Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1887-09-05
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Description : 05 septembre 1887 05 septembre 1887
Description : 1887/09/05 (Numéro 3964). 1887/09/05 (Numéro 3964).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/04/2011
oetaus la manière d'opérer du 23e d'artillerie,
commandé par le colonel d'EUoy les servica,
ans exception, sont porfaitement organisés.
Tout le matériel est dans les cours de la ca-
;erne, prêt à être attelé.
Ce régiment a reçu chevaux de réquist-
ton.
Toute la Journée, afin d'habitber ces chevaux,
on les a attelé» et fait manoeuvrer.
Les cantonnements du 23e d'artillerie sont si-
tués en dehors de la ville.
Les hommes sont convenablement Installés
la sellerie est placée sous des hangars en bon
ordre; les fourrages sont renfermés dans des
magasins j les chevaux sont à la corde.
La cuisine se fait en plein vent avec les us-
tensiles de campement.
En somme, on peut affirmer qu'on ne saurait
aller plus vite et avec plus d'ordre pour mettre
un régiment d'artillerie sur le pied de guerre.
Il est bon de se rappeler, pour avoir une idée
exacte, qu'un régiment d'artillerie mobilisé oc-
cupe sur une route une longueur de 4,400 mè-
tres.
Toulouse, 3 septembre.
Les réservistes du 83* arrivés de Saint-Gaudens
ont rejoint leur régiment, musique en tête.
Tous ces soldats, habillés et équipés à neuf,
avaient la tenue complète de campagne, les
ustensiles de campement sur le sac et la mu-
sette en bandoulière, et portaient au ceinturon
deux petites cartouchières de nouveau modèle.
Les sergents-majors avaient le sac au dos.
Plusieurs officiers supérieurs sont déjà partis
pour les points de concentration, afin d'assurer
le service.
Les employés civils de la gare portent au bras
gauche un brassard blanc avec l'inscription
« Midi », afin que les factionnaires les laissent
circuler.
En dehors des réservistes mobilisés, qui arri-
vent ou partent, on rencontre en ville des déta-
chements d'hommss appartenant d'autres corps
d'armée, qui vont rejoindre leur régiment pour
accomplir leur période d'instruction.
Rapports des Maires
Toulouse, 3 septembre,
587 maires ont répondu, à .l'heure actuelle, à
la circulaire des Préfets leur demandant com-
ment le décret de mobilisation avait été accueilli
par les populations.
Toutes les réponses sont satisfaisantes sans
exception aucune.
On ne pouvait espérer un succès plus com-
plet.
L'Ensemble des Opérations
Montauban, 3 septembre.
Aujourd'hui, on peut se faire une idée géné-
rale de l'ensemble des opérations de la mobili-
sation.
Tous les réservistes sont maintenant habillée.
La première marche a eu lieu ce matin. Le ré-
sultat est magnifique. L'aspect des régiments est
vraimeut remarquable.
Un ordre parfait a régné dans les opérations
Intérieures des régiments et les réservistes ma-
nœuvrent parfaitement.
De ce côté, on peut dire que font a bien mar-
thé, que les règlements sont bons et que les
chefs sont à la hauteur de leur tAche.
Un grand nombre de médecins de réserve
sont réunis ici; ils partiront ce soir avec les
ambulances de ce côté encore toui est bien.
Le personnel et le matériel des Docks de Mon-
tauban fourniront les convois des ambulances
du corps d'armée.
Les Commissions de réquisition de chevaux
continuent prendre les animaux, qui sont
ttpédiés aussitôt à destination.
Ces attelages, qui ne sont pas habitués & leur
nouveau travail, no marchent pas encore bien
et se livrent quelquefois à des écarts qui désar-
çonnent les cavaliers.
Ils seraient mieux dressés aux manœuvres si
on les expédiait par les routes.
Néanmoins, les embarquements ont été bien
exécutés.
EL Le Général Vineendon
mi Toulouse, 3 septembre.
Le général Vincenûon commandant de la
33e division, visitant une caserne, a réuni la
troupe et a prononcé devant elle l'allocution
suivante
faut que la discipline soit observée stric-
tement. Il faut, quand les trains passeront dans
les gares, que l'ordre et le silence soient tels
que l'on croie voir filer des wagons vides. C'est
en restant dans la main des chefs, c'est en
obéissant, c'est en exécutant les ordres que les
soldats s'honorent. N'oubliez pas que les soldats
Qui se grandissent en observant la discipline
font les armées fortes et les nations respec-
De fait, il semble que le général a parlé à des
hommes faciles a, convaincre, car l'ordre est ma-
gnifique. Les corvées, les petotona, les détache-
ments qui parcourent les villes pour les détails
multiples du service, marchent comme à la ma-
nœuvre rien à reprendre.
Chacun s'est pénétré de sea devoirs et les rem-
pUt avec vigueur.
Les Généraux Brugère et Halllot
Toulouse, 3 septembre.
Ce matin. à neuf heures et demie, les gêné.
raux Brugère et ilalllot, accompagnés d'oillciers
d'ordonnanCe, sont venus a la gare de Matabiau
et se sont rendu compte que tout était préparé
pour les grands mouvements qui vont avoir
'lieu.
Ils ont été très satisfaits de la façon Intelli-
gente dont tout est conduit.
Les généraux sont allés ensuite à la gare
Haynal, pour assister au débarquement simul-
tané de deux trains d'une cinquantaine de wa-
gons chacun, transportant des réservistes du
régiment de ligne mobilisés à Saint-Gaudens,
et qui vont rejoindre à Toulouse leurs compa-
gnies.
Les généraux ont été satisfaits du calme avec
lequel le débarquement s'est accompli. Le si-
lence et la discipline sont remarquables. La des-
tente des wagons s'est effectuée réglementaire-
ment et dans tous ses détails.
La musique du S3° régiment de ligne est venue
attendre les réservistes qui sont partis ensuite
Uit-il Paris alors que la saison battait son
plein, sinon pour donner le change à l'opi-
.«ion?
Quelle nécessité pour lui d'aller s'enseve-
lir tout vif, comme un ermite, dans cette
solitude de Langon
On parlait de la ruine du duc ou du
moins du désordre de ses affaires, mais le
banquier connaissait son monde sur le bout
du doigt et si Vaudrey devait chercher quel-
que part avec succès le remède A cette dé-
cadence, c'était à Paris.
Cest là que fleurissent les héritières.
Quand on a trente-deux ans, une tournure
triomphante, qu'on s'appelle la duc de Vau-
drey-Langon et qu'on a sur son blason cette
aère devise « rai valu, vaux et vaudrai »,
eût-on perdu quelques millions, rien n'est
désespéré.
Si donc le duc ne cherchait pas la pana-
cée qui devait le gnérir, et le banquier le
savait d'un caractère à ne pas se résigner
aisément à la ruine, n'est-ce pas parce qu'il
l'avait sous la maint
Dans l'esprit du baron Noël les précautions
prises par l'amant de Louise tournaient
contre lui et devenaient une présomption de
culpabilité.
Mail ce n'était pas aise».
Le banquier ne faisait qu'éventer son gi-
bier, comme un limier qui entre en forêt et
passe sur la trace d'un cerf ou d'un san-
glier; il fallait le lancer d'abord et eosuite le
forter.
Rien ne pressait.
Quelle que fût la force du lien qui réunis-
Mit la jeune veuve à son ajnantxeJJe ne pou-
dans leurs casernes sous le commandement du
lieu tenant-colon
La tenue est excellente et l'ordre est parfait.
En ce qui concerne la réquisition des che-
vaux, on peut dire aujourd'hui qu'elle a donné
les résultats les pius satisfaisants.
A Carcassonne
Carcassonne, 3 septembre.
C- matin, un officier d'ordonnance du général
Brèart s'est r.judu 4 la mairie et a porté à la
connaissance du maire le nombre des officiers et
des soldats qui, du 6 au 8 septembre, séjourne-
ront à Carcassonne.
On compte 459 officiers et environ 15,000 hom-
mes ce chiffra est fort élevé par rapport à l'é-
tendue de la ville.
La municipalité a éprouvé quelques difficultés
& loger 450 officiers; elle s'acquitte de sa mis-
sion avec un empressement louable.
Les fours de campagne, installés depuis hier
soir sur la place d'Armes, fonctionnent à partir
de ce matia ils pourront fournir 50,000 rations
en deux Jours.
Les réquisitions s'opèrent très facilement; au-
cun propriétaire ne se soustrait aux obligations
que la loi lui impose.
L'esprit de la population est excellent.
On attend demain soir l'état-major.
A Castelnaudary
Castelnaudary, 3 septembre.
Voici les effectifs qui seront logés ou canton-
nés ici pendant ia période de concentration
Du 5 septembre, date d'arrivée, au 9 inclus
25 officiers, IIS hommes, 117 chevaux, il voi-
tures;
Du 6 au 9 inclus 5 officiers, 208 hommes, 21
chevaux et 4 voitures;
Du 7 au 8 matin 7 officiers, 300 hommes,
370 chevaux, 64 voitures
Du 8 au 9 inclus 84 officiers, 6,700 hommes,
882 chevaux, 80 voitures
Du 9 au i0 matin 3 officiers généraux, 6 of-
ficiers supérieurs, 174 officiers subalternes,
4,686 hommes, i,î3d chevaux, 202 voitures;
Le Il septembre 131 officiers, 2,600 hommes,
2,677 chevaux, Ml voitures.
Au total, le 9, se trouveront réunis à Castel-
naudary 6 officiers généraux, 6 officiers supé-
rieurs, 295 officiers subalternes, hommes,
chevaux et 361 voitures.
Castolnaudary, 3 septembre.
On s'occupe toujours de l'organisation des
services pour effectuer lundi le départ.
Les quartiers-généraux seront transportés à
Carcassonne et à Castelnaudarv.
Dans cette dernière ville, la plus rapprochée
du champ de bataille, les réquisitions se sont
faites à merveille.
L'attitude des populations est admirable; nos
soldats seront accueillis, traités et choyés avec
bonheur.
Aujourd'hui fonctionnent les ordinaires pour
les réservistes qui ont leurs cuisines.
On opère la distribution des ustensiles de cam-
pagne.
Le 150 régiment de ligne vient d'exécuter une
marche qui laisse présager une bien belle cam-
pagne.
Les soldats sont toujours pleins d'entrain.
A Mirande
Mirande, 3 septembre.
La Commission de réquisition des chevaux a
terminé ses opérations.
Ce matin, sont arrivés d'Auch des chevaux
de trait pour les voitures régimentaires dont le
Un tratn militaire de 200 mobilisés a été di-
dirigé sur Agen pour renforcer le 9a régiment
de ligne dont l'effectif était incomplet.
On croit que les réservistes destinés à renfor-
cer les bataillons actifs du 88e régiment parti-
ront à pied demain matin pour Auch les offi-
ciers chargée de les encadrer sont loi.
A Foix
Foix, 3 septembre.
Le lieutenant-colonel du 59* régiment d'infan-
terie a passé en revue les mobilisés sur le
Champ-de-Mars.
Le régiment partira demain à cinq heures du
matin pour Pamiers; son effectif est de 3,000
hommes environ.
La tenue et l'esprit des troupes et de la popu-
lation sont excellents.
A Cahors
Cahors, 3 septembre.
La réquisition des chevaux est terminée.
Ce soir, aura lieu une marche d'essai du ré-
giment dont l'effectif est au complet.
Demain, départ des 3,300 hommes avec le ma-
tériel et les chevaux.
L'Opinion des Espagnols
VImparcial, à propos de la mobilisation, dit
que la catastrophe d'ao6t 1870 est due en grande
partie au mauvais système de mobilisation de
l'armée de Napoléon III.
C'est à ce système que sont dues les journées
de Wissembourg, Wœrth, Forbach, etc.
La supériorité des Allemands pour les moyens
de transport et la promptitude de la concentra-
tion ont placé, dans les premiers quinze Jours,
les armées de Mao-Manon, de Bazaine et de de
Failly dans une situation d'infériorité dont la
lutte s'est ressentie.
Si l'expérience actuelle prouve que les Fran-
çais pourraient égaler la concentration de l'ar-
mée allemande qui a mis sur pied en 1870
400,000 combattants en quinze jours, Il faut en
désirer le succès. Ce succès exercera une In-
fluence tranquillisatrice sur les Français, qui y
puiseront le calme qui sied aux puissants.
La Epoca est persuadée que l'Europe partage
ce désir de paix, qui contribuera à mettre un
terme également aux tendances envahissantes
de l'Allemagne et aux susceptibilités patrioti-
ques des Français.
Le Comité coisnltatiHes (Mios de fer
Le Ministre des Travaux publics vient de
réorganiser le Comité consultatif des chemins
de fer.
Le nombre des membres sera de 34, dont
fonctionnaires seulement.
Il y aura trois sénateurs et six députés choisis
vait l'épouser avant les délais tixés par la loi
et d'ici là, quel que fût aussi son génie de
dissimulation, elle en arriverait fatalement
à se trahir, surtout lorsqu'elle se suppose-
rait en pleine sécurité.
Toutefois, le banquier devait, en atten-
dant.surveiller l'ennemi présumé.
11 appela donc Jean-Marie won cabinet,
vers les premiers jours de mai, et lui tint
ce langage
Tu es fort triste, Jean-Marie, depuis nos
malheurs.
C'est vrai, monsieur le baron.
il faut te distraire, mon ami.
Je ne demanderais pas mieux, mon-
sieur la baron, mais j'ai beau essayer, je
ne réussis pas.
Si tu allais faire un tour au pays?
Le Breton s'épanouit.
Je n'osais le demander à monsieur le
baron.
Tu avais tort. C'est le pardon de Plélan
dans quelques jours?
Dimaacbe, monsieur le baron.
Eh bien il faut partir. Tes parents se-
ront bien aises de te voir; ton frère Co-
rentin aussi. Tu leur causeras une surprise
agréable.
Mais si monsieur avait besoin de mol,
par hssard
Non, pourquoi ?
Il y eut un silence.
Le baron Noël avait une confiance illimitée
dans le dévouement et la loyauté du valet
de chambre de son frère.
Il connaissait les Cléguer à fond.
C'étaitnt dea Bretons de bonne souche,
parmi des commerçants et des Industriels, trois
membres de la Chambre de commerce de Paris,
deux ingénieurs civils, un entreprenenr, deux
représentants de sociétés industrielles, un admi-
nistrateur et un agent ouvrier des Compagnies
de chemins de fer.
Sont nommés notamment MM. Arbel, Bazille,
Tolain, sénateurs Félix Faure, Prevet, Rey,
mond, Thêvenet, Trystram, Waddington, dépu-
tés Guiilotin, entrepreneur; Gottsoalk, Level-
l'lllard, ingénieurs civils; Poirier, Hiétard, Nlar-
Cllhacy et Péghou:, industriels; Perrocheau, ou-
vrier ajusteur de la Compagnie de l'Ouest, mem-
bre de l'Association fraternelle des employés de
chemins de fer.
Rappelons que M. Perrochean, qui avait été
candidat aux dernières élections législatives,
porté sur les listes de la presse radicale socia-
liste du Comité départemental de la Seine, avait
cbtenu près de voix.
UN DÉMENTI
Nous avons dit que le Ministre de l'Inté-
rieur avait prescrit aux préfets de restreindre
la laïcisation des écoles, et nous avons cité
les paroles d'un conseiller général de Maine-
et-Loire à ce propos.
Le gouvernement ayant fait démentir cette
nouvelle, nous sommes obligés, avant de le
croire, de demander des explications sur le
procès-verbal de la séance de ce Conseil
général, publié par les journaux monar-
chistes.
Voici ce qu'on a lu dans le Français, la
Gazette de Frtfuce et le Soleil
a M. de Castries demande la parole. Gne cir-
culaire ministérietle, dit-il, engage les préfets à
ménager tes sentiments des jyopulations dans la
laïcisation des écoles. Mais il y a des fonction-
naires qui n'en tiennent aucun compte. Pour
faire du zèle, ils ne craignent pas de froisser la
majorité des pères et des mères de famille.
Un Instant après, au sujet d'un achat de
livres pour les élèves des écoles primaires,
l'incident suivant se produisait
« M. Guibourd. Vous avez agi en dehors des
instructions ministérielles nous avons droit de
surveiller votre conduite à l'égard des écoles.
» M. le Préfet dit que, dans ces cas particu-
liers, 1l a suivi les avis du Ministère.
M. Guibourd. Nous avons une circutaire
ministérietle contre laquelle cous agissez. Peu
nous importe ce qui se passe secrètement entre
le Ministère et vous nous nous en tenons à la
lettre du Ministre et nous constatons que vous
allez contre. »
L'attitude embarrassée du préfet et son
silence, équivalant à un acquiescement, se-
raient inexplicables si la circulaire minis-
térielle n'existait pas.
M. Fallières la nie; soit:
Mais il ne suffit pas d'une négation pour
convaincre l'opinion publique, il faut des
faits.
L'EXPOSITION DE 1889
Le Sénat de Buenos-Ayres, dernièrement, a
voté une ouverture d'un crédit de 200,000 pias-
tres, sait 1 million de francs, pour participation
de la République Argentine a l'Exposition de
1889, 1 Paris.
La Prensa, dans un article qu'elle a publié à
ce sujet, termine par ces lignes
« La France républicaine a le courage de fè-
ter, à la face de toute la terre, le centenaire de
la Révolution qui a proclamé les droits de
l'homme et la souveraineté du peuple.
Nous autres, Républiques américaines, nous
devons l'hommage de notre adhésion, nous de-
vons accourir an rendez-vous; notre présence
montrera que la liberté a porté ses fruits chez
nous, peuples nés trente ans après la chute des
Tuileries.
Le monde monarchique se retire du tour-
noi que le monde républicain montre son œu-
vre et qu'il fasse voir sa puissance à faire le
bien du peuple.
Le crédit de 200,000 piastres servira pour
commencer cette grands tâche; nous dépense-
rons encore tout autant, un demi-million, un
million, s'il le faut, pour que la représentation
de la République ait le caractère qu'elle doit
avoir et que nous venons d'indiquer. »
LA SALETTE
Un rédacteur du Journal des Débats qui s'est
rendu ces jours-ci à Corps, dans l'Isère, s'est
arrêté à La Salette.
11 paraît, dit-il, que, sans m'en douter, je
précédais un groupe de pèlerins venus de Lyon.
Un monsieurau sourire béat, a la voix onctueuse,
me demande si le fais partie du pèlerinage.
Non, Monsieur, le suis venu seul Alors, du
geste, Il m'indique la porte de l'hôtellerie, où
j'avais hâte de me reposer et de me réconforter.
C'était un vendredi. Si j'ai fait triste chère, n'en
doutez pas
Le rédacteur du Journal des Débats parle en-
suite du miracle de La Salette et dit
« Ce miracle trouve des incrédules même
ici. »
II y a de quoi t
On sait qu'une vieille demoiselle, un peu
folle, nommée de La Merllére, s'était fait passer
pour la Vierge auprès de deux enfants, Mélanie
Mathieu, âgée de quatorze ans, et Maximin
Giraud, âgé de onze ans.
Mlle de La blerlière avait, du reste, déclaré
« qu'elle ferait une action d'éclat et qu' on par-
lerait d'elle ».
Elle commanda à sa couturière un costume
spécial pour jouer le rôle de la Vierge. Ce cos-
tume était une robe jaune sur laquelle étaient
brodées des croix. Mlle de La Merllère s'était, en
outre, coiffée d'un chapeau en pain de sucre.
Plus tard, M. Vial, ancien greffier du Tribunal
de Saint-Marcellin, déclara que Mlle de La Mer-
lière lui avait avoué que c'était elle qui s'était
montrée au petit Giraud et à la petite Mathieu.
La supercherie était évidente.
Du reste, le rédacteur du Journal ctes Débats
d'une fidélité à toute épreuve, d'une probité
inattaquable dont il ne doutait pas.
Mais le baron appartenait à cette race de
financiers diplomates qui ne se livrent pas
et ne font que des demi-confidences, même
à leurs familiers. Son âme était cadenas-
sée, fermée au verrou.
Il écoutait beaucoup et parlait peu.
Jean-Marie attendait.
Tu prendras le train quand tu voudras,
reprit le maitre. Si tu as quelque chose à
me dire, la poste est là.
Bien, monsieur le baron.
Va, mon ami.
Au moment où le Breton tournait les ta-
Ions, le banquier le rappela.
Sais-tu que M. de Vaudrey est déjà en
Bretagne ? dit-il sans paraître attacher d'im-
portance à cette question.
J'en ai entendu deux mots, monsieur le
baron.
On répand le bruit qu'il serait fort gêné
et que peut-être son domaine de Langon se-
rait à vendre. Pour ma part, je n'en crois
pas un mot. Mais puisque tu vas au
pays, tu t'informeras discrètement. Si Lan-
gon eût été à vendre, Jacques n'aurait pas
laissé échapper cette occasion de s'élargir.
D'ailleurs, ce sont sans doute de faux bruits.
Enfin, tu verras, Jean-Marie.
Oui, monsieur le baron.
Je compte sur toi. l
C'était un congé.
Les entretiens du baron n'étaient jamais
longs.
Cependant, Jean-Marie ne bougeait pas.
Je vois que tu as une idée sur l'esprit,
rappelle les paroles de Pie IX, qui, en entendant
raconter le a miracle » de La Salette, s'écria
̃< C'est un monde de stupidités!
Et dire que, malgré cela, Il y a encore des
imbéciles qui vont contempler avec onction
l'endroit où Mlle de La Merlière avait arboré sa
robe jaune et aon bonnet en pain de sucre 1
L' ^ORDINAIRE) DU SOLDAT
Le Ministre de :a Guerre vient d'adresser la
circulaire suivante à MM. les généraux gouver-
neurs militaires de Paris et de Lyon, les géné-
raux commandants de corps d'armée et le géné-
ral commandant la brigade d'occupation en Tu-
nisie
Mon cher général.
Dans les inspections de troupes que je viens
de passer j'ai eu occasion de remarquer qu'un
certain nombre de corps ne se conforment pas
aux prescriptions des notes ministérielles du
20 Juin et du juillet 1887, relatives à l'a-
limentation variée et à l'obligation de faire l'or-
dinaire par bataillon toutes les fois que les cir-
constances locales le permettront.
Je vous prie de rappeler les chefs de corps
placés sous votre commandement à l'exécution
de ces prescriptions auxquelles J'attache la plus
grande importance et qui ont donné de si lion-
reux résultats partout où elles ont été appli-
quées.
L' ordinaire» » par bataillon permet, en effet,
de donner à l'homme une nourriture sensible-
ment meilleure tout en diminuant la nombre
des soldats employés à la préparation des ali-
ments.
Dans le but d'améliorer encore la nourriture
de la troupe, j'autorise les capitaines et les
chefs de corps à remplacer, lorsqu'ils le juge-
ront utile, la soupe grasse du matin par un re-
pas varié.
Je prescris également que les compagnies et
les bataillons détachés emporteront toujours le
matériel nécessaire pour les repas variés les
frais d'emballage seront à la charge des « ordi-
naires » et le transport devra être fait, autant
que possible, par le service des transports de
guerre.
Général Ferron.
A SAI!%Tr>CLAUDE
Le Ministre de l'Instruction publique est ar-
rivè hier à Saint-Claude (Jura), où aura lieu au-
jourd'hui l'inauguration du monument élevé à
Voltaire et à Christin, libérateurs du derniers
serfs de l'Eglise,
peux: LEGS
Le Préfet de la Seine, au nom de la Ville de
Paris, est autorisé & accepter, aux clauses et
conditions imposées, un legs fait à la Ville par
M. Albert Hartmann, consistant en une somme
de 500,000 francs, qui devra être employée à la
fondation, à Paris ou dans les environs, d'un
asile, qui portera le nom de « Fondation Hart.
mann».
De son côté, le directeur de l'administration
générale de l'Assistance publique à Paria est au-
torisé à accepter le legs de 100,000 francs fait
au bureau de bienfaisance du 9* arrondisse-
ment.
Ce legs est également dû à la générosité de
M. Albert Hartmann.
~LE~MONUMENt"'dB M, THIURS
Hier matin a été inauguré, au cimetière du
Père-Lachaise, le monument de M.Thiers.
Mme Dosne, belle-sœur du défunt, accompa-
gnée de M. Aldrophe, architecte, et de Mme et
de Mlle Daguerre, veuve et fille du général, est
arrivée vers neuf heures et demie.
A ce moment, une vingtaine de curieux a
peine stationnaient devant l'édifice.
Deux valets de pied, tout en noir, se sont pla.
cés au haut des marches, vers la porte, et Mlle
Dosne a commencé à recevoir les invités
Ceux-ci, au nombre de quarante à peu près,
se rangeaient dans la chapelle, devant l'ouver-
ture par laquelle on aperçoit la crypte et le sar-
cophage de M. Thiers.
MM. Barthélémy Saint-Hilaire, le baron Roger
du Nord et le général Charlemagne sont arrivés
les premiers puis, MM. Léon Say, Bardoux, Ri-
bot, Mercié, Chapu, Durier, Lenoël, Reinach,
Picot, Barbeilienne, Dite, Bapst, Bazin, Janssen,
Trubert, Brolemann, Dreyfus-Dupont, Hauréau,
Levavasseur, Germain, Garnier, le général Lam-
bert, le comte de Choiseui, le comte de Monte-
bello, Faure, ancien secrétaire particulier de
M. Thiers, et Lerouge, ancien secrétaire de la
présidence.
Un groupe du sculpteur Mercié « M. Thiers
répondant à l'appel de l'Immortalité », avait été
représenté en grandeur naturelle sur toile peinte
et placé sur le socle qui l'attend.
A dix heures tout le monde est descendu dans
la crypte, où une messe basse a été dite.
A dix heures et demie, la cérémonie reli-
gieuse était terminée et les invités se sont alors
retirée.
Près de la porte se tenait Nlle Dôme, ayant à
ses côtés le général Charlemagne et le baron
Roger, représentant la famille.
Au dehors le nombre des curieux ne dépassait
pas cent cinquante.
Il n'y a eu aucun incident.
UNE VIOLATION DE FRONTIERE
Un incident d'une certaine gravité, qui rap-
pelle l'affaire Schnaebele, s'est produit sur la
frontière hollandaise.
Voici comment on rapporte le fait
Un Joueur d'orgue, se disant Infirme, se soute-
nant avec des béquilles, revenait de la ker-
messe de Vaels. Au moment de passer la fron-
tière allemande, l'infirme vit un gendarme alle-
mand.
Avait-il quelque chose à régler avec la Justice
d'outre-Rhin ? C'est probable, car il prit la fuite
vers le territoire hollandais.
Le gendarme se mit à sa poursuite et n'hésita
pae, pour l'arrêter, à dépasser les poteaux et
fossés qui indiquaient la frontière. Saisissant
d'une main le pauvre infirme, le gendarme lui
arracha son orgue, qui alla se briser sur le ter-
reprit le banquier. Si elle te tourmente,
dis-la.
J'ai une idée, en effet, mais elle si extra-
ordinaire
Va donc.
de n'oserais. Et puis, ajouta le Breton
embarrassé, je n'ai pas de preuves C'est
d'instinct.
Explique-toi.
Voilà. Je crois que M. de Vaudrey n'aura
pas besoin de vendre Langon pour se re-
faire
Par quel moyen, alors ?
Mais il n'aurait qu'à épouser une jeune
fille riche, comme il s'en trouve, ou une
veuve.
Eh 1 c'est possible.
Est-ce que M. le baron ne pense pas
que M. de Vaudrey qui est le plus proche
voisin de Scaër ne nout pas se dire que
puisque M. Jacques est mort ou même
auparavant, n'a pas pu se dire que s'il mou-
rait sa veuve serait un parti superbe?
Les doigts du banquier battirent le rappel
sur son bureau.
Hum fit-il d'un ton de blâme, c'est
grave ce que tu avances lA, Jean-Marie, et
de plus c'est terriblement compliqué
Jean-Marie se piqua d'honneur
C'est terriblement compliqué, assuré-
ment, monsieur le baron, mais c'est possible
et la meilleure preuve c'est qu'à l'heure qu'il
est madame la baronne réunit les deux condi-
tions nécessaires à M. de Vaudrey elle est
riche et elle est veuve. Il n'a fallu pour obte-
nir ce résultat que quelques minutes et deux
balles qui n'ont pas fait grand bruit puisque
ritoire allemand; Il voulut en même temps faire
prendre le même chemin au propriétaire du
mélodieux instrument. Mais l'infirme opposa
une vive résistance, et se servant de sa béquille,
parvint à faire lâcher prise au pndarme.
Sur ou Mtrofaites, quelques habitants da
Vaels étalent accourus; ils délivrèrent le Joueur
d'orgue, et furieux de la violation du territoire,
ils allaient faire on mauvais parti au gendarme
si tes autorités de Galloppe n'étalent pas arrivées.
Le geadarme délivré gagne rapidement la
frontière.
Cet twident produit une vive 6tnotton.
Life de BLiohire
Le scheik SêM-DJêmat-Eddin, actuellement &
Saint-Pétersbourg, affirme que la Perse a cédé
à l'Angleterre 111e de Kiclun, située dans le dé-
troit d'Ormuz, l'entrée du golfe Perslque.
Un Sirrmpî des Guerres U Premier Empire
L'un des rares survivants des guerres du pre-
mier empire, M. Pivet, qui fut pendant de lon-
gues années maire de Pigny (Cher, vient de
s'éteindre Bourges, au moment où Il entrait
dans sa centième année.
ses obsèques ont eu lieu hier.
Le deuil était conduit par ses trois filles, âgées
de soixante-seize, soixante-douze et soixante-
dix ans, et par ses petits-enfants, sa nombre
d'une soixantaine.
ÉCHOS ET NOUVELLES
Le maire de Périgueux vient de prendre un
arrêté aux termes duquel la police devra visiter
tous les établissements forains, baraques, théâ-
tres, stauds. etc., et faire fermer sur-le-champ
ceux qui seront tenus par dea Individus de na-
tionalité étrangère.
M. Edmond Bazlte, rédacteur de l'Intransi-
geant, se jugeant offensé par an article publié
dans le Petit Marseillais, sous la signature de
M. Henri Fouquier, avait chargé deux de ses
amis, MM. Alphonse Humbert et Ayraud-De-
george. de demander réparation a l'auteur de
cet article.
.NI. Fouquier, qui est en ce moment à Vichy,
a fait savoir aux témoins de M. Bazire que l'état
de sa santé ne lai permettrait pas de se mettre
& la disposition de ce dernier avant le 10 sep-
tembre.
L'affaire reste donc en suspens.
La Gazette annonce que le service des colis
postaux entre l'Angleterre, 1» France, la Corse,
1er octobre prochain.
Un Important concours pomologique ae tien-
dra au Havre du 3 au 9 octobre prochain, sous
la présidence de H. G. Lechartier, correspondant
de l'institut.
L'ouverture des travaux du Congrès aura lieu
le mercredi 5 octobre.
Un jeune hommes tenue Irréprochable
entre à la Maison-Dorée et commande un menu
soigné potage à la reine, truite sauce crevette,
côtes de chevreuil purée d'ananas, perdreau
rôti, etc. Comme vine une bouteille Château-
Margaxi, une bouteille de champagee mar-
que.
il mange et Il boit.
Au moment où on lui apporte le café, le Con-
sommateur Jette un regard satisfait sur ses voi-
sins et leur dit sans présentation préalable
Quelle belle invention que la vapeur 1
Personne ne répond. Il ajoute:
Si l'inventeur do la vapeur était encore de
ce monde, j'irais lui sauter au cou.
On commence à sourire.
Il frappe sur la table. en murmurant aveo une
admiration béate
Oh! la vapeur! la vapeurl
Un voisin, le voyant gris, lui demande timide-
ment ce que lui a fait la vapeur.
Je lui dois tout, monsieur; je lui dois cent
mille francs de rente. Ma tante est morte dans
un accident de chemin de fert
UN ASSASSINAT EN WAGON
Nous avons annoncé l'assassinat qui a été
commis près de Saintes par un mari sur sa fem-
me dans un wagon d'un train venant de Bor-
deaux.
Le meurtrier se nomme Anatole Pllatn; Il est
de petite taille, il a une Jolie figure et une mise
des plus soignées; il portait, au moment du
crime, un complet gris et nn chapean rond.
Originaire de Cognac, il exerçait depuis quel-
que temps le métier de tapissier à Bordeaux.
Il a conservé tout sou calme de la première
heure et c'est avec beaucoup d'aisance qu'il a
répondu aux questions des magistrats.
Sa femme, dont le véritable nom est Délion,
n'a que dix-neuf ans; d'une petite taille, elle est
fort beile et mise avec une élégenco recherchée.
Depuis hier, son état n'a fait qu'empirer: elle
est peut-être morte a l'heure qu il est.
Son mari aurait appris ces jours derniers
qu'elle était entretenue à Cognac par un négo-
ciant en eaux-de-vie c'est, du moins, ce qu'il
prétend et Il aurait immédiatement conçu la
pensée de son crime.
Après s'être muni à Bordeaux d'un revolver
à six coups, il partit pour Cognac où il apprit
que sa femme était il Chateauneuf.
A sa vue, parait-il, toutes ses Idées de ven-
geance s'envolèrent; la jeune femme, de son
côté, parut désireuse de reprendre la vie com-
mune bref, les deux époux, après s'être récon-
ciliés, partirent ensemble pour Bordeaux.
Tout allait pour le mieux quand, arrivée à
Pons, Mme Pilain déclara qu'elle n'irait pas plus
loin force fut alors de passer la nuit en route,
et le couple coucha a l'Hôtel Satnt-Charles, A
Pons, mais séparément, la femme dans le lft, le
mari sur une couchette improvisée.
Mercredi matin, ils reprenaient l'un et l'autre
le train pour Châteauneuf. Ce train, qui porte la
numéro 508, passe à Pons dix heures dix-huit
minutes et arrive à Saintes t dix heures qua-
rante-huit minutes. Les époux Pilain devaient
madame la baronne n'a rien entendu, elle
qui ne devait pas être loin au moment où on
les a tirées.
Peuh t nt le banquier, on Volt des cho-
ses plus extraordinaires.
Jean-Marie était lancé.
L'ironie de son maître le cingla comme
un coup de fouet.
Ce qui m'étonne, dit-il avec feu, ce
n'est pas que M. de Vaudrey soit à Langon,
c'est que madame ne parle pas encore d'aller
à Scaër qui n'en est pas loin.
Silence, dit le baron. Tu parle. bien
haut, Jean-Marte.
C'est juste et j'éi tort.
Tu as fini?
Oui, monsieur le baron.
Eh bten mon ami, tu as besoin de re-
pos. Ta tête travaille trop depuis quelque
temps. Va & Scaër; observe ton voisin, le
duc de Vaudrey, si c'est ton bon plaisir, et
garde tes confidences pour moi. la m'en-
tends ?
Parfaitement, monsieur le baron.
Reste près de tes parents autant que
tu le jugeras à propos. Bon voyage 1
Merci, monsieur le baron.
Jean-Marie salua son maître avec une
familiarité respectueuse.
L'aîné des Bresson n'ajouta pas un mot,
mais il mit un doigt sur ses iévres, et son
regard donna au fidèle Breton l'ordre du si-
lence mieux qu'aucune parole ne l'eût fait.
Et voilà comment Jean-Marie Cléguer était
au pardon de Plélaq.
(A suivre.) Chahles MÉaotrsiij»
commandé par le colonel d'EUoy les servica,
ans exception, sont porfaitement organisés.
Tout le matériel est dans les cours de la ca-
;erne, prêt à être attelé.
Ce régiment a reçu chevaux de réquist-
ton.
Toute la Journée, afin d'habitber ces chevaux,
on les a attelé» et fait manoeuvrer.
Les cantonnements du 23e d'artillerie sont si-
tués en dehors de la ville.
Les hommes sont convenablement Installés
la sellerie est placée sous des hangars en bon
ordre; les fourrages sont renfermés dans des
magasins j les chevaux sont à la corde.
La cuisine se fait en plein vent avec les us-
tensiles de campement.
En somme, on peut affirmer qu'on ne saurait
aller plus vite et avec plus d'ordre pour mettre
un régiment d'artillerie sur le pied de guerre.
Il est bon de se rappeler, pour avoir une idée
exacte, qu'un régiment d'artillerie mobilisé oc-
cupe sur une route une longueur de 4,400 mè-
tres.
Toulouse, 3 septembre.
Les réservistes du 83* arrivés de Saint-Gaudens
ont rejoint leur régiment, musique en tête.
Tous ces soldats, habillés et équipés à neuf,
avaient la tenue complète de campagne, les
ustensiles de campement sur le sac et la mu-
sette en bandoulière, et portaient au ceinturon
deux petites cartouchières de nouveau modèle.
Les sergents-majors avaient le sac au dos.
Plusieurs officiers supérieurs sont déjà partis
pour les points de concentration, afin d'assurer
le service.
Les employés civils de la gare portent au bras
gauche un brassard blanc avec l'inscription
« Midi », afin que les factionnaires les laissent
circuler.
En dehors des réservistes mobilisés, qui arri-
vent ou partent, on rencontre en ville des déta-
chements d'hommss appartenant d'autres corps
d'armée, qui vont rejoindre leur régiment pour
accomplir leur période d'instruction.
Rapports des Maires
Toulouse, 3 septembre,
587 maires ont répondu, à .l'heure actuelle, à
la circulaire des Préfets leur demandant com-
ment le décret de mobilisation avait été accueilli
par les populations.
Toutes les réponses sont satisfaisantes sans
exception aucune.
On ne pouvait espérer un succès plus com-
plet.
L'Ensemble des Opérations
Montauban, 3 septembre.
Aujourd'hui, on peut se faire une idée géné-
rale de l'ensemble des opérations de la mobili-
sation.
Tous les réservistes sont maintenant habillée.
La première marche a eu lieu ce matin. Le ré-
sultat est magnifique. L'aspect des régiments est
vraimeut remarquable.
Un ordre parfait a régné dans les opérations
Intérieures des régiments et les réservistes ma-
nœuvrent parfaitement.
De ce côté, on peut dire que font a bien mar-
thé, que les règlements sont bons et que les
chefs sont à la hauteur de leur tAche.
Un grand nombre de médecins de réserve
sont réunis ici; ils partiront ce soir avec les
ambulances de ce côté encore toui est bien.
Le personnel et le matériel des Docks de Mon-
tauban fourniront les convois des ambulances
du corps d'armée.
Les Commissions de réquisition de chevaux
continuent prendre les animaux, qui sont
ttpédiés aussitôt à destination.
Ces attelages, qui ne sont pas habitués & leur
nouveau travail, no marchent pas encore bien
et se livrent quelquefois à des écarts qui désar-
çonnent les cavaliers.
Ils seraient mieux dressés aux manœuvres si
on les expédiait par les routes.
Néanmoins, les embarquements ont été bien
exécutés.
EL Le Général Vineendon
mi Toulouse, 3 septembre.
Le général Vincenûon commandant de la
33e division, visitant une caserne, a réuni la
troupe et a prononcé devant elle l'allocution
suivante
faut que la discipline soit observée stric-
tement. Il faut, quand les trains passeront dans
les gares, que l'ordre et le silence soient tels
que l'on croie voir filer des wagons vides. C'est
en restant dans la main des chefs, c'est en
obéissant, c'est en exécutant les ordres que les
soldats s'honorent. N'oubliez pas que les soldats
Qui se grandissent en observant la discipline
font les armées fortes et les nations respec-
De fait, il semble que le général a parlé à des
hommes faciles a, convaincre, car l'ordre est ma-
gnifique. Les corvées, les petotona, les détache-
ments qui parcourent les villes pour les détails
multiples du service, marchent comme à la ma-
nœuvre rien à reprendre.
Chacun s'est pénétré de sea devoirs et les rem-
pUt avec vigueur.
Les Généraux Brugère et Halllot
Toulouse, 3 septembre.
Ce matin. à neuf heures et demie, les gêné.
raux Brugère et ilalllot, accompagnés d'oillciers
d'ordonnanCe, sont venus a la gare de Matabiau
et se sont rendu compte que tout était préparé
pour les grands mouvements qui vont avoir
'lieu.
Ils ont été très satisfaits de la façon Intelli-
gente dont tout est conduit.
Les généraux sont allés ensuite à la gare
Haynal, pour assister au débarquement simul-
tané de deux trains d'une cinquantaine de wa-
gons chacun, transportant des réservistes du
régiment de ligne mobilisés à Saint-Gaudens,
et qui vont rejoindre à Toulouse leurs compa-
gnies.
Les généraux ont été satisfaits du calme avec
lequel le débarquement s'est accompli. Le si-
lence et la discipline sont remarquables. La des-
tente des wagons s'est effectuée réglementaire-
ment et dans tous ses détails.
La musique du S3° régiment de ligne est venue
attendre les réservistes qui sont partis ensuite
Uit-il Paris alors que la saison battait son
plein, sinon pour donner le change à l'opi-
.«ion?
Quelle nécessité pour lui d'aller s'enseve-
lir tout vif, comme un ermite, dans cette
solitude de Langon
On parlait de la ruine du duc ou du
moins du désordre de ses affaires, mais le
banquier connaissait son monde sur le bout
du doigt et si Vaudrey devait chercher quel-
que part avec succès le remède A cette dé-
cadence, c'était à Paris.
Cest là que fleurissent les héritières.
Quand on a trente-deux ans, une tournure
triomphante, qu'on s'appelle la duc de Vau-
drey-Langon et qu'on a sur son blason cette
aère devise « rai valu, vaux et vaudrai »,
eût-on perdu quelques millions, rien n'est
désespéré.
Si donc le duc ne cherchait pas la pana-
cée qui devait le gnérir, et le banquier le
savait d'un caractère à ne pas se résigner
aisément à la ruine, n'est-ce pas parce qu'il
l'avait sous la maint
Dans l'esprit du baron Noël les précautions
prises par l'amant de Louise tournaient
contre lui et devenaient une présomption de
culpabilité.
Mail ce n'était pas aise».
Le banquier ne faisait qu'éventer son gi-
bier, comme un limier qui entre en forêt et
passe sur la trace d'un cerf ou d'un san-
glier; il fallait le lancer d'abord et eosuite le
forter.
Rien ne pressait.
Quelle que fût la force du lien qui réunis-
Mit la jeune veuve à son ajnantxeJJe ne pou-
dans leurs casernes sous le commandement du
lieu tenant-colon
La tenue est excellente et l'ordre est parfait.
En ce qui concerne la réquisition des che-
vaux, on peut dire aujourd'hui qu'elle a donné
les résultats les pius satisfaisants.
A Carcassonne
Carcassonne, 3 septembre.
C- matin, un officier d'ordonnance du général
Brèart s'est r.judu 4 la mairie et a porté à la
connaissance du maire le nombre des officiers et
des soldats qui, du 6 au 8 septembre, séjourne-
ront à Carcassonne.
On compte 459 officiers et environ 15,000 hom-
mes ce chiffra est fort élevé par rapport à l'é-
tendue de la ville.
La municipalité a éprouvé quelques difficultés
& loger 450 officiers; elle s'acquitte de sa mis-
sion avec un empressement louable.
Les fours de campagne, installés depuis hier
soir sur la place d'Armes, fonctionnent à partir
de ce matia ils pourront fournir 50,000 rations
en deux Jours.
Les réquisitions s'opèrent très facilement; au-
cun propriétaire ne se soustrait aux obligations
que la loi lui impose.
L'esprit de la population est excellent.
On attend demain soir l'état-major.
A Castelnaudary
Castelnaudary, 3 septembre.
Voici les effectifs qui seront logés ou canton-
nés ici pendant ia période de concentration
Du 5 septembre, date d'arrivée, au 9 inclus
25 officiers, IIS hommes, 117 chevaux, il voi-
tures;
Du 6 au 9 inclus 5 officiers, 208 hommes, 21
chevaux et 4 voitures;
Du 7 au 8 matin 7 officiers, 300 hommes,
370 chevaux, 64 voitures
Du 8 au 9 inclus 84 officiers, 6,700 hommes,
882 chevaux, 80 voitures
Du 9 au i0 matin 3 officiers généraux, 6 of-
ficiers supérieurs, 174 officiers subalternes,
4,686 hommes, i,î3d chevaux, 202 voitures;
Le Il septembre 131 officiers, 2,600 hommes,
2,677 chevaux, Ml voitures.
Au total, le 9, se trouveront réunis à Castel-
naudary 6 officiers généraux, 6 officiers supé-
rieurs, 295 officiers subalternes, hommes,
chevaux et 361 voitures.
Castolnaudary, 3 septembre.
On s'occupe toujours de l'organisation des
services pour effectuer lundi le départ.
Les quartiers-généraux seront transportés à
Carcassonne et à Castelnaudarv.
Dans cette dernière ville, la plus rapprochée
du champ de bataille, les réquisitions se sont
faites à merveille.
L'attitude des populations est admirable; nos
soldats seront accueillis, traités et choyés avec
bonheur.
Aujourd'hui fonctionnent les ordinaires pour
les réservistes qui ont leurs cuisines.
On opère la distribution des ustensiles de cam-
pagne.
Le 150 régiment de ligne vient d'exécuter une
marche qui laisse présager une bien belle cam-
pagne.
Les soldats sont toujours pleins d'entrain.
A Mirande
Mirande, 3 septembre.
La Commission de réquisition des chevaux a
terminé ses opérations.
Ce matin, sont arrivés d'Auch des chevaux
de trait pour les voitures régimentaires dont le
Un tratn militaire de 200 mobilisés a été di-
dirigé sur Agen pour renforcer le 9a régiment
de ligne dont l'effectif était incomplet.
On croit que les réservistes destinés à renfor-
cer les bataillons actifs du 88e régiment parti-
ront à pied demain matin pour Auch les offi-
ciers chargée de les encadrer sont loi.
A Foix
Foix, 3 septembre.
Le lieutenant-colonel du 59* régiment d'infan-
terie a passé en revue les mobilisés sur le
Champ-de-Mars.
Le régiment partira demain à cinq heures du
matin pour Pamiers; son effectif est de 3,000
hommes environ.
La tenue et l'esprit des troupes et de la popu-
lation sont excellents.
A Cahors
Cahors, 3 septembre.
La réquisition des chevaux est terminée.
Ce soir, aura lieu une marche d'essai du ré-
giment dont l'effectif est au complet.
Demain, départ des 3,300 hommes avec le ma-
tériel et les chevaux.
L'Opinion des Espagnols
VImparcial, à propos de la mobilisation, dit
que la catastrophe d'ao6t 1870 est due en grande
partie au mauvais système de mobilisation de
l'armée de Napoléon III.
C'est à ce système que sont dues les journées
de Wissembourg, Wœrth, Forbach, etc.
La supériorité des Allemands pour les moyens
de transport et la promptitude de la concentra-
tion ont placé, dans les premiers quinze Jours,
les armées de Mao-Manon, de Bazaine et de de
Failly dans une situation d'infériorité dont la
lutte s'est ressentie.
Si l'expérience actuelle prouve que les Fran-
çais pourraient égaler la concentration de l'ar-
mée allemande qui a mis sur pied en 1870
400,000 combattants en quinze jours, Il faut en
désirer le succès. Ce succès exercera une In-
fluence tranquillisatrice sur les Français, qui y
puiseront le calme qui sied aux puissants.
La Epoca est persuadée que l'Europe partage
ce désir de paix, qui contribuera à mettre un
terme également aux tendances envahissantes
de l'Allemagne et aux susceptibilités patrioti-
ques des Français.
Le Comité coisnltatiHes (Mios de fer
Le Ministre des Travaux publics vient de
réorganiser le Comité consultatif des chemins
de fer.
Le nombre des membres sera de 34, dont
fonctionnaires seulement.
Il y aura trois sénateurs et six députés choisis
vait l'épouser avant les délais tixés par la loi
et d'ici là, quel que fût aussi son génie de
dissimulation, elle en arriverait fatalement
à se trahir, surtout lorsqu'elle se suppose-
rait en pleine sécurité.
Toutefois, le banquier devait, en atten-
dant.surveiller l'ennemi présumé.
11 appela donc Jean-Marie won cabinet,
vers les premiers jours de mai, et lui tint
ce langage
Tu es fort triste, Jean-Marie, depuis nos
malheurs.
C'est vrai, monsieur le baron.
il faut te distraire, mon ami.
Je ne demanderais pas mieux, mon-
sieur la baron, mais j'ai beau essayer, je
ne réussis pas.
Si tu allais faire un tour au pays?
Le Breton s'épanouit.
Je n'osais le demander à monsieur le
baron.
Tu avais tort. C'est le pardon de Plélan
dans quelques jours?
Dimaacbe, monsieur le baron.
Eh bien il faut partir. Tes parents se-
ront bien aises de te voir; ton frère Co-
rentin aussi. Tu leur causeras une surprise
agréable.
Mais si monsieur avait besoin de mol,
par hssard
Non, pourquoi ?
Il y eut un silence.
Le baron Noël avait une confiance illimitée
dans le dévouement et la loyauté du valet
de chambre de son frère.
Il connaissait les Cléguer à fond.
C'étaitnt dea Bretons de bonne souche,
parmi des commerçants et des Industriels, trois
membres de la Chambre de commerce de Paris,
deux ingénieurs civils, un entreprenenr, deux
représentants de sociétés industrielles, un admi-
nistrateur et un agent ouvrier des Compagnies
de chemins de fer.
Sont nommés notamment MM. Arbel, Bazille,
Tolain, sénateurs Félix Faure, Prevet, Rey,
mond, Thêvenet, Trystram, Waddington, dépu-
tés Guiilotin, entrepreneur; Gottsoalk, Level-
l'lllard, ingénieurs civils; Poirier, Hiétard, Nlar-
Cllhacy et Péghou:, industriels; Perrocheau, ou-
vrier ajusteur de la Compagnie de l'Ouest, mem-
bre de l'Association fraternelle des employés de
chemins de fer.
Rappelons que M. Perrochean, qui avait été
candidat aux dernières élections législatives,
porté sur les listes de la presse radicale socia-
liste du Comité départemental de la Seine, avait
cbtenu près de voix.
UN DÉMENTI
Nous avons dit que le Ministre de l'Inté-
rieur avait prescrit aux préfets de restreindre
la laïcisation des écoles, et nous avons cité
les paroles d'un conseiller général de Maine-
et-Loire à ce propos.
Le gouvernement ayant fait démentir cette
nouvelle, nous sommes obligés, avant de le
croire, de demander des explications sur le
procès-verbal de la séance de ce Conseil
général, publié par les journaux monar-
chistes.
Voici ce qu'on a lu dans le Français, la
Gazette de Frtfuce et le Soleil
a M. de Castries demande la parole. Gne cir-
culaire ministérietle, dit-il, engage les préfets à
ménager tes sentiments des jyopulations dans la
laïcisation des écoles. Mais il y a des fonction-
naires qui n'en tiennent aucun compte. Pour
faire du zèle, ils ne craignent pas de froisser la
majorité des pères et des mères de famille.
Un Instant après, au sujet d'un achat de
livres pour les élèves des écoles primaires,
l'incident suivant se produisait
« M. Guibourd. Vous avez agi en dehors des
instructions ministérielles nous avons droit de
surveiller votre conduite à l'égard des écoles.
» M. le Préfet dit que, dans ces cas particu-
liers, 1l a suivi les avis du Ministère.
M. Guibourd. Nous avons une circutaire
ministérietle contre laquelle cous agissez. Peu
nous importe ce qui se passe secrètement entre
le Ministère et vous nous nous en tenons à la
lettre du Ministre et nous constatons que vous
allez contre. »
L'attitude embarrassée du préfet et son
silence, équivalant à un acquiescement, se-
raient inexplicables si la circulaire minis-
térielle n'existait pas.
M. Fallières la nie; soit:
Mais il ne suffit pas d'une négation pour
convaincre l'opinion publique, il faut des
faits.
L'EXPOSITION DE 1889
Le Sénat de Buenos-Ayres, dernièrement, a
voté une ouverture d'un crédit de 200,000 pias-
tres, sait 1 million de francs, pour participation
de la République Argentine a l'Exposition de
1889, 1 Paris.
La Prensa, dans un article qu'elle a publié à
ce sujet, termine par ces lignes
« La France républicaine a le courage de fè-
ter, à la face de toute la terre, le centenaire de
la Révolution qui a proclamé les droits de
l'homme et la souveraineté du peuple.
Nous autres, Républiques américaines, nous
devons l'hommage de notre adhésion, nous de-
vons accourir an rendez-vous; notre présence
montrera que la liberté a porté ses fruits chez
nous, peuples nés trente ans après la chute des
Tuileries.
Le monde monarchique se retire du tour-
noi que le monde républicain montre son œu-
vre et qu'il fasse voir sa puissance à faire le
bien du peuple.
Le crédit de 200,000 piastres servira pour
commencer cette grands tâche; nous dépense-
rons encore tout autant, un demi-million, un
million, s'il le faut, pour que la représentation
de la République ait le caractère qu'elle doit
avoir et que nous venons d'indiquer. »
LA SALETTE
Un rédacteur du Journal des Débats qui s'est
rendu ces jours-ci à Corps, dans l'Isère, s'est
arrêté à La Salette.
11 paraît, dit-il, que, sans m'en douter, je
précédais un groupe de pèlerins venus de Lyon.
Un monsieurau sourire béat, a la voix onctueuse,
me demande si le fais partie du pèlerinage.
Non, Monsieur, le suis venu seul Alors, du
geste, Il m'indique la porte de l'hôtellerie, où
j'avais hâte de me reposer et de me réconforter.
C'était un vendredi. Si j'ai fait triste chère, n'en
doutez pas
Le rédacteur du Journal des Débats parle en-
suite du miracle de La Salette et dit
« Ce miracle trouve des incrédules même
ici. »
II y a de quoi t
On sait qu'une vieille demoiselle, un peu
folle, nommée de La Merllére, s'était fait passer
pour la Vierge auprès de deux enfants, Mélanie
Mathieu, âgée de quatorze ans, et Maximin
Giraud, âgé de onze ans.
Mlle de La blerlière avait, du reste, déclaré
« qu'elle ferait une action d'éclat et qu' on par-
lerait d'elle ».
Elle commanda à sa couturière un costume
spécial pour jouer le rôle de la Vierge. Ce cos-
tume était une robe jaune sur laquelle étaient
brodées des croix. Mlle de La Merllère s'était, en
outre, coiffée d'un chapeau en pain de sucre.
Plus tard, M. Vial, ancien greffier du Tribunal
de Saint-Marcellin, déclara que Mlle de La Mer-
lière lui avait avoué que c'était elle qui s'était
montrée au petit Giraud et à la petite Mathieu.
La supercherie était évidente.
Du reste, le rédacteur du Journal ctes Débats
d'une fidélité à toute épreuve, d'une probité
inattaquable dont il ne doutait pas.
Mais le baron appartenait à cette race de
financiers diplomates qui ne se livrent pas
et ne font que des demi-confidences, même
à leurs familiers. Son âme était cadenas-
sée, fermée au verrou.
Il écoutait beaucoup et parlait peu.
Jean-Marie attendait.
Tu prendras le train quand tu voudras,
reprit le maitre. Si tu as quelque chose à
me dire, la poste est là.
Bien, monsieur le baron.
Va, mon ami.
Au moment où le Breton tournait les ta-
Ions, le banquier le rappela.
Sais-tu que M. de Vaudrey est déjà en
Bretagne ? dit-il sans paraître attacher d'im-
portance à cette question.
J'en ai entendu deux mots, monsieur le
baron.
On répand le bruit qu'il serait fort gêné
et que peut-être son domaine de Langon se-
rait à vendre. Pour ma part, je n'en crois
pas un mot. Mais puisque tu vas au
pays, tu t'informeras discrètement. Si Lan-
gon eût été à vendre, Jacques n'aurait pas
laissé échapper cette occasion de s'élargir.
D'ailleurs, ce sont sans doute de faux bruits.
Enfin, tu verras, Jean-Marie.
Oui, monsieur le baron.
Je compte sur toi. l
C'était un congé.
Les entretiens du baron n'étaient jamais
longs.
Cependant, Jean-Marie ne bougeait pas.
Je vois que tu as une idée sur l'esprit,
rappelle les paroles de Pie IX, qui, en entendant
raconter le a miracle » de La Salette, s'écria
̃< C'est un monde de stupidités!
Et dire que, malgré cela, Il y a encore des
imbéciles qui vont contempler avec onction
l'endroit où Mlle de La Merlière avait arboré sa
robe jaune et aon bonnet en pain de sucre 1
L' ^ORDINAIRE) DU SOLDAT
Le Ministre de :a Guerre vient d'adresser la
circulaire suivante à MM. les généraux gouver-
neurs militaires de Paris et de Lyon, les géné-
raux commandants de corps d'armée et le géné-
ral commandant la brigade d'occupation en Tu-
nisie
Mon cher général.
Dans les inspections de troupes que je viens
de passer j'ai eu occasion de remarquer qu'un
certain nombre de corps ne se conforment pas
aux prescriptions des notes ministérielles du
20 Juin et du juillet 1887, relatives à l'a-
limentation variée et à l'obligation de faire l'or-
dinaire par bataillon toutes les fois que les cir-
constances locales le permettront.
Je vous prie de rappeler les chefs de corps
placés sous votre commandement à l'exécution
de ces prescriptions auxquelles J'attache la plus
grande importance et qui ont donné de si lion-
reux résultats partout où elles ont été appli-
quées.
L' ordinaire» » par bataillon permet, en effet,
de donner à l'homme une nourriture sensible-
ment meilleure tout en diminuant la nombre
des soldats employés à la préparation des ali-
ments.
Dans le but d'améliorer encore la nourriture
de la troupe, j'autorise les capitaines et les
chefs de corps à remplacer, lorsqu'ils le juge-
ront utile, la soupe grasse du matin par un re-
pas varié.
Je prescris également que les compagnies et
les bataillons détachés emporteront toujours le
matériel nécessaire pour les repas variés les
frais d'emballage seront à la charge des « ordi-
naires » et le transport devra être fait, autant
que possible, par le service des transports de
guerre.
Général Ferron.
A SAI!%Tr>CLAUDE
Le Ministre de l'Instruction publique est ar-
rivè hier à Saint-Claude (Jura), où aura lieu au-
jourd'hui l'inauguration du monument élevé à
Voltaire et à Christin, libérateurs du derniers
serfs de l'Eglise,
peux: LEGS
Le Préfet de la Seine, au nom de la Ville de
Paris, est autorisé & accepter, aux clauses et
conditions imposées, un legs fait à la Ville par
M. Albert Hartmann, consistant en une somme
de 500,000 francs, qui devra être employée à la
fondation, à Paris ou dans les environs, d'un
asile, qui portera le nom de « Fondation Hart.
mann».
De son côté, le directeur de l'administration
générale de l'Assistance publique à Paria est au-
torisé à accepter le legs de 100,000 francs fait
au bureau de bienfaisance du 9* arrondisse-
ment.
Ce legs est également dû à la générosité de
M. Albert Hartmann.
~LE~MONUMENt"'dB M, THIURS
Hier matin a été inauguré, au cimetière du
Père-Lachaise, le monument de M.Thiers.
Mme Dosne, belle-sœur du défunt, accompa-
gnée de M. Aldrophe, architecte, et de Mme et
de Mlle Daguerre, veuve et fille du général, est
arrivée vers neuf heures et demie.
A ce moment, une vingtaine de curieux a
peine stationnaient devant l'édifice.
Deux valets de pied, tout en noir, se sont pla.
cés au haut des marches, vers la porte, et Mlle
Dosne a commencé à recevoir les invités
Ceux-ci, au nombre de quarante à peu près,
se rangeaient dans la chapelle, devant l'ouver-
ture par laquelle on aperçoit la crypte et le sar-
cophage de M. Thiers.
MM. Barthélémy Saint-Hilaire, le baron Roger
du Nord et le général Charlemagne sont arrivés
les premiers puis, MM. Léon Say, Bardoux, Ri-
bot, Mercié, Chapu, Durier, Lenoël, Reinach,
Picot, Barbeilienne, Dite, Bapst, Bazin, Janssen,
Trubert, Brolemann, Dreyfus-Dupont, Hauréau,
Levavasseur, Germain, Garnier, le général Lam-
bert, le comte de Choiseui, le comte de Monte-
bello, Faure, ancien secrétaire particulier de
M. Thiers, et Lerouge, ancien secrétaire de la
présidence.
Un groupe du sculpteur Mercié « M. Thiers
répondant à l'appel de l'Immortalité », avait été
représenté en grandeur naturelle sur toile peinte
et placé sur le socle qui l'attend.
A dix heures tout le monde est descendu dans
la crypte, où une messe basse a été dite.
A dix heures et demie, la cérémonie reli-
gieuse était terminée et les invités se sont alors
retirée.
Près de la porte se tenait Nlle Dôme, ayant à
ses côtés le général Charlemagne et le baron
Roger, représentant la famille.
Au dehors le nombre des curieux ne dépassait
pas cent cinquante.
Il n'y a eu aucun incident.
UNE VIOLATION DE FRONTIERE
Un incident d'une certaine gravité, qui rap-
pelle l'affaire Schnaebele, s'est produit sur la
frontière hollandaise.
Voici comment on rapporte le fait
Un Joueur d'orgue, se disant Infirme, se soute-
nant avec des béquilles, revenait de la ker-
messe de Vaels. Au moment de passer la fron-
tière allemande, l'infirme vit un gendarme alle-
mand.
Avait-il quelque chose à régler avec la Justice
d'outre-Rhin ? C'est probable, car il prit la fuite
vers le territoire hollandais.
Le gendarme se mit à sa poursuite et n'hésita
pae, pour l'arrêter, à dépasser les poteaux et
fossés qui indiquaient la frontière. Saisissant
d'une main le pauvre infirme, le gendarme lui
arracha son orgue, qui alla se briser sur le ter-
reprit le banquier. Si elle te tourmente,
dis-la.
J'ai une idée, en effet, mais elle si extra-
ordinaire
Va donc.
de n'oserais. Et puis, ajouta le Breton
embarrassé, je n'ai pas de preuves C'est
d'instinct.
Explique-toi.
Voilà. Je crois que M. de Vaudrey n'aura
pas besoin de vendre Langon pour se re-
faire
Par quel moyen, alors ?
Mais il n'aurait qu'à épouser une jeune
fille riche, comme il s'en trouve, ou une
veuve.
Eh 1 c'est possible.
Est-ce que M. le baron ne pense pas
que M. de Vaudrey qui est le plus proche
voisin de Scaër ne nout pas se dire que
puisque M. Jacques est mort ou même
auparavant, n'a pas pu se dire que s'il mou-
rait sa veuve serait un parti superbe?
Les doigts du banquier battirent le rappel
sur son bureau.
Hum fit-il d'un ton de blâme, c'est
grave ce que tu avances lA, Jean-Marie, et
de plus c'est terriblement compliqué
Jean-Marie se piqua d'honneur
C'est terriblement compliqué, assuré-
ment, monsieur le baron, mais c'est possible
et la meilleure preuve c'est qu'à l'heure qu'il
est madame la baronne réunit les deux condi-
tions nécessaires à M. de Vaudrey elle est
riche et elle est veuve. Il n'a fallu pour obte-
nir ce résultat que quelques minutes et deux
balles qui n'ont pas fait grand bruit puisque
ritoire allemand; Il voulut en même temps faire
prendre le même chemin au propriétaire du
mélodieux instrument. Mais l'infirme opposa
une vive résistance, et se servant de sa béquille,
parvint à faire lâcher prise au pndarme.
Sur ou Mtrofaites, quelques habitants da
Vaels étalent accourus; ils délivrèrent le Joueur
d'orgue, et furieux de la violation du territoire,
ils allaient faire on mauvais parti au gendarme
si tes autorités de Galloppe n'étalent pas arrivées.
Le geadarme délivré gagne rapidement la
frontière.
Cet twident produit une vive 6tnotton.
Life de BLiohire
Le scheik SêM-DJêmat-Eddin, actuellement &
Saint-Pétersbourg, affirme que la Perse a cédé
à l'Angleterre 111e de Kiclun, située dans le dé-
troit d'Ormuz, l'entrée du golfe Perslque.
Un Sirrmpî des Guerres U Premier Empire
L'un des rares survivants des guerres du pre-
mier empire, M. Pivet, qui fut pendant de lon-
gues années maire de Pigny (Cher, vient de
s'éteindre Bourges, au moment où Il entrait
dans sa centième année.
ses obsèques ont eu lieu hier.
Le deuil était conduit par ses trois filles, âgées
de soixante-seize, soixante-douze et soixante-
dix ans, et par ses petits-enfants, sa nombre
d'une soixantaine.
ÉCHOS ET NOUVELLES
Le maire de Périgueux vient de prendre un
arrêté aux termes duquel la police devra visiter
tous les établissements forains, baraques, théâ-
tres, stauds. etc., et faire fermer sur-le-champ
ceux qui seront tenus par dea Individus de na-
tionalité étrangère.
M. Edmond Bazlte, rédacteur de l'Intransi-
geant, se jugeant offensé par an article publié
dans le Petit Marseillais, sous la signature de
M. Henri Fouquier, avait chargé deux de ses
amis, MM. Alphonse Humbert et Ayraud-De-
george. de demander réparation a l'auteur de
cet article.
.NI. Fouquier, qui est en ce moment à Vichy,
a fait savoir aux témoins de M. Bazire que l'état
de sa santé ne lai permettrait pas de se mettre
& la disposition de ce dernier avant le 10 sep-
tembre.
L'affaire reste donc en suspens.
La Gazette annonce que le service des colis
postaux entre l'Angleterre, 1» France, la Corse,
1er octobre prochain.
Un Important concours pomologique ae tien-
dra au Havre du 3 au 9 octobre prochain, sous
la présidence de H. G. Lechartier, correspondant
de l'institut.
L'ouverture des travaux du Congrès aura lieu
le mercredi 5 octobre.
Un jeune hommes tenue Irréprochable
entre à la Maison-Dorée et commande un menu
soigné potage à la reine, truite sauce crevette,
côtes de chevreuil purée d'ananas, perdreau
rôti, etc. Comme vine une bouteille Château-
Margaxi, une bouteille de champagee mar-
que.
il mange et Il boit.
Au moment où on lui apporte le café, le Con-
sommateur Jette un regard satisfait sur ses voi-
sins et leur dit sans présentation préalable
Quelle belle invention que la vapeur 1
Personne ne répond. Il ajoute:
Si l'inventeur do la vapeur était encore de
ce monde, j'irais lui sauter au cou.
On commence à sourire.
Il frappe sur la table. en murmurant aveo une
admiration béate
Oh! la vapeur! la vapeurl
Un voisin, le voyant gris, lui demande timide-
ment ce que lui a fait la vapeur.
Je lui dois tout, monsieur; je lui dois cent
mille francs de rente. Ma tante est morte dans
un accident de chemin de fert
UN ASSASSINAT EN WAGON
Nous avons annoncé l'assassinat qui a été
commis près de Saintes par un mari sur sa fem-
me dans un wagon d'un train venant de Bor-
deaux.
Le meurtrier se nomme Anatole Pllatn; Il est
de petite taille, il a une Jolie figure et une mise
des plus soignées; il portait, au moment du
crime, un complet gris et nn chapean rond.
Originaire de Cognac, il exerçait depuis quel-
que temps le métier de tapissier à Bordeaux.
Il a conservé tout sou calme de la première
heure et c'est avec beaucoup d'aisance qu'il a
répondu aux questions des magistrats.
Sa femme, dont le véritable nom est Délion,
n'a que dix-neuf ans; d'une petite taille, elle est
fort beile et mise avec une élégenco recherchée.
Depuis hier, son état n'a fait qu'empirer: elle
est peut-être morte a l'heure qu il est.
Son mari aurait appris ces jours derniers
qu'elle était entretenue à Cognac par un négo-
ciant en eaux-de-vie c'est, du moins, ce qu'il
prétend et Il aurait immédiatement conçu la
pensée de son crime.
Après s'être muni à Bordeaux d'un revolver
à six coups, il partit pour Cognac où il apprit
que sa femme était il Chateauneuf.
A sa vue, parait-il, toutes ses Idées de ven-
geance s'envolèrent; la jeune femme, de son
côté, parut désireuse de reprendre la vie com-
mune bref, les deux époux, après s'être récon-
ciliés, partirent ensemble pour Bordeaux.
Tout allait pour le mieux quand, arrivée à
Pons, Mme Pilain déclara qu'elle n'irait pas plus
loin force fut alors de passer la nuit en route,
et le couple coucha a l'Hôtel Satnt-Charles, A
Pons, mais séparément, la femme dans le lft, le
mari sur une couchette improvisée.
Mercredi matin, ils reprenaient l'un et l'autre
le train pour Châteauneuf. Ce train, qui porte la
numéro 508, passe à Pons dix heures dix-huit
minutes et arrive à Saintes t dix heures qua-
rante-huit minutes. Les époux Pilain devaient
madame la baronne n'a rien entendu, elle
qui ne devait pas être loin au moment où on
les a tirées.
Peuh t nt le banquier, on Volt des cho-
ses plus extraordinaires.
Jean-Marie était lancé.
L'ironie de son maître le cingla comme
un coup de fouet.
Ce qui m'étonne, dit-il avec feu, ce
n'est pas que M. de Vaudrey soit à Langon,
c'est que madame ne parle pas encore d'aller
à Scaër qui n'en est pas loin.
Silence, dit le baron. Tu parle. bien
haut, Jean-Marte.
C'est juste et j'éi tort.
Tu as fini?
Oui, monsieur le baron.
Eh bten mon ami, tu as besoin de re-
pos. Ta tête travaille trop depuis quelque
temps. Va & Scaër; observe ton voisin, le
duc de Vaudrey, si c'est ton bon plaisir, et
garde tes confidences pour moi. la m'en-
tends ?
Parfaitement, monsieur le baron.
Reste près de tes parents autant que
tu le jugeras à propos. Bon voyage 1
Merci, monsieur le baron.
Jean-Marie salua son maître avec une
familiarité respectueuse.
L'aîné des Bresson n'ajouta pas un mot,
mais il mit un doigt sur ses iévres, et son
regard donna au fidèle Breton l'ordre du si-
lence mieux qu'aucune parole ne l'eût fait.
Et voilà comment Jean-Marie Cléguer était
au pardon de Plélaq.
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