Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-06-11
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 juin 1866 11 juin 1866
Description : 1866/06/11 (N54). 1866/06/11 (N54).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47191123
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
. JOURNAL QUOTIDIEN
lf. cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. ,Un an.
ris .... -i fr. fr. 1 S fr.
-- 1 Départements. fi 1 1 et
LUNDI, 11 JUIN 1866. — No Si... '
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda. -
DATE
OBOLUM
C'était le
23 juin 1848
(date de san-
glante mé-
moire).
J'apparte-
nais, deI U'!
quelques
x jours seule-
ment, au se-
crétariat de
la Commis- »
i sion exécu-
tive.
Tout le
personnel de
notre bureau
avait suivi la
Commission
au palais
Bourbon,
siége de l'As-
semblée na-
tionale, où le
pouvoir exé-
cutif se tenait
en perma-
nence.
Sous la
protection
d'une poi-
gnée de sol- 'i
• dats armés
' de quatre pe-
tites pièces
de campa-
gne, que le
général Ca-
vaignac avait
fait disposer
deux par
deux à la tête
du pont de la Concorde et à l entré de la place !
de Bourgogne, les représentants délibéraient.
Des appartements de la présidence, dont la
Commission avait fait son quartier général , on
entendait rouler au lointain l'écho sinistre
du canon et surgir, du sein de la foule ameutée
aux abords du palais, ces rumeurs sourdes et
1 . UNE RUSE DE ZOUAVE, TABLEAU DE M. LE PIPPRU .1~ .
menaçantes pareilles aux grondements delà I
mer. * :
Au-dedans tout était désordre et confusion. !
Coup sur coup arrivaient ruisselants de sueur,
essoufflés, débraillés (il faisait une chaleur dp,
30 degrés), des officiers en uniforme ou des
envoyés en bourgeois, porteurs des messages
les plus alarmant:: l'insurrection se propa-'
geait et se fortifiait de toutes parts, Marrast,
maire de Paris, sur le point d'être forcé à
l'Hôtel de Ville malgré l'héroïque défense du
général Duvivier. demandait avec instance du
renfort, qu'on ne pouvaitlui envoyer; la garde
nationale, convoquée depuis le matin, par la
générale qui
ne cessait de
battre dans
les rues, ré-
pondait froi-
dement à
l'appel du
tambour.
Sur pres-
que tous les
points la ré-
volte gagnait
du terrain et
la répression
impuissante
en était ré-
duite à la dé-
fensive.
Je vois en-
core le géné-
ral Cavai-
gnac, à la
fois ministre
de la guerre
et comman-
dant de l'ar-
mée de Paris,
sortant le
front sou-
cieux et les
sourcils fron-
cés,dela salle
du conseil de
la Commis-
sion exécu-
j tive.
Je vois le
i brave et mal-
heureux Né-
grier, accou-
' rir, - trem-
blant d'émo-
tion, et, sup-
pliant à y
mains join-
tes, son an-
cien frère
d'armes d'Afrique de lui faire la. grâce de dis-
poser de ses services et de sa vie.
Je vois le vieil Arago, triste, mais résigné,
disant tout haut : « Il ne reste plus qu'à se
~ faire tuer avec honneur, » et partant pour
aller chercher, à la barricade du petit pont de
l'Hôtel-Dieu, la mort, qui ne voulut pas de
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXIX
Quille-en-Bois et Jean étaient rentrés chez eux
.en quittant la mère des cornpa-nons.
Tous deux habitaient cette maison à un seule
étage dont la forge occupait tout le rez-de-
. chaussée. *
Jean couchait dans le bas, au fond de la bou-
tique, derrière le grand soufflet, sur un véritable
lit de camp.
- * Quille-en-Bois occupait une chambre, ! là-
haut, en sa qualité de patron.
, Les deux vieux compagnons d'armes étaient
silencieux quand ils rentrèrent.
IL in ' Au lieu de se coucher tout de suite, Jean ra-1
91' viva deux brins .de charbon dans la forge, en prit
un avec ses doigts et ralluma sa pipe. i
Puis il s'assit sur une enclume.
A quoi penses-tu donc? fit Quille-en-Bois
d'un ton bourru.
Et toi? dit Jean le manchot.
A rien, dit séchement le forgeron.
1 Ni moi, répondit l'autre. 1
Voir les Duméros virus depuis le i8 arril. ■
■ • - t - j &J j
Quille-en-Bois imita Jean. Il posa la lanterne
qu'il avait allumée en sortant de chez mime
Toinette, sur un étau.
Puis il chercha pareillement du feu pour -ta
pipe et s'assit sur une autre enclume. ,
Marne Toinette et le fou sortirent précipitamment. < 'Jîl1
i', , 'j',
s lf 1. 1 \;-m-s!!r . ' ■ ~. -. a(." un 1 e . - . 1 Il > ~'é J,~ , M
Le silence s'établit de nouveau entre les deux
forcerons.
Ils se tournaient môme le dos.
Ce fut Jean qui reprit le premier la parole :
i — C'est tout ce crue tu dis? fit-il.
— Et toi ?
— Est-ce que tu ne penses pas que nous de-
vrions aller nous coucher?
— Je n'ai pas sommeil.
— Ni moi.
Le silence se rétablit.
Tout à coup Jean le manchot laissa retomber
lourdement son poing unique sur sa cuisse.
— Tonnerre ! dit-il, faut convenir que nous
sommes de grands enfants, tous les deux.
— Plaît-il? grogna Quille-en-Bois.
— C'est la jalousie qui nous mène en ce mSJ-
ment.
A cet mots, Quille-en-Bois fit un si brusque
mouvement qu'il faillit perdre l'équilibre et se
cramponna à la chaîne du soufflet. ,
— Est-ce que tu es fou ? dit-il.
— Bah! reprit Jean, faut dire la vérité. Nous
avons été tous les deux, dans notre jeunesse,
assez amoureux de la cousine..
— Qu'est-ce que ça prouve?
— Ça prouve que ce soir elle vous a dit que ce
fou qu'on appelle Jean de Nivelle...
Quille-en-Bois haussa les épaules:
— Va donc te coucher, niais! dit-il.
Et il se leva et se dirigea sans répondre un
mot de plus, vers l'escalier de bois qui se trou-
vait dans un angle. ,
— Bonsoir! dit Jean.
Et le manchot jeta sa pipe, qui se brisa en dix
morceaux.
Puis il gagna son lit de camp et s'y jeta tout
vêtu en soufflant la lanterne et murmurant :
, — Faut-il que des invalides comme nous soient
i bêtes, tonnerre! flf! ru,
,jl\ri'tr'fL.., j, , • ■1 ^ ■* n;
. JOURNAL QUOTIDIEN
lf. cent. le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six mois. ,Un an.
ris .... -i fr. fr. 1 S fr.
-- 1 Départements. fi 1 1 et
LUNDI, 11 JUIN 1866. — No Si... '
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda. -
DATE
OBOLUM
C'était le
23 juin 1848
(date de san-
glante mé-
moire).
J'apparte-
nais, deI U'!
quelques
x jours seule-
ment, au se-
crétariat de
la Commis- »
i sion exécu-
tive.
Tout le
personnel de
notre bureau
avait suivi la
Commission
au palais
Bourbon,
siége de l'As-
semblée na-
tionale, où le
pouvoir exé-
cutif se tenait
en perma-
nence.
Sous la
protection
d'une poi-
gnée de sol- 'i
• dats armés
' de quatre pe-
tites pièces
de campa-
gne, que le
général Ca-
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fait disposer
deux par
deux à la tête
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de Bourgogne, les représentants délibéraient.
Des appartements de la présidence, dont la
Commission avait fait son quartier général , on
entendait rouler au lointain l'écho sinistre
du canon et surgir, du sein de la foule ameutée
aux abords du palais, ces rumeurs sourdes et
1 . UNE RUSE DE ZOUAVE, TABLEAU DE M. LE PIPPRU .1~ .
menaçantes pareilles aux grondements delà I
mer. * :
Au-dedans tout était désordre et confusion. !
Coup sur coup arrivaient ruisselants de sueur,
essoufflés, débraillés (il faisait une chaleur dp,
30 degrés), des officiers en uniforme ou des
envoyés en bourgeois, porteurs des messages
les plus alarmant:: l'insurrection se propa-'
geait et se fortifiait de toutes parts, Marrast,
maire de Paris, sur le point d'être forcé à
l'Hôtel de Ville malgré l'héroïque défense du
général Duvivier. demandait avec instance du
renfort, qu'on ne pouvaitlui envoyer; la garde
nationale, convoquée depuis le matin, par la
générale qui
ne cessait de
battre dans
les rues, ré-
pondait froi-
dement à
l'appel du
tambour.
Sur pres-
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points la ré-
volte gagnait
du terrain et
la répression
impuissante
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duite à la dé-
fensive.
Je vois en-
core le géné-
ral Cavai-
gnac, à la
fois ministre
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dant de l'ar-
mée de Paris,
sortant le
front sou-
cieux et les
sourcils fron-
cés,dela salle
du conseil de
la Commis-
sion exécu-
j tive.
Je vois le
i brave et mal-
heureux Né-
grier, accou-
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pliant à y
mains join-
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cien frère
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Je vois le vieil Arago, triste, mais résigné,
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~ faire tuer avec honneur, » et partant pour
aller chercher, à la barricade du petit pont de
l'Hôtel-Dieu, la mort, qui ne voulut pas de
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
XXIX
Quille-en-Bois et Jean étaient rentrés chez eux
.en quittant la mère des cornpa-nons.
Tous deux habitaient cette maison à un seule
étage dont la forge occupait tout le rez-de-
. chaussée. *
Jean couchait dans le bas, au fond de la bou-
tique, derrière le grand soufflet, sur un véritable
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- * Quille-en-Bois occupait une chambre, ! là-
haut, en sa qualité de patron.
, Les deux vieux compagnons d'armes étaient
silencieux quand ils rentrèrent.
IL in ' Au lieu de se coucher tout de suite, Jean ra-1
91' viva deux brins .de charbon dans la forge, en prit
un avec ses doigts et ralluma sa pipe. i
Puis il s'assit sur une enclume.
A quoi penses-tu donc? fit Quille-en-Bois
d'un ton bourru.
Et toi? dit Jean le manchot.
A rien, dit séchement le forgeron.
1 Ni moi, répondit l'autre. 1
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Marne Toinette et le fou sortirent précipitamment. < 'Jîl1
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— Et toi ?
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— Je n'ai pas sommeil.
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— Tonnerre ! dit-il, faut convenir que nous
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— Plaît-il? grogna Quille-en-Bois.
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A cet mots, Quille-en-Bois fit un si brusque
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— Est-ce que tu es fou ? dit-il.
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assez amoureux de la cousine..
— Qu'est-ce que ça prouve?
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Quille-en-Bois haussa les épaules:
— Va donc te coucher, niais! dit-il.
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Puis il gagna son lit de camp et s'y jeta tout
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