Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-16
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 juin 1866 16 juin 1866
Description : 1866/06/16 (N59). 1866/06/16 (N59).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47191175
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
S cent. le numéro.
1 JOURNAL QUOTIDIEN '
... & - cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 5 fr. Ofr. 18 fr.
Départements. 8 il 99
SAMEDI, 16 JUIN 1866. — N° 59. '
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
iTAUE. - Forteresse de Mantoue. - Arsenal construit par les Autrichien sur les restes de I église df" Saint-François de Paul, (b aprè* le crcnquis foit .ur nature par M. Jacquemin.) .
ÉCHOS DE PARIS
LES DOMESTIQUES
.
—Joseph!
— Monsieur.
— Donnez-moi mon pantalon à pied.
; —Dans dix minutes, monsieur.'
— Comment! dans dix minutes! que
. faites-vous donc ?
— Monsieur, je corrige mes épreuves. J
Uil nouveau journal vient de paraître :
Le journal des domestiques.
Nous avions déjà :
La Société des gens de maison, f
Le Bal annuel des gens de maison,
La Caisse de secours des gens de maison.
Pour peu qu'un Jean de maison écrive de
nouvelles Méditations poétiqu.es, ce sera com- j
plet. »
A Dieu ne plaise que je me plaigne de ces
progrès !
Les signaler est tout ce que je veux.
Et, puisque les domestiques deviennent
journalistes, je demande à parler de mes con-
frères, voilà tout.
Voulez-vous savoir comment .est composée
une grande maison?
Je prends cette grande maison parmi celles
du faubourg Saint-Germain.
N'est-ce pas là que les domestiques sont
demeurés, en dépit des changements politi-
ques et sociaux, les représentants les plus
complets de la domesticité? -
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXXIV
L'émotion de Pàris était au comble.
Cependant le canon ne tonnait pas, et la jour-
née s'était presque écoulée tout entière.
Les Russes occupaient les hauteurs de Ro-
mainville, l'extrémité de la plaine Saint-Denis,
Fontenay-sous-Bois et une partie de la forêt de
Vincennes.
Les Prussiens, avant-garde de Blücher, étaiefit
avec eux.' ,
Pourtant ni les Prussiens, ni les Russes, qui
avaient pris ces positions durant la nuit précé-
dente, n'avaient fait un pas en avant.
On eût dit qu'ils n'osaient pas attaquer Paris.
Les maréchaux Moncey et Marmont avaient
.pris leurs précautions, et ils attendaient.
Paris, du reste, n'était pas fortifié alors, et
n'avait pour protection que ce faible mur d'en-
; ceinte dont les fermiers généraux lavaient jadis
lentouré.
Voir 1M numéros parut depuit 1. t8 avril. ,
Mais, en revanche, il avait une population
énergique et prête à tout.
Du faubourg Saint-Martin au faubourg Saint-
Antoine, Paris offrait ce soir-là un spectacle
d'une éloquente originalité; et deux hommes
qui cheminaient de rue en rue et de groupe en
groupe, causant à voix basse, en avaient fait la
remarque.
Ges deux hommes étaient Coqueluche et le
chevalier d'Ormignies, tous deux vêtus en ou-
vriers, et se dirigeant vers le faubourg Saint-
Antoine.
Coqueluche avait eu une existence bien occu-
pée ce jour-là.
Nous savons ce qu'il avait fait le matin et la
nuit précédente; mais nous l'avons perdu de
vue au seuil de l'hôtel du Grand-Cerf.
Coqueluche était allé au café Lemblin-
Le café Lemblin était plein de monde.
Montés sur des tables,. en guise de tribunes,
plusieurs habitués péroraient.
Quelques officiers tordaient silencieusement
leurs moustaches.
Le vidame de Saint-Florentin et ses trois
amis ne se gênaient pas pour exprimer tout haut
leur satisfaction.
Plusieurs fois quelques jeunes officiers avaient
frémi d'impatience et porté la main à la garde
de leurs épées.
Mais un regard énergique et sévère d'un colo-
nel assis dans, un coin et fumant silencieuse-
ment, en parcourant une gazette, les avait ar-
rêtés. - -
,
i Le vidame avait dit à un certain moment : ,
— Messieurs, je crois que le roi Louis le Dé-
siré couchei'a aux Tuileries demain.
Quelques murmures, quelques protestations
sourdes avaient accueilli cette prédiction.
Néanmoins, le colonel n'avait pas soufflé
mot.
C'était en ce moment que Coqueluche, c'-est-à-
dire le fringant vicomte de Montrevel, était entré.
On connaissait le vicomte au café Lemblin.
Cependant, personne ne savait au juste son
opinion. Mais comme il avait dans sa tqurnure,
dans ses habits, dans ses airs impertinents quel-
que chose de frondeur, le vidame de Saint-Flo-
rentin, qui le voyait.ou plutôt qui le remarquait
pour la première fois, avait cru deviner en lui un
auxiliaire.
Les bourgeois c'est-à-dire les pékins, étaient
en majorité dans le café.
Il n'y avait guère que cinq ou six officiers, y
compris le colonel, lequel, on le devine, n'était
autre que Raoul de V auxcham ps.
Cette majorité d'une part, et le voisinage des
russes, doublaient l'audace et l'impertinence des
quatre gentilshommes qui avaient fait si héroï-
quement serment de purger la noblesse française
d'un hérétique, d'un soldat de Bonaparte qui la
déshonorait.
— Tiens! c'est Montrevel, avaient dit
plusieurs habitués en voyant entrer Coque-
luche.
— Bonjour, messieurs, répondit Coque-
luche.
— As-tu des nouvelles? demanda un vieux
chevalier de Saint-Louis qui jouait aux do-
minos.
— Celles que vous avez, nous allons être at-
taqués au premier moment.
Raoul de Yauxchamps avait, un moment, levé
les yeux sur le nouveau venu.
Puis, comme Coqueluche lui était inconnu, il
avait repris la lecture de sa gazette.
Le vidame de Saint-Florentin s'était échauffé
de plus en plus.
Après avoir annoncé l'arrivée prochaine de
Louis XVIII, il avait parlé d'une cage de fer pour
y enfermer le tyran.
Cette fois Raoul de Vauxchamps avait posé sa
gazette sur la table.
Puis il s'était approché des quatre gentils-
hommes provocateurs, et s'adressant au vidame:
j — Monsieur, lui avait-il dit, vous oubliez sin-
[ gulièrement une chose.
— Laquelle ? avait demandé le vidame d'un ton
impertinent.
— C'est que vous parlez devant moi.
— Mais non.
Les officiers s'étaient levés en tumulte, la
main sur la garde de leur épée.
Raoul leur imposa silence d'un geste.
Puis, regardant fixement le vidame :
- Est-ce une querelle que vous cherchez î
- Peut-être, dit le baron' de Courfeuille.
— Evidemment, dirent le marquis du Clos et
le chevalier du Plan.
Coqueluche, qui ne demandait pas mieux que
de jouer un rôle, ajouta :
— Vous avez tort.
— Hein? fit le vidame, qui regarda Coqueluche
de travers.
— Nous pensez bien, reprit Coqueluche, que
S cent. le numéro.
1 JOURNAL QUOTIDIEN '
... & - cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. Un an.
Paris 5 fr. Ofr. 18 fr.
Départements. 8 il 99
SAMEDI, 16 JUIN 1866. — N° 59. '
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
iTAUE. - Forteresse de Mantoue. - Arsenal construit par les Autrichien sur les restes de I église df" Saint-François de Paul, (b aprè* le crcnquis foit .ur nature par M. Jacquemin.) .
ÉCHOS DE PARIS
LES DOMESTIQUES
.
—Joseph!
— Monsieur.
— Donnez-moi mon pantalon à pied.
; —Dans dix minutes, monsieur.'
— Comment! dans dix minutes! que
. faites-vous donc ?
— Monsieur, je corrige mes épreuves. J
Uil nouveau journal vient de paraître :
Le journal des domestiques.
Nous avions déjà :
La Société des gens de maison, f
Le Bal annuel des gens de maison,
La Caisse de secours des gens de maison.
Pour peu qu'un Jean de maison écrive de
nouvelles Méditations poétiqu.es, ce sera com- j
plet. »
A Dieu ne plaise que je me plaigne de ces
progrès !
Les signaler est tout ce que je veux.
Et, puisque les domestiques deviennent
journalistes, je demande à parler de mes con-
frères, voilà tout.
Voulez-vous savoir comment .est composée
une grande maison?
Je prends cette grande maison parmi celles
du faubourg Saint-Germain.
N'est-ce pas là que les domestiques sont
demeurés, en dépit des changements politi-
ques et sociaux, les représentants les plus
complets de la domesticité? -
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXXIV
L'émotion de Pàris était au comble.
Cependant le canon ne tonnait pas, et la jour-
née s'était presque écoulée tout entière.
Les Russes occupaient les hauteurs de Ro-
mainville, l'extrémité de la plaine Saint-Denis,
Fontenay-sous-Bois et une partie de la forêt de
Vincennes.
Les Prussiens, avant-garde de Blücher, étaiefit
avec eux.' ,
Pourtant ni les Prussiens, ni les Russes, qui
avaient pris ces positions durant la nuit précé-
dente, n'avaient fait un pas en avant.
On eût dit qu'ils n'osaient pas attaquer Paris.
Les maréchaux Moncey et Marmont avaient
.pris leurs précautions, et ils attendaient.
Paris, du reste, n'était pas fortifié alors, et
n'avait pour protection que ce faible mur d'en-
; ceinte dont les fermiers généraux lavaient jadis
lentouré.
Voir 1M numéros parut depuit 1. t8 avril. ,
Mais, en revanche, il avait une population
énergique et prête à tout.
Du faubourg Saint-Martin au faubourg Saint-
Antoine, Paris offrait ce soir-là un spectacle
d'une éloquente originalité; et deux hommes
qui cheminaient de rue en rue et de groupe en
groupe, causant à voix basse, en avaient fait la
remarque.
Ges deux hommes étaient Coqueluche et le
chevalier d'Ormignies, tous deux vêtus en ou-
vriers, et se dirigeant vers le faubourg Saint-
Antoine.
Coqueluche avait eu une existence bien occu-
pée ce jour-là.
Nous savons ce qu'il avait fait le matin et la
nuit précédente; mais nous l'avons perdu de
vue au seuil de l'hôtel du Grand-Cerf.
Coqueluche était allé au café Lemblin-
Le café Lemblin était plein de monde.
Montés sur des tables,. en guise de tribunes,
plusieurs habitués péroraient.
Quelques officiers tordaient silencieusement
leurs moustaches.
Le vidame de Saint-Florentin et ses trois
amis ne se gênaient pas pour exprimer tout haut
leur satisfaction.
Plusieurs fois quelques jeunes officiers avaient
frémi d'impatience et porté la main à la garde
de leurs épées.
Mais un regard énergique et sévère d'un colo-
nel assis dans, un coin et fumant silencieuse-
ment, en parcourant une gazette, les avait ar-
rêtés. - -
,
i Le vidame avait dit à un certain moment : ,
— Messieurs, je crois que le roi Louis le Dé-
siré couchei'a aux Tuileries demain.
Quelques murmures, quelques protestations
sourdes avaient accueilli cette prédiction.
Néanmoins, le colonel n'avait pas soufflé
mot.
C'était en ce moment que Coqueluche, c'-est-à-
dire le fringant vicomte de Montrevel, était entré.
On connaissait le vicomte au café Lemblin.
Cependant, personne ne savait au juste son
opinion. Mais comme il avait dans sa tqurnure,
dans ses habits, dans ses airs impertinents quel-
que chose de frondeur, le vidame de Saint-Flo-
rentin, qui le voyait.ou plutôt qui le remarquait
pour la première fois, avait cru deviner en lui un
auxiliaire.
Les bourgeois c'est-à-dire les pékins, étaient
en majorité dans le café.
Il n'y avait guère que cinq ou six officiers, y
compris le colonel, lequel, on le devine, n'était
autre que Raoul de V auxcham ps.
Cette majorité d'une part, et le voisinage des
russes, doublaient l'audace et l'impertinence des
quatre gentilshommes qui avaient fait si héroï-
quement serment de purger la noblesse française
d'un hérétique, d'un soldat de Bonaparte qui la
déshonorait.
— Tiens! c'est Montrevel, avaient dit
plusieurs habitués en voyant entrer Coque-
luche.
— Bonjour, messieurs, répondit Coque-
luche.
— As-tu des nouvelles? demanda un vieux
chevalier de Saint-Louis qui jouait aux do-
minos.
— Celles que vous avez, nous allons être at-
taqués au premier moment.
Raoul de Yauxchamps avait, un moment, levé
les yeux sur le nouveau venu.
Puis, comme Coqueluche lui était inconnu, il
avait repris la lecture de sa gazette.
Le vidame de Saint-Florentin s'était échauffé
de plus en plus.
Après avoir annoncé l'arrivée prochaine de
Louis XVIII, il avait parlé d'une cage de fer pour
y enfermer le tyran.
Cette fois Raoul de Vauxchamps avait posé sa
gazette sur la table.
Puis il s'était approché des quatre gentils-
hommes provocateurs, et s'adressant au vidame:
j — Monsieur, lui avait-il dit, vous oubliez sin-
[ gulièrement une chose.
— Laquelle ? avait demandé le vidame d'un ton
impertinent.
— C'est que vous parlez devant moi.
— Mais non.
Les officiers s'étaient levés en tumulte, la
main sur la garde de leur épée.
Raoul leur imposa silence d'un geste.
Puis, regardant fixement le vidame :
- Est-ce une querelle que vous cherchez î
- Peut-être, dit le baron' de Courfeuille.
— Evidemment, dirent le marquis du Clos et
le chevalier du Plan.
Coqueluche, qui ne demandait pas mieux que
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