Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-12-25
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 décembre 1869 25 décembre 1869
Description : 1869/12/25 (A4,N1346). 1869/12/25 (A4,N1346).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47183483
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
Sous peu de jours sera
sant épisode de l'Evas/IHl m M, Jt M
Valette. , , . tu.
Aussitôt après nous conu
couvant et dramatique récit du
VOL DES DIAMANTS DE LA COURONNE
par M. PRADINES.
UNE BONNE NUIT
Ce que c'est, dit Y InternatiiJlif!l, que la iorce ûe
l'habitude Vous avez. 1 tous entendu parler de cet homme
aui avait couché pendant vingt-quatre ans au-des-
Jus d'un four de boulant et qui, ayant eu un
jour t'idée de déménagea ne put retrouver le
sommeil que lorsqu'il fut revenu ^on ancien gîte.
On nous signale aujourd hui un fait iL,peu près
16 Un riche bourgeois de la Cité a F habitude, de-
puis son enfance, de dormir dans Cheapside, une
des rues les plus fréquentées ot, partant, les plus
fcraySsVmonde Bien qu'il soit acheterdevenu
millionnaire, il n'a jamais pu se décider à acheté
une habitation a la campagne, ou an moins dans
les faubourgs, comme le font habituellement
banquiers et les marchands de la Cité.
Lundi dernier, il a consenti, par extraordinaire,
à venir passer deux ou trois jours chez un ami de
la campagne. Quel changement, -
en sortant d'un meeting politique il s était, vu
transporté subitement au milieu du Sahara,
transition n'aurait pas. été plus brusque.
Impossible de fermer les paupières. Quelle ter-
rible nuit d'insomnie ! notre homme se leva t'u-
rieux le lendemain, déclarant qu il voulait pren-
dre le premier convoi pour Londres.
Il se laissa fléchir, cependant,1 grâce aux sup-
plications de ses hôtes.
f La seconde nuit arriva. L'amphitryon reconduit
sit le bourgeois jusqu'à sa chambre à coucher, lui
promettant de ne rien épargner pour le laisser
dormir d'un bon sommeil pendant plusieurs heu-
J'es. ,, ... ,
Il s'arma d'un tambour., vint s tablir sous es
Ienêtres de son hôte, et frappa à coups redoubles
sur son bruyant instrument. Un de ses fils trai-
nait une brouette musicale, devant la porte de la
chambre à coucher, tandis que sa femme jouait
du piano et que la servante, tenant les pincettes,
d'une main et la pelle de l'autre, ébranlait la
porte sur ses gonds.
Le tapage était infernal : il dura quatre heu-
F6S»
Jamais notre bourgeois de la Cité n'avait dormi
d'un sommeil plus tranquille.
LES DRAMES DE LA RAGE
On lit dans 1-e Journal dtI Dreux :
Le 2 septembre dernier, le nommé Auguste Nor-
.mand, âgé de quarante-quatre ans, cultivateur à Bre-
tonnifres, avait été mordu par son chien, atteint d h y
drophobie. Le 3 ou le 4, au plus tard, il alla se faire
. soigner à Sainte-James, commune de Saint-Denis de
Moronval, par M. de Bonrepos. Depuis quelque temps,
il était devenu soucieux et taciturne. Vendredi dernier,
un violent mal se déclara à la main à l endroit où il
avait été mordu, et de là, avec une rapidité effrayante,
gagna le bras, puis l'épaule et enfin tout le corps.
f C'est alors que commencèrent les premiers accès de
te. rage. Il demandait à boire, mais la vue du liquide
feffrayait" ■ et, en l'approchant de ses lèvres, il pous-
sait des mugissements à peu près semblables à ceux
d'un bœuf. Samedi, après une consultation de M. Re-
nault, médecin à Tréon, on le conduisit a Sainte-James,
où l'on, essaya, ma.is inutilement, de lui faire prendre
des breuvages. De retour à, Bret-onnières, il s est écrié .
« Rentrez-moi vivement, l'air me tue. »
' A partir de ce moment, il fut pris de forts accès, qui
allèrent toujours en croissant ; il se jetait par terre, se
donnait de grands coups de poing dans 1 estomac et
priait avec instance qu'on le frappât avec un bâton,
disant que cela lui ferait du bien.
Dimanche, vers deux heures de 1 après-midi, il prit
un breuvage; mais, après une longue course qu on lui
fit faire, il le rendit en disant qu'il était perdu.
ÏV Vers dix heures du soir, il sauta hors de son lit en
faisant de grands efforts pour vomir, mais, ne rejeta
que de l'eau. Enfin, vers onze heures, il fit un léger
■îioquet, rendit un amas de sanç et expira aussitôt,
Pendant ces'longues crises,' il n'avait pas cherche
une seule fois à mordre ceux qui le soignaient. L au-
topsie n'a pas été jugée nécessaire et l inhumation a
eu lieu dans le délai voulu par la loi...
Nous apprenons que la lemme Normand et princi-
palement son garçon ont été mordus assez grièvement
par le même chien, ainsi qu'un nommé Lorin, berger
chez M. Ealagny, demeurant au même lieu. Tous trois
ont pris les mêmes breuvages et. ils se portent parfai-
tement.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE LAVALETTE
II (suite)
L'évasion.
Cependant Layalettc est arrivé dans la cour ; il
porle les yeux vers la gauche. L'escalier qu'on lui a:
wdiqué est,bien là ; il monte vivement trois étages,
et il est parvenu au dernier palier..Voilà.-bien, à
drf>He,jercorrÍdor obseur ; il s'y etigage- ôû titott-
nant et s'avance avec précaution. H fait ainsi uiic,.
trentaine de pas dans l' obscnritf.' ; ,enfin, une de.
jsesmains quIlle. tenue en .tout$pu(
chant. rencontre une bûche ' il tâte, c est la pile i
de bois qu'on lui a dcsiëTiée. Il n n plus qu'à at- i
tendre, suivant les instructions de son ami. Il se i
blottit dans un coin, retenant son haleine, et se
demandant si M. Baudus n'est pas.fou d avoir eu
la pensée, pour le soustraire à'ses ennemis, de
venir le cacher chez l'un d'eux. *
Mais il n'a pas le temps de faire de longues ré- i
flexions à ce sujet ; il y a quelques minutes à peine I ma
qu'il est arrivé à l'endroit qu'on lui a indique, lors- gracer
qu'il entend le frôlement d'une robe le long du 1 <
mur du corridor ; c est une femme qui se dirige I pas
vers lui. Bientôt une main s'appuie doucement sur fau
son bras; Lavalette se sent attiré, il se laisse con- (
duire et on le pousse dans une chambre dont la Jec
porte se referme sur lui. bu
Où est-il ? Quelle est la personne qui 1 „ a fait en- so,
trer dans cette chambre ? Il l'ignore ; mais au mi- cet
lieu de cette chambre il y a un poêle allumé ; et, ali
dans l'état où est Lavalette, trempé jusqu'aux os d',,
et grelottant, il ne pense d'abord qu'à se réchauf- m(
fer. Il s'approche vivement du poêle dont le foyer i
jette dans la chambre une lueur incertaine ;.et, se]
en*mettant la main sur le marbre pour se chauffer, ^
il trouve un flambeau et des allumettes. N'est-ce El
pas lui dire qu'il lui est permis d éclairer la cliâin- j
bre avec une bougie ; Il s'empresse de le faire ; et se
il peut alors examiner son nouveau domicile. C'est tÍI
une petite chambre mansardée, dont tout le mo- q1Jet
bilier se compose d'un lit fort propre, d'une com- 1
mode, de deux chaises et de ce poèle dont la bien- I ra
faisante chaleur commence à-lc ranimer.. f pj
En jetant les yeux autour de lui pour faire cet I n>
•e-xamen, Lavalette a aperçu sur la commode divers I sa
objets, à côté desquels est un papier déplié. Il a
prend ce papier, et y voit quelques mots tracés I
d'une écriture une et élégante. Ce sont des avis 1 ^
il 1
qu'on lui donne. > , I tt
« Point de bruit. N'ouvrez la fenêtre, que la 1,
« nuit. Chaussez-vous de chaussons de lisière et n
« attendez patiemment. » 53
On ne s'est pas contenté de donner des conseils; .,1 I ',i
à côté du papier sont les chaussons qui doivent «
éteindre le bruit de ses pas dans la chambre. Puis,
il y a sur la commode une bouteille dé bon vin u
et des biscuits pour se réconforter; plusieurs vo- s,
lûmes pour chasser l'ennui et un coquet petit pa- I i,
'nier dans lequel sont des éponges, des savons e4 j
tous les objets nécessaires pour faire une toilette I
soignée. On a pensé à tout ; on voit qu'une main j -
de femme a passé là, et ces attentions délicates I ï
dénotent chez l'hôte du fugitif des mœurs élé J r
gantes. Quelle est donc là personne qui lui donne |
aussi généreusement asile, au risque de se com- f.
promettre?' Lavalette ne va pas tarder à l'appren- J
dre, car la porte de sa chambre s'ouvre, et son I
ami Baudus est dans ses bras. *
Les deux amis peuvent alors causer sans con- I *
trainte, et c'est ainsi que Lavalette-.apprend qu'il I
est chez M. Bresson, caissier du ministère des af- I (
faires étrangères, et que l'hospitalité dangereuse J,
que celui-ci lui offre est en ce moment l acquit i
d'une dette que Mme Bresson a contractée depuis
longtemps. M. Bresson avait été conventionnel; J <
proscrit par suite et obligé de fuir, il s'était réfu- J '
gié dans les montagnes des Vosges, où il avait I
trouvé un asile chez des hôtes généreux qui, en I
dépit du péril auxquels ils s'exposaient, l'avaient
tenu caché chez eux pendant deux ans. Mme J
Bresson n'avait jamais oublié cette circonstance
de la vie de son mari, et elle s'était juré, si ja- I
mais la Providence lui .cn offrait l'occasion, de I
sauver à son tour un condamné politique, comme
son mari l'avait été lui-même. M. Baudus con, I
naissait cette particularité, et il en avait profité 1
en faveur de son ami. Il s'était adressé à Mme I
Bresson, et celle-ci avait accueilli avec empresse- I
ment l'occasion qui se présentait de payer sa J
dette à l'humanité.
Lavalette n'avait donc rien à craindre. L'asile
que M. Baudus lui avait ménagé était un asile sur;
! mais ce ne pouvait être pour le condamné qu une I
retraite provisoire, car il ne serait véritablement
en sûreté que lorsqu'il aurait mis le pied hors de I
' France. L'acharnement avec lequel on recherchait I
: ses traces ne pouvait manquer de le faire décou-
' vrir tôt ou tard. Le ministre de la police mettait
en œuvre, dans ce but, toutes les ressources
t il pouvait disposer. Tous ses agents étaient sur j
i pjld; des visites domiciliaires étaient faites chez
tous des amis, chez toutes les simples connaissan-
1 ces même de l'ancien directeur des Postes; les j
A barrières de Paris étaient fermées, et nul ne pou-, I
barrières vait sortir de la ville que muni d 'un permis en I
é règle, constatant son identité. On avait été jus-
- qu'à exhumer de la poussière, pour la circonstan-
a ce, une ancienne ordonnance qui punissait de
mort quiconque donnerait asile àuu condamné.
En présence do semblables mesures, la fuite
ir' devenait difficile, pour ne pas dire impossible, à
jr Lavalette. Ses amis se désespéraient de voir son
. séjour à Paris se prolonger; ils se concertaient en j
vain, cherchant le moyen de l 'en faire sortir .
mais tous les plans proposés pour obtenir ce ré-
sultat étaient repoussés aussitôt que conçus, tant
ils rencontraient d'obstacles qui en rendaient
l'exécl.lion impratiCLiole. Cependant le temps s é-
coulait; on était déjà aux premiers jours de 1 an-
née 1816 : et l'inquiétude des amis de Lavalette
v était vivement partagée par le public, qui suivait
pu avec un intérêt profond pour le condamné les pe-
a ripéties de ce drame. La police parviendrait-elle
donc à rendre au bourreau cette proie que le dé-
vouement d'une femme lui a arrachée? Voilà ce
que l'on se demandait en tremblant, lorsque, le
îO janvier, une nouvelle se répandit de toutes
parts et fut bientôt confirmée par les journaux :
« Lavalette a franchi la frontière, et il est heu-
il reusement arrivé à Mons. J) .
i a Comment s'était accomplie cette fuite, presqu 'in-
's. croyable? C'est ce que l'on ne va pas tarder à ap-
prendre. '
E. NYON.
iza euit6 à : .. - 1 1 . , f, r ■ ; ~ ~, . ! - ~ : :,
LE TRÉSOR DU FOYER
MYSTÈRES PHYSIOLOGIQUES ET MÉDICAUX
Mort de 1. i jeune fille du pays de Galles qui ne
mangeait pas depuis plus de deux arts. — Un télé-
gramme daté de Carmarthen, vendredi soir, 18 dé-
cembre, et adressé au Times est ainsi conçu :
« Sara Jacobs, jeune fille abstinente (qui ne mange
pas), est morte en présence de quatre?garde-rnala.des de
Guy's hopital, à trois heures de l'après-midi, après un
délire de quelques heures. » u
Ce fait, dont la Petite Presse a déjà entretenu ses
lecteurs, mérite quelques réflexions. Elles auront pour "
but d'établir, par la comparaison des phénomènes qui _
sont signalés avec d'autres semblables, si réellement
cette longue privation, naturelle ou factice, de tout „
aliment, doit entrer dans la légende du surnaturel, ou *
demeure simplement en une des classes des maladies
mentales, la manie vaniteuse, et, selon le mot anglais
très-expressif, la manie dissimulatiye.^
Chaque fois qu'un fait extraoadinaire vous est pré-
senté, demandez, dit Montaigne, « ou avez-vous vu,
comment avez-voss vu, de quel droit avez-vous vu? »
Excellent principe de sérieux examen.
J'ajouterai, pour mieux préciser encore l'enquête
scientifique : toutes les fois qu'un fait vous paraît sor-
tir des lois particulières de la physiologie, même lors- É
qu'il a quelque ressemblance avec des faits analogues,
et pathologiques, doutez.
Toutes les fois que le fait exposé sort des lois géné-
rales de la nature, comme lorsqu'on vous soutiendra,
- par exemple, qu'une femme, par le-simple effort de la
. nature, pourra tenir suspendu, contre la loi de la pe-
; santeur, un corps lourd, mais carrément, il y a cent
[ à parier que vous découvrirez le subterfuge. "
Les exemples de jeunes filles qui, sous l'influence
j d'affections nerveuses, ont présenté des phénomènes
. 5 en apparence inexplicables, sont nombreux. On en
trouve un grand nombre, cités dans les divers recueils
1 ile médecine, qui ont simulé des maladies ou des ma- ,
i nifestations exceptionnelles attribuées à une puissance
merveilleuse dont elles étaient douées ; c'étaient des
- transpositions de sens, des productions secrétives anor- i
t maies. On lit dans les archives de la Société de chi-
rurgie qu'une jeune fille de Lyon pondait chaque jour .
' un œuf, bien qu'elle fût soumise a une surveillance
1 prescrite par l'autorité du lieutenant de police. On
" 'cite une autre jeune femme qui rendait de l'urine par
- les glandes lacrymales.
A Il y a à peine quatre ou cinq ans,Paris s'est ému d'une
e jeune fille qui faisait sauter tous les meubles de l'appar-
tement o.ù elle était fardée, lorsqu'elle-était, soi-disant,
prise d'extase. Une autre, comme le zouave Jacob, faisait
ressentir des commotions à ceux qui l'approchaient....
mais surtout s'ils croyaient, en elle !
e La raison de ces subterfuges ou de ces pbénomènes
" sa trouve dans un besoin d'exciter l'intérêt et la. sym-
- nathie, d'occuper le public de soi, de se particulariser.
n ' Au début, la simulation est patente, mais l'exalta-
tion se développe et l'habitude nerveuse se constitue.
Alors la sensibilité devient extrême ou, au contraire,
•i plie est éteinte complètement. La chair cède à l'es-
. prit. N'est-ce pas ainsi qu'étaient les convulsionnaires
de Saint-Médard, les religieuses de Loudun et encore
ie récemment, en Angleterre, ces puritains. subitement
it illuminés et renouvelant les miracles des nagellants!
is Dans le cas de la jeune Sarah Jacobs, les faits ont
1 ; dû se passer ainsi. La pauvre enfant se sera logé en
tête l'idée de passer pour douée, de telle façon qu'elle
it pouvait vivre sans manger, et tout démontre que les
;n parents, petits fermiers an pays de Galles, se prétèrent
n. cette fantaisie qui devait amener chez eux les riches
visiteurs et les dons de toute nature. Ces parents cou- ]
le pables présentaient la jeune fille au public couchée sur
:e son lit et vêtue en toilette de mariée, la tête couronnée
i- de Qeurs. *
le Ils affirmaient leur sincérité. Néanmoins, quelques
le personnes moins crédules que les pauvres paysans
n gallois, avaient vainement tenté plusieurs fois d'orga-
, lè ) niser une surveillance officielle. Cette surveillance de-
vint effective lorsque, sur le" bruit que faisait cette af-
aire, une commission composée de plusieurs médecins,
e- au nombre desquels figure le docteur Fowler de
sa Clergemen, avec l'autorisation des parents, et tout exa-
men minutieusement fait du lit et de lachambr-e, dans
lIe lesquels on ne trouva rien de suspect, la commission
chargea quatre gardes-malades de Guy's Hopital d'une
r, surveillance inccasarJe de jour et de nuit, autant pour
ne constater un phénomène scientifique, si le phénomène
int était réel, que pour empêcher une supercherie con
de damnable à tous les points de vue.
(La fin à demain.)
CH. PLACE.
UN CONSEIL PAR JOUR
Femmes, que la maison soit propre et bien te-
nue : c'est le moyen de la faire aimer à votre
m Le désordre, même dans le luxe, repousse et
désaffectionne. ,
L'ordre égaye la pauvreté elle-même.
C'est, en outre, pour les enfants, un enseigne-
ment salutaire et une précieuse habitude.
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Valette. , , . tu.
Aussitôt après nous conu
couvant et dramatique récit du
VOL DES DIAMANTS DE LA COURONNE
par M. PRADINES.
UNE BONNE NUIT
Ce que c'est, dit Y InternatiiJlif!l, que la iorce ûe
l'habitude Vous avez. 1 tous entendu parler de cet homme
aui avait couché pendant vingt-quatre ans au-des-
Jus d'un four de boulant et qui, ayant eu un
jour t'idée de déménagea ne put retrouver le
sommeil que lorsqu'il fut revenu ^on ancien gîte.
On nous signale aujourd hui un fait iL,peu près
16 Un riche bourgeois de la Cité a F habitude, de-
puis son enfance, de dormir dans Cheapside, une
des rues les plus fréquentées ot, partant, les plus
fcraySsVmonde Bien qu'il soit acheterdevenu
millionnaire, il n'a jamais pu se décider à acheté
une habitation a la campagne, ou an moins dans
les faubourgs, comme le font habituellement
banquiers et les marchands de la Cité.
Lundi dernier, il a consenti, par extraordinaire,
à venir passer deux ou trois jours chez un ami de
la campagne. Quel changement, -
en sortant d'un meeting politique il s était, vu
transporté subitement au milieu du Sahara,
transition n'aurait pas. été plus brusque.
Impossible de fermer les paupières. Quelle ter-
rible nuit d'insomnie ! notre homme se leva t'u-
rieux le lendemain, déclarant qu il voulait pren-
dre le premier convoi pour Londres.
Il se laissa fléchir, cependant,1 grâce aux sup-
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f La seconde nuit arriva. L'amphitryon reconduit
sit le bourgeois jusqu'à sa chambre à coucher, lui
promettant de ne rien épargner pour le laisser
dormir d'un bon sommeil pendant plusieurs heu-
J'es. ,, ... ,
Il s'arma d'un tambour., vint s tablir sous es
Ienêtres de son hôte, et frappa à coups redoubles
sur son bruyant instrument. Un de ses fils trai-
nait une brouette musicale, devant la porte de la
chambre à coucher, tandis que sa femme jouait
du piano et que la servante, tenant les pincettes,
d'une main et la pelle de l'autre, ébranlait la
porte sur ses gonds.
Le tapage était infernal : il dura quatre heu-
F6S»
Jamais notre bourgeois de la Cité n'avait dormi
d'un sommeil plus tranquille.
LES DRAMES DE LA RAGE
On lit dans 1-e Journal dtI Dreux :
Le 2 septembre dernier, le nommé Auguste Nor-
.mand, âgé de quarante-quatre ans, cultivateur à Bre-
tonnifres, avait été mordu par son chien, atteint d h y
drophobie. Le 3 ou le 4, au plus tard, il alla se faire
. soigner à Sainte-James, commune de Saint-Denis de
Moronval, par M. de Bonrepos. Depuis quelque temps,
il était devenu soucieux et taciturne. Vendredi dernier,
un violent mal se déclara à la main à l endroit où il
avait été mordu, et de là, avec une rapidité effrayante,
gagna le bras, puis l'épaule et enfin tout le corps.
f C'est alors que commencèrent les premiers accès de
te. rage. Il demandait à boire, mais la vue du liquide
feffrayait" ■ et, en l'approchant de ses lèvres, il pous-
sait des mugissements à peu près semblables à ceux
d'un bœuf. Samedi, après une consultation de M. Re-
nault, médecin à Tréon, on le conduisit a Sainte-James,
où l'on, essaya, ma.is inutilement, de lui faire prendre
des breuvages. De retour à, Bret-onnières, il s est écrié .
« Rentrez-moi vivement, l'air me tue. »
' A partir de ce moment, il fut pris de forts accès, qui
allèrent toujours en croissant ; il se jetait par terre, se
donnait de grands coups de poing dans 1 estomac et
priait avec instance qu'on le frappât avec un bâton,
disant que cela lui ferait du bien.
Dimanche, vers deux heures de 1 après-midi, il prit
un breuvage; mais, après une longue course qu on lui
fit faire, il le rendit en disant qu'il était perdu.
ÏV Vers dix heures du soir, il sauta hors de son lit en
faisant de grands efforts pour vomir, mais, ne rejeta
que de l'eau. Enfin, vers onze heures, il fit un léger
■îioquet, rendit un amas de sanç et expira aussitôt,
Pendant ces'longues crises,' il n'avait pas cherche
une seule fois à mordre ceux qui le soignaient. L au-
topsie n'a pas été jugée nécessaire et l inhumation a
eu lieu dans le délai voulu par la loi...
Nous apprenons que la lemme Normand et princi-
palement son garçon ont été mordus assez grièvement
par le même chien, ainsi qu'un nommé Lorin, berger
chez M. Ealagny, demeurant au même lieu. Tous trois
ont pris les mêmes breuvages et. ils se portent parfai-
tement.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE LAVALETTE
II (suite)
L'évasion.
Cependant Layalettc est arrivé dans la cour ; il
porle les yeux vers la gauche. L'escalier qu'on lui a:
wdiqué est,bien là ; il monte vivement trois étages,
et il est parvenu au dernier palier..Voilà.-bien, à
drf>He,jercorrÍdor obseur ; il s'y etigage- ôû titott-
nant et s'avance avec précaution. H fait ainsi uiic,.
trentaine de pas dans l' obscnritf.' ; ,enfin, une de.
jsesmains quIlle. tenue en .tout$pu(
chant. rencontre une bûche ' il tâte, c est la pile i
de bois qu'on lui a dcsiëTiée. Il n n plus qu'à at- i
tendre, suivant les instructions de son ami. Il se i
blottit dans un coin, retenant son haleine, et se
demandant si M. Baudus n'est pas.fou d avoir eu
la pensée, pour le soustraire à'ses ennemis, de
venir le cacher chez l'un d'eux. *
Mais il n'a pas le temps de faire de longues ré- i
flexions à ce sujet ; il y a quelques minutes à peine I ma
qu'il est arrivé à l'endroit qu'on lui a indique, lors- gracer
qu'il entend le frôlement d'une robe le long du 1 <
mur du corridor ; c est une femme qui se dirige I pas
vers lui. Bientôt une main s'appuie doucement sur fau
son bras; Lavalette se sent attiré, il se laisse con- (
duire et on le pousse dans une chambre dont la Jec
porte se referme sur lui. bu
Où est-il ? Quelle est la personne qui 1 „ a fait en- so,
trer dans cette chambre ? Il l'ignore ; mais au mi- cet
lieu de cette chambre il y a un poêle allumé ; et, ali
dans l'état où est Lavalette, trempé jusqu'aux os d',,
et grelottant, il ne pense d'abord qu'à se réchauf- m(
fer. Il s'approche vivement du poêle dont le foyer i
jette dans la chambre une lueur incertaine ;.et, se]
en*mettant la main sur le marbre pour se chauffer, ^
il trouve un flambeau et des allumettes. N'est-ce El
pas lui dire qu'il lui est permis d éclairer la cliâin- j
bre avec une bougie ; Il s'empresse de le faire ; et se
il peut alors examiner son nouveau domicile. C'est tÍI
une petite chambre mansardée, dont tout le mo- q1Jet
bilier se compose d'un lit fort propre, d'une com- 1
mode, de deux chaises et de ce poèle dont la bien- I ra
faisante chaleur commence à-lc ranimer.. f pj
En jetant les yeux autour de lui pour faire cet I n>
•e-xamen, Lavalette a aperçu sur la commode divers I sa
objets, à côté desquels est un papier déplié. Il a
prend ce papier, et y voit quelques mots tracés I
d'une écriture une et élégante. Ce sont des avis 1 ^
il 1
qu'on lui donne. > , I tt
« Point de bruit. N'ouvrez la fenêtre, que la 1,
« nuit. Chaussez-vous de chaussons de lisière et n
« attendez patiemment. » 53
On ne s'est pas contenté de donner des conseils; .,1 I ',i
à côté du papier sont les chaussons qui doivent «
éteindre le bruit de ses pas dans la chambre. Puis,
il y a sur la commode une bouteille dé bon vin u
et des biscuits pour se réconforter; plusieurs vo- s,
lûmes pour chasser l'ennui et un coquet petit pa- I i,
'nier dans lequel sont des éponges, des savons e4 j
tous les objets nécessaires pour faire une toilette I
soignée. On a pensé à tout ; on voit qu'une main j -
de femme a passé là, et ces attentions délicates I ï
dénotent chez l'hôte du fugitif des mœurs élé J r
gantes. Quelle est donc là personne qui lui donne |
aussi généreusement asile, au risque de se com- f.
promettre?' Lavalette ne va pas tarder à l'appren- J
dre, car la porte de sa chambre s'ouvre, et son I
ami Baudus est dans ses bras. *
Les deux amis peuvent alors causer sans con- I *
trainte, et c'est ainsi que Lavalette-.apprend qu'il I
est chez M. Bresson, caissier du ministère des af- I (
faires étrangères, et que l'hospitalité dangereuse J,
que celui-ci lui offre est en ce moment l acquit i
d'une dette que Mme Bresson a contractée depuis
longtemps. M. Bresson avait été conventionnel; J <
proscrit par suite et obligé de fuir, il s'était réfu- J '
gié dans les montagnes des Vosges, où il avait I
trouvé un asile chez des hôtes généreux qui, en I
dépit du péril auxquels ils s'exposaient, l'avaient
tenu caché chez eux pendant deux ans. Mme J
Bresson n'avait jamais oublié cette circonstance
de la vie de son mari, et elle s'était juré, si ja- I
mais la Providence lui .cn offrait l'occasion, de I
sauver à son tour un condamné politique, comme
son mari l'avait été lui-même. M. Baudus con, I
naissait cette particularité, et il en avait profité 1
en faveur de son ami. Il s'était adressé à Mme I
Bresson, et celle-ci avait accueilli avec empresse- I
ment l'occasion qui se présentait de payer sa J
dette à l'humanité.
Lavalette n'avait donc rien à craindre. L'asile
que M. Baudus lui avait ménagé était un asile sur;
! mais ce ne pouvait être pour le condamné qu une I
retraite provisoire, car il ne serait véritablement
en sûreté que lorsqu'il aurait mis le pied hors de I
' France. L'acharnement avec lequel on recherchait I
: ses traces ne pouvait manquer de le faire décou-
' vrir tôt ou tard. Le ministre de la police mettait
en œuvre, dans ce but, toutes les ressources
t il pouvait disposer. Tous ses agents étaient sur j
i pjld; des visites domiciliaires étaient faites chez
tous des amis, chez toutes les simples connaissan-
1 ces même de l'ancien directeur des Postes; les j
A barrières de Paris étaient fermées, et nul ne pou-, I
barrières vait sortir de la ville que muni d 'un permis en I
é règle, constatant son identité. On avait été jus-
- qu'à exhumer de la poussière, pour la circonstan-
a ce, une ancienne ordonnance qui punissait de
mort quiconque donnerait asile àuu condamné.
En présence do semblables mesures, la fuite
ir' devenait difficile, pour ne pas dire impossible, à
jr Lavalette. Ses amis se désespéraient de voir son
. séjour à Paris se prolonger; ils se concertaient en j
vain, cherchant le moyen de l 'en faire sortir .
mais tous les plans proposés pour obtenir ce ré-
sultat étaient repoussés aussitôt que conçus, tant
ils rencontraient d'obstacles qui en rendaient
l'exécl.lion impratiCLiole. Cependant le temps s é-
coulait; on était déjà aux premiers jours de 1 an-
née 1816 : et l'inquiétude des amis de Lavalette
v était vivement partagée par le public, qui suivait
pu avec un intérêt profond pour le condamné les pe-
a ripéties de ce drame. La police parviendrait-elle
donc à rendre au bourreau cette proie que le dé-
vouement d'une femme lui a arrachée? Voilà ce
que l'on se demandait en tremblant, lorsque, le
îO janvier, une nouvelle se répandit de toutes
parts et fut bientôt confirmée par les journaux :
« Lavalette a franchi la frontière, et il est heu-
il reusement arrivé à Mons. J) .
i a Comment s'était accomplie cette fuite, presqu 'in-
's. croyable? C'est ce que l'on ne va pas tarder à ap-
prendre. '
E. NYON.
iza euit6 à : .. - 1 1 . , f, r ■ ; ~ ~, . ! - ~ : :,
LE TRÉSOR DU FOYER
MYSTÈRES PHYSIOLOGIQUES ET MÉDICAUX
Mort de 1. i jeune fille du pays de Galles qui ne
mangeait pas depuis plus de deux arts. — Un télé-
gramme daté de Carmarthen, vendredi soir, 18 dé-
cembre, et adressé au Times est ainsi conçu :
« Sara Jacobs, jeune fille abstinente (qui ne mange
pas), est morte en présence de quatre?garde-rnala.des de
Guy's hopital, à trois heures de l'après-midi, après un
délire de quelques heures. » u
Ce fait, dont la Petite Presse a déjà entretenu ses
lecteurs, mérite quelques réflexions. Elles auront pour "
but d'établir, par la comparaison des phénomènes qui _
sont signalés avec d'autres semblables, si réellement
cette longue privation, naturelle ou factice, de tout „
aliment, doit entrer dans la légende du surnaturel, ou *
demeure simplement en une des classes des maladies
mentales, la manie vaniteuse, et, selon le mot anglais
très-expressif, la manie dissimulatiye.^
Chaque fois qu'un fait extraoadinaire vous est pré-
senté, demandez, dit Montaigne, « ou avez-vous vu,
comment avez-voss vu, de quel droit avez-vous vu? »
Excellent principe de sérieux examen.
J'ajouterai, pour mieux préciser encore l'enquête
scientifique : toutes les fois qu'un fait vous paraît sor-
tir des lois particulières de la physiologie, même lors- É
qu'il a quelque ressemblance avec des faits analogues,
et pathologiques, doutez.
Toutes les fois que le fait exposé sort des lois géné-
rales de la nature, comme lorsqu'on vous soutiendra,
- par exemple, qu'une femme, par le-simple effort de la
. nature, pourra tenir suspendu, contre la loi de la pe-
; santeur, un corps lourd, mais carrément, il y a cent
[ à parier que vous découvrirez le subterfuge. "
Les exemples de jeunes filles qui, sous l'influence
j d'affections nerveuses, ont présenté des phénomènes
. 5 en apparence inexplicables, sont nombreux. On en
trouve un grand nombre, cités dans les divers recueils
1 ile médecine, qui ont simulé des maladies ou des ma- ,
i nifestations exceptionnelles attribuées à une puissance
merveilleuse dont elles étaient douées ; c'étaient des
- transpositions de sens, des productions secrétives anor- i
t maies. On lit dans les archives de la Société de chi-
rurgie qu'une jeune fille de Lyon pondait chaque jour .
' un œuf, bien qu'elle fût soumise a une surveillance
1 prescrite par l'autorité du lieutenant de police. On
" 'cite une autre jeune femme qui rendait de l'urine par
- les glandes lacrymales.
A Il y a à peine quatre ou cinq ans,Paris s'est ému d'une
e jeune fille qui faisait sauter tous les meubles de l'appar-
tement o.ù elle était fardée, lorsqu'elle-était, soi-disant,
prise d'extase. Une autre, comme le zouave Jacob, faisait
ressentir des commotions à ceux qui l'approchaient....
mais surtout s'ils croyaient, en elle !
e La raison de ces subterfuges ou de ces pbénomènes
" sa trouve dans un besoin d'exciter l'intérêt et la. sym-
- nathie, d'occuper le public de soi, de se particulariser.
n ' Au début, la simulation est patente, mais l'exalta-
tion se développe et l'habitude nerveuse se constitue.
Alors la sensibilité devient extrême ou, au contraire,
•i plie est éteinte complètement. La chair cède à l'es-
. prit. N'est-ce pas ainsi qu'étaient les convulsionnaires
de Saint-Médard, les religieuses de Loudun et encore
ie récemment, en Angleterre, ces puritains. subitement
it illuminés et renouvelant les miracles des nagellants!
is Dans le cas de la jeune Sarah Jacobs, les faits ont
1 ; dû se passer ainsi. La pauvre enfant se sera logé en
tête l'idée de passer pour douée, de telle façon qu'elle
it pouvait vivre sans manger, et tout démontre que les
;n parents, petits fermiers an pays de Galles, se prétèrent
n. cette fantaisie qui devait amener chez eux les riches
visiteurs et les dons de toute nature. Ces parents cou- ]
le pables présentaient la jeune fille au public couchée sur
:e son lit et vêtue en toilette de mariée, la tête couronnée
i- de Qeurs. *
le Ils affirmaient leur sincérité. Néanmoins, quelques
le personnes moins crédules que les pauvres paysans
n gallois, avaient vainement tenté plusieurs fois d'orga-
, lè ) niser une surveillance officielle. Cette surveillance de-
vint effective lorsque, sur le" bruit que faisait cette af-
aire, une commission composée de plusieurs médecins,
e- au nombre desquels figure le docteur Fowler de
sa Clergemen, avec l'autorisation des parents, et tout exa-
men minutieusement fait du lit et de lachambr-e, dans
lIe lesquels on ne trouva rien de suspect, la commission
chargea quatre gardes-malades de Guy's Hopital d'une
r, surveillance inccasarJe de jour et de nuit, autant pour
ne constater un phénomène scientifique, si le phénomène
int était réel, que pour empêcher une supercherie con
de damnable à tous les points de vue.
(La fin à demain.)
CH. PLACE.
UN CONSEIL PAR JOUR
Femmes, que la maison soit propre et bien te-
nue : c'est le moyen de la faire aimer à votre
m Le désordre, même dans le luxe, repousse et
désaffectionne. ,
L'ordre égaye la pauvreté elle-même.
C'est, en outre, pour les enfants, un enseigne-
ment salutaire et une précieuse habitude.
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