Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-07-07
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 juillet 1866 07 juillet 1866
Description : 1866/07/07 (N80). 1866/07/07 (N80).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719138b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
5 cent, le numéro.
-~ . JOURNAL QUOTIDIEN
1 5 cent. le numéro. , ~."
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris ..... . Iv fr. 3fr. 1.8 ir.
Départements. O ft 2'4
SAMEDI, 7 JUILLET 1866 - No 80
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.-
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
Souvenirs de la guerre d'Italie. — Cuisine de campagne du colonel du 1er régiment des grenadiers de la garde.
LE DONJON DE JEAN SANS-PEUR
Le prolongement de la rue aux Ours (ci-
devant aux Ouës ou aux Oies, nom que lui
valut au temps jadis' la spécialité des rôtis-
seurs dont la broche y fumait du matin au
soir), le prolongement, dis-je, de la rue aux
Ours va jeter bas une bonne partie des mai-
sons dont se compose la rue Mauconseil, une
des doyennes des voies publiques de la grande
cité.
D'où lui vient son nom de Mauconseil? Quel-
ques chroniqueurs ont prétendu qu'elle le de-
vait au mauvais conseil tenu en 1407 à l'hô-
tel de Bourgogne par Jean Sans-Peur et ses
affidés, à l'effet de faire assassiner le jeune et
beau duc d'Orléans à sa sortie de l'hôtel Bar-
bette, conseil qui reçut son exécution dans la
nuit du 22 novembre.
Notons en passant que les édiles de 93, qui
ne jugeaient pas le meurtre d'un prince au
même point de vue que leurs devanciers, dé-
baptisèrent cette rue sinistre pour lui donner
le nom de Bonconseil, qu'elle conserva jusqu'à
l'année 1806.
Quoi qu'il en soit, il est certain que cette
étymologie de fantaisie est démentie par an
document historique daté de 1292, près d"un
siècle avant le meurtre précité. Je veux parler
du rôle de la taille imposée aux Parisiens. Elle
y est qualifiée de rue Mauconsèriv et nous y
voyons qu'elle était particulièrement habitée
par des artisans des deux sexes, notamment
Agnès, la perrière (lapidaire), A&celinne, la
déicière (fabricante de dés à jouer), Alison,
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
XI
Un peu auparavant, deux femmes étaient seules
dans le cabaret à la porte duquel devait venir
tomber Pétrowitz épuisé.
Ces deux femmes étaient marne Toinette et sa
fille adoptive Suzanne.
Suzanne, que la baronne et Cend rinette avaien t
ramenée au faubourg, le soir même du siége de
Paris.
Mame Toinette était triste, et de grosses lar-'
mes roulaient dans ses yeux.
C'est qu'une fatale nouvelle s'était répandue
dans Paris depuis la veille, et le faubourg était
en srand émoi.
L'empereur Napoléon avait abdiqué à Fontai-
nebleau, Jean le Manchot et Quille-en-Bois et
tous ceux des compagnons qui avaient survécu
à cette lutte acharnée que nous avons décrite,
avaient passé une partie de la soirée dans le
cabaret.
\ uii ifi, ~~tiiuèjw parus depuis JI) 18 ïyrit.
Et certes, nul n'avait songé à boire.
De grosses larmes avaient roulé sur tous ces
rudes visages, lorsqu'on avait vu arriver Sa-
turnin.
Saturnin venait faire ses adieux à sa sœur, à
sa mère adoptive, à tous ceux qui l'aimaient.
Où allait-il donc?
On ne se battait plus ni à Paris, ni hors de
Paris.
L'étranger régnait en maître, et M. de Tal-
Deux femmes étaient seules dans le cabaret,
leyrand était à la tête d'un gouvernement pro-
visoire.
Cependant Saturnin partait.
Et s'il avait le cœur gros de quitter sa famille
du faubourg, du moins éprouvait-il une héroïque
compensation dans le sentiment du devoir ac-
compli.
Saturnin avait obtenu la permission d'accom-
pagner le bataillon sacré qui partait pour l'île
d'Elbe.
Escorte sublime du géant dans l'exil !
Donc, Saturnin était parti et Suzanne pleu-
rait, la tête appuyée sur les genoux de marne
Toinette.
Jean et Quille-en-Bois étaient allés se cou-
cher.
Blaisot avait posé les volets à la devanture, ne
laissant d'ouverte que la porte basse.
Vierge elle-même était remontée dans sa.
chambre.
Cependant ni mame Toinette, ni Suzanne ne
songeaient à se retirer à leur tour.
Elles causaient tristement:
— Marraine, disait Suzanne, vous croyez donc
que nous reverrons notre pauvre Saturnin ?
— Si nous le reverrons ! répondit mame Toi-
nette, oh ! certainement.
— Mais il paraît que c'est bien loin, là où il
va... il faut passer la mer.
— Qu'importe !
— Et puis, s'il a obtenu la permission d'ac-
compagner l'Empereur, ce n'est pas pour re-
venir.
Mais manie Toinette c'jt, à ces mots, un éclair
dans les veuv, et sa vuix redevint vibrante,
ï
5 cent, le numéro.
-~ . JOURNAL QUOTIDIEN
1 5 cent. le numéro. , ~."
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris ..... . Iv fr. 3fr. 1.8 ir.
Départements. O ft 2'4
SAMEDI, 7 JUILLET 1866 - No 80
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.-
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
Souvenirs de la guerre d'Italie. — Cuisine de campagne du colonel du 1er régiment des grenadiers de la garde.
LE DONJON DE JEAN SANS-PEUR
Le prolongement de la rue aux Ours (ci-
devant aux Ouës ou aux Oies, nom que lui
valut au temps jadis' la spécialité des rôtis-
seurs dont la broche y fumait du matin au
soir), le prolongement, dis-je, de la rue aux
Ours va jeter bas une bonne partie des mai-
sons dont se compose la rue Mauconseil, une
des doyennes des voies publiques de la grande
cité.
D'où lui vient son nom de Mauconseil? Quel-
ques chroniqueurs ont prétendu qu'elle le de-
vait au mauvais conseil tenu en 1407 à l'hô-
tel de Bourgogne par Jean Sans-Peur et ses
affidés, à l'effet de faire assassiner le jeune et
beau duc d'Orléans à sa sortie de l'hôtel Bar-
bette, conseil qui reçut son exécution dans la
nuit du 22 novembre.
Notons en passant que les édiles de 93, qui
ne jugeaient pas le meurtre d'un prince au
même point de vue que leurs devanciers, dé-
baptisèrent cette rue sinistre pour lui donner
le nom de Bonconseil, qu'elle conserva jusqu'à
l'année 1806.
Quoi qu'il en soit, il est certain que cette
étymologie de fantaisie est démentie par an
document historique daté de 1292, près d"un
siècle avant le meurtre précité. Je veux parler
du rôle de la taille imposée aux Parisiens. Elle
y est qualifiée de rue Mauconsèriv et nous y
voyons qu'elle était particulièrement habitée
par des artisans des deux sexes, notamment
Agnès, la perrière (lapidaire), A&celinne, la
déicière (fabricante de dés à jouer), Alison,
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
XI
Un peu auparavant, deux femmes étaient seules
dans le cabaret à la porte duquel devait venir
tomber Pétrowitz épuisé.
Ces deux femmes étaient marne Toinette et sa
fille adoptive Suzanne.
Suzanne, que la baronne et Cend rinette avaien t
ramenée au faubourg, le soir même du siége de
Paris.
Mame Toinette était triste, et de grosses lar-'
mes roulaient dans ses yeux.
C'est qu'une fatale nouvelle s'était répandue
dans Paris depuis la veille, et le faubourg était
en srand émoi.
L'empereur Napoléon avait abdiqué à Fontai-
nebleau, Jean le Manchot et Quille-en-Bois et
tous ceux des compagnons qui avaient survécu
à cette lutte acharnée que nous avons décrite,
avaient passé une partie de la soirée dans le
cabaret.
\ uii ifi, ~~tiiuèjw parus depuis JI) 18 ïyrit.
Et certes, nul n'avait songé à boire.
De grosses larmes avaient roulé sur tous ces
rudes visages, lorsqu'on avait vu arriver Sa-
turnin.
Saturnin venait faire ses adieux à sa sœur, à
sa mère adoptive, à tous ceux qui l'aimaient.
Où allait-il donc?
On ne se battait plus ni à Paris, ni hors de
Paris.
L'étranger régnait en maître, et M. de Tal-
Deux femmes étaient seules dans le cabaret,
leyrand était à la tête d'un gouvernement pro-
visoire.
Cependant Saturnin partait.
Et s'il avait le cœur gros de quitter sa famille
du faubourg, du moins éprouvait-il une héroïque
compensation dans le sentiment du devoir ac-
compli.
Saturnin avait obtenu la permission d'accom-
pagner le bataillon sacré qui partait pour l'île
d'Elbe.
Escorte sublime du géant dans l'exil !
Donc, Saturnin était parti et Suzanne pleu-
rait, la tête appuyée sur les genoux de marne
Toinette.
Jean et Quille-en-Bois étaient allés se cou-
cher.
Blaisot avait posé les volets à la devanture, ne
laissant d'ouverte que la porte basse.
Vierge elle-même était remontée dans sa.
chambre.
Cependant ni mame Toinette, ni Suzanne ne
songeaient à se retirer à leur tour.
Elles causaient tristement:
— Marraine, disait Suzanne, vous croyez donc
que nous reverrons notre pauvre Saturnin ?
— Si nous le reverrons ! répondit mame Toi-
nette, oh ! certainement.
— Mais il paraît que c'est bien loin, là où il
va... il faut passer la mer.
— Qu'importe !
— Et puis, s'il a obtenu la permission d'ac-
compagner l'Empereur, ce n'est pas pour re-
venir.
Mais manie Toinette c'jt, à ces mots, un éclair
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