Titre : Combat : organe du Mouvement de libération française
Auteur : Combat (France). Auteur du texte
Éditeur : Combat (Paris)
Éditeur : Centre de formation des journalistesCentre de formation des journalistes (Paris)
Date d'édition : 1945-10-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34501455d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 octobre 1945 09 octobre 1945
Description : 1945/10/09 (A5,N419). 1945/10/09 (A5,N419).
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Languedoc-Roussillon
Description : Collection numérique : Collections de Montpellier... Collection numérique : Collections de Montpellier Méditerranée Métropole
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4748920x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (68)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2018
COMBAT
ARDI
9
lobre 1945
-
100, rue Réaumur, Paris-2e
Téléphone : GUT. 80-60
ABONNEMENTS
3 mots ,. 140 francs
6 mois 260 francs
12 mois 500 francs
Compte chèque postal : 3264
DE LA RÉSISTANCE À LA RÉVOLUTION
DERNIÈRE ÉDITION ! 1
Comité de direction :
Pascal PIA, Albert CAMUS
Marcel GIMONT, A. OLLIVIER
Rédact. en chef : Philippe DIOLE
Secr. gén. : Jac(liieline, BERNARD
Admunst. : Jean BLOCH-MICHEL 1
5* ANNEE "
Numéro 419
Le n° : 2 francs
LES ETATS-UNIS AGIRAIENT
simultanément auprès
le Moscou, de Londres et de Paris
avant d'accepter une
nouvelle conférence à trois ou à cinq
est de toute évidence — et comment pourrait-il en être autrement ? — que le gou-
ernement américain a pris très au sérieux l'échec de la Conférence de Londres. Les
écentes déclarations de M. Byrnes, les explications de M. Dulles, collaborateur du
étaire d'Etat aux négociations des « Cinq » et observateur du parti républicain, en-
a décision prise par le Président Truman d'aller tâter le pouls„de l'opinion publique
isitant un grand nombre d'Etats de la grande République, sont autant d'indices
le trompent pas. Sans verser dans un pessimisme excessif et vain dont il ne sorti-
qu'une absence de politique et de solution, la Maison Blanche et le Département
at recherchent, avant de passer à l'action, l'appui du Congrès.
D'après les dépêches que nous recevons, il semble qu'ils l'obtien-
dront facilement.
En ce qui nous concerne, nous avons été frappés par le ton de
l'allocution prononcée par M. Bernard Baruch, au dîner annuel de
l'organisation « Liberté ». M. Baruch a constaté que la paix ne règne
pas dans le monde et que, par conséquent, il ne fallait ni se relâcher,
ni désarmer.
Une réunion des "Trois Grands"?
Nous ne voudrions pas faire dire à M. BarlJch, ce qu'il n'a pas
voulu dire. Mais quand on se rappelle les propos qu'il tenait volontiers
avant la Conférence de San Francisco et, par-dessus tout, son souci
constant de travailler à un véritable rapprochement entre les Etats-
Unis et l'U.R.S,S., on est en droit de s'inquiéter, malgré les commen-
taires sur commande dont on nous gratifie par ailleurs et malgré les
références que l'on invoque pour justifier l'impasse où les Trois Grands
S9 sont fourvoyés.
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
Le journal anglais « Sunday Dispatch », assure que le maréchal
Staline pencherait pour une nouvelle réunion des Trois Grands, avant
de se prononcer sur le projet Byrnes, dont on n'a pas oublié les grandes
lignes : d'abord, conférence restreinte, puis conférence élargie. Il ne
s'agit peut-être que d'un" ballon d'essai. En tout cas, notre correspon-
dant à New-York, répond par le câble ci-dessous, à quelques points
d'interrogation.
M. Byrn es entendu à huis clos
par la commission du Sénat
De notre correspondant particulier P.-F. CARUS
New York, 8 octobre (par câble, via Radio-France). — Des conver- !
sations que je viens d'avoir avec les représentants des milieux offi-
cieux, il résulte que le secrétaire d'Etat, M. Byrnes, serait fermement
opposé — du moins pour le moment — à toute nouvelle conférence
soit entre les Trois Grands, soit entre les cinq ministres des Affaires
étrangères.
Pour éclaircir l'atmosphère. M. Byrnes proposerait aujourd'hui à la. Com-
mission sénatoriale des Affaires étrangères, réunie en séance secrète, de
déclencher sans tarder une action diplomatique concertée et simultanée
auprès de l'Angleterre. de la France et de l'U.R.S.S.
Et, comme s'il voulait-montrer que J'Amérique ^entend repartir sur..de
nouvelles bases, M. Byrnes; aurait décidé de donner immédiatement dès
successeurs à MM. Jefferson Caffery, ambassadeur à Paris, Winant, ambas.
sadeur à Londres, et Harriman, ambassadeur à Moscou. La Commission
du Sénat ratifierait, dès aujourd'hui, la nomination des nouvéaux envoyé?
extraordinaires, au sens exact du mot.
M. BEVIN PARLERA
de la Conférence des Cinq
cet après-midi aux Communes
Londres, 8 octobre. — Le Parlement britannique ouvre demain sa nouvelle
session. Celle-ci, après la première journée réservée à l'exposé de M. Bevin
sur l'échec de la Conférence de Londres, sera surtout consacrée' à des ques-
tior,s de politique intérieure.
Parmi ces dernières figureront au
premier plan la production charbon-
,iière et la nationalisation de la Ban-
lue d'Angleterre. Citons encore le
:)udget provisoire, les négociations
'inancières anglo-américaines et, peut-
âtre, si l'on en juge par la tournure
issez grave que prennent les événe-
llents, la question de la Palestine.
L'exposé de M. Bevin est attendu
avec d'autant plus d'intérêt que la
sresse est unanime, depuis le « Daily
Herald » jusqu'aux journaux ultra-
,onser-vateurs, à approuver l'attitude
ît la politique de M. Bevin. Seul, l'or-
gane communiste « Daily Worker »
part en guerre contre le successeur
le M. Eden.
Au cours du week-end, M. Bevin a
;u de nombreuses conversations avec
M. Attlee, cependant que M. Chur-
chill, de retour à Londres depuis trois
jours. s'entretenait avec M. Eden et
M. Oliver Lyttleton.
En ce qui concerne la production
■charbonnière, le débat s'annonce ani-
mé. En dépit des efforts du ministre
des Mines, le rendement de ces der-
nières semaines n'a pas atteint les
résultats escomptés, ce qui peut en-
traîner des conséquences fâcheuses
pour la « reconversion » britannique.
Indiquons, enfin, que la démobili-
s-ation ne fera vraisemblablement pas
l'objet d'un long débat. Les Commu-
nes se contenteraient d'une brève dé-
claration de M. Lawson, ministre de
la Guerre, sur les difficultés techni-
ques auxquelles il se heurte pour
activer le retour des mobilisés dans
leurs foyers.
« Repartir à zéro »
Londres, 8 octobre. — Dans un ar-
ticle paru dans l' « Observer »,
Dorothy Thompson analyse les consé-
quences de l'échec de la conférence
de Londres et résume ainsi son opi-
nion :
c' Je crois plutôt que la tendance
du gouvernement américain, sera de
repartir à zéro, afin de ranimer
l'idéal pour lequel les Alliés sont par-
tis en guerre. Il agira avec une
conscience plus raisonnable du pos-
sible, en donnant une plus grande
publicité aux débats et avec un plus
vif souci d'avoir à ses côtés ceux
dont il pense qu'ils peuvent l'aider à
réaliser une véritable entente pour
construire le monde futur sur une
base peut-étr-e plus étroite, mais plus
solide. »
COMBAT
silence observé à l'égard
de l'Allemagne par la
Conférence de Londres
IIJS agences a été rompu
général de Gaulle lors de
lyage en Sarre. Rompu
éclat et sans publicité,
rs. S'adressant aux Alle-,
le Président du Gouver-
[ provisoire leur a tenu
ropos dont le sens était
à prévoir : il leur a offert
liaborer avec la France.
« collaboration » dont
ivons connu le visage hi-
lendant quatre ans, voici
se renverse et prend un
utre aspect, bien que les
aires demeurent les mê-
premier mouvement qui
est une extrême répu-
, Quelque chose comme
ie. Mais c'est là peut-être
op de sentiment ou n'en
ire assez. Trop de senti-
parce que l'occupation
sys ne peut aller jusqu'à
ion da ses habitants. Ils
sur cette terre, habitués
îillir ses produits, à faire
ses usines, comment ne
te appel à eux ? On ne
décider d'un trait de
que l'Allemagne est
"née à demeurer une
« no man's land ». Si
aYons prendre toutes les
es pour l'empêcher de
>' une nouvelle guerre,
' pouvons oublier qu'el:e
a d'exister à nos fron-
s'abandonner à l'hu-
lUX ressentiments en face (
peuple, serait faire mon-
1 esprit borné et même
Car si aucun de ces I
.i n'est absolument inno-
1 crime nazi, tous ne sont
]pables au regard de la
humaine. Que nous met-
'"s nos rapports une cer- ,
Mance, beaucoup de ré-
circonspection, cela
Mait. Mais, tout compte
:¡prit d'équité vaut mieux
iprif de vengeance. Nous
bien qu'aujourd'hui le
®equité est souvent vu
auvais œil. On y flaire
.suite un abandon, quand
Pas une trahison. Mais ,
i les incohérences, les im-
de nos politiques et
luges qui ont fait peser
les pires tares d'une fai-
larmoyante. Il nous ap-
montrer que l'équité
Pas incompatible avec
• et que c'est même la
le manière de « dénazi-
'^lemag ne. Nous devons I
cQîur de montrer outre-
Je nous ne sommes pas
gérants pillards et vo-
leste, dans la situation
5| la question ne se pose
Une occupation ne
''' sans collaboration.
collabore, les Etats-
^laborent, la Grande-
1,6 collabore, chacun se-
' Rhodes, ses passions,
Rament. Et c'est même
tout se complique. La
r^'°n n'est plus bilaté-
l"'3'5 multilatérale : le
ji
:! ° occupant à occupant.
, aSrnoins délicat que d'oc-
■t '
occupé. Qu on y
. garde, cette Allemagne
26 morts dans un accident
d'avion près de Rennes
Rennes, 8 octobre. — Dans la nuit
de samedi à dimanche, vers 0 h. 45,
un terrible accident d'aviation s'est
produit près de Rennes. Un transport
militaire de la R.A.F., un « Stirloy »
quadrimoteur, en provenance du Caire,
se trouvant à court d'essence, cher-
chait à atterrir su le champ d'aviation
de Rennes. Le temps bouche ne per-
mit pas au pilote de répéter 'e terrain
et l'avion alla s'écraser contre une ran-
gée d'arbres en bordure de la. voie fer-
rée Rennes-Nantes, à 5 kilomètres de
Rennes.
L'appareil ramenait en Angleterre
des soldats et femmes-soldats britanni-
ques, Les 26 occupants, 5 membres de
l'équipage et 21 passagers ont péri,
Un avion américain s'abat
près de Casablanca
Rabat, 8 octobre. — Un avion mi-
litaire américain « Commando » s'est
"crasé, hier dans la nuit, sur la col-
line d'Anfa, près de Casablanca.
Il y a six victimes. - (A.F.P.).
LE CONSEIL DES MINISTRES
DELIBERE CE MATIN
A l'ordre du jour du Conseil des
'ninistres, qui se réunit ce matin,
figure un projet de M. Pleven. minis-
tre des Finances, tendant à créer un
Mouvement national de l'Epargne.
Autres questions à l'ordre du jour :
création d'un Institut national démo-
;raphiè¡ue, modifications au régime
185 assurances sociales pour les agri-
culteurs, statut du fermage.
Le général de Gaulle, qui présidera
le Conseil, partira cet après-midi pour
la Belgique. 1
HOMMES, IDÉES ET FAITS DU JOUR
Ce bon M. Schacht...
if Notre confrère James King, de
1' « Associated Press » est allé inter-
viewer le docteur Schacht dans la cel-
lule que ce dernier occupait au camp
d'Obirhorsel, quelques instants avant
son transfert à Nuremberg ou il a
rejoint Hess et Kesselring,
Nous avons eu l'occasion d'approcher
le docteur Schacht au temps, où il
défendait — et avec quelle mauvaise
foi ! — les intérêts de l'Allemagne
à. la Commission des Réparations, puis
aux négociations pour le plan Young.
C'est dire notre curiosité à son égard.
L'ancien préslde'nt de la Reichsbank
a tenu à James King des propos ahu-
rissants : « Les Alliés ont eu le tort,
a-t-il déclaré au début de l'entretien,
de prêter de l'argent à l'Allemagne
après la première guerre mondiale.
S'ils avaient écouté mes conseils de
1924 à 1930, ils auraient gardé leur
argent et laissé l'Allemagne se dé-
brouiller toute seule ».
On ne saurait mentir avec plus d'in-
convenance. De 1924 à 1930, pas une
réunion, pas une négociation au cours
de laquelle Schacht n'ait, sous tous les
prétextes et par tou~ les moyens, cher-
ché à soutirer l'argent de partenaires,
hélas ! trop bienvcîllaits. Tour à tour
menaçant ou gémissant,: il a véritable-
ment fait les poches de M. Morgan
junior et de ses collègues de la Gran-
de Banque internationale. Ce bon doc-
teur est un escroc de grande elmse.
Mais il lui arrive de se démentir,
tant il est difficile de forefer son ta-
lent.
Après avoir traité Hitler et Goering
de « gangsters », Schacht a soudain
déraillé. James King lui ayant de-
mandé comment il concevait l'avenir
de l'Allemagne, il lui a répondu tex-
tuellement :
q: L'Allemagne ne pourra jamais
subsister sans exporter, Si vous 6tez
à l'Allemagne ses moyens de produc-
tion, comment voulez-vous qu'elle vi-
ve ? »
Nous imaginons le ton sur lequel
cela a dû être dit. Exactement sur le
ton que Schacht employait pour récla.
mer des colonies. d"s avances et de?
gages, ds 1924 à 1930, le tout avec
cett- anparence d. rigueur et de vérité
qui le conduisit, lui, Hugenberg et les
autres — parfaitement consentants —
dans les bras de Hitler et du nazisme.
Mais les fonds anglo-saxons et d 'au-
tr-- provenance étalent déjà, dans la
caisse.
La monnaie de la pièce
^ MADRID. — La presse espagnole
avait qualifié en son temps de « gra-
ve Indiscrétion » la publication, par
le gouvernement btltannlque, des let-
tres échangées entre M. ChurchIll et
Franco. Mais nous apprenons au-
jourd'hui qUe la collection n'était pas
complète.
L'hebdomadaire de la Phalange, « El
Espanol », vient, en effet, de publier
une lettre encore Inédite de Franco à
ChurchIll, dans laquelle se Ut le passa-
ge suivant :
« Votre Excellence étant plus inté-
ressée au présent et à. l'avenir qu'aux
faits du passé, mon ambassadeur, le
due d'Albe, rentre à Londres disposé
à poursuivre les conversations. Ces
conversations seront poursuivies dans
le même esprit que celles qui se dérou-
lent à Madrid entre mon ministre des
Affaires étrangères et l'ambassadeur
britannique, et dont le but est d'arri-
ver à établir la plus grande compré-
hension dans le cadre des Intérêts et
des engagements qui sont propres à
chaque pays ».
La lettre est datée du 2 février
1945.
Le mythe d'Hitler
reprend corps
* LA HAYE. — Le général Eisen- \
howér a déclaré il. la presse ho',Ian-
daise « qu'Il avait des raisons de croi-
re » qu'Hitler était toujours en vie.
Interrogé, le secrétaire de la présidence
à Washington, a répondu qu'aucune
Information n'avait été jusqu'à présent
transmise il. ce sujet au président
Truman.
Esquisse d'un « bloc »
turco-arabe
* LE CAIRE — Un nouveau et
Important facteur semble devoir Inkr-
venir prochainement dans le Moyen
Orient. La Turquie prononr-a, en effet,
son rapprochement avec les pays ara-
bes. On annonçait récemment que la
Syrie, r nonçnnt à ses revendication*
sur Alexamlrette, obtiendrait, en
échange, d'Ankara, la reconnaissance
de son Indér)endance. Le voyage en
Turquie d@ Nourl Saïd Pacha, ancien
premier ministre d'Irak, a été suivi
d'une Invitation adressée par le prési-
dent Ismet Inonu au roi Ibn Seoud,
qui doit se rendre d'abord en Egypte.
Au Caire, on envisage la conclusion
entre les pays arabes et la Turquie
d!un pacte d'amitié, renforcé par un
accord teonomique, qui prolongerait et
étendrait l'ancien. pacte de Saadabad,
toujours en Vigueur d'ailleurs.
Les élections soviétiques
* MOSCOU. — Les élections géné-
rales qui auront lieu en U. R. S.
le 10 février prochain seront les pre-
mières depuis décembre 1937, Elles ont
pour objet le renouvellement des deux
Chambres constituant le Soviet Su-
prême, c'est-à-dire le Soviet de
l'Union ou Chambre des Représen-
tants, qui est une sorte de Chambre
fédérale. Environ cent millions de
citoyens y prendront part.
Lors de la dernière consultation, les
candidats sans parti avaient décidé de
faire bloc avec les candidats du parti
communiste. Sur plus de 91 millions
dé votants, 632.000 électeurs seule-
ment s'étaient - prononcés contre ces
listes uniques.
D'après la constitution de 1936, le
vote est secret et les députés sont res-
ponsables devant les électeurs. Les
candidats sont désignés, soit par les
organisations publiques et les associa-
tions de travailleurs (c'est-à-dire par
les organisations du parti -,ommuniste,
les organisations syndicales, lés coopé-
ratives, les associations de jeunesse et
culturelles), soit par des assemblées
générales d'ouvriers et d'employés
d'entreprijses industrielles et agricoles,
et les assemblées de . soldats et
paysans.
La ronde du referendam
PARIS. — Persuadés qu'en Fran-
ce tout finit par d?s chansons, les
« Amis de l'Humanité » mettent en
vente « La Ronde du Oui et du Non »
(Musique de M. Jacques I>ucJos, pa.
roles de M. Maurice Thorez ?) On es
père bien que les électeurs communis-
tes viendront déposer leur bulletin
dans l'urne en chantant et dansant 1.
ronde. Cela éKa.veralt les cérémonie-
du vote, en général un peu sé\^re.
Pour assurer le plein succès (le cettt
chanson, nous recommandons au*
« Amis de l'Hunianité » de la fair.
chanter par une grande vedette : Mau-
rice Chevalier, par exemple. Cela pour-
rait changer le cours des élections.
SITUATION
plus tendue
en Indochine
du Nord
L'administration du sud
de la colonie
reviendrait bientôt
aux autorités françaises
Une dépêche de l'Assoclated
Press Indique que la tension croît
dans le nord de l'Indochine, occu-
pée par les Chinois.
Les Annamites, en effet, dont
les forces sont estimées à 10.000
ou 20.000 hommes, possèdent des
armes de provenance japonaise.
Certaines autres avaient été para-
chutées par les Alliés pour permet-
tre aux Indochinois de résister aux
.Tannniiis
L'appui étranger
Le premier dessein des Annamites
était de se servir de ces armes contre
les Français. « Mais, écrit l'Associated
Press, l'arrivée des Chinois a modifié
les plans des Annamites. Ils espèrent
maintenant négocier leur indépendance
avec les Français, grâce à l'aide des
Chinois. »
D'autre part, les Annamites comp-
tent sur l'appui politique des' Etats-
Unis pour conquérir leur indépendance
et sùr son appui matériel pour déve-
lopper-leur pays.
Actuellement, Il semble que le gou-
vernement de Tchoung-King ait une
politique officielle à l'égard de l'In-
chine, niais que les généraux chinois
en appliquent une autre qui est bien
lifférente.
La trêve prolongée à Saïgon
A la suite de nouveaux pourparlers
la trève conclue entre Français et
Annamites a été prolongée jusqu'à 15
heures, hier.
Le général Gracey, commandant en
chef des forces britanniques d'Indo-
chine. a quitté Saïgon en compagnie
du colonel français Cédille. Tous deux
se rendent à Singapour où Ils auront
des entretiens avec Lord Louis
Mountbatten.
De source officieuse, on Indique que
les négociations engagées entre la
France et la Grande-Bretagne au
sujet de l'administration civile des
territoires de l'Union Indochinoise si-
tués au sud du 16e parallèle se pour-
suivent favorablement.
Au terme de ces négociations, que
l'on croit prochain, les, Britanniques
remettront : à l'administration fran-
çaise le sud de l'Indochine qu'ils occu-
pent actuellement.
Des Indochinois de Paris arrêtés
pour activité antifrançaise
On sait que la police a récemment arrêté un certain nombre
J'Indochinois de Paris.
A la suite d'un rapport de police, le Parquet avait décidé, en effet,
en application du décret 80 du Code Pénal, qui prévoit des sanctions
contre toute activité ayant pour but, sous quelque forme que ce soit,
de détacher de la France des contrées soumises à son autorité, l'arres-
tation d'un certain nombre de personnes suspectes de propagande
antifrançaise.
C'est ainsi que jeudi soir, à la sortie d'un meeting au Vel' d'Hiv',
quarante et un distributeurs d'un «appel au peuple français», en
faveur de l'indépendance de l'Indochine, ont été arrêtés.
Par ailleurs, d'autres arrestations
ont été opérées, principalement au
Quartier Latin, et une perquisition a
été opérée rue du Helder. Enfin, ven-
dredi matin, la police se proposait de
saisir, 10, rue de la Sorbonne, les
principaux instigateurs du mouve-
i --nent.
Selon une technique bien connue, le
petit hôtel de la rue de la Sorbonne
avait été transformé en souricière ;
mais s'ils ont pu se saisir de Tran-
Duc-Tao, agrégé de philosophie et pré-
sident de la délégation, et de quel-
ques comparses, les policiers ont laissé
échapper Nguyen Kanh, auteur d'un
« Projet de règlement de paix franco-
Viet Nam ». Celui-ci. en effet, trou-
vant suspects l'agitation inaccoutu-
mée et le fait que le bureau de l'hôtel
se refusait à lui rendre sa clé, avait
préféré porter plus loin ses pas.
Une information est ouverte depuis
hier soir et M. Jacquinot, juge d'ins-
truction, est chargé de l'affaire. A
ia suite des premiers interrogatoires,
il est possible qu'un certain nombre
des personnes appréhendées soient
remises en liberté. En attendant, les
suspects sont gardés à la Santé.
L'AMIRAL DECOUX
AU DEPOT
L'amiral Decoux, gouverneur géné-
ral de l'Indochine sous le régime de
Vichy, est arrivé dimanche après-midi
au Bourget. Il a été conduit Immé-
diatement au quai de l'Horloge, à la
section spéciale, où il a été Interrogé
hier par le commissaire Mathieu, qui
l'a gardé à -la disposition de la Haute
Cour, en attendant qu'une décision
soit prise à son égard.
Le Congrès de la Fédération
Syndicale mondiale
a pris fin
Le congrès de la. Fédération Syndi-
cale Mondiale a terminé ses travaux.
M. Léon Jouhaux a exprimé, à cette
occasion, sa satisfaction que le con-
grès ait atteint ses principaux objec-
tifs et a annoncé que le bureau exé-
cutif avait d'ores et déjà chargé une
commission internationale de préparer
la reconstruction du mouvement syn-
dical en Allemagne.
De son côté, M. Thornton. rappor-
teur de la commission des mandats,
a fourni quelques chiffres sur la com-
position de la Fédération Syndicale
Mondiale.
Celle-ci comprend, dès à présent,
66.759.348 syndiqués de 56 pays.
LE CABINET NIPPON
S'EST RÉUNI
avec l'approbation
de Mac Arthur
mais sans l'autorisation
de l'Empereur
Le baron Shidehara a complété
son cabinet. Dix nouveaux mem-
bres ont été nommés, parmi les-
quels : MM. Higeru Yoshida, minis-
tre des Affaires étrangères et le
général Sadame Shimomura, mi-
nistre de la Guerre.
Le baron Shidehara, en raison d(
son âge, de l'autorité qu'il a acqui¡;.'
par ses fonctions passées, sera Im-
porte-parole du gouvernement. Mai.-
il semble que l'élément dynamique
sera fourni par M. Yoshida. Celui-ci,
d'ailleurs, a été ambassadeur aux
Etats-Unis et en Angleterre en 1936.
A ce moment, M. Yoshida avait tenté
de ramener le Japon dans la voie de
la traditionnelle alliance avec l'An-
gleterre. Mais, en 1937, M. Yoshida
est rappelé à Tokio, sous le prétexte
qu'il a fait à Londres une politique
« personnelle ». M. Yoshida tenta vai-
nement d'empêcher l'entrée en guerre
du Japon. Plus tard, pour avoir cri-
tiqué les différents cabinets de guerre,
il est arrêté en mars 1943, jugé et
acquitté.
Le ministre de la Guerre, le géné-
ral Shimomura. est un des rar,,
généraux japonais demeuré complè-t,,-
ment hors de l'activité politique. Il
appartenait également au précédent
cabinet. Le prince Hisashi Kurn
l'avait choisi sans consulter l'armée,
ce qui est un fait sans précédent.
Après avoir reçu l'approbation du
général Mac Arthur et avant même
d'être officiellement formé, avant
d'avoir l'autorisation de l'empereur
Hiro Hito, le nouveau cabinet japo-
nais s'est réuni.
C'est un fait sans précédent.
Le baron Shidehara a fait un expo-
sé de ses vues sur la politique japo-
naise.
Tchoung-King
et Washington veulent
empêcher les communistes
chinois
d'occuper la Mandchourie
Les forces soviétiques se retirent de
Mandchourie avec une grande rapidité.
A Tchoung-King, on semble craindrp
que les Russes ne procèdent à. cette
retraite accélérée que pour laisser le
champ libre aux troupes communistes
chinoises et pour mettre le gouverne-
ment de Tchang Kaï Chek en face du
fait accompli.
M. de )a POMMERAYE
Comment la presse étrangère
juge le procès Laval
Comme nous l'avions prévu, la presse étrangère se montre sévère pour
« la manière » dont est conduit le procès Laval.
Le « Daily Telegraph », journal londonien conservateur, écrit notamment .■
« De toute façon, il est clair que
l'accusé a trouvé quelques motifs
pour appuyer ses véhémentes protes-
tations dans les insuffisances de l'ins-
truction. Le procès a dégénéré en une
lutte oratoire entre les juges, le jury
et l'accusé, et ce dernier a su en pro-
fiter pour mettre en cause toute la
procédure du jugement.
« La situation résultant de cette
confusion alarme les amis de^ la
France. Le procès continue en l'ab-
sence de l'accusé. La défense se retire
et Laval proteste en coulisse de ce
qu'il ne lui est pas permis de se, dé-
fendre.
« Il est à peine imaginable qu'un
homme chargé d'un passé comme
celui de Laval puisse inspirer de la
sympathie ; mais c'est incontestable-
ment l'effet de la hâte et ae la conru-
sion qui régnent à Paris. »
Les Suisses. eux aussi, malgré toute
leur sympathie pour nous, ne cachent
pas leur désapprobation.
Le Il Journal de Genève » écrit, avec
sa modération habituelle: « Laval veut
la lumière, affirme-t-il. Qu'on la lui
donne pour le confondre précisément.
Mais qu'on n'ergote pas, qu'on ne
permette pas à l'accusé de se dérober,
d'aborder' par la bande une question
posée de face Car, jusqu'à présent —
et Laval s'en est même excusé — c'est
lui qui a dirigé les débats avec toute
l'habileté et les roueries de trente
années de parlementarisme, ( l'autorité
d'un avocat qui a réussi et l'assu-
rance d'un personnage qui a dirigé un
pays de quarante millions d'habitants
en plusieurs circonstances. »
EN L'ABSENCE DE LAVAL
le général Doyen
et M. de la Pommeraye
déposent "sans passion"
I Le général DOYEN
[ Compte rendu d'audience par Roger GRENIER
UN fauteuil vide et, sur la table, une bouteille d'eau et un verre. Tout
est prêt pour continuer le procès. A 14 h. 30, l'audience reprend,
et le président, en s'installant, donne un avertissement au public.
Le second témoin, le général Doyen, est appelé. Le général vient s'ap-
•juyer à la chaise, capitonnée de velours vert, qui sert de barre. Avant de
commencer sa déposition, il déclare :
— Je vous dirai tout le regret que j'ai que l'accusé ne soit pas
derrière moi. Car j'ai des faits très graves à lui reprocher et j'aurais
voulu en discuter avec lui d'homme à homme.
« Le père de la politique de, collaboration »
Le général Doyen a dirigé la com-
•nission d'armistice de Wiesbaden. Il
ippelle Laval « le père de la politique
le collaboration »
— Montoire, dit-il, a éclaté comme
un coup de foudre. A la suite de cette
entrevue, les Allemands n'ont plus eu
à la bouche que le mot collaboration.
mais collaboration à sens unique.
Le général Doyen et le général de
a Laurencie ont empêché l'entren,ue
Pétain-Hitler organisée par Laval et
lui devait avoir lieu à Paris à l'occa-
sion du retour des cendres de l'Ai-
glon.
- 'Laval était très mécontent. Le
Führer a eu une crise de rage indici-
ble, dont l'amiral Darlan reçut les
éclaboussures à Beauvais, quelques
jours après.
« L'intimité de Laval avec les Alle-
mands était totale, Je dirai même
qu'elle était indécente. Si elle ne rap-
portait pas beaucoup à la France,
elle rapportait beaucoup aux Alle-
mands. Il démolissait tous les efforts
que nous tentions à la commissior
d'armistice de Wiesbaden ».
L'affaire des mines de Bor
Une des affaires les plus typiques
,st celle des mines de cuivre de Bor,
,'n Yougoslavie. Les Allemands vou-
!aient que la France leur cédât ces
mines dont elle était propriétaire. La
commission d'armistice refuse. Elle
apprend un jour que Laval, à Paris,
les leur a données. Le général Doyen
apprend aussi que des tractations
sont engagées pour leur céder les
messageries Hachette et l'agence
Havas. Il en rend compte au maréchal
qui réagit vivement.
— Deux jours après, M. Laval sor-
tait de l'hôtel du Parc entre deux
gendarrnes.
« M. Laval a dit l'autre Jour ici que
les militaires n'entendaient rien à la
politique. Je viens de montrer com.
ment ils ont su gagner deux manches
contre lui. Il est vrai qu'il a gagné
la troisième manche. Il est revenu
au pouvoir, et le général de la
Laurencie et moi. même nous noue
sommes retrouvés derrière des bar.
reaux de fer. »
«Dans six semaines l'Angleterre sera à genoux»
Après le général Doyen, on appelle
e troisième témoin : M. de la Pom-
meraye. La salle se réjouit d'avance,
nalgré le président qui réclame : « Du
ilence ! du silence ! »'
Rose et souriant, 70 ans, secrétaire
honoraire du Sénat, domicilié à Paris
« pour le moment », dit-il, M. de la
Pommeraye, répondant « non » avec
un sourire qui veut rappeler toute
l'animosité de Land à son égard
quand on lui demande s'il n'est pas
parent de l'accusé, jure de parle!
« sans haine et sans crainte ». li
ajoute : « Sans passion ».
— Si j'en crois les journaux — et je
les crois — M. Laval, a tenu ici sur
mon compte des propos désobligeants.
Je déposerai comme s'il n'avait pas
tenu ces propos.
Il raconte comment, le 10 juillet, à
Vichy, Laval lui a dit : « Et voilà
comment on renverse la République ! x
Il ajoute :
— M. Laval a dit que c'était une
olaisanterie de mauvais goût. Je lui
laisse le soin d'apprécier le goût, mais
ce n'était pas une plaisanterie.
Car Je 3 ,-jufllet, déjà, Lavai avait
dit : « Nous sommes battus comme
jamais nous ne l'avons été. Dans six
semaines, l'Angleterre sera à genoux.
Si nous voulons avoir une paix moins
dure, il nous faut créer un climat fa-
vorable et adapter nos institutions aux
institutions allemandes ».
M. de la Pommeraye cite, pour
confirmer ses dires, un passage d'un
livre de M. Albert Lebrun, page 126,
lequel citait lui-même un livre de M.
~ Montigny.
Le procureur général Mornet de-
mande des précisions. Il a cru com-
prendre le mot de « national-socia-
liste ».
M. Justin
GODART
abandonne
M. HERRIOT
et le parti radical
Pour des motifs « locaux et géné-
raux », M. Justin Godait, sénateur,
président de l'Entr'aide française, sup-
pléant de M. Edouard Herriot à la
tête de la mairie de Lyon pendant la
captivité de celui-ci, vient d'adi,e,"er
à son vieil ami sa démission de mem-
bre du Parti radical-socialiste.
Si difficiles que soient à pénétrer,
pour qui n'est ni Lyonnais ni militant
radical, les raisons particulières Invo-
quées par M. Justin Godart, Il est
aisé de voir que les motifs généraux
de sa décision mettent en cause la po-
litique du parti qu'Il abandonne, po-
litique dont le moins qu'on puisse
dire est qu'elle apparaît ambiguë.
« Je ne saurais le suivre, écrit M.
Justin Godart. en termes bien radi-
caux, dans cette orientation qui l'éloi-
gne et de l'épuration nécessaire et
d'une démocratie hardiment agissante
et réformatrice. Déjà, après la hon-
teuse acclamation par le congrès du
parti de la politique de Munich, j'ai
voulu rompre avec lui. La discipliné
que j'observe depuis plus de quarante
ans m'en a empêché, mais je ne sau-
rais la subir plus longtemps. Je vais
vers plus d'air, de lumière, de probité,
d'espérances sociales... Ce que j'al
fait en votre absence pour la Répu-
blIque. pour la ville, pour vous, je
croyais avoir des titres à le continuer
à vos côtés. Il m'est semsible, voire
douloureux, de constater que votre
autorité et votre droiture ont abdiqué
iu point d'accepter qu'il n'en soit pas
ainsi. »
Accablé sans cesse par tous ceux
lui se méprennent sur le caractère à
la fois révolutionnaire et sagace du
Parti radical, voici que M. Herriot
.sublt aujourd'hui l'ingratitude de ses
amis. N'aura-t-il plus bientôt que
d'anciens adversaires pour apprécier
la générosité de ses efforts et l'am-
pleur de ses vues ?
M. Debû-Bridel
va reparaître
Le burlesque s'introduit aujour-
d'hui partout. La presse, dans le
temps même où elle s'applique à
saisir celui du procès Laval, n'en
est elle-même pas exempte.
Front National, « fondé pour
l'union des Français vient de don-
ner des preuves d'une division intime,
peu en rapport avec Ses intentions.
Membre remarqué du Mouvement
Front National, au sein duquel il in-
^arnait ia droite de .la. Résistance. M.
Debû-Bridel était aussi, jusqu'à Sa-
medi dernier, directeur du journal de
ce mouvement. A la suite d'une crise
qui sévissait depuis quelque temps au
cœur du journal comme du mouve-
ment, M. DebÚ-Bridel a eu la surprise
de se trouver dans une situation qu'il
qualifie lui-même d'« unique dans les
annales de la presse française ; en ef-
fet, pour la première fois, un direc-
teur de journal s'est vu contraint de
faire saisir son propre journal ».
Ses droits à la direction étaient, il
est vrai, assez vigoureusement contes-
tés à M. Debli-Bridel par des repré-
sentants du Comité directeur du
Front national venus au journal pour
l'en évincer et substituer à ses rédac-
teurs une nouvelle équipe composée,
paraît-il, de membres d'un seul des
partis adhérant au Front national,
c'est-à-dire le parti communiste.
Devant la menace, M. Debli-Brldel
n'a eu d'autre ressource que ,de faire
,tppel à la justice sous les espèces de
M. Teltgen. Cette extrémité a dû lui
;Mre particulièrement amère, car la
personne du ministre de la Justice,
naguère ministre de l'Information, a
toujours été pour M. Debû-Bridel la
cause d'une irritation qu'il se décla-
rait impuissant à dissimuler.
En attendant que soit levé le
séquestre posé sur c Front National »
à la demande de son directeur, "'lIE\!
autorisation de paraître accordée
antérieurement par le ministère de
l'Information au nouveau journal
« Le National », que veut fonder M.
Debû-Bridel, assurera sans doute
bientôt aux lecteurs de celui-ci la
satisfaction de leur plaisir quotidien.
RUDOLF HESS RENTRE
EN ALLEMAGNE
...mais pour y être jugé
Londres, 8 octobre. — Rudolf
Hess a quitté ce matin l'Angleterre
en avion, pour Francfort, où il sera
jugé avec les autres criminels de
guerre.
Il a été conduit à, l'aérodrome
dans une voiture dont les rideaux
avaient été tirés. Hess portait un
chapeau gris rabattu sur les yeux.
Il semble malade. Il était accompa-
gné d'une sentinelle, d'un médecin
et d'un officier de la commission des
crimes de guerre.
Durant ces trois dernières années
et depuis son parachutage près de
(-;Iasgow, Hess résidait dans un hô-
p'ita 1 d'aliénés, du pays de Galles. On
a dit qu'il était atteint de la folie
de la persécution ; il s'emportait
pour des motifs futiles, par exemple
parce qu'il n'avait Pas eu assez de
poisson à son déjeuner.
A la nduvelle du débarquement en
Normandie, il se mit à pleur"!r. re-
fusa do s'habiller et dut être nourri
de f(-r(-e. -
La petite Françoise Menot
« kidnappée » vendredi
a été retrouvée
et rendue à ses parents
Le commissaire Zamaran, du service
de la protection des mineurs, a réussi
hier à mettre la main sur la petite
Françoise Menot, âgée, de 18 mois,
« kidnappée » vendredi après-mîdi au
parc des Buttes-Chaumont, et à dé-
couvrir la ravisseuse.
L'enfant a été retrouvée à la Maison
Départementale de Nanterre. où on
l'avait fait hospitaliser sous une fausse
identité. Elle semble n'avoir pas sou|"
fert et est en bonne santé. On lui avait
laissé les petits bijoux qu'elle portait.
— Nous ne savons rien de ce q ii
s'est passé. dit M. Menot, son p re,
dans le petit logement de 1
Laumière où la joie est revenue. Nous
avons retrouvé notre petite
commissaire Zamaran nous a ra"\
née en personne vers midi et demi.
C'est tout. ,, ,
Quant J\ la voleuse d enfant elle a
été arrêtée et conduite à la police ju-
diciaire avant d'être envoyée au Dépôt.
Il s'agit d'Eva Henaut. repasseuse.
née le 21 août 1921. à Ombray. dans
l'Oise. Il semble qu elle ait agi uni-
quement par intérêt.
ARDI
9
lobre 1945
-
100, rue Réaumur, Paris-2e
Téléphone : GUT. 80-60
ABONNEMENTS
3 mots ,. 140 francs
6 mois 260 francs
12 mois 500 francs
Compte chèque postal : 3264
DE LA RÉSISTANCE À LA RÉVOLUTION
DERNIÈRE ÉDITION ! 1
Comité de direction :
Pascal PIA, Albert CAMUS
Marcel GIMONT, A. OLLIVIER
Rédact. en chef : Philippe DIOLE
Secr. gén. : Jac(liieline, BERNARD
Admunst. : Jean BLOCH-MICHEL 1
5* ANNEE "
Numéro 419
Le n° : 2 francs
LES ETATS-UNIS AGIRAIENT
simultanément auprès
le Moscou, de Londres et de Paris
avant d'accepter une
nouvelle conférence à trois ou à cinq
est de toute évidence — et comment pourrait-il en être autrement ? — que le gou-
ernement américain a pris très au sérieux l'échec de la Conférence de Londres. Les
écentes déclarations de M. Byrnes, les explications de M. Dulles, collaborateur du
étaire d'Etat aux négociations des « Cinq » et observateur du parti républicain, en-
a décision prise par le Président Truman d'aller tâter le pouls„de l'opinion publique
isitant un grand nombre d'Etats de la grande République, sont autant d'indices
le trompent pas. Sans verser dans un pessimisme excessif et vain dont il ne sorti-
qu'une absence de politique et de solution, la Maison Blanche et le Département
at recherchent, avant de passer à l'action, l'appui du Congrès.
D'après les dépêches que nous recevons, il semble qu'ils l'obtien-
dront facilement.
En ce qui nous concerne, nous avons été frappés par le ton de
l'allocution prononcée par M. Bernard Baruch, au dîner annuel de
l'organisation « Liberté ». M. Baruch a constaté que la paix ne règne
pas dans le monde et que, par conséquent, il ne fallait ni se relâcher,
ni désarmer.
Une réunion des "Trois Grands"?
Nous ne voudrions pas faire dire à M. BarlJch, ce qu'il n'a pas
voulu dire. Mais quand on se rappelle les propos qu'il tenait volontiers
avant la Conférence de San Francisco et, par-dessus tout, son souci
constant de travailler à un véritable rapprochement entre les Etats-
Unis et l'U.R.S,S., on est en droit de s'inquiéter, malgré les commen-
taires sur commande dont on nous gratifie par ailleurs et malgré les
références que l'on invoque pour justifier l'impasse où les Trois Grands
S9 sont fourvoyés.
Où en sommes-nous aujourd'hui ?
Le journal anglais « Sunday Dispatch », assure que le maréchal
Staline pencherait pour une nouvelle réunion des Trois Grands, avant
de se prononcer sur le projet Byrnes, dont on n'a pas oublié les grandes
lignes : d'abord, conférence restreinte, puis conférence élargie. Il ne
s'agit peut-être que d'un" ballon d'essai. En tout cas, notre correspon-
dant à New-York, répond par le câble ci-dessous, à quelques points
d'interrogation.
M. Byrn es entendu à huis clos
par la commission du Sénat
De notre correspondant particulier P.-F. CARUS
New York, 8 octobre (par câble, via Radio-France). — Des conver- !
sations que je viens d'avoir avec les représentants des milieux offi-
cieux, il résulte que le secrétaire d'Etat, M. Byrnes, serait fermement
opposé — du moins pour le moment — à toute nouvelle conférence
soit entre les Trois Grands, soit entre les cinq ministres des Affaires
étrangères.
Pour éclaircir l'atmosphère. M. Byrnes proposerait aujourd'hui à la. Com-
mission sénatoriale des Affaires étrangères, réunie en séance secrète, de
déclencher sans tarder une action diplomatique concertée et simultanée
auprès de l'Angleterre. de la France et de l'U.R.S.S.
Et, comme s'il voulait-montrer que J'Amérique ^entend repartir sur..de
nouvelles bases, M. Byrnes; aurait décidé de donner immédiatement dès
successeurs à MM. Jefferson Caffery, ambassadeur à Paris, Winant, ambas.
sadeur à Londres, et Harriman, ambassadeur à Moscou. La Commission
du Sénat ratifierait, dès aujourd'hui, la nomination des nouvéaux envoyé?
extraordinaires, au sens exact du mot.
M. BEVIN PARLERA
de la Conférence des Cinq
cet après-midi aux Communes
Londres, 8 octobre. — Le Parlement britannique ouvre demain sa nouvelle
session. Celle-ci, après la première journée réservée à l'exposé de M. Bevin
sur l'échec de la Conférence de Londres, sera surtout consacrée' à des ques-
tior,s de politique intérieure.
Parmi ces dernières figureront au
premier plan la production charbon-
,iière et la nationalisation de la Ban-
lue d'Angleterre. Citons encore le
:)udget provisoire, les négociations
'inancières anglo-américaines et, peut-
âtre, si l'on en juge par la tournure
issez grave que prennent les événe-
llents, la question de la Palestine.
L'exposé de M. Bevin est attendu
avec d'autant plus d'intérêt que la
sresse est unanime, depuis le « Daily
Herald » jusqu'aux journaux ultra-
,onser-vateurs, à approuver l'attitude
ît la politique de M. Bevin. Seul, l'or-
gane communiste « Daily Worker »
part en guerre contre le successeur
le M. Eden.
Au cours du week-end, M. Bevin a
;u de nombreuses conversations avec
M. Attlee, cependant que M. Chur-
chill, de retour à Londres depuis trois
jours. s'entretenait avec M. Eden et
M. Oliver Lyttleton.
En ce qui concerne la production
■charbonnière, le débat s'annonce ani-
mé. En dépit des efforts du ministre
des Mines, le rendement de ces der-
nières semaines n'a pas atteint les
résultats escomptés, ce qui peut en-
traîner des conséquences fâcheuses
pour la « reconversion » britannique.
Indiquons, enfin, que la démobili-
s-ation ne fera vraisemblablement pas
l'objet d'un long débat. Les Commu-
nes se contenteraient d'une brève dé-
claration de M. Lawson, ministre de
la Guerre, sur les difficultés techni-
ques auxquelles il se heurte pour
activer le retour des mobilisés dans
leurs foyers.
« Repartir à zéro »
Londres, 8 octobre. — Dans un ar-
ticle paru dans l' « Observer »,
Dorothy Thompson analyse les consé-
quences de l'échec de la conférence
de Londres et résume ainsi son opi-
nion :
c' Je crois plutôt que la tendance
du gouvernement américain, sera de
repartir à zéro, afin de ranimer
l'idéal pour lequel les Alliés sont par-
tis en guerre. Il agira avec une
conscience plus raisonnable du pos-
sible, en donnant une plus grande
publicité aux débats et avec un plus
vif souci d'avoir à ses côtés ceux
dont il pense qu'ils peuvent l'aider à
réaliser une véritable entente pour
construire le monde futur sur une
base peut-étr-e plus étroite, mais plus
solide. »
COMBAT
silence observé à l'égard
de l'Allemagne par la
Conférence de Londres
IIJS agences a été rompu
général de Gaulle lors de
lyage en Sarre. Rompu
éclat et sans publicité,
rs. S'adressant aux Alle-,
le Président du Gouver-
[ provisoire leur a tenu
ropos dont le sens était
à prévoir : il leur a offert
liaborer avec la France.
« collaboration » dont
ivons connu le visage hi-
lendant quatre ans, voici
se renverse et prend un
utre aspect, bien que les
aires demeurent les mê-
premier mouvement qui
est une extrême répu-
, Quelque chose comme
ie. Mais c'est là peut-être
op de sentiment ou n'en
ire assez. Trop de senti-
parce que l'occupation
sys ne peut aller jusqu'à
ion da ses habitants. Ils
sur cette terre, habitués
îillir ses produits, à faire
ses usines, comment ne
te appel à eux ? On ne
décider d'un trait de
que l'Allemagne est
"née à demeurer une
« no man's land ». Si
aYons prendre toutes les
es pour l'empêcher de
>' une nouvelle guerre,
' pouvons oublier qu'el:e
a d'exister à nos fron-
s'abandonner à l'hu-
lUX ressentiments en face (
peuple, serait faire mon-
1 esprit borné et même
Car si aucun de ces I
.i n'est absolument inno-
1 crime nazi, tous ne sont
]pables au regard de la
humaine. Que nous met-
'"s nos rapports une cer- ,
Mance, beaucoup de ré-
circonspection, cela
Mait. Mais, tout compte
:¡prit d'équité vaut mieux
iprif de vengeance. Nous
bien qu'aujourd'hui le
®equité est souvent vu
auvais œil. On y flaire
.suite un abandon, quand
Pas une trahison. Mais ,
i les incohérences, les im-
de nos politiques et
luges qui ont fait peser
les pires tares d'une fai-
larmoyante. Il nous ap-
montrer que l'équité
Pas incompatible avec
• et que c'est même la
le manière de « dénazi-
'^lemag ne. Nous devons I
cQîur de montrer outre-
Je nous ne sommes pas
gérants pillards et vo-
leste, dans la situation
5| la question ne se pose
Une occupation ne
''' sans collaboration.
collabore, les Etats-
^laborent, la Grande-
1,6 collabore, chacun se-
' Rhodes, ses passions,
Rament. Et c'est même
tout se complique. La
r^'°n n'est plus bilaté-
l"'3'5 multilatérale : le
ji
:! ° occupant à occupant.
, aSrnoins délicat que d'oc-
■t '
occupé. Qu on y
. garde, cette Allemagne
26 morts dans un accident
d'avion près de Rennes
Rennes, 8 octobre. — Dans la nuit
de samedi à dimanche, vers 0 h. 45,
un terrible accident d'aviation s'est
produit près de Rennes. Un transport
militaire de la R.A.F., un « Stirloy »
quadrimoteur, en provenance du Caire,
se trouvant à court d'essence, cher-
chait à atterrir su le champ d'aviation
de Rennes. Le temps bouche ne per-
mit pas au pilote de répéter 'e terrain
et l'avion alla s'écraser contre une ran-
gée d'arbres en bordure de la. voie fer-
rée Rennes-Nantes, à 5 kilomètres de
Rennes.
L'appareil ramenait en Angleterre
des soldats et femmes-soldats britanni-
ques, Les 26 occupants, 5 membres de
l'équipage et 21 passagers ont péri,
Un avion américain s'abat
près de Casablanca
Rabat, 8 octobre. — Un avion mi-
litaire américain « Commando » s'est
"crasé, hier dans la nuit, sur la col-
line d'Anfa, près de Casablanca.
Il y a six victimes. - (A.F.P.).
LE CONSEIL DES MINISTRES
DELIBERE CE MATIN
A l'ordre du jour du Conseil des
'ninistres, qui se réunit ce matin,
figure un projet de M. Pleven. minis-
tre des Finances, tendant à créer un
Mouvement national de l'Epargne.
Autres questions à l'ordre du jour :
création d'un Institut national démo-
;raphiè¡ue, modifications au régime
185 assurances sociales pour les agri-
culteurs, statut du fermage.
Le général de Gaulle, qui présidera
le Conseil, partira cet après-midi pour
la Belgique. 1
HOMMES, IDÉES ET FAITS DU JOUR
Ce bon M. Schacht...
if Notre confrère James King, de
1' « Associated Press » est allé inter-
viewer le docteur Schacht dans la cel-
lule que ce dernier occupait au camp
d'Obirhorsel, quelques instants avant
son transfert à Nuremberg ou il a
rejoint Hess et Kesselring,
Nous avons eu l'occasion d'approcher
le docteur Schacht au temps, où il
défendait — et avec quelle mauvaise
foi ! — les intérêts de l'Allemagne
à. la Commission des Réparations, puis
aux négociations pour le plan Young.
C'est dire notre curiosité à son égard.
L'ancien préslde'nt de la Reichsbank
a tenu à James King des propos ahu-
rissants : « Les Alliés ont eu le tort,
a-t-il déclaré au début de l'entretien,
de prêter de l'argent à l'Allemagne
après la première guerre mondiale.
S'ils avaient écouté mes conseils de
1924 à 1930, ils auraient gardé leur
argent et laissé l'Allemagne se dé-
brouiller toute seule ».
On ne saurait mentir avec plus d'in-
convenance. De 1924 à 1930, pas une
réunion, pas une négociation au cours
de laquelle Schacht n'ait, sous tous les
prétextes et par tou~ les moyens, cher-
ché à soutirer l'argent de partenaires,
hélas ! trop bienvcîllaits. Tour à tour
menaçant ou gémissant,: il a véritable-
ment fait les poches de M. Morgan
junior et de ses collègues de la Gran-
de Banque internationale. Ce bon doc-
teur est un escroc de grande elmse.
Mais il lui arrive de se démentir,
tant il est difficile de forefer son ta-
lent.
Après avoir traité Hitler et Goering
de « gangsters », Schacht a soudain
déraillé. James King lui ayant de-
mandé comment il concevait l'avenir
de l'Allemagne, il lui a répondu tex-
tuellement :
q: L'Allemagne ne pourra jamais
subsister sans exporter, Si vous 6tez
à l'Allemagne ses moyens de produc-
tion, comment voulez-vous qu'elle vi-
ve ? »
Nous imaginons le ton sur lequel
cela a dû être dit. Exactement sur le
ton que Schacht employait pour récla.
mer des colonies. d"s avances et de?
gages, ds 1924 à 1930, le tout avec
cett- anparence d. rigueur et de vérité
qui le conduisit, lui, Hugenberg et les
autres — parfaitement consentants —
dans les bras de Hitler et du nazisme.
Mais les fonds anglo-saxons et d 'au-
tr-- provenance étalent déjà, dans la
caisse.
La monnaie de la pièce
^ MADRID. — La presse espagnole
avait qualifié en son temps de « gra-
ve Indiscrétion » la publication, par
le gouvernement btltannlque, des let-
tres échangées entre M. ChurchIll et
Franco. Mais nous apprenons au-
jourd'hui qUe la collection n'était pas
complète.
L'hebdomadaire de la Phalange, « El
Espanol », vient, en effet, de publier
une lettre encore Inédite de Franco à
ChurchIll, dans laquelle se Ut le passa-
ge suivant :
« Votre Excellence étant plus inté-
ressée au présent et à. l'avenir qu'aux
faits du passé, mon ambassadeur, le
due d'Albe, rentre à Londres disposé
à poursuivre les conversations. Ces
conversations seront poursuivies dans
le même esprit que celles qui se dérou-
lent à Madrid entre mon ministre des
Affaires étrangères et l'ambassadeur
britannique, et dont le but est d'arri-
ver à établir la plus grande compré-
hension dans le cadre des Intérêts et
des engagements qui sont propres à
chaque pays ».
La lettre est datée du 2 février
1945.
Le mythe d'Hitler
reprend corps
* LA HAYE. — Le général Eisen- \
howér a déclaré il. la presse ho',Ian-
daise « qu'Il avait des raisons de croi-
re » qu'Hitler était toujours en vie.
Interrogé, le secrétaire de la présidence
à Washington, a répondu qu'aucune
Information n'avait été jusqu'à présent
transmise il. ce sujet au président
Truman.
Esquisse d'un « bloc »
turco-arabe
* LE CAIRE — Un nouveau et
Important facteur semble devoir Inkr-
venir prochainement dans le Moyen
Orient. La Turquie prononr-a, en effet,
son rapprochement avec les pays ara-
bes. On annonçait récemment que la
Syrie, r nonçnnt à ses revendication*
sur Alexamlrette, obtiendrait, en
échange, d'Ankara, la reconnaissance
de son Indér)endance. Le voyage en
Turquie d@ Nourl Saïd Pacha, ancien
premier ministre d'Irak, a été suivi
d'une Invitation adressée par le prési-
dent Ismet Inonu au roi Ibn Seoud,
qui doit se rendre d'abord en Egypte.
Au Caire, on envisage la conclusion
entre les pays arabes et la Turquie
d!un pacte d'amitié, renforcé par un
accord teonomique, qui prolongerait et
étendrait l'ancien. pacte de Saadabad,
toujours en Vigueur d'ailleurs.
Les élections soviétiques
* MOSCOU. — Les élections géné-
rales qui auront lieu en U. R. S.
le 10 février prochain seront les pre-
mières depuis décembre 1937, Elles ont
pour objet le renouvellement des deux
Chambres constituant le Soviet Su-
prême, c'est-à-dire le Soviet de
l'Union ou Chambre des Représen-
tants, qui est une sorte de Chambre
fédérale. Environ cent millions de
citoyens y prendront part.
Lors de la dernière consultation, les
candidats sans parti avaient décidé de
faire bloc avec les candidats du parti
communiste. Sur plus de 91 millions
dé votants, 632.000 électeurs seule-
ment s'étaient - prononcés contre ces
listes uniques.
D'après la constitution de 1936, le
vote est secret et les députés sont res-
ponsables devant les électeurs. Les
candidats sont désignés, soit par les
organisations publiques et les associa-
tions de travailleurs (c'est-à-dire par
les organisations du parti -,ommuniste,
les organisations syndicales, lés coopé-
ratives, les associations de jeunesse et
culturelles), soit par des assemblées
générales d'ouvriers et d'employés
d'entreprijses industrielles et agricoles,
et les assemblées de . soldats et
paysans.
La ronde du referendam
PARIS. — Persuadés qu'en Fran-
ce tout finit par d?s chansons, les
« Amis de l'Humanité » mettent en
vente « La Ronde du Oui et du Non »
(Musique de M. Jacques I>ucJos, pa.
roles de M. Maurice Thorez ?) On es
père bien que les électeurs communis-
tes viendront déposer leur bulletin
dans l'urne en chantant et dansant 1.
ronde. Cela éKa.veralt les cérémonie-
du vote, en général un peu sé\^re.
Pour assurer le plein succès (le cettt
chanson, nous recommandons au*
« Amis de l'Hunianité » de la fair.
chanter par une grande vedette : Mau-
rice Chevalier, par exemple. Cela pour-
rait changer le cours des élections.
SITUATION
plus tendue
en Indochine
du Nord
L'administration du sud
de la colonie
reviendrait bientôt
aux autorités françaises
Une dépêche de l'Assoclated
Press Indique que la tension croît
dans le nord de l'Indochine, occu-
pée par les Chinois.
Les Annamites, en effet, dont
les forces sont estimées à 10.000
ou 20.000 hommes, possèdent des
armes de provenance japonaise.
Certaines autres avaient été para-
chutées par les Alliés pour permet-
tre aux Indochinois de résister aux
.Tannniiis
L'appui étranger
Le premier dessein des Annamites
était de se servir de ces armes contre
les Français. « Mais, écrit l'Associated
Press, l'arrivée des Chinois a modifié
les plans des Annamites. Ils espèrent
maintenant négocier leur indépendance
avec les Français, grâce à l'aide des
Chinois. »
D'autre part, les Annamites comp-
tent sur l'appui politique des' Etats-
Unis pour conquérir leur indépendance
et sùr son appui matériel pour déve-
lopper-leur pays.
Actuellement, Il semble que le gou-
vernement de Tchoung-King ait une
politique officielle à l'égard de l'In-
chine, niais que les généraux chinois
en appliquent une autre qui est bien
lifférente.
La trêve prolongée à Saïgon
A la suite de nouveaux pourparlers
la trève conclue entre Français et
Annamites a été prolongée jusqu'à 15
heures, hier.
Le général Gracey, commandant en
chef des forces britanniques d'Indo-
chine. a quitté Saïgon en compagnie
du colonel français Cédille. Tous deux
se rendent à Singapour où Ils auront
des entretiens avec Lord Louis
Mountbatten.
De source officieuse, on Indique que
les négociations engagées entre la
France et la Grande-Bretagne au
sujet de l'administration civile des
territoires de l'Union Indochinoise si-
tués au sud du 16e parallèle se pour-
suivent favorablement.
Au terme de ces négociations, que
l'on croit prochain, les, Britanniques
remettront : à l'administration fran-
çaise le sud de l'Indochine qu'ils occu-
pent actuellement.
Des Indochinois de Paris arrêtés
pour activité antifrançaise
On sait que la police a récemment arrêté un certain nombre
J'Indochinois de Paris.
A la suite d'un rapport de police, le Parquet avait décidé, en effet,
en application du décret 80 du Code Pénal, qui prévoit des sanctions
contre toute activité ayant pour but, sous quelque forme que ce soit,
de détacher de la France des contrées soumises à son autorité, l'arres-
tation d'un certain nombre de personnes suspectes de propagande
antifrançaise.
C'est ainsi que jeudi soir, à la sortie d'un meeting au Vel' d'Hiv',
quarante et un distributeurs d'un «appel au peuple français», en
faveur de l'indépendance de l'Indochine, ont été arrêtés.
Par ailleurs, d'autres arrestations
ont été opérées, principalement au
Quartier Latin, et une perquisition a
été opérée rue du Helder. Enfin, ven-
dredi matin, la police se proposait de
saisir, 10, rue de la Sorbonne, les
principaux instigateurs du mouve-
i --nent.
Selon une technique bien connue, le
petit hôtel de la rue de la Sorbonne
avait été transformé en souricière ;
mais s'ils ont pu se saisir de Tran-
Duc-Tao, agrégé de philosophie et pré-
sident de la délégation, et de quel-
ques comparses, les policiers ont laissé
échapper Nguyen Kanh, auteur d'un
« Projet de règlement de paix franco-
Viet Nam ». Celui-ci. en effet, trou-
vant suspects l'agitation inaccoutu-
mée et le fait que le bureau de l'hôtel
se refusait à lui rendre sa clé, avait
préféré porter plus loin ses pas.
Une information est ouverte depuis
hier soir et M. Jacquinot, juge d'ins-
truction, est chargé de l'affaire. A
ia suite des premiers interrogatoires,
il est possible qu'un certain nombre
des personnes appréhendées soient
remises en liberté. En attendant, les
suspects sont gardés à la Santé.
L'AMIRAL DECOUX
AU DEPOT
L'amiral Decoux, gouverneur géné-
ral de l'Indochine sous le régime de
Vichy, est arrivé dimanche après-midi
au Bourget. Il a été conduit Immé-
diatement au quai de l'Horloge, à la
section spéciale, où il a été Interrogé
hier par le commissaire Mathieu, qui
l'a gardé à -la disposition de la Haute
Cour, en attendant qu'une décision
soit prise à son égard.
Le Congrès de la Fédération
Syndicale mondiale
a pris fin
Le congrès de la. Fédération Syndi-
cale Mondiale a terminé ses travaux.
M. Léon Jouhaux a exprimé, à cette
occasion, sa satisfaction que le con-
grès ait atteint ses principaux objec-
tifs et a annoncé que le bureau exé-
cutif avait d'ores et déjà chargé une
commission internationale de préparer
la reconstruction du mouvement syn-
dical en Allemagne.
De son côté, M. Thornton. rappor-
teur de la commission des mandats,
a fourni quelques chiffres sur la com-
position de la Fédération Syndicale
Mondiale.
Celle-ci comprend, dès à présent,
66.759.348 syndiqués de 56 pays.
LE CABINET NIPPON
S'EST RÉUNI
avec l'approbation
de Mac Arthur
mais sans l'autorisation
de l'Empereur
Le baron Shidehara a complété
son cabinet. Dix nouveaux mem-
bres ont été nommés, parmi les-
quels : MM. Higeru Yoshida, minis-
tre des Affaires étrangères et le
général Sadame Shimomura, mi-
nistre de la Guerre.
Le baron Shidehara, en raison d(
son âge, de l'autorité qu'il a acqui¡;.'
par ses fonctions passées, sera Im-
porte-parole du gouvernement. Mai.-
il semble que l'élément dynamique
sera fourni par M. Yoshida. Celui-ci,
d'ailleurs, a été ambassadeur aux
Etats-Unis et en Angleterre en 1936.
A ce moment, M. Yoshida avait tenté
de ramener le Japon dans la voie de
la traditionnelle alliance avec l'An-
gleterre. Mais, en 1937, M. Yoshida
est rappelé à Tokio, sous le prétexte
qu'il a fait à Londres une politique
« personnelle ». M. Yoshida tenta vai-
nement d'empêcher l'entrée en guerre
du Japon. Plus tard, pour avoir cri-
tiqué les différents cabinets de guerre,
il est arrêté en mars 1943, jugé et
acquitté.
Le ministre de la Guerre, le géné-
ral Shimomura. est un des rar,,
généraux japonais demeuré complè-t,,-
ment hors de l'activité politique. Il
appartenait également au précédent
cabinet. Le prince Hisashi Kurn
l'avait choisi sans consulter l'armée,
ce qui est un fait sans précédent.
Après avoir reçu l'approbation du
général Mac Arthur et avant même
d'être officiellement formé, avant
d'avoir l'autorisation de l'empereur
Hiro Hito, le nouveau cabinet japo-
nais s'est réuni.
C'est un fait sans précédent.
Le baron Shidehara a fait un expo-
sé de ses vues sur la politique japo-
naise.
Tchoung-King
et Washington veulent
empêcher les communistes
chinois
d'occuper la Mandchourie
Les forces soviétiques se retirent de
Mandchourie avec une grande rapidité.
A Tchoung-King, on semble craindrp
que les Russes ne procèdent à. cette
retraite accélérée que pour laisser le
champ libre aux troupes communistes
chinoises et pour mettre le gouverne-
ment de Tchang Kaï Chek en face du
fait accompli.
M. de )a POMMERAYE
Comment la presse étrangère
juge le procès Laval
Comme nous l'avions prévu, la presse étrangère se montre sévère pour
« la manière » dont est conduit le procès Laval.
Le « Daily Telegraph », journal londonien conservateur, écrit notamment .■
« De toute façon, il est clair que
l'accusé a trouvé quelques motifs
pour appuyer ses véhémentes protes-
tations dans les insuffisances de l'ins-
truction. Le procès a dégénéré en une
lutte oratoire entre les juges, le jury
et l'accusé, et ce dernier a su en pro-
fiter pour mettre en cause toute la
procédure du jugement.
« La situation résultant de cette
confusion alarme les amis de^ la
France. Le procès continue en l'ab-
sence de l'accusé. La défense se retire
et Laval proteste en coulisse de ce
qu'il ne lui est pas permis de se, dé-
fendre.
« Il est à peine imaginable qu'un
homme chargé d'un passé comme
celui de Laval puisse inspirer de la
sympathie ; mais c'est incontestable-
ment l'effet de la hâte et ae la conru-
sion qui régnent à Paris. »
Les Suisses. eux aussi, malgré toute
leur sympathie pour nous, ne cachent
pas leur désapprobation.
Le Il Journal de Genève » écrit, avec
sa modération habituelle: « Laval veut
la lumière, affirme-t-il. Qu'on la lui
donne pour le confondre précisément.
Mais qu'on n'ergote pas, qu'on ne
permette pas à l'accusé de se dérober,
d'aborder' par la bande une question
posée de face Car, jusqu'à présent —
et Laval s'en est même excusé — c'est
lui qui a dirigé les débats avec toute
l'habileté et les roueries de trente
années de parlementarisme, ( l'autorité
d'un avocat qui a réussi et l'assu-
rance d'un personnage qui a dirigé un
pays de quarante millions d'habitants
en plusieurs circonstances. »
EN L'ABSENCE DE LAVAL
le général Doyen
et M. de la Pommeraye
déposent "sans passion"
I Le général DOYEN
[ Compte rendu d'audience par Roger GRENIER
UN fauteuil vide et, sur la table, une bouteille d'eau et un verre. Tout
est prêt pour continuer le procès. A 14 h. 30, l'audience reprend,
et le président, en s'installant, donne un avertissement au public.
Le second témoin, le général Doyen, est appelé. Le général vient s'ap-
•juyer à la chaise, capitonnée de velours vert, qui sert de barre. Avant de
commencer sa déposition, il déclare :
— Je vous dirai tout le regret que j'ai que l'accusé ne soit pas
derrière moi. Car j'ai des faits très graves à lui reprocher et j'aurais
voulu en discuter avec lui d'homme à homme.
« Le père de la politique de, collaboration »
Le général Doyen a dirigé la com-
•nission d'armistice de Wiesbaden. Il
ippelle Laval « le père de la politique
le collaboration »
— Montoire, dit-il, a éclaté comme
un coup de foudre. A la suite de cette
entrevue, les Allemands n'ont plus eu
à la bouche que le mot collaboration.
mais collaboration à sens unique.
Le général Doyen et le général de
a Laurencie ont empêché l'entren,ue
Pétain-Hitler organisée par Laval et
lui devait avoir lieu à Paris à l'occa-
sion du retour des cendres de l'Ai-
glon.
- 'Laval était très mécontent. Le
Führer a eu une crise de rage indici-
ble, dont l'amiral Darlan reçut les
éclaboussures à Beauvais, quelques
jours après.
« L'intimité de Laval avec les Alle-
mands était totale, Je dirai même
qu'elle était indécente. Si elle ne rap-
portait pas beaucoup à la France,
elle rapportait beaucoup aux Alle-
mands. Il démolissait tous les efforts
que nous tentions à la commissior
d'armistice de Wiesbaden ».
L'affaire des mines de Bor
Une des affaires les plus typiques
,st celle des mines de cuivre de Bor,
,'n Yougoslavie. Les Allemands vou-
!aient que la France leur cédât ces
mines dont elle était propriétaire. La
commission d'armistice refuse. Elle
apprend un jour que Laval, à Paris,
les leur a données. Le général Doyen
apprend aussi que des tractations
sont engagées pour leur céder les
messageries Hachette et l'agence
Havas. Il en rend compte au maréchal
qui réagit vivement.
— Deux jours après, M. Laval sor-
tait de l'hôtel du Parc entre deux
gendarrnes.
« M. Laval a dit l'autre Jour ici que
les militaires n'entendaient rien à la
politique. Je viens de montrer com.
ment ils ont su gagner deux manches
contre lui. Il est vrai qu'il a gagné
la troisième manche. Il est revenu
au pouvoir, et le général de la
Laurencie et moi. même nous noue
sommes retrouvés derrière des bar.
reaux de fer. »
«Dans six semaines l'Angleterre sera à genoux»
Après le général Doyen, on appelle
e troisième témoin : M. de la Pom-
meraye. La salle se réjouit d'avance,
nalgré le président qui réclame : « Du
ilence ! du silence ! »'
Rose et souriant, 70 ans, secrétaire
honoraire du Sénat, domicilié à Paris
« pour le moment », dit-il, M. de la
Pommeraye, répondant « non » avec
un sourire qui veut rappeler toute
l'animosité de Land à son égard
quand on lui demande s'il n'est pas
parent de l'accusé, jure de parle!
« sans haine et sans crainte ». li
ajoute : « Sans passion ».
— Si j'en crois les journaux — et je
les crois — M. Laval, a tenu ici sur
mon compte des propos désobligeants.
Je déposerai comme s'il n'avait pas
tenu ces propos.
Il raconte comment, le 10 juillet, à
Vichy, Laval lui a dit : « Et voilà
comment on renverse la République ! x
Il ajoute :
— M. Laval a dit que c'était une
olaisanterie de mauvais goût. Je lui
laisse le soin d'apprécier le goût, mais
ce n'était pas une plaisanterie.
Car Je 3 ,-jufllet, déjà, Lavai avait
dit : « Nous sommes battus comme
jamais nous ne l'avons été. Dans six
semaines, l'Angleterre sera à genoux.
Si nous voulons avoir une paix moins
dure, il nous faut créer un climat fa-
vorable et adapter nos institutions aux
institutions allemandes ».
M. de la Pommeraye cite, pour
confirmer ses dires, un passage d'un
livre de M. Albert Lebrun, page 126,
lequel citait lui-même un livre de M.
~ Montigny.
Le procureur général Mornet de-
mande des précisions. Il a cru com-
prendre le mot de « national-socia-
liste ».
M. Justin
GODART
abandonne
M. HERRIOT
et le parti radical
Pour des motifs « locaux et géné-
raux », M. Justin Godait, sénateur,
président de l'Entr'aide française, sup-
pléant de M. Edouard Herriot à la
tête de la mairie de Lyon pendant la
captivité de celui-ci, vient d'adi,e,"er
à son vieil ami sa démission de mem-
bre du Parti radical-socialiste.
Si difficiles que soient à pénétrer,
pour qui n'est ni Lyonnais ni militant
radical, les raisons particulières Invo-
quées par M. Justin Godart, Il est
aisé de voir que les motifs généraux
de sa décision mettent en cause la po-
litique du parti qu'Il abandonne, po-
litique dont le moins qu'on puisse
dire est qu'elle apparaît ambiguë.
« Je ne saurais le suivre, écrit M.
Justin Godart. en termes bien radi-
caux, dans cette orientation qui l'éloi-
gne et de l'épuration nécessaire et
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et réformatrice. Déjà, après la hon-
teuse acclamation par le congrès du
parti de la politique de Munich, j'ai
voulu rompre avec lui. La discipliné
que j'observe depuis plus de quarante
ans m'en a empêché, mais je ne sau-
rais la subir plus longtemps. Je vais
vers plus d'air, de lumière, de probité,
d'espérances sociales... Ce que j'al
fait en votre absence pour la Répu-
blIque. pour la ville, pour vous, je
croyais avoir des titres à le continuer
à vos côtés. Il m'est semsible, voire
douloureux, de constater que votre
autorité et votre droiture ont abdiqué
iu point d'accepter qu'il n'en soit pas
ainsi. »
Accablé sans cesse par tous ceux
lui se méprennent sur le caractère à
la fois révolutionnaire et sagace du
Parti radical, voici que M. Herriot
.sublt aujourd'hui l'ingratitude de ses
amis. N'aura-t-il plus bientôt que
d'anciens adversaires pour apprécier
la générosité de ses efforts et l'am-
pleur de ses vues ?
M. Debû-Bridel
va reparaître
Le burlesque s'introduit aujour-
d'hui partout. La presse, dans le
temps même où elle s'applique à
saisir celui du procès Laval, n'en
est elle-même pas exempte.
Front National, « fondé pour
l'union des Français vient de don-
ner des preuves d'une division intime,
peu en rapport avec Ses intentions.
Membre remarqué du Mouvement
Front National, au sein duquel il in-
^arnait ia droite de .la. Résistance. M.
Debû-Bridel était aussi, jusqu'à Sa-
medi dernier, directeur du journal de
ce mouvement. A la suite d'une crise
qui sévissait depuis quelque temps au
cœur du journal comme du mouve-
ment, M. DebÚ-Bridel a eu la surprise
de se trouver dans une situation qu'il
qualifie lui-même d'« unique dans les
annales de la presse française ; en ef-
fet, pour la première fois, un direc-
teur de journal s'est vu contraint de
faire saisir son propre journal ».
Ses droits à la direction étaient, il
est vrai, assez vigoureusement contes-
tés à M. Debli-Bridel par des repré-
sentants du Comité directeur du
Front national venus au journal pour
l'en évincer et substituer à ses rédac-
teurs une nouvelle équipe composée,
paraît-il, de membres d'un seul des
partis adhérant au Front national,
c'est-à-dire le parti communiste.
Devant la menace, M. Debli-Brldel
n'a eu d'autre ressource que ,de faire
,tppel à la justice sous les espèces de
M. Teltgen. Cette extrémité a dû lui
;Mre particulièrement amère, car la
personne du ministre de la Justice,
naguère ministre de l'Information, a
toujours été pour M. Debû-Bridel la
cause d'une irritation qu'il se décla-
rait impuissant à dissimuler.
En attendant que soit levé le
séquestre posé sur c Front National »
à la demande de son directeur, "'lIE\!
autorisation de paraître accordée
antérieurement par le ministère de
l'Information au nouveau journal
« Le National », que veut fonder M.
Debû-Bridel, assurera sans doute
bientôt aux lecteurs de celui-ci la
satisfaction de leur plaisir quotidien.
RUDOLF HESS RENTRE
EN ALLEMAGNE
...mais pour y être jugé
Londres, 8 octobre. — Rudolf
Hess a quitté ce matin l'Angleterre
en avion, pour Francfort, où il sera
jugé avec les autres criminels de
guerre.
Il a été conduit à, l'aérodrome
dans une voiture dont les rideaux
avaient été tirés. Hess portait un
chapeau gris rabattu sur les yeux.
Il semble malade. Il était accompa-
gné d'une sentinelle, d'un médecin
et d'un officier de la commission des
crimes de guerre.
Durant ces trois dernières années
et depuis son parachutage près de
(-;Iasgow, Hess résidait dans un hô-
p'ita 1 d'aliénés, du pays de Galles. On
a dit qu'il était atteint de la folie
de la persécution ; il s'emportait
pour des motifs futiles, par exemple
parce qu'il n'avait Pas eu assez de
poisson à son déjeuner.
A la nduvelle du débarquement en
Normandie, il se mit à pleur"!r. re-
fusa do s'habiller et dut être nourri
de f(-r(-e. -
La petite Françoise Menot
« kidnappée » vendredi
a été retrouvée
et rendue à ses parents
Le commissaire Zamaran, du service
de la protection des mineurs, a réussi
hier à mettre la main sur la petite
Françoise Menot, âgée, de 18 mois,
« kidnappée » vendredi après-mîdi au
parc des Buttes-Chaumont, et à dé-
couvrir la ravisseuse.
L'enfant a été retrouvée à la Maison
Départementale de Nanterre. où on
l'avait fait hospitaliser sous une fausse
identité. Elle semble n'avoir pas sou|"
fert et est en bonne santé. On lui avait
laissé les petits bijoux qu'elle portait.
— Nous ne savons rien de ce q ii
s'est passé. dit M. Menot, son p re,
dans le petit logement de 1
Laumière où la joie est revenue. Nous
avons retrouvé notre petite
commissaire Zamaran nous a ra"\
née en personne vers midi et demi.
C'est tout. ,, ,
Quant J\ la voleuse d enfant elle a
été arrêtée et conduite à la police ju-
diciaire avant d'être envoyée au Dépôt.
Il s'agit d'Eva Henaut. repasseuse.
née le 21 août 1921. à Ombray. dans
l'Oise. Il semble qu elle ait agi uni-
quement par intérêt.
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