Titre : La Petite presse : journal quotidien... / [rédacteur en chef : Balathier Bragelonne]
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1868-03-16
Contributeur : Balathier Bragelonne, Adolphe de (1811-1888). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32837965d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 mars 1868 16 mars 1868
Description : 1868/03/16 (A3,N697). 1868/03/16 (A3,N697).
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k47176994
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-190
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/10/2017
LA PETITE PRESSE
JOURNAL QUOTIDIEN
S cent. le numéro
S cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. six mois. Un an.
Paris 5 fr. 9 fr. :as b.
Départements.. G il 99 1
Administrateur : E. DELSAUX.
] -
3me année. — LUNDI 16 MARS 1808. — N° 697
Directeur-Propriétaire : JANNIN.
Rédacteur en chef: A. DE BÂLATHIER BRAGELONNE;
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9, rue Drouot.
ADMINISTRATION : 13, place Breda.
PARIS, 15 MARS 1868.
COURRIER
DE LA PETITE PRESSE
Chacun des articles que je
place me vaut un certain nombre de lettres.
Ce sont des remerciements, des encourage-
ments, de's conseils, quelquefois des -repro-
ches. Je ' ne regrette qûlune chose, C'est de
ne pouvoir répondre à tous mes correspon-
dants. j
Il m'est impossible cependant de ne pas
dire aux élèves du Lycée de Mâcon combien
j'ai été touché de la petite adresse qu'ils m'ont
envoyée pour leurs anciens. J'avais parlé de la
tradition fraternelle qui doit se perpétuer
entre les générations élevées à v la même i
école. Je vois avec plaisir que cette tradition j
est plus vivace que jamais. ^ '
Plusieurs maîtres d'études m'écrivent à pro-
pos d'une autre de mes causeries. Ils rendent
justice à mon impartialité, mais ils ne peu-
vent admettre qu'à l'état de légendeJointaine
les ga-mineries d'écoliers dont je les faisais .les
victimes. Certes, ces gamineries, je'veux le
croire, sont plus rares aujourd'hui- qu'autre-*
fois. Que M. R...., de Saint-Omer, me per-
mette cependant de lui dire que, dans un des
principaux lycées de Paris, il y a huit jours,
un pion a trouvé des œufs dans ses bottes.
Ces détestables plaisanteries ne cesseront que
lorsque l'Université aura élevé < la position
hiérarchique des plus humbles et des plus mé-
ritants de ses "serviteurs* * .....
Mon cher confrère Marie de Saint-Germain,
rédacteur en chef de l'Echo Éle Menton, re-
proche à la petite Presse d'avoir accueilli une
correspondance nuisible aux intérêts de la
maison de jeu de Monaco.
Si M. de* Saint-Germain avait pris la peine
de nous lire trois jours de suite, il aurait
trouvé le commentaire de la lettre au sujet
de laquelle il m'adresse des réclamations.
Tout ce qui est jeu et loterie ne saurait
être poursuivi avec trop d'indignation. ,
Quant aux suicides des joueurs malheu-
reux, je suis parfaitement de son avis et de
celui des croupiers. Tant pis pour les pauvres
diables qui se tuent.'Il est bien évident que
les banques ne sont pour rien dans leur mort.
i Si le banquier, désireux de prolonger leurs
jours, leur restitue ce qu'ils ont perdu chez • I
*
lui, ils s'empressent d'aller le Jouer et le per- 1
drè 'ailleurs. Tout ce que la maison de jeu y
gagne, c'est dp nuire à une maison rivale -en
envoyant le perdant se brûler la cervelle au-
près de son tapis.
/ M. Victor Vinet m'écrit au sujet de l'inven
Æion du daguerréotype une longue lettre dont
je ferai certainement mon profit,lejour où je
rendrai compte, comme j'en ai l'intention,du
livre de'"-'mon compatriote, M. Fouque, sur
Nicéphore Niepce.
Je transmets à M. de Balathier la récla-
mation de M. Bailly au sujet des Etrangleurs
de Marseille, et à M. Alphonse Hermant les
.curieuses observations de M. Collin, ayant
pour objet le vingt-neuvième jour 'du mois
de février.
1
Mlle Dahlia me demande l'adresse de'
M. Paul "rêvai, quelle croit l'auteur de la
Comtesse de Monte-Cristo.
M. Paul Féval est président de la Société
des Gens de Lettres, dont le siége est rue
Geoffroy-Marie, n° 5.
Quant à l'auteur de la Comtesse de Monte- j
Cristo, il demeure près du Luxembourg, et
l'on peut lui écrire à la Petite Presse, place
Breda, n° 13.
Mme Françoise Michel me prie de consa-
crer un article à la lâcheté. Je promets de '
faire cet article la première fois qu'il y aura
un duel un peu bruyant.
■ P. ML .. de lui- obte-
nir de l'eau potable. Encore une grosse ques-
tion à laquelle'j'essayerai de répondre.
M. Jules Dupré me demande une liste de
bons romans Nouveaux. Il devra d'abord ache-
| ter l'excellente série dont je parlais l'autre
jour, c'estTà-dir8.Mœe Thérèse, let Conscrit de
1813, Waterloo, Le Blocus et l'Histoire d'un
Paysan.. Je lui recommanderai ensuite la
collection des romans anglais publiés par la
maison Hachette : tout Dickens, tout Thac-
keray, la Femme en blanc de "Wilkie Collins
et surtout Jane Eyre,, la plus belle et la" plus
touchante des histoires qu'on puisse lire en
faïnille..
, M. Cotard m'a fait l'honneur de m'adresser
un projet de fonds de secours à créer par les
Compagnies d'assurance, pour venir en aide
aux blessés. J'ai reçu sa lettre, mais je n'ai
pas'reçu son projet.
Un vieux soldat de Marseille voudrait savoir
un moyen de faire parveni-r une pétition à
l'Empereur. Je ne suis nullement compétent
en pareille matière. Cependant le plus simple,
je crois,serait de mettre la pétition à la poste.
J'ai reçu le rapport annuel de la Société de
Crédit mutuel de Montélimar. Lorsque je
m'occuperai des associations dans les dépar-
tements , je reviendrai certainement sur
ceîle-ci.
Il Voulez-vous annonc-er, Monsieur, qu'il a
été perdu, rue des Martyrs, une petite chienne
de', la race des griffons, robe blanche etAnez
noir? J'y tenais comme à un.enfant.—L. P.)
Je regrette, Madame, que la Petite Presse
ne fasse pas d'annonces; car votre douleur
est de celles à laquelle un ami des chiens,
comme moi, ne saurait demeurer insensible.
'J e ne donne pas votre adresse, puisque cela
ne m'est pas permis, mais je vous promets,
si l'on m'envoie votre chienne, de vous la re-
porter fidèlement.
J'ai là dix pièces de vers, dont quelques-
unes sont excellentes, * surtout celle intitulée
Les Écrivains des petits journaux, et dédiée
à M. le vicomte Ponson du Terrail. Mais, je
le répète, nous ne publioris pas devers; notre
format est trop petit.
* Pourquoi ne nous parlez-vous jamais-de
l'HôteMe^-Ventes'?...»
r Soyez tranquilles, je vous en parlerai. Cha-
que^our apporte son travail. L'Hôtel-des-
V4tes est certainement un. des milieux les
plus curieux de Paris. Le poëte comique est
stir d'y trouver des caractères,et le romancier
des aventures.
Un exemple, — le plus récent :
il y a quinze jours, M. de P-,.. avise, dans
une salle du bas, un vieux tableau enfumé et
couvert de poussière. Il s'approche, l'exa-
mine, et reconnaît'avec surprise un admira-
ble groupe de portraits de l'école de Van Dyck:
deux jeunes gai@çons, une petite fille, un
serviteur noir, et un grand levrier. Sur le ca-
dre, au-dessous de chaque figure, était
écrit un nom de baptême : Gian Domenico,
Gian Francesco, Maria Margarita. Sur le
collier du chien était gravé le nom de la
famille, une des plus iliustres de ^ancienne
noblesse génoise... M. de P. revint à l'heure de
la criée, et il eut le tableau pour un morceau
de pain. Dans sa joie, il vanta tout h; t les
mérites de la toile méconnue ; il prononça
le nom écrit sur le collier du chien...
Le lendemain, un inconnu se prése^-ait à
son hôtel, et, <1 offre en offre, allait jusqu'à
donner dix mille francs du tableau.
M. de P. refusa.
Deux jours après, Mne femme voilép solli-
citait de lui un instant d'entretien. C'était la
descendante de Gian Domenico, qui venait
réclamer le portrait de ses aïeux- El i- était
jeune, belle; M. de P., qui avait refu-o l'ar-
gent de l'intendant,*se laissa toucher p ir les
prières de la grande dame. 1
Le tableau est aujourd'hui en route pour
Gênes...
La Société centrale de sauvetage drs nau-
fragés m'envoie un de ses procès- - baux
que j'insère, comme d'habitude, avec empres-
sement.
La scène est dans un petit port du rJorbi-
han, à Etel. ^
Vers trois heures de l'après-midi, on aper-
çut au large un navire à moitié désemparé,
fuyant seus la tempête. Le canot de 'a So-
ciété fut immédiatement armé et douze
hommes de l'équipage s'empressèrent l'em-
barquer avec le patron, le sieur Pené; mais,
ayant à lutter contre le vent, le coir-:nt et
une mer furieuse, ce efforts inouïs et avoir été repoussés tr',.s fois
par les vagues, qu'ils parvinrent à aborder le
navire en détresse, échoué alors sur la barre
où il avait été entraîné. Nos braves marins
réjjtssjfeqt. non sans _péi-ils, à-reoueillir enfin
les trois hommes, qui "s'étaient accrochés
dans les haubans, d'où une lame avait déjà
malheureusement enlevé un quatrième mate-
lot. Vers cinq heures, la mer et le courant
ayant rejeté le navire en deçà du banc, le
canot de sauvetage put aller le reprendre
à la remorque et le faire entrer dans le
port.
' Le lougre sauvé est le Jean-Ernest, de
Bordeaux, capitaine Paranteau.
*
S'il est des demandes auxquelles un jour-
nal ne saurait répondre, comme par exemple ,
celle d'un brave»ouvrier mécanicien qui me
charge de lui trouver une femme, en revanche,
il en est d'autres auxquelles la Petite Presse
ne refuse jamais sa publicité. De ce nombre
est celle de M. Charles Guermonprez, r>;dac-
ROCAMBOLE
mess=""N° 128 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
TROISIÈME PARTIE
MEWGATE. — LE CIMETIÈRE DES SUPPLICIÉS
XXV
Comment la vie de Jérémiah pouvait-elle dé-
pendre de J efferies ?
Pour le comprendre, il faut nous reporter à :
,ane heure plus tôt et pénétrer dans cette cham-
bre aux murs enduits dè goudron, dans laquelle
Jéremiah avait été transportée une douzaine He:
jours auparavant. v V - ,-
„ Voir le numéro 2 yembre.
Trois personnes s'y trouvaient réunies et cau-
saient à voix basse.
Il était à peine jour au dehors, et une veil-
leuse brûlait encore.sur la cheminée.
Jérémiah dormait. ^
La jeune fille était fort pâle, mars son som-
meil était régulier, et on n'entendait plus reten-
tir cette respiration sifflante des premiers
jours.
Les '.rois personnes, qui causai eut tout bas au
pied du lit étaient Suzannah l'Irlandaise, l'abbé
Saraueret^Shoking.
Shoking disait :
— Ce pauvre Jefferies s'en est allé bien triste
hier.
— Il est vrai, répondit l'abbé Samuel, que la
malade, qui semblait renaître à la vie depuis
quelques jours, est retombée hier soir.
— Hélas ! soupira Suzannah, je crois bien que
le mal est sans remède.. *
— ot t,non, dit Shoking,'l'homme gris a pro-
mis de' la sauver, 'et il la sauvera.
L'abbé Samael ne répondit rien.
— Avez-vous remarqué, (fit Shoking, que
chaque matin, jusqu'avant-hier, l'homme gris
allumait. un réchaud, sur les charbons ardents
duquel il répandait une poudre brune, laquelle
se dé&a&e^t aussitôt eu vm: fumée laissa auf I
remplissait la chambre et exhalait une odeur
âpre?
— Oui, dit Suzannah.
— Et lorsque Jé*îmiah avait respiré cette
odeur, elle se sentait soulagée sur-le-champ,
l'oppression disparaissait et'de belles couleurs
roses revenaient à ses jours.
— Tout cela est vrai, dit Suzannah.
— Hier matin, continua Shoking, l'homme
gris n'a point recommencé : pourquoi ?
— Je l'ignore, dirent à la fois l'homme gris
et Suz,annah.
— Je le sais, moi, dit Shoking.
— Ah!
— Mais, attendez. Jusqu'à hier, quand Jeffe-
ries venait, il voyait sa fine 'à,lIant mieux et
Ugspoir lui revenait au cœur, et il pleurait de
joie, le pauvre homme.
— Oui, dit Suzannah, mais hier il est parti
la mort dans le cœur.
— C'est que le mal paraissait avoir repris
tout son empire.
C'est l'homme gris qui l'a voulu ainsi.
— Mais pourquoi ? demanda encore Suzan-
nah.
— Parce que l'homme gris a son projet. Mais
chut !
Et Shoking, à l'oreille de qui un bruit exte-
.rieur était venu mourir, Shoking se leva et, s'ap-
-procha de la croisée.
Une voiture venait de s'arrêter devait la
grille et de cette voiture descendait i'' -.-,rnme
gris, enveloppè dans un large manteau qui le
couvrait de la tête aux pieds.
Shoking courut à sa rencontre et 'ci prit
le manteau, lorsque l'homme gris, lr'ayar.ù ouvert
lui apparut dans cet humble costume ou en lui
voyai'tJe soir à la taverne'du Cheval Noir.
Shoking lui prit la main et lui dit avec i mo-
tion :
• Maître ! maître ! venez vite, la pauvre pe-
tite est bien mal
L'homme gris le suivit sans mot dire. •
- Il entra dans la chambre où Jérémiah dor-
mait toujours.
— Voyez comme elle est pâJp-, dit Sho-
king.
— Comme ses pauvres lèvres sont décolorées,
ajouta Suzannah. *
L'homme gris demeura impassible.
Aiors il se tourna vers l'abbé Samuel et lui
dit :
— Je la guérirai, si je le veux.
— Ah ! vous le voudrez, n'est-ce pay-
s'écrièrent à la fois le prêtre, la femme et Je
mendiant. -
JOURNAL QUOTIDIEN
S cent. le numéro
S cent. le numéro
ABONNEMENTS. — Trois mois. six mois. Un an.
Paris 5 fr. 9 fr. :as b.
Départements.. G il 99 1
Administrateur : E. DELSAUX.
] -
3me année. — LUNDI 16 MARS 1808. — N° 697
Directeur-Propriétaire : JANNIN.
Rédacteur en chef: A. DE BÂLATHIER BRAGELONNE;
BUREAUX D'ABONNEMENT : 9, rue Drouot.
ADMINISTRATION : 13, place Breda.
PARIS, 15 MARS 1868.
COURRIER
DE LA PETITE PRESSE
Chacun des articles que je
place me vaut un certain nombre de lettres.
Ce sont des remerciements, des encourage-
ments, de's conseils, quelquefois des -repro-
ches. Je ' ne regrette qûlune chose, C'est de
ne pouvoir répondre à tous mes correspon-
dants. j
Il m'est impossible cependant de ne pas
dire aux élèves du Lycée de Mâcon combien
j'ai été touché de la petite adresse qu'ils m'ont
envoyée pour leurs anciens. J'avais parlé de la
tradition fraternelle qui doit se perpétuer
entre les générations élevées à v la même i
école. Je vois avec plaisir que cette tradition j
est plus vivace que jamais. ^ '
Plusieurs maîtres d'études m'écrivent à pro-
pos d'une autre de mes causeries. Ils rendent
justice à mon impartialité, mais ils ne peu-
vent admettre qu'à l'état de légendeJointaine
les ga-mineries d'écoliers dont je les faisais .les
victimes. Certes, ces gamineries, je'veux le
croire, sont plus rares aujourd'hui- qu'autre-*
fois. Que M. R...., de Saint-Omer, me per-
mette cependant de lui dire que, dans un des
principaux lycées de Paris, il y a huit jours,
un pion a trouvé des œufs dans ses bottes.
Ces détestables plaisanteries ne cesseront que
lorsque l'Université aura élevé < la position
hiérarchique des plus humbles et des plus mé-
ritants de ses "serviteurs* * .....
Mon cher confrère Marie de Saint-Germain,
rédacteur en chef de l'Echo Éle Menton, re-
proche à la petite Presse d'avoir accueilli une
correspondance nuisible aux intérêts de la
maison de jeu de Monaco.
Si M. de* Saint-Germain avait pris la peine
de nous lire trois jours de suite, il aurait
trouvé le commentaire de la lettre au sujet
de laquelle il m'adresse des réclamations.
Tout ce qui est jeu et loterie ne saurait
être poursuivi avec trop d'indignation. ,
Quant aux suicides des joueurs malheu-
reux, je suis parfaitement de son avis et de
celui des croupiers. Tant pis pour les pauvres
diables qui se tuent.'Il est bien évident que
les banques ne sont pour rien dans leur mort.
i Si le banquier, désireux de prolonger leurs
jours, leur restitue ce qu'ils ont perdu chez • I
*
lui, ils s'empressent d'aller le Jouer et le per- 1
drè 'ailleurs. Tout ce que la maison de jeu y
gagne, c'est dp nuire à une maison rivale -en
envoyant le perdant se brûler la cervelle au-
près de son tapis.
/ M. Victor Vinet m'écrit au sujet de l'inven
Æion du daguerréotype une longue lettre dont
je ferai certainement mon profit,lejour où je
rendrai compte, comme j'en ai l'intention,du
livre de'"-'mon compatriote, M. Fouque, sur
Nicéphore Niepce.
Je transmets à M. de Balathier la récla-
mation de M. Bailly au sujet des Etrangleurs
de Marseille, et à M. Alphonse Hermant les
.curieuses observations de M. Collin, ayant
pour objet le vingt-neuvième jour 'du mois
de février.
1
Mlle Dahlia me demande l'adresse de'
M. Paul "rêvai, quelle croit l'auteur de la
Comtesse de Monte-Cristo.
M. Paul Féval est président de la Société
des Gens de Lettres, dont le siége est rue
Geoffroy-Marie, n° 5.
Quant à l'auteur de la Comtesse de Monte- j
Cristo, il demeure près du Luxembourg, et
l'on peut lui écrire à la Petite Presse, place
Breda, n° 13.
Mme Françoise Michel me prie de consa-
crer un article à la lâcheté. Je promets de '
faire cet article la première fois qu'il y aura
un duel un peu bruyant.
■ P. ML .. de lui- obte-
nir de l'eau potable. Encore une grosse ques-
tion à laquelle'j'essayerai de répondre.
M. Jules Dupré me demande une liste de
bons romans Nouveaux. Il devra d'abord ache-
| ter l'excellente série dont je parlais l'autre
jour, c'estTà-dir8.Mœe Thérèse, let Conscrit de
1813, Waterloo, Le Blocus et l'Histoire d'un
Paysan.. Je lui recommanderai ensuite la
collection des romans anglais publiés par la
maison Hachette : tout Dickens, tout Thac-
keray, la Femme en blanc de "Wilkie Collins
et surtout Jane Eyre,, la plus belle et la" plus
touchante des histoires qu'on puisse lire en
faïnille..
, M. Cotard m'a fait l'honneur de m'adresser
un projet de fonds de secours à créer par les
Compagnies d'assurance, pour venir en aide
aux blessés. J'ai reçu sa lettre, mais je n'ai
pas'reçu son projet.
Un vieux soldat de Marseille voudrait savoir
un moyen de faire parveni-r une pétition à
l'Empereur. Je ne suis nullement compétent
en pareille matière. Cependant le plus simple,
je crois,serait de mettre la pétition à la poste.
J'ai reçu le rapport annuel de la Société de
Crédit mutuel de Montélimar. Lorsque je
m'occuperai des associations dans les dépar-
tements , je reviendrai certainement sur
ceîle-ci.
Il Voulez-vous annonc-er, Monsieur, qu'il a
été perdu, rue des Martyrs, une petite chienne
de', la race des griffons, robe blanche etAnez
noir? J'y tenais comme à un.enfant.—L. P.)
Je regrette, Madame, que la Petite Presse
ne fasse pas d'annonces; car votre douleur
est de celles à laquelle un ami des chiens,
comme moi, ne saurait demeurer insensible.
'J e ne donne pas votre adresse, puisque cela
ne m'est pas permis, mais je vous promets,
si l'on m'envoie votre chienne, de vous la re-
porter fidèlement.
J'ai là dix pièces de vers, dont quelques-
unes sont excellentes, * surtout celle intitulée
Les Écrivains des petits journaux, et dédiée
à M. le vicomte Ponson du Terrail. Mais, je
le répète, nous ne publioris pas devers; notre
format est trop petit.
* Pourquoi ne nous parlez-vous jamais-de
l'HôteMe^-Ventes'?...»
r Soyez tranquilles, je vous en parlerai. Cha-
que^our apporte son travail. L'Hôtel-des-
V4tes est certainement un. des milieux les
plus curieux de Paris. Le poëte comique est
stir d'y trouver des caractères,et le romancier
des aventures.
Un exemple, — le plus récent :
il y a quinze jours, M. de P-,.. avise, dans
une salle du bas, un vieux tableau enfumé et
couvert de poussière. Il s'approche, l'exa-
mine, et reconnaît'avec surprise un admira-
ble groupe de portraits de l'école de Van Dyck:
deux jeunes gai@çons, une petite fille, un
serviteur noir, et un grand levrier. Sur le ca-
dre, au-dessous de chaque figure, était
écrit un nom de baptême : Gian Domenico,
Gian Francesco, Maria Margarita. Sur le
collier du chien était gravé le nom de la
famille, une des plus iliustres de ^ancienne
noblesse génoise... M. de P. revint à l'heure de
la criée, et il eut le tableau pour un morceau
de pain. Dans sa joie, il vanta tout h; t les
mérites de la toile méconnue ; il prononça
le nom écrit sur le collier du chien...
Le lendemain, un inconnu se prése^-ait à
son hôtel, et, <1 offre en offre, allait jusqu'à
donner dix mille francs du tableau.
M. de P. refusa.
Deux jours après, Mne femme voilép solli-
citait de lui un instant d'entretien. C'était la
descendante de Gian Domenico, qui venait
réclamer le portrait de ses aïeux- El i- était
jeune, belle; M. de P., qui avait refu-o l'ar-
gent de l'intendant,*se laissa toucher p ir les
prières de la grande dame. 1
Le tableau est aujourd'hui en route pour
Gênes...
La Société centrale de sauvetage drs nau-
fragés m'envoie un de ses procès- - baux
que j'insère, comme d'habitude, avec empres-
sement.
La scène est dans un petit port du rJorbi-
han, à Etel. ^
Vers trois heures de l'après-midi, on aper-
çut au large un navire à moitié désemparé,
fuyant seus la tempête. Le canot de 'a So-
ciété fut immédiatement armé et douze
hommes de l'équipage s'empressèrent l'em-
barquer avec le patron, le sieur Pené; mais,
ayant à lutter contre le vent, le coir-:nt et
une mer furieuse, ce
par les vagues, qu'ils parvinrent à aborder le
navire en détresse, échoué alors sur la barre
où il avait été entraîné. Nos braves marins
réjjtssjfeqt. non sans _péi-ils, à-reoueillir enfin
les trois hommes, qui "s'étaient accrochés
dans les haubans, d'où une lame avait déjà
malheureusement enlevé un quatrième mate-
lot. Vers cinq heures, la mer et le courant
ayant rejeté le navire en deçà du banc, le
canot de sauvetage put aller le reprendre
à la remorque et le faire entrer dans le
port.
' Le lougre sauvé est le Jean-Ernest, de
Bordeaux, capitaine Paranteau.
*
S'il est des demandes auxquelles un jour-
nal ne saurait répondre, comme par exemple ,
celle d'un brave»ouvrier mécanicien qui me
charge de lui trouver une femme, en revanche,
il en est d'autres auxquelles la Petite Presse
ne refuse jamais sa publicité. De ce nombre
est celle de M. Charles Guermonprez, r>;dac-
ROCAMBOLE
mess=""N° 128 LES
MISÈRES DE LONDRES
PAR
PONSON DU TERRAIL
TROISIÈME PARTIE
MEWGATE. — LE CIMETIÈRE DES SUPPLICIÉS
XXV
Comment la vie de Jérémiah pouvait-elle dé-
pendre de J efferies ?
Pour le comprendre, il faut nous reporter à :
,ane heure plus tôt et pénétrer dans cette cham-
bre aux murs enduits dè goudron, dans laquelle
Jéremiah avait été transportée une douzaine He:
jours auparavant. v V - ,-
„ Voir le numéro 2 yembre.
Trois personnes s'y trouvaient réunies et cau-
saient à voix basse.
Il était à peine jour au dehors, et une veil-
leuse brûlait encore.sur la cheminée.
Jérémiah dormait. ^
La jeune fille était fort pâle, mars son som-
meil était régulier, et on n'entendait plus reten-
tir cette respiration sifflante des premiers
jours.
Les '.rois personnes, qui causai eut tout bas au
pied du lit étaient Suzannah l'Irlandaise, l'abbé
Saraueret^Shoking.
Shoking disait :
— Ce pauvre Jefferies s'en est allé bien triste
hier.
— Il est vrai, répondit l'abbé Samuel, que la
malade, qui semblait renaître à la vie depuis
quelques jours, est retombée hier soir.
— Hélas ! soupira Suzannah, je crois bien que
le mal est sans remède.. *
— ot t,non, dit Shoking,'l'homme gris a pro-
mis de' la sauver, 'et il la sauvera.
L'abbé Samael ne répondit rien.
— Avez-vous remarqué, (fit Shoking, que
chaque matin, jusqu'avant-hier, l'homme gris
allumait. un réchaud, sur les charbons ardents
duquel il répandait une poudre brune, laquelle
se dé&a&e^t aussitôt eu vm: fumée laissa auf I
remplissait la chambre et exhalait une odeur
âpre?
— Oui, dit Suzannah.
— Et lorsque Jé*îmiah avait respiré cette
odeur, elle se sentait soulagée sur-le-champ,
l'oppression disparaissait et'de belles couleurs
roses revenaient à ses jours.
— Tout cela est vrai, dit Suzannah.
— Hier matin, continua Shoking, l'homme
gris n'a point recommencé : pourquoi ?
— Je l'ignore, dirent à la fois l'homme gris
et Suz,annah.
— Je le sais, moi, dit Shoking.
— Ah!
— Mais, attendez. Jusqu'à hier, quand Jeffe-
ries venait, il voyait sa fine 'à,lIant mieux et
Ugspoir lui revenait au cœur, et il pleurait de
joie, le pauvre homme.
— Oui, dit Suzannah, mais hier il est parti
la mort dans le cœur.
— C'est que le mal paraissait avoir repris
tout son empire.
C'est l'homme gris qui l'a voulu ainsi.
— Mais pourquoi ? demanda encore Suzan-
nah.
— Parce que l'homme gris a son projet. Mais
chut !
Et Shoking, à l'oreille de qui un bruit exte-
.rieur était venu mourir, Shoking se leva et, s'ap-
-procha de la croisée.
Une voiture venait de s'arrêter devait la
grille et de cette voiture descendait i'' -.-,rnme
gris, enveloppè dans un large manteau qui le
couvrait de la tête aux pieds.
Shoking courut à sa rencontre et 'ci prit
le manteau, lorsque l'homme gris, lr'ayar.ù ouvert
lui apparut dans cet humble costume ou en lui
voyai'tJe soir à la taverne'du Cheval Noir.
Shoking lui prit la main et lui dit avec i mo-
tion :
• Maître ! maître ! venez vite, la pauvre pe-
tite est bien mal
L'homme gris le suivit sans mot dire. •
- Il entra dans la chambre où Jérémiah dor-
mait toujours.
— Voyez comme elle est pâJp-, dit Sho-
king.
— Comme ses pauvres lèvres sont décolorées,
ajouta Suzannah. *
L'homme gris demeura impassible.
Aiors il se tourna vers l'abbé Samuel et lui
dit :
— Je la guérirai, si je le veux.
— Ah ! vous le voudrez, n'est-ce pay-
s'écrièrent à la fois le prêtre, la femme et Je
mendiant. -
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