Titre : Le Petit Parisien : journal quotidien du soir
Éditeur : Le Petit Parisien (Paris)
Date d'édition : 1887-09-04
Contributeur : Roujon, Jacques (1884-1971). Directeur de publication
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Description : 04 septembre 1887 04 septembre 1887
Description : 1887/09/04 (Numéro 3963). 1887/09/04 (Numéro 3963).
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Source : Bibliothèque nationale de France, Gr Fol-Lc2-3850
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/04/2011
quelque» plantons, marchant d'un pas rapide,
c'est tout.
Ce calme frappe bien plus sérieusement que
démonstrations tapageuses il indique que,
ns faire étalage de ce que nous éprouvons,
•us commencons a nous sentir bien forts.
» La raanièri: dont les opérations du nrr-mter
• v.r ont été conduites prouve qu'une bonne dl-
̃ t'.ion a Hé donnée à tous les services.
rendant que les réservistes vont affluer à
respectifs et qu'on las habillera et
ra, nous alluns voir fonctionner avec le
if intérêt les commissions do réquisition
moyens do transport, qui est peut-êtra le
;̃>!•̃ ie plus Important au point de vue des
̃ ï'il ne reçoit pas une rxécution Instantanée,
la Blus graves mccnmntns nauvt nt »« nrnrinirf»
• ti est faciledes' n rendre compte parles don-
niez général- suivantes
» Les calcula !es plus sérieux out établi que
pour issurer le passage du pied de paix au pied
de gubrro do tout les services de l'armée, il faut
pouvoir requérir et verser dans les corps d'ar-
m#e, en moins de huit jours, environ i80,000
Chevaux, sans préjudice de nouveaux achats im-
médiats pour combler les vides dû la guerre.
» Devant de pareilles exigences. le service de
la remonte est évidemment impuissant, Malgré
Ma efforts, au début de la campagne de 1870, on
n'a pu conduire devant l'ennemi que 1,700 ca-
aons au lieu de 2,370 qui pouvaient fitre attelés,
parce que nous n'avions que 32,000 chevaux
qnand il en fallait un peu plus de 50,000.
Les Commissions ont commencé à fonction-
mer oi jusqu'ici, l'on rencontre partout le dé-
vouement et le concours sur lesquels le pays a
le droit de compter. Il est donc permis d'espérer
que la On de cette grande expérience sera aussi
heureuse que ses débuts. »
Le Troisième Jour
Toulouse, 2 septembre.
Les travaux du troisième Jour de la mobilisa-
tion ont été exécutés avec la même activité, la
méme Aonne volonté et le même calme que
ceux des deux premiers jours.
Toutes les personnes qui avaient quelques
doutes sur la nécessité de l'expérience sont sur-
prises de voir avec quelle régularité et qnel
empressement tout s'est accompli.
Dans l'intérieur des corps, on a terminé ce
qui n'avait pu être achevé hier.
Tous les vivres de réserve ont été touchés pour
les officiers et la troupe, ainsi que les outils.
Les numéros du régiment et les galons ont
été placés sur les effets.
Les commissions de réquisition de chevaux et
de voitures ont continué à fonctionner toute la
journée.
Quant au service du chemin de fer, lea trains
annoncés sont arrivés et partis aux heures pres-
crites, sans retard, sans accident, avec une ré-
gularité qui fait honneur à tout le personnel de
La grosse difficulté des transports peut être
considérée comme une chose résolue dès à pré-
sent.
Un autre grand mouvement aura lieu dans la
nuit de samedi à dimanche l'infanterie et Par-
tillerie quitteront Toulouse.
Les Rapports des Maires
Toulouse, 2 septembre.
Les rapports des maires sont toujours aussi
bons.
Celui de Manzac, arrondissement de Muret,
•erlt que les réservistes partent gaiement et
avec la sérénité de gens qui comprennent la
grave mission qui leur incombe.
Beaucoup d'ordre et de bonne volonté aucun
Incident.
D'antrea lettres de maires parlent de l'entrain
et du patriotisme de leurs administrés plu-
sieurs constatent mémo de l'enthousiasme.
Dans beaucoup de communes, les réservistes
aont partis en chantant la Marseillaise et aux
cris de Vive la France! vive la République »
Les dispositions des appelés sont partout ex-
cellentes chacun part avec plaisir l'empresse-
ment est tel dans certaines régions que des ré-
servistes sont restés vingt-quatre heures a la
gare, de peur de manquer le train.
Embarquement
Toulouse, 2 septembre.
L'embarquement des réservistes dans les trains
est unu opération intéressante à voir,
Les réservistes présentent leur livret ou leur
ordre d'appel et prennent aussitôt placc dans
les wagons qui leur sont destinés.
On peut imaginer que la chose s'accomplit
bruyamment et avec gaieté.
C'est vraiment plaisir de vofr avec quelle bonne
volontè les réservistes s'installent. Les familles
font leurs adieux. Là sont les épouses et les
mères, le cœur uu peu gros à la pensée de cette
séparation de quinze Jours, mais au demeurant
nullement affligées.
En dépit du brouhaha qui résulte d'un échange
d'adieux criés gaiement, à pleine voix, l'opéra-
tion de l'embarquement s'accomplit régulière-
ment et très vite partout, si bien qu'on note
et du Midi les trains de voyageurs de plus de dix
ou quinze minutes.
C'est un résultat jug2 généralement remar-
quable et qui fait honneur à ceux qui l'ont
obtenu.
A Toulouse
Toulouse. 2 septembre.
Il s'est produit hier, à la gare de Toulouse, un
mouvement extraordinaire Il est passé 10,000
réservistes, 7,000 voyageurs et 150 trains.
L'animation est toujours très grande à la
gare.
A neuf heures, 50 réservistes du escadron
du train sont arrivés pour faire le service d'or-
donnance.
A neuf heures vingt, ü est arrivé un détache-
ment composé de 2 officiers et de 100 hommes
du régiment de pontonniers d'Avignon.
Les détachements du 9' chasseurs a cheval
venant d'Agen sont arrivés et repartis aux heu-
res indiquées avec un ordre parfait un repas
froid leur a été servi à la gare de Toulouse.
Les généraux Brugère et Haillot, arrivés hier,
assistaient au passage des trains et surveillaient
Qu'est-ce donc? demanda-t-il.
Ecoutez
D'un ravin situé au-dessous de la croix des
Bleus, une voix s'élevait, traînarde et cassée,
psalmodiant une sorte de complainte mono-
tone dont on distinguait les paroles tristes
comme un jour des morts
ils ont enfoui tous terre
es os de mon amoureux 1
Cr -usez Vous verrez, mon père,
Que mon coeur est avec eux!
Puis une tète hagarde, échevelée, se mon-
tra entre deux cépées de bouleaux en fixant
les coupables de ses yeux ironiques.
quelle est cette sorcière ? demanda M.
de Vaudroy.
C'est Jeannie, la diote, l'idiote pour par-
ler mieux, une pauvre fille. Elle est du bourg
de Plélan et y demeure. Son père n'a pas
voulu la donner à un garçon du pays qu'elle
aimait. Le garçon s'est fait tuer pendant la
guerre. Elle a perdu la raison.
Elle s'était levée.
Si je vous cédais, monsieur le duc. dit-
elle avec tristesse, qui sait si je ne perdrais
pas la mienne! Vous me dites que vous
m'aimerez toujours, je sais bien que c'est
impossible.
Des larmes lui Tinrent aux yeux.
Tenez, ajouta-t-elle, j'étais folle aussi
tout a l'heure. C'est peut-être un avertisse-
ment de Diea. Quittons-nous et, je vous en
supplie, ne tentes pas de me revoir.
Yvonne!
Ayet piu6 de moi
le débarquement, l'embarquement et les distri-
butions ils se sont montrés très satisfaits.
Les trains militaires et les trains de voya-
geurs se succèdent uns interruption; le servtce
se fait avec un ordte parfait.
Toulouse, 2 septembre.
La physionomie de la ville n'est plus la meme
qui les jours précédent», et cela se comprend.
Tons tes réservistes arrivés ont rejoint leur
:crps et ceux affectés à Tonlonsa sont casernes
et s'occupent des travaux d'intérieur.
liant toute la région, les gendarmes font un
service spécial dans les communes et sur les
routes pour surveiller les détachements de che-
vaux qui se rendant par les voles ordinaires aux
centres mobilisables.
La prévôté s'organise.
On s'est conformé, dans tous les corps, aux
prescriptions réglementaires en vue du service
de guerre: ainsi dans l'infanterie, le sombre
des escouades et des sections a été doublé et
les gradés réservistes qui sont en quantité suf-
fisante ont pris le commandement qui leur ap-
partient.
Presque tous les réservistes qui devaient se
présenter sont arrivés. Le nombre des man-
quants est pour ainsi dke insignifiant. Ce sont
des hommes qui ont un motif légitime et qui
ont été, d'ailleurs, signalés par le recrutement à
la gendarmerie l'autorité militaire saura bien-
tôt à quoi s'en tenir.
On signale, tant à Toulouse qu Carcassonne,
l'arrivée de plusieurs généraux qifi viennent sui-
vre l'expérience de mobilisation et de concentra-
tion.
On rencontre beaucoup d'officiers de tous les
corps d'armée amenés par le même motif.
On remarque aussi beaucoup d'offleiers d'état-
major, de médecins et pharmaciens militaires
et d'offlciers d'administration de tous les services
qui viennent prendre possession de leurs fonc-
tions.
Les Fours de Campagne
Toulouse, 2 septembre.
Dix-huit fours de campagne avec le matériel
ont été embarqués ce mutin en moins d'une
heure.
Cette opération a été faite pins rapidement
que les exercices d'embarquement habituels.
Les fours sont destinés à Carcassonne; ils sont
partis par le train de onze heures quarante.
Ils fabriquent chacun au moins rations
par jour; 300 hommes les accompagnent.
A Mirande
Mîrande, 2 septembre.
La ville ressemble à une place de guerre.
La concentration des hommes que la subdi-
vision doit fournir est complète les mobilisés,
au nombre de 3,627, sont tous arrivés, sauf ceux
qui ont des motifs de dispense.
Tout ce personnel est équipé, armé, et il oc-
cupe divers cantonnements.
Les hommes destinés à la cavalerie, à l'artil-
lerie et au génie, au nombre de 200 environ,
sont déjà dirigés sur leurs corps.
Les mobilisés destinés à compléter les effectifs
des bataillons actifs du 88e régiment de ligne
partiront dimanche matin pour Auch, où ils se-
ront embarqués. A Agen "̃ ,fc "li"
Agen, 2 septembre.
Ce soir arriveront ici fi hommes et 108 che-
vaux venant de Villeneuve, 32 hommes et
chevaux venant de Nérac, 26 hommes et chef-
vaux venant de Tonneins; ils passeront la nuit
à Agen et repartiront demain pour leur point de
concentration.
A Cahoivs
Cahors, 2 septembre.
La ville est de plus en plus animée.
La réquisition des chevaux continue active-
ment.
Trois trains de concentration sont partie.
A Carcassonne
Carcassonne, 2 septembre.
Le mouvement de concentration des troupes
va commencer ce soir.
C'est la cavalerie qui doit aller en avant, et le
mouvement partira simultanément d'Auch et de
Carcassonne.
Un intendant-général est arrivé hier soir ici.
Quarante charrettes sont occupées il. trans-
porter le matériel et les provisions qui sont
arrivés par trains spéciaux.
Le commandant du 170 corps sera le 6 et le
7 IL Carcassonne et logera a la Préfecture.
Les services de l'Intendance sont Il peu près
complets et établis dans la maison CourteJaire.
Les fours do campagne commenceront à fonc-
tionner demain.
Huit mille hommes d'artillerie et d'Infanterie
arriveront dimanche tous les logements sont
prêts.
Une Proclamation
M. Orner Sarraut, maire, vient de faire afficher
la proclamation suivante
« Aux habitants de Carcassonne
» Chers concitoyens,
» Le Ministre de la Guerre a choisi notre ville
comme un des centres de mobilisation du
corps d'armée nous attons recevoir dans nos
murs, pendant quelques jours, un général en
chef commandant, un grand nombre d'officiers
de tout grade et environ quinze mille hommes
auxquels il faudra donner un logement pour tes
officiers, le cantonnement pour les soldats.
» Je n'ai pas besoin de vous recommander de
faire aux soldats de la France et de la Républi-
que, l'accueil auquel ils ont droit. En douter
serait une injure pour notre population qui sait
faire trêve à ses dissentiments toutes les fois
que l'image de la patrie est évoquée.
» Votre municipalité vous demande seulement
de la seconder dans sa tâche et de vous prépa-
rer à remplir, sans tarder, les devoirs sacrés de
l'hospitalité. Déjà plusieurs d'entre vous n'ont
pas attendu la réquisition pour nous offrir le
logearent dont ils disposaient, soit pour les sol-
dats, soit pour les officiers. C'est surtout quand
on nous enlève la garnison & laquelle nous
avons droit qu'il faut prouver que nous som-
mes dignes de la posséder. Votre municipalité
no négligera pas l'occasion inespérée qui lui est
offerte de porter en haut lieu vos légitimes re-
Il y avait tant d'amour dans ce cri que,
malgré sa sécheresse de cœur, le duc en fut
ému.
C'est ton bonheur que je veua 1 dit-
il aussitôt.
Eh bien laissez-moi réfléchir. Adieu 1
Quand te reverrai-je ?
Qui sait?
Demain
Peut-être.
Ah tu es un ange.
Elle sourit en secouant la tête et s'éloi-
gna.
Le duc, resté immobile, la regardait. Ses
beaux cheveux répandus en ondes soyeuses
avaient de chauds reflets sous le soleil. Ses
mouvements harmonieux attestaient la per-
fection de ce corps souple et vigoureux.
Il était furieux contre lui-même de l'avoir
laissée s'échapper de ses mains.
Je la veux et je l'aurai! murmura-t-il
en fouettant l'air de sa cravache.
Lorsqu'il se retourna, la folle, appuyée
sur un long bâton, était à deux pas de
lui.
Les coqs de Langon chantent plus haut
que ceux de Scaer, mais ceux de Scaër ont
un bec et des griffes, répéta-t-elle en son-
geant à sa rencontre de la veille dans l'ave-
nue de Plélan.
Que veux-tu dire ? demanda le jeune
homme avec hauteur.
Que Corentin Cléguer serait fâché s'il
savait ce qu'on voit à la croix des Bleus. Et
Corentin est un gars qui ne craint ner-
fonne
vendications sa parole aura d'autant pli» de 1
force que vous aurez mieux fait votre devoir de
montrer que toutes les considérations locales
cèdent, qnand il le faut, devant l'intérêt supé-
rieur de la Patrie et de la République.
Le maire, Omjer Sarraut. »
Le Dragons
Montauban, 2 septembre.
Le dragons est parti cette nuit pour Car.
cassonue.
Il n'a pas fallu plus de dix minutes pour em-
barquer les chevaux.
En se rendent de la caserne à la gare, un che-
val a été tué par la voiture d'un maraîcher lan-
cbe à fond de train t'animai a pria peur et a
fatt un écart si malheureux que la timon de la
voiture lui est entré dans le poitrail.
A une heure quinze, le lû« draguons est arrivé
Toulouse, où il a fait une halte do trois quarts
d'heure pour y prendre le repas froid préparé
par !'Intendance.
La distribution des vivres fut faite par peloton
et les vivres mangés sur le quai ou en wagon.
Elle se composait de grammes de viande par
homme et un seizième d'eau-de-vie. D'ailleurs,
les capitaines avaient eu soin de faire donner à
leurs nommes des rations de belle viande rô-
tie, consacrant ainsi le boni de leur ordinaire
A leur donner quelques bonnes provisions de
voyage.
A deux heures, le train se remettait en
marche.
A trois heures et demie,arrivée à Villefranche-
de-Lauragais et halte d'une heure.
Le convoi entrait enfin eu gare de Carcassonne
sept heures quinze.
Cinq minutes après commençait le débarque-
ment sur le quai des marchandises, spacieux et
large, mais pas assez long pourtant pour que
l'opération pût se faire d'un bout à l'autre du
train sans nécessiter deux petites manœuvres
qui retardèrent de dU. a douze minutes seule-
ment.
A huit heures vingt, juste une heure après
l'arrivée, la colonne avait quitté la gare, se diri-
geant sur Arzens, où le régiment cantonne tout
entier cette nuit.
Toute cette opération a été exécutée avec une
régularité et un calme parfaits.
beul, uu wagon a été légèrement détérioré
par un cheval qui, ruant contre la paroi exté-
rieure, l'a défoncée, se blessant lui-même peu
grièvement.
Demain, tout le régiment, réuni à Arzens, se
dirigera sur Prouille, à vingt kilomètres plus
loin, afin de profiter du voisinage du camp d'Al-
zonne pour y exécuter trois jours d'école de ré-
giment et un jour de manœuvres combinées
avec l'infanterie.
A Castelnaudary
Castelnaudary, 2 septembre.
M. Deville, officier d'administration aux sub-
sistances militaires, est arrivé hier.
Il a réquisitionné les locaux de l'usine à gaz
pour remiser la paille et les locaux de l'ancien
Alcazar Collet pour emmagasiner les vivres de
campagne et cantonner quarante hommes d'ad-
ministration.
Ces locaux sont près de la gare.
Soixante bœufs, débarqués ce matin, ont été
conduits à la métairie Terrade; le nombre des
animaux réunis en cet endroit est actuellement
de
Une Alerte
Les gendarmes de service à la gare de Tou-
louse ont eu une alerte vers deux heures du
matin.
Un employé était venu les prévenir qu'on par-
lait allemand dans une des salles d'attente.
Sans plus tarder, les gendarmes se dirigent
vers la salle indiquée, et ils y constatent, en
effet, la présence de deux femmes qui parlaient
allemand à deux jeunes filles qu'elles accompa-
gnaient.
Un homme était avec ces femmes.
On cherche. on s'inquiète, car la présence de
ces Allemands était suspecte, juste au moment
du passage des trains militaires.
Enfin, on reconnaît que le monsieur inconnu
est un Français, voyageant avec ses filles et
deux gouvernantes allemandes qui ne savent
pas un mot de français.
Les Aumôniers militaires
Montauban, 2 septembre.
C'est le curé de Mazères, canton de Salles
(Haute-Garonne), qui a été nommé aumônier
militaire en chef et suivra en cette qualité le
17' corps d'armée pendant l'essai de mobilisa-
tion.
M. l'abbé Marfan, professeur au grand sémi-
naire d'Auch, aumônier de la brigade de cavale-
rie, est arrivé hier matin à Montauban.
C'est M. le pasteur Lebeau qui est désigné
pour être aumônier protestant pendant la mo-
bilisation.
Le Service Télégraphique
Castelnaudary, 2 septembre.
Le bureau télégraphique de la ville sera doté
de trois appareils Hughes, dont deux pour le
service de la presse et le service officiel et un
antre de rechange en cas d'accident à l'un ou à
l'autre de ces deux appareils.
Un appareil communiquera avec Carcassonne
et l'autre avec Toulouse.
Le service commencera demain et fonctionnera
tous les jours jusqu'à neuf heures du soir.
Il est probable que ce service durera toute la
nuit pendant le séjour du Ministre de la Guerre.
Quatre employés supplémentaires, dont deux
de Marseille et dem de Montpellier, sont arri-
vés hier à quatre heures; d'autres, de Cler-
mont-Ferrand, sont attendus dans la journée.
Les Vélocipédistes
Toulouse, 2 septembre.
Les vélocipédistes mobilisés parcourent la
ville; le public les regarde avoo intérêt; Ils por-
tent le dolman et le képi d'artillerie, le pantalon
de toile et une sacoche de cuir fauve en ban-
douillère.
Un Garde-Champêtre
Toulouse, 2 septembre.
On a beaucoup remarqué un vieillard à sarrau
bleu qui portait le ruban de la Légion d'Hon-
neur sur sa blouse.
Ce -vieillard se nomme Gabriel Baloundrade et
Silence! vieille mégère.
J'ai trente ans et j'étais belle aussi, un
temps qui n'est pas loin.
On te suppose folle, demanda le duc en
la Iizant de son œil dur. L'es-tu réellement?
J'en doute.
Il tira deux louis de sa poche et les lui
offrit.
Elle n'avança pas la main.
Et sans s'occuper de lui davantage, elle
s'enfonça dans le bois en reprenant sa com-
plainte.
Le duc, pensif, rejoignit son groom, et dix
minutes plus tard, il galopait à travers la
lande dans la direction de Langon.
Pendant huit jours, il revint à la croix
des Bleus dans l'espoir d'y rejoindre
Yvonne.
Elle ne parut pas,
Il passa à cheval dans le pare de Plé-
lan.
Les fenêtres de la jeune fille restèrent
closes.
Elle le voyait à travers ses rideaux; son
cœur battait à se rompre, mais elle résistait
à ses propres désirs et ne se montrait
plus.
Le duc n'était pas homme à subir cet
échec sans prendre sa revanche.
Résolu à tout pour triompher de cette
obstination qui froissait son orgueil, il em-
ploya un stratagème usé, mais dont le suc-
cès est certain sur une âme faible, parce
qu'elle aime.
Il écrivit un billet de dix lignes et se ren-
dit à
a étd décoré sur le champ de bataille, à la prise
de Mascara.
Le viem brave est encore garde-champêtre
Il a fait vingt-huit kilomètres avec les rappelés
de son village pour les accompagner.
Électioa Législative des Deux-Sèvres
Les électeurs du département des Deox-Sèvres
sont convoqués pour le 25 septembre à l'effet
d'élire un député en remplacement de M. Gi-
raud, décédé.
Les Drapeau ûeslopeain Mpeits
Les dix-huit régiments régionaux qnl doivent
être prochainement constitués porteront sur
leurs drapeaux les noms de bataille suivants
régiment d'infanterie: Loano, 1795; LUUen,
1813; Wurscben, 1813.
régiment Goldberg, 1813.
régiment Le Boulou, Loano, 1795;
Goldberg,
régiment Goldberg, 1813.
1490 régiment Fleurus, 1794; Bautzen, 1815;
Goldberg,
150* régiment Goldberg, 1813.
15i« régiment Weissig, 1813; Würechen,
152e régiment Loano, Harbourg, 1813.
153' régiment Weissig, 1810; Goldberg, 1813.
i54° régiment Weissig, l8tO; Goldberg, l8i3.
régiment Weis&ig,
1561 régiment Bautzen, 1813.
159° régiment Edenkoben,
161° régiment Maestricht, 1794.
1628 régiment Sprimont,
Les 158. et i60* régiments ne portent pas
d'inscription.
NOUVELLES MILITAIRES
Modifications dans la Tenue
A l'avenir, MM. les officiers de réserve et de
l'armée territoriale, qui n'appartiennent t aucun
corps, porteront au collet une grenade en can-
netllle et paillette d'or ou d'argent (suivant la
couleur des boutons).
Les officiers de l'armée territoriale portent, en
outre, une boutonnière distinctive en galon
appliquée au milieu et de chaque côté du collet.
Le képi ne reçoit aucun attribut.
Rien n'est changé à la tenue des officiers du
service d'état-major et du service des étapes.
Mouvements de Troupes
Le Ministre de la Guerre a décidé que l'état-
major et la portion principale du 79* régiment
d'infanterie seront transférés de Neufchâteau à
Nancy à la suite des manoeuvres d'automne.
Mesure disciplinaire
Une mesure disciplinaire va être prise contre
le colonel Pons, du 3* régiment d'infanterie de
marine. Il est question de remplacer à la tête
du régiment cet officier supérieur qui persiste,
malgré les prescriptions ministérielles, à ae
laisser aucun repos à ses troupes les dimanches
et fêtes.
LEfoMIirimiERS À ltïfdsitiqn
Une démarche avait été faite par les ouvriers
peintres français auprès de M. Alphand, direc-
teur des travaux de l'Exposition universelle, au
sujet do l'emploi d'ouvriers étrangers.
-Ni. Alphand, qui avait demandé des eiplicâ-
tions à la Compagnie des ponts et travaux en
fer, a reçu aujourd'hui la réponse des adminis-
trateurs.
Leur sous-traitant emploie en ce moment
vingt-deux ouvriers sur ce nombre, deux sont
de nationalité suisse les vingt autres sont
Français.
Cette réponse a été transmise ce matin aux
délégués des ouvriers peintres français: elle ne
change rien 4 la décision qu'ils avaient prise de
réunir aujourd'hui samedi, en assemblée géné-
rale, tous leurs camarades.
LE CONGRES DES INSTITUTEURS
Le Congrès national dos instituteurs et institu-
trices se réunira à la mairie du quatrième ar-
rondissemeut, salle des Fêtes, les lundi, mardi,
mercredi et jeudi prochains.
La séance d'ouverture aura lieu dimanche au
Trocadéro, sous la présidence de M. Cariot, direc-
teur de l'enseignement primaire de la Seine, dé-
légué de la préfecture.
On sait que ce Congrès a pour mission Ipé-
ciale de préparer pour f889 un Congrès interna-
tional de l'enseignement.
EN ALSACE-LORRAINE
Le Journal d'Alsace annonce l'arrestation à
Barr de dix jeunes gens inculpée d'avoir poussé
le cri de c Vive la France n a la fête patronale
de Gertwiller.
On saura l'importance que les Allemands et
tachent à la possession de Strasbourg en lisant
ce résumé des ouvrages qu'y a fait élever M. de
Moltke
a Pour faire de Strasbourg un grand camp re-
tranché on l'a entouré de nouveaux remparts
qui englobent (jusqu'à Kehl) une surface trois
fois plus vaste que celle d'autrefois.
» La superficie de la ville est, à l'heure ac-
tuelle, d'un millier d'hectares enclos de fortifi-
cations.
» La nouvelle enceinte enferme une vaste
gare desservant à la fois les lignes de Wissem-
bourg, de Baie, de Paris et de Kehl.
De cette gare les forces allemandes peuvent
rayonner en tous sens vers l'extérieur.
» L'armée allemande n'y est ménagé en per-
manence d'immenses approvisionnements de
toutes sortes, dont les uns sont en magasins, les
autres sttr roues, en gare.
Alentour de ce noyau central sont élevés des
forts détachés.
Sur la rive gauche du Rhin s'échelonnent
en hémicycle douze forts.
Sur la rive droite, Kehl est couvert par trois
forts.
» La ligne de ces ouvrages mesure 35 kilomè-
tres de développement, sur la rive gauche et
Il était environ deux heures de l'après-
midi.
Vainement il fit le tour du pavillon des
Rebec en se glissant sous les massifs des
grands arbres qui l'environnent, il ne vit
rien, si ce n'est le vieux Rebec debout au
seuil de sa maison comme une senti-
nelle.
Le duc, désappointé, allait battre en re-
traite, quand, à l'angle du potager, il se
trouva en face d'une grosse servante courte
et crevant de santé.
Justement c'était Gotte, la fille possédée
du démon de l'avarice et de la cupidité.
Elle portait un énorme panier de légumes
verts et, disons-le par amour de la vérité,
rempli de carottes moins rouges que ses
cheveux.
Bonjour, la belle enfaut! dit-il.
Gotte ne se rebiffa point.
Le compliment lui semblait naturel.
Elle s'arrêta, frappée de stupeur et de
respect en reconnaissant le châtelain de
Langon.
Mais elle ne put artienlftr un son.
Le duc jeta un rapide regard de tous eû-
tés.
Ils étaient seuls.
Voulez-vous me rendre un service 1
dit-il.
Oui, bien sdr, si çà se peut, répondit-
elle d'une voix enrouée d'homme des
champs.
Vous aireez votre maîtresse?
Mademoiselle Yvonne?
13 kilomètres mètres sur la riva droite
soit 53 kilomètres et demi. »
La Post dit que la dissolution de l'Association
des élèves en pharmacie d'Alsace-Lorraine a Hà
motivée par la découverte faite au local de l'As-
sociation et à celui de la Stmdaovia, société
d'étudiants alsaciens-lorrains précédemment dis-
soute, du correspondances qui ont fourni ,a
preuve doe tendances antiallemandes de cette
association.
La feuille strasbourgeoise ajout' que l'asso-
ciation dissoute n'entretenait aucun rapport
avec les autres sociétés univektaires, la plupart
de ses membres ayant terminé leur études et
passé leurs examens.
Elles se composait exclusivement d'Alsaciens-
Lerains de naissance et, dit la Post, n'admeltalt
aucun Vieil-Allemand dans son sein.
La compagnie des pompiers d'Ostheln, qui
avait refusé de se soumettra l'emploi de la
langue allemande, rendue obligatoire pour toutes
ces compagnies, vient d'être dissoute.
LE CONDAMNÉ GILLARD
La Chambre criminelle de la Cour de Cassa-
tion, daaa son audience d'hier, a rejeté le pour-
vol de Gillard, condamné à mort par ta Cour
d'assises de la Somme pour assassinat sur la
personne de Mlle Lévy, receveuse Intérimaire
du postes a Beauval.
Un. Cas de Léthargie
On S'occupe beaucoup en ce moment dans l'Il-
linois (Etats-Unis) d'un cas pathologique det
plus extraordinaires et qui met en défaut la
science de tous les médecins du pays.
Il y a à l'Hôpital de Saint-Joseph, à Joliet, une
femme du nom de Herbert, qui est en état de
léthargie depuis cent dix-neuf jours, et tous iea
efforts que l'on a faits jusqu'à présent pour lut
faire reprendre ses sens ont été absolum nt
inutiles.
Cette infortunée dort constamment et i.n
corps a maintenant l'aspect d'un véritable n-
tôme.
on a rarement vu cette infortunée remuer
un muscle, et pourtant, au cours de son long
sommeil, elle a eu deux accès de délire, parlant
avec une telle volubilité qu'il était impossible
de la comprendre.
La nourriture qu'on parvient à lui faire pren-
dre chaque jour est insignifiante aussi la dor-
meuse est-elle d'une maigreur effrayante, et les
médecins qui la soignent craignent qu'elle ne
puisse vivre plus d'ici quelques jours.
COMPLAINTESJT PLACARDS
On a recommencé, hier, à crier sur les
boulevards la « complainte » de Prantini,
qui, après l'exécution du malheureux, re-
trouvait une « actualité Il faut croire qu'il
en restait pas mal d'exemplaires en ma-
gasin 1
Ce factum grossier, qui plaisante sur un
fait tragique, est d'ailleurs médiocrement
drôle, mais il prouve que, chez nous, tout
continue à finir toujours par des chansons.
On ne les prend plus au sérieux, les com-
plaintes, et, depuis longtemps, elles ne sont
plus que des fantaisies et des plaisanteries
le plus souvent dénuées de sel.
La dernière qui ait vraiment eu quelque
originalité a été faite par des artistes, pour
S'amuser, et non par les fabricants habituels
de ce genre de poésie c'est la complainte
des Fenayrou, qui commençait ainsi
Nous sommes dans la pharmacie
C'est un bien pénible accident,
Ce que l'on nomme mal de dent
Nous l'appelons a odontalgie
Les complaintes locales, autrefois, à la
campagne, inspiraient une véritable terreur
aux parents du héros sinistre mis en cause.
On les leur répétait aux oreille», ou le*
poursuivait avec ce refrain qui rappelait leur
honte et leur malheur, et on se servait
cruellement contre eux du souvenir évoqué
là pour leur nuire.
Jules Kavre racontait un jour qu'ayant
plaidé pour un gredin qui avait commis tou-
tes sortes de méfaits, il réussit, à force d'ar-
tifices oratoires, à sauver sa tête et à ne le
faire condamner qu'à une peine relative-
ment légère.
Le lendemain, les parents du malfaiteur
vinrent le trouver et le remercièrent avec
une effusion qui étonna l'avocat, car il n'a-
vait pas beaucoup d'illusions au sujet de la
sensibilité des paysans, et il savait notam-
ment que, si son client avait été poussé au
crime, c'était un peu parce qu'il avait été
abandonné par les siens en des circonstances
difficiles.
Intrigué, Jules Favre demanda i un oncle
du coupable, qui avait pris la parole au
nom de cette petite députation, la vraie
cause de cette reconnaissance si chaude, un
peu inattendue.
Ah! monsieur, lui répondit le bon-
homme, c'est parce que vous nous avez
sauvés de la complainte
Dans ces mots, il y avait tout un petit ta-
bleau de la vie de village, avec les rancunes
et les jalousies qui prennent toutes les for-
mes, dans l'âpreté des rapports d'affaires.
L'épithète do parent d'assassin, lancée à
un moment opportun, avec un couplet de
la chanson à l'appui, pouvait leur faire man-
quer un marché avantageux, empêcher la
renouvellement d'un bail ou d'une loca-
tion.
Un curieux, M. Derriaz, de Rive-de-Gier,
qui possède une collection d'autographes
Relie question 1
Prenez d'abord ceci I
-vingt francs Vous ne vous trompez
point? demanda-t-elle en écarqufllant 1m
yeux.
Non-
Qu'est-ce que vous allez donc me de-
mander ?
Peu de chose; de remettre ce papier à
votre maîtresse, à elle seule.
Gotte sentit confusément que la lettre ne
contenait rien de bon, puisqu'on payait ses
services si cher.
Elle hésita une seconde en louchant entre
la lettre qu'elle tenait d'une main et le jouis
qu'elle caressait de l'autre.
Mais le diable l'emporta.
Allons, flt-elle.
Et pas un mot à personne, sur-
Gotte cligna de l'o;il en tUIe enten-
due.
Soyez tranquille, le monsieur, dit-
elle.
Elle s'éloigna. La port* du pavillon était
libre.
Le père Rebec l'avait abandonnée.
Sur le palier de l'échelle de menniet, tout
l'auveut, Gotte vit sa jeune maltresse qui
guettait son arrivée.
Voilà pour vous, dit-elle. Ceet le beau
monsieur de Langon qui vous écrit.
Yvonne saisit le billet comme un Arabe al-
téré se jette à terre au bord d'ane source et
s'enferma chez elle.
c'est tout.
Ce calme frappe bien plus sérieusement que
démonstrations tapageuses il indique que,
ns faire étalage de ce que nous éprouvons,
•us commencons a nous sentir bien forts.
» La raanièri: dont les opérations du nrr-mter
• v.r ont été conduites prouve qu'une bonne dl-
̃ t'.ion a Hé donnée à tous les services.
rendant que les réservistes vont affluer à
respectifs et qu'on las habillera et
ra, nous alluns voir fonctionner avec le
if intérêt les commissions do réquisition
moyens do transport, qui est peut-êtra le
;̃>!•̃ ie plus Important au point de vue des
̃ ï'il ne reçoit pas une rxécution Instantanée,
la Blus graves mccnmntns nauvt nt »« nrnrinirf»
• ti est faciledes' n rendre compte parles don-
niez général- suivantes
» Les calcula !es plus sérieux out établi que
pour issurer le passage du pied de paix au pied
de gubrro do tout les services de l'armée, il faut
pouvoir requérir et verser dans les corps d'ar-
m#e, en moins de huit jours, environ i80,000
Chevaux, sans préjudice de nouveaux achats im-
médiats pour combler les vides dû la guerre.
» Devant de pareilles exigences. le service de
la remonte est évidemment impuissant, Malgré
Ma efforts, au début de la campagne de 1870, on
n'a pu conduire devant l'ennemi que 1,700 ca-
aons au lieu de 2,370 qui pouvaient fitre attelés,
parce que nous n'avions que 32,000 chevaux
qnand il en fallait un peu plus de 50,000.
Les Commissions ont commencé à fonction-
mer oi jusqu'ici, l'on rencontre partout le dé-
vouement et le concours sur lesquels le pays a
le droit de compter. Il est donc permis d'espérer
que la On de cette grande expérience sera aussi
heureuse que ses débuts. »
Le Troisième Jour
Toulouse, 2 septembre.
Les travaux du troisième Jour de la mobilisa-
tion ont été exécutés avec la même activité, la
méme Aonne volonté et le même calme que
ceux des deux premiers jours.
Toutes les personnes qui avaient quelques
doutes sur la nécessité de l'expérience sont sur-
prises de voir avec quelle régularité et qnel
empressement tout s'est accompli.
Dans l'intérieur des corps, on a terminé ce
qui n'avait pu être achevé hier.
Tous les vivres de réserve ont été touchés pour
les officiers et la troupe, ainsi que les outils.
Les numéros du régiment et les galons ont
été placés sur les effets.
Les commissions de réquisition de chevaux et
de voitures ont continué à fonctionner toute la
journée.
Quant au service du chemin de fer, lea trains
annoncés sont arrivés et partis aux heures pres-
crites, sans retard, sans accident, avec une ré-
gularité qui fait honneur à tout le personnel de
La grosse difficulté des transports peut être
considérée comme une chose résolue dès à pré-
sent.
Un autre grand mouvement aura lieu dans la
nuit de samedi à dimanche l'infanterie et Par-
tillerie quitteront Toulouse.
Les Rapports des Maires
Toulouse, 2 septembre.
Les rapports des maires sont toujours aussi
bons.
Celui de Manzac, arrondissement de Muret,
•erlt que les réservistes partent gaiement et
avec la sérénité de gens qui comprennent la
grave mission qui leur incombe.
Beaucoup d'ordre et de bonne volonté aucun
Incident.
D'antrea lettres de maires parlent de l'entrain
et du patriotisme de leurs administrés plu-
sieurs constatent mémo de l'enthousiasme.
Dans beaucoup de communes, les réservistes
aont partis en chantant la Marseillaise et aux
cris de Vive la France! vive la République »
Les dispositions des appelés sont partout ex-
cellentes chacun part avec plaisir l'empresse-
ment est tel dans certaines régions que des ré-
servistes sont restés vingt-quatre heures a la
gare, de peur de manquer le train.
Embarquement
Toulouse, 2 septembre.
L'embarquement des réservistes dans les trains
est unu opération intéressante à voir,
Les réservistes présentent leur livret ou leur
ordre d'appel et prennent aussitôt placc dans
les wagons qui leur sont destinés.
On peut imaginer que la chose s'accomplit
bruyamment et avec gaieté.
C'est vraiment plaisir de vofr avec quelle bonne
volontè les réservistes s'installent. Les familles
font leurs adieux. Là sont les épouses et les
mères, le cœur uu peu gros à la pensée de cette
séparation de quinze Jours, mais au demeurant
nullement affligées.
En dépit du brouhaha qui résulte d'un échange
d'adieux criés gaiement, à pleine voix, l'opéra-
tion de l'embarquement s'accomplit régulière-
ment et très vite partout, si bien qu'on note
ou quinze minutes.
C'est un résultat jug2 généralement remar-
quable et qui fait honneur à ceux qui l'ont
obtenu.
A Toulouse
Toulouse. 2 septembre.
Il s'est produit hier, à la gare de Toulouse, un
mouvement extraordinaire Il est passé 10,000
réservistes, 7,000 voyageurs et 150 trains.
L'animation est toujours très grande à la
gare.
A neuf heures, 50 réservistes du escadron
du train sont arrivés pour faire le service d'or-
donnance.
A neuf heures vingt, ü est arrivé un détache-
ment composé de 2 officiers et de 100 hommes
du régiment de pontonniers d'Avignon.
Les détachements du 9' chasseurs a cheval
venant d'Agen sont arrivés et repartis aux heu-
res indiquées avec un ordre parfait un repas
froid leur a été servi à la gare de Toulouse.
Les généraux Brugère et Haillot, arrivés hier,
assistaient au passage des trains et surveillaient
Qu'est-ce donc? demanda-t-il.
Ecoutez
D'un ravin situé au-dessous de la croix des
Bleus, une voix s'élevait, traînarde et cassée,
psalmodiant une sorte de complainte mono-
tone dont on distinguait les paroles tristes
comme un jour des morts
ils ont enfoui tous terre
es os de mon amoureux 1
Cr -usez Vous verrez, mon père,
Que mon coeur est avec eux!
Puis une tète hagarde, échevelée, se mon-
tra entre deux cépées de bouleaux en fixant
les coupables de ses yeux ironiques.
quelle est cette sorcière ? demanda M.
de Vaudroy.
C'est Jeannie, la diote, l'idiote pour par-
ler mieux, une pauvre fille. Elle est du bourg
de Plélan et y demeure. Son père n'a pas
voulu la donner à un garçon du pays qu'elle
aimait. Le garçon s'est fait tuer pendant la
guerre. Elle a perdu la raison.
Elle s'était levée.
Si je vous cédais, monsieur le duc. dit-
elle avec tristesse, qui sait si je ne perdrais
pas la mienne! Vous me dites que vous
m'aimerez toujours, je sais bien que c'est
impossible.
Des larmes lui Tinrent aux yeux.
Tenez, ajouta-t-elle, j'étais folle aussi
tout a l'heure. C'est peut-être un avertisse-
ment de Diea. Quittons-nous et, je vous en
supplie, ne tentes pas de me revoir.
Yvonne!
Ayet piu6 de moi
le débarquement, l'embarquement et les distri-
butions ils se sont montrés très satisfaits.
Les trains militaires et les trains de voya-
geurs se succèdent uns interruption; le servtce
se fait avec un ordte parfait.
Toulouse, 2 septembre.
La physionomie de la ville n'est plus la meme
qui les jours précédent», et cela se comprend.
Tons tes réservistes arrivés ont rejoint leur
:crps et ceux affectés à Tonlonsa sont casernes
et s'occupent des travaux d'intérieur.
liant toute la région, les gendarmes font un
service spécial dans les communes et sur les
routes pour surveiller les détachements de che-
vaux qui se rendant par les voles ordinaires aux
centres mobilisables.
La prévôté s'organise.
On s'est conformé, dans tous les corps, aux
prescriptions réglementaires en vue du service
de guerre: ainsi dans l'infanterie, le sombre
des escouades et des sections a été doublé et
les gradés réservistes qui sont en quantité suf-
fisante ont pris le commandement qui leur ap-
partient.
Presque tous les réservistes qui devaient se
présenter sont arrivés. Le nombre des man-
quants est pour ainsi dke insignifiant. Ce sont
des hommes qui ont un motif légitime et qui
ont été, d'ailleurs, signalés par le recrutement à
la gendarmerie l'autorité militaire saura bien-
tôt à quoi s'en tenir.
On signale, tant à Toulouse qu Carcassonne,
l'arrivée de plusieurs généraux qifi viennent sui-
vre l'expérience de mobilisation et de concentra-
tion.
On rencontre beaucoup d'officiers de tous les
corps d'armée amenés par le même motif.
On remarque aussi beaucoup d'offleiers d'état-
major, de médecins et pharmaciens militaires
et d'offlciers d'administration de tous les services
qui viennent prendre possession de leurs fonc-
tions.
Les Fours de Campagne
Toulouse, 2 septembre.
Dix-huit fours de campagne avec le matériel
ont été embarqués ce mutin en moins d'une
heure.
Cette opération a été faite pins rapidement
que les exercices d'embarquement habituels.
Les fours sont destinés à Carcassonne; ils sont
partis par le train de onze heures quarante.
Ils fabriquent chacun au moins rations
par jour; 300 hommes les accompagnent.
A Mirande
Mîrande, 2 septembre.
La ville ressemble à une place de guerre.
La concentration des hommes que la subdi-
vision doit fournir est complète les mobilisés,
au nombre de 3,627, sont tous arrivés, sauf ceux
qui ont des motifs de dispense.
Tout ce personnel est équipé, armé, et il oc-
cupe divers cantonnements.
Les hommes destinés à la cavalerie, à l'artil-
lerie et au génie, au nombre de 200 environ,
sont déjà dirigés sur leurs corps.
Les mobilisés destinés à compléter les effectifs
des bataillons actifs du 88e régiment de ligne
partiront dimanche matin pour Auch, où ils se-
ront embarqués. A Agen "̃ ,fc "li"
Agen, 2 septembre.
Ce soir arriveront ici fi hommes et 108 che-
vaux venant de Villeneuve, 32 hommes et
chevaux venant de Nérac, 26 hommes et chef-
vaux venant de Tonneins; ils passeront la nuit
à Agen et repartiront demain pour leur point de
concentration.
A Cahoivs
Cahors, 2 septembre.
La ville est de plus en plus animée.
La réquisition des chevaux continue active-
ment.
Trois trains de concentration sont partie.
A Carcassonne
Carcassonne, 2 septembre.
Le mouvement de concentration des troupes
va commencer ce soir.
C'est la cavalerie qui doit aller en avant, et le
mouvement partira simultanément d'Auch et de
Carcassonne.
Un intendant-général est arrivé hier soir ici.
Quarante charrettes sont occupées il. trans-
porter le matériel et les provisions qui sont
arrivés par trains spéciaux.
Le commandant du 170 corps sera le 6 et le
7 IL Carcassonne et logera a la Préfecture.
Les services de l'Intendance sont Il peu près
complets et établis dans la maison CourteJaire.
Les fours do campagne commenceront à fonc-
tionner demain.
Huit mille hommes d'artillerie et d'Infanterie
arriveront dimanche tous les logements sont
prêts.
Une Proclamation
M. Orner Sarraut, maire, vient de faire afficher
la proclamation suivante
« Aux habitants de Carcassonne
» Chers concitoyens,
» Le Ministre de la Guerre a choisi notre ville
comme un des centres de mobilisation du
corps d'armée nous attons recevoir dans nos
murs, pendant quelques jours, un général en
chef commandant, un grand nombre d'officiers
de tout grade et environ quinze mille hommes
auxquels il faudra donner un logement pour tes
officiers, le cantonnement pour les soldats.
» Je n'ai pas besoin de vous recommander de
faire aux soldats de la France et de la Républi-
que, l'accueil auquel ils ont droit. En douter
serait une injure pour notre population qui sait
faire trêve à ses dissentiments toutes les fois
que l'image de la patrie est évoquée.
» Votre municipalité vous demande seulement
de la seconder dans sa tâche et de vous prépa-
rer à remplir, sans tarder, les devoirs sacrés de
l'hospitalité. Déjà plusieurs d'entre vous n'ont
pas attendu la réquisition pour nous offrir le
logearent dont ils disposaient, soit pour les sol-
dats, soit pour les officiers. C'est surtout quand
on nous enlève la garnison & laquelle nous
avons droit qu'il faut prouver que nous som-
mes dignes de la posséder. Votre municipalité
no négligera pas l'occasion inespérée qui lui est
offerte de porter en haut lieu vos légitimes re-
Il y avait tant d'amour dans ce cri que,
malgré sa sécheresse de cœur, le duc en fut
ému.
C'est ton bonheur que je veua 1 dit-
il aussitôt.
Eh bien laissez-moi réfléchir. Adieu 1
Quand te reverrai-je ?
Qui sait?
Demain
Peut-être.
Ah tu es un ange.
Elle sourit en secouant la tête et s'éloi-
gna.
Le duc, resté immobile, la regardait. Ses
beaux cheveux répandus en ondes soyeuses
avaient de chauds reflets sous le soleil. Ses
mouvements harmonieux attestaient la per-
fection de ce corps souple et vigoureux.
Il était furieux contre lui-même de l'avoir
laissée s'échapper de ses mains.
Je la veux et je l'aurai! murmura-t-il
en fouettant l'air de sa cravache.
Lorsqu'il se retourna, la folle, appuyée
sur un long bâton, était à deux pas de
lui.
Les coqs de Langon chantent plus haut
que ceux de Scaer, mais ceux de Scaër ont
un bec et des griffes, répéta-t-elle en son-
geant à sa rencontre de la veille dans l'ave-
nue de Plélan.
Que veux-tu dire ? demanda le jeune
homme avec hauteur.
Que Corentin Cléguer serait fâché s'il
savait ce qu'on voit à la croix des Bleus. Et
Corentin est un gars qui ne craint ner-
fonne
vendications sa parole aura d'autant pli» de 1
force que vous aurez mieux fait votre devoir de
montrer que toutes les considérations locales
cèdent, qnand il le faut, devant l'intérêt supé-
rieur de la Patrie et de la République.
Le maire, Omjer Sarraut. »
Le Dragons
Montauban, 2 septembre.
Le dragons est parti cette nuit pour Car.
cassonue.
Il n'a pas fallu plus de dix minutes pour em-
barquer les chevaux.
En se rendent de la caserne à la gare, un che-
val a été tué par la voiture d'un maraîcher lan-
cbe à fond de train t'animai a pria peur et a
fatt un écart si malheureux que la timon de la
voiture lui est entré dans le poitrail.
A une heure quinze, le lû« draguons est arrivé
Toulouse, où il a fait une halte do trois quarts
d'heure pour y prendre le repas froid préparé
par !'Intendance.
La distribution des vivres fut faite par peloton
et les vivres mangés sur le quai ou en wagon.
Elle se composait de grammes de viande par
homme et un seizième d'eau-de-vie. D'ailleurs,
les capitaines avaient eu soin de faire donner à
leurs nommes des rations de belle viande rô-
tie, consacrant ainsi le boni de leur ordinaire
A leur donner quelques bonnes provisions de
voyage.
A deux heures, le train se remettait en
marche.
A trois heures et demie,arrivée à Villefranche-
de-Lauragais et halte d'une heure.
Le convoi entrait enfin eu gare de Carcassonne
sept heures quinze.
Cinq minutes après commençait le débarque-
ment sur le quai des marchandises, spacieux et
large, mais pas assez long pourtant pour que
l'opération pût se faire d'un bout à l'autre du
train sans nécessiter deux petites manœuvres
qui retardèrent de dU. a douze minutes seule-
ment.
A huit heures vingt, juste une heure après
l'arrivée, la colonne avait quitté la gare, se diri-
geant sur Arzens, où le régiment cantonne tout
entier cette nuit.
Toute cette opération a été exécutée avec une
régularité et un calme parfaits.
beul, uu wagon a été légèrement détérioré
par un cheval qui, ruant contre la paroi exté-
rieure, l'a défoncée, se blessant lui-même peu
grièvement.
Demain, tout le régiment, réuni à Arzens, se
dirigera sur Prouille, à vingt kilomètres plus
loin, afin de profiter du voisinage du camp d'Al-
zonne pour y exécuter trois jours d'école de ré-
giment et un jour de manœuvres combinées
avec l'infanterie.
A Castelnaudary
Castelnaudary, 2 septembre.
M. Deville, officier d'administration aux sub-
sistances militaires, est arrivé hier.
Il a réquisitionné les locaux de l'usine à gaz
pour remiser la paille et les locaux de l'ancien
Alcazar Collet pour emmagasiner les vivres de
campagne et cantonner quarante hommes d'ad-
ministration.
Ces locaux sont près de la gare.
Soixante bœufs, débarqués ce matin, ont été
conduits à la métairie Terrade; le nombre des
animaux réunis en cet endroit est actuellement
de
Une Alerte
Les gendarmes de service à la gare de Tou-
louse ont eu une alerte vers deux heures du
matin.
Un employé était venu les prévenir qu'on par-
lait allemand dans une des salles d'attente.
Sans plus tarder, les gendarmes se dirigent
vers la salle indiquée, et ils y constatent, en
effet, la présence de deux femmes qui parlaient
allemand à deux jeunes filles qu'elles accompa-
gnaient.
Un homme était avec ces femmes.
On cherche. on s'inquiète, car la présence de
ces Allemands était suspecte, juste au moment
du passage des trains militaires.
Enfin, on reconnaît que le monsieur inconnu
est un Français, voyageant avec ses filles et
deux gouvernantes allemandes qui ne savent
pas un mot de français.
Les Aumôniers militaires
Montauban, 2 septembre.
C'est le curé de Mazères, canton de Salles
(Haute-Garonne), qui a été nommé aumônier
militaire en chef et suivra en cette qualité le
17' corps d'armée pendant l'essai de mobilisa-
tion.
M. l'abbé Marfan, professeur au grand sémi-
naire d'Auch, aumônier de la brigade de cavale-
rie, est arrivé hier matin à Montauban.
C'est M. le pasteur Lebeau qui est désigné
pour être aumônier protestant pendant la mo-
bilisation.
Le Service Télégraphique
Castelnaudary, 2 septembre.
Le bureau télégraphique de la ville sera doté
de trois appareils Hughes, dont deux pour le
service de la presse et le service officiel et un
antre de rechange en cas d'accident à l'un ou à
l'autre de ces deux appareils.
Un appareil communiquera avec Carcassonne
et l'autre avec Toulouse.
Le service commencera demain et fonctionnera
tous les jours jusqu'à neuf heures du soir.
Il est probable que ce service durera toute la
nuit pendant le séjour du Ministre de la Guerre.
Quatre employés supplémentaires, dont deux
de Marseille et dem de Montpellier, sont arri-
vés hier à quatre heures; d'autres, de Cler-
mont-Ferrand, sont attendus dans la journée.
Les Vélocipédistes
Toulouse, 2 septembre.
Les vélocipédistes mobilisés parcourent la
ville; le public les regarde avoo intérêt; Ils por-
tent le dolman et le képi d'artillerie, le pantalon
de toile et une sacoche de cuir fauve en ban-
douillère.
Un Garde-Champêtre
Toulouse, 2 septembre.
On a beaucoup remarqué un vieillard à sarrau
bleu qui portait le ruban de la Légion d'Hon-
neur sur sa blouse.
Ce -vieillard se nomme Gabriel Baloundrade et
Silence! vieille mégère.
J'ai trente ans et j'étais belle aussi, un
temps qui n'est pas loin.
On te suppose folle, demanda le duc en
la Iizant de son œil dur. L'es-tu réellement?
J'en doute.
Il tira deux louis de sa poche et les lui
offrit.
Elle n'avança pas la main.
Et sans s'occuper de lui davantage, elle
s'enfonça dans le bois en reprenant sa com-
plainte.
Le duc, pensif, rejoignit son groom, et dix
minutes plus tard, il galopait à travers la
lande dans la direction de Langon.
Pendant huit jours, il revint à la croix
des Bleus dans l'espoir d'y rejoindre
Yvonne.
Elle ne parut pas,
Il passa à cheval dans le pare de Plé-
lan.
Les fenêtres de la jeune fille restèrent
closes.
Elle le voyait à travers ses rideaux; son
cœur battait à se rompre, mais elle résistait
à ses propres désirs et ne se montrait
plus.
Le duc n'était pas homme à subir cet
échec sans prendre sa revanche.
Résolu à tout pour triompher de cette
obstination qui froissait son orgueil, il em-
ploya un stratagème usé, mais dont le suc-
cès est certain sur une âme faible, parce
qu'elle aime.
Il écrivit un billet de dix lignes et se ren-
dit à
a étd décoré sur le champ de bataille, à la prise
de Mascara.
Le viem brave est encore garde-champêtre
Il a fait vingt-huit kilomètres avec les rappelés
de son village pour les accompagner.
Électioa Législative des Deux-Sèvres
Les électeurs du département des Deox-Sèvres
sont convoqués pour le 25 septembre à l'effet
d'élire un député en remplacement de M. Gi-
raud, décédé.
Les Drapeau ûeslopeain Mpeits
Les dix-huit régiments régionaux qnl doivent
être prochainement constitués porteront sur
leurs drapeaux les noms de bataille suivants
régiment d'infanterie: Loano, 1795; LUUen,
1813; Wurscben, 1813.
régiment Goldberg, 1813.
régiment Le Boulou, Loano, 1795;
Goldberg,
régiment Goldberg, 1813.
1490 régiment Fleurus, 1794; Bautzen, 1815;
Goldberg,
150* régiment Goldberg, 1813.
15i« régiment Weissig, 1813; Würechen,
152e régiment Loano, Harbourg, 1813.
153' régiment Weissig, 1810; Goldberg, 1813.
i54° régiment Weissig, l8tO; Goldberg, l8i3.
régiment Weis&ig,
1561 régiment Bautzen, 1813.
159° régiment Edenkoben,
161° régiment Maestricht, 1794.
1628 régiment Sprimont,
Les 158. et i60* régiments ne portent pas
d'inscription.
NOUVELLES MILITAIRES
Modifications dans la Tenue
A l'avenir, MM. les officiers de réserve et de
l'armée territoriale, qui n'appartiennent t aucun
corps, porteront au collet une grenade en can-
netllle et paillette d'or ou d'argent (suivant la
couleur des boutons).
Les officiers de l'armée territoriale portent, en
outre, une boutonnière distinctive en galon
appliquée au milieu et de chaque côté du collet.
Le képi ne reçoit aucun attribut.
Rien n'est changé à la tenue des officiers du
service d'état-major et du service des étapes.
Mouvements de Troupes
Le Ministre de la Guerre a décidé que l'état-
major et la portion principale du 79* régiment
d'infanterie seront transférés de Neufchâteau à
Nancy à la suite des manoeuvres d'automne.
Mesure disciplinaire
Une mesure disciplinaire va être prise contre
le colonel Pons, du 3* régiment d'infanterie de
marine. Il est question de remplacer à la tête
du régiment cet officier supérieur qui persiste,
malgré les prescriptions ministérielles, à ae
laisser aucun repos à ses troupes les dimanches
et fêtes.
LEfoMIirimiERS À ltïfdsitiqn
Une démarche avait été faite par les ouvriers
peintres français auprès de M. Alphand, direc-
teur des travaux de l'Exposition universelle, au
sujet do l'emploi d'ouvriers étrangers.
-Ni. Alphand, qui avait demandé des eiplicâ-
tions à la Compagnie des ponts et travaux en
fer, a reçu aujourd'hui la réponse des adminis-
trateurs.
Leur sous-traitant emploie en ce moment
vingt-deux ouvriers sur ce nombre, deux sont
de nationalité suisse les vingt autres sont
Français.
Cette réponse a été transmise ce matin aux
délégués des ouvriers peintres français: elle ne
change rien 4 la décision qu'ils avaient prise de
réunir aujourd'hui samedi, en assemblée géné-
rale, tous leurs camarades.
LE CONGRES DES INSTITUTEURS
Le Congrès national dos instituteurs et institu-
trices se réunira à la mairie du quatrième ar-
rondissemeut, salle des Fêtes, les lundi, mardi,
mercredi et jeudi prochains.
La séance d'ouverture aura lieu dimanche au
Trocadéro, sous la présidence de M. Cariot, direc-
teur de l'enseignement primaire de la Seine, dé-
légué de la préfecture.
On sait que ce Congrès a pour mission Ipé-
ciale de préparer pour f889 un Congrès interna-
tional de l'enseignement.
EN ALSACE-LORRAINE
Le Journal d'Alsace annonce l'arrestation à
Barr de dix jeunes gens inculpée d'avoir poussé
le cri de c Vive la France n a la fête patronale
de Gertwiller.
On saura l'importance que les Allemands et
tachent à la possession de Strasbourg en lisant
ce résumé des ouvrages qu'y a fait élever M. de
Moltke
a Pour faire de Strasbourg un grand camp re-
tranché on l'a entouré de nouveaux remparts
qui englobent (jusqu'à Kehl) une surface trois
fois plus vaste que celle d'autrefois.
» La superficie de la ville est, à l'heure ac-
tuelle, d'un millier d'hectares enclos de fortifi-
cations.
» La nouvelle enceinte enferme une vaste
gare desservant à la fois les lignes de Wissem-
bourg, de Baie, de Paris et de Kehl.
De cette gare les forces allemandes peuvent
rayonner en tous sens vers l'extérieur.
» L'armée allemande n'y est ménagé en per-
manence d'immenses approvisionnements de
toutes sortes, dont les uns sont en magasins, les
autres sttr roues, en gare.
Alentour de ce noyau central sont élevés des
forts détachés.
Sur la rive gauche du Rhin s'échelonnent
en hémicycle douze forts.
Sur la rive droite, Kehl est couvert par trois
forts.
» La ligne de ces ouvrages mesure 35 kilomè-
tres de développement, sur la rive gauche et
Il était environ deux heures de l'après-
midi.
Vainement il fit le tour du pavillon des
Rebec en se glissant sous les massifs des
grands arbres qui l'environnent, il ne vit
rien, si ce n'est le vieux Rebec debout au
seuil de sa maison comme une senti-
nelle.
Le duc, désappointé, allait battre en re-
traite, quand, à l'angle du potager, il se
trouva en face d'une grosse servante courte
et crevant de santé.
Justement c'était Gotte, la fille possédée
du démon de l'avarice et de la cupidité.
Elle portait un énorme panier de légumes
verts et, disons-le par amour de la vérité,
rempli de carottes moins rouges que ses
cheveux.
Bonjour, la belle enfaut! dit-il.
Gotte ne se rebiffa point.
Le compliment lui semblait naturel.
Elle s'arrêta, frappée de stupeur et de
respect en reconnaissant le châtelain de
Langon.
Mais elle ne put artienlftr un son.
Le duc jeta un rapide regard de tous eû-
tés.
Ils étaient seuls.
Voulez-vous me rendre un service 1
dit-il.
Oui, bien sdr, si çà se peut, répondit-
elle d'une voix enrouée d'homme des
champs.
Vous aireez votre maîtresse?
Mademoiselle Yvonne?
13 kilomètres mètres sur la riva droite
soit 53 kilomètres et demi. »
La Post dit que la dissolution de l'Association
des élèves en pharmacie d'Alsace-Lorraine a Hà
motivée par la découverte faite au local de l'As-
sociation et à celui de la Stmdaovia, société
d'étudiants alsaciens-lorrains précédemment dis-
soute, du correspondances qui ont fourni ,a
preuve doe tendances antiallemandes de cette
association.
La feuille strasbourgeoise ajout' que l'asso-
ciation dissoute n'entretenait aucun rapport
avec les autres sociétés univektaires, la plupart
de ses membres ayant terminé leur études et
passé leurs examens.
Elles se composait exclusivement d'Alsaciens-
Lerains de naissance et, dit la Post, n'admeltalt
aucun Vieil-Allemand dans son sein.
La compagnie des pompiers d'Ostheln, qui
avait refusé de se soumettra l'emploi de la
langue allemande, rendue obligatoire pour toutes
ces compagnies, vient d'être dissoute.
LE CONDAMNÉ GILLARD
La Chambre criminelle de la Cour de Cassa-
tion, daaa son audience d'hier, a rejeté le pour-
vol de Gillard, condamné à mort par ta Cour
d'assises de la Somme pour assassinat sur la
personne de Mlle Lévy, receveuse Intérimaire
du postes a Beauval.
Un. Cas de Léthargie
On S'occupe beaucoup en ce moment dans l'Il-
linois (Etats-Unis) d'un cas pathologique det
plus extraordinaires et qui met en défaut la
science de tous les médecins du pays.
Il y a à l'Hôpital de Saint-Joseph, à Joliet, une
femme du nom de Herbert, qui est en état de
léthargie depuis cent dix-neuf jours, et tous iea
efforts que l'on a faits jusqu'à présent pour lut
faire reprendre ses sens ont été absolum nt
inutiles.
Cette infortunée dort constamment et i.n
corps a maintenant l'aspect d'un véritable n-
tôme.
on a rarement vu cette infortunée remuer
un muscle, et pourtant, au cours de son long
sommeil, elle a eu deux accès de délire, parlant
avec une telle volubilité qu'il était impossible
de la comprendre.
La nourriture qu'on parvient à lui faire pren-
dre chaque jour est insignifiante aussi la dor-
meuse est-elle d'une maigreur effrayante, et les
médecins qui la soignent craignent qu'elle ne
puisse vivre plus d'ici quelques jours.
COMPLAINTESJT PLACARDS
On a recommencé, hier, à crier sur les
boulevards la « complainte » de Prantini,
qui, après l'exécution du malheureux, re-
trouvait une « actualité Il faut croire qu'il
en restait pas mal d'exemplaires en ma-
gasin 1
Ce factum grossier, qui plaisante sur un
fait tragique, est d'ailleurs médiocrement
drôle, mais il prouve que, chez nous, tout
continue à finir toujours par des chansons.
On ne les prend plus au sérieux, les com-
plaintes, et, depuis longtemps, elles ne sont
plus que des fantaisies et des plaisanteries
le plus souvent dénuées de sel.
La dernière qui ait vraiment eu quelque
originalité a été faite par des artistes, pour
S'amuser, et non par les fabricants habituels
de ce genre de poésie c'est la complainte
des Fenayrou, qui commençait ainsi
Nous sommes dans la pharmacie
C'est un bien pénible accident,
Ce que l'on nomme mal de dent
Nous l'appelons a odontalgie
Les complaintes locales, autrefois, à la
campagne, inspiraient une véritable terreur
aux parents du héros sinistre mis en cause.
On les leur répétait aux oreille», ou le*
poursuivait avec ce refrain qui rappelait leur
honte et leur malheur, et on se servait
cruellement contre eux du souvenir évoqué
là pour leur nuire.
Jules Kavre racontait un jour qu'ayant
plaidé pour un gredin qui avait commis tou-
tes sortes de méfaits, il réussit, à force d'ar-
tifices oratoires, à sauver sa tête et à ne le
faire condamner qu'à une peine relative-
ment légère.
Le lendemain, les parents du malfaiteur
vinrent le trouver et le remercièrent avec
une effusion qui étonna l'avocat, car il n'a-
vait pas beaucoup d'illusions au sujet de la
sensibilité des paysans, et il savait notam-
ment que, si son client avait été poussé au
crime, c'était un peu parce qu'il avait été
abandonné par les siens en des circonstances
difficiles.
Intrigué, Jules Favre demanda i un oncle
du coupable, qui avait pris la parole au
nom de cette petite députation, la vraie
cause de cette reconnaissance si chaude, un
peu inattendue.
Ah! monsieur, lui répondit le bon-
homme, c'est parce que vous nous avez
sauvés de la complainte
Dans ces mots, il y avait tout un petit ta-
bleau de la vie de village, avec les rancunes
et les jalousies qui prennent toutes les for-
mes, dans l'âpreté des rapports d'affaires.
L'épithète do parent d'assassin, lancée à
un moment opportun, avec un couplet de
la chanson à l'appui, pouvait leur faire man-
quer un marché avantageux, empêcher la
renouvellement d'un bail ou d'une loca-
tion.
Un curieux, M. Derriaz, de Rive-de-Gier,
qui possède une collection d'autographes
Relie question 1
Prenez d'abord ceci I
-vingt francs Vous ne vous trompez
point? demanda-t-elle en écarqufllant 1m
yeux.
Non-
Qu'est-ce que vous allez donc me de-
mander ?
Peu de chose; de remettre ce papier à
votre maîtresse, à elle seule.
Gotte sentit confusément que la lettre ne
contenait rien de bon, puisqu'on payait ses
services si cher.
Elle hésita une seconde en louchant entre
la lettre qu'elle tenait d'une main et le jouis
qu'elle caressait de l'autre.
Mais le diable l'emporta.
Allons, flt-elle.
Et pas un mot à personne, sur-
Gotte cligna de l'o;il en tUIe enten-
due.
Soyez tranquille, le monsieur, dit-
elle.
Elle s'éloigna. La port* du pavillon était
libre.
Le père Rebec l'avait abandonnée.
Sur le palier de l'échelle de menniet, tout
l'auveut, Gotte vit sa jeune maltresse qui
guettait son arrivée.
Voilà pour vous, dit-elle. Ceet le beau
monsieur de Langon qui vous écrit.
Yvonne saisit le billet comme un Arabe al-
téré se jette à terre au bord d'ane source et
s'enferma chez elle.
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