DERNIÈRE
ÉDITION
3r ANNEE. - W 5041 MARDI 21 AVRIL 1942 " Paria
LE NUMERO 1 UN FRANC. - Abonnem.: 1 mois. 24 fr.: 3 mois. 70 fr.t 6 mois, 130 fr.: 1 en, 250 fr. tV.v. Parti 26ulg)
LA LIGNE DROITE...
UN DISCOURS
D'HOMME D'ETAT
. Par l'ampleur des vues expri-
mées, la loyauté ferme des posi-
tions prises, la mesure de l'ac-
cent, l'allocution prononcée hier
par le président Laval constitue,
plus encore qu'un appel lucide à
la compréhension, à la discipline
et au travail du pays, un discours
d'homme d'Etat.
Comme l'avait fait, la veille, le
Maréchal, M. Pierre Laval a tenu
à marquer d'abord le caractère
véritablement tragique du mo-
ment. Il y va, à l'intérieur comme
à l'extérieur, du destin profond et
de l'avenir le plus immédiat de
notre pays.
Sur le plan extérieur, M. Pierre
Laval a pris la position nette et
digne que l'on attendait du pro-
moteur de la politique de Mon-
toire. Il a montré comment et
pourquoi cette politique d'entente
et de réconciliation était, dans les
circonstances présentes plus en-
core qu'hier, non seulement la plus
conforme à l'intérêt supérieur de
la France, mais encore la seule
possible.
Elargissant son exposé à la me- ,
sure de la tragédie que nous vi-
vons, M. Pierre Laval a fait voir,
enfin, comment l'immense lutte
actuelle n'engageait pas seulement
des destins individuels ou natio-
naux, mais notre civilisation
même.
Ce discours net et mesuré, où
toutes choses se trouvent rappor-
tées au souci majeur du salut
français, était le plus propre à
éclairer les esprits et à entraîner
les volontés devant la situation. A
l'intérieur du pays comme à l'ex-
térieur, il aura la portée d'un dis-
cours d'homme d'Etat. Dans l'an-
goisse présente, la ferme lucidité
dont témoigne le chef du nouveau
gouvernement désigné par le Ma-
réchal ne peut que susciter tout
ensemble la confiance, la sagesse
et l'espoir.
Jean-Pierre MAXENCE.
ON CULTIVE LES PETITS POIS AUX INVALIDES
Les douves des Invalides sont transformées en potager pour les gardes
républicains, et l'on peut voir sur notre photo l'ex-recordman de
France des 100 et 200 mètres. Degrelle (tête nue), en compagnie d'un
de ses camarades, cultivant soigneusement son jardin.
- (Photo Parie-Midi.) -
"Je ferai tout
pour tenter d'assurer
le salut de notre pays"
proclame le président Laval qui affirme en outre :
« La France blessée
souffre dans sa détresse
d'une crise de misère
et surtout d'une crise morale »
M. Pierre Laval, chef du gou-
vernement, a prononcé, hier soir
A la radio, un discours dans le-
quel il a indiqué la position de
la France dans les conjonctures
actuelles et la politique qu'il
importe d'adopter pour « assu-
rer le salut du pays ».
Après avoir brièvement ra
pelé
les criminelles erreurs qui, en défi-
nitive, devaient aboutir à la guerre
et à la défaite, le président Laval
déclare :
Je ferai tout pour tenter d'assu-
rer le salut de notre pays, et il me
semble que je me sentirai d'autant
plus fort pour le défendre que je
n'ai aucune responsabilité dans le
malheur qui s'est abattu sur nous.
Le premier
conseil des ministres
du nouveau
gouvernement
VICHY, 21 Avril.
Le conseil des ministres s'est
réuni hier sous la présidence du
maréchal Pétain.
Le chef de l'Etat a souhaité la
bienvenue au chef du gouverne-
ment et 8IUX ministres.
Le président Lavai a remercié
le Maréchal en son nom et au
nom de tous les ministres et l'a
assuré de son complet dévouement
à sa personne et à la France.
L'amiral de la flotte Darlan as-
sistait à cette réunion.
LA NUIT PROCHAINE 1
~ camouflet vos lumières
de 21 h. 19 à 6 h. 19
LES
NIPPONS
menacent
d'encercler
L'ARMÉE
CHINOISE
1
(Lire la dépêche en Spage)
Les sous-marins allemands
ont coulé 143.000 tonnes
(Photo S.A.F.A.R.A.)
Sur les côtes, les hommes du génie allemand construisent, sans
arrêt, de nouvelles casemates.
GRAND QUARTIER GENERAL
DU FUEHRER. 20 Avril.
Le Haut Commandement de l'ar-
mée allemande communique :
Sur la côte du Caucase, des avions
de combat allemands ont bombardé
avec efficacité des installations ma-
ritimes. Un gros navire-citerne a été
endommagé par des bombes au but.
Dans le secteur Sud du front de
l'Est, des chasseurs allemands ont
abattu en combat aérien 22 avions
ennemis, sans perdre un seul appa-
reil.
Dans les secteurs Centre et Nord,
des attaques locales Isolées de l'en-
nemi ont échoué après de durs com-
bats.
Des attaques efficaces de troupes
allemandes, qui ont duré plusieurs
jours, ont amené à un certain en-
droit du secteur Nord la destruction i
ou la prise de 11 canons, ainsi que
de 50 lance-grenades et mitrailleu-
ses. D'importantes formations de la
Luftwaffe sont intervenues avec un
succès marqué au cours de combats
terrestres et ont détruit des commu-
nications aux arrières de l'ennemi.
En Carélie, les troupes allemandes
et finlandaises, au cn"'s d" nlusyeurs
jours de combats défensifs sur lo
front du Swir, ont infligé aux So-
viets de lourdes pertes.
Dans la mer Glaciale, les sous-ma-
rins allemands, attaquant un convoi
en coopération avec la Luftwaffe,
ont coulé deux navires ennemis jau-
geant 12.000 tonnes, dont un bateau-
citerne ; trois autres gros navires
ont été gravement endommagés. Des
coups au but ont été également por-
tés aux navires de guerre accompa-
gna,nt le convoi. i l
A-t-on mangé
le perroquet
de Mistinguett ?
Dimanche après-midi, alors qqe Mis-
tinguett prêtât son coucours à une fête
organisée au profit des prisonniers, un
petit drame se déroulait, boulevard des
Capucines, au domicile de la célèbre
fantaisiste. Coco, le perroquet chéri de
Miss, 'sentant naître en lui un subit
désir d'évasion, quittait sa cage pour
ne plus revenir. Depuis quarante-huit
heures des battues ont été organisées
dans le quartir. En vain, hélasl Coco
demeure introuvable.
La créatrice de Mon Homme pleure
son perroquet. Son signalement ? Il est
vert et jaune, offre un amusant con-
traste de politesse et de grossièreté,
adore le beurre... Il ne saurait figurer
sur une table, dit Miss, en raison de
son âge vénérable.
C. D.
AFIN QUE NUL
N'EN IGNORE...
« Dans la présente guer-
re, on doit être pour ou con-
tre les Juifs. La neutralité en
ce cas ne peut pas exister...
Qu'on le veuille ou' non, le
peuple juif demeure malgré
tout l'incarnation des problè-
mes qui forment l'enjeu de
cette guerre. »
(Manchester Guardian)
DERNIÈRE MINUTE
De WASHINGTON :
f Le premier lord de l'Amirauté
britannique, l'amiral sir Dzndley
Poand, est arrivé aux U. S. A.
en même temps que le général
Marshall pour participer aux
conversations portant sur
l'orientation des opérations na-
vales communes des alliés.
Le consoil de défère inter.
américain a discuté hier de la
création de convois escortés.
L'expert du département de la
Marine des U.S.A. a déclaré que
les mesures préliminaires
n'étaient pas encore assez avan-
cées et que, en conséquence,
chacun des vingt et un Etats d...
vrait se charger lui-même de la
protection de la navigation dans
ses propres eaux territoriales.
À son arrivée dans la capitale
des U.S.A., M. Harry Hcfjklns,
qui vient d'avoir à Londres d'im-
portantes conférences, a décla-
ré à la presse que le problème
des transports, pour les alllK"
était d'une gravité extrême, pré-
cisant : a Le ravitaillement de
l'U.R.S.S., de la Chine et de
l'Australie nous met devant des
problèmes insolubles. »
L'Académie
et le paysan
L'Académie française, qui poursuit
toujours avec la même tendresse et la
même consCIence les travaux de son
dictionnaire, s'est rencontrée, au cours
de sa dernière séance, net à nez avec
un ancien substantif assee peu usité
aujourd'hui : le mot « andain JI.
Devant ce terme, beaucoup d'acadé-
miciens « séchèrent » comme de
simples petits collégiens. Que voulait
dire andain 7 Ils ne le savaient guère.
Aussi était-on tout prêt à le sacrifier
lorsqu'un des membres de l'illustre
Compagnie décida de demander, au
cours de ses vacances, la signification
du vieux substantif è un brave pay-
san. 0 surprise 1 Celui-ci, sans au-
cune difficulté, expliqua à A'Immortel
que l'enctain était le chemin que trace
le faucheur en marchant. -
Et « andain » a été sauvé. >
MÉRIDIEN DE PARIS
Il n'y a plus d'anonymes
PLUS moyen d'être, dans son
quartier, un passant anonyme.
C'était si agréable...
Voire carte d'alimentation passe
dans les mains des employés de la
mairie, de vo+re épicier, de votre
crémier, de votre boucher, de votre
charcutier, et cette carte d'alimenta-
tion dit votre nom, votre prénom, votre
lieu et voire date de naissance, votre
adresse. Jusqu'à voire marchand de ta-
bac qui sait comment vous vous ap-
pelez et où vous habiter.
Alors, on peut se r&péter : « C'est
monsieur Un Tel ou madame Une
Telle. Il ou elle fait ceci ou cele ».
etc., etc.
Etes-vous marié ou ne i'étes-vous
pas ? Tout le quartier le saura. Et si
vous êtes vedette, tout le monde dira : ;
« Mais oui, elle a 65 ans ; ie l'ai vu
sur sa carte d'alimentation;
c'est chez moi qu'elle prend
ses légumes secs... »
Bon 1 C'est comme ça ;
il n'y a qu'à s'y habi-
tuer...
1 ' i
FERNAND DIVOIRE
A PROPOS D'UN INCIDENT'
UNE QUERELLE S'IEILIEVIE
ENTRE LE 1 HilE A TRIE ET LE CIINEMA
y— ~
Lire en deuxième page notre enquêtm ^ t
auprès t- de MM. Charles Dullin.
Charles Méré, Gaston Baty
et René Roche
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