Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-26
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 juin 1866 26 juin 1866
Description : 1866/06/26 (N69). 1866/06/26 (N69).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719127j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
of• :ïipto, pour répondre au'; observations de son
ser;enl, il le jetait par la fenêtre. Il a été con-
damne deux on trois. fois pour des faits de cette
r.l'ure. -
An (temeurant, le meilleur fils du monde.,
Brocard a établi une cantine au centre d'une
exploitation de chênes-liége, Moreau (c'est t ac-
cusé) était employé chez lui. Mme Brocard ayant
eu à se plaindre < e Moreau, pria son mari de le
renvoyer. Moreau sora, venue.
Il arrive dans la salle d'auberge où se ternit
la jeune femme: il a emprunté un fusil, il l'a
charge à gros plomb. Il entre, il ne dit pas un
mot. Il ajuste, et tire Ù. bout portant.
Mme Brocard tombe effroyablement mutilée.
Une s "'if' d'opérations douloureuses pratiquées
rar un chirurgien ha))ile, l''a sauvée presque par
J11i,arlc, Mais l'aspect (Je cette jeune femme est
horrible. Les lèvres ont disparu. Le menton
n'existe plus. La voûte du palais a été brisée et
refoulée dans la gorge; la langue a été brûlée
et déchirée. Il a fallu rassembler ces débris;
les recoudre, ménager un trou qui remplace la
bouche absente et par lequel on fait passer un
peu de bouillie. La blessée ne peut pas manger
encore. Elle ne peut. pas parler.
Un son guttural, étouffé, caverneux, s échappe
de cette bouche artificielle Mme Brocard désigne
son meurtrier; elle le montre à la cour, elle
essaye (1\' dire : « G est lui. »
"La culpabilité de Moreau n'était pas douteuse;
mais il a obtenu les circonstances atténuantes.
Il'est condamné aux travaux forcés à perpétui-
**
Sa victime aussi est condamnée à la douleur
et. à!l'humiliation. — Elle aussi est défigurée à
perpétuité. Ah! si Moreau eût été jugé par un
jury de femmes ! !.
On a vu des femmes oubliées quelques jours
après leur mort. On a môme vu des maris qui
n'attendaient pas jusqu'au décès de leur épouse
pour se donner les douceurs illicites d'un veu-
va!l'p anticipé. _
M. Boutillier est un mari modèle. Sa femme
est morte depuis 32 ans; il ne l'a pas oubliée.
Il a fait préparer pour elle un joli petit cavea i
dans le cimetière de l'Est. Il y a marqué la place
où il espère reposer un jour, à côté de sa chère
défunte.
01', Mme Boutillier estdecedee a Pans, l.e
19 février 1834. On l'a inhumée dans un caveau
de famille. Elle dort à côté de ses parents ;
M. Boutillier veut la réclamer; il demande une
exhumation. , .
La famille Bezançon (Mme Boutillier était
une demoiselle Bezancon) est représentée par
trois héritiers. Deux ont consenti à l'exhuma
tion ; mais, en pareille matière, la majorité ne
suffit pas, il faut l'unarimité. Une autre de-
moiselle Bezançon, une sœur de la défunte,
s'oppose à la demande de M. Boutillier, M. Bon-
tillier, dit-e)te. avait le droit de choisir une
tombe à sa femme: ce droit, il en a usé. Il faut
des motifs plus graves pour troubler le repos
des morts Mon beau-fVère veut avoir la conso-
lation de reposer près de sa fe nme. Je lui offre
une place dans le caveau de la famille.
Le ministère public a donné raison il Mme Au-
^er, et le tribunal a jugé conformément aux
conclusions de M. l'avocat imp¡"rial. M. Bou-
tillier a perdu son procès, mais il lui reste une
consolation ; l'hospitalité de la tombe que lui offre
sa belle sœur.
On peut accepter ces petites choses-la entre
parents.
MAITRE LOYAL.
FAITS DIVERS
PARIS
Voici quelques détails sur la visite de S. M.
l'Impératrice à la Banque (le France.
Accompa'!n¡"e du Prince Impérial et deS.Exc.
M. Foul cl, ministre des finances, S. M. a été
reçue par M. Rouland, gouverneur; Andouillé
et" Cuvier, sous-gouverneurs, auxquels s'était
joint M. le comte de Germiny, gouverneur ho
noraire.
L'Impératrice et le Prince Impérial ont suc-
cessivement visité la serre des dépôts où se con-
servent des titres d'une valeur totale de près de
douze cents millions; la galerie des recettes:
l'imprimerie des billets ; la caisse principale et
les caves de la réserve ; enfin la grande galerie
dorée commencée par le duc de la V rillière et
achevée par le comte de Toulouse.
S. M. a remis, au nom de l'Empereur, la
croix d'officier de la Légion d'honneur à M. le
comte Pillet-Will, et celle de chevalier à
M. Mallet.
Au moment où 1 Impératrice allait se retirer,
M. Rouland a supplié Sa Majesté de vouloir bien
agréer, comme témoignage de la respectueuse j
reconnaissance du conseil, l'une des quatre
grandes médailles d'or frappées exceptionnelle-
ment en 1809, après l'organisation définitive de la
Banque par Napoléon Ier.
Dimar.che, ve"s midi, un commencement d'in-
cendie a eu lieu quai Voltairen° 13, dans 1 'IiôLel
occupé par Ir. M. nitr.ut'.
Quoique cet incendie n'ait pas eu de gravité,
le tirage a été retardé el 'e n° du Monit:ur du
soir, aura san< doute manqué dans plusieurs
villes de province.
Samedi, vers minuit, un violant incendie a éclaté
quai d'Austerlitz au coin de la rue Fui ton, din,; les
bâtiments de M. Marotte, en'reposilaire de grains ei
de loin rages. L'inre)td)e s'est propagé avec une rapi-
dité ( fTii'Vante sur une étendue de 12 à 1 500 mètres
supfrftciets. Les blés déjà en fermentation détermi-
naient des exuln ion- formidables, et des quantités de-
errais incandescents étaient jetés jusqu'au boulevard
d" l'Hôpital, c'p'q-à-dire à une distance considérable
Tout un 6),é ne la rlle Fulton, à une ou deux p tites
maisons piè-, est entièrement détruit ; 5 000 tonnes
de marchandises, 9,000 si, s d'avoines, 3.000 botter
de foin et des milliers de futailles vides ont été con-
sumés, ainsi que sept chov"ux et une v che apparte
nant à M Marotte, un hu tième cheval appartenant à
un marrh nd,de futailles, beaucoup de vr- ailles et d,
lapin-, Un garçon d'écurie aurait été hrûlé, un pom-
pier blessé, et IIII homme, en \ oulant sauver un de
ses amis, aurait eu les deux mains brûlées.
Un accident est arrivé samerli soir pendant la
représentation du Cirque de l'Impératrice.
Deux gymnastes, les frères Mario, exécutaient
leur travail sur un trapèze placé, comme on le
sait, presque à la même hauteur que le lustre.
L'un d'eux se suspendit par les pieds, puis
l'autre se laissa glisser pour se suspendre à son
toür aux mains de son frère et continuer là dif-
férents exercices périlloux,
Mais le gymnaste lie ptit saisir à temps les
mains oll il devait se suspendre ; il tomba dans
t'arcne,
Un immense cri d'effroi sortit de toutes les
poitrines.
On releva le malheureux; il était évanoui,
inerte. On le crut mort.
Il n'en était rien, heureusement. Il ne s'était
même rien fracturé dans cette horrible chute, car,
dix minutes après, il put reparaître et venir sa-
luer le public.
Le général Beauregard, qui a joué un rô'esi conri
Mr;,ble dans la guerre américaine, est arrivé samedi à
Par s. Il est descendu au Granu-Hôtel et ue doit passer
q. e peu de jours dans la capitale.
D ux gendarmes à pied, à la résidence de Ct'chy.
avant -p rçu sur le boulevard Saiot-Vlllcpnt-dé-l'all¡
deux individus à mine suspecte, les ont art étés bien
Li LI ils opposassent une vigoureuse résistance. Maîtrisés
e! conduits à la caserne, ces deux malfaiteur ont été
reconnus pour être les auteurs d'i n crime qui vena t
de se commettre près de la route de la Révolte. lis
avaient arrèté un passant, l'avaient renversé, pui- dé-
pouiLé de sa montre e' d'un porte-monnaie renfer-
mant une somme de 400 francs.
Un mot amusant de Cham sur la liberté des
voitures ;
Une jeune femme'va prendre un fiacre.
| Le cocher est en tenue de sans-culotte. Elle
jette un cri.
— Quelle horreur !
Madame, répond le cocher, je suis libre'
Rien de gai et de spirituel comme cette petite
revue de la semaine que donne, chaque diman
che, le 'dessinateur ordinaire du C arira i. Les
autres jours, on le sait, sont pris par Daumier
llarlol, Stop, etc.
La rédaction du Charivari vaut ses dessins.
Uu bulletin remarquable, des Portraits-cartes
les Coulisses de journaux, le Petit diciionnair
d s contemporaines, les Lettres d'un conscrit au
trichien à sa famille, les Conseils à F Académi
sur sun futur Dit t-ionnaire, telles sont les princi
pales et attrayantes séries que publie le journa
de M. P. Véron,
V^-WWWA
DEPARTEMENTS
Les régiments de la garde ont reçu l'ordre de faire
venir au camp de Châ'ons les enfant, de troupe adrni,
cornue dans les musiques et dans es têtes de
tOlonne. Ces enfants sont au nombre de douze par
corps. Toujours sou' la surveilla"ce de sous-nfficier-
inifliiiïents. o ' le- soumettra à qne\IIlPs études, puis
on leur fera (aire de grandes piomeiiades qui les iuté es-
rront vivement.
Dimanche, ils ont dû tous être réunis dans la cha-
pelle pendant le service divin et à la fin de la messe
exécuter un Domme s lvum. qu'ils ont r pété depuis
plusieurs jours, ainsi que 150 autres soldats de tous
les corps, musi& ens ou autres.
Nous :1vons parle, le 27 mai dernier, d'un crime
affreux dont le bourg de, Cozes avait été le théâtre.
Depuis son arrestation l'assassin, qui refusait toute
espèce de nourrrure. vient de mourir de fall11 dans son
cachot déchargeant ainsi la justice humaine d'une hor-
rible lâche.
On lit dansl'Ere impériale, de Tarbes. le 19 juin:
« Samedi dernier, dans l'après-midi, trois jeunes
garçons, llostrin, Larmand et Ba-ques, âgés d'' dix 't
treize ans, avisant unegros-e pièce ,Je bois, qui leur
parut propre il f iriruîr bascule, unirent leur efforts pour
ia mettre ni équi ibre. Ils étaient déjà à cheval sur le,
ttoutre, lorsque Basques, montant à son tour, impro-
visa un mouvement qui. en faisant pivoter la pièce de i
Imis lui déroba son point d'apaui. Elle tomba et ans- :
si'ôt nn entendit, lin grand cri de dé'recse. 1
» On accourut, on vii Bisques qui se relevait, ayant
la jao lie ensanglantée, l't qui ndiquait avec terreur la
place où deux corps, dont les têtes avaient disparu sous
la p èce de b >is étaient immobiles.
» Lorsque la pièce de bois fut enlevée, on vit un
spec'acle horrible. La partie supérieure des deux ca-
davres avait été broyée, et, de la tête de l'un des deux
enfants, il ne restait que des lambeaux méconnais- i
sables.
A la demande générale des Lyonnais, Mlle Duvrger
i. joué la Dame aux Camélias avec son demi-million
,'e diamants.
Les Lyonnais sont dans le ravissement,
On lit dans le Moniteur optesten :
Ou dit qu • le bien vient en dormant En voici une
preuve nouvelle :
U 1 p ils bl - habitant de C denet, le nommé Louis
Bruno Isrard, dormait sous son 'oil c"mme Garo sous
son ,Mne. il rêvait des trésors de h Cdlforuie, lors-
(Iii il fut tiré ci, Jon somme et de ses rêves dorés par
t'affivnx rraql1eme t d'une poutre.
— Holà! dit-il qu'est fct? et avpc une présent
d'esprit peu commune. il sauta du lit et vint se blot-
iÍr uans un c<>i-n de sa chamhre.
Il était teinpsjcar la toiture de sa maison, comolé-
emeftl délabrée, Vflrad; 4e faire irruption sur le deu-
xième étage, et celui-ci tombait s r le premier qui
dégringolait sur le rez-de-chaussée, tout cornue des
capucins de cartes.
Au milie de cette effroyante débâcle, Isnard, pro-
Tégé par un soliveau, probablement, ne reçut pas le
moindre platras, et sortit de sa retraite com -e il y
était entré, avec un immeuble de moins et dus dé eu m
tIres en plus.
A h première nouvelle, le commissaire de police de
Cadrnet accourt sur les lieux; les saneurs-poinpiers
suivent son exemple. On débaye, 0\1 foilll'e : pas la
moindre victime; on fouille encorp, tant et si hier;
.)U'on finit par découvrir un trésor, caché depuis plus
d'un siècie probablement, tin vr'i trésor w' or-ttui
rg/-nt. en belles pières à l'effigie de Louis XIV.
'il y avait là soixante-dix-huit pièces ln argent dl'
-i (l'erentps valeurs , et des pièces en 0<, bien ec dû
ment remises ail propriétaire qui a trouvé si heureu-
sement le remède à côté du mal, oa sous le mal, si
vous voulez.
ETRANGER
Un crime inouï vi^nt de jeter la consternation dan,
la commune de Valgrisencho V.dL;rispnchf'(v.!!!ée d'Aoste).
M. Frassy syndic de la commune, a été assassiné
oar trois individus qui ie fr:Íp èrent de quinze coups
de poignard. Les trois individus ont pris la fime en em-
lIortar. t une somme lit- 30.000 francs que M, Frassy
était allé toucher le jour même à Turin.
Un a'tentat a été commis contre la personne du
c.r\mm8nd ur Ubaldino Peruzn, ancien ministre e l'in-
":rleur. au moment pù il sortait de la junte munici-
pale. C'e-t la troisième fois depuis un an que M. Pe-
rirai est en botte à ces sauvages attaques. Au moment
où il passait dfns la rue des Colzaccioli, un individu
l'abord« et l'invite à prendre connaissance d'une lettre
qu'il lui présente et qu'il lui dit provenir du chevalier
Maurigi, procureur général pi cs la Cour d'appel de Pa.
lerme. Cette lettre, paraî'-it, élait adressée à 1 individu
qui en était le porteur, et elle déclarait qu'il avait été
arrêté en 1864 pour coups et blessures par'ordre de
VI. Peruzzi, a ors ministre de l'intérieur Pendant que
M. Peruzzi lisait complaisamment cette lettre, l'in-
connu le prit au collet et le jeta violemment à terre en !
lui disant : « C'est donc à vous que je suis redevable
de mon arresta'ion ! » et il fr ppait -lt coups redoubles
Mais M. Peruzzi ne tarda pas à se relever, et il ..liait
user de représailles lorsque l'intervention des passants
vint lui épargner ce désagrément. L'inconnu profita du
tumulte pour se sauver. On es! à sa poursuite et on
croit que c'est un nommé B..., de Veileiri, peiite ville
des Etats pontificaux.
Voici, d'après nne dépêche télégraphique de Phila-
delphie, en date d,i 8 juin, le dernier acte du drame
horrible qui a ensanglanté, il y a quelque temps, une
fp,r,, e isolée de Peusytv'nie :
« Probst a été exécuté ce matin. Trèi peu de per
sonnes ont assisté au supplice, et. parmi elles Seule-
,enl six rapporteurs de la- presse de la ville.
» Le sbériff Howel a exécuté strictement la loi en ce
'lui c o cerne la publ cité restreinte à ta grande con-
trarié é des Journalistes du d hors. auxquels des billets
d'admission avaient été péremptoirement, refusés.
» A 10 h. 45 m. le «hériff a tiré a cor-de. la tr,ppe
est tombée, et la vie était élClllte deux ou trois miuu-
es après.
Un officier su sse, M. Favre, fait du cavalier autri-
chien le portrait suivant :
Le cav,\1ier autrichi n a 'es plus grands soins pour
son cheval; on :-ait combien t'alle,ijai,d est naturelle
ment cavalie- , et quel inté. êt il apporte à la conser-
: v;tlion de sont or, pagoon (1, travail ou de git-i-re, le
' li,,Iilz ois lp, défasse encore de heaucoup, - ar ort peut
1 pie que dire qu'il est JlP- à ch-v-d et que son coursi --il
i" fait parie dp, lui-même. C est là une des grandes supe-
Iijontésde la cavalerie autrichienne CI Notre régiment,
.lisait à M. Fvvrf! un officier ai-itti,iiien, a fait. des
iiiai'Ciies lie viii^t-cinq etapes sans avoir plus th: ueu.x
ou trois chevaux blessés. » Cela tient à la bonne po-
sition de "hnmmf'. à l'pxcellent ajustement de la selle
et aux soins du cavalier.
D'UN PROCUREUR
QUI AVAIT VENDU A RÉMÉRÉ SON AME AU DIABLE
Suite et fin (1)
Maître Cornélius prit la Coutume de Paris et
la parcourut au mot Vente avec une grande at.-
tention ; j amais il n'avait traité une affai.e aussi
int rossante pour lui.
— Mon cher monsieur, dit-il au bout d'un
quart d'heure, je choisis la vpntp à réméré.
— A réméré... je ne m'at endais pas à ce'ui-là;
en sorte que vous me rendriez la belle Sidonie,
quand elle se; a. viei le. Cela ne fait pas mon
compte Mais, tenez, j'aime les gens d'esprit;
rém'ré, soit; et pour vjus prouver que je suis
un bon diable, voici quelle en sera la c ndition :
je vous rend ai votre âme aussitôt que vous ne
désirerez rien au re chose que la ravoir. Cela
vous va-t-il ?
Cornélius réfléchit un moment. Il se prit à
penser que le diable éta;t un imbécile, et il se
hâta de répondre : « Oui, de tout mon cœur, cela
me va parfaitement. »
Scipion tira de sa poche une feuille de papier
incombustible, précaution nécessaire à cause de
la température des archives où se déposent ces
sortes d'actes, et y fit lire au procureur ébahi,
écrites à l'avance, toutes les stipulations dont ils
venaient de convenir. « Signez, » dit-il; le pro-
cureur signa « Et ici, à la marge, votre paraphe.
à cause des r, " S mots rayés nuls. » Le procureur
parapha. Scipion fit de même, puis il mit le pa-
pier d ns sa poche, en poussant un éclat de rire
infernal, un de ces gros rires que les Anglais
appellent rires de cheval, h rselniùh. Au même
moment il disparut. Il se fit un bruit effroyable,
le procureur ayant donné du front contre son
bureau.' y porta d'abord la main, puis il étendit
les liras et se frotta les yeux absolument comme
un homme qui sortirait d'un rêve agité.
Il commença à soupçonner qu'effectivement
tout cela n'avait été qu'un rêve quand il se vit
dans son grand fauteuil, qu'il croyait avoir cédé
au diable, et qu'il vit à sa place, contre le mm,
celui qu'il lui semblait avoir lui-même occupé.
l/ima"'e séduisante de Mlle Sidonie avait fui des
cadres, des dessus de porte et du devant de la
cheminée: il n'y avait plus, comme la veille au
soir, que sept à huit bûches entre les deux ca-
siers, le poêle était froid et l'on n'y voyait pas
apparaître de feu Cependant la Coutume d- Paris
était ta sur le bureau, ouverte an mot Vrnl>. ('t
réméré... Il s'était donc passé quelque chose.
Maître Cornélius était, vous le pouvez croire.
dans une grande perplexité, lorsqu'on frappa
violemment à la porte de la rue. Il entendit Ma-
deleine aller ouvrir, monter à la chambre à cou-
cher, puis redescendre à l'étude et entrer enfin
dans son cabinet.
Qu'est-ce qui vous a pris de vous lever si
matin, monsieur?
— Quelle heure est-il donc?
— Sept heures à peine. Monsieur, c'est une
lettre de province; ça n'est pas gros et cela coûte
pourtant une livre huit sous.
— Donne.
— Ah ! mon Dieu !
Qu'as-tu à pousser de pareils cris?
Vous ne voyez donc pas comme vous êtes
babillé?
Maître Cornélius jeta sur sa personne un cnup
d'œil hébété; il était en chemise et en bonnet de
nuit; il avait bien le vêtement indispensable, la
culotte noire; mais au lieu d'en couvrir ses extré-
mités inférieures, il y avait passé les deux bras
ut s'en était fait une sorte de spencer à manches
courtes.
Saurai rêvé, se dit-il à part lui en congé-
diant Madeleine. Mais non, mon Dieu ! s'exclama-
[-il dès qu'il eut parcouru les premières lignes de
sa lettre, t ut cela n'est que trop vrai, voilà le
diable qui commence fi. tenir ses promesses.
La lettre était de Marseille; on lui annonçait
qu'un sien cousin, qu'il n'avait pas vu deux fois
d ns sa vie, venait de mourir en cette ville et lui
léguait une somme nette et liquide de 80,000 li-
vres. Maître Cornélius ne savait s'il devait s'af-
¡liger ou se réjouir de cet héritage. La veille en-
core il se serait dit que cette fortune lui tombait
du ciel; mais, ce jour-là, il avai. des raisons de
craindre qu'elle ne lui vînt d'un tout autre côté.
Quoi qu'il en pùt être, il se résigna à l'accep-
ter. Il achevait à peine de réparer sa toilette du
matin, lorsque les clercs arrivèrent, et Scipion
tout le dernier. Sa vue produisit sur Cornélius
l'effet de la tête de Méduse; la grimace comique
qu'elle lui arracha n'échappa point aux jeunes
clercs, qui en prirent texte pour tou/menter le
pauvre Scipion, devenu si laid, disaient-ils, qu il
avait fait peur au patron. Mais ils ne surent que
penser quand ils virent celui-ci se confondre en
politesses vis-à-vis du bonhomme, lui prodiguer
des égards qui tenaient à la fois du respect et de
i (1) Voir le dernier numéro,
ser;enl, il le jetait par la fenêtre. Il a été con-
damne deux on trois. fois pour des faits de cette
r.l'ure. -
An (temeurant, le meilleur fils du monde.,
Brocard a établi une cantine au centre d'une
exploitation de chênes-liége, Moreau (c'est t ac-
cusé) était employé chez lui. Mme Brocard ayant
eu à se plaindre < e Moreau, pria son mari de le
renvoyer. Moreau sora, venue.
Il arrive dans la salle d'auberge où se ternit
la jeune femme: il a emprunté un fusil, il l'a
charge à gros plomb. Il entre, il ne dit pas un
mot. Il ajuste, et tire Ù. bout portant.
Mme Brocard tombe effroyablement mutilée.
Une s "'if' d'opérations douloureuses pratiquées
rar un chirurgien ha))ile, l''a sauvée presque par
J11i,arlc, Mais l'aspect (Je cette jeune femme est
horrible. Les lèvres ont disparu. Le menton
n'existe plus. La voûte du palais a été brisée et
refoulée dans la gorge; la langue a été brûlée
et déchirée. Il a fallu rassembler ces débris;
les recoudre, ménager un trou qui remplace la
bouche absente et par lequel on fait passer un
peu de bouillie. La blessée ne peut pas manger
encore. Elle ne peut. pas parler.
Un son guttural, étouffé, caverneux, s échappe
de cette bouche artificielle Mme Brocard désigne
son meurtrier; elle le montre à la cour, elle
essaye (1\' dire : « G est lui. »
"La culpabilité de Moreau n'était pas douteuse;
mais il a obtenu les circonstances atténuantes.
Il'est condamné aux travaux forcés à perpétui-
**
Sa victime aussi est condamnée à la douleur
et. à!l'humiliation. — Elle aussi est défigurée à
perpétuité. Ah! si Moreau eût été jugé par un
jury de femmes ! !.
On a vu des femmes oubliées quelques jours
après leur mort. On a môme vu des maris qui
n'attendaient pas jusqu'au décès de leur épouse
pour se donner les douceurs illicites d'un veu-
va!l'p anticipé. _
M. Boutillier est un mari modèle. Sa femme
est morte depuis 32 ans; il ne l'a pas oubliée.
Il a fait préparer pour elle un joli petit cavea i
dans le cimetière de l'Est. Il y a marqué la place
où il espère reposer un jour, à côté de sa chère
défunte.
01', Mme Boutillier estdecedee a Pans, l.e
19 février 1834. On l'a inhumée dans un caveau
de famille. Elle dort à côté de ses parents ;
M. Boutillier veut la réclamer; il demande une
exhumation. , .
La famille Bezançon (Mme Boutillier était
une demoiselle Bezancon) est représentée par
trois héritiers. Deux ont consenti à l'exhuma
tion ; mais, en pareille matière, la majorité ne
suffit pas, il faut l'unarimité. Une autre de-
moiselle Bezançon, une sœur de la défunte,
s'oppose à la demande de M. Boutillier, M. Bon-
tillier, dit-e)te. avait le droit de choisir une
tombe à sa femme: ce droit, il en a usé. Il faut
des motifs plus graves pour troubler le repos
des morts Mon beau-fVère veut avoir la conso-
lation de reposer près de sa fe nme. Je lui offre
une place dans le caveau de la famille.
Le ministère public a donné raison il Mme Au-
^er, et le tribunal a jugé conformément aux
conclusions de M. l'avocat imp¡"rial. M. Bou-
tillier a perdu son procès, mais il lui reste une
consolation ; l'hospitalité de la tombe que lui offre
sa belle sœur.
On peut accepter ces petites choses-la entre
parents.
MAITRE LOYAL.
FAITS DIVERS
PARIS
Voici quelques détails sur la visite de S. M.
l'Impératrice à la Banque (le France.
Accompa'!n¡"e du Prince Impérial et deS.Exc.
M. Foul cl, ministre des finances, S. M. a été
reçue par M. Rouland, gouverneur; Andouillé
et" Cuvier, sous-gouverneurs, auxquels s'était
joint M. le comte de Germiny, gouverneur ho
noraire.
L'Impératrice et le Prince Impérial ont suc-
cessivement visité la serre des dépôts où se con-
servent des titres d'une valeur totale de près de
douze cents millions; la galerie des recettes:
l'imprimerie des billets ; la caisse principale et
les caves de la réserve ; enfin la grande galerie
dorée commencée par le duc de la V rillière et
achevée par le comte de Toulouse.
S. M. a remis, au nom de l'Empereur, la
croix d'officier de la Légion d'honneur à M. le
comte Pillet-Will, et celle de chevalier à
M. Mallet.
Au moment où 1 Impératrice allait se retirer,
M. Rouland a supplié Sa Majesté de vouloir bien
agréer, comme témoignage de la respectueuse j
reconnaissance du conseil, l'une des quatre
grandes médailles d'or frappées exceptionnelle-
ment en 1809, après l'organisation définitive de la
Banque par Napoléon Ier.
Dimar.che, ve"s midi, un commencement d'in-
cendie a eu lieu quai Voltairen° 13, dans 1 'IiôLel
occupé par Ir. M. nitr.ut'.
Quoique cet incendie n'ait pas eu de gravité,
le tirage a été retardé el 'e n° du Monit:ur du
soir, aura san< doute manqué dans plusieurs
villes de province.
Samedi, vers minuit, un violant incendie a éclaté
quai d'Austerlitz au coin de la rue Fui ton, din,; les
bâtiments de M. Marotte, en'reposilaire de grains ei
de loin rages. L'inre)td)e s'est propagé avec une rapi-
dité ( fTii'Vante sur une étendue de 12 à 1 500 mètres
supfrftciets. Les blés déjà en fermentation détermi-
naient des exuln ion- formidables, et des quantités de-
errais incandescents étaient jetés jusqu'au boulevard
d" l'Hôpital, c'p'q-à-dire à une distance considérable
Tout un 6),é ne la rlle Fulton, à une ou deux p tites
maisons piè-, est entièrement détruit ; 5 000 tonnes
de marchandises, 9,000 si, s d'avoines, 3.000 botter
de foin et des milliers de futailles vides ont été con-
sumés, ainsi que sept chov"ux et une v che apparte
nant à M Marotte, un hu tième cheval appartenant à
un marrh nd,de futailles, beaucoup de vr- ailles et d,
lapin-, Un garçon d'écurie aurait été hrûlé, un pom-
pier blessé, et IIII homme, en \ oulant sauver un de
ses amis, aurait eu les deux mains brûlées.
Un accident est arrivé samerli soir pendant la
représentation du Cirque de l'Impératrice.
Deux gymnastes, les frères Mario, exécutaient
leur travail sur un trapèze placé, comme on le
sait, presque à la même hauteur que le lustre.
L'un d'eux se suspendit par les pieds, puis
l'autre se laissa glisser pour se suspendre à son
toür aux mains de son frère et continuer là dif-
férents exercices périlloux,
Mais le gymnaste lie ptit saisir à temps les
mains oll il devait se suspendre ; il tomba dans
t'arcne,
Un immense cri d'effroi sortit de toutes les
poitrines.
On releva le malheureux; il était évanoui,
inerte. On le crut mort.
Il n'en était rien, heureusement. Il ne s'était
même rien fracturé dans cette horrible chute, car,
dix minutes après, il put reparaître et venir sa-
luer le public.
Le général Beauregard, qui a joué un rô'esi conri
Mr;,ble dans la guerre américaine, est arrivé samedi à
Par s. Il est descendu au Granu-Hôtel et ue doit passer
q. e peu de jours dans la capitale.
D ux gendarmes à pied, à la résidence de Ct'chy.
avant -p rçu sur le boulevard Saiot-Vlllcpnt-dé-l'all¡
deux individus à mine suspecte, les ont art étés bien
Li LI ils opposassent une vigoureuse résistance. Maîtrisés
e! conduits à la caserne, ces deux malfaiteur ont été
reconnus pour être les auteurs d'i n crime qui vena t
de se commettre près de la route de la Révolte. lis
avaient arrèté un passant, l'avaient renversé, pui- dé-
pouiLé de sa montre e' d'un porte-monnaie renfer-
mant une somme de 400 francs.
Un mot amusant de Cham sur la liberté des
voitures ;
Une jeune femme'va prendre un fiacre.
| Le cocher est en tenue de sans-culotte. Elle
jette un cri.
— Quelle horreur !
Madame, répond le cocher, je suis libre'
Rien de gai et de spirituel comme cette petite
revue de la semaine que donne, chaque diman
che, le 'dessinateur ordinaire du C arira i. Les
autres jours, on le sait, sont pris par Daumier
llarlol, Stop, etc.
La rédaction du Charivari vaut ses dessins.
Uu bulletin remarquable, des Portraits-cartes
les Coulisses de journaux, le Petit diciionnair
d s contemporaines, les Lettres d'un conscrit au
trichien à sa famille, les Conseils à F Académi
sur sun futur Dit t-ionnaire, telles sont les princi
pales et attrayantes séries que publie le journa
de M. P. Véron,
V^-WWWA
DEPARTEMENTS
Les régiments de la garde ont reçu l'ordre de faire
venir au camp de Châ'ons les enfant, de troupe adrni,
cornue dans les musiques et dans es têtes de
tOlonne. Ces enfants sont au nombre de douze par
corps. Toujours sou' la surveilla"ce de sous-nfficier-
inifliiiïents. o ' le- soumettra à qne\IIlPs études, puis
on leur fera (aire de grandes piomeiiades qui les iuté es-
rront vivement.
Dimanche, ils ont dû tous être réunis dans la cha-
pelle pendant le service divin et à la fin de la messe
exécuter un Domme s lvum. qu'ils ont r pété depuis
plusieurs jours, ainsi que 150 autres soldats de tous
les corps, musi& ens ou autres.
Nous :1vons parle, le 27 mai dernier, d'un crime
affreux dont le bourg de, Cozes avait été le théâtre.
Depuis son arrestation l'assassin, qui refusait toute
espèce de nourrrure. vient de mourir de fall11 dans son
cachot déchargeant ainsi la justice humaine d'une hor-
rible lâche.
On lit dansl'Ere impériale, de Tarbes. le 19 juin:
« Samedi dernier, dans l'après-midi, trois jeunes
garçons, llostrin, Larmand et Ba-ques, âgés d'' dix 't
treize ans, avisant unegros-e pièce ,Je bois, qui leur
parut propre il f iriruîr bascule, unirent leur efforts pour
ia mettre ni équi ibre. Ils étaient déjà à cheval sur le,
ttoutre, lorsque Basques, montant à son tour, impro-
visa un mouvement qui. en faisant pivoter la pièce de i
Imis lui déroba son point d'apaui. Elle tomba et ans- :
si'ôt nn entendit, lin grand cri de dé'recse. 1
» On accourut, on vii Bisques qui se relevait, ayant
la jao lie ensanglantée, l't qui ndiquait avec terreur la
place où deux corps, dont les têtes avaient disparu sous
la p èce de b >is étaient immobiles.
» Lorsque la pièce de bois fut enlevée, on vit un
spec'acle horrible. La partie supérieure des deux ca-
davres avait été broyée, et, de la tête de l'un des deux
enfants, il ne restait que des lambeaux méconnais- i
sables.
A la demande générale des Lyonnais, Mlle Duvrger
i. joué la Dame aux Camélias avec son demi-million
,'e diamants.
Les Lyonnais sont dans le ravissement,
On lit dans le Moniteur optesten :
Ou dit qu • le bien vient en dormant En voici une
preuve nouvelle :
U 1 p ils bl - habitant de C denet, le nommé Louis
Bruno Isrard, dormait sous son 'oil c"mme Garo sous
son ,Mne. il rêvait des trésors de h Cdlforuie, lors-
(Iii il fut tiré ci, Jon somme et de ses rêves dorés par
t'affivnx rraql1eme t d'une poutre.
— Holà! dit-il qu'est fct? et avpc une présent
d'esprit peu commune. il sauta du lit et vint se blot-
iÍr uans un c<>i-n de sa chamhre.
Il était teinpsjcar la toiture de sa maison, comolé-
emeftl délabrée, Vflrad; 4e faire irruption sur le deu-
xième étage, et celui-ci tombait s r le premier qui
dégringolait sur le rez-de-chaussée, tout cornue des
capucins de cartes.
Au milie de cette effroyante débâcle, Isnard, pro-
Tégé par un soliveau, probablement, ne reçut pas le
moindre platras, et sortit de sa retraite com -e il y
était entré, avec un immeuble de moins et dus dé eu m
tIres en plus.
A h première nouvelle, le commissaire de police de
Cadrnet accourt sur les lieux; les saneurs-poinpiers
suivent son exemple. On débaye, 0\1 foilll'e : pas la
moindre victime; on fouille encorp, tant et si hier;
.)U'on finit par découvrir un trésor, caché depuis plus
d'un siècie probablement, tin vr'i trésor w' or-ttui
rg/-nt. en belles pières à l'effigie de Louis XIV.
'il y avait là soixante-dix-huit pièces ln argent dl'
-i (l'erentps valeurs , et des pièces en 0<, bien ec dû
ment remises ail propriétaire qui a trouvé si heureu-
sement le remède à côté du mal, oa sous le mal, si
vous voulez.
ETRANGER
Un crime inouï vi^nt de jeter la consternation dan,
la commune de Valgrisencho V.dL;rispnchf'(v.!!!ée d'Aoste).
M. Frassy syndic de la commune, a été assassiné
oar trois individus qui ie fr:Íp èrent de quinze coups
de poignard. Les trois individus ont pris la fime en em-
lIortar. t une somme lit- 30.000 francs que M, Frassy
était allé toucher le jour même à Turin.
Un a'tentat a été commis contre la personne du
c.r\mm8nd ur Ubaldino Peruzn, ancien ministre e l'in-
":rleur. au moment pù il sortait de la junte munici-
pale. C'e-t la troisième fois depuis un an que M. Pe-
rirai est en botte à ces sauvages attaques. Au moment
où il passait dfns la rue des Colzaccioli, un individu
l'abord« et l'invite à prendre connaissance d'une lettre
qu'il lui présente et qu'il lui dit provenir du chevalier
Maurigi, procureur général pi cs la Cour d'appel de Pa.
lerme. Cette lettre, paraî'-it, élait adressée à 1 individu
qui en était le porteur, et elle déclarait qu'il avait été
arrêté en 1864 pour coups et blessures par'ordre de
VI. Peruzzi, a ors ministre de l'intérieur Pendant que
M. Peruzzi lisait complaisamment cette lettre, l'in-
connu le prit au collet et le jeta violemment à terre en !
lui disant : « C'est donc à vous que je suis redevable
de mon arresta'ion ! » et il fr ppait -lt coups redoubles
Mais M. Peruzzi ne tarda pas à se relever, et il ..liait
user de représailles lorsque l'intervention des passants
vint lui épargner ce désagrément. L'inconnu profita du
tumulte pour se sauver. On es! à sa poursuite et on
croit que c'est un nommé B..., de Veileiri, peiite ville
des Etats pontificaux.
Voici, d'après nne dépêche télégraphique de Phila-
delphie, en date d,i 8 juin, le dernier acte du drame
horrible qui a ensanglanté, il y a quelque temps, une
fp,r,, e isolée de Peusytv'nie :
« Probst a été exécuté ce matin. Trèi peu de per
sonnes ont assisté au supplice, et. parmi elles Seule-
,enl six rapporteurs de la- presse de la ville.
» Le sbériff Howel a exécuté strictement la loi en ce
'lui c o cerne la publ cité restreinte à ta grande con-
trarié é des Journalistes du d hors. auxquels des billets
d'admission avaient été péremptoirement, refusés.
» A 10 h. 45 m. le «hériff a tiré a cor-de. la tr,ppe
est tombée, et la vie était élClllte deux ou trois miuu-
es après.
Un officier su sse, M. Favre, fait du cavalier autri-
chien le portrait suivant :
Le cav,\1ier autrichi n a 'es plus grands soins pour
son cheval; on :-ait combien t'alle,ijai,d est naturelle
ment cavalie- , et quel inté. êt il apporte à la conser-
: v;tlion de sont or, pagoon (1, travail ou de git-i-re, le
' li,,Iilz ois lp, défasse encore de heaucoup, - ar ort peut
1 pie que dire qu'il est JlP- à ch-v-d et que son coursi --il
i" fait parie dp, lui-même. C est là une des grandes supe-
Iijontésde la cavalerie autrichienne CI Notre régiment,
.lisait à M. Fvvrf! un officier ai-itti,iiien, a fait. des
iiiai'Ciies lie viii^t-cinq etapes sans avoir plus th: ueu.x
ou trois chevaux blessés. » Cela tient à la bonne po-
sition de "hnmmf'. à l'pxcellent ajustement de la selle
et aux soins du cavalier.
D'UN PROCUREUR
QUI AVAIT VENDU A RÉMÉRÉ SON AME AU DIABLE
Suite et fin (1)
Maître Cornélius prit la Coutume de Paris et
la parcourut au mot Vente avec une grande at.-
tention ; j amais il n'avait traité une affai.e aussi
int rossante pour lui.
— Mon cher monsieur, dit-il au bout d'un
quart d'heure, je choisis la vpntp à réméré.
— A réméré... je ne m'at endais pas à ce'ui-là;
en sorte que vous me rendriez la belle Sidonie,
quand elle se; a. viei le. Cela ne fait pas mon
compte Mais, tenez, j'aime les gens d'esprit;
rém'ré, soit; et pour vjus prouver que je suis
un bon diable, voici quelle en sera la c ndition :
je vous rend ai votre âme aussitôt que vous ne
désirerez rien au re chose que la ravoir. Cela
vous va-t-il ?
Cornélius réfléchit un moment. Il se prit à
penser que le diable éta;t un imbécile, et il se
hâta de répondre : « Oui, de tout mon cœur, cela
me va parfaitement. »
Scipion tira de sa poche une feuille de papier
incombustible, précaution nécessaire à cause de
la température des archives où se déposent ces
sortes d'actes, et y fit lire au procureur ébahi,
écrites à l'avance, toutes les stipulations dont ils
venaient de convenir. « Signez, » dit-il; le pro-
cureur signa « Et ici, à la marge, votre paraphe.
à cause des r, " S mots rayés nuls. » Le procureur
parapha. Scipion fit de même, puis il mit le pa-
pier d ns sa poche, en poussant un éclat de rire
infernal, un de ces gros rires que les Anglais
appellent rires de cheval, h rselniùh. Au même
moment il disparut. Il se fit un bruit effroyable,
le procureur ayant donné du front contre son
bureau.' y porta d'abord la main, puis il étendit
les liras et se frotta les yeux absolument comme
un homme qui sortirait d'un rêve agité.
Il commença à soupçonner qu'effectivement
tout cela n'avait été qu'un rêve quand il se vit
dans son grand fauteuil, qu'il croyait avoir cédé
au diable, et qu'il vit à sa place, contre le mm,
celui qu'il lui semblait avoir lui-même occupé.
l/ima"'e séduisante de Mlle Sidonie avait fui des
cadres, des dessus de porte et du devant de la
cheminée: il n'y avait plus, comme la veille au
soir, que sept à huit bûches entre les deux ca-
siers, le poêle était froid et l'on n'y voyait pas
apparaître de feu Cependant la Coutume d- Paris
était ta sur le bureau, ouverte an mot Vrnl>. ('t
réméré... Il s'était donc passé quelque chose.
Maître Cornélius était, vous le pouvez croire.
dans une grande perplexité, lorsqu'on frappa
violemment à la porte de la rue. Il entendit Ma-
deleine aller ouvrir, monter à la chambre à cou-
cher, puis redescendre à l'étude et entrer enfin
dans son cabinet.
Qu'est-ce qui vous a pris de vous lever si
matin, monsieur?
— Quelle heure est-il donc?
— Sept heures à peine. Monsieur, c'est une
lettre de province; ça n'est pas gros et cela coûte
pourtant une livre huit sous.
— Donne.
— Ah ! mon Dieu !
Qu'as-tu à pousser de pareils cris?
Vous ne voyez donc pas comme vous êtes
babillé?
Maître Cornélius jeta sur sa personne un cnup
d'œil hébété; il était en chemise et en bonnet de
nuit; il avait bien le vêtement indispensable, la
culotte noire; mais au lieu d'en couvrir ses extré-
mités inférieures, il y avait passé les deux bras
ut s'en était fait une sorte de spencer à manches
courtes.
Saurai rêvé, se dit-il à part lui en congé-
diant Madeleine. Mais non, mon Dieu ! s'exclama-
[-il dès qu'il eut parcouru les premières lignes de
sa lettre, t ut cela n'est que trop vrai, voilà le
diable qui commence fi. tenir ses promesses.
La lettre était de Marseille; on lui annonçait
qu'un sien cousin, qu'il n'avait pas vu deux fois
d ns sa vie, venait de mourir en cette ville et lui
léguait une somme nette et liquide de 80,000 li-
vres. Maître Cornélius ne savait s'il devait s'af-
¡liger ou se réjouir de cet héritage. La veille en-
core il se serait dit que cette fortune lui tombait
du ciel; mais, ce jour-là, il avai. des raisons de
craindre qu'elle ne lui vînt d'un tout autre côté.
Quoi qu'il en pùt être, il se résigna à l'accep-
ter. Il achevait à peine de réparer sa toilette du
matin, lorsque les clercs arrivèrent, et Scipion
tout le dernier. Sa vue produisit sur Cornélius
l'effet de la tête de Méduse; la grimace comique
qu'elle lui arracha n'échappa point aux jeunes
clercs, qui en prirent texte pour tou/menter le
pauvre Scipion, devenu si laid, disaient-ils, qu il
avait fait peur au patron. Mais ils ne surent que
penser quand ils virent celui-ci se confondre en
politesses vis-à-vis du bonhomme, lui prodiguer
des égards qui tenaient à la fois du respect et de
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