Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-05-20
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 mai 1866 20 mai 1866
Description : 1866/05/20 (N32). 1866/05/20 (N32).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4719091c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent, le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six M'D'is. JBjmht;—•*
Paris A fr. 9 fr.
Départements. 8 1 11/ - ." 1,
DIMANCHE, 20 MAI 1866 — N° 32.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
Lios. — Terrible accident arrivé aux courses de Lyon, au saut de la banquette irlandaise. — Deux cavaliers tués. (D'après le croquis de m. CGmba,ù, conuMisiqué rH M. vingtrinier.)
COURRIER DE PARIS
Vous est-il arrivé quelquefois de vous arrê-
ter devant certaines vitrines derrière lesquelles
on voit un joli petit monsieur un peu plus
grand, ce me semble, qu'une poupée Huret,
gravement occupé à donner tous ses soins
aux pieds d'une aimable personne qui a le
talon délicatement posé sur un tabouret?
De temps à autre le joli monsieur sourit et
remue la tête de haut en bas, de l'air d'un phi-
losophe qui discute; la dame aussitôt par une
pantomime, non moins éloquente, exprime un
doute gracieux. Et, par un double mouvement
spontané, au même instant la main de l'un
s'élève tandis que le pied de l'autre s'abaisse.
Cependant aux deux côtés du tableau, deux
nègres armés de pilons et d'une physionomie
joviale, ne cessent de préparer je ne sais quel
onguent dans des mortiers fort reluisants.
Sans grands efforts d'imagination on arrive
à comprendre que le monsieur en habit noir
si décemment agenouillé est un pédicure.
Au commencement il n'y avait dans tout
Paris qu'un seul de ces tableaux, et, s'il m'en
souvient bien, il était situé au boulevard des
Italiens, non loin du café Cardinal.
Aujourd'hui il y en a deux, il y en a trois,
et quatre et cinq et six. 1
L'homme aux figurines me parait un habile
homme; il parle aux yeux.
Avoir une vitrine, c'était bien; en avoir plu-
sieurs c'est mieux. Mais cette multiplication
des vitrines a un côté effrayant sur lequel je
reviendrai tout à l'heure.
Et non-seulement le pédicure auquel ap-
partiennent les nègres et leurs mortiers a des
automates qui ne cessent de travailler au pro-
fit de son industrie, mais encore il a une voi-
ture. Cette voiture est sa joie et son orgueil. •
Elle est sa fortune aussi.
Autant qu'il m'en souvient,ce véhicule a la
forme d'une botte; il doit être en tôle, et il est
peinten blancavec des agréments couleur d'or.
Cette botte, qui se promène sur quatre
roues et que dirige un cocher tout à fait con-
vaincu de l'importance de ses fonctions, porte
à domicile l'onuent que le pédicure distribue
à ses pratiques, — pardon, à ses clients pour
l'amélioration de leurs pieds.
Or, remarquez que cette botte court perpé-
tuellement, et que, pareille à l'antique tonneau
des Danaïdes, elle ne se remplit toujours que
pour se vider sans cesse.
Si tels sont vos pieds sur l'asphalte, ô Pa-
risiens! que serait-ce en plein champ !
Mais écartons nos yeux d'un spectacle si
plein d'horreur et regardons autour de nous
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
VII
Rétrogradons maintenant de quelques heures et suivons le
chevalier Biribi au moment où après avoir vivement tiré la
porte et enfermé Cendrinette dans l'allée de la maison de la
rue Meslay, il se sauvait à toutes jambes.
Au bout de la rue, le chevalier se retourna.
Il se retourna pour voir si Cendrinette n'était pas déjà res-
sortie et ne courait pas après lui.
Puis il regarda rapidement à droite et à gauche, et s'assura
que personne ne faisait attention à lui.
Alors, au lieu de monter vers le boulevard, il descendit la
rue Saint-Martin d'un pas rapide.
Une véritable métamorphose s'était opérée dans l'allure et
la physionomie du chevalier.
Il ne marchait plus en se dandinant.
Il ne faisait plus tournoyer d'an air conquérant son fameux
pouvoir exécutif.
Le sourire, — ce sourire quelque peu béat que ses compa-
V les mim^ros parus depuis le IS att')i.
gnons de plaisir nocturne lui connaissaient, — avait fui ses
lèvres.
Le chevalier était soucieux, hautain, en marchant d'un pas
rapide.
Souvent il se retournait pour voir si on ne le suivait point.
Il arriva ainsi jusqu'à l'Hôtel de ville, puis jusqu 'à la Seine
qu'il traversa sur le pont au Change.
Paris était plein de rumeurs.
L- s gens ui avaient fait carnaval rentraient chez eux; quel-
ques ouvriers allaient à leur chantier.
Cà et là, sur les quais, sur les ponts, des groupes de
huit ou dix personnes causaient à mi-voix et d 'un air lugu-
bre.
On s'entretenait des événements, du départ de l Impératrice
et du roi de Rome, des dernières batailles livrées par Napo-
léon, — des alliés qui s'avançaient toujours sur Paris.
Le chevalier traversa tous les groupes, écouta çà et là, puis
continua son chemin.
Quand il fut dans la Cité, il regarda l'heure au Palais de jus-
tice.
Sept heures! murmura-t-il. On doit m attendre depuis
longtemps.
Il gagna le quai des Orfèvres, tourna à droite et s arrêta de-
vant une porte bâtarde, qui était celle d'une haute et sombra
maison, la plus vieille peut-être de tout le quai.
Il enfila une allée noire.
Au bout de l'allée était un escalier tournant, aux marches
de pierres usées et glissantes.
Une corde fixée le long du mur servait de rampe.
Le chevalier s'y engagea et monta rapidement, sans le se-
cours de la corde, ce qui était une preuve que le chemin
qu'il prenait lui était familier.
Il monta quatre étages.
Au quatrième, il se trouva devant une petite porte dans la
cerrure de la l1;1elle il mit une clé qu 'il tira de sa poche.
JOURNAL QUOTIDIEN
5 cent, le numéro.
5 cent. le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois. Six M'D'is. JBjmht;—•*
Paris A fr. 9 fr.
Départements. 8 1 11/ - ." 1,
DIMANCHE, 20 MAI 1866 — N° 32.
BUREAUX D'ABONNEMENT : 24, boulevard des Italiens.
ADMINISTRATION : 15, rue Breda.
Lios. — Terrible accident arrivé aux courses de Lyon, au saut de la banquette irlandaise. — Deux cavaliers tués. (D'après le croquis de m. CGmba,ù, conuMisiqué rH M. vingtrinier.)
COURRIER DE PARIS
Vous est-il arrivé quelquefois de vous arrê-
ter devant certaines vitrines derrière lesquelles
on voit un joli petit monsieur un peu plus
grand, ce me semble, qu'une poupée Huret,
gravement occupé à donner tous ses soins
aux pieds d'une aimable personne qui a le
talon délicatement posé sur un tabouret?
De temps à autre le joli monsieur sourit et
remue la tête de haut en bas, de l'air d'un phi-
losophe qui discute; la dame aussitôt par une
pantomime, non moins éloquente, exprime un
doute gracieux. Et, par un double mouvement
spontané, au même instant la main de l'un
s'élève tandis que le pied de l'autre s'abaisse.
Cependant aux deux côtés du tableau, deux
nègres armés de pilons et d'une physionomie
joviale, ne cessent de préparer je ne sais quel
onguent dans des mortiers fort reluisants.
Sans grands efforts d'imagination on arrive
à comprendre que le monsieur en habit noir
si décemment agenouillé est un pédicure.
Au commencement il n'y avait dans tout
Paris qu'un seul de ces tableaux, et, s'il m'en
souvient bien, il était situé au boulevard des
Italiens, non loin du café Cardinal.
Aujourd'hui il y en a deux, il y en a trois,
et quatre et cinq et six. 1
L'homme aux figurines me parait un habile
homme; il parle aux yeux.
Avoir une vitrine, c'était bien; en avoir plu-
sieurs c'est mieux. Mais cette multiplication
des vitrines a un côté effrayant sur lequel je
reviendrai tout à l'heure.
Et non-seulement le pédicure auquel ap-
partiennent les nègres et leurs mortiers a des
automates qui ne cessent de travailler au pro-
fit de son industrie, mais encore il a une voi-
ture. Cette voiture est sa joie et son orgueil. •
Elle est sa fortune aussi.
Autant qu'il m'en souvient,ce véhicule a la
forme d'une botte; il doit être en tôle, et il est
peinten blancavec des agréments couleur d'or.
Cette botte, qui se promène sur quatre
roues et que dirige un cocher tout à fait con-
vaincu de l'importance de ses fonctions, porte
à domicile l'onuent que le pédicure distribue
à ses pratiques, — pardon, à ses clients pour
l'amélioration de leurs pieds.
Or, remarquez que cette botte court perpé-
tuellement, et que, pareille à l'antique tonneau
des Danaïdes, elle ne se remplit toujours que
pour se vider sans cesse.
Si tels sont vos pieds sur l'asphalte, ô Pa-
risiens! que serait-ce en plein champ !
Mais écartons nos yeux d'un spectacle si
plein d'horreur et regardons autour de nous
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Première partie
LA MÈRE DES COMPAGNONS
VII
Rétrogradons maintenant de quelques heures et suivons le
chevalier Biribi au moment où après avoir vivement tiré la
porte et enfermé Cendrinette dans l'allée de la maison de la
rue Meslay, il se sauvait à toutes jambes.
Au bout de la rue, le chevalier se retourna.
Il se retourna pour voir si Cendrinette n'était pas déjà res-
sortie et ne courait pas après lui.
Puis il regarda rapidement à droite et à gauche, et s'assura
que personne ne faisait attention à lui.
Alors, au lieu de monter vers le boulevard, il descendit la
rue Saint-Martin d'un pas rapide.
Une véritable métamorphose s'était opérée dans l'allure et
la physionomie du chevalier.
Il ne marchait plus en se dandinant.
Il ne faisait plus tournoyer d'an air conquérant son fameux
pouvoir exécutif.
Le sourire, — ce sourire quelque peu béat que ses compa-
V les mim^ros parus depuis le IS att')i.
gnons de plaisir nocturne lui connaissaient, — avait fui ses
lèvres.
Le chevalier était soucieux, hautain, en marchant d'un pas
rapide.
Souvent il se retournait pour voir si on ne le suivait point.
Il arriva ainsi jusqu'à l'Hôtel de ville, puis jusqu 'à la Seine
qu'il traversa sur le pont au Change.
Paris était plein de rumeurs.
L- s gens ui avaient fait carnaval rentraient chez eux; quel-
ques ouvriers allaient à leur chantier.
Cà et là, sur les quais, sur les ponts, des groupes de
huit ou dix personnes causaient à mi-voix et d 'un air lugu-
bre.
On s'entretenait des événements, du départ de l Impératrice
et du roi de Rome, des dernières batailles livrées par Napo-
léon, — des alliés qui s'avançaient toujours sur Paris.
Le chevalier traversa tous les groupes, écouta çà et là, puis
continua son chemin.
Quand il fut dans la Cité, il regarda l'heure au Palais de jus-
tice.
Sept heures! murmura-t-il. On doit m attendre depuis
longtemps.
Il gagna le quai des Orfèvres, tourna à droite et s arrêta de-
vant une porte bâtarde, qui était celle d'une haute et sombra
maison, la plus vieille peut-être de tout le quai.
Il enfila une allée noire.
Au bout de l'allée était un escalier tournant, aux marches
de pierres usées et glissantes.
Une corde fixée le long du mur servait de rampe.
Le chevalier s'y engagea et monta rapidement, sans le se-
cours de la corde, ce qui était une preuve que le chemin
qu'il prenait lui était familier.
Il monta quatre étages.
Au quatrième, il se trouva devant une petite porte dans la
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