Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-11-29
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 novembre 1869 29 novembre 1869
Description : 1869/11/29 (A4,N1320). 1869/11/29 (A4,N1320).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4718322v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
TRIBUNAUX
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE LA SEINE
Présidence de M. Brunet.
Audiences des 12 et 26 novembre 1869.
MENACES DE MORT SOUS CONDITION. — LETTRES ADRESSÉES
A MADAME LA PRINCESSE VEUVE DE LA MOSKOWA.
Un homme de quarante-sept :ms, ancien négociant,
M. André Michel, a comparu devant le tribunal cor-
rectionnel de la Seine pour répondre de la prévention
de menaces de mort sous condition, par suite de let-
tres qu'il a eu l'imprudence d'adresser à Mme la prin-
cesse de la Moskuwa, née Lafflllc, ugce de soixante-
quatre ans, veuve du fils. aîné du maréchal Ney, et
cette prévention a donne lieu à un des plus curieux
-procès de cette année.
On a vu des faiseurs bien habiles et des escrocs
bien retors devant les juges de la police correction-
nelle, mais rarement il s'en est présenté qui aient eu
plus de présence d'esprit, d'aplomb, de facilité d'élo-
cution et d'adresse à embrouiller les faits et les ques-
tions qui lui sont défavorables que le prévenu André
ltIichef.
Pour mieux faire comprendre les détails qui vont
suivre, nous transcrirons tout simplement d'abord la
première des curieuses lettres du prévenu à la prin-
cesse et quelques fragments des autres, en en respec-
tant l'orthographe irrégulière volontairement, à ce qu'il
paraît. Ces lettres étaient écrites en lettres carrées
'imitant les caractères d'imprimerie; c'est M. Hulois,
avocat impérial, qui a soutenu l'accusation avec vi-
gueur et habileté, qui en a donné lecture dans son
» réquisitoire :
« Madame,
« Vous avez, dit-on, par la mise en scène d'une co-
médie de longue main préparée entre vous et vos con-
v seillers, escroqué à la ville de Paris plus de 1 million
d'indemnité, en plus que ce qui vous était légitime-
ment dû. Un malheureux qui, par un moyen analo-
gue, eût extorqué quelques bribes, eût.été condamné
a la prison, mais dans votre monde, où l'on sait allier
la bégninité à la turpitude, la dévotion à la rapacité,
tout est permis ou toléré.
« J'ai trente-huit ans, une femme et des enfants;
j'habite une mansarde. Doué d'une force athlétique et
a une certaine intelligence, en vain j'emploie l'une et
i autre pour faire vivre ma famille, et tout en faisant
^ un métier de bête de somme je n'y puis réussir. Je
suis décidé à me débarrasser d'une existence miséra-
• ble; je veux, avant d'en finir, essayer d'un dernier
moyen qui reste à l'homme que d'nfâmes institutions
sociales ont réduit au désespoir. Ce moyen n'est pas
d implorer la pitié d'un riche, j'ai assez vécu pour sa-
voir que la plainte serait inutile, mais de rendre ce
riche solidaire de mon désespoir, en l'entraînant avec
moi dans la tombe, s'il ne me fournit pas le moyen
de vivre pour Continuer à vivre lui-même. Quand on
-est bien décidé à mourir, on est toujours-sûr de tuer
son énemi. Un lâche gète une bombe fulminante, les
'hommes de ma trempe font mieux que Louvel, ils
restent près de l'énemi qu'ils ont frappé et trouvent
une jouissance indicible à rester près de lui; cet éne-
mi, ce riche, c'est vous, vous qui me donnerez une
parcelle du million estorqué, ou nous mourons en-
semble, ce qui, pour moi, est le plus certain, car je
sais qu il est plus facile de tuer un riche que de l'a-
mener a donner un peu de l'or dont il regorge, et
qu il risquera vingt fois de perdre l'une tant qu'il a
A espoir de sauver l'autre.
« Si vous n êtes une insensée, vous réfléchirez que la
mor t n est rien pour le malheureux qui souffre. J'ai
4 ailleurs un moyen sûr de quitter la vie sans souf-
france; pour vous il en sera autrement. Ma mort de-
venant le fait de votre refus, je serais moi-même un
insensé si, d'un seul coup, je vous tuais;' non, j'aurai
tout a-venger sur vous, le malheur des miens, l'acte
même de mon désespoir, et à vous punir de l'ignoble
cupidité dont vous aurez fait preuve. Votre agorne sera
longue et cruelle, votre mort certaine; tous les Néla-
ton du monde ne sauront faire sortir de la plaie le fer
avec lequel je vous aurai frappé, et vous aurez, je
•vous assure, tout le temps de vous maudire et de re-
gretter de ne pas avoir tenu compte de cet avis.
"7 pourtant, vous acceptiez ma condition, et ce
sera la meilleure inspiration de votre vie, pour m'en
informer, vous ferez insérer, dans le Petit Moniteur
TU* sou, 12 et 14 du présent mois, ce qui suit :
« M. Firmin est prié de faire connaître sa demeure,
« ce qu'il a oublié de faire dans sa lettre du 2 courant,
Don^mnMp C ' R'iX' X. » Ces quelques mots seront
pom moi le signe de votre acquiescement. Notez ceci,
qu il ne suffira pas que vous consentiez à me verser
Polir que de vos mains elle puisse pas-
ser dans les miennes, car voulant votre mort ou cette
somme, 1 une et l autre m'échapperaient si je venais à
stre pris avant de vous avoir frappée.
« Aussi ai-je pris et prendrai-je toutes les précau-
tions possibles pour qu'il en soit autrement. La police
' e-a ses ruses et ses limiers ; je n'ai
^ ' ;ei que mon intelligence; je n'ai ni conseillers,
au confidents, le Petit complices. Si, après votre insertion
Î?J.°Ï F6*}'Moniteur d un sou et l'accomplis-
sement des instructions, qu'ultérieuremaat Je vous
«nt1 connaître, je ne puis réussir à toucher la somme
n'étant sans tl'Op risqt(er f étr? pris, le manque de succès
N pas de votre fai-t, vous n'aurez plus rien à
craindre de moi. Je ferai plus pour votre repos, je
vous en connaître le jOUl', le lieu et l'heure de mon
OÙ vnn'c même temps que mon nom et ma demeure,
Imsere :'ous pourrez ur contempler le tableau de l'affreuse
mps-nfnn^ iriue ^ resteront plongés ma femme et
L • gens diront que j'ai été lâche
de les abandonner, mais ils penseront le contraire.
leurre, votre malheur acqùiescement à vous. n'était qï"une feiD,e' un ■
autres ST à me payer est de 10'000 francs, et dix
suffisante francs SI cette Première somme était in-
J s .creer un commerce ou industrie
ner ces som™?avaiïant'' Mais vous preffererez don-
• ner ces sommes aux hommes de loi . "'est-ce pas? et
mourir avec moi; je n'aurai de regret que pour ma
pauvre femme; vous souffrirCz. » P
»sraS4o„è?dait pas à être suivie d'une se-
« Madame,
« Un amer sourir est venu effleurer mes lèvres Pn
du
- qu'on a.mis Firmin, au lieu de M. Firmin?
acquessement T'PY c'est oubli donne au signe de votre
tré, etnonpptii! HftPïessî.0? d une indignation concen-
que votr? flmno la résignation, et me porte à croire
espère aiïc îemffw n qu'un piège auquel on
y 9 c je me ferai prendre; détrompez-vous; que
votre orgueil s'abaisse ou disposez-vous à mourir.
Mais, comme vous avez, en apparence au moins, rem-
plie la condition posée, comptez sur ma parole jusqu'à
preuve contraire; soyez sans la moindre inquiétude.
Tenez constamment sur vous dix billets de banque de
1,000 francs, pour les remettre à la personne qui vous
les demandera, au nom jfte Firmin, en quelqueglieu
que cette demande vous soit faite. La prudence com-
mande d'attendre le moment opportun; je «aurai l'at-
tendre. :
« Noubliez pas que toutes ruses tendant à me pren-
dre, échouront; qu'à la découverte du premier piège,
je renonce à toucher la somme, et que votre mort sera
résolue.
« Si vous n'êtes une insensée, vous devez compren-
dre qu'il est de votre intérêt plus que du mien de favo-
riser le passage de la somme demandée de vos mains
dans les miennes, et que vous n'avez, pour faciliter le
résultat, d'autre moyen qu'une soumission absolue aux
prescriptions que je vous adresserai dans ce but. Pour
moi, Dieu est un mot sorti du néan où la mort nous
renvoie ; il n'y a ni crime ni vertu dans l'affreuse na-
ture; tous les êtres créés obéissent à la loi qui les
poussent à la destruction. Le principe est le balan-
cié de. la ig^hine ; ces vérités ne sont contestées que
par ceux 40nt l'intelligence est trop borné pour les
comprendre.
« Pour moi, n'ayant rien à espérer, continuerai-je à
souffrir? Lorsque le passage de la vie à la mort n'est
absolument rien quaud ohL sait le rendre subit; c'est
le repos et la vengeance. Que peut demander de plus
le - malheureux qui soutire? Que me fait à moi le
maintien de l'ordre d'une société dans laquelle je n'ai
rien? Où l'on voit une femme en possession de plu-
sieurs millions qui, pour toutes ces richesses, c'est
donnée la peine de naître, pendant que moi, utile à
cette société, homme d'intelligence, je manque de
tout. Arrière, homme stupide. »
La princesse avait répondu dans les journaux à elle
indiqués, mais ses réponses étaient loin de satisfaire
Michel, qui, le 20 mai, toujours de l'année 1.268, écri-
vait cette troisième lettre. La voici :
« Madame,
« Veuillez placer entre les pages d'une brochure dix
billets de banque de 1,000 fr. placés sous pli, scellé de
votre cachet, avec cette suscription : « A M. Firmin.»
Déposez ce pli chez votre concierge, avec reCOrhman-
dation formelle de le remettre à la personne qui vien-
dra le demander au nom dudit M. Firmin.
« Si vous faites arrêter cette personne, vous ne
tiendrez qu'une ombre et cet acte sera votre arrêt de
mort. Il en sera de même s'il lui est adressée une
seule question tendant à coonnaîtra. son nom ou sa
demeure, si elle est épiée ou suivie à sa sortie. L'ac-
complissemént exacte de ces conditions est votre seule
ancre de salut.
« JQ compte peu sur la sincérité de votre acquies-
sement, si peu que j'ai tout préparé pour notre mort,
aux souffrances près, notre sort sera sera le même. Ayant
préférée me braver que. de lâcher une parcelle de ce
que vous avez estorquée, je n'aurai de vous aucune
compassion. A la pensée d'une vengeance, mon cœur
dêbordé Qe joie; elle serait ma consolation de mourir,
si je n'avais une espèce d'aversion pour la vie. La bosse
du meurtre, du suicide, ,est dans mon esprit, comme
un point noir qui va. grandissant ; ma volonté est im-
puissante; jugez de ce que sera ma haine pour vous
par l'instrument de votre supplice qui n'est terminé
que depuis hier.
« C'est un poignard dont la lame s'ouvre dans la plaie
par la force du choc, y prend la figure d'un hameçon
dont les branches s'écartent de 7 centimètres dans la
plaie. Je mo suis ménagé la possibilité de voler une
petite somme d'argent pour vous suivre où vous pour-
rez aller, dans l'espoir de vous soustraire pour quel-
que temps à ma vengeance; j'en veux finir le plutôt
possible et combler les vœux de ceux qui désir votre
mort.
« J'ai juré de vous tuer, vous mourrez; j'ai juré de
respecter votre vie si vous remplissiez les conditions
posées ; ma parole, dans l'un et l'autre cas, est aussi
certaine que la succession d'un jour l'est à l'autre.
« Si j'entre dans la possession de vos 10,000 francs,
je vivrai encore quelque*lemps pour jouir.du plaisir
de voir ma femme et mes enfants heureux; mon cœur
n'est pas complètement fermé. »
Après cette troisième lettre, Michel s'arrête ; on va
voir qu'il laisse écouler plus d'une année pour repren-
dre son œuvre inachevée.
\ (La suite à demain).
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1)
XXXV
Le tribunal maritime.
— Où est-il ? vous le savez 1 répondez, dit
Nathaniel d'un ton menaçant.
'Eléna était pâle et elle avait bien peur, mais,
elle trouva la force de sourire.
— Vous ne me reconnaissez donc pas, répondit-
elle, que vous m'adressez une pareille question?
— Mais Raymond était ici?
— Peut-être.
— On l'a vu !
— Vos espions ne se sont pas trompés.
— Et il a pris la fuite ?
— Vous voyez.
— Où est-il?
— Cherchez !
Nathaniel réprima un mouvement de violente
colère.
— Ah ! vous voulez en vain me donner le chan-
ge, dit-il, et je vous forcerai bien à parler.
— Quel moyen?
— J'en connais un.
— Lequel ?
Nathaniel prit brusquement le bras de la jeune
femme et le lui serra à le briser.
— Ah ! vous me faites mal ! murmura Ëléna.
— Parlez !
(1) Voir le numéro du 27 novembre.
— Jamais !
— Je veux que vous me disiez...
— Vous me brisez le poignet.
— Mais parlez donc... alors... parlez..
Et Nathaniel secouait avec fureur le bras de
la femme, quand David se retourna 4out à coup
de son côté.
Pendant que cette scène se passait entre Na-
thaniel et Eléna, David avait fureté à travers la
chambre, et il n'avait pas été longtemps sans trou-
ver ce qu'il cherchait.
^— A quoi bon torturer ainsi cette femme! dit-il
d'un ton de reproche ; il n'est pas besoin qu'elle
parle pour que nous découvrions la vérité.
— Mais je veux qu'elle dise où est Raymond,
répliqua Nathaniel.
— Elle ne le dira pas.
— Alors, j'emploierai la .force.
— C'est inutile, vous dis-je.
«— Sais-tu donc où il est?
— J'ai cherché.
— Et tu as trouvé ?
— Voyez vous-même.
David s'était arrêté près de la fenêtre, et il
montrait à son compagnon les traces qu'avait
laissées 'Raymond au moment où il s'était enfui...
— Ah ! ah ! fit Nathaniel dont le visage s'é.-
claira ; il a fui par cette issue..
— Tout le prouve.
. — Et où a-t-il pu aller par là ?
— Sur les toits..., répondit David qui venait
d'ouvrir la fenêtre; et à cette heure, il ne doit
pas être loin.
Il y eut un silence.
Eléna, suspendue entre la crainte et l'espoir,
attendait anxieusement la résolution qu'allaient
prendre les deux agents de police.
Ce ne fut pas long !
Nathaniel prit à peine le temps de jeter un coup
d'oeil sur les toits voisins et revint vers la fenêtre
qui donnait sur la rue,
Puis il jeta un coup de sifflet qui éveilla un si-
nistre écho dans le quartier, et faisant un signe
rapide à David, il descendit quatre à quatre les
les escaliers, suivi de près par son compagnon.
Quant à Eléna, elle'était restée frappée de ter-
reur, les mains jointes, priant Dieu avec une fer-
veur profonde.
Qu'était devenu Raymond? où était-il? Devait-
elle espérer qu'il échapperait aux poursuites qui
allaient commencer?
Elle descendit à son tour dans la rue...
Mais il n'y avait plus personne...
Elle battit tout le quartier, et ne vit aucun de
ceux qu'elle s'attendait à y trouver.
Que faire?... que pouvait-elle devenir elle-
même?... à qui allait-elle s'adresser désormais ?
Une pensée lui vint.
Elle se rappela Adelcine.
En tout état de choses, il importait de la pré-
venir de ce qui venait de se passer.
Elle se rendit chez elle.
Elle ne connaissait pas New York, et la nuit
était noire.
Mais suu cœur la. guidait,, et. elle finit par trou-
ver.
Seulement, une autre déception l'attendait au
bout de ce pénible trajet.
Ni Adelcine ni Marsaud n'étaient à l'hôtel.
C'était étrange.
Elle n'osait interroger les domestiques de l'hô-
tel, et pourtant elle avait un ardent désir de con-
naître oe qui était arrivé.
Dès les premières questions, elle fut fixée.
Marsaud avait été arrêté.
A peine Raymond l'avait-il quitté, que Natha-
niel et ses agents avaient fait irruption dans l'hô-
tel.
A cette heure, Marsaud était en prison, et l'on
ajouta que, selon toute probabilité, il serait em-
barqué le lendemain matin sur la frégate fran-
çaise la Dido.n, qui allait appareiller pour Brest.
PIERRE ZACCONE.
(La suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
DÉCOUVERTE MÉDICALE.
Guérison de Vanévrisme. — Nos lecteurs se rappel-
lent, dit le PUr/golo de Milan, qu'un homme souffrant
d'un anévrisme fut guéri par M. le docteur Tiniselli,
de Trémone, au moyen d'un courant électrique qu'on
fit passer par des aiguilles enfoncées dans la poitrine.
Cette opération délicate et hardie a été renouvelée
mercredi dernier dans notre hôpital majeur par le doc-
teur de Christoforis sur un malade atteint de cette ter-
rible affection. Le personnel sanitaire de l'hôpital assis-
tait à l'opération qui n'a donné lieu à aucun accident ;
les choses marchent bien pour l'opération et le pa-
tient.
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petits capitalistes; il défend leurs intérêts, souvent sa-
crifiés, et combat les abus des compagnies.
SOMMAIRE DE SON DERNIER NUMERO
Caussrie financière. — Bulletin politique. — Le canal de
Suez. — Société des Entrepôts libres de Paris, Lyon
et la Méditerranée. — Revue de la Bourse. — EM-
PRUNTS D'ETATS : Emprunt de la Ville de Paris. —
— Emprunt italien. — Finances espagnoles. — Fonds
portugais. — Emprunt turc. — Avis aux porteurs de
titres des emprunts tunisiens. — Obligations mexi-
caines. — Obligations de Honduras. —SociÉTÉs DE
CRÉDIT : Banque de France. — Société générale. —
— Crédit foncier. — Crédit communal de France.—
La Société immobilière et le Crédit mobilier. — Ban-
■ que hypothécaire espagnole. — Barane fédérale de
Berne. — CHEMINS DE FER : Reei. los che'.ins
de fer. — Chemin de fer de Lyon. - ,r,iu du Mé-
doc. — Chemin de fer de Pré vent à '>a aches —Che-
min de fer de Lille à Béthune. — Chemin de fe:' du
Grand-Lyxembourg. — Chemin de fer du Righi. —
Chemin de fer du Saint-Gothard. — Chemins de fer
espagnols. — Nord de l'Espagne. — Séviile-Xéres-
t Cadix. — Saragosseà Pampelune, — Chemins de fer
portugais. — Chemins de fer otiomans. — Société
italienne pour les chemins de fer méridionaux. —
VALEURS DIVERSES : Petites-Voilures. — Equ:page&
de grande remise. —Cotons et produits algériens. —
Aciéries l'clin, Gaudet et CI. — Tabacs d'Italie. —
Société houillère et métallurgique des Asturies. —
— Convocations.— Dividendes. — Tirages. — Cours
des valeurs au comptant. — Bourse de Paris.
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noir, le Comptoir de la boucherie, les Magasins de
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bleau! - Les Chemins de LiVc à Va le ¡¡ rlp.IVM \' et
les Obligations d'Ostende à Armenrièl'es.-Trr¡/slème
combinaison du Crédit mobilier. — Le Crédit com-
rnunal de France et le C¡'ed,t j'une el' sui5se. — La
Banque fédérale de Berne.- Les As bdrugts : FOXDS
OTTOMAJN'S ET AUTRES FONDS D'ETAT ÉTRANGERS : i. Dette
générale; II. Obligations diverses émises ou garan-
tics par les Etats: obligations OltorYwncs 1303;
bons Ottomans; Obligations Autrichiennes e' Vicior-
Emmanuel; obligations et bons Lnm!J;lrds; ohiiga-
tions hypothécaires du \'ÍI;C-: oi d'Egypte. ■— i'akint
des Bahquts et instilui;/¡Is ¡,e Crédit françaises et
étrangères. — Recettes des Ch-m ins de /'.'/. — Les
Tirages financzel's.- La Presse fillil. eièn.. — ,V«;.;/';J
et cote des val Mrs Cil b(¡l?(ju'.- Bulletin de Bo':¡-se.
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Typographie JANNIN, quai Voltaire, H.
TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE LA SEINE
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MENACES DE MORT SOUS CONDITION. — LETTRES ADRESSÉES
A MADAME LA PRINCESSE VEUVE DE LA MOSKOWA.
Un homme de quarante-sept :ms, ancien négociant,
M. André Michel, a comparu devant le tribunal cor-
rectionnel de la Seine pour répondre de la prévention
de menaces de mort sous condition, par suite de let-
tres qu'il a eu l'imprudence d'adresser à Mme la prin-
cesse de la Moskuwa, née Lafflllc, ugce de soixante-
quatre ans, veuve du fils. aîné du maréchal Ney, et
cette prévention a donne lieu à un des plus curieux
-procès de cette année.
On a vu des faiseurs bien habiles et des escrocs
bien retors devant les juges de la police correction-
nelle, mais rarement il s'en est présenté qui aient eu
plus de présence d'esprit, d'aplomb, de facilité d'élo-
cution et d'adresse à embrouiller les faits et les ques-
tions qui lui sont défavorables que le prévenu André
ltIichef.
Pour mieux faire comprendre les détails qui vont
suivre, nous transcrirons tout simplement d'abord la
première des curieuses lettres du prévenu à la prin-
cesse et quelques fragments des autres, en en respec-
tant l'orthographe irrégulière volontairement, à ce qu'il
paraît. Ces lettres étaient écrites en lettres carrées
'imitant les caractères d'imprimerie; c'est M. Hulois,
avocat impérial, qui a soutenu l'accusation avec vi-
gueur et habileté, qui en a donné lecture dans son
» réquisitoire :
« Madame,
« Vous avez, dit-on, par la mise en scène d'une co-
médie de longue main préparée entre vous et vos con-
v seillers, escroqué à la ville de Paris plus de 1 million
d'indemnité, en plus que ce qui vous était légitime-
ment dû. Un malheureux qui, par un moyen analo-
gue, eût extorqué quelques bribes, eût.été condamné
a la prison, mais dans votre monde, où l'on sait allier
la bégninité à la turpitude, la dévotion à la rapacité,
tout est permis ou toléré.
« J'ai trente-huit ans, une femme et des enfants;
j'habite une mansarde. Doué d'une force athlétique et
a une certaine intelligence, en vain j'emploie l'une et
i autre pour faire vivre ma famille, et tout en faisant
^ un métier de bête de somme je n'y puis réussir. Je
suis décidé à me débarrasser d'une existence miséra-
• ble; je veux, avant d'en finir, essayer d'un dernier
moyen qui reste à l'homme que d'nfâmes institutions
sociales ont réduit au désespoir. Ce moyen n'est pas
d implorer la pitié d'un riche, j'ai assez vécu pour sa-
voir que la plainte serait inutile, mais de rendre ce
riche solidaire de mon désespoir, en l'entraînant avec
moi dans la tombe, s'il ne me fournit pas le moyen
de vivre pour Continuer à vivre lui-même. Quand on
-est bien décidé à mourir, on est toujours-sûr de tuer
son énemi. Un lâche gète une bombe fulminante, les
'hommes de ma trempe font mieux que Louvel, ils
restent près de l'énemi qu'ils ont frappé et trouvent
une jouissance indicible à rester près de lui; cet éne-
mi, ce riche, c'est vous, vous qui me donnerez une
parcelle du million estorqué, ou nous mourons en-
semble, ce qui, pour moi, est le plus certain, car je
sais qu il est plus facile de tuer un riche que de l'a-
mener a donner un peu de l'or dont il regorge, et
qu il risquera vingt fois de perdre l'une tant qu'il a
A espoir de sauver l'autre.
« Si vous n êtes une insensée, vous réfléchirez que la
mor t n est rien pour le malheureux qui souffre. J'ai
4 ailleurs un moyen sûr de quitter la vie sans souf-
france; pour vous il en sera autrement. Ma mort de-
venant le fait de votre refus, je serais moi-même un
insensé si, d'un seul coup, je vous tuais;' non, j'aurai
tout a-venger sur vous, le malheur des miens, l'acte
même de mon désespoir, et à vous punir de l'ignoble
cupidité dont vous aurez fait preuve. Votre agorne sera
longue et cruelle, votre mort certaine; tous les Néla-
ton du monde ne sauront faire sortir de la plaie le fer
avec lequel je vous aurai frappé, et vous aurez, je
•vous assure, tout le temps de vous maudire et de re-
gretter de ne pas avoir tenu compte de cet avis.
"7 pourtant, vous acceptiez ma condition, et ce
sera la meilleure inspiration de votre vie, pour m'en
informer, vous ferez insérer, dans le Petit Moniteur
TU* sou, 12 et 14 du présent mois, ce qui suit :
« M. Firmin est prié de faire connaître sa demeure,
« ce qu'il a oublié de faire dans sa lettre du 2 courant,
Don^mnMp C ' R'iX' X. » Ces quelques mots seront
pom moi le signe de votre acquiescement. Notez ceci,
qu il ne suffira pas que vous consentiez à me verser
Polir que de vos mains elle puisse pas-
ser dans les miennes, car voulant votre mort ou cette
somme, 1 une et l autre m'échapperaient si je venais à
stre pris avant de vous avoir frappée.
« Aussi ai-je pris et prendrai-je toutes les précau-
tions possibles pour qu'il en soit autrement. La police
' e-a ses ruses et ses limiers ; je n'ai
^ ' ;ei que mon intelligence; je n'ai ni conseillers,
au confidents, le Petit complices. Si, après votre insertion
Î?J.°Ï F6*}'Moniteur d un sou et l'accomplis-
sement des instructions, qu'ultérieuremaat Je vous
«nt1 connaître, je ne puis réussir à toucher la somme
n'étant sans tl'Op risqt(er f étr? pris, le manque de succès
N pas de votre fai-t, vous n'aurez plus rien à
craindre de moi. Je ferai plus pour votre repos, je
vous en connaître le jOUl', le lieu et l'heure de mon
OÙ vnn'c même temps que mon nom et ma demeure,
Imsere :'ous pourrez ur contempler le tableau de l'affreuse
mps-nfnn^ iriue ^ resteront plongés ma femme et
L • gens diront que j'ai été lâche
de les abandonner, mais ils penseront le contraire.
leurre, votre malheur acqùiescement à vous. n'était qï"une feiD,e' un ■
autres ST à me payer est de 10'000 francs, et dix
suffisante francs SI cette Première somme était in-
J s .creer un commerce ou industrie
ner ces som™?avaiïant'' Mais vous preffererez don-
• ner ces sommes aux hommes de loi . "'est-ce pas? et
mourir avec moi; je n'aurai de regret que pour ma
pauvre femme; vous souffrirCz. » P
»sraS4o„è?dait pas à être suivie d'une se-
« Madame,
« Un amer sourir est venu effleurer mes lèvres Pn
du
- qu'on a.mis Firmin, au lieu de M. Firmin?
acquessement T'PY c'est oubli donne au signe de votre
tré, etnonpptii! HftPïessî.0? d une indignation concen-
que votr? flmno la résignation, et me porte à croire
espère aiïc îemffw n qu'un piège auquel on
y 9 c je me ferai prendre; détrompez-vous; que
votre orgueil s'abaisse ou disposez-vous à mourir.
Mais, comme vous avez, en apparence au moins, rem-
plie la condition posée, comptez sur ma parole jusqu'à
preuve contraire; soyez sans la moindre inquiétude.
Tenez constamment sur vous dix billets de banque de
1,000 francs, pour les remettre à la personne qui vous
les demandera, au nom jfte Firmin, en quelqueglieu
que cette demande vous soit faite. La prudence com-
mande d'attendre le moment opportun; je «aurai l'at-
tendre. :
« Noubliez pas que toutes ruses tendant à me pren-
dre, échouront; qu'à la découverte du premier piège,
je renonce à toucher la somme, et que votre mort sera
résolue.
« Si vous n'êtes une insensée, vous devez compren-
dre qu'il est de votre intérêt plus que du mien de favo-
riser le passage de la somme demandée de vos mains
dans les miennes, et que vous n'avez, pour faciliter le
résultat, d'autre moyen qu'une soumission absolue aux
prescriptions que je vous adresserai dans ce but. Pour
moi, Dieu est un mot sorti du néan où la mort nous
renvoie ; il n'y a ni crime ni vertu dans l'affreuse na-
ture; tous les êtres créés obéissent à la loi qui les
poussent à la destruction. Le principe est le balan-
cié de. la ig^hine ; ces vérités ne sont contestées que
par ceux 40nt l'intelligence est trop borné pour les
comprendre.
« Pour moi, n'ayant rien à espérer, continuerai-je à
souffrir? Lorsque le passage de la vie à la mort n'est
absolument rien quaud ohL sait le rendre subit; c'est
le repos et la vengeance. Que peut demander de plus
le - malheureux qui soutire? Que me fait à moi le
maintien de l'ordre d'une société dans laquelle je n'ai
rien? Où l'on voit une femme en possession de plu-
sieurs millions qui, pour toutes ces richesses, c'est
donnée la peine de naître, pendant que moi, utile à
cette société, homme d'intelligence, je manque de
tout. Arrière, homme stupide. »
La princesse avait répondu dans les journaux à elle
indiqués, mais ses réponses étaient loin de satisfaire
Michel, qui, le 20 mai, toujours de l'année 1.268, écri-
vait cette troisième lettre. La voici :
« Madame,
« Veuillez placer entre les pages d'une brochure dix
billets de banque de 1,000 fr. placés sous pli, scellé de
votre cachet, avec cette suscription : « A M. Firmin.»
Déposez ce pli chez votre concierge, avec reCOrhman-
dation formelle de le remettre à la personne qui vien-
dra le demander au nom dudit M. Firmin.
« Si vous faites arrêter cette personne, vous ne
tiendrez qu'une ombre et cet acte sera votre arrêt de
mort. Il en sera de même s'il lui est adressée une
seule question tendant à coonnaîtra. son nom ou sa
demeure, si elle est épiée ou suivie à sa sortie. L'ac-
complissemént exacte de ces conditions est votre seule
ancre de salut.
« JQ compte peu sur la sincérité de votre acquies-
sement, si peu que j'ai tout préparé pour notre mort,
aux souffrances près, notre sort sera sera le même. Ayant
préférée me braver que. de lâcher une parcelle de ce
que vous avez estorquée, je n'aurai de vous aucune
compassion. A la pensée d'une vengeance, mon cœur
dêbordé Qe joie; elle serait ma consolation de mourir,
si je n'avais une espèce d'aversion pour la vie. La bosse
du meurtre, du suicide, ,est dans mon esprit, comme
un point noir qui va. grandissant ; ma volonté est im-
puissante; jugez de ce que sera ma haine pour vous
par l'instrument de votre supplice qui n'est terminé
que depuis hier.
« C'est un poignard dont la lame s'ouvre dans la plaie
par la force du choc, y prend la figure d'un hameçon
dont les branches s'écartent de 7 centimètres dans la
plaie. Je mo suis ménagé la possibilité de voler une
petite somme d'argent pour vous suivre où vous pour-
rez aller, dans l'espoir de vous soustraire pour quel-
que temps à ma vengeance; j'en veux finir le plutôt
possible et combler les vœux de ceux qui désir votre
mort.
« J'ai juré de vous tuer, vous mourrez; j'ai juré de
respecter votre vie si vous remplissiez les conditions
posées ; ma parole, dans l'un et l'autre cas, est aussi
certaine que la succession d'un jour l'est à l'autre.
« Si j'entre dans la possession de vos 10,000 francs,
je vivrai encore quelque*lemps pour jouir.du plaisir
de voir ma femme et mes enfants heureux; mon cœur
n'est pas complètement fermé. »
Après cette troisième lettre, Michel s'arrête ; on va
voir qu'il laisse écouler plus d'une année pour repren-
dre son œuvre inachevée.
\ (La suite à demain).
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1)
XXXV
Le tribunal maritime.
— Où est-il ? vous le savez 1 répondez, dit
Nathaniel d'un ton menaçant.
'Eléna était pâle et elle avait bien peur, mais,
elle trouva la force de sourire.
— Vous ne me reconnaissez donc pas, répondit-
elle, que vous m'adressez une pareille question?
— Mais Raymond était ici?
— Peut-être.
— On l'a vu !
— Vos espions ne se sont pas trompés.
— Et il a pris la fuite ?
— Vous voyez.
— Où est-il?
— Cherchez !
Nathaniel réprima un mouvement de violente
colère.
— Ah ! vous voulez en vain me donner le chan-
ge, dit-il, et je vous forcerai bien à parler.
— Quel moyen?
— J'en connais un.
— Lequel ?
Nathaniel prit brusquement le bras de la jeune
femme et le lui serra à le briser.
— Ah ! vous me faites mal ! murmura Ëléna.
— Parlez !
(1) Voir le numéro du 27 novembre.
— Jamais !
— Je veux que vous me disiez...
— Vous me brisez le poignet.
— Mais parlez donc... alors... parlez..
Et Nathaniel secouait avec fureur le bras de
la femme, quand David se retourna 4out à coup
de son côté.
Pendant que cette scène se passait entre Na-
thaniel et Eléna, David avait fureté à travers la
chambre, et il n'avait pas été longtemps sans trou-
ver ce qu'il cherchait.
^— A quoi bon torturer ainsi cette femme! dit-il
d'un ton de reproche ; il n'est pas besoin qu'elle
parle pour que nous découvrions la vérité.
— Mais je veux qu'elle dise où est Raymond,
répliqua Nathaniel.
— Elle ne le dira pas.
— Alors, j'emploierai la .force.
— C'est inutile, vous dis-je.
«— Sais-tu donc où il est?
— J'ai cherché.
— Et tu as trouvé ?
— Voyez vous-même.
David s'était arrêté près de la fenêtre, et il
montrait à son compagnon les traces qu'avait
laissées 'Raymond au moment où il s'était enfui...
— Ah ! ah ! fit Nathaniel dont le visage s'é.-
claira ; il a fui par cette issue..
— Tout le prouve.
. — Et où a-t-il pu aller par là ?
— Sur les toits..., répondit David qui venait
d'ouvrir la fenêtre; et à cette heure, il ne doit
pas être loin.
Il y eut un silence.
Eléna, suspendue entre la crainte et l'espoir,
attendait anxieusement la résolution qu'allaient
prendre les deux agents de police.
Ce ne fut pas long !
Nathaniel prit à peine le temps de jeter un coup
d'oeil sur les toits voisins et revint vers la fenêtre
qui donnait sur la rue,
Puis il jeta un coup de sifflet qui éveilla un si-
nistre écho dans le quartier, et faisant un signe
rapide à David, il descendit quatre à quatre les
les escaliers, suivi de près par son compagnon.
Quant à Eléna, elle'était restée frappée de ter-
reur, les mains jointes, priant Dieu avec une fer-
veur profonde.
Qu'était devenu Raymond? où était-il? Devait-
elle espérer qu'il échapperait aux poursuites qui
allaient commencer?
Elle descendit à son tour dans la rue...
Mais il n'y avait plus personne...
Elle battit tout le quartier, et ne vit aucun de
ceux qu'elle s'attendait à y trouver.
Que faire?... que pouvait-elle devenir elle-
même?... à qui allait-elle s'adresser désormais ?
Une pensée lui vint.
Elle se rappela Adelcine.
En tout état de choses, il importait de la pré-
venir de ce qui venait de se passer.
Elle se rendit chez elle.
Elle ne connaissait pas New York, et la nuit
était noire.
Mais suu cœur la. guidait,, et. elle finit par trou-
ver.
Seulement, une autre déception l'attendait au
bout de ce pénible trajet.
Ni Adelcine ni Marsaud n'étaient à l'hôtel.
C'était étrange.
Elle n'osait interroger les domestiques de l'hô-
tel, et pourtant elle avait un ardent désir de con-
naître oe qui était arrivé.
Dès les premières questions, elle fut fixée.
Marsaud avait été arrêté.
A peine Raymond l'avait-il quitté, que Natha-
niel et ses agents avaient fait irruption dans l'hô-
tel.
A cette heure, Marsaud était en prison, et l'on
ajouta que, selon toute probabilité, il serait em-
barqué le lendemain matin sur la frégate fran-
çaise la Dido.n, qui allait appareiller pour Brest.
PIERRE ZACCONE.
(La suite à demain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
DÉCOUVERTE MÉDICALE.
Guérison de Vanévrisme. — Nos lecteurs se rappel-
lent, dit le PUr/golo de Milan, qu'un homme souffrant
d'un anévrisme fut guéri par M. le docteur Tiniselli,
de Trémone, au moyen d'un courant électrique qu'on
fit passer par des aiguilles enfoncées dans la poitrine.
Cette opération délicate et hardie a été renouvelée
mercredi dernier dans notre hôpital majeur par le doc-
teur de Christoforis sur un malade atteint de cette ter-
rible affection. Le personnel sanitaire de l'hôpital assis-
tait à l'opération qui n'a donné lieu à aucun accident ;
les choses marchent bien pour l'opération et le pa-
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SOMMAIRE DE SON DERNIER NUMERO
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Suez. — Société des Entrepôts libres de Paris, Lyon
et la Méditerranée. — Revue de la Bourse. — EM-
PRUNTS D'ETATS : Emprunt de la Ville de Paris. —
— Emprunt italien. — Finances espagnoles. — Fonds
portugais. — Emprunt turc. — Avis aux porteurs de
titres des emprunts tunisiens. — Obligations mexi-
caines. — Obligations de Honduras. —SociÉTÉs DE
CRÉDIT : Banque de France. — Société générale. —
— Crédit foncier. — Crédit communal de France.—
La Société immobilière et le Crédit mobilier. — Ban-
■ que hypothécaire espagnole. — Barane fédérale de
Berne. — CHEMINS DE FER : Reei. los che'.ins
de fer. — Chemin de fer de Lyon. - ,r,iu du Mé-
doc. — Chemin de fer de Pré vent à '>a aches —Che-
min de fer de Lille à Béthune. — Chemin de fe:' du
Grand-Lyxembourg. — Chemin de fer du Righi. —
Chemin de fer du Saint-Gothard. — Chemins de fer
espagnols. — Nord de l'Espagne. — Séviile-Xéres-
t Cadix. — Saragosseà Pampelune, — Chemins de fer
portugais. — Chemins de fer otiomans. — Société
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