Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-28
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 juin 1866 28 juin 1866
Description : 1866/06/28 (N71). 1866/06/28 (N71).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719129c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS - Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 5 fr. 9 fr. 1 S fr.
Départements. 8 1:1 re 1
JEUDI, 28 JUIN 1866. — N' 71 1
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
LA LEGENDE
de la belle
BOUQUETIERE
On a, beau-
coup jasé de-
puis huit
jour? de Mlle
Isabelle.
vous savez,
Isabelle, la
ileuriste du
Jockey-club,
et Olivier de
Jalin (un
faut nez,
pour le dire
en passant,
qui cache ou
plutôt qui ne
cache guères
un des beaux
esprits les
plus acha-
landés de
Paris) Olivier
de Jalin, ai-
je dit, a bni-
lé, à cette
place même,
u 1. grain
d'encens aux
pieds de la
«vierge aux
bouquets. »
A Dieu ne
plaise que je
veuille cau-
ser à cette
fière et im-
portante per-
sonne le cha-
grin de dé-
choir dans
l'opinion de
ses contemporains et dans la considération
qu'elle se porte à elle-même!... mais dussé-
je m'exposer à me faire giffler comme le der-
nier des clercs d'avoués, (et l'on sait qu'Isa-
belle est une luronne qui n'y va pas de main
morte) j'aurai le courage de lui dire :
« Mademoiselle vous n'êtes pas la première
qui ayez inventé l'art de se faire 25,000 fr,
ITALIE. — P's!sanC6. — Le général Délia Rocca passe en revue son corps d'armée. (D'après le croquis de M. Pontrimoli.)
de rente avec une botte de rosés pompon. Un
siècle avant vous, Lill temps heureux où fleu-
rissait sur le pavé de Paris la corporation des
~ bouquetières, il y eut une jeune et gentille
fillette qui éleva, comme vous, le métier de
fleurir les passants, à la hauteur d'un sacer-
doce, et trouva le secret de transformer ses
fleurs en bonnes terres et en beaux châteaux.
» Vouiez-vous, sans avoirl'intenlion de vous
humilier, me permettre de vOus r.aconter sa
légende ?
» Elle s'appellait Nanette Lollier, (Nanette,
un joli nom, qu'en dites-vous? pas si distin-
gué qu'Isabelle, mais dame, en ce temps-là
les filles du peuple n'allaient pas cherch-er
leurs patronnes parmi les grandes dames du
i)aradis) . Elle
était née le
2!1 décembre
1740, sur la
paroisse de
Saint-Leu.
» Son père,
André Lol-
lier, était em.
p'oyé à la
propreté du
carreau de la
Halle, il ba-
layait sa pa-
trie, suivant
la belle ex-
pression d'O-
dry dans je
ne sais quel
vienx vaude-
ville des Va-
riétés.
»Sa mère,
MarieJeanne
Ladure,é!ait,
d" mère en
fille, mar-
chande de
marée.
» Nanette,
venue lader-
nière d'une
nombreuse
nichée d'en-
fants. l'em-
portait sur
tous res l't sœurs
par sa gen-
tillesse sa
bonne mine
et l'esprit fu-
té qui parlait
dans ses jolis
yeux. Avec
cela un petit air fier et vainqueur On
eût dit une demoiselle de grande maison.
Une voisine, veuve d'un huissier, qui
avait été sa marraine, et l'aimait comme
son propre enfant, se plut à lui servir d'in-
stitutrice. Elle lui montra à lire, à comp-
ter et même, ce qui était plus rare pour le
temps, lui apprit à chanter, assez pour qu'à
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
II
Biribi regardait attentivement ce qui se pas.
sait.
Les gardes nationaux entouraient la chaise de
poste et criaient très-haut.
Un flot de peuple se trouvait derrière eux, et
murmurait plus haut encore.
M. de Talleyrand, penché à la portière, te-
nait tète à tout ce monde.
— Mes amis, disait-il, je suis le ministre Tal-
leyrand Périgord, laissez moi passer,
Un officier s'avança et répondit:
— Nous avons reçu l'ordre de ne laisser sortir
personne.
— Pas même un ministre?
—Non, pas même.
Un garde national, qui était royaliste enragé,
s'écria :
— De qui êtes-vous donc ministre?
Voir les numéro* parut depuis le 1S avril.
— Mais... de l'Empereur... je suppose...
— Lequel?
— Je n'en connais qu'un, dit froidement le di-
plomate.
-Il y en a trois à présent, ou plutôt, il n'y
en a plus que deux, l'Empereur d'Autriche et
l'Empereur de Russie.
— Je suis le ministre du troisième, en ce cas,
répliqua Talleyrand, sans se déconcerter.
Un homme du peuple, qui était parvenu à
Nous avons l'ordre de ne laisser sortir personne.
franchir le cercle formé par les gardes nationaux,
s'écria :
— C'est un évêque défroqué : laissez-le passer,
nous n'avons pas besoin de lui.
Le peuple se mit à huer.
Talle\ rand continuait avec le plus grand
salme :
— Puisque je suis un ministre du .régime que
vous proclamez tombé, il est tout naturel que
vous me laissiez partir.
Mon maître, l'empereur Napoléon, m'attend à
Fontainebleau.
L'officier qui commandait la compagnie répon-
dit d'un ton respectueux mais firme :
— J'ai reçu un ordre formel du général Sacken,
nommé commandant de la place de Paris.
— Cet ordre ne me cdncerne pas, j'imagine ?
fit M. de Talleyrand qui prit un air inquiet.
— Cet ordre cunsiste à ne laisser sortir de
Paris que les gens munis d'un passeport; si votre
Excellence est dans ce cas, je vais faire ouvrir
les grilles.
— J'ai donné des passeports, je n'en ai ja-
mais eu, fit le prince avec hauteur.
— Alors, monseigneur, souffrez que je fasse
mon devoir, dit l'officier.
Le prince se pencha tout à fait horsde la por-
tière et dit :
— Mes amis, vous le voyez, on me fait dQ-
lence !
La foule répondit par des huées.
— Excellent peuple ! murmura le prince d'un
ion railleur.
Et il cria à ses postillons i
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS - Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 5 fr. 9 fr. 1 S fr.
Départements. 8 1:1 re 1
JEUDI, 28 JUIN 1866. — N' 71 1
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
LA LEGENDE
de la belle
BOUQUETIERE
On a, beau-
coup jasé de-
puis huit
jour? de Mlle
Isabelle.
vous savez,
Isabelle, la
ileuriste du
Jockey-club,
et Olivier de
Jalin (un
faut nez,
pour le dire
en passant,
qui cache ou
plutôt qui ne
cache guères
un des beaux
esprits les
plus acha-
landés de
Paris) Olivier
de Jalin, ai-
je dit, a bni-
lé, à cette
place même,
u 1. grain
d'encens aux
pieds de la
«vierge aux
bouquets. »
A Dieu ne
plaise que je
veuille cau-
ser à cette
fière et im-
portante per-
sonne le cha-
grin de dé-
choir dans
l'opinion de
ses contemporains et dans la considération
qu'elle se porte à elle-même!... mais dussé-
je m'exposer à me faire giffler comme le der-
nier des clercs d'avoués, (et l'on sait qu'Isa-
belle est une luronne qui n'y va pas de main
morte) j'aurai le courage de lui dire :
« Mademoiselle vous n'êtes pas la première
qui ayez inventé l'art de se faire 25,000 fr,
ITALIE. — P's!sanC6. — Le général Délia Rocca passe en revue son corps d'armée. (D'après le croquis de M. Pontrimoli.)
de rente avec une botte de rosés pompon. Un
siècle avant vous, Lill temps heureux où fleu-
rissait sur le pavé de Paris la corporation des
~ bouquetières, il y eut une jeune et gentille
fillette qui éleva, comme vous, le métier de
fleurir les passants, à la hauteur d'un sacer-
doce, et trouva le secret de transformer ses
fleurs en bonnes terres et en beaux châteaux.
» Vouiez-vous, sans avoirl'intenlion de vous
humilier, me permettre de vOus r.aconter sa
légende ?
» Elle s'appellait Nanette Lollier, (Nanette,
un joli nom, qu'en dites-vous? pas si distin-
gué qu'Isabelle, mais dame, en ce temps-là
les filles du peuple n'allaient pas cherch-er
leurs patronnes parmi les grandes dames du
i)aradis) . Elle
était née le
2!1 décembre
1740, sur la
paroisse de
Saint-Leu.
» Son père,
André Lol-
lier, était em.
p'oyé à la
propreté du
carreau de la
Halle, il ba-
layait sa pa-
trie, suivant
la belle ex-
pression d'O-
dry dans je
ne sais quel
vienx vaude-
ville des Va-
riétés.
»Sa mère,
MarieJeanne
Ladure,é!ait,
d" mère en
fille, mar-
chande de
marée.
» Nanette,
venue lader-
nière d'une
nombreuse
nichée d'en-
fants. l'em-
portait sur
tous
par sa gen-
tillesse sa
bonne mine
et l'esprit fu-
té qui parlait
dans ses jolis
yeux. Avec
cela un petit air fier et vainqueur On
eût dit une demoiselle de grande maison.
Une voisine, veuve d'un huissier, qui
avait été sa marraine, et l'aimait comme
son propre enfant, se plut à lui servir d'in-
stitutrice. Elle lui montra à lire, à comp-
ter et même, ce qui était plus rare pour le
temps, lui apprit à chanter, assez pour qu'à
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
DEUXIÈME PARTIE
LES ALLIÉS
II
Biribi regardait attentivement ce qui se pas.
sait.
Les gardes nationaux entouraient la chaise de
poste et criaient très-haut.
Un flot de peuple se trouvait derrière eux, et
murmurait plus haut encore.
M. de Talleyrand, penché à la portière, te-
nait tète à tout ce monde.
— Mes amis, disait-il, je suis le ministre Tal-
leyrand Périgord, laissez moi passer,
Un officier s'avança et répondit:
— Nous avons reçu l'ordre de ne laisser sortir
personne.
— Pas même un ministre?
—Non, pas même.
Un garde national, qui était royaliste enragé,
s'écria :
— De qui êtes-vous donc ministre?
Voir les numéro* parut depuis le 1S avril.
— Mais... de l'Empereur... je suppose...
— Lequel?
— Je n'en connais qu'un, dit froidement le di-
plomate.
-Il y en a trois à présent, ou plutôt, il n'y
en a plus que deux, l'Empereur d'Autriche et
l'Empereur de Russie.
— Je suis le ministre du troisième, en ce cas,
répliqua Talleyrand, sans se déconcerter.
Un homme du peuple, qui était parvenu à
Nous avons l'ordre de ne laisser sortir personne.
franchir le cercle formé par les gardes nationaux,
s'écria :
— C'est un évêque défroqué : laissez-le passer,
nous n'avons pas besoin de lui.
Le peuple se mit à huer.
Talle\ rand continuait avec le plus grand
salme :
— Puisque je suis un ministre du .régime que
vous proclamez tombé, il est tout naturel que
vous me laissiez partir.
Mon maître, l'empereur Napoléon, m'attend à
Fontainebleau.
L'officier qui commandait la compagnie répon-
dit d'un ton respectueux mais firme :
— J'ai reçu un ordre formel du général Sacken,
nommé commandant de la place de Paris.
— Cet ordre ne me cdncerne pas, j'imagine ?
fit M. de Talleyrand qui prit un air inquiet.
— Cet ordre cunsiste à ne laisser sortir de
Paris que les gens munis d'un passeport; si votre
Excellence est dans ce cas, je vais faire ouvrir
les grilles.
— J'ai donné des passeports, je n'en ai ja-
mais eu, fit le prince avec hauteur.
— Alors, monseigneur, souffrez que je fasse
mon devoir, dit l'officier.
Le prince se pencha tout à fait horsde la por-
tière et dit :
— Mes amis, vous le voyez, on me fait dQ-
lence !
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