peu de « mise en scène »
leur valait la confiance des populations,
et, finalement, ils ont capté beaucoup de
sources, creusé beaucoup de puits et ren-
du de grands services dans beaucoup de
régions. On ne saurait assez, maintenant
encore, toutes les fois que les circonstan-
ces s'y prêtent, rester « sorcier » de cet-
te façon, mais sans sorcellerie : les pro-
,cédés scientifiques s'y prêtent suffisam-
ment.
Signalons, dans cet ordre d'idées, les
recherches récentes dont MM. Diénert,
Guillerd et Marrée ont entretenu l'Aca-
démie des Sciences. Ils découvrent les
sources au moyen d'un appareil comb i-
né par Daguicri et établi par le savant
constructeur Ducretet - cet appareil est
désigné sous le nom d'« acoustèle » ; il
fait concurrence scientifique sérieuse à
la bonne vieille baguette divinatoire.
L'acoustèle n'est autre chose, comme
le fait pressentir l'étymologie, qu'un cor-
net acoustique muni, dans son intérieur
et à sa partie inférieure, d'un petit cône
plein, dont la base regarde la partie
étroite du cornet. Cet instrument, sem-
blable au porte-voix du capitaine de na-
vire, est entouré d'une gaine, pour em-
pêcher l'air extérieur de produire du
bruit, en venant souffler contre lui.
Voici comment on s'en sert pour per-
cevoir les bruits révélateurs de lia. pré-
sence, dans le sous-sol, des eaux souter-
raines :
On oreuse dans le terrain un trou de
vingt à trente centimètres de profondeur
dans lequel on engage bien la base de
l'aooustèle ; puis, on met l'oreille à l'au.
tre embouchure. Le bruit de l'eau sou-
terraine est continu et ressemble, d'a-
près ce que disent les expérimentateurs
quelque peu exercés, à celui du vent
soufflant dans une forêt.
Ce bruit ne semble, d'ailleurs, être
particulièrement perceptible que lors-
que l'eau souterraine tombe dans une
galerie ; l'air de la galerie, avec ses ré-
sonnantes, facilite alors, en la renfor-
çant, la propagation de l'onde sonore.
L'acoustèle est portatif et parait plus
pratique que les microphones sensibles
,dm^on^a-.e,ssayé renn ès. d# „
faire usT.ge, dans des conditions analo-
guet Il faut, en effet, pour les investi-
gations de ce genre, un outiïîag-e très
simple et nécessitant le moins d'embar-
ras possible pour l'installation sur le
terrain.
Quel que soit le procédé de recherche
des eaux employé, voici comment peu-
vent se résumer les conditions du problè-
me que l'on aura toujours utilité à ré-
soudre, en tous lieux : * • $ h h
Il s'agit de trouver des eaux aussi voi-
sines que l'on pourra de la surface du 1
sol, afin de ne pas avoir à dépenser trop
d'argent pour le forage ultérieur dp;s
puits. Le régime des pluies dans la ré,
gion doit donner à prévoir que ces eaux
seront suffisamment abondantes et sans
extrêmes variations. Enfin, on les re-
cherchera aussi pures que possible et non
incrustantes, conditions qui dépendent
surtout de la nature géologique du sol.
MAX DE NANSOUTY.
owffl"tion interdite,!
LE NORD PITTORESQUE
Le Câtelet
UN COIN DES REMPARTS, 1 1 -
.. L'origine.,Aii^Mte-au-forif, dax Catelet. do,
îTife suxMstaprusqâîe oes reîn.pàri.a foïi, ue-
labrés,, est extrêmement- curieuse, et l'his-
toirre qui s'y rattache constitue un triait
bien caractéristique des mœurs féodales.
François 1er, en difficultés avec Charles
Quant, voulant défendre l'entrée' du Caanbré-
sis, chargea le seigneur Jean d'Estrées de
construire sur le territoire de Gouy, sur la
route de Saint-Quentin à Cambrai, un redou-
table, château-fort qu'il nomma le Catelpt.
La' construction fut entreprise ,ffll 1520.
Quand la forteresse fiut achevée, Jean d'Es.-
trées s'en empara d'office, : et. s'adjugea tout
simplement, à titre de patrimoine, le terri-
boi're avoM,kwrnt, s'en rapportant, pour les
!• suites de ce cwç, de lome S La;, solidité de
ses remparts. Fxiaaiï^cîSr
ailleurs, accepta le fait accompli.
La citadele du Ca:ooLeit joua un grand rôle
da.ns les guerres qui dévastèrent le Cambré-
sis. Les Espagnols s'en emparèrent en 1557 et
en 1636.
En 1674, des rempart furent démantelés sur
l'ordre de Louis XIV, ma.is ils furent réparés
en 1710 lors de. la guerre avec l'AjJemagne.
j L'ancien terroir de Jean d'Estrées consti-
tue aujourd'hui lill commune du Câtelert, qui
présente de ce fait la curieuse particularité
d'êrtre complètement encla'vée dans le territoi-
re de Gouy. :u
Le congrès des commis
des Ponts et Chaussées
1 Paris, 7. — Dimanche ont eu lieu dans la
salle du Musée social les séances du Congrès
annuel des Commis {les ponts et chaussées.
Parmi les. questions traitées à ce Congrès, il
convient dé ' noter : la réorganisation des ca-
dres, des agents des ponts et chaussées ; l'uni-
fication des traitements et des avancements
des agents assimilables, la situation des com-
mis des travaux publics des colonies, le statut
des fonctionnaires, etc.... ' ■
A la. suite de ce Congrès un-banouet a réuni
les, conigre&sistes dans les salons de l'hôtel
Continental.
Ce banquet a eu lieu sous la .présidence de
M. Louis Barthoiu, ministre des travaux pu-
blics. ;
M. le Président de la République et MM. les
ministres de l'agriculture, des colonies, du
commerce et de la marine, s'étaient fait repré-
senter. •
Pafrm'i les personnalités présentes se trou-
vaient MM. Brieson, Magniem, sénateurs ; les
députés Ja'net, Âugé, Buisson, Magniaudé, De-
loncle. Vigoureux, Cecc.aldi, Méquillet, Paul
Meunier, Lafferre, Reinach, Donadié, Hugon,
Al'aigD, Dubois, Combrouze, Lefort, etc.; les di-
recteurs et hauts fonctionnaires des divers mi-
nistèree. etc, etc, :
Echos de Partout
H orrible ! Most horrible ! :
11 (Ce n'est pas trop d'invoquer Shakes-
peare ! )
On lit dans l' « Echo de Paris » : Il pa-
raît qu une usine a été créée à. Pantin, dont
le but est de traiter les ordures de l'agglo-
mération du sud-est de Paris, de façon à.
en tirer de l'alcool fécal. Oui, fécal, vous
avez bien lu. Il faut donner les curieux dé-
tails de cette fabrication :
Trois opérations principales caractéri-
sent les travaux qui se feront à l'usine de
Pantin : 1° la macération des matières ;
f séparation des substances propres
à-fabriquer l'alcool ; 3° le moulage des ré-
sidus en boulets et briquettes (combustible
économique). Par un procédé spécial, on
macère à froid, ce qui, dans l'espèce, est
préférable à la .macération à chaud, ne fût-
ce qu'à cause des émanations inhérentes au
produit traité.
Le premier alcool obtenu est de mauvais
goût ; mais « l'alcool qui arrive ensuite a
une saveur et une finesse telles qu'il devient
impossible de le distinguer des meilleurs
produits similaires ».
Pour la « saveur », nous n'avons aucun
doute.
— Encore un peu de cet alcool fécal, cher
monsieur ; il vient d'une cuvée réservée.
La science nous en fait boire de drôles !
—o—
C outumea suédoises :
^ La fête de Noël est l'occasion, pour la
cour et la ville, d'une grande liesse. Les
souverains, aidés de leur entourage, ornent
eux-mêmes les sapins de bougies et d,e ca-
deaux.
L'heure venue, les portes dt la salle des
fêtes s'ouvrent et la foule, joyeuse, massée,
dans l'attente, se précipite... Cette foule
est démocratiquement composée de tous les
bambins de la maison, depuis le fils du
grand-maréchal jusqu'à la fill-e du dernier
marmiton, et tous s'en vont contents..
Après, a lieu le repas de famille auquel
sont invités les plus infimes personnages et
les grands dignitaires de la cour.
Au dessert, une vieille coutume légendai-
re se place, renouvelée depuis plusieurs gé-
nérations.
On a servi le futfisk, poisson cuit pendant
quinze jours sous la cendre, puis le cochon
de lait entier, tenant une pomme dans sa
bouche et entouré de branches de laurier
dont deux. plus hautes, s'élancent de ses
oreilles. Le gâteau paraît, accompagné de
la « Corne » montée en argent, souvenir des,
ancêtres.
Cette « Corne » est emplie de vin. Le roi
boit le premier et la passe à la reine,qui la
fait circuler parmi tous les convives.
Quand tous ont bu à la coupe de Char-
les XIII, les assistants s'écrient : « Glad
Jul ! » (Heureux Noël), et on porte sur le
toit du château une gerbe de blé pour les
petits oiseaux. Joie à tous ! * •..
—o—
SaBSrèrJar ôésisper^ni--la «rfti-adre
A combien de philosophes, à combien
de personnages célèbres, même .contempo-
rains — parmi lesquels, je crois, celui qui
fut l'éminent chimiste Berthelot — n'a-t-
on point prêté cette maxime fort sage :
« J'attends la mort sans la craindre, lors-
qu'elle viendra ».
En son temps, c'était au dix-huitième
siècle, le poète Maynard, se retirant un
peu désabusé, dans sa province, écrivit ce
quatrain sur la porte d,e son cabinet -
Las d'espérer elt de me pla'mdre
Des M'uses, des grands et du sert,
C'est ici que j'attends la mort,
Sans l'a désirer ni la craindre.
—o—•
Paradoxes et vérités :
L'amitié se forme peu à peu avec le
temps, par la pratique, par un long com-
merce. Elle a besoin de secours ; elle pé-
rit faute de soins, de confiance et de com-
plaisance.
(La Bruyère.)
Oh ! un ami ! combien est vraie cet-
te ancienne sentence que l'usage « en est
plus nécessaire et plus doux que les élé-
ments de l'eau et du feu » !
(Montaigne.)
ACTUAUITÉ
L'OBSESSION
vue vous soyez célibataire,
Marié, veuf ou divorcé, ***
En famille ou seul sur la terre,' ."" *
toand .ou petit, lent ou pressé,
• tfien portant ou neurasthénique, * '
Triste ou gai, dès votre réveil,
Vous devez — c'est la chose unique •
Parier de madame Steinheil !
Au restaurant — c'est unanime *
Parle-t-on d'autre chose ? Non !
il n'est question que de ce crime j
Steinheil ! On ne dit que ce nom J
£ous sert-on des dîners atroces, i
Notre goût n'est pas en éveil ;
Nous mettons à toutes les sauces
Le nom de madame Steinheil ! <
Hier, un Mage franchit ma porte,
. Aussi vieux que Mathusalem,
Et dit : — Monsieur je vous apporte ■
•. Des nouvelles de Bethléem.
On a mis de la paille fraîche i'
A Jésus, beau comme un soleil...
: — Mais, me dit l'homme de la crèche, ,
Parlons de madame Steinheil !.
Dans les trams où chacun se presse,
Sur la plate-forme ou dedans ;
Oui, monsieur, dans le train èxpressa
On n'a qu'un nom entre les dents :
Steinheil ! Vienne l'heure farouche
De quelque accident sans pareil, : VI *
A Les mourants auront sur la bouche
Le nom de madame Steinheil !
C'est toujours bon — j'ose le dire —*
De rêver aux espoirs qu'on a,
: A quelque place qu'on, désire,
A l'Académie, au Sénat !
.. Remplacer Leyd.et, quelle aubaine !
Ou Sardou, qui dort son sommeil !
w Mais soi-même on s'endort à peine
Qu'on songe à madame Steinheil !
* Dans la douceur des aubes blanches
Que la nuit trop longue voila,
; Je suis certain que dans les branches
L'oiseau murmure ce nom-là !
Tous nos amis, les miens, les vôtres,
Le disent sous le ciel vermeil.
Et j'ai voulu, comme les autres,
I - Parler de madame Steinheil !
XAVIER MAUNIER.
L'incident Colly-Picquart
Nous avons annoncé que ivi. le général Pic<
quart, ministre de la guerre, avait refusé &
M. Colly, conseiller municipal de Paris, pour •
une fête que celui-ci organisait, une musique
militaire et un délégue du ministère de la
guerre.
Un discours antimilitariste et antipatrio-
tique prononcé par M. Coily à la tribune du
Conseil municipal de Pans était la cause
de la décision prise par le ministre de 1%
guerre.
» En réponse à la lettre que lui avait adres-
sée le général Picquart, M. Colly a répondu
par la lettre suivante, écrite au ministre de
la guerre, et que nous publions à titre docu-
miiuiaire........ , .....
» Monsieur, le ministre,
» Votre lettre me plonge dans le plus pro
fond étonnement.
» Ce n'est pas à moi que vous refusez la
musique militaire et un délégué, c'est à une
société de braves gens dont . quelques-uns
comptent quinze, vingt et vingt-cinq ans de
bons services à la ville de Paris en qualité
d'anciens sapeurs-pompiers.
» Ces braves gens,. auxquels, l'année der.
nière vous aviez accordé ce qu'ils vous rede-
mandent aujourd'hui, n'ont pas cru comoro-
mettre les intérêts de leur société en me don.
nat mandat de vous écrire.
» J'en suis, pour mon compte, navré pour
eux. Ceci dit, voulez-vous me permettre d'a-
jouter et cela, sans arrière-pensée, que lors-
que Dreyfus était à l'île du Diable, l'antimi-
litariste Jean Colly a rudement bataillé pour
l'en faire revenir.
» De même, lorsque le colonel Picquart,
dont nous admirions la bravoure et l'esprit
de justice, était au Cherche-Midi, le citoyen
Jean Colly n'a pas craint une minute de
compromettre sa situation politique en prao
nant résolument s'a défense.
» Lisez le « Bulletin municipal officiel », 1
monsieur le ministre, et si vous y trouvez qua
j'y ai fait de l'antipatriotisme, vous aurez
raison de m'avoir écrit votre lettre.
x Antimilitarisme, oui !
x Monsieur le ministre, je me suis trompé e
veuilles m'excuser et agréer l'expression de
mes regrets et de mes civilités, »
Jean Colly.
Dernière Heure
3 HEURES DU MATIN
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Reprise de la séance
Paris, 7. — La séance est reprise à 9 heu-
res 45. ' :
Demain on reprendra
; Par 304 voix contre 229 la Chambre décidé
de discuter demain la peine de mort, après les
interpellations Bienaimé, Henri Michel et Du-
(pourqué. , •
En attendant, on continue
M. le Président. — La Chambre veut-elle
continuer ce so'T la discussion de la peine-de
mort ? ;
A mains levées, la suite immédiate de la, dis-
cussion- est ordonnée. . ■
Les socialistes protestent bruyamment Les
invective© se croisent.
Au milieu du tumulte, M. Gioux monte à la
tribune. Il est l'auteur . d'un contre-projet
maintenant la peine de mort, maïs laissant au
jury, le soin de l'appliquer.
M. Croux défend son contre-projet au milieu
du bruit 'des conversations.
M. Castillard, en quelques mots, demande à
la Chambre de L; repousser.
^Finalement, M. Gioux retire son contre-pro-
M. Besnard. — Je le reprends.
M. Besnard dépose une demande de scru-
tiIn. public par appel nominal, mais cette de-
Biande, pour être valable, doit être signée
par quarante membres présents. Or, les huis-
Sjers ont beau chercher j usque dans la buvette,
ils n'en découvrent que trente-huit.
Le contre-projet est repoussé
Président consulte la Chambre sur
i article premie. du contre-projet.
500 voix, contre 75, l'article premier du
~ contre-projet n'est pas adopté.
le Scrutin public sur l'article 1er du projet
de la Commission est renvoyé
w! consulte la Chambre sur l'ar-
le premier projet de la Commission.
demande de scrutin public à la
tribune. Les quarante signataires sont pré-
&e.nts.
M. Combrouze. Je demande que le scrutin
public soit renvoyé a une prochaine séance.
Il y a des précédents en faveur de cette procé-
!du.-re. .
Il importe qu'il n'y ait pas de surprise.
M. le président. — Je consulte la 'Cha.mbK
iik uJ '
tf. ;> * .
sur le renvoi du scrutin- public à la prochaine
séance.
Par 550 voix contre 32, le renvoi est ordonné.
La séance est levée à onze heures et ren-
voyée à mardi. '
L'affaire
STEINHEIL
La journée du juge d'instruction
Paris, 7. — Au cours des recherches d'au-
jourd'hui dans le dossier Steinheil, M. André,
qui voulait savoir dans quelles conditions
Mme Japy était venue à Paris, a pu établir
que, de diverses lettres reçues, il résulte que
Mme Japy, qui devait venir le mercredi 27
mai, impasse Ronsin, prévint téléphonique-
ment sa fille, qu'étant souffrante, elle n'arri-
verait que le 29, une lettre de Mme Japy con-
firme cette conversation téléphonique.
Le juge d'instruction a signé un certain,
nombre de commissions rogatoires.
LES BRUITS QUI COURENT
Mise en liberté provisoire
de Mme Steinheil
Les bruits les plus divers continuent à cou-
rir dans les couloirs du Palais de Justice.
Nous en enregistrons un pour la forte : On
déclarait cet après-midi, que devant les résul-
tats de l'instruction, on avait envisagé au
parquet la possibilité d'une mise en liberté
provisoire de Mme Steinheil.
Cette nouvelle semble un peu prématurée,
les ci.rcons.tam.ces dams lesquelles le crime a.
été .commis, n'ayant pas encore été exami-
nées par le juge d'instruction. M. Anàré n.e
les abordera même . pas 'vraisemblablement
demain car, à moins d'incidents imprévus, il
compte c,onsacreri uniquement ce nouvel in-
terr&g'atoire au dîner et à la soirée qui ont
précédé la nuit du crime.
Le juge veut donner à la recherche de ce
qui s'est passé pendant ces derniers moments
de la vie des victimes, toute l'ampleur néces-
saire. Il va. mettre Mme Steinheil en présen-
ce des déclarations de Remy Couillard dans
sa dernière déposition. Il pense pouvoir re-
lever certaines contradictions susceptibles de
lui indiquer une voie.
Dans ces conditions, il est probable que M.
André n'aura pas trop de la joiurnée de de-
ffiIéliÍm pour mener à bien cette tâche, et ce ne
sera, sans doute que dans l'interrogatoire de
jeudi, qu'il abordera les conditions dans les-
Quelles le crime a. été commis. • -
L'interpellation Bienaimé
Ce que dit l'interpellateur
sur le cas de l'amiral Germinet
Pa.ris, 7. — L'amiral Bienaimé, auteur de
l'interpellation sur le cas d-e. l'amiral Germi-
net, était très entouré dans les couloirs de
la Chambre.
« J'étais, dit-il, près de l'amiral Germinet
lorsqu'il reçut la lettre qui l,e relevait de son
commandement. Il se mit à pleurer comme
un enfant et dit : « J'aurais trahi .mon pays,
qu'on ne me traiterait pas autrement. »
L'amiral Bienaimé a ajouté : « Quand j'au-
rai fait devant la Chambre certaines déclara-
tion.s et relevé les dessous des mobiles cachés
de l'affaire, M. Clémenceau n'aura plus qu'une
chose à faire réunir le Conseil des ministres
et rapporter la mesure prise contre le vice-
amiral.
» Je démontrerai à la Chambre que Germinet
fut la 'Vlctllne d'une côterie d'officiers de ma-
rine paresseux, que les ordres du vice-amiral
avaient exaspérés.
IJ Ces officiers comptaient des amis jusque
dans le cabinet de M. Clémenceau, et c'est
ainsi que le président du Conseil; circonvenu,
se laissa arracher la sanction grave que l'on
sait., .
» Cela est si vrai, ajouta l'amiral Bien-
aimé, que depuis dix jours, c'est-à-dire bien
avant .l'interview, j'étais informé qu'on cher-
chait à faire relever le vice-amiral de son
commandement. » ■
Quoi qu'il en soit, et à moins de circons-
tances imprévues, la séance de'demain, où
sera probablement discutée l'interpellation
de l'amiral Bienaimé, tout en étant fort ani-
mée, n'aura pas de conséquences graves. On
estime, en effet, assez généralement, que sur
une question de discipline, la majorité ne
saurait se désagréger et exprimer par un
vote public, le regret de la mesure prise par
le Gouvernement.
D'autre part, l'amiral Bienaimé est un ad-
versaire du ministère et la Chambre ne paraît
pas vouloir se solidariser avec lui, et favori-
ser ce nouvel assaut, donné au cabinet Clé-
menceau.
AU CONGO FRANÇAIS
UNE EMBUSCADE DRESSÉE
CONTRE LE LIEUTENANT-GOUVERNEUR
Anvers, 7. — Le « Matin » donne les dé-
tails _ suivants sur l'embuscade dans laquelle
a failli tomber le lieutenant-gouverneur du
Congo français, M. Merwart :
« M. Merwart était en tournée d'inspection
à Jakubu avec son officier d'ordonnance, M.
Dubriic fTn::!n.ri il .r>"f r.rpvnnr r.-'-nc. prr.*>'•«:-
ca.de lui avait été tendue. M. Merwart réussit
a s «vcsiapper al Uu village snue
sur les rives de l'Oubangui.
» Des renforts sénégalais ont été envoyés
au Congo français. »
i-
La circulation des nomades
DORENAVANT, LES NOMADES SERONT AS-
TREINTS A LA NECESSITE D'OBTENIR
UNE AUTORISATION ADMINISTRATIVE.
Paris, 7. — Le Gouvernement a saisi la
Chambre, d'un projet relatif à la réglementa-
tion. de lui circulation des nomades, qui seront
désormais astreints à la nécessité d'obtenir
une aiuto:i'is.ation administrative.
.Cette .autorisation leur sera délivrée sous
la forme d'un carnet spécial dit « carnet d'i-
dentité », .énonçant, les nom et prénoms du
titulaire, son âge, .son lieu de naissance, son
domicile ou sa résidence particulière, sa na-
tionalité, etc. L,e,Lirs, véhicules devront égale-
ment porter une plaque de contrôle spéciale,
dans le géii-re de celle, imposée aux automo-
biles et dont le numéro sera reproduit sur le
carnet.
L'autorisation, s'il s',a,git de nomades sur
le point de pénétrer en France, sera accordée
par le sons-préfet de l'arrondissemeiit fron-
tière., et, s'ils se trouvent déjà en France, par
le sous-préfet de l'arrondissement dans lequel
ils se trouveront au moment' où ils adresse-
ront leur demande. ' ;
Le'nomade qui ne se munira pas du carnet
spécial pourra, être'frappé, d'une peine d'un
mois à un an d'emprisonnement.
D'autres sanctions sévères sont prévues aus-
si pour les cas de falsification, d'altération ou
de substitution possibles.
Un second projet réorgaaii,sant la police ru-
rale, complément de la police mobile récem-
ment créée, sera incessamment déposé.
A l'Académie des Sciences
OBTIENNENT DES RECOM-
DEUX PENSES POUR LEURS TRAVAUX
Paris. 7. — Dans la liste des prix décer-
nés par l'Académie des sciences, nous Tele-
vons les noms suivants :
Prix Bordin (sciences physiques : 3.000 fr.) :
« Etude de poissons fossiles des bassins pari-
siens ». '
Le prix est partagé entre MM. Priem, pro-
fesseur au lycée Henri-IV, et Leriche, maître
de conférences à la Faculté des sciences de
Lille.
Prix Houllevigue. — 5.000 francs.
Le prix est . partagé entre MM. Deb-ierne,
chef de travaux à ]a Sorbonne ; Petot, profes-
seur à la Faculté des sciences de Lille, et Fa-
bry, processeur, à la Faculté des sciences de
Montpelliîer. ; -
Antimilitaristes en cour d'assises
Paris, 7. — M. Eugène Merlo, dit Merle, et
M. Vigo, dit Miguel Almereyda, gérant et ré-
dacteur à la « Guerre Somalie », ont été, après.
'' • V,:.
de nombreux incidents de procédure, condam-
nés par défaut en novembre dernier, par la
Cour d'assises., à un am de prison et 3.000 fr.
d'amende chacun pour injures et diffamations
envers l'armée.
Ils ont fait, cet après-midi, opposition à cet
arrêt, et après un énergique réquisitoire de M.
Siben, avo'cat général, MM. Merle et Almerey-
da ont, brodant sur un thème connu, présenté
des observations, personnelles.
Me Jacques Bonzon les assistait.
La Cour d'assises Jes. a condamnés tous les
de.ux à un an de prison.
LA MONNAIE D'ALUMINIUM
LA DEMONESTISATION DES MONNAIES DE
DE BRONZE : IL FAUDRA DIX ANS POUR EF-
FECTUER L'OPERATION.
FECTUER
Paris, 7. — Nous avons annoncé le dépôt
par le Gouvernement, d'un projet concernant
La démonétisation des monnaies de bronze et
leur rempla.cement par des monnaies en alu-
miniPJàn. ■
Ce projet a été. distribué aujourd'hui aux
membres du Parlement.
Auprès des considérations sur les avantages
que présente l'aluminium, et qui le rendent,
au point de vue monétaire, préférable au IÜC-
kel, le ministre des finances étudie dans son
exposé des motifs, les conséquences financiè-
res de l'opération. Il lui a semblé préférable
d'e la limiter au rempla.c'e.ment p.ur et simple
des monnaies actuelles de bronze de 10 et de
5 centimes, par des pièces d'aluminium, de
même diamètre.
La valeur des pièces à retirer ne dépassera
pas 54 millions.
Il y aura lieu de procéder à une émission de
63 millions de nouvelle monuaiie, et pour con-
server l'a proportion qui existe actuellement
entre les coupures de 10 et de 5 centimes, il y
aurait lieu de répartir ces 63.000.000 de la ma-
nière suivante ;
34.875.000 francs cm pièces de 10 centimes,
soit 348.750.000 pièces, et 28.125.000 francs en
pièces de 5 centimes, soit 562.500.000 pièces.
Les dimensions éta.nt les même« que celles
des pièces actuelles en bronze, le diamètre
sera de 30 m/m pour les pièces de 10 centimes
et de 25 œ/m pour les pièces de 5 centimes.
Le poids sera limité à 3 grammes pour la
pièce de 10 centimes et à 2 grammes pour celle
de 5 centimes.
L'équilibre de la substitution de la nouvelle
monnaie se traduit de la manière suivante :
Recettes. — Emission de monnaie d'alu-
miiuan, 50.843.750 franès.
Dépense. — Remboursement de la monnaie
de bronze. 49.597.324 francs.
. Frais de transport. — 650.000 francs.
Total de la dépense, 50.247.324 francs, d'où
un excédent de recettes de 696.426 francs.
L'opération pourrait être effectuée dans une
période de 10 ans.
Les pièces de 2 centimes et de 1 centimes en
bronze seront maintenues, ;aansi que la. Dièce.
de 25 centimes en mickel, qui conservera sa
forme actuel.
Les nouvelles monnaies d'aluminium ne pour-
ront être employées dans les paiements si ce •
n'est de gré à gré, mie pour l'apPQli\llt de la
pièce de 5 francs.
Enfin, la , démonétisation des monnaies de
bronze serai limitée à la métropole et à l'Aie
gérie.
Les Retraites ouvrières
LA REDACTION DES ARTICLES
EST TERMINEE
* Pa.ris, 7. — La commission sénatoriale des
retraites ouvrières, réunie sous la présidence
de M. CUViIIlOi, a continué l'examen du con-
tIre-projet Poirrier. Elle a arrêté le texte pro-
visotre de l'article 2-6 concernant Les fenn.ie.rs
et métayers. ■
. Ayant ainsi terminé en première lecture la
rédaction des articles, la commission a, déci-
dé que cette rédaction serait communiquée
au Gouvernement pour, qu'il puisse présenter
des observations, et collaborer avec la corn*
mission ,au texte ' définitif.
AU GROUPE INTERPARLEMENTAIRE
Le groupe interparlementaire des retraites
ouvrières dont nous avons annoncé la cons-,
tiitiution, compte à l'heure actuelle 200 6J(:lhé--;
rents parmi lesquels MM.Léon Bourg,eois,S'a:r:
rien, Gauthier, Go mot, Peytral, sénateurs ; Ri-
bot, Paul Deschanel, Guillain, Doumer, Ber-
teraux, Renoult, etc., députés. Le groupe tien-
dra sa prochaine réunion lundi "prochain 14
.décembre.. '
Nouvelles locales
et régionales
LA FAUSSE PIÈCE DE 2 FRANCS
A BILLY-MONTIGNY
TROIS ARRESTATIONS
Trois amiS, Daniel Couillandre, 25 ans; Pilér-
re Cado. 27 ans, et Auguste Desloover, 21 ans,
le port.e-monn.a.ife vide, avaient encore pour
toute fortune une mauvaise pièce de 2 francs.-
Tous trois tentèrent, mais en vain, de la
donner en parement à des cabaretiers et mar-
chands de frites, installés près de la gare de
Billy-Montigny.
Le trio ayamt été surpris en flagrant délit,
d'émission de fausse monnaie a été, arrêté Par j
la,geIJid.a¡rmeri .. ' *■
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