Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-07-09
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 juillet 1866 09 juillet 1866
Description : 1866/07/09 (N82). 1866/07/09 (N82).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719140d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
. JOURNAL QUOTIDIEN
S cent. le numéro.
& cent. le puméro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois, Un an.
Paris A fr. Bfr. lSfr.
Départements. 6 Il et
LUNDI. 9 JUILLET 1866 — No 82.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens. -
ADMINISTRATION : 16, rue Breda.
PARIS
MARCHAND
L'enseigne vivante
Jadis l'en-
teigne était,
pour ainsi di-
re, les annD.'
d u bou ti-
quier-, une re-
lique com-
!net'ci;'t'' f j . ii
se traf)s)ii''t-
tait de père
en fils, et cui
du haut de
tr<. corniche
présidait aux
a rra ire s de
plusieurs gé-
nérations de
marchands.
L'enseigne
personnifiait
la boutique,
et le mar-
chand disait
avec orgueil:
— La Cigogne blanche n'a jamais failli à ses en-
gagements.
— Le Chat noir a toujours fait honneur à ses af-
faires.
Aussi variée que pittoresque, la vieille enseigne
s'est emparée tour à tour des astres et des éléments,
du théâtre et de l'histoire, des fleurs, des animaux,
des saints et des dieux, de l'Olympe et du Paradis,
du rébus et du calembour.
La vieille enseigne est morte ., mais notre siècle,
si pressé de s'enrichir, l'a déjàremp'acée par une en-
seigne nouvelle.
Comme sa sœur aînée, elle n'attend pas philoso-
phiquement qu'on s'adresse à elle ; elle va et vient,
pose, parade, attire, appelle le passant et fait la chasse
à la cHcntcte.
Elle n'est ni peinte, ni forgée, ni sculptée, ni de
bois, ni de fer, ni de plâtre ; elle est de chair et d 'os...
l Cette enseigne moderne, c'est l'inseigne vivante.
J'ai connu un Périgourdin qui, après avoir fait de
mauvaises affaires dans le commerce des truffes,
laissa croître sa barbe et se coiffa d 'un turban; il
acheta une voiture à bras, qu'il arma d 'un croissant
magnifique, et se mit à sillonner Paris, en vendant
des figues de Barbarie et des tortues.
Après avoir ramassé une petite fortune, mon ma-
hométan redevint chrétien et alla se faire nommer
adjoint au maire d'un petit village périgourdin.
Le fusil à aiguille employé par l'armée prussienne.
Le tombeau du duc de Morny, au Père-Lachaise, élevé sur les dessins de M. Viollet-Ledue.
». •
Jesouhaile
pareille
chance à ces
pauvres nè-
gres qui se
dressent
comme des
sphinx de-
vant les ma-
gasins de ,
chapeaux de , "
paille. Ensei-
gnes vivan-
tes, ils sont
là pour attes-
ter que ces
chapeaux,
tressés, dit-
on. par les
naturels du ,
Petit-Mont- ,
Rouge, arri-
vent tout
droit de Ma-
nille ou de
Buenos -Ay-
res. : '~
De ces nègres-étiquette je passe au Chinois de 111.
Redingote grise, c'est-à-dire de l'ébène au safc.an.-
Sa laideur ne laisse rien à désirer et attire beaucoup
de monde. De mauvais plaisants certifient que c'est
un paysan du Ple,:sls-Piquet atteint de jaunisse incu-
rable et qui exploite habilement sa maladie. Mais il
parait que c'est un vrai Chinois, un illustre mandarin
retiré des affaires et des honneurs.
Une seule chose m'étonne c'est qu'il parle patois,
et s'exprimeavec un accent marseillais très prononcé.
Plus loin s'épanouissent de robustes normandes
aux coiffes gigantesques dont les ailes m flottent au
vent.
La poële sous le bras, ces étrangères ont quitté
'leurs doux champs de pommiers pour venir faire
fortune sur nos boulevards, où elles fabriquent de
petits gâteaux qui se vernissent au jaune d'oeuf.
Un naufragé n'en voudrait pas, mais le Parisien les
dévore, en admirant ces clochers de toile blanche
brodée de soie et de rubans. *
C'est surtout dans les cafés que fleurit l'enseigne
vivante.
Une prétendue cousine de Lacenaire et la Nina de
Fieschi ont fait la fortune de deux établissements.
Qui ne se rappelle la fameuse albinos du Grand
Cu të Corneille, et cette épouvantable négresse du
Café américain qui se donnait pour la fille du
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
XIII
Le coffret fut long à briser. Mais enfin un
dernier coup de marteau en fit volet le couvercle
en éclats, et les papiers qu'il contenait se répan-
dirent sur le sol.
La baronne les ramassa d'une main fiévreuse,
les parcourut avidement et, tout à coup, jeta un
cri de joie qui fut suivi de ce mot, sans doute a
l'adresse de Biribi :
— L'imbécile i . v,
Elle venait d'ouvrir un papier jaune plie en
quatre et portant en tète ces mots :
Préfecture marit me. Passe-port.
Et plus bas :
Délivré au citoyen Duriveau,
forçat libéré.
Voir les numéros parus depuis le 18 avril,
Sais-tu lire cela? dit-elle.
Et comme Charles la. regardait avec étonne-
ment, elle eut un sourire cruel:
— On me l'avait affirmé, mais je ne voulais pas
le croire.
— Quoi donc?
— Sais-tu le vrai nom de Biribi?
— Le baron de Fenouil-Caradeuc?
— Non, il s'appelle Duriveau; et il a été au
bagne. Tiens, lis !
Et elle lui mit le passe-port sous les yeux. '
Cette pièce avait quinze ans de date, elle avait
été délivrée en 1799, et le signalement répondait
parfaitement au signalement de Biribi.
Cependant Charles secoua la tête :
— Si ce que vous dites là était vrai, dit-il, Bi-
ribi se serait empressé de détruire cette preuve
de sa terrible identité.
— C'est ce qui te trompe...
L^tonnement de Charles augmenta.
— Vois-tu, poursuivit la baronne, cet homme
qui ne craint pas la police, par la raison toute
simple qu'il en fait partie, est fier de ce qu'il a
été et de ce qu'il est devenu; il a gardé cette
preuve comme on garde une relique.
Et la baronne continua à parcourir les papiers.
disant:
— Voilà plus qu'il n'en faut pour l'envoyer en
place.de Grève au premier jour.
Un volumineux cahier attira son attention.
C'était une réunion de feuilles de papier jaune,
assemblées par une faveur bleue, et couverte»
d'une écriture hiéroglyphique, dans laquelle les
chiffres remplaçaient, les lettres de l'alphabet.
. JOURNAL QUOTIDIEN
S cent. le numéro.
& cent. le puméro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois, Un an.
Paris A fr. Bfr. lSfr.
Départements. 6 Il et
LUNDI. 9 JUILLET 1866 — No 82.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens. -
ADMINISTRATION : 16, rue Breda.
PARIS
MARCHAND
L'enseigne vivante
Jadis l'en-
teigne était,
pour ainsi di-
re, les annD.'
d u bou ti-
quier-, une re-
lique com-
!net'ci;'t'' f j . ii
se traf)s)ii''t-
tait de père
en fils, et cui
du haut de
tr<. corniche
présidait aux
a rra ire s de
plusieurs gé-
nérations de
marchands.
L'enseigne
personnifiait
la boutique,
et le mar-
chand disait
avec orgueil:
— La Cigogne blanche n'a jamais failli à ses en-
gagements.
— Le Chat noir a toujours fait honneur à ses af-
faires.
Aussi variée que pittoresque, la vieille enseigne
s'est emparée tour à tour des astres et des éléments,
du théâtre et de l'histoire, des fleurs, des animaux,
des saints et des dieux, de l'Olympe et du Paradis,
du rébus et du calembour.
La vieille enseigne est morte ., mais notre siècle,
si pressé de s'enrichir, l'a déjàremp'acée par une en-
seigne nouvelle.
Comme sa sœur aînée, elle n'attend pas philoso-
phiquement qu'on s'adresse à elle ; elle va et vient,
pose, parade, attire, appelle le passant et fait la chasse
à la cHcntcte.
Elle n'est ni peinte, ni forgée, ni sculptée, ni de
bois, ni de fer, ni de plâtre ; elle est de chair et d 'os...
l Cette enseigne moderne, c'est l'inseigne vivante.
J'ai connu un Périgourdin qui, après avoir fait de
mauvaises affaires dans le commerce des truffes,
laissa croître sa barbe et se coiffa d 'un turban; il
acheta une voiture à bras, qu'il arma d 'un croissant
magnifique, et se mit à sillonner Paris, en vendant
des figues de Barbarie et des tortues.
Après avoir ramassé une petite fortune, mon ma-
hométan redevint chrétien et alla se faire nommer
adjoint au maire d'un petit village périgourdin.
Le fusil à aiguille employé par l'armée prussienne.
Le tombeau du duc de Morny, au Père-Lachaise, élevé sur les dessins de M. Viollet-Ledue.
». •
Jesouhaile
pareille
chance à ces
pauvres nè-
gres qui se
dressent
comme des
sphinx de-
vant les ma-
gasins de ,
chapeaux de , "
paille. Ensei-
gnes vivan-
tes, ils sont
là pour attes-
ter que ces
chapeaux,
tressés, dit-
on. par les
naturels du ,
Petit-Mont- ,
Rouge, arri-
vent tout
droit de Ma-
nille ou de
Buenos -Ay-
res. : '~
De ces nègres-étiquette je passe au Chinois de 111.
Redingote grise, c'est-à-dire de l'ébène au safc.an.-
Sa laideur ne laisse rien à désirer et attire beaucoup
de monde. De mauvais plaisants certifient que c'est
un paysan du Ple,:sls-Piquet atteint de jaunisse incu-
rable et qui exploite habilement sa maladie. Mais il
parait que c'est un vrai Chinois, un illustre mandarin
retiré des affaires et des honneurs.
Une seule chose m'étonne c'est qu'il parle patois,
et s'exprimeavec un accent marseillais très prononcé.
Plus loin s'épanouissent de robustes normandes
aux coiffes gigantesques dont les ailes m flottent au
vent.
La poële sous le bras, ces étrangères ont quitté
'leurs doux champs de pommiers pour venir faire
fortune sur nos boulevards, où elles fabriquent de
petits gâteaux qui se vernissent au jaune d'oeuf.
Un naufragé n'en voudrait pas, mais le Parisien les
dévore, en admirant ces clochers de toile blanche
brodée de soie et de rubans. *
C'est surtout dans les cafés que fleurit l'enseigne
vivante.
Une prétendue cousine de Lacenaire et la Nina de
Fieschi ont fait la fortune de deux établissements.
Qui ne se rappelle la fameuse albinos du Grand
Cu të Corneille, et cette épouvantable négresse du
Café américain qui se donnait pour la fille du
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
XIII
Le coffret fut long à briser. Mais enfin un
dernier coup de marteau en fit volet le couvercle
en éclats, et les papiers qu'il contenait se répan-
dirent sur le sol.
La baronne les ramassa d'une main fiévreuse,
les parcourut avidement et, tout à coup, jeta un
cri de joie qui fut suivi de ce mot, sans doute a
l'adresse de Biribi :
— L'imbécile i . v,
Elle venait d'ouvrir un papier jaune plie en
quatre et portant en tète ces mots :
Préfecture marit me. Passe-port.
Et plus bas :
Délivré au citoyen Duriveau,
forçat libéré.
Voir les numéros parus depuis le 18 avril,
Sais-tu lire cela? dit-elle.
Et comme Charles la. regardait avec étonne-
ment, elle eut un sourire cruel:
— On me l'avait affirmé, mais je ne voulais pas
le croire.
— Quoi donc?
— Sais-tu le vrai nom de Biribi?
— Le baron de Fenouil-Caradeuc?
— Non, il s'appelle Duriveau; et il a été au
bagne. Tiens, lis !
Et elle lui mit le passe-port sous les yeux. '
Cette pièce avait quinze ans de date, elle avait
été délivrée en 1799, et le signalement répondait
parfaitement au signalement de Biribi.
Cependant Charles secoua la tête :
— Si ce que vous dites là était vrai, dit-il, Bi-
ribi se serait empressé de détruire cette preuve
de sa terrible identité.
— C'est ce qui te trompe...
L^tonnement de Charles augmenta.
— Vois-tu, poursuivit la baronne, cet homme
qui ne craint pas la police, par la raison toute
simple qu'il en fait partie, est fier de ce qu'il a
été et de ce qu'il est devenu; il a gardé cette
preuve comme on garde une relique.
Et la baronne continua à parcourir les papiers.
disant:
— Voilà plus qu'il n'en faut pour l'envoyer en
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Un volumineux cahier attira son attention.
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