Titre : La France : politique, scientifique et littéraire / [rédacteur en chef : Léo de Saint-Poncy]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-08-31
Contributeur : Saint-Poncy, Léo de (1825-18..). Directeur de publication
Contributeur : La Guéronnière, Arthur de (1816-1875). Directeur de publication
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327773077
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 août 1879 31 août 1879
Description : 1879/08/31. 1879/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4744476b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-186
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/02/2018
LA FRANCE
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QUINZE CENTIMES le Numére.- TI'ois mois: DOUZE FUIII
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L 1 R E ce soir, ii la S® page de la
France, le nouveau roman-feuilleton de
M. A. MAT TUE Y :
ZOÉ CHIEN-CHIEN
SOMMAIRE
L ENC Y CL [QUE DU h AOUT. — A. Z.
INFORMATIONS : Les émeutes de Québec.— Les
conseils généraux.
UNE SOUFFRANCE NÉCESSAIRE.- Ch. Laurent.
L'ESPRIT DES MORTS - Napoléon 7OR.
LE « FiGARO » DÉMENTI PAR LUI-MÊME.
LETTRES D'UN COMJrHS-VOTAGBUR.
REVUE DE LA PRESSE. — And1'!'! Treille.
BULLETIN DE L'ÉTRANGER : La Russie et l'Al-
lemagne.
LA « FRANCE » EN ORIENT.
LA JOURNÉE FINANCIÈRE.
NOUVELLES DU JOUR.
FAITS DIVERS : L'affaire de Joinville-le-Pont.
- Incendie des ateliers Yvose-Laurent.
Au PALAis : La bande Abadie (suite).
L'ESPRIT DES AUTRES.
SPORT. TOUR DES HALLES. THÉÂTRES ET
CONCERTE.
FEUILLETON : Zoé Chien-Chien. -A. Matthey.
PARIS, SAMEDI 30 AOUT 1879
L'ENCYCLIQUE DU 4 AOUT 1879
Le pape Léon XIII a déjà marqué par
trois actes la direction politique qu'il
veut donner à son pontificat.
A peine avait-il pris possion du siége
de saint Pierre qu'il recevait de M. le
comte de Chambord une supplique res-
pectueuse lui demandant la faveur de
venir au Vatican déposer ses hommages
aux pieds du successeur de Pie IX, d'in-
cliner le trône devant l'autel. Léon XIII
fit répondre au prétendant du droit divin
que son séjour à Frolisdorf lui parais-
sait préférable à sa présence au Va-
tican.
Au mois de juillet dernier, les chefs
du parti légitimiste, ayant formé le des-
sein de battre le rappel pour gagner à
leur cause les bonapartistes catholiques
que la perspective d'avoir le prince Jé-
rôme pour prétendant devait effrayer,
s'adressèrent il Léon XIIL Ils le prièrent
de joindre ses efforts aux leurs pour
amener dans le parti légitimiste ces
conservateurs égarés parmi les bonapar-
tistes. Léon X Irl refusa son interven-
tion, signifiant par là qu'il n'entendait
se mêler ni aux affaires de M. le comte
de Chambord, ni à celles de César.
Enfin, le h août, le pape a adressé à
tous les archevêques et évoques une let-
tre encyclique, pour leur recommander
la restauration de la philosophie chré-
tienne dans les écoles catholiques, selon
l'esprit du docteur angélique saint Tho-
mas d'Aquin.
De ces trois actes, les deux premiers
ont passé presque inaperçus. Quant à
l'encyclique du J. août, publiée par les
journaux catholiques, elle a fait déjà le
tour de la presse. Un retentissement plus
grand encore lui est réservé. On annonce,
en effet, que cette encyclique doit être
lue aux fidèles dans toutes les chaires de
hl., catholicité. La presse parisienne ne
s'est pas contentée de reproduire ce docu-
ment, elle l'a commenté. Les feuilles re-
a ligieuses ont été sobres d'appréciations.
de Quelques-unes avaient peut-être des mo-
tifs particuliers de garder cette attitude
réservée, motifs que nous ne voulons pas
kî rechercher. Les feuilles du trône l'ont
1 approuvée sans restrictions; elles ont
B tenu même dans cette circonstance à
faire un bruyant étalage de leur appro-
bation. Léon XIII recommande l'ensei-
gnement de la philosophie de saint Tho-
mas d'Aquin. Saint Thomas d'Aquin vi-
vait du temps de saint Louis ; il n'en
faut pas davantage pour exciter l'enthou-
siasme de l'Union.
t. Mais saint Louis est un roi du treiziè-
me siècle ; il appartient au moyen âge :
c'est donc le moyen âge, s'écrie-t -on d'un
autre côté, que le chef de l'Eglise a la
- prétention de faire revivre !
Etant donné ce point de départ, on
comprend toutes les critiques qui peu-
vent être accumulées contre l'encyclique
. du 4 août. Mais approuver ou blâmer ce
document uniquement parce que saint
Thomas d'Aquin est un homme du
r moyen âge, est-ce bien être tout à fait
juste à son égard, est-ce surtout avoir
bien vu la portée de l'acte pontifical du
; 14 août? Certes, sans-être détracteurs sys-
tématiques des temps passés, nous n'avons
pas beaucoup de goût pour cette époque, ;
où la scolastique régnait en souveraine, ;
où le syllogisme faisait pour ainsi dire <
partie de l'air qu'on respirait dans les 1
écoles. Léon XIII a-t-il pu avoir un seul *
instant la pensée de faire revivre l'ensei- ,
gnement de cette époque tel qu'il était
donné alors? Ce serait de sa. part une 1
pure folie. On n'arrête pas plus le pro- c
grès qu'on ne fait remonter vers leur 1
source les eaux des fleuves et des tor- 1
rents. Le progrès est en marche cons- l
tante depuis la première heure de l'hu- e
inanité. Il chemine lentement, mais sû- r
rement, répandant ses bienfaits sur ceux d
qui le nient aussi bien que sur ceux qui d
l'adorent. q
Pour tous ces motifs, il convient peut- c
être de chercher ailleurs la signification n
véritable de l'encyclique du h août. Tout s
d'abord, signalons dans ce document une n
intention bonne à recueillir. Le pape, n
par ce seul fait qu'il veut ramener à l'u- a'
nité l'enseignement philosophique dans
les^ écoles chrétiennes, avoue que cette
unité, si elle a jamais existé, n'existe
plus. Parmi les philosophes chrétiens, il
n avait que l'embarras du choix : lequel M
Léon XIII préfère-t-il? Un jésuite? Non, sa
mais un dominicain. On sait que l'ordre ul
des dominicains a toujours passé pour ql
être animé d'un esprit infiniment plus ^
libéral que celui de l'ordre d'Ignace de a
Loyola. C est la philosophie de Thomas m
d '.,Iquin qu'il recommande, qu'il impose.
Certes, prétendre (lue cette philoso-
phie est à la hauteur de la science mo-
derne, ce serait dépasser les limites de vi,
13J vérité. Mais la philosophie ne com- l'é
prend pas seulement la logique, la théo- vii
dicée, l'ontologie, la morale ; elle s'oc- an
cupe encore de l'homme vivant en so-
ciété, de l'organisation des pouvoirs Pa
publics. Or, il n'est peut-être pas sans
intérêt de rappeler aujourd'hui, il ceux
que la restauration de la philosophie de
Thomas d'Aquin dans les écoles cliré-
tiennes réjouit et enthousiasme, quelles
étaient, sur l'origine du pouvoir, sur ses di'
moyens et sur son but, les opinions en- si
L~ soignées —. sur la paille infecte de la rue
s- du Fouarrc ou dans les salles basses de
>• la rue des Cordiers — par le philosophe
- dominicain. Thomas d'Aquin enseignait
e que l'origine du pouvoir sortait de l'élec-
s tion. Derrière les mots de l Y'poque, le
t gouvernement qu'il proclamait le meil-
t leur et le le seul juste, c'est un gouverne-
i ment à la tète duquel se trouverait titi
- chef élu, autour de lui une Chambre—on
- ne songeait pas à deux Chambres alors,—
* également élu par le peuple, et les élus
• pris dans le peuple. C'est, on le voit, i'or-
ganisation d'un gouvernement démocra-
tique. Et la loi, comment devait-elle être
faite pour qu'elle eût droit au respect et
à l'obéissance de tous? Elle devait tirer
son origine de la raison, non pas'de la
raison d'un seul ou de quelques-uns,
mais de la raison de tous.
Nous venons de voir l'origine du pou-
voir et ses moyens. Quel était le but que
lui imposait Thomas d'Aquin ? Le bien
de la communauté. Le chef du pouvoir
et l'aristocratie élus cessaient-ils de gou-
verner pour le bien de tous, usaient-ils
de l'autorité dans leur intérêt personnel,
Thomas d'Aquin n'hésite pas à procla-
mer contre eux le droit du peuple à l'in-
surrection. Il enseigne que tout citoyen
a le droit de renverser un gouvernement
tyrannique, même par une rébellion san-
glante. Thomas d'Aquin ne s'attarde pas
a démontrer ces propositions. Il les,
énonce ; il veut qu'on les tienne pour des
vérités évidentes, pour des axiomes. Per
se patet, écrit-il après chacune; c'est l'é-
vidcnce.
Voilà les doctrines démocratiques dont
le chef de l'Eglise impose l'enseignement
dans les écoles chrétiennes. N'est-ce pas
le cas de répéter aujourd'hui ce mot cé-
lèbre : « La démocratie coule à pleins
bords » ? Ce ne sont pas les républiques
et les républicains seuls qui travaille-
ront désormais à la propagation des idées
démocratiques. Le successeur de Pie IX,
du pape qui a proclamé l'infaillibilité,
qui a fait le Syllabus, ne résiste pas au
courant qui emporte les sociétés moder-
nes vers la démocratie : il lui cède, il
s'abandonne à lui. C'est une transfor-
mation nouvelle dans l'Eglise qui s'an-
nonce. Nous allons suivre cette évolution
avec curiosité.
A.Z.
Plusieurs journaux ont annoncé que
M. Jules Grévy était parti avant-hier pour
sa propriété de Mont-sous-Vaudrey. C'est
une erreur. M. le président de la Républi-
que ne partira pour le Jura que le 6 sep-
tembre, avec Mme et Mlle Grévy, qui seront
alors de retour, et quelques personnes de sa
maison civile.
Mercredi prochain, 3 septembre, jour an-
niversaire de la mort de M. Thiers, un ser-
vice funèbre sera célébré, à midi précis, en
l'église Notre-Dame de Lorette. Aucune in-
vitation particulière ne sera envoyée. Les
amis de l'illustre défunt peuvent considérer
le présent avis comme une lettre de faire
part.
La cour des comptes, réunie dans sa
grand chambre, au Palais-Royal, sous la
présidence de M. le premier président Petit»
jean, a prononcé, le 29 août 1879, en au-
dience solennelle, sa déclaration générale
sur les comptes publiés par les ministres
pour l exercice 1875 et sur la situation dé-
finitive de cet exercice.
UNE SOUFFRANCE NÉCESSAIRE
Suivant une dépêche de Berlin adres-
sée au Morning Post, les officiers français
désignés pour suivre les grandes manCCll-
vres de l'armée allemande accompagne-
ront l'empereur Guillaume à Strasbourg,
mais n'iront pas à Metz avec lui.
Conformément aux règles de l'ét i-
quette, le président de la République
française enverra le comte de Saint-Val-
lier comme ambassadeur pour compli-
menter l empereur d'Allemagne, lorsque
celui-ci s'approchera de la frontière fran-
çaise.
Nous connaissons assez le patriotisme
de nos lecteurs pour ne point douter que
cette nouvelle ne les fasse tressaillir de
douleur.
Comment imaginer, en effet, que des
officiers de notre armée puissent suivre
d'un œil sec des manœuvres allemandes
sur une terre qui fut, hier, française.
Il le faut cependant. On ne guérit que
les plaies qu'on sonde. Nous ne sommes
plus une nation satisfaite, qui a le loisir
de se montrer susceptible et boudeuse ;
nous sommes un peuple vaincu qui a
l'ambition légitime de reconquérir sa
place et qui veut étudier de près les pro -
cédés de son vainqueur.
En Alsace, en Lorraine, s'il le faut,
nos soldats doivent chercher les secrets
et découvrir les ressorts de cette machine
militaire dans les rouages de laquelle
nous avons été broyés.
On n'est pas officier, on n'a pas l'hon-
neur de commander à la jeunesse fran-
çaise pour étudier à l'aise dans un cabi-
net bien clos, au coin du feu, les élé-
ments de la guerre. Certes, ils souffri-
ront, ^ ceux qui, mêlés à l'état-major
prussien, vont suivre à la trace, sur
une terre semée de tombes, la gloire
française en fuite ! Mais ce sont là
de nobles et fécondes souffrances. Ils
rediront à leurs chefs ce qu'ils auront
vu, et dans leurs cœurs, ils garderont
comme une récompense cachée le souve-
nir des regards échangés, des poignées
de mains recueillies, des espérances de-
vinées.
Ne regrettons rien ! Il est digne de la
France d'accepter hautement sa défaite :
c'est le moyen de mériter un jour le re-
tour attendu de la fortune.
CH. LAURENT.
L'ESPRIT DES MORTS
On peuL s'arrêter quand on monte, jamais
quand on descend.
NAPOLÉON 1er,
Les journaux royalistes publient tous une
note émanant évidemment de l'entourage
de don Carlos, et qui contient ces deux pa-
ragraphes :
Pour nous, il ressort de ces bruits que les
négociateurs du mariage de don Alphonse avec
l'archiduchesse Christine auraient tenu à ajou-
ter à la corbeille de celle-ci cette renonciation
tant désirée et que négociateurs et gouverne-
ments sentent que l'avenir de l'Espagne, émi-
nemmenÍ catholique, pourrait bien appartenir
à la royauté légitime.
Nous sonnas autorisés à déclarer que Car-
ni ne doit renoncer Ù ses droits,
qu >•, il a défendus à 1 épée à la main, pendant qua-
tre ans, a la tète de 80,000 volontaires.
Il est évident, d après la teneur de cette
note, qu'j! v a eu des tentatives de rappro-
chement : c est ce que nous avons dit.
Elles ont été vaines, il est vrai c'est ce
que nous avions prévu.
LE " FIGARO " DÉMENTI PAR LUI-MÊME
Le Gaulois publie ce matin eu tète de
sa première page les deux lettres ei-des-
sous :
Mon cher monsieur COfIWI:,
Nouveau venu dans le journalisme, je croyais
pouvoir, en y entrant, garder les amitiés que
,1 étais heureux d'y compter, et je n'aurais ja-
mais songe qu un journal aussi en possession
de la faveur publique que le Figaro prit si vite
ombrage de nos efforts pour la mériter comme
lui.
11 paraît que je m'étais trompé, car je vois,
en ouvrant le Figaro de ce matin, que ce jour-
nal, embarrassé pour sortir d'un mauvais pas,
le prend vis-à-vis de nous sur un ton de persi-
flage que ne comporte pas le sérieux du sujet,
affecte de ne pas nous nommer, et nous désigne
uniquement comme « un journal désireux de
faire parler de lui H. C'est le désir de tout jour-
nal, en effet, et du Figaro, je crois, comme
des autres. Mais nous avons l'ambition que
I on parle toujours bien du Gaulois.
J ai si peu souhaité une polémique avec le
Figm'o que, loin de rechercher le démenti qui
nous est arrivé de Trouville, spontanément,
après deux jours, je l'ai publié tel que je l'a-
vais reçu, l'accompagnant seulement de paroles
courtoises pour un confrère et, je le pensais, i ' nn
ami.
Or, ce démenti si formel, de qui le Gaulois
I 'avait-il reçu? D'un des collaborateurs les plus
éminents et les plus autorisés du Figaro.
Je vous prie de faire autographier et publier
cette pièce, pour éviter qu'on ne trouve de nou-
veau plaisante notre réponse.
Croyez, mon cher monsieur Cornely, à mes
meilleurs sentiments.
Paris, 29 août 1879.
ARTHUR MEYER.
Le 26 août 1879.
Mon cher Cornely,
Je ne sais si M. Meyer est à Paris; je m'a-
dresse à vous et à lui pour vous faire une com-
munication dont vous apprécierez l'importance.
Je vous la donne sous la forme qui est jugée la
plus convenable par les personnes intéressées.
Vous en ferez naturellement ce que votre sa-
gesse vous dictera
« Une correspondance particulière de Trou-
» ville nous fait savoir que, au dire de person-
» nages politiques qui viennent de rendre yi-
>' site au prince Napoléon dans sa villégiature
» de Roches-Noires, entre autres M Haentjens,
o M. Janvier de la Motte, etc LE PRINCE NAPO-
» LÉON DÉMENT CAI 'f,.GORIQUE,.MENT laconver-
» sation que lui a prêtée le Figaro, dans LE FOND
» et dans LA FORME. LE PRINCE NE SAIT MEMT:
" PAS A QUEL PERSONNAGE FINANCIER POURRAIT
» S_APPLIQUER LA DÉSIGNATION MYSTÉRIEUSe du
» tigaro. Bref, il n'y a pas lieu de douter que
» la conversation du prince Napoléon ne soit
» complètement apocryphe.
"Voilà, mon cher ami.J'OBEIS A LN bEVOIR,
» en vous transmettant cette communication
» dont je vous garantis l'authenticité absolue.
» Seulement, évitez de me mettre en jeu à
» cause du Figaro. La situation est, pour moi,
v tellement délicate, que je me serais abstenu
» si, comme je vous Je répète, je ne me trouvais
v FORCE de déférer à une VOLONTÉ SUPÉ-
» RIEURE m imposant une mission que je ne
'j pouvais décliner. "
» A vous bien cordialement,
" AUGUSTE VITU. »
Ce matin le Figaro barbotait piteuse-
ment; que sera-ce demain ?
A propos de l'article : Tambours et dai-
rons, de M. Amédée Le Faure, notre colla-
borateur, que nous avons publié hier, un
de nos lecteurs nous adresse les observa..
tions suivantes
« M. Le Faure, qui apprécie très bien c0âî
questions spéciales, a oublié de mentionner
un détail relatif à la marche, détail qui a,
cependant, aussi beaucoup d'importance et
que tous les soldats seront unanimes à re-
corma-itre.
'> f n bataillon ou régiment est-il en raar»
cne le clairon sonne et enlève le pas du
soldat; le tambour sueoède-t-il au clairon.
la troupe qui, un moment auparavant,
marchait au pas clans un ord,^ par/h[7
perd presque toujours ImmédIatement !•'
cadence et ne peut la retrouver sans un
flottement assez prolongé.
" Le tambour existe aujourd'hLn, peut
Je dire, sans aucune espèce d'utilité et par
la seule raison qu'il existait bien avant
nous. n
LETTRES D'UN COMMIS-VOYAGEUR(1)
VI
Monsieur le directeur
I eut-etre vous rappelex-vot.s imo
farce légendaire du Palais-Royal, intïtsi-
lée : Grassoi embêté par Ravel, Pard.)u-<
nez-moi cette expression un peu triviale;
elle n'est pas de moi, mais du vaudevïU
liste.
Je ne sais pourquoi., depuis que j'ai
lu dans les journaux le compte rendu
la déposition faite par M.' LesgiuIUT,
directeur du réseau de l'Etat, devant la
première sous-commission des chemins
de fer, le_ titre de cette pochade me re-
vient toujours en tête.
Malgré moi, il me semble que nlOiln-
râblé M. Lesguillier joue un peu, en cette
affaire, le rôle de Grassot.
A quoi peuvent se réduire, en effet, les
explications fournies par le subordome',
de JI. de Freycinet, à la sous-commission
de la Chambre des députés ?
A ceci •
u Toutes les grandes Compagnies, avec
" lesquelles je suis en relations, et, en
» particulier, la Compagnie d'Orléans,
" ne cessent de me faire des misères. Et
J) c'est bien... ennuyeux! »
Ce pauvre M. Losguillîer est bien h:
directeur le plus infortuné qui soit 11-1
monde. La Compagnie d'Orléans semble
avoir juré de lui rendre l'exploitation do
son chemin de fer impossible.
II n'est vexations qu'elle ne lui fasse
subir, obstacles qu'eUe ne lui suscite.
Les voyageurs, qui ont. à passer de la
ligne d'Orléans sur le réseau de l'Etal,
et vire versa, sont de la part de l'admi-
nistration de la premi('-)'e, victimes du
mauvais vouloir le plus absolu.
Ce sont des parias envers lesquels on
n'est tenu à aucun ménagement.
Ont-ils besoin de renseignements, ou
se t,ci use à jes leur donner. Pour la dis-
tribution des billets, on crée toutes sor-
tes de difficultés; de même, pour l'enre-
gistrement des bagages en transit d'une
ligne sur l'autre. Le plus souvent, aux
gares de jonction, il faut procéder a Ull
enregistrement nouveau.
Et ces gares de Jonction, qui devraient
éviter du moins aux voyageurs rennui
de faire à pied 011 en omnibus le trajet
d'une station Ù. une autre, quelles peines
n'a-t-on pas eues à les obtenir. On a rac-
(1) Voir la France des % 7, 1 A, 21, :30 juillet
et 11 aoÙt.
BOURSE DU 30 AOUT
S I i , VAMBtJmS
1 ! BOURSE DU 30 AOUT Fréter Dernier «cenncFs Ail rnMPTtNT PnScéd. Pro.nier Dernier
JL. -SL, i clÇtnw» ftmfti cours NEGOCIEES AU COMPTANT clôture coors
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.2 50 .... Obligations du Tr(isor ....... ept 515 ., 517 50 517 50 Fives-Lillè, 540* 540 538 75
........ Département de l Seine ... Cpt 388 .. 836 ..1 288 .. Omnibus 1875 " 1376 " 1575 ..
!....j.i .. Ville de Paris 1855-1860...cpt 518 .» 518 .. 517 .. Duval, 500 fr. t. p gnn ** 800 '* 800 .
• • •• .. 75 — 186,5 cpt 3 .. 533 50 532 25 Lits Militaires...... 170 " ... !* ....
. 0 •• •• y. - 1860 cpt Mô .. 410 .. 400 ... Vidanges etEngrais-(G,Par.i '* 607 50 €07 50
50 - 1871..,., .ept 405 ..j 405 .. 404 50 Mobilier espagnol (jouiss. ,. 630 ' 620 ..
«,.23 .... - 114 1871....... cpt 107 25 106 50 107 50 obligations
..1 ..!" " - 187s cpt m m. 529..
00 .«M • 1876...... cpt fi28 5|7 .. 527 .. Bone-Guelixia, 357 j Ï66 KÀ 366 ..
00 50 .... Bous ce liquidation (Paris)., t M9 .. 539 50 539 50 Est algérien, 867 50 362 862..
........ de liquid. dépo.rtem... opt' 585 .. 683.. 635 .. Ofcsrentes 27 27
». 50 .... ViUadfl Marseille 1877 3 0/0. C 394 50 894 50 3P5.. — b-a, 3c oé '
.5 Forièlèr0 (lacendie) ........cpt 8M .. S40 .. 840 ., Est5 0/0 ................. gog " 597 ÀÔ 597 50
.. Banque de France ......... ept,BJSO 3150 1150 ., 3150 .. Est 3 0/0 ,, 388*' 383 50 385
45 Banque d'Escompte ........qpt 897 gôj 817 50 M 50 3 O/O nouvelles 386 " 38C, 5C 387 50
.2 50 .... Banque de Paris cpt 812 50 810 .. 5 tV Grande-Oëinture " son 390
.....2 M Comptoix d'Escompte...... cpt 862 50 860 .. 860 .. Lyon 3 0/0 391 *' " 394
2 60 Crédit foncier cpt 882 50 885-. 880 Méditerranée 6 0/0 filfi 5s filfi 25
u 50 .... - ObI. 4 517 517.. 515 .. 517 50 - 30/0,...:::! SS-86 38è"*--Ï86 7.
.....1.. t- - 10" 4 O/O....Cpt 103 .. 102 .. Io$ ., Lyon fusion ....... agi à* 384 50 384 50
- - 3 0/0 cpt 550 ., 550 .. 550.. Lyonl866 tgg I? 88^ "389 50
..50 . c. — —• 10, 3 OjO.... cpt fil ,, 111 50 111 10 Victor-Emmanuel 1862...,. Mi - «7
... 5.. ™ — cemm. 3 0/0, rpt 600 .. 496 .. 495.. Midi.,,,. XI Soi" 382 75
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h....2 50 Allumettes cPfc, 867 50 370 .. 365 .. Honduras ob.. hypothécaire 36 5/8 36 5/8
"7 50 ....jComp. Parisienne du Gaz..,cpt 1305 w 1310 ii Liongrois (obl. 300 fr.) ** 9r. .........
1 50-jComp.Immobilière cpt 3() " 1 29 oWigationottomane isbo ... •• ••• - ..
i5 ......Comp. Transatlantique .....ept W Rfig 50 K — 1863... 70 .. 70.. 68 ..
.....7 50 Hesaageriesmaritimes, cpt 590 575 * KL ** 2^ k}\ — M65.. 76 " • " ^ 35
.2 50 .... Voitures k Paris.., cpt Kg «A SX" M2 525 - 1S6J.. 72...." 72..
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.....S 75 Banque Ottomane,,,cpt Kfll BOO loi Sr r 158 . 55#..
.2 50 .... Crédit foncier d'Autriche., cp. 666 75 Lg Ai «7Ï Lomîmrds ' 263 60 263 75 263 50
Ob. fouc. russe 4* etfi* série cpt 380 382 50 080 ^ * 265,75 269 50 269 75
Crédit Mobilier espagnol,,,cpt •* S m " Qj^r^Suiass......... 50 41250
.... 5.. Chemin-, Autrichiens cpt KQÔ KO 'KM " 'ifA kl ti-d-VApagne (1* hypetUe.q. 337 830 328
... • 1 15 - Sud-Autriche .....cpt 59fi|60 Çg JE ^ hypothiq.) ^ M4 50
,... ,1 25 ~ £orG-ESpûgDe.. 276 igb 25 M» SaM S »T6bL gU$ go ml S „
•• iC" -P, pt U2 50 43< 60 482 5c .. 115. ?u 50
' ri 15 mr «t 10#B0 lie .. 110..
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CHANGES SE NÉGOCIANT A VUE
. ~
s Or *P
1^! CHANGES PAPHB LO!îQ PAPIER COUr.T
1 S
2 0/0 Londres . 25 82 h2 à 25 37 h2 2528 à 25 33 -2 0/0
2 1/2 Belgique. 9»7/8 à 00 t/8 99 3/1 i 100 -21/2
4 010 Italie(liré) 10 1/2 à H 0/0 10 7/8 à il 1/8 -4 0/0
6, 0/0 Italie (or), pair à 1/S prime 3/4 à 1/4 perte -4 0/0
8 i/a Suiflaa.... 100 0/0 à 1001/8 9915(16 à 100M6-30/0
BULLETIN FINANCIER
La réponse des primes de la fin du mois vient
de s'opérer sans surprise et sans débat.
Pour nos rentes, elle s'est faite conformément
à la tradition, C'est-à-dire au cours de l'avant-
veille de la réponse des primes.
Depuis trois ou quatre jours on manœuvrait
pour fixer le cours de la réponse du 5 0/0 tout
près de 117; on y est aisément parvenu.
Ce cour s est assez avantageux, en ce sens
qu'il solde le plus grand nombre des opérations
de ferme contre primes ; la liquidation se trouve
tout naturellement très avancée, et les comptes
du mois se solderont par des différences de peu
d'importance.
Voici les cours de la réponse des primes sur
les principales valeurs : sur le 3 0/0 à 83 15;
sur l'Amortissable à 85 15 ; sur le 5 0/0 à 116
97 1 /2 ; sur l'Italien à 79 ; sur le Florin à 69,
sur le Hongrois à 79 1 /8, sur le Foncier à 881
25; sur la Banque d'escompte à 930 ; sur le Mo-
bilier à 687 50.
Sur le marché de nos rentes les transactions
sont peu animées ; on ne se douterait pas qu'on
est en pleine liquidation; le 5 0/0 s'inscrit el;
116 95 et 117; le 3 0/0 à 83 10 et 83 15; l'A-
mortissable à 85 17 1/2.
Le 5 0/0 Italien varie de 79 05 à 78 95.
INous avons le Turc à Il 65, la Banque otto-
mane à 500, l'Obligation égyptienne 6 0/0 à
233 75. ^ "
Les fonds de l'Est ont un peu de réaction, le
Florin à 69, le Hongrois à 79 1/8.
Le Foncier se maintient sans variation à
881 25.
La Banque d'escompte poursuit son mouve-
ment de hausse ; on cote au début 910, puis 935
et 930. La Banque de Paris est calme à 812 50
la Fondiaria à 723 75, la Banque hypothécaire
à 723 75.
Le Mobilier français est très mouvementé;
nous le trouvons successivement à 686 25, à
693 75 et 677 50; la Française-Italienne est plus
calme, àA52 50; la Franco-Hollandaise fait 266 95
et 277 50.
Les actions de la Banque européenne, deuxiè-
me série, sont tenues à 520 pour les libérées, à
630 pour les non libérées.
heures. — Le marché est toujours
aussi inactif. Le 5 0/0 fait 116 92 1/2.
Trois heures
3 O/O, i"3 15 nt". — 3 0/0 amortissable,
86 07 ./». - 5 016, 116 90 •»/*.. — ltaU....
79 90 M/M. — Turc, 11 55 »/». Egyptienne,
933 75 M/M. — Banque ettomane, A96 25 »/»,
Voir à la 3e page nos Nouvelles finan-
cières.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le conseil des ministres s'est réuni ce matin,
à l'Elysée, sous la présidence de M. Grévy.
MM. Waddîngtpn, Le Royer, Lepère, le géné-
ral Gresley et l amiral Jauréguiberry assistaient
seuls au conseil, les autres ministres étant ab-
sents de Paris.
M. Lepére, ministre de l'intérieur, a entrete-
nu ses collègues du prochain mouvement pré-
fectoral, qui n est pas encore définitivement ar-
rêté.
Aucune décision n'a été prise au sujet de la
nomination du nouvel évêque d'Amiens.
M. Le Royer, garde des sceaux, a soumis à la
signature du président de la République le dé-
cret relatif au mouvement dans la magistrature
qui paraîtra incessamment au Journal officiel.
Il se confirme que M. le contre-amiral Gras-
set, gouverneur de la Martinique, ne retournera
pas a son poste-
Aucune décision n'est encore prise, relative-
ment au choix de son successeur.
M. Boerescu est de retour de Dieppe où il a
eu une entrevue avec M. le marquis de Salis-
bury. Il doit avoir dans l'après-midi un nouvel
entretien avec M. Waddington.
On mande de Dunabourg, à la Gazette des
villes et des campagnes de Riga, que, lors du
passage de 1 empereur de Russie dans cette
ville, les corps de pompiers volontaires, dont il
a été question récemment dans les journaux
russes, feront de grandes manœuvres devant le
czar.
faisant allusion aux déclarations laites par
les journaux officieux allemands, d'après les-
quels le feld-maréchal de Manteuffel serait char-
ê.J, P jnir, pendaxt son séjour à Varsovie, les
différends qui se sont élevés entre le prince de
Bismarck et le prince Gortchakoff, la Gazette
nationale de Berlin se livre aux réflexions sui-
vantes :
« On ne veut pas avouer que ces différends
ont pris des proportions qui donnent lieu à de
graves appréhensions ; mais on cherche à faire
croire qu il s'agit seulement de ne pas laisser
passer l'occasion qui se présente de faire cesser
de» difficultés encore faciles à aplanir. On verra
bientôt quelle est la véritable situation. »
AU PALAIS
La bande Abadie (suite)
(Voir dans le corps du journal le commence-
ment de l'audience)
L'avocat général arrive à la scène du crime :
le récit qu'il en fait produit une grande sensa-
tion dans l'auditoire.
Nous ne reviendrons pas sur cette scène, que
l'interrogatoire d'hier a fait connaître suffisam-
ment.
Constatons seulement que pendant le sombre
récit fait par M. l'avocat général, les deux ac-
cusés n'ont pas donné le moindre signe d'émo-
tion.
Abadie a les yeux portés tantôt à terre, tan-
tôt sur la table des pièces de conviction; quant
à Gille, il fixe sans cesse les jurés et l'avocat
général.
Puis le réquisitoire s'occupe des trois autres
accusés Claude, Farigoule et Charton et requiert
contre eux une application sévère de la loi.
« Quant à Abadie et à Gille, dit-il, je vous
demande d'être impitoyables à leur égard. »
L'avocat général fait allusion aux crimes
mystérieux qui se sont succédé depuis deux
ans.
« Il ne serait pas impossible, dit-il, qu'il y
eût une certaine relation entre tous ces crimes
et qu'Abadie et Gilles y eussent pris part.
)) Nous ne possédons aucune preuve ce sujet,
et il serait téméraire de faire autre chose que
s'en tenir aux suppositions. Messieurs, encore
une fois, je vous demande d 'être impitoyables."
Après une suspension d'une demi-heure ,
l'audience est reprise et la parole est donnée à
la défense.
MI Danet, avocat d'Abadie, parle le premier.
Il plaide, avec un grand talent, les circonstances
atténuantes pour son client.
« Il y a eu, dit-il, trop de bruit autour de
cette affaire. Les détails donnés ont eu pour
conséquence de placer ces denx inculpés sur
une sorte de piédestal.
" Messieurs les jurés, vos prédécesseurs, dans
une des dernières sessions, ont eu à juger une
affaire au moins aussi épouvantable.
» Un jeune homme de dix-sept ans à peine,
Eugène Ollivier, avait assassiné sa tante pour
la voler.
» Les charges étaient accablantes ; l 'accusé,
lui-même, ne pouvait pas nier, et cependant le
jury n'a pas été impitoyable ; il n'a même pas
condamné ce jeune homme aux travaux forcés
à perpétuité, mais seulement à vingt ans de
travaux forcés.
» Messieurs, ce que je reproche au réquisi-
toire très habile de M. l'avoeat général, c'est
d'avoir tenté de soulever, pour s'en faire une
arme contre les accusés, un coin du voile qui
recouvre encore les crimes mystérieux de ces
deux dernières années.
l » On n'a pas le droit, messieurs, de suupçou-.
ner Abadie et Gille d'avoir trempé dans ces cri-
mes ; rien ne témoigne contre eux, et l'on ne
devrait pas sacrifier le sentiment de justice el la,
satisfaction de prononcer une péroraison à effet
oratoire. «
| Me Danet donne lecture d'une lettre d'Abadie
à sa mère, lettre dans laquelle il fait preuve du
| plus grand repentir et lui demande humble-
ment pardon de tout le mal qu'il lui a rait;
cette lettre fait grand effet.
« Messieurs les jurés, dit en terminant M°
Danet, je vous prie, jo vous supplie d'avoir
pitié de cet homme, de ce jeune homme dont
la jeunesse n'a pas été entourée des soins né-
cessaires. Pitié, messieurs, au nom de sa ïilérc,
au nom de sa sœur, pitié et vous serez bénir-, 1>
Cette péroraison émue fait sensation.
Le défenseur de Gille, M6 Léon, prend la pa-
role à son tour ; il blâme aussi le bruit qu'on a
fait autour de cette affaire.
Il charge Abadie et s'efforce de rejeter sut'
lui toute la responsabilité; c'est lui, dit-il. qui
a perdu Gille; avant de le connaître, ce der-
nier était un enfant sur le compte duquel on
n'aurait pu rien dire.
Son père, qui l'employait, n'a jamais eu à -•}
plaindre de lui jusqu'au mois d'avril H3'it), épn~
que à laquelle il a fait la connaissance i'Abadr;,
» Au mois de juin de la même année, ils oui
été condamnés tous deux a quatre mois de prî -
son'pour vol ; à sa sortie de prison, Gille est
rentré chez son père, et c'est Abadie qu i est allô
de nouveau le chercher »
L'audience continue.
Service des Agences
Vienne, 30 août.
Les journaux du matin annoncent que le
comte Andrassy va s'occuper de donner une so-
lution à quelques questions encore pendantes,
comme les questions d'Arab-Tabia et de la.
frontière turco-monténégrine.
Ce serait seulement après que ces questions
auraient été résolues, c'est-à-dire vers le mi-
lieu de septembre, que le successeur du comlo
Andmssy serait nommé.
Nouvelle-Orléans, 29 août.
La fièvre jaune vient d'éclater ici de nouveau.
Le fléau continue de sévir à Memphis, sans
qu'on puisse constater de décroissance.
Limoges, 30 août.
Lr3 conseil général a terminé sa session hier
soir. Aucun vote n'a eu lieu sur les projets ds
loi relatifs à renseignement supérieur.
Marseille, 30 août.
Le conseil général a puspendn ses séances
jusqu'à, mercredi, pour étudier la question de
l'octroi de Marseille et celle des chemins de ier
d'intérêt local.
Lille, 30 août.
La session du conseil général a été clos,,:
cette nuit.
(Havas.)
ID uIIh..-.1l1adrt. - Tr. 8.: III nllfl
La rédaction ne répond pas des Manuscrit* qui lui sont adressés
XD X M AIST Q H E 31 A.01:JT 1B79
ABONNEMENT. : I23, RUE MONTMARTRE , PARIA
Les abonnements daunt du J" .c 16 du mois. - les lettres doivent être affranchies - Insertions naués* ' ,
AMXOXCES : Chez MM. LAc;R,&Nez, CEItF « Gle, place de la Bourse, 6, et chez MM. F AUOBKY, Ll„,IT. ,/cTP" cfd, I sous 8
... Aa.TlDlBN'1'8
QUINZE CENTIMES le Numére.- TI'ois mois: DOUZE FUIII
Joindre aux ,.eoolW61lement.s ou réclamation* la band* imprimé*
Recommandation expresse :
L 1 R E ce soir, ii la S® page de la
France, le nouveau roman-feuilleton de
M. A. MAT TUE Y :
ZOÉ CHIEN-CHIEN
SOMMAIRE
L ENC Y CL [QUE DU h AOUT. — A. Z.
INFORMATIONS : Les émeutes de Québec.— Les
conseils généraux.
UNE SOUFFRANCE NÉCESSAIRE.- Ch. Laurent.
L'ESPRIT DES MORTS - Napoléon 7OR.
LE « FiGARO » DÉMENTI PAR LUI-MÊME.
LETTRES D'UN COMJrHS-VOTAGBUR.
REVUE DE LA PRESSE. — And1'!'! Treille.
BULLETIN DE L'ÉTRANGER : La Russie et l'Al-
lemagne.
LA « FRANCE » EN ORIENT.
LA JOURNÉE FINANCIÈRE.
NOUVELLES DU JOUR.
FAITS DIVERS : L'affaire de Joinville-le-Pont.
- Incendie des ateliers Yvose-Laurent.
Au PALAis : La bande Abadie (suite).
L'ESPRIT DES AUTRES.
SPORT. TOUR DES HALLES. THÉÂTRES ET
CONCERTE.
FEUILLETON : Zoé Chien-Chien. -A. Matthey.
PARIS, SAMEDI 30 AOUT 1879
L'ENCYCLIQUE DU 4 AOUT 1879
Le pape Léon XIII a déjà marqué par
trois actes la direction politique qu'il
veut donner à son pontificat.
A peine avait-il pris possion du siége
de saint Pierre qu'il recevait de M. le
comte de Chambord une supplique res-
pectueuse lui demandant la faveur de
venir au Vatican déposer ses hommages
aux pieds du successeur de Pie IX, d'in-
cliner le trône devant l'autel. Léon XIII
fit répondre au prétendant du droit divin
que son séjour à Frolisdorf lui parais-
sait préférable à sa présence au Va-
tican.
Au mois de juillet dernier, les chefs
du parti légitimiste, ayant formé le des-
sein de battre le rappel pour gagner à
leur cause les bonapartistes catholiques
que la perspective d'avoir le prince Jé-
rôme pour prétendant devait effrayer,
s'adressèrent il Léon XIIL Ils le prièrent
de joindre ses efforts aux leurs pour
amener dans le parti légitimiste ces
conservateurs égarés parmi les bonapar-
tistes. Léon X Irl refusa son interven-
tion, signifiant par là qu'il n'entendait
se mêler ni aux affaires de M. le comte
de Chambord, ni à celles de César.
Enfin, le h août, le pape a adressé à
tous les archevêques et évoques une let-
tre encyclique, pour leur recommander
la restauration de la philosophie chré-
tienne dans les écoles catholiques, selon
l'esprit du docteur angélique saint Tho-
mas d'Aquin.
De ces trois actes, les deux premiers
ont passé presque inaperçus. Quant à
l'encyclique du J. août, publiée par les
journaux catholiques, elle a fait déjà le
tour de la presse. Un retentissement plus
grand encore lui est réservé. On annonce,
en effet, que cette encyclique doit être
lue aux fidèles dans toutes les chaires de
hl., catholicité. La presse parisienne ne
s'est pas contentée de reproduire ce docu-
ment, elle l'a commenté. Les feuilles re-
a ligieuses ont été sobres d'appréciations.
de Quelques-unes avaient peut-être des mo-
tifs particuliers de garder cette attitude
réservée, motifs que nous ne voulons pas
kî rechercher. Les feuilles du trône l'ont
1 approuvée sans restrictions; elles ont
B tenu même dans cette circonstance à
faire un bruyant étalage de leur appro-
bation. Léon XIII recommande l'ensei-
gnement de la philosophie de saint Tho-
mas d'Aquin. Saint Thomas d'Aquin vi-
vait du temps de saint Louis ; il n'en
faut pas davantage pour exciter l'enthou-
siasme de l'Union.
t. Mais saint Louis est un roi du treiziè-
me siècle ; il appartient au moyen âge :
c'est donc le moyen âge, s'écrie-t -on d'un
autre côté, que le chef de l'Eglise a la
- prétention de faire revivre !
Etant donné ce point de départ, on
comprend toutes les critiques qui peu-
vent être accumulées contre l'encyclique
. du 4 août. Mais approuver ou blâmer ce
document uniquement parce que saint
Thomas d'Aquin est un homme du
r moyen âge, est-ce bien être tout à fait
juste à son égard, est-ce surtout avoir
bien vu la portée de l'acte pontifical du
; 14 août? Certes, sans-être détracteurs sys-
tématiques des temps passés, nous n'avons
pas beaucoup de goût pour cette époque, ;
où la scolastique régnait en souveraine, ;
où le syllogisme faisait pour ainsi dire <
partie de l'air qu'on respirait dans les 1
écoles. Léon XIII a-t-il pu avoir un seul *
instant la pensée de faire revivre l'ensei- ,
gnement de cette époque tel qu'il était
donné alors? Ce serait de sa. part une 1
pure folie. On n'arrête pas plus le pro- c
grès qu'on ne fait remonter vers leur 1
source les eaux des fleuves et des tor- 1
rents. Le progrès est en marche cons- l
tante depuis la première heure de l'hu- e
inanité. Il chemine lentement, mais sû- r
rement, répandant ses bienfaits sur ceux d
qui le nient aussi bien que sur ceux qui d
l'adorent. q
Pour tous ces motifs, il convient peut- c
être de chercher ailleurs la signification n
véritable de l'encyclique du h août. Tout s
d'abord, signalons dans ce document une n
intention bonne à recueillir. Le pape, n
par ce seul fait qu'il veut ramener à l'u- a'
nité l'enseignement philosophique dans
les^ écoles chrétiennes, avoue que cette
unité, si elle a jamais existé, n'existe
plus. Parmi les philosophes chrétiens, il
n avait que l'embarras du choix : lequel M
Léon XIII préfère-t-il? Un jésuite? Non, sa
mais un dominicain. On sait que l'ordre ul
des dominicains a toujours passé pour ql
être animé d'un esprit infiniment plus ^
libéral que celui de l'ordre d'Ignace de a
Loyola. C est la philosophie de Thomas m
d '.,Iquin qu'il recommande, qu'il impose.
Certes, prétendre (lue cette philoso-
phie est à la hauteur de la science mo-
derne, ce serait dépasser les limites de vi,
13J vérité. Mais la philosophie ne com- l'é
prend pas seulement la logique, la théo- vii
dicée, l'ontologie, la morale ; elle s'oc- an
cupe encore de l'homme vivant en so-
ciété, de l'organisation des pouvoirs Pa
publics. Or, il n'est peut-être pas sans
intérêt de rappeler aujourd'hui, il ceux
que la restauration de la philosophie de
Thomas d'Aquin dans les écoles cliré-
tiennes réjouit et enthousiasme, quelles
étaient, sur l'origine du pouvoir, sur ses di'
moyens et sur son but, les opinions en- si
L~ soignées —. sur la paille infecte de la rue
s- du Fouarrc ou dans les salles basses de
>• la rue des Cordiers — par le philosophe
- dominicain. Thomas d'Aquin enseignait
e que l'origine du pouvoir sortait de l'élec-
s tion. Derrière les mots de l Y'poque, le
t gouvernement qu'il proclamait le meil-
t leur et le le seul juste, c'est un gouverne-
i ment à la tète duquel se trouverait titi
- chef élu, autour de lui une Chambre—on
- ne songeait pas à deux Chambres alors,—
* également élu par le peuple, et les élus
• pris dans le peuple. C'est, on le voit, i'or-
ganisation d'un gouvernement démocra-
tique. Et la loi, comment devait-elle être
faite pour qu'elle eût droit au respect et
à l'obéissance de tous? Elle devait tirer
son origine de la raison, non pas'de la
raison d'un seul ou de quelques-uns,
mais de la raison de tous.
Nous venons de voir l'origine du pou-
voir et ses moyens. Quel était le but que
lui imposait Thomas d'Aquin ? Le bien
de la communauté. Le chef du pouvoir
et l'aristocratie élus cessaient-ils de gou-
verner pour le bien de tous, usaient-ils
de l'autorité dans leur intérêt personnel,
Thomas d'Aquin n'hésite pas à procla-
mer contre eux le droit du peuple à l'in-
surrection. Il enseigne que tout citoyen
a le droit de renverser un gouvernement
tyrannique, même par une rébellion san-
glante. Thomas d'Aquin ne s'attarde pas
a démontrer ces propositions. Il les,
énonce ; il veut qu'on les tienne pour des
vérités évidentes, pour des axiomes. Per
se patet, écrit-il après chacune; c'est l'é-
vidcnce.
Voilà les doctrines démocratiques dont
le chef de l'Eglise impose l'enseignement
dans les écoles chrétiennes. N'est-ce pas
le cas de répéter aujourd'hui ce mot cé-
lèbre : « La démocratie coule à pleins
bords » ? Ce ne sont pas les républiques
et les républicains seuls qui travaille-
ront désormais à la propagation des idées
démocratiques. Le successeur de Pie IX,
du pape qui a proclamé l'infaillibilité,
qui a fait le Syllabus, ne résiste pas au
courant qui emporte les sociétés moder-
nes vers la démocratie : il lui cède, il
s'abandonne à lui. C'est une transfor-
mation nouvelle dans l'Eglise qui s'an-
nonce. Nous allons suivre cette évolution
avec curiosité.
A.Z.
Plusieurs journaux ont annoncé que
M. Jules Grévy était parti avant-hier pour
sa propriété de Mont-sous-Vaudrey. C'est
une erreur. M. le président de la Républi-
que ne partira pour le Jura que le 6 sep-
tembre, avec Mme et Mlle Grévy, qui seront
alors de retour, et quelques personnes de sa
maison civile.
Mercredi prochain, 3 septembre, jour an-
niversaire de la mort de M. Thiers, un ser-
vice funèbre sera célébré, à midi précis, en
l'église Notre-Dame de Lorette. Aucune in-
vitation particulière ne sera envoyée. Les
amis de l'illustre défunt peuvent considérer
le présent avis comme une lettre de faire
part.
La cour des comptes, réunie dans sa
grand chambre, au Palais-Royal, sous la
présidence de M. le premier président Petit»
jean, a prononcé, le 29 août 1879, en au-
dience solennelle, sa déclaration générale
sur les comptes publiés par les ministres
pour l exercice 1875 et sur la situation dé-
finitive de cet exercice.
UNE SOUFFRANCE NÉCESSAIRE
Suivant une dépêche de Berlin adres-
sée au Morning Post, les officiers français
désignés pour suivre les grandes manCCll-
vres de l'armée allemande accompagne-
ront l'empereur Guillaume à Strasbourg,
mais n'iront pas à Metz avec lui.
Conformément aux règles de l'ét i-
quette, le président de la République
française enverra le comte de Saint-Val-
lier comme ambassadeur pour compli-
menter l empereur d'Allemagne, lorsque
celui-ci s'approchera de la frontière fran-
çaise.
Nous connaissons assez le patriotisme
de nos lecteurs pour ne point douter que
cette nouvelle ne les fasse tressaillir de
douleur.
Comment imaginer, en effet, que des
officiers de notre armée puissent suivre
d'un œil sec des manœuvres allemandes
sur une terre qui fut, hier, française.
Il le faut cependant. On ne guérit que
les plaies qu'on sonde. Nous ne sommes
plus une nation satisfaite, qui a le loisir
de se montrer susceptible et boudeuse ;
nous sommes un peuple vaincu qui a
l'ambition légitime de reconquérir sa
place et qui veut étudier de près les pro -
cédés de son vainqueur.
En Alsace, en Lorraine, s'il le faut,
nos soldats doivent chercher les secrets
et découvrir les ressorts de cette machine
militaire dans les rouages de laquelle
nous avons été broyés.
On n'est pas officier, on n'a pas l'hon-
neur de commander à la jeunesse fran-
çaise pour étudier à l'aise dans un cabi-
net bien clos, au coin du feu, les élé-
ments de la guerre. Certes, ils souffri-
ront, ^ ceux qui, mêlés à l'état-major
prussien, vont suivre à la trace, sur
une terre semée de tombes, la gloire
française en fuite ! Mais ce sont là
de nobles et fécondes souffrances. Ils
rediront à leurs chefs ce qu'ils auront
vu, et dans leurs cœurs, ils garderont
comme une récompense cachée le souve-
nir des regards échangés, des poignées
de mains recueillies, des espérances de-
vinées.
Ne regrettons rien ! Il est digne de la
France d'accepter hautement sa défaite :
c'est le moyen de mériter un jour le re-
tour attendu de la fortune.
CH. LAURENT.
L'ESPRIT DES MORTS
On peuL s'arrêter quand on monte, jamais
quand on descend.
NAPOLÉON 1er,
Les journaux royalistes publient tous une
note émanant évidemment de l'entourage
de don Carlos, et qui contient ces deux pa-
ragraphes :
Pour nous, il ressort de ces bruits que les
négociateurs du mariage de don Alphonse avec
l'archiduchesse Christine auraient tenu à ajou-
ter à la corbeille de celle-ci cette renonciation
tant désirée et que négociateurs et gouverne-
ments sentent que l'avenir de l'Espagne, émi-
nemmenÍ catholique, pourrait bien appartenir
à la royauté légitime.
Nous sonnas autorisés à déclarer que Car-
ni ne doit renoncer Ù ses droits,
qu >•, il a défendus à 1 épée à la main, pendant qua-
tre ans, a la tète de 80,000 volontaires.
Il est évident, d après la teneur de cette
note, qu'j! v a eu des tentatives de rappro-
chement : c est ce que nous avons dit.
Elles ont été vaines, il est vrai c'est ce
que nous avions prévu.
LE " FIGARO " DÉMENTI PAR LUI-MÊME
Le Gaulois publie ce matin eu tète de
sa première page les deux lettres ei-des-
sous :
Mon cher monsieur COfIWI:,
Nouveau venu dans le journalisme, je croyais
pouvoir, en y entrant, garder les amitiés que
,1 étais heureux d'y compter, et je n'aurais ja-
mais songe qu un journal aussi en possession
de la faveur publique que le Figaro prit si vite
ombrage de nos efforts pour la mériter comme
lui.
11 paraît que je m'étais trompé, car je vois,
en ouvrant le Figaro de ce matin, que ce jour-
nal, embarrassé pour sortir d'un mauvais pas,
le prend vis-à-vis de nous sur un ton de persi-
flage que ne comporte pas le sérieux du sujet,
affecte de ne pas nous nommer, et nous désigne
uniquement comme « un journal désireux de
faire parler de lui H. C'est le désir de tout jour-
nal, en effet, et du Figaro, je crois, comme
des autres. Mais nous avons l'ambition que
I on parle toujours bien du Gaulois.
J ai si peu souhaité une polémique avec le
Figm'o que, loin de rechercher le démenti qui
nous est arrivé de Trouville, spontanément,
après deux jours, je l'ai publié tel que je l'a-
vais reçu, l'accompagnant seulement de paroles
courtoises pour un confrère et, je le pensais, i ' nn
ami.
Or, ce démenti si formel, de qui le Gaulois
I 'avait-il reçu? D'un des collaborateurs les plus
éminents et les plus autorisés du Figaro.
Je vous prie de faire autographier et publier
cette pièce, pour éviter qu'on ne trouve de nou-
veau plaisante notre réponse.
Croyez, mon cher monsieur Cornely, à mes
meilleurs sentiments.
Paris, 29 août 1879.
ARTHUR MEYER.
Le 26 août 1879.
Mon cher Cornely,
Je ne sais si M. Meyer est à Paris; je m'a-
dresse à vous et à lui pour vous faire une com-
munication dont vous apprécierez l'importance.
Je vous la donne sous la forme qui est jugée la
plus convenable par les personnes intéressées.
Vous en ferez naturellement ce que votre sa-
gesse vous dictera
« Une correspondance particulière de Trou-
» ville nous fait savoir que, au dire de person-
» nages politiques qui viennent de rendre yi-
>' site au prince Napoléon dans sa villégiature
» de Roches-Noires, entre autres M Haentjens,
o M. Janvier de la Motte, etc LE PRINCE NAPO-
» LÉON DÉMENT CAI 'f,.GORIQUE,.MENT laconver-
» sation que lui a prêtée le Figaro, dans LE FOND
» et dans LA FORME. LE PRINCE NE SAIT MEMT:
" PAS A QUEL PERSONNAGE FINANCIER POURRAIT
» S_APPLIQUER LA DÉSIGNATION MYSTÉRIEUSe du
» tigaro. Bref, il n'y a pas lieu de douter que
» la conversation du prince Napoléon ne soit
» complètement apocryphe.
"Voilà, mon cher ami.J'OBEIS A LN bEVOIR,
» en vous transmettant cette communication
» dont je vous garantis l'authenticité absolue.
» Seulement, évitez de me mettre en jeu à
» cause du Figaro. La situation est, pour moi,
v tellement délicate, que je me serais abstenu
» si, comme je vous Je répète, je ne me trouvais
v FORCE de déférer à une VOLONTÉ SUPÉ-
» RIEURE m imposant une mission que je ne
'j pouvais décliner. "
» A vous bien cordialement,
" AUGUSTE VITU. »
Ce matin le Figaro barbotait piteuse-
ment; que sera-ce demain ?
A propos de l'article : Tambours et dai-
rons, de M. Amédée Le Faure, notre colla-
borateur, que nous avons publié hier, un
de nos lecteurs nous adresse les observa..
tions suivantes
« M. Le Faure, qui apprécie très bien c0âî
questions spéciales, a oublié de mentionner
un détail relatif à la marche, détail qui a,
cependant, aussi beaucoup d'importance et
que tous les soldats seront unanimes à re-
corma-itre.
'> f n bataillon ou régiment est-il en raar»
cne le clairon sonne et enlève le pas du
soldat; le tambour sueoède-t-il au clairon.
la troupe qui, un moment auparavant,
marchait au pas clans un ord,^ par/h[7
perd presque toujours ImmédIatement !•'
cadence et ne peut la retrouver sans un
flottement assez prolongé.
" Le tambour existe aujourd'hLn, peut
Je dire, sans aucune espèce d'utilité et par
la seule raison qu'il existait bien avant
nous. n
LETTRES D'UN COMMIS-VOYAGEUR(1)
VI
Monsieur le directeur
I eut-etre vous rappelex-vot.s imo
farce légendaire du Palais-Royal, intïtsi-
lée : Grassoi embêté par Ravel, Pard.)u-<
nez-moi cette expression un peu triviale;
elle n'est pas de moi, mais du vaudevïU
liste.
Je ne sais pourquoi., depuis que j'ai
lu dans les journaux le compte rendu
la déposition faite par M.' LesgiuIUT,
directeur du réseau de l'Etat, devant la
première sous-commission des chemins
de fer, le_ titre de cette pochade me re-
vient toujours en tête.
Malgré moi, il me semble que nlOiln-
râblé M. Lesguillier joue un peu, en cette
affaire, le rôle de Grassot.
A quoi peuvent se réduire, en effet, les
explications fournies par le subordome',
de JI. de Freycinet, à la sous-commission
de la Chambre des députés ?
A ceci •
u Toutes les grandes Compagnies, avec
" lesquelles je suis en relations, et, en
» particulier, la Compagnie d'Orléans,
" ne cessent de me faire des misères. Et
J) c'est bien... ennuyeux! »
Ce pauvre M. Losguillîer est bien h:
directeur le plus infortuné qui soit 11-1
monde. La Compagnie d'Orléans semble
avoir juré de lui rendre l'exploitation do
son chemin de fer impossible.
II n'est vexations qu'elle ne lui fasse
subir, obstacles qu'eUe ne lui suscite.
Les voyageurs, qui ont. à passer de la
ligne d'Orléans sur le réseau de l'Etal,
et vire versa, sont de la part de l'admi-
nistration de la premi('-)'e, victimes du
mauvais vouloir le plus absolu.
Ce sont des parias envers lesquels on
n'est tenu à aucun ménagement.
Ont-ils besoin de renseignements, ou
se t,ci use à jes leur donner. Pour la dis-
tribution des billets, on crée toutes sor-
tes de difficultés; de même, pour l'enre-
gistrement des bagages en transit d'une
ligne sur l'autre. Le plus souvent, aux
gares de jonction, il faut procéder a Ull
enregistrement nouveau.
Et ces gares de Jonction, qui devraient
éviter du moins aux voyageurs rennui
de faire à pied 011 en omnibus le trajet
d'une station Ù. une autre, quelles peines
n'a-t-on pas eues à les obtenir. On a rac-
(1) Voir la France des % 7, 1 A, 21, :30 juillet
et 11 aoÙt.
BOURSE DU 30 AOUT
S I i , VAMBtJmS
1 ! BOURSE DU 30 AOUT Fréter Dernier «cenncFs Ail rnMPTtNT PnScéd. Pro.nier Dernier
JL. -SL, i clÇtnw» ftmfti cours NEGOCIEES AU COMPTANT clôture coors
.....•> 00/ cpt 83 17 83 20 83 15 Actions
...8 .....-V / Oianv. IIV, juin. cet. T S3 lfi 83 18 83 18 Triamways"PgLSts-, Nord 200 .. "ô .. 200 ..
Q O / amortissable cpt 85 30 85 30 85 30 — Français 315.. 315 .. 315..
.8 ^ / o joui», juillet T 8515 85 07 85 07 — Paris-Sud 168 75 165. 165..
• • 40 ... A 1 / ,B,,«»cpt 116 60 116 .. 116 .. Annuités Lérouvilleà Sedan 5^5
• / 2 joulss. mars Mpt... .T 110 50 110 50 110 50 S--Comptoir des Entrepren. 262 ** " 26U #•
...... 10 g 0/ opt 117 .. 118 90 1 Id 90 Gaz e*ntril 686 25 650 !! 650 ..
.......5 V 0 j.féy.maiaofttnov. T 116 95 116 90 116 90 C, Paris, du Gaz (joni&s.)„.. 1010 1QfO 1010 ••
.2 50 .... Obligations du Tr(isor ....... ept 515 ., 517 50 517 50 Fives-Lillè, 540* 540 538 75
........ Département de l Seine ... Cpt 388 .. 836 ..1 288 .. Omnibus 1875 " 1376 " 1575 ..
!....j.i .. Ville de Paris 1855-1860...cpt 518 .» 518 .. 517 .. Duval, 500 fr. t. p gnn ** 800 '* 800 .
• • •• .. 75 — 186,5 cpt 3 .. 533 50 532 25 Lits Militaires...... 170 " ... !* ....
. 0 •• •• y. - 1860 cpt Mô .. 410 .. 400 ... Vidanges etEngrais-(G,Par.i '* 607 50 €07 50
50 - 1871..,., .ept 405 ..j 405 .. 404 50 Mobilier espagnol (jouiss. ,. 630 ' 620 ..
«,.23 .... - 114 1871....... cpt 107 25 106 50 107 50 obligations
..1 ..!" " - 187s cpt m m. 529..
00 .«M • 1876...... cpt fi28 5|7 .. 527 .. Bone-Guelixia, 357 j Ï66 KÀ 366 ..
00 50 .... Bous ce liquidation (Paris)., t M9 .. 539 50 539 50 Est algérien, 867 50 362 862..
........ de liquid. dépo.rtem... opt' 585 .. 683.. 635 .. Ofcsrentes 27 27
». 50 .... ViUadfl Marseille 1877 3 0/0. C 394 50 894 50 3P5.. — b-a, 3c oé '
.5 Forièlèr0 (lacendie) ........cpt 8M .. S40 .. 840 ., Est5 0/0 ................. gog " 597 ÀÔ 597 50
.. Banque de France ......... ept,BJSO 3150 1150 ., 3150 .. Est 3 0/0 ,, 388*' 383 50 385
45 Banque d'Escompte ........qpt 897 gôj 817 50 M 50 3 O/O nouvelles 386 " 38C, 5C 387 50
.2 50 .... Banque de Paris cpt 812 50 810 .. 5 tV Grande-Oëinture " son 390
.....2 M Comptoix d'Escompte...... cpt 862 50 860 .. 860 .. Lyon 3 0/0 391 *' " 394
2 60 Crédit foncier cpt 882 50 885-. 880 Méditerranée 6 0/0 filfi 5s filfi 25
u 50 .... - ObI. 4 517 517.. 515 .. 517 50 - 30/0,...:::! SS-86 38è"*--Ï86 7.
.....1.. t- - 10" 4 O/O....Cpt 103 .. 102 .. Io$ ., Lyon fusion ....... agi à* 384 50 384 50
- - 3 0/0 cpt 550 ., 550 .. 550.. Lyonl866 tgg I? 88^ "389 50
..50 . c. — —• 10, 3 OjO.... cpt fil ,, 111 50 111 10 Victor-Emmanuel 1862...,. Mi - «7
... 5.. ™ — cemm. 3 0/0, rpt 600 .. 496 .. 495.. Midi.,,,. XI Soi" 382 75
~ ~ comm.ô'30/0.C 99.. 99.. 99 . Word oSS * -389
1 -, - ~ c.d.157250/0.C S16.. 316.. 315...N'orâ-Est tfi7 50 afa" 570"
.1 ...... — — c.d. 1875 1°"9 608 .. 510 .. 509 .. Orléans 3 0/0 SI •• 386 KO 385370 "
•* " •; lî ~ fouc.la77 3 0/00 3118 75 388 50 388 .. Grand-Central... 000 " 00S S 305"
»... ,i 25 CMît nawAT eiet comm...CPtl 702 50 701 . 701 25 Orl- i 1" émission 27 383 5 ** 275 382 6 382e75 "
•5 " rr i cpt 735 .. 737 50 740 .. CM-J a» émission.. Sa ** 240 " 240 «
" "5 îiwt Mobilier..... cpt 685.. 687 50 680.. Ions ) 8* et 4* emiMion fK 2™ V gX "
.....2 50 et cornas-courants, cp: 70125 698 75 Ouest? 0/0 " $2 "
.6 foeiété flMttcifere... -pt 590 . 592 50 95 .. Vitré kFougères., §8 " 385 Mo " 280 "
.5 Soc.été géhi-ra.e.,,... cpt 535.. 535 fr>cmways Paris-Nord 368 28Q S? " «2X *
Banque ir. n'x-hollandase.. cpt 267 50 ... -...... - Francs 50 llï " fit "
.... 7 50 franco égypU<:nn'.. ePt 637 50, 630.. 630.. - Paris-Sud....... •• "
.7 60 o .. Banque ir..ncc-«fti5nne....<.P. 450 455 .. 457 50 Comp. Parisienne du Gaz... ££2 ||| rA ÊSf în
.5 cpt 665 ,, 6ë0 670 oninibuis g» 50 ^ ™ 50
........Bone-GneiBm ept 601 â5 601 25 voitures à Paris /5 5^"
8',,,625F*t ...............p 5887;) 585 ".582 50 immobilise Jg •• •• 524145 •;
..... .......c&t 135 . 735 ..I 735 .. Transatlantique
:: :: 1 :: Lyon midi ..... ............ -cPt Cpt •• «jg» 570 " 570 »
850oiïïiv «gu»a«s»::tissii 57875 Ui.. S?» 58n
0r^s,"V,,.♦•••• 1185 ... 1185 .. 1185 .. fonde dEtat 14i " 141 ** 141
.5 orléwis-Oi tUons llill.1"1wtés).. cpt 535 ^ 640 .. 540 .. Oblig.aomuni,ltsd'Autriche 320
.... 1 25 Ouest................cpt 78875 788 7J 787 50 Dette autrichienne colivert- ïj. " * "
• •• .7 60 Docks de^arseille. cpt jgg 50 680 .. 675 .. Etats-Unis, consolid. 6 0/0 J,..Ai ô'il
2 50 .... magasins Crenéraux Pt sio 2 ^ 5i0 9/| fcpagne Extérieure 2 0/0... •••
h....2 50 Allumettes cPfc, 867 50 370 .. 365 .. Honduras ob.. hypothécaire 36 5/8 36 5/8
"7 50 ....jComp. Parisienne du Gaz..,cpt 1305 w 1310 ii Liongrois (obl. 300 fr.) ** 9r. .........
1 50-jComp.Immobilière cpt 3() " 1 29 oWigationottomane isbo ... •• ••• - ..
i5 ......Comp. Transatlantique .....ept W Rfig 50 K — 1863... 70 .. 70.. 68 ..
.....7 50 Hesaageriesmaritimes, cpt 590 575 * KL ** 2^ k}\ — M65.. 76 " • " ^ 35
.2 50 .... Voitures k Paris.., cpt Kg «A SX" M2 525 - 1S6J.. 72...." 72..
»....3 75 CNi&ldeSnMz »..ept §12 KA " 1878.. .... 66 50
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". :: ,. ., Espagne Extérieure 4t 34% ;• v ~ 39250 392..
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It;aUcnliO/'O..............cpt »I9î° 7910 J8«'«o/». «î" "
- à:: ::S 79 ./. »ig l a m.:
.......^Tunisienne 6 0/0.........., cpt 80 9i 50 5Q 0&11". éuangere.
.....8 Turc 60/0.... ept Z' ^3.; Àutricbieas. 372 50 372 50 373..
.....S 75 Banque Ottomane,,,cpt Kfll BOO loi Sr r 158 . 55#..
.2 50 .... Crédit foncier d'Autriche., cp. 666 75 Lg Ai «7Ï Lomîmrds ' 263 60 263 75 263 50
Ob. fouc. russe 4* etfi* série cpt 380 382 50 080 ^ * 265,75 269 50 269 75
Crédit Mobilier espagnol,,,cpt •* S m " Qj^r^Suiass......... 50 41250
.... 5.. Chemin-, Autrichiens cpt KQÔ KO 'KM " 'ifA kl ti-d-VApagne (1* hypetUe.q. 337 830 328
... • 1 15 - Sud-Autriche .....cpt 59fi|60 Çg JE ^ hypothiq.) ^ M4 50
,... ,1 25 ~ £orG-ESpûgDe.. 276 igb 25 M» SaM S »T6bL gU$ go ml S „
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CHANGES SE NÉGOCIANT A VUE
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1^! CHANGES PAPHB LO!îQ PAPIER COUr.T
1 S
2 0/0 Londres . 25 82 h2 à 25 37 h2 2528 à 25 33 -2 0/0
2 1/2 Belgique. 9»7/8 à 00 t/8 99 3/1 i 100 -21/2
4 010 Italie(liré) 10 1/2 à H 0/0 10 7/8 à il 1/8 -4 0/0
6, 0/0 Italie (or), pair à 1/S prime 3/4 à 1/4 perte -4 0/0
8 i/a Suiflaa.... 100 0/0 à 1001/8 9915(16 à 100M6-30/0
BULLETIN FINANCIER
La réponse des primes de la fin du mois vient
de s'opérer sans surprise et sans débat.
Pour nos rentes, elle s'est faite conformément
à la tradition, C'est-à-dire au cours de l'avant-
veille de la réponse des primes.
Depuis trois ou quatre jours on manœuvrait
pour fixer le cours de la réponse du 5 0/0 tout
près de 117; on y est aisément parvenu.
Ce cour s est assez avantageux, en ce sens
qu'il solde le plus grand nombre des opérations
de ferme contre primes ; la liquidation se trouve
tout naturellement très avancée, et les comptes
du mois se solderont par des différences de peu
d'importance.
Voici les cours de la réponse des primes sur
les principales valeurs : sur le 3 0/0 à 83 15;
sur l'Amortissable à 85 15 ; sur le 5 0/0 à 116
97 1 /2 ; sur l'Italien à 79 ; sur le Florin à 69,
sur le Hongrois à 79 1 /8, sur le Foncier à 881
25; sur la Banque d'escompte à 930 ; sur le Mo-
bilier à 687 50.
Sur le marché de nos rentes les transactions
sont peu animées ; on ne se douterait pas qu'on
est en pleine liquidation; le 5 0/0 s'inscrit el;
116 95 et 117; le 3 0/0 à 83 10 et 83 15; l'A-
mortissable à 85 17 1/2.
Le 5 0/0 Italien varie de 79 05 à 78 95.
INous avons le Turc à Il 65, la Banque otto-
mane à 500, l'Obligation égyptienne 6 0/0 à
233 75. ^ "
Les fonds de l'Est ont un peu de réaction, le
Florin à 69, le Hongrois à 79 1/8.
Le Foncier se maintient sans variation à
881 25.
La Banque d'escompte poursuit son mouve-
ment de hausse ; on cote au début 910, puis 935
et 930. La Banque de Paris est calme à 812 50
la Fondiaria à 723 75, la Banque hypothécaire
à 723 75.
Le Mobilier français est très mouvementé;
nous le trouvons successivement à 686 25, à
693 75 et 677 50; la Française-Italienne est plus
calme, àA52 50; la Franco-Hollandaise fait 266 95
et 277 50.
Les actions de la Banque européenne, deuxiè-
me série, sont tenues à 520 pour les libérées, à
630 pour les non libérées.
heures. — Le marché est toujours
aussi inactif. Le 5 0/0 fait 116 92 1/2.
Trois heures
3 O/O, i"3 15 nt". — 3 0/0 amortissable,
86 07 ./». - 5 016, 116 90 •»/*.. — ltaU....
79 90 M/M. — Turc, 11 55 »/». Egyptienne,
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Voir à la 3e page nos Nouvelles finan-
cières.
DERNIÈRES NOUVELLES
Le conseil des ministres s'est réuni ce matin,
à l'Elysée, sous la présidence de M. Grévy.
MM. Waddîngtpn, Le Royer, Lepère, le géné-
ral Gresley et l amiral Jauréguiberry assistaient
seuls au conseil, les autres ministres étant ab-
sents de Paris.
M. Lepére, ministre de l'intérieur, a entrete-
nu ses collègues du prochain mouvement pré-
fectoral, qui n est pas encore définitivement ar-
rêté.
Aucune décision n'a été prise au sujet de la
nomination du nouvel évêque d'Amiens.
M. Le Royer, garde des sceaux, a soumis à la
signature du président de la République le dé-
cret relatif au mouvement dans la magistrature
qui paraîtra incessamment au Journal officiel.
Il se confirme que M. le contre-amiral Gras-
set, gouverneur de la Martinique, ne retournera
pas a son poste-
Aucune décision n'est encore prise, relative-
ment au choix de son successeur.
M. Boerescu est de retour de Dieppe où il a
eu une entrevue avec M. le marquis de Salis-
bury. Il doit avoir dans l'après-midi un nouvel
entretien avec M. Waddington.
On mande de Dunabourg, à la Gazette des
villes et des campagnes de Riga, que, lors du
passage de 1 empereur de Russie dans cette
ville, les corps de pompiers volontaires, dont il
a été question récemment dans les journaux
russes, feront de grandes manœuvres devant le
czar.
faisant allusion aux déclarations laites par
les journaux officieux allemands, d'après les-
quels le feld-maréchal de Manteuffel serait char-
ê.J, P jnir, pendaxt son séjour à Varsovie, les
différends qui se sont élevés entre le prince de
Bismarck et le prince Gortchakoff, la Gazette
nationale de Berlin se livre aux réflexions sui-
vantes :
« On ne veut pas avouer que ces différends
ont pris des proportions qui donnent lieu à de
graves appréhensions ; mais on cherche à faire
croire qu il s'agit seulement de ne pas laisser
passer l'occasion qui se présente de faire cesser
de» difficultés encore faciles à aplanir. On verra
bientôt quelle est la véritable situation. »
AU PALAIS
La bande Abadie (suite)
(Voir dans le corps du journal le commence-
ment de l'audience)
L'avocat général arrive à la scène du crime :
le récit qu'il en fait produit une grande sensa-
tion dans l'auditoire.
Nous ne reviendrons pas sur cette scène, que
l'interrogatoire d'hier a fait connaître suffisam-
ment.
Constatons seulement que pendant le sombre
récit fait par M. l'avocat général, les deux ac-
cusés n'ont pas donné le moindre signe d'émo-
tion.
Abadie a les yeux portés tantôt à terre, tan-
tôt sur la table des pièces de conviction; quant
à Gille, il fixe sans cesse les jurés et l'avocat
général.
Puis le réquisitoire s'occupe des trois autres
accusés Claude, Farigoule et Charton et requiert
contre eux une application sévère de la loi.
« Quant à Abadie et à Gille, dit-il, je vous
demande d'être impitoyables à leur égard. »
L'avocat général fait allusion aux crimes
mystérieux qui se sont succédé depuis deux
ans.
« Il ne serait pas impossible, dit-il, qu'il y
eût une certaine relation entre tous ces crimes
et qu'Abadie et Gilles y eussent pris part.
)) Nous ne possédons aucune preuve ce sujet,
et il serait téméraire de faire autre chose que
s'en tenir aux suppositions. Messieurs, encore
une fois, je vous demande d 'être impitoyables."
Après une suspension d'une demi-heure ,
l'audience est reprise et la parole est donnée à
la défense.
MI Danet, avocat d'Abadie, parle le premier.
Il plaide, avec un grand talent, les circonstances
atténuantes pour son client.
« Il y a eu, dit-il, trop de bruit autour de
cette affaire. Les détails donnés ont eu pour
conséquence de placer ces denx inculpés sur
une sorte de piédestal.
" Messieurs les jurés, vos prédécesseurs, dans
une des dernières sessions, ont eu à juger une
affaire au moins aussi épouvantable.
» Un jeune homme de dix-sept ans à peine,
Eugène Ollivier, avait assassiné sa tante pour
la voler.
» Les charges étaient accablantes ; l 'accusé,
lui-même, ne pouvait pas nier, et cependant le
jury n'a pas été impitoyable ; il n'a même pas
condamné ce jeune homme aux travaux forcés
à perpétuité, mais seulement à vingt ans de
travaux forcés.
» Messieurs, ce que je reproche au réquisi-
toire très habile de M. l'avoeat général, c'est
d'avoir tenté de soulever, pour s'en faire une
arme contre les accusés, un coin du voile qui
recouvre encore les crimes mystérieux de ces
deux dernières années.
l » On n'a pas le droit, messieurs, de suupçou-.
ner Abadie et Gille d'avoir trempé dans ces cri-
mes ; rien ne témoigne contre eux, et l'on ne
devrait pas sacrifier le sentiment de justice el la,
satisfaction de prononcer une péroraison à effet
oratoire. «
| Me Danet donne lecture d'une lettre d'Abadie
à sa mère, lettre dans laquelle il fait preuve du
| plus grand repentir et lui demande humble-
ment pardon de tout le mal qu'il lui a rait;
cette lettre fait grand effet.
« Messieurs les jurés, dit en terminant M°
Danet, je vous prie, jo vous supplie d'avoir
pitié de cet homme, de ce jeune homme dont
la jeunesse n'a pas été entourée des soins né-
cessaires. Pitié, messieurs, au nom de sa ïilérc,
au nom de sa sœur, pitié et vous serez bénir-, 1>
Cette péroraison émue fait sensation.
Le défenseur de Gille, M6 Léon, prend la pa-
role à son tour ; il blâme aussi le bruit qu'on a
fait autour de cette affaire.
Il charge Abadie et s'efforce de rejeter sut'
lui toute la responsabilité; c'est lui, dit-il. qui
a perdu Gille; avant de le connaître, ce der-
nier était un enfant sur le compte duquel on
n'aurait pu rien dire.
Son père, qui l'employait, n'a jamais eu à -•}
plaindre de lui jusqu'au mois d'avril H3'it), épn~
que à laquelle il a fait la connaissance i'Abadr;,
» Au mois de juin de la même année, ils oui
été condamnés tous deux a quatre mois de prî -
son'pour vol ; à sa sortie de prison, Gille est
rentré chez son père, et c'est Abadie qu i est allô
de nouveau le chercher »
L'audience continue.
Service des Agences
Vienne, 30 août.
Les journaux du matin annoncent que le
comte Andrassy va s'occuper de donner une so-
lution à quelques questions encore pendantes,
comme les questions d'Arab-Tabia et de la.
frontière turco-monténégrine.
Ce serait seulement après que ces questions
auraient été résolues, c'est-à-dire vers le mi-
lieu de septembre, que le successeur du comlo
Andmssy serait nommé.
Nouvelle-Orléans, 29 août.
La fièvre jaune vient d'éclater ici de nouveau.
Le fléau continue de sévir à Memphis, sans
qu'on puisse constater de décroissance.
Limoges, 30 août.
Lr3 conseil général a terminé sa session hier
soir. Aucun vote n'a eu lieu sur les projets ds
loi relatifs à renseignement supérieur.
Marseille, 30 août.
Le conseil général a puspendn ses séances
jusqu'à, mercredi, pour étudier la question de
l'octroi de Marseille et celle des chemins de ier
d'intérêt local.
Lille, 30 août.
La session du conseil général a été clos,,:
cette nuit.
(Havas.)
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