Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-12-02
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 décembre 1869 02 décembre 1869
Description : 1869/12/02 (A4,N1323). 1869/12/02 (A4,N1323).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47183253
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
f Malheureusement, il n'y a pas que. âes pertes à dé-
florer; cet inceudie a fait une vietim'e : parmi les tra-
vailleurs, M. Th..., jeune homme très-aimé et très-
estimé dans la commune, était grimpé sur l'appui
d'une fenêtre, pour la bonne exécution du travail, lors-
qu'un tuyau de chaufferie, se détachant du plafond,
vint le frapper à la nuque et le renversa sans vie.
Il vient de mourir à Milan, à l'âge de cent ans, la
berline d'origine de Don Giovanni ; Mme Codecasa
l'avait créée à Prague sous la direction de Mozart lui-
même.
Elle était Française de naissance et fille d'un nom-
mé Saller. Il parait qu'il y a quelque soixante-dix ans,
elle jouissait d'une certaine célébrité.
Une pauvre femme vient de s'éteindre en Portugal
i l'âge phénoménal de cent dix-sept ans.
Elle avait vécu du temps du roi Jose et du marquis
de Pombal et avait vu régner six rois. Cette femme,
nommée Vieira JoseÍa Maria dos Santos, de Terra da
Feira où elle était née, était partie tout enfant pour
Porto afin de s'y placer comme domestique.
Elli3 aimait à raconter des choses curieuses sur la
vieille ville d'Oporto ; elle se rappelait parfaitement
l'administration du mémorable Francisoo de Almeida.
Depuis quelques années, elle avait perdu toutes ses
forces physiques, mais elle a conservé jusqu'au bout-
toutes ses facultés intellectuelles.
Elle a été malade pendant vingt-trois jours ; on ne
la soutenait plus qu 'à l'aide de quelques cuillerées de
«oupe et un peu de gelée de viande.
— *•
Sous ce titre : Ecole Troppmann, le Courrier des
Etats-Unis rapporte le fait suivant :
:t, La famille Çlark, composée du père, de la mère et
de trois enfants, vivaient à Eden, comté de Marshall-
town (Iowa). Le père est presque toujours absent,
son occupation consistant à aller battre le grain, avec
une machine à lui appartenant, chez les fermiers d'a-
lentour.
Mardi, à sept heures du matin, un voisin entra dans
la demeure des époux Clark, et n'y trouva, que les ca-
davres des trois enfants; chacun d'eux avait le visage
défiguré par - d'horribles blessures et la tête presque
séparée du tronc. Ce triple assassinat avait été commis
avec une hache laissée par l'as assin près de ses vic-
. times.
Comme en savait positivement que Mme Clark était
rentrée la veille au soir avec ses enfants, et que toutes
les recherches pour la trouver furent inutiles, la pre-
mière impression fut que c'était elle-même qui, dans
tin accès de folie, avait massacré ses enfants. Mais
' cette- conjecture ne tarda pas à faire place à une autre-
plus vraisemblable.
L'opinion générale, aujourd'hui, est que Mme Clark
a été tuée en même temps que ses enfants, et que
l'auteur de tous ces meurtres est un . misérable qui,
après avoir violenté cette dame, n'a pas hésité à ,.21 ire
disparaître tous les témoins de son crime. Cette affaire
crée une émotion" facile à comprendre dans le comté,
et des fouilles sont faites partout, mais jusqu'ici sans
succès, pour retrouver le corps de la quatrième vic-
time.
LES VOYAGES DU DISCOURS DU TRONE
Rien de curieux et d'intéressant comme l'aspect que
:présentait la station dimanche, après le discours de l'Empereur,
a station centrale du télégraphe, ainsi que les diffé-
rents Bureaux de la télégraphie privée.
Dès la veille, des ordres avaient été donnés pour que
les lignes et les appareils fussent visités avec soin et
, mis en état. A midi et demi, tout le personnel était
sous les armes, attendant le moment de donner.
A pe)n) le. discours impérial était-il prononcé, que
deux cent douze employés ,,,e mettaient à la besogne, et
• le transmettaient 'à la France et à l'étranger avec une
rapidité vertigineuse.
Ce discours contient 1,352 mots ; il a été prononcé à
1 heure 15 minutes, et à 1 heure 45 minutes il était.
; reçu dans les 88 chefs-lieux de préfecture. Chose assez
; singulière! Londres l'a eu plus vite que Liile; cela
; tient à ce qu'on l'a'expédié au cabinet de Londres sur
: quatre fils.
i Voici, d'ailleurs, à ce sujet, quelques chiffres au-
• thentiques : Londres a reçu le discours en 16 minutes;
■ Berlin, en 1 heure dix minutes; Florence, en 1 heure
trente-cinq minutes; Vienne, en 1 heure 40 minutes;
Madrid, en 1 heure 5 minutes; Bruxelles en 40 mi-
nutes.
_ Quant aux départements, on a pris pour expédier le
discours : à Lille 25 minutes, à Bayonne 18 minutes, à
Lyon 20 minutes, à Marseille 32 minutes, à Toulouse
14 minutes, etc.
Le jour de l'ouverture des Chambres, lorsqu'il y a
. un discours de l'Empereur, est très-redouté — et cela
se comprencl- par les employés du télégraphe. C'est
le jour de l'année où ils ont le plus de travail et aussi
^ ; le plus de responsabilité. Il ne ferait pas bon de tron-
quer une phrase et d'envoyer un mot pour un autre.
Etrce n est pas seulement la télégraphie officielle
— si j'ose parler ainsi — qui est sur les dents, mais
aussi la télégraphie privée, car en dehors du ministère
de l'intérieur, qui envoie le discours aux préfets, il y
a les agences de publicité qui l'expédient à leurs cor-
respondants de toutes les capitales, de sorte que, pen-
dant près d'une heure et demie, tous les fils télégra-
phiques transmettent la même pensée, les mêmes' pa
rotes dans toutes les villes de l'Europe, et aussi dans
les centres les plus importants des Etats-Unis.
1
UN ASSASSIN ORIGINAL
Dans la même session que Troppmann, comparaîtra
devant la cour d assises de la Seine un prévenu dont
1 instruction îanggit depuis plus d'un aa.
Il s agIt de l'afrai.-c AHcgre, où h p. cvenu est accu-
su d avoir tué un garçon boucher, l'année dernière,
dans le bois de \ i i e i i
Cet homme, éminemment brum, qui portait un cos-
tume de marin, a été arrêté définitivemeut rue Royale,
jeune employé du ministère de lil marine, ch?.r-
■ gé de la surveillance des marins qui traversent Paris,
et qu^ l'avait déjà arrêté une fois pour infraction.
11 n'était pas encore soupçouné d ti crime; mais
comme il ne pouvait justifier de son titre de marin de
1 L.tat, le commissaire de police lui coupa avec ses ci-
reflUX les revers de, sa veste de laine, qui portait les
insignes de la marine.
I! resta quelques jours au dépôt Ll préfecture et
redevint libre ; il osa même venir demander des se- i
meurs au ministère de ia marine.
Leg mssiYfUS recçfifgKeraents qui s^ccurnulergpt sur
lui le firent arrêter, le 21 décembre 1868, par l'agent
du ministère de la marine ci-dessus désigné. Cette fois,
il fut sévèrement interrogé et reconnu pour l'auteur de
l'assassinat de Vincennes. '
Ce gaillard effronté traita sans aucune gène M. Eér-
rièr, chargé de son instruction, et qui fût oblige à
bien des concevions pour arriver à la vérité.
lie prévenu le tutoyait et lui parlait comme à Un
camarade.
Un joué, le/ juge d'instruction l'interrogeait sur uïi
couteau qu'on'avait trouvé sur lui :
-5- Un çouteau, ce n'est,pas malin, répondit l'accusé,
donne-moi cent sous et je t'en donnerai un autre !
Il tutoie le juge d'instruction, tout le monde aussi,
il faut le dire..
M. Berrier se le tint pour dit et fit fouiller à fond
da.ns ses vêtements et sur son corps le sifur Allègre.
Pendant plus d'un mois, l'e ptîsûftftiei* fut presque
dépouillé de ses vêtements et visité méticuleusement
sur tout son corps....
Quand le juge d'instruction le rappela, Allègre lui fit
de vifs reproches de l'avoir ainsi maltraité et laissé
exposé au froid par la privation de vêtements : '
— Ah ! c'est ainsi, lui dit-il, que tu te conduis avec
moi ! Eh bien, je vais te soigner! Tu me plaisais, et
je ne demandais pas mieux que de servir à..ton .avan-
cement; mais, à la cour d'assises, je t'embarrasserai,
je te démentirai, je détruirai toutes mes dépositions, -
parce que tu m'as tenu un mois sous la surveillance
de quatre agents et que tu m'as fait dépouiller de mes
vêtements pour rechercher le couteau que je pouvais
avoir. Tu ne voulais dtoiw pas donner tes 100 sous. -
Au moment de quitter le juge d'iastruction, Allègre
se rapprocha et, d'un air cauteleux, il dit :
— Tu m'avais promis cinq francs^ si je voulais te
donner un autre couteau; eh bien ! le veux-tu en-
core?
Le juge hésita un instant.
— Non, je n'ai plus confiance en toi, reprit Allègre,
il faut que tu m'avances le premier les 5 francs.
M. Berrier mit une pièce de 5 francs sur le bord du
bureau; Allègre s'avança en rampant, et prit leste-
ment la pièce d'argent.
— Tiens, dit-il en s'en allant, voilà ton couteau.
Eit, en effet, il tira un couteau de son sein, d'un
geste si brusque que le juge d'instruction ne put y
voir que du feu. On Chercha en vain d'où l'assassin,
prestidigitateur avait pu extraire ce couteau magique.
Tout cela est authentique, et là pièce de 5 francs du
juge d'instruction, l'un des magistrats les. plus habiles
de la justice, a servi au régal du prévenu, qui ac-
querra, sans doute, 'à la cour d'assises, une renommée
fort originale, s'il se conduit aussi drôlement.
(Gazette de France.)
LA DOT D'UN CORDON-BLEU
Depuis quelque temps, des vols nombreux et
très-importants étaient commis au préjudice de
Mme la baronne de T..,, demeurant quai de la
Mégisserie, n° 10, sans que cette dame put parve-
nir, malgré la plus active surveillance, à surpren-
dre flagrante ddicto le ou les auteurs de ces' lar-
cins.
Lassée, enfin, elle se décida, sur les conseils de
sa cuisinière, Célestine L..., à 'porter plainte au
commissaire de police, qui mit aussitôt ses agents
les plus habiles en campagne.
Après sa visite à M. Bérillon, Mme la baronne
de T... raconta à Célestine que la police, avertie,
allait opérer des perquisitions chez les personnes
qui, journellement, viennent quai de la Mégisse-
rie et principalement dans l'appartement qu'oc-
cupe Mme de T...
En apprenant cette nouvelle, Célestine devint
toute pâle et sortit pour-dissimuler son trouble..
L'agitation dans laquelle elle se trouva un mo-
ment après, pendant le diner, fit naître des soup-
kons dans l'esprit de Mme la baronne.
Cependant, avant d'en faire part à qui de droit,
elle voulut une dernière fois questionner sa cuisi-
nière qui, avec une effronterie digne des sou-
brettes de comédie, protesta de .son innocence en
termes on ne peut plus énergiques.
Le lendemain, Célestine L..., à la suite d'une
perquisition opérée dans une chambre qu'elle
avait louée non loin du quai de la Mégisserie, était
arrètée et envoyée au depôt. 1
Dans cette chambre très-pauvrement meublée,
on a trouvé, très artistement rangés en ba-
taille : *
7 bouteilles de vins fins;
10 boites de riz;
5 — de th é ;
12 douzaines de serviettes;
1 demi-douzaiue de foulards;
10 pains de sucre; '
10 douzaines d'assiettes variées;
Etc., etc.
Questionnée sur l'usage qu'elle prétendait faire
de ces diverses choses, elle répondit que, devant
bientôt convoler avec un de ses paya, et craignant
que Mme la baronne de T... ne lui fit pas un beau
cadeau de noces, ' elle avait voulu, elle-même,
faire sa corbeille de mariage.
On est sur les traces du futur époux, contre qui
un mandé! a é4,é lancé. — k.
CE QUE DEVIENNENT LES GRENOUILLES
On lit dans l'Echo du Luxeînb(,,urg :
L'exportation des grenouilles \'crsJa, France a pris. 1
depuis quelque temps une extension, considérable.
Un sieur D..., de Yance, en a expédié 200,OQO de-
puis trois semaines ; jeudi, il en :t fait partir 30,000.
Ces batraciens sont dirigés principalement, sl1r
Reims, Nancy et -Paris.
Le mille de greno:lillc" sn paie 13 fr. et se renferme
dans un sac qui pèse 50 kilogr..
L'entree en est libre en France.
Les lieux d'origine sont surtout W.:se, I-V.iehes, les
bords de la Seuiuis et. 1.1, partie-qo , province com-
pose entre Arlon et Hm¡ô,b,,?,lY à les 25 paires
de cuisses se vendent 60 cenu.nies. |
Néanmoins, les grenouilles sont ejtpéùié&s entières.
Et Yetft-cn e&jroir à quel usage elles !';c:p¡,eT),t?
Tremblez, HABITUÉS * (LES ÂFI 1% HÂTIJS CUI-
sine française. N* <- ■ £
Les cuisses font de succulents rôtis, t'est connu;
accommodées à la sauce blanche en manière de fricasr
sées et relevées de câpres, elles constituent un mets
qui n'est pas du tout à dédaigner ; d'aucuns encore les
fout revenir dans une pâte qui passe à la poêle.
Mais le haut du corps et la peau, cette peau gluante,
visqueuse, glabre, excoriée?
On, en confectionne des... potages à. la tortue. Oui,
ces savoureux mork turfle dont les vrais amateurs se
pôurlèçhent les badigoinces ont pour base principale
les fils'des têtards qui peuplent les marais et les prai-
ries du Luxembourg.
Les têtes, elles, sont mises à part et livrées aux hos-
pices de Paris, qui en font du bouillon pour leurs
malades.
Que ce soit léger, sain même, c'est possible; quant
à être nutritif, c'est autre chose et cela rappelle fort
les essais de nourriture à la gélatine.
Ce commerce a deux bonnes saisons, le commence-
ment et là fin de l'hiver.
Espérons que les habitants de certains ,\'illa>ges fe-
ront suivre la mêtne voie aux chantres dè leurs- ma-
rais et n'en nourriront plus leurs porcs, ce qui don-
nait à la chair de ceux-ci un goût peu agréable.
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1)
XXXVI (suite)
La voyageuse.
Enfin, Eléna se leva et tendit la main à la petite :
Yvonne. „ \
— Merci, mon enfant, dit-elle d'un ton-sac-
cadé, merci de vos renseignements. Seulement,
j'ai encore un service à vous demander.
— De quoi s'agit-il?
— C'est simple et facile.
— Parlez...
— Vous venez de dire tout à l'heure qu'un
officier de marine, qui occupe une place impor-
tante dans le tribunal maritime, prenait tousjes
jours ses repas, ici.
— C'est la vérité.
— Il viendra donc aujourd'hui?
— Sans doute.
— Ce matin, peut-être?
.— Ce matin, assurément.
— Eh bien, ce que je vous demande, mon en-
'fant, ce que je réclame de vous comme un réel
service, c'est de vouloir bien lui remettre une
lettre que je vais écrire pour lui.
'— Vous le connaissez donc ?
— Je ne le connais pas.
— Mais alors...?
— Mais alors, mon enfant, vous remettrez à
cet homme la lettre que je vous confierai, et si
cet homme a une sœur ou une mère, il ne repoys-
sera pas la prière que je lui adresserai.
— Si c'est ainsi...
— Tu y consens ?
— Que madame "ne remette -la lettre, et avant
quelques heureo elle sera entre les mains dé la
personne à laquelle vous la destinez. ,
La jeune femme courut au secrétaire, y prit une
plume, de l'encre et du papier, et écrivit à la hâte
une lettre qu'elle remit aussitôt à Yvonne.
La lettre ne contenait que quelques lignes :
« Monsieur, ' '
« Il y a en ce moment dans une des prisons de
Brest un malheureux que j'aime, que j'aime en-
core plus que ma vie même, et qui, demain peut-
être, sera condamné par le tribunal maritime.
C'est Raymond ! par pitié, monsieur, faites que je
voie ce malheureux, que je lùi parle, èt vous
acquerrez des droits éternels à ma reconnaissance.
« ELËXA. »
Il était sept lie ures, quand Eléna écrivit ces
quelques lignes ; avant dix heures, elle recevait
la réponse.
C'était un rendez-vous pour le soir, à la porte
même de la prison de Pontaniou, où étaient déte-
nus Marsaud et Raymond.
C'est tout ce qu'elle voulait... et nous n'avons
.pas besoin de dire avec quelle impatience fébrile
elle attendit l'heure qui lui était assignée.
Voir Raymond... lui parler... presser ses mains
dans les siennes ! c'«st plus qu'elle n'espérait ob-
tenir.
Elle l'avait quitté à New-York*
Depuis lors, elle ne l'avait pas revu.
Raymond, embarqué sur la Didoît, avait fait
voile pour h France, et la malheureuse femme
était restée seule, presque sans ressources, atten-
dant une occasion pour retourner en Europe, et
se demandant avec la plus mortelle anxiété si
elle arriverait à temps pour revoir encore celui
qu'elle aimait.
Quand vint le soir, elle fit appeler Yvonne qui
accourut.
- Yvonne avait deviné une douleur profonde chez
la voyqpar ,une mystérieuse et douce sympathie.
"— MCil e¡¡;ullt, dit Eléna à la petite Br-etcnnc,
c'est encore un service que j'ai à te demander.
— Tout ce.que je pourrai faire pour madame,
je le ferai, répondit Yvonne.
— Cette fois -il s'agit de m'accompogner.
— Madame sort ?
— A 1j,jst:.mt.
— Et. où va-t-elîe?
— A Pontaniou!
Yvonne recula de deux pas.
- ~( , U'.-r,'.'/ rT^r
(1) Voir le, nnméro du 27 novem bre.
• — '
- A Pontanion ! rénéta-t-alle avec -SWÎ*un frisson
maislc est la prison! ' ■
•— Je le sais. „ -
C'est là que, chaque soir, on ramène les aot
cusës!
— Précisément. ^
Est-ce que vous allez les voir?
— Je vais voir Raymond.
— Comment!
Eléna enveloppa la jeune fille d'un regard dOt\t"
loureux :
Est-ce que tu me refuses? demanda-t-ellfc
avec un triste sourire.
— Oh ! non, répondit Yvonne; seulement c'est
ai étrange...
à-, Oui; en effet, cela doit te paraître ainsi,
parce que tu ne sais pas à quel sentiment profond
j'obéis. Mais ne cherche pas à comprendre, mon
enfant, et un jour, bientôt peut-être, tu sauras
toiJmême ce que l'amour fait de notre cœur, et
ce qu'iJ faut de courage, d'énergie, d'oubli de soi..
même dans certaines circonstances de la vie d'une
femme, - ,
En parlant ainsi,.Eléna s'habillait à la hâte, et
quélques secondes après, elle s'acheminait, accom-
pàgnée d'Yvonne, vers la prison de Pontaniou.
PIERRE ZACCONE.
(La suite à deînairi.)
LE TRÉSOR DU FOYER
MALADIES RÉGNANTES.
La scarlatine sévit en ce moment sur les enfants,
Elle est due à la température assez chaude et i'':;. dî
lui, succède aux premiers jours de froid.
Elle se manifeste par l'éruption sur la peau de
points ou dé' taches rouges qui, en se réunissant et
s'étendant, lui, donnent une teinte uniforme, tandis
que la rougeole se reconnaît à de petites taches rou-
ges distinctes, arrondies, un peu élevées au-dessus de
la peau ; taches qui, d'abord, séparées, se' réunissent.
en . plaques qui affectent presque constamment la
forme d'un croisssnt.
La coloration éc&rlate qui caractérise la scarlatine
est d'un rouge plus foncé sur les parties sur lesquelles
le malade est couché.
Cette rougeur commence' à diminuer vers le troisiè-
me, ou quatrième jour pour disparaître à peu près vers
le septième; mais alors l'épiderme se soulève en petites
écailles et tombe sous forme de poussière farineuse.
Au début, il y a fièvre, envie de vomir, respiration
gênée. La gorge est enflammée, car l'éruption s'y
manifeste, ce qui rend pénible l'action d'avaler les
boissons utiles. L'éruption confirmée, cet état diminue
ou disparaît.
Lorsque la convalescence s'établit, elle débute sou-
vent par des saignements de nez, des sueurs abon-
dantes. Il faut surveiller les urines, qui sont très-char-
gées et dans lesquelles on constate souvent une grande
quantité d'albumine, complication fâcheuse.
On constate la présence de l'albumine en faisant -
chauffer l'urine du malade dans un tube de cristal,
tenu au-dessus d'une lampa à esprit-de-vin. Un peu
avant la température de 100 degrés, s,'d"es t- à- dire à la
température de l'eau bouillante; l'urine se trouble,
l'albumine se sépare sous forme de caillots ou de flo-
cons.
11 est préférable, si on est en ville,'de confier l'exa.
men. de l'urine à un pharmacien.
La sgarlatiiie*est contagieuse-, mais moins que la rou-
geoie, affirment certains-, médecins. C'est à son déclin
qu'elle paraît se propager plus facilement, au moment où
l'épiderme tombe en poudre. C'est aussi le moment
qui, exige une surveillance active qui ne doit pas se
relâcher avant une quinzaine de jours.
Le traitement de là scarlatine simple n'est pas com-
pliqué.
Si la fièvre est vive, il ne faut pas l'exciter par une
température ambiante trop' élevée; ne pas charger le
lit de couvertures, ne pas trop chauffer l'appartement.
Si, la rougeur est vive, la fièvre excessive, M. Trous-
seau coiiseil lait des lotions fraîches répétées souvent.
Avec toute l'autorité de son expérience, il déclarait
cette pratique sans danger.
Boissons acidules (légère limonade) en très-grcK ie
abondance.
Contre l'angine' dont nous avons parlé pins haut,
cheiq les -petits enfants qu'on ne peut pas faire gargari-
ser, les colialoÍres suivants :
Sirop de mûres 20 grammes.
Sirop de ratanhia.... 60 —
Mêlez. Par demi-cuillerées à café tous les quarts
d'heure.
Ou bien :
Borax... ; ; ; ; . 15 grandes.
Miel rosat ....... 15 ' —
à appliquer avec le doigt ou avec un pinceau de charpie
sur le fond de la gorge et le voile du palais, etc.
Pour les grandes personnes, un gargarisme avec eau
d'orgo, miel blanc et quelques gouttes ce hor. vinaigre
peut suffire. '
CH. PLACE.
UN CONSEIL PAR JOUR
M-. de Monllosier fait remarquer avec finesse,
que le premier indice ,dllJb.onheur domestique est
l'amour de sa maison : si donc tu es d'humeur
aventureuse et vagabonde, réfléchis à deux fcit
avant de prendre femme.
HENRI D'ALLEBER.
LIBRAIRIE - SCIENCES — ARTS — gùRIGUL ruas
JEU :vtÉTR{Q.UE ET HïSïORiaUS (50 ca.r<
ie^. Pris 1 1-r. avec la règle da jeu; 4 jeux, net 3 fi;
Incrénieux et très-récréatif pour les soirées d'hiver. Chi
M. TOURKEMtEE, coéditeur, d Séyehaili* (Puy-
* * * *
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,~ ~ - - Topographie JANNIN, ~ quai VoIfcyg'flt. 11.
florer; cet inceudie a fait une vietim'e : parmi les tra-
vailleurs, M. Th..., jeune homme très-aimé et très-
estimé dans la commune, était grimpé sur l'appui
d'une fenêtre, pour la bonne exécution du travail, lors-
qu'un tuyau de chaufferie, se détachant du plafond,
vint le frapper à la nuque et le renversa sans vie.
Il vient de mourir à Milan, à l'âge de cent ans, la
berline d'origine de Don Giovanni ; Mme Codecasa
l'avait créée à Prague sous la direction de Mozart lui-
même.
Elle était Française de naissance et fille d'un nom-
mé Saller. Il parait qu'il y a quelque soixante-dix ans,
elle jouissait d'une certaine célébrité.
Une pauvre femme vient de s'éteindre en Portugal
i l'âge phénoménal de cent dix-sept ans.
Elle avait vécu du temps du roi Jose et du marquis
de Pombal et avait vu régner six rois. Cette femme,
nommée Vieira JoseÍa Maria dos Santos, de Terra da
Feira où elle était née, était partie tout enfant pour
Porto afin de s'y placer comme domestique.
Elli3 aimait à raconter des choses curieuses sur la
vieille ville d'Oporto ; elle se rappelait parfaitement
l'administration du mémorable Francisoo de Almeida.
Depuis quelques années, elle avait perdu toutes ses
forces physiques, mais elle a conservé jusqu'au bout-
toutes ses facultés intellectuelles.
Elle a été malade pendant vingt-trois jours ; on ne
la soutenait plus qu 'à l'aide de quelques cuillerées de
«oupe et un peu de gelée de viande.
— *•
Sous ce titre : Ecole Troppmann, le Courrier des
Etats-Unis rapporte le fait suivant :
:t, La famille Çlark, composée du père, de la mère et
de trois enfants, vivaient à Eden, comté de Marshall-
town (Iowa). Le père est presque toujours absent,
son occupation consistant à aller battre le grain, avec
une machine à lui appartenant, chez les fermiers d'a-
lentour.
Mardi, à sept heures du matin, un voisin entra dans
la demeure des époux Clark, et n'y trouva, que les ca-
davres des trois enfants; chacun d'eux avait le visage
défiguré par - d'horribles blessures et la tête presque
séparée du tronc. Ce triple assassinat avait été commis
avec une hache laissée par l'as assin près de ses vic-
. times.
Comme en savait positivement que Mme Clark était
rentrée la veille au soir avec ses enfants, et que toutes
les recherches pour la trouver furent inutiles, la pre-
mière impression fut que c'était elle-même qui, dans
tin accès de folie, avait massacré ses enfants. Mais
' cette- conjecture ne tarda pas à faire place à une autre-
plus vraisemblable.
L'opinion générale, aujourd'hui, est que Mme Clark
a été tuée en même temps que ses enfants, et que
l'auteur de tous ces meurtres est un . misérable qui,
après avoir violenté cette dame, n'a pas hésité à ,.21 ire
disparaître tous les témoins de son crime. Cette affaire
crée une émotion" facile à comprendre dans le comté,
et des fouilles sont faites partout, mais jusqu'ici sans
succès, pour retrouver le corps de la quatrième vic-
time.
LES VOYAGES DU DISCOURS DU TRONE
Rien de curieux et d'intéressant comme l'aspect que
:présentait la station dimanche, après le discours de l'Empereur,
a station centrale du télégraphe, ainsi que les diffé-
rents Bureaux de la télégraphie privée.
Dès la veille, des ordres avaient été donnés pour que
les lignes et les appareils fussent visités avec soin et
, mis en état. A midi et demi, tout le personnel était
sous les armes, attendant le moment de donner.
A pe)n) le. discours impérial était-il prononcé, que
deux cent douze employés ,,,e mettaient à la besogne, et
• le transmettaient 'à la France et à l'étranger avec une
rapidité vertigineuse.
Ce discours contient 1,352 mots ; il a été prononcé à
1 heure 15 minutes, et à 1 heure 45 minutes il était.
; reçu dans les 88 chefs-lieux de préfecture. Chose assez
; singulière! Londres l'a eu plus vite que Liile; cela
; tient à ce qu'on l'a'expédié au cabinet de Londres sur
: quatre fils.
i Voici, d'ailleurs, à ce sujet, quelques chiffres au-
• thentiques : Londres a reçu le discours en 16 minutes;
■ Berlin, en 1 heure dix minutes; Florence, en 1 heure
trente-cinq minutes; Vienne, en 1 heure 40 minutes;
Madrid, en 1 heure 5 minutes; Bruxelles en 40 mi-
nutes.
_ Quant aux départements, on a pris pour expédier le
discours : à Lille 25 minutes, à Bayonne 18 minutes, à
Lyon 20 minutes, à Marseille 32 minutes, à Toulouse
14 minutes, etc.
Le jour de l'ouverture des Chambres, lorsqu'il y a
. un discours de l'Empereur, est très-redouté — et cela
se comprencl- par les employés du télégraphe. C'est
le jour de l'année où ils ont le plus de travail et aussi
^ ; le plus de responsabilité. Il ne ferait pas bon de tron-
quer une phrase et d'envoyer un mot pour un autre.
Etrce n est pas seulement la télégraphie officielle
— si j'ose parler ainsi — qui est sur les dents, mais
aussi la télégraphie privée, car en dehors du ministère
de l'intérieur, qui envoie le discours aux préfets, il y
a les agences de publicité qui l'expédient à leurs cor-
respondants de toutes les capitales, de sorte que, pen-
dant près d'une heure et demie, tous les fils télégra-
phiques transmettent la même pensée, les mêmes' pa
rotes dans toutes les villes de l'Europe, et aussi dans
les centres les plus importants des Etats-Unis.
1
UN ASSASSIN ORIGINAL
Dans la même session que Troppmann, comparaîtra
devant la cour d assises de la Seine un prévenu dont
1 instruction îanggit depuis plus d'un aa.
Il s agIt de l'afrai.-c AHcgre, où h p. cvenu est accu-
su d avoir tué un garçon boucher, l'année dernière,
dans le bois de \ i i e i i
Cet homme, éminemment brum, qui portait un cos-
tume de marin, a été arrêté définitivemeut rue Royale,
jeune employé du ministère de lil marine, ch?.r-
■ gé de la surveillance des marins qui traversent Paris,
et qu^ l'avait déjà arrêté une fois pour infraction.
11 n'était pas encore soupçouné d ti crime; mais
comme il ne pouvait justifier de son titre de marin de
1 L.tat, le commissaire de police lui coupa avec ses ci-
reflUX les revers de, sa veste de laine, qui portait les
insignes de la marine.
I! resta quelques jours au dépôt Ll préfecture et
redevint libre ; il osa même venir demander des se- i
meurs au ministère de ia marine.
Leg mssiYfUS recçfifgKeraents qui s^ccurnulergpt sur
lui le firent arrêter, le 21 décembre 1868, par l'agent
du ministère de la marine ci-dessus désigné. Cette fois,
il fut sévèrement interrogé et reconnu pour l'auteur de
l'assassinat de Vincennes. '
Ce gaillard effronté traita sans aucune gène M. Eér-
rièr, chargé de son instruction, et qui fût oblige à
bien des concevions pour arriver à la vérité.
lie prévenu le tutoyait et lui parlait comme à Un
camarade.
Un joué, le/ juge d'instruction l'interrogeait sur uïi
couteau qu'on'avait trouvé sur lui :
-5- Un çouteau, ce n'est,pas malin, répondit l'accusé,
donne-moi cent sous et je t'en donnerai un autre !
Il tutoie le juge d'instruction, tout le monde aussi,
il faut le dire..
M. Berrier se le tint pour dit et fit fouiller à fond
da.ns ses vêtements et sur son corps le sifur Allègre.
Pendant plus d'un mois, l'e ptîsûftftiei* fut presque
dépouillé de ses vêtements et visité méticuleusement
sur tout son corps....
Quand le juge d'instruction le rappela, Allègre lui fit
de vifs reproches de l'avoir ainsi maltraité et laissé
exposé au froid par la privation de vêtements : '
— Ah ! c'est ainsi, lui dit-il, que tu te conduis avec
moi ! Eh bien, je vais te soigner! Tu me plaisais, et
je ne demandais pas mieux que de servir à..ton .avan-
cement; mais, à la cour d'assises, je t'embarrasserai,
je te démentirai, je détruirai toutes mes dépositions, -
parce que tu m'as tenu un mois sous la surveillance
de quatre agents et que tu m'as fait dépouiller de mes
vêtements pour rechercher le couteau que je pouvais
avoir. Tu ne voulais dtoiw pas donner tes 100 sous. -
Au moment de quitter le juge d'iastruction, Allègre
se rapprocha et, d'un air cauteleux, il dit :
— Tu m'avais promis cinq francs^ si je voulais te
donner un autre couteau; eh bien ! le veux-tu en-
core?
Le juge hésita un instant.
— Non, je n'ai plus confiance en toi, reprit Allègre,
il faut que tu m'avances le premier les 5 francs.
M. Berrier mit une pièce de 5 francs sur le bord du
bureau; Allègre s'avança en rampant, et prit leste-
ment la pièce d'argent.
— Tiens, dit-il en s'en allant, voilà ton couteau.
Eit, en effet, il tira un couteau de son sein, d'un
geste si brusque que le juge d'instruction ne put y
voir que du feu. On Chercha en vain d'où l'assassin,
prestidigitateur avait pu extraire ce couteau magique.
Tout cela est authentique, et là pièce de 5 francs du
juge d'instruction, l'un des magistrats les. plus habiles
de la justice, a servi au régal du prévenu, qui ac-
querra, sans doute, 'à la cour d'assises, une renommée
fort originale, s'il se conduit aussi drôlement.
(Gazette de France.)
LA DOT D'UN CORDON-BLEU
Depuis quelque temps, des vols nombreux et
très-importants étaient commis au préjudice de
Mme la baronne de T..,, demeurant quai de la
Mégisserie, n° 10, sans que cette dame put parve-
nir, malgré la plus active surveillance, à surpren-
dre flagrante ddicto le ou les auteurs de ces' lar-
cins.
Lassée, enfin, elle se décida, sur les conseils de
sa cuisinière, Célestine L..., à 'porter plainte au
commissaire de police, qui mit aussitôt ses agents
les plus habiles en campagne.
Après sa visite à M. Bérillon, Mme la baronne
de T... raconta à Célestine que la police, avertie,
allait opérer des perquisitions chez les personnes
qui, journellement, viennent quai de la Mégisse-
rie et principalement dans l'appartement qu'oc-
cupe Mme de T...
En apprenant cette nouvelle, Célestine devint
toute pâle et sortit pour-dissimuler son trouble..
L'agitation dans laquelle elle se trouva un mo-
ment après, pendant le diner, fit naître des soup-
kons dans l'esprit de Mme la baronne.
Cependant, avant d'en faire part à qui de droit,
elle voulut une dernière fois questionner sa cuisi-
nière qui, avec une effronterie digne des sou-
brettes de comédie, protesta de .son innocence en
termes on ne peut plus énergiques.
Le lendemain, Célestine L..., à la suite d'une
perquisition opérée dans une chambre qu'elle
avait louée non loin du quai de la Mégisserie, était
arrètée et envoyée au depôt. 1
Dans cette chambre très-pauvrement meublée,
on a trouvé, très artistement rangés en ba-
taille : *
7 bouteilles de vins fins;
10 boites de riz;
5 — de th é ;
12 douzaines de serviettes;
1 demi-douzaiue de foulards;
10 pains de sucre; '
10 douzaines d'assiettes variées;
Etc., etc.
Questionnée sur l'usage qu'elle prétendait faire
de ces diverses choses, elle répondit que, devant
bientôt convoler avec un de ses paya, et craignant
que Mme la baronne de T... ne lui fit pas un beau
cadeau de noces, ' elle avait voulu, elle-même,
faire sa corbeille de mariage.
On est sur les traces du futur époux, contre qui
un mandé! a é4,é lancé. — k.
CE QUE DEVIENNENT LES GRENOUILLES
On lit dans l'Echo du Luxeînb(,,urg :
L'exportation des grenouilles \'crsJa, France a pris. 1
depuis quelque temps une extension, considérable.
Un sieur D..., de Yance, en a expédié 200,OQO de-
puis trois semaines ; jeudi, il en :t fait partir 30,000.
Ces batraciens sont dirigés principalement, sl1r
Reims, Nancy et -Paris.
Le mille de greno:lillc" sn paie 13 fr. et se renferme
dans un sac qui pèse 50 kilogr..
L'entree en est libre en France.
Les lieux d'origine sont surtout W.:se, I-V.iehes, les
bords de la Seuiuis et. 1.1, partie-qo , province com-
pose entre Arlon et Hm¡ô,b,,?,lY à les 25 paires
de cuisses se vendent 60 cenu.nies. |
Néanmoins, les grenouilles sont ejtpéùié&s entières.
Et Yetft-cn e&jroir à quel usage elles !';c:p¡,eT),t?
Tremblez, HABITUÉS * (LES ÂFI 1% HÂTIJS CUI-
sine française. N* <- ■ £
Les cuisses font de succulents rôtis, t'est connu;
accommodées à la sauce blanche en manière de fricasr
sées et relevées de câpres, elles constituent un mets
qui n'est pas du tout à dédaigner ; d'aucuns encore les
fout revenir dans une pâte qui passe à la poêle.
Mais le haut du corps et la peau, cette peau gluante,
visqueuse, glabre, excoriée?
On, en confectionne des... potages à. la tortue. Oui,
ces savoureux mork turfle dont les vrais amateurs se
pôurlèçhent les badigoinces ont pour base principale
les fils'des têtards qui peuplent les marais et les prai-
ries du Luxembourg.
Les têtes, elles, sont mises à part et livrées aux hos-
pices de Paris, qui en font du bouillon pour leurs
malades.
Que ce soit léger, sain même, c'est possible; quant
à être nutritif, c'est autre chose et cela rappelle fort
les essais de nourriture à la gélatine.
Ce commerce a deux bonnes saisons, le commence-
ment et là fin de l'hiver.
Espérons que les habitants de certains ,\'illa>ges fe-
ront suivre la mêtne voie aux chantres dè leurs- ma-
rais et n'en nourriront plus leurs porcs, ce qui don-
nait à la chair de ceux-ci un goût peu agréable.
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1)
XXXVI (suite)
La voyageuse.
Enfin, Eléna se leva et tendit la main à la petite :
Yvonne. „ \
— Merci, mon enfant, dit-elle d'un ton-sac-
cadé, merci de vos renseignements. Seulement,
j'ai encore un service à vous demander.
— De quoi s'agit-il?
— C'est simple et facile.
— Parlez...
— Vous venez de dire tout à l'heure qu'un
officier de marine, qui occupe une place impor-
tante dans le tribunal maritime, prenait tousjes
jours ses repas, ici.
— C'est la vérité.
— Il viendra donc aujourd'hui?
— Sans doute.
— Ce matin, peut-être?
.— Ce matin, assurément.
— Eh bien, ce que je vous demande, mon en-
'fant, ce que je réclame de vous comme un réel
service, c'est de vouloir bien lui remettre une
lettre que je vais écrire pour lui.
'— Vous le connaissez donc ?
— Je ne le connais pas.
— Mais alors...?
— Mais alors, mon enfant, vous remettrez à
cet homme la lettre que je vous confierai, et si
cet homme a une sœur ou une mère, il ne repoys-
sera pas la prière que je lui adresserai.
— Si c'est ainsi...
— Tu y consens ?
— Que madame "ne remette -la lettre, et avant
quelques heureo elle sera entre les mains dé la
personne à laquelle vous la destinez. ,
La jeune femme courut au secrétaire, y prit une
plume, de l'encre et du papier, et écrivit à la hâte
une lettre qu'elle remit aussitôt à Yvonne.
La lettre ne contenait que quelques lignes :
« Monsieur, ' '
« Il y a en ce moment dans une des prisons de
Brest un malheureux que j'aime, que j'aime en-
core plus que ma vie même, et qui, demain peut-
être, sera condamné par le tribunal maritime.
C'est Raymond ! par pitié, monsieur, faites que je
voie ce malheureux, que je lùi parle, èt vous
acquerrez des droits éternels à ma reconnaissance.
« ELËXA. »
Il était sept lie ures, quand Eléna écrivit ces
quelques lignes ; avant dix heures, elle recevait
la réponse.
C'était un rendez-vous pour le soir, à la porte
même de la prison de Pontaniou, où étaient déte-
nus Marsaud et Raymond.
C'est tout ce qu'elle voulait... et nous n'avons
.pas besoin de dire avec quelle impatience fébrile
elle attendit l'heure qui lui était assignée.
Voir Raymond... lui parler... presser ses mains
dans les siennes ! c'«st plus qu'elle n'espérait ob-
tenir.
Elle l'avait quitté à New-York*
Depuis lors, elle ne l'avait pas revu.
Raymond, embarqué sur la Didoît, avait fait
voile pour h France, et la malheureuse femme
était restée seule, presque sans ressources, atten-
dant une occasion pour retourner en Europe, et
se demandant avec la plus mortelle anxiété si
elle arriverait à temps pour revoir encore celui
qu'elle aimait.
Quand vint le soir, elle fit appeler Yvonne qui
accourut.
- Yvonne avait deviné une douleur profonde chez
la voyq
"— MCil e¡¡;ullt, dit Eléna à la petite Br-etcnnc,
c'est encore un service que j'ai à te demander.
— Tout ce.que je pourrai faire pour madame,
je le ferai, répondit Yvonne.
— Cette fois -il s'agit de m'accompogner.
— Madame sort ?
— A 1j,jst:.mt.
— Et. où va-t-elîe?
— A Pontaniou!
Yvonne recula de deux pas.
- ~( , U'.-r,'.'/ rT^r
(1) Voir le, nnméro du 27 novem bre.
• — '
- A Pontanion ! rénéta-t-alle avec -SWÎ*un frisson
maislc est la prison! ' ■
•— Je le sais. „ -
C'est là que, chaque soir, on ramène les aot
cusës!
— Précisément. ^
Est-ce que vous allez les voir?
— Je vais voir Raymond.
— Comment!
Eléna enveloppa la jeune fille d'un regard dOt\t"
loureux :
Est-ce que tu me refuses? demanda-t-ellfc
avec un triste sourire.
— Oh ! non, répondit Yvonne; seulement c'est
ai étrange...
à-, Oui; en effet, cela doit te paraître ainsi,
parce que tu ne sais pas à quel sentiment profond
j'obéis. Mais ne cherche pas à comprendre, mon
enfant, et un jour, bientôt peut-être, tu sauras
toiJmême ce que l'amour fait de notre cœur, et
ce qu'iJ faut de courage, d'énergie, d'oubli de soi..
même dans certaines circonstances de la vie d'une
femme, - ,
En parlant ainsi,.Eléna s'habillait à la hâte, et
quélques secondes après, elle s'acheminait, accom-
pàgnée d'Yvonne, vers la prison de Pontaniou.
PIERRE ZACCONE.
(La suite à deînairi.)
LE TRÉSOR DU FOYER
MALADIES RÉGNANTES.
La scarlatine sévit en ce moment sur les enfants,
Elle est due à la température assez chaude et i'':;. dî
lui, succède aux premiers jours de froid.
Elle se manifeste par l'éruption sur la peau de
points ou dé' taches rouges qui, en se réunissant et
s'étendant, lui, donnent une teinte uniforme, tandis
que la rougeole se reconnaît à de petites taches rou-
ges distinctes, arrondies, un peu élevées au-dessus de
la peau ; taches qui, d'abord, séparées, se' réunissent.
en . plaques qui affectent presque constamment la
forme d'un croisssnt.
La coloration éc&rlate qui caractérise la scarlatine
est d'un rouge plus foncé sur les parties sur lesquelles
le malade est couché.
Cette rougeur commence' à diminuer vers le troisiè-
me, ou quatrième jour pour disparaître à peu près vers
le septième; mais alors l'épiderme se soulève en petites
écailles et tombe sous forme de poussière farineuse.
Au début, il y a fièvre, envie de vomir, respiration
gênée. La gorge est enflammée, car l'éruption s'y
manifeste, ce qui rend pénible l'action d'avaler les
boissons utiles. L'éruption confirmée, cet état diminue
ou disparaît.
Lorsque la convalescence s'établit, elle débute sou-
vent par des saignements de nez, des sueurs abon-
dantes. Il faut surveiller les urines, qui sont très-char-
gées et dans lesquelles on constate souvent une grande
quantité d'albumine, complication fâcheuse.
On constate la présence de l'albumine en faisant -
chauffer l'urine du malade dans un tube de cristal,
tenu au-dessus d'une lampa à esprit-de-vin. Un peu
avant la température de 100 degrés, s,'d"es t- à- dire à la
température de l'eau bouillante; l'urine se trouble,
l'albumine se sépare sous forme de caillots ou de flo-
cons.
11 est préférable, si on est en ville,'de confier l'exa.
men. de l'urine à un pharmacien.
La sgarlatiiie*est contagieuse-, mais moins que la rou-
geoie, affirment certains-, médecins. C'est à son déclin
qu'elle paraît se propager plus facilement, au moment où
l'épiderme tombe en poudre. C'est aussi le moment
qui, exige une surveillance active qui ne doit pas se
relâcher avant une quinzaine de jours.
Le traitement de là scarlatine simple n'est pas com-
pliqué.
Si la fièvre est vive, il ne faut pas l'exciter par une
température ambiante trop' élevée; ne pas charger le
lit de couvertures, ne pas trop chauffer l'appartement.
Si, la rougeur est vive, la fièvre excessive, M. Trous-
seau coiiseil lait des lotions fraîches répétées souvent.
Avec toute l'autorité de son expérience, il déclarait
cette pratique sans danger.
Boissons acidules (légère limonade) en très-grcK ie
abondance.
Contre l'angine' dont nous avons parlé pins haut,
cheiq les -petits enfants qu'on ne peut pas faire gargari-
ser, les colialoÍres suivants :
Sirop de mûres 20 grammes.
Sirop de ratanhia.... 60 —
Mêlez. Par demi-cuillerées à café tous les quarts
d'heure.
Ou bien :
Borax... ; ; ; ; . 15 grandes.
Miel rosat ....... 15 ' —
à appliquer avec le doigt ou avec un pinceau de charpie
sur le fond de la gorge et le voile du palais, etc.
Pour les grandes personnes, un gargarisme avec eau
d'orgo, miel blanc et quelques gouttes ce hor. vinaigre
peut suffire. '
CH. PLACE.
UN CONSEIL PAR JOUR
M-. de Monllosier fait remarquer avec finesse,
que le premier indice ,dllJb.onheur domestique est
l'amour de sa maison : si donc tu es d'humeur
aventureuse et vagabonde, réfléchis à deux fcit
avant de prendre femme.
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