Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1866-04-30
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 avril 1866 30 avril 1866
Description : 1866/04/30 (N13). 1866/04/30 (N13).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47190721
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA PRESSE ILLUSTRÉE
JOURNAL QUOTIDIEN
~ , 5 cent. le numéro.
. . lj fente le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois.. Six mois.; 'f.Kii an.• +
Paris ■' '» fr. îMr. \:S S
. Départements. CI'; . 2 .2 . e "C 1 1 'r '•*
LUNDI 30 AVRIL 1866. — N° 13.
BCRKAUX D'ABONNEMENT : 24, .boulevard des Italiens..
ADMINISTRATION : i."!. rue Iîreda.. ' , -1. '
L'AMOUR DES LIVRES
Ceci, chers lecteurs, n'est pas une chronique,
c'est une préface.
Vous connaissez la belle légende de l'étoile
qui filait au dessus des rois mages pour leur
montrer le chemin. f -
Eh bien! La bonpe étoile de la Presse illustrée
s'est mise en route de même, et elle a conduit »
vers nous un des Grands de la littérature contem-'
poraine.
Jules Janin le poète, Jules Janin le critique,
-Jules Janin le romancier, ou — pour résumer
tous ses titres en un seul, qui est le plus
beau —, Jules Janin, l'homme de lettres,. vaR
publier un nouveau livre.
Ce livre, il nous a permis de le parcourir avant
l'éditeur, avant le public, avant tout le monde.
Il a fait plus, il nous a permis de vous en donner
un extrait.
L'Ainour dei livres, ainsi s'appellera l'œuvre
nouvelle. Et, rien qu'à regarder l'inscription, on
devine l'intérieur du monument !
Qu'il doit y, avoir là dedans de sentiment, de
passion, d'éloquence ! Comme le cœur doit y
battre sous les mots !...
Mais à quoi bon louer ce qu'on peut citer, et
pourquoi retarder votre plaisir en vous l'annon-
tant plus longuement?
Voici le début du livre de Jules Janin:
A GEORGES MOREAU-CHASLON
Georges; mon jeune confrère en bibliophilie,
il faut tout d'abord que je vous félicite de ce
grand amour qui vous a pris si jeune encore
pour les beaux livres. « Les livres ont toujours
été la passion des honnêtes gens, » disait
Ménage. Une aimable passion, dont le charme
est toujours nouveau, variée, inépuisable, élé.
gante, mais il est rare qu'elle soit le partage
de la jeunesse. Ordinairement elle arrive à
l'homme heureux, quand.cet homme heureux
touche aux premières limites de l'âge sévère,
à l'heure où, revenu de toutes les passions
stériles, il songe à préparer les armes de sa
vieillesse, les petits bonheurs de son toit do-
mestique, et sa fêle innocente de chaque jour.
Soyez donc le bienvenu d'aimer si vite et si
bien ces chers amis de la vie humaine, amis
dévoués, reconnaissants, fidèles. Ils voyagent
11 Monseigneur XAVIER GHISLAIN DE MÉRODE, arrivé hier à Paris.
avec nous, ils nous suivent à la ville, à la
campagne; on emporte son livre au fond des
bois, on le retrouve au coin du feu : « C'est
proprement un charme !» et Montesquieu a
très-bien dit qu'il ne savait pas de douleur
si grande qui ne fût soulagée un instant par
la lecture d'un bon livre.
Oubli, consolation, courage, espérance,
tout est là. Cependant, comme toutes les
passions bien senties et comprises, la pas- j
sion des livres a sa coquetterie et son luxe.
On comprend très-bien qu'un jeune homme
épris de sa fiancée ait grand souci de la
parer des plus riches étoffes, des bijoux les
plus rares. La dame, au gré de son amoureux,
n'aura jamais assez de diamants, de perles et
de riches dentelles; autour de la personne
aimée, il faut que tout soit recherche et belle
grâce, et que, chaque soir, elle ait a sa main
un bouquet de fleurs nouvelles. Même le che-
val que l'on aime, on le pare ; on veut que tout
brille autour de son mors retentissant...
Comment donc ne pas permettre à l'ami des
beaux livres, de les couvrir d'un beau man-
teau, fait à leur taille, par un habile artiste, et
doré par un habile ouvrier? Le livre est si bien
fait pour être orné ; il porte avec tant de bon-
heur toutes les élégances! Et quelle merveille,
après tout, un bel exemplaire d'une belle édi-
tion qui représente un chef-d'œuvre de l'esprit '
humain! Quelle joie et quelle-fête à le tenir
dans ses mains, tremblantes d'une émotion
ineffable ; on le regarde, on le contemple, on
le retourne, on l'ouvre enfin, et voilà que sou-
dain ' le véritable amateur entre en des ravis-
sements infinis .....
Ainsi commence le maître.
Il continue, passant en revue avec la joie. du
lettre, la loupe du connaisseur et l'enfantillage de .
l'homme passionné, tous les trésors écrits, im-
primés et reliés, dont se compose sa biblio-
thèque... ' * . ; -
• Tout à coup, il s'arrête. Il change de ton. A
l'enthousiasme succède l'attendrissement ; les
lèvres continuent à sourire, mais les yeux se *
mouillent : • - <
0 mes livres! mon juste orgueil! ma fête
suprême ! oraison funèbre qui ne saurait pé-
rir. Je connais bien des amateurs qui les at- '
tendent... — Celui-là (disent-ils) aura son_
tour. La mort arrive qui dissipe au loin le tré-
sor intime! A quelqu'autre appartiendront ces
Contes de La Fontaine, ce Despréaux, chef-
d'œuvre de Thouvenin; ces Latins de Jean
Baskeville, ces images, ces dessins, ces avant-
la lettré, et ce théâtre aux armes de Mesdames,
tantes du Roi, avec leur Cabinet des fées, voi-
sines de la Révolution/... Un autre empor-
tera ce beau Missel tout rempli de la grâce et
de l'élégance ancienne, où un de ces peintres
en miniature, après un travail de dix années,
écrivait à la fin de ses Ilorœ Pire un distique
latin dont voici la traduction : .
Pour tant de peine et de labeur, s
Que ne puis-je avoir du Prieur
La plus sérieuse bouteille.
Et pour la boire, une beauté vermeille. ;
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Prologue
LA BATAILLE DE MONTMIRAIL
XIII
LES COSAQUES.
Machefe. pressa la détente et le coup partit.
Mais on avait poussé la main du garde-chasse
et le canon du fusil avait dévié.
La balle n'atteignit pas le chevalier.
Machefer se retourna furieux et ne put se dé-
fendre d'un cri d'étonnement.
L'homme qui l'avait empêché de tuer le cheva-
lier Justin d'Ormignies était à peine un homme,
ou plutôt ressemblait à un fantôme.
C'était Raoul de Vauxchamps, pâle, sanglant,
à demi-mort, qui, s'était traîné de la- maison de
Madelon jusque dans la rue.
Raoul se soutenant à peine, mais ayant retrou-
vé tout son sang-froid et toute sa présence d' es- --.
prit.
Il fit un geste de la main et le feu cessa,
comme si tous, soldats français, paysans et Cosa-
ques lui eussent obéi.
Y9Àl lot Numéro: paras depuis le 18 avril.
— Mes enfants, dit-il aux lanciers d'une voix
mourante, si vous étiez en rase campagne ou seuls
dans les murs d'une forteresse, je vous dirais :
Faites-vous tuer jusqu'au dernier! Mais il y a
dans ce village des femmes, des vieillards, des
enfants, et tout sera passé au fil de l'épée quand
vous serez morts. Rendez-vous !... - *
Le chevalier s'était approché menaçant.
Raoul, d'un geste suppliant, le pria de venir
jusqu'à lui et de l'écouter.
— Monsieur, lui dit-il, je crois que je suis
blessé à mort, et je n'ai peut-être pas un quart
d'heure à vivre. Ecoutez-moi. Vous êtes Fran-
çais. Je meurs en vous confiant la vie de cette
population si cruellement décimée déjà.
Et Raoul, dont les paroles ressemblaient au
C'était M. le marquis de Bernerie, maire de Fontenp!le. .
dernier souffle d'un mourant, tomba inanimé
dans les bras de Mâchefer.
Machefer le chargea de nouveau sur ses épau-
les, et le porta dans la maison la plus proche.
Machefer pleurait à chaudes larmes.
Pendant ce temps, les paysans qui se trou-
vaient cernés de toutes parts, se défendaient encore
à coups de faux et de hache.
Mais on ne brûlait plus une amorce.
Le général Oulsawieff, écoutant la voix de
l'humanité, avait ordonné que ses soldats ne fis-
sent plus feu.
Les lanciers, docilès aux ordres de leur chef,
avaient mis bas les armes.
Ce fut l'affaire de quelques minutes.
* Soldats, paysans, la rage au cœur, les larmes
aux yeux, se rendirent..
» Joseph Lentaigue, depuis longtemps affaissé
sur la barricade et perdant son sang par vingt
blessures, se releva à moitié quand le chevalier
Justin d'Ormignies s'approcha de lui :
- Vous êtes un traître, lui dit-il. Ce a'est pas
à vous que je me rendrai.
Et il tendit sa faux à un officier russe.
Machefer n'avait rendu son fusil à personne.
Le chevalier l'enveloppa d'un regard de haine.
Puis s'approchant du général Oulsawieff :
— Ces gens-là, dit-il, ont été égarés par de
perfides conseils. Au lieu d'ouvrir leurs portes
paisiblement aux amis de la France, ils se sont
défendus avec acharnement, et ont embrassé la
cause de l'usurpateur. Cependant, général, je de.
mande grâce pour tous...
Pour tous, excepté un seul !...
Et il désigna du doigt Mâchefer,
JOURNAL QUOTIDIEN
~ , 5 cent. le numéro.
. . lj fente le numéro.
ABONNEMENTS — Trois mois.. Six mois.; 'f.Kii an.• +
Paris ■' '» fr. îMr. \:S S
. Départements. CI'; . 2 .2 . e "C 1 1 'r '•*
LUNDI 30 AVRIL 1866. — N° 13.
BCRKAUX D'ABONNEMENT : 24, .boulevard des Italiens..
ADMINISTRATION : i."!. rue Iîreda.. ' , -1. '
L'AMOUR DES LIVRES
Ceci, chers lecteurs, n'est pas une chronique,
c'est une préface.
Vous connaissez la belle légende de l'étoile
qui filait au dessus des rois mages pour leur
montrer le chemin. f -
Eh bien! La bonpe étoile de la Presse illustrée
s'est mise en route de même, et elle a conduit »
vers nous un des Grands de la littérature contem-'
poraine.
Jules Janin le poète, Jules Janin le critique,
-Jules Janin le romancier, ou — pour résumer
tous ses titres en un seul, qui est le plus
beau —, Jules Janin, l'homme de lettres,. vaR
publier un nouveau livre.
Ce livre, il nous a permis de le parcourir avant
l'éditeur, avant le public, avant tout le monde.
Il a fait plus, il nous a permis de vous en donner
un extrait.
L'Ainour dei livres, ainsi s'appellera l'œuvre
nouvelle. Et, rien qu'à regarder l'inscription, on
devine l'intérieur du monument !
Qu'il doit y, avoir là dedans de sentiment, de
passion, d'éloquence ! Comme le cœur doit y
battre sous les mots !...
Mais à quoi bon louer ce qu'on peut citer, et
pourquoi retarder votre plaisir en vous l'annon-
tant plus longuement?
Voici le début du livre de Jules Janin:
A GEORGES MOREAU-CHASLON
Georges; mon jeune confrère en bibliophilie,
il faut tout d'abord que je vous félicite de ce
grand amour qui vous a pris si jeune encore
pour les beaux livres. « Les livres ont toujours
été la passion des honnêtes gens, » disait
Ménage. Une aimable passion, dont le charme
est toujours nouveau, variée, inépuisable, élé.
gante, mais il est rare qu'elle soit le partage
de la jeunesse. Ordinairement elle arrive à
l'homme heureux, quand.cet homme heureux
touche aux premières limites de l'âge sévère,
à l'heure où, revenu de toutes les passions
stériles, il songe à préparer les armes de sa
vieillesse, les petits bonheurs de son toit do-
mestique, et sa fêle innocente de chaque jour.
Soyez donc le bienvenu d'aimer si vite et si
bien ces chers amis de la vie humaine, amis
dévoués, reconnaissants, fidèles. Ils voyagent
11 Monseigneur XAVIER GHISLAIN DE MÉRODE, arrivé hier à Paris.
avec nous, ils nous suivent à la ville, à la
campagne; on emporte son livre au fond des
bois, on le retrouve au coin du feu : « C'est
proprement un charme !» et Montesquieu a
très-bien dit qu'il ne savait pas de douleur
si grande qui ne fût soulagée un instant par
la lecture d'un bon livre.
Oubli, consolation, courage, espérance,
tout est là. Cependant, comme toutes les
passions bien senties et comprises, la pas- j
sion des livres a sa coquetterie et son luxe.
On comprend très-bien qu'un jeune homme
épris de sa fiancée ait grand souci de la
parer des plus riches étoffes, des bijoux les
plus rares. La dame, au gré de son amoureux,
n'aura jamais assez de diamants, de perles et
de riches dentelles; autour de la personne
aimée, il faut que tout soit recherche et belle
grâce, et que, chaque soir, elle ait a sa main
un bouquet de fleurs nouvelles. Même le che-
val que l'on aime, on le pare ; on veut que tout
brille autour de son mors retentissant...
Comment donc ne pas permettre à l'ami des
beaux livres, de les couvrir d'un beau man-
teau, fait à leur taille, par un habile artiste, et
doré par un habile ouvrier? Le livre est si bien
fait pour être orné ; il porte avec tant de bon-
heur toutes les élégances! Et quelle merveille,
après tout, un bel exemplaire d'une belle édi-
tion qui représente un chef-d'œuvre de l'esprit '
humain! Quelle joie et quelle-fête à le tenir
dans ses mains, tremblantes d'une émotion
ineffable ; on le regarde, on le contemple, on
le retourne, on l'ouvre enfin, et voilà que sou-
dain ' le véritable amateur entre en des ravis-
sements infinis .....
Ainsi commence le maître.
Il continue, passant en revue avec la joie. du
lettre, la loupe du connaisseur et l'enfantillage de .
l'homme passionné, tous les trésors écrits, im-
primés et reliés, dont se compose sa biblio-
thèque... ' * . ; -
• Tout à coup, il s'arrête. Il change de ton. A
l'enthousiasme succède l'attendrissement ; les
lèvres continuent à sourire, mais les yeux se *
mouillent : • - <
0 mes livres! mon juste orgueil! ma fête
suprême ! oraison funèbre qui ne saurait pé-
rir. Je connais bien des amateurs qui les at- '
tendent... — Celui-là (disent-ils) aura son_
tour. La mort arrive qui dissipe au loin le tré-
sor intime! A quelqu'autre appartiendront ces
Contes de La Fontaine, ce Despréaux, chef-
d'œuvre de Thouvenin; ces Latins de Jean
Baskeville, ces images, ces dessins, ces avant-
la lettré, et ce théâtre aux armes de Mesdames,
tantes du Roi, avec leur Cabinet des fées, voi-
sines de la Révolution/... Un autre empor-
tera ce beau Missel tout rempli de la grâce et
de l'élégance ancienne, où un de ces peintres
en miniature, après un travail de dix années,
écrivait à la fin de ses Ilorœ Pire un distique
latin dont voici la traduction : .
Pour tant de peine et de labeur, s
Que ne puis-je avoir du Prieur
La plus sérieuse bouteille.
Et pour la boire, une beauté vermeille. ;
LES CONTES DU DRAPEAU
1er ÉPISODE
LES COSAQUES A PARIS
PAR
PONSON DU TERRAIL
Prologue
LA BATAILLE DE MONTMIRAIL
XIII
LES COSAQUES.
Machefe. pressa la détente et le coup partit.
Mais on avait poussé la main du garde-chasse
et le canon du fusil avait dévié.
La balle n'atteignit pas le chevalier.
Machefer se retourna furieux et ne put se dé-
fendre d'un cri d'étonnement.
L'homme qui l'avait empêché de tuer le cheva-
lier Justin d'Ormignies était à peine un homme,
ou plutôt ressemblait à un fantôme.
C'était Raoul de Vauxchamps, pâle, sanglant,
à demi-mort, qui, s'était traîné de la- maison de
Madelon jusque dans la rue.
Raoul se soutenant à peine, mais ayant retrou-
vé tout son sang-froid et toute sa présence d' es- --.
prit.
Il fit un geste de la main et le feu cessa,
comme si tous, soldats français, paysans et Cosa-
ques lui eussent obéi.
Y9Àl lot Numéro: paras depuis le 18 avril.
— Mes enfants, dit-il aux lanciers d'une voix
mourante, si vous étiez en rase campagne ou seuls
dans les murs d'une forteresse, je vous dirais :
Faites-vous tuer jusqu'au dernier! Mais il y a
dans ce village des femmes, des vieillards, des
enfants, et tout sera passé au fil de l'épée quand
vous serez morts. Rendez-vous !... - *
Le chevalier s'était approché menaçant.
Raoul, d'un geste suppliant, le pria de venir
jusqu'à lui et de l'écouter.
— Monsieur, lui dit-il, je crois que je suis
blessé à mort, et je n'ai peut-être pas un quart
d'heure à vivre. Ecoutez-moi. Vous êtes Fran-
çais. Je meurs en vous confiant la vie de cette
population si cruellement décimée déjà.
Et Raoul, dont les paroles ressemblaient au
C'était M. le marquis de Bernerie, maire de Fontenp!le. .
dernier souffle d'un mourant, tomba inanimé
dans les bras de Mâchefer.
Machefer le chargea de nouveau sur ses épau-
les, et le porta dans la maison la plus proche.
Machefer pleurait à chaudes larmes.
Pendant ce temps, les paysans qui se trou-
vaient cernés de toutes parts, se défendaient encore
à coups de faux et de hache.
Mais on ne brûlait plus une amorce.
Le général Oulsawieff, écoutant la voix de
l'humanité, avait ordonné que ses soldats ne fis-
sent plus feu.
Les lanciers, docilès aux ordres de leur chef,
avaient mis bas les armes.
Ce fut l'affaire de quelques minutes.
* Soldats, paysans, la rage au cœur, les larmes
aux yeux, se rendirent..
» Joseph Lentaigue, depuis longtemps affaissé
sur la barricade et perdant son sang par vingt
blessures, se releva à moitié quand le chevalier
Justin d'Ormignies s'approcha de lui :
- Vous êtes un traître, lui dit-il. Ce a'est pas
à vous que je me rendrai.
Et il tendit sa faux à un officier russe.
Machefer n'avait rendu son fusil à personne.
Le chevalier l'enveloppa d'un regard de haine.
Puis s'approchant du général Oulsawieff :
— Ces gens-là, dit-il, ont été égarés par de
perfides conseils. Au lieu d'ouvrir leurs portes
paisiblement aux amis de la France, ils se sont
défendus avec acharnement, et ont embrassé la
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