Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-12-24
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 décembre 1869 24 décembre 1869
Description : 1869/12/24 (A4,N1345). 1869/12/24 (A4,N1345).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4718347p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
LA FEMME DU GRENOUILLER
Au bord de la Marne, dit l Opinion nationale, a
:peu de distance de Paris, on trouve encore des
'pécheurs que l'on désigne ,sous le nom de gre-
i noui-llcrs, parce qu'ils exploitent plus'particuhe-
rement les ma.récages et qu'ils ne vendent guère
eue des -,renou?lles et de:, écrevisses.
L'un d'eux, nommé Sylouet P.... dont la
sonnette était située près d'un petit cours d eaai
,dit le rût des Oseraies, avait épousé, il y a deux
•ans, une jolie fille, nommée Marie, beaucoup plus
ijeune que lui. ,, ..
Il l'aimait avec passion ; mais, d une jalousie
excessive, il lui faisait, pour le motif le plus futi'le,
des querelles intermiplables, et il alla même jus-
qu'à la frapper.
Il y a une quinzaine de jours, le lendemain
d'une scène plus violente que les précédentes,
Marie par),'!. de grand matin pour Paris, sous pré-
texte d'y porter de la marchandise, mais enréa-
'ïité pour chercher à se placer comme domestique.
fElle prit des informations à la halle et elle trouva
précisément un marchand de la rue Turbigo qui
avait besoin d'une bonne, et qui la prit imffiédia-
tement à son service. ,
Elle ne rentra donc pas au domicile conjugal.
Mais, au bout de quelques jours, elle se prit à re-
gretter sa maisonnette, ses pêches dans les étangs
et son mari qui, en dehors de ses accès de jalou-
sie, avait pour elle mille soins affectueux.
Le résultat de cette nostalgie fut qu elle
quitta son emploi pour reprendre le chemin du
log-is. Elle espérait que son absence aurait servi
de leçon au soupçonneux pécheur et qu'elle serait
bien reçue.
En arrivant, elle trouva la porte close et les vo-
lets fermés. Elle s'y attendait, puisqu'à cette
heure son mari devait être à la pêche ; mais ayant
à tout hasard fait jouer le loquet, elle fut agréa-
blement surprise de le voir s'ouvrir.
En entrant, elle faillît être suffoquée par une
insupportable odeur de chair corrompue. Elle se
;bâta de donner de l'air, et trouva tout en dé-
sordre.
Des grenouilles, sorties de leur sac, sautaient à
'droite et à gauche; plusieurs anguilles, mortes,
gisaient à terre, tandis que, dans un coin, était un
énorme monceau d'écrevisses qui, également éva-
dées de leur prison, grouillaient avec un craque-
ment sinistre.
' En s'approchant, elle aperçut, sortant de des-
sous ce monceau vivant, des pieds humains.
Epouvantée, elle courut chercher des secours,
et l'on retira le malheureux grenouiller à moitié
dévoré par les hideux crustacés; une large inci-
ision existait au larynx et le couteau qu'il tenait
"encore dans sa main crispée indiquait que la
=Ott était le résultat d'un suicide.
UN MONSTRE !
Voici* sur le crime que nous avons annoncé som-
mairement dans un de nos derniers numéros, des ren-
seignements dont nous garantissons la complète exac-
' titude.
Depuis déjà quelques années, l'inculpé, nommé
Pierre Portier, employé, âgé de quarante ans environ,
habitait avec sa nombreuse famille un appartement au
sixième étag,? d'une maison située rue de l'Arbre-
Sec, 46.
Son humeur acariâtre, sa méchanceté froide inspi-
raient les plus vives craintes à tous ses voisins..
, A différentes reprises, le concierge de la maison
qu'il habite avait dû prendre la défense de Mme Por-
tier, que son mari battait avec un acharnement sans
pareil.
Ses malheureux enfants n'étaient pas non plus à
l'abri des mauvais traitements de ce monstre, ainsi
que l'ont prouvé leurs dépositions.
En effet, cet individu, un soir qu'il rentrait chez lui
ivre dr- cette eau-do-vie infeote que le vulgaire a si
justement désignée sous le nom de tord-boyaux, il fit
déshabiller sa fille ainée, et, devant ses deux jeunes
aeeurs, son frère et sa mère, —toute sa famille enfin!
—- il se livra envers elle aux actes les plus révoltants.
Comme ella lui opposait une résistance désespérée,
il la renversa sur le plancher et la battit si cruelle-
ment qu'elle dut garder le lit pendant plusieurs jours.
Sa femme ayant voulu s'interposer, ainsi que ses
autres enfants, tous, ils subirent le même malheureux
sort.
A quelque temps de là, Portier eut l'audace incroya-
ble de faire asseoir, au foyer domestique, une de ces
malheureuses l'opprobre de leur sexe, avec laquelle fl
avait contracté une passagère liaison. Il alla même —
le croirait-on? — jusqu'à intimer l'ordre à sa fille aî-
née et à sa femme légitime "de fréquenter assidûment
son ignoble complice.
Pour mettre un terme à ces débordements, Mme
Portier — excellente mère de famille, aimée de tous
les gens qui la connaissent — eut l'idée de faire venir,
du fond de sa province à Paris, la mère de son misé-
rable époux.
Elle vint; mais ce fut, eUe aussi, sa mère ! pour su-
bir les outrages de son fils qui, ce sont ses propres
expressions, ne désirait rien autre chose que sa crevai-
son.
Souvent, trop souvent même, aux reproches que lui
adressait sa mère, il répondait en la frappant brutale-
ment.
Avant-hier, furieux des vifs reproches qu'elle lui
faisait de son ineenduite notoire, il .s'emporta jusqu'à
vouloir la tuer. Dans son aveugle fureur, il la prit par j
le bras droit, qu'il cassa net, et, très-certainement, il !
allait M faire un fort mauvais parti quand le con-
cierge, attiré par le bruit, s'interposa.
" Mme Portier mère a été transportée à l'Hôtel-Dieu,
.l&Jle Saint-Maurice, lit ne 25, dans le plus déplorable
Mtât> ,*
s Ce qui ajoute Came à l'ignominie de ce crime abo- :
minable, c'est que, lorsque Portier frappait sa mère,
celle-ci, prise de quintes de tpux très-fortes, était imitée
par ce fils dénaturé qui riait aux éclats de ce qu'il
annotait n xa bonne farce. »
Portier a été envoyé au dépôt. —
J. R.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE LAVALETTE
II (suite)
L'évasion.
. Il y avait,dé.jà quelques minutes que le cabrio-
let conduit par le comte de Chassenon station-
nait à l'endroit où il s'était arrêté, lorsqu'un autre
cabriolet déposa non loin de là, sur le boulevard
neuf, un voyageur qui, après avoir renvoyé sa
voiture, poursuivit sa route à pied et s'avança ra-
pidement vers la rue Plumet, tenant les yeux fixés
avec anxiété sur le point vers lequel il s-e dirigent.
Ce voyageur n'était autre que M. Baudus, dont
l'inquiétude était visible; il semblait, pour ainsi
dire, interroger l'ombre et lui demander s'il allait
trouver là ceux qu'il devait y rencontrer. Pour ne
pas éveiller les soupçons qu'éût pu faire naître la
vue de,deux cabriolets cheminant ave-c persistance,
à la suite l'un de l'autre, il avait pris, pour se
rendre au lieu indiqué, un chemin différent de
celui qu'avait suivi le comte de Chassenon, et il
ignorait si, pendant cette séparation, il ne s'était
pas produit un événement qui serait venu entra-
ver là réussite d'une entreprise si heureusement
menée jusque-là. Lavalette pouvait avoir été re-
joint durant le trajet ; une lutte sanglante avait
eu lieu dans ce cas, sans aucun doute ; et qui
sait ? peut-être était-iHué ou repris par ses bour-
reaux, ce qui revenait au même.
Aussi fit-il un brusque mouvement et eut-il
quelque peine à contenir une exclamation de
joie en aperéevant tout à coup ce mouchoir blanc
qui lui annonçait que son ami était arrivé sans
encombre au rendez-vous. Il pressa le pas aussi-
tôt, gt, abordant le cabriolet, il dit du ton d'un
homme qui parle à son domestique :
%— Ah ! vous êtes là? C'est bien ! descendez et
suivez-moi.
Lavalette descendit alors, sans faire au comte
de Chassenon d'autre remerciaient qu'un muet
serrement de main ; et il se mit à la suite .de celui
qui allait passer pour son maître jusqu'à ce qu'il
l'eût déposé en lieu sÚr, pendant que le comte
de Chassenon, comme un cocher qui vient de dé-
poser sa pratique, tournait bride et s'éloignait en
excitant son cheval. Les trois amis se séparaient
ainsi sans un adieu, sans même échanger une pa-
role ; l'ombre pouvait cacher des oreilles indis-
crètes.
Quelque présence d'esprit que l'on ait, on ne
peut penser à tout dans un cas .pareil. Dans le
nouveau travestissement que ses sauveurs avaient
fourni à Lavalette, ils avaient négligé la chaus-
sure. De sorte que le fugitif, bien que revêtu dm
costume de jockey, avait encore aux pieds les
minces souliers de femme qui complétaient son
premier déguisement. C'était là un contre-temps
qui pouvait devenir funeste à Lavalette. Ce soir-
là, il pleuvait à verse, et le sol du boulevard, dé-
trempé par -la pluie, était couvert d'une boue
épaisse et glissante qui rendait sa marche des
plus pénibles avec une chaussure semblable à
celle qu'il portait. Il avait une peine infinie à sui-
vre M. Baudus qui, tout entier à son rôle et dési-
reux de mettre le plus tôt possible son ami en sû-
reté dans la retraite qu'il lui avait ménagée, mar-
chait à grands pas et avançait rapidement, sans se
retourner vers son prétendu domestique.
Tout à coup, dans les efforts que fait Lavalette
pour conserver la distance qui doit le séparer de
son maître supposé, un de ses souliers resta adhé-
rent à la boue grasse du chemin; il fait un mou-
vement brusque pour l'en arracher, la bride qui
retient son soulier à sa jambe se brise, et le voila
pied nu d'un côté. Cependant M. Baudus ne s'est'!
aperçu de rien ; il marche toujours et s'éloigne de
plus en plus. Il faut le suivre à tout prix. Déga-
ger sa chaussure et la remettre à son ,Pied pren-
drait trop de temps à Lavalette. Il n'hésite pas ; il
abandonne son soulier et suit son ami, n ayant
plus qu'un pied chaussé....
A ce moment, on entend le garo]>j>récipité , de
plusieurs chevaux, accompagné d'urt^cliquetis de
ferraille. Ce sont des sabres qui dansent dans leur
fourreau.
Un * détachement de cavaliers s'avance ; c est
une des nombreuses escouades de gendarmerie
que te préfet de police a lancées de tous côtés à
la poursuite du prisonnier.
M. Baudus ne paraît pas se troubler; il jette un
regard sur son ami, le voit derrière lui; et pour-
suit son chemin sans avoir l'air de se préoccuper
de cette patrouille, qui tout à l'heure va passer
près d'eux. Mais il n'en est pas de même^ de La -
Valette : si les gendarmes le voient dans l'état où
il est, un pied chaussé et l'autre nu, ils vont s'é-
tonner et concevoir des soupçons. Cette chaussure
de femme dont il porte encore une partie ne
peut manquer de le trahir, et il est perdu !
Le bruit du galop se rapproche de plus en plus,
et déjà les'gendarmes sont à - deux pas de lui.
Heureusement l'obscurité le protège ; c'est à
peine si les gendarmes font attention à cet homme
suivi ' de son domestique. Ils continuent leur
: course précipitée, et ils s'éloignent bientôt, sans
I se douter qu'ils viennent de passer si près de ce-
i lui qu'ils cherchent.
Un soupir de-soulagement s'échappe de la poi-
! tripe de Lavalette : mais il n'est pas, encore arrivé
en lieu sÚr. Il suit toujours M. Baudus, en pa-
taugeant dans la boue. Il est harassé de fatigue,
ses piqds sont trempés ; mais qu'est-ce que cela
• auprès du sort qui l'attend le lendemain, s'il ne
parvient à se soustraire aux recherches dont il
est l'objet en ce moment? Il y a plus d'une heure
déjà qu'il marche de la sorte à la suite de son
ami, lorsque celui-ci s'arrête tout à coup dans la
rue de Grenelle, au coin de la rue du Bac, et
s'approchant de lui, lui dit :
— Nous voici bientôt arrivés; retenez bien ce
que je vais vous dire. Je vais entrer dans un
hôtel. Pendant que je parlerai au suisse, avancez
dans la cour. A gauche est un escalier, vous le
monterez jusqu'au dernier étage. Vous trouverez
là, sur votre droite, un long corridor obscur ; sui-
vez oe corridor jusqu'à ce que vous rencontriez une
pile d'e bois. Alors, Ne bougez plus; restez près de
la pile de bois et attendez.
M. Baudus avait fait ces recommandations à
mi-voix, mais pourtant du ton d'un maître qui
donne un ordre à son domestique. On pouvait être
entendu d'un passant, et il fallait rester dans son
rôle, sous peine d'échouer au moment de toucher
le port. Lavalette s'inclina sans répondre, et l'on
se remit en route. Après avoir fait quelques pas
encore dans la rue du Bac, M. Baudus s'arrête de
nouveau et frappe à une porte. Lavalette sent un
éblouissement passer devant ses yeux et le ver-
tige s'emparer de lui... Il vient de reconnaître
l'hôtel du ministère des affaires étrangères, oc-
cupé alors par le duc de Richelieu. Est-il possible
que ce soit là qu'il doive trouver un asile pour
échapper aux recherches ? Son ami s'est trompé
de porte sans doute, et tout est perdu. Pourtant
la porte s'est ouverte, et M. Baudus est entré sans
reconnaître son erreur, si c'en est une. t
A la grâce de Dieu ! Lavalette n'hésite pas ; il
suit son ami, et, pendant que eelui-ci est en train
de parler au suisse, il passe rapidement. Mais le,
suisse l'a aperçu.
— Où va cet homme ? s'éerie-t-il. ,
— C'est mon domestique, répond simplement
M. Baudus.
Et le suisse n'en demande pas davantage.
E. NYON.
(La suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
CONNAISSANCES UTILES
Moyen de guérir le vin piqué. — Ce moyen consiste
à placer sur la bonde un 'pain chaud, sortant du four,
moins cuit, cependant, que celui dont noas nous nour-
rissons; la quantité approximative èst d'un demi-kilo-
geamme par cent litres.
On fait une brèche ronde dans la croûte du côté
plat; on place ensuite le pain de façon à faire commu-
niquer exactement cette brèche avec le trou de la
bonde du tonneau, et le vin se guérit sans que nous
puissions expliquer pourquoi. On doit laisser ainsi
pendant quarante-huit heures cette simple préparation,
sans tirer ni tourner la clanehe ou le robinet.
Le vin piqué ou absinthé provient quelquefois du
peu de soin du tonnelier à surveiller ses luts. Il est
quelquefois si petit moyen qui n'ait sa grande valeur.
C'est un vieux proverbe trouvant facilement ici son
application. (Journal de l'Agriculture.)
UN CONSEIL PAR JOUR
Quand vous saluez, ne saluez pas à moitié.
Par un demi-salut, vous vous donnez un air
d'inattention ou de protection qui est cho-
quant.
Il coûte si peu d'être vraiment affable ! la poli-
tesse est le pain de la vie sociale.
HENRI D'ALLEBER.
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Au bord de la Marne, dit l Opinion nationale, a
:peu de distance de Paris, on trouve encore des
'pécheurs que l'on désigne ,sous le nom de gre-
i noui-llcrs, parce qu'ils exploitent plus'particuhe-
rement les ma.récages et qu'ils ne vendent guère
eue des -,renou?lles et de:, écrevisses.
L'un d'eux, nommé Sylouet P.... dont la
sonnette était située près d'un petit cours d eaai
,dit le rût des Oseraies, avait épousé, il y a deux
•ans, une jolie fille, nommée Marie, beaucoup plus
ijeune que lui. ,, ..
Il l'aimait avec passion ; mais, d une jalousie
excessive, il lui faisait, pour le motif le plus futi'le,
des querelles intermiplables, et il alla même jus-
qu'à la frapper.
Il y a une quinzaine de jours, le lendemain
d'une scène plus violente que les précédentes,
Marie par),'!. de grand matin pour Paris, sous pré-
texte d'y porter de la marchandise, mais enréa-
'ïité pour chercher à se placer comme domestique.
fElle prit des informations à la halle et elle trouva
précisément un marchand de la rue Turbigo qui
avait besoin d'une bonne, et qui la prit imffiédia-
tement à son service. ,
Elle ne rentra donc pas au domicile conjugal.
Mais, au bout de quelques jours, elle se prit à re-
gretter sa maisonnette, ses pêches dans les étangs
et son mari qui, en dehors de ses accès de jalou-
sie, avait pour elle mille soins affectueux.
Le résultat de cette nostalgie fut qu elle
quitta son emploi pour reprendre le chemin du
log-is. Elle espérait que son absence aurait servi
de leçon au soupçonneux pécheur et qu'elle serait
bien reçue.
En arrivant, elle trouva la porte close et les vo-
lets fermés. Elle s'y attendait, puisqu'à cette
heure son mari devait être à la pêche ; mais ayant
à tout hasard fait jouer le loquet, elle fut agréa-
blement surprise de le voir s'ouvrir.
En entrant, elle faillît être suffoquée par une
insupportable odeur de chair corrompue. Elle se
;bâta de donner de l'air, et trouva tout en dé-
sordre.
Des grenouilles, sorties de leur sac, sautaient à
'droite et à gauche; plusieurs anguilles, mortes,
gisaient à terre, tandis que, dans un coin, était un
énorme monceau d'écrevisses qui, également éva-
dées de leur prison, grouillaient avec un craque-
ment sinistre.
' En s'approchant, elle aperçut, sortant de des-
sous ce monceau vivant, des pieds humains.
Epouvantée, elle courut chercher des secours,
et l'on retira le malheureux grenouiller à moitié
dévoré par les hideux crustacés; une large inci-
ision existait au larynx et le couteau qu'il tenait
"encore dans sa main crispée indiquait que la
=Ott était le résultat d'un suicide.
UN MONSTRE !
Voici* sur le crime que nous avons annoncé som-
mairement dans un de nos derniers numéros, des ren-
seignements dont nous garantissons la complète exac-
' titude.
Depuis déjà quelques années, l'inculpé, nommé
Pierre Portier, employé, âgé de quarante ans environ,
habitait avec sa nombreuse famille un appartement au
sixième étag,? d'une maison située rue de l'Arbre-
Sec, 46.
Son humeur acariâtre, sa méchanceté froide inspi-
raient les plus vives craintes à tous ses voisins..
, A différentes reprises, le concierge de la maison
qu'il habite avait dû prendre la défense de Mme Por-
tier, que son mari battait avec un acharnement sans
pareil.
Ses malheureux enfants n'étaient pas non plus à
l'abri des mauvais traitements de ce monstre, ainsi
que l'ont prouvé leurs dépositions.
En effet, cet individu, un soir qu'il rentrait chez lui
ivre dr- cette eau-do-vie infeote que le vulgaire a si
justement désignée sous le nom de tord-boyaux, il fit
déshabiller sa fille ainée, et, devant ses deux jeunes
aeeurs, son frère et sa mère, —toute sa famille enfin!
—- il se livra envers elle aux actes les plus révoltants.
Comme ella lui opposait une résistance désespérée,
il la renversa sur le plancher et la battit si cruelle-
ment qu'elle dut garder le lit pendant plusieurs jours.
Sa femme ayant voulu s'interposer, ainsi que ses
autres enfants, tous, ils subirent le même malheureux
sort.
A quelque temps de là, Portier eut l'audace incroya-
ble de faire asseoir, au foyer domestique, une de ces
malheureuses l'opprobre de leur sexe, avec laquelle fl
avait contracté une passagère liaison. Il alla même —
le croirait-on? — jusqu'à intimer l'ordre à sa fille aî-
née et à sa femme légitime "de fréquenter assidûment
son ignoble complice.
Pour mettre un terme à ces débordements, Mme
Portier — excellente mère de famille, aimée de tous
les gens qui la connaissent — eut l'idée de faire venir,
du fond de sa province à Paris, la mère de son misé-
rable époux.
Elle vint; mais ce fut, eUe aussi, sa mère ! pour su-
bir les outrages de son fils qui, ce sont ses propres
expressions, ne désirait rien autre chose que sa crevai-
son.
Souvent, trop souvent même, aux reproches que lui
adressait sa mère, il répondait en la frappant brutale-
ment.
Avant-hier, furieux des vifs reproches qu'elle lui
faisait de son ineenduite notoire, il .s'emporta jusqu'à
vouloir la tuer. Dans son aveugle fureur, il la prit par j
le bras droit, qu'il cassa net, et, très-certainement, il !
allait M faire un fort mauvais parti quand le con-
cierge, attiré par le bruit, s'interposa.
" Mme Portier mère a été transportée à l'Hôtel-Dieu,
.l&Jle Saint-Maurice, lit ne 25, dans le plus déplorable
Mtât> ,*
s Ce qui ajoute Came à l'ignominie de ce crime abo- :
minable, c'est que, lorsque Portier frappait sa mère,
celle-ci, prise de quintes de tpux très-fortes, était imitée
par ce fils dénaturé qui riait aux éclats de ce qu'il
annotait n xa bonne farce. »
Portier a été envoyé au dépôt. —
J. R.
SOUVENIRS JUDICIAIRES
L'AFFAIRE LAVALETTE
II (suite)
L'évasion.
. Il y avait,dé.jà quelques minutes que le cabrio-
let conduit par le comte de Chassenon station-
nait à l'endroit où il s'était arrêté, lorsqu'un autre
cabriolet déposa non loin de là, sur le boulevard
neuf, un voyageur qui, après avoir renvoyé sa
voiture, poursuivit sa route à pied et s'avança ra-
pidement vers la rue Plumet, tenant les yeux fixés
avec anxiété sur le point vers lequel il s-e dirigent.
Ce voyageur n'était autre que M. Baudus, dont
l'inquiétude était visible; il semblait, pour ainsi
dire, interroger l'ombre et lui demander s'il allait
trouver là ceux qu'il devait y rencontrer. Pour ne
pas éveiller les soupçons qu'éût pu faire naître la
vue de,deux cabriolets cheminant ave-c persistance,
à la suite l'un de l'autre, il avait pris, pour se
rendre au lieu indiqué, un chemin différent de
celui qu'avait suivi le comte de Chassenon, et il
ignorait si, pendant cette séparation, il ne s'était
pas produit un événement qui serait venu entra-
ver là réussite d'une entreprise si heureusement
menée jusque-là. Lavalette pouvait avoir été re-
joint durant le trajet ; une lutte sanglante avait
eu lieu dans ce cas, sans aucun doute ; et qui
sait ? peut-être était-iHué ou repris par ses bour-
reaux, ce qui revenait au même.
Aussi fit-il un brusque mouvement et eut-il
quelque peine à contenir une exclamation de
joie en aperéevant tout à coup ce mouchoir blanc
qui lui annonçait que son ami était arrivé sans
encombre au rendez-vous. Il pressa le pas aussi-
tôt, gt, abordant le cabriolet, il dit du ton d'un
homme qui parle à son domestique :
%— Ah ! vous êtes là? C'est bien ! descendez et
suivez-moi.
Lavalette descendit alors, sans faire au comte
de Chassenon d'autre remerciaient qu'un muet
serrement de main ; et il se mit à la suite .de celui
qui allait passer pour son maître jusqu'à ce qu'il
l'eût déposé en lieu sÚr, pendant que le comte
de Chassenon, comme un cocher qui vient de dé-
poser sa pratique, tournait bride et s'éloignait en
excitant son cheval. Les trois amis se séparaient
ainsi sans un adieu, sans même échanger une pa-
role ; l'ombre pouvait cacher des oreilles indis-
crètes.
Quelque présence d'esprit que l'on ait, on ne
peut penser à tout dans un cas .pareil. Dans le
nouveau travestissement que ses sauveurs avaient
fourni à Lavalette, ils avaient négligé la chaus-
sure. De sorte que le fugitif, bien que revêtu dm
costume de jockey, avait encore aux pieds les
minces souliers de femme qui complétaient son
premier déguisement. C'était là un contre-temps
qui pouvait devenir funeste à Lavalette. Ce soir-
là, il pleuvait à verse, et le sol du boulevard, dé-
trempé par -la pluie, était couvert d'une boue
épaisse et glissante qui rendait sa marche des
plus pénibles avec une chaussure semblable à
celle qu'il portait. Il avait une peine infinie à sui-
vre M. Baudus qui, tout entier à son rôle et dési-
reux de mettre le plus tôt possible son ami en sû-
reté dans la retraite qu'il lui avait ménagée, mar-
chait à grands pas et avançait rapidement, sans se
retourner vers son prétendu domestique.
Tout à coup, dans les efforts que fait Lavalette
pour conserver la distance qui doit le séparer de
son maître supposé, un de ses souliers resta adhé-
rent à la boue grasse du chemin; il fait un mou-
vement brusque pour l'en arracher, la bride qui
retient son soulier à sa jambe se brise, et le voila
pied nu d'un côté. Cependant M. Baudus ne s'est'!
aperçu de rien ; il marche toujours et s'éloigne de
plus en plus. Il faut le suivre à tout prix. Déga-
ger sa chaussure et la remettre à son ,Pied pren-
drait trop de temps à Lavalette. Il n'hésite pas ; il
abandonne son soulier et suit son ami, n ayant
plus qu'un pied chaussé....
A ce moment, on entend le garo]>j>récipité , de
plusieurs chevaux, accompagné d'urt^cliquetis de
ferraille. Ce sont des sabres qui dansent dans leur
fourreau.
Un * détachement de cavaliers s'avance ; c est
une des nombreuses escouades de gendarmerie
que te préfet de police a lancées de tous côtés à
la poursuite du prisonnier.
M. Baudus ne paraît pas se troubler; il jette un
regard sur son ami, le voit derrière lui; et pour-
suit son chemin sans avoir l'air de se préoccuper
de cette patrouille, qui tout à l'heure va passer
près d'eux. Mais il n'en est pas de même^ de La -
Valette : si les gendarmes le voient dans l'état où
il est, un pied chaussé et l'autre nu, ils vont s'é-
tonner et concevoir des soupçons. Cette chaussure
de femme dont il porte encore une partie ne
peut manquer de le trahir, et il est perdu !
Le bruit du galop se rapproche de plus en plus,
et déjà les'gendarmes sont à - deux pas de lui.
Heureusement l'obscurité le protège ; c'est à
peine si les gendarmes font attention à cet homme
suivi ' de son domestique. Ils continuent leur
: course précipitée, et ils s'éloignent bientôt, sans
I se douter qu'ils viennent de passer si près de ce-
i lui qu'ils cherchent.
Un soupir de-soulagement s'échappe de la poi-
! tripe de Lavalette : mais il n'est pas, encore arrivé
en lieu sÚr. Il suit toujours M. Baudus, en pa-
taugeant dans la boue. Il est harassé de fatigue,
ses piqds sont trempés ; mais qu'est-ce que cela
• auprès du sort qui l'attend le lendemain, s'il ne
parvient à se soustraire aux recherches dont il
est l'objet en ce moment? Il y a plus d'une heure
déjà qu'il marche de la sorte à la suite de son
ami, lorsque celui-ci s'arrête tout à coup dans la
rue de Grenelle, au coin de la rue du Bac, et
s'approchant de lui, lui dit :
— Nous voici bientôt arrivés; retenez bien ce
que je vais vous dire. Je vais entrer dans un
hôtel. Pendant que je parlerai au suisse, avancez
dans la cour. A gauche est un escalier, vous le
monterez jusqu'au dernier étage. Vous trouverez
là, sur votre droite, un long corridor obscur ; sui-
vez oe corridor jusqu'à ce que vous rencontriez une
pile d'e bois. Alors, Ne bougez plus; restez près de
la pile de bois et attendez.
M. Baudus avait fait ces recommandations à
mi-voix, mais pourtant du ton d'un maître qui
donne un ordre à son domestique. On pouvait être
entendu d'un passant, et il fallait rester dans son
rôle, sous peine d'échouer au moment de toucher
le port. Lavalette s'inclina sans répondre, et l'on
se remit en route. Après avoir fait quelques pas
encore dans la rue du Bac, M. Baudus s'arrête de
nouveau et frappe à une porte. Lavalette sent un
éblouissement passer devant ses yeux et le ver-
tige s'emparer de lui... Il vient de reconnaître
l'hôtel du ministère des affaires étrangères, oc-
cupé alors par le duc de Richelieu. Est-il possible
que ce soit là qu'il doive trouver un asile pour
échapper aux recherches ? Son ami s'est trompé
de porte sans doute, et tout est perdu. Pourtant
la porte s'est ouverte, et M. Baudus est entré sans
reconnaître son erreur, si c'en est une. t
A la grâce de Dieu ! Lavalette n'hésite pas ; il
suit son ami, et, pendant que eelui-ci est en train
de parler au suisse, il passe rapidement. Mais le,
suisse l'a aperçu.
— Où va cet homme ? s'éerie-t-il. ,
— C'est mon domestique, répond simplement
M. Baudus.
Et le suisse n'en demande pas davantage.
E. NYON.
(La suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
CONNAISSANCES UTILES
Moyen de guérir le vin piqué. — Ce moyen consiste
à placer sur la bonde un 'pain chaud, sortant du four,
moins cuit, cependant, que celui dont noas nous nour-
rissons; la quantité approximative èst d'un demi-kilo-
geamme par cent litres.
On fait une brèche ronde dans la croûte du côté
plat; on place ensuite le pain de façon à faire commu-
niquer exactement cette brèche avec le trou de la
bonde du tonneau, et le vin se guérit sans que nous
puissions expliquer pourquoi. On doit laisser ainsi
pendant quarante-huit heures cette simple préparation,
sans tirer ni tourner la clanehe ou le robinet.
Le vin piqué ou absinthé provient quelquefois du
peu de soin du tonnelier à surveiller ses luts. Il est
quelquefois si petit moyen qui n'ait sa grande valeur.
C'est un vieux proverbe trouvant facilement ici son
application. (Journal de l'Agriculture.)
UN CONSEIL PAR JOUR
Quand vous saluez, ne saluez pas à moitié.
Par un demi-salut, vous vous donnez un air
d'inattention ou de protection qui est cho-
quant.
Il coûte si peu d'être vraiment affable ! la poli-
tesse est le pain de la vie sociale.
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Les Comptai) s de la Boucherie. — f.e,' Eaux de Ni-
nies. — Petite guerre de Banquiers il propos Ii , nou-
vel emprunt Turc. — La situation financière de i Em-
p're : Rapport de M. Magne. — Les Sociétés co p'éra-
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