Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-11-14
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 novembre 1869 14 novembre 1869
Description : 1869/11/14 (A4,N1305). 1869/11/14 (A4,N1305).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47183075
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 07/11/2017
ÉTRANGER
Lli,)struction de la lugubre affaire de Hornu se pour-
fa experts-chimistes, femme de Dessous-le-Moustier,
i^aasîss:
ifefsnSrSSH
vieillard
l^T.S nouvelle la liberté.encore des auteurs du
la
trine d'un changeur de la Montagne de la Cour.
On continue toujours au charbonnage du Gouffre à
rechercher les cadavres des onze ouvriers restés dans
St abîme. Jusqu'à présent les recherches, bien que
: di ri crées avec beaucoup d'intelligence, n ont abouti à
aucun résultat et on commence à croire que ces mal-
heureux auront été refoulés dans les travaux les plus
reculés et dont par suite des éboulements et de 1 mva-
S des eaux, dont, Ï'accès est très-difficile et très-dange-
Tes machines d'aérage et, d'épuisement Jonc. '
'tionnent continuellement et les fn^mn^pe®ech®|
(de faire l'inspection des travaux font preuve d'une
énergie et d'un courage dignes des plus grands
éloges. __v
'Pendant au'à Paris les flammes réduisaient l'Hippo-
S cendres, qu'à elles dévoraient à deux mille lieues
^ Notre de capitale, dit un journal brésilien, vient d'assis-
4pr en plein jour à. un desolant spectacle. L élégant et
îmifCe théâtre de Sainte-Isabelle n'est plus qu'un
Monceau de poussière. Il ne restait, une heure apresf
l^ue les murailles latérales : tout s abîmait dans un îm- ]
i mense brasier. , thpïtrp
1 L'eau, pourtant, ne manquait pas; car le théâtre
: Sainte-Isabelle baignait littéralement ses fondations
! dans le fleuve. Pernambuco est une Venise brésilienne;
! c'est la première escale des navires européens qui se
i dirigent, après avoir franchi l'équateur, sur les côtes
-.du Sud et des Républiques platéennes. Jrlflnts
' navigables traversent la ville et vont marier leurs flots
; avaîu de se perdre dans l'Océan. Elles coupent la ^ste
1 jetée naturelle du Recife, à la parue orientale de la
Icité, et forment une île, dite Santo Antonio. pt à'
i'au centre du commerce, sur les bords du fleuve et a
Welcines pas de la raison présidentielle, que le théâ-
jtre était situé : on arrivait en gondole, de Boavista ou
Id'Olinda, jusqu'à son portique de marbre. ,
W-Ouvert en 1850, ce théâtre avait coûté 500 contos de
|*reis, près d'un million 5,00,000 fr.
ASSASSINAT D'UNE FILLE PAR SA MÈRE
: On lit dans la Chronique de Fougères :
, :La iTommée Marie Auriault, femme TeSISier, domici-
liée au village du Brouillard, en Saint-Sauveur-des-
)Landes, a tué sa fille Thérèse, âgée de douze ans, avec
;C nos lecteurs liront avec doule»r*et intérêt les rensei-
gnements que nous avons puisés à bonne source.
- ■ Mercredi, vers neuf heures du matin, la femme
Tessier, qui paraissait depuis un an frappée d aliéna-
tion mentale, s'enferma dans sa maison, assez éloi-
gnée d'autres. habitations, avec celle de ses enfants
[ qu'elle avait choisie pour sa victime.
- Elle s'arnia d'une pièce de bois, ayant à peu près
■ un mètre de longueur, et en asséna des coups violents
! et répétés sur la tète de la pauvre petite Thérèse, qui
Ha suppliait à mains jointes, mais en vain, de ne pas
/la faire mourir. ,
On assure que cette affreuse scène a duré au moins
' une dei-ni-heure. ,
; } La mère, après avoir assisté a 1 agonie de sa fille,
sortit et alla au bourg de Saint-Sauveuv., où elle dé-
j clara qu'elle venait de commettre un meurtre.
'N La gendarmerie, avertie de suite, arriva prompte-
,'ment sur le théâtre du crime : Thérèse venait d'expi-
- rer
; . Le lendemain matin, la justice, accompagnée du doc-
¡ teur Deroyer, s'y transporta aussi.
L La femme Tessier était # couchée dans un lit, et sa
L victime, recouverte d'un linceul, dans un autre. Aux
Vouestions qui lui furent adressées, elle répondit qu elle
t'avait donné la mort à sa fille pour l'empêcher de .mou-
ivrir de faim ; qu'elle avait perdu la tète depuis le décès
M'un de ses enfants. Elle avait l'intention de les tuer
S tous, et que, pour se livrer à une pareil forfait, elle
j avait mis le feu à la maison d'un de ses voisins pour
{qu'on fût obligé de l'emprisonner.
,:i Lorsqu'on lui demanda si elle avait du repentir, elle
!fït, une réponse affirmative ; mais elle ajouta qu'elle
n'avait pu s'empêcher d'accomplir son, dessein cri-
minel. , ■
. L'examen des blessures de la petite Thérèse a mon-
tré que le crâne était horriblement fracassé et que le
cerveau était réduit en bouillie.
• La femme Tessier, qui reproduisit devant la justice
■la scène du meurtre, manifesta en présence du cada-
vre, tantôt des regrets, tantôt wne irascibilité extraor-
f dinaire. •- -, • '
• Son dépôt à la prison de Fougères a eu lieu avant-
'Wer-
LA BÊTE AU BON DIEU
M. X..., candidat électoral du 4o arrondissement -
vous le connaissez tous, au moins de nom — est père
sérieux'd'une çharmante petite fille qui aura. huit ans
aux neiges prochaines. La jolie bébée adore tous les
• animaux, depuis Neptune, son g; os terre-neuve, jusqu'à
* Manchette, sa petite souris albine.
".Marie — c'est le nom de la. jolie cherubine— a trou-
) vé^iier , dans les plis de ses frais rideaux blancs, une
\ petite bête au bon Dieu transie de froid. Elle l'a prise
délicatement dans ses doigts rosés et l'a déposée sur
un petit rosier du Bengale qui orne sa mignonne éta-
gère. V • <
Le soir M y avait dîner électoral chez M. X... Une
' magnifique poularde truffée occupait la place 'd'hon-
neur sur la table démocratico-aristocratique de l'am-
phitryorfMout le monde eut des truffes, excepté Ma-
riée à g»Ê'jpffflfîan ne servit au'un blanc de volaille.
La pauvre petite dévorait des yeux, ne pouvant faire
mieux, le tubercule parfumé. En fillette bien élevée,
eîle^i n'osait pas en demander.. Enfin, voyant le dernier
cryptogame sur le point de disparaître, elle se décida
à faire, elle aussi, sa revendication.
— Papa, une petite truffe, s'il te plaît.
Mais, mon enfant,tles truffes ne valent rien pour^
toi.- Oh! papa,-je le sais bien. Aussi ce n'est pas
pour moi que je t'en demande.
— Et pour qui donc, mignonne? .
- Pour ma bête au bon Dieu. Si tu savais comme
elle les aime! (Liberté.)
UN DRAME DANS UNE AUBERGE
Le Piccolo Giornale de Naples publie ce qui ii
suit :
Le 19, à neuf heures du soir, par une nuit noire et
pluvieuse, une jeune fille infortunée, n ayant pas en-
core quinze ans accomplisinée dans une famille aisée
de notre ville, sortit de la maison parternelle seule, L
vêtue simplement, sans autre ressource que quel- g
ques francs. Où se rendait-elle? C'est un mystère.
Elle parcourut la rue de Toledo seule et suivra large r
rue de Forià jusque devant l'Alblrg,) du 1 everi..
Là, étant fatiguée, mais n'ayant pas perdu le désir (
d'aller plus loin, elle vit une charrette qui cheminait t
lentement pour sortir de Naples; e'ie pria le charretier t
de la laisser s'asseoir à côté de lui et de la conduire
loin de cette grande ville, où elle ne voulait pas rester. ]
Le charretier répondit qu'il se dirigeait vers Alzano,
où il pourrait la laisser. Elle se montra fort contente
et dit qu'elle voulait précisément aller la.
Elle y arriva vers minuit. Les fenêtres étaient fer-
mées, les lumières à demi éteintes, le silence profond (
n'était interrompu que par les aboiements des chiens
et le bruit des roues. Une taverne était seule ouverte,
c'était la Cantina di Domenico M'lglione. ' -
La jeune fille, fatiguée et commençant à être ef-
frayée de se trouver seule dans la nuit, y entra et de-
manda un lit.
Le cabaretier, homme au, front bas4au regard las-
cif, aux désirs imprévus et sans frein, regarda la belle
créature, lui fit bon accueil et la rassura, il lui dit
qu'étant marié et demeurant dans la maison voisine,
il pourrait la laisser seule dormir dans la chambre. Il
lui prépara de son mieux un lit, ferma la porte et sor-
Un quart d'heure ne s'était pas encore écoulé et la'
jeune fille n'était pas encore endormie, que la petite
porte s'ouvre avec un léger bruits, le cabaretier entre,
une lanterne dans la main droite, un pistolet et un
poignard à la ceinture. Il s'élance sur la jeune fille
tremblante qui, ne sachant peut-être quel danger la
menaçait, demande grâce, pleure, crie. ^ \
Cependant, le bruit,, l'absence du mari, éveillent les.
' soupçons de la femme du cabaretier, Lucia, qui court
à la cantine. Elle pousse la porte, qui n'était pas fer-
mée se précipite entre l'homme et 1 enfant, qui luttait.
N'écoutant d'autre conseil que celui de la jalousie, elle
n'entend pas les cris de l'enfaiit ; elle ne voit que sa
» beauté. Et stupidement, férocement, avec un rasoir
1 dont elle s'était armée, elle frappe treize iois,- au vi-
sage, au cou, au sein, aux épaules, aux mains, la paR-
- vre et innocente créature. " .
Les voisins, éveillés par les gémissements de la jeune
fille, accoururent, ainsi que les carabiniers ; le cabare-
- tier-et la cabaretière furent arrêtés..
La malheureuse enfant, conduite à Naples et portée
3 à l'hôpital le plus prochain, se semble pas en danger
de mort.
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1),
XXVI
Arrestation.
Mais quoiI4
■ La justice exerce toujours une grande et sou--
veraine autorité sur les criminels, et ces hommes
qui, pour la plupart, avaient coopéré au meurtre
de six ou sept de leurs camarades, ces miséra-
bles, ces assassins ne purent s'empêcher d être
frappés par l'action du consul. _
Leur méfiance et leur haine avaient fait place à c
l'admiration, et le courage de ce magistrat qui c
venait les affronter avec une simple canne, fit 1
plus que toutes les menaces qu'il aurait pu leur <
adresser. VV^'^.N
Trois matelots s'élanèèrent donc à l'appel de
M. Gouraud-Fauvel, Marsaud fut aussitôt entoure,
et' on l'expédia immédiatement sur New-Port.
Ce fait important accompli, le consul laissa la ;
garde de l'équipage à Lefebvre, et comme il le
dit lui-même plus tard, il était sûr qji entre les
mains de cet homme, le bâtiment serait bien
gardé. oici du reste la partie de la déposition de cet
agent, qui a rapport à cet incident de notre
rédt « Je : procédai aussitôt, dit M. Gouraud-Fauvel,
à l'arrestation de l'équipage, en présence du juge
de paix (officier qui l'avait accompagné). Je fis
hisser le pavillon français. J'avais annoncé que je
mettrais à bord un nouveau capitaine; on me fit
des difficultés pour hisser le pavillon au grand
mât. , . , ....
Je réclamai à ce sujet l assistance d un bàtiment-
voisin. ' r-
Je demandai à Raymond son nom. Il obéit sans
difficulté, ainsi que les autres matelots,, et je fis
embosser l'Alexandre près d'une goëlette amé-
ricaine dont j'avais'réclamé le secours. Quand je
parlais de Bordeaux, Raymond baissait là tète.
Je n'avais pas de rôle. Je fis mon acte d'aecusa-
tion..
Tous ceux qui appartenaient à 1 ancien ^équi-
page s'y trouvaient compris sous la prévention de
piraterie.. • « •. -v.
(1) Voir les numéros à partir --du 17 ;-s \
J'c leur lus,mon acte d'accusation
Ils étaient tous rangés en bataille. Marsaud etit I lE
mgtcmps' à répondre., ^
Je lui demandai ses l"p>apiérs; il me dit que per- Elé
)nne ne lcsaurait... P™!
Je le menaçai de lui fàire mettre les fers aux 1
ieds et aux mains. Je tui.dis :
— Au nom du roi des Français, remettez-les-moi ! pre
Alors, il ouvrit une boîte, et il me les remit. » t)
Or, pendant que ceci se passait tant à bord qu à , ]
a prison, Elelia et Adelcine, retirées dans un des '
lôtels de Nc,\v fort, attendaient avec une cruelle
inxiété le résultat de la visite effectuée à. bord
le l'Alexandre par le vice-consul.
Elles avaient ouvert. la fenêtre de la chambre
commune qu'elles habitaient, et leurs regards, ^
mpatients, interrogeaient l'horizon.
On ne voyait rien encore.
Un grand nombre de curieux était massés sur
e quai, et là aussi on attendait.
L'affaire était grave, l'accusation terrible. Dans
es ports de mer, on ne plaisante pas volontiers
mr les faits de piraterie.
Il semble, en pareil cas, que chacun soit inté-
ressé à la répression. •".. -
Eléna comprenait bien que le sentiment public
était contraire à Marsaud et à Raymond, et elle
tremblait, et elle avait peur.
Deux heures se passèrent, et elle ne voyait pas s)
revenir l'embarcation consulaire. * f.
Enfin, elle poussa un cri), et Adelcine accourut : ti
—■ Qu'y a-t-il? demanda cette dernière.
Regarde ! regarde ! répondit Eléna en inflli- t,
quant l'Alexandre. ; e
— L'embarcation revient.
— C'est cela. , £
—.Et qu'y a-t-il à bord? «
— J'ai vu Marsaud et Raymond. *
. — Ils sont arrêtés...? " t
— Peut-être ! „ f
- Oh! malheur! malheur !...
Eléna serra énergiquement la main de sa com-
pagne : 1
Ne nous abandonnons pas encore au déses-
poir, dit-elle; rien n'est encore perdu, et puis, il
n'y a pas de preuves ; on ne peut condamner lé-
gèrement deux hommes comme Marsaud et Ray-
mond.. ]
Les voici! interrompit, Adelcine en compn- ^
mant sa poitrine. ,
- Oui! oui! tu as raison; maintenant je les
vois, ce sont eux, et, derrière, les matelots de
l'ancien équipage. -
— Mon Dieu! mon Dieu !
- Tais-toi.
Mais, c'est horrible! fit Aùelcine en jetant à la
hâte un voile sur son front.
Eléna la regarda, étonnée :
- Que veux-tu faire? demanda-t-elle, envoyant
qu'elle se disposait à gagner la porte.
Ce que je veux faire, répondit la mulatresse,
mais ce que tu ferais toi-même, sans doute. Je
vais demander de partager la captivité de Mar-
saud.
.— Y penses-tu ? -t
— Je'ne pense qu'à cela.
1 7 — C'est de la folie. ,
2 '— C'est de l'amour !
? :(,¡;:Eléna eut un sourire étrange.
î — J'ai pour Raymond, dit-elle, autant d amour
î ;Wue "plefet en contenir un cœur de femme ; mais le
sentiment sentiment d'aveugle dévouement que 1 éprouve
pour lui ne me i;ii. pas oublier son intérêt.
- Que veux-tu dire ? fit Adelcine.
* — Tu ne comprends pas?
4 - Parle. s.
i Marsaud et Raymond vont être jetés en pri-
son, et il est probable qu'ils y resteront longtemps,
cfest-à-dire jusqu'au moment où on les embar-
' quera pour un port de France.
— Eh bien? 4
( — Eh bien ! je ne veux pas qu ils partent, moi !
| — Mais c'est impossible.
1 — Peut-être. r 'V-;
—Qu'espères-tu? ' ' '
; Je ne sais encore. Seulement je me suis dit
1 déià que les prisons de New-Port sont comme
i celles de tous les pays du monde, et, puisqu on
t peut y entrer, il n'est pas absolument impossible
r d'en sortir.
— Une évasion?
e — Qu'en dis-tu ?
— Ah ! ils vont être bien surveillés. _
Soit! c'est une raison de plus pour que je n ; aille
a pas m'enfermer avec eux. -
e Adelcine parut un moment ébranlée. Mais elle
s n'avait pas comme Eléna, l'activité, l 'intelligence,
n la vivacité des natures européennes, et elle revint
bientôt à sa première résolution.
m "e - Elle quitta donc son arme, courut au consulat,
et, se misant passer pour la femme légitimé du
capitaine l'Alexandre, elle obtint sans difficulté
! la permission de le suivre en prison. ,
re Eléna resta seule, et, dès ce jour rnènie, ell(
ils se mit à préparer son oeuvre. " -
je Elle s'était déjà J1lénagé des intelligences dam
at la place ; sa beauté, sa jeunesse, son dévouemen
id avaient intéressé plusieurs gardiens en sa faveur
Quelques libéralités faites à propos acheveren
nt- de lui gagner tous les cœurs.
Dans ce pays américain, je ne sais pas ce qu
ns l'on n'achèterait pas avec de l'or.
fis -Du reste, Marsaud ne s était pas laissé abattre
é- il était riche ; il avait appelé à son aide deux 01
je trois avocats audacieux, et il était résolu à se dé
fendre avec l'énergie et l astuce qui étaient le fon
a- de son caractère. - - .
Le.procès allait donc son train.
Ii- ' !On .avait même réussi à ameuter la populace à
de ÎN?ew-Port contre le consul, et il a dit lui-mem
1 qu'il avait couru le danger d'être goudronne et m
f dans les plumes, supplice que le peuple s^ frci
des Etats-Unis inflige àjceiix contre lesquels c
- HôarvieTîtà Ùexciter.^,.,
Les choses eti: étaient l&.
Eléna, qui n'avait aucune raison d^espdrer que
Raymond sortirait sain et sauf de cette épreuve,
Eléna devait, le soir même;, mettre à exécution le
projet d'évasion qu'elle avait conçu.
Deux gardiens étaient gagnés.
Raymond devait fuir, la nuit, de la prison et '
prendre la route de New-York.
H était huit heures.
Eléna attendait.
En moment on frappa à la porte de sa „
chambre.
Elle tressaillit.
Qui cela pouvait-il être? EUe chercha en viin,
— Entrez ! dit-elle enfin d'une voix profondé-
ment troublée.
La porte s'ouvrit. Un homme entra.
C'était Nathaniel !
PIERRE ZACCONE.
.. (La suite à (lemain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
HYGIÈNE PUBLIQUE
Empoisonnement par "les conserves. — Les nom Dreux r~
symptômes de coliques sèches qui se sont manifestés
à bord de quelques bâtiments en mission dans des sta-
tions lointaines, ont, dit-on, permis de reconnaître que
ces coliques étaient le résultat d'un empoisonnement
métallique produit par l'usage des conserves alimen-
taires ayant trop longtemps séjourné dans des boîtes
en plomb.
Le degagement du principe vénéneux se produit sur-
tout très-rapidement dans les boîtes de conserves ren-
fermant des aliments truffés; il paraît que ce précieuoe
tubercule, en se décomposant, -produit un acide exces-
sivement dangereux, que l'on peut qualifier d'acide
truffique, et qui, en se combinant avec le plemi),
forme le trvffate de plomb!
UN CONSEIL PAR JOUR
Be même que ce n'est pas le pied qui se fait à
la forme èu sonlier, mais le soulier qui se fait à
la forme du f!¡;cc\, de mème ce ne sont pas les di-
vers genres de vie que nous avons embrassés,
mais ce sont les différentes dispositions de nos
âmes qui rendent la vie plus ou moins lieureiise., --
PLUTARQUE.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
LA GAZETTE DE LA BOURSE
Rédacteur en chef : EDMOND PELLETIER,
Directeur de l' O/'IQce rte la BÓtu'.e
PAR AN
g Edition I Edition 1 tfl
^ fr. HEBDOMADAIRE I MENSUELLE 1 fr. l'r
52 n;!5îitri»w J 18 numéros
Celte feuille ¡',.déucnd {mie publie : Articles criti-
ques sur las Sociétés anciennes et les affaires nou-
velles; Conseil éclairés sur les bons arbitrages _ et les
m'cilleurs plamvvntt; lïvur de la. BOl! r,',c; nouvel-
les inédites; Tha'«'-, etc., etc. ON S'ABONNE en
envoyant un mandat ou des timbres-poste.
'3, RUE TAITBOUT, PARIS
OUVRAGES DU DOCTEUR A. DONNÉ.
HYGIÈNE DES GENS DU MONDE
1 -ioi. in-18 jésus 4 fr.
CONSEILS AUX MÈRES
1 vol. ia-18 jésus.. 3 fr.
Envoyer un mandat ou des timbres-poste
à J.-B. BAILLIEHE et fils, 19, rue Hautefeu.ine, àParis.
A PARU LE NUMÉRO SPÉCIMEN DE
L'MDÊPENBANCE FINANCIÈRE
MONITEUR DES COM1Ílii\ES ET DES DÉPARTEMENTS
Paraissant cent, cinquante-six fois' par an t soit
trois fois par semaine.
Un an, 10 fr.; — six mois, 6 fr.; — trois mois, 3 fr.
Adresser les abonnements à M. E. ROMAT, gérant
du journal l'Indépendance financière, 8 bis, rue du
Cardinal-Fesch, à Paris.
-a ' AVIS IMPORTANT
A tout abonnement d'un an, l'administration accorde
^ en prime : trois mois d'abonnement gratis.
' ' L'UNION
; DES
. ACTIONNAIRES
^ Le prix des abonnements pris pour un an au journal
• financier l'Union des Actionnaires (10, place. Vendôme),
t paraissant deux fois par semaine, les mardi et ven-
dredi, est réduit à 5 francs sans distinction, pour Pa-
e ris et les départements. 11
LES DENTS? conservation, maladies. Inflammation des
' gencives, ébranlement, déchaussement; dents artificielles, etc.
â PRFTFRRF chir.-dentiste, lauréat de la Faculté de Méde-
- ciné ?. PRÊTEKRE. de Paris: < vol.. fl 3fr fr.50 B" des Italiens, 29.
d d'or, l'unique*décernie aux dentistes. Paris, Lxp.-iotW.
INSENSIBILISATEUR DTJCHESNE
e Extraction et pose de dents sans douleur. Brochure
|e explicative, 50 centimes, rue Lafayette, 45.
iS i , ^ ^
Typographie JÀNNIN, guai Voiiair». ih
Lli,)struction de la lugubre affaire de Hornu se pour-
fa experts-chimistes, femme de Dessous-le-Moustier,
i^aasîss:
ifefsnSrSSH
vieillard
l^T.S nouvelle la liberté.encore des auteurs du
la
trine d'un changeur de la Montagne de la Cour.
On continue toujours au charbonnage du Gouffre à
rechercher les cadavres des onze ouvriers restés dans
St abîme. Jusqu'à présent les recherches, bien que
: di ri crées avec beaucoup d'intelligence, n ont abouti à
aucun résultat et on commence à croire que ces mal-
heureux auront été refoulés dans les travaux les plus
reculés et dont par suite des éboulements et de 1 mva-
S des eaux, dont, Ï'accès est très-difficile et très-dange-
Tes machines d'aérage et, d'épuisement Jonc. '
'tionnent continuellement et les fn^mn^pe®ech®|
(de faire l'inspection des travaux font preuve d'une
énergie et d'un courage dignes des plus grands
éloges. __v
'Pendant au'à Paris les flammes réduisaient l'Hippo-
S cendres, qu'à elles dévoraient à deux mille lieues
^ Notre de capitale, dit un journal brésilien, vient d'assis-
4pr en plein jour à. un desolant spectacle. L élégant et
îmifCe théâtre de Sainte-Isabelle n'est plus qu'un
Monceau de poussière. Il ne restait, une heure apresf
l^ue les murailles latérales : tout s abîmait dans un îm- ]
i mense brasier. , thpïtrp
1 L'eau, pourtant, ne manquait pas; car le théâtre
: Sainte-Isabelle baignait littéralement ses fondations
! dans le fleuve. Pernambuco est une Venise brésilienne;
! c'est la première escale des navires européens qui se
i dirigent, après avoir franchi l'équateur, sur les côtes
-.du Sud et des Républiques platéennes. Jrlflnts
' navigables traversent la ville et vont marier leurs flots
; avaîu de se perdre dans l'Océan. Elles coupent la ^ste
1 jetée naturelle du Recife, à la parue orientale de la
Icité, et forment une île, dite Santo Antonio. pt à'
i'au centre du commerce, sur les bords du fleuve et a
Welcines pas de la raison présidentielle, que le théâ-
jtre était situé : on arrivait en gondole, de Boavista ou
Id'Olinda, jusqu'à son portique de marbre. ,
W-Ouvert en 1850, ce théâtre avait coûté 500 contos de
|*reis, près d'un million 5,00,000 fr.
ASSASSINAT D'UNE FILLE PAR SA MÈRE
: On lit dans la Chronique de Fougères :
, :La iTommée Marie Auriault, femme TeSISier, domici-
liée au village du Brouillard, en Saint-Sauveur-des-
)Landes, a tué sa fille Thérèse, âgée de douze ans, avec
;C nos lecteurs liront avec doule»r*et intérêt les rensei-
gnements que nous avons puisés à bonne source.
- ■ Mercredi, vers neuf heures du matin, la femme
Tessier, qui paraissait depuis un an frappée d aliéna-
tion mentale, s'enferma dans sa maison, assez éloi-
gnée d'autres. habitations, avec celle de ses enfants
[ qu'elle avait choisie pour sa victime.
- Elle s'arnia d'une pièce de bois, ayant à peu près
■ un mètre de longueur, et en asséna des coups violents
! et répétés sur la tète de la pauvre petite Thérèse, qui
Ha suppliait à mains jointes, mais en vain, de ne pas
/la faire mourir. ,
On assure que cette affreuse scène a duré au moins
' une dei-ni-heure. ,
; } La mère, après avoir assisté a 1 agonie de sa fille,
sortit et alla au bourg de Saint-Sauveuv., où elle dé-
j clara qu'elle venait de commettre un meurtre.
'N La gendarmerie, avertie de suite, arriva prompte-
,'ment sur le théâtre du crime : Thérèse venait d'expi-
- rer
; . Le lendemain matin, la justice, accompagnée du doc-
¡ teur Deroyer, s'y transporta aussi.
L La femme Tessier était # couchée dans un lit, et sa
L victime, recouverte d'un linceul, dans un autre. Aux
Vouestions qui lui furent adressées, elle répondit qu elle
t'avait donné la mort à sa fille pour l'empêcher de .mou-
ivrir de faim ; qu'elle avait perdu la tète depuis le décès
M'un de ses enfants. Elle avait l'intention de les tuer
S tous, et que, pour se livrer à une pareil forfait, elle
j avait mis le feu à la maison d'un de ses voisins pour
{qu'on fût obligé de l'emprisonner.
,:i Lorsqu'on lui demanda si elle avait du repentir, elle
!fït, une réponse affirmative ; mais elle ajouta qu'elle
n'avait pu s'empêcher d'accomplir son, dessein cri-
minel. , ■
. L'examen des blessures de la petite Thérèse a mon-
tré que le crâne était horriblement fracassé et que le
cerveau était réduit en bouillie.
• La femme Tessier, qui reproduisit devant la justice
■la scène du meurtre, manifesta en présence du cada-
vre, tantôt des regrets, tantôt wne irascibilité extraor-
f dinaire. •- -, • '
• Son dépôt à la prison de Fougères a eu lieu avant-
'Wer-
LA BÊTE AU BON DIEU
M. X..., candidat électoral du 4o arrondissement -
vous le connaissez tous, au moins de nom — est père
sérieux'd'une çharmante petite fille qui aura. huit ans
aux neiges prochaines. La jolie bébée adore tous les
• animaux, depuis Neptune, son g; os terre-neuve, jusqu'à
* Manchette, sa petite souris albine.
".Marie — c'est le nom de la. jolie cherubine— a trou-
) vé^iier , dans les plis de ses frais rideaux blancs, une
\ petite bête au bon Dieu transie de froid. Elle l'a prise
délicatement dans ses doigts rosés et l'a déposée sur
un petit rosier du Bengale qui orne sa mignonne éta-
gère. V • <
Le soir M y avait dîner électoral chez M. X... Une
' magnifique poularde truffée occupait la place 'd'hon-
neur sur la table démocratico-aristocratique de l'am-
phitryorfMout le monde eut des truffes, excepté Ma-
riée à g»Ê'jpffflfîan ne servit au'un blanc de volaille.
La pauvre petite dévorait des yeux, ne pouvant faire
mieux, le tubercule parfumé. En fillette bien élevée,
eîle^i n'osait pas en demander.. Enfin, voyant le dernier
cryptogame sur le point de disparaître, elle se décida
à faire, elle aussi, sa revendication.
— Papa, une petite truffe, s'il te plaît.
Mais, mon enfant,tles truffes ne valent rien pour^
toi.- Oh! papa,-je le sais bien. Aussi ce n'est pas
pour moi que je t'en demande.
— Et pour qui donc, mignonne? .
- Pour ma bête au bon Dieu. Si tu savais comme
elle les aime! (Liberté.)
UN DRAME DANS UNE AUBERGE
Le Piccolo Giornale de Naples publie ce qui ii
suit :
Le 19, à neuf heures du soir, par une nuit noire et
pluvieuse, une jeune fille infortunée, n ayant pas en-
core quinze ans accomplisinée dans une famille aisée
de notre ville, sortit de la maison parternelle seule, L
vêtue simplement, sans autre ressource que quel- g
ques francs. Où se rendait-elle? C'est un mystère.
Elle parcourut la rue de Toledo seule et suivra large r
rue de Forià jusque devant l'Alblrg,) du 1 everi..
Là, étant fatiguée, mais n'ayant pas perdu le désir (
d'aller plus loin, elle vit une charrette qui cheminait t
lentement pour sortir de Naples; e'ie pria le charretier t
de la laisser s'asseoir à côté de lui et de la conduire
loin de cette grande ville, où elle ne voulait pas rester. ]
Le charretier répondit qu'il se dirigeait vers Alzano,
où il pourrait la laisser. Elle se montra fort contente
et dit qu'elle voulait précisément aller la.
Elle y arriva vers minuit. Les fenêtres étaient fer-
mées, les lumières à demi éteintes, le silence profond (
n'était interrompu que par les aboiements des chiens
et le bruit des roues. Une taverne était seule ouverte,
c'était la Cantina di Domenico M'lglione. ' -
La jeune fille, fatiguée et commençant à être ef-
frayée de se trouver seule dans la nuit, y entra et de-
manda un lit.
Le cabaretier, homme au, front bas4au regard las-
cif, aux désirs imprévus et sans frein, regarda la belle
créature, lui fit bon accueil et la rassura, il lui dit
qu'étant marié et demeurant dans la maison voisine,
il pourrait la laisser seule dormir dans la chambre. Il
lui prépara de son mieux un lit, ferma la porte et sor-
Un quart d'heure ne s'était pas encore écoulé et la'
jeune fille n'était pas encore endormie, que la petite
porte s'ouvre avec un léger bruits, le cabaretier entre,
une lanterne dans la main droite, un pistolet et un
poignard à la ceinture. Il s'élance sur la jeune fille
tremblante qui, ne sachant peut-être quel danger la
menaçait, demande grâce, pleure, crie. ^ \
Cependant, le bruit,, l'absence du mari, éveillent les.
' soupçons de la femme du cabaretier, Lucia, qui court
à la cantine. Elle pousse la porte, qui n'était pas fer-
mée se précipite entre l'homme et 1 enfant, qui luttait.
N'écoutant d'autre conseil que celui de la jalousie, elle
n'entend pas les cris de l'enfaiit ; elle ne voit que sa
» beauté. Et stupidement, férocement, avec un rasoir
1 dont elle s'était armée, elle frappe treize iois,- au vi-
sage, au cou, au sein, aux épaules, aux mains, la paR-
- vre et innocente créature. " .
Les voisins, éveillés par les gémissements de la jeune
fille, accoururent, ainsi que les carabiniers ; le cabare-
- tier-et la cabaretière furent arrêtés..
La malheureuse enfant, conduite à Naples et portée
3 à l'hôpital le plus prochain, se semble pas en danger
de mort.
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1),
XXVI
Arrestation.
Mais quoiI4
■ La justice exerce toujours une grande et sou--
veraine autorité sur les criminels, et ces hommes
qui, pour la plupart, avaient coopéré au meurtre
de six ou sept de leurs camarades, ces miséra-
bles, ces assassins ne purent s'empêcher d être
frappés par l'action du consul. _
Leur méfiance et leur haine avaient fait place à c
l'admiration, et le courage de ce magistrat qui c
venait les affronter avec une simple canne, fit 1
plus que toutes les menaces qu'il aurait pu leur <
adresser. VV^'^.N
Trois matelots s'élanèèrent donc à l'appel de
M. Gouraud-Fauvel, Marsaud fut aussitôt entoure,
et' on l'expédia immédiatement sur New-Port.
Ce fait important accompli, le consul laissa la ;
garde de l'équipage à Lefebvre, et comme il le
dit lui-même plus tard, il était sûr qji entre les
mains de cet homme, le bâtiment serait bien
gardé. oici du reste la partie de la déposition de cet
agent, qui a rapport à cet incident de notre
rédt « Je : procédai aussitôt, dit M. Gouraud-Fauvel,
à l'arrestation de l'équipage, en présence du juge
de paix (officier qui l'avait accompagné). Je fis
hisser le pavillon français. J'avais annoncé que je
mettrais à bord un nouveau capitaine; on me fit
des difficultés pour hisser le pavillon au grand
mât. , . , ....
Je réclamai à ce sujet l assistance d un bàtiment-
voisin. ' r-
Je demandai à Raymond son nom. Il obéit sans
difficulté, ainsi que les autres matelots,, et je fis
embosser l'Alexandre près d'une goëlette amé-
ricaine dont j'avais'réclamé le secours. Quand je
parlais de Bordeaux, Raymond baissait là tète.
Je n'avais pas de rôle. Je fis mon acte d'aecusa-
tion..
Tous ceux qui appartenaient à 1 ancien ^équi-
page s'y trouvaient compris sous la prévention de
piraterie.. • « •. -v.
(1) Voir les numéros à partir --du 17 ;-s \
J'c leur lus,mon acte d'accusation
Ils étaient tous rangés en bataille. Marsaud etit I lE
mgtcmps' à répondre., ^
Je lui demandai ses l"p>apiérs; il me dit que per- Elé
)nne ne lcsaurait... P™!
Je le menaçai de lui fàire mettre les fers aux 1
ieds et aux mains. Je tui.dis :
— Au nom du roi des Français, remettez-les-moi ! pre
Alors, il ouvrit une boîte, et il me les remit. » t)
Or, pendant que ceci se passait tant à bord qu à , ]
a prison, Elelia et Adelcine, retirées dans un des '
lôtels de Nc,\v fort, attendaient avec une cruelle
inxiété le résultat de la visite effectuée à. bord
le l'Alexandre par le vice-consul.
Elles avaient ouvert. la fenêtre de la chambre
commune qu'elles habitaient, et leurs regards, ^
mpatients, interrogeaient l'horizon.
On ne voyait rien encore.
Un grand nombre de curieux était massés sur
e quai, et là aussi on attendait.
L'affaire était grave, l'accusation terrible. Dans
es ports de mer, on ne plaisante pas volontiers
mr les faits de piraterie.
Il semble, en pareil cas, que chacun soit inté-
ressé à la répression. •".. -
Eléna comprenait bien que le sentiment public
était contraire à Marsaud et à Raymond, et elle
tremblait, et elle avait peur.
Deux heures se passèrent, et elle ne voyait pas s)
revenir l'embarcation consulaire. * f.
Enfin, elle poussa un cri), et Adelcine accourut : ti
—■ Qu'y a-t-il? demanda cette dernière.
Regarde ! regarde ! répondit Eléna en inflli- t,
quant l'Alexandre. ; e
— L'embarcation revient.
— C'est cela. , £
—.Et qu'y a-t-il à bord? «
— J'ai vu Marsaud et Raymond. *
. — Ils sont arrêtés...? " t
— Peut-être ! „ f
- Oh! malheur! malheur !...
Eléna serra énergiquement la main de sa com-
pagne : 1
Ne nous abandonnons pas encore au déses-
poir, dit-elle; rien n'est encore perdu, et puis, il
n'y a pas de preuves ; on ne peut condamner lé-
gèrement deux hommes comme Marsaud et Ray-
mond.. ]
Les voici! interrompit, Adelcine en compn- ^
mant sa poitrine. ,
- Oui! oui! tu as raison; maintenant je les
vois, ce sont eux, et, derrière, les matelots de
l'ancien équipage. -
— Mon Dieu! mon Dieu !
- Tais-toi.
Mais, c'est horrible! fit Aùelcine en jetant à la
hâte un voile sur son front.
Eléna la regarda, étonnée :
- Que veux-tu faire? demanda-t-elle, envoyant
qu'elle se disposait à gagner la porte.
Ce que je veux faire, répondit la mulatresse,
mais ce que tu ferais toi-même, sans doute. Je
vais demander de partager la captivité de Mar-
saud.
.— Y penses-tu ? -t
— Je'ne pense qu'à cela.
1 7 — C'est de la folie. ,
2 '— C'est de l'amour !
? :(,¡;:Eléna eut un sourire étrange.
î — J'ai pour Raymond, dit-elle, autant d amour
î ;Wue "plefet en contenir un cœur de femme ; mais le
sentiment sentiment d'aveugle dévouement que 1 éprouve
pour lui ne me i;ii. pas oublier son intérêt.
- Que veux-tu dire ? fit Adelcine.
* — Tu ne comprends pas?
4 - Parle. s.
i Marsaud et Raymond vont être jetés en pri-
son, et il est probable qu'ils y resteront longtemps,
cfest-à-dire jusqu'au moment où on les embar-
' quera pour un port de France.
— Eh bien? 4
( — Eh bien ! je ne veux pas qu ils partent, moi !
| — Mais c'est impossible.
1 — Peut-être. r 'V-;
—Qu'espères-tu? ' ' '
; Je ne sais encore. Seulement je me suis dit
1 déià que les prisons de New-Port sont comme
i celles de tous les pays du monde, et, puisqu on
t peut y entrer, il n'est pas absolument impossible
r d'en sortir.
— Une évasion?
e — Qu'en dis-tu ?
— Ah ! ils vont être bien surveillés. _
Soit! c'est une raison de plus pour que je n ; aille
a pas m'enfermer avec eux. -
e Adelcine parut un moment ébranlée. Mais elle
s n'avait pas comme Eléna, l'activité, l 'intelligence,
n la vivacité des natures européennes, et elle revint
bientôt à sa première résolution.
m "e - Elle quitta donc son arme, courut au consulat,
et, se misant passer pour la femme légitimé du
capitaine l'Alexandre, elle obtint sans difficulté
! la permission de le suivre en prison. ,
re Eléna resta seule, et, dès ce jour rnènie, ell(
ils se mit à préparer son oeuvre. " -
je Elle s'était déjà J1lénagé des intelligences dam
at la place ; sa beauté, sa jeunesse, son dévouemen
id avaient intéressé plusieurs gardiens en sa faveur
Quelques libéralités faites à propos acheveren
nt- de lui gagner tous les cœurs.
Dans ce pays américain, je ne sais pas ce qu
ns l'on n'achèterait pas avec de l'or.
fis -Du reste, Marsaud ne s était pas laissé abattre
é- il était riche ; il avait appelé à son aide deux 01
je trois avocats audacieux, et il était résolu à se dé
fendre avec l'énergie et l astuce qui étaient le fon
a- de son caractère. - - .
Le.procès allait donc son train.
Ii- ' !On .avait même réussi à ameuter la populace à
de ÎN?ew-Port contre le consul, et il a dit lui-mem
1 qu'il avait couru le danger d'être goudronne et m
f dans les plumes, supplice que le peuple s^ frci
des Etats-Unis inflige àjceiix contre lesquels c
- HôarvieTîtà Ùexciter.^,.,
Les choses eti: étaient l&.
Eléna, qui n'avait aucune raison d^espdrer que
Raymond sortirait sain et sauf de cette épreuve,
Eléna devait, le soir même;, mettre à exécution le
projet d'évasion qu'elle avait conçu.
Deux gardiens étaient gagnés.
Raymond devait fuir, la nuit, de la prison et '
prendre la route de New-York.
H était huit heures.
Eléna attendait.
En moment on frappa à la porte de sa „
chambre.
Elle tressaillit.
Qui cela pouvait-il être? EUe chercha en viin,
— Entrez ! dit-elle enfin d'une voix profondé-
ment troublée.
La porte s'ouvrit. Un homme entra.
C'était Nathaniel !
PIERRE ZACCONE.
.. (La suite à (lemain.)
LE TRÉSOR DU FOYER
HYGIÈNE PUBLIQUE
Empoisonnement par "les conserves. — Les nom Dreux r~
symptômes de coliques sèches qui se sont manifestés
à bord de quelques bâtiments en mission dans des sta-
tions lointaines, ont, dit-on, permis de reconnaître que
ces coliques étaient le résultat d'un empoisonnement
métallique produit par l'usage des conserves alimen-
taires ayant trop longtemps séjourné dans des boîtes
en plomb.
Le degagement du principe vénéneux se produit sur-
tout très-rapidement dans les boîtes de conserves ren-
fermant des aliments truffés; il paraît que ce précieuoe
tubercule, en se décomposant, -produit un acide exces-
sivement dangereux, que l'on peut qualifier d'acide
truffique, et qui, en se combinant avec le plemi),
forme le trvffate de plomb!
UN CONSEIL PAR JOUR
Be même que ce n'est pas le pied qui se fait à
la forme èu sonlier, mais le soulier qui se fait à
la forme du f!¡;cc\, de mème ce ne sont pas les di-
vers genres de vie que nous avons embrassés,
mais ce sont les différentes dispositions de nos
âmes qui rendent la vie plus ou moins lieureiise., --
PLUTARQUE.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
LA GAZETTE DE LA BOURSE
Rédacteur en chef : EDMOND PELLETIER,
Directeur de l' O/'IQce rte la BÓtu'.e
PAR AN
g Edition I Edition 1 tfl
^ fr. HEBDOMADAIRE I MENSUELLE 1 fr. l'r
52 n;!5îitri»w J 18 numéros
Celte feuille ¡',.déucnd {mie publie : Articles criti-
ques sur las Sociétés anciennes et les affaires nou-
velles; Conseil éclairés sur les bons arbitrages _ et les
m'cilleurs plamvvntt; lïvur de la. BOl! r,',c; nouvel-
les inédites; Tha'«'-, etc., etc. ON S'ABONNE en
envoyant un mandat ou des timbres-poste.
'3, RUE TAITBOUT, PARIS
OUVRAGES DU DOCTEUR A. DONNÉ.
HYGIÈNE DES GENS DU MONDE
1 -ioi. in-18 jésus 4 fr.
CONSEILS AUX MÈRES
1 vol. ia-18 jésus.. 3 fr.
Envoyer un mandat ou des timbres-poste
à J.-B. BAILLIEHE et fils, 19, rue Hautefeu.ine, àParis.
A PARU LE NUMÉRO SPÉCIMEN DE
L'MDÊPENBANCE FINANCIÈRE
MONITEUR DES COM1Ílii\ES ET DES DÉPARTEMENTS
Paraissant cent, cinquante-six fois' par an t soit
trois fois par semaine.
Un an, 10 fr.; — six mois, 6 fr.; — trois mois, 3 fr.
Adresser les abonnements à M. E. ROMAT, gérant
du journal l'Indépendance financière, 8 bis, rue du
Cardinal-Fesch, à Paris.
-a ' AVIS IMPORTANT
A tout abonnement d'un an, l'administration accorde
^ en prime : trois mois d'abonnement gratis.
' ' L'UNION
; DES
. ACTIONNAIRES
^ Le prix des abonnements pris pour un an au journal
• financier l'Union des Actionnaires (10, place. Vendôme),
t paraissant deux fois par semaine, les mardi et ven-
dredi, est réduit à 5 francs sans distinction, pour Pa-
e ris et les départements. 11
LES DENTS? conservation, maladies. Inflammation des
' gencives, ébranlement, déchaussement; dents artificielles, etc.
â PRFTFRRF chir.-dentiste, lauréat de la Faculté de Méde-
- ciné ?. PRÊTEKRE. de Paris: < vol.. fl 3fr fr.50 B" des Italiens, 29.
d d'or, l'unique*décernie aux dentistes. Paris, Lxp.-iotW.
INSENSIBILISATEUR DTJCHESNE
e Extraction et pose de dents sans douleur. Brochure
|e explicative, 50 centimes, rue Lafayette, 45.
iS i , ^ ^
Typographie JÀNNIN, guai Voiiair». ih
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.46%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 90.46%.
- Collections numériques similaires Monnaies grecques Monnaies grecques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnGre"
- Auteurs similaires Monnaies grecques Monnaies grecques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MonnGre"
-
-
Page
chiffre de pagination vue 4/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k47183075/f4.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k47183075/f4.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k47183075/f4.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k47183075/f4.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k47183075
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k47183075
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k47183075/f4.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest