Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-07-27
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 juillet 1866 27 juillet 1866
Description : 1866/07/27 (N100). 1866/07/27 (N100).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47191568
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
FAITS DIVERS
PARIS
Plusieurs journaux annoncent qu'un mieux
sensible s'est manifesté dans l'êtât du comte, de
Montalembert, et l1üc les médecins espèrent
pouvoir bientôt autoriser Je déplacement de
l'illustre malade en Bourgogne, îîcrti» avons le
regret d'apprendre, au contraire, que M. le
comte de Montalembert est toujours dans le
même état.
Nous apprenons que l'officier supérieur commandant
lès dépôts de la garde impériale réunis Gt stationnés a
l'Edole-Militaire, dit VEfctidurd, tt fait paraître un or-
dre du jour qui a été l1i devant le front des escadrons
et roinj,),,tgnie:,, pour féliciter, ah tir)rn de S. F.Sii, M. le
maréchal commandant {'Il chef, tous les militaires qui
ont eu et mis à exécution ia pensée généreuse du se-
courir la veuve et les trois petits orphelins d'un ouvrier
mort en tombant di1 haut d'un foit du quartier de
l'T';ro]e-MiJi!airo, sur lequel il travaillait.
C'est un simple grermdiOr qui a pris l'initiative de
cette action charitable. Afissiiôt que se répandit la
nouvelle de la mort du malheureux tiollin, et lorsqu'on
sut qu'il était marié at père de Irois enfants en bas
âge:
— Que va devenir sa pauvre famille, ainsi privée du
fruit de son travaH? di! ce grenadier.
— Les bureaux de charité viendront à son secours et
ne la laisseront pa.< périr, répondit UI1 da ses cama-
rades.
— Oui, mais 911 attendant tontes les démarches qu'il
faudra faire, répondît le premier grenadier, la veuve
et ses pauvres petits auront faim peul-être. Si nous leur
donnions le peu d'argent que chacun de nous possède?
Kl ce disant, il comptait sur la laide de la chambrée
les quelques pièces de monnaie <¡Il'il avait sur lui.
Chaque soldat en lit autan! en vidant sa petite bourse,
el. en un instant, un puti d'argent se trouva réuni.
Mais cela ne tarda pas à se rél,éiur, ric)n-setilement
dans les chambrées voisines, mais encore dans tous les
bâtiments occupés du quartier de l'ficolo-Militairc, el
bientôt y.n!iaves, chasseurs à pied et il ebend, carabi-
niers. !ziii(les, elr" joignant leur offrande à celle des
grenadiers, réunissaient, une somme de 553 fr. 80 c.,
qui était immédiatement remise à la famille en larmes
du pauvre ouvrier.
Au moment où on s'occupe avec tant d'in-
sistance du fusil il aignitle, des nuages de
brochures y ayant trait sont venus s'abattre
sur le public.
Toutnous paraît avoir été dit sur le fusil à
aiguille, mais nous avouons n'avoir pas lu
d'appréciation plus pleine d'humour, et en
même temps plus méchante que celle que
nous avons trouvée dans une petite brochure
rouge, de onze pages, publiée à la librairie
militaire de Humaine.
L'auteur M.Jules Ségu, que nous n'avons
malheureusement pas l'honneur ne connaître,
e ,t certainement militaire, mais il est surtout
Français.
On a retiré, lundi, de la Seine, en avant du pont de
l'Aima, le cadavre décapité d'un enfant nouveau-né du
sexe masculin qui parait avoir séjourné dans l'eau
pendant huit jours environ.
Après les constatations médicales, ce corps a été porté
à la Morgue.
Le procès DÓrlat a toutàcoup remis en vedette
le nom du duc de Gramollt-C Perçusse, de spi-
rituelle et fantasque mémoire.
A ce sujet, dit le Figaro, écoulez un trait iné-
dit de sa vie, qu'un de ses amis nous raconte :
C'était en 1863.
Le duc faisait, un petit tour de France.
Dans un village près de Meaux, les comédiens
ambulants, petits-cousins de ceux de Paul
Scarron, jouaient la comédie dans une grange.
On payait son entrée en argent ou en fro.
mage.
Le prix des premières est. fixé à six sous.
Pour payer son billet, le duc de Gaderousse
exhibe une pièce d'or; on lui rend dix-neùf
francs quatorze sous; c'est-à-dire quatorze s ils
eu monnaie et dix-neuf fromages de Brie à 1 fr.,
la pièce.
Un fait très-intéressant et fort curieux vient de se pas-
ser au Jardiu-des-Piantes.
On sait que l'éléphant est doué d'un odorat exquis.
L'intérieur de sa trompe est tapissé par un immense
nerf olfactif: ce nerf capital s'élargit de plus en plus
depuis l'embouchure extérieure jusqu'à la base fron-
tale.
Grâce à cet organe, l'elephant.. dont la masse n'op-
pose f, t'air extérieur que des surfaces rugueuses et
qu'un épiderme presque partout à l'épreuve des attein-
tes les plus violentes ou du choc des corps aigus les
plus pénétrants,, perçoit les moindres nuances des
odeurs.
Un de ces derniers jours, le gros éléphant du Jardin-
des-Plantes, occupé à aspirer, comme il le fait du ma-
tin au soir, les morceaux de pain et les gâteaux qu'on
lui offre, déroba rapidement sa trompe de l'embrasure
des poteaux dans laquelle il la fait passer pour faire sa
quête au public, et, longeant la barrière qui le sépare
des spectateurs, se mit à suivre les pas d'une personne
t);)i tenait à la main un bouquct. Son allure vive, ses
fias précipités, le mouvement de sa trompe décelaient
.e'uv. l'akjiiial une vive satisfaction. Il s'a.rrèlail, reve-
yait., s avsi^oaji.t et allongeait avidement su trompe,
Selon que s'arrêtait ou marchait la dame au bou-
quet.
Celle-ci, fort intriguée de cette obséquiosité opiniâtre
de l'animal, tint le bouquet à portée de la trompe de
_ l'éléphant, qui:" le saisit avidement, le porta soudain à
sa bouche, en savoura l'odeur il plusieurs reprises, puis
à la stupéfaction générale, allongea de nouveau sa
trompe et rendit le bouquet à sa propriétaire.
Ce bouquet, il faut 10 dire, était un bouquet de
fleurs d'oranger, et la ftear d'oranger est pour l'élé-
phant un parfum des plus délicieux. Ail JapOn, Cerner*
veilleux quadrupède dépouille avec sa trompe un oran-
ger de toute sa verdure, savoure l'odeur des oranges,
et mange avec délice les fruits, les feuilles et jusqu'aux
jeunes branche'!. Sur la cote de Malabar, l'éléphatll,
occupe toute 1,1 journée au transport des bois de coïis-
trii,:j')l1, n'a f p-mies odoriféfunte* dets prairies, et dé Cocotiers, de
palmiers, de bananiers et de sagous.
DEPARTEMENTS
On lit dans le Nouvelliste de Rouen :
« Depuis quelques sonaines, on avait constaté que les
troncs de différentes églises du canton d'Elbeuf avaient
été fracturés. Maigre les plus actives recherches, on
n'avait pu découvrir les acteurs de ces vols, lorsque,
ces jours derniers, l'un d'eux a été arrêté par suite
d'un concours de circonstances assez singulières.
Samedi dernier; deux gendarmes d'Elbeuf étaient il
bord d'un des bateaux de la compagnie Normand et
Iiaudu. Ils conduisaient un prisonnier devant M. le
procureur impérial de Rouen, quand leur attention fut
attirée par une petite altercation qui s'était élevée entre
le comptable du bateau cl L1I1 des voyageurs qui vou-
lait payer sa place en centimes. L'employé refusait en
disant :
— Chaque fois que vous prenez le bateau, vous ne
me donnez que des centimes. Cela devient [Li,lbif.
Faites comme tout le monde. Je ne puis pas recevoir
cette monnaie.
En entendant ce débat, un des gendarmes lit cette
remarque que les troncs des églises contenaient plutôt
des centimes que des pièces de 20 l'r., et il se rap-
pela les vols d'Amfreville-la-Campagne et du Non-
bourg.
S'étant approché du voyageur qui, malgré les ob-
scrŸaUom do l'employé, persistait à vouloir payer avec
ses centimes, il lui demanda d'où provenait cette mon-
naie. Le voyageur répondit sans se troubler qu'il avait
changé chez le. sonneur de l'église de Crestot une pièce
de t fr. en centimes.
Sur de nouvelles questions qui lui furent faites, il
déclara se nommer Boutelet, être àgé de seize ans,
demeurer il Crestot, et aller à Rouen pour inviler un
de ses oncles à venir chez ses parents à l'occasion de
la fête do cotte commune. Toutefois, ses réponses ne
satisfirent pas entièrement les deux: gendarmes qui. ar-
rivés à nouen, lui ordonnèrent de les suivre au Palais
de Justice, où il fut conduit malgré sa résistance. LI,
Boutelet fut fouillé, et on trouva dans sa poche 113 cen-
times, 92 douhles centimes, et un fort couteau dont le
bout de la lame était c.issé.
Enfin, pressé de questions, ce jeune homme a fini
r),Ii- avouer que c'étail un de ses amis qui lui avait
donné les centimes en lui disant qu'ils provenaient d'un
vol commis dans une église. Conduit devant M. le pro-
cureur impérial, Roulelet a été maintenu en étal d'ar-
restation. Son complice doit être maintenant entre les
mains de la justice.,,
On lit dans le journal de la flhule-Saône :
« On a constaté ces jours derniers un assassinat et
un suicide commis dans les circonstances suivantes ;
Le nommé Jacques Oudet, plâtrier, âgé de trente ans,
avait de vifs ressentiments contre son frère, François
Oudet, fusilier au 2ge de ligne, faisant partie de la
réserve, et demeurant à Valay. Jacques reprochait à
son frère des intelligences avec sa belle-srmir.
>1 Le 12 juillet, Jacques se mit il la poursuite do
François, qui chassait dans la forêt, et il lui tira à
bout portant un coup de fusil dans la tête; puis, pour
détourner les soupçons d'assassinat et faire croire à un
suicide, il prit le fusil de son frère, le plaça dans les
mains de ce corps inanimé et mit le bout du canon
dans la bouche de François. j
» A la suite d'une enquête sur les faits que nous Ve-
nons de mentionner, Jacques Oudet, effrayé des charges
qui s'élevaient contre lui, s'est suicidé dans son habita- !
tion à l'aide d'une arme à feu. »
On écrit de Castres, le 22 juillet :
« Dimanche dernier, vers huit heures du soir, le ton-
nerre est tombé sur une métairie située non loin de
Yielmur el l'a entièrement incendiée.
» Nous n'avons eu aucun malheur à signaler, mais
nous mentionnerons un trait de courage peu ordinaire.
» Un domes!i,lite, dont nous ignorons le nom, se
trouvait seul dans sa maison avec les quatre enfants de
son maître qui, à cette heure-là, étaient couchés. En
voyant le danger, il en saisit trois dans ses bras et les
porte au dehors, puis, n'écoutant que son courage, il
s'élance de nouveau au milieu des flammes et reparaît
enfin en tenant dans ses mains le quatrième enfant, qui,
sans son dévouement, allait devcnir la proie du feu.
' » La journée de mercredi a été témoin de beau-
coup de désastres. »
On écrit de Quimpor, le 23 juillet, au Phare de la
Loire :
« Dimanche, 22 du courant, un bateau nommé le
Véloce, qui remontait la rivière de l'Odet (Quimper)
ayant à bord 13 personnes, hommes, femmes et enfants,
chavira aux environs du Marhallach, par une forte
! brise du nord qui souffla presque subitement, soit que
le bateau fut trop voilé, soit par la mauvaise exécu-'
! lion d'une manœuvre. :
! » Diverses embarcations qui louvoyaient à très-peu
de distance s'approchèrent immédiatement pour porter
secours aux naufragés. Toutes les personnes furent sau-
vées, hormis 1111 cantonnier dont le nom m'est inconnu, (
à ré d'environ A,> ans, et probablement père de ramille" i
, Ll ui trouva la mort danâ ce sinistre. Une demoiselle j
Anloine, âgée d'environ 21 ails, sauvée dans un état
J très-alarmant, est morte ce matin 23, des suites de cet
' accident.
Un affreux malheur, dit le Conciliateur de Carpen-
tras, est Venu frapper, le 17 de ce mois, un honnête
cultiv'itlcur de Venasque, le sieur Mathieu Bouy.
Parti vers dix heures du matin avec sa femme, pour
aller chercher de la paille dans le voisinage, Bouy
laissa seule à la ferme sa jeune enfant, Thérèse, âgée
dïj cinq ans. Peu de temps après son départ, le nommé
PaÚ, qtri travaillait à 150 mètres de la ferme, aperçut
une fumée intense sortant de l'écurie. Il appela immé-
cfLtfdtticut du secours pouf éteindre l'incendie ; mais ia
toiture, en s'eil'ondrant, facilita le travail, et on se l'en-
di! maître du feu avec quelques seaux d'eau. Les por-
sonnes quI étaient venues aider s'uJoi'-'')ierent alors,
niais sans soupçonner la vérité.
Quand Bouy revint à la ferme, vers midi, et qu'il
vit son écurie dévorée par les flammes, i) pensa im-
médiatement à sa jeune enfant qui était restée seule au
logis. Il se mit à sa recherche avec sa femme, et ce
n'est qu'au bout d'une heure qu'ils découvriront, à
70 mètres de l'habitation, le cadavre de leur fille tout
carbonisé.
Il est probable que l'enfant, ayant trouvé des allu-
mettes, aura voulu s'amuser à faire du feu sur la porte
de l'écurie, et qu'elle aura mis le feu à ses vêtements ;
qu'alors, affolée de douleur et de peur, elle aura voulu
fuir pour chercher du secours, et qu'elle sera ainsi
.tombée dans les champs, à l'endroit où on l'a trouvée.
ETRANGER
Madrid montrée profondément alarmée
durant la journée du 16 juillet, et cela pour un
motif tout à fait puéril.
Dans la matinée, des gardes civils, postés sur
la place de la Gébada, tirèrent trois coups de re-
volver sur un chien enragé. La feule, qui igno-
rait ce détail, se livrai un sauve-qui-peut géné-
ra!. Toutes les baraques du marché et les ma-
gasins de la rue de Tolède se fermèrent avec
précipitation, et bientôt, dans les rues les plus
émanées, tout le monde fut convaincu que l'on
se battait dans les quartiers populaires. Le gou-
vernement lui-même contribua à accroître l'a-
larme par les précautions qu'il ,crut devoir
prendre : on vit des généraux parcourir les rues
de la ville en grand uniforme, achevai, et escor-
tés par de forts détachements de cavalerie . la
garde du palais fut triplée et même deux pièces
de canon furent braquées dans la rue Mayor
pour défendre l'aect.s de la résidence.
Tout ce remlle-ml\nagi', pourquoi ?
Pour un chien enrairé.
Un accident qui. heureusement, n'a pas eu de con-
séquences graves, est arrivé samedi après-midi sur le
chemin de fer de l'Etat, ,Je Charleroi à Dmxelles. Un
train de marchandises, parti de notre gare, venait de
dépasser la station de Pont-à-Celles et était arrivé à
l'excentrique qui se trouve à Ja sortie de cette station,
lorsque tout à coup la locomotive dérailla et se ren-
versa sur la voie latérale', quelques centimètres de
plus encore, et elle se précipitait en bas du remblais
Le tender se brisa sur la voie ainsi que plusieurs
wagons, qui furent broyés et éparpillés sur les deux
voies. Aucun employé du train n'a été blesse ; le chef-
garde a échappé à la mort comme par miracle, car il
a pu quitter sain et sauf la voiture où il se trouvait et
qui a été réduite uii lièuos.
L'accident est Jû, nous ussure-t-on, aux ouvriers
chargés de l'entretien de la route, Ceux-ci venaient
d'ôter un rail qu'il fallait remplacer ot avaient lIégli156
de donner à distança le signal d'arrêt prescrit en pa-
reille circonstance.
Nous lisons dans la Meuse :
« Pendant que toutes les puissances de ilsurope s'ïil-
génlcnt il trouver, chacune de sou côié, une formule
Capable Jtf neutraliser les effets foudroyants uu fusil
prussien, nous apprenons avec une surprise mêlée de
respect, que les Chasseurs achevai de notre garde civi-
que sont encore armés aujourd'hui, du pistolet à sileï.
» Voilà certes un fait destiné à passer à la postérité la
plus reculée.
» Quant à :JÓus, il BOUS 1 tout simplement stupé-
fiés.
» Nous prenons la liberté grande de demander aux
autorités que la chose concerne pourquoi on a mis dans
les mains de notre cavalerie citoyenne le pistolet à
pierre plutôt que l'arbalète, Ces deux armes de la même
famille ne se recommandent-elles pas à des titres
égaux à la sollicitude des conservateurs des armes anti-
ques ?
Nous trouvons les lignes suivantes dans une corres-
pondance tressé'! -,I!j théâtre de la guerre au Siècle :
J'ai passé à une petite distance du fameux
champ de bataille, Austorlitz, se trouvant à
gauche de la roule de Rausnitz à Briinn.
Sur cette route, aussi à deux milles et demi de
Briinn, je me suis arrêté devant le monument
qui rappelle que l'empereur Joseph II laboura le
champ v isin le 19 août. 1759, voulant, dit une
inscription, honorer l'agriculture, la nourrice de
l'homme. Sur un h s-relief en bronze on voit
l'Empereur conduisant une charrue attelee de
deux bœufs.
: Le télégraphe électrique a sans doute été employé à
bien des usages, mais personne n'avait encore songé
à s'en servir dans les églises.
C'est pourtant ce qui vient d'arriver dans le temple '
cougréganislo du Kurbilou, en Angleterre ; le révérend '
ministre a J'ait poser un !i! électrique entre la chaire !
et la sacristie, aiin, d-t-ild!'; de pouvoir requérir plus 1
promptement le service des marguilliers et des bedeaux '
lorsqu'il aurait besoin d'eux.
Le père de Komissaroff, le sauveur de l'Empereur,
CSt revenu de Sibérie, oÙ il avait été déporté depuis
onze ans pour une querelle qu'il avait eue avec l'in-
tendant allemand de son propriétaire. Il avait été fabri-
cant de casquettes à Moscou et à Saint-Pétersbourg. A
y enissey, où il avait été interné, il continua son métier,
qni Un rapportait bon an mal an, 200 roubles, qui
l empêchaient de mourir de faim.
C'est à Yenissey que le père de Komissaroff a reçu
la nouvelle de sa grâce, des honneurs et de la fortune
qui ont comblé son fils. Ce vieillard de 61 ans, encore
1 et bien portant, a re,;u, dans toutes les villes de la
.inene ^ qu il a traversées pour venir à Saint-Péters-
ouig la preuve de la grande célébrité à laquelle le •
hasard avait appelé son fils. Il a été fêté tout le long
de la route.
Nous apprenons qu'un affreux incendie a éclaté
,c ce mois il Drammen (NorwÓge); ,10o maisons
et la plupart des édilices publics ont été réduits en
cendres; G.OOO habitants sont sans asile. Des bateaux à
vapeur ont été expédiés de Christiana avec des tentes,
vivres et des vêtements. Les pertes sont évaluées à
six millions de francs environ.
Nous coupons les deux anecdotes suivantes
dans la chronique de M. Emile Gaboriau du
rnys.
U est nécessaire de dire , pour l'intelligence
du récit, que le spirituel chroniqueur a servi
dans l'armée avant de s'engager dans le batail-
lon des journalistes.
A propos de l'exécution de Philippe je me suis
demande souvent, dit-il, ce que peuvent espérer
ces curieux assemblés sur la place de la Ro-
quette.
A l exception de quelques élus par l'activité
des coudes, et fort restreint en est le nombre
les autres ne voient rien. A peine en se haus-
sant sur la pointe des pieds, en écarquillant les
yeux, distinguent-ils de loin comme des ombres
sur une plate-forme. Un grand mouvement se
rail, tout est fini.
Que n 'est-il donné à ces curieux plus sots
que cruels, de voir une fuis, mais de voir de bien
près.
J 'ai eu ce malheur, lorsque j'étais soldat.
C était à Taibes où nous étions alors en gar'
nison.
Un soir, sur les neuf heures, comme je dor-
mais déjà, je fus éveillé par le brigadier de se.
maine qui me secouait rudement.
Levez vous, me disait-il, faites votre pa-
quetage pour monter à cheval, vous êtes de pi-
quet.
J'obéis, mais je courus aux informations,
P oui quoi ce piquet? J appris qu'il s'agissait d'al-
Ici entourer l éohaiaud de deux hommes qu'on
exécutait,.
Je lis pour éviter cette horrible corvée toutes
les démarches imagina1 li!s. Vains efforts. Il me
fallut monter à cheval. et, à quatre heures, on
'nous rangeait en carré devant la fatale 'ma-
chine.
Je ne vous dirai pas mes impressions pendant
trois longues heures d'attente. J'étais juste en
face de la bascule. Au dernier moment je fer-
mai les yeux. Mon camarade de droite était, lui,
ur. vieux soldat d'Afrique : il voulut regarder,
mais te cœur lui manqua, une faiblesse le prit
et il tomba évanoui sur le cou de mon cheval.
C'était en Italie, après notre première ren-
contre avr",- l'armée de l'empereur François.
Joseph.
Ur) feM-maréchal autrichien osa proposer
à un officier d'état-major français, fait pri-
sonnier, de lui communiquer ce qu'il pouvait
connaître du plan de campagne de l'armée
j française.
! — "Vous serez, lui disait-il, récompensé ma-
gnifiquement. ; tout ce que vous demanderez vous
géra accordé.
L'officier, bien qu'indigné, sut garder son
calme.
— Je suis prêt, répondit-il, à dire tout ce que
je sais, mais à une condition.
— Laquelle ?
— Vous me conserverez votre estime quand
j'aurai parlé.
AFFAIRE PEYTEL 1
1838 — 1839.
Après avoir travaillé successivement dans deux
études à Lyon, Pey tel,au commencement de 18:38,
avait traité de la charge de Me Cerdon, notaire à
Belley (Ain.) Presque aussitôt il avait, par t'entre'
mise de son ami, M. Roselli-Mollet, ép ousé
Mlle Félicité-Thérèse Alcazar, fille d'un créole,
mort au service de l'Angleterre. Cette demoi-
selle était fort bien apparentée ; l'une
de ses sœurs avait épousé M. de Montri-
chard, officier de gendarmerie, l'autre le docteur
Voir le numéro d'hier.
PARIS
Plusieurs journaux annoncent qu'un mieux
sensible s'est manifesté dans l'êtât du comte, de
Montalembert, et l1üc les médecins espèrent
pouvoir bientôt autoriser Je déplacement de
l'illustre malade en Bourgogne, îîcrti» avons le
regret d'apprendre, au contraire, que M. le
comte de Montalembert est toujours dans le
même état.
Nous apprenons que l'officier supérieur commandant
lès dépôts de la garde impériale réunis Gt stationnés a
l'Edole-Militaire, dit VEfctidurd, tt fait paraître un or-
dre du jour qui a été l1i devant le front des escadrons
et roinj,),,tgnie:,, pour féliciter, ah tir)rn de S. F.Sii, M. le
maréchal commandant {'Il chef, tous les militaires qui
ont eu et mis à exécution ia pensée généreuse du se-
courir la veuve et les trois petits orphelins d'un ouvrier
mort en tombant di1 haut d'un foit du quartier de
l'T';ro]e-MiJi!airo, sur lequel il travaillait.
C'est un simple grermdiOr qui a pris l'initiative de
cette action charitable. Afissiiôt que se répandit la
nouvelle de la mort du malheureux tiollin, et lorsqu'on
sut qu'il était marié at père de Irois enfants en bas
âge:
— Que va devenir sa pauvre famille, ainsi privée du
fruit de son travaH? di! ce grenadier.
— Les bureaux de charité viendront à son secours et
ne la laisseront pa.< périr, répondit UI1 da ses cama-
rades.
— Oui, mais 911 attendant tontes les démarches qu'il
faudra faire, répondît le premier grenadier, la veuve
et ses pauvres petits auront faim peul-être. Si nous leur
donnions le peu d'argent que chacun de nous possède?
Kl ce disant, il comptait sur la laide de la chambrée
les quelques pièces de monnaie <¡Il'il avait sur lui.
Chaque soldat en lit autan! en vidant sa petite bourse,
el. en un instant, un puti d'argent se trouva réuni.
Mais cela ne tarda pas à se rél,éiur, ric)n-setilement
dans les chambrées voisines, mais encore dans tous les
bâtiments occupés du quartier de l'ficolo-Militairc, el
bientôt y.n!iaves, chasseurs à pied et il ebend, carabi-
niers. !ziii(les, elr" joignant leur offrande à celle des
grenadiers, réunissaient, une somme de 553 fr. 80 c.,
qui était immédiatement remise à la famille en larmes
du pauvre ouvrier.
Au moment où on s'occupe avec tant d'in-
sistance du fusil il aignitle, des nuages de
brochures y ayant trait sont venus s'abattre
sur le public.
Toutnous paraît avoir été dit sur le fusil à
aiguille, mais nous avouons n'avoir pas lu
d'appréciation plus pleine d'humour, et en
même temps plus méchante que celle que
nous avons trouvée dans une petite brochure
rouge, de onze pages, publiée à la librairie
militaire de Humaine.
L'auteur M.Jules Ségu, que nous n'avons
malheureusement pas l'honneur ne connaître,
e ,t certainement militaire, mais il est surtout
Français.
On a retiré, lundi, de la Seine, en avant du pont de
l'Aima, le cadavre décapité d'un enfant nouveau-né du
sexe masculin qui parait avoir séjourné dans l'eau
pendant huit jours environ.
Après les constatations médicales, ce corps a été porté
à la Morgue.
Le procès DÓrlat a toutàcoup remis en vedette
le nom du duc de Gramollt-C Perçusse, de spi-
rituelle et fantasque mémoire.
A ce sujet, dit le Figaro, écoulez un trait iné-
dit de sa vie, qu'un de ses amis nous raconte :
C'était en 1863.
Le duc faisait, un petit tour de France.
Dans un village près de Meaux, les comédiens
ambulants, petits-cousins de ceux de Paul
Scarron, jouaient la comédie dans une grange.
On payait son entrée en argent ou en fro.
mage.
Le prix des premières est. fixé à six sous.
Pour payer son billet, le duc de Gaderousse
exhibe une pièce d'or; on lui rend dix-neùf
francs quatorze sous; c'est-à-dire quatorze s ils
eu monnaie et dix-neuf fromages de Brie à 1 fr.,
la pièce.
Un fait très-intéressant et fort curieux vient de se pas-
ser au Jardiu-des-Piantes.
On sait que l'éléphant est doué d'un odorat exquis.
L'intérieur de sa trompe est tapissé par un immense
nerf olfactif: ce nerf capital s'élargit de plus en plus
depuis l'embouchure extérieure jusqu'à la base fron-
tale.
Grâce à cet organe, l'elephant.. dont la masse n'op-
pose f, t'air extérieur que des surfaces rugueuses et
qu'un épiderme presque partout à l'épreuve des attein-
tes les plus violentes ou du choc des corps aigus les
plus pénétrants,, perçoit les moindres nuances des
odeurs.
Un de ces derniers jours, le gros éléphant du Jardin-
des-Plantes, occupé à aspirer, comme il le fait du ma-
tin au soir, les morceaux de pain et les gâteaux qu'on
lui offre, déroba rapidement sa trompe de l'embrasure
des poteaux dans laquelle il la fait passer pour faire sa
quête au public, et, longeant la barrière qui le sépare
des spectateurs, se mit à suivre les pas d'une personne
t);)i tenait à la main un bouquct. Son allure vive, ses
fias précipités, le mouvement de sa trompe décelaient
.e'uv. l'akjiiial une vive satisfaction. Il s'a.rrèlail, reve-
yait., s avsi^oaji.t et allongeait avidement su trompe,
Selon que s'arrêtait ou marchait la dame au bou-
quet.
Celle-ci, fort intriguée de cette obséquiosité opiniâtre
de l'animal, tint le bouquet à portée de la trompe de
_ l'éléphant, qui:" le saisit avidement, le porta soudain à
sa bouche, en savoura l'odeur il plusieurs reprises, puis
à la stupéfaction générale, allongea de nouveau sa
trompe et rendit le bouquet à sa propriétaire.
Ce bouquet, il faut 10 dire, était un bouquet de
fleurs d'oranger, et la ftear d'oranger est pour l'élé-
phant un parfum des plus délicieux. Ail JapOn, Cerner*
veilleux quadrupède dépouille avec sa trompe un oran-
ger de toute sa verdure, savoure l'odeur des oranges,
et mange avec délice les fruits, les feuilles et jusqu'aux
jeunes branche'!. Sur la cote de Malabar, l'éléphatll,
occupe toute 1,1 journée au transport des bois de coïis-
trii,:j')l1, n'a f
palmiers, de bananiers et de sagous.
DEPARTEMENTS
On lit dans le Nouvelliste de Rouen :
« Depuis quelques sonaines, on avait constaté que les
troncs de différentes églises du canton d'Elbeuf avaient
été fracturés. Maigre les plus actives recherches, on
n'avait pu découvrir les acteurs de ces vols, lorsque,
ces jours derniers, l'un d'eux a été arrêté par suite
d'un concours de circonstances assez singulières.
Samedi dernier; deux gendarmes d'Elbeuf étaient il
bord d'un des bateaux de la compagnie Normand et
Iiaudu. Ils conduisaient un prisonnier devant M. le
procureur impérial de Rouen, quand leur attention fut
attirée par une petite altercation qui s'était élevée entre
le comptable du bateau cl L1I1 des voyageurs qui vou-
lait payer sa place en centimes. L'employé refusait en
disant :
— Chaque fois que vous prenez le bateau, vous ne
me donnez que des centimes. Cela devient [Li,lbif.
Faites comme tout le monde. Je ne puis pas recevoir
cette monnaie.
En entendant ce débat, un des gendarmes lit cette
remarque que les troncs des églises contenaient plutôt
des centimes que des pièces de 20 l'r., et il se rap-
pela les vols d'Amfreville-la-Campagne et du Non-
bourg.
S'étant approché du voyageur qui, malgré les ob-
scrŸaUom do l'employé, persistait à vouloir payer avec
ses centimes, il lui demanda d'où provenait cette mon-
naie. Le voyageur répondit sans se troubler qu'il avait
changé chez le. sonneur de l'église de Crestot une pièce
de t fr. en centimes.
Sur de nouvelles questions qui lui furent faites, il
déclara se nommer Boutelet, être àgé de seize ans,
demeurer il Crestot, et aller à Rouen pour inviler un
de ses oncles à venir chez ses parents à l'occasion de
la fête do cotte commune. Toutefois, ses réponses ne
satisfirent pas entièrement les deux: gendarmes qui. ar-
rivés à nouen, lui ordonnèrent de les suivre au Palais
de Justice, où il fut conduit malgré sa résistance. LI,
Boutelet fut fouillé, et on trouva dans sa poche 113 cen-
times, 92 douhles centimes, et un fort couteau dont le
bout de la lame était c.issé.
Enfin, pressé de questions, ce jeune homme a fini
r),Ii- avouer que c'étail un de ses amis qui lui avait
donné les centimes en lui disant qu'ils provenaient d'un
vol commis dans une église. Conduit devant M. le pro-
cureur impérial, Roulelet a été maintenu en étal d'ar-
restation. Son complice doit être maintenant entre les
mains de la justice.,,
On lit dans le journal de la flhule-Saône :
« On a constaté ces jours derniers un assassinat et
un suicide commis dans les circonstances suivantes ;
Le nommé Jacques Oudet, plâtrier, âgé de trente ans,
avait de vifs ressentiments contre son frère, François
Oudet, fusilier au 2ge de ligne, faisant partie de la
réserve, et demeurant à Valay. Jacques reprochait à
son frère des intelligences avec sa belle-srmir.
>1 Le 12 juillet, Jacques se mit il la poursuite do
François, qui chassait dans la forêt, et il lui tira à
bout portant un coup de fusil dans la tête; puis, pour
détourner les soupçons d'assassinat et faire croire à un
suicide, il prit le fusil de son frère, le plaça dans les
mains de ce corps inanimé et mit le bout du canon
dans la bouche de François. j
» A la suite d'une enquête sur les faits que nous Ve-
nons de mentionner, Jacques Oudet, effrayé des charges
qui s'élevaient contre lui, s'est suicidé dans son habita- !
tion à l'aide d'une arme à feu. »
On écrit de Castres, le 22 juillet :
« Dimanche dernier, vers huit heures du soir, le ton-
nerre est tombé sur une métairie située non loin de
Yielmur el l'a entièrement incendiée.
» Nous n'avons eu aucun malheur à signaler, mais
nous mentionnerons un trait de courage peu ordinaire.
» Un domes!i,lite, dont nous ignorons le nom, se
trouvait seul dans sa maison avec les quatre enfants de
son maître qui, à cette heure-là, étaient couchés. En
voyant le danger, il en saisit trois dans ses bras et les
porte au dehors, puis, n'écoutant que son courage, il
s'élance de nouveau au milieu des flammes et reparaît
enfin en tenant dans ses mains le quatrième enfant, qui,
sans son dévouement, allait devcnir la proie du feu.
' » La journée de mercredi a été témoin de beau-
coup de désastres. »
On écrit de Quimpor, le 23 juillet, au Phare de la
Loire :
« Dimanche, 22 du courant, un bateau nommé le
Véloce, qui remontait la rivière de l'Odet (Quimper)
ayant à bord 13 personnes, hommes, femmes et enfants,
chavira aux environs du Marhallach, par une forte
! brise du nord qui souffla presque subitement, soit que
le bateau fut trop voilé, soit par la mauvaise exécu-'
! lion d'une manœuvre. :
! » Diverses embarcations qui louvoyaient à très-peu
de distance s'approchèrent immédiatement pour porter
secours aux naufragés. Toutes les personnes furent sau-
vées, hormis 1111 cantonnier dont le nom m'est inconnu, (
à ré d'environ A,> ans, et probablement père de ramille" i
, Ll ui trouva la mort danâ ce sinistre. Une demoiselle j
Anloine, âgée d'environ 21 ails, sauvée dans un état
J très-alarmant, est morte ce matin 23, des suites de cet
' accident.
Un affreux malheur, dit le Conciliateur de Carpen-
tras, est Venu frapper, le 17 de ce mois, un honnête
cultiv'itlcur de Venasque, le sieur Mathieu Bouy.
Parti vers dix heures du matin avec sa femme, pour
aller chercher de la paille dans le voisinage, Bouy
laissa seule à la ferme sa jeune enfant, Thérèse, âgée
dïj cinq ans. Peu de temps après son départ, le nommé
PaÚ, qtri travaillait à 150 mètres de la ferme, aperçut
une fumée intense sortant de l'écurie. Il appela immé-
cfLtfdtticut du secours pouf éteindre l'incendie ; mais ia
toiture, en s'eil'ondrant, facilita le travail, et on se l'en-
di! maître du feu avec quelques seaux d'eau. Les por-
sonnes quI étaient venues aider s'uJoi'-'')ierent alors,
niais sans soupçonner la vérité.
Quand Bouy revint à la ferme, vers midi, et qu'il
vit son écurie dévorée par les flammes, i) pensa im-
médiatement à sa jeune enfant qui était restée seule au
logis. Il se mit à sa recherche avec sa femme, et ce
n'est qu'au bout d'une heure qu'ils découvriront, à
70 mètres de l'habitation, le cadavre de leur fille tout
carbonisé.
Il est probable que l'enfant, ayant trouvé des allu-
mettes, aura voulu s'amuser à faire du feu sur la porte
de l'écurie, et qu'elle aura mis le feu à ses vêtements ;
qu'alors, affolée de douleur et de peur, elle aura voulu
fuir pour chercher du secours, et qu'elle sera ainsi
.tombée dans les champs, à l'endroit où on l'a trouvée.
ETRANGER
Madrid montrée profondément alarmée
durant la journée du 16 juillet, et cela pour un
motif tout à fait puéril.
Dans la matinée, des gardes civils, postés sur
la place de la Gébada, tirèrent trois coups de re-
volver sur un chien enragé. La feule, qui igno-
rait ce détail, se livrai un sauve-qui-peut géné-
ra!. Toutes les baraques du marché et les ma-
gasins de la rue de Tolède se fermèrent avec
précipitation, et bientôt, dans les rues les plus
émanées, tout le monde fut convaincu que l'on
se battait dans les quartiers populaires. Le gou-
vernement lui-même contribua à accroître l'a-
larme par les précautions qu'il ,crut devoir
prendre : on vit des généraux parcourir les rues
de la ville en grand uniforme, achevai, et escor-
tés par de forts détachements de cavalerie . la
garde du palais fut triplée et même deux pièces
de canon furent braquées dans la rue Mayor
pour défendre l'aect.s de la résidence.
Tout ce remlle-ml\nagi', pourquoi ?
Pour un chien enrairé.
Un accident qui. heureusement, n'a pas eu de con-
séquences graves, est arrivé samedi après-midi sur le
chemin de fer de l'Etat, ,Je Charleroi à Dmxelles. Un
train de marchandises, parti de notre gare, venait de
dépasser la station de Pont-à-Celles et était arrivé à
l'excentrique qui se trouve à Ja sortie de cette station,
lorsque tout à coup la locomotive dérailla et se ren-
versa sur la voie latérale', quelques centimètres de
plus encore, et elle se précipitait en bas du remblais
Le tender se brisa sur la voie ainsi que plusieurs
wagons, qui furent broyés et éparpillés sur les deux
voies. Aucun employé du train n'a été blesse ; le chef-
garde a échappé à la mort comme par miracle, car il
a pu quitter sain et sauf la voiture où il se trouvait et
qui a été réduite uii lièuos.
L'accident est Jû, nous ussure-t-on, aux ouvriers
chargés de l'entretien de la route, Ceux-ci venaient
d'ôter un rail qu'il fallait remplacer ot avaient lIégli156
de donner à distança le signal d'arrêt prescrit en pa-
reille circonstance.
Nous lisons dans la Meuse :
« Pendant que toutes les puissances de ilsurope s'ïil-
génlcnt il trouver, chacune de sou côié, une formule
Capable Jtf neutraliser les effets foudroyants uu fusil
prussien, nous apprenons avec une surprise mêlée de
respect, que les Chasseurs achevai de notre garde civi-
que sont encore armés aujourd'hui, du pistolet à sileï.
» Voilà certes un fait destiné à passer à la postérité la
plus reculée.
» Quant à :JÓus, il BOUS 1 tout simplement stupé-
fiés.
» Nous prenons la liberté grande de demander aux
autorités que la chose concerne pourquoi on a mis dans
les mains de notre cavalerie citoyenne le pistolet à
pierre plutôt que l'arbalète, Ces deux armes de la même
famille ne se recommandent-elles pas à des titres
égaux à la sollicitude des conservateurs des armes anti-
ques ?
Nous trouvons les lignes suivantes dans une corres-
pondance tressé'! -,I!j théâtre de la guerre au Siècle :
J'ai passé à une petite distance du fameux
champ de bataille, Austorlitz, se trouvant à
gauche de la roule de Rausnitz à Briinn.
Sur cette route, aussi à deux milles et demi de
Briinn, je me suis arrêté devant le monument
qui rappelle que l'empereur Joseph II laboura le
champ v isin le 19 août. 1759, voulant, dit une
inscription, honorer l'agriculture, la nourrice de
l'homme. Sur un h s-relief en bronze on voit
l'Empereur conduisant une charrue attelee de
deux bœufs.
: Le télégraphe électrique a sans doute été employé à
bien des usages, mais personne n'avait encore songé
à s'en servir dans les églises.
C'est pourtant ce qui vient d'arriver dans le temple '
cougréganislo du Kurbilou, en Angleterre ; le révérend '
ministre a J'ait poser un !i! électrique entre la chaire !
et la sacristie, aiin, d-t-ild!'; de pouvoir requérir plus 1
promptement le service des marguilliers et des bedeaux '
lorsqu'il aurait besoin d'eux.
Le père de Komissaroff, le sauveur de l'Empereur,
CSt revenu de Sibérie, oÙ il avait été déporté depuis
onze ans pour une querelle qu'il avait eue avec l'in-
tendant allemand de son propriétaire. Il avait été fabri-
cant de casquettes à Moscou et à Saint-Pétersbourg. A
y enissey, où il avait été interné, il continua son métier,
qni Un rapportait bon an mal an, 200 roubles, qui
l empêchaient de mourir de faim.
C'est à Yenissey que le père de Komissaroff a reçu
la nouvelle de sa grâce, des honneurs et de la fortune
qui ont comblé son fils. Ce vieillard de 61 ans, encore
1 et bien portant, a re,;u, dans toutes les villes de la
.inene ^ qu il a traversées pour venir à Saint-Péters-
ouig la preuve de la grande célébrité à laquelle le •
hasard avait appelé son fils. Il a été fêté tout le long
de la route.
Nous apprenons qu'un affreux incendie a éclaté
,c ce mois il Drammen (NorwÓge); ,10o maisons
et la plupart des édilices publics ont été réduits en
cendres; G.OOO habitants sont sans asile. Des bateaux à
vapeur ont été expédiés de Christiana avec des tentes,
vivres et des vêtements. Les pertes sont évaluées à
six millions de francs environ.
Nous coupons les deux anecdotes suivantes
dans la chronique de M. Emile Gaboriau du
rnys.
U est nécessaire de dire , pour l'intelligence
du récit, que le spirituel chroniqueur a servi
dans l'armée avant de s'engager dans le batail-
lon des journalistes.
A propos de l'exécution de Philippe je me suis
demande souvent, dit-il, ce que peuvent espérer
ces curieux assemblés sur la place de la Ro-
quette.
A l exception de quelques élus par l'activité
des coudes, et fort restreint en est le nombre
les autres ne voient rien. A peine en se haus-
sant sur la pointe des pieds, en écarquillant les
yeux, distinguent-ils de loin comme des ombres
sur une plate-forme. Un grand mouvement se
rail, tout est fini.
Que n 'est-il donné à ces curieux plus sots
que cruels, de voir une fuis, mais de voir de bien
près.
J 'ai eu ce malheur, lorsque j'étais soldat.
C était à Taibes où nous étions alors en gar'
nison.
Un soir, sur les neuf heures, comme je dor-
mais déjà, je fus éveillé par le brigadier de se.
maine qui me secouait rudement.
Levez vous, me disait-il, faites votre pa-
quetage pour monter à cheval, vous êtes de pi-
quet.
J'obéis, mais je courus aux informations,
P oui quoi ce piquet? J appris qu'il s'agissait d'al-
Ici entourer l éohaiaud de deux hommes qu'on
exécutait,.
Je lis pour éviter cette horrible corvée toutes
les démarches imagina1 li!s. Vains efforts. Il me
fallut monter à cheval. et, à quatre heures, on
'nous rangeait en carré devant la fatale 'ma-
chine.
Je ne vous dirai pas mes impressions pendant
trois longues heures d'attente. J'étais juste en
face de la bascule. Au dernier moment je fer-
mai les yeux. Mon camarade de droite était, lui,
ur. vieux soldat d'Afrique : il voulut regarder,
mais te cœur lui manqua, une faiblesse le prit
et il tomba évanoui sur le cou de mon cheval.
C'était en Italie, après notre première ren-
contre avr",- l'armée de l'empereur François.
Joseph.
Ur) feM-maréchal autrichien osa proposer
à un officier d'état-major français, fait pri-
sonnier, de lui communiquer ce qu'il pouvait
connaître du plan de campagne de l'armée
j française.
! — "Vous serez, lui disait-il, récompensé ma-
gnifiquement. ; tout ce que vous demanderez vous
géra accordé.
L'officier, bien qu'indigné, sut garder son
calme.
— Je suis prêt, répondit-il, à dire tout ce que
je sais, mais à une condition.
— Laquelle ?
— Vous me conserverez votre estime quand
j'aurai parlé.
AFFAIRE PEYTEL 1
1838 — 1839.
Après avoir travaillé successivement dans deux
études à Lyon, Pey tel,au commencement de 18:38,
avait traité de la charge de Me Cerdon, notaire à
Belley (Ain.) Presque aussitôt il avait, par t'entre'
mise de son ami, M. Roselli-Mollet, ép ousé
Mlle Félicité-Thérèse Alcazar, fille d'un créole,
mort au service de l'Angleterre. Cette demoi-
selle était fort bien apparentée ; l'une
de ses sœurs avait épousé M. de Montri-
chard, officier de gendarmerie, l'autre le docteur
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