Titre : Paris-midi : seul journal quotidien paraissant à midi / dir. Maurice de Waleffe
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1931-03-15
Contributeur : De Waleffe, Maurice (1874-1946). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32832672n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 mars 1931 15 mars 1931
Description : 1931/03/15 (A21,N1810). 1931/03/15 (A21,N1810).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4731955p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-229
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/03/2018
Paris-Midi
- as cent. - . - 1 . 1 . DIMANCHE 15 MARS 1931' 1 ~~ .. , .~ .. 1 1 4 ~ 1: 1 11- 25 cent, 1
Têlfph.AnJou 03-80 03-81 03-82. Minuit & mldl: Trud. 81-21 21' ANNEE (NouveUe série) N° 1.810 * 1 25. rue Royale (81) - Adresse télégraphique: Parlmldi.
Une barbe bien savonnée.«
est à moitié rasée...
«LE MERVEILLEUX»
Savon spécial poir la barbe
de
VIBERT FRÈRES
PARIS
L'Arche
de Noé
L'arche de Noé est le plus grands
bateau qui ait jamais existé.
Nos super-transatlantiques mo-
dernes sont des coques de noix à
côté de cette nef bâtie pour conte-
nir, avec de la nourriture pour qua-
rante jours, un couple de chaque
espèce animale. Songez que la zoolo-
gie distingue cent quatre-vingt mil-
le espèces animales !
Sans doute Noé n 'avait pas à s'oc-
cuper des poissons, qui se tiraient
d'affaire tout seuls et p-our qui le
déluge fut plutôt une période de
bombance. Mais rien qu'avec les in-
sectes, quelle histoire ! Et avec les
couples comme l'araignée ou la
mante religieuse, où les dames ont la
funeste habitude de dévorer leur
mari tout cru aussitôt qu'il leur a
prouvé sa flamme, presque comme
dans certains ménages parisiens !
On peut donc considérer l'arche
de Noé sous un angle comique, et
j'imagine que le Noé, que nous
jouent en ce moment les comédiens
de Jacques Copeau au Vieux-Co-
lombier — un nom prédestiné — est
de cette sorte. Mais le comique,
comme vous savez, n'est qu'une la-
çon de prendre le tragique en riant.
La Ligue française des Amis des
bêtes s'est avisée qu'il y avait là
une occasion de nous attendrir sur
le sort de nos frères muets. Vendre-
di proehain, elle a demandé au
Vieux-Colombier de jouer Noé à
■ son bénéfice, c 'est-à-dire au béné-
fice des anciens habitants de l' Ar-
che demeurés au service de l'hom-
me, j'entends nos animaux domes-
tiques. Paris' n'a-t-il pas une Arche
dans ses armoiries ? Mais les bêtes
qui y sont embarquées avec nous
n'ont pas à s'en féliciter.
J'ai déjà eu l'occasion de recom-
mander ici la société Jack London
qui essaye de secourir un peu les
martyrs de nos ménageries foraines,
condamnés à vivre dans des cages
étroites dont on ne les extirpe que
pour les affoler à coups de crava-
che ou de barres de fer. J'ai signai
lé aux braves gens la société des
:Amis' du cheval qui se penche sur
se galérien à quatre pattes, rivé à
un travail éternel, sans trêve et
sans joie. Sa cage, à celui-là, pour
être roulante entre deux brancards,
n'en est pas plus drôle !
La Ligue française des Amis des
Bêtes qui est, si je ne me trompe,
de création récente, sera quelque
chose comme un service de la Croix-
Rouge pour les bêtes qui nous ac-
compagnent et nous aident dans la
dure bataille de la vie. Edile veut
sauver les chiens errants de l'abo-
minable et hypocrite vivisection —
actuellement abandonnée à des sa-
vants du Grand-Guignol — elle se
, penche sur les animaux des abat-
toirs, qui ne meurent pas sur un lit
de roses, je vous le garantis ! Mais
surtout elle créera un service d'am-
bulances et de soins immédiats sur
la voie publique. Car quand un che-
val de fardier tombe malade ou
blessé dans la rue, on ne le trans-
porte pas, comme on le ferait d'un
homme, chez le pharmacien du coin.
Il agonise longtemps sur le pavé.
Londres a des dispensaires dans
chaque quartier. Paris n'a encore
que celui de la rue de la Bûcherie.
Il en faudrait dans chaque arron-
dissement, et les doubler d'une écu-
rie de chevaux de remplacement,
qu'on fournirait aux propriétaires
de chevaux malades pour qu'ils con-
sentent à laisser, soigner ceux-ci le
temps nécessaire.
Il faudrait... il faudrait encore <
bien d'autres institutions de miséri- c
corde pour que l'homme arrive à j
se faire pardonner — aux yeux de «
la bonté divine à laquelle nous de- i
vons croire, sinon ce serait à se ta- i
per la tête contre les murs de notre
prison terrestre ! — pardonner le ,
dur esclavage qu'il fait peser sur ,
les autres créatures pour la seules 1
et suffisante raison qu'elles sont. ,
plus faibles que lui ! L'Evangile,
qui se penche sur les humains avec
tant d'amour, depuis deux mille ans
oublie les bêtes. Il est temps de les
aiouter.
Maurice de Waleffe.
Deux enfants avaient volé
pour 200 francs de bonbons
Ils sont trahis par leur fardeau
Des agents remarquaient hier, au
cours de la soirée, le manège étrange
de deux enfants porteurs de volumineux
paquets.
Ils s'en approchèrent et les enfants
1 interrogés avouèrent qu'ils venaient de
dévaliser les bocaux de bonbons d'une
confiserie 43, rue Caulaincourt, apparte-
nant à Mme Mer cédés Parmentier.
Les enfants, qui avaient volé pour près
! ; de 200 francs de bonbons, ont été con-
duits au commissariat de police du quar-
tier, et après une sévère admonestation
rendus à leurs familles, la commerçante
ayant refusé de porter plainte.
> • -f
LES JETS D'EAU
PERPETUELS
(Photo Paris-Midi.)
Après les bassins de la Concorde on
aménage ceux du Rond-Point des
Champs-Elysées qui munis de moteurs
électriques et de pompes fonctionneront
par ce nouveau système du circuit fermé.
L'irascible Américain
avait trop arrosé
sa lune de miel
Il frappe des agents et se fait écroue
Marié depuis le mois d'octobre, John
K. Mac Neil, âgé de 31. ans, agent de
tourisme, profitait de son « honney-
moon » pour initier sa jeune femme aux
charmes humides du gai Paris.
La nuit dernière, après être allés à
Montparnasse, tous deux avaient dé-
gusté de nombreux verres de fine dans
un bar du boulevard Saint-Germain. Un
taxi fut hélé pour les reconduire à leur
domicile, rue OUier.
En cours de route John K. Mac Neil
crut s'apercevoir que le compteur fonc-
tionnait d'une façon défectueuse. Il en
fit l'observation au chauffeur et déclara
qu'il ne payerait pas le pr~x de la cour-
se. Le chauffeur conduisit donc le client
récalcitrant au poste du XVe arrondis-
sement où la discussion recommença.
Menacé, en raison ae son état de
surexcitation, de passer la nuit au vio-
lon, l'agent de tourisme se rebiffa, mit
proprement knock-out deux gardiens qui
allaient le fouiller et" un troisième qui
s'approchait pour prêter main-forte à
ses collègues.
Difficilement maîtrisé l'irascible Amé-
ricain à été envoyé au dépôt après in-
terrogatoire de M. Lassen-e, commissai-
re de police du quartier Saint-Lambert.
L'un des gardiens atteint d'un vio-
lent coup de poing à l'estomac devra
cesser son service.
DE MIDI
A MIDI
LA VIE PARISIENNE
J'ai eu l'imprudence d'amener un
ami, étranger, à la reprise de « La Vie
Parisienne ». Comme tout le monde,
il y a pria un plaisir extrême, mais
après la représentation, il m'a regardé
en souriant et m'a dit :
—- Je comprends maintenant ce qui
m'avait surpris pendant mon séjour à
Paris. Tu es un « incorrigible Fran-
çais » et tu m'as joué le tour que joua
le comte Raoul de Gardefeu au baron
suédois de Gondremark. Tu m'as pro-
mené, à travers Paris, en me faisant
prendre, comme vous dites, des lanter-
nes pour des vessies. Tu t'es acheté ma
tête, cher ami, mais j'ai les pieds
chromés, je ne cours plus.
J'esquissais un geste de protestation,
mais il continuait, sûr de lui.
— Oui, oui, ça va ! Ainsi, tu m'as
conduit dans une piscine sans eau, où
l'on voyait des hommes congestionnés
crier très fort, tandis qu'un Monsieur
en habit agitait sa sonnette et tu m'as
dit que c'était la, Chambre des députés
de la France. Tu m'as garni le crâne ;
je comprends maintenant que nous
étions dans un cirque, car je me rap-
pelle que les spectateurs riaient très
fort.
» Et le jour où tu m'as introduit dans
un « salon littéraire », comme tu
disais ! Figure-toi, je l'ai cru ! Tu as
dû. bien rire ! Je considérais les dames
qui se roulaient sur le tapis, avec de
petits cris, pour des dames-poè'es et
les messieurs qui aimaient causer avec
les dames dans-les petits coins pour des
écrivains. Grand blagueur ! Tu m'as
mené dans une de ces maisons de so-
ciété, qu'on ne tolère pas dans mon
pays.
» Ça va, ça va... Tu ne diras tout
de même pas que le grand bal où tu
m'as fait inviter n'était pas une mysri-
1 fication. Oh ! j'ai été bien berné. J'ai
pris pour de vraies comtesses et de
véritables duchesses toutes les pontes
qui, en dansant, me montraient leurs
i estomacs et se frottaient les jambes... »
î C'en était trop ! Mon indignation
déborda.
— Malheureux î m'écriai-je, tais-
toi. Je te jure sur l'honneur que tu as
bien vu la Chambre des députés, le
salon littéraire le plus esiimé, et le bal
le plus aristocratique de la saison ..
Mais lui continuait de sourire et, me
tapant sur l'épaule »
— Allons, les plus courtes p18isan-
e teries, elles sont les meilleures !
Pierre Audiat.
Le discours de M. Grandi
a été accueilli avec enthousiasme
par la Chambre italienne
Le procès des mutins de Jaca
se poursuit aujourd'hui
Le discours de M. Guendi à la
Chambre italienne marque un nou-
veau pas dans l'évolution de la po-
litique fasciste vers de bonnes rela-
tions f?-anco-italiennes..
Les applaudissements. unanimes,
par lesquels le ministre a été
accueilli lorsqu'il a fait l'éloge des
paroles prononcées à la Chambre
française par M. Briand sont parti-
culièrement caractéristiques.
Par ailleurs, les négociations se
poursuivent autour de l'accord
franco-naval et M. Stimson, qui
s'ét(tit entretenu avec M. Dewight
Morrow avant son départ en vacan-
ces pour l'Europe, lui a câblé sur
le Leviathan pour lui demander de
s'arrêter à Londres afin de confé-
rer avec le général Doives, ambas-
sadeur des Etats-Unis à Londres,
pour expliquera en détail ses vues
sur l'accord, et ainsi faire con-
naître le sentiment du Département
i d'Etat à l'Aîicleterre. '
! Le Conseil de guerre siège toute
la journée à Jaca pour le procès des
mutins de décembre.
i
Les défenseurs prononceront leur
plaidoirie. On sait que le « fiscal »
a requis hier cinq peines capitales
et soixante-huit détentions à vie.
L'Union générale des travailleurs
organise des manifestations pour ré-
clamer l'amnistie en faveur de tous
les inctilpés.
Le fleuve de boue s'avance sur Les Granges
à la vitesse de 5 mètres à l'heure
Dans le hameau appelé à la destruction, cinq gendarmes
fermes à leur poste, surveillent la marche de la lave
Le Châtelard, 15 Mars.
(par téléphone)
L'effroyable fleuve de boue qui descend
du bois d'Enfer continue sa marche,
semant la terreur et les désastres.
Un instant, les autorités de la région,
le préfet de la Savoie et le maire du
Châtelard, avaient pensé pouvoir détour-
ner la coulée de lave et sauver ainsi le
hameau des Granges, sentinelle avan-
cée de la commune du Châtelard.
Deux cents tirailleurs, s'escrimant sans
arrêt, avaient édifié un barrage d'arbres
entrecroisés. La masse de Vase s'est arrê-
tée un moment devant le barrage com-
me un animal monstrueux flaire un
obstacle, puis l'a renversé sous son irré-
sistible poussée.
De leur caserne située à la pointe du
hameau, cinq gendarmes, se relayant à
tour de rôle, surveillent l'investissement.
Le gendarme de garde à 7 heures 30,
nous a déclaré :
— Le fleuve de boue avance à raison de
5 mètres à l'heure. Par moments il fai-
blit et son avance se fait plus lente. La
nappe mesure environ 200 mètres de
large.
« Elle se trouve actuellement éloignée
de 100 mètres. Vous pouvez donc cal-
culer approximativement l'heure à la-
quelle nqus serons obligés d'évacuer.
» Il est évident que notre caserne sera
détruite, aplatie comme un château de
cartes. Elle a d'ailleurs été vidée de tout
ce qu'elle contenait : meubles, équipe-
ments, armes, etc.
» Le hameau des Granges se compose
de dix maisons. A l'heure actuelle on es-
time qu'à moins d'un miracle toutes ces
maisons seront anéanties. C'est une dé-
solation sans nom. ».
L'angoisse plane
dans la région atteinte
(De notre correspondant particulier)
Lyon, 15 Mars.
L'énorme masse semi-liquide qui, de-
puis des jours et des nuits, glisse au fond
de la gorge des Manaux, est étranglée
comme par un goulot de bouteille au
débouché sur la vallée du Châtelard. De
ce goulot, le fleuve de vase a giclé en
trois coulées divergentes, l'une vers les
Granges en direction du Châtelard, l'au-
tre perpendiculairement à la route dé-
partementale, l'autre enfin en direction
j de la Motte-en-Bauges.
Hier, c'était la coulée nord. celle des
Granges, qui. suivant le lit du torrent
des Ecuries, cernait déjà la ferme des
Volets, propriété de M. Petit Gambette.
A la nuit, l'importante bâtisse se ren-
versait, disparaissant à moitié comme
étouffée, noyée lentement dans le flot de
fange. La coulée sinistre semblait hier
s'immobiliser de ce côté. Par contre, du
côté de la Motte, le fleuve de vase s'était
déchaîné, s'avançant d'une centaine de
mêtres dans la direction du village.
En toute hâte pour orienter les deux
autres coulées dans la direction du Ché-
ran on avait ouvert le long de la route
numéro 8 une tranchée profonde.
Pour le moment, le silence est revenu
dans ces parages, on n'entend plus à
la gorge des Manaux le sourd gronde-
ment entrecoupé de déferlements de
pierres ; le monstrueux torrent de boue
glisse maintenant sans bruit, au-dessous
de la gorge, vomissements titaniques qui
d'heure en heure s'amoncellent.
La formidable coulée d'hier semble
avoi rproduit une accalmie, mais dans
l'entonnoir des Manaux, l'avalanche de
terre, de pierres, d'arbres continue à
s'amasser ; que les bords de l'étrangle-
ment cèdent ou bien que le contenu dé-
borde, le contenant et des millions de
mètres cubes viendront enliser le quartier
des Granges.
Cette nuit, l'angoisse a encore plané
sur toute la région.
DANS LA REGION DE SAINT-ETIENNE
plusieurs personnes espèrent hériter 9 milliards
(De notre correspondant particulier.)
* Lyon, 15 Mars.
Il n'est bruit, depuis quelque temps,
dans la région de Saint-Etienne, Pé-
lussin et Lyon, que d'un héritage fabu-
leux dont le montant s'élèverait actuel-
lement à 75 millions de livres sterling,
soit plus de 9 milliards de francs.
L'histoire peut se résumer ainsi. En
1730, naquit au hameau de La Morlaric,
commune de Chuyer (Loire), un certain
Claude-François Bonet.
Un jour, sur les pentes du col de Pa-
vezin, le jeune Bonet voulant démontrer
sa force, réwsit à faire basculer un 1
énorme bloc de rocher; la pierre roula I
et alla écraser dans le bas un garde. J
Alors, pour échapper aux conséquences
de son imprudence, Bonet s'enfuit. Il
fut, assure-t-on, le premier Français qui
mit pied à terre à Madagascar. Il fut
même assez heureux pour se faire épou-
&er par la fille d'un roi nègre très riche
et très puissant. Mais le roi mourut,
puis sa fille. Alors, Bonet, qui eût peut-
être évité la campagne de Madagascar
en 1886, dut se sauver, embarquant sur
un bateau d'incalculables richesses.
Bonet débarqua aux Indes. Il remon-
tait le Gange en 1798, en compagnie
d'un homme et d'une femme lorsqu'il
mourut.
Sa fortune déposée dans des banques
anglaises de Bombay et Calcutta devait
revenir à ses héritiers cent quarante ans
après sa mort. Malheureusement, sur les
vieux registres de la paroisse de Chuyer,
seuls livres d'état civil en ce temps-là,
plusieurs pages ont été arrachées, pré-
cisément celle de l'époque où serait né
Claude-François Bonet.
Nombre de gens ont fait des recher-
ches sans résultat et maintenant tous les
Bonet de la région conservent un secret
espoir de posséder un jour une partie
de la colossale fortune.
Le premier match France-Allemagne
réalisera à Colombes le maximum de recette
Les joueurs allemands partent favoris
Un match international, qui de l'au-
tre, côté des frontières a été représenté
comme un événement sortant des cadres
du sport, et qu'il faut, à notre sens, se
garder au contraire d'envisager à un
autre point de vue que celui du football.
Il faut oublier que c'est la première fois
qu'Allemands et Français dressés les uns
contre les autres en formations natio-
nales se mesurent sur un stade de notre
~ capitale sous le signe du football, car
jusqu'ici seuls les clubs des deux pays j
se rencontrèrent dans le sport du ballon
rond. Il faut donc dépouiller rapidement
ce premier France-Allemagne de tout ce
qui pourrait en modifier l'esprit, en
exagérer le résultat, en changer les ten-
dances en voilant l'idée sportive au pro-
fit de je ne sais quelle politique. Oui des
trains spéciaux ont amené à Paris, dix
mille Allemands, plusieurs milliers d'au-
tres sujets du Reich, habitant Paris les
accompagnent dès ce matin à Colombes,
désireux de créer à leurs joueurs une
ambiance favorable, l'ambassadeur sera
là entouré de tout le personnel de l'am-
bassade. Soixante journalistes d'outre-
Rlún sont venus à Paris, un speaker
allemand parlera par la T.S.F. à des
centaines de milliers de compatriotes.
L'accueil de Paris
Accueillons-les tous avec une correc-
tion et une politesse égales à celles
qu'ils manifestent aux nôtres à chacun
des voyages d'athlètes français à Ber-
lin, à Cologne, à Francfort, à Hanovre,
et ne songeons qu'au pittoresque que
leur venue apporte parmi nous. Que
certains aient vu outre-Rhin, dans cette
visite des meilleurs éléments du foot-
baÚ allemand, suivie de cette ruée
« Nacht Paris », un élément de propa-
gande, ou une passerelle jetée sur nos
différends politiques ou économiques,
qu'importe. Nous leur répéterons qu'il
ne peut être question que de football,.
entre joueurs des deux camps et public,
attachés uniquement à conquérir et où
on applaudira une 'suprématie sportive.
Mais ce que nous ne voulons pas c'est
qu'on puisss douter de la correction de
notre hospitalité.
La foule parisi«me tiendra à montrer
par ses applaudissements, par sa tenue,
qu'elle, est impartiale, juste, ennemie de
tout chauvinisme stupide. Elle sait com-
bien les Allemands accueillent nos
joueurs et nos athlètes. Elle ne tolérera
aucune faute de goût, aucune intoléran-
ce, venant de spectateurs maladroits ou
inconscients.
Affluence record
On va jouer ce premier France-Alle-
magne à bureaux fermés, devant une
assistance record et il est certain que
plusieurs milliers de personnes se heur-
teront après deux heures aux portes
fermées du Stade de Colombes, ou plu-
tôt aux barrages qui dresseront devant
eux une dernière barrière. Succès popu-
laire inconnu jusqu'ici car, pour une
fois, le football, tout eomme le rugby,
à l'occasion de matches internationaux
ces dernières années, semblerait devoir
sortir malgré lui, de son cadre, poussé,
gonflé, par tous les éléments qui se sont,
au dehors surtout emparés du match.
Et les records du ballon ovale vont se
trouver battus, et l'on va évoquer tout
à l'heure, et le dernier France-Galles,
et aussi suntout la finale du football
olympique en 1924.
Gaston Bénac.
Alphonse XIII
quittera Paris
sans avoir eu
d'entretien
avec M. Alba
Il est fait bonne garde
devant la porte du roi
Depuis hier soir, le roi d'Espagne est
notre hôte. On sait qu'Alphonse XIII
ne fait que traverser Paris pour se ren-
dre à Londres, où il séjournera dix
jours environ au chevet de sa belle-
mère : la princesse Béatrice de Batten-
berg.
Le roi d'Espagne n'aura passé que
quelques heures en notre capitale, puis-
qu'il la quittera à midi, par le rapide !
de Calais. - ' ■ j
Un diner, en compagnie du comte de
Romanones, suivi d'une réception, ont
été les faits les plus marquants de la
soirée du souverain espagnol.
Selon son habitude le roi d'Espagne
est descendu à l'hôtel Meurice, où il
occupe, au premier étage, un vaste ap-
partement, . celui qui est généralement
réservé aux souverains et dont les fenê-
tres donnent sur la rue de Rivoli.
— Cet appartement est sien, nous
a-t-on rappelé ce matin à l'hôtel Meu-
rice, en effet, dès que le roi exprime le
désir de venir à Paris, nous faisons en
sorte de le rendre libre. ■
Le roi est rentré ce matin vers 1 heure
à l'hôtel, revenant de l'ambassade d'Es-
pagne, rue de Courceliés, où il a dîné, et
reçu les membres les plus connus de la
colonie espagnole'à Paris; 1 "
Le petit déjeuner
A 9 heures, il reposait encore. A dix
heures il réclama son déjeuner. Lés
troubles politiques que l'Espagne a subis
il y a un mois, et l'activité redoutable
d'éléments républicains ou anarchistes
de Paris a sans doute inspiré à l'am-
bassadeur d'Espagne certaines inquiétu-
des. Et ce dernier a dû s'en ouvrir à
M. Chiappe, car ce matin sept agents
dont cinq en bourgeois — montaient
une garde vigilante devant la porte de
l'hôtel Meurice, rue du Mont-Thabor.
Il semble que le roi ne fera ou ne re-
cevra aucune visite avant de partir à
11 h. 30 pour la gare du Nord. -
Le' « cas Flandin »
-
au Club du Faubourg
La Semaine Humoristique
par Plus
(page 2)
L'O.N.M. nous annonce
un beau dimanche
— Le so'.ell printanier qui s'est levé
ce matin à son heure va continuer à
briller sur les Parisiens pendant toute
la journée, nous affirme le service des
prévisions de l'O. N. M. Aucune , pluie
n'est à prévoir pdur la journée, nous al-
lons vers une hausse barométrique
grâce à laquelle la Seine va continuer
de baisser. Encore une fois, la menace
d'inondation est écartée.
La température, si elle fut fraîche
pendant la nuit sera aujourd'hui plus
douce et atteindra +100 environ. Vent
calme s'orientant à l'Est.
Les promenades sont permises. Pre- I
nons des cannes. j
De la neige rouge
tombé en Yougoslavie
Belgrade, 15 Mars.
Inondations et secousses sismiques
continuent à sévir dans les Balkans, et
notamment dans les régions qui ont été
affectées par le récent tremblement de
terre.
En certains endroits les secousses ont
été suivies de phénomènes tout à fait
inusités. A Obrenovatz et à Bjelina no-
tamment, on signale des chutes d'une
neige de couleur rougeâtre. Cette cou-
leur serait due à des particules de sable
africains véhiculés par le vent.
Paul Roques
va être jugé
Dans la soirée du 6 septembre der-
nier, Joséphine Verdy, cuisinière, pre-
nait le frais à la terrasse d'un débit rue
Aubry-le-Boucher, lorsqu'un passant se
précipita soudain sur elle et, sans un
mot, la prenant aux cheveux, la jeta à
terre d'une violente poussée. Elle eut le
crâne fracturé et devait succomber quel-
ques heures après à l'Hôtel-Dieu.
L'auteur de ce geste meurtrier était
un brave ouvrier de 50 ans, Paul Ro-
ques, qui, jusqu'à ce jour, n'avait mérité
aucun reproche.
Il comparaîtra demain devant la cour
d'assises. MI Idzkowski présentera sa
défense. ,
Quelle raison avait poussé Roques à
exécuter ce geste meurtrier ? Il ne con-
naissait pas la victime. H n'avait eu
avec eUe aucune discussion.
Dans ses interrogatoires il a répondu
qu'il ne se souvenait de rien : « J'avais
bu plusieurs petits verres », a-t-il dit.
Il est apparu aux témoins comme un
peu surexcité par la boisson, mais aucu-
nement en état d'ivresse.
Le docteur Roques de Fursac commis
par le juge d'instruction a conclu à son
entière responsabilité.
M. Nirdlinger
aurait eu l'intention
de divorcer
et d'épouser
sa première femme
Quand la seconde le tua
Nice, 15 Mars.
Mme Nirdlinger, l'ex-reine de beauté
qui tua son mari mercredi dernier dans
la soirée, et qui a été écrouée à la pri-
son de Nice, vient de faire choix, pour
présenter sa défense, de Me Gassin, avo-
cat du barreau de Nice.
La belle meurtrière sera-t-elle ren-
voyée devant les assises ! Nul ne peut
le dire encore, et hier le bruit courait
à Nice qu'elle serait peut-être libérée
si toutefois on arrivait à établir qu'elle
n'a tué que pour se défendre, ainsi
qu'elle n'a cessé de le prétendre depuis
son arrestation. " ^
C'est sur cette question de la légitimé
défense que porte actuellement touté
l'enquête, et le juge d'instruction re-
cueille de tous côtés des indications et
des avis qui ne sont pas toujours con-
cordants. ■ - '
Des parents de la victime ont déclaré
que Mr Nirdlinger était incapable de
commettre le moindre acte de violence.
C'est ce que prétend aussi l'ex-femme du
défunt, Mrs Laura. Nirdlinger, actuelle-
ment domiciliée à Conorado (Californie).
Il ressort des déclarations faites par
les amis de la victime que le ménage
Nirdlinger n'était pas très uni, et que le
millionnaire aurait même songé à di-
vorcer pour unir à nouveau sa destinée
à celle de son ancienne femme Laura.
Dans tous les cas il semble bien que
l'enquête va se poursuivre encore quel-
ques jours et qu'on ne sera pas fixé dé-
finitivement avant une semaine sur le
sort de la jeune meurtrière dont le geste
suscite à Nice les commentaires les plus
divers.
Goulette et Salel
ont repris leur vol
d'Oran pour Gao
Oran, 15 Mars.
L'avion de la mission France-Mada-
gascar de Goulette, a quitté l'aérodrome
de la Senia, ce matin à 5 h.. 30 pour
Gao, sur le Niger.
Pàrtis hier matin, à 2 h 25, de l'aéro-
drome du. Bourget, les aviateurs Gou-
lette et Salel comptaient- gagner Co-
lomb-Béchar d'un seul vol puis, après
un léger ravitaillement aller se poser à
Reggan dans la soirée.
Gênés par le mauvais temps au-des-
sus de l'Espagne, puis retrouvant de très
mauvaises conditions atmosphériques, le
Farman tri-moteur Lorraine « Algol 1.
fut obligé de se poser sur l'aérodrome
de la Senia, à Oran.
C'est de là qu'il a repris son vol ce
matin pour atteindre Gao, sur le Niger.
L'APPEL DE TAILLANTOU
sera examiné le 26 mars
La Cour de Bordeaux examinera le
26 mars l'appel de Taillantou, le joueur
palois condamné à trois mois de prison
avec sursis et 200 francs d'amende pour
l'homicide involontaire de Georges Pra-
dié, de l'U.S. Agenais.
Taillantou sera défendu par M" Ver-
dinal du barreau de Pau.
Le comité national des sports et la
Fédération française rte rugby sont éga-
lement appelants du jugement qui admet
le principe de la responsabilité civile. Ils
seront représentes à la barre par M" Ro-
bert Bernstein et MI Henry Torrès.
Une grosse surprise
à Strasbourg
où Schoebel
a battu Cartonnet
L'Alsace a triomphé de Paris
en water-polo
(De notre envoyé spécial)
Strasbourg, 15 Mars.
La piscine municipale de Strasbourg
était comble hier soir pour le match
Paris-Alsace. Public sportif très connais-
seur qui sait applaudir même si son fa-
vori est battu. Paris triompha facile-
ment au classement général ayant rem-
porté la plupart des épreuves. Une gros-
se surprise eut lieu : oe fut la défaite
de Cartonnet par le Stras bourgeois
Alfred Schœbel, qui. circonstance amu-
sante, fit triompher les couleurs de Pa-
ris où il habite actuellement. Schœbel
eut sa bonne part d'ovations, car on n'a
pas oublié que c'était un enfant du
pays.
— Content ? avons-nous demandé an
Vainqueur de Oartonnet:
— Je suis très content d'avoir gagné,
dans la piscine où j'ai débuté, nous ré-
pondit le Scufiste. - '
— Tu m'as fait bien plaisir, - ajouta
son frère Emile, 2 m. 57 s. 1L5, c'est un
temps. Cartonnet n'était pal loin. du
reste, à un cinquième.
— Je suis un peu grippé depuis quel-,
ques jours, nous dit alors le recordman ^
de France de brasse. ,
— Vous n'avez pas démérité. ■
— En tout cas,- je suis heureux que
mon ami Schœbel ait gagné chez lui,
Diener aurait dû beaucoup mieux faire
nous affirmait ensuite M. Lévy, de Col-
mar, dirigeant du club de Diener. Hier, $
il a réussi 1 m. 2 s. 3/5 pourtant. \
i
- as cent. - . - 1 . 1 . DIMANCHE 15 MARS 1931' 1 ~~ .. , .~ .. 1 1 4 ~ 1: 1 11- 25 cent, 1
Têlfph.AnJou 03-80 03-81 03-82. Minuit & mldl: Trud. 81-21 21' ANNEE (NouveUe série) N° 1.810 * 1 25. rue Royale (81) - Adresse télégraphique: Parlmldi.
Une barbe bien savonnée.«
est à moitié rasée...
«LE MERVEILLEUX»
Savon spécial poir la barbe
de
VIBERT FRÈRES
PARIS
L'Arche
de Noé
L'arche de Noé est le plus grands
bateau qui ait jamais existé.
Nos super-transatlantiques mo-
dernes sont des coques de noix à
côté de cette nef bâtie pour conte-
nir, avec de la nourriture pour qua-
rante jours, un couple de chaque
espèce animale. Songez que la zoolo-
gie distingue cent quatre-vingt mil-
le espèces animales !
Sans doute Noé n 'avait pas à s'oc-
cuper des poissons, qui se tiraient
d'affaire tout seuls et p-our qui le
déluge fut plutôt une période de
bombance. Mais rien qu'avec les in-
sectes, quelle histoire ! Et avec les
couples comme l'araignée ou la
mante religieuse, où les dames ont la
funeste habitude de dévorer leur
mari tout cru aussitôt qu'il leur a
prouvé sa flamme, presque comme
dans certains ménages parisiens !
On peut donc considérer l'arche
de Noé sous un angle comique, et
j'imagine que le Noé, que nous
jouent en ce moment les comédiens
de Jacques Copeau au Vieux-Co-
lombier — un nom prédestiné — est
de cette sorte. Mais le comique,
comme vous savez, n'est qu'une la-
çon de prendre le tragique en riant.
La Ligue française des Amis des
bêtes s'est avisée qu'il y avait là
une occasion de nous attendrir sur
le sort de nos frères muets. Vendre-
di proehain, elle a demandé au
Vieux-Colombier de jouer Noé à
■ son bénéfice, c 'est-à-dire au béné-
fice des anciens habitants de l' Ar-
che demeurés au service de l'hom-
me, j'entends nos animaux domes-
tiques. Paris' n'a-t-il pas une Arche
dans ses armoiries ? Mais les bêtes
qui y sont embarquées avec nous
n'ont pas à s'en féliciter.
J'ai déjà eu l'occasion de recom-
mander ici la société Jack London
qui essaye de secourir un peu les
martyrs de nos ménageries foraines,
condamnés à vivre dans des cages
étroites dont on ne les extirpe que
pour les affoler à coups de crava-
che ou de barres de fer. J'ai signai
lé aux braves gens la société des
:Amis' du cheval qui se penche sur
se galérien à quatre pattes, rivé à
un travail éternel, sans trêve et
sans joie. Sa cage, à celui-là, pour
être roulante entre deux brancards,
n'en est pas plus drôle !
La Ligue française des Amis des
Bêtes qui est, si je ne me trompe,
de création récente, sera quelque
chose comme un service de la Croix-
Rouge pour les bêtes qui nous ac-
compagnent et nous aident dans la
dure bataille de la vie. Edile veut
sauver les chiens errants de l'abo-
minable et hypocrite vivisection —
actuellement abandonnée à des sa-
vants du Grand-Guignol — elle se
, penche sur les animaux des abat-
toirs, qui ne meurent pas sur un lit
de roses, je vous le garantis ! Mais
surtout elle créera un service d'am-
bulances et de soins immédiats sur
la voie publique. Car quand un che-
val de fardier tombe malade ou
blessé dans la rue, on ne le trans-
porte pas, comme on le ferait d'un
homme, chez le pharmacien du coin.
Il agonise longtemps sur le pavé.
Londres a des dispensaires dans
chaque quartier. Paris n'a encore
que celui de la rue de la Bûcherie.
Il en faudrait dans chaque arron-
dissement, et les doubler d'une écu-
rie de chevaux de remplacement,
qu'on fournirait aux propriétaires
de chevaux malades pour qu'ils con-
sentent à laisser, soigner ceux-ci le
temps nécessaire.
Il faudrait... il faudrait encore <
bien d'autres institutions de miséri- c
corde pour que l'homme arrive à j
se faire pardonner — aux yeux de «
la bonté divine à laquelle nous de- i
vons croire, sinon ce serait à se ta- i
per la tête contre les murs de notre
prison terrestre ! — pardonner le ,
dur esclavage qu'il fait peser sur ,
les autres créatures pour la seules 1
et suffisante raison qu'elles sont. ,
plus faibles que lui ! L'Evangile,
qui se penche sur les humains avec
tant d'amour, depuis deux mille ans
oublie les bêtes. Il est temps de les
aiouter.
Maurice de Waleffe.
Deux enfants avaient volé
pour 200 francs de bonbons
Ils sont trahis par leur fardeau
Des agents remarquaient hier, au
cours de la soirée, le manège étrange
de deux enfants porteurs de volumineux
paquets.
Ils s'en approchèrent et les enfants
1 interrogés avouèrent qu'ils venaient de
dévaliser les bocaux de bonbons d'une
confiserie 43, rue Caulaincourt, apparte-
nant à Mme Mer cédés Parmentier.
Les enfants, qui avaient volé pour près
! ; de 200 francs de bonbons, ont été con-
duits au commissariat de police du quar-
tier, et après une sévère admonestation
rendus à leurs familles, la commerçante
ayant refusé de porter plainte.
> • -f
LES JETS D'EAU
PERPETUELS
(Photo Paris-Midi.)
Après les bassins de la Concorde on
aménage ceux du Rond-Point des
Champs-Elysées qui munis de moteurs
électriques et de pompes fonctionneront
par ce nouveau système du circuit fermé.
L'irascible Américain
avait trop arrosé
sa lune de miel
Il frappe des agents et se fait écroue
Marié depuis le mois d'octobre, John
K. Mac Neil, âgé de 31. ans, agent de
tourisme, profitait de son « honney-
moon » pour initier sa jeune femme aux
charmes humides du gai Paris.
La nuit dernière, après être allés à
Montparnasse, tous deux avaient dé-
gusté de nombreux verres de fine dans
un bar du boulevard Saint-Germain. Un
taxi fut hélé pour les reconduire à leur
domicile, rue OUier.
En cours de route John K. Mac Neil
crut s'apercevoir que le compteur fonc-
tionnait d'une façon défectueuse. Il en
fit l'observation au chauffeur et déclara
qu'il ne payerait pas le pr~x de la cour-
se. Le chauffeur conduisit donc le client
récalcitrant au poste du XVe arrondis-
sement où la discussion recommença.
Menacé, en raison ae son état de
surexcitation, de passer la nuit au vio-
lon, l'agent de tourisme se rebiffa, mit
proprement knock-out deux gardiens qui
allaient le fouiller et" un troisième qui
s'approchait pour prêter main-forte à
ses collègues.
Difficilement maîtrisé l'irascible Amé-
ricain à été envoyé au dépôt après in-
terrogatoire de M. Lassen-e, commissai-
re de police du quartier Saint-Lambert.
L'un des gardiens atteint d'un vio-
lent coup de poing à l'estomac devra
cesser son service.
DE MIDI
A MIDI
LA VIE PARISIENNE
J'ai eu l'imprudence d'amener un
ami, étranger, à la reprise de « La Vie
Parisienne ». Comme tout le monde,
il y a pria un plaisir extrême, mais
après la représentation, il m'a regardé
en souriant et m'a dit :
—- Je comprends maintenant ce qui
m'avait surpris pendant mon séjour à
Paris. Tu es un « incorrigible Fran-
çais » et tu m'as joué le tour que joua
le comte Raoul de Gardefeu au baron
suédois de Gondremark. Tu m'as pro-
mené, à travers Paris, en me faisant
prendre, comme vous dites, des lanter-
nes pour des vessies. Tu t'es acheté ma
tête, cher ami, mais j'ai les pieds
chromés, je ne cours plus.
J'esquissais un geste de protestation,
mais il continuait, sûr de lui.
— Oui, oui, ça va ! Ainsi, tu m'as
conduit dans une piscine sans eau, où
l'on voyait des hommes congestionnés
crier très fort, tandis qu'un Monsieur
en habit agitait sa sonnette et tu m'as
dit que c'était la, Chambre des députés
de la France. Tu m'as garni le crâne ;
je comprends maintenant que nous
étions dans un cirque, car je me rap-
pelle que les spectateurs riaient très
fort.
» Et le jour où tu m'as introduit dans
un « salon littéraire », comme tu
disais ! Figure-toi, je l'ai cru ! Tu as
dû. bien rire ! Je considérais les dames
qui se roulaient sur le tapis, avec de
petits cris, pour des dames-poè'es et
les messieurs qui aimaient causer avec
les dames dans-les petits coins pour des
écrivains. Grand blagueur ! Tu m'as
mené dans une de ces maisons de so-
ciété, qu'on ne tolère pas dans mon
pays.
» Ça va, ça va... Tu ne diras tout
de même pas que le grand bal où tu
m'as fait inviter n'était pas une mysri-
1 fication. Oh ! j'ai été bien berné. J'ai
pris pour de vraies comtesses et de
véritables duchesses toutes les pontes
qui, en dansant, me montraient leurs
i estomacs et se frottaient les jambes... »
î C'en était trop ! Mon indignation
déborda.
— Malheureux î m'écriai-je, tais-
toi. Je te jure sur l'honneur que tu as
bien vu la Chambre des députés, le
salon littéraire le plus esiimé, et le bal
le plus aristocratique de la saison ..
Mais lui continuait de sourire et, me
tapant sur l'épaule »
— Allons, les plus courtes p18isan-
e teries, elles sont les meilleures !
Pierre Audiat.
Le discours de M. Grandi
a été accueilli avec enthousiasme
par la Chambre italienne
Le procès des mutins de Jaca
se poursuit aujourd'hui
Le discours de M. Guendi à la
Chambre italienne marque un nou-
veau pas dans l'évolution de la po-
litique fasciste vers de bonnes rela-
tions f?-anco-italiennes..
Les applaudissements. unanimes,
par lesquels le ministre a été
accueilli lorsqu'il a fait l'éloge des
paroles prononcées à la Chambre
française par M. Briand sont parti-
culièrement caractéristiques.
Par ailleurs, les négociations se
poursuivent autour de l'accord
franco-naval et M. Stimson, qui
s'ét(tit entretenu avec M. Dewight
Morrow avant son départ en vacan-
ces pour l'Europe, lui a câblé sur
le Leviathan pour lui demander de
s'arrêter à Londres afin de confé-
rer avec le général Doives, ambas-
sadeur des Etats-Unis à Londres,
pour expliquera en détail ses vues
sur l'accord, et ainsi faire con-
naître le sentiment du Département
i d'Etat à l'Aîicleterre. '
! Le Conseil de guerre siège toute
la journée à Jaca pour le procès des
mutins de décembre.
i
Les défenseurs prononceront leur
plaidoirie. On sait que le « fiscal »
a requis hier cinq peines capitales
et soixante-huit détentions à vie.
L'Union générale des travailleurs
organise des manifestations pour ré-
clamer l'amnistie en faveur de tous
les inctilpés.
Le fleuve de boue s'avance sur Les Granges
à la vitesse de 5 mètres à l'heure
Dans le hameau appelé à la destruction, cinq gendarmes
fermes à leur poste, surveillent la marche de la lave
Le Châtelard, 15 Mars.
(par téléphone)
L'effroyable fleuve de boue qui descend
du bois d'Enfer continue sa marche,
semant la terreur et les désastres.
Un instant, les autorités de la région,
le préfet de la Savoie et le maire du
Châtelard, avaient pensé pouvoir détour-
ner la coulée de lave et sauver ainsi le
hameau des Granges, sentinelle avan-
cée de la commune du Châtelard.
Deux cents tirailleurs, s'escrimant sans
arrêt, avaient édifié un barrage d'arbres
entrecroisés. La masse de Vase s'est arrê-
tée un moment devant le barrage com-
me un animal monstrueux flaire un
obstacle, puis l'a renversé sous son irré-
sistible poussée.
De leur caserne située à la pointe du
hameau, cinq gendarmes, se relayant à
tour de rôle, surveillent l'investissement.
Le gendarme de garde à 7 heures 30,
nous a déclaré :
— Le fleuve de boue avance à raison de
5 mètres à l'heure. Par moments il fai-
blit et son avance se fait plus lente. La
nappe mesure environ 200 mètres de
large.
« Elle se trouve actuellement éloignée
de 100 mètres. Vous pouvez donc cal-
culer approximativement l'heure à la-
quelle nqus serons obligés d'évacuer.
» Il est évident que notre caserne sera
détruite, aplatie comme un château de
cartes. Elle a d'ailleurs été vidée de tout
ce qu'elle contenait : meubles, équipe-
ments, armes, etc.
» Le hameau des Granges se compose
de dix maisons. A l'heure actuelle on es-
time qu'à moins d'un miracle toutes ces
maisons seront anéanties. C'est une dé-
solation sans nom. ».
L'angoisse plane
dans la région atteinte
(De notre correspondant particulier)
Lyon, 15 Mars.
L'énorme masse semi-liquide qui, de-
puis des jours et des nuits, glisse au fond
de la gorge des Manaux, est étranglée
comme par un goulot de bouteille au
débouché sur la vallée du Châtelard. De
ce goulot, le fleuve de vase a giclé en
trois coulées divergentes, l'une vers les
Granges en direction du Châtelard, l'au-
tre perpendiculairement à la route dé-
partementale, l'autre enfin en direction
j de la Motte-en-Bauges.
Hier, c'était la coulée nord. celle des
Granges, qui. suivant le lit du torrent
des Ecuries, cernait déjà la ferme des
Volets, propriété de M. Petit Gambette.
A la nuit, l'importante bâtisse se ren-
versait, disparaissant à moitié comme
étouffée, noyée lentement dans le flot de
fange. La coulée sinistre semblait hier
s'immobiliser de ce côté. Par contre, du
côté de la Motte, le fleuve de vase s'était
déchaîné, s'avançant d'une centaine de
mêtres dans la direction du village.
En toute hâte pour orienter les deux
autres coulées dans la direction du Ché-
ran on avait ouvert le long de la route
numéro 8 une tranchée profonde.
Pour le moment, le silence est revenu
dans ces parages, on n'entend plus à
la gorge des Manaux le sourd gronde-
ment entrecoupé de déferlements de
pierres ; le monstrueux torrent de boue
glisse maintenant sans bruit, au-dessous
de la gorge, vomissements titaniques qui
d'heure en heure s'amoncellent.
La formidable coulée d'hier semble
avoi rproduit une accalmie, mais dans
l'entonnoir des Manaux, l'avalanche de
terre, de pierres, d'arbres continue à
s'amasser ; que les bords de l'étrangle-
ment cèdent ou bien que le contenu dé-
borde, le contenant et des millions de
mètres cubes viendront enliser le quartier
des Granges.
Cette nuit, l'angoisse a encore plané
sur toute la région.
DANS LA REGION DE SAINT-ETIENNE
plusieurs personnes espèrent hériter 9 milliards
(De notre correspondant particulier.)
* Lyon, 15 Mars.
Il n'est bruit, depuis quelque temps,
dans la région de Saint-Etienne, Pé-
lussin et Lyon, que d'un héritage fabu-
leux dont le montant s'élèverait actuel-
lement à 75 millions de livres sterling,
soit plus de 9 milliards de francs.
L'histoire peut se résumer ainsi. En
1730, naquit au hameau de La Morlaric,
commune de Chuyer (Loire), un certain
Claude-François Bonet.
Un jour, sur les pentes du col de Pa-
vezin, le jeune Bonet voulant démontrer
sa force, réwsit à faire basculer un 1
énorme bloc de rocher; la pierre roula I
et alla écraser dans le bas un garde. J
Alors, pour échapper aux conséquences
de son imprudence, Bonet s'enfuit. Il
fut, assure-t-on, le premier Français qui
mit pied à terre à Madagascar. Il fut
même assez heureux pour se faire épou-
&er par la fille d'un roi nègre très riche
et très puissant. Mais le roi mourut,
puis sa fille. Alors, Bonet, qui eût peut-
être évité la campagne de Madagascar
en 1886, dut se sauver, embarquant sur
un bateau d'incalculables richesses.
Bonet débarqua aux Indes. Il remon-
tait le Gange en 1798, en compagnie
d'un homme et d'une femme lorsqu'il
mourut.
Sa fortune déposée dans des banques
anglaises de Bombay et Calcutta devait
revenir à ses héritiers cent quarante ans
après sa mort. Malheureusement, sur les
vieux registres de la paroisse de Chuyer,
seuls livres d'état civil en ce temps-là,
plusieurs pages ont été arrachées, pré-
cisément celle de l'époque où serait né
Claude-François Bonet.
Nombre de gens ont fait des recher-
ches sans résultat et maintenant tous les
Bonet de la région conservent un secret
espoir de posséder un jour une partie
de la colossale fortune.
Le premier match France-Allemagne
réalisera à Colombes le maximum de recette
Les joueurs allemands partent favoris
Un match international, qui de l'au-
tre, côté des frontières a été représenté
comme un événement sortant des cadres
du sport, et qu'il faut, à notre sens, se
garder au contraire d'envisager à un
autre point de vue que celui du football.
Il faut oublier que c'est la première fois
qu'Allemands et Français dressés les uns
contre les autres en formations natio-
nales se mesurent sur un stade de notre
~ capitale sous le signe du football, car
jusqu'ici seuls les clubs des deux pays j
se rencontrèrent dans le sport du ballon
rond. Il faut donc dépouiller rapidement
ce premier France-Allemagne de tout ce
qui pourrait en modifier l'esprit, en
exagérer le résultat, en changer les ten-
dances en voilant l'idée sportive au pro-
fit de je ne sais quelle politique. Oui des
trains spéciaux ont amené à Paris, dix
mille Allemands, plusieurs milliers d'au-
tres sujets du Reich, habitant Paris les
accompagnent dès ce matin à Colombes,
désireux de créer à leurs joueurs une
ambiance favorable, l'ambassadeur sera
là entouré de tout le personnel de l'am-
bassade. Soixante journalistes d'outre-
Rlún sont venus à Paris, un speaker
allemand parlera par la T.S.F. à des
centaines de milliers de compatriotes.
L'accueil de Paris
Accueillons-les tous avec une correc-
tion et une politesse égales à celles
qu'ils manifestent aux nôtres à chacun
des voyages d'athlètes français à Ber-
lin, à Cologne, à Francfort, à Hanovre,
et ne songeons qu'au pittoresque que
leur venue apporte parmi nous. Que
certains aient vu outre-Rhin, dans cette
visite des meilleurs éléments du foot-
baÚ allemand, suivie de cette ruée
« Nacht Paris », un élément de propa-
gande, ou une passerelle jetée sur nos
différends politiques ou économiques,
qu'importe. Nous leur répéterons qu'il
ne peut être question que de football,.
entre joueurs des deux camps et public,
attachés uniquement à conquérir et où
on applaudira une 'suprématie sportive.
Mais ce que nous ne voulons pas c'est
qu'on puisss douter de la correction de
notre hospitalité.
La foule parisi«me tiendra à montrer
par ses applaudissements, par sa tenue,
qu'elle, est impartiale, juste, ennemie de
tout chauvinisme stupide. Elle sait com-
bien les Allemands accueillent nos
joueurs et nos athlètes. Elle ne tolérera
aucune faute de goût, aucune intoléran-
ce, venant de spectateurs maladroits ou
inconscients.
Affluence record
On va jouer ce premier France-Alle-
magne à bureaux fermés, devant une
assistance record et il est certain que
plusieurs milliers de personnes se heur-
teront après deux heures aux portes
fermées du Stade de Colombes, ou plu-
tôt aux barrages qui dresseront devant
eux une dernière barrière. Succès popu-
laire inconnu jusqu'ici car, pour une
fois, le football, tout eomme le rugby,
à l'occasion de matches internationaux
ces dernières années, semblerait devoir
sortir malgré lui, de son cadre, poussé,
gonflé, par tous les éléments qui se sont,
au dehors surtout emparés du match.
Et les records du ballon ovale vont se
trouver battus, et l'on va évoquer tout
à l'heure, et le dernier France-Galles,
et aussi suntout la finale du football
olympique en 1924.
Gaston Bénac.
Alphonse XIII
quittera Paris
sans avoir eu
d'entretien
avec M. Alba
Il est fait bonne garde
devant la porte du roi
Depuis hier soir, le roi d'Espagne est
notre hôte. On sait qu'Alphonse XIII
ne fait que traverser Paris pour se ren-
dre à Londres, où il séjournera dix
jours environ au chevet de sa belle-
mère : la princesse Béatrice de Batten-
berg.
Le roi d'Espagne n'aura passé que
quelques heures en notre capitale, puis-
qu'il la quittera à midi, par le rapide !
de Calais. - ' ■ j
Un diner, en compagnie du comte de
Romanones, suivi d'une réception, ont
été les faits les plus marquants de la
soirée du souverain espagnol.
Selon son habitude le roi d'Espagne
est descendu à l'hôtel Meurice, où il
occupe, au premier étage, un vaste ap-
partement, . celui qui est généralement
réservé aux souverains et dont les fenê-
tres donnent sur la rue de Rivoli.
— Cet appartement est sien, nous
a-t-on rappelé ce matin à l'hôtel Meu-
rice, en effet, dès que le roi exprime le
désir de venir à Paris, nous faisons en
sorte de le rendre libre. ■
Le roi est rentré ce matin vers 1 heure
à l'hôtel, revenant de l'ambassade d'Es-
pagne, rue de Courceliés, où il a dîné, et
reçu les membres les plus connus de la
colonie espagnole'à Paris; 1 "
Le petit déjeuner
A 9 heures, il reposait encore. A dix
heures il réclama son déjeuner. Lés
troubles politiques que l'Espagne a subis
il y a un mois, et l'activité redoutable
d'éléments républicains ou anarchistes
de Paris a sans doute inspiré à l'am-
bassadeur d'Espagne certaines inquiétu-
des. Et ce dernier a dû s'en ouvrir à
M. Chiappe, car ce matin sept agents
dont cinq en bourgeois — montaient
une garde vigilante devant la porte de
l'hôtel Meurice, rue du Mont-Thabor.
Il semble que le roi ne fera ou ne re-
cevra aucune visite avant de partir à
11 h. 30 pour la gare du Nord. -
Le' « cas Flandin »
-
au Club du Faubourg
La Semaine Humoristique
par Plus
(page 2)
L'O.N.M. nous annonce
un beau dimanche
— Le so'.ell printanier qui s'est levé
ce matin à son heure va continuer à
briller sur les Parisiens pendant toute
la journée, nous affirme le service des
prévisions de l'O. N. M. Aucune , pluie
n'est à prévoir pdur la journée, nous al-
lons vers une hausse barométrique
grâce à laquelle la Seine va continuer
de baisser. Encore une fois, la menace
d'inondation est écartée.
La température, si elle fut fraîche
pendant la nuit sera aujourd'hui plus
douce et atteindra +100 environ. Vent
calme s'orientant à l'Est.
Les promenades sont permises. Pre- I
nons des cannes. j
De la neige rouge
tombé en Yougoslavie
Belgrade, 15 Mars.
Inondations et secousses sismiques
continuent à sévir dans les Balkans, et
notamment dans les régions qui ont été
affectées par le récent tremblement de
terre.
En certains endroits les secousses ont
été suivies de phénomènes tout à fait
inusités. A Obrenovatz et à Bjelina no-
tamment, on signale des chutes d'une
neige de couleur rougeâtre. Cette cou-
leur serait due à des particules de sable
africains véhiculés par le vent.
Paul Roques
va être jugé
Dans la soirée du 6 septembre der-
nier, Joséphine Verdy, cuisinière, pre-
nait le frais à la terrasse d'un débit rue
Aubry-le-Boucher, lorsqu'un passant se
précipita soudain sur elle et, sans un
mot, la prenant aux cheveux, la jeta à
terre d'une violente poussée. Elle eut le
crâne fracturé et devait succomber quel-
ques heures après à l'Hôtel-Dieu.
L'auteur de ce geste meurtrier était
un brave ouvrier de 50 ans, Paul Ro-
ques, qui, jusqu'à ce jour, n'avait mérité
aucun reproche.
Il comparaîtra demain devant la cour
d'assises. MI Idzkowski présentera sa
défense. ,
Quelle raison avait poussé Roques à
exécuter ce geste meurtrier ? Il ne con-
naissait pas la victime. H n'avait eu
avec eUe aucune discussion.
Dans ses interrogatoires il a répondu
qu'il ne se souvenait de rien : « J'avais
bu plusieurs petits verres », a-t-il dit.
Il est apparu aux témoins comme un
peu surexcité par la boisson, mais aucu-
nement en état d'ivresse.
Le docteur Roques de Fursac commis
par le juge d'instruction a conclu à son
entière responsabilité.
M. Nirdlinger
aurait eu l'intention
de divorcer
et d'épouser
sa première femme
Quand la seconde le tua
Nice, 15 Mars.
Mme Nirdlinger, l'ex-reine de beauté
qui tua son mari mercredi dernier dans
la soirée, et qui a été écrouée à la pri-
son de Nice, vient de faire choix, pour
présenter sa défense, de Me Gassin, avo-
cat du barreau de Nice.
La belle meurtrière sera-t-elle ren-
voyée devant les assises ! Nul ne peut
le dire encore, et hier le bruit courait
à Nice qu'elle serait peut-être libérée
si toutefois on arrivait à établir qu'elle
n'a tué que pour se défendre, ainsi
qu'elle n'a cessé de le prétendre depuis
son arrestation. " ^
C'est sur cette question de la légitimé
défense que porte actuellement touté
l'enquête, et le juge d'instruction re-
cueille de tous côtés des indications et
des avis qui ne sont pas toujours con-
cordants. ■ - '
Des parents de la victime ont déclaré
que Mr Nirdlinger était incapable de
commettre le moindre acte de violence.
C'est ce que prétend aussi l'ex-femme du
défunt, Mrs Laura. Nirdlinger, actuelle-
ment domiciliée à Conorado (Californie).
Il ressort des déclarations faites par
les amis de la victime que le ménage
Nirdlinger n'était pas très uni, et que le
millionnaire aurait même songé à di-
vorcer pour unir à nouveau sa destinée
à celle de son ancienne femme Laura.
Dans tous les cas il semble bien que
l'enquête va se poursuivre encore quel-
ques jours et qu'on ne sera pas fixé dé-
finitivement avant une semaine sur le
sort de la jeune meurtrière dont le geste
suscite à Nice les commentaires les plus
divers.
Goulette et Salel
ont repris leur vol
d'Oran pour Gao
Oran, 15 Mars.
L'avion de la mission France-Mada-
gascar de Goulette, a quitté l'aérodrome
de la Senia, ce matin à 5 h.. 30 pour
Gao, sur le Niger.
Pàrtis hier matin, à 2 h 25, de l'aéro-
drome du. Bourget, les aviateurs Gou-
lette et Salel comptaient- gagner Co-
lomb-Béchar d'un seul vol puis, après
un léger ravitaillement aller se poser à
Reggan dans la soirée.
Gênés par le mauvais temps au-des-
sus de l'Espagne, puis retrouvant de très
mauvaises conditions atmosphériques, le
Farman tri-moteur Lorraine « Algol 1.
fut obligé de se poser sur l'aérodrome
de la Senia, à Oran.
C'est de là qu'il a repris son vol ce
matin pour atteindre Gao, sur le Niger.
L'APPEL DE TAILLANTOU
sera examiné le 26 mars
La Cour de Bordeaux examinera le
26 mars l'appel de Taillantou, le joueur
palois condamné à trois mois de prison
avec sursis et 200 francs d'amende pour
l'homicide involontaire de Georges Pra-
dié, de l'U.S. Agenais.
Taillantou sera défendu par M" Ver-
dinal du barreau de Pau.
Le comité national des sports et la
Fédération française rte rugby sont éga-
lement appelants du jugement qui admet
le principe de la responsabilité civile. Ils
seront représentes à la barre par M" Ro-
bert Bernstein et MI Henry Torrès.
Une grosse surprise
à Strasbourg
où Schoebel
a battu Cartonnet
L'Alsace a triomphé de Paris
en water-polo
(De notre envoyé spécial)
Strasbourg, 15 Mars.
La piscine municipale de Strasbourg
était comble hier soir pour le match
Paris-Alsace. Public sportif très connais-
seur qui sait applaudir même si son fa-
vori est battu. Paris triompha facile-
ment au classement général ayant rem-
porté la plupart des épreuves. Une gros-
se surprise eut lieu : oe fut la défaite
de Cartonnet par le Stras bourgeois
Alfred Schœbel, qui. circonstance amu-
sante, fit triompher les couleurs de Pa-
ris où il habite actuellement. Schœbel
eut sa bonne part d'ovations, car on n'a
pas oublié que c'était un enfant du
pays.
— Content ? avons-nous demandé an
Vainqueur de Oartonnet:
— Je suis très content d'avoir gagné,
dans la piscine où j'ai débuté, nous ré-
pondit le Scufiste. - '
— Tu m'as fait bien plaisir, - ajouta
son frère Emile, 2 m. 57 s. 1L5, c'est un
temps. Cartonnet n'était pal loin. du
reste, à un cinquième.
— Je suis un peu grippé depuis quel-,
ques jours, nous dit alors le recordman ^
de France de brasse. ,
— Vous n'avez pas démérité. ■
— En tout cas,- je suis heureux que
mon ami Schœbel ait gagné chez lui,
Diener aurait dû beaucoup mieux faire
nous affirmait ensuite M. Lévy, de Col-
mar, dirigeant du club de Diener. Hier, $
il a réussi 1 m. 2 s. 3/5 pourtant. \
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