Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-08-24
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 août 1868 24 août 1868
Description : 1868/08/24 (A3,N858). 1868/08/24 (A3,N858).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4717860z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
lôteHAt QUÛT2BIEW
6 cent. le numéro
~ - 5 r:-., iyp?rï&w
ABONNEMENTS. — Trois Mois. SUmoU. on u.
Vvtiè ft &. 9. fir.ïl J §l& -lr/3
1. -, Départements.. a. 11 .»• t Se
1 Administrateur : E. DaL&*,ui.
i . ;{mf! enrap, — LUNDI 54 kt >v■ t touû. —. Ly li - >,-,
i 1 *
1
r* ■ -r <•' - j A W JM ♦ v
(léftzrtmr tn ?tu r A v.? B a r. » .,. h < t h tif-. a à ;.:trtJ N!') £.
:. L'v i.fc^ ux i) a a os tip l,.NT . &, Oe'oOn!)t.
. An«ix;.ST«A.TÎON : 13, place
PARIS, 23 AOUT 1868
JÉRUSALEM
L'ÉGLISE DU SAINT-SÉPULCRE
il Y a qu'éTques jours," uir^ur^QÏ^f^iT^Ins
de Constantinople, la f a i t
. quei la grande coupole de l'église da Saint-
■ S.'pulere était entièrement revêtue de sa cou-
verture d'f\ plomb ét surmontée d'une crbix
en bronze; les travaux de l'intérieur s'avan-
contTSpMfment, et. verg la fin d'octobre, l'é-
difice achevé sera dégagé t$eg baraques fini
l'entourent auJ-ourd'bnj,.... * * • ;
Centra, autrefois, de l'unité politique de la
nation juive et de son unité religieuse, Jéru-
salem a joué nn grand rôle dans l'histoire! du
monde ancien. Bâtie sur quatre montagnes,
dans une situation favorable à la défense, la
ville se divisait en trois immenses parties
qu'entourait une enceinte commune. Lorsque
les Romains s'en emparèrent et s'y établirent
définitivement, ils procédèrent par assunjla-
tion suivant leur coutume, en faisant de la
ville juive une ville païenne.
Au commencement du quatrième sæclei un
empereur chr6Uen, Cdûstanîih-le-GrShd', setît
de Jerusa'em une vf le chrétienne. Puis vint
l'empereur Julien, grand partisan des natio-
nalités et des autonomies, qui essaya de rér,
tablir le temple des juifs et de reconstituer
le petit peu pie hébreu. Vain effort. La ville,
éloignée de Constantinople, fut à la merci 'dés
barbares de l'Orient, comme Rome éta¡it à
la merci des barbares du Nord. Prise une pre-
mière fois par les Perses, une seconde fois
par les Arabes, elle. tombait désole onzième
siècle au pouvoir des Turcomans, Ces der-
niers. braves et pauvres, désiraient encaisse!*
des recettes. Ils permirent aux chré'iené de
visiter, moyennant salaire, le tombeau, de
Jésus.
Les el-m,etiens accoururent en loiile; ils-fu-
rent maltraités et dépouillés. En rentrant
dans leur pays, les récits qu'ils firent de leurs
souffrances provoquèrent une citation, -et
cette agitation amena les Croisades. L'es-
prit religieux et l'esprit d'aventure, réünis',
j poussèrent vers l'Orient des millier et. des
milliers de soldais occidentaux. Ce«'holmmes
de fer, hëu.!'£lux de faire leur saint en conqué-
rant des provinces et. en 'pillanttfëp Villes, éta -
blirent it Jérusalem un çoyatjtne; dont le pre-
mier souverann fut Godefroy de Bouillon.
,Bab 1 les Croisades eurent leur temps, et,
quand les Français, les Anglais et les Alle-
mands comprirent1 qu'ils avaient tout intérêt
à rester Gh£Zj^x.Jâ \âil0 devint la propriété,
d'nbord des Mamelouks orcassiens, e:.su'ite
des Sultans turcs. ' j
Tel est encore son éM aujourd'hui. 1
llien ne r ippelle l'ancienne capitale ,dans !
cet amas de maisons basses et carrées,'sans
cheminées et sans fenêtres. Avec /leurs ter-
rasses pkttes et leurs dômes arrondis, elles
ressemblent à des prisons ou à des tombeaux.
Quelqu&s clochers et quelques minarets appa-
raissant comme les monuments confus rfun
cimetière. Montez et descendez les petites
rues sans pavjé, et vons marcherez, dans des
flots de poussière, sur un sol sème, de cail-
loux et de gravats. Personne par les. rues....
; « Dans un eoin ftl'écart, dHCbâtoaubriand,
le boucher arabe égorge quelque bête sus-
pendue par les pieds à - ii ri mur en ruines; à
l'air hagard et féroce do cet hpmme, à se*
bras ensanglantés, vous .crai-fioz qu'il vient !
plutôt de tyer son gen>biftble .q.Ue d'im-méler
un agneau. 'Pour tonl brurt,-J dans la éi-té
décide, on entend par intervalles le galon d^'
la eavalç du désert; .,eomt le janissaire qui
apporte la tète du Bédouin, ou qui y'a- pilier i
le fellah... »
Le caractère de. la ville est la.désolation,
eeiui dit paysage qui Tttiivimnne est l'aridité.
'Des rochers » nie, -des montagnes nues,*«è rtw-...
rizon là 'nIer MoTte éclatante et lourde, quel-
ques chapes d'un violeVbiyuHtre, tel est l'as-
pelli; qui frâppe le regard; rien n'y distraitJa
pensée, pas même un image dans l'azur pro-
fond du ciel. Eii fait de végétation, quelques
figuiers dont te sabre. blanchit les feuilles et
quelques herbes brumes que broutent de?
ânes et des chÈvres....
Eh bio. ;l Le nom seul de cette ville, l'idée
-seDie de cette campagne, ouvrent' à l'imagi-
nation des perspectives sans fi il. '
: (femme.
Un pays n'est souvent Qu'un homme eu qu'une-
Jérusalem, c'est Jésus. Qu'impoife.n't la ■
grandeur des souvenirs h'storiqués, le soi et
ceux qui le cuiti'vent, les places ht ceux qui
i ras occupent? Un événement a fait oublier
tous les antres. Sur ce*collines pierreuses un
pied s'est posé qui a effacé tmites' lcs traces,
éf le^'sWdsts mn--tiîmnns, du kautde leur ci-
tadelle, verront toujours passer des milliers
et des milliers de pèlerins. Cgee qu'il y'a dix*
fruit Cents ans, d'une des petites villes dg ces
montagnes sôrti.t un jeune homme, au regard
Inspiré, qui formula cette vérité souveraine :
jfous les hommes sçrit égaux devant Dieu.
■■Après avoir dit. il scella de son si n^'sâ pfn-
, j'oie. Rt l'esclavage'fut détruit, et la "société
"tiouvelle, basée sur la fraternité, eut son
point de départ.*. ■
; Or, c'est "lH'F¡,!t\ tombeau de Jésus, sépulcre
du vieux monde et berceau du monde non-
vean,çnmme l'a dit éfoquejnrwefit Lamartine,
qne s'acheminent les pèlerins.. .
L'égiïse du Saint-Sépulcre renfefiue le Cal- ¡
■vfiire ou les lieux consacrés par la Passion de
Jésus. Le corps en fut bâti par. la mère -de
l'empereur Constantin, Hélène^ stfr l'empVe-1
ment même du tombeau du martyr.
Dans la swite, les pr-inces chrétiens vou-
lurent comprendre dans cèlte etrcéihte' te
Calvaire toit entier. L'église est donc à pro-
premont porter un as emblage d'églkes.-
, Eile a trois dômes, dont le ■principal vient
: d'&ire reeor-strust.
■ il'i grand nombre de. prêtes et de reli-
giéâx de communions diïeroutes ion occupent
les diverses part'ies. Huit nations ont là .leurs
représentants. : ^ les, Latins, les Grecs,.;bs
/Uiyssins, les Cojdite.-s,. les Arménie'ns, les
Syriens, les Géorgiens et les Maronite», Les
Géorgien!" ont la garde du Heu même où1 fut
,.p1au^i>.lct croix du supplice, i
"Mata pourlim-côïïnaUi^ïti^olnr ds "ne-
religietix,- les nations chrétiennes qnî ha-
bitent Jérusalem, il faut consulter les récits
'des voyageÚt'::, surfont celui de là cérémoni-e
du feu sacré que les évèqucs Grecs et Armé-
niens allameM chaque année dans le Saint-
Sépulcne comme S'il descendait dt1 ciel.
Je viens dp relire VfUstM'ir de la Terve-
Èawte de M. l'sbbé Martin, dans laquelle se
trouvent résumés les travaux divers des his-
toriens, des savants et des poêlée, et je lui
emprunte la rehti^n 'd'uno visite au Saint-
Sspulcrë,''faite es 1811 par uq voyageur'
Ce voyageur n'entra pas sans peine dans
l'église, qu'il tenait à visiter, le jour du Ieti
sacré. Je cite :
« Le janissaire marchait devant nous en
nous. faisant faire place à l'aide d'un follet
Armé de plusieurs, courroies de cuir, dont il-
était obligé de se servir fréquemment. £'é-
glise était remplie de pèlerins et de specta-
teurs, au.nombre de sept mille au mpL'aga ?e tenait à la porte, où il essayait, en
vain de îhainteniMftw*** 'i i'aid« de
mute ou cinquante iîoMats qui, ion-, sans
pitié, faisaient usage de forets sembla!)!es â
celui de notre janissaire.
» Lorsque les pèlerins elles habitants l'fr la
ville qui avaient les moyens de payer fH!'rnt
entrés, les procurateurs des couvents'^rees et
arméniens composèrent avec l'aga, moye. ,ii;tiit
une légère sommÿ, afin d'obtenir l'entrée du
Saint-Sépulcre aux pèlerins tnop pauvres pour
pouvoir payer. Leur nombre se m.ontai't cette
atlnés, è ciuq cents. !
» Dans l'intérieur de .,.('égliEe, des bazars
étaient éta-blisl, où l'on vendait du pain, des
:légumes, des chapelets, des cru ciO x, etc , etc.
Et je vis un grand nombre tte pèhMn.- mar-
cliân^er pour un para et jurer les uns centre
les autres à cinquante pas du tomber Le
janissaire, en emjflova-nt la fore*;, f.rii" con-
duisit^au travers de cette i,,i'ultitude,à lagale-
riQ des moines, catholiques romains... Je-par-
vinaà Ilttooper une bonne place,, mais j.f} f-js
forcé de repousser plusieurs soldats lu rte qui
essayèrent de m'entasser.. f
B Quelle scène étrange s'offrait à mes re-
'gards'! Leç gal'eïwîB dès. DT'P.CS et,; des, i\'!i':é..
nien-7, qui ont vue sur le dôme, etaier.i rem-
plies, par les femmes de ces ElE',tJx, nations ve-
nues en pèlerinage. Elles faisaient le signe de
,ia*.WQix, et leurs . regards étaient fixés avec
enthousiasme sur le Saint--Sépolère. 17 an s le
bas, toute l'église et toute la, parMe circulaire
placée au df'a?onsdu dômt.: était eïitièremi'nt
comble de pèlerins criant et se avec violence pour s'ap-procher du Sa^ni Sé-
pulcre, tandis qup. les j¡anissæ¡res les en re-
poussaient avec leurs forets. Dans une dis-
pute, je vis un homme dont l'oreille droite
fut entièrement arrachée. Les places auprès
, de l'ouverture par laquelle ;on ieço"l.. le feu
étaient occupées par les plus riches pèlerins,
q.ui, pour obtenir cet avantage, payaient aux
Tiir,c.g et aux .Gt'ecs deux pu trois cents r equins.
» Une vieille femme assise à la porte de
•l'église Grecque'avait retenu cette' place., en
Jpay&nt deux dollars (dix francs), depûi.-- 1«1
veille à. dix 'beure's', du matin, et n'en avait
LA
67 FEMME IMMORTELLE PAR
PONSON DU TERRAIL PONSON DU TERRAIL
PREMIERE PARTIE
XXIV
; Revenons ir air tenait au margrave de Lân-s ■
• ooii:-g-Nas$au, sur l'esprit duquel la wr ible àâ'me
Edwtg.' avii.L rej::is tout son empire. -
Le prince s'é-au montré'docile à tous lus dé. ;
tirs de- pa gouvernante
Il avait- pr;s, sans mnfmurer, le narcotique
lui (lu-vait lui procurer un profond et'long so -
aiei!, destiné Ii réparer ses forces èt â rà'me'ie!'
Voir V' uu'^ti oï- paru? depuis le CIJ. iaui. j
--'j 1 ^ vliljîj- j _r.:|
dans sen corps vieilli une apparence da jeu-
nesse.
Il avait dormi trente-six heures
Au bout de ce temps, hubissant'peut être l'in-
fluence de quelque nouvelle d; -. pg\le, habitèrent
■ administrée, il était rëv&nu il,' fui., avait ouvert
les yeux, puis sauté à bas de son lït a);eC une
vigueur tou'e juYcn:!e. - - •
Mme Edwige était là; et Conrad, le fi,lèll in-
tendant. s'y !.rjuv:.ut. aussi. ■ f ; |
—■ Monseigneur, dit alors Mme E wi;e, Tous
pouvez flOUS cu.miiander d'appeler vos piiges
pour vous Yet'r'; vous êtes frais comme uneirose
et lesté comme un jouvenceau; -
I! se fit un 'rai: d'union dans la mémoire du
margrave, entre l'iusiant eu ii s'était-- endormi et
celui-là même où il s'éveillait; c'esë-à-dirc qu'il
se souvint ti tout ce qui s'était passé- depuis
son souper avec Li B;ïy(,nlai,-e et le Gascon.
, j.usqu ^ la promesse que Mine Edwige lui avait
faite de lui montrer une femme cfui édipserait
en beauté toutes ce les qu'il avait déjà 'iiî^s'/
5 ' Aussi,'dit-i! avec empressement':4.
— Combien de temps aiijfr dorjpi'?; -K ..
— Treiie-six licu,.es. *
•' — Aii!' L"' ' ' : t
v !es, yeux du .margr^ye, pt il
'
i %ÛO.N-fc-:; ■ !- Ji£îrt. lu :
— Alors eîteesl-aH®»*»' ; *■ ' i
M- S'C-:'is>C>li<;:> Ê.i .r vi và. S":- r-> .i;I u :..1
— Oui. monseigneur.
— Depuis {{uand ?
— Depuis ce matin, et elle vous attend.
— Où cela ?
— Dans sôn hôtel
Les joues du margrave s'étaient è'}lpütÙ'prées.
— Comnaent' di^il, .plié est arrivée, ce matin
f:eu!rment et elle 11 di^jà un hôtelV'*..
-- Depuis trois fr>oi« '• une log'cnr d'ouvriers
tr^v^il.laieîjt lui qacc,:;;rmodl'l'. une splendid-e
,1emeu'c', et cette demeure vous est de-stt'nee,
. mo;:sE':gnc'ur.
A':crg, dit le prince avec un accent de s.;n.'
suella avidité, elle est bèHe?
— Lesar.ge.s paraîtraient des laiderons au-
près.
— M'jtis, est-il dit qu'elle m'anB&ra?
Un fin sourire' glissa sur les lèvres de
Mme-Edwige. V
— D'autà',It plus, dit encqre le margrave, que'
je ne suis pas4e - la prem:èi»e jeunesse, et que
j'ai certaine ,.palafre sur 1-e - froçt qui ne m'em-
bellit, pas..;
'— Monseigneur, répondit Mme Edwige vous
.avex été un des plus gran 1s séducteurs ,de ce
monde. , < •
— Heu ! heu t fit modestement le margrave,
il y a p€ut.-ètfe du vrai dans.ee queJu.J!is li-
» ^ toutes Jes poqgn- es pont
on vous trotte, joints à ce sommeil réparateur
que vous venez de goûter font de yous un jeune
fto'ni -me, jpi^mier'co'tip d"œil.
— Tu croi.;!
— J'en suis sûre. Et -quant à ca langage que
vous pariiez si bien' et qui tournait les têtes à
- toutes les femmes, vous ne sauriez l'avoir
oublié.
— Non. certes 1
— Soyez donc alors plein de confiance, elle
vous aimer*.
Le margrdve etft dé nouveau un frisson de
joie.
'- Eh bien t dit-Íl, appelle mes pages, je
veux être vë:u à la dernière mode et au goût
du jour.
Conrad frappa sur un timbre et les pages en
trèren t.
ALors, tandis qu'on t'h.'b!Uait., le prince acca.
bla Mme EJwig5 de questions.
— Ne m'as.tu pas dit qu'elle était riche? fit-il
enfin.
Oui, monseigne'jr.
— pl!as riche q :e moi?
— Je le crois.
— Et je suis vieux, tandis qu'elle est jeune,
et eire me veut ére ""er? ..
Oii^. piQDseiaiieur-
lôteHAt QUÛT2BIEW
6 cent. le numéro
~ - 5 r:-., iyp?rï&w
ABONNEMENTS. — Trois Mois. SUmoU. on u.
Vvtiè ft &. 9. fir.ïl J §l& -lr/3
1. -, Départements.. a. 11 .»• t Se
1 Administrateur : E. DaL&*,ui.
i . ;{mf! enrap, — LUNDI 54 kt >v■ t touû. —. Ly li - >,-,
i 1 *
1
r* ■ -r <•' - j A W JM ♦ v
(léftzrtmr tn ?tu r A v.? B a r. » .,. h < t h tif-. a à ;.:trtJ N!') £.
:. L'v i.fc^ ux i) a a os tip l,.NT . &, Oe'oOn!)t.
. An«ix;.ST«A.TÎON : 13, place
PARIS, 23 AOUT 1868
JÉRUSALEM
L'ÉGLISE DU SAINT-SÉPULCRE
il Y a qu'éTques jours," uir^ur^QÏ^f^iT^Ins
de Constantinople, la f a i t
. quei la grande coupole de l'église da Saint-
■ S.'pulere était entièrement revêtue de sa cou-
verture d'f\ plomb ét surmontée d'une crbix
en bronze; les travaux de l'intérieur s'avan-
contTSpMfment, et. verg la fin d'octobre, l'é-
difice achevé sera dégagé t$eg baraques fini
l'entourent auJ-ourd'bnj,.... * * • ;
Centra, autrefois, de l'unité politique de la
nation juive et de son unité religieuse, Jéru-
salem a joué nn grand rôle dans l'histoire! du
monde ancien. Bâtie sur quatre montagnes,
dans une situation favorable à la défense, la
ville se divisait en trois immenses parties
qu'entourait une enceinte commune. Lorsque
les Romains s'en emparèrent et s'y établirent
définitivement, ils procédèrent par assunjla-
tion suivant leur coutume, en faisant de la
ville juive une ville païenne.
Au commencement du quatrième sæclei un
empereur chr6Uen, Cdûstanîih-le-GrShd', setît
de Jerusa'em une vf le chrétienne. Puis vint
l'empereur Julien, grand partisan des natio-
nalités et des autonomies, qui essaya de rér,
tablir le temple des juifs et de reconstituer
le petit peu pie hébreu. Vain effort. La ville,
éloignée de Constantinople, fut à la merci 'dés
barbares de l'Orient, comme Rome éta¡it à
la merci des barbares du Nord. Prise une pre-
mière fois par les Perses, une seconde fois
par les Arabes, elle. tombait désole onzième
siècle au pouvoir des Turcomans, Ces der-
niers. braves et pauvres, désiraient encaisse!*
des recettes. Ils permirent aux chré'iené de
visiter, moyennant salaire, le tombeau, de
Jésus.
Les el-m,etiens accoururent en loiile; ils-fu-
rent maltraités et dépouillés. En rentrant
dans leur pays, les récits qu'ils firent de leurs
souffrances provoquèrent une citation, -et
cette agitation amena les Croisades. L'es-
prit religieux et l'esprit d'aventure, réünis',
j poussèrent vers l'Orient des millier et. des
milliers de soldais occidentaux. Ce«'holmmes
de fer, hëu.!'£lux de faire leur saint en conqué-
rant des provinces et. en 'pillanttfëp Villes, éta -
blirent it Jérusalem un çoyatjtne; dont le pre-
mier souverann fut Godefroy de Bouillon.
,Bab 1 les Croisades eurent leur temps, et,
quand les Français, les Anglais et les Alle-
mands comprirent1 qu'ils avaient tout intérêt
à rester Gh£Zj^x.Jâ \âil0 devint la propriété,
d'nbord des Mamelouks orcassiens, e:.su'ite
des Sultans turcs. ' j
Tel est encore son éM aujourd'hui. 1
llien ne r ippelle l'ancienne capitale ,dans !
cet amas de maisons basses et carrées,'sans
cheminées et sans fenêtres. Avec /leurs ter-
rasses pkttes et leurs dômes arrondis, elles
ressemblent à des prisons ou à des tombeaux.
Quelqu&s clochers et quelques minarets appa-
raissant comme les monuments confus rfun
cimetière. Montez et descendez les petites
rues sans pavjé, et vons marcherez, dans des
flots de poussière, sur un sol sème, de cail-
loux et de gravats. Personne par les. rues....
; « Dans un eoin ftl'écart, dHCbâtoaubriand,
le boucher arabe égorge quelque bête sus-
pendue par les pieds à - ii ri mur en ruines; à
l'air hagard et féroce do cet hpmme, à se*
bras ensanglantés, vous .crai-fioz qu'il vient !
plutôt de tyer son gen>biftble .q.Ue d'im-méler
un agneau. 'Pour tonl brurt,-J dans la éi-té
décide, on entend par intervalles le galon d^'
la eavalç du désert; .,eomt le janissaire qui
apporte la tète du Bédouin, ou qui y'a- pilier i
le fellah... »
Le caractère de. la ville est la.désolation,
eeiui dit paysage qui Tttiivimnne est l'aridité.
'Des rochers » nie, -des montagnes nues,*«è rtw-...
rizon là 'nIer MoTte éclatante et lourde, quel-
ques chapes d'un violeVbiyuHtre, tel est l'as-
pelli; qui frâppe le regard; rien n'y distraitJa
pensée, pas même un image dans l'azur pro-
fond du ciel. Eii fait de végétation, quelques
figuiers dont te sabre. blanchit les feuilles et
quelques herbes brumes que broutent de?
ânes et des chÈvres....
Eh bio. ;l Le nom seul de cette ville, l'idée
-seDie de cette campagne, ouvrent' à l'imagi-
nation des perspectives sans fi il. '
: (femme.
Un pays n'est souvent Qu'un homme eu qu'une-
Jérusalem, c'est Jésus. Qu'impoife.n't la ■
grandeur des souvenirs h'storiqués, le soi et
ceux qui le cuiti'vent, les places ht ceux qui
i ras occupent? Un événement a fait oublier
tous les antres. Sur ce*collines pierreuses un
pied s'est posé qui a effacé tmites' lcs traces,
éf le^'sWdsts mn--tiîmnns, du kautde leur ci-
tadelle, verront toujours passer des milliers
et des milliers de pèlerins. Cgee qu'il y'a dix*
fruit Cents ans, d'une des petites villes dg ces
montagnes sôrti.t un jeune homme, au regard
Inspiré, qui formula cette vérité souveraine :
jfous les hommes sçrit égaux devant Dieu.
■■Après avoir dit. il scella de son si n^'sâ pfn-
, j'oie. Rt l'esclavage'fut détruit, et la "société
"tiouvelle, basée sur la fraternité, eut son
point de départ.*. ■
; Or, c'est "lH'F¡,!t\ tombeau de Jésus, sépulcre
du vieux monde et berceau du monde non-
vean,çnmme l'a dit éfoquejnrwefit Lamartine,
qne s'acheminent les pèlerins.. .
L'égiïse du Saint-Sépulcre renfefiue le Cal- ¡
■vfiire ou les lieux consacrés par la Passion de
Jésus. Le corps en fut bâti par. la mère -de
l'empereur Constantin, Hélène^ stfr l'empVe-1
ment même du tombeau du martyr.
Dans la swite, les pr-inces chrétiens vou-
lurent comprendre dans cèlte etrcéihte' te
Calvaire toit entier. L'église est donc à pro-
premont porter un as emblage d'églkes.-
, Eile a trois dômes, dont le ■principal vient
: d'&ire reeor-strust.
■ il'i grand nombre de. prêtes et de reli-
giéâx de communions diïeroutes ion occupent
les diverses part'ies. Huit nations ont là .leurs
représentants. : ^ les, Latins, les Grecs,.;bs
/Uiyssins, les Cojdite.-s,. les Arménie'ns, les
Syriens, les Géorgiens et les Maronite», Les
Géorgien!" ont la garde du Heu même où1 fut
,.p1au^i>.lct croix du supplice, i
"Mata pourlim-côïïnaUi^ïti^olnr ds "ne-
religietix,- les nations chrétiennes qnî ha-
bitent Jérusalem, il faut consulter les récits
'des voyageÚt'::, surfont celui de là cérémoni-e
du feu sacré que les évèqucs Grecs et Armé-
niens allameM chaque année dans le Saint-
Sépulcne comme S'il descendait dt1 ciel.
Je viens dp relire VfUstM'ir de la Terve-
Èawte de M. l'sbbé Martin, dans laquelle se
trouvent résumés les travaux divers des his-
toriens, des savants et des poêlée, et je lui
emprunte la rehti^n 'd'uno visite au Saint-
Sspulcrë,''faite es 1811 par uq voyageur'
Ce voyageur n'entra pas sans peine dans
l'église, qu'il tenait à visiter, le jour du Ieti
sacré. Je cite :
« Le janissaire marchait devant nous en
nous. faisant faire place à l'aide d'un follet
Armé de plusieurs, courroies de cuir, dont il-
était obligé de se servir fréquemment. £'é-
glise était remplie de pèlerins et de specta-
teurs, au.nombre de sept mille au mp
vain de îhainteniMftw*** 'i i'aid« de
mute ou cinquante iîoMats qui, ion-, sans
pitié, faisaient usage de forets sembla!)!es â
celui de notre janissaire.
» Lorsque les pèlerins elles habitants l'fr la
ville qui avaient les moyens de payer fH!'rnt
entrés, les procurateurs des couvents'^rees et
arméniens composèrent avec l'aga, moye. ,ii;tiit
une légère sommÿ, afin d'obtenir l'entrée du
Saint-Sépulcre aux pèlerins tnop pauvres pour
pouvoir payer. Leur nombre se m.ontai't cette
atlnés, è ciuq cents. !
» Dans l'intérieur de .,.('égliEe, des bazars
étaient éta-blisl, où l'on vendait du pain, des
:légumes, des chapelets, des cru ciO x, etc , etc.
Et je vis un grand nombre tte pèhMn.- mar-
cliân^er pour un para et jurer les uns centre
les autres à cinquante pas du tomber Le
janissaire, en emjflova-nt la fore*;, f.rii" con-
duisit^au travers de cette i,,i'ultitude,à lagale-
riQ des moines, catholiques romains... Je-par-
vinaà Ilttooper une bonne place,, mais j.f} f-js
forcé de repousser plusieurs soldats lu rte qui
essayèrent de m'entasser.. f
B Quelle scène étrange s'offrait à mes re-
'gards'! Leç gal'eïwîB dès. DT'P.CS et,; des, i\'!i':é..
nien-7, qui ont vue sur le dôme, etaier.i rem-
plies, par les femmes de ces ElE',tJx, nations ve-
nues en pèlerinage. Elles faisaient le signe de
,ia*.WQix, et leurs . regards étaient fixés avec
enthousiasme sur le Saint--Sépolère. 17 an s le
bas, toute l'église et toute la, parMe circulaire
placée au df'a?onsdu dômt.: était eïitièremi'nt
comble de pèlerins criant et se avec violence pour s'ap-procher du Sa^ni Sé-
pulcre, tandis qup. les j¡anissæ¡res les en re-
poussaient avec leurs forets. Dans une dis-
pute, je vis un homme dont l'oreille droite
fut entièrement arrachée. Les places auprès
, de l'ouverture par laquelle ;on ieço"l.. le feu
étaient occupées par les plus riches pèlerins,
q.ui, pour obtenir cet avantage, payaient aux
Tiir,c.g et aux .Gt'ecs deux pu trois cents r equins.
» Une vieille femme assise à la porte de
•l'église Grecque'avait retenu cette' place., en
Jpay&nt deux dollars (dix francs), depûi.-- 1«1
veille à. dix 'beure's', du matin, et n'en avait
LA
67 FEMME IMMORTELLE PAR
PONSON DU TERRAIL PONSON DU TERRAIL
PREMIERE PARTIE
XXIV
; Revenons ir air tenait au margrave de Lân-s ■
• ooii:-g-Nas$au, sur l'esprit duquel la wr ible àâ'me
Edwtg.' avii.L rej::is tout son empire. -
Le prince s'é-au montré'docile à tous lus dé. ;
tirs de- pa gouvernante
Il avait- pr;s, sans mnfmurer, le narcotique
lui (lu-vait lui procurer un profond et'long so -
aiei!, destiné Ii réparer ses forces èt â rà'me'ie!'
Voir V' uu'^ti oï- paru? depuis le CIJ. iaui. j
--'j 1 ^ vliljîj- j _r.:|
dans sen corps vieilli une apparence da jeu-
nesse.
Il avait dormi trente-six heures
Au bout de ce temps, hubissant'peut être l'in-
fluence de quelque nouvelle d; -. pg\le, habitèrent
■ administrée, il était rëv&nu il,' fui., avait ouvert
les yeux, puis sauté à bas de son lït a);eC une
vigueur tou'e juYcn:!e. - - •
Mme Edwige était là; et Conrad, le fi,lèll in-
tendant. s'y !.rjuv:.ut. aussi. ■ f ; |
—■ Monseigneur, dit alors Mme E wi;e, Tous
pouvez flOUS cu.miiander d'appeler vos piiges
pour vous Yet'r'; vous êtes frais comme uneirose
et lesté comme un jouvenceau; -
I! se fit un 'rai: d'union dans la mémoire du
margrave, entre l'iusiant eu ii s'était-- endormi et
celui-là même où il s'éveillait; c'esë-à-dirc qu'il
se souvint ti tout ce qui s'était passé- depuis
son souper avec Li B;ïy(,nlai,-e et le Gascon.
, j.usqu ^ la promesse que Mine Edwige lui avait
faite de lui montrer une femme cfui édipserait
en beauté toutes ce les qu'il avait déjà 'iiî^s'/
5 ' Aussi,'dit-i! avec empressement':4.
— Combien de temps aiijfr dorjpi'?; -K ..
— Treiie-six licu,.es. *
•' — Aii!' L"' ' ' : t
v !es, yeux du .margr^ye, pt il
'
i %ÛO.N-fc-:; ■ !- Ji£îrt. lu :
— Alors eîteesl-aH®»*»' ; *■ ' i
M- S'C-:'is>C>li<;:> Ê.i .r vi và. S":- r-> .i;I u :..1
— Oui. monseigneur.
— Depuis {{uand ?
— Depuis ce matin, et elle vous attend.
— Où cela ?
— Dans sôn hôtel
Les joues du margrave s'étaient è'}lpütÙ'prées.
— Comnaent' di^il, .plié est arrivée, ce matin
f:eu!rment et elle 11 di^jà un hôtelV'*..
-- Depuis trois fr>oi« '• une log'cnr d'ouvriers
tr^v^il.laieîjt lui qacc,:;;rmodl'l'. une splendid-e
,1emeu'c', et cette demeure vous est de-stt'nee,
. mo;:sE':gnc'ur.
A':crg, dit le prince avec un accent de s.;n.'
suella avidité, elle est bèHe?
— Lesar.ge.s paraîtraient des laiderons au-
près.
— M'jtis, est-il dit qu'elle m'anB&ra?
Un fin sourire' glissa sur les lèvres de
Mme-Edwige. V
— D'autà',It plus, dit encqre le margrave, que'
je ne suis pas4e - la prem:èi»e jeunesse, et que
j'ai certaine ,.palafre sur 1-e - froçt qui ne m'em-
bellit, pas..;
'— Monseigneur, répondit Mme Edwige vous
.avex été un des plus gran 1s séducteurs ,de ce
monde. , < •
— Heu ! heu t fit modestement le margrave,
il y a p€ut.-ètfe du vrai dans.ee queJu.J!is li-
» ^ toutes Jes poqgn- es pont
on vous trotte, joints à ce sommeil réparateur
que vous venez de goûter font de yous un jeune
fto'ni -me, jpi^mier'co'tip d"œil.
— Tu croi.;!
— J'en suis sûre. Et -quant à ca langage que
vous pariiez si bien' et qui tournait les têtes à
- toutes les femmes, vous ne sauriez l'avoir
oublié.
— Non. certes 1
— Soyez donc alors plein de confiance, elle
vous aimer*.
Le margrdve etft dé nouveau un frisson de
joie.
'- Eh bien t dit-Íl, appelle mes pages, je
veux être vë:u à la dernière mode et au goût
du jour.
Conrad frappa sur un timbre et les pages en
trèren t.
ALors, tandis qu'on t'h.'b!Uait., le prince acca.
bla Mme EJwig5 de questions.
— Ne m'as.tu pas dit qu'elle était riche? fit-il
enfin.
Oui, monseigne'jr.
— pl!as riche q :e moi?
— Je le crois.
— Et je suis vieux, tandis qu'elle est jeune,
et eire me veut ére ""er? ..
Oii^. piQDseiaiieur-
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