Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1869-11-13
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 novembre 1869 13 novembre 1869
Description : 1869/11/13 (A4,N1304). 1869/11/13 (A4,N1304).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4718306r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/11/2017
ÀlcâfcfiT3 la Ï^Siïflé Boftnefo? tombe 'd&ûiFfms: abatte»
,»ment profond, ses yeux se remplissent de larmes... on
!du'ait qu'elle prie,,,. *' -
1 — L& condamnée est presque devenue muette ; elle ne
l parte que mue par une secousse violente et d'une voix :
J. saccadée, tantôt tutoyant sa cousine, tantôt l'appelant
J mada¡ne.... ' ■
; & PeUt-,Ute, comme le dit le médecin qui la soigne, -la ;
' t malheulOOs-e, poursuivie par de cuisants remords, a-t-
• elle perds la raison..-
f/.v . / -
^ Un membre du tribunal de Saint-Etienne, M. T...,
J juge)..a été récemment victime d'un assez grave ,faisait
dent. M. T..,, rapporte 1 & Mémorial de la Loire, taisait
coupée des arbres dans sa propriété de Buily et sur-
veillai lui-même cette opération. Il voulut indiquer a-
ÉXITTÔCS OUVRIER le point précis où celui-ci devait enta-
§ mer avec sa hache un des arbres destinés il la coupe.
® En tendant te pied pour l'aire cette indication,, il ne s a-
perçut pas que l'ouvrier avait déjà la hache levée,
, '•Quand elle retomba, M. T... n'ayait pas encore retiré
à#3a jambe, et le molet fut tranché jusqu'à l'os.
? Heureusement, il y avait dans les environs un mé.,
1 decin qui put arriver assez tôt pour faire, la ligature
' -des artères avant une trop abondante hémorrhagie.
\ M. T... est encore au lit par suite de sa blessure, mais
son état n'inspire pas d'inquiétude à sa famille et à
4 ses amis.
• —
Noiis lisons dans l' Echo de la Mayenne :
Le 16 octobre, des blanchisseuses de Commer qui
lavaient du linge dans l'étang de Villermanges, com-
. , mune de la Barouges-des-Allènx, remarquèrent avec
j surprise que le cabaret tenu à peu de distance de là
I | par la veuve Brault (Jeanne) était resté fermé toute la
? journée..
Le lendemain, on constata le même fait, et dans la
crainte qu'un malheur ne fût arrivé, on prévint le
II maire, qui se rendit sur les lieux avec son adjoint. Ils
i pénétrèrent dans la maison, ainsi que les nommés
>Marsôuil, cantonnier, et Nay, cultivateur; là un hor-
rible, spectacle s'offrit à leurs yeux: la veuve UraQlt
r gisait sur le sol dans une mare de sang.
Elle avait à la tète huit blessures produites au
, moyen d'un instrument à la fois contondant et tran-
! cchant ; le crâne était fracturé en plusieurs endroits et
lie cou portait la trace d'une forte pression exercée
j avec les deux mains ; la victime tenait à la main
I droite une hachette que l'assassin y avait sans doute
| placée pour faire croire a un suicide. : , .
Le lendemain la justice se transporta à, Bazouges,
assistée du docteur Roullin qui déclara que la mort
devait remonter au 25 octobre dans la soiree.
Le.' 20, plusieurs témoins ont été entendus et un in-
, dividu a été arrèté; mais ce dernier a été relâché,
i son alibi ayant été établi depuis. , ■ ■
L'assassin est resté inconnu jusqu'ici. Il, n'est pas
i présùmable que le crime ait eu le, vol pour mobile, la
1 femme Brault étant dans un état de profonde misère.
La . victime était âgée de soixante-dix ails.
ÉTRANGER
Parmi les présents offerts par le sultan à l'IITi-
; pératrice, 'lors de son passage à Constantinople,
; figurent six admirables chevaux, entièrement
■ blancs.
. Ces nobles coursiers doivent arriver sous peu de
'jeurs aux écuries impériales.
On écrit de Rome au Public :
Depuis quelque temps, les environs de la ville de
. Rome, sont infestés par des brigands qui ne craignent
; pas de s'engager jusque dans la ville, même en plein
jour. ■
i La nuit, surtout, il est excessivement dangereux de
1 sortis, fût-ce dans les rues les plus fréquentées.
Dans la première quinzaine du : mois d'octobre, un
< assez grand nombre de personnes ont été victimes de
' ces malfaiteurs. Ainsi, un Allemand a, été tué. Le
- comte Gracioli, rentrant en ville avec sa fille, a été
attaqué au coin des rues de Castel-Gandolfo et Albano;
et ils ont été dépouilles de tout ce qii'ûn, a trouvé sur
eux.
Dernièrement, une famille polonaise, celle de M. Mla-
-nowski, ancien recteur de l'université de Varsovie, a
j manqué d'être assassinée par les brigands, su.r la route
| entreJRemô et Albano; voici dans quelles circonstan-
ces : M. Mianowski revenait des bains de mer de
! Porto.d'Anzienne avec sa femme et quelques personnes
de ses amis, lorsque, vers midi, la voiture fut arrêtée;
I et les brigands, armes de fusils et de pistelets, se jetè-
rent sur les voyageurs.
Heureusement les coùps de fusil n'atteignirent per-
.• sonne. Bientôt, après s'engagea une lutte corps à corps;
* mais, comme les bandits étaient les plus nombreux,
les personnes attaquées furent forcées de céder et de
■ se dépouiller de tout ce qu'elles possédaient de pr,é.
• cteux.8©**^ •*- . •
Ce qui est horrible, c'est que, en pareil cas, on ne
peut espérer aucun secours, et les cochers, qui sont
; probablement de connivence avec les brigands, laissent
faire sans bouger de leur siége.
ïfrrr*'
Un terrible accident vient d'arriver sur le Saint-
! Mauricç, affluent du Saint-Laurent, à un mille au-
■ i dessus'de Mackinac (Canada), où existe un tourbillon
Vdangereux désigné sous le nom de Pointe-à-Chàteau.
> Le 11 septembre, un bateau plat, parti de Piles avec
j trente-huit passagers, se disposait à traverser le Saint-
! Maurice a la hauteur de Pointe-à-Chàteau, malgré J
T l'avis des passagers.^^*^-^*-*- ■**-
Un instant après, l'embarcation, entraînée par le
' courante était portée au centre du tourbillon où elle se
' mit à, tourner sur elle-même, présentant, tantôt le des-
sus, tantôt le dessous à la surface de l'eau.
Un passager pommé Boy ce et un garçon de quinze
ans avaient réussi à mettre à flot un petit canot.
A peine à terre, le passager courut chercher des se- j
cours.-••<•<-*•
Le bateau s'échoua sur un banc de sable, dans le-
quel son mât était entré profondément. Vingt-six des
^ naufragés se réfugièrent sur cette épave.
■ ' Du nombre était Boyce père, qui, apercevant son
-■ - fils stfr le rivage, lui fit signe de venir à leur secours
' avec le, canot. Ce canot était à moitié rempli d'eau.
. Cependant le courageux enfant n'hésiti ' pas ; il
- / poussa bravement jusqu'aux naufragés, Recueillit son
Apère ; et le pilote; mais ce dernier fit un brusque mou-
vemel*,Anl fit chavirer l'embarcation. : '
v Boycc père et fils furent lie nouveau saisis par le
' courant M entraînés par le towrhUlon, où ils furent.
' engloutis définitivement. Quant au pilote, il eut la
! chancev,àç ^l&s&ver a la nage. : 'iv' ;
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1)
XXV
A bord de l'Alexandre.
La veille, Marsaud était rentré à bord fort agité
et l'esprit soucieux.
. Raymond, qui l'accompagnait, avait vainement
essayé de le distraire. Il était sombre, taciturne, et
• ne répondait que par, monosyllables aux questions
qu'on lui adressait.
Dès qu'il eut mis le pied sur le pont de l'A-
lexandre, il se rendit dans sa chambre et ordonna
que l'on fit venir Nathaniel.
Mais, malgré les investigations que l'on fit à ce
sujet, Nathaniel ne put être retrouvé.
Il n'était plus. à bord.
Marsaud eut un mouvement de fureur indes-
criptible.
Il jura, menaça, voulut sévir contre ceux qui
étaient chargés de la police du bord ; mais, à son
profond étonnement, il s'aperçut que sa voix avait
perdu de son autorité et que les matelots n'o-
béissaient plus à ses ordres avec la même soumis-
sion.
Un frisson parcourut tout son. être a cette dé-
couverte.
Il sentit qu'il glissait sur une pente terrible et
que peut-être cette pente allait l'entraîner à l'abimc.
Il y avait, entre autres, à bord de l'Alexandre, au
nombre des matelots embarqués à .Maurice, un
homme du nom de Lefebvre, dont il avait eu à se
plaindre pendant la traversée et -qu'il avait fait
mettre aux fers, ainsi que Nathaniel.
Ce Lefebvre devait savoir quelque chose sur
l'évasion de son compagnon de captivité.
Il le fit venir.
Lefebvre parut peu après.-
Marsaud se promenait de long en large dans sa
chambre quand le 'Prisonnier entra ; il s'arrèta
brusquement, fronça les sourcils et lui lança un
regard chargé de colère.
Ah ! ah ! c'est toi! dit-il d'un ton encore con-
tenu; tu . ne t'es pas évadé au moins, et tu vas
me répondre.
— Qu'avez-vous à me demander ? fit Lefebvre
avec un grand sang-froid qui contrastait avec
l'irritation de Marsaud.
— Je veux que tu parles ! insista ce dernier. ' i
- A quel propos ? | ' ' j
— Tu étais aux fers avec Nathaniel ?
— En effet.
— Et aujourd'hui Nathaniel a disparu.
| — Eh bien ?
— Quand a-t-il pris la fuite ? . j
! —Hier soir. 1
•T- Comment cela ? i
— Oh! Nathaniel est un habile nageur. Il a
| passé par le sabord, s'est jeté à l'eau, et, une
J heure après, il devait être à New-Port.
— Mais ses fers, qui les a limés? Qui l'a aidé
dans son entreprise ?
j — Il est inutile de chercher. 1
— Tu connais son complice ?
— Parfaitement.
— Quel est-il?
— C'est moi !
— Toi ! toi ! Et tu oses l'avouer ?
Lefebvre fit un geste insouciant.
",, Où est le mal ? répliqua-t-il. Nathaniel avait
des' affaires à terminer à New-Port. Il connaît tin
peu le vice-consul; on -avait été injuste en le
condamnant aux fers, alors je me suis.prêté à son
évasion.
— Misérable!... - •
— Quoi donc ?
— Je ne sai,s qui nie retient...
| — .Oh! ne vous retenez pas, aile?, — Au sur-
plus, nous ne sommes pas mariés ensemble... et.
je, compte demander et obtenir .mon débarque-
ment.
- Tu veux me quitter ?
— Le plus tôt possible.. ,
— Pourquoi?
— Faut-il vous le dire? ^
— Parle.
— Eh bien... ça sent mauvais ici; voyez-vous 1
j'ai entendu dire bien des choses sur l'Alexandre,
et j'avoue que je ne suis pas fâché de m'en aller.
Marsaud garda un moment le silence.
Toutes ses appréhensions prenaient un corps.
Evidemment il avait été trahi. Nathaniel avait fait
causer les hommes de l'équipage. Qui sait,
même? Peut-être n'avait-il été embarqué 'que
pour espionner Marsaud et découvrir la vérité sur
les accusations dont il était l'objet.
D'un geste il congédia Lefebvre.
— Je te fais grâce de ce qu'il te reste à faire
de punition, dit-il sèchement ; mais prends garde
à toi, cependant, et si tu répètes les calomnies
que tu as pu entendre à bord, c'est à moi que tu
auras à faire. Va ! v M -
Lefebvre sortit.
Resté seul, Marsaud récapitula dans son esprit
tout ce qui venait de se passer ét ales chances qui
pouvaient lui rester d'échapper ait sort -ttrrible
qui le menaçait. ' 'r ' "
C'était au vice-consul surtout qu'il en voulait;
S'il avait été. sûr de son équlpagey îl eût mis à
la voile et aurait fui. ; : - n : « / :
Mais quoi...! - ' iT ' :
• 11 comprenait bien qu'il ne pouvait plus comp-
ter sur-le dévouement de l'équipage, et il n'osait
jouer çette partie îuiwême, de s!abandonner à ses
hommes., ; : 'f-'?o:; ,• - . >
Il passa une nuit affreuse^•'
: """ ' r -, s' ■.oiwlv --'.c:
, WJoîr les
Cll^fie put fermer l'œil/S* r~.,
;;-r. Quand par hasard le sommeil appesantissait sa. '
paupière pour une seconde seulement, il se ré- '
veillait en sursaut, cfl'aré, tremblant, troublé jus- !
qu'au plus profond de l'âme des épouvantables
visions qui l'assaillaient. 1
Le matin, dès l'aube, il quitta sa chambre, il 1
monta sur la dunette. ^ ^ 1
Il était pâle et fatigué, en proie à mille senti-
ments contraires. ^ !
Il ne pouvait plus ni boire, ni fumer, ni causer. •
Il n'écoutait que cette voix intérieure qui mon-
tait de sa conscience troublée, et la terreur et la ,
colère se disputaient alternativement sa pensée.
Tout à coup, il tressaillit.'
Une embarcation venait de quitter New-Port et
s'avançait à foree de rames vers l' Alexandre.
Un coup d'œil lui suffit.
Il reconnut tout de suite le consul, et instincti-
vement sa main crispée serra le manche de son
poignard.
D'une voix étranglée il appela Raymond, qui
accourut.
— Regarde! regarde! dit-il d'une voix fié-
vreuse, c'est lui...
— Qui cela ?
— Le consul !
— Nous sommes perdus!
— Pas encore.
, .— Que prétçnds-tu faire?
Marsaud secoua énergiquement le front.
— Ah ! ah ! dit-il avec un ricanement nerveux,
je te l'ai dit et je le répète, s'il met le pied sur le
pont de l'A 'e'andre, je lui brûle la cervelle.
— Marsaud !...
L'embarcation avançait toujours.
Déjà les matelots l'avaient signalée, un frémis-
sement avait couru daus tous les rangs... et ceux
qui avait pris part au crime tournaient leurs re-
gards inquiets vers le capitaine et vers Raymond.
Marsaud passa ses droits crispés dans ses. .che-
veux.
— Allons ! dit-il, la partie est engagée, si nous
reculons, tout est fini ; il faut ngir.
L'embarcation n'était plus qu'à quelques brasses, <
il sauta sur le pont..
Aussitôt il fut entouré par la grande majorité
de l'équipage.
— Mes amis, dit-il alors d'une voix forte, des
calomnies ont été répandues contre votre com-
mandant; nous avons été trahis par des lâches
que le prix. de la délation a tentés. Voici le con-
sul qui vient, montrons-lui que l'on ne s'attaque
pas impunément à des hommes comme nous.
Etes-vous résolus à me suivre et à faire comme
moi?
— Oui ! oui ! dirent plusieurs voix.
— Groupez-vous donc derrière moi, et, au
moindre signal, obéissez sans crainte.
Huit ou dix hommes se groupèrent, à cet or-
dre, derrière Marsaud; un profond silence se fit et
chacun attendit.
Cependant l'embarcation venait d'accoster, le
navire., et bientôt l'on vit apparaître au haut de
l'escalier M. GomaÚd-Fauvel, vice-consul de
France, suivi à quelques pas par l'officier, de la
police américaine.. •
M. Gouraud-Fauvel, revêtu de son costume of-
ficiel, s'appuyait sur une canne qui était la seule
arme, dont il se fût muni.
A peine eut-il paru, que deux ou trois hommes
dévoués à Marsaud firent un mouvement comme
pour se précipiter sur l'agent consulaire.
— F.....-moi cet homme à la mer! cria Mar-
saud, qui, lui-mênie, fit deux ou trois pas en
avant.
M. Gouraud-Fauvel leva sa canne.
— Le premier garnement qui me touche aura
affaire à moi ! répondit-il sans se départir de sa
dignité et de son sang-froid.
Marsaud fit un bond. et se fùt jeté sur le Consul,
-si l'officier américain ne l'avait arrêté.
— Mes amis, dit alors M. Gouraud-Fauvel en
s'adressàht aux matelots et d'une voix qui ne
tremblait pas, je suis le vice-consul de France, à
Ne\v-Pprt, et, au nom du gouvernement dont je
1 guis le représentante vous ordonne dei saisir, .ce
misérable.
Et, du bout de sa canne, il désignait Marsaud !
Le moment était solennel.
L4 vie de Marsaud ou celle de M. Gotiraud- '
étaient en jeu !
Quel parti allaient prendre les matelots qui as- i
sistaiènt.,à cette scène vraiment saisissante ?
PIERRE ZACCONE.
1, (la suite à demain.) . f Il > - . i
LE TRÉSOR DU FOYER
MÉDECINE USUELLE.
Les moules comestibles. — Accidents qu'elles pèu-
vent produire. —Remèdësi -•^■ Préjugés. Les pois-
sonneries sont actuellement abondamment fournies de
moules (mollusque, animal mou ; acéphale, sans tête;
testacés, recouverts d'un test ou coquiUe), qui forme
sur nos côtes des bancs considérables et que l'on, par-,
que à la manière des huîtres. ' ,
c Les anciens èn faisaient usage comme, nous, £1 la
mangeaient, soit crue, soit cuite, et assaîsonnée de di-
r verses ïoanKcres. Grue, sa chair est d'un blanc jaunâ-
-tre; cptte, elle' passe à une teinte légèrement -orangée
■ et acquiert-une consistance plus grande. Sa saveur est
très-agréâble, .mais elle est d'une digestion difficile
pour certains e:stomacs.' , ?
Sa' chair contient beaucoup d'albumine. Cest, par
"conscqaent/an aiment éminemment réparateur, mais
qui a besoin, pour être dissous dans 1 estqmac^ d un
suè gastrique riche en pepsine', aussi pendant les! ■èp*-'
leurs de l'été, - où l'estomac est moins «xcité, est-elle
souvent cause d'indigestions douloureuses.' ' * "
Les moules déterminent quelquefe, tous les. fsynape
tomes â^Un èïnptnâoànéineni, Le maJade^ëpRouvé 4e •
' pesa^têër à t^stoTriac"'# m^sÉfes/.il Survient des
1 temîs»^Bieot¥ iàîôfnpa^iiés oèufeurf | îa
^ig«stri
La respiration est génée et convulsive. Les batte.
ments du cœur sont irréguliers: le pouls, d'abord fré-
quent, devient petit et serré. Des sueurs froides succè-
dent à cet état d'anxiété qui se complique, mais rare-
ment, de mouvements convulsifs et de délire.
Le visage est gonflé et rouge, le corps se couvre de
taches rouges ou pourprées semblables à dés morsures
de puces ou à l'éruption que provoque le contact
des orties; • ,
L'action de cette sorte d'empoisonnement paraît pro-
duire une irritation vive des voies gastriques allant
jusqu'à l'inflammation, et en même temps déterminer-
une influence grave sur le système nerveux.
Le traitemtnl doit donc être dirigé dans les deux
sens.
Au début, il faut toujours administrer un vomitif
(5 centigrammes d'émétique en lavage), un purgatif
(45 grammes de sulfate de magnésie dans une tasse
d'eau tiède), ou un éméto cathartique (émétique dé-
layé avec; 30 grammes de sulfate de soude), suivant le
temps qui s'est écoulé depuis l'ingestion de la substance
délétère. 1
L'intensité des symptômes inflammatoires (chaleur
à l'épigastre, fièvre) peut exiger la saignée ou une ap-
plication de sangsues.
Quelquefois des cataplasmes émollients ou un bain,
peuvent suffire.
Pour boisson, on donnera de l'eau sucrée vinajgrée..
Si les accidents nerveux sont manifestes, on donnera
.par cuillerées, de demi-heure en demi-heure, la potioc
suivante :
Eau de fleur d'oranger... 45 grammes.
V'au sucrée 64 —
Ether sulfurique 30 gouttes.
ou simplement quelques gouttes d'éther sur du sucre.
C'est un préhtgé admis que le lait guérit sur-le-
champ les indigestions produites par les moules. Les
moules ne se fondent pas comme on le pense dans le
lait, mais s'y racornissent ; on s'expose à troubler
sa digestion en buvant du lait par-dessus.
C'est pour cela qu'il vaut mieux les préparer à la ma-
rinière, avec beurre, oignon, ail, poivre et vinaigre, qu'à
la poulette, sauce au lait et au beurre et peu épicée.
Leur meilleur digestif est un bon vin blanc.
On a attribué ces accidents à diverses causes. D'a-
bord à un petit cràbe que l'on trouve fréquemment
dans ses coquilles, mais il serait lui-même comestible;
également à l'écume jaunâtre oU crasse marine qu'elles
contiennent, 0\1 au. frid. des étoiles de mer dont elles
. se nourrissent depuis le mois d-e juin jusqu'au moi,
d'août.
Ces opinions ue paraissent, pas fondées. Il y a lieu
de né voir dans ces indispositions très-rarement mor-
telles et plus fréquentes chez certaines personnes, que
l'effet de prédispositions indivithielles.
Les moules dont les grappes ont été enlevées aur
cales de cuivre des navires sont souvent chargées de
sels de ce métal.. FIles peuvent ainsi empoisonner -ti,ès.
sérieusement par lç vert-de-gris dissous dans l'eau o&
elles sont cuites.
Le goût métallique du liquide peut, à défaut d'exa-
men préalable," dénoncer la présence du toxique. Ec
tous cas, côt:accident demande les secours d'un mé-
decin, ayant l'arrivée duquel il conviendra de donner '
après avoir provoqué le vomissement, de l'eau albu.
mineuse (4 blancs d'œuf battus dans un litre d'eau),
en grande abondance. -
CH. PLACE.
UN CONSEIL PAR JOUR
Le goût du beau rend non-seulement l'esprit
plus élevé, mais ençore le cœur plus, sensible et
plus droit.
: Appliquez-vous donc â développer de bonne
heure dans l'esprit des jeunes gens ce noble pen-
chant pour les belles œuvres.
C'est la meillèure garantie que vous puissiez
leur donner contre les viles passions.
HENRI D'ALLEBER.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
LA GAZETTE DE LA BOURSE
; Rédacteur en chef: EDMOND PELLETIER,
Directeur de l'Office tfe la Hourse
: ; PAR AN ""
il., l ':t Edition- I Edition 1 f A
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» St numéros J 1. numéros 1
Cette feuille indépendante publie ; Articles criti-
ques sur les Sociétés anciennes et les affaires nou-
velles; Conseils éclairés sur les bons arbitrages et les
meilleurs placements ; Revue de la Bourse; nouvel-
les inédites; Tirages, etc., etc. ON S'ABo.N'NE e.
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gent ? Rente Française; obligations Algériennes;
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en France : Application de$ tarifs au transport des
voyageurs. — Les Finance Italiennes : Emissioii
d'obligations ecclésiastiques en France : - Annonce.
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bards ; Victor-Etrimanuel ; obligations Ecclésiasti-
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françaises :et étrangères. — '-Recettot des chetntns dl.
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rr
'f'f'T i -f .<.->!■
,»ment profond, ses yeux se remplissent de larmes... on
!du'ait qu'elle prie,,,. *' -
1 — L& condamnée est presque devenue muette ; elle ne
l parte que mue par une secousse violente et d'une voix :
J. saccadée, tantôt tutoyant sa cousine, tantôt l'appelant
J mada¡ne.... ' ■
; & PeUt-,Ute, comme le dit le médecin qui la soigne, -la ;
' t malheulOOs-e, poursuivie par de cuisants remords, a-t-
• elle perds la raison..-
f/.v . / -
^ Un membre du tribunal de Saint-Etienne, M. T...,
J juge)..a été récemment victime d'un assez grave ,faisait
dent. M. T..,, rapporte 1 & Mémorial de la Loire, taisait
coupée des arbres dans sa propriété de Buily et sur-
veillai lui-même cette opération. Il voulut indiquer a-
ÉXITTÔCS OUVRIER le point précis où celui-ci devait enta-
§ mer avec sa hache un des arbres destinés il la coupe.
® En tendant te pied pour l'aire cette indication,, il ne s a-
perçut pas que l'ouvrier avait déjà la hache levée,
, '•Quand elle retomba, M. T... n'ayait pas encore retiré
à#3a jambe, et le molet fut tranché jusqu'à l'os.
? Heureusement, il y avait dans les environs un mé.,
1 decin qui put arriver assez tôt pour faire, la ligature
' -des artères avant une trop abondante hémorrhagie.
\ M. T... est encore au lit par suite de sa blessure, mais
son état n'inspire pas d'inquiétude à sa famille et à
4 ses amis.
• —
Noiis lisons dans l' Echo de la Mayenne :
Le 16 octobre, des blanchisseuses de Commer qui
lavaient du linge dans l'étang de Villermanges, com-
. , mune de la Barouges-des-Allènx, remarquèrent avec
j surprise que le cabaret tenu à peu de distance de là
I | par la veuve Brault (Jeanne) était resté fermé toute la
? journée..
Le lendemain, on constata le même fait, et dans la
crainte qu'un malheur ne fût arrivé, on prévint le
II maire, qui se rendit sur les lieux avec son adjoint. Ils
i pénétrèrent dans la maison, ainsi que les nommés
>Marsôuil, cantonnier, et Nay, cultivateur; là un hor-
rible, spectacle s'offrit à leurs yeux: la veuve UraQlt
r gisait sur le sol dans une mare de sang.
Elle avait à la tète huit blessures produites au
, moyen d'un instrument à la fois contondant et tran-
! cchant ; le crâne était fracturé en plusieurs endroits et
lie cou portait la trace d'une forte pression exercée
j avec les deux mains ; la victime tenait à la main
I droite une hachette que l'assassin y avait sans doute
| placée pour faire croire a un suicide. : , .
Le lendemain la justice se transporta à, Bazouges,
assistée du docteur Roullin qui déclara que la mort
devait remonter au 25 octobre dans la soiree.
Le.' 20, plusieurs témoins ont été entendus et un in-
, dividu a été arrèté; mais ce dernier a été relâché,
i son alibi ayant été établi depuis. , ■ ■
L'assassin est resté inconnu jusqu'ici. Il, n'est pas
i présùmable que le crime ait eu le, vol pour mobile, la
1 femme Brault étant dans un état de profonde misère.
La . victime était âgée de soixante-dix ails.
ÉTRANGER
Parmi les présents offerts par le sultan à l'IITi-
; pératrice, 'lors de son passage à Constantinople,
; figurent six admirables chevaux, entièrement
■ blancs.
. Ces nobles coursiers doivent arriver sous peu de
'jeurs aux écuries impériales.
On écrit de Rome au Public :
Depuis quelque temps, les environs de la ville de
. Rome, sont infestés par des brigands qui ne craignent
; pas de s'engager jusque dans la ville, même en plein
jour. ■
i La nuit, surtout, il est excessivement dangereux de
1 sortis, fût-ce dans les rues les plus fréquentées.
Dans la première quinzaine du : mois d'octobre, un
< assez grand nombre de personnes ont été victimes de
' ces malfaiteurs. Ainsi, un Allemand a, été tué. Le
- comte Gracioli, rentrant en ville avec sa fille, a été
attaqué au coin des rues de Castel-Gandolfo et Albano;
et ils ont été dépouilles de tout ce qii'ûn, a trouvé sur
eux.
Dernièrement, une famille polonaise, celle de M. Mla-
-nowski, ancien recteur de l'université de Varsovie, a
j manqué d'être assassinée par les brigands, su.r la route
| entreJRemô et Albano; voici dans quelles circonstan-
ces : M. Mianowski revenait des bains de mer de
! Porto.d'Anzienne avec sa femme et quelques personnes
de ses amis, lorsque, vers midi, la voiture fut arrêtée;
I et les brigands, armes de fusils et de pistelets, se jetè-
rent sur les voyageurs.
Heureusement les coùps de fusil n'atteignirent per-
.• sonne. Bientôt, après s'engagea une lutte corps à corps;
* mais, comme les bandits étaient les plus nombreux,
les personnes attaquées furent forcées de céder et de
■ se dépouiller de tout ce qu'elles possédaient de pr,é.
• cteux.8©**^ •*- . •
Ce qui est horrible, c'est que, en pareil cas, on ne
peut espérer aucun secours, et les cochers, qui sont
; probablement de connivence avec les brigands, laissent
faire sans bouger de leur siége.
ïfrrr*'
Un terrible accident vient d'arriver sur le Saint-
! Mauricç, affluent du Saint-Laurent, à un mille au-
■ i dessus'de Mackinac (Canada), où existe un tourbillon
Vdangereux désigné sous le nom de Pointe-à-Chàteau.
> Le 11 septembre, un bateau plat, parti de Piles avec
j trente-huit passagers, se disposait à traverser le Saint-
! Maurice a la hauteur de Pointe-à-Chàteau, malgré J
T l'avis des passagers.^^*^-^*-*- ■**-
Un instant après, l'embarcation, entraînée par le
' courante était portée au centre du tourbillon où elle se
' mit à, tourner sur elle-même, présentant, tantôt le des-
sus, tantôt le dessous à la surface de l'eau.
Un passager pommé Boy ce et un garçon de quinze
ans avaient réussi à mettre à flot un petit canot.
A peine à terre, le passager courut chercher des se- j
cours.-••<•<-*•
Le bateau s'échoua sur un banc de sable, dans le-
quel son mât était entré profondément. Vingt-six des
^ naufragés se réfugièrent sur cette épave.
■ ' Du nombre était Boyce père, qui, apercevant son
-■ - fils stfr le rivage, lui fit signe de venir à leur secours
' avec le, canot. Ce canot était à moitié rempli d'eau.
. Cependant le courageux enfant n'hésiti ' pas ; il
- / poussa bravement jusqu'aux naufragés, Recueillit son
Apère ; et le pilote; mais ce dernier fit un brusque mou-
vemel*,Anl fit chavirer l'embarcation. : '
v Boycc père et fils furent lie nouveau saisis par le
' courant M entraînés par le towrhUlon, où ils furent.
' engloutis définitivement. Quant au pilote, il eut la
! chancev,àç ^l&s&ver a la nage. : 'iv' ;
DRAMES JUDICIAIRES
LE TIGRE-ROI(1)
XXV
A bord de l'Alexandre.
La veille, Marsaud était rentré à bord fort agité
et l'esprit soucieux.
. Raymond, qui l'accompagnait, avait vainement
essayé de le distraire. Il était sombre, taciturne, et
• ne répondait que par, monosyllables aux questions
qu'on lui adressait.
Dès qu'il eut mis le pied sur le pont de l'A-
lexandre, il se rendit dans sa chambre et ordonna
que l'on fit venir Nathaniel.
Mais, malgré les investigations que l'on fit à ce
sujet, Nathaniel ne put être retrouvé.
Il n'était plus. à bord.
Marsaud eut un mouvement de fureur indes-
criptible.
Il jura, menaça, voulut sévir contre ceux qui
étaient chargés de la police du bord ; mais, à son
profond étonnement, il s'aperçut que sa voix avait
perdu de son autorité et que les matelots n'o-
béissaient plus à ses ordres avec la même soumis-
sion.
Un frisson parcourut tout son. être a cette dé-
couverte.
Il sentit qu'il glissait sur une pente terrible et
que peut-être cette pente allait l'entraîner à l'abimc.
Il y avait, entre autres, à bord de l'Alexandre, au
nombre des matelots embarqués à .Maurice, un
homme du nom de Lefebvre, dont il avait eu à se
plaindre pendant la traversée et -qu'il avait fait
mettre aux fers, ainsi que Nathaniel.
Ce Lefebvre devait savoir quelque chose sur
l'évasion de son compagnon de captivité.
Il le fit venir.
Lefebvre parut peu après.-
Marsaud se promenait de long en large dans sa
chambre quand le 'Prisonnier entra ; il s'arrèta
brusquement, fronça les sourcils et lui lança un
regard chargé de colère.
Ah ! ah ! c'est toi! dit-il d'un ton encore con-
tenu; tu . ne t'es pas évadé au moins, et tu vas
me répondre.
— Qu'avez-vous à me demander ? fit Lefebvre
avec un grand sang-froid qui contrastait avec
l'irritation de Marsaud.
— Je veux que tu parles ! insista ce dernier. ' i
- A quel propos ? | ' ' j
— Tu étais aux fers avec Nathaniel ?
— En effet.
— Et aujourd'hui Nathaniel a disparu.
| — Eh bien ?
— Quand a-t-il pris la fuite ? . j
! —Hier soir. 1
•T- Comment cela ? i
— Oh! Nathaniel est un habile nageur. Il a
| passé par le sabord, s'est jeté à l'eau, et, une
J heure après, il devait être à New-Port.
— Mais ses fers, qui les a limés? Qui l'a aidé
dans son entreprise ?
j — Il est inutile de chercher. 1
— Tu connais son complice ?
— Parfaitement.
— Quel est-il?
— C'est moi !
— Toi ! toi ! Et tu oses l'avouer ?
Lefebvre fit un geste insouciant.
",, Où est le mal ? répliqua-t-il. Nathaniel avait
des' affaires à terminer à New-Port. Il connaît tin
peu le vice-consul; on -avait été injuste en le
condamnant aux fers, alors je me suis.prêté à son
évasion.
— Misérable!... - •
— Quoi donc ?
— Je ne sai,s qui nie retient...
| — .Oh! ne vous retenez pas, aile?, — Au sur-
plus, nous ne sommes pas mariés ensemble... et.
je, compte demander et obtenir .mon débarque-
ment.
- Tu veux me quitter ?
— Le plus tôt possible.. ,
— Pourquoi?
— Faut-il vous le dire? ^
— Parle.
— Eh bien... ça sent mauvais ici; voyez-vous 1
j'ai entendu dire bien des choses sur l'Alexandre,
et j'avoue que je ne suis pas fâché de m'en aller.
Marsaud garda un moment le silence.
Toutes ses appréhensions prenaient un corps.
Evidemment il avait été trahi. Nathaniel avait fait
causer les hommes de l'équipage. Qui sait,
même? Peut-être n'avait-il été embarqué 'que
pour espionner Marsaud et découvrir la vérité sur
les accusations dont il était l'objet.
D'un geste il congédia Lefebvre.
— Je te fais grâce de ce qu'il te reste à faire
de punition, dit-il sèchement ; mais prends garde
à toi, cependant, et si tu répètes les calomnies
que tu as pu entendre à bord, c'est à moi que tu
auras à faire. Va ! v M -
Lefebvre sortit.
Resté seul, Marsaud récapitula dans son esprit
tout ce qui venait de se passer ét ales chances qui
pouvaient lui rester d'échapper ait sort -ttrrible
qui le menaçait. ' 'r ' "
C'était au vice-consul surtout qu'il en voulait;
S'il avait été. sûr de son équlpagey îl eût mis à
la voile et aurait fui. ; : - n : « / :
Mais quoi...! - ' iT ' :
• 11 comprenait bien qu'il ne pouvait plus comp-
ter sur-le dévouement de l'équipage, et il n'osait
jouer çette partie îuiwême, de s!abandonner à ses
hommes., ; : 'f-'?o:; ,• - . >
Il passa une nuit affreuse^•'
: """ ' r -, s' ■.oiwlv --'.c:
, WJoîr les
Cll^fie put fermer l'œil/S* r~.,
;;-r. Quand par hasard le sommeil appesantissait sa. '
paupière pour une seconde seulement, il se ré- '
veillait en sursaut, cfl'aré, tremblant, troublé jus- !
qu'au plus profond de l'âme des épouvantables
visions qui l'assaillaient. 1
Le matin, dès l'aube, il quitta sa chambre, il 1
monta sur la dunette. ^ ^ 1
Il était pâle et fatigué, en proie à mille senti-
ments contraires. ^ !
Il ne pouvait plus ni boire, ni fumer, ni causer. •
Il n'écoutait que cette voix intérieure qui mon-
tait de sa conscience troublée, et la terreur et la ,
colère se disputaient alternativement sa pensée.
Tout à coup, il tressaillit.'
Une embarcation venait de quitter New-Port et
s'avançait à foree de rames vers l' Alexandre.
Un coup d'œil lui suffit.
Il reconnut tout de suite le consul, et instincti-
vement sa main crispée serra le manche de son
poignard.
D'une voix étranglée il appela Raymond, qui
accourut.
— Regarde! regarde! dit-il d'une voix fié-
vreuse, c'est lui...
— Qui cela ?
— Le consul !
— Nous sommes perdus!
— Pas encore.
, .— Que prétçnds-tu faire?
Marsaud secoua énergiquement le front.
— Ah ! ah ! dit-il avec un ricanement nerveux,
je te l'ai dit et je le répète, s'il met le pied sur le
pont de l'A 'e'andre, je lui brûle la cervelle.
— Marsaud !...
L'embarcation avançait toujours.
Déjà les matelots l'avaient signalée, un frémis-
sement avait couru daus tous les rangs... et ceux
qui avait pris part au crime tournaient leurs re-
gards inquiets vers le capitaine et vers Raymond.
Marsaud passa ses droits crispés dans ses. .che-
veux.
— Allons ! dit-il, la partie est engagée, si nous
reculons, tout est fini ; il faut ngir.
L'embarcation n'était plus qu'à quelques brasses, <
il sauta sur le pont..
Aussitôt il fut entouré par la grande majorité
de l'équipage.
— Mes amis, dit-il alors d'une voix forte, des
calomnies ont été répandues contre votre com-
mandant; nous avons été trahis par des lâches
que le prix. de la délation a tentés. Voici le con-
sul qui vient, montrons-lui que l'on ne s'attaque
pas impunément à des hommes comme nous.
Etes-vous résolus à me suivre et à faire comme
moi?
— Oui ! oui ! dirent plusieurs voix.
— Groupez-vous donc derrière moi, et, au
moindre signal, obéissez sans crainte.
Huit ou dix hommes se groupèrent, à cet or-
dre, derrière Marsaud; un profond silence se fit et
chacun attendit.
Cependant l'embarcation venait d'accoster, le
navire., et bientôt l'on vit apparaître au haut de
l'escalier M. GomaÚd-Fauvel, vice-consul de
France, suivi à quelques pas par l'officier, de la
police américaine.. •
M. Gouraud-Fauvel, revêtu de son costume of-
ficiel, s'appuyait sur une canne qui était la seule
arme, dont il se fût muni.
A peine eut-il paru, que deux ou trois hommes
dévoués à Marsaud firent un mouvement comme
pour se précipiter sur l'agent consulaire.
— F.....-moi cet homme à la mer! cria Mar-
saud, qui, lui-mênie, fit deux ou trois pas en
avant.
M. Gouraud-Fauvel leva sa canne.
— Le premier garnement qui me touche aura
affaire à moi ! répondit-il sans se départir de sa
dignité et de son sang-froid.
Marsaud fit un bond. et se fùt jeté sur le Consul,
-si l'officier américain ne l'avait arrêté.
— Mes amis, dit alors M. Gouraud-Fauvel en
s'adressàht aux matelots et d'une voix qui ne
tremblait pas, je suis le vice-consul de France, à
Ne\v-Pprt, et, au nom du gouvernement dont je
1 guis le représentante vous ordonne dei saisir, .ce
misérable.
Et, du bout de sa canne, il désignait Marsaud !
Le moment était solennel.
L4 vie de Marsaud ou celle de M. Gotiraud- '
étaient en jeu !
Quel parti allaient prendre les matelots qui as- i
sistaiènt.,à cette scène vraiment saisissante ?
PIERRE ZACCONE.
1, (la suite à demain.) . f Il > - . i
LE TRÉSOR DU FOYER
MÉDECINE USUELLE.
Les moules comestibles. — Accidents qu'elles pèu-
vent produire. —Remèdësi -•^■ Préjugés. Les pois-
sonneries sont actuellement abondamment fournies de
moules (mollusque, animal mou ; acéphale, sans tête;
testacés, recouverts d'un test ou coquiUe), qui forme
sur nos côtes des bancs considérables et que l'on, par-,
que à la manière des huîtres. ' ,
c Les anciens èn faisaient usage comme, nous, £1 la
mangeaient, soit crue, soit cuite, et assaîsonnée de di-
r verses ïoanKcres. Grue, sa chair est d'un blanc jaunâ-
-tre; cptte, elle' passe à une teinte légèrement -orangée
■ et acquiert-une consistance plus grande. Sa saveur est
très-agréâble, .mais elle est d'une digestion difficile
pour certains e:stomacs.' , ?
Sa' chair contient beaucoup d'albumine. Cest, par
"conscqaent/an aiment éminemment réparateur, mais
qui a besoin, pour être dissous dans 1 estqmac^ d un
suè gastrique riche en pepsine', aussi pendant les! ■èp*-'
leurs de l'été, - où l'estomac est moins «xcité, est-elle
souvent cause d'indigestions douloureuses.' ' * "
Les moules déterminent quelquefe, tous les. fsynape
tomes â^Un èïnptnâoànéineni, Le maJade^ëpRouvé 4e •
' pesa^têër à t^stoTriac"'# m^sÉfes/.il Survient des
1 temîs»^Bieot¥ iàîôfnpa^iiés oèufeurf | îa
^ig«stri
La respiration est génée et convulsive. Les batte.
ments du cœur sont irréguliers: le pouls, d'abord fré-
quent, devient petit et serré. Des sueurs froides succè-
dent à cet état d'anxiété qui se complique, mais rare-
ment, de mouvements convulsifs et de délire.
Le visage est gonflé et rouge, le corps se couvre de
taches rouges ou pourprées semblables à dés morsures
de puces ou à l'éruption que provoque le contact
des orties; • ,
L'action de cette sorte d'empoisonnement paraît pro-
duire une irritation vive des voies gastriques allant
jusqu'à l'inflammation, et en même temps déterminer-
une influence grave sur le système nerveux.
Le traitemtnl doit donc être dirigé dans les deux
sens.
Au début, il faut toujours administrer un vomitif
(5 centigrammes d'émétique en lavage), un purgatif
(45 grammes de sulfate de magnésie dans une tasse
d'eau tiède), ou un éméto cathartique (émétique dé-
layé avec; 30 grammes de sulfate de soude), suivant le
temps qui s'est écoulé depuis l'ingestion de la substance
délétère. 1
L'intensité des symptômes inflammatoires (chaleur
à l'épigastre, fièvre) peut exiger la saignée ou une ap-
plication de sangsues.
Quelquefois des cataplasmes émollients ou un bain,
peuvent suffire.
Pour boisson, on donnera de l'eau sucrée vinajgrée..
Si les accidents nerveux sont manifestes, on donnera
.par cuillerées, de demi-heure en demi-heure, la potioc
suivante :
Eau de fleur d'oranger... 45 grammes.
V'au sucrée 64 —
Ether sulfurique 30 gouttes.
ou simplement quelques gouttes d'éther sur du sucre.
C'est un préhtgé admis que le lait guérit sur-le-
champ les indigestions produites par les moules. Les
moules ne se fondent pas comme on le pense dans le
lait, mais s'y racornissent ; on s'expose à troubler
sa digestion en buvant du lait par-dessus.
C'est pour cela qu'il vaut mieux les préparer à la ma-
rinière, avec beurre, oignon, ail, poivre et vinaigre, qu'à
la poulette, sauce au lait et au beurre et peu épicée.
Leur meilleur digestif est un bon vin blanc.
On a attribué ces accidents à diverses causes. D'a-
bord à un petit cràbe que l'on trouve fréquemment
dans ses coquilles, mais il serait lui-même comestible;
également à l'écume jaunâtre oU crasse marine qu'elles
contiennent, 0\1 au. frid. des étoiles de mer dont elles
. se nourrissent depuis le mois d-e juin jusqu'au moi,
d'août.
Ces opinions ue paraissent, pas fondées. Il y a lieu
de né voir dans ces indispositions très-rarement mor-
telles et plus fréquentes chez certaines personnes, que
l'effet de prédispositions indivithielles.
Les moules dont les grappes ont été enlevées aur
cales de cuivre des navires sont souvent chargées de
sels de ce métal.. FIles peuvent ainsi empoisonner -ti,ès.
sérieusement par lç vert-de-gris dissous dans l'eau o&
elles sont cuites.
Le goût métallique du liquide peut, à défaut d'exa-
men préalable," dénoncer la présence du toxique. Ec
tous cas, côt:accident demande les secours d'un mé-
decin, ayant l'arrivée duquel il conviendra de donner '
après avoir provoqué le vomissement, de l'eau albu.
mineuse (4 blancs d'œuf battus dans un litre d'eau),
en grande abondance. -
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plus élevé, mais ençore le cœur plus, sensible et
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heure dans l'esprit des jeunes gens ce noble pen-
chant pour les belles œuvres.
C'est la meillèure garantie que vous puissiez
leur donner contre les viles passions.
HENRI D'ALLEBER.
LIBRAIRIE — SCIENCES — ARTS — AGRICULTURE
LA GAZETTE DE LA BOURSE
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gent ? Rente Française; obligations Algériennes;
actions de l'Est et de Lyon, Les Chemins de fer
en France : Application de$ tarifs au transport des
voyageurs. — Les Finance Italiennes : Emissioii
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